• Renvois : la pratique des autorités migratoires suisses menace les #droits_humains

    Le #Tribunal_administratif_fédéral prononce encore et toujours le renvoi de personnes vers des « #Etats_tiers_sûrs » ou des « #Etats_d'origine_sûrs » sans procéder à un examen suffisant de la situation des droits humains dans ces pays et à une évalutation minutieuse des #risques encourus par les personnes concernées. Aussi s’accumulent les #mesures_conservatoires (#interim_measures) à l’encontre de la Suisse, sur la base desquelles les comités onusiens suspendent provisoirement les menaces de renvoi. Conclusion : les #critères_d’examen des autorités suisses sont inadéquats du point de vue des droits humains.

    Une femme seule avec des enfants fuit un pays en guerre civile pour se rendre en #Bulgarie, où elle obtient le statut de réfugiée. Sur place, elle est victime de #violence_domestique. Ne recevant pas de protection de la part des autorités bulgares, elle se réfugie en Suisse avec ses enfants. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) rejette sa demande d’asile, invoquant qu’elle peut retourner en Bulgarie car il s’agit d’un « État tiers sûr ». Le Tribunal administratif fédéral confirme la décision du SEM*.

    Selon la loi sur l’asile (LAsi), une demande d’asile n’est généralement pas accordée si la personne requérante peut retourner dans un « État tiers sûr » dans lequel elle résidait avant de déposer sa demande en Suisse (art. 31a LAsi). En Suisse, les États de l’UE et de l’AELE sont considérés comme des pays tiers sûrs, car ils ont ratifié la Convention de Genève sur les réfugiés et la Convention européenne des droits de l’homme, qu’ils mettent en œuvre dans la pratique selon le Secrétariat d’État aux migrations. Le Conseil fédéral peut également désigner d’autres pays comme « États tiers sûrs » si ceux-ci disposent d’un mécanisme de protection efficace contre le renvoi des personnes concernées permettant de respecter le #principe_de_non-refoulement. Enfin, sont également considérés comme des « États d’origine sûrs » les pays dans lesquels les requérant·e·s d’asile sont à l’abri de toute persécution (art. 6a al. 2 let. a et b LAsi).

    Avec le soutien de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), la mère requérante d’asile et ses enfants déposent une plainte individuelle auprès du Comité des droits de l’enfant de l’ONU. Le Comité demande instamment à la Suisse de ne pas rapatrier la famille afin d’éviter que les enfants ne subissent un préjudice irréparable du fait des violations de leurs droits humains ; il ne peut en effet pas exclure que la famille se retrouve en danger en Bulgarie. Selon Adriana Romer, juriste et spécialiste pour l’Europe au sein de l’OSAR, cette affirmation est claire : « La référence générale au respect par un État de ses obligations en vertu du #droit_international n’est pas suffisante, surtout dans le cas d’un pays comme la Bulgarie. S’il y a des indications de possibles violations des droits humains, une évaluation et un examen minutieux sont nécessaires dans chaque cas individuel ».

    Le cas d’une demandeuse d’asile qui a fui un camp de réfugié·e·s grec pour se réfugier en Suisse illustre bien la problématique. Selon le Tribunal administratif fédéral (TAF), elle n’a pas fait valoir de circonstances qui remettraient en cause la #Grèce en tant qu’« État tiers sûr » (arrêt du TAF E-1657/2020 du 26 mai 2020). Les #viols qu’elle a subis à plusieurs reprises dans le camp de réfugié·e·s et l’absence de soutien psychologique sur place n’ont pas été pris en compte. Le Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination à l’égard des #femmes (#CEDEF) est finalement intervenu un mois plus tard. C’est un sort similaire qu’a connu un requérant ayant survécu à la #torture, reconnu comme réfugié en Grèce. Bien que celui-ci ait dû vivre dans la rue et n’ait pas eu accès aux #soins_médicaux en Grèce, l’Office fédéral des migrations et le Tribunal administratif fédéral ont décidé que la « présomption d’ État tiers sûr » s’appliquait à la Grèce dans cette affaire (arrêt du TAF E-2714/2020 du 9 juin 2020). Là encore, le Comité contre la torture de l’ONU est intervenu et a empêché le renvoi. Pour Stephanie Motz, avocate zurichoise qui a plaidé dans les trois cas, deux fois avec l’association AsyLex et une fois avec l’avocate Fanny de Weck : « La situation dans les pays tiers n’est que sommairement examinée par le SEM et l’établissement des faits n’est pas suffisant pour être conforme au droit. En outre, il est fréquent que le Tribunal administratif fédéral n’examine pas en profondeur la situation des droits humains dans ces États, mais se contente de formuler des affirmations générales. En conséquence, les comités onusiens interviennent de plus en plus dans ces procédures ».

    Les critères d’évaluation peu rigoureux des autorités suisses concernent également les transferts au titre du #Règlement_de_Dublin, par lequel les requérant·e·s d’asile sont renvoyé·e·s vers l’État membre dans lequel ils et elles ont déposé leur première demande d’asile. À la fin de l’année dernière, le Comité contre la torture de l’ONU a dû interrompre temporairement un rapatriement Dublin de la Suisse vers la Pologne (arrêt du TAF F-3666/2020 du 23 juillet 2020).

    Enfin, le Comité pour l’élimination de la #discrimination_raciale de l’ONU (#CERD) est également intervenu au début de cette année lorsque la Suisse a voulu expulser un couple de #Roms vers le nord de la #Macédoine (arrêt du TAF E-3257/2017 du 30 juillet 2020, cons.10.2). Le couple était exposé à de sérieux risques et n’était pas protégé de manière adéquate par les autorités de #Macédoine_du_Nord. Le Tribunal administratif fédéral ayant désigné la Macédoine du Nord comme un « État d’origine sûr », le couple a, avec le soutien du Réseau de solidarité Berne, déposé une plainte individuelle auprès du CERD et peut rester en Suisse à titre provisoire.

    Plusieurs années peuvent s’écouler avant que les comités de l’ONU statuent définitivement sur les cas présentés. Dans trois de ceux-ci, le SEM a entre temps accepté les demandes d’asile. Dans les deux autres cas, grâce aux mesures conservatoires, les recourant·e·s sont également protégé·e·s pendant que le Comité examine le risque concret de violations des droits humains.

    En qualifiant un grand nombre de pays de « sûrs » de manière générale, les autorités suisses font courir de graves risques aux demandeur·euse·s d’asile. Les droits humains peuvent également être violés dans des #pays_démocratiques. Les nombreuses interventions des comités de l’ONU le montrent clairement : la pratique suisse n’est pas suffisante pour respecter les droits humains.

    *Pour la protection de la famille concernée, la référence correspondante n’est pas publiée.

    https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/autorite-migratoires-mesures-conservatoires
    #renvois #expulsions #migrations #asile #réfugiés #Suisse #TAF #SEM #justice #ONU #Dublin #renvois_Dublin

  • L’ONU demande aux États-Unis de renforcer leurs lois antiracistes
    http://www.lapresse.ca/international/dossiers/ferguson/201408/29/01-4795655-lonu-demande-aux-etats-unis-de-renforcer-leurs-lois-antiracistes

    Contrairement à ce que dit le titre l’ONU ne demande pas de « renforcer » mais d’appliquer correctement les lois existantes,

    Ce cas « illustre d’importants problèmes aux États-Unis, tels que les préjugés raciaux des responsables de l’application de la loi, le manque d’application des normes et réglementations relatives à l’usage de la force, et la formation insuffisante des forces de l’ordre », a estimé M. Amir.

    • #Criminalisation of Homelessness in U.S. Criticised by United Nations
      http://www.ipsnews.net/2014/09/criminalisation-of-homelessness-in-u-s-criticised-by-united-nations

      WASHINGTON, Sep 2 2014 (IPS) - A United Nations panel reviewing the U.S. record on #racial #discrimination has expressed unusually pointed concern over a new pattern of laws it warns is criminalising homelessness.

      U.S. homelessness has increased substantially in the aftermath of the financial downturn, and with a disproportionate impact on minorities. Yet in many places officials have responded by cracking down on activities such as sleeping or even eating in public, while simultaneously defunding social services.

      The new rebuke comes from a panel of experts reviewing the United States’ progress in implementing its obligations under a treaty known as the International Convention on the Elimination of All Forms of Racial Discrimination, commonly referred to as #CERD or the race convention.

      “The Committee is concerned at the high number of homeless persons, who are disproportionately from racial and ethnic minorities,” the CERD panel stated in a formal report released on Friday, “and at the criminalization of homelessness through laws that prohibit activities such as loitering, camping, begging, and lying in public spaces.”

      This was only the second time that the United States’ record on race relations and discriminatory practices, and particularly the federal government’s actions in this regard, have been formally examined against the measuring stick of international law.

      The panel not only called on the U.S. government to “abolish” laws and policies that facilitate the criminalisation of homelessness, but also to create incentives that would push authorities to focus on and bolster alternative policy approaches.

      The CERD findings were actually the second time this year that new U.S. laws around the criminalisation of homelessness have been criticised at the international level. Similar concerns were expressed by the Human Rights Committee, which warned the cumulative effect was “cruel, inhuman, and degrading”.

      #Etats-Unis #sans-abri

  • http://www.reponsesbio.com/2012/05/09/2-3-juin-2012

    Pendant 2 jours, vivez une véritable expérience d’intelligence collective, où chaque participant pourra apporter sa pierre à l’édifice chaque fois qu’il le souhaitera, dans une ambiance détendue propice aux discussions, pour élaborer des plans d’actions à réaliser ensemble.

    Le thème de cette rencontre : Comment générer une interface entre les citoyens du Nord Pas de Calais pour :

    – donner de la visibilité à l’ensemble des acteurs de transformation du territoire du Nord pas de Calais

    – mutualiser et créer des synergies entre nous

    – faciliter le passage à l’action des citoyens décidés à s’engager.

    Le programme détaillé ? C’est vous qui allez le construire dès samedi matin, sur la base des idées, questions et possibilités que vous voulez explorer sur ce thème. Vous serez guidé par un facilitateur pour cela. Sachez juste que le déroulé comportera des espaces de discussion et de construction d’actions collectives, des moments de détente avec animations.

    #autourmres #cerdd #mres