• Dans les kiosques : Le livre noir du macronisme Fakir N°102 - février-avril 2022

    – macron, président des riches.
    – macron, contre les pauvres.
    – macron, contre la planète.
    – macron, contre la démocratie.

    Les enfants de l’assistance.
Le capital racontée par....ma galette des rois.

    #médias #journalisme #information #france #politique #emmanuel_macron #macron #en_vedette #actualités_françaises #enmarcheverslefn #politique #gouvernement_macron #economie #travail #covid-19 #coronavirus #réformes_antisociales #économie #chômage #François_Ruffin #Ruffin #Fakir

  • L’assurance chômage de 1979 à 2021 : quelles évolutions des droits ? - Mathieu GRÉGOIRE et Claire VIVÈS, IRES
    http://www.ires.fr/index.php/publications-de-l-ires/item/6451-l-assurance-chomage-de-1979-a-2021-quelles-evolutions-des-droits

    Cet article porte sur les évolutions des droits des salariés à l’assurance chômage de 1979 à 2021 étudiée au moyen d’un simulateur déterminant les droits générés, pour toute trajectoire d’emploi, par les différentes réglementations successives.

    Il montre que les droits des salariés à l’emploi discontinu ont beaucoup varié alors que ceux des salariés à l’emploi stable ont connu une remarquable constance et que l’idée d’une amélioration linéaire des droits des salariés à l’emploi discontinu s’avère constituer un mythe.

    En revanche, en 40 ans, la logique de l’indemnisation a été profondément bouleversée en passant d’une logique d’assurance à une logique de compte épargne. Il convient ainsi de distinguer deux catégories de salariés à l’emploi discontinu souvent confondues : les « précaires » (en intermittence permanente) et les « chômeurs activés » (au passé d’emploi stable) dont les droits ont évolué différemment.

    #chômage #assurance_chômage #histoire #chômeurs #salariés_à_l’emploi_discontinu

  • Chômage de masse : Pôle Emploi en souffrance
    https://www.franceculture.fr/emissions/sous-les-radars/chomage-de-masse-pole-emploi-en-souffrance


    Sous les radars par Nora Hamadi

    Au moment de la mise en place de la réforme sur l’allocation #chômage, une grève suivie par un quart des employés de #Pôle_Emploi fin janvier souligne la pression qui s’exerce sur les conseillers face à un chômage qui malgré une embellie récente, reste massif et structurel.

  • Les nouveaux pauvres : quand travailler ne suffit plus | ARTE
    https://www.youtube.com/watch?v=NEdr5gc4UNU


    #Documentaire de Karin de Miguel Wessendorf et Valentin Thurn (Allemagne, 2019, 1h29mn) disponible jusqu’au 17 avril.

    Victimes du #chômage, condamnés aux petits boulots et à l’insécurité sociale, un tiers des Européens, actifs et retraités, vivent dans une insécurité économique croissante. Le tableau édifiant d’une société au bord du précipice.

    https://seenthis.net/messages/824099

    Partout en Europe, le constat est le même : de plus en plus d’actifs et de retraités à la carrière en pointillés vivent dans la #précarité. Confrontée à des conditions d’existence dégradées, une part de plus en plus large de la classe moyenne – et pas seulement les plus modestes – manifeste sa défiance grandissante envers les partis de gouvernement par un vote pour les extrêmes, quand elle ne laisse pas exploser sa colère dans la rue à la manière des « gilets jaunes » français. Mise en lumière au travers d’une palette de situations personnelles difficiles, cette #insécurité_sociale, qui touche un tiers des Européens, est analysée par des spécialistes, parmi lesquels le géographe Christophe Guilluy (auteur de No Society – La fin de la classe moyenne occidentale) et l’économiste Guy Standing (Le Précariat – Les dangers d’une nouvelle classe). Malgré l’émergence d’initiatives correctives, notamment en Espagne, où plus de la moitié des jeunes de moins de 30 ans occupent un emploi précaire, et en Suède, où une expérimentation sur le revenu universel de base est menée avec des chômeurs, ce documentaire brosse le portrait édifiant d’une société au bord du précipice.

  • Malaise chez les agents de Pôle emploi, chargés d’appliquer une réforme « violente, injuste et inexplicable » | Emma Bougerol
    https://basta.media/Pole-emploi-reforme-assurance-chomage-nouveau-mode-de-calcul-conseiller-ind

    L’application de la réforme de l’assurance chômage s’annonce rude pour les demandeurs d’emploi. Elle le sera également pour les agents de Pôle emploi, qui s’interrogent sur le sens de leur métier et l’opacité du mode de calcul de l’indemnisation. Source : Basta !

  • #Covid-19 : le gouvernement canadien veut suspendre les allocations-chômage des non-vaccinés

    Le gouvernement fédéral juge que les aides publiques n’ont pas vocation à soutenir les personnes qui perdent leur emploi par refus du vaccin.

    Les #non-vacciné s n’auront plus droit à l’assurance chômage au #Canada, et ce tant que la lutte contre la pandémie restera la priorité du gouvernement. Telle est la décision des autorités fédérales, alors que 10% de la population âgée de 12 ans et plus n’a encore reçu aucune dose de vaccin.

    Et pis c’est pas des gens bien comme nous :

    À quelques jours des élections, le leader canadien y revendiquait la fermeté de son parti libéral envers les non-vaccinés, à la différence des conservateurs « plus mous », et pointait du doigt ces gens « qui ne croient pas dans la science, qui sont souvent misogynes, souvent racistes aussi ». Un « petit groupe mais qui prend de la place », selon le premier ministre, qui interroge : « Est-ce que l’on tolère ces gens-là ? […] Parce que 80 % des Québécois ont fait ce qu’il fallait faire ». Des propos qui ont fait réagir le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, le 28 décembre. « Psychopathe fasciste », a tancé celui-ci en relayant l’extrait vidéo sur Twitter.

    [...] #tolérance #discrimination #chômage

    Certains travailleurs au Canada sont déjà soumis à l’obligation vaccinale. C’est le cas des fonctionnaires fédéraux qui, depuis le 15 novembre, sont placés en congés sans solde à défaut de pouvoir confirmer à leur gestionnaire leur statut vaccinal. L’obligation concerne également les élus souhaitant siéger à la Chambre des communes. Seul parti à ne pas soutenir la vaccination obligatoire des élus, le Parti conservateur du Canada (PCC) avait pourfendu la décision, en vain. Les personnels soignants, eux, sont encore libres d’exercer sans être vaccinés, à condition de se prêter à un dépistage trois fois par semaine.

    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/covid-19-le-gouvernement-canadien-veut-suspendre-les-allocations-chomage-de

  • État de la pauvreté en France 2020 : 10% de la population s’est rendue à la soupe populaire en 2020

    Pour son rapport 2020 « État de la pauvreté en France », le Secours Catholique alerte sur la dégradation du niveau de vie des ménages en situation de précarité, de plus en plus de ménages ne percevant même aucune ressource. Souvent des foyers de nationalité étrangère, souvent des couples avec enfants. Dans cette édition, le Secours Catholique analyse en détail le budget des foyers les plus modestes et pointe les arbitrages impossibles auxquels ils doivent faire face.

    Télécharger le rapport : https://www.secours-catholique.org/sites/scinternet/files/publications/rs20-bd.pdf

    Plus de la moitié des ménages accueillis disposent de moins de 9 euros par jour de reste pour vivre par personne. 4 ménages sur 10 sont même dans l’incapacité de couvrir leurs dépenses alimentaires quotidiennes.

    https://www.youtube.com/watch?v=kVRhE68_7eQ

    #pauvreté #EnMarche #inégalités #économie #travail #france #santé #précarité #richesse #chômage #logement #pauvres #politique

  • #Israel : Mobileye lance un programme-pilote de voitures autonomes à #Paris
    https://fr.timesofisrael.com/mobileye-lance-un-programme-pilote-de-voitures-autonomes-a-paris

    Les employés d’un magasin de luxe pourront réserver des déplacements pour se rendre à leur travail dans des "robotaxis


    Un véhicule autonome à l’essai à Paris, alimenté par Mobileye, au mois de décembre 2021. (Crédit : Mobileye)

    La compagnie Mobileye, qui développe des systèmes de conduite autonome, a annoncé jeudi qu’elle allait mettre en œuvre un programme-pilote de trajets sur demande à Paris en collaboration avec une firme de transport public française.

    Mobileye, filiale d’Intel, a reçu une autorisation pour faire des essais de ses véhicules autonomes à Paris, ce qui ajoute la capitale française à une liste croissante de villes où la compagnie teste actuellement ses technologies de conduite autonome. Parmi ces villes, Detroit, New York City, Tokyo, et Jérusalem ainsi que Tel Aviv et Munich, où Mobileye va lancer des taxis autonomes et des services de VTC ou « robotaxis » l’année prochaine.

    Les personnes qui souhaitent avoir accès à ce service pourront le faire à travers Moovit, la compagnie israélienne de données de transit rachetée par Intel l’année dernière pour un montant d’environ 900 millions de dollars. Moovit a développé l’application MoovitAV pour les clients désireux de faire du covoiturage avec Mobileye.

    Dans la phase initiale, les employés des Galeries Lafayette, un magasin de luxe parisien, pourront jouir de ce service en demandant ou en programmant un déplacement pour se rendre à la célèbre enseigne du Boulevard Haussmann, quatre jours par semaine. Ce projet-pilote est lancé en partenariat avec l’entreprise française de transport public RATP.

    Ces véhicules, lors de l’essai, pourront transporter deux passagers à la fois. Ils seront accompagnés par un chauffeur de Mobileye, qui sera chargé d’intervenir en cas de problème, et d’un « co-pilote » de la RATP.

    « La conduite autonome dans les rues de Paris est un nouveau tournant dans notre volonté de mettre en œuvre notre vision de mobilité autonome inclusive. Nous sommes heureux de non seulement avoir obtenu cette autorisation de lancer notre programme-pilote mais aussi de le faire aux côtés de partenaires importants à Paris », a déclaré Johann Jungwirth, vice-président du département de la Mobilité en tant que service au sein de Mobileye, dans un communiqué publié jeudi.


    Un véhicule autonome à l’essai à Paris, alimenté par Mobileye, au mois de décembre 2021. (Crédit : Mobileye)

    Côme Berbain, directeur de l’innovation à la RATP, explique que « c’est une opportunité pour la RATP de tester quelque chose de totalement nouveau – un service de voitures autonomes pour les entreprises – mais c’est également l’occasion de tester l’intégration possible de la technologie des véhicules autonomes pour d’autres modes de transport, comme les bus ou les minibus ».

    Cette nouvelle, rendue publique jeudi, survient une semaine après l’annonce par Intel de son projet de faire entrer Mobileye sur le marché boursier en 2022 avec une évaluation d’approximativement 50 milliards de dollars. Intel avait acheté Mobileye en 2017 pour plus de 15 milliards de dollars. La compagnie avait été cotée en 2014 à la bourse de New York.

    Intel a expliqué que cette initiative permettra de « débloquer la valorisation de Mobileye pour les actionnaires d’Intel en créant une entreprise cotée en bourse, ce qui développera encore les réussites de Mobileye au service de son large marché ».

    Intel a précisé que la firme resterait actionnaire majoritaire de Mobileye et que les deux entreprises continueraient à travailler ensemble « à la poursuite de la croissance informatique dans ce secteur de l’automobile ». L’équipe en charge de Mobileye restera en place et le co-fondateur de la compagnie, Amnon Shashua, conservera son poste de directeur-général.

    La multinationale a expliqué que Mobileye s’attendait à générer 40 % de revenu de plus en 2021 en comparaison avec l’année dernière, à travers un certain nombre de produits et de programmes en place, avec plus d’une trentaine de fabricants automobiles et autres partenaires dans le monde.

    Mobileye joue un rôle déterminant dans les opérations globales d’Intel. Au début de l’année, Intel avait indiqué investir 400 millions de dollars dans une nouvelle structure de Recherche & Développement pour Mobileye, devenu le pôle principal de développement de véhicules autonomes pour Intel. Une fois que le centre sera construit, Mobileye devait employer 4 000 personnes supplémentaires.

    « Mobileye est une entreprise connaissant une croissance majeure qui sera assurément un acteur important de l’avenir d’Intel », a souligné la firme.


    ¨ Une voiture Mobileye à New York City, en juillet 2021. (Autorisation) _

    Mobileye avait commencé à tester des véhicules autonomes à Munich, l’année dernière, après avoir obtenu une autorisation pour son programme-pilote de la part du fournisseur de services techniques indépendant TÜV SÜD. Cela avait été le tout premier programme de ce type lancé en Europe qui s’était inspiré du programme qui avait été mis en place en Israël, où Mobileye teste des véhicules autonomes depuis 2018.

    De plus, Mobileye a établi un certain nombre de partenariats qui sont en cours concernant la délivrance de systèmes de conduite autonome à la start-up californienne Udelv, qui prévoit de déployer une flotte de véhicules de livraison autonomes sur les routes d’ici deux ans. L’entreprise Mobileye s’est aussi associée à deux firmes françaises concernant le développement et le déploiement conjoint de navettes commerciales autonomes de transport en commun en Europe en 2023.

    #Intel #startup #Voiture_autonome #MobilEye #Paris #robotaxis #Moovit #Galeries_Lafayette #RATP #Udelv #voiture #voiture_autonome #algorithme #voiture_autopilotée #transport #autopilote #voitures_autonomes #mobilité #automobile #robotisation #technologisme #surveillance #chômage #licenciements #gafa #gafam #domination #licenciements

  • Travail pour tous
    https://laviedesidees.fr/Pavlina-R-Tcherneva-La-garantie-d-emploi.html

    À propos de : Pavlina R. Tcherneva, La garantie d’emploi, La découverte. Garantir l’emploi pour supprimer le #chômage ? C’est la thèse que défend Pavlina Tcherneva, en l’articulant avec la Théorie Moderne de la Monnaie. Mais cette politique radicale ne constitue malheureusement probablement pas une solution miracle.

    #Économie #emploi #Etat
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202111_emploi.docx

  • Combien d’offres d’emploi restent durablement disponibles en France, faute de candidat ?
    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/enquete-franceinfo-combien-d-offres-d-emploi-restent-durablement-dispon


    #chômage #propagande

    Fin septembre, Jean Castex a regretté les 300 000 offres d’emploi non pourvues en France. Un chiffre qui ne correspond pas, en réalité, à la tendance observée d’après les données de Pôle emploi.

  • Social. Le chômage diminue, les postes non pourvus augmentent
    https://www.dna.fr/social/2021/10/28/le-chomage-diminue-les-postes-non-pourvus-augmentent

    #paywall

    Au troisième trimestre, la France compte moins de chômeurs qu’avant la crise sanitaire, ce qui confirme l’embellie économique. Mais malgré un effectif de plus de 5,5 millions de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues, les chefs d’entreprise peinent de plus en plus à embaucher.

    C’est officiel : le nombre de demandeurs d’emploi a retrouvé son niveau d’avant crise, voire un tout petit peu moins. Les statistiques de la Dares (ministère du Travail) faisaient, mercredi, état de 5 200 personnes de moins, inscrites sur les listes de Pôle emploi, par rapport à la même période (troisième trimestre) en 2019. Une statistique encourageante et… paradoxale car elle cohabite avec des pénuries de main-d’œuvre dans beaucoup de secteurs.
    Une baisse historique

    Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucun contrat (catégorie A) est de 3 307 400, en France, au troisième trimestre 2021. Une baisse de 5,8 % par rapport aux trois mois précédents et de 10% sur un an. Soit 203 100 personnes en moins inscrites à...

    • Le nombre de demandeurs d’emplois sans activité repasse sous son niveau d’avant crise
      https://www.liberation.fr/economie/social/le-nombre-de-demandeurs-demplois-sans-activite-repasse-en-dessous-de-son-

      Selon les chiffres de la Dares pour le troisième trimestre, le nombre de chômeurs de catégorie A a baissé de près de 10 % sur un an. Mais la reprise économique ne profite pas à tous les demandeurs d’emploi, notamment pour ceux ayant une activité réduite.

      Le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A repasse tout juste en dessous de son niveau d’avant crise, avec 5 000 demandeurs d’emploi en moins par rapport au quatrième trimestre 2019.

      On a en mémoire une publicité, diffusée à l’aube de ce siècle, dans laquelle Zizou lançait, l’air un peu gêné mais satisfait : « Eh oui, c’est la reprise… » Eh bien oui, visiblement, c’est la reprise. Selon les dernières données de la Dares (la direction des études du ministère du Travail) et de Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (la catégorie A) inscrits à Pôle emploi a encore reculé au troisième trimestre de cette année, pour atteindre 3,54 millions de personnes en France (hors Mayotte). La baisse est de 5,5% sur un trimestre et frôle les 10% (-9,7%) sur un an.

      Surtout, le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A repasse tout juste en dessous de son niveau d’avant crise, avec 5 000 demandeurs d’emploi en moins par rapport au quatrième trimestre 2019. Ces données en confirment d’autres : la semaine dernière, l’Urssaf annonçait une nette progression (+11,4 %) du nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) au troisième trimestre. Quant à l’Unédic, l’organisme paritaire qui gère l’assurance chômage, elle anticipe la création de près de 500 000 emplois fin 2021, « un rebond exceptionnel ».

      Tableau nuancé

      Peut-on dire pour autant que la crise de Covid-19, qui avait vu le chômage exploser au printemps 2020, est effacée ? Le tableau est plus nuancé que cela. L’ensemble des inscrits dans les trois catégories A, B et C, ces dernières incluant les demandeurs d’emploi ayant une activité réduite, demeure en effet supérieur à son niveau d’avant crise, avec 124 000 personnes de plus. Le nombre total d’inscrits à Pôle emploi aussi : ils étaient 6,67 millions fin septembre, contre 6,43 millions à la fin de l’année 2019. Soit 240 000 de plus.

      Surtout, si la catégorie A tend à focaliser l’attention politique et fournira au gouvernement une belle occasion de claironner son succès avec un taux chômage redescendu à 7,6%, à son plus bas niveau depuis 2008, elle n’est pas le seul indicateur sur lequel s’attarder. Dans les catégories B et C, qui regroupent les demandeurs d’emploi ayant une activité réduite – autrement dit, bien souvent, des travailleurs précaires –, la situation est différente : au cours du troisième trimestre, en France métropolitaine, le nombre de personnes exerçant une activité réduite « courte » (la catégorie B) a stagné (-0,1%) par rapport au trimestre précédent. Quant au nombre de personnes en activité réduite « longue » (la catégorie C), il a augmenté de 6,5%.

      Contrats précaires, formation et radiations

      Bref, si l’emploi reprend, il n’est pas forcément de qualité, ni durable. Selon les dernières données de l’Urssaf, les contrats de moins d’un mois représentent presque deux tiers de l’ensemble des déclarations d’embauche du troisième trimestre. Il est bon de l’avoir en tête quand on sait que nombre des travailleurs concernés par ces types de contrats vont se retrouver en première ligne face au nouveau mode de calcul des allocations-chômage, entré en vigueur au début du mois.

      Encore moins connue que les autres, la catégorie D mérite également le détour. Il s’agit de la catégorie des inscrits à Pôle emploi non tenus de chercher un emploi car ils sont, pour la plupart, en formation. Or, en France métropolitaine, le nombre d’inscrits dans cette catégorie a augmenté de 13,8% durant le troisième trimestre et de plus de 25% sur un an. Alors qu’on dénombrait 295 000 personnes en catégorie D au quatrième trimestre 2019, juste avant la crise sanitaire, elles sont aujourd’hui 412 000, soit 117 000 personnes de plus en près de deux ans. Du jamais vu en un quart de siècle.

      La CGT n’a pas manqué de relever cette progression en écrivant dans un communiqué publié ce mercredi que « comme avant chaque échéance électorale, le gouvernement envoie massivement les chômeurs en formation, sans pour autant leur garantir un emploi en sortie de stage ». Le syndicat pointe un autre angle mort des statistiques : les #radiations de chômeurs qui ne se seraient pas actualisés ou qui n’auraient pas, aux yeux de Pôle emploi, satisfait à leur obligation de chercher un emploi. Leur nombre est effectivement inconnu.

      Policemploi tente de me caser en IAE (insertion par l’activité économique)
      https://travail-emploi.gouv.fr/emploi-et-insertion/insertion-activite-economique

      c’est à dire de me faire courir après des heures au SMIC horaire pour des associations d’insertion de l’intérim d’insertion, avec menace implicite de squizzer mon alloc

      #chômeurs #chômage #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #formation (électorale) #droitauchômage

    • Enfin un tri qui marche, celui des chômeurs
      Alain Guédé « Le Canard enchaîné » 27/10/2021

      […] Un agent du service public raconte : « Un chômeur qui bénéficie de cinq jours pour une formation de cariste est désormais considéré comme ne cherchant plus un emploi durant ce stage minuscule. Et après sa formation, il est ensuite réinscrit, mais en "B", car il n’a pas retravaillé 151,7 heures. » Et d’ajouter : « Il y a gros à parier que le milliard et demi d’euros promis par la ministre Elisabeth Borne en faveur de la formation professionnelle se traduira par un allégement massif du fichier des demandeurs d’emploi. » [...]

  • Néolibéralisme à la française
    https://laviedesidees.fr/Bruno-Amable-resistible-ascension-neoliberalisme.html

    À propos de : Bruno Amable, La résistible ascension du néolibéralisme. Modernisation capitaliste et #crise politique en #France (1980-2020), La Découverte.. De la « rigueur » de Mitterrand au « mandat » de Hollande, Bruno Amable retrace la transformation du capitalisme français et démonte la fabrique d’une crise politique.

    #Économie #libéralisme #socialisme #chômage #régulation #marché #néo-libéralisme #Books_and_ideas_originals
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/en_soener_neoliberalism_3022020.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/en_soener_neoliberalism_3022020.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20211028_amable.docx

  • Un homme est mort.
    http://rougemidi.org/spip.php?article10274

    Cela n’est pas en soi un motif de réjouissance mais de là à lui rendre hommage...


    Que cet hommage vienne de gens comme Macron, Séguéla, Sarkozy ou Hidalgo, cela n’a rien de surprenant puisqu’il a toujours été de leur clan. Celui de l’argent et du pouvoir, du grand patronat insolent et méprisant, au point qu’il a toujours pu compter sur le soutien sans faille de son camp même quand il a été pris la main dans le sac de magouilles les plus sordides.

    Mais qu’il se trouve des gens qui se réclament du camp des travailleurs pour rendre hommage au truqueur à l’égo surdimensionné qu’il était, cela laisse pantois.

    En ce qui me concerne, j’avais bien plus que des divergences avec ce bateleur qui jouait avec la vie des travailleurs comme d’autres jouent au tiercé et ce sans aucun respect de rien. Capable de dire avec aplomb le contraire de ce qu’il avait dit la veille.

    Bien sûr je pense à celles et ceux de Manufrance, de la Vie Claire, de Terraillon, d’Adidas et tant d’autres qui ont fait les frais dans leur chair des mensonges et des tripatouillages de l’illusionniste que le pouvoir mitterrandien encourageait dans ses œuvres.

    Je pense aussi particulièrement aux 105 du chantier naval de La Ciotat qui attendaient le 1er septembre 1989 que le patron qui s’était engagé à les embaucher pour construire des bateaux de plaisance vienne le faire. Il n’est jamais venu et sera d’ailleurs condamné aux prud’hommes pour cela.

    On saura plus tard que les bateaux qu’il avait soi-disant en commande étaient ceux qui étaient déjà commandés au chantier de Villeneuve-la-Garenne : déshabiller Pierre pour (mal) habiller Paul, il savait faire.

    Seule la lutte et le sens de la solidarité des métallos fera échouer la manœuvre.

    Mais il y aura pire.

    On apprendra plus tard par une lettre officielle de Jean-Pierre Jouyet, chef de cabinet du ministre de l’Industrie d’alors, Roger Fauroux, que le truqueur voulait en fait récupérer l’ensemble des équipements du chantier dont la revente, au seul prix de la ferraille, aurait rapporté des millions de francs...

    Et ce dans une ville aux 4000 chômeurs qui avait connu, dans l’année qui a suivi la fermeture, 50 suicides et 500 familles éclatées...Mon deuil est pour ceux-là.

    Pour finir quant à ceux qui confondent arrivisme sans scrupules tous azimuts et engagement tenace pour de grandes causes humaines, qui assimilent son entrée dans le sport à une passion digne de Pierre de Coubertin, le marseillais que je suis dira seulement ceci. Il a été avec son homologue d’alors du club de foot de Bordeaux, celui qui a contribué à polluer non seulement le football, mais à sa suite l’ensemble du sport français. Le polluer par l’argent, revendiquant son droit d’acheter et de revendre des hommes pour en faire ses esclaves dorés.

    A ce titre s’il fut « un président de club de foot remarquable » c’est pour son affairisme sans scrupules et son sens du truquage qui lui valut une de ses condamnations.

    Lui et ceux qui se sont engagés sur ses pas ont donné raison à l’un des plus grands footballeurs de tous les temps, Alfredo Di Stefano qui disait : "Le vrai football s’est arrêté le jour où le premier coiffeur a mis les pieds dans un vestiaire."

    Est bien malade une société qui rend hommage aux licencieurs, truqueurs et truands en col blanc qui ne méritent même pas qu’on les cite nommément.
    #tapie #bernard_tapie #fraude_fiscale #impunité #grand_homme #PS #en_vedette #france #travail #justice #actualités_françaises #politique #médias #chômage #ouvrières #ouvriers #revue_de_presse #actualités_françaises #politique #mérdias #argent

  • Hommage a bernard tapie par Jean-Paul Mahoux
    https://www.asymptomatique.be/hommage-a-bernard-tapie-par-jean-paul-mahoux/?share=email

    En hommage à Bernard, je vous propose ces quelques photos.

    Photos des ouvriers de la fabrique de balances de précision Terraillon, rachetée 1 franc en 1981 et revendue 125 millions en 1986.

    Photos des ouvriers en grève de Manufrance à Saint-Étienne, rachetée, revendue.

    Photos d’ouvriers de la fabrique de cadres en carbone Look, rachetée 1 franc en 1983 et revendue 260 millions en 1988.

    Photos des employées des boutiques bio « La Vie claire », rachetées 1 franc en 1980 et revendue on ne sait combien en 1995.

    Photo des artisans d’instruments de mesure de l’usine Testut, rachetée 1 franc en 1983 et mise en liquidation en 2003 (pour laquelle Tapie a été condamné pour abus de biens sociaux).

    Photo d’une ouvrière en larmes des usines de piles électriques Wonder, rachetée 1 franc en 1984 et revendue 470 millions en 1988 à l’Américain Ralston qui fermera toutes les usines en 1994.

    Photo des usines belges Donnay à Couvin rachetées 1 franc en 1988 et revendue 100 millions de francs en 1991 à la région wallonne.
    Aujourd’hui c’est une friche industrielle.

    Photo des ouvrières d’Adidas au Cambodge, société qui pèse dix milliards d’euros en Bourse et que Tapie a possédé trois ans, le temps de la délocaliser en Asie.

    C’est suite au montage frauduleux de la revente d’Adidas au Crédit Lyonnais que Tapie a plongé dans les ennuis judiciaires interminables.

    En fait, c’était un hommage au travail, pas au capital.

    Jean-Paul Mahoux

    #tapie #bernard_tapie #fraude_fiscale #impunité #grand_homme #PS #en_vedette #france #travail #justice #actualités_françaises #politique #médias #chômage #ouvrières #ouvriers

  • Disons non à la réforme de l’assurance-chômage ! [un] Collectif [de salariés de #Pôle_emploi]
    http://www.politis.fr/articles/2021/10/disons-non-a-la-reforme-de-lassurance-chomage-43628

    Conseillers et conseillères dans des agences de Pôle emploi, nous refusons et dénonçons la réforme des droits à l’assurance-chômage, imposée au forceps par un décret publié la veille de son application. Nous souhaitons dire que la grande majorité des demandeurs d’emploi dans notre pays ne perçoivent pas d’assurance chômage.

    Après avoir, dès 2017, amplifié à Pôle emploi le contrôle des chômeurs et révisé à la hausse les sanctions à leur encontre, le gouvernement s’attaque désormais au montant et à la durée de leur indemnisation. Il renforce ainsi la stigmatisation des chômeurs, la dénonciation de l’« assistanat » et la culpabilisation des demandeurs d’emploi, alors que la situation financière du régime paritaire est catastrophique. Ce déficit s’explique en partie par une politique de fiscalité sur le travail, très coûteuse, engagée depuis mai 2017. Il s’est amplifié avec la montée sans précédent du nombre de nouveaux chômeurs à la suite de la crise sanitaire récente.

    La réforme en application depuis le 1er octobre 2021 modifie en profondeur le système d’assurance-chômage selon un scénario désormais bien huilé qui allie déficit du régime et baisse des droits. Ainsi, ce gouvernement compte détruire la gestion paritaire du régime et installer une forme d’étatisation de l’Unédic, l’organisme gestionnaire de l’assurance-chômage. Son idée, au bout du compte, est de ne plus assurer le risque du chômage par des fonds issus de cotisations salariales mais de permettre la mise en place d’un système d’allocations sociales financé principalement par l’impôt, qui garantirait une allocation forfaitaire en jours et en durée en cas de chômage. La fin du paritarisme de gestion de la protection sociale, très spécifique à notre pays, ouvrira la voie à une privatisation de la couverture de ces risques. Le marché de l’assurance-chômage, c’est environ 40 milliards d’euros cotisés. Les compagnies d’assurances s’y engouffreraient avec délectation !

    Nous exigeons de pouvoir être utiles, protecteurs et solidaires avec nos usagers !

    #chômage #chômeurs #droitauchômage

  • Assurance-chômage : « Une réforme inefficace, injuste et punitive »

    Tribune. Une centaine d’économistes, parmi lesquels Thomas Piketty, Aurélie Trouvé ou Dominique Plihon, dénoncent l’entrée en vigueur le 1er octobre de la réforme de l’assurance-chômage.

    Le gouvernement s’obstine à mettre en œuvre la réforme de l’assurance-chômage, deux fois suspendue par le Conseil d’Etat, qui vise à fortement diminuer les droits des chômeurs. Le régime d’assurance-chômage a pourtant pleinement joué son rôle de stabilisateur automatique durant la crise en maintenant un revenu aux personnes privées d’emploi grâce à l’indemnisation chômage et à l’activité partielle, que l’Unédic [ l’association paritaire qui pilote le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi] a financée pour un tiers. En tant qu’économistes, nous nous opposons fermement à la mise en œuvre de cette réforme que nous jugeons inefficace, injuste et punitive.

    Cette réforme va toucher de très nombreux allocataires de l’assurance-chômage, en diminuant drastiquement le montant des allocations dans un contexte de crise sans précédent. Tous ceux ayant eu deux périodes d’emploi non contiguës verront leur indemnité réduite. Plus de 1 million d’indemnisés seront ainsi touchés par la réforme du salaire journalier de référence (SJR), soit 40 % des allocataires.

    Un parti pris idéologique

    Le nouveau mode de calcul se base sur la moyenne des salaires perçus au cours de la période comprise entre le premier et le dernier jour d’emploi dans les vingt-quatre derniers mois. En plus des jours travaillés, les jours non travaillés sont pris en compte. Cela induit une baisse du montant de l’allocation pouvant aller jusqu’à 43 %. Pire, selon la répartition des périodes travaillées et non travaillées, le montant des allocations pourrait varier fortement, à rémunération et nombre d’heures travaillées identiques.

    L’argument selon lequel les chômeurs « gagnent plus quand ils sont au chômage qu’en travaillant » est mensonger. L’allocation d’assurance-chômage représente entre 57 % et 75 % du salaire journalier de référence, elle ne peut donc être supérieure au salaire antérieur. En cas de reprise d’une activité (réduite), le cumul de l’allocation-chômage avec le salaire issu de cette activité ne peut être supérieur au salaire antérieur. Si ce seuil est dépassé, l’indemnisation est suspendue.

    Rappelons que l’indemnisation moyenne s’élève à 910 euros par mois et que seuls 40 % des demandeurs d’emploi perçoivent une allocation-chômage. Loin de la caricature du « chômeur optimisateur », la réalité des chômeurs est la méconnaissance des droits et la difficulté à calculer leur indemnité, ainsi que cela a été démontré par plusieurs équipes de chercheurs.

    Selon ces travaux, ce que recherchent avant tout les chômeurs, c’est un emploi pérenne. La thèse que la dégradation des règles de l’assurance-chômage aurait des effets favorables sur l’emploi est un parti pris idéologique. L’effet d’une telle dégradation serait de contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi au plus vite, à bas salaire et aux mauvaises conditions de travail, au mépris de l’efficacité économique et sociale (« Emploi discontinu et indemnisation du chômage. Quels usages des contrats courts ? », par Mathieu Grégoire [coord.], Olivier Baguelin, Julie Dulac, Ji Young Kim, Delphine Remillon et Claire Vivès, https://hal-cnam.archives-ouvertes.fr/hal-03234720 « Rapport d’études » n° 4, Dares, mai 2021 ; « Le recours à l’activité réduite : déterminants et trajectoires des demandeurs d’emploi », par Sabina Issehnane [coord.], Fabrice Gilles, Léonard Moulin, Leïla Oumeddour et Florent Sari, rapport de recherche, Etudes et recherches, n° 8, Pôle emploi, août 2016 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02306056).

    Le mythe des emplois vacants non pourvus

    Selon Elisabeth Borne, ministre du travail, le système de cumul permis par l’assurance-chômage inciterait les chômeurs à accepter des contrats courts, ce qui pousserait les employeurs à les utiliser massivement. Cet argument est surprenant. C’est oublier que la flexibilité accrue de l’emploi provient des réformes du marché du travail menées par ce gouvernement et les précédents, et que la relation salariale est une relation de subordination.

    Le rapport de force est particulièrement défavorable aux travailleurs lorsque le chômage est élevé. Le chômeur n’a donc guère le choix d’accepter ou non un emploi qu’on lui propose. Si le gouvernement désire réellement réduire l’utilisation des contrats courts, il doit supprimer les possibilités de proposer des contrats courts offertes par les lois successives. La modulation de la cotisation d’assurance-chômage en fonction de l’utilisation des contrats courts, quant à elle, est renvoyée à septembre 2022…

    Le troisième argument invoqué par ce gouvernement est celui de la reprise économique et des difficultés de recrutement dans certains secteurs d’activité. Le mythe des emplois vacants non pourvus est une antienne bien connue. Il ne suffit malheureusement pas de traverser la rue pour trouver un travail. L’enquête « Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre » (Acemo) du ministère du travail comptabilise 265 000 emplois vacants.

    De son côté, Pôle emploi comptabilise 300 000 offres d’emploi non pourvues, ce qui est très peu face aux 6,7 millions de demandeurs d’emploi. Dans un tiers des cas, l’employeur retire son annonce car le besoin a évolué ou disparu. Dans d’autres, l’offre demande des compétences inexistantes sur le marché, ou les conditions de travail et de rémunération ne sont pas acceptables.

    Un chômage qui perdure

    Le gouvernement a introduit dans son décret du 30 mars deux dispositions dites « clauses de retour à meilleure fortune » : si l’on enregistre 130 000 chômeurs en moins sur six mois consécutifs et 2,7 millions d’embauches de plus d’un mois sur quatre mois consécutifs, il faudra avoir travaillé au moins six mois sur les vingt-quatre derniers mois pour bénéficier de l’assurance-chômage au lieu des quatre mois auparavant nécessaires. Près de 500 000 chômeurs pourraient ainsi ne pas ouvrir de droits ou n’être indemnisés que bien plus tard en raison du durcissement de ces règles. La dégressivité pour les hauts salaires sera alors effective à partir du septième mois, et non plus à partir du neuvième.

    Il reste que le chômage perdure à un niveau particulièrement élevé avec plus de 3,8 millions de chômeurs au deuxième trimestre 2021. Les demandeurs d’emploi de catégorie A ont certes légèrement diminué, mais le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues reste stable.

    Les demandeurs d’emploi en formation (catégorie D) et en emploi aidé (catégorie E) sont plus nombreux, en raison du plan de formation des chômeurs. Quant aux premiers concernés par la réforme, les demandeurs d’emploi en activités réduites (catégories B et C), leur nombre s’est fortement accru pour atteindre plus de 2 millions.

    Rien ne justifie la mise en œuvre de cette réforme. Elle a pour seul objectif de faire des économies – plus de 2 milliards d’euros – au prix d’une augmentation de la pauvreté des chômeurs et de leurs familles.

    Cette tribune a été signée par plus de 100 économistes français, dont Anne Eydoux, Sabina Issehnane, Thomas Piketty, Thomas Porcher, Dominique Plihon et Aurélie Trouvé. Voir la liste complète des signataires.

    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2021/09/30/assurance-chomage-une-reforme-inefficace-injuste-et-punitive_6096533_1698637

    #chômage #droitauchômage #précaires #société_punitive

    • je comprends pas ce pli systématique de la gauche qui d’une part critique l’attaque libérale contre un #revenu susceptible de favoriser une « préférence pour le chômage » en disant que ce n’est pas le cas et, de l’autre, proclame que des allocs faibles ou inexistantes exercent une contrainte à l’emploi dégradé et sous payé. j’y vois une énième manifestation de mépris des chômeurs.

      #chômeurs #emploi #emploi #emploi #travail #travail #travail

    • La réforme de l’assurance-chômage, un symbole politique pour Emmanuel Macron
      A sept mois de l’élection présidentielle, (...)

      Après avoir défendu cette mesure phare de son quinquennat, en février 2018, comme un élément de sécurité face à la précarité du marché de l’emploi – en contrepartie à la flexibilité offerte par les ordonnances travail –, le locataire de l’Elysée la présente désormais comme une manière d’inciter les chômeurs à la reprise du travail. (...) M. Macron a réaffirmé sa conviction pour défendre la mise en œuvre de cette réforme. « Il faut s’assurer qu’il n’est jamais plus rentable de ne pas travailler que de travailler » [si on à 900 balles de chomdu alors que des emplois à 6 ou 800 cherchent preneurs ? si on sort de taffs à 2000 avec une alloc de 1500 alors qu’il y a masse d’emploi à 1200, et qu’on pourrait en créer d’autres pour les futurs licenciés et fin de contrat ? ndc], a-t-il lancé, le 16 septembre, lors d’un discours devant la principale organisation des indépendants – artisans, commerçants, professions libérales – à la Maison de la mutualité. Avant de poursuivre : « Nous devons réengager la nation tout entière dans cette culture du travail et du mérite, c’est un combat culturel. »

      Une manière d’envoyer un signal à l’opinion, surtout sa frange la plus conservatrice, particulièrement sensible au thème de la lutte contre « l’assistanat ». « Il y a une arrière-pensée électorale de la part d’Emmanuel Macron, qui s’inscrit dans sa stratégie plus générale de capter l’électorat de droite, analyse Jérôme Fourquet, directeur du département opinion à l’IFOP.
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/10/01/la-reforme-de-l-assurance-chomage-un-symbole-politique-pour-emmanuel-macron_

      #idéologie_du_travail #assistanat

    • Un très critique édito du Monde : la réforme est « mal née », et on la comprend pas bien.

      Assurance-chômage : une réforme déséquilibrée
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/02/assurance-chomage-une-reforme-desequilibree_6096853_3232.html

      Présenté comme un outil pour lutter contre la précarité et comme une source d’économies, le nouveau mode de calcul des indemnités risque d’aboutir à fabriquer de nouveaux pauvres, alourdissant, in fine, d’autres dépenses publiques. [ pour l’édification d’échafauds ?]

      Contestée, reportée, amendée [contrairement au Conseil de défense], la réforme de l’assurance-chômage a connu un parcours des plus chaotiques. Presque deux ans après le début de sa mise en œuvre, elle franchit une étape supplémentaire, avec l’entrée en vigueur, vendredi 1er octobre, des nouvelles règles relatives à l’indemnisation des demandeurs d’emploi. Cet aboutissement dans [vers ?] la douleur est loin de clore le débat sur un texte mal né, dont les effets restent à démontrer [pour qui ’a pas regardé les prévisions de chute et d’absence massive de droits réalisées par l’Unédic] et qui, ne sachant pas convaincre sur le bien-fondé de ses modalités d’application [un gâchis ! alors même que la CFDT et d’autres sont prêts à négocier le poids des chaines et la couleur des galetas, et la prochaine date de réunion des partenaires sociaux], se trouve sous la menace d’une décision du Conseil d’Etat [dont on sait d’expérience le but avoué : faire capoter autant de plans des militants du capital que possible].

      Les intentions sont légitimes. Le principe consiste à lutter contre la précarité [une lutte devenue depuis les stages Barre un devoir sacré de la nation] et la multiplication des contrats de travail de courte durée [dont abusent les chômeurs tant et plus, pensez donc ! ils sont un million sept cent mille à être "en activité à temps réduit" ]. Constatant une recrudescence spectaculaire du phénomène de la « permittence », c’est-à-dire l’alternance de CDD ou de missions d’intérim avec des périodes de chômage plus ou moins brèves [et parfois jusqu’à 4 mois d’allocs avant de cesser d’être indemnisés,], le gouvernement souhaite inciter les entreprises comme les demandeurs d’emploi à s’orienter vers des contrats plus pérennes [qu’on trouve en traversant la rue]. Toute la difficulté réside dans le mode d’incitation choisi [on ne discutera jamais assez des variantes de la trique, le progrès humain est à ce prix depuis que l’homme est le capital le plus précieux].

      Pour ces « permittents », la réforme modifie le calcul de leurs indemnités -[et, là, c’est des maths, c’est complexe, une affaire de #salaire divisé non plus par le nombre de jours travaillés mais par le nombre de jours travaillables sur une longue, longue période précédant l’inscription au chômage. faites polytechnique, on en reparle après], qui, pour beaucoup, vont sensiblement chuter, tout en allongeant [afin de protéger de la précarité, comme on vous l’a dit] la période d’affiliation permettant l’ouverture de droits à l’assurance-chômage [ce qui permet d’augmenter le nouveau diviseur qui s’applique au salaire pour calculer le montant de l’alloc, m’enfin, si par égard pour les traditions on doit transitoirement parler encore de salaire, au moment ou le travail indépendant représente l’avenir de la jeunesse de France, c’est pas sûr que la croissance puisse redémarrer]. Le gouvernement cherche à « encourager le travail » [à se faire exploiter]- au détriment du versement d’allocations devenues moins protectrices [et plus souvent qu’actuellement, inexistantes, comme c’est déjà le cas pour la moitié des chômeurs]. Parallèlement, il s’agit d’instaurer une modulation [à la flûte] de la cotisation patronale à l’assurance-chômage visant à pénaliser les entreprises qui ont un taux de ruptures de contrats de travail excessif.

      Un rendez-vous manqué

      Si l’effet incitatif du mécanisme reste à prouver, son impact immédiat sur les demandeurs d’emploi les plus précaires ne fait pas de doute [si vous êtes un peu juste avec tous vos frais et cherchez une femme de ménage, un jardinier, une nounou, soyez patients une seconde, ça va bien se passer]. Présentée comme une source d’économie, la mesure risque d’aboutir à l’effet inverse en fabriquant de nouveaux pauvres [bheurk, et en plus du dégoût ça ouvre à une question embêtante, est-ce que ça risque pas de Giléjauner quelque chose quelque part ?], qu’il faudra ensuite orienter [on reste disposés pour les aider, c’est certain, regarder comment les distributions alimentaires marchent bien ces derniers mois] vers d’autres dispositifs d’accompagnement [que ces pauvres gens ne connaissant pas malgré la nécessité] comme le revenu de solidarité active (RSA) [auquel ils n’accéderont malheureusement qu’en fonction du revenu du ménage - la vie est mal faite, c’est le déficit des comptes publiques, comme les pauvres payent pas assez de TVA avec leurs achats d’écrans, on a du mal à en sortir] ou la prime d’activité [à condition qu’ils prennent le genre de taff qui se trouve, pas trop payé, l’État ne peut pas tout, et même parfois pas grand chose, la bienveillance ne suffit pas, on doit aussi savoir rester humbles dans certains domaines]. En clair [tadadam !], l’allégement des charges de l’Unédic pourrait [on en est pas sûrs] déboucher sur une augmentation de celles assumées par les collectivités publiques. A l’arrivée se profile un jeu à somme nulle [assomme qui ?combien ? on me dit dans l’oreillette que certains comprennent pas]– ou presque – pour le contribuable-cotisant [qui se sait déjà pressuré sans que sa sécurité soit garantie, malgré les efforts faits pour remplacer des emplois de profs et de soignants par d’autres de policiers, et des lits d’hostos par des blindés légers, des grandes, des LBD et des munitions].

      La réforme fait d’autant moins consensus que, si pour les chômeurs le nouveau système entre en vigueur dès maintenant, les entreprises, elles, ne se verront appliquer le bonus-malus que dans un an [quand Macron sera réélu et leur aura fabriqué de nouvelles marges de manœuvre]. Par ailleurs, celui-ci ne concernera qu’un nombre limité de secteurs d’activité, donnant l’im-pre-ss-ion [mdr] que c’est surtout sur les épaules des demandeurs d’emploi que reposent les efforts [à moins que ce soit sur leurs pieds, s’ils dépassent, tellement ils auront la tête sous terre ?].

      De cette réforme ressort le sentiment [un peu triste, mais bientôt il y a les Fêtes de Noël] d’un rendez-vous manqué. Il est [extrêmement très] frappant de constater que les partenaires sociaux, pas plus que le gouvernement, n’ont été capables d’établir un di-ag-no-stic partagé sur le fonc-ti-on-ne-ment du ré-gi-meuh d’assurance-chômage. Ils se sont accusés mutuellement de malhonnêteté intellectuelle [on a rien à voir, l’objectivité, c’est plus intelligent que ça !] en brandissant le travail d’économistes qui eux-mêmes ne sont pas arrivés à s’accorder sur l’efficacité des mesures [comme si la démocratie, qui est en danger de Zobi, d’anti vax et tout ça, pouvait se le permettre !]. Les chiffres de l’Unédic, géré par les premiers, sont venus contredire ceux de Pôle emploi, structure pilotée par l’Etat.

      Ce dialogue de sourds a accouché d’une réforme d’autant plus mal née qu’elle n’a pas été annoncée telle quelle en début du quinquennat [et là, quand même, on se retient de poser la question, mais disons, en hommage à une femme qu’on ne citera pas (et paix à son âme), une telle grossesse non désirée, on doit pouvoir l’interrompre ? oui ; non ; nsp]. Alors qu’Emmanuel Macron s’était toujours opposé à la dégressivité des allocations [comme à leurs augmentation], c’est ce que retiendront surtout les demandeurs d’emploi [qui ont des allocs dont les montants sont assez élevées pour être concernées par la dégressivité telle qu’elle a été actée, comme nous] sans garantie d’échapper à terme à la précarité.

      mon diagnostique à moi, pour pleurer le manque d’entente et de dialogue sans arriver à en dire les raisons ,et l’irréductibilité, ces couillons ont lu du Habermas lors des cursus de matrixage de cerveau qui les ont préparé à leurs fonctions

      #cadres #précarité_des_cadres

  • Vivre avec moins de 5 dinars par jour, cartographie de la pauvreté en Tunisie

    Dans plusieurs délégations du gouvernorat de Kasserine, un·e habitant·e sur deux vit sous le seuil de pauvreté. À El Menzah, banlieue huppée de Tunis, sur un groupe de 500 individus, seule une personne est considérée comme pauvre.

    Comment expliquer de tels écarts ? Pour comprendre, inkyfada a analysé et cartographié les données de la pauvreté en Tunisie. À travers ces chiffres, il est possible d’établir une répartition des #inégalités au sein de la population.

    Ces inégalités peuvent être causées par d’autres indicateurs, comme le #chômage, le #niveau_éducatif ou encore l’#accès_aux_services_publics. Inkyfada a ainsi dégagé des corrélations significatives en comparant les différentes données.

    https://inkyfada.com/fr/2021/08/18/vivre-moins-5-dinars-jours-carte-pauvrete-tunisie
    #pauvreté #Tunisie #cartographie #visualisation #statistiques #chiffes

    via @fl
    ping @_kg_

  • Jean Castex annonce que les « conditions ne sont toujours pas réunies » pour engager la réforme des retraites
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/09/08/jean-castex-annonce-que-les-conditions-ne-sont-toujours-pas-reunies-pour-eng

    A l’issue d’un séminaire gouvernemental, le premier ministre a affirmé que cette réforme ne pourra être lancée que « lorsque la pandémie sera sous contrôle et lorsque la reprise économique sera suffisamment solide ».

    [...]

    Si le gouvernement a décidé de temporiser sur la réforme des retraites, il compte toujours mettre en oeuvre celle sur l’assurance-chômage (...) « absolument indispensable » [elle] sera progressivement appliquée « entre le 1er octobre et le 1er décembre », a affirmé mercredi Jean Castex. Le premier ministre a présenté cette réforme comme l’une des réponses « aux difficultés de recrutement »

    #chômage #droitauchômage

  • Cent projets de start-up pour renforcer le service public
    https://www.lefigaro.fr/entrepreneur/cent-projets-de-start-up-pour-renforcer-le-service-public-20210905

    L’État est devenu incubateur de jeunes pousses. À Bercy, l’une d’elles, Signaux Faibles, est censée mieux détecter les entreprises en difficulté.

    Pour faire bouger l’État, il y a les vastes réflexions sur les nouveaux enjeux du service public et les petits pas concrets. Le programme Beta.gouv suit clairement la seconde voie. Il vise à « aider les administrations publiques à améliorer le service public de l’intérieur grâce au numérique » en s’appuyant sur des start-up d’État, c’est-à-dire des services innovants incubés au sein des ministères ou des administrations.

    Concrètement, il s’agit de donner aux fonctionnaires, à l’esprit entrepreneur et au projet solide, les moyens financiers et le temps pour développer leurs idées de nouveaux outils internet tournés vers les usagers. Ces incubateurs inspirés du privé permettent ainsi à l’État de valoriser ses agents les plus innovants, mais aussi de mobiliser l’expertise de jeunes informaticiens, codeurs, qui, sans cette promesse de souplesse et d’autonomie dans le travail, n’auraient jamais pensé rejoindre la direction d’un ministère.

    La suite payante, mais à lire : Start-up nation : quand l’État programme son obsolescence Jules Brion https://seenthis.net/messages/926470

    #start-ups #France #État_français #schumpeters #entreprenariat. #jeunes_pousses #start-up_nation #French_Tech #Fleur_Pellerin #Innovation #Économie_numérique #French_Tech_Visa #licornes #innovation #subventions #réindustrialisation #bpi #Banque_Publique_d_Investissement #Caisse_des_Dépôts_et_Consignations #CDC #conversion_numérique #Transition_numérique #Cedric_O #passerelles_public-privé #SATT #Italie #mythe #chômage #désindustrialisation #qwant #souveraineté_technologique #start-up_mania #chômage_structurelle #plateformisation #Uber #Deliveroo #code_du_travail #Aircall #Voodoo #Tencent #healthtech #Owkin #Lucine #Icade #agents_publics #zeitgeist #Doctolib #AP-HP #COVID-19 #financiarisation #burn_rate #Theranos #Rifft #The_camp #AirBnb #Lyft #pyramide-de_Ponzi #néolibéralisme #économie_disruptive #services_publics

  • Une ex-salariée de l’hôpital perdue dans un dédale administratif depuis quatre ans - Dan Israel | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/030921/une-ex-salariee-de-l-hopital-perdue-dans-un-dedale-administratif-depuis-qu

    Bien qu’elle collectionne les victoires judiciaires contre Pôle emploi et contre son ancien employeur, le centre hospitalier de Rumilly (Haute-Savoie), Maria Mota n’a toujours pas vu sa situation régularisée.

    Depuis quatre ans et demi, Maria Mota se débat face à la surdité et à l’absurdité administratives. Elle n’a jamais triché, elle a remporté quatre victoires judiciaires, mais sa situation n’est toujours pas réglée.

    Elle est actuellement sans ressources et vit avec l’angoisse de devoir débourser 5 469 euros. Pour une erreur commise par d’autres et en raison de la mauvaise volonté affichée de son ancien employeur. « Je ne supporte plus cette situation, je vis avec un stress permanent, confie-t-elle. J’ai toujours tout fait comme il faut, je fais très attention à suivre les règles. Et pourtant, l’angoisse dure. »

    Mediapart avait raconté sa situation il y a neuf mois. Depuis, deux tribunaux lui ont à nouveau donné raison. Sans pouvoir lever son angoisse, parce que rien ne s’est débloqué et que le risque n’est toujours pas écarté.

    Du 1er mai 2013 au 30 avril 2016, Maria Mota a été employée à la buanderie du centre hospitalier de Rumilly (Haute-Savoie), effectuant plusieurs contrats à durée déterminée. Au printemps 2016, la responsable des ressources humaines de l’hôpital lui annonce qu’elle ne sera pas titularisée, et elle choisit de ne plus y travailler.

    Après une courte mission d’intérim dans une entreprise privée, la travailleuse ne trouve plus d’emploi et s’inscrit donc auprès de Pôle emploi. Elle détaille ses emplois précédents et touche des allocations pendant quatre mois sans incident. Puis Pôle emploi cesse de lui verser la somme mensuelle et lui réclame l’argent déjà versé, 5 469,53 euros.

    En effet, l’organisme public tique, en retard, sur son emploi à l’hôpital : cet employeur public ne verse pas de cotisations chômage et assure lui-même ses agents contre le risque du chômage. C’est donc à lui de les indemniser, estime Pôle emploi. Cette situation, peu connue, vaut par exemple également pour la Poste – qui porte elle aussi son lot de dysfonctionnements, comme Mediapart l’a déjà détaillé.

    En droit, l’analyse de Pôle emploi n’est pas fautive mais brutale. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes se voient réclamer des « trop-perçus » indûment touchés, selon le pourvoyeur des allocations.

    Mais dans le cas de Maria Mota, à cette brutalité s’ajoute la (très) mauvaise volonté du centre hospitalier qui l’employait. Ce dernier refuse de lui verser les allocations chômage auxquelles elle aurait droit, et qui lui permettraient par ailleurs de rembourser Pôle emploi.

    Sur les deux fronts, l’ex-salariée avait gagné une première fois. Le 2 décembre 2019, le tribunal d’instance d’Annecy avait annulé la contrainte à payer lancée par Pôle emploi, au motif qu’elle était mal formulée. Six mois plus tôt, c’était le tribunal administratif d’Annecy qui avait donné tort à l’hôpital, annulant la décision par laquelle il refusait de lui verser son allocation chômage.

    L’argument utilisé par l’ex-employeur de Maria Mota était, il est vrai, farfelu et sans base légale : il avait estimé que son refus de continuer à travailler en CDD équivalait à une démission, ce qui ne lui ouvrait pas de droit au chômage.

    L’absurdité de la situation a depuis été soulignée deux fois de plus par la justice. Le 11 juin dernier, le tribunal judiciaire d’Annecy a constaté que la demande de remboursement de Pôle emploi devait être annulée, car elle est prescrite. Le dernier paiement d’allocation chômage effectué par Pôle emploi date en effet du 4 avril 2017 et le remboursement a été exigé pour la première fois dans la foulée.

    Or, ces demandes sont prescrites au bout de trois ans. Pôle emploi prétend pouvoir passer outre, car ce délai est porté à dix ans, « en cas de fraude ou de fausse déclaration ». Mais le tribunal judiciaire a estimé qu’aucune fraude ne pouvait être imputée à Maria Mota, car rien n’indique « que l’intéressée aurait omis de mentionner l’existence de son emploi public ».

    Et ce d’autant plus que « Pôle emploi n’a pas souhaité verser aux débats le dossier d’inscription numérique déposé par Mme Mota, qui est la seule pièce susceptible de démontrer que celle-ci aurait manqué à ses obligations ». Une pièce justement demandée à de multiples reprises par l’ex-salariée et par son avocat, Thierry Billet.

    Malgré cette deuxième défaite judiciaire, Pôle emploi a fait appel de cette décision. « La justice leur a donné tort deux fois, mais ils continuent, il y a une forme d’acharnement », dénonce l’avocat, critiquant « un système qui est tourné contre les salariés ».

    L’ex-salariée est à nouveau sans ressources

    La situation est largement aggravée par le fait que Maria Mota est à nouveau sans emploi et que Pôle emploi refuse toujours de lui verser la moindre indemnisation. Aujourd’hui, le salaire très modeste de son mari est la seule source de revenu du couple.

    « Je ne comprends pas, je viens de travailler plus de trois ans pour accompagner des personnes handicapées, je devrais toucher le chômage, souligne la travailleuse. Ma situation d’aujourd’hui ne devrait rien avoir à faire avec le conflit concernant mon poste à l’hôpital. »

    Les nuages ne se dissipent pas non plus du côté de l’hôpital. Là aussi, la justice a donné une deuxième fois raison à l’ex-salariée. Le 6 juillet, le tribunal administratif d’Annecy a annulé le deuxième refus de l’employeur public de verser une indemnisation à Maria Mota. Après avoir prétendu qu’il était face à une démission, le centre hospitalier a cette fois prétexté que Maria Mota n’aurait pas démontré qu’elle avait recherché activement un emploi.

    Cet argument n’est lui non plus en rien fondé juridiquement, comme le rappelle le tribunal administratif. « Si l’existence d’actes positifs et répétés accomplis en vue de retrouver un emploi est une condition mise […] au maintien de l’allocation d’aide au retour à l’emploi, elle ne saurait conditionner l’ouverture du droit à cette allocation », signale le jugement.

    La justice a enjoint à l’hôpital de réexaminer la situation de son ancienne salariée dans les tout prochains jours. Cela fait plus de quatre ans qu’il aurait dû le faire, et la traiter comme la loi l’exige.

    Quand l’employeur public est son propre assureur et ne délègue pas la gestion du #droitauchômage à l’Unédic, c’est une pratique illégale courante des employeurs publics (qui sont parmi les premiers employeurs de @précaires) que de ne pas appliquer le droit aux allocs (les conventions Unedic) pour des salariés qui refusent un renouvellement de CDD en considérant abusivement ce refus comme une démission, qui n’ouvre pas droit aux allocs. Vu la rareté et le peu de succès effectif des procédures contentieux engagées par les ayants droits, cet exemple du distinguo nécessaire entre jurisprudence formelle (ne pas prendre un cdd n’interdît que dans de rares cas, liés aux verrous de l’"offre raisonnable d’emploi" de toucher une alloc) et jurisprudence réelle, ça justifierait dune enquête en grandeur réelle que les rares collectifs de chômeurs qui subissent n’ont de fait plus les moyens d’alimenter.

    #chômage #droits_sociaux #jurisprudence

  • La Cour suprême américaine lève le moratoire sur les expulsions de locataires
    https://www.letemps.ch/monde/cour-supreme-americaine-leve-moratoire-expulsions-locataires

    L’extension du moratoire jusqu’au 3 octobre a été prise, début août, par les autorités sanitaires américaines. La Cour suprême s’est rangée du côté des propriétaires qui se disaient victimes de mesures injustifiées

    La Cour suprême des Etats-Unis a levé, jeudi soir, le moratoire sur les expulsions de locataires prévu jusqu’en octobre, mettant fin aux protections accordées à des millions de personnes en difficultés financières en pleine pandémie.

    La plus haute cour américaine s’est rangée du côté des propriétaires qui se disaient victimes de mesures injustifiées et a argué que toute nouvelle reconduction d’un moratoire devait être décidée par le Congrès et non par les autorités sanitaires - qui étaient jusqu’ici à l’origine de ces mesures.

    Un moratoire passé en force
    Un premier moratoire sur les expulsions de locataires avait été décidé en 2020, lorsque les Etats-Unis étaient frappés de plein fouet par la pandémie, et un taux de chômage vertigineux. Lorsque le moratoire avait expiré fin juillet, l’administration du président Biden avait exhorté les parlementaires américains à légiférer en urgence pour le prolonger. Ce que les élus n’étaient pas parvenus à faire avant que le Congrès ne cesse ses travaux pour la pause estivale.

    Sous pression de l’aile gauche de son parti, - une élue de la Chambre, Cori Bush avait campé plusieurs jours devant siège du Congrès - les autorités sanitaires de l’administration Biden avaient fini par décréter de par elles-mêmes un nouveau moratoire. Elles s’étaient appuyées sur les risques pour la santé publique pour justifier leur décision.

    « Si un moratoire d’expulsion imposé par les autorités fédérales doit se poursuivre, le Congrès doit l’autoriser spécifiquement », a balayé la Cour suprême, à majorité conservatrice, dans un argument d’une quinzaine de pages.

    La Maison-Blanche s’en remet aux villes et aux Etats
    La Maison-Blanche a immédiatement fait part de sa « déception ». « A cause de cette décision, des familles vont devoir faire face à des expulsions douloureuses, et des communautés à travers le pays vont être confrontées à un risque accru d’exposition au Covid-19 », a déploré la porte-parole du président américain, Jen Psaki.

    « Le président Biden appelle une fois de plus toutes les entités qui le peuvent - des villes et des Etats aux tribunaux locaux, en passant par les propriétaires et les agences ministérielles - à agir de toute urgence pour empêcher les expulsions », a-t-elle ajouté.

    L’exécutif américain s’attendait à ce que ce moratoire soit contesté en justice mais espérait ainsi laisser du temps supplémentaire pour verser aux locataires des fonds alloués pour les aider à payer leurs loyers, mais dont les versements avaient été considérablement ralentis - notamment à cause de la bureaucratie.

    #usa #moratoire #logement #expulsions #inégalités #pauvreté #précarité #chômage #répression #covid-19 #Bush

  • Start-up nation : quand l’État programme son obsolescence Jules Brion
    https://lvsl.fr/start-up-nation-quand-letat-programme-son-obsolescence

    Depuis de nombreuses années, les start-ups françaises peuvent se targuer d’avoir à leur disposition de nombreuses subventions publiques et un environnement médiatique favorable. Partant du postulat que la puissance privée est seule capable d’imagination et d’innovation, l’État français finance à tour de bras ces « jeunes pousses » dans l’espoir schumpéterien de révolutionner son économie. Cette stratégie économique condamne pourtant la puissance publique à l’impuissance et à l’attentisme.


    Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, promouvant la “French Tech” au Consumer Electronics Show de Las Vegas en 2016. © Christophe Pelletier

    En 2017, Emmanuel Macron avait largement axé sa campagne présidentielle sur un discours général favorable à l’entreprenariat. La stratégie économique française valorise ainsi la création de nouvelles entreprises, dites jeunes pousses ou start-ups. En avril 2017, le futur président français assène qu’une « start-up nation est une Nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une ». Ces entités ont pour vocation de proposer des technologies de ruptures disruptives, selon l’expression de l’économiste américain Clayton Christensen, c’est-à-dire une redéfinition des règles du jeu économique venant remplacer les anciens schémas de pensée.

    Cette configuration institutionnelle favorable aux start-ups n’est cependant pas apparue subitement lors de la dernière présidentielle. Le label French Tech est en effet lancé dès 2013 par Fleur Pellerin, alors Ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique. Ce programme a pour ambition de développer les jeunes pousses hexagonales. Les successeurs de Fleur Pellerin vous tous accompagner et poursuivre ce mouvement d’effervescence : en 2015 sont lancés le French Tech Ticket ainsi que le French Tech Visa en 2017.

    Ce discours s’accompagne d’un appel à créer le plus de licornes possibles : des start-ups valorisées sur les marchés à plus d’un milliard d’euros. Alors que la France compte 3 licornes en 2017, ce chiffre est passé à 15 en 2020. Le gouvernement espère qu’il en sera crée 10 de plus d’ici 2025. Ce constant appel à l’innovation s’inspire de l’exemple israélien, parangon de la start-up nation, qui compte une jeune pousse pour 1400 habitants. Poussé par l’afflux de liquidités fourni par son ministère de la défense, l’État hébreux s’est lancé très tôt dans cette stratégie économique. Les nombreuses start-ups qui y sont créées permettent à Israël de mieux peser sur la scène internationale : son secteur de l’innovation représente 10% de son PIB et près de la moitié de ses exportations.

    De l’État providence à l’État subventionneur
    Toutes ces entreprises ne se sont pas créées d’elles-mêmes. Pour leur écrasante majorité, elles ont largement été financées par la puissance publique. Dès 2012, tout un écosystème institutionnel favorable à l’entreprenariat individuel est mis en place. En pleine campagne présidentielle, François Hollande promet une réindustrialisation rapide et efficace de la France. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, ce dernier entend créer « une banque publique d’investissement qui […] accompagnera le développement des entreprises stratégiques ». Quatre mois plus tard naît la Banque Publique d’Investissement (BPI), détenue par la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC) ainsi que par l’État. La BPI a pour mission de « financer des projets de long terme » et d’œuvrer à la « conversion numérique » de l’Hexagone. Très vite, l’institution devient un outil permettant à l’État de financer massivement les start-ups. La BPI subventionne ainsi le label French Tech à hauteur de 200 millions d’euros et est actionnaire de nombreuses start-ups françaises.

    Comme le pointe un rapport publié par Rolland Berger, une grande majorité des entreprises du French Tech Next 40/120 — un programme regroupant les start-ups françaises les plus prometteuses — a reçu des prêts et des subventions de la puissance publique. On estime ainsi que 89% de ces entreprises ont reçu une aide indirecte de la BPI ! En pleine crise sanitaire, l’institution obtient plus de 2 milliards d’euros pour soutenir ces entreprises innovantes tandis que 3,7 milliards du plan de relance décidé en 2020 par le gouvernement a été fléché vers la création et l’aide aux start-ups. Cedric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, confirme ainsi qu’il « va y avoir des opportunités suite à la crise [sanitaire], tout comme celle de 2008 ».

    Pour autant, l’État français ne soutient pas ses start-ups uniquement sur le plan financier. La loi Pacte de 2019, en continuité avec la loi Allègre de 1999, facilite les passerelles public-privé et encourage les chercheurs à créer des entreprises. Ces dispositions législatives permettent à des recherches menées et financées grâce à de l’argent public d’être « valorisées », c’est-à-dire en réalité privatisées, par le secteur lucratif. Des Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) ont été créées pour accélérer ce processus dans de nombreuses universités. Plus de 250 start-ups ont été développées par le prisme de ce réseau depuis 2012. L’Union européenne n’est pas en reste dans cette stratégie de soutien massif aux « jeunes pousses ». Sa stratégie Horizon 2020, un programme de 79 milliards d’euros étalé entre 2014 et 2020, dédiait 20% de son budget à la création de start-ups. Pléthore de pays européens se tournent eux aussi vers des stratégies de numérisation de l’économie, souvent via un soutien sans faille aux start-ups. En 2012, le ministre italien de l’économie, sous le gouvernement du technocrate Mario Monti, a promulgué une loi qui a permis à l’État italien de dépenser 200 millions d’euros pour aider les jeunes entreprises du pays, dans le but de « promouvoir la mobilité sociale ». Depuis 2019, le fonds national pour l’innovation italien a dépensé 245 millions d’euros pour subventionner 480 start-ups.

    Le mythe des start-ups souveraines et créatrices d’emplois
    Si les nations européennes axent autant leurs stratégies économiques sur le développement des start-ups, c’est avant tout car cette politique permet aux États de prétendre agir dans des domaines clefs où leur incurie a mainte fois été pointée du doigt : la lutte contre le chômage de masse et la mise en place d’une souveraineté technologique. 

    Nombre de médias se sont ainsi fait le relais de la start-up mania, louant la capacité de la French Tech à « créer 224.000 nouveaux emplois d’ici à 2025 » et à être le « fer de lance de l’économie ». Ces jeunes pousses permettraient de créer jusqu’à « 5,2 emplois indirects qui dépendent de [leur] activité » et d’œuvrer à la réindustrialisation de la France. Ce constat mérite pourtant d’être nuancé. Comme cela a déjà été évoqué, la start-up mania s’accompagne d’une aide inconditionnelle de l’État français par le prisme de la BPI. Pourtant, comme l’ont analysé nos confrères du Média, le bilan de l’institution est tâché de nombreux scandales. La banque, dès sa création, n’a pas été pensée comme un organisme capable de contenir et d’endiguer la désindustrialisation de l’Hexagone. M. Moscovici, alors ministre des finances, déclarait ainsi en 2012, que « la BPI n’est pas un outil défensif, c’est un outil offensif, n’en faisons pas un pompier ».

    L’institution est en effet souvent demeurée indifférente aux plans de licenciements et en a même favorisé certains comme le confirment les exemples des entreprises Veralia et Arjowiggins. Une loi du 23 mars 2020 a quant à elle permis d’ouvrir le conseil d’administration de l’institution à des acteurs privés, laissant une fois de plus planer le doute sur la capacité et la volonté de la banque publique d’agir pour le bien commun.

    Il est également permis de rester sceptique face à une stratégie de réduction de chômage structurelle se basant principalement sur le soutien à des start-ups qui participent à la « plateformisation » de notre économie. En proposant de mettre en contact clients et professionnels, des entreprises telles que Uber ou Deliveroo s’évertuent à détruire code du travail et régulations étatiques. Alors qu’elles sont vendues comme des instruments permettant de lutter contre le chômage, ces start-ups ne peuvent exister et espérer devenir rentables que par une grande flexibilité et en excluant leurs travailleurs du salariat. Le gouvernement socialiste espagnol vient ainsi récemment de légiférer afin de contrôler ces géants de l’économie de plateforme, permettant de conférer un statut de salarié aux livreurs qui étaient considérés comme des travailleurs indépendants. À peine la nouvelle annoncée, Deliveroo a annoncé qu’elle comptait mettre fin à ses activités dans le pays, tandis que ses concurrents Stuart, Glovo et UberEats critiquaient cette décision qui va mettre « en danger un secteur qui apporte 700 millions d’euros au PIB national ».

    En somme, la France semble avoir abandonné toute stratégie ambitieuse de réduction du chômage de masse. Plutôt que de défendre le droit de tout citoyen à obtenir un emploi, inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, l’État dépense des sommes faramineuses afin d’encourager la création d’entreprises à l’avenir très incertain. Dans cette politique qui s’apparente à un véritable choix du chômage, les citoyens sont appelés à innover alors même que les multiples causes du chômage structurelle sont éludées. Pour autant, cette incurie étatique ne date ni du quinquennat Hollande ni du mandat du président Macron : Raymond Barre déclarait en 1980 que « les chômeurs pourraient essayer de créer leur entreprise au lieu de se borner à toucher les allocations de chômage ! ».

    NDLR :  Pour en savoir plus sur les choix politiques et économiques ayant conduit à un chômage de masse persistant, lire sur LVSL l’interview de Benoît Collombat par le même auteur https://lvsl.fr/le-choix-du-chomage-est-la-consequence-de-decisions-neoliberales-entretien-avec : « Le choix du chômage est la conséquence de décisions néolibérales ».

    Outre l’argument des créations d’emplois, le soutien aux start-ups est également justifié par une nécessaire préservation de la souveraineté nationale. Dès qu’éclate en 2013 l’affaire Snowden, la préservation de la vie privée et la souveraineté technologique deviennent des préoccupations politiques majeures. Des entrepreneurs ont profité de ce phénomène pour proposer des technologies souveraines capables de réduire l’impuissance des nations européennes face à l’espionnage de masse. Les États comme la France vont alors largement baser leur politique de défense de la souveraineté nationale par un soutien massif à des start-ups.

    L’exemple de l’entreprise Qwant est sur ce point éloquent tant il permet de montrer les insuffisances et les impasses d’une telle approche. Fondée en 2011 par Jean-Manuel Rozan, Eric Léandri et Patrick Constant, l’entreprise se rêve en « Google français » en proposant un moteur de recherche souverain. Alors que la société n’est pas loin de la faillite, l’affaire Snowden lui permet de faire un large lobbying au sein des institutions françaises. Ces efforts seront rapidement récompensés puisque la Caisse des Dépôts et des Consignations investit en 2017 plus de 20 millions d’euros dans le projet tout en détenant 20% de son capital. En janvier 2020, l’État annonce même que Qwant est désormais installé sur les postes informatiques de l’administration publique. Pourtant, force est de constater que cette aide massive n’a pas permis de bâtir un moteur de recherche réellement souverain : en 2019, soit sept ans après sa création, Qwant utilise la technologie de Bing (Microsoft) dans 75% des recherches effectuées. Une note de la Direction interministérielle du numérique (DINUM) pointe également les nombreuses failles de l’entreprise, tels que les salaires mirobolants de ses dirigeants et les nombreux problèmes techniques du logiciel utilisé par Qwant, qui laissent perplexe quant au soutien massif que lui prodigue l’État. Plus largement, rien n’indique qu’une entreprise créée sur le sol français ne tombera pas aux mains de fonds d’investissements étrangers : parmi les licornes « françaises », la start-up Aircall (téléphonie via IP) est détenue à majorité par des acteurs non-français, tandis que Voodoo (jeux vidéo) a fait rentrer le géant chinois Tencent à son capital.

    Quand les start-ups remplacent l’État
    Le recours aux start-ups s’explique également par une prétendue incapacité de l’État à innover, à comprendre le marché et à « prendre des risques ». Ce mythe, pourtant déconstruit méthodiquement par l’économiste Mariana Mazzucato dans The Entrepreneurial State (paru en français en 2020), laisse penser que seul le secteur privé est capable de faire évoluer nos activités économiques et donc de créer des emplois. Comme l’analyse l’auteure, « le « retard » de l’Europe par rapport aux États-Unis est souvent attribué à la faiblesse de son secteur du capital-risque. Les exemples des secteurs de haute technologie aux États-Unis sont souvent utilisés pour expliquer pourquoi nous avons besoin de moins d’État et de plus de marché ». Nombre de start-ups se servent de ce mythe auto-réalisateur pour légitimer leur activité.

    Il est intéressant de noter que cette mentalité a également imprégné les dirigeants d’institutions publiques. Un rapport de la CDC ayant fuité en 2020 et prétendant redéfinir et révolutionner la politique de santé française chantait les louanges du secteur privé, des partenariats public-privé et de 700 start-ups de la healthtech. La puissance publique finance volontiers des jeunes pousses du domaine de la santé, à l’image d’Owkin, qui utilise l’intelligence artificielle pour traiter des données médicales, ou encore Lucine qui, grâce à des sons et des images, revendique la capacité de libérer des endorphines, de la morphine ou de l’adrénaline. La CDC détient également 38,8% d’Icade santé, un des acteurs majeurs du secteur privé et lucratif de la santé en France. De fait, les start-ups médicales s’immiscent de plus en plus au sein des institutions privées, à l’image d’Happytal, financé à hauteur de 3 millions d’euros par la BPI, qui propose à prix d’or aux hôpitaux des services de pré-admission en ligne ou de conciergerie de patients hospitalisés. Pour encourager les jeunes pousses à envahir les hôpitaux publics, la puissance publique va jusqu’à prodiguer, via un guide produit par BPI France https://www.lemediatv.fr/articles/2021/bpi-france-banque-publique-interets-prives-letat-livre-la-sante-aux-financ , des conseils pour entrepreneurs peu scrupuleux expliquant comment passer outre des agents publics dubitatifs et méfiants qui ont « tendance à freiner les discussions » !

    Ainsi, comme l’analyse Mariana Mazzucato, « c’est donc une prophétie auto-réalisatrice que de considérer l’État comme encombrant et uniquement capable de corriger les défaillances du marché ». Pourtant, les start-ups ne pullulent pas uniquement grâce à ce zeitgeist favorable à l’entreprenariat, mais profitent directement de l’incapacité de l’État à fournir des services à ses citoyens, renforçant d’autant plus le mythe évoqué par Mariana Mazzucato. L’exemple de l’attribution à Doctolib du vaste marché de la prise de rendez-vous en ligne des Hôpitaux de Paris (AP-HP) en 2016 est révélateur de ce phénomène : devenu incapable de fournir un service public de prise de rendez-vous, l’État a dû confier les données de santé de millions de français à cette start-up française. La même expérience s’est répétée lors de la prise des rendez-vous de la vaccination contre le COVID-19, qui ont permis à l’entreprise d’engranger des millions de nouveaux clients sans aucune dépense de publicité.

    Vers une bulle spéculative ?
    Outre les questions que soulève le soutien massif de l’État français aux jeunes pousses du numérique, il convient également de se poser la question de la crédibilité économique de ces entreprises. En effet, il apparaît que nombre de ces sociétés participent à la financiarisation de nos activités économiques et deviennent des actifs spéculatifs et instables. Plus que de « changer le monde », un créateur de start-up recherche principalement à réaliser un « exit », c’est-à-dire à réaliser une belle plus-value via le rachat ou l’entrée en bourse de son entreprise. Dans un climat hostile et instable — on estime que seulement 20 % des jeunes pousses réussissent cet « exit » — les entrepreneurs sont poussés à dilapider le plus rapidement l’argent qu’ils ont à leur disposition. Cette stratégie, dénommée burn rate, est souvent perçue comme une perspective de croissance future par les investisseurs.

    De plus, les entrepreneurs sont souvent poussés à embellir leurs entreprises en exagérant le potentiel des services qu’elles proposent, voire en mentant sur leurs résultats, comme le montrent les exemples de Theranos (tests sanguins soi-disant révolutionnaires), Rifft (objets connectés) ou The Camp (technopôle provençal en perdition adoubé par M. Macron). Cela conduit les start-ups technologiques à avoir un ratio de valorisation sur chiffre d’affaires très élevé. Alors qu’il n’est que de 2,6 fois pour Amazon, c’est-à-dire que la valorisation boursière de l’entreprise n’excède « que » de 2,6 fois son chiffre d’affaires, ce nombre atteint plus de 50 pour certaines licornes. Pour AirBnb, la troisième licorne mondiale valorisée à 25,5 milliards de dollars, le chiffre est par exemple de 28,6. Alors que dans une entreprise traditionnelle la valeur des actions est estimée par les investisseurs en fonction de l’estimation des bénéfices futurs d’une entreprise, ce chiffre est très largement secondaire dans les levées de fonds de start-ups. Ainsi, de nombreuses licornes ne prévoient pas à court ou moyen terme de réaliser des bénéfices. L’entreprise Lyft a par exemple enregistré l’an dernier une perte de 911 millions de dollar, tandis qu’Uber a perdu 800 millions de dollars en un trimestre. On estime que sur les 147 licornes qui existent autour du globe, seulement 33 sont rentables. En somme, les investisseurs s’intéressent principalement à la capacité d’une start-up à produire une masse d’utilisateurs la plus large possible. Ce phénomène justifie des dépenses gargantuesques par ces mastodontes de l’économie de plateforme : Lyft a dépensé 1,3 milliard de dollars en marketing et en incitations pour les chauffeurs et les coursiers en 2018. Cet écosystème très instable a toutes les chances de participer à la création d’une bulle spéculative sous la forme d’une pyramide de Ponzi. En effet, si nombre de ces entreprises sont incapables à moyen terme de produire un quelconque bénéfice, que leurs actifs sont surévalués et que les règles du jeu économique poussent les entrepreneurs à dépenser sans compter tout en accentuant excessivement les mérites de leurs produits, les marchés financiers risquent de connaître une nouvelle crise technologique comparable à celle de 2001.

    La stratégie économique de soutien massif aux start-ups adoptée par l’État français s’apparente ainsi fortement à une politique néolibérale. En effet, comme ont pu l’analyser Michel Foucault et Barbara Stiegler, le néolibéralisme, loin d’être favorable à un État minimal, comme le libéralisme classique, prône l’émergence d’un État fort capable de réguler l’économie et d’adapter les masses au sens de l’évolution capitaliste ; c’est-à-dire aux besoins du marché. Ce constat conduit l’auteure d’Il faut s’adapter (Gallimard, 2019) à affirmer que « la plupart du temps les responsables de gauche caricaturent ainsi le néolibéralisme en le prenant pour un ultralibéralisme lointain […] si bien que dès qu’un gouvernement fait appel à plus l’État, ces responsables croient que ça signifie que la menace ultralibérale a été repoussée ». De fait, plutôt que de considérer de facto une politique de soutien aux start-ups comme souhaitable et efficace, il conviendrait de rester prudent vis-à-vis de ce genre d’initiative. Une telle attitude serait d’autant plus vertueuse qu’elle permettrait de comprendre que « l’économie disruptive », loin de dynamiter les codes du secteur économique, imite sans scrupule les recettes du « monde d’avant ». Les concepts flous de « start-up » ou de « technologies de ruptures » y sont les nouveaux arguments d’autorité justifiant la destruction de nos écosystèmes, la disparition des petites entreprises et des services publics et la précarisation de pans entiers de la populations.

    NDLR :  Pour en savoir plus sur la différence entre libéralisme et néolibéralisme, lire sur LVSL https://lvsl.fr/limperatif-neoliberal-de-ladaptation-par-barbara-stiegler l’article réalisé par Vincent Ortiz et Pablo Patarin : L’impératif néolibéral de « l’adaptation » : retour sur l’ouvrage de Barbara Stiegler.

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    • Paris - 29 Mars 2021 : Think Tec Summit, 10 000 start_ups pour changer le monde ! (Cérémonie).
      https://10kstartups-pour-changer-le-monde.fr

      La Tech au coeur de la relance économique ? 
Financement, impact, hypercroissance, Covid-19, jeunesse et relance, mixité, relocalisations dans les territoires d’industrie, biotech, souveraineté…
      Le 29 mars, La Tribune réunit l’ensemble de l’écosystème tech au Grand Rex de Paris pour le Think Tech Summit, l’événement de référence qui pense le futur de la French Tech, comme moteur de la relance, comme tremplin d’emplois, comme modèle d’insertion.
      https://www.youtube.com/watch?v=Xl3G02GYyY8

      15h00 - Keynote : Où va la French Tech ?
      15h20 - 11 licornes, et après ? Les défis de l’hypercroissance
      15h50 - Vaccins, médicaments : comment faire grandir les biotech ?
      16h20 - KEYNOTE : L’international avec Business France
      16h30 - La startup nation, moteur de la Relance ?
      17h00 - La tech peut-elle relancer les territoires d’industrie ?
      17h30 - KEYNOTE : Les startups contre Apple, un enjeu de concurrence
      17h45 - Cleantech, Enertech : quelles innovations de rupture ?
      18h15 - La souveraineté peut-elle se gagner par la technologie ?
      18h45 - KEYNOTE : Les années 20 seront exubérantes !
      19h00 - Cérémonie 10K
      20h00 - After Work « Think Tech Summit »

      L’apothéose d’une tournée dans toute la France et en Outre-Mer, pendant laquelle La Tribune et son jury d’experts ont entendu 180 pitchs et primé 48 lauréats dans six catégories.