• Dérèglement climatique : dans les zones sinistrées, des #assurances lâchent la barque

    Face à l’augmentation des catastrophes naturelles, le monde de l’assurance craint de ne plus pouvoir assumer à terme. Les cas de #résiliation de contrat après des sinistres d’ordre climatique se multiplient, pour les #particuliers comme pour les #municipalités.

    Pour celle qui réside depuis toujours à Andres (Nord), c’est un peu la triple peine. Au début de l’année 2024, Chantal a subi deux inondations coup sur coup, d’une semaine à l’autre. Mais en plus, quelques semaines plus tard, une missive informe la retraitée qu’elle vient de perdre son contrat d’assurance.

    Dans le courrier, l’assureur précise qu’il « se doit d’être extrêmement vigilant quant aux caractéristiques des risques assurés. Pour maintenir un service de qualité au meilleur prix à l’ensemble de ses clients ». « Pourtant, en près de cinquante ans de contrat, je n’ai eu que deux sinistres », jure la Nordiste, qui a rompu les multiples contrats qu’elle détenait avec sa famille pour montrer son incompréhension. D’autant que, dans sa rue, qui a été inondée, « plusieurs voisins [lui] ont signalé être dans le même cas ».

    Edwige a eu la même mauvaise surprise. Propriétaire à Houlle dans le Pas-de-Calais, elle a subi deux inondations, coup sur coup. « La première, en novembre 2023, où l’eau est restée dix-sept jours dans la maison. Et une seconde en janvier pendant laquelle l’eau est restée cinq jours, ajoutant à cela le gel », retrace-t-elle. Et la conséquence a été la même. Son assureur a résilié son contrat après avoir payé pour ces deux sinistres.

    « Notre rôle d’assureur est bien sûr de tenir nos engagements en réglant les sinistres. Cependant, nous devons aussi veiller à offrir le meilleur tarif et à préserver l’équilibre de la mutuelle dans l’intérêt de l’ensemble de ses sociétaires. L’analyse de votre dossier nous contraint donc à ne pas reconduire votre contrat à la prochaine échéance et à mettre fin à vos garanties le 31 mars 2024 », explique l’assureur dans son courrier.

    « Ce genre de cas est en train de gentiment augmenter depuis quelques années », observe Gwenahel Thirel, avocat rouennais spécialisé dans les litiges entre assureurs et assurés. Il rappelle tout de même que « tout cela est parfaitement légal, puisque c’est la liberté contractuelle qui prévaut, au même titre qu’un assuré qui voudrait mettre fin à son contrat ».

    « Ces gens sont victimes, et du réchauffement climatique, et de ces comportements », dénonce l’avocat, pour qui « on a tendance à oublier que l’assurance, c’était de la solidarité. À la base, cela sert à payer des dégâts à hauteur de ce que personne ne pourrait se permettre de payer, avec l’argent mutualisé ».
    Les municipalités trinquent

    « On voit de plus en plus de litiges de manière générale », explique auprès de Mediapart Arnaud Chneiweiss, médiateur de l’assurance, chargé de tenter de régler ces litiges à l’amiable. « De plus en plus de ces dossiers sont liés à des sinistres climatiques », explique-t-il, citant en particulier le cas des sécheresses.

    Selon le rapport d’activité de la Médiation de l’assurance pour 2022, l’association a reçu 21 502 saisines. « Cela représente une augmentation de 9,2 % par rapport à 2021 et de presque 50 % sur les trois dernières années », développe l’organisme dans son rapport. « Les événements climatiques, qu’ils soient ou non qualifiés de “catastrophe naturelle” au sens légal, représentent début 2022 10 % des saisines relatives à l’assurance dommages. En 2019, ce n’était que 6 % », notent les auteurs.

    « Ce que je vois, c’est le désengagement de certains assureurs à bas bruit, qui ne peut pas encore vraiment se quantifier, car ils sont encore suffisamment nombreux pour qu’un sinistré qui se voit résilié trouve un nouveau contrat. Même si c’est parfois difficile », poursuit l’ancien conseiller ministériel.

    Des experts de l’assurance anticipent « une augmentation des coûts des sinistres pour les inondations allant de 6 à 19 % selon les scénarios climatiques » d’ici à 2050.

    Pour le médiateur, « il y a une vraie crainte de certains acteurs, y compris d’assureurs, car rien dans la loi n’interdit de ne plus assurer un territoire ». Si certains particuliers commencent tout juste à subir, dans une proportion encore mineure, des difficultés à s’assurer dans des zones particulièrement identifiées comme propices aux catastrophes naturelles, ce sont les municipalités qui ont trinqué en premier.

    C’est devenu l’une des préoccupations d’Éric Ménassi, maire de Trèbes (Aude), depuis des inondations en 2018. Deux ans plus tard, au terme de son contrat d’assurance, la compagnie avec qui la municipalité travaillait depuis des années a décidé de ne pas continuer. « Parce que depuis peu, pratiquement tous les ans, nos bâtiments publics étaient inondés », analyse l’édile.

    Les cas défraient régulièrement la chronique, au point que l’Association des maires de France (AMF) a organisé, lors de son dernier congrès en octobre 2023, une table ronde à l’intitulé éloquent : « Ma commune est-elle assurée ? ». Certaines communes, y compris moyennes, comme Dinan (Côtes-d’Armor), sont contraintes de faire appel à des assureurs étrangers.
    Stratégies d’évitement

    Une augmentation du nombre de ces cas qui a convaincu Alain Chrétien, maire de Vesoul (Haute-Saône), de défendre l’élargissement des prérogatives du médiateur de l’assurance aux collectivités territoriales. Celui qui fait aussi partie d’une mission d’information de l’AMF dédiée à cette problématique estime à 1 500 le nombre de communes qui auraient été touchées par une résiliation de contrat ou augmentation subite des prix.

    Courant avril 2024, un rapport visant à « adapter le système assurantiel français aux enjeux climatiques » a été écrit et remis à Christophe Béchu. Selon son décompte, en 2022, les coûts d’indemnisation de dommages liés à des aléas climatiques s’élevaient à 10,6 milliards d’euros, à la suite d’épisodes intenses de grêle et de sécheresse.

    Les experts y anticipent « une augmentation des coûts des sinistres pour les inondations allant de 6 à 19 % selon les scénarios climatiques » d’ici à 2050. « Les estimations varient selon les études, [...] d’un facteur 2 à un facteur 10 pour les submersions marines », prend pour exemple le rapport.

    Dans l’étude remise au ministère de la transition écologique, les auteurs évaluent à plus de 1 milliard d’euros par an le déséquilibre financier du régime d’indemnisation de catastrophe naturelle « à climat actuel ». Dans ces conditions, « les assureurs peuvent être tentés, pour se protéger, d’adopter des stratégies d’évitement des zones à plus forte exposition aux aléas naturels », anticipent-ils.

    De son côté, France Assureurs tombe d’accord : « Il y a un vrai enjeu, surtout dans le futur. » En revanche, le syndicat des compagnies d’assurance dit n’avoir pas « observé d’augmentation des résiliations de contrats d’assurance des collectivités locales », ni « des saisines du bureau central de tarification qu’il est possible de faire lorsque la résiliation est liée aux catastrophes naturelles ».

    Pour le syndicat, « l’assurance n’est pas le problème et joue plutôt le rôle de révélateur : elle met en lumière la montée des risques auxquels les collectivités locales sont confrontées. Dans un contexte d’augmentation significatif des aléas climatiques ». France Assureurs a même dû plusieurs fois revoir à la hausse les prévisions d’augmentation des coûts d’indemnisation. Le nom de la campagne de communication lancée pour l’occasion donne à voir la crainte qui gagne le milieu : « Pour une France assurable ».

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/250924/dereglement-climatique-dans-les-zones-sinistrees-des-assurances-lachent-la
    #assurance #changement_climatique #climat #sinistres #France

  • Il dialogo spezzato tra i ghiacciai alpini e il clima. E chi fa finta di non accorgersene

    I ghiacciai al di sotto dei 3.500 metri sono oggi immersi in un clima che è incompatibile con la loro esistenza. Non essendo più capaci di conservare la neve registrano inevitabilmente bilanci negativi, avviandosi all’estinzione. Quale patrimonio si disperde e che cosa, invece, si può ancora salvare. Intervista a Giovanni Baccolo, divulgatore e ricercatore di Glaciologia e scienze della Terra negli ambienti freddi

    Ogni anno tra fine agosto e inizio settembre è il momento naturale in cui determinare lo stato di salute dei ghiacciai. “È alla fine dell’estate che si fanno i rilievi per determinare la fusione e l’arretramento dei ghiacciai, per comprendere quanto è stata negativa l’annata”, racconta Giovanni Baccolo, ricercatore che si occupa di Glaciologia e scienze della Terra negli ambienti freddi presso l’Università degli Studi di Roma Tre, divulgatore sul blog Storie minerali e autore del libro “I ghiacciai raccontano”, pubblicato da People in collaborazione con L’Altramontagna, il quotidiano online che approfondisce i temi ambientali e sociali delle Terre alte.

    Questo, racconta Baccolo, è quel momento dell’anno in cui i ghiacciai ottengono la maggiore visibilità, anche grazie alla Carovana dei ghiacciai, promossa da Legambiente insieme al Comitato glaciologico italiano, di cui il ricercatore fa parte. Nel 2024, ad esempio, la Carovana ha certificato l’estinzione del ghiacciaio di Flua, sul Monte Rosa, e preconizzato che quello della Marmolada non esisterà più nel 2040.

    Baccolo, oggi dice “quanto è stata negativa l’annata”, ma fino a cinquant’anni fa non era così, vero?
    GB Il 2001 è stato l’ultimo periodo in cui c’è stato, per i ghiacciai alpini, quelli che interessano più da vicino il nostro Paese, un leggerissimo bilancio positivo. Prima di allora, lo stesso era successo in una manciata di annate, nel corso degli anni Settanta del secolo scorso. Dal 2001, però, è assolutamente sicuro che il bilancio sarà negativo. L’unica speranza che nutriamo, da glaciologi, è che i dati lo siano il meno possibile.

    Nel libro scrive che i ghiacciai alpini “sono oggi immersi in un clima che è incompatibile con la loro esistenza”.
    GB È così, per fortuna ancora non riguarda tutti i ghiacciai dell’arco alpino, ma solo quelli al di sotto dei 3.500 metri sul livello del mare. Ed è questo il motivo per cui è ancora possibile, in alcuni casi, avere dei bilanci positivi o neutri. Il tema reale, emerso, è che non c’è più un dialogo costruttivo tra i ghiacciai e il clima, per cui quelli al di sotto dei 3.500 metri non sono più capaci di conservare la neve e inevitabilmente hanno bilanci negativi, non producendo nuovo ghiaccio. Questo significa che un ghiacciaio scompare lentamente e anche che esiste solo per inerzia, perché dal punto di vista climatico non dovrebbe più esistere.

    Eccoci allora di fronte, come scrive nel libro, alla scomparsa di un ecosistema naturale.
    GB Quando ci allarmiamo per le notizie legate alla deforestazione, a causa dell’aumento delle superfici coltivate, che sconvolgono ecosistemi e ambienti naturali, non teniamo in considerazione che questi episodi riguardano solo una frazione di quell’ecosistema. Per i ghiacciai, invece, non è così, perché li stiamo perdendo integralmente. E i ghiacciai non sono solo ammassi di ghiaccio ma rappresentano un habitat ancora poco studiato e poco conosciuto, che sta scomparendo in toto proprio mentre stiamo imparando a conoscerlo.

    Questa conoscenza, spiega il tuo libro, è anche una delle fotografie più accurate del clima passato. Per quale motivo?
    GB I ghiacciai, per come si formano, sono in grado di raccogliere e accumulare e conservare un sacco di informazioni metereologiche e climatiche, ma non solo. Gli strati di ghiaccio, grazie a segnali di tipo fisico e chimico, ci offrono informazioni su quanto avvenuto in passato. Oggi conosciamo il sistema climatico meglio di alcuni decenni fa e molte informazioni sono arrivate dai ghiacciai, in particolare da quelli polari che ci hanno permesso di studiare le cose andando più indietro nel tempo, avendo cumulato neve per millenni. Le carote di ghiaccio, racconto, permettono veri e propri viaggi nel tempo. Anche i ghiacciai alpini, però, sono importanti, perché trattengono storie locali, magari più circoscritte nel tempo ma dettagliate: ad esempio, abbiamo potuto ricostruire la storia dell’inquinamento atmosferico in Europa negli ultimi secoli e le variazioni del clima negli ultimi millenni e anche l’impatto delle attività umane sulla chimica del ghiaccio.

    Alcuni capitoli del libro sono dedicati ad Antartide, Artico e Groenlandia, per certi versi i veri osservati speciali quando si temono gli effetti più negativi della fusione dei ghiacciai.
    GB Per motivi geografici, riceviamo notizie relative ai ghiacciai alpini, anche grazie a iniziative come la Carovana: anche se per noi addetti ai lavori è scontato che arrivino questi dati così negativi, il lavoro di divulgazione è fondamentale. Senz’altro, però, il ritiro dei ghiacciai alpini, un glacialismo limitato, produce effetti localizzati, relativi a problemi di disponibilità idrica o di riempimento degli invasi, per la tenuta di singoli versanti. Quando si parla di Groenlandia o di Antartide occidentale, il riferimento è ad altri ordini di grandezza: in questo caso, il cambiamento climatico produce trasformazioni che hanno impatti globali, come l’innalzamento del livello del mare, che è guidato dal ritiro dei ghiacciai polari. La sola scomparsa dalla calotta antartica occidentale porterebbe a un innalzamento di cinque metri delle acque. Ci sono, cioè, centinaia di milioni di persone il cui futuro dipende da come si comporteranno questi giganteschi ghiacciai nei prossimi decenni, per questo è fondamentale limitare l’aumento delle temperature.

    Stiamo affrontando stagioni molto siccitose. Perché la fusione dei ghiacciai non è una risposta possibile e sensata alla carenza d’acqua?
    GB Quando i ghiacciai si ritirano in modo vistoso, come negli ultimi anni, ovviamente ci troviamo con una disponibilità maggiore di acqua glaciale e questo potrebbe oscurare problemi di siccità o scarsità di neve. Si tratta però di un tampone temporaneo, che sfrutta riserve che hanno occupato secoli e millenni per formarsi. Quell’acqua non tornerà più, non è una risorsa rinnovabile. Se tutto andasse in modo naturale, invece, lo sarebbe. A causa del nostro intervento, però, quell’elemento sta andando perduto completamente. Quello che accade sull’arco alpino è molto indicativo: se cade pioggia, se ne va molto più velocemente; se cade neve, si trasforma in ghiaccio ed è una riserva molto più disponibile, che viene rilasciata in estate, quando c’è un problema effettivo ed è un effetto tampone che sta andando completamente perduto.

    Ad amplificare questa dinamica, anche il fatto che gli ambienti molto freddi sono più esposti di quelli “temperati” al riscaldamento globale.
    GB Una caratteristica degli ambienti che ospitano ghiacciai è quella di essere molto più sensibile, a parità di perturbazione sul clima, all’aumento delle temperature, che è più alto rispetto alla media globale. Questo vale sulle Alpi e anche nell’Artico, un contesto che presenta determinate caratteristiche, ad esempio la maggior importanza del ghiaccio marino rispetto a quello terrestre, che caratterizza l’Antartide. Dove oggi esistono ghiacciai, i cambiamenti possono essere amplificati.

    Eppure c’è chi ancora nega i riflessi dei cambiamenti climatici sui ghiacciai, come il ministro delle Infrastrutture e dei trasporti Matteo Salvini che lo scorso anno nel corso di un comizio si espresse così: “Io adoro la montagna. E quando vai sull’Adamello e sul Tonale e vedi i ghiacciai che si ritirano anno dopo anno ti fermi a pensare, poi studi la storia e vedi che sono cicli”. Perché, a tuo avviso, accade?
    GB Da una parte agisce la propensione a non credere al mondo scientifico e a quello che da decenni ci segnala, dinamiche che nelle singole persone può dipendere dalla difficoltà di accettare un cambiamento così importante, ma anche pigrizia, perché per contrastare questa situazione e attuare uno stile di vita più sostenibile dobbiamo fare sacrifici, rinunce e mettere in discussione un certo stile di vita. C’è poi un negazionismo che fa breccia nel mondo politico o dirigenziale, guidato dagli interessi economici che stanno dietro alla transizione energetica, all’esigenza di un ripensamento del sistema economico globale. Dal punto di vista elettorale, poi, i cittadini sono più contenti quando si sentono dire dai politici che va tutto bene e che non c’è bisogno di trasformazioni.

    https://altreconomia.it/il-dialogo-spezzato-tra-i-ghiacciai-alpini-e-il-clima-e-chi-fa-finta-di
    #glaciers #montagne #Alpes #disparition #climat #changement_climatique #extinction #Giovanni_Baccolo

    • I GHIACCIAI RACCONTANO

      Siamo abituati a ricevere, al termine dell’estate, tristi notizie che arrivano dal mondo dei ghiacciai. Ritiri, crolli, scomparse. Non c’è da sorprendersi: su una Terra sempre più calda a causa della nostra influenza sul clima, lo spazio destinato ai ghiacciai è inesorabilmente destinato a ridursi. Negli ultimi anni abbiamo imparato a identificarli come vittime iconiche del cambiamento climatico, spesso dimentichiamo però che i ghiacciai sanno fare molto di più che fondere, arretrare e scomparire. Non sono soltanto un affascinante fenomeno che impreziosisce i paesaggi montani: ogni ghiacciaio è un piccolo mondo che comunica con l’ambiente in cui è immerso. Raccontare alcune delle storie custodite al suo interno è il fine di queste pagine. Perché per comprendere la portata dell’epocale cambiamento provocato dal nostro impatto sul clima, è bene conoscere quanto stiamo perdendo, insieme al ghiaccio che fonde. Vittima, strumento di conoscenza e fonte di impatto. I ghiacciai sono il simbolo più completo del cambiamento climatico, il simbolo eccellente.

      «Fino a qualche decennio fa, le oscillazioni dei ghiacciai danzavano insieme alla naturale variabilità climatica del pianeta. Come in un valzer, uno andava dietro all’altro e, come succede con le coppie più affiatate, non era facile capire chi stesse guidando i movimenti. Oggi l’armonia è però rotta. Il clima conduce una marcia forzata che ha per meta un luogo poco adatto per l’esistenza dei ghiacciai.»

      https://www.peoplepub.it/pagina-prodotto/i-ghiacciai-raccontano
      #livre

  • The Macroeconomic Impact of Climate Change : Global vs. Local Temperature

    This paper estimates that the macroeconomic damages from climate change are six times larger than previously thought. Exploiting natural global temperature variability, we find that 1°C warming reduces world GDP by 12%. Global temperature correlates strongly with extreme climatic events unlike country-level temperature used in previous work, explaining our larger estimate. We use this evidence to estimate damage functions in a neoclassical growth model. Business-as-usual warming implies a 29% present welfare loss and a Social Cost of Carbon of $1,065 per ton. These impacts suggest that unilateral decarbonization policy is cost-effective for large countries such as the United States.

    https://www.nber.org/papers/w32450

    #économie #impact #impact_économique #impact_macro-économique #changement_climatique #températures_locales #PNB
    via @freakonometrics

  • Immobilier : 9 logements sur 10 inadaptés aux fortes chaleurs en France | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/patrimoine/immobilier/immobilier-9-logements-sur-10-inadaptes-aux-fortes-chaleurs-en-france-21145

    Or, principale conclusion de l’étude IGNES, seulement 1 logement sur 10 passés au crible ressort comme « bon ». Autrement dit, les logements étudiés sont très largement inadaptés aux fortes chaleurs. Dans le détail, près de la moitié des biens sont notés « insuffisant », du fait principalement de l’insuffisance de protections solaires extérieures sur les baies orientées Sud, Est et Ouest de l’habitat concerné. Seulement 5 % des logements sont équipés d’un brasseur d’air.

    Sans réelle surprise, les logements dits « passoires thermiques » en hiver [F ou G dans le DPE] sont majoritairement des « bouilloires thermiques » en été. Mais, de manière plus surprenante, l’étude révèle de mauvais résultats pour les logements neufs ou rénovés ! De fait, 31 % des logements notés A sont déclarés « insuffisants » en confort d’été, en raison principalement du manque de protections solaires extérieures (94 %). Et seulement 10 % des A sont classés « bons ».

    Bon je sais pas si se baser sur le DPE est hyper fiable (vu que c’est qu’à moitié fiable, enfin surtout ceux qui les font) mais ça me semble déjà plus cohérent que le chiffre d’un français sur 7 qui serait dans une bouilloire thermique (cf https://seenthis.net/messages/1067436).
    Par ailleurs, je reviens d’une petite balade dans le nord, Pays-Bas et Belgique : je pense que les installateurs de volets devraient s’intéresser à ces pays dans les années qui viennent parce que je vois pas comment ils vont faire sinon (ou alors clim’ à gogo ? Donc encore plus problématique....).

    #logement #changement_climatique

    • On a des volets alu sur toutes les baies (est - ouest) et j’ai fait installer des brasseurs d’air dans toutes les pièces cet été (sauf la cuisine). Super choix.

      Il reste une énorme imposte plein ouest pour laquelle je ne trouve pas de solution technique valable : en cas de panne de courant (oui, toutes les clims qui pompent sur le réseau en canicule, ça va pas tenir éternellement), c’est la seule source de lumière de l’appart.

      Mais ça chauffe bien le soir quand le soleil tape dessus.
      Je voudrais y mettre une simple toile anti-solaire, mais comme ce n’est pas standard, ça coute une couille.

  • Logement : un Français sur sept vivra dans une bouilloire thermique d’ici 2050, selon une étude de la Fondation abbé Pierre - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/societe/renovation-thermique/logement-un-francais-sur-sept-vivra-dans-une-bouilloire-thermique-dici-2050

    C’est de pire en pire. Avec des étés de plus en plus chauds, un nombre croissant de logements se transforment en bouilloires thermiques invivables, sans que rien ou presque ne soit fait pour y remédier, dénonce une étude publiée le 22 août par la Fondation abbé Pierre (FAP). « La part des personnes habitant dans des logements trop chauds est en hausse de 26 % par rapport à 2013 », observe l’étude.

  • Face au pire, nos aveuglements contemporains

    « La #polarisation a empêché l’#information d’arriver. » Iryna Dmytrychyn est parvenue à cette conclusion après avoir disséqué ce que la presse écrivait sur l’Holodomor, la grande famine de 1932-1933 en Ukraine, au moment où elle avait lieu.

    Malgré tous les efforts du pouvoir soviétique, quelques reporters avaient réussi à rendre compte de la catastrophe en cours, le plus célèbre étant le Gallois Gareth Jones et la plus effacée peut-être Rhea Clyman, une journaliste canadienne. En France, Suzanne Bertillon avait publié le témoignage circonstancié d’un couple de paysans américains d’origine ukrainienne dans le journal d’extrême droite Le Matin.

    Dans le paysage médiatique des années 1930, terriblement clivé selon l’orientation politique, la #presse d’extrême droite couvre la famine, tandis que les titres liés au Parti communiste, à commencer par L’Humanité, la taisent voire la nient. Dans les deux cas, la lecture politique des événements s’impose.

    Les #faits comptent moins que les #opinions : selon que l’on soit communiste ou anticommuniste, on croit ou non à l’existence de la famine, comme si les personnes affamées relevaient d’un point de vue. « Au-delà des faits, c’était une question de #foi », résume Iryna Dmytrychyn dans son livre. Peu importe le réel, ce qui fait « foi », c’est l’idée que l’on veut s’en faire.

    Si la presse fasciste a eu raison, c’était parce que les circonstances l’arrangeaient. Et encore, tous les journaux de l’extrême droite n’ont pas couvert cette gigantesque famine avec la même intensité : l’Ukraine, périphérie d’un empire colonial, avait moins d’importance aux yeux de Rivarol ou de L’Action française que ce régime communiste honni pour ne pas rembourser les emprunts russes, remarque Iryna Dmytrychyn.

    #Dissonance_cognitive

    « La presse du centre n’en parle pas car elle manque d’informations ou considère n’en avoir pas suffisamment », ajoute la chercheuse. L’approche sensationnaliste, quant à elle, exacerbe les récits déjà terribles. Des millions de morts sur des terres fertiles, en paix, des cas de cannibalisme… « Une disette peut se concevoir, mais manger ses enfants ? L’entendement se dérobe, conclut Dmytrychyn en reprenant la formule de l’historien Jean-Louis Panet. Notre cerveau ne pouvait l’admettre. »

    L’écrivain hongrois Arthur Koestler fut l’un des rares compagnons de route du parti communiste à être lucide sur l’#Holodomor, parce qu’il s’est rendu sur place. Il a fait l’expérience de cette « trieuse mentale » qui le poussait à refuser ce qui heurtait ses convictions. Il en va de même, aujourd’hui, pour les catastrophes en cours : les dizaines de milliers de morts aux frontières de l’Europe, les guerres meurtrières plus ou moins oubliées (au Soudan, à Gaza, en Ukraine, en Éthiopie…), ou encore le changement climatique. Ce dernier fait l’objet de nombreuses recherches pour tenter d’expliquer l’apathie, l’indifférence, voire le déni, qu’il suscite, comme d’autres catastrophes.

    La philosophe Catherine Larrère propose de reprendre le concept de dissonance cognitive, développé dans les années 1950 par le psychologue Leon Festinger. « Notre vie suppose une forme de #croyance dans l’avenir car cette #confiance nous permet d’agir. Quand quelque chose met en question ces #certitudes, on préfère trouver une autre #explication que de remettre en cause nos croyances. On préfère croire que le monde dans lequel on vit va continuer », résume l’intellectuelle.

    Les #neurosciences confirment le « coût » biologique de renoncer à ce qu’on pensait établi. « Lorsque les faits contredisent nos représentations du monde, le cerveau envoie un signal d’erreur en produisant des “#hormones_du_stress” », décrit Sébastien Bohler, docteur en neurosciences et rédacteur en chef du magazine Cerveau & Psycho. Créer des stratégies pour s’adapter à la nouvelle donne nécessite d’activer d’autres parties du cerveau, dont le cortex préfrontal, ce qui est « très consommateur d’énergie », poursuit le chercheur.

    Plutôt que de procéder à ces remises en cause, la première réaction consiste à s’en prendre au messager. « Les porteurs de mauvaises nouvelles, on les met à mort, au moins symboliquement », note le psychanalyste Luc Magnenat, qui a publié La Crise environnementale sur le divan en 2019. « On impute aux écologistes la #responsabilité de ce qui arrive parce qu’ils en parlent », précise Catherine Larrère, en suggérant nombre d’illustrations tirées de l’actualité : les inondations dans le nord de la France seraient causées par l’interdiction de curer les fossés afin de protéger les batraciens, et non par le changement climatique qui provoque des pluies diluviennes… Ou encore les incendies seraient dus « à des incendiaires », et non à la sécheresse.

    « Être écologiste, c’est être seul dans un monde qui ne veut pas entendre qu’il est malade », reprend Luc Magnenat en citant Aldo Leopold, le père de l’éthique environnementale. Dans sa chanson From Gaza, With Love, le rappeur franco-palestinien Saint Levant le dit dans son refrain : « Continuez à parler, on vous entend pas. »

    Cette difficulté à dire une catastrophe que personne ne veut entendre est étudiée dans l’ouvrage collectif Violence et récit. Dire, traduire, transmettre le génocide et l’exil (Hermann, 2020). « La #violence limite toute possibilité de #récit, mais aussi toute possibilité d’#écoute et de réception. Elle hante une société d’après-guerre peu encline à admettre la dimension impensable du #génocide […]. Elle se traduit par l’#effroi : d’un côté la #négation de ceux dont le récit ne peut pas se dire ; de l’autre le déni et la #peur d’une société qui ne veut pas être témoin de la #cruauté_humaine dont atteste le récit. Comment dire et entendre les rafles, les morts de faim ou sous la torture dans les prisons ou sur les routes d’Arménie ou dans les camps nazis ? […] Le témoignage met des décennies à pouvoir se tisser, le temps de sortir du #silence_traumatique et de rencontrer une #écoute possible », pose en introduction la directrice de l’ouvrage, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, à la tête de l’Institut Convergences Migrations du CNRS.

    #Responsabilités_collectives

    Anthropologue et psychologue clinicienne, elle s’est concentrée sur la parole des personnes exilées, qui subissent une « triple violence » : une première fois sur le lieu du départ, ce qui constitue souvent la cause de l’exil (opposition politique, risques en raison de son identité, etc.) ; lors de la #migration pour éviter les risques inhérents à la clandestinité ; à l’arrivée en France où l’#administration impose un cadre qui ne permet pas à la #parole de s’exprimer librement.

    La possibilité du récit disparaît donc dans la société qui ne veut pas l’entendre, car elle se retrouverait sinon face à ses responsabilités dans ces violences. « Les #morts_aux_frontières relèvent de l’intentionnel, c’est une politique économique qui érige des murs », synthétise Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky.

    Refuser d’« attester de la violence » est l’une des formes du déni, qui en revêt d’autres. « Plus l’#angoisse est forte, plus le déni est fort », relève Luc Magnenat.

    Au-delà de son intensité, il trouve différentes manifestations. Dans son livre States of Denial (non traduit, « les états du déni »), le sociologue Stanley Cohen propose une typologie : le déni peut être littéral (cet événement ne s’est pas produit), interprétatif (la signification des faits est altérée), implicatif (les conséquences et implications sont minimisées). Surtout, Stanley Cohen sort le déni du champ psychologique en montrant qu’il peut relever de #politiques_publiques ou de #pratiques_sociales.

    Dans ses recherches sur les massacres des opposants politiques dans les prisons iraniennes en 1988, l’anthropologue Chowra Makaremi a observé ces « reconfigurations du discours du déni ». Après des décennies de négation pure et simple, le régime iranien a, sous la pression d’une mobilisation de la société civile, tenté d’en minimiser l’ampleur, puis a dénié aux victimes leur statut en considérant qu’elles n’étaient pas innocentes, avant de se présenter lui-même en victime agissant prétendument en légitime défense.

    Indispensable « #reconnaissance »

    Sortir du déni n’est pas un phénomène linéaire. S’agissant du #changement_climatique, Sébastien Bohler a observé une prise de conscience forte en 2018-2019. À ce « grand engouement », incarné notamment par les manifestations pour le climat, a succédé « un retour du climato-rassurisme », « nouvelle tentative de ne pas poursuivre la prise de conscience ».

    La théorie d’un #effondrement global simultané, qui a connu un nouvel essor à ce moment-là, a constitué un « #aveuglement », estime pour sa part Catherine Larrère dans le livre Le pire n’est jamais certain (Premier Parallèle), coécrit avec Raphaël Larrère, parce qu’elle empêchait de regarder la « multiplicité des catastrophes locales déjà en cours ». « La fascination pour le pire empêche de voir ce qui est autour de soi », en déduit la philosophe.

    Malgré les retours en arrière, des idées progressent inexorablement : « Au début des années 1990, il allait de soi que le progrès et les innovations techniques allaient nous apporter du bien-être. C’était l’évidence. Ceux qui émettaient des réserves passaient pour des imbéciles ou des fous. Aujourd’hui, c’est l’inverse, la croyance dans l’évidence du progrès fait passer pour étrange. »

    Le mur du déni se fissure. Ce qui l’abattra, c’est le contraire du déni, c’est-à-dire la reconnaissance, selon Stanley Cohen. Indispensable, la connaissance des faits ne suffit pas, ils doivent faire l’objet d’une reconnaissance, dans des modalités variables : procès, commissions vérité et réconciliation, compensation, regrets officiels…

    L’Ukraine a dû attendre la chute de l’URSS pour qualifier officiellement l’Holodomor de génocide, une reconnaissance qui a pris la forme d’une loi adoptée par le Parlement en 2006. Après l’invasion de son territoire par la Russie le 24 février 2022, plusieurs États européens, dont la France, ont fait de même, reconnaissant, 90 ans après, que cette famine organisée par le pouvoir soviétique n’était pas une « disette », ni une « exagération colportée par les ennemis du régime », mais bel et bien un génocide.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/180824/face-au-pire-nos-aveuglements-contemporains

    #déni #aveuglement

    • Violence et récit. Dire, traduire, transmettre le génocide et l’exil

      Face au désastre, peut-il y avoir un récit ? Au sortir du camp de Buchenwald, à l’heure des dizaines de milliers de morts en Méditerranée, que dire, que traduire, que transmettre ? Le récit peut-il prendre forme lorsqu’il s’agit d’attester du mal et de la cruauté, dont la conflagration mine l’écrit ? La violence empêche le récit lorsque les mots manquent radicalement pour dire l’expérience génocidaire ou exilique. Elle l’abîme, tant sa transmission et son écoute sont hypothéquées par le déni et le silence de la société qui le recueille. À travers l’étude de plusieurs formes de récits – chroniques de ghetto, récits de guerre ou poèmes et fictions – émerge l’inconscient de l’Histoire qui ne cesse de traduire les expériences de domination et de persécution de populations marginalisées. Comment décentrer la violence pour rendre le récit audible ? Les dispositifs d’écoute, d’interprétariat et de transmission se renouvellent. Ce livre apporte une lecture inédite des récits de violence, en proposant un parallèle entre les violences génocidaires et les exils contemporains dans une perspective résolument pluridisciplinaire.

      https://www.editions-hermann.fr/livre/violence-et-recit-marie-caroline-saglio-yatzimirsky

      #livre

    • States of Denial: Knowing about Atrocities and Suffering

      Blocking out, turning a blind eye, shutting off, not wanting to know, wearing blinkers, seeing what we want to see ... these are all expressions of ’denial’. Alcoholics who refuse to recognize their condition, people who brush aside suspicions of their partner’s infidelity, the wife who doesn’t notice that her husband is abusing their daughter - are supposedly ’in denial’. Governments deny their responsibility for atrocities, and plan them to achieve ’maximum deniability’. Truth Commissions try to overcome the suppression and denial of past horrors. Bystander nations deny their responsibility to intervene.

      Do these phenomena have anything in common? When we deny, are we aware of what we are doing or is this an unconscious defence mechanism to protect us from unwelcome truths? Can there be cultures of denial? How do organizations like Amnesty and Oxfam try to overcome the public’s apparent indifference to distant suffering and cruelty? Is denial always so bad - or do we need positiv...

      https://www.wiley.com/en-us/States+of+Denial%3A+Knowing+about+Atrocities+and+Suffering-p-9780745623924

  • Environnement : comment les terres rurales peuvent aider à refroidir les villes ?

    Alors que les grandes villes du monde entier luttent contre des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses, une étude chinoise quantifie pour la première fois l’effet de #refroidissement apporté par les #zones_rurales adjacentes aux centres urbains.

    Avec l’intensification des vagues de chaleur liées au #changement_climatique, les grandes villes subissent des #températures de plus en plus élevées. Ce phénomène, connu sous le nom d’« #îlot_de_chaleur urbain », est causé par l’accumulation de chaleur dans les immeubles, les routes, et les parkings, amplifiée par le trafic et les systèmes de climatisation.

    À Shanghai, par exemple, la température au centre-ville est en moyenne de 3°C plus élevée que dans les zones rurales environnantes pendant la journée d’été. Cette différence atteint même 5°C la nuit.

    Comme Shanghai, toutes les grandes villes du monde sont confrontées à la chaleur accablante, qui constitue un risque important pour la santé de leurs habitants, pouvant aller jusqu’à la menace mortelle. Jusqu’à présent, les solutions mises en œuvre se sont principalement concentrées sur des mesures internes à la ville, telles que la plantation d’arbres, la création de parcs et d’espaces verts, la végétalisation des bâtiments et l’utilisation de revêtements routiers plus clairs.

    La « #couronne_rurale » : une solution efficace

    Cependant, l’espace urbain étant limité, ces initiatives, bien que nécessaires, ne suffisent pas à elles seules pour obtenir une réduction significative de la température en milieu urbain. En analysant 20 ans de données issues de 30 grandes villes chinoises, des scientifiques ont pour la première fois quantifié l’effet de refroidissement apporté par les zones rurales adjacentes aux centres urbains.

    Leur étude a révélé que les meilleurs effets de refroidissement proviennent d’une « couronne rurale » : une zone tampon verte autour de la ville, comprenant des forêts, des prairies, des buissons, des haies et des plans d’eau. La continuité de ces espaces est également cruciale ; plus ces zones sont fragmentées, moins leur effet de refroidissement est efficace.

    Selon les auteurs de l’étude, une couronne rurale bien conçue peut réduire « l’intensité de l’îlot de chaleur urbain jusqu’à un tiers ». Alors que les grandes villes s’efforcent de trouver des solutions pour atténuer les effets des vagues de chaleur, cette étude démontre que pour refroidir les villes, il faudrait également y inclure la planification rurale.

    https://www.rfi.fr/fr/environnement/20240817-environnement-comment-les-terres-rurales-peuvent-aider-%C3%A0-refroidir

    #villes #urban_matter #chaleur #chaud #urbanisme #îlots_de_chaleur

    si quelqu’un·e a envie de chercher l’étude...

  • The tipping points of climate change — and where we stand

    We’re nearly halfway through the 2020s, dubbed the most decisive decade for action on climate change. Where exactly do things stand? Climate impact scholar #Johan_Rockström offers the most up-to-date scientific assessment of the state of the planet and explains what must be done to preserve Earth’s resilience to human pressure.

    https://www.ted.com/talks/johan_rockstrom_the_tipping_points_of_climate_change_and_where_we_stand
    #TEDx #conférence_Ted #changement_climatique #bascule #point_de_bascule #dérèglement_climatique #climat #statistiques #économie #océan

  • Deforestation amplifies climate change effects on warming and cloud level rise in African montane forests

    Tropical montane forest ecosystems are pivotal for sustaining biodiversity and essential terrestrial ecosystem services, including the provision of high-quality fresh water. Nonetheless, the impact of montane deforestation and climate change on the capacity of forests to deliver ecosystem services is yet to be fully understood. In this study, we offer observational evidence demonstrating the response of air temperature and cloud base height to deforestation in African montane forests over the last two decades. Our findings reveal that approximately 18% (7.4 ± 0.5 million hectares) of Africa’s montane forests were lost between 2003 and 2022. This deforestation has led to a notable increase in maximum air temperature (1.37 ± 0.58 °C) and cloud base height (236 ± 87 metres), surpassing shifts attributed solely to climate change. Our results call for urgent attention to montane deforestation, as it poses serious threats to biodiversity, water supply, and ecosystem services in the tropics.

    #Afrique #montagnes #montagne #forêt #déforestation #changement_climatique #climat #biodiversité #services_écosystémiques #température

  • Etienne Piguet : « Le changement climatique ne va pas entraîner la migration de millions de personnes vers les pays du Nord » | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/etienne-piguet-changement-climatique-ne-va-entrainer-migration-d/00111985

    Le professeur de géographie de l’université de Neuchâtel (Suisse) Etienne Piguet, a parcouru les centaines d’articles scientifiques publiés ces dix dernières années sur l’impact du changement climatique sur les flux migratoires.

    Les résultats obtenus permettent de battre en brèche l’idée selon laquelle des vagues de migrants climatiques allaient déferler sur l’Europe dans les prochaines années.

    https://archive.ph/of9an

    • Sur ce sujet, j’avais donné une longue conférence dans le cadre des café collaps (à Grenoble). La conférence avait été enregistrée :
      https://www.youtube.com/watch?v=fQUDY9ROhpI


      (et j’ai par ailleurs pas mal de littérature sur le sujet aussi, si il y a des personnes intéressées)

      #Etienne_Piguet #migrations #asile #réfugiés #migrations_environnementales #migrations_climatiques #climat #changement_climatique #idées_reçues #préjugés #flux_migratoires

    • texte intégral :

      Le professeur de géographie de l’université de Neuchâtel (Suisse) Etienne Piguet, a parcouru les centaines d’articles scientifiques publiés ces dix dernières années sur l’impact du changement climatique sur les flux migratoires.
      Les résultats obtenus permettent de battre en brèche l’idée selon laquelle des vagues de migrants climatiques allaient déferler sur l’Europe dans les prochaines années.
      A quelle époque commence-t-on à tracer des liens entre climat et migrations ?
      Etienne Piguet : A partir du XIXe siècle, les géographes commencent à donner un poids important au facteur de l’environnement naturel dans les migrations, en particulier les grandes migrations historiques – ils remontent jusqu’à la chute de l’empire romain. Par environnement naturel, on entend alors les catastrophes naturelles, les sécheresses, etc. On ne parle pas encore de changement climatique, bien sûr.
      Ensuite, l’explication par le climat des migrations disparaît. Quand réapparaît-elle et pourquoi ?
      E. P. : Elle réapparaît vraiment à la fin du XXe siècle et plus précisément dans les années 1980. Cela coïncide avec la première prise de conscience du changement climatique par la communauté internationale, qui débouche sur le rapport initial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de 1990. Ce rapport explique que le changement climatique pourrait, entre autres conséquences, déplacer des populations très nombreuses.
      Vous montrez l’augmentation très forte du nombre d’études universitaires à propos de l’impact du changement climatique sur les migrations. Que disent-elles ?

      E. P. : Cette croissance commence un peu avant les années 2000. Il y a alors deux grandes familles d’études empiriques. D’une part, les études à l’échelle macro, qui essaient de voir dans quelle mesure les zones touchées par des dégradations environnementales sont aussi des zones qui « émettent » des migrations importantes. Elles se demandent par exemple, à l’échelle des pays du monde, si les pays les plus touchés par des catastrophes ou des aléas environnementaux sont aussi ceux qui ont le plus d’émigration.
      D’autre part, les études de cas sur des zones et des catastrophes spécifiques. Les chercheurs essaient d’y voir dans quelle mesure une sécheresse pousse les paysans à quitter le village pour aller en ville, par exemple.
      Ces recherches ont établi deux résultats consensuels. Il y a effectivement un potentiel de déplacement important lié aux dégradations environnementales, mais les études posent également tout une série de nuances envers l’idée d’un automatisme entre dégradation environnementale et départ des populations. En effet, les déplacements se font souvent sur des distances relativement courtes et des durées réduites.
      On a ainsi observé, dans une multitude de cas, que les populations sont parfois poussées à partir par un cyclone ou une sécheresse, mais qu’elles ne sont pas forcément en mesure – ni désireuses – de partir loin. Ce résultat peut sembler simple, mais il est essentiel puisqu’il corrige l’idée en vogue dans les années 1990 selon laquelle des millions de personnes allaient partir des pays du Sud vers les pays du Nord à cause du changement climatique.
      Les effets sur les migrations sont-ils différents en fonction du type d’épisode climatique ?
      E. P. : J’ai distingué trois événements dont on sait qu’ils vont s’accroître dans le futur : les cyclones, les sécheresses et la montée du niveau des mers. J’ai montré qu’il y avait des similitudes : ces catastrophes entraînent toutes majoritairement des migrations de courte distance.
      Les différences se jouent au niveau de la durée. Lors de cyclones, les populations peuvent aller s’abriter dans des zones protégées durant quelques semaines avant de revenir à leur village. En revanche, la montée des mers est irréversible, et débouche nécessairement sur des déplacements définitifs. Les sécheresses constituent un cas intermédiaire, avec parfois des migrations définitives, le plus souvent des campagnes vers les villes, mais aussi des cas de migration temporaires ou de seulement certains membres d’un ménage.
      Pourquoi les déplacements se limitent-ils si souvent à de courtes distances ?
      E. P. : La principale explication est économique. Les populations les plus touchées par les événements climatiques extrêmes sont les plus dépendantes de l’environnement, donc souvent les plus pauvres. Elles n’ont tout simplement pas les moyens, a fortiori après une catastrophe, d’investir dans un déplacement à longue distance. D’où cette notion importante de trapped population, ou « population immobilisée » par les événements environnementaux. Les résultats des études mettent en avant ce résultat moins connu.
      On a ainsi le cas du Mali, où l’on trouve des populations qui avaient intégré la migration internationale d’un membre de la famille dans leur mode de vie. On compte sur cette personne pour contribuer aux revenus du ménage. Mais cette migration est devenue impossible lors de certains épisodes de sécheresse puisqu’on n’a plus les ressources pour que cette personne puisse partir.
      La migration n’est donc pas juste une fuite après la catastrophe, elle est aussi une manière de mieux faire face, et c’est un des résultats de la recherche.
      Ainsi, il existe des enjeux forts d’adaptation au changement climatique à l’échelle locale ?
      E. P. : Absolument. Ce n’est pas parce qu’on nuance l’image apocalyptique de réfugiés traversant de très longues distances pour se mettre à l’abri qu’il n’existe pas des enjeux locaux extrêmement importants d’assistance aux populations.
      L’un de ces enjeux est d’orienter les programmes d’aide au développement en fonction des enjeux climatiques. Il faut permettre aux populations touchées soit de rester sur place et d’être plus résilientes, soit de se déplacer dans des conditions qui peuvent leur permettre de continuer à générer des ressources vitales.
      Vous avez aussi rapporté les résultats d’études sur le lien entre changement climatique et prospérité mondiale…
      E. P. : Il existe des travaux qui portent sur les conséquences migratoires plus indirectes du changement climatique, via son impact négatif sur la prospérité mondiale. C’est une autre manière de poser le problème. Le message central que j’ai tiré de ces travaux est qu’il n’y a pas d’effet clair d’augmentation des migrations dans un contexte de ralentissement économique.
      En fonction des pays et des études, cela peut déboucher sur une augmentation ou sur une diminution. L’étude que j’ai retenue en la matière conclut plutôt à une augmentation globale, mais de l’ordre de 5 %, qui ne serait donc pas spectaculaire.
      Vous critiquez le fait que certaines personnalités aient instrumentalisé la crainte d’une vague de réfugiés climatiques. Pouvez-vous expliquer ce point de vue ?
      E. P. : Je faisais allusion à la période des années 2000, durant laquelle le discours sur la migration climatique est alors très sécuritaire au sein des think tanks états-uniens et européens. Ils considéraient que ces migrations allaient se dérouler sur de longues distances vers l’Occident et poser un risque de sécurité. En conséquence, ils réclamaient une politique encore plus restrictive afin de renforcer le contrôle de l’immigration.
      Je critique ce raisonnement, puisque les migrations liées au climat ne sont majoritairement pas des migrations de longue distance. Le changement climatique ne va pas entraîner de triplement ni de quadruplement de traversées de la Méditerranée.

    • En fait, @sombre, peut-être que la meilleure analyse, en quelques une pages et une visualisation, est celle du chapitre « #immobilité » de l’#Atlas des migrations environnementales, auquel @reka a aussi contribué :


      https://publications.iom.int/books/atlas-des-migrations-environnementales
      #vulnérabilité #piège

      Si tu as besoin de plus de références, fais-moi signe...

  • Climat : les 1% les plus riches polluent plus que 5 milliards d’êtres humains – le rapport accablant d’OXFAM
    (publié en 2023, ici pour archivage)

    Les chiffres de l’étude d’Oxfam « Égalité climatique : une planète pour les 99% » sont implacables. Que ce soit les particuliers, les entreprises ou à l’échelle des pays, la conclusion est toujours la même : les principaux destructeurs de notre monde se trouvent en haut de la pyramide des revenus. Le constat est accablant : les 1% les plus riches émettent plus de #CO2 que les deux tiers les plus pauvres de la population mondiale, soit 5 milliards de personnes.

    Les riches polluent, les pauvres en paient le prix. En dépit de trente ans d’alertes des conférences internationales et des rapports scientifiques, les politiques économiques hégémoniques se suivent et se ressemblent pendant que l’effondrement climatique s’accélère. Notre article.

    Climat : le capitalisme récompense les fossoyeurs de l’humanité

    Le constat est aussi clair que le ciel sans nuages à Dubaï : les 1% les plus riches émettent plus de CO2 que les deux tiers les plus pauvres de la population mondiale, soit 5 milliards de personnes. Et pendant que les ultra riches se préparent des bunkers climatisés en Nouvelle-Zélande, les plus pauvres essuient les conséquences dévastatrices du dérèglement climatique.

    Les chiffres du rapport d’Oxfam font voler en éclat les prétentions au pragmatisme des éditorialistes payés grassement par les milliardaires. Plus on se rapproche du sommet de la pyramide, plus le sommet de l’injustice perce de nouveaux plafonds. Les 0,1% les plus fortunés, une poignée de 770 000 individus, recrachent plus de CO2 que 38% de la population mondiale. Si cela ne vous donne pas de haut-le-cœur, vous n’avez probablement pas de pouls.

    En France, les révélations d’Oxfam sont tout aussi choquantes. Chaque personne appartenant à la clique des 1% les plus riches déverse autant de CO2 en un an qu’une personne au sein des 50% les plus pauvres n’en émettra en dix ans. Les 1% les plus riches, produisent en moyenne dix fois plus de CO2 par an que la moitié la plus démunie. Les 10% les plus riches sont responsables d’un quart des émissions de la France.
    Pour donner une chance de survie au 99%, il y a urgence à désarmer les 1%

    Les mesures proposées par Oxfam résonnent fortement avec celles présentées dans l’Avenir en Commun, le programme porté par Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle 2022 : Un impôt sur la fortune climatique, une taxe sur les dividendes pour les entreprises irrespectueuses de l’Accord de Paris, la fin des avantages fiscaux néfastes pour le climat, un conditionnement strict des financements publics aux objectifs climatiques, et une trajectoire contraignante de réduction des émissions pour les multinationales.

    Face à l’urgence, des solutions radicales s’imposent. Jusqu’au GIEC, le consensus scientifique est désormais à un programme pré-révolutionnaire. C’est pourquoi les médias du système ne parlent jamais des solutions. Quand ils finissent par parler climat, ils se cantonnent à du spectaculaire, souvent à côté de la réalité, parce qu’ils refusent par dessus tout de pointer les véritables responsables de la catastrophe.

    Pour aller plus loin : Climat : pourquoi les médias ne vous parlent jamais des solutions ?

    Et c’est pourquoi Oxfam a placé tout en haut le programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle 2022. C’est le seul qui propose une rupture avec le dogme économique néolibérale dans tous les aspects.

    https://linsoumission.fr/2023/11/20/climat-riches-polluent-oxfam
    #pollution #riches #pauvres #statistiques #chiffres #rapport #oxfam #climat #changement_climatique #responsabilité

    voir aussi :
    Les 10% les plus riches sont responsables de plus de la moitié des émissions de CO2
    https://seenthis.net/messages/877228

    Le rapport de #oxfam déjà signalé ici par @socialisme_libertaire et @biggrizzly :


    https://seenthis.net/messages/1027600
    https://seenthis.net/messages/1027540

  • Le changement climatique comme motif de fuite

    En 2015, un homme dépose une demande d’asile en Nouvelle-Zélande. La raison qu’il invoque : il peut se prévaloir de la qualité de réfugié car son pays d’origine, Kiribati, est devenu inhabitable en raison du changement climatique. Estimant que son renvoi viole son droit à la vie, il porte l’affaire devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU, qui rend son appréciation en 2020. Si celui-ci ne reconnait pas d’atteinte au droit à la vie dans ce cas particulier, il estime en revanche qu’une telle logique est sur le principe recevable. Cette décision est fondamentale pour des affaires similaires, et met en lumière un sujet qui occupera toujours plus les États à l’avenir.

    Aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes, multiplication des catastrophes naturelles, élévation du niveau de la mer : il ne s’agit là que de quelques-unes des conséquences du changement climatique, qui rendent un nombre croissant de terres inhabitables, obligeant leurs habitant·e·x·s à fuir - quelque 200 millions concernées d’ici à 2050 d’après les expert·e·x·s. Nombre d’entre elles sont ce qu’on appelle des « personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays », ou « internally displaced persons (IDP) ». En 2022, l’Internal Displacement Monitoring Center (IDMC) en a recensé 32,6 millions, un nombre jamais atteint auparavant. Certaines personnes sont toutefois contraintes de quitter leur pays, parcourant des milliers de kilomètres pour se mettre en sécurité.
    Situation juridique

    Un·e·x réfugié·e·x est une personne qui, du fait de son origine ethnique, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social déterminé ou de ses opinions politiques, est exposée à de sérieux préjudices ou craint à juste titre de l’être, se trouvant par conséquent dans l’impossibilité de demeurer dans son pays d’origine. Au sens de la Convention de Genève relative au statut de réfugié et de la loi suisse sur l’asile, seule une personne exposée à des menaces personnellement dirigées contre elle peut recevoir officiellement le statut de réfugiée. Or les personnes touchées par le changement climatique ne remplissent pas cette condition, car elles appartiennent à un groupe forcé d’abandonner son lieu de résidence, à la suite d’une catastrophe naturelle par exemple. N’étant pas personnellement menacées, elles sont privées de la protection dont bénéficient les réfugié·e·x·s au sens de la Convention de Genève.

    Les exemples suivants illustrent la situation actuelle des personnes en fuite pour des motifs climatiques :

    - En raison de la pénurie d’eau et de la sécheresse, un pays voit les conflits armés se multiplier. Persécutée dans le cadre de ces conflits, une personne est contrainte de fuir. Dans ce cas, elle peut être considérée comme réfugiée au sens de la Convention de Genève.
    - Un glissement de terrain détruit un village. Les habitant·e·x·s doivent fuir mais, n’étant pas personnellement menacé·e·x·s, ne peuvent obtenir le statut de réfugié·e·x. Si leur pays leur refuse une aide ciblée pour l’un des motifs cités dans la Convention de Genève, celle-ci est néanmoins applicable.
    – À la suite de l’élévation du niveau de la mer, un État insulaire disparaît. Les habitant·e·x·s doivent fuir dans un autre pays mais, là encore, n’étant pas personnellement menacé·e·x·s, ne peuvent être officiellement reconnu·e·x·s comme réfugié·e·x·s.

    Le principe de non-refoulement interdit le renvoi d’une personne vers un pays où celle-ci est exposée à des risques de persécution ou de traitements inhumains, ou à des menaces pour sa vie ou son intégrité corporelle. D’après le Comité des droits de l’homme de l’ONU, ce principe est applicable tant que le pays concerné demeure inhabitable, que ce soit à cause d’une catastrophe naturelle, d’un conflit attisé par le changement climatique, ou pour toute autre raison. Dans une certaine mesure, les personnes en fuite pour des motifs climatiques peuvent ainsi bénéficier d’une protection internationale, mais uniquement si un retour dans une autre région de leur pays est exclu.

    Cette situation est insatisfaisante : des personnes en fuite se voient refuser le statut de réfugiées, sans toutefois pouvoir retourner dans leur pays, devenu inhabitable.
    Pistes de solutions

    En 2012, la Suisse et la Norvège lancent l’Initiative Nansen, qui vise à améliorer la protection des personnes déplacées à la suite de catastrophes naturelles. Le projet s’est achevé en 2015, avec l’élaboration d’un agenda de protection ainsi que la création d’une plateforme dédiée aux déplacements liés au changement climatique (Platform on Disaster Displacement), qui continue de chercher des solutions à cette problématique. Les actions concrètes en faveur de l’instauration d’un statut juridique international fondé sur des règles uniformes pour les personnes en fuite pour des motifs climatiques sont rares ; actuellement, la priorité est donnée aux mesures d’atténuation des catastrophes et de leurs conséquences.

    Un État insulaire du Pacifique a déjà instauré une protection juridique ses citoyen·ne·x·s contre les effets du changement climatique : il s’agit de l’archipel de Tuvalu, gravement menacé par la montée des eaux, qui pourrait se retrouver totalement englouti en quelques décennies. Son gouvernement a négocié un traité avec l’Australie, qui accueillera chaque année 280 Tuvaluans.

    En Allemagne, un conseil d’experts a proposé de créer un « passeport climatique », une « carte climatique » et un « visa de travail climatique ». Le premier serait destiné aux personnes originaires de pays devenus inhabitables en raison du changement climatique ; la deuxième s’adresserait aux personnes venant de pays gravement menacés par le changement climatique, qui bénéficieraient d’une autorisation de séjour jusqu’à ce que leur État d’origine ait mis en œuvre des mesures de protection suffisantes pour qu’elles puissent y retourner ; le troisième serait quant à lui réservé aux personnes bénéficiant d’un contrat de travail en Allemagne et provenant de pays modérément touchés par le changement climatique. En recourant à ces outils, l’Allemagne assumerait sa part de responsabilité dans le changement climatique anthropique.

    En Suisse, les quelques interventions politiques relatives au changement climatique comme motif de fuite se sont soldées par des échecs. Déposée en 2022, une motion qui demandait l’extension de l’application de la Convention de Genève aux « personnes déplacées en raison de catastrophes naturelles liées au changement climatique » a été rejetée en 2023. Une motion de 2021 exigeant à l’inverse que la Suisse s’oppose à une telle extension auprès de l’ONU a également été refusée.
    Responsabilité de la Suisse

    La majorité des réfugié·e·x·s et des personnes déplacées en raison de conflits vivent dans des pays tels que la Syrie, le Venezuela ou le Myanmar, qui sont particulièrement touchés par le changement climatique. La plupart des personnes contraintes de fuir à cause du changement climatique ou de catastrophes naturelles recherchent la sécurité dans leur propre pays.La Suisse ne compte donc pas parmi les principaux pays d’accueil des personnes en fuite pour des motifs climatiques. Se pose dès lors la question suivante : combien d’entre elles seraient véritablement susceptibles de venir y chercher la sécurité ? Bien que vraisemblablement peu concernée par la question de l’accueil de migrant·e·x·s climatiques, la Suisse contribue massivement au changement climatique et à ses effets néfastes dans le monde entier. Elle a donc le devoir d’assumer ses responsabilités, en participant à la recherche de réponses globales à la question de la migration climatique.

    https://www.humanrights.ch/fr/pfi/droits-humains/climat/dossier-climat-droitshumains/focus-climat/changement-climatique-motif-de-fuite
    #climat #changement_climatique #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_climatiques #réfugiés_environnementaux #statut #Suisse #Initiative_Nansen #catastrophes_naturelles #protection #passeport_climatique #responsabilité

  • Le changement climatique contribue à augmenter l’utilisation des pesticides en France
    https://theconversation.com/le-changement-climatique-contribue-a-augmenter-lutilisation-des-pes

    Les résultats issus de nos modèles statistiques montrent que les agriculteurs français répondent à des hausses de températures et de précipitations en augmentant leur usage de pesticides. Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, l’utilisation des pesticides pourrait croître de 5 à 15 % en moyenne en France d’ici à 2050 sous l’effet du changement climatique, principalement via l’effet de la hausse des températures. Ces augmentations concerneraient principalement les fongicides et les herbicides et toucheraient surtout les pesticides les plus nocifs pour la santé et l’environnement.

  • Scandale des eaux en bouteille : la fraude de #Nestlé s’élève à plus de 3 milliards en 15 ans

    Dans le cadre de l’#enquête_judiciaire visant Nestlé sur les traitements interdits des #eaux_minérales naturelles, de nouvelles investigations révèlent que la multinationale trompe les consommateurs depuis plus de quinze ans.

    L’ampleur de la #fraude est inédite. Par sa durée : plus de quinze ans, et par son montant : plus de 3 milliards d’euros au minimum. C’est ce que révèle un nouveau rapport d’enquête, que Mediapart a pu consulter, sur le traitement frauduleux des eaux minérales par Nestlé.

    Depuis 2005, la #multinationale a vendu plus de 18 milliards de bouteilles d’eau sous les marques #Contrex, #Hépar ou #Vittel, dont la #qualité équivalait à celle de l’#eau_du_robinet. Mais à un #prix près de cent fois supérieur.

    « Au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période », le caractère systémique de cette fraude conduit les enquêteurs à retenir principalement la #responsabilité du groupe Nestlé davantage que des responsabilités individuelles. Contacté, le groupe Nestlé nous a renvoyés vers son site, où sont publiées des réponses types.

    Tout a commencé en novembre 2020, lorsqu’un salarié du groupe #Alma (qui commercialise les eaux de la marque #Cristaline) signale auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) des #traitements non conformes des eaux commercialisées comme « #eaux_minérales_naturelles ». Cette alerte déclenche un premier rapport du Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF, et un deuxième de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), comme l’avaient révélé Mediacités puis Le Monde et Radio France,

    Ces enquêtes concluent que près de 30 % des marques françaises, dont celles du groupe Nestlé, ont recours à des techniques de #purification des eaux classées comme « minérales naturelles » interdites, traitements utilisés notamment contre des #contaminations bactériennes ou chimiques.

    Les procédés auxquels ont recours les entreprises, tels que l’utilisation d’#UV, de #filtres_à_charbon_actif ou de #microfiltres (en deçà de 0,8 µm) sont seulement autorisés pour l’eau du robinet ou les « eaux rendues potables par traitements ». Ils sont strictement interdits pour les « eaux minérales naturelles » et les « #eaux_de_source », qui ne doivent pas subir d’opérations modifiant leur composition.

    Saisi en octobre 2022 par l’agence régionale de santé (ARS) Grand Est, chargée du contrôle de plusieurs sites du groupe Nestlé, le parquet d’Épinal (Vosges) a ouvert une enquête préliminaire, visant le groupe pour « #tromperie par personne morale sur la nature, la qualité, l’origine ou la quantité d’une marchandise ».

    C’est dans ce contexte que le service enquête de la DGCCRF a de nouveau été missionné et ce sont ses conclusions, rendues en avril, que Mediapart a pu consulter. Les investigations ont porté sur les eaux du groupe, embouteillées dans les #Vosges : Contrex, Hépar et Vittel. Leur enquête révèle que pour ces trois eaux minérales, Nestlé a recours à des traitements interdits depuis au moins 2005, voire 1993 pour certaines, et cela de façon permanente, en raison, notamment, de #contaminations_bactériennes fréquentes. À partir de ces éléments d’investigation, le procureur va décider de l’orientation des poursuites.

    Des contaminations fréquentes

    Selon les résultats de contrôles réalisés par Nestlé, de janvier 2020 à mars 2022, plusieurs sources d’eau sont contaminées « de #pathogènes et de #bactéries hétérotropes au-dessus de la limite légale », parfois même jusqu’à 85 % supérieurs. Et ce problème n’est pas récent. Pour y remédier, Nestlé a recours à des traitements par UV, supprimant les micro-organismes, des « process qui ne sont pas conformes avec la réglementation française », signale une note interne à l’entreprise.

    Lors de leur audition, plusieurs responsables reconnaissent ces pratiques interdites. L’ancien directeur de l’usine Nestlé dans les Vosges (en poste de 2019 à 2023) explique que ces appareils étaient utilisés « sur des captages qui avaient des dérives microbiologiques ».

    Dans un courrier adressé à l’ARS, l’entreprise précise que « ces traitements ont été mis en place depuis plusieurs décennies » et cela sur plusieurs captages d’eau des groupes Contrex et Hépar. Pour justifier de telles pratiques, la multinationale attribue la présence de ces dérives bactériennes « au #changement_climatique », provoquant la diminution des nappes d’eau et favorisant les contaminations des sols versants.

    Autre facteur potentiel de contamination, la surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est, en revanche, par abordée. Pas un mot non plus sur le signalement de ces bactéries que le groupe aurait dû faire auprès des autorités, et notamment de l’agence sanitaire de santé (ARS). Rien, non plus, sur la fermeture du site qui aurait dû être envisagée, ou encore sur le changement de #classification de l’eau commercialisée, de « minérale naturelle » à « rendue potable par traitements ».

    C’est en toute connaissance de cause que Nestlé a choisi d’avoir recours de façon intensive aux traitements par UV, ainsi que le constatent les enquêteurs. En épluchant les factures des différentes entreprises spécialisées dans ces installations, on découvre que de septembre 2005 à novembre 2022 (dates du début de l’enquête judiciaire et de l’arrêt de ces traitements), Nestlé a acheté plusieurs appareils à UV, dont quatre utilisés pour les eaux minérales naturelles. Les enquêteurs notent également que le « changement systématique des lampes UV une fois par an », par Nestlé, révèle une utilisation continuelle de cette technique.

    Mais manifestement, cela ne suffit pas à endiguer les contaminations et concernant plusieurs sources, Nestlé installe également des microfiltres (de membrane inférieure à 8 micromètres – µm), permettant de désinfecter l’eau en filtrant les bactéries. Cependant, non seulement ces installations peuvent elles-mêmes être factrices d’infections mais elles ne permettent pas de retenir certains virus ou bactéries.

    Sans se prononcer sur les #pollutions_bactériennes fréquentes des sources ni sur les risques de telles pratiques, les enquêteurs relèvent « une utilisation de filtres non autorisés par les arrêtés préfectoraux à différents niveaux de filtration allant de 0,2 µm à 10 µm depuis au moins 2010 », et cela pour les trois eaux minérales exploitées dans les Vosges.

    Nestlé date certains traitements de 1993

    Certains traitements ne répondent nullement à des « besoins de sécurité sanitaire ». L’utilisation de filtres à charbon actif, là encore interdite, permet de retenir « d’éventuelles traces de résidus de pesticides » dans les eaux. Mais, lors de son audition par les enquêteurs, l’ancien directeur des usines du groupe dans les Vosges explique que cette technique visait surtout à « la protection de la réputation de la marque [Vittel, en l’occurrence – ndlr]. Il était possible de détecter des traces d’herbicides en très faible quantité ».

    Cette stratégie est confirmée par le groupe dans un courrier envoyé à l’ARS en 2022 : « Ce type de #filtration a été mis en place afin d’éviter toutes traces de #pesticides et de #métabolites qui pourraient être mal perçus par les consommateurs et ainsi protéger l’#image de #marque et plus généralement de l’industrie des minéraliers, face à un risque réputationnel important. »

    Les enquêteurs n’ont étonnamment pas retenu cette année-là, mais datent de 2010 la mise en place de ce traitement interdit, qui correspond à l’année de prise de poste du responsable ressource en eaux (REE) auditionné.

    Ils ne retiennent pas non plus la responsabilité de l’ARS, qui est pourtant mise en cause par les déclarations de l’ancien directeur de l’usine. Interrogé sur l’utilisation de #CO2, traitement interdit mais mis en place par Nestlé, il affirme aux enquêteurs : « J’étais au courant pour l’ajout de CO2 pour Vittel. Nous l’avons montré à l’ARS lors des visites mais ils n’ont jamais considéré cela comme un point important. »

    Le garant de la sécurité sanitaire, l’ARS, n’en a pas tenu rigueur à l’exploitant, ce qui soulève de facto la responsabilité de l’État dans les pratiques trompeuses de Nestlé. Interrogée sur ce point par Mediapart, l’ARS n’a pas souhaité répondre.

    La longévité de la fraude interroge également sur l’efficacité des contrôles effectués par l’ARS. Certes, Nestlé a sciemment dissimulé les installations permettant les traitements des eaux illégaux : dans des armoires, dans des bâtiments isolés, voire dans « une pièce souterraine », ainsi que le constatent les enquêteurs. Par ailleurs, les points de prélèvement pour les contrôles de la qualité de l’eau brute étaient sciemment positionnés après les différentes techniques frauduleuses. Pourtant, l’ARS connaissait au moins l’un des traitements interdits et a fait le choix, malgré tout, de fermer les yeux.

    Caractère systémique de la fraude

    Les enquêteurs n’iront pas plus loin sur la responsabilité de l’État dans cette fraude. Concernant la multinationale, c’est le caractère systémique de la fraude qui est soulevé. En effet, dans leurs conclusions, les inspecteurs déplorent que l’expertise des responsables du groupe Nestlé « [soit] cependant utilisée de manière dévoyée, au regard de leur volonté de tromper les consommateurs et l’administration ».

    « L’installation des traitements semble ancienne et pourrait être antérieure au rachat, en 1992, par le groupe Netslé des deux usines » de Vittel et #Contrexéville. Mais ces pratiques ont perduré « non par négligence mais bien [du fait] d’un réel #choix de l’entreprise de maintenir ces traitements en place ».

    Par ailleurs, « au vu de la durée des pratiques et du nombre de directeurs qui ont pu se succéder sur cette période, ayant agi pour le compte et au bénéfice de la société […], la #responsabilité_morale de Nestlé doit être retenue à titre principal ».

    De fait, les enquêteurs établissent qu’il s’agit d’une fraude organisée, qui a duré plusieurs décennies, relevant davantage d’une stratégie du groupe que d’une initiative individuelle.

    La commercialisation d’au moins 18 milliards de bouteilles, selon les estimations des enquêteurs, « à destination finale des consommateurs, sous la dénomination “eau minérale naturelle” alors que ces eaux ne pouvaient prétendre à cette qualité, constitue l’élément matériel du #délit_de_tromperie sur les qualités substantielles et la composition des marchandises ».

    La tromperie est renforcée par la #publicité_mensongère présentant ces eaux comme « pures » et exemptes de tout traitement.

    Ce délit est passible d’une peine de trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant être portée à 10 % du chiffre d’affaires moyen annuel, soit 20 millions d’euros dans le cas de Nestlé, une somme qui peut paraître dérisoire comparée aux 3 milliards d’euros acquis par l’entreprise grâce à cette fraude (d’après les calculs faits dans le cadre des investigations).

    En effet, selon les enquêteurs, « la différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits en eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297 euros pour les différentes marques et périodes infractionnelles correspondantes ».

    Mais le préjudice pour l’environnement induit par la #surexploitation des ressources en eau par Nestlé n’est quant à lui pas chiffré. Les risques sanitaires ne font pas non plus à ce stade l’objet d’investigations. Ainsi que le concluent les inspecteurs, « le maintien des traitements a permis la continuité de l’exploitation de l’ensemble des sources. Le retrait des traitements UV a entraîné un arrêt de l’exploitation de certains captages qui étaient contaminés microbiologiquement ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/180724/scandale-des-eaux-en-bouteille-la-fraude-de-nestle-s-eleve-plus-de-3-milli
    #réputation

  • Le Ministère du futur
    https://www.terrestres.org/2024/07/17/le-ministere-du-futur

    Alors que la France semble plongée dans la tourmente politique, l’Inde vit une canicule mortelle. Que se passerait-il si, au gré d’une puissante et longue canicule, les conditions climatiques devenaient littéralement suffocantes ? C’est sur ce scénario effroyable que s’ouvre le #Roman d’anticipation climatique de Kim Stanley Robinson. Extrait. L’article Le Ministère du futur est apparu en premier sur Terrestres.

    #Climat #Récits

    • Le #Ministère_du_futur

      Établi en 2025, l’objectif de la nouvelle organisation était simple : plaider pour les générations à venir du monde et protéger toutes les créatures vivantes, présentes et futures. Il fut vite surnommé « le Ministère du Futur ».

      Raconté entièrement sous forme des témoignages directs de ses personnages, Le Ministère du Futur est un chef-d’œuvre de l’imaginaire, l’histoire de la façon dont le #changement_climatique nous affectera tous dans les décennies à venir.

      Le décor n’est pas un monde postapocalyptique et désolé, mais un avenir qui nous fonce dessus… et où il nous reste une petite chance de surmonter les défis extraordinaires auxquels nous devons faire face.

      https://www.bragelonne.fr/catalogue/9791028120863-le-ministere-du-futur
      #livre #Kim_Stanley_Robinson

    • Le terme n’est utilisé qu’une fois, et c’est à propos du risque de menace terroriste d’un groupe indien se réclamant de Kali. Je comprends ça comme une évocation d’un risque de guerre bactériologique.

      Whether that kind of aggressive stance would be revealed as a true national position or the posturing of a radical faction remained to be seen. It depended, some thought, on how far India’s new national government was willing to go to back up this Kali group’s threats— to in effect unleash them. War in the age of the internet, the age of the global village, the age of drones, the age of synthetic biology and artificial pandemics— this was not the same as war in the past. If they were serious, it could get ugly. In fact, if even just the Kali faction of the Indian polity was serious, it could get very ugly.

    • Le 1er mai 2020, Kim Stanley Robinson a publié un très long texte dans le New Yorker à propos du Covid :
      https://www.newyorker.com/culture/annals-of-inquiry/the-coronavirus-and-our-future

      De ce que j’en comprends (c’est très long), il explique que le Covid a montré que face à une situation de danger extrême et immédiat, nous sommes capables de « faire société » et de prendre des décisions collectives très fortes, en suivant les recommandations scientifiques. Et évidemment cela lui inspire des réflexions sur les choix de société qui s’offrent face au désastre climatique :

      What about afterward, when this crisis recedes and the larger crisis looms? If the project of civilization—including science, economics, politics, and all the rest of it—were to bring all eight billion of us into a long-term balance with Earth’s biosphere, we could do it. By contrast, when the project of civilization is to create profit—which, by definition, goes to only a few—much of what we do is actively harmful to the long-term prospects of our species. Everyone knows everything. Right now pursuing profit as the ultimate goal of all our activities will lead to a mass-extinction event. Humanity might survive, but traumatized, interrupted, angry, ashamed, sad. A science-fiction story too painful to write, too obvious. It would be better to adapt to reality.

    • Pour une raison qui m’échappe (non), KSR dans ses interventions publiques édulcore le propos de son livre, en expliquant que tout va bien mieux se passer que dans sa dystopie. Sans doute a-t-il été briefé que tout de même, ça ne se fait pas de mettre des cibles aussi visibles dans le dos des capitalistes de ce monde.

      Il oublie ce faisant que les deux dernières années ont démontré que nous étions déjà en avance sur ce que son livre imagine.

  • Quand les voitures s’évaporent – L’interconnexion n’est plus assurée
    https://www.lemonde.fr/blog/transports/2016/08/23/voitures-evaporees

    Contre-intuitif, mais très intéressant

    Les voies sur berges, rive droite, en 2012. Copyright Olivier Razemon« Forcing », « bras de fer », « entêtement », « résistance ». Anne Hidalgo ne cédera pas. Malgré l’enquête défavorable rendue publique le 22 août, la maire (PS) de Paris procédera bien à la piétonnisation des voies sur berge de la rive droite de la Seine. La commission d’enquête craint que la fermeture de cette voie rapide ne provoque un report de la circulation, des bouchons supplémentaires et donc un surcroît de pollution. Mais la Ville de Paris rappelle que la piétonnisation est une décision politique. Et affirme surtout que le trafic, au bout de quelques mois, s’adaptera à cette restriction.

    Une étrange propriété : l’évaporation. En d’autres termes, réduisez le nombre de voies de circulation, et le nombre de véhicules diminuera d’autant. Cette théorie s’appuie sur un constat certes contre-intuitif, mais universel : la voiture est un corps qui présente une étrange propriété, celle de s’évaporer.

    Voitures interdites. Amsterdam. Copyright Olivier RazemonParadoxe de Braess. Le phénomène avait été observé après la fermeture des voies de la rive gauche, en 2013. Sur les boulevards environnants, « les hypothèses de hausse du trafic ont été démenties par les faits », relate Le Monde. En 1968, le mathématicien allemand Dietrich Braess avait montré que, contrairement aux idées reçues, l’augmentation de la capacité des routes aboutissait à une hausse des temps de trajet, et à une augmentation du trafic.

    Pont Mathilde. L’inverse est vrai aussi. En octobre 2012, à Rouen, le pont Mathilde, l’un des principaux axes traversant la Seine, prend feu, à la suite de l’accident d’un camion d’hydrocarbures. Le pont, qui accueillait 80 000 véhicules par jour, camions et voitures confondus, doit être fermé jusqu’à l’été 2014. Il sera reconstruit à l’identique.

    Rouen. Copyright Olivier RazemonDurant cet intervalle, certains véhicules s’étaient reportés sur les autres ponts, d’autres avaient contourné l’agglomération. Mais sans que les compteurs n’atteignent le chiffre de 80 000 passages quotidiens Les ingénieurs de la voirie de Seine-Maritime avaient ainsi découvert avec étonnement la disparition d’une partie des véhicules. « Dès qu’on supprime un aménagement urbain, une partie du trafic s’évapore naturellement », appuie l’économiste Frédéric Héran dans Le Parisien.

    La même situation s’est produite en février 2015 à Varsovie, après la fermeture du pont Lazienkowski, dû à l’incendie d’un échafaudage. Le pont a été reconstruit dès l’automne suivant, mais la ville de Varsovie avait noté entre-temps la disparition de 52 000 voitures sur les 100 000 traversant quotidiennement la Vistule (à lire ici, en polonais).

    Plusieurs lecteurs signalent des cas comparables à Lyon, lors de la fermeture inattendue du cours Lafayette ou de celle, prévue longtemps à l’avance, du tunnel de la Croix-Rousse. Aux Etats-Unis, une autoroute de 26 voies, inaugurée en 2008, est déjà bloquée par des bouchons.

    Changements de comportement. Pourquoi les voitures s’évaporent-elles ? Précisément parce que, faisant face à la fermeture d’un axe, les conducteurs ne se comportent pas comme des gouttes d’eau. Une partie d’entre eux, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, cherchent à effectuer le même trajet qu’avant la contrainte. Mais une autre partie des trajets se font à l’aide d’un autre moyen de transport, ou ne se font pas. Chacun d’entre nous en a d’ailleurs déjà fait l’expérience : il était pratique et agréable de prendre la voiture pour dîner au restaurant situé de l’autre côté de la ville. Ce n’est plus possible, faisons autrement. Allons plutôt au restaurant dans le quartier. A pied.

    Cela s’appelle le « report modal », et c’est précisément ce qu’encouragent, pour des raisons environnementales, sociales et économiques, tous les spécialistes des transports depuis des décennies.

    Olivier Razemon, sur Twitter, Facebook et Instagram.

    PS 28 septembre : Le trafic, sur la voie piétonnisée depuis le 20 juillet, s’évapore déjà, selon les premiers chiffres, comme l’explique cet article de Laetitia Van Eeckhout.

    #Voiture #Embouteillages #Changement_comportement

  • Africa’s Agricultural Future Lies in Agroecology

    As the world grapples with climate change, Africa has the opportunity to lead by example.

    A premise which has its roots in traditional knowledge and ecological principles, some people may find the term agroecology mysterious or esoteric. However, far from being an abstract concept, agroecology can be a lifeline for long-lasting food systems, providing a route that links the welfare of people with the health of the land. Agroecology is not just about farming and growing food; it means combining social justice, ecological science, and indigenous knowledge. Overall, it is a holistic system in which ecosystems and agriculture work in harmony to produce food that is both environmentally sustainable and safe for consumption. As an approach, agroecology prioritizes not just yields of crops, but the health of ecosystems, the well-being of communities, and people`s sovereignty over their food systems.

    For small-scale food producers, agroecology is a beacon of hope. It promises a way out of the vulnerability imposed by monocultures and the dependency on external inputs such as chemical fertilizers, hybrid seeds and pesticides. Agroecological systems are inherently diverse, which means they are more resilient to the pests and diseases which can decimate food systems at a local level. They are also resilient to the market shocks that can disrupt local economies and cause crises further up in the food system. They encourage farmers to cultivate a variety of crops, an approach which promotes nutritional diversity in diets, and a safety net in the face of adversity.

    Furthermore, these practices strengthen community bonds, as farmers often work together: sharing knowledge, seeds, and labour. Food sovereignty is at the core of agroecology. This is because agroecology promotes the right to healthy and culturally appropriate food, which is produced through ecologically sound and sustainable systems. Food sovereignty means communities having the power to shape the future of their own food systems, rather than being passive observers and recipients of global agricultural trends. As examples of how agroecology can play out in practice, an agroecological farm in Kenya combines crop rotation, agroforestry, and natural pest control, relying on years of local expertise. In Uganda, community seed banks may help to preserve biodiversity by providing access to a variety of traditional crops that are robust to local climate problems. These viable examples can be found all over the African continent.
    Technology and Agroecology

    Technology can play a huge part in transforming Africa’s agricultural systems into agroecological ones. When considering technology, we must interrogate what we mean by technology, as well as who owns the technology, and the power relationships that lie behind said technologies. Technology could revolutionize Africa’s agriculture if it is employed with the participation of farmers, and if it is used in a way that makes sense contextually. It must be designed with small-scale food producers in mind, allowing for scalability and adaptability to local settings. Digital technologies, for example, can play a role in facilitating peer-to-peer exchanges via platforms and mediums like WhatsApp or Facebook. They can also be used in tracking or aggregating goods from multiple producers, or in connecting farmers with cost-effective logistics and transport options. In each of these applications though, it’s vital that the digital technologies operate in a regulatory environment where the data taken from farmers is not used for profit, and which enables farmers to decide with whom it is shared. There is a risk that digitalization paves the way for big food and big tech to use their existing technological advantage to extend their control over African markets. Therefore, the challenge for governments and their public policies is to create the regulatory environment for digital technologies without it becoming a breeding ground for monopolies that crowd out small-scale food producers.
    Labour and Agroecology

    The labour involved in agroecological farming practices often leads to misconceptions of agroecology as a backward step to the labour-intensive practices of the past. This is a myopic view. In reality agroecology involves labour of a different kind — a kind that is intellectually engaging and physically rewarding. By its nature, it is a system of agriculture which involves managing polycultures, enhancing soil health, and maintaining ecological balance; all of which require knowledge and skill. This labour should be valued and supported through educational programs that teach ecological literacy and practical skills in agroecology. In an ideal agroecology system, this education would begin at primary school level by introducing agroecology and agroecological concepts into the curriculum. Furthermore, there should also be agroecology training for government and civil society extension agents as well as the provision of supportive publications.
    Energy Efficiency and Agroecology

    The extent to which agroecology is energy efficient is a testament to the ingenuity of working with nature, not against it. Agroecological practices often use renewable energy and minimise reliance on external inputs, which are energy-intensive to produce. Moreover, they take advantage of biological processes — such as the process by which legumes convert nitrogen into ammonia or natural pest control through predator-prey relationships — which reduces the need for chemical fertilizers and pesticides. This not only cuts energy consumption, but also enhances the resilience of farming systems to shocks such as drought or market volatility. Agroecological farmers can cope with crises and global volatility as they mostly rely on their own inputs, produce their own food, and are relatively immune to the whims of fuel prices.
    Agroecology and Productivity

    Is agroecology productive enough to feed a rapidly growing African population? To answer this question we must first consider what productivity means in conventional agriculture, which is one-dimensional and fixated on yield per hectare. Agroecology challenges this narrative, proposing a multidimensional view of productivity that includes soil health, water quality, biodiversity, and social equity. In agroecology, productivity is determined by the variety of crops that are planted and harvested rather than by counting the output of a single crop. This vision questions the wisdom of pursuing high yields at the cost of long-term ecological health and social well-being. Instead, it promotes a well-rounded strategy that maintains productivity over time, understanding that true abundance comes from ecosystems operating in balance.
    Agroecology and Social Movements

    As the drive for conventional agriculture is accelerating, political movements, like the Alliance for Food Sovereignty in Africa (AFSA), are burgeoning across Africa. This reflects a collective awakening to the importance of healthy, sustainable, and equitable food systems. These movements are not merely about lobbying for policy changes, but also about grassroots empowerment, community engagement, and the democratisation of food systems. They call for a shift from top-down approaches to more participatory, inclusive governance structures that recognize the rights and knowledge of local communities. The path to agroecology is not merely about changing farming techniques; it means overhauling worldviews. It requires a collective shift in how we value food, farmers, and the land itself.

    According to the prevailing narrative, Africa cannot feed itself without the use of agrochemicals, high-breed seeds, and a shift in agriculture to market-led practices. To counter this, we must put forward a more robust vision which centres the realities of climate change, biodiversity loss, and escalating global conflicts. In this metric, it is impossible to focus only on one narrow definition of productivity. Instead, the need to produce more, healthy, culturally appropriate food, with the right to food at its core, becomes primary. The international community has a role to play in all of this. Development assistance and agricultural investments must be aligned with agroecological principles. This means moving away from the promotion of high-input agricultural systems, and instead supporting the scaling-up of agroecological practices. It requires a change in funding priorities, from supporting large agribusiness to investing in small-scale food producers and local food systems.

    In conclusion, agroecology is not a luxury but a necessity for the future of Africa, and indeed the world. It offers a sustainable pathway for the continent’s agriculture, ensuring food security, preserving biodiversity, and empowering communities. As the world grapples with the challenges of climate change and sustainability, Africa has the opportunity to lead by example. Through its implementation, we can demonstrate that agroecology is not just feasible, but can actually be the foundation for a prosperous and sustainable future. We face a choice between perpetuating a system that degrades both the land and its people, or nurturing one that restores ecosystems and revitalizes communities. The time to make the right choice is now.

    https://www.rosalux.de/en/news/id/52216/africas-agricultural-future-lies-in-agroecology
    #Afrique #agroécologie #technologie #travail #énergie #efficacité_énergétique #productivité #mouvements_sociaux #soutenabilité #sécurité_alimentaire #changement_climatique

    • Politique économique : le Nouveau Front populaire dessine un #changement_de_cap

      Le programme du Nouveau Front populaire, présenté le 14 juin, indique une direction de politique économique claire : il s’agit de reprendre le chemin d’une #politique_sociale et d’investissement (public et privé), articulée à une #politique_fiscale qui vise à (re)remplir les caisses et à instaurer davantage de #justice_fiscale. C’est une #réorientation marquée par rapport à la politique actuelle.

      Est-ce que les #mesures sont crédibles ? Oui, les pistes de #financement aussi. Est-ce que tout pourra être mis en œuvre et selon quel calendrier ? On verra bien. Dans tous les cas, la situation économique est incertaine et ce, quel que soit le gouvernement qui sera nommé.

      La bonne question n’est pas celle du « #sérieux » – la politique actuelle à maints égards n’est pas sérieuse, ni socialement, ni économiquement, ni budgétairement – mais de savoir quel cap de politique économique nous choisissons pour faire face aux incertitudes et répondre aux questions écologiques et sociales qui se posent. Car oui, il y a le choix.

      Le débat sur le #réalisme est à côté du sujet

      On pourrait résumer le programme du NFP ainsi : suspendre l’application des réformes antisociales, redonner du pouvoir d’achat aux ménages, renforcer les #services_publics, récupérer de l’argent sur le #patrimoine, et générer en retour des #effets_économiques vertueux.

      Cette politique tourne le dos à celle mise en œuvre depuis 2017 dont l’orientation principale, revendiquée par Bruno Le Maire, est la baisse des prélèvements obligatoires et l’horizon la réduction du rôle de la #protection_sociale et des services publics. Cette politique menée à un rythme rapide, comme une fuite en avant, une recherche vaine d’un retour de la #croissance, ne récolte qu’une baisse de la #productivité.

      Une large partie des critiques sur le sérieux du programme du NFP provient de commentateurs pour qui le seul débat économique valable est de savoir s’il faut d’abord définancer les retraites, l’école, les deux en même temps, ou si on n’ajouterait pas encore un peu de baisse de prélèvements sur les entreprises, pour la route.

      Et lorsque ces réformes sont évaluées scientifiquement, qu’on en démontre le #coût_social ou le peu d’#efficacité_économique, le plus souvent ces personnes haussent les épaules et passent à la suivante. Evidemment, une autre politique économique est possible.

      Des mesures sociales tout à fait à portée de main

      Si on considère les principales mesures proposées par le Nouveau Front populaire, elles apparaissent tout à fait envisageables. Elles sont sans doute d’ailleurs un peu plus modérées que celles du programme de la Nupes en 2022, pour tenir compte de la dégradation depuis des comptes publics.

      Pour ne prendre que quelques mesures sur les sujets que je connais le mieux : suspendre la réforme des #retraites de 2023 pour revenir à 62 ans immédiatement est faisable, d’autant que la réforme a à peine commencé d’être appliquée. Cela représente environ 0,8 point de PIB en 2032 pour le système de retraite et c’est en grande partie financé par la hausse prévue des cotisations de 0,6 point pour les employeurs et 0,6 point pour les salariés, selon un chiffrage réalisé d’après le simulateur du COR.

      Il est prudent de ne pas s’engager trop avant sur le droit à la retraite à 60 ans pour toutes et tous, même s’il apparaît évident que pour certaines personnes et certains métiers pénibles qui ne sont aujourd’hui quasiment pas reconnus, la baisse de l’âge de départ devrait être appliquée rapidement.

      Annuler les réformes de l’#assurance_chômage est également très facilement réalisable, la précédente n’étant même pas encore complètement montée en charge et la prochaine n’étant pas encore appliquée.

      Revaloriser le #point_d’indice de la fonction publique de 10 % est un #choix_budgétaire non négligeable dont il s’agit de mesurer l’ampleur, à hauteur de 0,8 point de PIB, selon certaines estimations. Cette priorité constitue bien une partie de la réponse aux graves difficultés de recrutement que connaissent actuellement les services publics.

      C’est particulièrement vrai pour les deux plus importants que sont la santé et l’éducation, dont les concours ne font plus, du tout, le plein. Cela sera sans doute plus utile pour l’avenir que la baisse de la fiscalité pour les ménages les plus aisés.

      L’indexation des salaires, elle, existe sous une certaine forme chez nos voisins Belges, qui ne s’en plaignent pas, et cela mériterait qu’on s’y penche pour en affiner les caractéristiques techniques.

      Aller plus loin sur les recettes

      Côté recettes, là aussi les pistes sont claires : récupérer des moyens sur les patrimoines des millionnaires et milliardaires par le retour à un impôt sur la fortune et l’instauration d’un impôt élevé sur les très hautes #successions. Il est également urgent de revenir sur certaines #niches_fiscales ayant peu d’effet positif et très coûteuses.

      C’est peut-être de ce côté-là d’ailleurs que le programme mériterait d’être approfondi. Un passage en revue systématique de la politique fiscale depuis 2017 pourrait donner des pistes de financement utiles. En effet, depuis cette date, les baisses de prélèvements obligatoires décidées par les différents gouvernements s’élèvent à près de 70 milliards d’euros par an.

      Ces 70 milliards ont eu deux contreparties : une baisse (ou un ralentissement du financement) des protections collectives (retraite, chômage, services publics), mais également un creusement du #déficit_public. Selon l’OFCE, de l’ordre de 40 milliards d’euros de baisse de recettes n’ont jamais été compensés depuis sept ans. Alors que le déficit s’est élevé à 5,5 % du PIB en 2023, ces mesures non compensées représentent environ 1,4 point de PIB, ce qui n’est budgétairement pas très « sérieux ».

      Selon la même logique, revenir sur le #CICE et le #pacte_de_responsabilité, mis en place sous François Hollande, ou sur la baisse de la #cotisation_sur_la_valeur_ajoutée des entreprises (#CVAE) plus récente, pourrait donner davantage de marge de manœuvre. Certes, ce n’est pas parce que ces mesures fiscales étaient contestables, qu’on peut les supprimer toutes, et d’un coup : les entreprises, même si elles n’en avaient pas besoin, s’y sont accoutumées. Mais il y a de la marge pour commencer tout de suite, et récupérer des montants conséquents.

      C’est pour cela qu’une revue paraît opportune afin de savoir jusqu’où et à quel rythme on peut remonter la pente dévalée au cours des dernières années. De manière intéressante, certains amendements aux dernières lois de finances de la majorité présidentielle, le rapport Bozio-Wasmer en cours de rédaction, ou encore la Cour des comptes, esquissent déjà des pistes en ce sens.

      N’esquivons pas le débat démocratique sur la politique à mener

      Ce qui serait « sérieux », et démocratique, c’est que les médias d’information utilisent le temps de cette élection pour mettre en perspective les #visions de politiques économiques alternatives des trois pôles : la baisse des prélèvements et des dépenses sociales de LREM, espérant faire revenir de la croissance, sa version amplifiée par le RN assortie d’une politique économique xénophobe motivée par des orientations racistes, et le changement de cap proposé par le Nouveau Front populaire qui fait le pari d’une réorientation écologique et sociale, appuyée par la fiscalité et dans une perspective keynésienne.

      Si le Nouveau Front populaire gagne, il aura alors à sa disposition tous les moyens de l’Etat pour calibrer, orchestrer, séquencer les mesures de son programme, et proposer des décisions à arbitrer. La feuille de route est suffisamment explicite pour que cela démarre vite, l’administration sait faire. Un programme est là pour définir un cap, le début du chemin et un horizon. En l’espèce, celui du NFP trace des perspectives sans ambiguïtés et enthousiasmantes.

      https://www.alternatives-economiques.fr/michael-zemmour/politique-economique-nouveau-front-populaire-dessine-un-changement-de-cap/00111532
      #crédibilité

  • Climat : Que reste-t-il des saisons ? | Tribune de Genève
    https://www.tdg.ch/climat-que-reste-t-il-des-saisons-380282963891

    *

    En images et en graphiques*
    Que reste-t-il des saisons ?
    Le développement de la végétation n’a jamais été aussi précoce que cette année. L’expression « y’a plus de saisons » est-elle devenue réalité ?

    très jolie étude avec animation du marronnier et des stats

    #changement_climatique
    #arrivée_du_printemps

    via @JeanAbbiateci

  • La « #porte_des_enfers » continue de s’agrandir et dévoile notre futur

    Des chercheurs ont quantifié, pour la première fois, le phénomène de fonte du #pergélisol en #Sibérie. Un drame qui libère chaque année des milliers de tonnes de #CO2 dans l’#atmosphère et contribue à faire grandir un immense gouffre au surnom prémonitoire de « porte des enfers ».

    Le #cratère_de_Batagaï, situé dans les hautes terres de #Yana en Sibérie du Nord-Est, progresse dangereusement, alertent les scientifiques dans une étude parue dans la revue Geomorphology (https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0169555X24001338?via%3Dihub). D’après eux, cet énorme cratère, que certains surnomment la « porte des enfers », s’agrandit d’un million de mètres cubes chaque année à cause de la fonte du pergélisol sibérien.

    Une croissance infernale

    Aux dernières nouvelles, en 2023, ce gigantesque gouffre couvrait 87,6 hectares et mesurait 990 mètres de long, en augmentation de 200 mètres par rapport à 2014. Sa croissance, infernale, est mesurée à environ 12 mètres par an. Chaque année, environ un million de mètres cubes de pergélisol sont déplacés, composés d’un tiers de sédiments et de deux tiers de #glace fondue. Un phénomène inquiétant qui libère annuellement 4 000 à 5 000 tonnes de carbone organique auparavant piégé, estiment pour la première fois les scientifiques.

    Depuis sa formation dans les années 1970, le gouffre de #Batagaï s’est agrandi d’environ 34,7 millions de mètres cubes. Au total, ce sont 169 500 tonnes de #carbone_organique qui ont été libérées dans l’atmosphère.

    La porte des enfers, un site majeur d’étude du réchauffement climatique

    Les images satellitaires à haute résolution, les relevés par drones, les modèles géologiques et les mesures de terrain ont permis aux chercheurs de cartographier l’évolution du cratère et de quantifier les volumes de matériaux mobilisés. L’augmentation des températures au niveau du cratère de Batagaï illustre les impacts directs du réchauffement climatique sur les régions arctiques et subarctiques, et contribue à accélérer le réchauffement climatique.

    Autant d’éléments qui font de la porte des enfers un site clé pour étudier les mécanismes de dégradation rapide du pergélisol et en évaluer les impacts environnementaux à long terme. Si la dangereuse progression de ce gouffre n’est pas une nouvelle pour les scientifiques, c’est la première fois qu’ils sont en mesure de quantifier cette expansion. Une expansion également responsable de découvertes plus insolites puisque, tous les ans, le cratère de Batagaï recrache, pour le plus grand bonheur des paléontologues, des ossements préhistoriques en excellent état.

    https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/permafrost-porte-enfers-continue-agrandir-devoile-notre-futur-113723/#xtor%3DRSS-8
    #climat #changement_climatique

  • #More_than_human_rights

    The More Than Human Rights Project (MOTH) is an initiative of Earth Rights Advocacy at New York University School of Law.

    Climate change, biodiversity loss, toxic pollution. We know that this current state of affairs is not sustainable – certainly not in the long-term and, as we’re seeing in the increasingly severe impacts of the climate and biodiversity emergencies, not even in the short to medium-term, either.

    To get to the heart of this problem, we need to develop, refine, and mainstream paradigms, norms, strategies, activities, and thought leadership that create a pathway for re-embedding humanity within the larger web of life that nourishes and sustains us.

    What ideas, norms, and actions might those be? What types of activities would trigger the larger cultural shifts needed to heal the rift between humanity and the more than human world? Who do we need on board?

    MOTH is a long-term effort to document, discuss, disseminate, and advance ideas, strategies, partnerships, and practices that offer creative and rigorous answers to these pressing questions and others. It is centrally concerned with providing an experimental platform for ideas and partnerships in this area that have transformative potential but currently lack the resources, mainstream acceptance, visibility, or opportunity to realize it in practice.

    We deploy a mycelial mode of thinking: we connect different parts of the more-than-human rights field, bolstering individual actors’ work while cohering a larger community of practice and knowledge – much like mycelial networks are often the foundational builders of rich and complex ecosystems.

    https://vimeo.com/847371986


    https://mothrights.org/about
    #humains #non-humains #droits #changement_climatique #climat #pollution #biodiversité