• Facebook Says it Will Stop Operating in Europe If Regulators Don’t Back Down
    https://www.vice.com/en_us/article/889pk3/facebook-threatens-to-pull-out-of-europe-if-it-doesnt-get-its-way

    European regulators are cracking down on Facebook’s ability to transfer data across the Atlantic. Now the tech giant is threatening to pull its services from more than 400 million European users. Facebook has threatened to pack up its toys and go home if European regulators don’t back down and let the social network get its own way. In a court filing in Dublin, Facebook said that a decision by Ireland’s Data Protection Commission (DPC) would force the company to pull up stakes and leave the (...)

    #Facebook #domination #données #BigData #PrivacyShield #DPC-Ireland

  • https://www.youtube.com/watch?time_continue=181&v=ovbh4accBWg&feature=emb_logo

    Владимир Ойунович Ойдупаа (6 сентября 1949 — 25 сентября 2013) — тувинский музыкант, создатель уникального стиля горлового пения каргыраа, сопровождаемого игрой на баяне. Исследователи сравнивали стиль Ойдупаа с блюзом и подчеркивали сложность такого стиля исполнения, требующего от певца сильного напряжения голосовых связок[2].
    Биография

    Владимир Ойдупаа 33 года провел в исправительных лагерях — Кызыле, Златоусте, Кемеровской области. После выхода из тюрьмы в 2006 году зарабатывал на жизнь музыкой и гравировкой по металлу.

    В 1999 году был выпущен самый известный диск Владимира — «Divine music from the jail» («Божественная музыка из тюрьмы»)[3]. По словам автора, альбом был записан в кабинете начальника колонии. В 2011 году вышел его второй альбом — «Singing With Echoes Through the Universe». Творчество Владимира Ойдупаа было оценено западными слушателями[4].

    В 2007 году Владимир Ойдупаа стал участником проекта Минута Славы на Первом канале.

    Песня у меня была собственного сочинения, на тувинском языке, в девяностых годах ее написал. Если привести на русский, слова такие: «Как хорошо сидеть под вербой, там прохладно и сухо, как хорошо быть среди своего народа, там уютно и отрадно».

    Однако жюри не позволило ему закончить свое выступление. Татьяна Толстая заметила, что песня не показалась ей благозвучной, а сочетание баяна с пением — органичным. По словам Юрия Стоянова, звучание было «диссонирующим и не радующим слух». Позже Владимир сообщил, что целенаправленно пытался «раздражать» жюри, так как в случае победы канал получил бы право транслировать его песни без выплат. Кроме того, музыканту пришлось бы согласовывать собственные выступления с каналом.

    Владимир Ойдупаа скончался в Туве 25 сентября 2013 года.

    О смерти исполнителя высказался глава правительства Тувы Шолбан Кара-оол: «В музыке Владимир Ойдупаа был колоритной фигурой и внес свой вклад в ее развитие. У его творчества есть многочисленные поклонники, его талант оценили ученые музыковеды. Выражаю свои соболезнования всем, кто скорбит по Владимиру. Наверняка его музыкальный талант не пропал даром и у него есть творческие последователи»[5].

    Extrait de https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%9E%D0%B9%D0%B4%D1%83%D0%BF%D0%B0%D0%B0,_%D0%92%D0%BB%D0%B0%D0%B4%D

    A propos du #chant_diphonique appelé parfois « chant de gorge » :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Chant_diphonique

  • DE LA TOUTE PUISSANCE DES PRÉDATEURS HAUT-PLACÉS

    [TW : #Violences_psychologiques]

    [TW : Mention de suicide]

    Ce texte est long, mais il mérite d’être lu. Il vous raconte ce que c’est que l’emprise.

    Vous êtes autorisé·es et même plus que bienvenu·es à le partager largement.

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    Novembre dernier, j’ai pris la décision de quitter ma thèse et la licence dans laquelle je donnais cours pour les mêmes raisons qui ont poussé mon amie, que nous allons appeler « Ewilan », à mettre fin à sa vie.

    J’ai rencontré cet enseignant — partons sur « M. Ts’liche » — en L3, quand j’étais enceinte, isolée dans une ville éloignée de Nancy et dans un couple qui battait déjà de l’aile, traumatisée par un premier accouchement assez violent. Vulnérable, donc, comme je l’avais déjà été souvent, avec mon profil psy assez lourd dont la tentative de suicide à 17 ans.

    Quelle bouffée d’air frais quand ce professeur, directeur de la licence, s’intéresse à vous ! Quel soulagement que ces longues heures passées à discuter par messenger, cette conversation presque ininterrompue et de plus ne plus intime alors que vous vous sentiez si perdue et désœuvrée. C’est même moi qui, un jour, ai initié un contact physique : je l’ai pris dans mes bras à la fin de l’année, si reconnaissante de cette attention qu’il m’offrait, un peu angoissée à l’idée de quitter la formation — et lui ! — pour l’été. Qu’est-ce que j’allais pouvoir faire dans ma vie si vide ?

    Mais ouf ! la conversation ne s’arrête pas à la faveur de l’été. Elle ne s’arrête jamais, en fait. Heureusement, parce qu’on en a besoin. De plus en plus, et très vite. Vous sentez bien que le ton devient un peu ambigu, un peu dragueur, mais ce n’est pas bien méchant que ce ton badin légèrement séducteur, et puis vous pouvez bien le supporter en échange de cette narcissisation dont vous aviez tant besoin. Ce n’est même pas désagréable en fait, vous êtes un peu « l’élue », la complice à qui on envoie des petits sms pendant les cours ou les colloques, à travers laquelle on fait passer des petites infos au reste de la promo. Celle si spéciale à qui il raconte toute sa vie, ses anciennes aventures, ses « casseroles » comme on dit. Il vous trouve merveilleuse quand vous vous êtes si souvent sentie indésirable. La gratitude pour toute cette attention vous fait donner ce qu’il attend, des mots et des gestes attentionnés. Vous êtes prête à tout pour continuer d’être « aimée ».

    Très vite, le prix à payer augmente. Le #chantage_affectif, les gestes ou propos hors limites que vous acceptez néanmoins tôt ou tard, la perspective d’être abandonnée étant bien plus terrible que celle de céder à la fin d’une scène durant laquelle on vous a reproché de dire non à une main un peu trop baladeuse, de mettre une photo de profil vous représentant avec votre conjoint, ou encore de prétendre boire un verre avec vos camarades à la fin des cours alors qu’il avait prévu ce créneau chaque semaine spécialement pour vous. Vous vous faites enfermer, prétendument sans qu’il y pense, dans une image de duo qu’il entretient férocement, en « chuchotant » à grand bruit devant la promo entière un compliment déplacé, en vous demandant devant elle si vous « allez bien » en plein cours ou pourquoi vous n’avez pas pensé à son café à lui quand vous revenez de la machine après la pause. Un jour, il vous demande même, devant toute votre bande de copines de fac, de lui mettre un morceau de gâteau dans la bouche sous le prétexte qu’il tient sa pipe dans une main et son paquet de tabac dans l’autre. Vous êtes gênée, mais c’est seulement de la maladresse, il ne se rend pas compte, vous n’allez pas le blesser pour ça, enfin ! Parallèlement, il supporte assez mal que vous vous entichiez de nouveaux·elles ami·es, et vous trouve des raisons de les considérer finalement assez nocif·ves. Cette copine que vous appréciez particulièrement, par exemple, essaie de vous « voler » votre sujet de mémoire, ne le réalisez-vous donc pas ? Et ce professeur qui vous a prêté un livre après une conversation sympathique, vous devriez vous en méfier, c’est un feignant obsédé par le pouvoir. D’ailleurs, vous entrez dans ses petites mesquineries, il se moque auprès de vous d’à peu près tout le monde et, flattée de cette marque d’intimité et de confiance, vous entrez dans ce petit jeu-là comme dans les autres. La confusion, quant à elle, s’est installée depuis un moment : si vous avez tant peur qu’il vous « quitte », c’est forcément que vous avez des sentiments que vous n’osez pas vous avouer.

    J’ai passé presque une année dans cette relation perverse qui m’étouffait chaque jour un peu plus, comme un moucheron dans une toile, l’étau d’autant mieux resserré grâce à cette impression donnée à tout notre entourage commun que nous étions une entité indéboulonnable — ainsi que l’impression que l’on couche ensemble, accessoirement.

    Le hasard de la vie m’a fait passer une soirée avec un amour passé : je me suis rappelé ce que c’était, justement, l’amour, et réalisé que cette relation qui me préoccupait et m’angoissait toujours davantage n’en était pas. C’est ce qui m’a donné le courage de mettre fin à tout ça.

    On ne se libère néanmoins pas de M. Ts’liche sans frais, et la vague de #violence verbale a été terrible. Je m’étais servie de lui, grâce à moi il savait « ce que l’étron ressent lorsqu’on tire la chasse », et quand il a été question de me faire participer à un colloque alors que j’étais en M1 seulement, j’ai été rassurée sur mes craintes d’être injustement avantagée : « t’as pas besoin de craindre que je te favorise, parce que là j’aurais plutôt envie de t’enfoncer la tête sous l’eau jusqu’à ce que tu te noies ».

    La vague de violence directe est passée, les vacances d’été aidant. Je suis arrivée en M2 le cœur serré d’angoisse, j’étais honteuse et dégoutée par cette histoire, je me sentais coupable, me disais que c’était un peu de ma faute, que j’avais pêché par narcissisme, que j’avais forcément, à un moment ou à un autre, laissé la porte ouverte, sinon il n’aurait pas pu s’y engouffrer si facilement. Et l’année suivante j’ai malgré tout fait une thèse avec lui. Parce que j’étais persuadée que c’était avec lui ou pas du tout — il avait tout fait pour construire cette certitude –, et j’avais travaillé si dur pour avoir des résultats excellents et des chances optimales d’obtenir ce contrat doctoral. On m’avait même dit que si je renonçais à mon projet de thèse à cause de lui, je le laissais gagner deux fois. Alors j’y suis allée. J’ai tâché de feindre une relation cordiale, de faire un effort pour que ce doctorat se passe au mieux. Je me suis convaincue qu’il n’avait pas réalisé le tort qu’il m’avait causé, aussi, et qu’une nouvelle page pouvait commencer, un retour à des échanges de travail normaux dans des conditions à peu près saines.

    Évidemment, c’était se voiler la face. Durant ces années de doctorat, je n’ai pas été encadrée, pas présentée, pas soutenue. J’ai été maltraitée. Ma tentative de relation à peu près cordiale le temps de cette thèse n’a pas vraiment rencontré de succès — au début, les petits reproches sur mon manque d’intérêt pour sa vie personnelle m’ont demandé un certain art de l’esquive ; après, j’ai été ballotée entre le fait d’être ignorée et celui de me faire décourager. Je me suis sentie marginalisée, mise de côté de tous les colloques, des pots et repas de doctorants, des événements où j’étais censée être intégrée. J’ai tenté d’en parler, il m’a alors laissé penser que c’était le fait des autres doctorant·es, décidé·es à activement m’exclure — surtout une parmi elleux, jalouse que soit arrivée une « autre jolie femme ». Une conversation à cœur ouvert avec la « jolie femme » nous aura permis de découvrir, bien plus tard malheureusement, la manière dont nous avions été roulées dans la farine, elle apprenant qu’elle était manipulatrice et jalouse, moi qu’il fallait se méfier de moi et de mes ambitions carriéristes me poussant à détruire tout et tout le monde sur mon passage. Diviser pour mieux régner. J’ai réalisé que je serai punie à jamais d’avoir osé m’extraire — dans une certaine mesure seulement pourtant — de cette emprise, et qu’il m’avait prise en thèse pour des raisons qui n’avaient pas l’air très bienveillantes.

    J’ai dû payer mes postures politiques, aussi. Subir des interventions grossières lors de mes communications (quelle désagréable expérience de se faire couper la parole pour entendre « Mais bien sûr, que les réalisatrices s’approprient les héroïnes, et après les noirs feront des films pour les noirs et les pédés (sic) feront des films pour les pédés ! »). La dernière année a été la pire : j’avais de plus ne plus de mal à rester de marbre, et on en est arrivé à une relation où M. Ts’liche ne se donne même plus la peine de ne pas répondre « Ah non ! » sur un ton similaire à « plutôt crever » quand on lui suggère de me convier à un repas d’après soutenance. Ce jour-là, j’ai compris qu’il fallait définitivement admettre que je n’avais plus droit à la moindre foutue considération ou once de respect. Mais aussi que, au fond, je n’étais jamais totalement sortie de cette emprise, que j’avais encore peur qu’il m’en veuille, et que j’attachais encore de l’importance à son regard sur moi. Qu’il était encore en mesure de me faire du mal. Je ne pouvais plus le supporter, faire semblant et fermer ma gueule, alors je me suis rendue à l’évidence : tant pis pour la thèse, il devenait vital de partir.

    Cette prise de conscience et de parole a son élément déclencheur, évidemment : j’ai tenu bon toutes ces années en me mettant comme limite que je réagirais et parlerais si je le vois faire ça à une autre. Je me disais qu’il y avait peu de risques : il n’est plus tout jeune, et puis il m’a après tout dit lui-même qu’il n’avait pas l’habitude de faire ça, que j’étais « exceptionnelle ».

    Il y a bien eu cette jeune masterante, un été pendant une semaine de colloque, qu’il avait fait venir et avec qui il entretenait une relation très visiblement malsaine. J’ai entendu alors des propos très déplacés de la part des autres universitaires . Certains ont même participé à la « fête » à coup de « blagues » dégradantes dans l’indifférence (presque) générale. Mais elle n’était là que pour la semaine et n’était pas son étudiante à lui. Je me suis rassurée, malgré mon écœurement, en me disant que son éloignement géographique la protégeait de lui.

    Et puis il y a eu Ewilan, sa nouvelle doctorante arrivée en 2019. On se connaissait déjà un peu et s’appréciait, partageant des affinités humaines et politiques, mais on s’est vraiment liées d’amitié en devenant collègues. Puis, peu de temps après la rentrée, j’ai été témoin d’une scène intrigante : j’ai vu M. Ts’liche arriver dans la pièce où nous étions, saluer bruyamment et ostensiblement son autre doctorante et tourner le dos à Ewilan, pourtant à deux mètres à peine, indifférent à ses timides tentatives de le saluer.

    « J’ai rêvé ou il ne t’a pas dit bonjour ?

    – Ah non tu n’as pas rêvé, il me fait la gueule et m’ignore depuis cet été. »

    Alors, elle m’a tout raconté. La relation malsaine qu’ils avaient depuis sa L3, où il l’emmenait et l’exhibait partout au début, lui envoyait des sms même dans la nuit, lui faisait des confidences intimes. Parfois lui criait dessus, mais finissait par lui mettre un bras autour des épaules en lui disant « Mais Ewilan, vous savez bien que si on se dispute tous les deux c’est parce qu’on s’aime trop. ». Jusqu’au jour, à la fin de son master, où, pour un prétexte bidon, il l’a « abandonnée » pour la punir de d’avoir « manqué de loyauté », ne lui offrant de l’attention plus que par miettes, suffisantes néanmoins pour qu’elle reste sous contrôle. Elle aussi, il l’a marginalisée après l’avoir rendue dépendante de son attention continuelle, profitant de la vulnérabilité psychologique qu’elle présentait également pour la malmener.

    Je crois que ça a été pire pour Ewilan. Elle était plus jeune et plus fragile que je ne l’avais été, et surtout elle n’a pas eu la chance d’être celle qui stoppe tout ça, de reprendre un peu de contrôle, de réinvestir au moins un peu une place de sujet après avoir été si longtemps un objet. Je peux imaginer, pour l’avoir tant craint, le sentiment d’abandon et de rejet insupportable qu’elle a dû ressentir.

    La voilà celle à qui il refaisait subir ça. La voilà, la fin de ma capacité à encaisser silencieusement ; en novembre dernier, j’ai commencé certaines démarches pour partir et pour dénoncer les agissements de M. Ts’liche — qui ont le plus souvent été bien peu entendues, mis à part par une personne qui m’a montré tout de suite le soutien dont j’avais désespérément besoin et que je remercie du fond du cœur.

    J’accuse M. Ts’liche, 6 ans après le début de toute cette histoire, de harcèlement moral, de violences psychologiques et d’abus de son pouvoir et de sa position hiérarchique, et ce notamment et dans les cas les plus graves pour mettre sous emprise des jeunes femmes vulnérables.

    Je reproche à un certain nombre de personnes une complaisance inacceptable face à tout cela. J’ai encaissé des « plaisanteries » pleines de sous-entendus sans que ces personnes ne se soucient de comment je vivais une relation dont les indices extérieurs semblaient plus les amuser que les inquiéter. J’ai raconté mon histoire, tâché de faire part de mon mal-être personnel et de mes inquiétudes pour les suivantes et souvent je n’ai trouvé qu’un mur, une minimisation des actes que j’avais subi ; on m’a demandé de me taire et de laisser tomber toute volonté de procédures pour éviter que ça rejaillisse sur toute l’équipe et porte préjudice à la licence. Certains de mes interlocuteurs ont admis le tempérament toxique de M. Ts’liche mais ne semblaient pas vouloir y faire quoi que ce soit. Il a même ses défenseur·euses acharné·es, qui semblent considérer que sa sympathie avec elleux prouve qu’il est sympathique avec tout le monde, loyaux·ales jusqu’au bout, qui trouvaient toutes les bonnes raisons de justifier ses comportements abusifs, qu’il est pour le coup loin de ne réserver qu’à ses proies : ses colères terribles quand il n’obtient pas ce qu’il veut, ses humiliations publiques, etc.

    Ce mail, je l’écris depuis des mois dans ma tête en en repoussant depuis autant de temps la rédaction. Je savais déjà comme je voulais le finir : « à partir de maintenant et pour la suite, vous ne pourrez plus faire comme si vous ne vous rendiez pas compte ». Ewilan m’a prise de court. Ewilan qui concentrait l’essentiel de mes inquiétudes, dont j’avais également fait part à certains enseignants de mon équipe pédagogique. Elle me parle depuis des mois de son mal-être, de ses idées noires. J’ai fait ce que j’ai pu pour qu’elle ne se sente pas seule, puis pour la convaincre qu’elle pouvait partir, qu’il n’était pas tout puissant en dépit de ses efforts pour nous en convaincre. « J’suis pas prête », qu’elle disait. Elle est partie finalement, pas comme je voulais, en me laissant une demande très claire que j’honorerai du mieux que je peux. Avec tout juste quelques mots en cadeau de départ, mon Ewilan peut se vanter d’avoir chez moi fait partir toute la colère, et d’avoir envoyé un gros stock de courage et de détermination.

    Car certains diront qu’elle est facile, ma place. Opportuniste, même. Aucun doute que je serai traînée dans la boue, taxée de manipulatrice. Je suis prête. Parce que c’est faux, elle n’est pas facile cette place, elle ne me fait et ne me fera rien gagner. Elle me demande d’être courageuse. Je ne veux punir personne, même pas M. Ts’liche. Je veux juste que les opportunités de recommencer lui soient retirées, je veux juste que soit refusé tout ça, qu’importe si ça demande de sortir de son confort ou de la facilité. Plus jamais de M. Ts’liche, plus jamais d’Ewilan. Ça suffit.

    J’aimerais bien que vous soyez courageux et courageuses, vous aussi.

    https://medium.com/@Camille_Thizbel/de-la-toute-puissance-des-pr%C3%A9dateurs-haut-plac%C3%A9s-d875001c28a6
    #suicide #ESR #enseignement_supérieur #témoignage #Camille_Zimmermann #culpabilité #harcèlement #contrat_doctoral #maltraitance #marginalisation #emprise #peur #sentiment_d'abandon #abus_de_pouvoir #harcèlement_psychologique #harcèlement_moral #complaisance #plaisanteries #manipulation #prédation

    • Omerta mode d’emploi

      Hier, jeudi 10 septembre 2020, nous avons republié sur Academia du texte émouvant de Camille Zimmermann à la mémoire de sa consœur doctorante qui avait mis fin à ses jours. Est-ce son témoignage ou plutôt la pression syndicale qui a pesé ? Ce matin, la présidence s’est fendu d’une lettre au personnel de l’Université de Lorraine.

      La lettre de Prof. Pierre Mutzenhardt, Président de l’Université de Lorraine, Président de la commission Recherche et Innovation de la CPU, a connu une large diffusion et n’était en rien confidentielle : nous la reproduisons en l’assortissant d’une petite explication de texte.

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      À : « all-ncy-ens » <all-ncy-ens@univ-lorraine.fr>, « all-ncy-ater-ens » <all-ncy-ater-ens@univ-lorraine.fr>, « all-ncy-lecteur-ens » <all-ncy-lecteur-ens@univ-lorraine.fr>, all-ncy-biatss@univ-lorraine.fr
      Cc : « president » <president@univ-lorraine.fr>
      Envoyé : Vendredi 11 Septembre 2020 09:04:13
      Objet : [all-ncy] Evénement tragique

      Mesdames, Messieurs,

      Une doctorante de notre établissement a mis fin à ces jours au début du mois d’août. Il s’agit d’un événement plus que terrible et dramatique. Très rapidement, avec la directrice de l’école doctorale, nous avons été en contact avec la famille de la doctorante et avons, je l’espère, respecté au mieux ses volontés. Nous avons pu rencontrer ses parents à la fin du mois d’août.

      Il apparaît que ce drame pourrait être lié en partie aux conditions de sa thèse et à son environnement professionnel. En conséquence, l’ouverture d’une enquête du CHSCT sera proposée le vendredi 11 septembre lors d’un CHSCT exceptionnel de l’établissement pour examiner ces conditions de travail et faire des recommandations.

      Par ailleurs des témoignages récents, indépendants de ce que peuvent diffuser les réseaux sociaux, font état de faits qui pourraient être qualifiés de harcèlement. Ils m’ont amené à diligenter une enquête administrative rapide qui a pour but d’établir les faits de manière contradictoire et d’en tirer toutes les conséquences.

      J’ai également suspendu de manière conservatoire le professeur et directeur de thèse de la doctorante le temps de l’investigation administrative pour protéger l’ensemble des personnes y compris lui-même.

      Enfin, nous devons être attentifs également aux jugements hâtifs, à ne pas confondre ce qui relève de témoignages avec les accusations qui se propagent sur les réseaux sociaux. Si les réseaux sociaux peuvent être des révélateurs de situations, ils sont aussi devenus des armes qui blessent, harcèlent et propagent trop souvent la haine. Nous avons pu nous en rendre compte à d’autres occasions.

      Très attaché aux valeurs de notre établissement, je m’engage à prendre toutes les mesures qui apparaîtront nécessaires à l’issue de cette enquête pour s’assurer qu’une telle situation ne puisse pas se reproduire. Le doctorat est, en effet, une période très importante dans le développement de la carrière d’un chercheur. Il appartient à l’établissement de garantir que cette période soit la plus fructueuse possible dans un contexte professionnel favorable pour les doctorants.

      Bien cordialement,
      Prof. Pierre Mutzenhardt
      Président de l’Université de Lorraine
      Président de la commission Recherche et Innovation de la CPU

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      Il me semble que cette correspondance est parfaitement exemplaire du fonctionnement de l’omerta qui pèse sur les violences faites aux femmes à l’Université, dans le cadre d’un fonctionnement universitaire analogue à l’emprise mafieuse, comme l’ont récemment argumentés des collègues anthropologues1.

      Considérons le courriel.

      En premier lieu le président met en cause directement la formation doctorale dispensée par l’université. Ce serait la famille — laisse entendre le président — qui s’est ouvert du lien fait le lien entre le suicide et la thèse. Au vu du bruit sur les réseaux sociaux, on se serait attendu à ce que le président s’adresse à l’ensemble de la communauté universitaire, étudiant·es inclus·es.

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      Courriel adressé à l’ensemble des personnesl de l’Université de Lorraine, le 10 septembre 2020

      « Mesdames, Messieurs, cher(e)s collègues,

      Je vous prie de trouver ci-dessous l’ordre du jour du prochain CHSCT programmé le vendredi 11 septembre 2020 :
      Point 1 – Adaptation des conditions de rentrée et déroulement du 1er semestre 2020-2021 – mesures complémentaires (pour avis)
      Point 2 – Modification du programme 2020 des visites du CHSCT (pour avis)
      Point 3 – Procédure d’analyse à déterminer suite à l’événement grave survenu à l’Institut Régional du Travail (pour avis)
      Point 4 – Procédure à mettre en place suite à la survenue d’un événement grave susceptible de présenter un lien avec les conditions de travail (pour avis)

      Meilleures salutations,
      Pierre Mutzenhardt
      Président de l’UL »

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      Que nenni ! Si le jeudi 10 septembre, les personnels de l’Université de Lorraine ont été informé de l’ordre du jour du CHSCT, seuls les personnels du site nancéen de l’UFR Arts Langages Littératures (ALL) se trouvent informés de ce que la présidence nomme pudiquement l’« événement tragique ». L’Université de Lorraine dans son entièreté n’est pas concernée par le suicide d’une de ses étudiant·es : ni les étudiant·es, ni même les autres enseignant·es-chercheur·ses, directeurices de thèses des UFR de médecine et de sciences ne sont alerté·es ou sensibilisé·es à l’idée que la présidence prend ce très grave problème à bras le corps. Presque personne ne sera donc informé avant qu’éventuellement la presse locale ou un blog de l’ESR ne s’en empare.

      Soit.

      Balkanisons les pratiques inappropriées vis-à-vis des femmes.

      Le message semble avoir été écrit à la va-vite, ce qui est pour le moins curieux pour ce type de communication présidentielle hautement sensible : coquilles, phrases contournées, expressions inappropriées. C’est davantage sous le coup de l’urgence que dans le cadre d’une politique plus large, mûrement réfléchie, qu’il a pris la décision d’écrire aux Nancéen·nes d’ALL. Le président a refusé de recourir à l’écriture inclusive, pourtant recommandée dans une affaire relevant des violences faites aux femmes. À ce titre, la formulation conclusive choisie pourrait heurter :

      « Très attaché aux valeurs de notre établissement, je m’engage à prendre toutes les mesures qui apparaîtront nécessaires à l’issue de cette enquête pour s’assurer qu’une telle situation ne puisse pas se reproduire. Le doctorat est, en effet, une période très importante dans le développement de la carrière d’un chercheur. Il appartient à l’établissement de garantir que cette période soit la plus fructueuse possible dans un contexte professionnel favorable pour les doctorants ».

      On peut s’étonner, puisque l’affaire a été ébruitée par une femme qui choisissait de mettre fin à sa thèse, que le seul masculin soit retenu pour désigner les hommes et les femmes qui se trouvent en situation de domination. On peut s’étonner de même — je pourrais même m’en offusquer si j’étais maîtresse de conférences à l’Université de Lorraine — du ton plus que maladroit employé. L’objet du message, la formule de salutation finales, l’usage de « blessures » portées par les réseaux sociaux, alors que c’est un suicide qui est à l’origine de la communication présidentielle. Sous la plume du président, il ne s’agit pas de prendre en charge avec tact et empathie la douleur, l’empathie, la colère, l’émotion qui pourrait saisir enseignant·es et étudiant·es. Un problème de plus à régler dans une rentrée très chargée, voire apocalyptique.


      *

      Venons-en aux faits.

      L’Université — soit la présidence et la directrice de l’École doctorale — a été informée du suicide de la doctorante. La famille, devine-t-on, fait connaître ses volontés, dont on ne saura rien, mais que le président espère « avoir respecté au mieux ». La famille, rencontrée fin août,a fait le lien entre le suicide et ce que le président désigne de manière euphémisée comme « aux conditions de sa thèse et à son environnement professionnel ». Il faut donc attendre le 11 septembre pour le Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT) soit réuni, saisi quelques heures avant la publication par Camille de son texte sur Medium. Selon nos informations et la « formule magnifiquement trouvée par notre admin[istration] », il s’agit du point 4. « Procédure à mettre en place suite à la survenue d’un événement grave susceptible de présenter un lien avec les conditions de travail ». Le président suit ici strictement le droit : il informe le CHSCT du suicide à la rentrée, et inscrit le point concernant une enquête à l’ordre du jour.

      Le président ajoute cependant quelque chose de surprenant.

      « Par ailleurs des témoignages récents, indépendants de ce que peuvent diffuser les réseaux sociaux, font état de faits qui pourraient être qualifiés de harcèlement. Ils m’ont amené à diligenter une enquête administrative rapide qui a pour but d’établir les faits de manière contradictoire et d’en tirer toutes les conséquences ».

      Sortant du sujet de la correspondance, M. Pierre Mutzenhardt informe ses lecteurices de plusieurs choses : les témoignages de harcèlement ou, à tout le moins de conduite inappropriée, ont circulé sur les « réseaux sociaux » ; la parole se déliant, d’autres témoignages ont été portés avec insistance à ses oreilles. Cet ensemble, qui établirait quelque fondement à l’accusation grave de harcèlement, le font diligenter une enquête administrative. Il précise que l’enquête sera

      « rapide qui a pour but d’établir les faits de manière contradictoire et d’en tirer toutes les conséquences ».

      Il faut attendre longtemps pour apprendre que c’est le directeur de thèse qui est mis en cause. Nous savons par le recoupement du témoignage, qu’il s’agit du directeur de thèse de la doctorante qui est visé par les deux procédures, soit Christian Chelebourg2. Il n’est pourtant pas nommé ; mais désigné par son statut de professeur et sa fonction de direction de thèse. C’est le premier volet du dispositif du silencement : la responsabilité du professeur n’est engagée que dans le cadre de l’« environnement de travail » dans lequel il exerce, bien qu’il soit seul « suspendu à titre conservatoire ». Il ajoute qu’il prend cette mesure « pour protéger l’ensemble des personnes y compris lui-même ».

      L’environnement de travail est-il en cause ? Les témoignages qui ont paru sur Internet, les personnes qui se sont confiées à moi, font état de sérieux problèmes rencontrés par différentes étudiant·es et différentes enseignant·es titulaires et non-titulaires par la proximité professionnelle de M. Chelebourg. Elles n’ont pas mentionné d’autres comportements déviants. En revanche, ce qu’elles précisent, c’est qu’elles n’ont pas trouvé de soutien ou d’écoute de la part de certains collègues masculins, qui ont reconnu à demi-mot une certaine capacité de nuisance, s’empressant de préciser que « ce n’est pas un monstre ». D’autres enseignantes ont fait état d’une inquiétude, craignant des mesures de rétorsion si elles évoquaient la procédure à la demande des étudiant·es. Sans chercher à justifier pourquoi ce type de discours est tenu — ni à minimiser les responsabilités qu’il y aurait à n’avoir pas protégé les étudiant·es de comportements apparemment connus — je propose ainsi de voir dans l’environnement de travail le deuxième niveau de silencement : minimiser le comportement malfaisant ; faire comme si ce dernier n’était pas problématique, de la part des collègues dudit professeur.On comprend que les hordes féministes sont à la porte de l’Université et menaceraient l’ordre patriarchal qui y règne. Faisons-les taire.

      Le troisième dispositif de silencement est construit par le président lui-même. Plutôt que de reconnaître la souffrance vécue par des femmes sous la responsabilité de son Université, M. Pierre Mutzenhardt choisit une autre stratégie : la minimisation des faits, la dénonciation de rumeurs et, plus grave, la protection du mis en cause.

      « Enfin, conclut-il, nous devons être attentifs également aux jugements hâtifs, à ne pas confondre ce qui relève de témoignages avec les accusations qui se propagent sur les réseaux sociaux. Si les réseaux sociaux peuvent être des révélateurs de situations, ils sont aussi devenus des armes qui blessent, harcèlent et propagent trop souvent la haine. Nous avons pu nous en rendre compte à d’autres occasions ».

      À la lecture de ce paragraphe, je me suis étouffée3. Une femme est morte, peut-être à cause du comportement de son directeur de thèse, mais c’est ce dernier que le président de l’Université de Lorraine entend protéger. Il le fait en prenant une mesure conservatoire, au motif que « si les réseaux sociaux peuvent être des révélateurs de situations, ils sont aussi devenus des armes qui blessent, harcèlent et propagent trop souvent la haine ». Il le fait aussi en donner un signal aux agresseurs : ce sont vous, « victimes » d’une cabale publique, vous qui est le cœur et l’âme de l’Université qu’il me faut défendre ; celles et ceux qui se sentent « heurtées » par le courriel sont ainsi prévenu·es : l’Université de Lorraine n’a pas vocation à les prendre soin d’elleux.

      Balkanisation de l’information, ato-défense collective en formation de tortue romaine, mesure conservatoire à titre de protection : la stratégie est limpide et antithétique avec celles que plusieurs assocations féministe ou savantes, l’Association des sociologues des enseignant·es de l’enseignement supérieur en tête, préconisent. Il ne m’appartient pas de juger si c’est une façon de se protéger lui-même contre quelques mandarins qui grimperaient aux rideaux. Ce que je sais, depuis lundi, c’est que l’omerta, ce silencement patiemment construit au sein de l’Université de Lorraine, a pu tuer.

      Camille a souhaité être courageuse.

      Soyons désinvoltes. N’ayons l’air de rien.

      Addendum. Lundi 14 septembre 2020, vers 9h30, avant suppression entre 11h42 et 11h45.

      Sur Facebook et Twitter, l’Université de Lorraine écrit ton nom, professeur. Et le sien aussi.

      https://academia.hypotheses.org/25555

    • Un harcèlement peut en cacher un… ou deux autres

      Le 7 septembre 2020, Camille Zimmermann, université de Lorraine, explique sur Medium pourquoi elle a interrompu sa thèse, financée – le détail n’est pas anodin dans une discipline (les lettres) où les allocations doctorales sont très rares – : après des années de comportements toxiques, elle y a vu le seul moyen d’échapper à l’emprise de son directeur de thèse. Elle explique aussi pourquoi elle rend public ce témoignage : une autre doctorante, qui lui avait confié être victime d’agissements comparables, a mis fin à ses jours. Le texte utilise des pseudos, transparents pour ceux qui ont lu le cycle de romans sur lequel portait la thèse (La Quête d’Ewilan, de Pierre Bottero), et se termine par une accusation :

      « J’accuse M. Ts’liche, 6 ans après le début de toute cette histoire, de harcèlement moral, de violences psychologiques et d’abus de son pouvoir et de sa position hiérarchique, et ce notamment et dans les cas les plus graves pour mettre sous emprise des jeunes femmes vulnérables. »

      Academia republie le témoignage de Camille dans un billet le 10 septembre, avec une courte introduction qui permet de suivre un lien vers la plate-forme Thèses.fr si on veut connaître le nom du directeur désigné, ainsi qu’un autre lien vers une liste d’articles précédemment parus au sujet du harcèlement. Le court texte lâche également un mot : « omerta », parce qu’il ne s’agit pas d’une affaire isolée, et que ce qu’elle révèle est tout autant le harcèlement que la loi du silence qui lui permet de perdurer.

      Dès le 11 septembre, Academia a l’occasion de développer ce point : peut-être agité par la circualtion du texte de Camille sur les réseaux, le président de l’université de Lorraine écrit à certains de ses collègues. Oh, pas tous ! seulement ceux du domaine Arts Lettres Langues et Sciences Humaines et Sociales – ALL-SHS, dans nos jargons. Il ne faudrait quand même pas que tout le monde soit au courant. Le mail jette plutôt de l’huile sur le feu : il s’achève sur un indigne retournement de la charge contre Camille, et « les accusations qui se propagent sur les réseaux sociaux » dont il exhorte chacun·e à se méfier comme la peste. Le professeur est suspendu à titre conservatoire pour le protéger. On croit cauchemarder ; Camille Zimmermann se dit heurtée, Academia s’étouffe. Mais on n’a encore rien vu…

      Le 14 septembre, comme si de rien n’était, l’université de Lorraine touitte benoîtement une invitation à écouter le professeur, spécialiste des fictions d’apocalypse, sur un sujet qui attirera tous les regards : à quoi ressemblera le monde post-Covid ? Touitt’ supprimé quelques heures plus tard, ici cliché avant disparition. Des souffrances sont signalées, des drames surviennent, mais rien ne bouge ; une jeune femme brise ce mur du silence sur un réseau social, son témoignage circule, les réactions se font enfin entendre… mais c’est pour dévaloriser son témoignage, pendant qu’une « enquête » est évoquée, sous les opacités de la novlangue administrative, et sans aucune communication auprès du public ; le public, pendant ce temps, il continue d’être alimenté avec le ronronnement des travaux du principal intéressé, sans vergogne.

      Ce touitt’ lamentable manifeste, au moins la surdité d’un service Communication fonctionnant en vase clos, où ne parvient pas un son des réseaux ou des couloirs de l’établissement, au pire le cynisme d’un programme de com’ qui se moquerait comme d’une guigne des plus graves accusations possibles pesant sur un auteur, et, dans tous les cas, d’une rhétorique qui confine à la faute morale.


      Aucune communication officielle de l’université de Lorraine, donc. C’est dans la presse régionale qu’il faudra aller lire le président de l’Université de Lorraine, Pierre Mutzenhardt : le 23 septembre, L’Est Républicain porte l’affaire sur la place publique – pas celle des réseaux, dont il faut se méfier comme la peste, rappelons-nous. Le journal publie deux articles aussi cloisonnés qu’ont pu l’être deux univers : celui des doctorantes victimes et celui d’une administration qui n’a pas su les aider.

      La mise en page, pour qui serait sensible à l’énonciation typographique, donne toutefois bien l’impression que le monsieur dont on voit la photo est un peu cerné par le texte qui se referme sur lui : c’est celui qui est consacré à Camille. La journaliste, quant à elle, adopte professionnellement l’anonymat de rigueur ; mais cette page exprime finalement bien plus que ce nom de l’enseignant-chercheur dont, désormais, tout le monde a pu prendre connaissance par soi-même.

      Rendons d’abord compte de l’article consacré à Camille Zimmermann : « Harcèlement à l’université : le “j’accuse” d’une doctorante » s’ouvre sur le résumé des deux affaires, puisqu’il y en a bien deux :

      Longtemps étudiante puis thésarde à la faculté de lettres, Camille Zimmermann a dénoncé, sur les réseaux sociaux, l’emprise son directeur de thèse, qui l’a poussée à quitter la fac. L’université a ouvert une double enquête interne suite au suicide d’une autre doctorante.

      L’article met ses pas dans ceux de Camille, et relate d’abord la manière dont les réseaux ont pu relayer sa parole :

      Dans ce récit largement partagé sur Facebook et Twitter, et repris sur divers blogs spécialisés…

      Le contraste est net avec la méfiance du président, indistinctement adressée aux « réseaux ». L’article se met ensuite à l’écoute de Camille et rapporte les grandes lignes de son témoignage publié sur Medium : la complexité du rapport de genre et de la relation pédagogique, et le caractère insidieusement toxique de la relation entre le professeur et l’étudiante. Les intertitres du journal soulignent le fonctionnement pervers de ce système binaire :

      « Processus de #marginalisation », pour résumer l’emprise, les abus du professeur, l’isolement de la victime ;
      https://academia.hypotheses.org/26261

      « Manque d’écoute de la “cellule harcèlement” », pour résumer la loi du silence dans – grâce à – laquelle tout cela peut continuer.

      Car le journal donne la parole à d’autres personnes, après avoir rapporté le témoignage de Camille :

      Depuis ce témoignage sur les réseaux, rapidement ébruité dans les couloirs et les amphis de la faculté, des langues se sont déliées. D’autres ont signalé les agissements du professeur mis en cause – suspendu actuellement, et présumé innnocent – autant que la nocivité d’une organisation plaçant parfois les thésards dans une impasse.

      “Quand cela se passe mal, il est compliqué de changer de directeur de thèse, de crainte d’être blacklisté. Un directeur a tous les pouvoirs, et il a un réseau. Parfois, c’est du chantage au poste”, témoigne cette autre ancienne doctorante, qui, elle aussi, était suivie par le professeur incriminé. Et a également abandonné sa thèse pour les mêmes raisons que Camille Zimmermann.

      On apprend donc ici, sous la plume d’un journal qui n’est pas né de la dernière pluie et sait parfaitement ce qu’il fait en imprimant ces mots, qu’une troisième affaire pourrait exister. Le touitt’ du 14/9 était révoltant ; cette information-ci est accablante : l’administration n’a pas voulu les aider.

      Pour ce qui est de l’administration, qu’apprend-on ? L’article titre sur les suites données aux affaires : « Double enquête et enseignant suspendu ». Pourquoi deux enquêtes ? Parce que deux affaires, en fait. Et peut-être même bien trois, comme la presse le suggère. L’une des enquêtes se fait sous l’égide du Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT) et n’a pas vocation à déboucher sur des sanctions mais sur des « préconisations ». En prenant son temps, prévient le président de l’université :

      « il semblerait que la relation entre cette jeune fille, décrite comme fragile, et son encadrant, n’était pas saine et pas normale », résume Pierre Mutzenhardt, président de l’Université de Lorraine. Ce possible « lien de causalité » étant à l’origine de l’enquête du CHSCT, qui devrait être « plutôt longue ». « Elle portera sur les conditions de travail ayant pu conduire la doctorante à mettre fin à ses jours, et devra déboucher sur des préconisations ».

      Au temps pour cette voie de prise en charge, la seule sur laquelle il existe actuellement des sources partageables et consultables, en l’espèce : l’ordre du jour du CHSCT du 11/9. C’est celle qui porte, je le rappelle, sur le suicide survenu pendant l’été. Tournons-nous vers l’autre enquête :

      Ce sont d’autres témoignages, écrits, émanant de deux autres doctorantes et mettant en cause ce même directeur, qui ont conduit à l’ouverture de l’enquête administrative. « Il s’agira, par des audits contradictoires, de voir s’il y a bien harcèlement ou pas », poursuit le président. « Néanmoins, il y avait assez d’éléments pour que cet enseignant soit suspendu, pour trois semaines car on ne peut pas suspendre quelqu’un plus d’un mois. » Les premières conclusions sont attendues fin septembre/début octobre. « J’aviserai alors s’il faut envisager des sanctions disciplinaires, qui peuvent aller du blâme à l’exclusion, ou ne pas donner suite. »

      On a donc bien trois affaires, si l’on compte toujours, et deux enquêtes : l’une portant très globalement sur les « conditions de travail », l’autre portant plus clairement sur l’enseignant-chercheur. Face à la presse, les témoignages écrits semblent désormais assez graves pour que le président Mutzenhardt ne fasse plus passer la décision de suspendre ce dernier pour une mesure de protection « y compris de lui-même », comme dans le mail du 11/9 qui avait heurté tant de monde. Il s’excuse même par avance de ne pas pouvoir le suspendre plus de 3 semaines ; mais que se passe-t-il après ? Des actions décidées par le président. On se demande si, comme dans une affaire récente, ça se passera « d’homme à homme »… Et un signalement au procureur ? La suite de l’article l’évoque : « Il ne faut pas hésiter à formaliser, en saisissant le procureur de la République. » Et l’article se clôt sur « il faut oser dire les choses ». Nous voilà rassuré·es !


      Eh bien peut-être faut-il rester patient·es quand même. Le 30 septembre, à 11h26, une semaine après la parution de ces deux articles, alors qu’on attend toujours les résultats de l’enquête administrative, le président Mutzenhardt envoie à nouveau un mail à ses collègues. Cette fois, c’est sur la liste de tous les personnels, pas que les ALL-SHS ; mais ça ne sort pas de l’université de Lorraine. Academia en reçoit une copie :

      J’ai vu que vous aviez suivi cette affaire avec intérêt. Donc pour votre information, voici ce que l’on a reçu aujourd’hui
      « Au début du mois d’août, une doctorante de l’Université de Lorraine a mis fin à ses jours à l’extérieur de l’université, en mettant en cause les modalités de direction de sa thèse au sein de son laboratoire de rattachement. Il s’agit, quelles que soient les circonstances, d’une tragédie. J’ai mobilisé les services de l’établissement dès sa réouverture le 17 août et j’ai proposé au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de réaliser une enquête sur les conditions de travail dans le laboratoire concerné. En parallèle, des témoignages sont parvenus à l’université début septembre (que je ne confonds pas avec des déclarations sur les réseaux sociaux). Ils m’ont amené à diligenter une enquête interne administrative et à suspendre de manière conservatoire le directeur de thèse concerné. Les enquêtes sont actuellement en cours. »

      Cette obsession pour les réseaux sociaux a quelque chose d’inquiétant. C’est pourtant bien l’un d’eux qui a mis en alerte la communauté universitaire, et non la communication de l’UL, qui s’obstine à rester dispersée, laconique, et surtout compartimentée.

      Quels sont donc ces « témoignages arrivés début septembre » ? Sont-ils ceux de Camille Zimmermann, enfin entendus, alors que ses premières plaintes remontent à 2019 ? Sont-ils ceux de cette troisième étudiante dont L’Est Républicain a retranscrit les paroles ?

      On est le 1er octobre : on en saura bientôt plus. Le président Mutzenhardt l’a promis…

    • Une #cagnotte en ligne pour récolter de l’argent pour les frais d’avocat de #Camille_Zimmermann :

      Il y un peu plus d’un an, je publiais sur les réseaux un texte qui dénonçait les violences que j’avais connues au sein de l’Université française et qui avaient poussé au suicide mon amie #Scylla. J’y ai « caché » le nom de mon ancien directeur, non pas pour le protéger, mais pour tendre à une forme d’"universalité" parce que je savais que ces violences n’étaient pas une exception mais monnaie courante dans le monde de la recherche. Des violences dont les victimes sont, comme souvent, principalement les personnes les plus en situation de précarité.

      Ma lettre ouverte a eu un fort retentissement dans le milieu, partagé plus d’un millier de fois, sans compter les envois par listes de diffusion internes. Il a, je crois, aidé la libération d’autres paroles qui ont suivi peu de temps après. J’ai reçu aussi plus d’une centaine de messages de soutien, de remerciement, de solidarité, d’assurance que ma voix avait eu un écho et que des projets avaient été montés.

      J’en ai été touchée et reconnaissante, car c’est là la raison pour laquelle j’ai fait cette démarche extrêmement couteuse émotionnellement : l’espoir qu’elle aide à bouger les lignes.

      Aujourd’hui, j’ai à nouveau besoin de votre soutien, économique cette fois-ci. Une procédure pénale a suivi celle interne, et je vais devoir être assistée d’un avocat pour continuer.

      Les raisons de ma cagnotte

      Ma démarche est depuis ses débuts pensée pour le collectif, pour qu’elle serve à un maximum de monde possible. Il n’a néanmoins pas toujours été facile d’en être le visage, et j’ai subi intimidations, plainte pour #diffamation, tentatives de me décrédibiliser, #slut-shaming etc. qui font qu’aujourd’hui je suis éreintée et ai plus que jamais besoin de vous, d’être moi aussi soutenue collectivement. J’ouvre ce pot commun car payer de ma propre poche ces frais me prendrait plusieurs mois et m’obligerait à renoncer à des projets d’avenir alors que j’ai déjà sacrifié beaucoup de choses depuis le début de cette affaire – mes espoirs de carrière et une part de ma santé mentale notamment. Je commence seulement à retrouver un horizon, et je ne me sens pas capable de le plomber par cette charge financière.

      Plus simplement et comme depuis le début, je ne peux pas avancer seule, émotionnellement mais aussi, désormais, financièrement.

      Le montant de ma cagnotte

      Mes besoins aujourd’hui sont de 500€. Cette première cagnotte permettra de couvrir les premières procédures et consultations.

      Si cette somme est dépassée, l’intégralité des fonds sera reversée au Cha-U, association qui s’est créée au cours de l’année passée au sein de l’#Université_de_Lorraine et qui œuvre à combattre le harcèlement dans l’enseignement supérieur mais aussi à en penser les origines et structures afin de mieux l’éradiquer.

      Si l’enquête débouche sur un procès, une nouvelle cagnotte sera ouverte pour couvrir les frais lui étant liés, qui s’élèveront à une somme entre 1200 et 1500€.

      Si vous en avez la possibilité et que vous souhaitez mettre votre contribution, quel que soit son montant, je vous envoie toute ma gratitude. Si vous êtes précaire et ne pouvez pas m’aider, votre soutien moral compte aussi énormément.

      https://www.onparticipe.fr/cagnottes/yAk2mVjD

  • Libérez Vincenzo VECCHI - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=3ObAOzQr3yI

    ATTENTION , MODIFICATION DE LA DATE D’AUDIENCE !
    Il semblerait que la date d’audience serait avancée au 02 octobre (pas d’heure transmise pour le moment). Nous aurons la date et l’heure définitive le 14 septembre au plus tard.
    Merci de partager cette vidéo au plus grand nombre afin d’être solidaire avec Vincenzo VECCHI et ses comités de soutien, défendre la liberté de manifester et lutter contre les lois liberticides !
    LIBEREZ VINCENZO !

    #répression #justice #extradition #Vincenzo_Vecchi #chant

  • Dall’incontro con gli #Ashiq_locali (menestrelli vaganti) nasce l’idea del progetto Sayat Nova, una ricerca sulle musicalità del Caucaso meridionale. Foto e testi di Onnik Krikorian

    https://www.balcanicaucaso.org/Media/Gallerie/I-menestrelli-vaganti-del-Caucaso

    –---

    Dialetti musicali del Caucaso meridionale

    Finanziati da una campagna di crowd-funding su Kickstarter, tre studenti provenienti dagli Stati Uniti e Gibilterra hanno avviato un progetto di ricerca e registrazione di musiche tradizionali del Caucaso meridionale per renderle disponibili online

    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Georgia/Dialetti-musicali-del-Caucaso-meridionale-137946

    #musique #Caucause #caucase_méridional #chants_populaires #musique_populaire #Sayat_Nova

  • #E_Kreiz_An_Noz

    E kreiz an noz me glev an avel
    O vlejal war lein an ti

    Avel avelig c’houezit ‘ta
    Al lann ‘n emgann ha d’an daoulamm
    Kanit buan son (kan) ar frankiz deomp-ni

    Diouzh ar reter e c’hwezh an avel
    O vlejal war lein an ti

    Diouzh ar c’hornog e c’hwezh an avel
    O vlejal war lein an ti

    Diouzh an douar e c’hwezh an avel
    O vlejal war lein an ti

    Diouzh ar mor braz e c’hwezh an avel
    O vlejal war lein an ti

    Ne vern pe du e c’hwezh an avel
    Brao eo bevãn ‘barz hon ti

    –----

    Au coeur de la #nuit

    Au cœur de la nuit j’entends le #vent
    Beugler (meugler) par dessus la maison

    Vent, mon petit vent, souffle donc
    Combat la lande et au galop
    Viens vite nous chanter ton chant de liberté

    Il souffle de l’est ce vent
    Qui beugle par dessus la maison

    Il souffle de l’ouest ce vent
    Qui beugle par dessus la maison

    Il souffle de la terre ce vent
    Qui beugle par dessus la maison

    Il souffle de l’océan ce vent
    Qui beugle par dessus la maison

    Peu importe d’où souffle le vent
    Il fait bon vivre dans notre maison

    Paroles et Musique originales : #Youenn_Gwernig (1970s)
    Voix et interprétation : #Adeline_Guéret
    Guitare : Pierrick Hardy

    https://www.youtube.com/watch?v=yH8qkDN3UBg


    #breton #Bretagne #chant_populaire #chanson

    ping @simplicissimus

  • Lu menestre Colombe

    Paroles de la chanson :

    E lu menstre Colombe
    ha fatte nu progette
    ha fatte nu progette pe’
    pe’ li disoccupate

    E stetev’attente
    e voi d’la poblazione
    impareteve a legge a scrive pe’
    defendeve da li padrune

    Tutti i disoccupeti da
    mugghieri l’ha separeti
    e glie ha fette nu bullettine a
    confino l’heve mannete

    E stetev’attente...

    Tutti i disoccupeti da
    mugghieri l’ha separeti
    e glie ha fette nu bullettine a
    Germania l’heve mannete

    E stetev’attente...

    Explications de #Terracanto, qui l’interprète dans son nouveau spectacle (conférence chantée sur l’émigration italienne) : « Voix d’Italie, voix migrantes » (https://www.terracanto.org/fr/voix-ditalie-voix-migrantes)

    Paroles de Giuseppe Miriello écrites dans les années Cinquante sur un ancien air de troubadours. Miriello, conteur et militant communiste de la #Basilicate.

    Selon le récit de Giovanna Marini, qui enregistra le chant pendant ses recherches en Basilicate, Giuseppe Miriello aimait à chanter devant l’église de son village pour mettre en garde le peuple contre toutes les malversations politiques et autre formes d’exploitation.
    Il commençait ses chansons par une sorte d’imprécation au Ministre #Colombo, élu de Basilicate qui avait fait carrière et était devenu Ministre du gouvernement de #Démocratie_Chrétienne.
    Pour cette raison, le ministre Colombo était dans l’imaginaire populaire responsable de chaque décision funeste et devint ainsi le bouc-émissaire de Miriello.
    Bien que l’on parle dans la chanson de “Germania”, c’est à dire de l’Allemagne, le chant dénonce l’accord avec la #Belgique, acté par le gouvernement de Démocratie Chrétienne en 1946 même si à l’époque, Colombo n’était pas encore ministre. Pour une personne qui savait à peine lire et écrire, avec une connaissance approximative de la géographie européenne, l’Allemagne représentait tout ce qui se trouvait au nord de l’Italie.

    Alors que dans cet immédiat après-guerre, l’Italie croule sous les dettes, le taux de chômage est très éléve et les matières premières manquent cruellement, la Belgique en revanche possède des sous-sols riches en charbon mais personne pour les exploiter. Les deux États signent donc un accord qui permettra l’envoie hebdomadaire de 2000 #travailleurs_italiens (soit 50.000 en tout) contre des tonnes de #charbon.

    Sur le papier, les #contrats sont alléchants :
    transports gratuits, salaire très digne, logement garanti avec la possibilité future d’un rapprochement familial. On annonce que les travailleurs seront sélectionnés par les bourses du travail, bref tout semble parfait !
    En réalité pourtant, les travailleurs seront triés par les paroisses qui choisissent des hommes dociles, non syndiqués en provenance de l’#Italie_du_Sud, analphabètes pour la plupart : de futurs #mineurs incapables de lire les conditions de leur contrat.
    De fait, le voyage sera une dette que l’ouvrier contracte et qu’il devra rembourser à la sueur de son front, la paye est misérable pour un travail harrassant, les ouvriers s’entassent dans des taudis et personne jamais ne pourra faire venir sa famille. Et la clause la plus honteuse, celles qui les rend littéralement esclaves : il n’est pas possible de laisser le travail avant la première année sous peine de prison.
    C’est dans ces conditions d’absence totale de droits (et donc de garanties) que mûrissent les conditions d’une des plus graves tragédies minières : la catastrophe de #Marcinelle le 8 août 1956 pendant laquelle 262 personnes perdront la vie, dont 136 immigrants italiens. Sur la peau de ces esclaves oubliés se fonde la grande reconstruction des pays européens.
    C’est une véritable #déportation que Miriello dénonce sur un air simple avec des paroles ultra efficaces. Il synthétise le ressenti collectif par l’efficacité propre à la poésie populaire. Le refrain qu’il répète sans cesse sonne comme un puissant et nécessaire #avertissement : “apprenez à lire et à écrire, gens du peuple, pour vous défendre des patrons !”

    https://www.terracanto.org/fr/chants/lu-menestre-colombe

    –---

    Interprétation de #Giovanna_Marini :
    https://www.youtube.com/watch?v=AWB7tCXDAVI

    #chanson #musique #chants_populaires #Italie #musique_et_politique #émigration #éducation #migrations #analphabétisme #illettrisme #mines #extractivisme #histoire #esclavage

    ping @sinehebdo

  • « Même si Macron ne le veut pas, nous, on est là ! »
    Clyde Marlo-Plumauzille, Libération, le 18 décembre 2019
    https://www.liberation.fr/debats/2019/12/18/meme-si-macron-ne-le-veut-pas-nous-on-est-la_1769981

    Parce qu’elles peuvent émouvoir et faire se mouvoir, les chansons populaires donnent le « la » au mouvement de contestation qui les entonne, des supporteurs de foot, aux cheminots en passant par les gilets jaunes.

    Sur le lien entre #chants_sportifs et #chants_militants, en France :
    https://seenthis.net/messages/787193
    https://seenthis.net/messages/798701

    En Algérie et au Maroc :
    https://seenthis.net/messages/787328
    https://seenthis.net/messages/790734
    https://seenthis.net/messages/826164

    #Foot #Football #Sport #hymne #chant #chanson #Musique #Musique_et_politique #Gilets_Jaunes #manifestations

  • L’État décide de frapper au porte-monnaie les départements qui résistent au fichage des #enfants

    Tout juste sorti de cette période de confinement, et alors que la crise sanitaire a fortement impacté la situation des mineur⋅es isolé⋅es, le gouvernement reprend l’offensive réglementaire à l’encontre de leurs droits.

    Un #décret daté du 23 juin 2020 vient d’autoriser l’État à réduire sa #contribution_financière aux #départements qui refusent de faire intervenir les #préfectures dans le processus d’évaluation et d’#identification de ces enfants.

    Pour mémoire, ce sont la #loi_Collomb de septembre 2018 et son décret d’application du 30 janvier 2019 qui ont institué un #fichier des mineur⋅es isolé⋅es permettant aux départements d’associer les préfectures à la détermination de leur #minorité, et de faciliter l’éloignement de celles et ceux qui auront fait l’objet d’une décision provisoire de non-admission à l’#aide_sociale_à_l’enfance.

    L’ensemble du secteur de la #protection_de_l’enfance – et en particulier le #Conseil_national_de_la_protection_de_l’enfance –, ainsi que la totalité des organisations qui se sont exprimées sur le sujet, ont dénoncé la confusion entre protection de l’enfance et lutte contre l’immigration irrégulière organisée par ce dispositif. Malgré quelques réserves, le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État l’ont malheureusement validé.

    Un an après son entrée en vigueur, environ un tiers des départements, pour des motifs divers et variés, continue à refuser d’appliquer ce dispositif.

    Aussi, à défaut de pouvoir contraindre l’ensemble des départements à conclure avec les préfectures une convention permettant de vérifier si ces enfants figurent déjà dans deux #fichiers destinés au contrôle migratoire (#Visabio et #AGDREF) et de les inscrire dans un troisième, dénommé « #appui_à_l’évaluation_de_la_minorité » (#AEM), le gouvernement a décidé de les frapper au porte-monnaie.

    Ainsi, il recourt à présent au #chantage_financier pour contraindre les derniers départements réfractaires à ce mélange des genres. Ce faisant, il fait montre de son acharnement pour imposer sa logique du #soupçon et du #contrôle à la question de l’#accueil et de la protection des mineur⋅es isolé⋅es.

    Nos organisations demandent l’abrogation de ce décret, la mise en œuvre du premier accueil, l’accompagnement socio-éducatif des jeunes isolé⋅es, sans discrimination et dans le strict cadre de la protection de l’enfance.

    https://www.gisti.org/spip.php?article6438

    #France #fichage #migrations #asile #réfugiés #MNA #mineurs_non_accompagnés #enfance #renvois #expulsions #dissuasion #âge #catégorisation #tri #résistance

    ping @karine4 @isskein @etraces

  • [Drache Musicale] #mali women’s ~ mixtape
    http://www.radiopanik.org/emissions/drache-musicale/mali-women-s-mixtape

    Malian female musicians & singers

    REDIFFUFION

    tracklist :

    awa poulo - djara wilam

    mamani keita – djekafo

    Celu Mankan (Bambara ; Mali)

    Coumba Sidibé – N’Taman

    Fanta Sacko – Tubaka

    Nahawa Doumbia - banani

    Sali Sidibe - Djana Djani

    Oumou Sangaré - Iyo Djeli

    Ramata Diakité - Sigui Gueleman

    saramba kouyate – jamdya

    Air de Kel Ajjer (Rhythme Ellehelleh)

    Hawa Drame – Syllamaramba Adja Est Quelei

    (Photo> Fanta Sacko)

    #folk #africa #world #malian #guitare #song #rododindron #chanteuse #purée_de_pois #malienne #sing #pelagie #mali,folk,africa,world,malian,guitare,song,rododindron,chanteuse,purée_de_pois,malienne,sing,pelagie
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/drache-musicale/mali-women-s-mixtape_09358__1.mp3

  • #Vox_Bigerri, « #la_nòvia »

    Le 30 mars 2013, Vox Bigerri était au Boulou pour le festival « Vallespir en cants ». Avant le concert du soir, Vox Bigerri animait en fin de matinée le marché de Ceret. Amic Bedel et son équipe étaient là pour la journée, les chanteurs ont profité des ruelles étroites de la ville pour tourner une petite vidéo...

    https://www.youtube.com/watch?v=HrV4rvLgdp8


    #occitant #chant_populaire #chanson #mariage #musique

    • La nòvia

      La nòvia qu’a nau brilhants suu cap
      La nòvia qu’a nau brilhants suu cap
      Nau brilhants suu cap,
      L’anèth au dit.

      La nòvia qu’a ueit brilhants suu cap
      La nòvia qu’a ueit brilhants suu cap
      Ueit brilhants suu cap,
      L’anèth au dit.

      La nòvia qu’a sèt brilhants suu cap
      La nòvia qu’a sèt brilhants suu cap
      Sèt brilhants suu cap,
      L’anèth au dit.

      La nòvia qu’a sheis brilhants suu cap
      La nòvia qu’a sheis brilhants suu cap
      Sheis brilhants suu cap,
      L’anèth au dit.

      La nòvia qu’a cinc brilhants suu cap
      La nòvia qu’a cinc brilhants suu cap
      Cinc brilhants suu cap,
      L’anèth au dit.

      La nòvia qu’a tres brilhants suu cap
      La nòvia qu’a tres brilhants suu cap
      Tres brilhants suu cap,
      L’anèth au dit.

      La nòvia qu’a dus brilhants suu cap
      La nòvia qu’a dus brilhants suu cap
      Dus brilhants suu cap,
      L’anèth au dit.

      La nòvia qu’a un brilhant suu cap
      La nòvia qu’a un brilhant suu cap
      Un brilhant suu cap,
      L’anèth au dit.

      –---

      La nouvelle mariée

      La nouvelle mariée* a neuf brillants sur la tête,
      La nouvelle mariée a neuf brillants sur la tête,
      Neuf brillants sur la tête,
      L’anneau au doigt.

      La nouvelle mariée a huit brillants sur la tête,
      La nouvelle mariée a huit brillants sur la tête,
      Huit brillants sur la tête,
      L’anneau au doigt.

      La nouvelle mariée a sept brillants sur la tête,
      La nouvelle mariée a sept brillants sur la tête,
      Sept brillants sur la tête,
      L’anneau au doigt.

      La nouvelle mariée a six brillants sur la tête,
      La nouvelle mariée a six brillants sur la tête,
      Six brillants sur la tête,
      L’anneau au doigt.

      La nouvelle mariée a cinq brillants sur la tête,
      La nouvelle mariée a cinq brillants sur la tête,
      Cinq brillants sur la tête,
      L’anneau au doigt.

      La nouvelle mariée a trois brillants sur la tête,
      La nouvelle mariée a trois brillants sur la tête,
      Trois brillants sur la tête,
      L’anneau au doigt.

      La nouvelle mariée a deux brillants sur la tête,
      La nouvelle mariée a deux brillants sur la tête,
      Deux brillants sur la tête,
      L’anneau au doigt.

      La nouvelle mariée a un brillant sur la tête,
      La nouvelle mariée a un brillant sur la tête,
      Un brillant sur la tête,
      L’anneau au doigt.

  • [Drache Musicale] #mali women’s ~ mixtape
    http://www.radiopanik.org/emissions/drache-musicale/mali-women-s

    Malian female musicians & singers

    tracklist:

    awa poulo - djara wilam

    mamani keita – djekafo

    Celu Mankan (Bambara; Mali)

    Coumba Sidibé – N’Taman

    Fanta Sacko – Tubaka

    Nahawa Doumbia - banani

    Sali Sidibe - Djana Djani

    Oumou Sangaré - Iyo Djeli

    Ramata Diakité - Sigui Gueleman

    saramba kouyate – jamdya

    Air de Kel Ajjer (Rhythme Ellehelleh)

    Hawa Drame – Syllamaramba Adja Est Quelei

    (Photo> Fanta Sacko)

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    p margin-bottom: 0.25cm; line-height: 120% a:link so-language: zxx

    #folk #africa #world #malian #guitare #song #rododindron #chanteuse #purée_de_pois #malienne #sing #pelagie #mali,folk,africa,world,malian,guitare,song,rododindron,chanteuse,purée_de_pois,malienne,sing,pelagie
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/drache-musicale/mali-women-s_09102__1.mp3

  • Alors, puisque not’gouvernement à tous il dit qu’il faut produire, ben moi pendant cette période confinée j’ai produit un tas de trucs sans conséquences sur la transmission du virus (et sans masque s’il vous plaît) :

    – une petite composition qui n’attendait que ce moment de calme pour se conclure : http://www.vents-sauvages.fr/bruit/ne-coupez-pas.html
    – un tuto (c’est la mode !) qui t’explique comment jouer à Billie & Lester confinés (oui bon d’accord Lester a troqué son sax ténor contre une clarinette basse) : https://dav.vents-sauvages.fr/mycloud/index.php/s/pkdd7zsjw2Wbj5y
    – une autre tuto (comme toute mode elle est faite pour qu’on en abuse), qui t’explique comment jouer à Django & Hubert confinés (à ceci prêt que Django est une copine qui a troqué la guitare contre une mandoline, on va pas chipoter) : https://dav.vents-sauvages.fr/mycloud/index.php/s/k6oQXDSMidYwokc
    – deux andouilleries pour déconfiner mon duduk du tas de poussière sous lequel il dormait : https://dav.vents-sauvages.fr/mycloud/index.php/s/bfcopNmzxKC9qGp mais aussi https://dav.vents-sauvages.fr/mycloud/index.php/s/K3JLxwKf4a8t45o

    #musique #clarinette #duduk #chant #shameless_autopromo

    • Contessa , une traduction moins brute pour _ Il Nuovo Canzoniere italiano, la chanson sociale et « le mouvement » - Cesare Bermani
      http://ordadoro.info/?q=content/cesare-bermani-il-nuovo-canzoniere-italiano-la-chanson-sociale-et-«-le-mo

      _Quelle affaire, Comtesse, dans l’usine d’Aldo
      ils ont fait la grève, cette poignée d’ignorants
      ils voulaient que leurs salaires soient augmentés
      ils criaient, figurez-vous, qu’ils étaient exploités.
      Et quand la police est arrivée
      ces quatre va-nu-pieds ont crié plus fort
      ils ont sali de leur sang la cour et les portes
      qui sait combien de temps il faudra pour nettoyer. »

      Camarades des campagnes et des ateliers
      prenez la faucille, brandissez le marteau
      descendons dans la rue et utilisons-les pour frapper
      descendons dans la rue et enterrons le système.
      Vous, les gens comme il faut, qui désirez la paix
      la paix pour faire tout ce que vous voulez
      mais si c’est le prix à payer, nous voulons la guerre
      nous voulons vous voir finir sous la terre.
      Mais si c’est le prix, nous l’avons payé
      plus personne au monde ne doit être exploité.

      « Si vous saviez, Comtesse, ce que m’a dit
      un proche parent au sujet de l’occupation
      que cette racaille enfermée là-dedans
      faisait profession d’amour libre.
      Du reste, ma chère, de quoi s’étonne-t-on ?
      Même l’ouvrier veut que son fils soit docteur
      pensez au climat que cela peut générer
      il n’y a plus de morale, Comtesse. »

      Si le vent sifflait, à présent il siffle plus fort
      les idées de révolte ne sont jamais mortes
      si quelqu’un l’affirme, ne l’écoutez pas
      celui-là ne cherche qu’à trahir.
      Si quelqu’un l’affirme, crachez-lui dessus
      celui-là a jeté le drapeau rouge au fossé.
      Vous, les gens comme il faut, qui désirez la paix
      la paix pour faire tout ce que vous voulez
      mais si c’est le prix à payer, nous voulons la guerre
      nous voulons vous voir finir sous la terre.
      Mais si c’est le prix, nous l’avons payé
      plus personne au monde ne doit être exploité.

      Extraits du chapitre précité

      ...[L’]hymne de 1968 fut indubitablement Contessa, de Paolo Pietrangeli. Pietrangeli était un étudiant communiste, lecteur de classe operaia et d’Ouvriers et Capital. Il l’écrivit en une nuit, en mai 1966, pendant l’occupation de l’Université de Rome, après l’assassinat par les fascistes de l’étudiant Paolo Rossi. Le texte s’inspire des discours que tenait la vieille bourgeoisie à propos de l’occupation et des supposées orgies sexuelles qu’elle abritait, ainsi que du récit d’une grève dans une petite usine romaine au cours de laquelle le patron, un certain Aldo, avait requis les forces de police contre les ouvriers qui faisaient le piquet. [..]

      Des chansons comme Contessa, Il vestito di Rossini ou Valle Giulia 38 de Paolo Pietrangeli (sorties en 45 tours en mars 1968), ou Cara moglie d’Ivan della Mea (énormément chantée pendant l’Automne chaud, mais qui était sortie en 45 tours dès octobre 1966) se vendirent la première année à 2500 exemplaires environ, ce qui est peu. Et pourtant, comme le remarquait Paolo Pietrangeli : « Il n’y a pas de musique de 68 si ce n’est la nôtre, nous qui n’étions même pas de vrais musiciens 39. » Car à ce moment-là, c’était le « mouvement » qui, par la communication orale, faisait bouger les choses et transformait les chansons en fonction des échos, des correspondances qu’il y entendait : il les utilisait et les modifiait selon ses besoins. De fait, beaucoup des questions qui étaient débattues pendant ces années de mouvement de masse avaient déjà été chantées par le Nuovo Canzoniere italiano. Et l’on peut sans doute affirmer que les spectacles, qui continuèrent bon an mal an entre 1963 et 1967, exercèrent une influence non négligeable sur nombre de ceux qui allaient devenir les contestataires de 68, en les amenant à prendre conscience que la réalité n’était pas exactement celle que propageaient les médias ou les organisations officielles de la gauche.

      Valle Giulia - Paolo Pietrangeli
      https://www.youtube.com/watch?v=dnuoNGgpEO4

      « Cette fois, on ne s’est pas enfuis » : la bataille de Valle Giulia
      http://ordadoro.info/?q=content/«-cette-fois-ne-s’est-pas-enfuis-»-la-bataille-de-valle-giulia

      Place d’Espagne splendide journée
      la circulation bloquée, la ville engorgée
      et tous ces gens, combien y en avait-il ?
      les pancartes brandies bien haut et tous on criait :
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh

      Et toi tu me regardais avec des yeux fatigués
      pendant qu’on était encore là devant
      et tes sourires paraissaient éteints
      mais il y avait des choses bien plus importantes
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh

      Onze heures et quart, tous à la fac d’architecture
      on n’avait pas encore de raison d’avoir peur
      et on était vraiment très très nombreux
      et les policiers face aux étudiants
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh

      Ont empoigné leurs matraques
      et ils ont cogné comme ils le font toujours
      et alors tout à coup il s’est passé
      quelque chose de nouveau, quelque chose de nouveau, quelque chose de nouveau
      cette fois on ne s’est pas enfuis
      cette fois on ne s’est pas enfuis

      Le premier mars si je m’en souviens
      on devait bien être mille cinq cents
      et la police nous tombait dessus
      mais les étudiants la faisaient reculer
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh

      Et toi tu me regardais avec des yeux fatigués
      – mais il y avait des choses bien plus importantes
      mais qu’est-ce que tu fais ici mais ne reste pas là
      tu ne vois pas que la police nous tombe dessus ?
      « non à l’école des patrons
      dehors le gouvernement, démission » eeh

      Les camionnettes les brigades mobiles
      nous ont dispersés, arrêtés en masse et puis ils nous ont frappés
      mais que ce soit bien clair, et ça on le savait
      c’était sûr, on n’en resterait pas là
      cette fois on ne s’est pas enfuis
      cette fois on ne s’est pas enfuis

      Le premier mars si je m’en souviens
      on devait bien être mille cinq cents
      et la police nous tombait dessus
      mais les étudiants la faisaient reculer
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh
      « Non à la classe des patrons
      il n’y aura pas de conditions », non !

      http://ordadoro.info
      #Livre_en_ligne #autonomie #culture_populaire #police #salaire #chanson_sociale #chant_révolutionnaire #La_Horde_d'Or

  • La secrétaire d’État à l’économie Agnès Pannier-Runacher explore le champ des possibles. C’est beau, on dirait les frères Bogdanov t’expliquant l’espace-temps…
    https://www.lefigaro.fr/flash-eco/premieres-distributions-de-masques-aux-francais-a-partir-du-4-mai-20200423

    Le champ des possibles est très large et nous regardons toutes les hypothèses

    Oh là là, j’aime quand les politiques nous vendent du rêve… Mais qu’est-ce donc au sujet de quoi, ce champ des possibles ? Yep : distribuer des masques en tissu à la population.

    #ça_fait_rêver

  • Chantal Akerman (1950-2015) - Intérieur extérieur
    https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/chantal-akerman-1950-2015-interieur-exterieur-0


    Née en 1950, à Bruxelles, dans une famille d’émigrés juifs polonais, #Chantal_Akerman a traversé le cinéma comme une étoile filante, en laissant derrière elle une œuvre pionnière, arrachée aux ténèbres.

  • Des infirmières chantent a 20h une chanson composée par leurs soins, sur l’air de cette magnifique chorale contre les féminicides au Mexique
    [mel reçu]
    https://youtu.be/VLLyzqkH6cs

    « Que frémissent le ciel, les temples et les rois,
    Que tremblent les juges, les gendarmes et les bourgeois,
    Aujourd’hui nous les femmes, ne pouvons rester calmes,
    Ils ont semés la peur,
    Nous ont volés nos âmes.

    Pour toutes celles dont le corps, a été aliéné,
    Toutes celles qui triment quand d’autres sont confinés,
    Pour toutes les caissières, infirmières, exploitées,
    Pour toutes les prolétaires,
    Esclaves et opprimées.

    Nous chanterons sans peur,
    Exigerons justice,
    Nous crierons pour toutes celles victimes de leurs supplices,
    Que résonne avec force « nous ne lâcherons pas ! »
    Que disparaisse alors, à jamais, le patriarcat.

    Nous sommes ouvrières, secrétaire et précaires,
    Nous sommes celles qui font tenir votre système en guerre,
    N’oubliez jamais que c’est grâce à nos efforts,
    Que vous vivez en paix,
    Sinon vous seriez morts.

    A toutes celles pour qui, ce temps s’enferment
    Les transforme en bonnes et maîtresses en même temps
    Sans parler de celles qui subissent à huit clos
    Les coups de leurs amants
    Devenus leurs bourreaux

    Aux monarques modernes, aux patrons milliardaires,
    Et autres criminels, assassins ordinaires,
    Le temps est révolu, de quémander l’aumône,
    Nous seront dans la rue, notre blouse sera jaune.

    Nous sommes Aïcha, Vanessa, Fiorina,
    Nous sommes Julie, Mary et Elena,
    A ceux qui voudraient nous rendre hommage,
    Applaudir,
    Ne suffira pas.

    Pour toutes celles dont le corps a été aliéné,
    Pour toutes celles qui triment quand d’autres sont confinés,
    Pour toutes les caissieres, infirmières, exploitées,
    Pour toutes les prolétaires,
    Esclaves et opprimés.

    Nous chanterons sans peur, exigerons justice,
    Nous crierons pour toutes celles victimes de vos supplices,
    Que résonne avec force « nous vaincrons la police ! »
    Et que tombe alors,
    A jamais,
    L’état Capitaliste »

  • Émeutes après la blessure de Villeneuve la Garenne : Les gouttes policières font déborder le vase populaire
    https://desarmons.net/2020/04/21/emeutes-apres-la-blessure-de-villeneuve-la-garenne-les-gouttes-policieres

    #Villeneuve-la-Garenne s’est enflammée depuis ce dimanche soir. La révolte a éclaté après qu’un habitant de la ville, Mouldi, a percuté la portière d’une voiture Passat banalisée de #police, arrêtée au niveau d’un feu, samedi soir vers 22 heures sur l’avenue de Verdun.

    Dans la voiture de police se trouvaient quatre agents de la #BAC des Hauts-de-Seine, qui avaient remarqué Mouldi alors qu’il circulait sans casque sur une moto-cross. Lorsque Mouldi est arrivé à hauteur du véhicule pour la dépasser par la droite en emprunter la piste cyclable, l’un des passagers, qui l’observaient pourtant dans leur rétroviseur et ne pouvaient avoir manqué son arrivée à pleine vitesse, a ouvert la portière, projetant Mouldi sur un poteau du trottoir. Précisons que la voiture n’était pas sérigraphiée, Mouldi ne pouvant pas savoir qu’il s’agissait d’un véhicule de police.

    Des témoins directs présents sur les lieux ont filmé les minutes suivantes et publié les vidéos (deux angles différents) sur Snapchat. On y voit Mouldi crier de douleur, tandis qu’un policier lui fait un bandage à un mètre du poteau sur lequel il a atterri. Sa moto est quelques mètres plus loin sur le trottoir, tandis que trois autres policiers font des allers-retours entre Mouldi et leur véhicule. L’un des témoins affirmera que l’un des policiers était alcoolisé, affirmant que la portière a été ouverte volontairement à l’arrivée de la moto. Les témoins pensent dans un premier temps que Mouldi a perdu sa jambe. Pris en charge à l’hôpital, il souffre d’une fracture ouverte de la jambe gauche, mais n’a heureusement pas été amputé.

    Le lendemain matin, une autre vidéo prise depuis la station essence qui jouxte le lieu de l’accident, montre des policiers emporter le poteau sur lequel Mouldi a été projeté la veille. Le parquet affirme qu’aucune enquête #IGPN n’a été pour l’heure diligentée, mais la presse prétend qu’une enquête a été ouverte contre Mouldi pour « rodéo urbain » et « mise en danger d’autrui ». L’enquête est menée par le SAIP local, c’est à dire les collègues directs des policiers de la BAC impliqués dans l’accident.

    On s’en fout bien de savoir si Mouldi avait un casier judiciaire. Avec cet Etat répressif, nous sommes des dizaines de milliers à avoir un casier judiciaire, pour des raisons diverses. Cela ne justifiera jamais que des policiers frappent, mutilent et tuent un-e seul-e d’entre nous.

    Dans la nuit de dimanche à lundi, ce ne sont pas seulement les quartiers de Villeneuve-la-Garenne qui ont explosé de colère, mais aussi certains quartiers de #Nanterre, #Suresnes, #Aulnay-sous-Bois, #Egly, #Gennevilliers, #Epinay, #Grigny, #Fontenay, #Saint-Ouen, #Villepinte, #Neuilly-sur-Marne, #Amiens Nord, #Rueil-Malmaison, #Noisiel, #Mulhouse, #Sevran, #Evry, #Strasbourg, #La_Courneuve, #Chanteloup, #Bordeaux, #Toulouse : feux de poubelles, artifices et barricades contre gaz lacrymogènes, balles de caoutchouc et grenades. Et arrestations violentes de journalistes indépendants, pratique devenue coutume chez des policier-es qui ont très clairement quelque chose à se reprocher…

    Ces explosions de colère ne sont pas seulement le résultat de l’accident de Mouldi, mais font suite aux contrôles, humiliations et violences incessantes subies par les habitant-es des quartiers populaires, notamment depuis le début du confinement. Cette colère est politique.

    Dans la semaine précédent l’accident de #Mouldi, le 15 avril, #Malik_Zar_Mohammad, 25 ans, a été tué de trois balles dans la tête par les policiers d’une brigades cycliste dans le parc de la Courneuve. Les policiers ont été appelés en renfort par une brigade équestre durant sa ronde, après que Malik aurait refusé de quitter les lieux et se serait rué sur les chevaux avec un couteau. Repoussé à l’aide de gaz lacrymogène, les policiers affirment qu’il serait revenu à la charge avant d’être abbatu (NB : Malik était demandeur d’asile et non francophone).

    Dans la nuit du 14 au 15 avril, un homme de 60 ans est mort dans une cellule du commissariat de #Rouen, après avoir été arrêté pour conduite sous l’emprise d’alcool. Le médecin l’ayant vu au moment de son placement en cellule l’avait jugé apte à la garde-à-vue.

    Le 10 avril, la police de #Bruxelles a tué Adil, 19 ans, pour avoir enfreint le confinement, en percutant son scooter en voiture dans le quartier d’Anderlecht.

    Dans la nuit du 9 au 10 avril vers 1 heures, Boris, 28 ans, est mort noyé dans la Charente à #Angoulême, après avoir tenté d’échapper à un contrôle de la BAC. Pris en chasse par la police, il se serait trouvé bloqué à contre-sens sur le pont Saint Antoine et serait descendu de son véhicule avant d’enjamber la balustrade et de se jeter dans l’eau.

    La même nuit vers 4h30, un automobiliste de 28 ans est mort dans un accident de voiture sur la route départementale 643 à hauteur d’#Estournel, après avoir esquivé un contrôle à #Cambrai et été poursuivi par la police. Son passager, âgé de 20 ans, a été hospitalisé entre la vie et la mort et placé en coma artificiel.

    Toujours la même nuit, un homme de 49 ans est mort dans sa cellule de dégrisement à #Sorgues, après avoir été interpellé en raison d’une rixe avec son colocataire. Il est constaté mort dans sa cellule lors de la reprise de service par les gendarmes le matin.

    Le 8 avril, la police municipale de #Béziers a tué #Mohamed_Gabsi, 33 ans, lors d’une arrestation violente pour avoir enfreint le confinement (alors que Mohamed dormait à la rue).

    Le 4 avril, la police de #Chanteloup-les-Vignes a tiré au LBD dans la tête d’une fillette de 5 ans, en marge d’échauffourées faisant suite à un contrôle de scooter. 14 tirs de LBD et 9 grenades lacrymogènes ont été recensés. Elle a été plongée dans un coma artificiel à l’hôpital Necker, souffrant d’une fracture et d’un important traumatisme crânien.

    De nombreuses images de contrôles violents ont également circulé dés le début du confinement, dont l’agression de Sofiane, 21 ans, le 24 mars aux #Ullis ou celle de #Ramatoulaye, 19 ans, le 19 mars.

    Six morts entre les mains de la police française en deux semaines !!

    Nous nous associons à la colère des émeutiers, qui ne font que réagir à cette #violence systémique et raciste qui inonde notre paysage quotidien, les réseaux sociaux permettant aux témoins de diffuser instantanément les preuves en images des agissements policiers dans les quartiers populaires. Ces images ne rendront pas #justice, mais elles permettent au moins d’établir la vérité et de prendre une distance critique par rapport à la version officielle servie par les auteurs de ces actes et les procureurs qui organisent systématiquement leur impunité.

  • Pour Pâques, Andrea Bocelli chantera dans le Duomo de Milan vide
    https://www.francemusique.fr/actualite-musicale/pour-paques-andra-bocelli-chantera-dans-le-duomo-de-milan-vide-82932

    Des #chants sacrés dans une cathédrale vide, retransmis dans le monde entier : le ténor Andrea Bocelli chantera dimanche 12 avril, à l’occasion de Pâques, dans le Duomo de Milan.

  • Brésil. L’armée met au pas Bolsonaro... Un coup d’État très discret ? | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/bresil-larmee-met-au-pas-bolsonaro-un-coup-detat-tres-discret-687355

    Isolé par son inconséquence face au coronavirus, le président d’extrême droite serait écarté par les militaires.

    Le cirque de Jair Bolsonaro n’amuse plus du tout les militaires brésiliens. L’armée pesait déjà de tout son poids, avec neuf représentants sur vingt-deux ministres et la désignation, le 14 février, à la tête du gouvernement, du général Walter Souza Braga Netto. Ce dernier assumerait désormais, si on en croit le journaliste argentin Horacio Verbitsky, le rôle de « président opérationnel ». Rien d’officiel pour l’heure, mais les autorités de Buenos Aires auraient été prévenues de façon informelle : « Cela n’équivaut pas à la déposition du président, mais à sa réduction à une figure de type monarque constitutionnel, sans pouvoir effectif. » Le procédé, s’il se confirme, tient du coup d’État à bas bruit.

  • #BARBA_LOUTIG - « #SAFLIKAD »

    Pour cette nouvelle création, Barba Loutig élargit la #ronde. Bien ancrées dans les traditions chantées populaires et vivantes de Bretagne, les quatre chanteuses ouvrent désormais leur répertoire aux #gwerzioù et complaintes, toujours avec la volonté d’intégrer la #polyphonie là où, jusqu’à présent, elle était peu répandue. Passionnées de chants populaires du monde, elles font dialoguer les territoires au-delà des frontières de la péninsule. A quatre voix elles font résonner des mélodies rapportées de voyages qu’elles s’approprient dans leur propre langue au travers de poésies populaires bretonnes ou de textes de leur composition.

    https://www.youtube.com/watch?v=uYR4xpupDps


    #Breton #Bretagne #musique #chant_populaire

    ping @simplicissimus

    • @merci !

      dernières nouvelles sur FB, dans l’air du temps

      Aujourd’hui devait commencer l’enregistrement du premier cd de Barba Loutig, bon ben en fait non, et ce n’est que partie remise vous pensez bien ! Oui oui on va y arriver !
      Heureusement on est trèèèèès patientes et voyons le bon côté des choses d’ici là on aura de quoi enregistrer un triple album live 😄
      Alors pour patienter en ces temps de confinement un petit Laouelan pour la route ! pokoù trouz ha kalon d’an holl !

    • et sur leur page d’accueil :

      Barba Loutig Kaillibod,
      Gand he biz e veske yod,
      Gand he reor e c’hweze an tan,
      Barba Loutig heh-unan!

      Barbe Loutic Caillebotte,
      Avec son doigt remuait la bouillie,
      Avec son derrière elle allumait le feu,
      Barbe Loutic toute seule !

      Le Trésor du Breton Parlé, 3eme Partie, Jules Gros

  • #San_Salvador - résidence à Des Lendemains Qui Chantent

    San Salvador en répétition ouverte le samedi 5 décembre à 16h à Des Lendemains Qui Chantent.

    Formation intégralement vocale, San Salvador, a entrepris depuis plusieurs années un travail de recherche artistique autour de la polyphonie.

    S’intéressant davantage, à une forme de renouvellement (détournement) poétique des musiques traditionnelles et du monde, plus qu’à l’expression d’un « folklore authentique », d’un patrimoine soi-disant « sauvegardé », la musique de San Salvador circule, au contraire, entre les cultures et les univers musicaux.

    S’appuyant essentiellement sur un travail de composition original, San Salvador entend plutôt partir à la recherche d’un #folklore_imaginaire. « La Grande Folie », nouvelle création 2015, poursuit en ce sens cette démarche.

    Ici, l’accent est mis sur la recherche d’une musique vocale très acoustique et sur un nouvel équilibre des timbres (féminin et masculin). Essentiellement chantés en #Occitan, les nouvelles compositions utilisent les motifs, tantôt rugueux ; tantôt délicats, de la langue comme instrument rythmique. Le travail harmonique insiste quant à lui sur un contraste des couleurs et des ambiances pour inventer une polyphonie hétéroclite.

    https://www.youtube.com/watch?v=kt1Ok0Kvcsg


    #polyphonie #musique #chant_populaire