• Reçu d’une collègue et amie... Peut-être j’ai rien compris à la vidéo, mais comme je la comprends... quelle horreur ...
    #Charlie_Hebdo #culpabilité #enfants #stéréotypes #demander_excuse #s'excuser #Pays-Bas #vidéo #let's_unite
    https://www.youtube.com/watch?v=iYyN1I5IF8E


    Cette vidéo est commenté ici (mais en néerlandais...)
    Dit ‘pedagogisch onverantwoorde’ filmpje gezien ? NRC sprak de maker

    “Die jongens in Parijs hadden ook zo’n muts, hè? Je lijkt wel een beetje op die jongens”, zegt een vader tegen zijn zoon, die een Arabisch uiterlijk heeft. Het is het begin van een video van filmmaker Abdelkarim El-Fassi. Het filmpje maakt veel los op sociale media. Een gesprek met de maker.

    In het flimpje vraagt El-Fassi zijn 6-jarige neefje zich uit te spreken tegen terroristen. Dat zijn immers ook moslims. Een blond jongetje wordt door zijn moeder gevraagd afstand te nemen van Anders Breivik. Die was tenslotte ook blond. In het filmpje bieden beide jongetjes uiteindelijk hun excuses aan voor de aanslagen.

    En dat is een slechte ontwikkeling, volgens El-Fassi. “Het is de afgelopen jaren steeds normaler geworden om moslims te vragen om afstand te nemen van terreur.” Volgens de filmmaker realiseren we ons niet wat we daarmee van mensen vragen en zou het ook geen effect hebben.

    http://www.nrc.nl/nieuws/2015/02/05/weet-je-wie-ook-zulk-haar-had-jonas-breivik-had-dat-ook
    cc @reka

    –-> #LetsUnite sur twitter !

    • Bon, Cristina, ralentir... j’ai peut-être mal interprété le message effectivement... j’ai réagi trop rapidement... mais je trouve la vidéo très ambiguë...

      Bambini chiedono scusa per gli attentati terroristici di Parigi e all’isola di Utoya. Il progetto di un regista (VIDEO)

      All’indomani dei terribili attentati di Parigi, è diventato un sentimento comune chiedere alle comunità musulmane di prendere le distanze dai terroristi di Charlo Hebdo.

      Per stigmatizzare questo senso di «colpa collettiva» e far comprendere quanto sia sbagliato pretendere la presa di distanza a persone che non c’entrano nulla, un video mostra un gruppo di bambini che chiedono scusa sia per gli attentati terroristici accaduti in Francia sia per la mattanza all’isola di Utoya, per la quale è stato condannato il neonazista norvegese Anders Behring Breivik.

      Nel video viene spiegato a una bimba bionda che i suoi capelli sono molto simili a quelli di Breivik, e per questo deve scusarsi. Allo stesso tempo, ai bambini di origine araba - con capelli scuri e un copricapo messo per gioco - viene detto che gli attentatori di Parigi erano di religione musulmana come loro. Alla fine anche questi piccoli pronunciano la parola «scusa» con un’espressione molto contrita.

      Il progetto è del regista Abdelkarim El-Fassi, che in questo modo chiarisce come il meccanismo della «colpa per associazione» porti alla segregazione e non all’unione contro il terrorismo: «Non mi sono mai sentito così a disagio come quando ho girato questo video. Sicuramente si tratta di qualcosa di poco etico e pedagogicamente irresponsabile, ma a un livello più ampio lo stiamo facendo da anni. Questo atteggiamento deve finire, altrimenti impesterà le generazioni a venire», ha detto. «Non voglio che mio nipote Hamza, una delle comparse nel video, venga ritenuto responsabile per faccende che non lo toccano nemmeno lontanamente. È un olandese-marocchino di terza generazione. Non c’è alcuna giustificazione per trattarlo in maniera diversa dai suoi compagni di classe bianchi».

      http://www.huffingtonpost.it/2015/02/06/bambini-chiedono-scusa-terrorismo_n_6629612.html

      Le régisseur #Abdelkarim_El-Fassi dit (sorry pour la traduction rapide) : « Je ne me suis jamais senti si mal à l’aise comme quand j’ai tourné cette vidéo. Certainement il s’agit de quelque chose de peu éthique et pédagogiquement irresponsable, mais à un niveau plus large, nous le faisons depuis des années. Cette attitude doit se terminer, car autrement elle infectera les générations à venir. Je ne veux pas que mon neveux Hamza, qui apparaît dans la vidéo, soit retenu responsable pour des choses qui ne le touche même pas. Il est hollandais-marocain de troisième génération. Il n’y a aucune justification pour le traiter différemment que ses compagnons de classe blancs »

  • #Emmanuel_Todd mal à l’aise avec la « sanctification » de « #Charlie_Hebdo »

    L’anthropologue et historien français juge que, dans le contexte actuel en France, blasphémer l’#islam revient à humilier les faibles de la société.

    http://www.lepoint.fr/societe/emmanuel-todd-mal-a-l-aise-avec-la-sanctification-de-charlie-hebdo-06-02-201

    #humiliation #blasphème

    • Les propos d’Emmanuel Todd retenus par le Nikkei font largement écho à l’analyse d’une partie de la presse et de la population du Japon qui ont du mal à comprendre pourquoi Charlie Hebdo a publié des caricatures de Mahomet malgré les risques connus, et qui considèrent les inégalités en France comme une cause de la dérive radicale de certains jeunes.

      En lien, l’article du Nikkei retranscrivant l’interview d’Emmanuel Todd :

      http://asia.nikkei.com/Politics-Economy/Policy-Politics/French-historian-says-alienated-immigrants-at-risk

      PARIS — A month has passed since the deadly terrorist attack on the Paris office of French satirical magazine Charlie Hebdo and related killings in nearby suburbs. In an interview with The Nikkei, prominent French historian and demographer Emmanuel Todd said alienated immigrants tend to be more at risk of becoming terrorists. He also said it is difficult to maintain a good balance between freedom of expression and respect for other religions. The interview was conducted in French and translated into English via Japanese.

  • Gare à ne pas attiser une fictive guerre des identités
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/02/06/gare-a-ne-pas-attiser-une-fictive-guerre-des-identites_4571607_3232.html

    Après l’ignoble attentat contre la rédaction de #Charlie_Hebdo, l’abominable tuerie de l’hypermarché casher et le lâche assassinat de policiers, et alors que l’#émotion des Français(es) est à son comble, des voix commencent à se faire entendre qui reprennent une litanie bien inquiétante : la presse de tous bords, y compris celle dont ce n’est pas l’habitude, annonce que nous sommes terrassés par un « malaise identitaire », voire par une supposée « névrose de l’islam » (sic), puisqu’un « choc culturel et religieux » créerait une « #insécurité_culturelle » au sein de la nation.

    Voilà qui donne du grain à moudre aux identitaires de tous poils et nous engage dans une voie dangereuse : l’« identité française », chrétienne, « blanche », « de souche », serait menacée dans son essence par l’islam, perçu comme un tout. Cette idéologie a été analysée de longue date par les spécialistes des sciences sociales : elle peut être nommée #essentialiste et différentialiste.

    On s’étonne que quiconque puisse encore y croire, tellement elle est erronée, historiquement et sociologiquement : la population française n’est ni cohésive ni porteuse d’un destin prédéfini, mais traversée de multiples fractures. Il n’existe pas une unique identité française, figée depuis la nuit des temps (une « essence »), qui serait menacée par une culture musulmane homogène et tout aussi figée.

    D’ailleurs, le discours sur l’identité est un fourre-tout qui change de contenu selon l’air du temps. Que la France ait une histoire longue et complexe, faite de nombreux apports étrangers, c’est l’évidence même. Il n’existe aucune tradition figée, aucune culture pure. L’islam ne fait évidemment pas exception : les pratiques et les analyses théologiques de cette religion de par le monde sont d’une grande diversité.

    Discours repris par des auteurs qui se réclament de la gauche

    Deux « identités pures » qui s’affrontent : malgré l’absurdité de cette thèse, nous avons ici « la » nouvelle idéologie « identitariste » française, soft ou hard, qui parcourt les médias et presque tout le spectre politique, du Front national à l’UMP, jusqu’à quelques experts étiquetés à gauche. Cette gangrène est surtout colportée par des journalistes, écrivains et personnages publics comme Eric Zemmour, #Renaud_Camus, sans compter les excès d’Alain Finkielkraut. Et c’est avec complaisance et avec une grande irresponsabilité qu’un nombre toujours plus important de médias, pour qui la peur fait vendre, diffuse cette idée.

    Or, le « #différentialisme » a été modernisé dans les années 1970, notamment par le Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (Grece) et le Club de l’Horloge, deux clubs qui ont cherché à renouveler le discours de l’extrême droite : passant d’une logique raciale – désormais devenue inaudible depuis les abominations de la seconde guerre mondiale – à une logique culturelle, l’idée a germé que chaque peuple doit défendre la pureté de « sa culture » face aux autres – et en particulier l’islam, présenté comme le nouvel ennemi – dans un monde globalisé et traversé par des flux migratoires nombreux.

    Cette théorie d’un « choc des cultures » a été adoptée par le Front national. Elle a ensuite fait tache d’huile quand Nicolas Sarkozy a instauré un ministère de l’identité nationale, alors entouré d’éminences grises venant de l’extrême droite : discours de Dakar sur les Africains non entrés dans l’histoire, discours de Grenoble sur les Roms comme menace, inégalité des civilisations pour Claude Guéant.

    Ces thèmes furent appuyés par l’aile droite de l’UMP, de la « Droite populaire » à Jean-François Copé et son célèbre pain au chocolat. Mais un tel discours, dont les présupposés sont ceux de l’extrême droite, a aussi été repris, certes édulcoré, par des auteurs qui se réclament de la gauche.

    Le géographe #Christophe_Guilluy, dans des publications sur la France périurbaine, et le politiste #Laurent_Bouvet, ancien animateur de la « Gauche populaire », dans un essai récent, truffé de biais sélectifs et partisans, promeuvent les notions de « crise identitaire » et d’« insécurité culturelle » qui frapperaient des autochtones touchés par le sentiment d’être minoritaires dans une société multiculturelle. Les méthodes de ces deux auteurs sont largement contestées au sein de leurs disciplines respectives. Leurs analyses accentuent un brouillage idéologique qui ne peut profiter qu’aux nationaux-populistes.

    Vrais malaises

    Crise identitaire ? Insécurité culturelle ? Mais comment arrivons-nous à de telles inepties ? Faut-il rappeler, a minima, que les Français musulmans ne sont ni plus ni moins français que les autres ? Pour commencer à tirer les leçons de l’attentat abject contre Charlie Hebdo et des prises d’otages subséquentes, la réflexion devrait d’abord porter sur deux thèmes, que le discours identitaire vise à occulter.

    En effet, on ne peut pas rendre compte du phénomène djihadiste sans tenir compte du rôle joué par les puissances occidentales dans la géopolitique du monde arabe, hier et aujourd’hui. On ne peut pas ignorer non plus que, en raison des politiques menées depuis une trentaine d’années, des pans entiers de la population française sont relégués économiquement et socialement, ce qui met structurellement des recrues à disposition pour le djihad – ce phénomène étant probablement accrû par la crise économique et sociale massive qui frappe le pays depuis plusieurs années.

    Les vrais malaises sont là, exacerbés par l’horreur des attentats, mais aussi attisés par ceux qui en appellent à l’affrontement entre des « communautés » illusoires : d’un côté des différentialistes opposant l’islam aux « vrais Français », de l’autre des antisémites, tels Dieudonné et Alain Soral, voyant « les juifs » à l’origine d’un complot mondial. Notons enfin que les trois assassins djihadistes sont allés à l’école en France : et si le gouvernement entendait les propositions des enseignants sur les projets d’une véritable formation dans laquelle la diversité des références culturelles, historiques et politiques pourrait se retrouver ?

    Dans le marasme actuel, il faut certes saluer les mobilisations toutes récentes, qui indiquent l’attachement d’un grand nombre de Français(es) à un combat séculaire sans cesse renouvelé pour la liberté depuis plus de deux siècles. Il reste toutefois urgent de tordre le cou au stéréotype du « malaise identitaire », encore bien trop présent dans les esprits.

    Signataires : Sylvain Bourmeau, journaliste et sociologue ; Martial Cavatz, historien ; Christophe Charle, historien ; Laurence de Cock, historienne ; Arlette Farge, historienne ; Laura-Maï Gaveriaux, philosophe ; Klaus-Gerd Giesen, politologue et philosophe ; Roland Gori, psychanalyste ; Régis Meyran, anthropologue ; Laurent Mucchielli, sociologue ; Gérard Noiriel, historien ; Nicolas Offenstadt, historien ; Alain Policar, sociologue ; Valéry Rasplus, sociologue ; Michèle Riot-Sarcey, historienne ; Nicolas Roméas, directeur de publication ; Frédéric Sawicki, politiste ; Dominique Kalifa, historien ; Frédéric Régent, historien ; Valérie de Saint-Do, journaliste ; Julien Théry, historien ; Louis-Georges Tin, maître de conférences en lettres.

  • Complaisance pour la réaction islamiste..., mel d’une amie prof, 24 janvier 2015 [le titre, pas forcément bien choisi parmi les lignes qui suivent, m’est dû, ndc].

    J’ai passé des journées très intenses suite aux #attentats à parler avec les #élèves de mes classes et d’autres dans les cours, les couloirs, sur le trottoir, à regarder avec eux les caricatures qui les choquent... J’ai l’impression que tu sous estimes les conséquences de la diffusion d’une #pensée_religieuse qui fait beaucoup pour la défense de l’existant et l’apprentissage de la soumission. La #loi, c’est la loi, alors certes celle de dieu est plus importante que celle de la république, mais le pire c’est de n’obéir à aucune. Le travail, la souffrance, c’est important, c’est comme ça qu’on gagne le paradis, et puis on ne déforme pas le corps humain par des caricatures. La philo c’est pas pour nous, nous on doit pas réfléchir, on est des #croyants. Voilà la grande majorité de ce qui s’exprimait. Mais aussi des tas d’autres point de vue minoritaires, quelques refus, très rares, mais notables de la pression religieuse et des #interdits qu’elle impose. En tout cas toujours de l’intérêt pour entendre quelqu’un parler d’ailleurs.

    J’ai été très intéressée par les éclairages sur l’enfance des frères #Kouachi et l’absence de soin, d’attentions dont elle témoigne, partagée par nombre d’enfants et d’adolescents pour lesquels l’#école n’est rien d’autre qu’un lieu de plus d’#humiliation. Alors, c’est sûr que quand les prédicateurs sont les seuls à soigner et valoriser une jeunesse perdue pour tout le monde, ça marche. Les 3 étaient assurément très "en insertion" que ce soit par l’ASE, la #prison, l’école ou les dispositifs d’#insertion de la mairie de Paris.

    Mais il me semble que dans beaucoup de textes que tu relaies sur seenthis en revanche le bâton se retrouve tordu "dans l’autre sens", et comprendre devient donner comme normal, attendu, voire choisir comme avec le terme "#islamophobie" dont tu sembles contribuer à défendre l’usage, de boire le calice jusqu’à la lie pourrait-on dire. A force de chercher du côté de ceux qui ne sont pas #Charlie, tu diffuses des textes qui pour le coup stigmatisent cette jeunesse dans un cadre #sociologique qui me semble peu pertinent :

    "D’où vient donc que ces gamins ne supportent pas les caricatures du Prophète ? Certainement pas de leur compétence en théologie musulmane, ni d’un point de vue approfondi sur les limites des #libertés individuelles en démocratie. Mais d’un sentiment d’être exclu de cet humour : d’un sentiment de l’#honneur publiquement bafoué. Et ce n’est sans doute même pas leur honneur directement, mais celui de leurs parents, musulmans pratiquants ou de culture, de leur famille, de leur immeuble."
    "Bref, dans bien des cas, on pourrait remplacer « nous les musulmans » par « nous les gens des cités » sans trahir le sens des propos de ceux et celles qui les tiennent. Et l’affirmation en apparence musulmane peut alors être comprise comme le conglomérat d’une appartenance à la fois sociale, territoriale, économique et religieuse."

    Ces extraits par exemple se trompent à mon avis en situant les origines de cette foi dans une tradition familiale qui mêle religion et culture. Cette lecture aurait peut-être été valable jusqu’à il y a une dizaine d’année. Mais aujourd’hui il ne s’agit à plus de cela mais de la diffusion d’une #propagande_salafiste récente qui s’impose d’ailleurs des enfants aux parents (avant le voile en banlieue était plutôt le signe d’une révolte contre la famille, maintenant les familles entières sont #mises_au_pas en commençant par les plus jeunes) et qui est d’ailleurs très homogène, sans différences en fonction des origines culturelles très variées. C’est le même islam, la version 2.0 on pourrait dire, terrible et assimilable par tous qui se diffuse dans la rue, sur internet et sur les chaines spécialisées, hyper compatible avec le #capitalisme trash qui les déqualifie à l’école tout en leur vendant une conception très agressive de la "#réussite". On est bien loin de la tradition culturelle. Les mères se voilent parce que leurs enfants leur font la #morale. De ce que je peux en voir de là où je suis dans mon #lycée de banlieue en tout cas, la place de la religion en tant que morale des comportements et #soumission à des lectures très réactionnaires (qui fait aussi que ces jeunes là sont finalement très peu révoltés contre le sort qui leur est fait dans le monde tel qu’il est, bien moins encore que les générations précédentes qui se reconnaissaient dans une identité de "travailleur immigrés", il deviennent de la chair à phone marketing sans aucune contestation) est énorme. Je ne comprends pas qu’il soit de bon ton de passer sous silence comme le font beaucoup des textes que tu diffuses et comme le font ceux qui choisissent le terme "islamophobie" les conséquences terribles de cette propagande très active qui empêche ces jeunes de vivre et de réfléchir hors des préceptes religieux, et le caractère naturel que semble prendre cet iconoclasme moderne qui pour ma part me glace.

    Se demander pourquoi on en est arrivé à ce que les prédicateurs soient les seuls à tenir un discours audible et valorisant en banlieue passe aussi à mon sens par la critique de la #complaisance calculée de l’#extrême-gauche vis à vis de l’islam. Alors continuer à mythifier le prolétaire musulman parce que ce serait sa culture alors qu’il vient juste de se faire endoctriner par des connards de salafistes au coin de la rue d’à côté (la prédication active et quotidienne vise surtout les jeunes et les pauvres, ceux qui trainent sur les trottoirs en haut de Montreuil par exemple ou à Romainville et Noisy).... Les filles qui ne peuvent plus mettre de leggings, les #brigades_de_mecs_et_de_petites_sœurs qui surveillent le bon port du voile dès la sortie des lycées sans un cheveu qui dépasse, et qui rectifient un col un peu trop ouvert ou une manche qui laisserait dépasser le début de l’avant bras, des petites filles voilées dès 10-12 ans, voire très très petites, tout ça est très nouveau et bien loin d’être culturel, c’est une forme très récente, très moderne et très efficace de #discipline et de #contrôle des "#classes_dangereuses". Des élèves qui défendent le port du voile se plaignent de la pression pour partir en Syrie et demandent pourquoi l’éducation nationale ne fait rien pour l’empêcher. Aucune religion n’est émancipatrice, me semble-t-il. Et toutes ces lectures en terme d’islamophobie me paraissent bien paternalistes et démagogiques. Quand on parle de #xénophobie, ce sont bien pour les xenos que l’on prend partie, et c’est ce qui fait la force et l’intérêt de ce terme. Prendre le parti de l’islam aujourd’hui sans même chercher où sont les formes de résistance interne à cette diffusion du respect de l’ordre moral et religieux, me semble bien hâtif (et ce n’est pas cette video que tu trouves excellente, avec son voile light et fleuri et sa glorification du prophète qui me conduira à voir les choses autrement)
    Pourtant, tu ne vas pas me faire croire qu’entre Soral et le PIR ou Quartiers Libres (que tu relaies d’ailleurs) et qui s’adresse aux "frères de banlieue qui ont la Foi en l’Eternel" il n’y a rien. Ou alors, sauf à trouver des lignes de fuite, mieux vaudrait se taire, peut-être.

    Pas de solution, juste de l’étonnement et de l’incompréhension face aux certitudes que tu affiches au travers de l’homogénéïté de ce que tu diffuses.
    En pièce jointe, 2 extraits de Lucrèce, que tu connais sûrement déjà.

    A l’occasion d’en reparler
    A.

    PS : je viens de lire l’article sur #Riad_Satouf, je trouve ces positions très inquiétantes, comme une inquisition à posteriori. Une lecture complètement faussée des images et des textes. Par exemple le commentaire qui signale comme une évidence que Riad Satouf est sans tendresse pour ses personnages... Je trouve précisément l’inverse, sauf avec les #islamistes prosélytes en revanche. Dire par exemple :
    "Le personnage de la grand-mère syrienne aurait par exemple pu laisser place à des souvenirs émus et positifs, composant alors une image un tant soit peu constructive des relations intergénérationnelles en voie de disparition en Europe alors qu’elles résistent beaucoup mieux dans de nombreuses familles du Moyen-Orient. " en plus quand on critique une autobiographie, c’est navrant : il ne faudrait donc écrire que pour valoriser on ne sait pas bien quoi d’ailleurs, émouvoir avec une grand mère sympa.... Il faudrait donc donner absolument une image positive des relations intergénérationnelles quand elles sont interculturelles et c’est ce critère qui contribuerait à faire la qualité, voire la bonne moralité de ce qui est publié ? L’article lui reproche aussi d’ailleurs d’avoir rompu avec son père...
    Je viens aussi d’apprendre que les #frères_musulmans étaient dans la manifs contre l’islamophobie dimanche dernier, avec une banderole (mais sans doute sont ils un mouvement culturel et "frère musulman" veut dire "gens des cités"), alors que des vieux anars se sont fait arracher leurs affiches par le SO parce qu’elle n’étaient pas dans le ton. Est-ce ce mouvement-là que tu penses qu’il faut accompagner ?

    Lucrèce, 2 extraits du De Natura Rerum

    #De_natura_Rerum, #Lucrèce, livre III, vers 978 - 1023

    Et puis tout ce qui, selon la légende, attend nos âmes dans les profondeurs de l’Achéron, nous est donné dès cette vie. Il n’y a pas de Tantale malheureux, comme le prétend la fable, qui tremble sous la menace d’un énorme rocher et qu’une terreur vaine paralyse : mais plutôt l’inutile crainte des dieux tourmente la vie des mortels et chacun de nous redoute les coups du destin.

    Il n’y a pas davantage de Tityon gisant au bord de l’Achéron et la proie des oiseaux ; pourraient-ils d’ailleurs trouver dans sa vaste poitrine de quoi fouiller pour l’éternité ? On a beau donner à son corps étendu de gigantesques proportions, quand bien même il ne couvrirait pas seulement neuf arpents de ses membres écartés en tous sens, mais la terre tout entière, il ne pourrait supporter une douleur éternelle ni fournir de son corps une pâture sans fin. Mais le voici, le vrai Tityon : c’est un malade d’amour, livré aux vautours de sa dévorante angoisse, ou la victime déchirée par les tourments de quelque autre passion.
    Sisyphe aussi existe dans la vie, sous nos yeux, s’acharnant à briguer devant le peuple les faisceaux et les haches et se retirant toujours vaincu et triste. Car rechercher le pouvoir qui n’est que vanité et que l’on n’obtient point, et dans cette poursuite s’atteler à un dur travail incessant, c’est bien pousser avec effort au flanc d’une montagne le rocher qui à peine hissé au sommet retombe et va rouler en bas dans la plaine.

    Et repaître sans cesse les appétits d’une âme ingrate, la combler de biens sans parvenir jamais à la rassasier, comme font à notre égard dans leur retour annuel les saisons qui nous apportent leurs productions et tant d’agréments, sans que nous ayons jamais assez de ces fruits de la vie, c’est bien là, je pense, ce qu’on raconte de ces jeunes filles condamnées dans la fleur de leur âge à verser de l’eau dans un vase sans fond, un vase que nul effort jamais ne saurait remplir.

    Cerbère et les Furies et l’Enfer privé de lumière, le Tartare dont les gouffres vomissent des flammes terrifiantes, tout cela n’existe nulle part et ne peut exister. Mais la vie elle-même réserve aux auteurs des pires méfaits la terreur des pires châtiments ; pour le crime, il y a l’expiation de la prison, la chute horrible du haut de la Roche Tarpéienne, les verges, les bourreaux, le carcan, la poix, le fer rouge, les torches ; et même à défaut de tout cela, il y a l’âme consciente de ses fautes et prise de peur, qui se blesse elle-même de l’aiguillon, qui s’inflige la brûlure du fouet, sans apercevoir de terme à ses maux, de fin à ses supplices, et qui craint au contraire que maux et supplices ne s’aggravent encore dans la mort. Oui, c’est ici-bas que les insensés trouvent leur Enfer.

    Voici encore ce que tu pourrais te dire à toi-même. Le bon roi Ancus lui aussi ferma ses yeux à la lumière et pourtant comme il valait mieux que toi, canaille ! Depuis lors, combien d’autres rois, combien d’autres puissants du monde sont morts, qui gouvernèrent de grandes nations ! Celui-là même qui jadis établit une route à travers la vaste mer et qui ouvrit à ses légions un chemin sur les flots, qui leur apprit à traverser les abîmes salés à pied sec et de ses escadrons foula dédaigneusement les eaux grondantes, celui-là aussi a perdu la lumière et son corps moribond rendit l’âme. Et Scipion, ce foudre de guerre, la terreur de Carthage, a rendu ses os à la terre comme le dernier des esclaves. Ajoute les inventeurs des sciences et des arts, ajoute les compagnons des Muses ; un des leurs, unique entre tous, Homère, a tenu le sceptre ; pourtant avec eux tous il repose dans le même sommeil. Enfin Démocrite, lorsque le poids de l’âge l’avertit que les ressorts de la mémoire faiblissaient en lui, alla de lui-même offrir sa tète à la mort. Épicure en personne a succombé au terme de sa carrière lumineuse, lui qui domina de son génie le genre humain et qui rejeta dans l’ombre tous les autres sages, comme le soleil en se levant dans l’éther éteint les étoiles.

    Et toi, tu hésiteras, tu t’indigneras de mourir ? Tu as beau vivre et jouir de la vue, ta vie n’est qu’une mort, toi qui en gaspilles la plus grande part dans le sommeil et dors tout éveillé, toi que hantent les songes, toi qui subis le tourment de mille maux sans parvenir jamais à en démêler la cause, et qui flottes et titubes, dans l’ivresse des erreurs qui t’égarent.

    Si les hommes, comme ils semblent sentir sur leur cœur le poids qui les accable, pouvaient aussi connaître l’origine de leur mal et d’où vient leur lourd fardeau de misère, ils ne vivraient pas comme ils vivent trop souvent, ignorant ce qu’ils veulent, cherchant toujours une place nouvelle comme pour s’y libérer de leur charge.

    L’un se précipite hors de sa riche demeure, parce qu’il s’ennuie d’y vivre, et un moment après il y rentre, car ailleurs il ne s’est pas trouvé mieux. Il court à toute bride vers sa maison de campagne comme s’il fallait porter secours à des bâtiments en flamme ; mais, dès le seuil, il baille ; il se réfugie dans le sommeil pour y chercher l’oubli ou même il se hâte de regagner la ville. Voilà comme chacun cherche à se fuir, mais, on le sait, l’homme est à soi-même un compagnon inséparable et auquel il reste attaché tout en le détestant ; l’homme est un malade qui ne sait pas la cause de son mal. S’il la pouvait trouver, il s’appliquerait avant tout, laissant là tout le reste, à étudier la nature ; car c’est d’éternité qu’il est question, non pas d’une seule heure ; il s’agit de connaître ce qui attend les mortels dans cette durée sans fin qui s’étend au delà de la mort.

    Enfin pourquoi trembler si fort dans les alarmes ? Quel amour déréglé de vivre nous impose ce joug ? Certaine et toute proche, la fin de la vie est là ; l’heure fatale est fixée, nous n’échapperons pas. D’ailleurs nous tournons sans cesse dans le même cercle ; nous n’en sortons pas ; nous aurions beau prolonger notre vie, nous découvririons pas de nouveaux plaisirs. Mais le bien nous n’avons pu atteindre encore nous paraît supérieur à tout le reste ; à peine est-il à nous, c’est pour en désirer un nouveau et c’est ainsi que la même soif de la vie nous tient en haleine jusqu’au bout. Et puis nous sommes incertains de ce que l’avenir nous réserve, des hasards de la fortune et de la fin qui nous menace.

    Et puis, bien sûr  :

    De natura Rerum, Lucrèce, livre I

    Alors que la vie humaine gisait à nos yeux honteusement écrasée sous le poids de la religion, qui sortait sa tête des régions du ciel, accablant les mortels de son horrible aspect, le premier, un homme un Grec, osa lever au ciel des yeux mortels et le premier, il osa résister. Ni les fables relatives aux dieux, ni la foudre, ni le ciel avec ses grondements menaçants ne l’ont abattu. Au contraire ces éléments ont rendu si ardent le courage de son âme que le premier, il désirait briser les verrous serrés des portes de la nature. Ainsi la vigueur vive de son âme vainquit et s’avança bien au delà des murailles enflammées du monde. Il a parcouru par son intelligence, et son courage l’immensité du Tout, d’où, victorieux, il nous a rapporté ce qui pouvait naître, ce qui ne le pouvait pas, et selon quel système une puissance limitée était accordée aux choses, ainsi que une fin profondément enracinée. C’est pourquoi la #religion, terrassée à terre, est à son tour écrasée, sa victoire nous égale au ciel.

    #réfutation #émancipation #intelligence_collective

    • @unagi, depuis le 7 janvier, nous avons longuement traité ici de la politique rédactionnelle réac et raciste du journal qui était visé par ces meurtres, eu de nombreux échanges, par exemple sur le fait d’user ou pas du vocable islamophobie en lieu et place de xénophobie, nombreux ont été les posts qui rendent compte du phénomène djihadiste, en revanche, on a pas beaucoup causé islamisme (sauf à citer bon nombre de tenants de l’ordre actuel).

      Le soin dû aux déshérités et relégués d’ici, c’est aussi celui que nous ne savons pas toujours prendre pour nous mêmes. Et d’ailleurs, il n’y a pas de nous, c’est là que commence le merdier, de toutes parts.... Je répondais à A. être d’accord sur le fait que la religion ne soit pas émancipatrice en soi et évoquait qu’il pouvait en exister des usages qui soient (partiellement, certes) libérateurs, guerre des paysans, prêtres ouvriers, théologie de la libération, des versions littérales, impatientes et pratique du « les derniers seront les premiers » (pourtant destiné par l’église à faire tout accepter jusqu’au paradis), que de nombreux malentendus fondateurs se sont produit sur fond de religiosité ou de culture religieuse... traductions.... Cela m’a valu la réponse suivante de P. :

      La seule invariance, c’est l’utopie, disait Bloch, lequel professait, par ailleurs, que seul un vrai #chrétien pouvait aussi être un vrai #athée. L’#utopie et le messianisme, de fait, illusions absolument nécessaires dès lors qu’on voit la matière et la conscience, ensemble, comme mouvantes, comme « non-encore-advenues » par définition. Pourquoi, alors, se priver de l’analyse concrète des situations religieuses concrètes ? Comment oser rapprocher théologie de la libération et islam contemporain beaufement nihiliste des cités ? Où est la théologie de la libération actuelle (en fut-il jamais une ?) islamique ? Le fameux « pas d’amalgame » clamé ensemble par Dalil Boubakeur et les « antifas » non-critiques actuels, c’est la victoire, face au monstre jihadiste bien commode, de la #normalité conservatrice du petit-entrepreneur qui fait ses affaires tout en respectant Dieu, le tartuffe « bien intégré » interdisant tranquillement, de manière privée, non-offensive et spectaculaire, en respectant les lois de la république, à sa femme ou ses enfants les saloperies que leur essence induisent théologiquement, etc. Où est la #critique de l’Islam d’aujourd’hui, de l’Islam « normal » comme nihilisme contre-révolutionnaire, comme #nihilisme_anti-communiste, anti-métissage, anti-altérité ? Où est le lien évident fait entre l’impossibilité contemporaine du surgissement de la conscience révolutionnaire chez les pauvres, les arabes, les noirs, et de cette fracture bien réelle entre #intellectuel(les) gauchistes et #prolétaires « immigrés » ? Où est la perception du danger final de la prise en charge positive du renoncement nihiliste, de la désespérance par le discours religieux ? L’Islam est pour le communiste un concurrent, un tailleur de croupières, rien d’autre. Là où le communiste - autre nom, pour moi, du mystique de vie - se débat dans l’élément de l’autonomie, de l’intelligence rationnelle, l’Islam nihiliste conforte la valeur de l’ignorance et de la soumission, position tellement confortable, ainsi que Dostoievski l’explique dans son Grand Inquisiteur. Que les ouvriers deviennent dialecticiens, qu’ils abandonnent eux-mêmes tous seuls comme des grands la cléricaliture, et la complaisance vis-à-vis d’elle. Il n’y aura rien sans cela. Autant attendre, alors. Car s’agiter et voir du rouge ailleurs, dans tout ce qui bouge (tout ce qui ne bouge pas) ce serait, en attendant, ajouter la fausseté au désespoir. Qu’il nous reste au moins la lucidité, et cette certitude blochienne de la latence des choses.

    • Il me semble aussi difficile de parler de l’islamisme comme élément unique sans parler par exemple de la situation matérielle de ces population. Situation matérielle qui peut influer sur la qualification de la zone d’habitat.
      "Nous parlons volontairement de « quartiers populaires » et non de « banlieues » dans la mesure où ce dernier terme (comme celui de ghetto d’ailleurs) massivement utilisé, participe de la construction d’un regard éludant les causes sociales de la situation. Nous ne serions pas (selon les raisonnements en terme de banlieue) devant une production de l’ensemble de notre système social mais devant de simple erreurs de « peuplements », de « politiques urbaines », de « choix architecturaux », de « repli sur soi », etc."
      Ces aussi délicat de reprocher cette identification à l’islam alors que c’est la seule identification "permise", voire les barrages à l’emploi pour les personnes qualifiées.
      Stigmatisation et repli identitaire, mais quelle identité ?
      "A « l’universalisme européen » ou « occidental »
      s’oppose ainsi un « universalisme métisse » ou
      « décentré », qui a très fortement pénétré les élites
      internationales, et est même devenu le discours
      dominant, en tout cas « axial », au sein d’institutions
      comme l’UNESCO.
      Toutefois, l’universalisme métisse présente des
      difficultés redoutables, et a de fait provoqué des
      effets pervers des plus fâcheux sur la question
      dite de « l’interculturalité ». Car l’inconvénient
      fondamental de cette conception, c’est que le
      métissage et l’hybridité supposent au départ des
      identités pures, authentiques destinées à donner,
      à l’issue du processus d’hybridation, des entités
      mêlées et entrecroisées. Or, comme de telles
      identités culturelles « pures » n’existent pas, de l’aveu
      même des tenants de la raison métisse".
      Il y beaucoup aussi à dire sur la place de l’école sur la continuité du fait colonial.
      Si les "prédicateurs soient les seuls à tenir un discours audible et valorisant" si car il n’y a pas de discours autre qui vienne de l’état. Disparition des services publics, desertification et disparition de toute structure étatiques.
      Le mail de ta correspondante et une suite d’assertion et de témoignage personnel dont je permets de douter.

      conceptions_du_dialigue_interculturel_en_wallonie_et_a_bruxelles.pdf
      http://www.centresculturelsbruxellois.be/sites/www.centresculturelsbruxellois.be/IMG/pdf/conceptions_du_dialigue_interculturel_en_wallonie_et_a_br

      Renouveau charismatique ou du salafisme, qui
      tous s’affirment contre les religions « établies »,
      celles qui sont culturellement et territorialement
      enracinées et qui, elles, reculent (Eglises orthodoxe
      et catholique en tête). On se trompe donc en croyant
      que ces nouvelles formes de religiosité favorisent le
      renfermement sur les cultures traditionnelles, alors
      qu’elles sont au contraire des produits et des agents
      de la déculturation induite par la mondialisation
      1
      .
      Les religions qui triomphent actuellement sont des
      religions « pour l’export », qui détachent les fidèles
      de leurs racines culturelles et leur proposent une
      reformulation simplifiée et modernisée des textes
      religieux, dont toute herméneutique et toute
      érudition sont évacuées au profit d’un message
      simple, littéral, radical. Le « fondamentalisme » est
      donc fils de la modernité, même s’il se présente
      comme son antidote idéologique. Deux formes
      d’organisation religieuse sont directement issues
      de cette reconfiguration hypermoderne du paysage
      religieux : les Eglises (notamment les Eglises
      évangéliques) qui fonctionnent comme de véritables
      entreprises « spirituelles » et « communautaires »
      à but (très) lucratif, et les mouvements politiques
      radicaux, généralement inféodés à la géopolitique
      de certains Etats (comme l’Iran ou l’Arabie Saoudite).

    • Les études culturelles pour penser le communautarisme en France dans les années 90 http://www.mei-info.com/wp-content/uploads/revue24-25/9MEI-24-25.pdf

      Pour quoi employer ce terme de complaisance ?
      Indulgence excessive et blâmable...
      Donc se sont des barbares et la relation à l’islam et la non relation à la démocratie vient du fait qu’ils sont arabes et ou musulmans. Je dis ça pour les noirs.
      Le blanc émancipé et les barbares génétiques.

      1 860 euros, c’est le revenu mensuel moyen des ménages vivant dans les zones urbaines sensibles, contre 3 000 euros dans le reste des agglomérations qui comprennent une Zus. Les plus jeunes habitants de ces territoires sont près de trois fois plus pauvres qu’ailleurs.

      Près de 24 % de chômeurs dans les zones urbaines sensibles (Zus). Un taux deux fois et demi plus important que dans le reste du territoire.

      18 % des habitants des zones urbaines sensibles ont un diplôme supérieur au baccalauréat contre 43 % de la population des villes ayant une Zus.

      Près de la moitié de la population des quartiers en difficulté ne possède aucun diplôme contre 20 % des résidents hors des zones urbaines sensibles. Cet écart a des répercussions directes sur le chômage, plus élevé dans ces quartiers.

      56 % des habitants des zones urbaines sensibles ont une mauvaise image de leur quartier. 16 % considèrent leurs conditions de logement insuffisantes ou très insuffisantes.

      Le taux de pauvreté dans les Zus, au seuil de 60 % du revenu médian, atteint 36,5 % en 2011, soit près de trois fois plus que dans le reste du pays. Il était de 30,5 % en 2006, soit une évolution de 6 points entre 2006 et 2011. Le taux de pauvreté à 40 %, la pauvreté la plus dure (personnes vivant avec moins de 651 euros par mois en 2011) atteint 9,3 % contre 3,1 % pour le reste de la France en 2011. Sur la période 2006-2011, ce taux a évolué de près de trois points dans les Zus contre à peine un demi-point hors de ces territoires.
      Le taux de pauvreté, au seuil de 60 % du revenu médian, atteint 43 % pour les 18-24 ans, soit deux fois plus que les jeunes de cet âge qui ne résident pas dans une Zus. Pour les moins de 18 ans, dont le taux de pauvreté s’élève à 51,5 %, ce rapport est de trois fois plus.

      Cette situation est logique : la faiblesse des revenus des habitants constitue l’un des critères de définition de ces quartiers. Dans une partie des Zus, la situation est même encore plus dégradée. L’ampleur de l’écart résulte notamment de la concentration des logements sociaux dans les « grands ensembles » en périphérie des villes, construits notamment dans les années 1970. Faute de réduction du chômage, les politiques menées depuis des années dans ces quartiers ne font qu’amortir partiellement le choc, sans changer en profondeur la donne.

      Pour en savoir plus :

      « Rapport 2013 », Observatoire des zones urbaines sensibles, Secrétariat du Comité interministériel des villes, décembre 2013.
      Notre article : La situation des zones urbaines sensibles

    • je ne sais pas islam islamisme, bon musulman mauvais musulman, bon immigré mauvais immigré etc etc....
      La religion n’est pas au centre, le modèle politique oui.
      et petit hors piste « On ne pense pas que l’#islamisme va prendre le pouvoir en France, on sait très bien que c’est une #ultraminorité, qu’ils sont quinze cons à manifester. Pareil pour les catholiques intégristes, jugeait-il. On s’inquiète de voir les #musulmans modérés ne pas réagir mais c’est parce qu’il n’y a pas de musulmans modérés en France, il n’y a pas de musulmans du tout, il y a des gens qui sont de culture musulmane, qui respectent le ramadan comme moi je peux faire Noël et bouffer de la dinde chez mes parents, mais ils n’ont pas à s’engager plus que ça contre l’islam radical en tant que musulmans modérés, puisqu’ils ne sont pas musulmans modérés, ils sont #citoyens."

    • Pour l’invitation à Lucrèce :
      "Plus d’un an après la publication du livre de Sylvain Gouguenheim Aristote au Mont Saint-Michel paraissait Les Grecs, les Arabes et nous, un volume collectif qui non seulement constitue une réponse aux thèses et aux arguments de Gouguenheim, mais montre aussi de quoi son livre était le nom. Car au-delà de la fausseté historique avérée de nombreuses thèses centrales de cet ouvrage, on peut y voir le reflet d’enjeux qui dépassent largement la querelle d’érudits. À l’heure des débats sur l’identité nationale et sur le port de la burqa, il semble nécessaire de se pencher de près sur le discours des « racines grecques de l’Europe chrétienne », surtout quand celui-ci comporte un jugement comparatif sur les valeurs et les mérites de l’Europe et du monde arabe, des chrétiens et des musulmans, des langues sémitiques et des langues indo-européennes.

      Ce livre montre que ce que Gouguenheim faisait passer pour une simple mise à jour des connaissances historiques sur le rôle et l’importance du monde arabe dans la transmission du savoir grec masquait en fait un jugement idéologique sur l’islam que l’on retrouve dans de nombreux débats. Seule une approche holiste pouvait faire apparaître l’implicite dans ce réseau de points de vue sur la place et le rôle de l’islam dans la culture occidentale. Selon Gouguenheim, l’Occident ne devrait rien ou presque à la transmission arabe du savoir grec, puisqu’il existe une filière concurrente de traductions latines du grec. Comme « notre » savoir est grec, Gouguenheim tente de montrer que l’Occident n’a aucunement eu besoin de la médiation arabe, mais aussi – et c’est plus grave – que les Arabes n’étaient pas capables, faute d’outils linguistiques et conceptuels appropriés, d’assimiler ce savoir grec."

      Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l’islamophobie savante, éd. Philippe Büttgen, Alain de Libera, Marwan Rashed, Irène Rosier-Catach
      http://www.laviedesidees.fr/L-islamophobie-deconstruite.html
      http://crm.revues.org/11662

      #islamophobie_savante

    • Juste sur les cathos intégristes. Il y a quelques années j’avais aussi cette impression de 15 trouduc au bord de la tombe mais depuis les manifs haineuses contre le mariage égalitaire et l’égalité a l’école j’ai vu qu’ils étaient tres nombreux et ce sont eux qui ont gagnés. Le programme égalité filles-garçons a l’école a été supprimé et la loi sur le mariage égalitaire a été vidé de tout(ni PMA ni adoption).

    • Le point de vue est intéressant (vraiment).

      On se fait, il me semble, les mêmes noeuds au cerveau il me semble pour comprendre pourquoi le Hezbollah ou le Hamas ont tant de soutien dans leurs territoires. On en arrive assez vite il me semble aux discriminations légales poussant les populations discriminées dans les structures organisées présentes, certes peu émancipatrices, mais toutes portes ouvertes pour leur donner un cadre de vie, une vision, un espoir.

      Et encore une fois, on se tourne vers les gauchistes pour leur expliquer que c’est à cause de leur vision borgne et de leur angélisme que tout cela advient.

      Ok, « on » n’a pas de solution toute prête. Mais il me semble qu’accuser ceux qui n’ont pas le pouvoir pour ce qui advient est une certaine forme d’aveuglement, aussi.

      Si cela advient, c’est aussi sans doute parce que « cela » est compatible avec le système.

    • Il me semble que le Liban où la Palestine ont été et sont soumis à de toutes autres contraintes (la politique israélienne, incluant pour partie le choix de ses ennemis, l’affaiblissement de l’OLP par exemple, la binarisation « occcidentalisme » colonial /islamisme).

      Par ailleurs, pour ce qui nous regarde plus directement, il est précisément question plus haut et de diverses manières de cette compatibilité avec le capitalisme et du fait qu’on ne peut incriminer seulement la xénophobie d’état, la persistance de la « pacification » de l’Algérie dont ont à pâtir (au premeir chef) les Arabes, le socialisme chauvin, les fafs, etc. etc. mais aussi, par delà « les gauchistes », tous les tenants d’une émancipation (que nous serions) qui s’avérent impuissants à faire vivre des #communautés_de_luttes, des territoires existentiels qui ouvrent des espaces non pas à de « l’identité » mais à des subjectivités « créatives » et conflictuelles aptes à brouiller les assignations proposées par divers dispositifs de pouvoir (de la technocratie néolibérale à l’islamisme, et j’en passe).
      Un texte, qui cause ni islam ni religion, mais peut éclairer (sans bla bla sur la civilisation métisse, évidemment) :

      La politique commence lorsque le partage du sensible est mis en question, c’est-à-dire lorsqu’il devient comme tel à la fois le terrain et l’enjeu de la #lutte. Autrement dit, une lutte devient #politique lorsque des individus et des groupes ne revendiquent plus leur place et leur identité. Lorsqu’ils assument de devenir indiscernables, et par là même, tendanciellement ingérables, là où le pouvoir se caractérise toujours plus par un souci de gestion, de faire de toute activité, invention ou forme de vie un objet de gestion.

      Fabrique du sensible
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=84

    • Ou matérialisme comme libération de la croyance et de la superstition. Matérialisme contre la religiosité.
      L’univers obéit à des lois physiques, naturelles et non celles des dieux
      Superstition dont nous occidentaux sommes pour la plus grande partie débarrassés. On ne peut pas en dire autant de nos amis musulmans.
      C’est ma traduction des motivation de l’appel à Lucrèce.

    • #unagi, je ne comprends pas les positions que tu sembles m’attribuer. Pour ne prendre qu’un exemple, je n’ai nul part parlé de « bon musulman » (qui est d’ailleurs évoqué en terme fort critique par P. ci dessus), tout au plus et à l’inverse évoqué la possibilité de « révolution démocratique » qui soit de fait musulmane à propos des vidéos de Pierre Torres sur Rakka ( avant leur confiscation par les orgas islamistes).

      http://seenthis.net/messages/329636

      Et je redis que l’origine a peu de portée explicative. L’homme explique le singe, et pas l’inverse.
      On peut préférer une lecture #généalogique, ou mobiliser la catégorie du #devenir (le devenir non révolté évoqué par A.).
      Oui la Hogra et les modalités de la segmentation sociale (et pas apartheid) et raciste de la population française a un rôle éminent dans la fascisation islamiste ici, et, malgré l’#antisémitisme, ça ne veut pas dire rallier les déclarations qui qualifient le phénomène de « nazi », entre autre parce que ce n’est pas l’industrie lourde mais le 2.0 qui est au travail).

      Je trouve certains posts inutilement et faussement accusateurs, faute de mieux, j’en appelle au secours provisoire d’avocats :

      D’où les trois adversaires auxquels L’Anti-Oedipe se trouve confronté. Trois adversaires qui n’ont pas la même force, qui représentent des degrés divers de menace, et que le livre combat par des moyens différents.

      1. Les ascètes politiques, les militants moroses, les terroristes de la théorie, ceux qui voudraient préserver l’ordre pur de la politique et du discours politique. Les bureaucrates de la révolution et les fonctionnaires de la #Vérité.

      2. Les pitoyables techniciens du désir - les psychanalystes et les sémiologues qui enregistrent chaque signe et chaque symptôme, et qui voudraient réduire l’organisation multiple du #désir à la loi binaire de la structure et du manque.

      3. Enfin, l’ennemi majeur, l’adversaire stratégique (alors que l’opposition de L’Anti-Oedipe à ses autres ennemis constitue plutôt un engagement tactique) : le fascisme. Et non seulement le fascisme historique de Hitler et de Mussolini - qui a su si bien mobiliser et utiliser le désir des masses - mais aussi les #fascisme qui est en nous tous, qui hante nos esprits et nos conduites quotidiennes, le fascisme qui nous fait aimer le pouvoir , désirer cette chose même qui nous domine et nous exploite.

      L’Anti-Oedipe : Une introduction à la vie non fasciste, Michel Foucault
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4790

    • Je ne t’attribue rien et pas ce genre là. Je ne pense pas que l’on puisse ""réhabiliter" une version de l’islam par l’islamisme. Je pense que le « mal » est bien plus profond et qu’aujourd’hui ce sont tous les musulmans qui sont visés.. J’avais en tête certains textes d’un musulman d’apparence^^ qui disait pis que pendre de l’islam avec en filigrane bien appuyé "je ne suis pas ca, je suis un français comme vous.
      D’où ma réflexion qui n’avait rien à voir avec ton post. Mille excuses.

    • @unagi, sans doute que je m’exprime mal, et que pour tes post, de nouveau, j’ai mal compris. Ce qui est drôle c’est que le mel de A. que j’ai relayé ici relève lui aussi d’une lecture partielle de mes posts et relais sur ces histoire depuis le 7 janvier ici ; j’avais entre autres choses pris des distances avec les explications en termes d’islamophobie pour parler de xénophobie, cité le « Il faut défendre la société » de Foucault pour insister sur le #racisme_d'état comme gestion #politique des #populations. Mais ce malentendu me parait avoir été utile (cf. son mel que je ne met pas en doute, sauf sur la vision un peu trop essentialiste de la religion, qui fait peu de cas de ses usages, mais en l’occurrence le salfafisme n’a rien de libérateur).
      Par ailleurs, ayant un bon moment habité Vitry sur Seine et dépendu de staffs précaires ou d’allocs, j’ai par empathie (malgré tout) d’exilé de l’intérieur probablement un peu trop sociologisé lors de mes choix de post (sur les frères pois chiches et Koulibali).
      Pour contredire (?) Foucault sur D&G, nous serions structurés par le manque de politique < :) (connait pas les émoticons, ça doit être un imbécile coiffé d’un bonnet d’âne qui sourit béatement)

  • « On est tout endolori/Et on se sent très amoindri /Est-ce que nos coeurs ont rétréci ? Est-ce qu’on en sortira grandi ? » (« Y’a D’la Haine », Les Rita Mitsouko) | Terrorismes, guérillas, stratégie et autres activités humaines
    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2015/02/06/you-shall-not-pass

    La poussière retombe doucement, et il va être temps, à partir des faits connus et de quelques autres, de réfléchir aux événements. L’admirable mobilisation des Français a montré une nation debout, frappée mais déterminée, prompte à ricaner de ses ennemis les plus acharnés comme de ses dirigeants. J’avais, à plusieurs reprises, exprimé mon scepticisme quant à ce sursaut, et je n’imaginais pas de démenti plus éclatant, plus rassurant à ma déplorable attitude. Paris, capitale du monde contre le jihad, voilà qui a de quoi gonfler la poitrine d’un jeune retraité – et qui ne peut qu’exaspérer un peu plus ceux qui nous détestent pour ce que nous sommes, ce que nous avons fait et sans nul doute ce que nous allons faire. Les communiqués saluant les attentats, émis par les Taliban, AQMI ou Mokhtar Belmokhtar, ou les manifestations au Niger sont là pour rappeler que notre cause n’est pas si populaire et que les valeurs que nous défendons ne sont pas si universelles. Il faudrait, sans doute, s’y faire, mais ce serait une forme de renoncement, et il ne saurait donc en être question.

    Il s’agit, pourtant, de durer, d’entretenir cette fermeté, de trouver le bon équilibre – s’il existe – entre l’impérieuse nécessité d’une lutte déjà ancienne et que d’aucuns semblent, enfin, découvrir – et l’obligation de ne pas céder à la tentation de mesures précipitées, bâclées, ou suggérées par une poignée de conseillers aux menées plus qu’ambigües ou de législateurs pressés, plus intéressés par le pouvoir des services de renseignement que par leur contrôle effectif.

    J’ai chopé un extrait vers le début de ce très long et très intéressant texte d’Abou Djaffar, mais l’ensemble de l’article mérite qu’on prenne le temps de le lire en entier.

    #djihadisme #charlie #terrorisme

  • La prise en otage des enseignants ou l’instrumentalisation de l’école publique | Le blog de Saïd Bouamama
    https://bouamamas.wordpress.com/2015/01/30/la-prise-en-otage-des-enseignants-ou-linstrumentalisation-de-le

    Il est fréquent d’imputer à l’école publique la réparation des dégâts que les politiques économiques libérales produisent. Plus de trois décennies de paupérisation, de précarisation, de destruction des services publics, ont eu des effets catastrophiques sur la vie quotidienne des classes populaires (et plus récemment sur celui des couches moyennes). Et l’on voudrait dans ce contexte que l’école puisse être un « sanctuaire » protégé des bruits et nuisances d’un environnement social en crise multiforme.

  • Au dela de l’amour ou de la haine : La lutte politique.
    http://www.strass-syndicat.org/2015/02/au-dela-de-lamour-ou-de-la-haine-la-lutte-politique

    « Autrement dit, la question n’est pas de savoir si je hais Gérard Biard, rédac chef de #charlie Hebdo et porte-parole de Zero Macho. Elle n’est pas de savoir si j’aime Luz, qui s’intéresse aux luttes des putes. Enfin, elle n’est pas non plus de savoir si Charlie Hebdo a dépassé ou non un certain pourcentage de publications qui permettraient d’attester de son caractère anti-raciste ou féministe. Le fait est que Charlie Hebdo, que ce soit par une, dix ou cent unes et autres caricatures, a notamment participé à un racisme, à une islamophobie, à un sexisme, qui ne sont pas le fait d’individus qu’il s’agirait d’aimer ou de haïr, mais de rapports sociaux qu’il s’agit de renforcer ou de combattre. La question n’est donc pas, comme tu sembles le suggérer d’autre part, de se positionner « contre la masse » pour (...)

    #feminisme

  • #pourunjihad2proximité, un dialogue très intéressant chez @lundimatin
    https://lundi.am/pourunjihad2proximite

    Camille2 : Oui ... Mais ce qui est terrible, c’est que Charlie/pas Charlie est en soi un dispositif qui fait disparaître d’autres positions, notamment des positions révolutionnaires. De manière générale, les forces qui avaient commencé à s’esquisser dans les protestations antipolice à l’automne, qui rentraient en écho avec ce qui se passait aux USA, au Mexique, en Israël, tout ça a été recouvert par la question de l’islamisme, par la question Charlie ou pas Charlie.

    Si tu regardes un peu de loin, c’est assez souvent que la question révolutionnaire, même à un niveau minimal d’élaboration, est recouverte par la psychose à deux faces, terrorisme/antiterrorisme. C’est arrivé de toute évidence pendant le Printemps arabe, mais même en 2001, où les questions et les inquiétudes ouvertes par Gênes ont été anéanties par l’évènement du 11 septembre.

    Surtout depuis le Printemps arabe, on a l’impression que, grosso modo, quatre forces cherchent à s’organiser à une échelle mondiale, transnationale : la police, les fascistes, les djihadistes et les révolutionnaires. Les polices trouent le plan étatique ou national, collaborent ou se font la guerre entre elles, s’échangent renseignements, financements. Les fascistes, notamment en Europe, se font écho, en Ukraine, en Grèce, en Hongrie.

    J’ai parlé plus haut de la constitution souple d’un parti du djihad. La séquence qui commence en Grèce en 2008 et se poursuit avec les Printemps arabes, les grèves au Brésil ou au Québec, les émeutes à Téhéran, Londres, ou en Suède, les prises de places en Espagne ou en Turquie, témoigne à mon sens de la constitution d’un parti révolutionnaire à l’échelle mondiale, ou plutôt d’une position révolutionnaire générale qui se donne de plein de manières différentes dans pas mal d’endroits inattendus.

    Sauf que, et c’est là le problème, de ces quatre forces, trois sortent renforcées de la surenchère djihad/réaction policière. La police est acclamée, comme on l’a vu à Boston après l’attentat au marathon, ou à Paris le 11 janvier. Les fascistes recrutent tranquillement, se chauffent sur quelques mosquées, et guettent leur heure. Les djihadistes, comme on l’a dit plus haut, poussent leur agenda étrange, très médiatique, très spectaculaire. Mais nous, les révolutionnaires, nous peinons à exister dans ces périodes post-traumatiques. Nous ne savons pas quoi dire, ni comment le dire, et quand nous avons une parole à porter, elle s’entend à peine dans le brouhaha névrotique que le terrorisme, comme l’antiterrorisme, cherchent à produire. Il ne s’agit pas de se plaindre de l’absence de minute de silence en l’honneur de Rémi Fraisse, mais simplement de remarquer que depuis les attentats, souffle un vent d’hiver dont tout le monde profite, sauf nous.

    • Ce qu’on peut dire des frères Kouachi comme de Coulibaly, c’est qu’ils sont allés vers la mort en courant, au devant d’elle. Un peu comme si, ayant pris assez de vitesse avant le choc, ils étaient capables de la traverser. Ils s’en foutent des 77 vierges et du Paradis, en réalité. Ils ont un sens de l’ascèse, un sens du sacrifice de soi comme clé de toute élévation, qui les rend puissants.

      Après, évidemment que cette #spiritualité est complètement #nihiliste, mais ça n’enlève rien à sa force. Mais il faut vraiment comprendre qu’un attentat comme ça, pour un djihadiste, ce n’est pas un mauvais moment à passer, ou une erreur monumentale, comme tentent de le faire croire les affiches antiradicalisation du ministère de l’Intérieur... au contraire, c’est un sommet de raffinement dans la pratique de l’islam. Comment être quitte du monde : fais le djihad. C’est ça qu’ils se disent, c’est ça qui les rend fort, c’est ça qu’on ne comprend pas vraiment.

    • "... la position révolutionnaire est prise en étau : d’un côté, l’accroissement des moyens techniques, humains et juridiques de répression dirigés contre les « djihadistes » mais qui ne demandent qu’à être utilisés contre elle ; de l’autre, une partie non négligeable de la jeunesse qui rejette les institutions actuelles, mais pour mieux sombrer dans un fascisme multiforme (religieux, soralo-dieudonniste, lepéniste)."

    • #populisme comme méthode de #codage et l’enfumage persistant || #Pagida, +/- #Charlie, etc.

      #effacement et/ou recodage de l’#histoire, de sa mémoire individuelle, de sa propre #expérience avec le résultat d’un manque de confiance dans des facultés de son #jugement individuel vis-à-vis des forces de la #marginalisation économique et idéologique dans une culture de la homogénéité créée, soutenue et modifiée ad libitum selon des intérêts des institutions politiques et sociales.

  • À bonne école ?
    Élèves barbares versus enseignant-e-s civilisé-e-s ?

    http://lmsi.net/A-bonne-ecole

    Depuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondamment relayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-e musulman-e et qui serait rétif/rétive aux « valeurs de la République », complice du terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignages visent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institution scolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontière civilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

    #école #racisme #charlie
    @odilon @monolecte @notabene @thibnton

  • Les aventures de la liberté d’expression / Alain Brossat « Le silence qui parle
    http://lesilencequiparle.unblog.fr/2015/01/31/les-aventures-de-la-liberte-dexpression-alain-brossat

    Voici ce dont ne se sont pas avisé ceux qui, d’instinct, après les attentats du 7 janvier 2015, ont adopté le slogan « Je suis Charlie » : la liberté d’expression, la liberté de parole, la liberté de la presse dont se réclame ce journal est, sous couvert d’une pratique débridée de « la satire », rigoureusement homogène à celle que promeuvent les activistes du Front national lorsqu’ils s’en vont organiser un « apéro gros rouge et saucisson » à Barbès ou dans tout autre espace urbain densément peuplé de « travailleurs immigrés ». Il s’agit de la liberté de provoquer, outrager, humilier avec le consentement actif de l’Etat – c’est-à-dire sous protection policière – une fraction de la population à laquelle il est ainsi question de faire savoir (au cas où elle l’aurait oublié, ce qui est improbable…) qu’elle n’est pas d’ici mais bien d’ailleurs ; qu’à ce titre sa présence parmi ou au côté de ceux qui sont ici vraiment chez eux n’est que conditionnelle, litigieuse et, au fond, constamment revocable (1). Bien regrettable est alors la distraction de ceux/celles qui, animé(e)s des plus vertueuses dispositions et intentions du monde, ne s’avisent pas que leur ralliement à une prétendue normativité démocratique et républicaine, laquelle s’opposerait à d’autres coutumes et sensibilités d’inspiration religieuse et venues d’ailleurs, a pour effet de reproduire la même fracture exactement dans le corps du peuple que celle sur laquelle prospèrent les discours ouvertement xénophobes – la fracture entre ceux qui sont ici chez eux, de plein droit, dans la mesure où ils s’identifient aux institutions et à l’histoire de l’Etat, et les autres qui ne le sont pas pleinement ou pas vraiment, dans la mesure où ils n’admettent pas que l’on insulte leurs croyances, leur foi et leurs coutumes. Le « c’est ainsi qu’on fait ici, telles sont nos coutumes et nos lois » qu’opposent les intégristes d’un républicanisme et expéditif et d’un démocratisme biaisé à tous ceux qu’offense leur zèle provocateur se poursuit logiquement en « et si vous n’êtes pas contents de ces règlements et de l’usage libéral que nous en faisons, allez voir ailleurs ! » ; il converge ici très ostensiblement avec le discours identitaire et autochtoniste qui spécule sans relâche sur la fracture entre vrais Français et supefétatoires ou indésirables. On s’en tait déjà avisé en plus d’une occasion lors du « débat sur le foulard » de triste mémoire – quand des enseignants d’extrême gauche étaient aux avant-postes de la traque aux adolescentes « voilées » dans les collèges et lycées.

    Ces « libertés » sont donc distinctement entendues comme destinées à mettre en scène et rendre visible (donc accentuer, de ce fait même) l’opposition entre ceux qui sont bien fondés à se moquer, à ridiculiser et outrager du fait même qu’ils occupent la place de l’autochtone (une place toute imaginaire, est-il besoin de le préciser) et ces autres dont la vocation est d’encaisser ces sarcasmes et ces moqueries, du fait de leur origine déficitaire, de leurs mœurs et leurs croyances – du fait même qu’ils sont, fondamentalement, des en-trop, des intrus, des parasites, des outsiders quintessentiels ; ceci, quels que soient leurs efforts pour se fondre dans le paysage ou s’assurer des positions dans ce pays auquel ils demeurent fondamentalement étrangers (comme leurs mœurs et leurs croyances l’attestent, une fois encore). Ce sont des « libertés » qui entendent s’exercer dans le but de reproduire la division entre « ceux d’ici » et les autres – l’opération de base du racisme moderne, comme l’ont montré, entre autres, Michel Foucault et Etienne Balibar.

    #xénophobie #liberté_d'expression #charlie_hebdo #valeurs_républicaines

    • Si le projet républicain est mort, c’est aussi de la gauche dont il faut faire le deuil. Il n’y aura pas d’intégration par l’école de la république, pas de plein emploi, pas de libéralisme sagement domestiqué, pas de police respectueuse. (...)
      Ce qui fait tressaillir d’angoisse ce monde c’est sa propre fin dont les signes sont omniprésents. Sa mythologie hollywoodienne la met en scène à toutes les sauces. Que « l’économie de marché et la démocratie » ne constituent ni la fin de l’histoire, ni le devenir inéluctable de toutes les formes de vie humaines représente un choc à n’en pas douter. Ce qui se joue sous nos yeux n’est rien d’autre que la fin de l’hégémonie de l’occident sur le plan spirituel et culturel aussi. Chez ses propres enfants d’abord. Pour horrible que ce soit, le fait que trois d’entre eux retournent leur rage et leurs armes de la manière la plus violente contre ce qu’ils perçoivent comme les symboles de leur humiliation, emportés par une ligne de fuite fasciste, n’est peut être pas ce qu’il y a de plus notable dans l’époque. Beaucoup plus nombreux en effet sont ceux qui désertent littéralement ce qu’on leur propose ici. Qu’il y ait d’autres idées de la vie et du bonheur, que des mondes adviennent et qu’il y ait du sens à les défendre, que toute vie commune ne doive pas se dire dans la langue de la république et de l’économie, voilà qui constitue un mystère insondable pour un pouvoir qui constate que la greffe ne prend décidemment pas sur la totalité du corps social. Trainer deux jeunes de quinze ans, partis naïvement faire la guerre contre Bachar El-Assad, dans les bureaux de la DCRI à leur retour en dit long par exemple sur ce désarroi. Comme le fait de programmer une opération militaire pour déloger une bande de zadistes armés de cabanes dans les arbres et de bottes en caoutchouc.

      La république est morte. L’époque est nihiliste. C’est de là dont il faut partir. Il faut aller au bout d’un certain désespoir pour en finir avec cette attente triste, perpétuellement déçue. Beaucoup déjà ne désirent plus l’intégration pour avoir bien senti que c’est là où les mailles du pouvoir n’enchâssent pas complètement l’existence que surgit du sens.

      Feu la république.
      http://ledesertdureel.over-blog.com/2015/01/feu-la-republique.html

  • « Je suis #Charlie », l’erreur stratégique de François Hollande, Le Cercle
    http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-121523-je-suis-charlie-une-erreur-strategique-1086508.php

    Tout le monde a salué le « sans-faute » de François Hollande dans sa gestion de l’après 7 janvier. Au contraire, le Président de la République a commis une faute aux conséquences désastreuses auxquelles s’ajoutent des erreurs d’analyse.

    La manifestation quasi unanime , responsables de nombreux pays en tête, fut un grand moment. Même l’Arabie en était ! Hypocrisie ? Cela montre en tout cas qu’on n’ose pas s’opposer officiellement à certaines valeurs... et surtout que tous les pays ont compris qu’ils pourraient eux aussi être victimes du terrorisme.

    Un « sans-faute » de François Hollande donc ? Pas à mon avis : le slogan « je suis Charlie » n’étais pas limpide et son ambiguïté est apparue les jours suivants. Beaucoup l’ont compris comme « je suis avec les victimes ». Mais il signifie aussi « Nous sommes avec le journal », interprétation confirmée par le million d’euros donné pour le relancer.

    Or l’État n’a pas à « être » un journal particulier, il doit seulement protéger la liberté d’expression. D’autant que ce journal, " #Charlie_Hebdo " n’est pas n’importe lequel, mais est spécialisé dans des caricatures féroces à destination d’un public assez restreint. Il ne reflétait donc en rien des idées majoritaires ou pouvant être brandies comme représentant la France et ses idées.
    Réputation française entachée

    La « faute » est donc d’avoir fait d’une publication fantaisiste presque confidentielle un hebdomadaire appuyé par la masse de la population, recevant un secours financier de l’État, et que le président de la République évoque avec sympathie. Résultat : il a été ressenti à l’étranger comme un journal donnant la position de la France.

    Il n’est pas étonnant que l’on ait brûlé des drapeaux français : " Si la France "est Charlie", c’est elle qui nous insulte, nous trahit et devient notre ennemie". Je reçois des messages de Français résidant ou de passage en Afrique, qui me confirment l’ampleur de la catastrophe.

    Bref nos gouvernants se sont mis à la merci d’une provocation des rédacteurs de Charlie, provocation qui n’a pas manqué ! On connaissait pourtant leurs idées libertaires et antireligieuses et leur refus de conjuguer liberté et responsabilité. La réputation de la France à l‘étranger les indiffère, ainsi que les risques subis par ses ressortissants, par les chrétiens et les musulmans modérés. Cette négligence du pouvoir montre une ignorance des convictions de la population musulmane tant en France qu’à l’étranger.

    L’interdiction de l’image de Mahomet n’a certes pas de fondement d’un point de vue théologique, mais toute personne connaissant ces pays sait que les gens en sont profondément persuadés, les plus modérés compris. A fortiori s’agissant de caricatures ! Les affaires précédentes au Danemark puis à Paris l’avaient déjà illustré.

    On devait savoir que l’on insultait et méprisait ("voyez cette superstition") des alliés dans une guerre très rude au Sahel, où la sympathie des populations est un facteur important. On insultait également le roi du Maroc, en tant que commandeur des croyants, titre qui contribue à mettre son pays à l’abri des terroristes. Quel gâchis ! Certes on nous dit que les manifestations sont dues à « des agitateurs », mais s’ils ont été suivis c’est que la faute était lourde. À cette « faute » stratégique s’ajoute une analyse maladroite.
    Affirmations de sens inverse

    Les débats ont vu se croiser des affirmations de sens inverse tous aussi partielles les unes que les autres. De nombreuses autorités, et François Hollande en premier, ont dit « l’islam ce n’est pas cela », ce qui ne convainc pas la partie des Français qui voit les djihadistes se réclamer haut et fort de l’islam. D’autres, au contraire, affirment « après l’État islamique, après Boko Haram et autres horreurs, voici une fois de plus la preuve que l’islam est barbare et inconciliable avec la liberté, la tolérance, la démocratie… », étalant ainsi leur méconnaissance du monde musulman.

    Tout cela n’a pas plus de valeur que la fausse opposition suivante : « Les hommes sont blonds aux yeux bleus, voyez les Scandinaves ». « Non ils sont noirs et ont les yeux marrons, voyez les Maliens ». Olivier Roy dans Le Monde du 10 janvier fait une analyse qui va dans le même sens : "Vouloir incriminer l’islam ou, au contraire, chercher à le dédouaner sont deux postures qui conduisent à une impasse". Quelques musulmans occidentaux de s’en rendent maintenant compte : « dire "le terrorisme ce n’est pas l’islam" n’est pas suffisant, il faut réfléchir aux racines religieuses de la violence et qu’une autorité en tire des conclusions sur son enseignement ».

    Quand aurons-nous le courage de voir le monde tel qu’il est, c’est-à-dire complexe ? C’est nécessaire pour ne pas tromper sur les mesures à prendre. Donc laissons tomber ces deux affirmations opposées et posons-nous les vraies questions. Par exemple, les jeunes qui deviennent terroristes sont-ils « l’avant-garde » (pour reprendre une vieille formule politique) de la « communauté musulmane » comme le craignent beaucoup ?
    Avant-garde ?

    Non, car ces jeunes ont rompu avec l’islam de leurs parents et ne connaissent pas leur propre religion. Citons encore Olivier Roy en le résumant légèrement : "Ils inventent l’islam qu’ils opposent à l’Occident. Les parents désormais appellent la police quand leurs enfants partent en Syrie. Ces jeunes ne sont pas insérés dans les communautés religieuses locales (mosquées de quartier), ils n’œuvrent pas à l’islamisation des sociétés, mais à la réalisation de leur fantasme. La grande proportion de convertis parmi les radicaux montre bien qu’il s’agit d’une frange marginale de la jeunesse en général et non du cœur de la population musulmane. Dans les années 1960 et 70 on choisissait l’extrême gauche, eux choisissent le djihad, car c’est ce qu’il y a sur le marché. "
    Il n’y a pas de "communauté musulmane"

    Dire qu’il y a 5 millions de musulmans en France est une statistique (d’ailleurs très vague), pas la définition d’un groupe. D’abord, une grande partie des Français musulmans sont bien intégrés (pensez à vos collègues, vos fournisseurs, vos clients). Il y a bien davantage de musulmans dans les forces de l’ordre que dans les réseaux djihadistes, sans parler de l’administration, des hôpitaux, de l’enseignement et de mille métiers du privé. Ils sont d’ailleurs victimes des attentats comme les Français juifs, catholiques ou autres.

    Citons de nouveau Olivier Roy : "On reproche aux musulmans d’être communautarisés, mais on leur demande de réagir contre le terrorisme en tant que communauté. Il n’y a pas l’ombre du début de la mise en place d’un parti musulman, les politiques d’origine musulmane se répartissent sur l’ensemble du spectre politique français (y compris à l’extrême droite). Il n’y a pas de réseaux d’écoles confessionnelles musulmanes (moins de dix en France), pas de mobilisation dans la rue (aucune manifestation sur une cause islamique n’a rassemblé plus de quelques milliers de personnes)". Bref il n’y a pas de " communauté " musulmane mais des individus.

    Aux islamophobes qui me disent que les musulmans ne condamnent pas le terrorisme, je demande d’aller sur la Toile pour constater le contraire, mais ils préfèrent confirmer leur phobie en se transmettant des extraits des réseaux djihadistes et toute "information" pouvant accentuer la stigmatisation. Ils demandant aux musulmans de France de dénoncer le terrorisme, ce qui est une façon de les y associer.
    Ne tirons pas sur nos alliés

    Nous sommes en guerre, c’est une évidence depuis longtemps, et particulièrement depuis notre intervention militaire contre l’État islamique en Irak. Mais ça ne veut pas dire « Nous sommes en guerre contre l’islam » ! Heureusement, car les musulmans sont 1,6 milliard.

    Nous sommes en guerre contre des personnes précises, des organisations et l’État islamique. Et pourquoi serions-nous en guerre contre les Indonésiens, dont le pays compte davantage de musulmans qu’il n’y a d’Arabes dans le monde, et est une démocratie habituée à la pluralité religieuse ?

    Enfin le vote non seulement des Indonésiens, mais aussi des Tunisiens, des Marocains, des Égyptiens, des Iraniens et j’en oublie, illustre le rejet des islamistes par une grande partie des musulmans. La fuite des populations des zones tenues par l’État islamique et par Boko Aram l’illustre également. Bref ceux qui clament « nous somment en guerre contre l’islam » se trompent, tirent sur des alliés et font le jeu de l’ennemi.

    La liberté d’expression, comme tout autre liberté, ne peut exister sans responsabilité. Je sais bien que Charlie Hebdo pense n’avoir "rien à foutre" de tout cela, mais c’était au Président de ne pas mettre entre ses mains notre politique étrangère, nos soldats, nos vieilles relations avec l’Afrique. Nos responsables n’ont pas à sourire avec indulgence du culot et des bravades d’une petite équipe, mais à s’occuper de la France. Ils se croient encore dans l’opposition en tirant sur tout pouvoir économique, politique ou religieux. Qu’ils se réveillent : ils ont à gouverner !

    Yves Montenay / Président ICEG

  • Russie. Cinq ans de prison pour une pancarte « Je suis Charlie » - C’est pour dire - par Gerard Ponthieu
    http://c-pour-dire.com/je-suis-charlie-deux-russes-risquent-cinq-ans-de-prison

    Deux citoyens russes ont été condam­nés pour avoir par­ti­cipé au mou­ve­ment » Je suis Char­lie » . Ils sont sim­ple­ment des­cen­dus dans la rue avec une pan­carte sur laquelle on pou­vait lire ces trois mots qui ont ras­sem­blé près de 4 mil­lions de per­sonnes en France, pour la liberté de la presse et d’expression en géné­ral. Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison.

    ...

    Rap­pe­lons que le ministre russe des Affaires étran­gères Ser­guei Lavrov par­ti­ci­pait à Paris à la marche répu­bli­caine du 11 janvier.

    Une péti­tion a été lan­cée sur inter­net.

    #Russie #Charlie_Hebdo

  • #philippe_val, PATRON DE #charlie_hebdo
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/01/28/philippe-val-patron-de-charlie-hebdo

    Charlie Hebdo n’incarne plus depuis longtemps la liberté d’expression.Arrivisme et #islamophobie fondent la ligne éditoriale de Charlie Hebdo imposée par Philippe Val.  « Je suis Charlie », le mot d’ordre béat est censé incarner la défense de la liberté d’expression depuis le massacre du 7 … Continue reading →

    #LIVRES #critique #racisme

  • French president’s Holocaust day speech presages crackdown on Palestine supporters | The Electronic Intifada
    http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/french-presidents-holocaust-day-speech-presages-crackdown-palest
    http://electronicintifada.net/sites/electronicintifada.net/files/styles/large/public/hollande.jpg?itok=h8cGriDN?itok=kWXdjQdw

    French President François Hollande used an International Holocaust Memorial Day speech to confirm that his government plans to tighten its control over what people are allowed to say online.

    The planned crackdown raises concern that French authorities will use their powers to further censor speech critical of Israel under the guise of combating anti-Semitism.

    “Anti-Semitism has changed its face, but has not lost its age-old roots,” Hollande said at a Paris commemoration of the seventieth anniversary of the Soviet Army’s liberation of Auschwitz.

    Today, he said, “it is also nourished by hatred of Israel” and “imports the conflicts of the Middle East.”

    This conflation of anti-Semitism with criticism of Israel presages even harsher efforts in France to suppress the Palestine solidarity movement.

    Hollande’s speech comes in the wake of a broad crackdown in France that has seen dozens of people sentenced to prison for things they have said or written since three French gunmen murdered 17 people earlier this month in attacks on the offices of the racist magazine Charlie Hebdo, on a Jewish supermarket and on police.

    #France #Israel #Palestine #liberté_d'expression #Charlie_Hebdo #internet #contrôle

  • Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanation

    De ma vie d’indigène, je n’ai jamais entendu quelqu’un insulter notre prophète. De ma vie, je le jure. Ce n’est ni un interdit, ni un tabou. Cette pensée ne nous traverse pas l’esprit. Cette pensée n’existe pas, tout simplement. C’est un rapport au sacré qui agrège le consentement de plus d’un milliard d’âmes parmi lesquels des athées, des agnostiques, des « libres penseurs ». Pourtant, la Oumma est traversée de mille contradictions et nos clivages sont innombrables. Mais historiquement, nous ne connaissions pas cette séparation radicale entre les églises et l’État, comme nous ne connaissions pas ce type de distinction entre le profane et le sacré, la sphère publique et la sphère privée, la foi et la raison[1]. Il aura fallu l’avènement de la modernité capitaliste, occidentale et son narcissisme outrancier et arrogant pour universaliser des processus historiques – la laïcité, les lumières, le cartésianisme – géographiquement et historiquement situés en Europe de l’ouest. C’est une spécificité qui s’est auto-déclarée universelle par la force des armes et des baïonnettes. Quant aux autres spécificités, qui ne sont pas assez dignes pour entrer dans l’histoire, soit elles abdiquent, soit elles sont barbares. Mais il semblerait qu’avec la figure tutélaire du prophète, la colonialité version française soit tombé sur un os.

    [...]

    Même notre humour, nous le retournons contre nous-mêmes. Ne dit-on pas : « les Arabes ont inventé le zéro et sont restés dedans ? » Lorsque d’abord on nous tue socialement – « vous êtes des racailles à passer au karcher » – et qu’ensuite on nous achève symboliquement – les caricatures du prophète – croyez-moi, il faut craindre le pire. Oui, j’ai eu peur. Ainsi, des « djihadistes » ont répondu : nos vies ne valent rien mais désormais les vôtres non plus. Vous nous éradiquez, nous vous éradiquons ». C’est la malédiction des « racailles ». Passons.

    http://indigenes-republique.fr/charlie-hebdo-du-sacre-des-damnes-de-la-terre-et-de-sa-profanat

    #universalisme #Charlie-Hebdo #critique_décoloniale #Houria_Bouteldja #PIR

  • A Massacre in Paris - The New Yorker

    http://www.newyorker.com/magazine/2015/01/19/satire-lives

    The staff of the French magazine Charlie Hebdo, massacred in an act that shocked the world last week, were not the gentle daily satirists of American editorial cartooning. Nor were they anything like the ironic observers and comedians of manners most often to be found in our own beloved stable here at The New Yorker. (Though, to be sure, the covers of this magazine have startled a few readers and started a few fights.) They worked instead in a peculiarly French and savage tradition, forged in a long nineteenth-century guerrilla war between republicans and the Church and the monarchy. There are satirical magazines and “name” cartoonists in London and other European capitals, particularly Brussels, but they tend to be artier in touch and more media-centric in concern. Charlie Hebdo was—will be again, let us hope—a satirical journal of a kind these days found in France almost alone. Not at all meta or ironic, like The Onion, or a place for political gossip, like the Paris weekly Le Canard Enchaîné or London’s Private Eye, it kept alive the nineteenth-century style of direct, high-spirited, and extremely outrageous caricature—a tradition begun by now legendary caricaturists, like Honoré Daumier and his editor Charles Philipon, who drew the head of King Louis-Philippe as a pear and, in 1831, was put on trial for lèse-majesté.

    #charlie

  • Charlie-Hebdo, un repère dans la morale politique algérienne
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2407

    Heureusement, parce qu’il a vraiment déçu. C’était invraisemblable que le plus rationnel et audacieux de la classe politique algérienne en soit l’auteur de ce qui lui a été attribué, par le quotidien d’informations « LIBERTE ». Monsieur Mokrane Aït Larbi a écrit une mise au point qui rectifie grandement le grand fracas de sa sortie, de criminaliser (punissable par une loi) la caricature, parmi les atteintes aux prophètes et (ou) aux religions. NOUS vous présentons la première version, ainsi que la (...)

    #nationale,_fait_politique,_une_et_première_page,_médias,_actualité,_pays,_france,_afrique,_maghreb

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, journaliste, poète, poésie, livre, écrits, Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , économie, politique, arts, corruption, (...)

    #censure,presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #_journaliste,_poète,_poésie,_livre,_écrits #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique, #économie,_politique,_arts,_corruption,_opposition,_démocratie #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Maghreb,_Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société

  • La Syrie, le terrorisme et la tuerie de #Charlie Hebdo | Un oeil sur la #Syrie
    http://syrie.blog.lemonde.fr/2015/01/14/la-syrie-le-terrorisme-et-la-tuerie-de-charlie-hebdo

    (...)
    Ils font valoir par ailleurs que, sous le règne de Hafez comme sous celui de Bachar al-Assad, ces mêmes services n’ont jamais hésité à passer à l’acte, en se dissimulant évidemment derrière des proxys ou en manipulant des groupes terroristes. Ils ont ainsi commandité des attentats dans plusieurs pays occidentaux… dont la France. Ils ont fait procéder un peu partout à l’élimination de ceux qui se mettaient en travers des intérêts ou des projets de leur pays. Et ils citent à l’appui de leur affirmation le florilège suivant : (...)

    Ils rappellent qu’une série d’attentats s’est déroulée au Liban depuis l’accession au pouvoir de Bachar al-Assad, et que, avant et après l’assassinat de Rafiq al-Hariri, elle a tué ou blessé une douzaine d’intellectuels de renom et de militants politiques : Samir Kassir, Georges Hawi, Gebran Tueni, Pierre Gemayel, Walid Eïdo..., Marwan Hamadeh, Elias Murr, May Chidiac... Tous étaient connus pour leur opposition résolue à la présence et à l’intervention de la Syrie dans les affaires de leur pays.

    Ils ne manquent pas d’avantage d’exemples s’agissant de la manipulation des groupes #terroristes #islamistes, mais ils se contentent, dans ce cadre, de renvoyer aux propos tenus par le général Ali Mamlouk, directeur général des Renseignements généraux, devant un haut responsable américain en visite à Damas. Pour convaincre son interlocuteur de l’intérêt des Etats-Unis et des autres Etats occidentaux à coopérer avec son pays dans la lutte contre les organisations terroristes, il avait expliqué que les #moukhabarat ne cherchaient ni à attaquer immédiatement les groupes qu’ils repéraient, ni à tuer leurs membres. Au contraire, ils les infiltraient, ils les accompagnaient, et ils ne se retournaient contre eux qu’au moment opportun… après les avoir utilisés, comme le Fath al-Islam de Chaker al-Absi pour les groupes armés, ou comme le cheykh alépin Abou al-Qaaqaa, pour les individus.

    Nul n’est obligé d’entendre ce que disent ces Syriens.

    Mais nul ne peut nier que ces éléments, qui sont loin d’épuiser le sujet, méritent d’être gardés en tête dans les circonstances présentes.

    • C’est du pur complotisme, mais lui, visiblement il a le droit. Auparavant : Nusra était un faux-nez des services syriens, puis Daech travaillait pour les services syriens, encore récemment « Bachar ne bombarde pas Daech il fait semblant »… Puisqu’il évoque le Liban : une des théories de ses copains du 14 Mars, c’était que le Fatah al-Islam à Nahr el-Bared (dont l’élimination a coûté la vie à une centaine de soldats libanais en 2007) était aussi une manipulation des services syriens (depuis même Now a reconnu que c’était faux – on a encore retrouvé le Fatah al-Islam à Qusayr début 2012).

      Pour ce qui est de citer la phrase de Mamlouk, c’est encore une de ces lectures totalement tordues d’une phrase pourtant assez directe. Ce qui est ici totalement fumeux, c’est que les services français, assez clairement, continuent à réclamer le retour à leur collaboration avec les services syriens – c’est assez transparent dans les « fuites » qui arrivent dans les médias français depuis 2012, c’est très clair dans toute le bouquin de Chesnais-Malbrunot (qui repose beaucoup sur les confidences des responsables sécuritaires des services français). Les services syriens n’ont pas besoin de convaincre grand monde, il est assez notoire que les Occidentaux sont les demandeurs dans ce domaine (la rencontre avec Mamlouk, ce n’est pas pour vendre la collaboration sécuritaire, qui existe déjà et/ou qui est ici une demande américaine, c’est pour réclamer une reconnaissance politique en échange de cette collaboration).

      Après, en ce genre de matière, tout est évidemment possible. Mais pour l’instant, ce que raconte Ignace relève de la pure fantaisie complotiste, « bien que non étayée par des preuves tangibles ».

      (Au fait, les frères Machin, ils auraient mis les pieds en Syrie un jour ? À quel moment les services syriens les auraient manipulés/retournés/je-ne-sais-quoi ?)

  • Sans effigie du Prophète, il ne peut y avoir de caricature - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2015/01/21/sans-effigie-du-prophete-il-ne-peut-y-avoir-de-caricature_1185678

    Le texte, qui a échappé à la veille collective je crois, est intéressant, sauf l’avant-dernier paragraphe qui me paraît très tiré par les cheveux, et le dernier, dont la formulation (peut-être trop ramassée) est un peu grandiloquente (ou pas assez critique).

  • Presque autant d’actes antimusulmans depuis Charlie que sur tout 2014
    http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/23/2034989-presque-autant-actes-antimusulmans-depuis-charlie-tout-2014-2014.h

    Cent vingt-huit actes antimusulmans ont été recensés en France entre l’attentat contre “#Charlie_Hebdo” et le 20 janvier, soit presque autant en deux semaines que sur toute l’année 2014, a annoncé vendredi à l’AFP l’Observatoire national contre l’#islamophobie.

    Ce décompte, communiqué sur la base des plaintes déposées auprès de la police et de la gendarmerie hors Paris et petite couronne, se ventile en 33 actions (contre des mosquées notamment) et 95 menaces (insultes, etc.), selon cette instance dépendant du Conseil français du culte musulman (CFCM).