• #Liban. Sur les #traces des #disparus de la #guerre_civile

    Comment filmer la #disparition ? Traduire par l’image ce qui n’est plus ? C’est un travail de #remémoration contre l’#amnésie_officielle et collective, et donc un travail pour l’histoire, que propose l’équipe du film The Soil and the Sea (« La terre et la mer »), qui sillonne le Liban sur les traces des #charniers de la guerre civile.

    Image trouble, son étranglé, vagues menaçantes… The Soil and the Sea (« La terre et la mer ») commence littéralement à contre-courant, la caméra submergée dans une lutte contre les vagues, dont nous tire la voix de l’écrivain libanais Elias Khoury lisant en arabe son poème « La mer blanche ». Ce sauvetage n’est pourtant qu’une illusion : c’est bien une noyade longue d’un peu plus d’une heure qui commence avec le film réalisé par Daniele Rugo, véritable plongée cinématographique dans la violence de la guerre civile libanaise.

    Partant de la côte beyrouthine, le film nous fait entrer au Liban par le charnier méditerranéen qui le borde, cette mer dans laquelle la guerre a souvent dégurgité ses #cadavres. The Soil and the Sea interroge les disparitions, exhume les histoires des #victimes et de leurs familles, creuse les bas-fonds de près de quinze années de #guerre_civile.

    Un pays amnésique et imprégné de #violence

    Au Liban, 17 415 personnes auraient disparu de 1975 à 1990, pendant la guerre civile qui a opposé de très nombreuses factions locales et internationales, mais dont les victimes ont été en majorité libanaises, palestiniennes et syriennes. Ce chiffre est tiré de la recherche constituée par le Lebanon Memory Archive, un projet piloté par l’équipe du film qui met en lumière cinq sites libanais abritant des #fosses_communes datant de la guerre1. Massacres délibérés, emprisonnements, torture, enlèvements, assassinats arbitraires ou ciblés, des lieux tels que #Damour, #Chatila, #Beit_Mery, #Aita_Al-Foukhar ou #Tripoli, sont emblématiques de toutes les facettes de la violence devenue routinière dans le Liban des années 1980. Leurs noms seuls suffisent à réveiller le souvenir d’une opération militaire, d’une prison ou d’une hécatombe dont les histoires sont tues dans un pays qui s’est remis de la guerre civile en instaurant un fragile statu quo.

    Afin de saisir la force de The Soil and the Sea, il faut comprendre la portée politique du simple geste de prise de parole proposé par le film. Dans les années 1990, la principale barrière mise en place pour éviter de retomber dans les méandres d’un affrontement civil a été le #silence. Aucune #politique_mémorielle n’a été mise en place à l’échelle du pays, les programmes scolaires s’arrêtent notoirement à la veille de la guerre civile, et la guerre est un arrière-plan anecdotique dans les conversations des Libanais·es. Des organisations de la société civile plaident pourtant depuis longtemps en défense des familles des personnes disparu·es, et une loi de 2018 promettait même d’éclaircir leur sort, mais le silence reste de mise pour la majorité de la société libanaise. La faute en revient surtout à l’absence de politiques publiques et d’institutions dédiées : il n’existe pas au Liban d’histoire « objective » de la guerre, scientifiquement constituée, et admise par l’État et la population. The Soil and the Sea donne un exemple saisissant de cette #amnésie_collective avec l’anecdote d’une mère qui pose une plaque et plante un olivier en mémoire de son fils Maher, disparu devant la faculté des sciences dans la banlieue sud de la capitale. Alors que cette faculté relève du seul établissement supérieur public du pays - l’Université libanaise -, les étudiant·es et les professeur·es rencontré·es par la mère de Maher sont effaré·es d’apprendre qu’une fosse commune « de trente mètres de long » a été enfouie sous les dalles de leur campus à la suite d’une bataille entre des factions libanaises et l’armée israélienne pénétrant dans Beyrouth en 1982.

    Pour recomposer l’histoire d’un pays amnésique, The Soil and the Sea choisit d’enchaîner les #témoignages, comme celui de la mère de Maher. Les #récits sont racontés en « voix off », superposés à des images montrant les lieux banals, gris, bétonnés, où les Libanais·es foulent souvent sans s’en douter - ou sans y penser - les corps de centaines de leurs semblables. Les voix des proches ou des survivant·es qui témoignent sont anonymes. Seuls ces lieux du quotidien incarnent la violence. Le film offre l’image d’un Liban pâle et quasi désert, où l’immobilier aussi bien que la végétation ont recouvert les plaies mal cicatrisées de la guerre. Des silhouettes lointaines parcourent ruines antiques et bâtiments modernes, gravats et pousses verdoyantes, mais on ne verra jamais les visages des voix qui racontent, par-dessus des plans savamment composés, les disparitions des proches, l’angoisse des familles, parfois de précieuses retrouvailles, plus souvent des vies passées dans l’errance et la nostalgie. Filmant le présent pour illustrer les récits du passé, The Soil and the Sea met au défi l’expérience libanaise contemporaine en montrant des lieux imprégnés jusque dans leurs fondations par une violence rarement nommée, qui prend enfin corps à l’écran dans les récits des familles laissées pour compte. Le travail de mise en scène du témoignage oral est aussi soigné du point de vue de l’image que du son, les mots crus des proches étant délicatement accompagnés par les arrangements légers et angoissants de Yara Asmar au synthétiseur.

    Géographie de l’oubli

    Faut-il déterrer les cadavres ? Serait-ce rendre justice aux familles que de retourner aujourd’hui la terre, et risquer ainsi de raviver les blessures d’un pays jamais guéri de la violence ? Ces questions, posées par un survivant du massacre commis par les milices palestiniennes à Damour en 1976, reçoivent plus tard une réponse indirecte de la part de la mère de Maher : « S’ils exhument des restes, où est-ce que je les mettrais ? » Juxtaposant des témoignages qui se font écho, The Soil and the Sea devient un jeu de questions et réponses qui exprime le paradoxe de l’#amnésie libanaise. Aux dépens de nombreuses victimes et de leurs familles, l’oubli a été un geste d’amnistie qui a permis à la société libanaise de se reconstruire, d’élever des banques et de déployer des champs sur une terre ravagée par le conflit. Beaucoup de victimes ont aussi été acteur·rices de la violence, à commencer par Maher, mort au service d’une milice, dont le récit de la disparition entame et conclut le film. En exhumant leurs corps, on risquerait de raviver des colères enfouies avec eux. Au lieu de prendre un tel risque, et outre l’impossibilité matérielle et politique d’une telle entreprise, le documentaire et le projet de recherche auquel il s’adosse se contentent de recueillir des #souvenirs sans les commenter autrement que par des images du quotidien, familières à tous·tes les Libanais·es.

    L’absence de protagonistes à l’écran, le choix de filmer les lieux représentés à des moments où ils sont inhabituellement déserts, illustrent d’abord la #disparition, thème principal de l’œuvre. Nous, spectateurs et spectatrices, sommes invité·es dans ces espaces comme dans des arènes cinématographiques qui réverbèrent les récits de la violence et abattent le quatrième mur, nous mettant au centre d’un récit oral, musical et visuel. Nous qui foulons le sol libanais, nous qui partageons sa mer et contemplons ses espaces, sommes responsables de constater la violence gravée en eux, nous dit le film. Si on ne peut résoudre les disparitions sans raviver la violence qui les a causées, si on ne peut déterrer les cadavres sans risquer d’exhumer la guerre qui les a tués, on peut au moins admettre l’amnésie, s’en reconnaître responsable, et apaiser par des #actes_mémoriels la violence fantôme qui hante le Liban.

    The Soil and the Sea apporte sa pierre à l’édifice mémoriel par la constitution d’une #géographie qui relève un à un des #lieux de l’oubli libanais. Les récits qui permettent l’enquête ne sont jamais exhaustifs. Ils permettent d’incarner cette géographie, lui donnant le relief et la profondeur qui manquent aux images du quotidien libanais contemporain. Par des procédés fins et dépouillés, le film de #Daniele_Rugo nomme l’innommable, montre ce qui ne peut être montré, et parvient ainsi à nous remémorer notre #oubli.

    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/liban-sur-les-traces-des-disparus-de-la-guerre-civile,7167
    #film #documentaire #film_documentaire

  • Les pénuries de médicaments s’aggravent au Liban
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/13/les-penuries-de-medicaments-s-aggravent-au-liban_6069844_3210.html

    Aller d’une pharmacie à une autre, s’entendre dire qu’antibiotiques ou sérums médicaux sont indisponibles, poursuivre avec opiniâtreté et inquiétude : Habib Battah passe souvent des journées entières avant de trouver les remèdes pour son père en fin de vie, soigné à domicile faute de place dans les hôpitaux, saturés par les malades du Covid-19. Au Liban, avec l’aggravation de la crise financière, les pénuries chroniques de médicaments se multiplient. « C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. C’est très angoissant, très chronophage aussi. Mais je n’ai pas d’alternative. On est contraints de s’adapter », dit le jeune quadragénaire, journaliste indépendant et fondateur du site Beirut Report.
    Dans une pharmacie située dans la banlieue est de Beyrouth, une cliente est invitée à revenir une semaine plus tard pour son médicament. « Ne pas pouvoir répondre aux besoins détruit la relation de confiance, se désole Joanna Francis, la pharmacienne. Que peut-on répondre à un parent qui demande “comment vais-je nourrir mon bébé ?”, parce qu’il n’y a pas de lait infantile disponible ? » Sur les étagères, seules quelques rares boîtes de lait sont disposées.
    Se procurer des médicaments, dont plus de 80 % sont importés, est devenu un casse-tête pour de nombreux Libanais. Même le sacro-saint Panadol, un antidouleur très utilisé, est difficile à trouver. Apparues à l’automne 2020, un an après l’éclatement de la crise financière, les pénuries s’aggravent. Face à l’effondrement des réserves en devises de la Banque centrale, ses subventions sur les produits de première nécessité comme les médicaments sont menacées à court terme. Les quantités distribuées aux pharmacies sont rationnées. Un marché noir s’est mis en place. Un cercle vicieux s’est en outre installé. Des fournisseurs ou des pharmacies sont accusés de cacher leurs stocks dans l’optique de réaliser de juteuses marges une fois les subventions levées. Des clients paniqués ont acheté en quantité, accentuant la pression sur le secteur pharmaceutique. Un trafic de contrebande s’est instauré, dont l’échelle est inconnue. « Mais le problème principal est d’ordre financier », assure une source au ministère de la santé.
    Cherchant à anticiper le scénario noir d’une fin ou d’une révision des subventions sans amortisseur, qui frapperait les plus pauvres, un comité a planché sur une rationalisation du système. Mais ses recommandations sont dans les tiroirs du Parlement. « Si les subventions prennent fin brutalement, ce sera un désastre », prédit le docteur Firas Abiad, qui dirige l’hôpital public Rafic-Hariri, à Beyrouth. Bien que celui-ci reçoive des donations internationales, notamment pour la lutte contre le Covid-19 – qui a fait plus de 3 800 morts dans le pays –, il est confronté aux pénuries intermittentes : « Quand un manque apparaît, on le colmate, puis un autre surgit. Il est très difficile de prévoir les pénuries. » Pour poursuivre leur traitement, des Libanais s’appuient sur la solidarité, leurs relations ou les réseaux sociaux. Shaden Fakih, jeune comédienne de stand-up, a ainsi rendu publiques ses difficultés d’approvisionnement sur son compte Instagram. Cela, et des boîtes rapportées d’Europe par un ami, lui a permis de sécuriser pour un temps les médicaments dont elle a besoin, souffrant d’une maladie auto-immune ainsi que de troubles obsessionnels compulsifs. « Trouver les anticoagulants est une priorité absolue. Mais je sais ce que signifie une crise d’angoisse, et j’ai besoin de l’autre médicament aussi. Je me sens toutefois privilégiée, j’appartiens à la classe moyenne, et je suis entourée. »
    D’autres se tournent vers le secteur associatif, qui doit répondre à des besoins grandissants : la société se paupérise à toute vitesse. « Le nombre de nos bénéficiaires a doublé, dit Malak Khiami, pharmacienne à l’ONG Amel, dédiée à la santé. Parmi eux, certains viennent dans nos centres faute de trouver des médicaments ailleurs. Nous avons sécurisé des stocks jusqu’à l’été, en mettant l’accent sur les maladies chroniques et la pédiatrie. Et nous sommes très attentifs à ce que nous prescrivons. »
    Le docteur Jamal Al-Husseini (à gauche) tend une ordonnance à son assistant dans sa clinique, dans le camp de Chatila, Beyrouth, le 9 février 2021.En périphérie de Beyrouth, dans le camp de Chatila, lieu historique des réfugiés palestiniens, où les Syriens sont devenus les plus nombreux, les visages sont fatigués. Pour ceux qui sont aux marges de la société, la crise économique est un rouleau compresseur. Imane, Syrienne, a compté : il ne reste plus que quelques comprimés du traitement de son fils épileptique de 13 ans. « Après, je n’ose imaginer ce qui se passera, dit-elle. Pourvu qu’un médecin puisse trouver un substitut ! » Elle aussi fait le tour des pharmacies, y compris loin du camp aux ruelles étroites.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Liban précipité dans l’abîme
    Des médicaments venus de Syrie, moins coûteux, y sont devenus plus nombreux. Ils parviennent au Liban hors du circuit officiel. « Si leur nombre augmente, et pas seulement dans les camps, c’est faute d’alternative », déplore le docteur palestinien Jamal Al-Husseini, en plaçant sous oxygène un malade du coronavirus. Ces bouteilles proviennent de dons de la diaspora palestinienne. « Jusqu’à présent, on arrive encore à soigner les gens. Mais cela va devenir de plus en plus difficile », redoute-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#liban#syrie#refugie#camp#chatila#palestien#sante#crise#medicament#circulationthérapeutique#diaspora

  • Une enfance palestinienne après les massacres de #Sabra et #Chatila | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/edition/cinemas-du-maghreb-et-du-moyen-orient/article/010919/une-enfance-palestinienne-apres-les-massacres-de-sabra-et-chat

    Maï Masri a réalisé plusieurs documentaires depuis les années 1980 sur la condition géopolitique de la Palestine. Ses débuts à la réalisation correspondent à une catastrophe humaine qui a traumatisé toute une population : le massacre de Sabra et Chatila. En effet, Maï Masri vivait à proximité du camp de réfugiés palestiniens lorsque les massacres ont été perpétrés par des milices d’extrême droite libanaise sous la protection de l’armée israélienne en 1982. Le devenir des Palestiniens et des générations suivantes qui ont survécu aux massacres occupe pleinement les trois films réunis dans cette édition DVD, à commencer par Les Enfants de Chatila (1998) où la parole est avant tout donnée aux enfants pour narrer leur quotidien et leur projection dans un avenir obscur. Maï Masri reste avec sa caméra au plus près d’eux, de leur quotidien et de leurs rêves pour partager leurs témoignages sans filtres. Parfois même, les enfants prennent également la caméra pour interroger la génération qui a été chassée en 1948 de leurs maisons par l’armée israélienne. Trois ans plus tard avec Rêves d’exil, Maï Masri continue à donner la parole aux enfants palestiniens réfugiés au Liban en suivant la correspondance entre deux jeunes filles palestiniennes séparées par la frontière du sud du Liban. Une amitié épistolaire se nourrit alors au fil des correspondances et offre un nouvel horizon de résistance dans leurs démarches au quotidien.
    Les Enfants du feu est un documentaire qui a été réalisé beaucoup plus tôt en 1991 peu après la première Intifada. La réalisatrice était alors restée un mois avec sa caméra dans sa ville d’origine de Naplouse pour suivre la réalité de l’occupation militaire israélienne massacrant des enfants jeteurs de pierres. En bonus pour élargir l’horizon de la filmographie de Maï Masri, Beyrouth, génération de guerre (1988) porte un témoignage sur la guerre civile aux plusieurs milliers de morts au Liban en filmant les civils, dont certains ont pris les armes, qu’il s’agisse de vraies comme les fausses des enfants mimant les atrocités des adultes.

    #palestine #massacre

  • #Chatila, toute la misère du monde - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2018/12/16/chatila-toute-la-misere-du-monde_1695306

    Dans le camp de Chatila, à Beyrouth, en novembre 2018. Créé en 1949 pour accueillir les réfugiés palestiniens, le camp accueille aujourd’hui les victimes des autres tragédies de la région ou les travailleurs migrants de pays lointains.

  • Nouvelles révélations sur les massacres de #Sabra et #Chatila
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/nouvelles-revelations-sur-les-massacres-de-sabra-et-chatila,2688

    À l’automne 2012, à l’occasion des trente ans des massacres de Sabra et Chatila, le chercheur américain Seth Anziska publiait un article dans le New York Times sur la manière dont les dirigeants israéliens avaient, comme le déclarera le sous-secrétaire d’État Lawrence Eagleburger, « délibérément trompé » leurs interlocuteurs américains sur les massacres en cours dans les camps palestiniens dont ils avaient connaissance. L’article montrait aussi l’attitude peu courageuse que leur avait opposée l’administration Reagan, son ambassadeur itinérant au Proche-Orient Morris Draper au premier chef.

    Pour ce faire, Anziska s’appuyait beaucoup sur des sources diplomatiques américaines. Aujourd’hui, il revient à la charge, et plus en profondeur. Dans un ouvrage intitulé Preventing Palestine : A Political History From Camp David to Oslo, une étude sur la diplomatie américaine au Proche-Orient sur la période qui va du premier accord de Camp David (1977) aux accords d’Oslo (1993)
    1
    , il consacre une vingtaine de pages aux massacres de Sabra et Chatila. Il a, cette fois, eu accès à de nouvelles sources, dont des documents classifiés des travaux de la célèbre commission Kahane qui, en Israël, avait évalué les responsabilités des dirigeants dans ces crimes
    2
    .

  • Sabra and Shatila: New Revelations
    Seth Anziska , The New York Review of Books, le 17 septembre 2018
    https://www.nybooks.com/daily/2018/09/17/sabra-and-shatila-new-revelations

    Historians try not to audibly gasp in the reading rooms of official archives, but there are times when the written record retains a capacity to shock. In 2012, while working at the Israel State Archives in Jerusalem, I came across highly classified material from Israel’s 1982 War in Lebanon that had just been opened to researchers. This access was in line with the thirty-year rule of declassification governing the release of documents in Israel. Sifting through Foreign Ministry files, I stumbled upon the minutes of a September 17 meeting between Israeli and American officials that took place in the midst of the Sabra and Shatila massacre.

    The startling verbatim exchange between Israeli Defense Minister Ariel Sharon and US diplomat Morris Draper clearly demonstrated how the slaughter of civilians in the Palestinian refugee camps of south Beirut was prolonged by Draper’s acquiescence in the face of Sharon’s deceptive claim of “terrorists” remaining behind. This made the US unwittingly complicit in the notorious three-day massacre carried out by militiamen linked to the Phalange, a right-wing political party of Lebanese Maronite Christians that was allied with Israel.

    Some critics have always suspected, and hoped to uncover evidence, that Israeli officials explicitly ordered the massacre or directly colluded in its execution. These new documents don’t supply that smoking gun. What they do show is a pattern of extensive cooperation and planning between Israeli and Maronite leaders in the aims and conduct of the war that provides a more comprehensive framework for judging moral accountability. These sources suggest a line of thinking about the political and military defeat of Palestinian nationalism that built on the legacy of the Nakba itself, reaching tragic ends through the destruction wrought in Beirut.

    The excerpts from the Kahan Appendix do, however, underscore the fact that members of the Israeli military and intelligence organizations knew in advance what the Phalange was intending to do to the Palestinians—at a minimum, forced expulsion through threatened or actual deadly violence, and the subsequent razing of the refugee camps. According to the testimony of Colonel Elkana Harnof, a senior Israeli military intelligence officer, the Phalange revealed that “Sabra would become a zoo and Shatilah Beirut’s parking place.” Harnof added details about acts of brutality and massacres that had already taken place, inflicted by Maronite forces with “specific references to acts of elimination of locals ‘most likely Palestinians.’” This was relayed to Defense Minister Sharon as early as June 23, little more than two weeks after the start of the Israeli invasion (II: 78). On that day, a report was passed to Foreign Minister Yitzhak Shamir and Defense Minister Sharon that described the Christian militia’s “terminating” 500 people in the evacuation of West Beirut. The Mossad Director Nahum Admoni and others met with Bashir Gemayel and the description of the meeting contains harrowing evidence of what was planned for the Palestinians throughout Lebanon.

    https://www.scribd.com/document/388796835/Kahan-Commission-Appendix-English#from_embed

    http://www.documentcloud.org/documents/4887715-Kahan-Commission-Appendix-Complete-English.html

    #Palestine #Liban #Sabra #Chatila

  • Réfugiés oubliés : les survivants des massacres de Sabra et Chatila
    Dr. Swee Chai Ang –15 septembre 2017 – Newsdeeply – Traduction : Chronique de Palestine
    http://chroniquepalestine.com/refugies-oublies-survivants-massacres-sabra-chatila

    Puis, le 15 septembre, plusieurs centaines de chars israéliens sont entrés Beyrouth ouest. Certains d’entre eux ont construit des monticules de terre aux entrées des camps et scellé Sabra et Chatila, empêchant les habitants de s’enfuir. Un groupe de miliciens chrétiens, formés et armés par Israël, est ensuite entré dans le camp. Lorsque les chars se sont retirés du périmètre du camp le 18 septembre, plusieurs milliers de civils ont été retrouvés morts, tandis que d’autres avaient été enlevés et avaient disparu.

    Notre équipe de l’hôpital, qui a travaillé sans arrêt pendant 72 heures, a été contrainte sous la menace des armes d’abandonner ses patients et a dû quitter le camp le 18 septembre. À mesure que je m’éloignais de la salle d’opération du sous-sol, j’ai appris la douloureuse vérité. Alors que nous luttions pour sauver quelques dizaines de vies, des milliers de personnes étaient massacrées.

    Certains corps étaient déjà en putréfaction sous le soleil de Beyrouth. Les images du massacre se sont profondément imprimées dans ma mémoire. Elles incluent des corps sans vie et mutilés bordant les allées de camp…

    (...) Aujourd’hui, les réfugiés palestiniens au Liban sont exclus de 30 professions et seulement 2% des Palestiniens dans des emplois de l’économie informelle ont des permis de travail appropriés. Ils n’ont pas de passeport. Ils n’ont pas le droit de posséder et d’hériter de propriétés. Interdits de retourner chez eux en Palestine, ils ne sont pas seulement des réfugiés, ils grandiront en tant que réfugiés et mourront comme réfugiés.

    Quant à moi, j’ai encore des questions douloureuses auxquelles il faut répondre. Pourquoi ont-ils été massacrés ? Le monde a-t-il oublié les survivants ? Comment pouvons-nous permettre une situation où la seule affirmation d’humanité d’une personne est de disposer d’une carte d’identité de réfugié ? Ces questions m’ont hantée depuis que j’ai rencontré les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila. Je n’ai pas encore reçu de réponse.

    #Sabra_Chatila

  • The United States Was Responsible for the 1982 Massacre of Palestinians in Beirut | The Nation

    https://www.thenation.com/article/the-united-states-was-responsible-for-the-1982-massacre-of-palestinians-i

    On the night of September 16, 1982, my younger brother and I were baffled as we watched dozens of Israeli flares floating down in complete silence over the southern reaches of Beirut, for what seemed like an eternity. We knew that the Israeli army had rapidly occupied the western part of the city two days earlier. But flares are used by armies to illuminate a battlefield, and with all the PLO fighters who had resisted the Israeli army during the months-long siege of the city already evacuated from Beirut, we went to bed perplexed, wondering what enemy was left for the occupying army to hunt.

    This was a little more than a month after the August 12 cease-fire that had supposedly ended the war, and was followed by the departure of the PLO’s military forces, cadres, and leadership from the city. The trigger for Israel’s occupation of West Beirut was the assassination on September 14 of Israel’s close ally and Lebanese President-elect Bashir Gemayel, head of the Lebanese Front militia and a top leader of the fascist-modeled Phalangist party.

    What we had seen the night before became clear when we met two American journalists on September 17. They had just visited the scene of ongoing massacres in the Sabra and Shatila refugee camps, home to tens of thousands of displaced Palestinians as well as many Lebanese. They had taken with them into the camps a young American diplomat, Ryan Crocker, who was the first US government official to file a report on what they had seen. We found out from them that the Israeli army had used flares the previous night in order to light the way for the right-wing Lebanese militias whom the Israelis sent into Sabra and Shatila. From September 16 to 18, according to historian Bayan al-Hout’s authoritative account of this event, these militiamen slaughtered over 1,300 Palestinian and Lebanese civilians (for more on these and related events, see the revised 2014 edition of my book Under Siege: PLO Decisionmaking During the 1982 War).

    #Palestine #Liban #Sabra #Chatila

  • Distinguished Lebanese poet Said Akl dies at 102
    http://english.al-akhbar.com/content/distinguished-lebanese-poet-said-akl-dies-102

    Famous for his radical Lebanese nationalism, Akl, also known as the “Little Poet,” promoted the use of Lebanese dialect written in modified Roman script rather than the modern standard Arabic and alphabet.

    He was defined by his Phoenician-centered nationalism, which made him popular among many Lebanese and controversial among others.

    After having left the Syrian Social Nationalist Party, Akl became one of the leaders of the Guardians of the Cedars, a radical nationalist political party created during the Lebanese Civil War which welcomed the 1982 Israeli invasion of Lebanon, seeing it as a golden opportunity for forcing Palestinians out of Lebanon.

    […]

    Considered one of the most notable modern Lebanese poets, Akl wrote in Arabic and French. His poetical works include “The Jasmine Bells,” “Poems from Her Notebook,” “Like Pillars,” and “Carving in Light.”

    Legendary Lebanese singer Fairouz sang more than a dozen of his poems such as “Roddani Ila Biladi” (Take Me Back to my Country), “Ghanaytu Mekka” (I sang to Mekka), “Ummi ya Malaki” (My Mother, My Angel), and “Kara’tu Majdaka” (I Read your Glory).

    • http://youtu.be/tt8NlwzmOKg

      لأجلك يا مدينة الصلاة أصلي
      لأجلك يا بهية المساكن يا زهرة المدائن
      يا قدس يا قدس يا مدينة الصلاة
      عيوننا إليك ترحل كل يوم
      تدور في أروقة المعابد
      تعانق الكنائس القديمة
      و تمسح الحزن عن المساجد
      يا ليلة الأسراء يا درب من مروا إلى السماء
      عيوننا إليك ترحل كل يوم و انني أصلي

      الطفل في المغارة و أمه مريم وجهان يبكيان
      لأجل من تشردوا
      لأجل أطفال بلا منازل
      لأجل من دافع و أستشهد في المداخل
      و أستشهد السلام في وطن السلام
      سقط العدل على المداخل
      حين هوت مدينة القدس
      تراجع الحب و في قلوب الدنيا أستوطنت الحرب
      الطفل في المغارة و أمه مريم وجهان يبكيان و أنني أصلي

      الغضب الساطع آتٍ و أنا كلي ايمان
      الغضب الساطع آتٍ سأمر على الأحزان
      من كل طريق آتٍ بجياد الرهبة آتٍ
      و كوجه الله الغامر آتٍ آتٍ آتٍ
      لن يقفل باب مدينتنا فأنا ذاهبة لأصلي
      سأدق على الأبواب و سأفتحها الأبواب
      و ستغسل يا نهر الأردن وجهي بمياه قدسية
      و ستمحو يا نهر الأردن أثار القدم الهمجية
      الغضب الساطع آتٍ بجياد الرهبة آتٍ
      و سيهزم وجه القوة
      البيت لنا و القدس لنا
      و بأيدينا سنعيد بهاء القدس
      بايدينا للقدس سلام آتٍ

    • Fairouz - Roddani Ila Biladi فيروز - ردني الى بلادي
      https://soundcloud.com/kinan-4/fairouz-roddani-ila-biladi

      ردّني إلى بلادي
      مع نسائم الغوادي
      مع شعاعة تغاوت
      عند شاطئ و وادي
      ردّني إلى بلادى
      مرّة وعدت تاخذني
      قد ذبلت من بعادي
      و أرمي بي على ضفاف
      من طفولة غدادي
      نهرها ككف من أحببت خير الوصادي
      لم تزل على وفاء
      ما سوى الوفاء زادي
      حبّني هنا حب الحبّ مالئاً فؤادي
      شلح زنبق أنا إكسرني على ثرى بلادي..

    • Je ne dirai pas avec Brassens :

      Les morts sont tous des braves types

      A part la bande de voyous sioniste qu’il a créée avec Etienne Sakr, son grand projet était de voir la mer de Zahlé (remarques avec toutes les carrières qu’on a creusée dans la montagne, il se peut aue son projet se réalise).

  • Réfugiés palestiniens au Liban | Radio-Canada.ca
    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/Blogue/Refugies_palestiniens_au_Liban

    Il y avait d’abord de la méfiance à notre arrivée à Chatila. Les #réfugiés #palestiniens nous l’avaient dit d’emblée : « Nous sommes fatigués des délégations de journalistes et d’officiels qui viennent ici en safari pour nous prendre en photo comme des animaux ».

    Affligeant constat de gens désillusionnés et désabusés par les promesses non tenues, les solidarités mal assumées et les amitiés de circonstance. L’exercice était donc difficile, mais il fallait expliquer longuement à nos hôtes la nature de notre mandat. Préciser surtout que notre travail consistait seulement à rendre compte de leur situation et non pas à changer leur sort.

    Nous quittons #Chatila avec le sentiment d’avoir côtoyé, plus de deux semaines durant, des gens de cœur. Des personnes démunies, mais dignes. Des réfugiés qui, las de tricoter des illusions, se contentent de composer avec l’âpreté du quotidien avec un sens remarquable de la débrouille.

    http://www.radio-canada.ca/sujet/visuel/2011/05/03/001-refugies-palestiniens-chatila.shtml

    #webdocumentaire