• La mise à mort programmée du système ferroviaire français
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/090725/la-mise-mort-programmee-du-systeme-ferroviaire-francais

    Cela leur a pris trente ans. Mais ils y sont en train d’y parvenir : le dernier clou dans le cercueil de la SNCF et du système ferroviaire français est en train d’être enfoncé. Selon des informations publiées le 4 juillet par le site l’Informé, les concurrents de l’entreprise publique ferroviaire qui s’apprêtent à exploiter des lignes TGV en France seront dispensés de toute obligation de service public en France.

    [...]

    « Comment s’en étonner. C’est la logique même de l’ouverture à la concurrence. Nous l’avions annoncé depuis des années : le privé va exploiter tout ce qui ce qui est rentable et laisser tout le reste. La SNCF est la vache à lait du privé », constate Julien Troccaz, responsable du syndicat Sud-Rail.

    Le gouvernement – et tous ceux qui l’ont précédé – a décidé d’appliquer à la SNCF la même logique que celle qui a été imposée à EDF lors de l’ouverture des marchés de l’énergie : faire subventionner par le public les profits futurs du privé. Au nom de la concurrence libre et non faussée, les entreprises publiques sont priées de céder à leurs concurrents une partie des bénéfices et des avantages dont elles bénéficient historiquement pour permettre au privé d’exister.

    Dans le cas d’EDF, cela s’est traduit par l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH), avec le succès que l’on sait : une explosion des prix, des milliards de bénéfices pour des intermédiaires privés sans aucun profit pour les usagers, la sécurité du système et l’intérêt général. Tout est en place que les mêmes effets se produisent à la SNCF, en pire.

    [...]

    Ce qui pourrait sembler des coups de canifs dans l’organisation ferroviaire française risque, de l’avis de nombreux experts, de mettre tout à terre. Car la SNCF est tenue de respecter la règle d’or, c’est-à-dire d’assurer constamment son équilibre financier. Une clause qui a été imposée par la Commission européenne et qui n’a jamais été contestée par la présidence française – à la différence d’autres États membres –, en contrepartie d’une reprise partielle de la dette de la compagnie ferroviaire.

    Privée d’une partie des recettes des lignes à grande vitesse, qui constituent l’essentiel de son chiffre d’affaires, la SNCF risque de ne pas pouvoir faire face à toutes ses charges. Tous les principes de péréquation territoriale, qui permettaient d’assurer le financement des lignes déficitaires grâce aux lignes rentables, sont ébranlés.

    Désormais, chaque ligne va devoir être rentable par elle-même. Des dessertes considérées comme vitales dans toute la France sont déjà menacées notamment dans le Centre-Val-de-Loire, la Savoie ou une partie de la Bretagne. « Une ligne qui ferme ne rouvre jamais », prévient Bérenger Cernon, ayant en tête des centaines d’exemples de voies ferrées démantelées, converties en pistes cyclables alors qu’elles assuraient auparavant un maillage dense du territoire.

    [...]

    Nombre d’historiens, à commencer par Fernand Braudel, ont souligné le rôle majeur qu’ont joué les chemins de fer pour la cohésion territoriale et sociale de la France moderne. C’est toute cette cohésion qui est en train de se défaire. Après avoir vu disparaître leur palais de justice, leur centre d’impôt, leur hôpital, c’est leur gare qui est appelée à être supprimée dans nombre de villes moyennes. La France, selon les vues de la technostructure partagées par les groupes privés, ce n’est que neuf à dix métropoles : Paris, Strasbourg, Lille, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille et Lyon et Grenoble. En dehors de ces grandes villes, point de salut.

    Tout cela ne peut participer qu’au sentiment de déclassement et d’injustice sociale qui anime la majorité des Français, et fait le lit du populisme d’extrême droite. Mais l’exécutif, comme nombre d’élus politiques, s’en moque. Après tout, dans les gares, il n’y a que « des gens qui ne sont rien ».

  • Adapting to climate change
    https://www.groupe-sncf.com/en/commitments/sustainable-development

    Voilà des prévisions réalistes.

    Planning for a +4°C future by 2100

    On 4 May 2023, France’s National Council for Ecological Transition confirmed a projected temperature rise of +4°C by 2100 for mainland France. In response, companies across SNCF Group are actively rolling out solutions to adapt our network and infrastructure to better handle the expected impacts of global warming.

    #climat #chemins_de_fer

  • Achetez un train pour vos vacances
    https://www.db-gebrauchtzug.de/f?p=222:200:1091577834714:::: :


    330 km/h
    https://www.db-gebrauchtzug.de/f?p=222:210:1015707188916::::P210_ID,G_APP_UNTERNEHMEN_ID:4274,3&cs=

    Ideal for operators looking to expand or modernize their international operations, the ICE 406 combines reliability, speed, and efficiency and is ready for its next journey on new tracks.

    #train #waggon #chemin_de_fer #à_vendre

  • Königshaus stellt Betrieb seines Zuges ein
    https://www.spiegel.de/panorama/britisches-koenigshaus-stellt-betrieb-seines-zuges-ein-a-f208a649-3504-4d6c-

    Les déplacements de la famille royale d’Angleterre en train sont plus couteux que les voyages en hélicoptère, alors on opte pour la modernité et chamge de moyen de transport. Au fond je les soupçonne d’avoir envie de rattrapper leurs copains ultra-riches qui prennent systématiquement les véhicules aériens les plus rapides et modernes pour se rendre aux rendez-vous entre gens sélects.

    L’article est intéressant parce qu’on y apprend quelques chiffres budgétaires des représentants de l’impérialisme d’outre-manche.

    1.7.2025 - Auch die Royals müssen sparen: Mehr als 150 Jahre lang gehörte ein Zug zum Fuhrpark der königlichen Familie. Jetzt wird er ausgemustert, aber es gibt Ersatz.

    Von Gloucestershire im Südwesten Englands ins rund 115 Kilometer entfernte Staffordshire und dann nach London: Das war laut der BBC die Route für Mitglieder des britischen Königshauses, die ihre Reise im vergangenen Februar mit dem königlichen Zug zurückgelegt haben. Kostenpunkt: 44.000 Pfund (rund 51.260 Euro). Es ist nur ein Beispiel, aber es zeigt, wie teuer der Zug für das Königshaus ist.

    Jetzt stellt die Monarchie in Großbritannien wegen Sparmaßnahmen den Betrieb des königlichen Zuges ein. Im Rahmen der am Montagabend veröffentlichten Jahresbilanz des Königshauses teilte der Schatzmeister von König Charles III., James Chalmers, mit, dass er das berühmte Transportmittel aufgrund der hohen Kosten außer Dienst gestellt habe. Stattdessen habe er den Einsatz von zwei Hubschraubern für die Beförderung der Königsfamilie genehmigt.

    Der königliche Zug sei »seit vielen Jahrzehnten ein Teil des nationalen Lebens, der von allen Beteiligten geliebt und gepflegt wird« sagte Chalmers. Im Rahmen von Charles’ Bemühungen zur Modernisierung des Königshauses sowie zur Senkung seiner Aufwendungen sei jedoch »auch die Zeit gekommen« sich von dem Zug zu verabschieden, sagte Chalmers. Er verwies auf die Bemühungen des Königshauses, »bei der Vergabe von Mitteln diszipliniert und zukunftsorientiert vorzugehen«.

    Der Zug wird von den Mitgliedern der Königsfamilie seit Mitte des 19. Jahrhunderts benutzt. Im Laufe der Zeit ist seine Wartung aber zunehmend aufwendig und kostspielig geworden. Der König habe nun dem Zug, zu dem auch ein in den Achtzigerjahren eigens für ihn angefertigter Waggon gehört, »aufs Herzlichste Lebewohl« gesagt.

    Laut dem am Montag veröffentlichten Jahresbericht zum sogenannten Sovereign Grant, mit dem die offiziellen Aufgaben und die Paläste des britischen Königshauses finanziert werden, beliefen sich die Ausgaben für 2024/25 das vierte Jahr in Folge auf 86,3 Millionen Pfund (rund 100,6 Millionen Euro). Im nächsten Jahr soll der Zuschuss auf 132 Millionen Pfund steigen.
    Erste Waggons wurden während der Regentschaft von Königin Victoria eingesetzt

    Der königliche Zug hat eine lange Geschichte: Die ersten Waggons wurden Mitte des 19. Jahrhunderts während der Regentschaft von Königin Victoria eingesetzt. 2020 reisten Prinz William und seine Frau Kate mit dem Zug auf einer Strecke von 2000 Kilometern durchs Land, um Menschen in systemrelevanten Berufen für ihren Einsatz während der Coronapandemie zu danken.

    2022 sollte der Zug den Sarg der verstorbenen Königin Elizabeth II. von Schottland nach London bringen – allerdings wurde damals wegen Sicherheitsbedenken davon abgesehen.

    Freunde des royalen Zuges müssen sich keine zu großen Sorgen machen: Er wird durch das Vereinigte Königreich fahren, ehe er aus dem Verkehr gezogen wird. Im Anschluss wird er möglicherweise öffentlich ausgestellt.

    #Rioaume_Uni #monarchie #chemins_de_fer #transport_ferroviaire #anachronisme #luxe #nantis #impérialisme

  • Mieux s’alimenter pour moins cher, l’objectif des supermarchés et réseaux d’achat coopératifs

    #Supermarchés_coopératifs et #groupements_d'achat proposent aux consommateurs une meilleure alimentation à des #prix plus accessibles. Ils cherchent maintenant à toucher un public plus large et plus mixte socialement.

    A la #Louve, les caissiers et les caissières sont aussi des clients. Ils font partie des 4 000 coopérateurs du supermarché coopératif et participatif qui a ouvert ses portes en 2016 dans un quartier populaire du nord de la capitale. Toutes les quatre semaines, chaque coopérateur vient assurer un service bénévole. Les tâches sont variées : mise en rayon, nettoyage, travail administratif…

    Pour devenir membre de la #coopérative, ils ont versé cent euros, et en ont acheté dix parts sociales à10 euros. #La_Louve a fait des émules, à Toulon, Toulouse, Lille, Bruxelles, d’autres supermarchés coopératifs et participatifs ont ouvert leurs portes même s’ils sont de taille plus modeste.

    C’est en visitant #Brooklyn en 2009 que #Tom_Boothe, l’un des cofondateurs du projet, découvre la #Park_Slope_Food_Coop (#PSFC), fondée en 1973. « Pendant les années 1970, dans le sillage du mouvement hippie, de nombreux magasins participatifs, inspirés des #épiceries_coopératives, ont vu le jour. Mais presque tous ont disparu dans les années 1980. Seul PSFC a survécu », raconte-t-il. PSFC a aidé à la naissance de la Louve.

    L’histoire des coopératives de consommateurs est bien plus ancienne et remonte la première moitié du XIXe siècle. En 1844, à #Rochdale en Angleterre, des tisserands se sont rassemblés pour fonder les #Equitables pionniers de Rochdale. Constatant que leur niveau de vie dépendait des marchands qui fixaient les prix des marchandises qu’ils achetaient, ils ont créé un magasin coopératif.

    Leur but était non seulement de garantir aux clients des prix raisonnables, mais aussi une bonne qualité des produits à une époque où les fraudes étaient légion. Rapidement, la taille de la coopérative s’est accrue au point de compter plus de 10 000 membres en 1880.

    Une large gamme de produits

    La Louve propose une palette étendue de produits alimentaires et d’hygiène. Dans un même rayon voisinent grandes marques, produits bio et produits « gourmets », mais tous sont de 20 % à 50 % moins chers que dans la grande distribution. Les produits vendus sont choisis par les adhérents via un classeur de suggestions.

    « Notre but n’est pas d’être un complément, mais de permettre d’acheter l’ensemble des produits : nous ne nous en interdisons aucun. Nous ne sommes pas un club, mais un #magasin où des adultes font leurs choix en conscience », explique Tom Boothe.

    Tous les produits ne sont donc pas biologiques. « On peut acheter à la Louve des tomates en hiver, mais dans les faits, nous en vendons très peu », précise toutefois Tom Boothe.

    Si la Louve a vocation à toucher le public le plus large, dans les faits, cela reste compliqué : 10 % des membres ne souscrivent qu’une part sociale car ils sont bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), étudiants boursiers ou en service civique. 16 % payent leur souscription en plusieurs chèques.

    « Ceux qui fréquentent la Louve sont sans doute plus "blancs" et ont des revenus plus élevés que la moyenne de la population. Malgré une action volontariste, dont des portes ouvertes tous les premiers samedis du mois, les gens du quartier présument que comme nous sommes un supermarché alternatif, cela va être plus cher », regrette-t-il.

    Un chèque-déjeuner avec bonus alimentation durable

    Elargir l’accès à une alimentation de qualité, c’est la démarche d’une autre coopérative, #Up_Coop, la société coopérative et participative (Scop) qui a popularisé le #chèque-déjeuner. « Le titre-restaurant s’étant largement démocratisé auprès des salariés, nous nous sommes demandé comment ramener ces ressources vers l’économie locale », explique Yassir Fichtali, directeur général secteur public chez Up Coop.

    En 2023, la Scop s’est donc associée à la ville de #Creil pour lancer le programme #Up+. La municipalité a proposé de bonifier sur une cagnotte la somme versée à ses agents s’ils l’utilisent sur la ville de Creil, et encore davantage en centre-ville. La carte #Up_Déjeuner devient ainsi un outil pour soutenir le commerce de centre-ville.

    « Nous allons tirer maintenant ce fil vers l’alimentation durable, inciter les gens à passer de la junk food à des achats dans des magasins bio, du vrac… », poursuit-il.

    Plusieurs villes se sont ensuite engagées dans le programme Up+ : Bourg-en-Bresse, Valenciennes, Haguenau, Nancy, Halluin, Mulhouse, Bagnolet et Angers. En Seine-Saint-Denis et dans le Gers, Up Coop participe à des expérimentations visant à orienter vers une #alimentation_durable la consommation de populations en difficulté.

    Le département du 93 a ainsi mis en place sur quatre territoires un #chèque_alimentation sous forme de carte, #Vital’im, en ciblant à chaque fois un public spécifique : à Montreuil, les personnes accompagnées par le CCAS, à Villetaneuse, un public étudiant, à Clichy-sous-Bois et Sevran, des familles. Son montant est bonifié de 50 % si les achats sont effectués chez un commerçant durable (Biocoop, primeurs locaux, les commerces et producteurs locaux).

    « On ne peut pas demander à des personnes en difficulté de payer le juste prix du durable. Cette politique publique permet à des publics de ne plus avoir à arbitrer entre le #pouvoir_d’achat et le #pouvoir_d’agir », commente Yassir Fichtali.

    Les CCAS, la Fondation Armée du salut, Action contre la faim sont associés à cette initiative. « Certains bénéficiaires n’osaient pas entrer dans un Biocoop, ils avaient l’impression que ce n’était pas pour eux. Des #freins que l’on peut déconstruire », souligne-t-il. Encore faut-il que cette offre alimentaire durable existe sur le territoire : à Clichy-sous-Bois, ce n’est par exemple pas le cas.

    Cette difficulté n’existe pas dans le département rural du Gers, où Up Coop participe au programme public #Mieux_manger, lancé en 2024. La mission a d’abord consisté à affilier les producteurs bio. Un groupement d’intérêt public rassemblant des collectivités et des associations a ensuite identifié plusieurs centaines de personnes destinataires d’une bonification en cas d’achat alimentaire durable et cette bonification évolue au fil des usages.

    « L’idée de cette expérimentation est de vérifier que le changement des pratiques va perdurer même si la bonification baisse », indique Yassir Fichtali.

    #Vrac, un groupement d’achat agroécologique

    #Vers_un_réseau_d’achat_en_commun (Vrac) mobilise aussi le soutien des pouvoirs publics dans une démarche résolument démocratique, en proposant des achats alimentaires sans emballages issus de l’agroécologie. Depuis 2013, il permet ainsi aux plus modestes – mais pas seulement – de se réapproprier leur #consommation_alimentaire.

    Au départ, son initiateur, #Boris_Tavernier, qui avait monté à Lyon un bar restaurant coopératif cuisinant des produits paysans, a été sollicité par un bailleur social lyonnais et la Fondation Abbé-Pierre (désormais Fondation pour le logement des défavorisés) pour monter un projet d’achat en commun afin d’améliorer le pouvoir d’achat des locataires. C’est ainsi qu’est né le premier #groupement_d’achat sous forme d’association.

    « Pas question toutefois de chercher les prix les plus bas, mais plutôt d’orienter les achats vers une alimentation durable et de qualité rémunératrice pour les producteurs », explique Lorana Vincent, déléguée générale de Vrac France, l’association nationale qui rassemble désormais 22 structures locales.

    Douze ans après, le réseau emploie une centaine de salariés. Une épicerie éphémère ouvre une fois par mois dans un local de chacun des quartiers où le réseau est implanté (association, maison des jeunes et de la culture, centre social…). Des bénévoles pèsent les produits, et chaque adhérent apporte ses contenants.

    En 2013, le projet a été lancé dans le quartier lyonnais de la #Duchère, à #Villeurbanne et #Vaux-en-Velin. L’initiative s’est tout d’abord heurtée à l’absence d’offre de qualité dans ces territoires emblématiques de la politique de la ville où le hard discount est très présent, et aux réticences de leurs habitants. Pour vaincre celles-ci, Vrac s’est appuyé sur des personnes-ressources, en très grande majorité des femmes.

    « Nous leur avons fait goûter les produits sans les présenter comme bio. Nous avons construit avec elles le catalogue en partant de leurs besoins. L’#huile_d’olive a été un formidable levier. Elles se sont emparées du projet », poursuit Lorana Vincent.

    Cette démarche de #démocratie_alimentaire s’est inscrite dans le temps. Sur chaque territoire, un « club produits » associant bénéficiaires et bénévoles est régulièrement réuni pour faire évoluer le catalogue. Les produits sont vendus sans marge, à un prix rémunérateur pour le producteur.

    « Vrac est un espace collectif où les habitantes et les habitantes ont accès à l’information sur l’origine des produits, la rémunération des producteurs. Cela permet de prendre ses décisions de manière éclairée et participe à faire de l’alimentation un sujet politique. »

    Le soutien crucial des pouvoirs publics

    Cette absence de marge est rendue possible par des #financements_publics. Depuis 2023, Vrac est notamment soutenu par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), via le fonds #Mieux_manger_pour_tous. Les habitants des #quartiers_populaires peuvent acheter les produits 10 % moins cher que les prix coûtants, et même 50 % pour les personnes bénéficiant des minima sociaux.

    Si l’aventure Vrac a commencé dans ces quartiers populaires et continue à s’y développer, le réseau souhaite s’adresser à tous et toutes. Certes, les personnes non issues de ces quartiers payent, elles, 10 % de plus par rapport au prix coûtant. Mais « c’est un prix d’équilibre, cela permet que leurs achats ne coûtent rien au réseau », souligne Lorana Vincent. Et cela reste inférieur à ce qui se pratique dans le commerce traditionnel.

    Cette volonté de favoriser la mixité sociale est au cœur de la démarche de Vrac. « ATD Quart-monde a pour habitude de rappeler qu’une politique pour les pauvres, c’est une pauvre politique », conclut sa déléguée générale.

    https://www.alternatives-economiques.fr/mieux-salimenter-cher-lobjectif-supermarches-reseaux-d/00114404
    #alimentation #qualité #réseaux #supermarché_participatif #bénévolat #mixité_sociale

  • Chemillé en Anjou contre Zemmour
    https://nantes.indymedia.org/posts/144764/chemille-en-anjou-contre-zemmour

    Alerta ! Le néo nazi Eric Zemmour est accueilli pour un meeting à Chemillé en Anjou ce samedi 26 avril au théâtre Foirail. Eric Zemmour est un pétainiste convaincu, condamné pour contestation de crime contre l’humanité après avoir affirmé que le maréchal Pétain avait “sauvé les juifs français”, un criminel…

    #Antifascisme #Graff #néonazis #Chemillé-en-Anjou #Local

  • MANIF 26/04 contre la tenue du meetind de Zemmour – Chemillé (Maine-et-Loire)
    https://nantes.indymedia.org/posts/144697/manif-26-04-contre-la-tenue-du-meetind-de-zemmour-chemille-maine-e

     Le 26 avril à 14h15, le parti fasciste Reconquête organise un meeting au Théâtre Foirail de Chemillé. Zemmour y prendra la parole, la présence d’un grand cadre du FN est également prévue. Cela annonce sans doute une alliance inédite entre le plus gros parti d’extrême droite et Reconquête, dont…

    #Antifascisme/racisme #Chemillé-en-Anjou #Maine-et-loire #Local

  • MANIF 26/04 contre la tenue du meeting de Zemmour – Chemillé (Maine-et-Loire)
    https://nantes.indymedia.org/events/144702/manif-26-04-contre-la-tenue-du-meeting-de-zemmour-chemille-maine-e

    Le 26 avril à 14h15, le parti fasciste Reconquête organise un meeting au Théâtre Foirail de Chemillé. Zemmour y prendra la parole, la présence d’un grand cadre du FN est également prévue. Cela annonce sans doute une alliance inédite entre le plus gros parti d’extrême droite et Reconquête, dont le…

    #Antifascisme/racisme #Chemillé-en-Anjou #Maine-et-loire

  • Sans titre
    https://nantes.indymedia.org/tumbles/144666/144666

    Zemmour vient faire son meeting régional à Chemillé (Maine et Loire) samedi 26 avril à 14h15. Nous ne pouvons laisser l’extrême-droite s’organiser et diffuser ses discours racistes, xénophobes, transphobes… Appel à se rassembler samedi 13h30 devant le Foirail. Pas de fachos dans les campagnes ni ailleurs !

    #Antifascisme/racisme #Chemillé-en-Anjou

  • Thread de #Julien_Gossa sur Mastodon :
    Les scientifiques américains sont réellement en danger. Jouer avec ce type de situation seulement pour gagner un peu de crédit politique est très dangereux.
    https://social.sciences.re/@juliengossa/114375605162671356

    « On n’a déjà pas assez d’argent pour fonctionner normalement » : la France peut-elle accueillir des scientifiques étrangers ?
    https://www.leparisien.fr/futurs/on-na-deja-pas-assez-dargent-pour-fonctionner-normalement-la-france-peut-

    D’abord, il faut bien le dire : ce n’est pas une petite embrouille qui permet pépouze de tirer quelques marrons du feu.

    Les scientifiques américains sont réellement en danger, pour de bon. Pour l’instant, ça coupe surtout dans les #budgets. Mais les #arrestations_arbitraires ont déjà commencé.

    Donc on n’est plus dans le contexte #MakeOurPlanetGreatAgain ou #AIforHumanity, où on pouvait se permettre de raconter n’importe quoi, de claquer quelques millions puis d’oublier le bouzin après s’être auto-congratulé.

    Là, il va y avoir des conséquences concrètes, plus que juste gâcher du fric.
    https://www.huffingtonpost.fr/international/article/macron-a-t-il-vraiment-made-our-planet-great-again-un-an-apres-sa-phr

    Or, tout pousse à croire qu’il ne s’agit qu’un d’un coup de com’ à l’usage exclusif de l’image de M. Macron.

    « Un conseiller a lâché dans les grilles de l’Elysée : "Incroyable, Trump l’a sauvé" ».

    « sauver » M. Macron coute beaucoup moins cher que sauver des scientifiques. Mais à quel prix ?

    https://www.liberation.fr/politique/a-lelysee-le-dernier-carre-des-fideles-demmanuel-macron-20250418_VHMP3NU645AZ5DFC6DNZIHGCIA/?redirected=1

    Dans ce fil, je donnais trois conditions pour que cette démarche se passe bien.

    Aucune n’est remplie, et ça va même à l’exact inverse. On a pratiquement la garantie que ça se passe mal.

    1. Bien accueillir des #scientifiques_étrangers sans mieux traiter en même temps les #scientifiques_français va générer mécaniquement du #mécontentement et du #quiet-quitting.

    Globalement, on ne sauve rien, on ne fait que dégrader la science (qui ne va déjà pas bien du tout).

    Mais en plus le #dispositif est parti pour être famélique, donc pour décevoir les espoirs des scientifiques américains.

    C’est en fait un simple « outil », et l’État financera au maximum la moitié du coût de l’opération.

    https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/lancement-de-la-plateforme-choose-france-science-une-

    Donc plus de la moitié du coût va reposer sur les université d’accueil, qui ne peuvent déjà pas boucler leur budget.

    On imagine le CA :
    – Point 1 : 15 M€ pour accueillir des ricains 💪
    – Point 2 : -20% de postes, -30% de budget des composantes, suppression du chauffage au bâtiment B
    https://www.francetvinfo.fr/sciences/ils-sont-motives-par-la-liberte-academique-le-president-d-aix-marseille

    Le Ministre le sait bien, et ouvre déjà son parapluie : L’effort d’accueil des chercheurs américains « doit se faire au niveau européen ».

    Donc c’est soit les universités, soit l’Europe qui doit payer. En somme, tout le monde, sauf l’État français qui en pourtant commanditaire.
    https://www.nouvelobs.com/sciences/20250419.OBS102961/l-effort-d-accueil-des-chercheurs-americains-doit-se-faire-au-niveau-euro

    Le chiffrage me parait totalement délirant : 330 k€/an pour une équipe, c’est une toute petite équipe, déjà installée en France, et avec un environnement papier/crayon/laptop.

    Et on ne prévoit rien pour accueillir les familles de ces scientifiques, les loger, l’école des mioches, etc.

    Ça mène au point 2, la #politique_scientifique.

    Elle se voit sur la #liste fermée des #thématiques concernées par le dispositif.

    D’abord, cette liste montre qu’on n’est pas du tout sur du papier/crayon/laptop. 330k€ pour une équipe dans ces domaines, c’est juste une blague.

    Surtout, on constate que cette liste exclut les #SHS - c’est-à-dire la discipline la plus en risque aux USA. Et pas seulement en risque de définancement. Ça pue la prison à plein nez.

    Le Ministre répond en substance "oui c’est vrai, mais il y a écologie qui est aussi menacée". L’aveu est terrible.

    L’aveu est terrible car il montre bien que l’intention n’est pas d’accueillir des scientifiques empêchés et persécutés, mais de profiter de la situation pour voler une paire de cerveaux considérés comme rentables par notre gouvernement.

    Tout ça en parlant de refuge pour les #libertés_académiques.

    Se prévaloir des libertés académiques tout en restreignant politiquement les #domaines_de_recherche. Formidable !👏

    Et il y a #écologie et écologie : l’écologie Total (pétrole à tous les étages, mais "vert") et l’écologie "arrêtez vos conneries on va tous crever".

    Laquelle vise le gouvernement ?

    Et là on arrive au point 3. la politique démocratique.

    L’administration Trump attaque très exactement les mêmes scientifiques que Macron attaquait dès 2020 en les considérant « coupable » de « casser la République en deux ».

    Les mêmes qu’on exclu du dispositif de « refuge ».

    https://www.lesinrocks.com/actu/macron-juge-le-monde-universitaire-coupable-davoir-casse-la-republique-e

    M. Macron aurait pu - même sans le reconnaitre publiquement - réaliser que l’offensive obscurantiste à laquelle il a lui-même participé pouvait conduire à des choses très graves, comme ce qui se passe notamment aux USA.

    Mais il a préféré s’entêter, et rester une politique de #vol_des_cerveaux.

    Tout cela est très dangereux, parce que ça va casser le moral des scientifiques français, mais qu’en plus ça va générer beaucoup de #frustration et de #déception auprès des scientifiques américains, dont beaucoup ont réellement besoin d’un #refuge.

    C’est le contraire de l’#humanisme.

    Pour les petits besoins de sa com’ personnelle, M. Macron est en train d’engager la responsabilité et la réputation de la France, mais sans mettre les moyens, et en ciblant l’inutile.

    En vouloir à la France va être tout à fait légitime. Et c’est très grave.

    Le gouvernement : "Tout sauf ces sales wokes. On ne veut que du top star grobraino en énergies fossiles ou en IA."
    L’ED : "Le gouvernement ouvre les frontières aux sales wokes"

    C’était couru, mais la stratégie du gouvernement est vraiment perdante-perdantes.
    ¯\(ツ)

    #France #recherche #accueil #chercheurs_en_danger #scholars_at_risk #ESR #USA #Etats-Unis #disciplines

    • Donc mon université a fait l’ouverture du journal de 8h de France culture avec son programme d’accueil des collègues états uniens dont les recherches sont en danger. 15 millions d’euros pour 10 à 20 collègues, sur le modèle #CPJ. Pour comparaison, j’ai appris que l’accueil de 3 collègues Palestiniens dans le cadre de Pause coûte à la même université... 75 000 euros

      Pour qu’on prenne bien la mesure de la #différence_de_traitement, alors que la présidence de l’université annonce qu’elle mobilise ses équipes pour trouver un logement et des places en école pour les familles des collègues états-uniens, voilà le message que les collègues nous envoient pour pouvoir assurer le minimum décent pour les collègues Palestiniens :

      Et voici le message d’appel à #solidarité concernant le troisième collègue palestinien, qui a le mérite de rappeler les conséquences matérielles de la guerre à Gaza et leur impact scientifique :

      #Palestine #deux_poids_deux_mesures

    • Accueil des chercheur∙ses internationaux en France : de qui se moque-t-on ? Communiqué intersyndical CGT-FO-FSE-FSU-Unef-Sud, 2 mai 2025

      Le 5 mai Emmanuel Macron organise un ersatz de cérémonie d’accueil pour « les chercheurs du monde entier » qu’il appelle à rejoindre la France. Ce soudain intérêt du président pour la recherche, nationale ou internationale, questionne alors que l’enseignement supérieur et la recherche sont très brutalement attaqués aux Etats-Unis, avec une remise en cause tout à la fois des libertés qui président partout à la vie universitaire, de la libre détermination des sujets d’enseignement ou de recherche par les enseignants et les chercheurs, ou des financements permettant le plein fonctionnement des institutions d’enseignement et de recherche.

      Des chercheur·ses sont brutalement licenciés, les budgets d’agences de recherche sur le climat comme la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), sur la santé comme la NIH (National Institutes of Health) ou sur l’espace comme la NASA (National Aeronautics and Space Administration) sont largement amputés, des bases de données sont brutalement fermées, les financements fédéraux de plusieurs universités sont gelés, des étudiant·es sont poursuivis par la justice. De nombreux projets de recherche internationaux sont à l’arrêt, les déplacements de chercheur·ses états-uniens sont entravés, leur participation à des groupes internationaux comme le GIEC remis en question.

      Face à cette lame de fond à laquelle sont confrontées l’université et la recherche publiques, l’intersyndicale de l’ESR rappelle que pour lutter contre l’obscurantisme, il est urgent de défendre la liberté de production et de diffusion des savoirs, comme bien commun et facteur de progrès social. La solidarité envers la communauté de recherche mondiale s’impose et il est indispensable de pouvoir accueillir ces collègues tout comme celles et ceux empêché·es de travailler ou persécuté·es dans leur pays, quel qu’il soit.

      Dans ce contexte, la mise en place d’une plateforme “Choose France for Science”, annoncée par le Président de la République française, en réponse à la situation des chercheur·es aux Etats-Unis est choquante, voire indécente.

      Indécente, car la politique du Président Macron depuis 2017 a considérablement affaible l’Enseignement supérieur et la Recherche (ESR) en France non seulement par un sous-financement chronique, des regroupements forcés et un pilotage accru, mais aussi par des atteintes quasi incessantes à la liberté académique : attaques sans fondement de la Ministre Frédérique Vidal contre les sciences humaines et sociales, supposées gangrénées par de supposés chercheur·ses « wokistes » ou « islamo-gauchiste », sanctions disciplinaires contre des chercheur·ses qui ont exprimés leur solidarité au peuple palestinien, interdiction de conférences et de séminaires sur la situation à Gaza dans les Universités de Lille, Lyon, Bordeaux, etc. S’y ajoutent les dispositions des Zones à Régime Restrictif (ZRR), qui conduisent à des dérives inquiétantes sur les libertés (dont celle de publication) et les recrutements sous couvert de sécurité nationale.

      Et bien sûr le meilleur moyen d’affaiblir la recherche et la diffusion des connaissance est tout simplement d’assécher les finances publiques des établissements concernés. Sous la présidence Macron (2017 – 2022), le nombre de personnels enseignants titulaires a continué de baisser (-3,1% depuis 2015) tandis que celui des personnels enseignants contractuels explosait dans des proportions inquiétantes (+18,5%) et que le nombre d’étudiant·es augmentait (+325 000 / + 12,5%), la part de la richesse nationale consacrée à la recherche est passée de 2,25 % à 2,22 % (quand les États-Unis y consacrent 3,47 %), le bâti universitaire est en phase de délabrement accéléré (57 % de passoires énergétiques, 1/3 de bâtiments « vétustes »). Après les coupes brutales dans les budgets de l’ESR en février 2024 (-600M€), le gouvernement Macron a encore taillé 950 M€ en 2025 (dont -493 M€ sur la mission enseignement supérieur et recherche)…

      Dans ce contexte, les annonces du gouvernement Macron-Baptiste (ministre de l’ESR) ainsi que certains président·es d’université ne visent qu’à redorer leur image à peu de frais.

      Loin de répondre aux besoins criants des travailleur·ses et des étudiant·es de l’ESR public, ces annonces sont choquantes : évoquer une enveloppe de plus de 300 000 € par an par chercheur·se états-unien accueilli quand le salaire moyen d’un·e enseignant·e–chercheur·ses en France s’élève à 63 000 € brut / an (rapport social unique 2022), quand des milliers d’ATER (attaché·es temporaires d’enseignement et de recherche) payés 22 % au-dessus du SMIC (ou 13 % en-dessous pour les 1/2 ATER), quand 170 000 vacataires sont payés sous le SMIC avec plusieurs mois de retard, quand 35 % des agent·es du secteur ont un statut précaire de contractuel. Et que dire de l’effondrement (-27 % depuis 2000 selon l’INSEE) du pouvoir d’achat des agent·es du secteur public, qui conduit à la paupérisation de toutes et tous, et en particulier des plus modestes (collègues de catégorie B et C notamment), qui assurent l’entretien et l’administration indispensables au fonctionnement de nos universités et organismes de recherche.

      La recherche est œuvre collective, et la concentration des moyens sur quelques individus ou sur quelques laboratoires (comme le prévoyait le projet des Key Labs), dont la contrepartie est leur raréfaction pour la masse des autres, est en réalité un frein aux progrès indispensables.

      Les organisations signataires, outre l’accueil décent de collègues empêchés ou persécutés dans leur pays, continuent de demander un budget ambitieux, à la hauteur des enjeux, pour le service public de l’ESR.

      https://academia.hypotheses.org/62050

    • « #Choose_Europe_for_Science » : l’#opération_Potemkine de Macron sur la recherche française

      Le président de la République veut accueillir les cerveaux américains, martyrisés par l’administration Trump. Mais sa peinture de la France en paradis de la recherche et des libertés académiques ne passe pas.

      « Nous« Nous sommes à un moment de rupture où l’impensable est devenu notre réalité. » Les mots d’Emmanuel Macron lundi 5 mai, en clôture de l’événement franco-européen « Choose Europe for Science », ont dû résonner étrangement aux oreilles de la communauté scientifique publique hexagonale : le président de la République parlait-il des États-Unis ou de la France ?

      Notre pays est bien sûr loin de vivre la guerre impitoyable contre la recherche menée par Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir, sœur de celles lancées par Javier Milei en Argentine ou encore par Narendra Modi en Inde. Mais, comme le rappelle avec force le professeur de physique Bruno Andreotti, du collectif Stand Up for Science, des « formes de continuité » existent.

      Elles se nichent dans une série de mesures réactionnaires et austéritaires qui nuisent à la qualité de la production scientifique française et qui contribuent à installer, y compris sous la présidence d’un Emmanuel Macron, un « imaginaire fasciste » hostile aux libertés académiques.

      Parlons gros sous, d’abord : ce n’est pas aux États-Unis mais en France que, de crédits rabotés en argent non versé, le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche a fondu de près 10 % ces quatre derniers mois (environ 2,5 milliards d’euros en moins sur les 25 milliards d’enveloppes prévues).

      Structurellement, la recherche publique a vu son financement chuter de 2 % depuis 2019 et le temps nécessaire pour accéder à un emploi stable n’a jamais été aussi long : les contrats courts et précaires y explosent. Plusieurs universités françaises sont même au bord de la faillite, peinant à trouver l’argent pour simplement payer les salaires et les fluides.
      Pour les chercheurs, l’ironie du désespoir

      Les mots, dans ce cadre, ont un sens : interrogée en décembre sur le sort budgétaire réservé à l’enseignement supérieur et à la recherche française, Hélène Boulanger, présidente de l’université de Lorraine, évoquait auprès de Mediapart une véritable « saignée », qui en médecine évoque un traitement de choc pour éviter la mort.

      Le président de la République peut donc bien lancer son « appel de la Sorbonne », mettre 100 millions d’euros sur la table afin d’accueillir les chercheur·es martyrisé·es par l’administration Trump, chérir « la science libre et ouverte », « trésor » du continent européen.

      « Aux États-Unis, [les universités] furent riches, cannibales, miraculeuses, écrit la philosophe Nadia Yala Kisukidi, dans le magazine Politis. En France, elles rament et on les enfonce depuis plus d’une décennie. »

      Les chercheur·es français·es, sur les réseaux sociaux et dans les boucles de messageries professionnelles, ne sont pas dupes : ils et elles rappellent avec l’ironie du désespoir leurs bricolages de bouts de ficelle, les bureaux délabrés, les amphis bondés, les étudiant·es refusé·es en licence, en master, en thèse, ainsi que les efforts déployés chaque jour dans les laboratoires de recherche pour payer un billet de train, financer les contrats postdoctoraux décents, assumer les frais d’un colloque, répondre à une invitation à l’étranger, y compris dans les domaines les plus prestigieux.

      « Dans mon université, à Rennes 2, je ne vais jamais voir la couleur de ces millions, et on se bat quotidiennement pour sauver des postes, s’est ainsi indignée Anaïs Lefevre-Berthelot, maîtresse de conférences spécialiste du genre et des médias aux États-Unis, à l’occasion de la conférence de presse du collectif Stand Up for Science ayant suivi les annonces présidentielles. On va offrir quoi à nos collègues américains, un contrat court de trois ans et un retour au pays ? C’est une opération de communication. »

      Pour la CGT du supérieur, ces annonces en grande pompe sont même « choquantes », surtout quand il s’agit de dédier, comme l’a fait récemment le président de l’université d’Aix-Marseille Éric Berton, entre 600 000 et 800 000 euros par chercheur·e accueilli·e sur trois ans. Le salaire moyen d’un·e enseignant·e-chercheur·e en France s’élève à 63 000 euros brut par année (selon le rapport social unique de 2022 cité par le syndicat) et des milliers de vacataires, parfois payé·es moins que le Smic, attendent des mois avant de recevoir leur dû.

      Personne ne se risque cependant à minimiser les enjeux du séisme scientifique, mais aussi sanitaire et démocratique, engendré par la chasse aux sorcières que vivent actuellement les États-Unis. « Des gens vont mourir » en raison des décisions de l’administration Trump d’arrêter les recherches sur le VIH, sur les vaccins, sur le climat, insiste encore Anaïs Lefevre-Berthelot.

      Le professeur Alain Fischer, spécialiste des déficits immunitaires génétiques, a lui souhaité souligner la nécessaire, bien que minimale, prise de position européenne du jour : « Ursula Van der Leyen et Emmanuel Macron ont rappelé que les valeurs académiques sont indispensables, c’est bien et important qu’ils le fassent. »

      D’autres, et Emmanuel Macron le premier, ont pris garde aussi à ne pas réactiver une forme de concurrence mortifère, se faisant les promoteurs de la solidarité vitale entre communautés académiques. « Il n’y aura pas d’effet d’éviction, n’en déplaise aux malthusiens. La science se nourrit de cette émulation, de cette capacité à recruter et à attirer les meilleurs talents », a ainsi martelé le président à la Sorbonne.

      Mais qui notre pays souhaite-t-il réellement accueillir, et dans quel but ? « Attention de ne pas penser qu’aux stars de la recherche, quand on devrait accueillir en priorité les jeunes, les post-doctorants vulnérables, ceux qui ont sans doute le plus à perdre », a noté Alain Fisher.

      S’agissant des profils, Libération a révélé que les chercheur·es en étude de genre ou travaillant sur les minorités, thèmes honnis par l’équipage trumpiste, seraient exclu·es de la politique d’accueil « à la française ». « On peut défendre nos intérêts stratégiques et en même temps porter une vision universaliste », a assumé l’Élysée auprès de nos confrères. Que les « Marie Curie de demain » (pour citer encore le président) qui souhaitent traverser l’océan afin de rejoindre « l’Europe du savoir » se le disent…
      La France n’a rien d’un paradis académique

      Ce n’est pas non plus la première fois que la diplomatie scientifique fonctionne à géométrie variable : un peu plus de 5 000 visas « recherche » ont été délivrés entre 2023 et 2024, selon les statistiques du ministère de l’intérieur, soit une hausse de 12,5 % en un an, mais la grande majorité des chercheurs et chercheuses accueilli·es dans les laboratoires français sont d’abord… européen·nes.

      La réforme des frais d’inscription pour les étudiantes et étudiants étrangers, mise en œuvre à l’occasion du premier mandat d’Emmanuel Macron, s’applique, elle, chaque année plus durement, pénalisant notamment les étudiant·es venu·es du continent africain, souvent moins doté·es financièrement.

      Enfin, le programme Pause, qui finance depuis 2021 des scientifiques en exil (afghans, syriens, turcs, ukrainiens, russes, et récemment palestiniens, dont la sortie est le plus souvent bloquée par Israël…), a vu son budget passer de 7 millions d’euros en 2023 à 3 millions l’an passé, s’inquiète un membre du conseil d’administration.

      Le décalage entre les discours et la réalité semble tout aussi patent sur la défense des libertés académiques. C’est le même Emmanuel Macron qui, en plein délire sur « l’islamogauchisme », accusait en 2020 les universitaires de « casser la République en deux » et de favoriser « l’ethnicisation de la question sociale », son ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer organisant deux ans plus tard à la Sorbonne un colloque indigent en forme du procès du « wokisme ».

      Après le 7 octobre 2023, plusieurs universitaires ont également dénoncé une forme de traque de toute parole jugée propalestinienne, tandis que Gabriel Attal, alors premier ministre, attaquait directement Sciences Po, dont il disait ceci, dans une sorte d’anti-intellectualisme primaire : « Le poisson pourrit toujours par la tête. »

      Qu’à cela ne tienne : « Le racisme systémique, le nationalisme chrétien, la suprématie blanche, la haine de la culture, le capitalisme hardcore et le vin qui arrache, c’est là-bas. Pas chez nous, écrit d’une plume teintée d’ironie et d’amertume la philosophe Nadia Yala Kisukidi. En France, l’État de droit est en grande forme. Les espaces critiques, qui renforcent la bonne santé des démocraties libérales (médias, justice, université, multipartisme), ne flanchent pas. »

      Depuis la tribune de Choose Europe for Science, on entend enfin, dans la bouche du président de la République, un opportunisme politique à la limite du cynisme. Il s’agit d’attirer et d’accueillir les chercheuses et chercheurs étrangers soucieux d’une « science libre », mais aussi d’en profiter pour réformer « en profondeur » le système français.

      C’est-à-dire « simplifier », « alléger » les processus dans « la transmission entre recherche fondamentale et appliquée », favoriser encore davantage les « financements publics-privés », « aller plus loin dans les contrats d’objectifs, de moyens et de performance » qui s’imposent désormais aux universités françaises, favoriser les grosses unités comme Paris-Saclay, pourtant contestées.

      En bref, copier le « modèle américain », plus efficace que le modèle européen « ces trois dernières décennies », selon Emmanuel Macron. Sans tirer aucune leçon de la rapidité avec laquelle ce même système, brillant et envié partout dans le monde occidental, a été brisé, en à peine quelques mois, par la force d’un seul homme.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/050525/choose-europe-science-l-operation-potemkine-de-macron-sur-la-recherche-fra

    • Etudes sur le #genre ou les #minorités : les scientifiques que la France ne veut pas sauver du trumpisme

      L’Etat veut bien accueillir les chercheuses et chercheurs empêchés de travailler aux Etats-Unis, mais pas tous. Les thématiques considérées comme « wokes » ne font pas partie des cibles du gouvernement.

      C’est l’éléphant qui manque dans la pièce. La France déploie ce lundi 5 mai un grand #plan pour accueillir les scientifiques empêchés de travailler aux Etats-Unis. Dévoilée le 18 avril, la plateforme #Choose_France_for_Science « recensera les projets de recherche » autour d’une liste de #thématiques parmi lesquelles on trouve la santé, le climat, l’intelligence artificielle, le spatial, l’agriculture, les énergies ou encore le numérique. Les études de genre, ou décoloniales, n’y figurent pas. Elles font pourtant partie des thématiques frontalement attaquées par l’administration Trump.

      « Cela n’est pas étonnant. Les attaques contre les recherches médicales ou sur le climat indignent beaucoup plus, en France comme ailleurs, que les attaques ciblant les #sciences_sociales, de la sociologie à l’histoire », se désole la sociologue du CNRS Laure Bereni. Anne Fraïsse, latiniste et présidente de l’université de Montpellier Paul-Valéry, voit là « une forme d’#opportunisme pour attirer des chercheurs étrangers mais pas pour répondre à une forme d’exclusion ».

      Equilibres politiques nationaux

      A l’Elysée, on assume. « On peut défendre nos #intérêts_stratégiques et en même temps porter une #vision_universaliste. Pour le coup, cette initiative est à la croisée de ces deux ambitions-là », assure un conseiller. Les domaines privilégiés sont en lien avec la stratégie, assumée, de « réaffirmer la recherche comme étant un enjeu fort pour le #développement_économique et notre #souveraineté_industrielle ».

      Mathias Bernard, président de l’université Clermont Auvergne, « regrette » lui aussi cette orientation. « Il y a, y compris en France, tout un discours contre les universités qui repose sur la montée en épingle de ce que l’on appelait hier l’#islamogauchisme et aujourd’hui le #wokisme », constate celui qui dirigeait déjà son établissement en 2021, quand sa ministre de tutelle, Frédérique Vidal , dénonçait l’ « islamo-gauchisme »qui, selon elle, « gangrenait » les universités .

      Laure Bereni voit aussi dans ce choix le poids des équilibres politiques nationaux. « Il paraît sans doute plus prudent pour un gouvernement de centre droit dont la légitimité repose sur le soutien tacite du RN, de ne pas défendre des recherches scientifiques sur le genre, la question raciale ou les minorités, qui sont actuellement sous le feu des attaques de droite et d’extrême droite », avance-t-elle. Choisissez la France pour les sciences, donc, mais pas pour toutes les sciences.

      https://www.liberation.fr/sciences/etudes-sur-le-genre-ou-les-minorites-ces-scientifiques-que-la-france-ne-v

      #universalisme

  • Emmanuel Macron appelle les chercheurs internationaux à « choisir » la France et l’Europe, avec un « rendez-vous le 5 mai »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2025/04/18/emmanuel-macron-appelle-les-chercheurs-internationaux-a-choisir-la-france-et

    Emmanuel Macron appelle les chercheurs « du monde entier » à « choisir » la France et l’Europe, en leur « donn[ant] rendez-vous le 5 mai », dans une tentative d’attirer le secteur de la recherche américain menacé par la politique de Donald Trump, vendredi 18 avril. « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation une culture, la science un horizon sans limite », a assuré le chef de l’Etat sur le réseau X.Selon l’entourage présidentiel à l’Agence France-Presse, il réunira le 5 mai « la grande communauté de la recherche », pour une rencontre aux contours encore vagues.
    Parallèlement, le gouvernement a lancé jeudi une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée dans un communiqué comme « une première étape pour préparer l’accueil des chercheurs internationaux ».Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et ont peur pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche minées, financements sabrés. De plus en plus de chercheurs ou d’aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu’ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.
    En France, le ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, Philippe Baptiste, a demandé dès début mars aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. « La France entend se positionner comme un lieu d’accueil pour ceux qui souhaiteraient poursuivre leurs travaux en Europe, en s’appuyant sur l’écosystème et les infrastructures de recherche de notre pays », affirme-t-il, avec la ministre de l’éducation, Elisabeth Borne, et le secrétaire général pour l’investissement en charge du plan France 2030, Bruno Bonnell, dans le communiqué de jeudi.
    La plateforme qu’ils mettent en ligne vise à recenser les « projets d’accueil de chercheurs internationaux prêts à venir s’installer en Europe » montés par les universités, écoles et organismes de recherche. Les thématiques de recherche de ces projets doivent porter notamment autour de la santé, du climat et de la biodiversité, du numérique et de l’intelligence artificielle, de l’espace ou encore de l’agriculture. « Chaque projet d’accueil financé par les institutions avec, le cas échéant les collectivités territoriales et le secteur privé, pourra donner lieu à un complément de financement par l’Etat via France 2030 pouvant atteindre jusqu’à 50 % du montant total du projet », ajoute le gouvernement. (...) En parallèle, une proposition de loi ambitionnant de créer un statut spécifique de « réfugié scientifique » pour permettre d’attirer en France des chercheurs américains menacés par l’administration Trump a été déposée lundi par François Hollande

    #Covid-19#migrant#migration#france#etatsunis#chercheur#refugiescientifique

  • #PFAS dans l’#eau : les sites les plus polluants de #France identifiés

    On commence à identifier les responsables : 146 sites industriels sont à l’origine de la quasi-totalité des rejets de PFAS dans l’eau, selon une étude publiée mardi 1er avril par #Générations_futures (https://www.generations-futures.fr/actualites/rejets-pfas-icpe). Au total, l’association a cartographié les 225 usines les plus émettrices.


    Ce #rapport inédit s’appuie sur l’exploitation des données collectées par les Directions régionales de l’environnement (Dreal) auprès de quelque 2 700 Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

    « Près de 1 600 établissements ayant effectué leurs analyses ont détecté des PFAS dans leurs #rejets, mais dans la plupart des cas, ce sont des rejets minimes », explique Pauline Cervan, toxicologue au sein de l’association.

    13 « super-émetteurs »

    Parmi les sites pollueurs, l’association a également identifié 13 « super-émetteurs » — notamment #Arkema près de Lyon, #Solvay dans le Gard et #Chemours dans l’Oise.

    Avec également quelques (mauvaises) surprises : à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, l’usine pharmaceutique #Finorga a évacué jusqu’à 181,9 kilos de fluor organique en un jour vers la station de traitement.

    Les sites industriels identifiés fabriquent des #pesticides, des #médicaments, ou ont recours à des mousses anti-incendies, comme les raffineries #TotalEnergies, particulièrement polluantes.

    « La lueur d’espoir, c’est qu’il apparaît possible de mener des actions ciblées sur ce nombre restreint d’usines », estime Pauline Cervan. Générations futures demande de renforcer la surveillance de ces #polluants_éternels, de réguler les émissions, et d’appliquer le principe pollueur payeur, afin que ces industriels payent pour la #dépollution nécessaire de l’#eau_du_robinet.

    https://reporterre.net/PFAS-dans-l-eau-les-sites-les-plus-polluants-de-France-identifies
    #plastique #pollution #responsabilité #industrie #cartographie #cartographie #visualisation #eau_potable

  • #Vaches perturbées par l’#électricité : RTE devra verser plus de 450 000 euros à un éleveur
    https://reporterre.net/Vaches-perturbees-par-l-electricite-RTE-devra-verser-plus-de-450-000-eur

    Cette fois, la décision est définitive : la #ligne_à_haute_tension qui passait au-dessus de sa ferme est bien en lien avec les difficultés que Dominique Vauprès a rencontrées dans son élevage laitier. Le 13 mars, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par #RTE. Le gestionnaire du réseau électrique devra verser plus de 450 000 euros à l’#agriculteur en réparation du « préjudice d’exploitation » subi, comme le prévoyait la cour d’appel de Caen dans un arrêt du 2 juin 2022.

    « Cette décision exemplaire est l’aboutissement d’un long combat judiciaire mené par les éleveurs victimes d’installations électriques accompagnés », indique un communiqué publié sur le site du cabinet d’avocats TTLA & Associés, qui accompagne Dominique Vauprès. Ce dernier se battait depuis 2012 contre #RTE. Dès l’installation de la ligne, ses vaches avaient montré des troubles : baisse de la production, comportement anormal, #mammites à répétition, #surmortalité… De guerre lasse, il avait fini par déplacer son #cheptel dans une autre ferme située à 5 km de là. Tout était alors revenu à la normale.

  • Chebika, Ibn Chabbat et l’histoire très partielle de la sociologie Tunisienne
    https://www.facebook.com/habib.ayeb/posts/pfbid0NgKG43j3AEhNdCYmKtQGZtpmJbX8LKUiNaUC6RgYW2gNzjR8646tpNo4YfYe2exNl

    La plupart des gens qui passent par Chebika ne s’y arrêtent pas, ou alors uniquement pour visiter la belle source qui explique l’existence de cette oasis située sur la route entre Tameghza et Tozeur et que très peu connaissent. Pourtant au moins deux raisons devraient suffire à intéresser de nombreuses personnes, dont les étudiants-es en voyage d’étude, les chercheurs-ses en sciences sociales, les jeunes et les moins jeunes et même les touristes qui s’intéressent aussi à accumuler quelques savoirs et connaissances pendant leurs voyages en plus des photos et autres selfies. La première est que Chebika reste un modèle réduit du système oasien de partage de l’eau d’irrigation, inventé par Ibn Chabbat (1221 - 17 juin), un célèbre « scientifique » originaire de Tozeur. Sachant que le partage de l’eau - à l’époque encore « bien commun » - intègre nécessairement des dimensions sociales et sociologiques très complexes incluant des mécanismes juridiques locaux de résolutions de conflits, on pourrait dire qu’il avait aussi inventé ce qu’on appellerait aujourd’hui un savoir / une connaissance sociologique de la communauté d’irrigants dans les oasis tunisiennes.
    Malgré les profondes modifications « modernes », comme l’énorme « connerie » de la cimentation des canaux d’irrigation qui a modifié toute l’écologie oasienne, on peut quand même se rendre compte de la complexité et de la « rationalité » du système socio-technique oasien de Ibn Chabbat. Dans son système ingénieux, Ibn Chabbat n’a pas oublié d’inventer une sorte « d’horloge » ou « de montre » qui permet de compter le temps à la base de tout partage de l’eau coulant par simple gravité. Cette horloge est en fait une simple jarre percée dont l’eau peut couler. En fonction de la taille de sa parcelle, chaque paysan a droit à un temps d’irrigation fixé à l’avance par la communauté d’irrigants. Le volume changeant pour tout le monde en fonction de l’abondance de l’eau ou de sa « rareté ». C’est pourquoi traditionnellement la part est définie par le temps et non par le volume d’eau. D’où le besoin d’un système fiable et incontestable. L’aiguadier remplit la jarre suspendue et la laisse se vider avant de la remplir et de recommencer autant de fois que ce dont tel ou tel irriguant a droit : une, deux, trois… jarres. A Chebika, un vieux monsieur aussi « savant » que modeste et agréable entretient la jarre Ibn Chabbat et montre volontiers le système d’irrigation basé sur celle-ci qui mesure le temps et peut vous expliquer mieux que n’importe quel technicien ou expert, le génial système oasien de Ibn Chabbat.
    Une seconde raison pour laquelle Chebika mérite un arrêt, voire une visite organisée à l’avance : Au milieu des années 1950, le sociologue français, Jean Duvignaud, enseignait à la faculté des lettres et sciences humaines de Tunis. En 1956, il demanda et obtint l’autorisation de créer un cours de sociologie. Pour ce faire, il se rendit dans les cours à la faculté pour annoncer la nouvelle et recruter les premiers étudiants. A l’époque la sociologie était très peu connue et il n’eut pas beaucoup de succès. Seuls quatre s’étaient inscrits à son nouveau cours : Abdelkader Zghal, Lilia Ben Salem, Faraj Stambouli et Khalil Zamiti. On saura plus tard que l’objectif de Duvignaud était surtout de réaliser une enquête sociologique sur la petite oasis de Chebika, qu’il avait découvert par hasard lors d’un voyage dans le sud, mais ne maitrisant pas l’arabe lui-même, il lui fallait des enquêteurs-rices bien formés-es. C’est ainsi que le premier cours de sociologie en Tunisie naquit d’un projet d’enquête de Devignaud. Ainsi, formés rapidement à l’enquête en sciences sociales (que beaucoup méprisent aujourd’hui ou ne considèrent pas nécessaire), les quatre premiers étudiants accompagnèrent Devignaud à Chebika pour réaliser son enquête qui constitua la matière principale de son livre « Chebika » publié en France chez Gallimard en 1970.
    Lors d’une interview avec Zamiti, celui-ci m’apprit que n’ayant pas eu accès à toute l’enquête évidemment réalisée en arabe tunisien, Duvignaud avait probablement inventé une grande partie de la matière dont il s’était servi pour la rédaction de son célèbre ouvrage.
    Les quatre étudiants sont devenus de grands sociologues, longtemps professeurs de sociologie et auteurs-rice de plusieurs travaux et publications. Ils (les 3) et elle furent les fondateurs-rice de la sociologie tunisienne qui d’une certaine manière est née rurale à Chebika et a grandi avec leurs premiers travaux sur des questions rurales.
    Mais rurale de naissance, la sociologie tunisienne est devenue depuis les années 1980 et surtout 1990 presque entièrement urbaine. C’est pour toute cette histoire aussi que Chebika vaut le détour.
    Pour écouter/regarder l’interview de Khalil Zamiti :

    https://www.youtube.com/watch?v=JBL2uig4duY&t=17s


    #Tunisie #sociologie #Chebika #eau

  • Sortie du livre “n’étudiez pas les pauvres et les sans-pouvoirs, tout ce que vous direz sera utilisé contre elleux”
    https://www.infolibertaire.net/sortie-du-livre-netudiez-pas-les-pauvres-et-les-sans-pouvoirs-tout-c

    On a fabriqué un livre après avoir décanter un long texte pendant 8 ans. Voici un article qui synthétise quelques aspects présents dans le livre. Le livre est à prix libre, incluant la gratuité. A la fin de l’article, y a la liste des lieux où en trouver, et aussi le pdf à télécharger.

    Sommaire
    Pourquoi ce livre :
    Les gens qui ne veulent pas, iels peuvent dire non
    Ça peut être intéressant pour nous, pour notre minorité, pour nos luttes
    Si iel déconne y aura des gens pour lui dire
    Pour finir
    Pourquoi ce livre :

    En février 2017, on découvre la #thèse d’une personne de notre milieu qui décrit sous toutes les coutures nos vies dans un récit “ethnographique”. On lui avait pourtant dit non, ou plutôt les gens qui savaient avaient pu lui formuler un refus. Le contenu est nul, pas intéressant, accumule les clichés oppressifs. Il est de plus dangereux en ce qu’il divulgue de nos modes d’organisations, de nos points faibles et de nos histoires personnelles, malgré une soi-disant anonymisation.

    En en discutant, on s’est vite rendu compte que ce n’est pas la première fois que ça arrive, que des #chercheur.se.s dans des cercles #militants et/ou minoritaires ont déjà utilisé leurs camarades comme “terrain”. On nous a parlé d’une personne dans les squats à Marseille, de personnes à la ZAD de NDDL, dans des festivals, dans des lieux refuges pour personnes exilées… le point commun étant que toutes ces personnes n’ont jamais fait lire leur taf aux personnes étudiées et ont tenté de cacher ce qu’elles avaient produit.

    Comment ça a pu arriver ? Comment faire pour que ça n’arrive plus ? Pourquoi diffuser encore des appels à participer à des recherches sur les personnes ou groupes minorisés (trans, racisé.es, migrant.es etc…) ? A qui ça sert ? Pourquoi pense-t-on qu’on a quelque chose à y gagner ?

    Le but de ce livre est de comprendre les mécanismes qui peuvent nous amener à laisser des chercheur.ses faire des recherches au sein des luttes et/ou des minorités, et de nous donner des outils pour les combattre. La thèse de T. n’étant qu’un exemple de ce qu’il peut se passer, il permet de comprendre pourquoi ces recherches sont, au mieux inutiles, au pire dangereuses.

    #recherche

  • How To Erase a People

    They did it to Native Americans, to Palestinians like my family in 1948, and now Trump wants to do it again in Gaza. It’s called ’forcible transfer,’ and it kills something much greater than any individual life.

    https://www.youtube.com/watch?v=IcVR3qwdkgM


    #peuples_autochtones #effacement #génocide #transferts_de_population #vidéo #Gaza #Trump #perte #Palestine #forêt #nakba #kibbutz #Kibboutz #destruction #Tlingit #langue #archipel_Alexandre #USA #Etats-Unis #saumon #Lakota #bisons #cherokee #irrigation #agriculture #Lakhota #nature #wilderness #histoire #Oklahoma #auto-suffisance #dépendance #enfants #assimilation #culture #expulsion #terre #fruits #légumes #oliviers #arbres #Israël #nettoyage_ethnique #réfugiés_palestiniens #camps_de_réfugiés #Liban #histoire_familiale #graines #semences #Cisjordanie #colonisation #écocide #pins #autochtonie
    ping @reka

    –—

    La réalisatrice fait référence à ce tableau intitulé « The immigrant » de #Sliman_Mansour :


    https://zawyeh.store/product-category/limited/sliman-mansour
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Sliman_Mansour

    #Piste_des_larmes (#trail_of_tears) :

    La Piste des larmes (en cherokee : Nunna daul Isunyi, « La piste où ils ont pleuré » ; en anglais : Trail of Tears) est le nom donné au #déplacement_forcé de plusieurs peuples natif américains par les États-Unis entre 1831 et 1838. Ces populations s’établissent à l’ouest du #Mississippi et leurs anciennes terres sont remises à des colons américains, en application de l’#Indian_Removal_Act, #loi proposée et signée par le président #Andrew_Jackson. Les Cherokees sont alors le plus important groupe autochtone de la zone impliquée.


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Piste_des_larmes

    #Bruce_King :


    https://brucekingartist.weebly.com/smaller-paintings.html
    #art

    via @freakonometrics

    • on est loin des délires du POTUS dont le bon sens a déjà trouvé le responsable : la politique wokiste DEI (Diversity, equity, inclusion) des présidents précédents

      j’ai regardé la première conférence du NTSB – présidé par Jennifer Homendy, une femme, comme par hasard…– qui démarre avec un DJT qui a déjà fourni la conclusion du rapport. La question DEI est évidemment posée dès le début des questions ; comment répondre sans s’opposer frontalement au common sense du débile… On souffre pour elle et eux.
      NTSB Media Briefing - PSA Airlines Bombardier CRJ700 and Sikorsky H-60 military helicopter collision - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=d860IiUhaWo

    • Jennifer Homendy, nommée membre du NTSB pour un premier mandat par Trump en 2018 (très court, il s’agissait de terminer un mandat en cours) puis renommée pour un mandat complet de 5 ans la même année. Nommée présidente en 2021 par Biden.

      Côté lobby, elle a une sacrée bouteille : AFL-CIO, Teamsters,…
      Elle s’est opposée à l’Autopilot de Tesla.

      Jennifer Homendy - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/Jennifer_Homendy

      Jennifer L. Esposito Homendy (born November 26, 1971) is an American government official, currently serving as the 15th chair of the National Transportation Safety Board (NTSB) since August 2021, having been a member of the NTSB since August 2018. Homendy worked in legislative advocacy for the AFL–CIO and the International Brotherhood of Teamsters before joining the NTSB.

    • ici, on a le fameux lame duck qui se demande comment il pourrait tirer sa (dernière) cartouche en juin 2025
      de l’autre côté, un début de mandat avec majorité dans les deux chambres, constituées l’une et l’autre en grande partie par des individus de la même eau (usée) que le secrétaire aux Transports et le secrétaire à la Défense
      et les médias sont aussi à la ramasse

      #checks_and_balances, il paraît

    • Bad buzz pour ce deuxième mandat de « l’agent orange » :

      Un avión pequeño de evacuación médica se estrelló este viernes 31 de enero en un área residencial de Filadelfia (EE. UU.), causando una explosión. Medios locales aseguran que hay varias víctimas mortales, pero aún no hay confirmación oficial. El accidente ocurrió a menos de 4,8 kilómetros del aeropuerto del noreste de Filadelfia, que atiende principalmente aviones comerciales y vuelos chárter.

      https://www.france24.com/es/ee-uu-y-canad%C3%A1/20250201-ee-uu-un-avi%C3%B3n-peque%C3%B1o-se-estrella-cerca-de-un-centro-c

    • NTSB Media Briefing 2 - PSA Airlines Bombardier CRJ700 & Sikorsky H-60 military helicopter collision - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=eNEY7rBDlOg

      la dernière question (18:20) : y a-t-il eu des interactions avec la Maison Blanche ?
      Je sais que la chairwoman a eu un briefing dont je ne sais rien.

      Our job is to find the facts, and more importantly our job is to make sure that this tragedy doesn’t happen again, regardless of what anyone may be saying

    • 31 janvier 2025, 11h10, Toulouse, vu un avion de chasse genre bombardier (en tout cas un avion militaire vert kaki assez lourd) qui survole à basse altitude le pont du canal de Brienne à l’angle du Bd Paul Séjourné, si bas qu’il aurait été possible de voir les pilotes à l’œil nu.
      Plusieurs passants sont choqués, un cycliste s’est arrêté pour filmer avec son téléphone : c’est la guerre dit-il.

      @simplicissimus c’est H.S de ton sujet mais waaa, en plein centre ville ils s’amusent à raser les immeubles ? Rien aujourd’hui dans la presse local.

      (ressemblait à un A400M ou Transall C160)

    • @touti
      Transall C160

      A400M

      En principe, ces aéronefs sont affectés à des transports de troupes ou à des missions de reconnaissance.

      C’était sûrement un A400M vu que (d’après WP)

      En mai 2022 les derniers Transall de l’Armée de l’air française sont retirés. Le Transall reste en service en Turquie et en Australie.

      Par chez moi, on voyait souvent un A400M survoler le bled à très basse altitude (maximum 100 m) en décrivant de vastes cercles. Mais bon, par ici, il n’y a que des gueux (majoritairement), quelques aristocrates cloîtrés dans leurs châteaux et puis deux ou trois bouseux plantés au milieu de leurs champs de céréales ou de leurs élevages de volailles en batterie.

      Souvent, tu as aussi des cow-boys aéronautiques qui font des missions d’entraînement avec leurs avions de chasse. Ça surprend toujours quand ils te déboulent dans le dos à des vitesses subsoniques. Tu as à peine eu le temps de percevoir une sorte de chuintement qu’ils te passent au ras des gazons dans un fracas d’enfer.

    • Quand je bossais dans la postprod cinéma, on nous avait interdit de prendre une vue aérienne de Paris. Niet, impossible, trop dangereux, personne (en principe) n’a le droit de survoler Paris. (à part google, les américains, l’armée, la NSA et des photographes de l’armée qui font des livres de jolies photos en forme de cœur et les membres de sa majesté des privilèges et le secret défense.)
      Mais la ville de Toulouse, aucun souci, on reconstruira après, comme la banlieue parisienne et d’ailleurs.

    • troisième conférence de presse du NTSB
      le point important est l’état de l’information sur l’altitude de la collision, les explications sont très détaillées et claires : il y a 3 sources, les données du CRJ récupérées du FDR (boîte noire des données de vol), celles provenant de l’équivalent pour l’hélicoptère (une seule boîte noire regroupant les deux fonctions FDR et CVR) et ce qui était affiché sur l’écran radar de la tour de contrôle. La première est connue avec précision 325 ± 25 pieds au moment de la collision, il n’y a pour le moment aucune info sur la deuxième et l’information initiale - à vérifier - est que l’écran affichait 200 pieds pour l’hélicoptère. Il est clairement indiqué que l’une des principales tâches est d’identifier les sources de ce désaccord (discrepancy) ; il est évoqué (au moins) une cause, la période de rafraîchissement de l’écran d’environ 4 ou 5 secondes.

      Les deux tiers des questions qui suivent portent sur ce point forçant à répéter les mêmes informations ; à la fin le porte-parole a d’ailleurs clairement du mal à rester calme…

      Je suis impressionné par le degré de transparence de cet exercice en temps réel et aussi très impressionné par la prestation du porte-parole J. Todd Inman qui a également du mal à contrôler son émotion quand on lui demande comment se passent les rencontres avec les familles (29:30). Il évoque par ailleurs les débats internes suscités par l’éventuelle diffusion des informations ci-dessus dont il est évidemment anticipé qu’elles vont susciter de nombreuses interrogations (et ce ne sont pas les plus futées qu’on entend au cours de la conférence…) Il a un Bachelor of Science in Journalism and Advertising (licence).
      NTSB – The Honorable J. Todd Inman, Member
      https://www.ntsb.gov/about/board/Pages/J.-Todd-Inman.aspx

      NTSB Media Briefing 3 - PSA Airlines Bombardier CRJ700 & Sikorsky H-60 military helicopter collision - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=6WzoEb0m8x4

    • Two workers at Metropolitan Washington Airports arrested after leaking video of deadly DC plane crash to CNN | Daily Mail Online
      https://www.dailymail.co.uk/news/article-14356869/Two-workers-Metropolitan-Washington-Airports-arrested-leaking-video-dea

      Two employees at the Metropolitan Washington Airports Authority have been arrested over leaked video of an American Airlines passenger jet colliding with an Army helicopter.

      The plane, carrying 60 passengers and four crew members, was approaching Reagan National Airport on Wednesday night when it was hit by a Black Hawk Army helicopter conducting a training flight.

      Footage of the extraordinary incident quickly went viral, sparking frenzied conspiracy theories online. 

      That video was leaked to CNN by two members of staff at the airport, authorities now say, according to ABC.

      The duo have been charged with computer trespass for allegedly making the unauthorized copy from Airports Authority records. 

      Mohamed Lamine Mbengue, 21, of Rockville, Maryland, was arrested on January 31 over the breach. He was booked into Arlington County Adult Detention Center but later released.

      Then on Sunday, 45-year-old Jonathan Savoy, from Upper Marlboro, Maryland, was arrested for the same incident. He was released on a summons by a magistrate.

      Washington DC’s airspace is notoriously congested and there have been mounting fears that a tragedy was on the horizon.

    • L’HÉLICOPTÈRE TROP HAUT ? ETUDE DES TRAJECTOIRES - YouTube
      (la première partie du titre est trompeuse, la question n’est pas (du tout) abordée et en conclusion, les décisions opérationnelles déjà prises - fermeture des routes hélicoptères concernées avec exception pour Marine 1, l’hélico présidentiel, mais alors plus personne d’autre ne bouge…)
      https://www.youtube.com/watch?v=2EPdHoi8PRg

      Comme vous le savez, de nombreuses informations ont été publiées ces derniers jours par le NTSB concernant la tragique collision survenue à Washington entre un CRJ 700 et un hélicoptère de l’armée américaine. Nous disposons désormais de davantage de détails, notamment sur la chronologie des événements

    • Key takeaways from NTSB’s preliminary report on deadly midair collision between DC plane and military helicopter | CNN
      https://edition.cnn.com/2025/03/11/us/ntsb-takeaways-dc-plane-helicopter-collision/index.html

      The National Transportation Safety Board today recommended that helicopter traffic be banned from a four-mile stretch over the Potomac River when flights are landing at Ronald Reagan National Airport.

      Transportation Secretary Sean Duffy, hours later, agreed to adopt the recommendation and continue with flight restrictions put in place after a deadly midair collision in January, saying the nation was “threading the needle” in allowing helicopters to fly down the same airspace as landing aircraft.

      The “urgent safety recommendation” is part of the NTSB’s preliminary report on the midair collision between a passenger jet and a US Army helicopter in which 67 people were killed in the deadliest crash in the US in nearly two decades. The report did not identify the probable cause of the crash — which is expected to take more than a year.

      Here are some key takeaways from the NTSB’s preliminary report:

      • Helicopter routes near airport pose safety risk: The helicopter route the Black Hawk was following when it collided with the regional jet should be closed under certain conditions, according to the new recommendation from the NTSB. Specifically, the recommendation states: “Prohibit operations on helicopter Route 4 between Hains Point and the Wilson Bridge when runways 15 and 33 are being used for departures and arrivals, respectively, at Ronald Reagan Washington National Airport.” It also calls for the designation of “an alternative helicopter route that can be used to facilitate travel” when that route is closed.
      • Warning signs were missed: The warning signs leading up to the disaster over the Potomac River were there, NTSB investigators said, citing data detailing thousands of near collisions at the airport over a number of years. Investigators uncovered 15,214 “near miss events” between 2021 and 2024 where aircraft were within one nautical mile of colliding, with a vertical separation of less than 400 feet. Additionally, there were also 85 cases where two aircraft were separated by less than 1,500 feet, with a vertical separation of less than 200 feet, according to the NTSB.
      • Military pilots may not have heard control tower: The preliminary report says investigators found the pilots may not have heard some calls from the control tower. The Army helicopter crew may not have realized they were flying higher than they were supposed to, data suggests. The report said a portion of the tower radio transmission stating that the jet was “circling” may not have been received by the helicopter crew.
      • One controller worked two positions: One controller, investigators said, was working two positions in the tower the night of the collision. While that is allowed in certain circumstances, the preliminary report shows they started handling both positions at 3:30 p.m., and the accident occurred more than five hours later at approximately 8:50 p.m. But NTSB Chair Jennifer Homendy dodged a question from reporters about whether the collision could have been prevented with more staffing.
      • NTSB makes recommendations but cannot enforce them: It’s up to the Federal Aviation Administration to turn NTSB’s recommendation into action. The FAA has barred helicopters from the area since the days after the accident, with a temporary restriction over six square miles near Reagan National Airport. The NTSB makes safety recommendations stemming from its investigations. These alerts are released to the government, industry and the public. They identify critical changes the board believes need to be made regarding transportation safety.

    • The data was there, it wasn’t effectively analyzed to see that we had this kind of risk at DCA. It makes me angry. Maybe there was too much data coming in, and it’s easy, maybe, to look back and say, ‘you should have seen it.’ Looking forward, it can be more challenging, but it seems pretty clear someone should have seen because pilots were talking about it. We’ve heard news stories, social media posts of pilots talk about these near misses, it’s not like it was hidden in the data somewhere, if someone was paying attention, someone was on the job, they would have seen this.”

      Department of Transportation Secretary Sean Duffy

    • le rapport préliminaire du NTSB (20 pages)
      https://www.ntsb.gov/investigations/Documents/DCA25MA108%20Prelim.pdf

      et ces chiffres (auxquels fait référence S. Duffy)
      sur 3 ans, 1,6% des mouvements aériens de l’aéroport montraient une distance inférieure à un mile marin (1852 m) avec une différence d’altitude inférieure à 120 m
      dont pendant ces mêmes 39 mois, un peu plus de 2 fois par mois une distance inférieure à 500 m avec une différence d’altitude inférieure à 60 m.

      Near Midair Collision Events at DCA
      Review of information gathered from voluntary safety reporting programs along with FAA data regarding encounters between helicopters and commercial aircraft near DCA from 2011 through 2024 indicated that a vast majority of the reported events occurred on approach to landing. Initial analysis found that at least one TCAS resolution advisory (RA) was triggered per month due to proximity to a helicopter. In over half of these instances, the helicopter may have been above the route altitude restriction. Two-thirds of the events occurred at night.

      A review of commercial operations (instrument flight rules departures or arrivals) at DCA between October 2021 and December 2024 indicated a total of 944,179 operations. During that time, there were 15,214 occurrences between commercial airplanes and helicopters in which there was a lateral separation distance of less than 1 nm and vertical separation of lessthan 400 ft. There were 85 recorded events that involved a lateral separation less than 1,500 ft and vertical separation less than 200 ft.

      The data indicated that, between 2018 and 2024, runway 1 accounted for about 57% of arrivals, runway 19 accounted for about 38% of arrivals, runway 33 accounted for about 4% of arrivals, and runway 15 accounted for less than 1 percent of arrivals at DCA. Runway 15 accounted for about 5% of departures from DCA.

    • ouaouh !
      the next accident is in the data, now
      J. Homendy @4:55, sur la non exploitation par la FAA des données enregistrées

      🚨 NEW ! NTSB Boss Grilled Over Dangerous D.C. Airport And Mid Air Collision ! - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=SVgLrVgAEw4

      NTSB Boss tells congress D.C. airport was an accident waiting to happen. In a March 26, 2025 hearing before the US House, Jennifer Homendy updated Congress on the investigation, next steps, and conclusions.

    • ça chauffe au Sénat
      à 1:50 le sénateur T. Cruz pose des questions très précises sur les consignes d’utilisation du ADS-B OUT par l’Armée de l’air ; le général est sur le grill et essaie – vainement – de noyer le poisson
      ’You’re Not Answering My Question’ : Ted Cruz Lights Into Army Official Over DCA Midair Collision - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=EKdaSMamhus

      At a Senate Commerce Committee hearing on Thursday, Sen. Ted Cruz (R-TX) questioned Brigadier General Matthew Braman, Director, Army Aviation about the midair collision at DCA.

  • Un allocataire du RSA démasqué : son atelier secret de faux papiers lui rapportait 5000€/mois
    https://www.hitsandclips.fr/un-allocataire-du-rsa-demasque-son-atelier-secret-de-faux-papiers-lui-r

    Le malfaiteur avait constitué une véritable unité de production, dotée d’équipements spécialisés dans la reproduction de documents officiels. Son infrastructure lui permettait de fabriquer des reproductions d’une qualité remarquable, du #chèque_bancaire à la #carte_d’identité, avec une finesse d’exécution déconcertante.

    La fouille du domicile a mis au jour une installation stupéfiante. Les forces de l’ordre ont découvert un arsenal technique comparable à celui d’une imprimerie professionnelle, capable de reproduire tout type de document administratif. Le laboratoire dissimulait des technologies de pointe, rendant les contrefaçons pratiquement impossibles à détecter pour les commerçants.

    Une machine à frauder parfaitement huilée

    L’enseigne Monoprix a subi le plus lourd tribut financier de cette fraude, accusant un manque à gagner dépassant 19 000 euros [oh là là]. La perfection des reproductions parvenait à déjouer même les systèmes de sécurité les plus élaborés des grandes chaînes de distribution.

    La stratégie déployée témoigne d’une planification méticuleuse. Le #faussaire alternait ses cibles commerciales, diversifiant ses points d’utilisation pour maintenir sa discrétion. Cette approche calculée lui assurait la pérennité de ses activités tout en minimisant les risques de repérage.

    Son professionnalisme transparaît dans sa méthodologie de vérification. Une seule journée comptabilisait 254 requêtes [téléphoniques...] sur la base nationale des chèques suspects, illustrant son obsession du détail et sa volonté d’éviter tout signalement. Cette surveillance assidue lui permettait d’adapter sa production aux alertes potentielles.

    Les premiers soupçons ont émergé suite aux signalements de plusieurs établissements commerciaux franciliens. Les spécialistes de la brigade des fraudes aux moyens de paiement ont déployé un dispositif d’investigation poussé, croisant données numériques et surveillance physique. Cette approche globale a permis de cartographier l’ensemble du réseau criminel.

    Bon, à part les superlatifs de ce torchon, les chèques volés ou falsifiés, ça eu payé lorsque c’était une délinquance de masse. L’utilisation de ce moyen de paiement est en chute libre. Un fois le bocal vidé, il est aisé de capturer le poisson, surtout si il travaille avec un téléphone.

  • Mis en cause par François Bayrou, les agents de l’#Office_français_de_la_biodiversité appelés à faire la grève des contrôles
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/01/17/mis-en-cause-par-francois-bayrou-les-agents-de-l-office-francais-de-la-biodi

    Mis en cause par François Bayrou, les agents de l’Office français de la biodiversité appelés à faire la grève des contrôles
    Trois jours après l’attaque frontale du premier ministre contre le travail des agents de l’#OFB, les syndicats de l’établissement public demandent des excuses publiques.

    Par Perrine Mouterde

    Publié le 17 janvier 2025 à 16h39

    Ne plus effectuer aucune mission de police, ne plus réaliser aucune opération en lien avec le monde agricole, ne plus transmettre aucun avis technique… tant que le premier ministre n’aura pas formulé des excuses publiques. Trois jours après que François Bayrou a attaqué frontalement le travail des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), les syndicats de l’établissement public appellent, vendredi 17 janvier, à une grève partielle et à un vaste mouvement de contestation. « En réponse à la remise en cause incessante de nos missions et afin d’éviter de commettre des “fautes”, l’intersyndicale demande à l’ensemble des personnels de rester au bureau », résument dans un communiqué cinq organisations (#Syndicat_national_de_l’environnement, FSU, FO, CGT, Unsa, EFA-CGC).

    Quasiment muet sur les #sujets_climatiques_et_environnementaux lors de sa déclaration de politique générale, mardi 14 janvier, #François_Bayrou a en revanche lancé un acte d’accusation sévère à l’encontre de l’instance chargée de veiller à la préservation de la biodiversité et au respect du droit de l’environnement. « Quand les #inspecteurs de la #biodiversité viennent contrôler le fossé ou le point d’eau avec une arme à la ceinture, dans une ferme déjà mise à cran, c’est une humiliation, et c’est donc une faute », a-t-il affirmé.

    Cette déclaration ne pouvait que remettre de l’huile sur le feu après dix-huit mois de vives tensions entre l’établissement et certains syndicats agricoles. La #FNSEA et la Coordination rurale, notamment, assurent que les agriculteurs sont contrôlés de manière excessive et intimidante par les inspecteurs de l’environnement et réclament leur désarmement. Fin 2023 et début 2024, des personnels et des agences de l’OFB avaient été pris pour cibles lors de manifestations. Fin 2024, lors d’un nouveau mouvement de protestation agricole, une cinquantaine d’agressions et d’attaques ont été recensées.

    « Le premier ministre, qui a outrepassé ses fonctions en se faisant le porte-parole de syndicats agricoles, doit se reprendre et réparer sa faute, affirme aujourd’hui #Sylvain_Michel, représentant #CGT à l’OFB. Il est intolérable que le deuxième plus haut représentant de l’Etat attaque directement un établissement public dont les missions sont dictées par la loi et qui consistent à faire respecter le code de l’environnement. »

    Expression « mal comprise »
    La présidente du conseil d’administration de l’OFB, Sylvie Gustave-dit-Duflo, a également fait part de sa colère après les propos de François Bayrou. « Lorsque le premier ministre prend directement à partie l’OFB sans avoir pris la peine de s’intéresser à nos missions, à ses enjeux, c’est inconcevable, c’est une faute », a déclaré vendredi Me Gustave-dit-Duflo, qui est aussi vice-présidente de la région Guadeloupe. « La probabilité pour qu’une exploitation agricole soit contrôlée par les 1 700 inspecteurs de l’environnement, c’est une fois tous les cent-vingt ans », a-t-elle ajouté.

    Les propos du #premier_ministre avaient déjà fait réagir ces derniers jours. Dès mercredi, un membre du Syndicat national des personnels de l’environnement (SNAPE)-FO, Benoît Pradal, a décrit sur France Inter « l’humiliation » ressentie depuis des mois par les agents de l’OFB et assuré n’avoir aucun problème avec « la majorité » des agriculteurs. « On a le sentiment que ce que veulent [une minorité d’agriculteurs], c’est ne plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités », a-t-il ajouté. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont aussitôt dénoncé « une comparaison honteuse » et réclamé la suspension des contrôles. Le patron des LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, a lui réclamé que l’OFB soit « purement et simplement supprimé ».

    L’ancien député Modem Bruno Millienne, conseiller de Matignon, juge que l’expression de François Bayrou a été « mal comprise » et prône « le bon sens et le respect mutuel de part et d’autre ». De son côté, la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a appelé vendredi à l’apaisement, en rappelant que les agents de l’OFB « font le travail que nous leur demandons ». « Si la loi doit évoluer, c’est aux parlementaires de la faire évoluer. Ce n’est pas aux agents de l’OFB de ne pas respecter la loi », a-t-elle ajouté.

    Etuis de port d’armes discrets
    Outre la suspension d’un certain nombre de missions, l’intersyndicale de l’établissement public invite les quelque 3 000 agents (dont les 1 700 inspecteurs de l’environnement) à cesser toute participation aux réunions organisées en préfecture sur des sujets agricoles ainsi que tout appui technique aux services de l’Etat, aux établissements publics et aux collectivités territoriales. Elle suggère aussi, dans le cadre d’une action symbolique, d’aller remettre en mains propres aux préfets les étuis de port d’armes discrets, censés permettre de dissimuler l’arme sous les vêtements.

    Une circulaire du 3 décembre 2024 prévoit la mise en place immédiate de ce port d’armes discret. Pour Sylvain Michel, cet outil est « de la poudre aux yeux », qui ne réglera en aucun cas les difficultés. « Ceux qui attaquent les armes violemment ne veulent pas de droit de l’environnement, et donc pas de police de l’environnement », a jugé récemment le directeur général de l’établissement, Olivier Thibault. La police de l’environnement est celle qui contrôle le plus de personnes armées chaque année.

    #Perrine_Mouterde

    • « L’Office français de la biodiversité, l’un des principaux remparts contre l’effondrement du vivant, est victime d’attaques intolérables »

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/07/l-office-francais-de-la-biodiversite-l-un-des-principaux-remparts-contre-l-e

      TRIBUNE
      Collectif

      Amputer les missions de l’#OFB, en réduire les moyens ou revenir sur ses dotations sacrifierait des ressources indispensables pour sa capacité à protéger la biodiversité et à la défendre face aux pratiques illégales qui la dégradent, explique, dans une tribune au « Monde », un collectif de personnalités d’horizons divers, parmi lesquelles Allain Bougrain-Dubourg, Marylise Léon, Christophe Béchu et Valérie Masson-Delmotte.

      ’Office français de la biodiversité (OFB) a récemment déposé une cinquantaine de plaintes au niveau national pour dégradations et menaces.

      Début octobre, la voiture d’un chef de service du Tarn-et-Garonne a été visée par un acte de sabotage. Le 26 janvier 2024, sur fonds de colère agricole, des manifestants ont tenté de mettre le feu au siège de Trèbes (Aude), tandis que l’enquête ouverte après l’incendie de celui de Brest (Finistère), à l’occasion d’une manifestation de marins pêcheurs mécontents, le 30 mars 2023, vient d’être classée sans suite.

      A Guéret (Creuse), les locaux de l’établissement public ont été saccagés, et des documents volés, pour la première fois ; à Beauvais, un service a été muré, et plusieurs services ont reçu un mail d’insultes et de menaces. D’autres établissements publics – tels que l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement ou l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – et certains agents ont été victimes d’attaques intolérables.

      3 000 agents répartis à travers la France
      L’OFB incarne pourtant l’un des principaux remparts contre l’érosion de la biodiversité. Cet établissement public, créé par le législateur, en 2019, lors de la fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, rassemble plus de 3 000 agents répartis à travers la France métropolitaine et les outre-mer. Inspecteurs de l’environnement, ingénieurs, experts thématiques, vétérinaires, techniciens, personnel administratif, œuvrent ensemble pour accompagner les collectivités et les divers acteurs économiques vers des pratiques respectueuses de la nature.

      L’OFB réunit des compétences uniques pour mesurer, analyser et anticiper l’effondrement du vivant. Que savons-nous de la fragilité des espèces ou des écosystèmes déjà affectés ? Quel est l’état de santé des zones humides, des milieux forestiers et marins ? Affaiblir l’OFB, c’est saper les fondations mêmes de notre connaissance et de nos capacités d’action. Le défendre, c’est affirmer que la science est un levier crucial de la résilience de nos sociétés.

      Protéger la biodiversité, c’est aussi la défendre face aux pratiques illégales qui la dégradent. L’une des missions centrales de l’OFB vise à assurer l’application des lois environnementales. Avec ses 1 700 inspecteurs, cette police de l’environnement lutte contre le braconnage, les pollutions et autres atteintes aux milieux naturels et aux espèces protégées. Ses équipes aident également les usagers à mieux comprendre et à respecter les réglementations, en proposant des solutions concrètes et constructives.

      L’OFB n’agit pas seul. Il constitue le cœur d’un réseau d’acteurs qui tissent ensemble des initiatives locales et nationales : Etat, collectivités, citoyennes et citoyens engagés, en particulier dans les associations, entreprises, scientifiques. De la ruralité au cœur des villes, cette force agit pour la préservation de la biodiversité et de l’équilibre de nos territoires.

      La base de notre existence
      Loin de faire cavalier seul, comme certains l’affirment, les agents de l’OFB participent à la résilience des activités économiques, établissent des ponts entre des intérêts parfois divergents, en facilitant le dialogue avec les agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, pratiquants des sports de nature ou encore les acteurs de l’énergie. Qu’il s’agisse de la restauration d’un marais, de la survie d’une espèce endémique ultramarine ou de l’éducation des plus jeunes, chaque avancée repose sur cette synergie avec la même ambition : léguer un futur viable aux prochaines générations.

      La biodiversité n’est pas un luxe, elle est la base même de notre existence : l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, les sols qui nous nourrissent. Ses interactions et interdépendances ont permis, au cours de l’évolution, de créer les conditions d’émergence de l’ensemble du vivant. Ce fil fragile menace bientôt de rompre. Quand les océans s’élèvent, que les habitats naturels se dégradent, que les cours d’eau s’assèchent ou débordent, que les espèces sauvages disparaissent à un rythme sans précédent, nous devons faire front et nous unir derrière un unique objectif : protéger la vie.

      Dans ce contexte, amputer les missions de l’#OFB, réduire ses moyens budgétaires et humains ou revenir sur les dotations décidées il y a à peine un an pour les politiques publiques de biodiversité, sacrifierait des ressources indispensables pour notre capacité à agir efficacement pour préserver l’#avenir.

      C’est pourquoi, aujourd’hui, nous appelons élus, #associations, #scientifiques, #citoyennes_et_citoyens à faire front pour soutenir cet #opérateur_public, aujourd’hui sous le feu de #critiques_injustifiées. Celles-ci visent en réalité, à travers l’OFB ainsi qu’à travers l’ensemble de ses agents, des politiques publiques et des #réglementations qui ont mis des années à progresser et à commencer à faire leurs preuves.

      Premiers signataires : Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux ; Antoine Gatet, président de France Nature Environnement ; Erwan Balanant, député (#MoDem) du Finistère ; Sandrine Le Feur, députée (Renaissance) du Finistère ; Marie Pochon, députée (#EELV) de la Drôme ; Dominique Potier, député (divers gauche) de Meurthe-et-Moselle ; Loïc Prud’homme, député (LFI) de Gironde ; Richard Ramos, député (MoDem) du Loiret ; Marylise Léon, secrétaire nationale de la CFDT ; Christophe Béchu, maire d’Angers et ancien ministre ; Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, directrice de recherches au CEA ; Claude Roustan, président de la Fédération nationale de la pêche. Liste complète des signataires ici.

      Collectif

    • Jean-Baptiste Fressoz, historien : « Les #polices_environnementales subissent de nombreuses entraves »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/28/jean-baptiste-fressoz-historien-les-polices-environnementales-subissent-de-n

      Jean-Baptiste Fressoz, historien : « Les polices environnementales subissent de nombreuses entraves »
      CHRONIQUE

      Jean-Baptiste Fressoz

      Historien, chercheur au CNRS

      La mise en cause de l’Office français de la biodiversité à l’occasion des manifestations d’agriculteurs s’inscrit dans l’histoire des entraves à la protection de l’environnement, observe l’historien dans sa chronique.Publié le 28 février 2024 à 06h00, modifié le 28 février 2024 à 08h15 Temps deLecture 2 min.

      Les locaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont été plusieurs fois visés par les manifestations d’agriculteurs, par exemple à Mende, le 2 février, et à Carcassonne, le 27 janvier. Le 26 janvier, le premier ministre, Gabriel Attal, avait annoncé le placement de l’établissement public sous la tutelle des préfets. L’OFB fait partie des « polices environnementales », vocable regroupant différentes institutions qui vont des anciens gardes-chasse, gardes forestiers, gardes-pêche – devenus agents de l’OFB – aux inspecteurs des établissements classés (Polices environnementales sous contraintes, de Léo Magnin, Rémi Rouméas et Robin Basier, Rue d’Ulm, 90 pages, 12 euros).

      Le mot « police » a cela d’intéressant qu’il renvoie à l’origine de ces institutions. Sous l’Ancien Régime, la police méritait en effet pleinement son nom, car elle s’occupait de tout ce qui avait trait à l’espace urbain, à la fois l’ordre public, bien sûr, mais aussi l’ordre environnemental, la propreté des rues, l’organisation des marchés, les fumées des artisans…

      Le succès administratif des termes « environnement », dans les années 1970, puis « biodiversité », dans les années 2000, cache la profonde continuité des pratiques et des institutions qui encadrent les usages de la nature. A l’instar de la police d’Ancien Régime, la police environnementale recourt surtout à la pédagogie et aux rappels aux règlements bien plus qu’aux sanctions. Une police qui repose davantage sur les bonnes pratiques que sur des normes strictes et des instruments de mesure.

      On retrouve aussi une même rivalité entre administration et justice tout au long de son histoire. Au début du XIXe siècle, la mise en place du système administratif (préfets et Conseil d’Etat) avait conduit à marginaliser les cours judiciaires dans la gestion de l’environnement : d’un côté, une administration qui pense « production et compétitivité nationale », de l’autre, des cours qui constatent des dommages, des responsabilités et attribuent des réparations.

      Gestion de contradictions
      Les polices environnementales subissent également de nombreuses entraves. Tout d’abord celle liée au manque de personnel : pour surveiller l’ensemble de ses cours d’eau, la France ne dispose que de 250 agents, soit moins d’un agent pour 1 000 kilomètres de rivière. Quant aux établissements classés, on en compte plus de 500 000 en France, pour 3 100 inspecteurs. On est bien loin des 30 000 gardes champêtres qui quadrillaient les campagnes françaises au XIXe siècle !

      Entraves qui tiennent ensuite à la faible prise en charge judiciaire de ces affaires : les atteintes à l’environnement représentent ainsi une part infime des affaires correctionnelles. Entraves liées enfin à l’état du monde agricole français : moins de 2 % de la population exploite plus de la moitié du territoire métropolitain ; logiquement, les agriculteurs concentrent la majorité des contrôles. Et la peur de la violence d’un monde agricole en détresse économique taraude les inspecteurs : un contrôle de trop peut enclencher la faillite…

      Robert Poujade, tout premier ministre de l’écologie de 1971 à 1974, avait conté son expérience au Ministère de l’impossible (Calmann-Lévy, 1975). La police de l’environnement est une « police de l’impossible », davantage caractérisée par ses contraintes que par ses pouvoirs, une police « d’avant-garde » par certains aspects, mais qui tente de faire respecter des règles souvent anciennes, une police enfin qui n’est soutenue par aucune campagne de sensibilisation massive, contrairement à ce qui a été fait, par exemple, pour la sécurité routière, et qui se trouve devoir gérer les contradictions entre système productif et politique. Selon la formule des auteurs de Polices environnementales sous contraintes, « l’écologisation de nos sociétés n’a rien d’automatique et demeure un processus hautement contingent, sinon un objectif essentiellement discursif ». Les reculades de Gabriel Attal face aux revendications de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles confirment cette sombre appréciation.

      #Jean-Baptiste_Fressoz (Historien, chercheur au #CNRS)

    • « Il appartient aux autorités politiques de #défendre l’#existence de l’Office français de la #biodiversité, chargé d’appliquer les #réglementations_environnementales »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/02/il-appartient-aux-autorites-politiques-de-defendre-l-existence-de-l-office-f

      « Il appartient aux autorités politiques de défendre l’existence de l’Office français de la biodiversité, chargé d’appliquer les réglementations environnementales »
      TRIBUNE
      Collectif

      L’OFB est devenu le bouc émissaire de la crise agricole, déplorent dans une tribune au « Monde » les représentants des organisations siégeant au conseil d’administration de cet établissement national. Pour eux, la coopération entre agriculture et biodiversité est une évidente nécessité.Publié le 02 mars 2024 à 06h30 Temps deLecture 4 min.

      Le #déclin_de_la_biodiversité à une vitesse et à une intensité jamais égalées est #scientifiquement_établi depuis des années, et particulièrement dans les rapports de la Plate-Forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (#IPBES). Les menaces sur l’eau et la biodiversité sont toutes d’origine humaine et s’exacerbent mutuellement.

      Cet #effondrement_de_la_biodiversité, conjugué au changement climatique, remet en question l’habitabilité de notre planète et interroge l’avenir du vivant, humain et non humain.

      Face à ce constat, l’Etat a créé en 2020 un établissement national spécialisé, l’Office français de la biodiversité (#OFB), consacré à la protection et à la restauration de la biodiversité en métropole et dans les outre-mer. Le législateur et le gouvernement lui ont assigné des missions essentielles, en particulier :

      – la connaissance et l’expertise : mieux connaître les espèces, les milieux naturels, les services rendus par la biodiversité et les menaces qu’elle subit est essentiel pour protéger le vivant ;

      – un appui aux politiques publiques : à tous niveaux, les équipes de l’OFB appuient les politiques publiques pour répondre aux enjeux de préservation de la biodiversité ;

      – la gestion et restauration des espaces protégés : parcs naturels marins, réserves, appui aux parcs nationaux, travail en réseau… ;

      – la contribution à la police de l’environnement, qu’elle soit administrative ou judiciaire, relative à l’eau, aux espaces naturels, à la flore et la faune sauvages, à la chasse et à la pêche ; à la lutte contre le trafic des espèces sauvages menacées d’extinction.

      Manque de moyens
      Quatre ans après sa création, l’OFB continue de consolider son identité et sa place dans le paysage institutionnel. En manque d’un véritable portage politique, ce « fer de lance de la biodiversité » a vu ses missions s’étoffer et se complexifier considérablement, tandis que ses effectifs n’ont augmenté qu’à la marge.

      Le manque de moyens humains reste une entrave à l’action, à tous niveaux.

      Par exemple, sur les seules missions de police judiciaire, à l’échelle du territoire national, l’OFB ne compte que 1 700 inspecteurs pour prévenir et réprimer les atteintes à l’environnement (surveillance du territoire, recherche et constat des infractions, interventions contre le braconnage, …), qui doivent également contribuer à la connaissance, apporter leur expertise technique, sensibiliser les usagers, réaliser des contrôles administratifs sous l’autorité du préfet, etc. Mais d’autres agents et métiers de l’OFB sont également en tension.

      Durant les manifestations de colère agricole, l’OFB se voit conspué, ses implantations locales dégradées, ses agents vilipendés. L’OFB est devenu le bouc émissaire de la crise agricole, en l’absence de réponses concrètes sur le revenu des paysans.

      La santé des agriculteurs en premier lieu
      Ces attaques réitérées contre l’OFB sont inacceptables, car elles visent, au travers de l’établissement et de ses agents, à affaiblir les politiques publiques de protection et de sauvegarde de la nature, de l’eau et de la biodiversité.

      Parce que l’eau et la biodiversité renvoient à la complexité du vivant, le bon sens, qu’il soit populaire ou paysan, ne peut suffire à protéger ou à restaurer un fonctionnement équilibré des milieux naturels. L’OFB est un outil précieux de connaissance et d’expertise pour accompagner et garantir la mise en œuvre des politiques publiques (collectivités, habitants, filières professionnelles, etc.). La remise en cause de certaines de ses missions et de sa capacité d’agir générerait des reculs concrets et dommageables pour l’intérêt général et nos modes de vie.

      Elle ne constituerait aucunement un gain pour le monde agricole, dont une grande partie a déjà intégré les enjeux de préservation des milieux et des cycles naturels. Rappelons que, en faisant appliquer les réglementations environnementales, l’OFB et les autres opérateurs publics de l’environnement protègent aussi la santé de tous les citoyens, celle des agriculteurs en premier lieu.

      A l’inverse de la tendance à opposer agriculture et protection de la nature, la coopération entre agriculture et biodiversité est une nécessité évidente : le système agroalimentaire intensif aujourd’hui dominant constitue l’une des principales pressions sur la biodiversité, dont l’érosion continue provoque, en retour, une fragilisation de tous les modèles agricoles.

      Rappeler les lois, voire sanctionner
      Les politiques publiques, comptables vis-à-vis des générations futures, ne doivent pas renoncer à la transition agroécologique ; elles doivent au contraire l’accompagner, la guider et la soutenir, au bénéfice de la biodiversité, de l’atténuation et de l’adaptation du changement climatique, de la santé des humains (et en premier lieu des producteurs), des autres êtres vivants et de l’agriculture elle-même.

      Nous soutenons sans réserve tous les paysans qui s’engagent dans cette transition agroécologique, dans un modèle à la fois vertueux pour l’environnement et où les femmes et les hommes qui nous nourrissent vivent dignement de leur travail, sans mettre en jeu leur santé et celle des citoyens.

      Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Face au changement climatique, l’agriculture biologique doit être soutenue »

      L’OFB a sa place au côté d’une agriculture en pleine mutation, pour accompagner les paysans de bonne volonté, engagés dans la transition, mais aussi pour rappeler les lois et règlements en vigueur, voire sanctionner ceux qui ne respectent pas la loi, qu’ils soient des entreprises, des agriculteurs, des collectivités ou des individus.

      L’Etat doit lui en donner véritablement les moyens, avec des effectifs à la hauteur de ces enjeux et des agents reconnus qui vivent, eux aussi, dignement de leur travail. Comme pour d’autres établissements publics pris pour cible par des groupes d’intérêts économiques, il appartient aux autorités politiques de défendre l’existence de cet organisme dont les missions sont définies dans le cadre légitime de l’action publique de l’Etat

      Les signataires de cette tribune proviennent tous d’organisations siégeant au conseil d’administration de l’Office français de la biodiversité : Véronique Caraco-Giordano, secrétaire générale du #SNE-FSU, Syndicat national de l’environnement ; Antoine Gatet, président de France Nature Environnement ; Bernard #Chevassus-au-Louis, président d’Humanité et biodiversité ; Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux ; Claude Roustan, président de la #Fédération_nationale_de_la_pêche en France ; Vincent Vauclin, secrétaire général #CGT_environnement (domaine OFB et #parcs_nationaux).

    • À #Poitiers, l’immense désarroi de la police de l’environnement | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/150225/poitiers-limmense-desarroi-de-la-police-de-l-environnement

      À Poitiers, l’immense désarroi de la police de l’environnement
      Harcelés par les syndicats agricoles, les agents de l’Office français de la biodiversité se sentent abandonnés et constatent une perte de sens de leur travail. D’autant que François Bayrou les a jetés en pâture dès son arrivée à Matignon, les accusant d’« humilier les agriculteurs ».

      Lucie Delaporte

      15 février 2025 à 10h28

      PoitiersPoitiers (Vienne).– Sur la porte vitrée du local subsistent encore les traces laissées par la Coordination rurale (CR). Des graines mélangées à une substance visqueuse et, çà et là, quelques autocollants du syndicat : « Stop à l’agricide », « OFB stop contrôle ».

      Dans la nuit du dimanche 2 février, les locaux de l’agence départementale de l’Office français de la biodiversité (#OFB) à Poitiers ont été pris pour cible par des militants du syndicat agricole proche de l’extrême droite. Des #graffitis ont été tracés sur le bâtiment, des sacs de légumes pourris déversés devant les locaux. « Un camion entier », précise Alain*, le premier agent à être arrivé sur les lieux.

      C’est la sixième fois en un an et demi que cette antenne de l’OFB de la Vienne est attaquée. Le procureur de la République a ouvert une enquête en flagrance pour les dégradations matérielles mais aussi pour harcèlement, au regard de la répétition de ces actes de malveillance.

      Dans cette âpre campagne où le syndicat disputait son leadership à la FNSEA, l’OFB aura été sa cible répétée. « On leur a servi de bouc émissaire idéal », résume un agent que nous rencontrons dans la salle de repos où sont collées des affichettes montrant des agents couverts de déchets avec le slogan « Nous ne sommes pas des punching-balls ».

      Après le témoignage sur France Inter d’un responsable syndical de l’OFB qui avait comparé à des « dealers » les agriculteurs hors la loi, le climat s’est enflammé. « Une voiture de l’OFB qui entre dans une exploitation sera brûlée sur place », a déclaré peu après dans un meeting le secrétaire général de la CR, Christian Convers.

      Grève du zèle
      Né en 2020 de la fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office français de la chasse et de la faune sauvage, l’OFB, qui compte 2 800 agents, est encore mal connu du grand public. Il exerce des missions de police administrative et de police judiciaire relatives à l’eau, aux espaces naturels, aux espèces, à la chasse et à la pêche.

      À Poitiers, quelques jours après cette sixième attaque contre ses locaux, l’antenne tourne au ralenti. « On fait une grève larvée. Globalement, on ne fait pas de police pénale, pas de contrôle administratif. On essaie de solder les procédures en cours et on va surtout voir des espèces sur le terrain », résume un agent qui, comme tous les autres, requiert l’anonymat.

      On se dit qu’un agriculteur va peut-être franchir la ligne rouge, avec le sentiment que, s’il le fait, il sera soutenu par les syndicats agricoles et par le premier ministre.

      Gilles, agent à l’OFB
      Après une manifestation le 31 janvier devant la préfecture, les agents poursuivent le mouvement par cette grève du zèle, en écho à une année étrange où leurs tutelles – le ministère de l’agriculture et celui de la transition écologique – leur ont demandé de lever le pied sur les contrôles face à l’ampleur de la contestation agricole.

      « C’est notre quotidien : se faire insulter ou agresser par des gens qui viennent déverser des détritus juste parce qu’on essaie de faire respecter des lois votées au Parlement », indique Alain, qui fait visiter les lieux.

      Un mètre de lisier dans la voiture
      Le lâchage en règle des agents de l’OFB par deux premiers ministres, sous la pression du mouvement agricole, a été très douloureusement ressenti. Lors de son discours de politique générale, François Bayrou a évoqué l’« humiliation » infligée, à ses yeux, au monde agricole par les agents de l’OFB, qui arborent une arme lors de leurs interventions. 

      « On s’était déjà fait crucifier en janvier sur place par Attal sur sa botte de foin, qui avait repris au mot près le slogan de la FNSEA : “Faut-il être armé pour contrôler une haie ?” », s’étrangle Alain, qui rappelle les agressions continuelles que subissent les agents. 

      Depuis fin 2023, l’OFB a recensé 90 actions contre ses locaux mais aussi des actes malveillants visant directement ses agents. En octobre, le chef de l’OFB du Tarn-et-Garonne, juste après une réunion sur les contrôles à la chambre d’agriculture, a constaté qu’une des roues de son véhicule avait été démontée. « Un collègue s’est retrouvé avec un mètre de lisier dans sa voiture », raconte Max en buvant sa chicorée, parce qu’il s’est rendu compte que le café portait trop sur ses nerfs déjà assez malmenés.

      « Il y a une violence qu’on ressent de plus en plus. Ce climat-là multiplie le risque d’avoir un contrôle qui se passe mal. On se dit qu’un agriculteur va peut-être franchir la ligne rouge, avec finalement le sentiment que, s’il le fait, il sera soutenu par les syndicats agricoles et par le premier ministre », poursuit-il.

      Travailler à l’OFB a un coût, surtout quand on habite dans un village. « Là où j’habite, je suis blacklisté. C’est un village très agricole. Je l’ai senti quand on est arrivés. Ma femme ne comprenait pas. Je lui ai dit : “Cherche pas : tout le monde se connaît, ils savent le métier que je fais” », explique l’agent.

      Un autre raconte avoir fait l’erreur d’aller regarder ce qui se disait sur les réseaux sociaux à propos de l’OFB. Insultes, menaces, dénigrement… « C’est désastreux. On est les emmerdeurs, payés par vos impôts, pour protéger les papillons, les amphibiens. Et à partir du moment où l’État qui m’emploie me désavoue, quelle légitimité j’ai à continuer à faire ce travail-là ? »

      Depuis 2023, du fait des dérogations de la préfecture, l’eau d’une grande partie de la Vienne n’est officiellement plus « potable », à cause de ces pollutions, mais « consommable ».

      L’accusation de « harceler » le monde agricole provoque ici l’agacement. « D’abord, on focalise sur le monde agricole, mais ce n’est qu’une petite partie de notre travail. On contrôle les collectivités, les entreprises, les particuliers aussi », souligne Max, la trentaine. À raison de 3 000 contrôles par an pour 400 000 exploitations, une exploitation a une chance de se faire contrôler tous les cent vingt ans. « Ici, on a verbalisé vingt exploitations sur les phytos [produits phytosanitaires – ndlr] l’an dernier sur les 3 500 du département. La vérité, c’est qu’on devrait faire beaucoup plus de contrôles. On est treize agents, ici, on devrait plutôt être quarante pour bien faire notre métier », assure-t-il.

      Car ce qu’ils racontent sur l’ampleur des atteintes à l’environnement qu’ils constatent au quotidien fait froid dans le dos. « Sur la qualité de l’eau, c’est une catastrophe ! À certains endroits, on en est venus à interconnecter des points de captage pour diluer la pollution », rapporte un policier. Un cache-misère pour rendre moins visibles des niveaux de pollution inédits.

      Julien est ici le spécialiste de l’utilisation des produits phytosanitaires. Il décrit les conséquences désastreuses de ces produits utilisés trop souvent hors des clous et qui restent parfois plusieurs décennies à l’état de métabolites dans les sols et les nappes phréatiques.

      Interdit depuis 2013, le chlorothalonil, un fongicide, continue de faire des ravages. « Il y a certaines zones dans le département où on était à quasiment 70 fois la norme ! » Pour lui, de telles concentrations indiquent que le produit a sans doute été utilisé récemment : « Les agriculteurs peuvent se fournir à l’étranger, sur Internet. »

      Depuis 2023, du fait des dérogations de la préfecture, l’eau du robinet d’une grande partie du département n’est officiellement plus « potable », à cause de ces pollutions, mais « consommable », c’est-à-dire les seuils très précis de pollution qui régissent les normes de potabilité sont dépassés mais dans des proportions qui n’impactent pas immédiatement la santé humaine. Dans ce cas, les préfectures peuvent, temporairement, publier des décrets dérogatoires. Sur le long terme, qui vivra verra… Une situation dénoncée par les associations environnementalistes dans l’indifférence générale. 

      Yves s’agace de l’aveuglement des pouvoirs publics sur le sujet : « La conscience des élus de la gravité de la situation de l’eau, elle est... faible, euphémise-t-il dans un demi-sourire. Ils ne se rendent pas du tout compte ou alors ils disent : “On va trouver des solutions curatives, on va traiter l’eau.” Mais, même dans les récentes usines de filtration à 15 millions d’euros qui ont été construites ici, on continue de trouver ces métabolites. » Il faut des filtres de plus en plus performants, plus chers et finalement payés par les contribuables.

      Moi, je n’ose même plus parler de biodiversité puisqu’on regarde toutes les populations se casser la gueule…

      Un policier de l’environnement
      Faire appliquer la loi serait, au minimum, un bon début. Mais c’est précisément ce qu’on les empêche de faire en leur imposant des procédures longues et complexes, avec très peu de moyens.

      Pour ces agents, observer au quotidien l’effondrement de la biodiversité dans l’indifférence générale est un crève-cœur. « On est un peu comme des urgentistes qui voient passer des cadavres toute la journée. Moi, je n’ose même plus parler de biodiversité puisqu’on regarde toutes les populations se casser la gueule… J’en suis juste à me dire : essayons d’avoir encore de l’eau potable demain », affirme Alain.

      Le droit de l’environnement est-il trop complexe ? Un argument qui est beaucoup revenu pendant le mouvement des agriculteurs. Alain reconnaît que certains aspects sont très techniques, y compris pour lui, mais souligne que cette complexité est souvent le fruit d’un intense travail de lobbying des industriels et des groupes de pression.

      « Le #lobbying a tendance à complexifier encore plus la loi, avec une multitude de sous-amendements parfois difficilement interprétables… On se dit que c’est exprès pour que ce soit inapplicable ! Ce serait bien de simplifier la loi mais que cette simplification ne se fasse pas au détriment de l’environnement, comme c’est la plupart du temps le cas », juge-t-il.

      Agrandir l’image : Illustration 3
      Une saisie d’un bidon de glyphosate. © Lucie Delaporte
      Julien assure que concernant les « phytos », grand sujet de crispation avec les agriculteurs, la « complexité » a bon dos : « Les exploitants ont quand même une formation pour obtenir un certificat individuel d’utilisation des produits phytosanitaires, et sur chaque bidon de phytosanitaire, la règle d’utilisation est écrite : “À ne pas appliquer à moins de 5 mètres ou 20 mètres d’un cours d’eau”, etc. »

      Dans une profession agricole qui a été encouragée à utiliser massivement des pesticides pendant des décennies, engendrant une dépendance de plus en plus grande à la chimie, certains agriculteurs préfèrent simplement ignorer des réglementations qui les contraignent.

      « On a fait des formations justement pour expliquer la réglementation. Comme sur le terrain on entend toujours que c’est très compliqué, on s’attendait à avoir des salles pleines. Sur les 3 500 exploitations dans la Vienne, une cinquantaine d’agriculteurs sont venus », soupire un agent chevronné.

      Avec des formules qu’ils veulent diplomatiques, ils décrivent tous un monde agricole qui s’est globalement affranchi des règles sur le respect de l’environnement, avec la bénédiction des pouvoirs publics qui ont décidé de fermer les yeux. « Il faudrait faire une étude sociologique : pourquoi les exploitants agricoles ne se sentent-ils jamais en infraction ? Ils nous disent : “Mais nous on gère en bons pères de famille, intéressez-vous plutôt aux délinquants, aux dealers dans les cités.” C’est quelque chose qui a été entretenu parce qu’il y a très peu de contrôles en agriculture. Et forcément, dès qu’il y en a un petit peu, tout de suite, la pression monte », analyse Julien.

      Si, de fait, les contrôles sont rares, les sanctions ne sont pas non plus très dissuasives. Dans le département, un agriculteur qui se fait contrôler pour non-respect de la loi sur l’utilisation des pesticides est condamné à faire un stage payant de 300 euros. « Ce n’est pas très cher payé quand on voit les dégâts pour les écosystèmes », soupire Alain.

      La faiblesse des contrôles pourrait d’ailleurs coûter cher à la France concernant les aides de la politique agricole commune (PAC). « Il y aurait 9 milliards d’aides et pas de contrôles ? Ça ne marche pas comme ça », relève un agent. L’Union européenne conditionne en effet ses aides au respect d’un certain nombre de règles environnementales garanties par un bon niveau de contrôle et pourrait condamner la France. 

      Ma hantise, c’est qu’un agriculteur se #suicide.

      Gilles, agent de l’OFB
      Malgré leurs vives critiques, tous les agents rencontrés insistent sur leur attachement à un monde agricole qu’ils connaissent bien et qu’ils savent effectivement en détresse. « Mon père était exploitant agricole. Je viens de ce milieu, prévient d’emblée Julien. Avec le Mercosur, l’année dernière était pourrie par le climat avec une baisse de la production… Ils ont l’impression de perdre sur tout. On est le coupable idéal parce que c’est facile de taper sur nous. »

      Essentielle à leurs yeux, leur mission de police n’est pas toujours facile à endosser. « Ma hantise, c’est qu’un agriculteur se suicide, raconte Gilles. C’est arrivé à un collègue après un contrôle. On prend le maximum de précautions, on appelle la DDT [direction départementale des territoires – ndlr] pour savoir s’il y a des risques psychosociaux avant d’intervenir chez un exploitant par exemple. »

      Faire respecter le droit de l’environnement, notamment sur les « phytos », est aussi dans l’intérêt des agriculteurs, plaident-ils. « Certains agriculteurs sont dans le déni. Moi, j’essaie de leur parler des impacts sur leur santé, celle de leur famille », explique Max. Il se souvient d’un agriculteur qui avait passé quinze jours à l’hôpital après s’être pris des pesticides en retour d’air dans la cabine de son semoir : « Il crachait du sang. Mais de là à changer… Ils sont convaincus qu’il n’y a pas d’autres solutions, alors que rien qu’en modifiant certaines pratiques, ils peuvent baisser drastiquement le recours aux phytos. »

      Il y a aussi désormais des points de non-retour. Yves se souvient de la prise de conscience d’un agriculteur qui a un jour fait venir un pédologue pour comprendre ce qui se passait sur son exploitation : « Il lui a dit que les sols de ses 600 hectares étaient morts ; ça lui a mis une claque. » Beaucoup d’agents interrogés voudraient voir leur travail à l’OFB en partie comme un accompagnement de ces agriculteurs aujourd’hui englués dans la dépendance aux produits chimiques.

      L’éclatante victoire dans le département de la Coordination rurale, qui veut supprimer le maximum de normes environnementales, ne va pas vraiment en ce sens.

      Au sein de l’antenne de Poitiers, le découragement gagne les agents. Beaucoup nous font part de leur envie d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. « Je regarde les offres d’emploi, c’est vrai », reconnaît l’un d’eux. « Je n’ai pas envie de servir de caution verte au gouvernement. Si on nous dit demain : le monde agricole, vous ne le contrôlez plus, vous faites les particuliers, les entreprises et les collectivités…, là, j’arrêterai. J’aurai l’impression de clairement voler les contribuables en prenant un salaire pour quelque chose de totalement inutile : il faut remettre les enjeux à leur place », poursuit ce jeune agent, que ses collègues décrivent comme un « monstre dans son domaine ».

      Gilles se remet mal d’une discussion récente avec une collègue. « Elle a fait vingt-quatre ans de service. Une fille hyperperformante dans plein de domaines, mais là, elle n’en peut plus. Elle a craqué nerveusement. Elle fait une rupture conventionnelle. Elle ne veut même plus entendre parler d’environnement, c’est devenu insupportable pour elle. »