• Un chiffre de contaminations au Covid-19 « maîtrisé » à l’école : Jean-Michel Blanquer, encore loin du compte
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/11/17/contaminations-a-l-ecole-jean-michel-blanquer-encore-loin-du-compte_6060070_

    Le ministre de l’éducation tente de rassurer sur les élèves testés positifs. Ce qu’il ne dit pas, c’est que la méthode de collecte de ces chiffres a ses limites.

    Le nombre d’élèves positifs au Covid-19 est « un #chiffre_maîtrisé », a tenté de tempérer Jean-Michel Blanquer, vendredi 6 novembre, sur RTL, face aux inquiétudes soulevées par le corps enseignant. Selon le ministre de l’éducation nationale lors de la semaine écoulée alors qu’il s’exprimait, « on est à 3 528 élèves qui ont été testés positifs », cela « rapporté à 12 millions d’élèves ». Un chiffre qui semble stable dans le temps depuis la rentrée, et qui permet au ministre de conclure que la situation sanitaire ne se dégrade quasiment pas dans les écoles du pays.

    Ce que ne dit pas M. Blanquer, c’est que la méthode de collecte de ces chiffres a ses limites, et ne traduit pas réellement la situation sanitaire dans les salles de classe, qui, sans surprise, s’est détériorée en même temps que celle du reste du pays.
    […]
    En conséquence, les données du ministère sont très partielles et rendent peu compte de la dégradation de la situation dans les établissements scolaires que l’on observe depuis plusieurs semaines. Entre mi-septembre et mi-octobre, les nombres issus de la base de données Sidep de Santé publique France (SPF, qui recense les tests pratiqués et leurs résultats) ont comptabilisé entre 2,5 et 3 fois plus de cas positifs dans les 0-19 ans que le ministère n’a recensé de cas parmi les élèves.

    Mais lors de la deuxième semaine des vacances de la Toussaint, la différence est devenue spectaculaire, puisque le ministère a cette fois-ci communiqué un nombre treize fois inférieur à celui de SPF.

    Le timing choisi par Jean-Michel Blanquer pour mettre en avant la stabilité du nombre de cas recensés par son administration au moment même où le décalage avec la situation a semblé s’agrandir a ainsi donné lieu à de nombreuses critiques. Depuis, les nombres communiqués vendredi 13 novembre ont fait état de presque quatre fois plus de cas recensés que la semaine d’avant, avec 12 487 cas. Une telle différence d’une semaine sur l’autre peut en partie s’expliquer par le délai entre la date du prélèvement, l’annonce du résultat aux familles et leur communication aux établissements. Mais même avec de tels décalages temporels, les nombres du ministère sont encore très loin de ceux de SPF.