• « #China_Cables » : au #Xinjiang, le #big_data au service d’une surveillance totale des #Ouïgours
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/11/25/china-cables-au-xinjiang-le-big-data-au-service-d-une-surveillance-totale-de
    #chine

    "Quatre bulletins internes émanant du chef de la sécurité de la région du Xinjiang, Zhu Hailun, obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (#ICIJ), mettent en lumière l’utilisation du big data pour ratisser au plus large et envoyer une part importante de la population ouïgoure en détention. Les policiers font remonter les informations détaillées sur chaque individu, puis la plate-forme liste des milliers de noms de personnes à interner chaque semaine, sans que l’on sache si la décision relève de l’évaluation d’officiels ou de l’utilisation d’algorithmes.

    Les directives datent du mois de juin 2017, alors que la campagne « Frapper fort contre le terrorisme violent », lancée quelques mois plus tôt par un nouveau secrétaire du #Parti communiste chinois pour la région du Xinjiang, Chen Quanguo, prend toute son ampleur.

    Sur une semaine seulement, du 19 au 25 juin 2017, la base de données « notifie » aux autorités locales 24 412 noms de « personnes suspectes » dans quatre préfectures du sud du Xinjiang. Conséquence directe, 15 683 sont envoyées dans des centres dits « d’éducation et de formation », tandis que 706 sont « détenues pénalement », c’est-à-dire probablement destinées à la prison. Enfin, 2 096 feront l’objet d’une « surveillance préventive ». Malgré ces chiffres accablants, le chef de la sécurité de la région, Zhu Hailun, fait le constat de défaillances qui expliquent que certaines personnes, dont le nom est sorti, n’ont pas été localisées."

  • Des documents révèlent le fonctionnement des #camps_de_détention chinois au #Xinjiang

    Des documents révélés dimanche par un consortium de journalistes montrent le contrôle absolu exercé par le régime chinois dans ses immenses camps de détention de la région à majorité musulmane du Xinjiang, où sont internées plus d’un million de personnes.

    Ces documents, obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et publiés par 17 organes de presse à travers le monde, détaillent les règlements draconiens, de la fréquence des coupes de cheveux aux horaires de verrouillage des portes, régissant ces camps installés dans la région du nord-ouest de la Chine.

    D’après des organisations de défense des droits humains, plus d’un million de #musulmans, principalement d’ethnie ouïghoure, sont détenus dans des camps de #rééducation politique au Xinjiang. Pékin récuse ce chiffre et évoque des « #centres_de_formation_professionnelle » destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.

    Ces informations sont publiées une semaine après l’annonce du quotidien américain New York Times qu’il avait réussi à se procurer plus de 400 pages de documents internes au pouvoir chinois, dont des discours secrets du président Xi Jinping appelant dès 2014 à lutter « sans aucune pitié » contre le terrorisme et le séparatisme au Xinjiang.

    Les dernières révélations concernent une série de directives de gestion des camps de détention, approuvées en 2017 par le chef des forces de sécurité aux Xinjiang, ainsi que des rapports des services de renseignement montrant comment la police utilise l’intelligence artificielle et la collecte de données pour cibler les personnes à interner.

    Les directives qualifient les détenus d’"étudiants" devant « obtenir leur diplôme ».

    Elles décrivent avec une grande précision comment les gardiens doivent gérer la vie quotidienne des détenus, de l’interdiction d’entrer en contact avec le monde extérieur à la marche à suivre en cas de maladie, selon une traduction en anglais des documents publiée par l’ICIJ. Les directives instaurent notamment un système de points pour évaluer « la transformation idéologique » des détenus, leur « respect de la discipline » et leur ardeur à « l’étude ».

    « Les portes des dortoirs, des couloirs et des étages doivent être fermées à double tour immédiatement après avoir été ouvertes et refermées », détaillent les auteurs. « Une vidéosurveillance complète doit être établie dans les dortoirs et les salles de classe, sans angles morts, de façon à ce que les gardiens puissent exercer leur surveillance en temps réel, enregistrer les choses dans le détail et rapporter immédiatement tout événement suspect ».

    Les directives prévoient que les « étudiants » doivent rester en détention pendant au moins un an, même si cette règle n’est pas toujours appliquée, selon les témoignages d’anciens prisonniers recueillis par l’ICIJ.

    A Londres, l’ambassade de Chine a nié l’authenticité des documents publiés, les qualifiant de « pure falsification » et de « fausses informations ». « Il n’existe aucun document ou ordres pour de soi-disant +camps de détention+. Des centres de formation et d’entraînement professionnels ont été établis à des fins de prévention du terrorisme », a-t-elle affirmé dans un communiqué au quotidien The Guardian, qui fait partie des médias ayant publié les documents.

    https://www.courrierinternational.com/depeche/des-documents-revelent-le-fonctionnement-des-camps-de-detenti
    #détention #Chine #islamophobie #Ouïghours