• Perquisition administrative chez des maraîchers bio : « Ils s’attendaient à quoi, des légumes piégés ? »
    http://www.bastamag.net/Perquisition-administrative-chez-des-maraichers-bio-Ils-s-attendaient-a-qu

    Le 24 novembre, le préfet de Dordogne a ordonné la perquisition d’une ferme du Périgord vert. A la recherche de « personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste », les gendarmes ont fait chou blanc. Sur les 1233 perquisitions administratives menées en France, les abus commencent à s’accumuler. La ferme d’Elodie et Julien, à mi-chemin entre Périgueux et Angoulême, figure dans une plaquette de l’office de tourisme au chapitre « vente directe de fruits et légumes ». (...)

    #Décrypter

    / #Atteintes_aux_libertés, Peut-on échapper à l’espionnage généralisé ?, #Surveillance_et_biométrie

    #Peut-on_échapper_à_l'espionnage_généralisé_ ?

    • Le pire c’est que plus le chiffre de perquisitions annoncé est grand, plus c’est valorisant pour le gouvernement qui « fait des choses » dans l’opinion. Ceci bien sûr grâce aux #médias de masse et de propagande qui ne nous éclairent absolument pas sur la nature des affaires ou des perquisitionnés ...

    • Comme les maraîchers bio demandent des explications, les forces de l’ordre invoquent l’état d’urgence et leur montrent un ordre de perquisition signé par le préfet Christophe Bay (voir ci-dessous). Selon ce papier, faisant référence aux attentats du 13 novembre et à « la gravité de la menace terroriste sur le territoire national », « il existe des raisons sérieuses de penser » que chez eux « peuvent se trouver des personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste ». « Ils s’attendaient à quoi, des légumes piégés ? », plaisante Elodie après coup. Installés depuis trois ans et demi en Dordogne, Julien et sa compagne ont une fille de deux ans, vendent des légumes de saison à la Biocoop et le samedi au marché.
      « Le G8, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ? »

      Pendant deux heures quarante, les gendarmes fouillent chaque pièce en regardant « dans les placards, les coffres, la bibliothèque, les recoins, les boîtes », détaille Elodie. Ils semblent « très intéressés par les petits carnets, les coupures de presse. Les livres moins. » Et demandent quelle surface fait la ferme, s’il y a des appentis. L’un d’eux prend les choses particulièrement au sérieux. « Il nous dit : “le G8, les sommets européens, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ?” et mentionne aussi la Cop21. Visiblement, la perquisition a un rapport avec nos activités militantes. »

    • On doit tous être fichés comme des islamogauchistes, là, et comme des soutiens au terrorisme... dans la mesure où on se pose des questions, et qu’on se sent impliqués dans le fait qu’il y a des problèmes non-résolus dans le monde.
      Dans l’idéal, on ne devrait pas se sentir impliqués. On ne devrait que se contenter de vivre comme on nous le demande : travailler, consommer, regarder la télé, et communier autour du fait divers de la journée... et obéir aux ordres.

    • Sur le personnage, le préfet de la Dordogne, ex-préfet de l’Aude, #Christophe_bay
      https://blogs.mediapart.fr/resf/blog/090912/prefecture-de-laube-le-royaume-du-pere-et-de-la-mere-ubu-recit-dun-a

      Bien que Christophe BAY soit content de ses titres, « Préfet de l’Aube, Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre National du Mérite et ancien directeur adjoint de l’ancien ministre de l’Intérieur, Claude Guéant », sa secrétaire générale Catherine HÉNUIN essaie de le convaincre d’exceller dans le zèle et de mener une course effrénée aux chiffres, ce qui lui permettrait, entre autres avantages, de recevoir la médaille et la prime du "meilleur préfet expulseur".

      Pour cela, il lui faut trouver son souffre-douleur, chose qui n’a pas été difficile.La famille EMINI est une proie facile.

      Qui peut bien êtrela famille EMINIpour justifier un tel traitement ? La famille EMINIest composée d’Idriz, de son épouse Mizafere actuellement enceinte de quatre mois, tous deux albanais de nationalité serbe et de leurs deux enfants, Emir âgé de 6 ans et Ezra âgée de 4 ans. Une famille sans histoire mais qui a fui son pays pour sauver sa peau et trouver protection dans un pays qui fut un temps, le pays des droits de l’Homme et du citoyen.

    • Cette impression se confirme lorsque les gendarmes évoquent enfin « un truc tangible », une action à laquelle Elodie et Julien ont participé il y a trois ans contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le blocage du péage autoroutier de Mussidan. « Je ne pense pas avoir fait une seule manif depuis », résume la maraîchère. « La petite a deux ans. Je ne veux pas jouer la Sainte Nitouche, mais manifestation ou pas, qu’est-ce qui justifie ça ? » Le gendarme zélé explique aux habitants de la ferme « qu’avec l’état d’urgence, tout rassemblement est interdit, et qu’organiser une manifestation est illégal ». Elodie demande : « Si vous trouvez un papier disant que j’organise une manifestation, vous m’arrêtez ? » La réponse est oui. Mais ils ne trouvent rien de tel.

      Tiens on pourrait aussi interdire les manifestations rétroactivement, pendant qu’on y est.
      (oui je fais du #mauvais_esprit mais ça commence à faire)