Petit témoignage : J’étais dans la région de Toamasina (Tamatave) à la fin de la campagne électorale pour les présidentielles. Il y avait alors 39 candidats en lice (si, si, 39 !!!) qui tour à tour envoyaient leurs troupes dans les villes et villages et j’ai pu constater les différences de moyens de chacun d’eux. Cela pouvait aller de la farandole de 4x4 avec mégaphone intégré pour diffuser les promesses de campagnes assortis de distribution de tee shirt/casquettes, aux envoyés de candidats pourvus seulement d’un vélo ou d’un scooter...
Il semblerait (mais c’est à confirmer) que les financements de campagne à Madagascar ne soit pas très réglementées et que les candidats puissent être subventionné par des personnes/entreprises privées ce qui m’interroge sur les accords pouvant être passés entre les deux parties.
Un ami malgache très investit dans la campagne électorale (il participait aux commissions de surveillances ayant pour but d’éviter les fraudes) m’a dit que « celui qui gagnera les élections sera celui qui offrira les plus de tee shirt »...
Je me suis beaucoup interrogé sur la légitimité d’une élection qui laisse une grande part de sa population à l’écart soit parce que les villages sont trop enclavés pour que les habitants puissent se rendre aux urnes (certains ont parfois malgré tout marché 30km pu plus pour le faire) soit parce qu’une partie de la population n’a pas accès à l’information (illettrisme, absence de radio et encore moins de télé).
Aujourd’hui, Madagascar a enfin un président « démocratiquement » élu mais toujours ni premier ministre, ni gouvernement malgré la promulgation officielle des résultats des législatives début janvier...