• « Crise : Trichet se justifie devant les parlementaires irlandais » http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/irlande-la-tentative-de-justifcation-de-jean-claude-trichet-devant-les-par

    "La BCE a-t-elle menacé l’Irlande d’une « bombe » en 2011 ?"
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/la-bce-a-t-elle-menace-l-irlande-d-une-bombe-en-2011-504577.html

    « Grèce : le plan B à l’irlandaise » http://www.politis.fr/Grece-le-plan-B-a-l-irlandaise,31815.html

    « Presse et télévision ont-elles contribué à la crise bancaire ?
    Médias, le Parlement irlandais accuse »
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/08/A/53550

    « Ce débat pose aussi la question du rôle de la BCE depuis 2008 dans la crise européenne et, notamment des pressions politiques qu’elle a pu exercer sur des gouvernements élus. Le cas irlandais n’est pas isolé : outre les affaires grecques et chypriotes, on se souvient que c’est une menace de la BCE qui avait provoqué la chute du gouvernement de Silvio Berlusconi en Italie à l’automne 2011. Au final, la responsabilité de Jean-Claude Trichet ne concerne guère l’homme lui-même, mais bien, plus largement, la question de la réelle indépendance de la BCE et de la responsabilité de cette institution devant les représentants démocratiques. Depuis 2008, la BCE a clairement pris l’habitude d’exercer des pressions sur le pouvoir politique. »

    #Irlande #UE #BCE #Démocratie #Austérité

    Irlande : la Commission d’enquête sur la crise financière met en cause la BCE. Par Romaric Godin
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/irlande-la-commission-d-enquete-sur-la-crise-financiere-met-en-cause-la-bc
    Rapport évoqué dans « l’actu » française ?

    -"La commission d’enquête parlementaire irlandaise sur la crise bancaire a rendu son rapport mercredi. Le rôle de la BCE et de son président Jean-Claude Trichet y est décrit négativement : l’institution aurait utilisé des menaces contre deux gouvernements." ;
    –"Les conclusions du rapport sont sans concession : « la position de la BCE en novembre 2010 et en mars 2011 sur l’imposition des pertes aux créanciers séniors a contribué à transférer de façon inappropriée la charge d’importantes dettes bancaires sur le citoyen irlandais. » La BCE de Jean-Claude Trichet a donc fait pression sur deux gouvernements élus pour protéger les créanciers au détriment des citoyens." ;
    –" la BCE n’a pas participé à cette enquête, ne se jugeant pas responsable devant le parlement d’un Etat membre." ;
    –" Il est frappant que ces faits ne soient guère évoqués dans le pays d’origine de Jean-Claude Trichet, la France." ;
    –"Ce rapport intervient quelques jours après un autre rapport, publié par la Cour des Comptes européenne (CCE) qui critique ouvertement la Commission européenne, estimant que sa « gestion de la crise n’a pas été optimale. »" ;
    –".A #Chypre en 2013 ou en Grèce à l’été 2015, l’arme de l’ELA a aussi été utilisée pour des motivations politiques et pour faire céder des parlements ou des gouvernements nationaux"

    Les caprices du Murdoch irlandais, par Julien Mercille (Le Monde diplomatique, mars 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/03/MERCILLE/54960

    -"En toute logique, la société de M. O’Brien, et non pas la banque IRBC, devrait hériter du fardeau. Pas cette fois. Car la banque irlandaise annule généreusement 119 millions d’euros de la dette de Siteserv. Le fardeau retombe sur les épaules... des contribuables." ;
    _"en 2013, soit un an après son rachat, Siteserv signe plusieurs contrats pour installer des compteurs d’eau en Irlande dans le cadre d’un projet gouvernemental visant à introduire une taxe sur l’eau courante (5). Autrement dit : non seulement la population finance une partie des pertes de Siteserv lors de sa vente à M. O’Brien, mais ce dernier doit devenir l’un des principaux bénéficiaires de la taxation de l’eau..." ;
    –"Les médias sont autorisés par la Constitution irlandaise (article 15.12) à relayer tout ce qui se dit au Parlement ; mais ils ont renoncé à ce droit sur une simple injonction de M. O’Brien. Autrement dit, le Murdoch irlandais a suspendu la Constitution du pays durant quelques jours"

    #Médias #Austérité #Dette #Ploutocratie #Conflits_d'intérêts #Finance #Irlande

    L’incroyable diktat de Trichet à Berlusconi - Challenges.fr
    https://www.challenges.fr/economie/l-incroyable-diktat-de-trichet-a-berlusconi_301344
    #BCE #Démocratie #Ploutocratie #UE #Italie

    « Nous étions en présence de dysfonctionnements importants sur les marchés de la dette publique de certains pays de la zone euro. Nous avons dit à leurs gouvernements ce qui, à notre sens, était nécessaire pour un retour à une crédibilité vis-à-vis des investisseurs. C’était un message, ce n’était pas une négociation »

    « mettre en place une régulation et des systèmes fiscaux mieux adaptés au soutien de la compétitivité des entreprises »

    « Un mécanisme de réduction automatique du déficit devrait être mise en place, stipulant que tout dérapage par rapport aux objectifs sera automatiquement compensé par des coupes horizontales dans les dépenses discrétionnaires. »

    « Au vu de la gravité de la situation actuelle des marchés financiers, nous considérons qu’il est crucial que toutes les mesures énumérées dans les sections 1 et 2 ci-dessus soient adoptées aussi vite que possible par décret-lois, suivies d’une ratification du Parlement d’ici fin septembre 2011. Une réforme constitutionnelle visant à durcir la législation fiscale serait également appropriée. »

  • Nouvel accord énergétique entre Chypre, la Grèce et Israël
    https://marine-oceans.com/actualites/21844-nouvel-accord-energetique-entre-chypre-la-grece-et-israel

    Nicosie, 8 mars 2021 (AFP) -

    Chypre, la Grèce et Israël ont signé lundi un nouvel accord dans le domaine énergétique, relatif à la mise en oeuvre du plus long câble électrique sous-marin au monde (plus d’un millier de kilomètres).

    Le protocole d’accord portant sur ce projet « EuroAsia Interconnector » a été signé à Nicosie par la ministre chypriote de l’énergie Natasa Pilides et son homologue israélien Yuval Steinitz, en vidéoconférence avec le Grec Kostas Skrekas.

    Il vise à connecter les réseaux électriques d’Israël, de Chypre et de Crète (Grèce) par un câble sous-marin de 2000 mégawatts, à une profondeur maximale de 2.700 mètres.

    La première phase devrait être bouclée d’ici 2025, a indiqué Mme Pilides. Selon la partie israélienne, le montant global du projet atteint trois milliards de shekels (plus de 755 millions d’euros).

    Dans une déclaration commune, les trois ministres ont estimé que ce programme constituait un « grand pas en avant » pour l’intégration des ressources en énergies renouvelables. (...)

    #IsraelGrèce #IsraelChypre

  • Covid-19 : Israël reprend vie avec le passeport vert
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/11/covid-19-israel-reprend-vie-avec-le-passeport-vert_6072723_3210.html

    Covid-19 : Israël reprend vie avec le passeport vert La vie reprend partout en Israël, fruit d’une campagne de vaccination d’une rapidité unique au monde. Pourtant le Covid-19 impose encore certaines pudeurs, qu’il revient à chacun de lever peu à peu. Depuis dimanche 7 mars, les bars et les restaurants, les hôtels et les halls de mariage, les établissements sportifs et culturels, comme les entreprises, rouvrent. Dernière étape d’une levée graduelle de confinement, chaque activité se voit imposer une jauge limite d’assistance, selon des critères complexes – pour les collèges, ce n’est qu’à temps partiel et pas dans les villes les plus contaminées. Il est doux cependant de parcourir les boulevards de Tel-Aviv et de prétendre comme tout le monde que l’épidémie est derrière nous.
    Comme tout le monde ou presque : seuls sont autorisés à s’attabler en salle les détenteurs d’un certificat de vaccination ou de guérison. Le sésame est matérialisé par un code QR ou une animation sur smartphone, par un simple document pour les étrangers. Lundi, 54 % des Israéliens avaient reçu une première dose de vaccin Pfizer, et plus de 42 % une seconde. Israël a aussi commencé à vacciner les 115 000 travailleurs palestiniens employés légalement sur son sol et dans les colonies, alors que les territoires connaissent un regain massif de l’épidémie.
    Au Lima Lima, il y a encore des frontières invisibles : entre la rue et le bar, où le videur vous fait entrer prestement, parce que des policiers arrivent – quand bien même ils n’ont rien à y redire. Entre la salle de danse, réservée aux vaccinés, et le bar à ciel ouvert, où une dizaine de bouteilles à peine sont alignées derrière le comptoir. Le patron, Gilad Dubinowski, 30 ans, n’a pas refait les stocks. Il a rouvert avec un tiers de ses anciens employés : les autres n’ont pas répondu à ses appels. « Comment les blâmer ? Ils se sont fait une autre vie depuis un an et je ne peux rien leur promettre », dit-il. Nombre de travailleurs toucheront des indemnités de chômage dues à l’épidémie jusqu’en juin : ils n’entendent pas y renoncer trop vite.
    Une petite centaine de clients – la limite pour un espace de danse où l’on sert de l’alcool – a rejoint cette soirée hip-hop prisée avant l’épidémie. Il y a ceux qui se laissent aller sans mesure, comme Keren Or, 22 ans : « La vodka et la musique à la maison, c’était pas pareil. Et puis tout va refermer dans deux semaines, pour les fêtes de Pessah », craint-elle. Il y a aussi ceux qui se tiennent au bord de la piste de danse et les nerveux qui s’abandonnent quand même. « Depuis un an, il n’y avait plus vraiment de vie gay à Tel-Aviv. J’ai bien vu quelques garçons, mais j’avais peur de contaminer ma famille et je n’ai pas recommencé à draguer », dit Amit, économiste de 31
    La plupart des experts de santé encouragent cette réouverture. Les hôpitaux ne risquent plus, pour l’heure, d’être débordés. Mais nombre d’Israéliens craignent un bref mirage, qui aurait moins à voir avec la réalité sanitaire qu’avec les élections législatives prévues le 23 mars, les quatrièmes en deux ans. Amit salue la performance du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, maître d’œuvre de ce succès vaccinal, et s’interroge : « Une fois qu’on aura voté, est-ce que tout refermera encore ? »
    Pour Ronni Gamzu, directeur de l’hôpital Sourasky de Tel-Aviv, qui fut un temps le principal conseiller du gouvernement dans la lutte contre l’épidémie, rouvrir est un impératif économique, certes. Mais c’est avant tout une affaire de « santé mentale » du pays. « Les gens se sont dédiés à cette campagne de vaccination. Ils ont fait confiance au gouvernement et aux experts. Nous devons leur rendre leur vie en retour », dit-il. L’Etat n’en fait d’ailleurs pas mystère : ces certificats doivent avant tout inciter les indécis à se faire vacciner, dans le cadre d’une campagne qui se poursuit agressivementLa presse constate que les passeports verts sont falsifiables : des faux s’échangent en ligne. Mais ces contournements demeurent négligeables. L’Etat n’en fait d’ailleurs pas mystère : ces certificats doivent avant tout inciter les indécis à se faire vacciner, dans le cadre d’une campagne qui se poursuit agressivement. Début mars, le Parlement a passé une loi autorisant l’Etat à transmettre aux mairies l’identité des non-vaccinés. Dans les entreprises, pas question d’imposer le vaccin aux employés, mais le ministre de la santé, Yuli Edelstein, a envisagé de faire tester les récalcitrants tous les deux jours. L’idée a aussi flotté de contraindre les professeurs des écoles publiques à se faire vacciner – 24 % ne le sont pas. Déjà, à l’hôpital Hadassah de Tel-Aviv, 80 docteurs, infirmiers et personnels administratifs sans passeport ont été mis en congé sans solde. Difficile d’imaginer que la justice laisse se généraliser une telle forme de harcèlement. Mais le discours des autorités vise à imposer le sentiment qu’il n’y a pas d’autre choix.
    Symbole de cette intransigeance, l’aéroport international de Tel-Aviv est demeuré en activité minimale depuis la fin janvier. Afin de fermer la porte aux nouveaux variants, des milliers d’Israéliens sont demeurés bloqués hors du pays. Depuis dimanche, les vols reprennent, notamment depuis la France, pour un millier de personnes par jour – un chiffre qui doit aller croissant.Les autorités ont testé ces dernières semaines un système de bracelets électroniques, censé imposé aux Israéliens de retour de respecter leur quarantaine à domicile. Dès février, le gouvernement a aussi signé des accords avec la Grèce et Chypre, qui reconnaissent mutuellement leurs certificats de vaccination nationaux : un coup de pouce aux futurs touristes. Maya Domatov, 62 ans, exilée depuis deux mois à New York, est revenue mardi au pays avec son mari. Elle s’isolera chez son fils et mettra un bulletin pour « Bibi » Nétanyahou dans l’urne le 23 mars, avant de passer Pessah à Jérusalem. Le couple a payé 1 000 dollars pour faire et refaire des tests Covid-19, en attendant d’obtenir l’autorisation de voyager. Elle préférerait ne pas se faire vacciner, mais elle ne pourra pas remonter dans un avion sans passeport vert.

    #Covid-19#migrant#migration#Israel#sante#santementale#frontiere#vaccination#passeportvaccinal#grece#chypre#france

  • Sur le #retour_au_pays / #expulsions de #réfugiés_syriens... une #métaliste.

    Je profite de billet de @gonzo :
    « Le Danemark devient le premier pays européen à dire aux réfugiés syriens qu’ils doivent rentrer chez eux »
    https://seenthis.net/messages/904689

    ... pour créer une métaliste des mouvements de retour ("volontaires" ou « forcés ») des réfugiés syriens vers la #Syrie.
    Car ce mouvement a commencé tôt, déjà en 2015 selon les archives seenthis...

    #asile #migrations #réfugiés

  • #Université : une entreprise adepte de l’#optimisation_fiscale décroche le #marché des #tests_d’anglais

    Le gouvernement vient de confier l’organisation de #tests d’#anglais à l’université à une entreprise à la légitimité contestée, immatriculée à #Chypre et adepte de l’optimisation fiscale, pour plus de 8 millions d’euros par an. Au grand dam du corps enseignant.

    Dans les #facs vidées par le Covid-19 et qui se sentent abandonnées par l’État, l’attribution d’un #marché_public, fin décembre, a fait l’effet d’une petite bombe chez les enseignants en langue. L’objet de ce marché estimé à plus de 8 millions d’euros par an : l’organisation de tests et #certifications en anglais pour des centaines de milliers d’étudiants en licence, BTS ou DUT.

    Si quatre entreprises s’affrontaient au départ, le duel final a opposé #ETS_Global, une société qui fait référence (à l’origine du célèbre test #Toefl), à #PeopleCert, une entreprise fondée par un homme d’affaires grec et inconnue de la quasi-totalité des linguistes en France.

    Si ETS Global était devant, PeopleCert a cassé ses tarifs de 34,72 % pendant la phase de négociation avec le ministère de l’#enseignement_supérieur, d’après nos informations, pour emporter finalement le contrat.

    « La première chose que j’ai faite quand j’ai entendu ce nom, c’est d’aller voir leur site, qui comporte des fautes d’orthographe que je reprocherais à mes étudiants ! », raille Alexandra Sippel, maîtresse de conférences en cultures anglo-saxonnes à l’université Toulouse-Jean-Jaurès.

    Le choix de l’État est d’autant plus étonnant que PeopleCert pratique l’optimisation fiscale agressive, selon des documents consultés par Mediapart.

    #PeopleCert_International_Limited, l’entité qui a signé avec le ministère, est la société de tête d’un groupe qui en compte une dizaine (à Athènes, Londres, Istanbul ou Dubaï). Elle est immatriculée à Chypre, #paradis_fiscal européen très prisé, notamment des oligarques russes.

    C’était, lors de sa création, une société « boîte aux lettres » basée à l’adresse d’un cabinet de domiciliation chypriote. Elle contrôle deux sociétés britanniques, mais qui ne salarient que 8 personnes.

    En réalité, l’essentiel du travail est effectué par les sociétés grecques du groupe, dont la principale, #PeopleCert_Global_Services, employait 210 personnes en 2017 – en Grèce, le salaire minimum est presque deux fois moindre qu’en France.

    Étonnamment, PeopleCert Global Services réalisait seulement 412’000 euros de résultat pour 9,2 millions de chiffre d’affaires en 2018, tandis que la coquille chypriote #PeopleCert_International engrangeait 3,4 millions d’euros de profits.

    Il faut dire que les statuts de l’entité grecque autorisent deux des directeurs (dont le fils du fondateur) à effectuer « le transfert de n’importe quelle somme d’argent illimitée » vers les autres sociétés du groupe. En clair, le montage semble conçu pour transférer artificiellement les profits vers ce paradis fiscal.

    Entre 2015 et 2019, PeopleCert International a accumulé plus de 15 millions d’euros de bénéfices à Chypre, où le taux habituel de l’impôt sur les sociétés n’est que de 12,5 %, soit trois fois moins qu’en France.

    PeopleCert répond qu’aujourd’hui « plus de dix personnes sont employées dans les bureaux à Chypre, un État membre de l’UE ». « PeopleCert respecte la législation de chaque pays où il est implanté, en particulier la législation comptable, et y paie les impôts et taxes correspondants », indique #Frédéric_Borne, responsable du développement commercial de l’entreprise pour l’ouest de l’Europe.

    De son côté, le ministère de l’enseignement supérieur déclare à Mediapart que, Chypre étant membre de l’Union européenne, « l’implantation géographique du titulaire [du marché – ndlr] et de ses salariés n’a pas été prise en compte dans l’analyse des offres », car cela aurait été contraire au droit. Sur l’optimisation fiscale ? Aucun commentaire.

    Le fondateur grec du groupe, #Anastasios_Byron_Nikolaides, soigne aussi sa fiscalité personnelle. Entre 2011 et 2017, il contrôlait 100 % de PeopleCert International via des sociétés basées au #Liberia, remplacées en 2017 par une coquille offshore à Chypre, #PeopleCert_Holdings_Europe. Sollicité par Mediapart, il a refusé de répondre.

    Sa stratégie étonne d’autant plus qu’il répète à longueur d’interviews son attachement à la Grèce : ses parents, professeur d’anglais et institutrice, lui auraient inculqué le « philotimo », terme désignant le sens de l’honneur, du devoir, de la communauté.

    En 2018, il se félicitait de ne pas avoir abandonné son pays durement touché par la crise. « PeopleCert a fait ses preuves en maintenant non seulement son siège social en Grèce, mais aussi en y conservant des emplois ; aujourd’hui, plus de 90 % des employés de l’entreprise sont grecs », déclarait-il à Ritsa Masoura, présentée comme journaliste contributrice au Huffington Post Grèce, mais qui confie à Mediapart avoir travaillé deux ans pour PeopleCert.

    Les universitaires français apprécieront cette interprétation personnelle du « philotimo ». Ils sont nombreux, de toute façon, à s’élever contre le principe même de cette « #privatisation » des tests d’anglais. De quoi s’agit-il, exactement ?

    Jusqu’en 2018, chaque étudiant était libre de passer ou non une évaluation pour attester son niveau en langue (en plus de son diplôme) et de l’inscrire sur son CV. Il pouvait opter pour un dispositif public et gratuit (#le_Cles), ou bien pour le fameux #Toeic (organisé sur les campus, mais aux frais des candidats), ultra-populaire dans les écoles d’ingénieurs et les formations professionnalisantes.

    Puis Édouard Philippe, premier ministre, a décidé qu’une certification en langue serait obligatoire pour toute une série de diplômes (licence, BTS, DUT…) et a jugé indispensable de contracter avec un prestataire privé, au motif que le Cles manquerait de reconnaissance internationale.

    Depuis, la communauté universitaire est vent debout, dénonçant ici « une gabegie annoncée », là « une démonétisation des enseignements et diplômes accrédités par l’État », ou encore une « atteinte au plurilinguisme ». En septembre dernier, quinze associations de professeurs de langue ont lancé un #recours devant le #Conseil_d’État contre les textes rendant ces certifications obligatoires.

    Fin janvier, les mêmes ont attaqué l’attribution du marché à PeopleCert. « La question de la légitimité de cette entreprise se pose, de même que la question de la pertinence des critères d’attribution du marché et des modalités de sélection de l’entreprise retenue », écrivent-elles dans un communiqué.

    « Conclu sans montant maximum », le marché est reconductible tacitement chaque année jusqu’en 2024. Or, s’il s’agit de tester 22 000 étudiants en 2021, le volume doit gonfler à 281 000 étudiants « minimum » sur l’année universitaire 2023-2024. D’après les estimations de deux maîtresses de conférences, le coût pour l’État pourrait alors dépasser 32 millions d’euros par an. « [C’est] la moitié de l’enveloppe supplémentaire dévolue en 2020 à l’amélioration des conditions de vie étudiante », pointent-elles.

    Compte tenu de l’arrivée récente de PeopleCert dans l’univers des langues, sa victoire n’a fait qu’alimenter la controverse.

    Si la firme affirme avoir fait passer 7 millions d’examens dans 189 pays, elle ne précise pas la part de tests de langue dans ce total. Or, PeopleCert s’est construit en donnant des formations aux entreprises, aux particuliers ou aux ministères en cybersécurité, marketing digital ou management. Et s’il s’est ensuite fait un nom dans les certifications, c’est surtout en informatique et management.

    Plutôt que de développer son offre, PeopleCert a fondé son #business sur le rachat de certifications développées par d’autres. Depuis 2018, il distribue #Itil, une certification en gestion des services informatiques développée par un ancien organisme public anglais. En septembre, PeopleCert a acquis l’association américaine #IASSC et sa certification #Lean_Six_Sigma, populaire pour améliorer les performances des entreprises, récupérant ainsi de prestigieux clients comme Amazon, BMW, Cisco ou l’armée américaine.

    L’entreprise a adopté la même stratégie pour se diversifier dans les langues, avec sa marque #LanguageCert. Alors qu’il peinait jusqu’en 2015 à être reconnu dans le milieu universitaire, PeopleCert a ainsi acquis « toute la #propriété_intellectuelle et le matériel d’évaluation connexe pour les qualifications d’anglais de #City_&_Guilds, l’un des organismes de récompense les plus anciens et les plus prestigieux du Royaume-Uni », comme il le précise dans un dossier de présentation envoyé au corps enseignant français, le 1er février.

    Pour asseoir sa légitimité, PeopleCert s’est aussi payé un grand nom du secteur : #Michael_Milanovic, ancien PDG de #Cambridge_Assessment, qui baigne dans le milieu depuis plus de quarante ans.

    « Ils veulent se crédibiliser, mais leurs certifications en anglais sont des coquilles vides, confie Brice*, sous le couvert de l’anonymat, figure du secteur qui a côtoyé de près PeopleCert. On y voit bien leur philosophie : une plateforme qui délivre des examens créés par d’autres, mais pas un organisme de recherche et développement. Où sont les employés qui développent les items des tests de langues, où sont les psychomotriciens et statisticiens qui valident que la notation évalue bien ce qu’elle est censée évaluer ? »

    Cambridge Assessment et le leader du marché, #ETS_Global, emploient des dizaines de chercheurs pour développer et améliorer en permanence leurs systèmes de certification. Un coût que s’épargne PeopleCert avec sa stratégie de rachat.

    Malgré tout, le bilan de LanguageCert reste maigre, avec seulement une poignée de contrats signés ces dernières années : un au Royaume-Uni avec l’agence des visas et de l’immigration, et trois en Espagne, avec la région de Madrid, l’Andalousie et l’#université_Carlos-III.

    Et en #France ? L’entreprise a fait passer « 15’000 certifications pour l’année 2020, majoritairement par l’intermédiaire de ses 90 organismes de formation agréés sur 170 lieux d’examen », expose PeopleCert. Sans préciser s’il s’agit de tests d’anglais.

    Pour tenir le rythme, la société va devoir changer de braquet, puisque le marché signé avec le ministère prévoit la délivrance de 636’000 tests minimum sur quatre ans, soit un rythme annuel dix fois plus élevé que le total des tests réalisés en 2020 par la société en France.

    Le vice-président de la Société des anglicistes de l’enseignement supérieur, Cédric Sarré, s’interroge : « Ont-ils des examinateurs accrédités en France ? Des centres d’accréditation ? Leurs certifications sont-elles déjà utilisées par d’autres universités ? À ce stade, nous n’avons pas d’informations. »

    Responsable commercial de l’entreprise pour l’Europe de l’Ouest, Frédéric Borne répond que les étudiants auront le choix entre un test papier ou par ordinateur et que la surveillance des examens se fera au sein des universités, avec un chef surveillant dans chaque établissement pour vérifier le bon déroulé des tests.

    « Tous les services réalisés en France seront payés en France à des Français déployés sur le terrain », ajoute-t-il. Sans préciser si les corrections se feront en Grèce, pays où se trouve la grande majorité des salariés de PeopleCert.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/150221/universite-une-entreprise-adepte-de-l-optimisation-fiscale-decroche-le-mar

  • Post-Covid tourism hopes buoyed by deal between Greece, Cyprus and Israel | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2021/feb/15/post-covid-tourism-hopes-buoyed-by-deal-between-greece-cyprus-and-israe
    https://i.guim.co.uk/img/media/70d7888fb70cf8fbbc678aacf86a78316ff131df/0_287_7808_4685/master/7808.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Accords between Greece, Cyprus and Israel allowing citizens with Covid-19 vaccination certificates to travel unimpeded between the three countries have been hailed as a possible first step towards normalising tourism during the next phase of the pandemic. The prospect of people being able to move freely in the age of coronavirus received a concrete boost last week when the deal was the centrepiece of a visit to Jerusalem by the Greek prime minister, Kyriakos Mitsotakis. After signing the agreement with his Israeli counterpart, Benjamin Netanyahu, the leader suggested similar accords could soon be in the offing.“I expect what we will be doing with Israel to be a trial run of what we can do with other countries,” said Mitsotakis, who first pressed the case for vaccine passports with other EU members last month.
    On Valentine’s Day, the Cypriot president, Nicos Anastasiades, followed suit flying into Israel to strike the same deal. The agreement is expected to come into effect by 1 April. Like Greece, the Mediterranean island’s economy is heavily reliant on tourism. Both have attracted ever more Israeli holidaymakers in a reflection of their deepening political, economic and military alliance with the state but like destinations elsewhere have also seen the sector hammered by the pandemic.“When the world is in upheaval because of corona, the warm relations between our two countries are more important than ever,” Anastasiades said after holding talks with the Israeli president, Reuven Rivlin. “The resumption of unrestricted free movement is of great importance to Cyprus, which is a tourism-dependent country.”
    Mitsotakis’s proposal was initially met with scepticism by the EU amid fears it could be perceived as discriminatory. But in an indication that the idea may be gaining traction the British prime minister, Boris Johnson, said on Monday he believed coronavirus certificates might be “very much in the mix down the road”.

    #Covid-19#migrant#migration#israel#chypre#grece#UE#circulation#frontiere#passeportsanitaire#tourisme#economie#sante

  • Israel’s ‘green passports’ plan could lead way in reviving world tourism after Covid-19 vaccination programme is complete | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/china/science/article/3121046/israels-green-passports-plan-could-lead-way-reviving-world

    Israel is hoping that its world-leading vaccination programme will allow it to resume tourism later this year and is talking to Greece and Cyprus about reopening their borders.The country, which has vaccinated a higher proportion of its citizens than any other, started to issue “green passport” certificates last week that show holders have been given two full doses of the vaccine, one of its diplomats in China said. It is now trying to negotiate reciprocal arrangements with other countries to permit entry to those carrying the certificates.Israel’s experience is likely to be closely watched around the world as it could become the first country to inoculate enough people to reach the ultimate goal of achieving herd immunity.“What we are planning to do is to open a programme of green passports, which means everybody that’s been vaccinated could travel to other countries without the need for being tested before, during the visit or being quarantined after visiting the country,” said Yuval Waks, deputy chief of the Israeli mission in Beijing.He said Greece could be the first country to sign such an agreement with Israel, followed by Cyprus because “it’s also good for their economy” and “tourists from Israel are eager to go”.Waks continued that talks with China were at an early stage and media reports have suggested that countries in Europe such as Serbia and Romania may also take part in the scheme.

    #Covid-19#migrant#migration#israel#sante#tourisme#passeportvaccinal#chypre#grece#frontiere#circulation#economie#serbie#roumanie

  • Decree bans new Syrian refugees from settling in #Chlorakas

    The interior ministry quietly issued a decree disallowing any more Syrian refugees from settling in the coastal village of Chlorakas in Paphos, as numbers were causing a huge shift in demographics and creating ‘ghettos’, according to the local community leader.

    “The minister of the interior stopped the settlement of Syrian refugees in Chlorakas a number of weeks ago, but it has only been reported in the media now. This is an important move as we can’t cope with the large number of refugees and we had a number of ghettos which is not acceptable,” Nikolas Liasides, the community leader of Chlorakas said, speaking to the Cyprus Mail on Friday.

    The demographic of the area changed to quickly and the authorities were unable to keep up, he stressed, adding that around 20 per cent of the population is now Syrian.

    Close to 7,000 people reside in Chlorakas, made up of 4,300 Cypriots and other Europeans and around 1,400 Syrian refugees, many from the same area in Syria. He said this number is too large and was mushrooming out of control.

    “We should have around 4 per cent of refugees here and not 20 per cent. We had many problems last summer with criminality and the residents and the community board wanted to do something to stop this from getting worse and so we appealed to the authorities to help,” he added.

    However, on Friday main opposition Akel issued a statement decrying the move as an ‘unprecedented action,’ requesting the government revoke it immediately.

    They said that the decree,” violates the European Directive on the basis of which our national legislation guarantees the right of free movement, establishment and residence of asylum seekers.”

    They also noted that the decree is against the spirit of the Charter of Fundamental Rights, which notes that we must first and foremost respect and safeguard.

    “Akel calls on the government to immediately withdraw this decree and to manage the refugee issue through a human-centered approach, by taking measures in the framework of international and European law and with respect for human rights.”

    But it appears that the move may be constitutionally sound, prominent human rights lawyer Achilleas Demetriades said on Twitter.

    “Article 9Ea, unfortunately, grants the right to the minister to issue such a decree IF it is directed towards the public good. The question is whether such a demographic change is within the public good and to what extent it is against A14 of the constitution,” Demetriades said on Friday.

    Liasides said that the decree was necessary as the large numbers of refugees in the area was causing a number of different issues.

    “There were problems with the old houses they were staying in and also the schools were encountering issues; teachers were finding it almost impossible to teach classes due to the different languages. In a class of 20 kids, 8 would be from Syria, 6 Europeans and 5 Cypriots, it was a difficult situation.”

    Liasides noted that companies can no longer draw up a contract to rent to a property in Chlorakas to a Syrian refugee: “It’s not allowed, and it is also illegal for owners to rent to Syrian refugees. If they did, they would be in trouble,” he said.

    The controversial decree has meant that the number of refugees has stayed the same without increasing, which is helping to make the situation better, he said.

    The community leader also noted that help is being given to Chlorakas by the ministry of education, in the form of special programme for school and social practices “We are very happy about that,” he said.

    “This includes lessons for refugees to learn the Greek language to prepare them to go to class, they also learn music and other things, it’s to help them to more easily integrate into the school. We don’t want them not to go to school,” he said.

    Last year, a growing crime rate and the murder of a Syrian man in Chlorakas spread fear among residents and forced Liasides to appeal for state help over groups of young, armed, single men, Liasides said. The situation spread serious concerns in the wider community, including among long-term Syrian residents who were in fear of the newer arrivals.

    “Things are getting better. We do still have problems with criminality, but now there is a police unit that was placed here last year because of the dire situation, we are going the right way.”

    He also stressed: “We are not racists. We love Syrians in Chlorakas and we want to be in a position to help them. We have had refugees here since the 1990’s and they are good people and a good, hard working nation and they are family people too. But we can’t handle the big numbers, it just isn’t viable.”

    https://cyprus-mail.com/2021/01/15/decree-bans-new-syrian-refugees-from-settling-in-chlorakas

    #Chypre #réfugiés #réfugiés_syriens #asile #migrations #réfugiés #decret #Paphos #ghetto #liberté_d'établissement #liberté_de_mouvement #liberté_de_circulation #loi #bien_public #démographie #constitution #constitutionnalité #écoles #logement #criminalité

  • Sur la frontière gréco-turque, à l’épicentre des tensions

    L’Union européenne entend sanctionner la politique de plus en plus expansionniste de la Turquie, qui ravive en Grèce les souvenirs des conflits du passé. Ligne de rupture, mais aussi d’échanges entre Orient et Occident, la frontière gréco-turque ne respire plus depuis la crise sanitaire. De #Kastellorizo à la #Thrace en passant par #Lesbos, les deux pays ont pourtant tant de choses en commun, autour de cette démarcation qui fut mouvante et rarement étanche.

    Petite île aux confins orientaux de la Grèce, Kastellorizo touche presque la #Turquie. Le temps s’écoule lentement dans l’unique village, logé dans une baie profonde. En cette fin septembre, de vieux pêcheurs jouent aux cartes près des enfants qui appâtent des tortues dans les eaux cristallines. Devant son café froid, M. Konstantinos Papoutsis observe, placide, l’immense côte turque, à guère plus de deux kilomètres, et la ville de Kaş, son seul horizon. « Nous sommes une île touristique tranquille, assure cet homme affable qui gère une agence de voyages. Je l’ai répété aux touristes tout l’été. » Attablée autour de lui, la poignée d’élus de cette commune de cinq cents âmes reprend ses propos d’un air débonnaire : « Il n’y a aucun danger à Kastellorizo ! »

    Un imposant ferry, qui paraît gigantesque dans ce petit port méditerranéen, vient animer le paysage. Parti d’Athènes vingt-quatre heures plus tôt, il manœuvre difficilement pour débarquer ses passagers, parmi lesquels une cinquantaine d’hommes en treillis et chapeaux de brousse. Les soldats traversent la baie d’un pas vif avant de rejoindre les falaises inhabitées qui la dominent. « C’est une simple relève, comme il y en a tous les mois », commente M. Papoutsis, habitué à cette présence.

    Selon le #traité_de_Paris de février 1947 (article 14), et du fait de la cession par l’Italie à la Grèce du Dodécanèse, les îles dont fait partie Kastellorizo sont censées être démilitarisées. Dans les faits, les troupes helléniques y guettent le rivage turc depuis l’occupation par Ankara de la partie nord de Chypre, en 1974, précisent plusieurs historiens (1). Cette défense a été renforcée après la crise gréco-turque autour des îlots disputés d’Imia, en 1996. La municipalité de Kastellorizo refuse de révéler le nombre d’hommes postés sur ses hauteurs. Et si les villageois affichent un air de décontraction pour ne pas effrayer les visiteurs — rares en cette période de Covid-19 —, ils n’ignorent pas l’ombre qui plane sur leur petit paradis.

    Un poste avancé d’Athènes en Méditerranée

    Kastellorizo se trouve en première ligne face aux menaces du président turc Recep Tayyip Erdoğan, qui veut redessiner les cartes et imposer son propre #partage_des_eaux. Depuis les années 1970, les #îles du #Dodécanèse font l’objet d’un #conflit larvé entre ces deux pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). La Turquie conteste la souveraineté grecque sur plusieurs îles, îlots et rochers le long de sa côte. Surtout, elle est l’un des rares pays, avec notamment les États-Unis, à ne pas avoir signé la convention des Nations unies sur le droit de la mer (dite #convention_de_Montego_Bay, et entrée en vigueur en 1994), et ne reconnaît pas la revendication par la Grèce d’un plateau continental autour de ses îles. Athènes justifie dès lors leur #militarisation au nom de la #légitime_défense (2), en particulier depuis l’occupation turque de Chypre et en raison d’une importante présence militaire à proximité : la marine et l’armée de l’air turques de l’Égée sont basées à İzmir, sur la côte occidentale de l’Asie Mineure.

    Si proche de la Turquie, Kastellorizo se trouve à 120 kilomètres de la première autre île grecque — Rhodes — et à plus de 520 kilomètres du continent grec. Alors que l’essentiel de la #mer_Egée pourrait être revendiqué par Athènes comme #zone_économique_exclusive (#ZEE) (3) au titre de la convention de Montego Bay (voir la carte ci-contre), ce lointain îlot de neuf kilomètres carrés lui permet de facto de jouir d’une large extension de plusieurs centaines de kilomètres carrés en Méditerranée orientale. Or, faute d’accord bilatéral, cette ZEE n’est pas formellement établie pour Ankara, qui revendique d’y avoir librement accès, surtout depuis la découverte en Méditerranée orientale de gisements d’#hydrocarbures potentiellement exploitables. À plusieurs reprises ces derniers mois, la Turquie a envoyé dans le secteur un bateau de recherche sismique baptisé #Oruç_Reis, du nom d’un corsaire ottoman du XVIe siècle — surnommé « #Barberousse » — né à Lesbos et devenu sultan d’Alger.

    Ces manœuvres navales font écho à l’idéologie de la « #patrie_bleue » (#Mavi_Vatan). Soutenue par les nationalistes et les islamistes, cette doctrine, conçue par l’ancien amiral #Cem_Gürdeniz, encourage la Turquie à imposer sa #souveraineté sur des #zones_disputées en #mer_Noire, en mer Égée et en #Méditerranée. Ces derniers mois, M. Erdoğan a multiplié les discours martiaux. Le 26 août, à l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Manzikert, en 1071, dans l’est de la Turquie, où les Turcs Seldjoukides mirent en déroute l’armée byzantine, il avertissait la Grèce que toute « erreur » mènerait à sa « ruine ». Quelques semaines plus tard, le 21 octobre, lors d’une rencontre avec les présidents chypriote et égyptien à Nicosie, M. Kyriakos Mitsotakis, le premier ministre grec conservateur, accusait la Turquie de « fantasmes impérialistes assortis d’actions agressives ».

    Sous pression en août dernier, Athènes a pu compter sur le soutien de la République de Chypre, de l’Italie et de la France, avec lesquelles elle a organisé des manœuvres communes. Ou encore de l’Égypte, avec laquelle elle vient de signer un accord de partage des #zones_maritimes. Déjà en conflit ouvert avec son homologue turc sur la Syrie, la Libye et le Caucase, le président français Emmanuel Macron s’est résolument rangé aux côtés d’Athènes. « C’est un allié précieux que l’on voudrait inviter à venir sur notre île », déclare l’adjoint à la municipalité de Kastellorizo, M. Stratos Amygdalos, partisan de Nouvelle Démocratie, le parti au pouvoir. À la mi-septembre 2020, la Grèce annonçait l’acquisition de dix-huit Rafale, l’avion de combat de Dassault Aviation.

    « Erdoğan se prend pour Soliman le Magnifique. Mais il perd du crédit dans son pays, la livre turque s’effondre. Alors il essaie de redorer son image avec des idées de conquêtes, de rêve national… », maugrée de son côté M. Konstantinos Raftis, guide touristique à Kastellorizo. La comparaison entre le sultan de la Sublime Porte et l’actuel président turc revient fréquemment dans ce pays qui fit partie de l’Empire ottoman durant quatre siècles (de 1430, date de la chute de Salonique, à l’indépendance de 1830). La résistance hellénique a forgé l’identité de l’État grec moderne, où l’on conserve une profonde suspicion à l’égard d’un voisin encombrant, quatre fois plus riche, six fois plus grand et huit fois plus peuplé. Cette méfiance transcende les clivages politiques, tant le #nationalisme irrigue tous les partis grecs. Athènes voit aujourd’hui dans la doctrine de la « patrie bleue » une politique expansionniste néo-ottomane, qui fait écho à l’impérialisme passé.

    À l’embouchure du port de Kastellorizo, la silhouette d’une mosquée transformée en musée — rare vestige de la présence ottomane — fait de l’ombre à un bar à cocktails. L’édifice trône seul face aux vingt-six églises orthodoxes. La Constitution précise que l’orthodoxie est la « religion dominante » dans le pays, et, jusqu’en 2000, la confession était inscrite sur les cartes d’identité nationales. La suppression de cette mention, à la demande du gouvernement socialiste, a provoqué l’ire de la puissante Église orthodoxe, plus de 95 % des Grecs se revendiquant alors de cette religion. « Pendant toute la période du joug ottoman, nous restions des Grecs. Nos ancêtres ont défendu Kastellorizo pour qu’elle garde son identité. Nous nous battrons aussi pour qu’elle la conserve », s’emballe soudainement M. Raftis.

    Son île a dû résister plus longtemps que le reste du pays, insiste le sexagénaire. Après le départ des Ottomans, Kastellorizo, convoitée par les nations étrangères pour sa position géographique aux portes de l’Orient, a été occupée ou annexée par les Français (1915-1921), les Italiens (1921-1944), les Britanniques (1944-1945)… L’îlot n’est devenu complètement grec qu’en 1948, comme l’ensemble des îles du Dodécanèse. Depuis, il arbore fièrement ses couleurs. Dans la baie, plusieurs étendards bleu et blanc flottent sur les balcons en encorbellement orientés vers la ville turque de Kaş (huit mille habitants). Le nombre de ces drapeaux augmente quand la tension s’accroît.

    Trois autres grands étendards nationaux ont été peints sur les falaises par des militaires. En serrant les poings, M. Raftis raconte un épisode qui a « mis les nerfs de tout le monde à vif ». À la fin septembre 2020, un drone d’origine inconnue a diffusé des chants militaires turcs avant d’asperger ces bannières d’une peinture rouge vif, évoquant la couleur du drapeau turc. « C’est une attaque impardonnable, qui sera punie », peste l’enfant de l’île, tout en scrutant les quelques visages inconnus sur la promenade. Il redoute que des espions viennent de Turquie.

    « Les #tensions durent depuis quarante ans ; tout a toujours fini par se régler. Il faut laisser la Turquie et la Grèce dialoguer entre elles », relativise pour sa part M. Tsikos Magiafis, patron avenant d’une taverne bâtie sur un rocher inhabité, avec une vue imprenable sur Kaş. « Les querelles sont affaire de diplomates. Les habitants de cette ville sont nos frères, nous avons grandi ensemble », jure ce trentenaire marié à une Turque originaire de cette cité balnéaire. Adolescent, déjà, il délaissait les troquets de Kastellorizo pour profiter du bazar de Kaş, du dentiste ou des médecins spécialisés qui manquent au village. Les Turcs, eux, ont compté parmi les premiers touristes de l’île, avant que la frontière ne ferme totalement en mars 2020, en raison du Covid-19.

    À Lesbos, les réfugiés comme « #arme_diplomatique »

    À 450 kilomètres plus au nord-ouest, au large de l’île de Lesbos, ce ne sont pas les navires de recherche d’hydrocarbures envoyés par Ankara que guettent les Grecs, mais les fragiles bateaux pneumatiques en provenance de la côte turque, à une dizaine de kilomètres seulement. Cette île montagneuse de la taille de la Guadeloupe, qui compte 85’000 habitants, constitue un autre point de friction, dont les migrants sont l’instrument.

    Depuis une décennie, Lesbos est l’une des principales portes d’entrée dans l’Union européenne pour des centaines de milliers d’exilés. Afghans, Syriens, Irakiens ou encore Congolais transitent par la Turquie, qui accueille de son côté environ quatre millions de réfugiés. En face, le rivage turc se compose de plages peu touristiques et désertes, prisées des passeurs car permettant des départs discrets. Les migrants restent toutefois bloqués à Lesbos, le temps du traitement de leur demande d’asile en Grèce et dans l’espoir de rejoindre d’autres pays de l’espace Schengen par des voies légales. Le principal camp de réfugiés, Moria, a brûlé dans des conditions obscures le 8 septembre, sans faire de victime grave parmi ses treize mille occupants.

    Pour M. Konstantinos Moutzouris, le gouverneur des îles égéennes du Nord, ces arrivées résultent d’un calcul stratégique d’Ankara. « Erdoğan utilise les réfugiés comme arme diplomatique, il les envoie lorsqu’il veut négocier. Il a une attitude très agressive, comme aucun autre dirigeant turc avant lui », accuse cette figure conservatrice locale, connue pour ses positions tranchées sur les migrants, qu’il souhaite « dissuader de venir ».

    Il en veut pour preuve l’épisode de tension de mars 2020. Mécontent des critiques de l’Union européenne lors de son offensive contre les Kurdes dans le nord de la Syrie, le président turc a annoncé l’ouverture de ses frontières aux migrants voulant rejoindre l’Europe, malgré l’accord sur le contrôle de l’immigration qu’il a passé avec Bruxelles en mars 2016. Plusieurs milliers de personnes se sont alors massées aux portes de la Grèce, à la frontière terrestre du Nord-Est, suscitant un renforcement des troupes militaires grecques dans ce secteur. Dans le même temps, à Lesbos, une dizaine de bateaux chargés de réfugiés atteignaient les côtes en quelques jours, déclenchant la fureur d’extrémistes locaux. « Nous ne communiquons plus du tout avec les autorités turques depuis », affirme M. Moutzouris.

    Athènes assume désormais une ligne dure, quitte à fermer une partie de sa frontière commune avec la Turquie aux demandeurs d’asile, en dépit des conventions internationales que la Grèce a signées. Le gouvernement a ainsi annoncé mi-octobre la construction d’un nouveau #mur de 27 kilomètres sur la frontière terrestre. Au début de l’année 2020, il avait déjà déclaré vouloir ériger un #barrage_flottant de 2,7 kilomètres au large de Lesbos. Un ouvrage très critiqué et jugé illégal par les organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains. Un projet « absurde », juge M. Georgios Pallis, pharmacien de l’île et ancien député Syriza (gauche). Plusieurs sources locales évoquent une suspension de la construction de ce barrage. Le gouvernement, lui, ne communique pas à ce sujet.

    « Les réfugiés payent la rupture du dialogue gréco-turc », déplore M. Pallis entre deux mezze arrosés de l’ouzo local, près du port bruyant de Mytilène, dans le sud de l’île. « Des retours forcés de migrants sont organisés par les gardes-côtes grecs. » En septembre, le ministre de la marine se targuait, au cours d’une conférence de presse, d’avoir « empêché » quelque dix mille migrants d’entrer en 2020. Un mois plus tard, le ministre de l’immigration tentait, lui, de rectifier le tir en niant tout retour forcé. À Lesbos, ces images de réfugiés rejetés ravivent un douloureux souvenir, analyse M. Pallis : « Celui de l’exil des réfugiés d’Asie Mineure. » Appelé aussi en Grèce la « #grande_catastrophe », cet événement a fondé l’actuelle relation gréco-turque.

    Au terme du déclin de l’Empire ottoman, lors de la première guerre mondiale, puis de la guerre gréco-turque (1919-1922), les Grecs d’Asie Mineure firent l’objet de #persécutions et de #massacres qui, selon de nombreux historiens, relèvent d’un #génocide (4). En 1923, les deux pays signèrent le #traité_de_Lausanne, qui fixait les frontières quasi définitives de la Turquie moderne et mettait fin à l’administration par la Grèce de la région d’İzmir-Smyrne telle que l’avait décidée le #traité_de_Sèvres de 1920 (5). Cet accord a aussi imposé un brutal #échange_de_populations, fondé sur des critères religieux, au nom de l’« #homogénéité_nationale ». Plus de 500 000 musulmans de Grèce prirent ainsi le chemin de l’Asie Mineure — soit 6,5 % des résidents de Lesbos, selon un recensement de 1920 (6). En parallèle, le traité a déraciné plus de 1,2 million de chrétiens orthodoxes, envoyés en Grèce. Au total, plus de 30 000 sont arrivés dans l’île. Ils ont alors été péjorativement baptisés les « #graines_de_Turcs ».

    « Ils étaient chrétiens orthodoxes, ils parlaient le grec, mais ils étaient très mal perçus des insulaires. Les femmes exilées de la grande ville d’İzmir étaient surnommées “les prostituées”. Il a fallu attendre deux générations pour que les relations s’apaisent », raconte M. Pallis, lui-même descendant de réfugiés d’Asie Mineure. « Ma grand-mère est arrivée ici à l’âge de 8 ans. Pour s’intégrer, elle a dû apprendre à détester les Turcs. Il ne fallait pas être amie avec “l’autre côté”. Elle n’a pas remis les pieds en Turquie avant ses 80 ans. »

    Enfourchant sa Vespa sous une chaleur accablante, M. Pallis s’arrête devant quelques ruines qui se dressent dans les artères de #Mytilène : d’anciennes mosquées abandonnées. L’une n’est plus qu’un bâtiment éventré où errent des chatons faméliques ; une autre a été reconvertie en boutique de fleuriste. « Les autorités n’assument pas ce passé ottoman, regrette l’ancien député. L’État devrait financer la reconstruction de ces monuments et le développement du tourisme avec la Turquie. Ce genre d’investissements rendrait la région plus sûre que l’acquisition de Rafale. »

    En #Thrace_occidentale, une population musulmane ballottée

    Dans le nord-est du pays, près de la frontière avec la Turquie et la Bulgarie, ce passé ottoman reste tangible. En Thrace occidentale, les #mosquées en activité dominent les villages qui s’élèvent au milieu des champs de coton, de tournesols et de tabac. La #minorité_musulmane de Grèce vit non loin du massif montagneux des #Rhodopes, dont les sommets culminent en Bulgarie. Forte d’entre 100 000 et 150 000 personnes selon les autorités, elle se compose de #Roms, de #Pomaks — une population d’origine slave et de langue bulgare convertie à l’#islam sous la #domination_ottomane — et, majoritairement, d’habitants aux racines turques.

    « Nous sommes des citoyens grecs, mais nous sommes aussi turcs. Nous l’étions avant même que la Turquie moderne existe. Nous parlons le turc et nous avons la même #religion », explique M. Moustafa Moustafa, biologiste et ancien député Syriza. En quelques mots, il illustre toute la complexité d’une #identité façonnée, une fois de plus, par le passé impérial régional. Et qui se trouve elle aussi au cœur d’une bataille d’influence entre Athènes et Ankara.

    Rescapée de l’#Empire_ottoman, la minorité musulmane a vu les frontières de la Grèce moderne se dessiner autour d’elle au XXe siècle. Elle fut épargnée par l’échange forcé de populations du traité de Lausanne, en contrepartie du maintien d’un patriarcat œcuménique à Istanbul ainsi que d’une diaspora grecque orthodoxe en Turquie. Principalement turcophone, elle évolue dans un État-nation dont les fondamentaux sont la langue grecque et la religion orthodoxe.

    Elle a le droit de pratiquer sa religion et d’utiliser le turc dans l’enseignement primaire. La région compte une centaine d’écoles minoritaires bilingues. « Nous vivons ensemble, chrétiens et musulmans, sans heurts. Mais les mariages mixtes ne sont pas encore tolérés », ajoute M. Moustafa, dans son laboratoire de la ville de #Komotini — aussi appelée #Gümülcine en turc. Les quelque 55 000 habitants vivent ici dans des quartiers chrétiens et musulmans érigés autour d’une rivière méandreuse, aujourd’hui enfouie sous le béton. M. Moustafa n’a presque jamais quitté la Thrace occidentale. « Notre minorité n’est pas cosmopolite, nous sommes des villageois attachés à cette région. Nous voulons juste que nos descendants vivent ici en paix », explique-t-il. Comme de nombreux musulmans de la région, il a seulement fait ses études supérieures en Turquie, avant de revenir, comme aimanté par la terre de ses ancêtres.

    À cent kilomètres de Komotini, la Turquie demeure l’« État parrain » de ces musulmans, selon le traité de Lausanne. Mais l’influence de celle que certains nomment la « mère patrie » n’est pas toujours du goût de la Grèce. Les plus nationalistes craignent que la minorité musulmane ne se rapproche trop du voisin turc et ne manifeste des velléités d’indépendance. Son statut est au cœur de la discorde. La Turquie plaide pour la reconnaissance d’une « #minorité_turque ». La Grèce refuse, elle, toute référence ethnique reliée à une appartenance religieuse.

    La bataille se joue sur deux terrains : l’#éducation et la religion. À la fin des années 1990, Athènes a voulu intégrer la minorité dans le système d’éducation publique grec, appliquant notamment une politique de #discrimination_positive et offrant un accès facilité à l’université. Les musulmans proturcs plaident, eux, pour la création de davantage d’établissements minoritaires bilingues. Sur le plan religieux, chaque partie nomme des muftis, qui ne se reconnaissent pas mutuellement. Trois représentants officiels sont désignés par la Grèce pour la région. Deux autres, officieux, le sont par les musulmans de Thrace occidentale soutenus par Ankara, qui refuse qu’un État chrétien désigne des religieux.

    « Nous subissons toujours les conséquences des #crises_diplomatiques. Nous sommes les pions de leur jeu d’échecs », regrette d’une voix lasse M. Moustafa. Le sexagénaire évoque la période qui a suivi le #pogrom dirigé principalement contre les Grecs d’Istanbul, qui avait fait une quinzaine de morts en 1955. Puis les années qui ont suivi l’occupation du nord de #Chypre par la Turquie, en 1974. « Notre minorité a alors subi une violation de ses droits par l’État grec, dénonce-t-il. Nous ne pouvions plus passer le permis de conduire. On nous empêchait d’acheter des terres. » En parallèle, de l’autre côté de la frontière, la #peur a progressivement poussé la communauté grecque de Turquie à l’exil. Aujourd’hui, les Grecs ne sont plus que quelques milliers à Istanbul.

    Ces conflits pèsent encore sur l’évolution de la Thrace occidentale. « La situation s’est améliorée dans les années 1990. Mais, maltraités par le passé en Grèce, certains membres de la minorité musulmane se sont rapprochés de la Turquie, alimentant une méfiance dans l’imaginaire national grec. Beaucoup de chrétiens les considèrent comme des agents du pays voisin », constate M. Georgios Mavrommatis, spécialiste des minorités et professeur associé à l’université Démocrite de Thrace, à Komotini.
    « Ankara compte des milliers d’#espions dans la région »

    Une atmosphère de #suspicion plane sur cette ville, sous l’emprise de deux discours nationalistes concurrents. « Les gens de l’extrême droite grecque nous perçoivent comme des janissaires [soldats de l’Empire ottoman]. Erdoğan, lui, nous qualifie de soydas [« parents », en turc] », détaille d’une voix forte Mme Pervin Hayrullah, attablée dans un café animé. Directrice de la Fondation pour la culture et l’éducation en Thrace occidentale, elle se souvient aussi du passage du président turc dans la région, fin 2017. M. Erdoğan avait dénoncé les « discriminations » pratiquées par l’État grec à l’égard de cette communauté d’origine turque.

    Une chrétienne qui souhaite rester anonyme murmure, elle, que « les autorités grecques sont dépassées. La Turquie, qui est bien plus présente sur le terrain, a davantage de pouvoir. Ankara compte des milliers d’espions dans la région et donne des millions d’euros de budget chaque année au consulat turc de Komotini ». Pour Mme Hayrullah, qui est proche de cette institution, « le consulat ne fait que remplir une mission diplomatique, au même titre que le consulat grec d’Edirne [ville turque à quelque deux cents kilomètres, à la frontière] ». L’allure du consulat turc tranche avec les façades abîmées de Komotini. Surveillé par des caméras et par des gardes en noir, l’édifice est cerné de hautes barrières vertes.

    « La Grèce nous traite bien. Elle s’intéresse au développement de notre communauté et nous laisse exercer notre religion », vante de son côté M. Selim Isa, dans son bureau calme. Le président du comité de gestion des biens musulmans — désigné par l’État grec — est fier de montrer les beaux lustres et les salles lumineuses et rénovées d’une des vingt mosquées de Komotini. « Mais plus les relations avec la Turquie se détériorent et plus le consulat étend son influence, plus il revendique la reconnaissance d’une minorité turque », ajoute M. Isa, regard alerte, alors que l’appel du muezzin résonne dans la ville.

    À l’issue du sommet européen des 10 et 11 décembre, l’Union européenne a annoncé un premier volet de #sanctions contre la Turquie en raison de ses opérations d’exploration. Des mesures individuelles devraient cibler des responsables liés à ces activités. Athènes plaidait pour des mesures plus fortes, comme un embargo sur les armes, pour l’heure écarté. « C’était une proposition-clé. Nous craignons que la Turquie s’arme davantage. Sur le plan naval, elle est par exemple en train de se doter de six #sous-marins de type #214T fournis par l’#Allemagne, explique le diplomate grec Georgios Kaklikis, consul à Istanbul de 1986 à 1989. M. Erdoğan se réjouit de ces sanctions, qui sont en réalité minimes. » Le président turc a réagi par des #rodomontades, se félicitant que des pays « dotés de bon sens » aient adopté une « approche positive ». Bruxelles assure que d’autres mesures pourraient tomber en mars 2021 si Ankara ne cesse pas ces actions « illégales et agressives ».

    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/PERRIGUEUR/62666
    #Grèce #Turquie #frontière #asile #migrations #réfugiés
    #Oruc_Reis #murs #Evros #barrières_frontalières #histoire

    ping @reka

    –—

    #terminologie #mots #vocabulaire :
    – "Le traité (de Lausanne) a déraciné plus de 1,2 million de chrétiens orthodoxes, envoyés en Grèce. Au total, plus de 30 000 sont arrivés dans l’île. Ils ont alors été péjorativement baptisés les « #graines_de_Turcs »."
    – "Les femmes exilées de la grande ville d’İzmir étaient surnommées “les prostituées”."

    –-> ajoutés à la métaliste sur la terminologie de la migration :
    https://seenthis.net/messages/414225

    ping @sinehebdo

  • Première partie : Une déclaration… pour la vie

    EZLN

    https://lavoiedujaguar.net/Premiere-partie-Une-declaration-Pour-la-vie

    Frères, sœurs et compañer@s,

    Durant ces derniers mois, nous avons pris contact entre nous de différentes manières. Nous sommes femmes, lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, travestis, transsexuels, intersexes, queers et autres encore, hommes, groupes, collectifs, associations, organisations, mouvements sociaux, peuples originaires, associations de quartier, communautés et un long et cetera qui nous donne une identité.

    Nos différences et les distances entre nous viennent des terres, des ciels, des montagnes, des vallées, des steppes, des déserts, des océans, des lacs, des rivières, des sources, des lagunes, des races, des cultures, des langues, des histoires, des âges, des géographies, des identités sexuelles ou pas, des racines, des frontières, des formes d’organisation, des classes sociales, des capacités financières, du prestige social, de la popularité, des followers, des likes, des monnaies, des niveaux de scolarité, des manières d’être, des préoccupations, des qualités, des défauts, des pour, des contre, des mais, des cependant, des rivalités, des inimitiés, des conceptions, des argumentations, des contre-argumentations, des débats, des différends, des dénonciations, des accusations, des mépris, des phobies, des philies, des éloges, des rejets, des abus, des applaudissements, des divinités, des démons, des dogmes, des hérésies, des goûts, des dégoûts, des manières d’être, et un long et cetera qui nous rend différents et bien des fois nous oppose. (...)

    #EZLN #zapatistes #Mexique #Grèce #Allemagne #France #Pays_basque #Autriche #Belgique #Bulgarie #Catalogne #Chypre #Ecosse #Slovaquie #Europe #Angleterre #Irlande #Norvège #Portugal #République_tchèque #Russie #Suisse #Togo #État_espagnol #Italie #Argentine #Brésil #Canada #Chili #Colombie #Equateur #Etats-Unis #Pérou

  • Zypern : Mister X stellt Korruptionsnetzwerk auf Zypern bloß (neues-deutschland.de)
    https://www.neues-deutschland.de/artikel/1143148.zypern-mister-x-stellt-korruptionsnetzwerk-auf-zypern-blos

    Depuis l’entrée de la Chypre dans l’UE l’état a vendu des passeports à plus ou moins 2800 personnes pour une somme à partir de 2,5 millions d’Euros. Cette pratique touche à sa fin. On pourrait s’imaginer que désormais pour échapper aux poursuites pénales dans leurs pays les riches farudeurs russes et chinois aussi devron traverser la mer Méditerrannée à la nage.

    14.10.2020 von Peter Steiniger - Jetzt aber schnell: Bereits zum 1. November will die Republik Zypern das Investitionsprogramm auf Eis legen, über das Geldanleger ab 2,5 Millionen Euro einen zyprischen Pass erhalten und sich somit die EU-Staatsbürgerschaft kaufen können. Die Entscheidung teilte Regierungssprecher Kyriakos Koushos am Dienstag nach einer Dringlichkeitssitzung des Kabinetts mit. Besonderer Beliebtheit erfreut sich das Programm seit Jahren bei der entsprechenden Klientel im Nahen Osten und in Russland. Insgesamt hat Zypern, das 2004 die EU-Mitgliedschaft erhielt, damit etwa sieben Milliarden Euro generiert. Die Abschaffung vorgeschlagen haben laut Koushos unter Verweis auf »langjährige Schwächen, Missbrauch und Ausnutzung der Bestimmungen« der Innen- und der Finanzminister.

    Ganz freiwillig erfolgt der Schritt nicht. Tags zuvor hatte der Sender Al Jazeera mit Sitz in Katar eine Reportage gebracht, die zeigt, wie Beamte und Politiker sich ihre Hilfe für kriminelle Bewerber um einen »goldenen« Pass bezahlen lassen. Inhaber des Passes eines Mitgliedsstaates haben das Recht, sich in der Europäischen Union niederzulassen und frei zu bewegen. Undercover täuschten die Journalisten vor, für einen aus China geflohenen Interessenten aufzutreten. Bei ihrem »Mister X« handelte es sich um einen angeblich wegen Bestechung und Geldwäsche im Reich der Mitte in Abwesenheit zu sieben Jahren Haft verurteilten Geschäftsmann. Neben dem offiziellen Weg, erfuhren sie, existiert in Zypern noch ein weiterer, für »komplizierte« Fälle, der eine Kleinigkeit mehr kostet. Wer das begehrte Dokument ganz schnell benötigt, wer keine weiße Weste hat, muss auf die 2,5 Millionen Euro nur genügend draufpacken. Laut Al Jazeera soll es Dutzende Inhaber zyprischer goldener Pässe mit krimineller Vita geben. Korrupte Immobilienvertreter, Anwälte und Politiker arbeiten als Netzwerk Hand in Hand. Die Spur führt bis weit nach oben: Zyperns Parlamentspräsident Demetris Syllouris versprach den Lockvögeln »volle Unterstützung auf allen Ebenen« für den dubiosen Chinesen. Nur sein Name müsse aus der Sache herausgehalten werden, so Sylouris.

    Für Vermögende findet sich nicht nur in Zypern eine Tür hinein in die »Festung Europa«. Etliche weitere EU-Länder haben dazu lukrative Geschäftsmodelle entwickelt. Diese sollen mit EU-Privilegien Investoren anlocken. Meist handelt es sich bei den geforderten Investitionen um den Kauf teurer Immobilien. Weniger Interesse gilt trotz bestehender Regeln der Herkunft der Gelder. Zypern steht seit langem im Verdacht, ein Anlageplatz für das Schwarzgeld russischer Oligarchen und chinesischer Geschäftsleute zu sein.

    Die Praxis, EU-Aufenthaltstitel zu verhökern, sorgt seit Jahren von Bulgarien bis Portugal immer wieder für Skandale. Man habe »ungläubig beobachtet, wie hochrangige Beamte für finanzielle Bereicherung mit der europäischen Staatsbürgerschaft handeln«, kommentierte ein Sprecher der Europäischen Kommission am Dienstag den Bericht von Al-Jazeera. Die EU-Kommission begrüßte die Entscheidung der Regierung in Nikosia. Der im Mittelpunkt des Skandals stehende Parlamentspräsident Syllouris will die Ermittlungen der Justiz nicht durch Gebrauch seiner Abgeordneten-Immunität erschweren. Zurücktreten will er allerdings auch nicht, teilte er am Mittwoch mit.

    #migration #nantis #Europe #Chypre #corruption

  • Overlapping crises in Lebanon fuel a new migration to Cyprus

    Driven by increasingly desperate economic circumstances and security concerns in the wake of last month’s Beirut port explosion, a growing number of people are boarding smugglers’ boats in Lebanon’s northern city of Tripoli bound for Cyprus, an EU member state around 160 kilometres away by sea.

    The uptick was thrown into sharp relief on 14 September when a boat packed with 37 people was found adrift off the coast of Lebanon and rescued by the marine task force of UNIFIL, a UN peacekeeping mission that has operated in the country since 1978. At least six people from the boat died, including two children, and six are missing at sea.

    Between the start of July and 14 September, at least 21 boats left Lebanon for Cyprus, according to statistics provided by the UN’s refugee agency, UNHCR. This compares to 17 in the whole of 2019. The majority of this year’s trips have happened since 29 August.

    Overall, more than 52,000 asylum seekers and migrants have crossed the Mediterranean so far this year, and compared to Libya, Tunisia, and Turkey – where most of these boat journeys originate – departures from Lebanon are still low. But given the deteriorating situation in the county and the sudden increase in numbers, the attempted crossings represent a significant new trend.

    Fishermen at the harbour in the Tripoli suburb of Al Mina told The New Humanitarian that groups of would-be migrants have been leaving in recent weeks on fishing vessels to the small island of Rankin off the coast, under the pretense of going for a day’s swimming outing. They then wait on the island to be picked up and taken onward, normally to Cyprus.

    Lebanese politicians have periodically used the threat of a wave of refugees heading for Europe to coax more funds from international donors. Former foreign minister Gebran Bassil told French President Emmanuel Macron after the 4 August port explosion that “those whom we welcome generously, may take the escape route towards you in the event of the disintegration of Lebanon.”

    The vast majority of those trying to reach Cyprus – many hope to continue on to Germany or other countries in mainland Europe – have been Syrian refugees, whose situation in Lebanon was precarious long before its descent into full-on financial and political meltdown over the past year.

    Syrians are still the largest group, but as the coronavirus pandemic has exacerbated the multiple crises facing Lebanon – the country recorded a record 1,006 COVID-19 cases on 20 September, precipitating calls for a new lockdown – Lebanese residents of Tripoli told The New Humanitarian that an increasing number of Lebanese citizens are attempting, or considering, the sea route.

    “How many people are thinking about it? All of us, without exception,” Mohammed al-Jindi, a 32-year-old father of two who manages a mobile phone shop in Tripoli, said of people he knows in the city.

    The Lebanese lira, officially pegged to the dollar at a rate of about 1,500, has lost 80 percent of its value over the past year. Prices of many basic goods have skyrocketed, and more than half of the population is now estimated to be living in poverty. The port explosion – which destroyed some 15,000 metric tonnes of wheat and displaced as many as 300,000 families, at least temporarily – has compounded fears about worsening poverty and food insecurity.

    Adding to the uncertainty, it has been nearly a year since the outbreak of a protest movement calling for the ouster of Lebanon’s long-ruling political class, blamed for much of the country’s dysfunction, including the port explosion. The economic and political turbulence has led to fears about insecurity, wielded as a threat by some political parties. These fears were underscored by violent clashes in Beirut’s suburbs that left two dead at the end of August.

    “In desperate situations, whether in search of safety, protection, or basic survival, people will move, whatever the danger,” Mireille Girard, UNHCR representative in Lebanon, said in a statement following the 14 September incident. “Addressing the reasons of these desperate journeys and the swift collective rescue of people distressed at sea are key.”
    ‘It’s the only choice’

    Al-Jindi is planning to take the sea route himself and bring his family later. But so far he has been unable to scrape together the approximately $1,000 required by smugglers – the ones he has contacted insist on being paid in scarce US dollars, not Lebanese lira. The currency crisis means al-Jindi’s monthly salary of 900,000 Lebanese lira, previously worth $600, is now worth only around $120.

    The port explosion in Beirut added insecurity to al-Jindi’s list of worries. He lives in the neighbourhood of Bab al Tabbaneh – which has sporadically clashed for years with the adjacent neighborhood of Jabal Mohsen – and fears a return of the conflict.

    “I don’t want to let my children live the same experiences… the sound of explosions, the sound of shooting,” al-Jindi said. After the port explosion, he added, “1,000 percent, now I have a greater desire to leave.”

    Paying for a smuggler’s services is beyond the reach of many Lebanese. But members of the country’s shrinking middle class, frustrated with a lack of opportunities, are also contemplating the Mediterranean journey.

    “I don’t want to let my children live the same experiences… the sound of explosions, the sound of shooting.”

    Educated young people are more likely to apply for emigration through legal routes.

    According to Lebanese research firm Information International, about 66,800 Lebanese emigrated in 2019, an increase from the previous year. The firm also reported a 36 percent increase in departures from the Beirut airport after the explosion.

    But with COVID-19 travel restrictions and the general trend of tightening borders around the world, some Lebanese are also turning to the sea.

    Unable to find steady work since he graduated from university with a degree in IT two years ago, 22-year-old Mohammed Ahmad had applied for a visa to Canada, without success, before deciding to take his chances on the sea route. Before the port explosion, Ahmad had already struck a deal with a purported smuggler to take him to Cyprus and then Greece for 10 million Lebanese lira (the equivalent of around $1,200 at the black exchange market rate). The explosion has only strengthened his resolve.

    “Before, you could think, ‘Maybe the dollar will go down, maybe the situation will get better,’” said Ahmad. “Now, you can’t think that way. We know how the situation is.”

    Mustapha Masri, 21, a fourth-year accounting student at Lebanese University, said he hadn’t planned on leaving Lebanon, “but year after year the situation got worse.” Like Ahmad, Masri first tried emigrating legally, but without success.

    A few months ago, acquaintances referred him to a smuggler. He began selling his belongings to raise the funds for the trip, beginning with his laptop, which he traded for a cheaper one. Even his parents were willing to sell valuables to help him, Masri said.

    “In the beginning, they were against it, but after Australia and Germany denied me, they agreed,” Masri said. “It’s the only choice.”

    Increasing movement

    The past two months have shown a significant uptick in crossings.

    According to UNHCR statistics, in all of 2019, only eight boats from Lebanon arrived in Cyprus, seven were intercepted by Lebanese authorities before getting to the open sea, and two went missing at sea.

    In 2020, three boats are known to have left Lebanon for Cyprus in July, followed by 16 in the weeks between 29 August and 9 September, said UNHCR spokeswoman Lisa Abou Khaled. Eight of those boats were confirmed to have reached Cyprus and another two were reported to have arrived but could not be verified, she said. Another five were intercepted by Lebanese authorities and four were pushed back by Cypriot authorities before they reached the island and returned to Lebanon.

    “From our conversations with the individuals, we understand that the majority tried to leave Lebanon because of their dire socio-economic situation and struggle to survive, and that a couple of families left because of the impact of the blast,” Abou Khaled said.

    The pushbacks by Cypriot authorities have raised concerns among refugee rights advocates, who allege that Cyprus is violating the principle of non-refoulement, which states that refugees and asylum seekers should not be forcibly returned to a country where they might face persecution.

    Loizos Michael, spokesman for the Cypriot Ministry of Interior, said of the arriving migrants: “At this point we can only confirm the increase in boats arriving in Cyprus…The Cypriot government is in close cooperation with the Lebanese authorities and within this framework are trying to respond to the issue.”

    In 2002, Lebanon and Cyprus signed a bilateral agreement to cooperate in combating organised crime, including illegal immigration and human trafficking.

    Peter Stano, a spokesman for the European Union, said that the EU Commission takes allegations of pushbacks “very seriously”, adding, “It is essential… that fundamental rights, and EU law more broadly, is fully respected.”
    Worth the risk?

    The sea route to Cyprus is often deadly, as the 14 September incident underscored. To increase their earnings, smugglers pack small vessels beyond their capacity. More than 70 people have died or gone missing in 2020 on the Eastern Mediterranean sea route – which includes boats bound for Cyprus and Greece – up from 59 all of last year.

    Those who TNH spoke to who were contemplating the crossing said they were aware of the dangers but they still considered it worth the risk to attempt the journey.

    “I don’t believe all the talk that life there is like paradise.”

    “There are a lot of people who have gone and arrived, so I don’t want to think from the perspective that I might not arrive,” said Ahmad, the 22-year-old IT graduate. He was sanguine too about what he might find if he makes it to Europe. “I don’t believe all the talk that life there is like paradise and so on, but I’ll go and see,” he said.

    But the plans of both Ahmad and Masri hit a glitch.

    The two young men – who do not know each other – had been expecting to travel last month. Both had paid a percentage of the agreed-upon fee to the purported smuggler as a deposit, the equivalent of about $100. In both cases, soon after they paid, the smuggler disappeared. When they tried contacting him, they found his line had been disconnected.

    Still, they haven’t given up.

    “If I found someone else, I would go – 100 percent,” Masri said. “Anything is better than here.”

    https://www.thenewhumanitarian.org/news-feature/2020/09/21/Lebanon-Cyprus-Beirut-security-economy-migration

    #Chypre #Liban #migrations #asile #réfugiés #routes_migratoires #itinéraires_migratoires #migrants_libanais #réfugiés_libanais #Méditerranée #mer_Méditerranée

    ping @reka @karine4 @isskein

  • ’They should have let us die in the water’: desperate Lebanese migrants sent back by Cyprus

    For years, small boats have left northern Lebanon’s coast, packed with desperate migrants hoping to reach European shores. Until recently, they carried mostly Syrian and Palestinian refugees. But with Lebanon in freefall, its citizens have begun joining their ranks in larger numbers.

    Mohammad Ghandour never thought he’d be one of them. But he said Lebanon’s economic crisis, which has crashed the Lebanese pound and left him unable to feed his seven children, gave him no choice.

    “In Lebanon, we are being killed by poverty,” Ghandour told Reuters this week, from his mother’s cramped three-room apartment where he was staying with 12 other family members. He was back in Tripoli, one of Lebanon’s poorest cities, after being sent back by Cyprus.

    “This is worse than war … My children will either die on the streets or become criminals to survive.

    Ghandour, 37, is one of dozens of Lebanese who’ve attempted the journey since late August, when rights groups say a rise in the number of boats leaving Lebanon began. Exact figures are hard to come by, but the United Nations Refugee Agency (UNHCR) has tracked 21 boats leaving Lebanon between July and Sept. 14. The previous year, there were 17 in total.

    The increase has worried Cypriot authorities, especially given the global pandemic. The island is the closest European Union member state to the Middle East and has seen a gradual rise in arrivals of undocumented migrants and refugees in the past two years, as other routes have become more difficult to cross.

    After 28 hours lost at sea, Ghandour said his boat, carrying his wife, children and other relatives, arrived on a beach near the seaside resort of Larnaca. He said his family was detained in a camp for several days, tested for Covid-19 and prevented from lodging a formal claim for asylum before being sent back to Lebanon.

    “I didn’t think they would send us back,” he said. “They should have just let us die in the water. It’s better than coming back here.”

    Cypriot authorities said about 230 Lebanese and Syrians were sent back to Lebanon by sea in early September. They had arrived in Cyprus on five boats during the previous weeks.

    “Following our government’s orders and after consultations between the two governments (Cyprus and Lebanon) we safely returned them on September 6, 7 and 8,” Stelios Papatheodorou, chief of the Cypriot police, told Reuters.

    He denied accusations that authorities had mistreated them and pushed back their boats.

    “We provided them with food and water and covered all their needs at our own expense,” Papatheodorou said.

    Lebanon’s General Security and Foreign Ministry did not respond to written requests for comment.

    ‘TREATED LIKE DOGS’

    Out of work for three years, Ghandour decided last month to pack up for good and try his luck in Cyprus. He left his apartment, sold his furniture, and had his older sons sell scrap metal to help buy a small boat and supplies for the perilous journey.

    Ghandour was one of four migrants interviewed by Reuters, who said they were swiftly sent back to Lebanon. According to UNHCR, the island has pushed back at least five boats, which carried Lebanese, Syrians, Palestinians and others.

    “You can’t just summarily send people back without considering their claims fully and fairly,” said Bill Frelick, the director of the refugee and migrant rights division at HRW, who has been monitoring the returns.

    Although Lebanon is not at war and economic hardship is not recognised as grounds for asylum, the multiple crises Lebanon is facing mean some of its nationals and residents could face serious threats, while others could qualify for refugee status on fear-of-persecution grounds, Frelick added.

    In interviews with Reuters, migrants said they told Cypriot authorities they feared violence and instability in Lebanon and did not want to return.

    In August a port blast killed nearly 200.

    Migrants also said they encountered aggressive tactics as they neared Cyprus. Chamseddine Kerdi said his boat, packed with 52 people, was encircled several times and ultimately damaged before being towed to shore by authorities.

    “My daughter begged me not to let them kill us,” Kerdi said.

    Ghandour was not expecting a hostile reception in Cyprus. He had previously tried looking for work in Germany, at the height of the migrant flows to Europe in 2015 and 2016, and said he was greeted with kindness. “This time, they treated us like dogs.”

    Despite this, both Ghandour and Kerdi are adamant they’ll set sail again soon.

    For others, however, their first journey would be their last.

    Mezhar Abdelhamid Mohammad’s son-in-law and nephew left Lebanon 11 days ago in a boat packed with about 50 men, women and children. Adrift for seven days, the boat was eventually rescued by UN peacekeepers off the coast of Lebanon, with only 36 people alive. But the two men weren’t on it.

    A survivor who returned to Lebanon told Mohammad that he had jumped in the water with Mohammad’s relatives to try and find help. They have not been found.

    https://www.reuters.com/article/us-lebanon-crisis-migrants-cyprus/they-should-have-let-us-die-in-the-water-desperate-lebanese-migrants-sent-b

    #Chypre #push-backs #refoulement #refoulements #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_libanais #migrants_libanais #Liban

  • How a rush for Mediterranean gas threatens to push Greece and Turkey into war | World news | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2020/sep/11/mediterranean-gas-greece-turkey-dispute-nato

    An increasingly fractious standoff over access to gas reserves has transformed a dispute between Turkey and Greece that was once primarily over Cyprus into one that now ensnares Libya, Israel, Egypt and the United Arab Emirates, and feeds into other political issues in the Mediterranean and has raised fears of a naval conflict between the two Nato allies in the Aegean Sea.

    #grèce #turquie #méditerranée #chypre #énergie #guerre_du_gaz

  • Le choc et la panique à la rescousse des traités pour fragiliser l’Etat
    https://www.investigaction.net/fr/le-choc-et-la-panique-a-la-rescousse-des-traites-pour-fragiliser-let

    Nos gouvernements vont-ils profiter du contexte de la crise pour passer des réformes impopulaires selon la stratégie du choc dévoilée par Naomi Klein ? C’est ce que redoute Carlos Perez. Auteur de L’Enfance sous pression et d’Au-delà du geste technique, il dénonce les atteintes à la démocratie qui pourraient ouvrir la voie à de nouvelles percées du néolibéralisme. (IGA)

     

    Comme le souligne Naomi Klein dans son essai « Stratégie du Choc : La montée d’un capitalisme du désastre », les États profitent et se servent de la crise et de la panique pour s’accorder des pouvoirs spéciaux et mettre en place des réglementations liberticides et par la même occasion affaiblir les services sociaux.

    La stratégie consiste à profiter du choc et de la désorientation pour faire passer des politiques impopulaires. En voici quelques exemples récents en pleine période de pandémie :

    1° En Belgique, le ministre-président flamand, Jan Jambon (N-VA), veut voir davantage de gens au travail, entre autres dans les secteurs de la construction et des titres-services où le mécanisme du chômage temporaire est, à ses yeux, parfois trop rapidement demandé, a-t-il indiqué mercredi 25 mars au parlement flamand1.
    On voit bien là un confinement de classes sociales à deux vitesses : déjà qu’ils n’ont pratiquement pas de matériel de protection pour sauver leur propre vie, les ouvriers n’ont pas les mêmes droits face à la pandémie.

    2° En France, le Sénat a voté, dans la nuit de jeudi à vendredi (19-20 mars), la loi dite d’adaptation au coronavirus (la loi « urgence coronavirus ») à 252 voix pour, 2 contre, et 90 abstentions. « Ce texte, qui acte le report des élections municipales « au plus tard en juin », constitue une attaque importante contre les droits des travailleurs, tant sur le plan social que démocratique. (…)Macron et son gouvernement instrumentalisent ainsi la crise sanitaire, pour faire les cadeaux dont ils rêvaient au patronat ».2 Entré en vigueur en mars, l’état d’urgence était fixé pour une période de deux mois. Il a ensuite été prolongé jusqu’au 10 juillet.

    3° Les États-Unis, qui n’en sont plus à une folie près, envisagent « pourquoi pas » (puisque ce pays n’a pas forcément de sécurité sociale) ni plus ni moins que de laisser mourir les anciens dans cette période de Coronavirus qui va effectivement toucher un maximum de personnes âgées. « Sacrifier les personnes âgées pour sauver l’économie » ce sont les propos chocs du vice-gouverneur Républicain du Texas, Dan Patrick.
    De plus, ce même pays va utiliser la pandémie pour réduire les libertés individuelles et serrer la vis un cran de plus en annonçant que les personnes qui propagent le virus intentionnellement pourraient entrer dans le champ d’application des lois antiterroristes et être poursuivies au pénal, autant dire presque tout le monde se promenant dans la rue3.

    4° Pour couronner le tout, au Royaume-Uni, l’ancien Premier ministre britannique, Gordon Brown, appelle à la création d’un « gouvernement mondial » pour lutter contre la menace actuelle. Un groupe de travail international « veillerait à ce que les efforts des banques centrales soient coordonnés », selon M. Brown, qui souhaite que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international reçoivent plus d’argent et de pouvoir.

    Sans une minute à perdre les banques sont d’ores et déjà à la manœuvre pour régler les problèmes, quelle ironie !4
Comme on le constate les idées et les projets pour détruire nos droits et nos services sociaux ne manquent pas, même en pleine période de chaos pas un moment de répit chez nos réformateurs libéraux pour placer leurs projets politiques.

    Les traités sont en place depuis pas mal de temps, il faut juste la bonne excuse pour les sortir du placard. Le but inavoué reste inchangé : passer toutes les lois liberticides et proposer des traités toxiques qui doivent déréguler l’État.

    Si nos gouvernements promettent de renforcer les soins de santé, ils assurent aussi qu’il faudra retrouver l’équilibre budgétaire après s’être massivement endetté, en bonne partie pour « rassurer les marchés ». Des milliards d’euros ont ainsi été déversés pour sauver une finance déjà en crise bien avant la pandémie. Le danger, bien réel, est de voir passer de nouvelles réformes et accords qui, une fois de plus, fragiliseront les plus faibles pour tenter de sauver un système qui profite aux plus riches. Nos gouvernements pourraient profiter de la crise pour passer en force des accords impopulaires, parfois négociés en catimini.

    On se souvient comment WikiLeaks avait débusqué l’Accord sur le Commerce des Services (ACS), connu sous son acronyme anglais TiSA (pour Trade in Services Agreement), concocté en douce en 2013 à l’initiative des États-Unis et de L’Australie.

    « TISA quatre lettres qui vont changer le monde ou qui font peur ? TISA serait l’accord fondateur du commerce mondial libéré des grandes contraintes des États d’une cinquantaine de pays, dont les États-Unis et l’Union européenne ».

    « C’est en 2013 que les négociations TISA ont vraiment commencé. Les négociateurs sont représentatifs de 70% du commerce mondial. Et le traité porte sur le lissage des règles communes, ouvrant ainsi les portes à un desserrement des liens qui entravent les entreprises en activités dans le secteur des services »5.

    C’est un marché mondial de 44.000 milliards de dollars, selon le département du Commerce américain. Les services représentent plus des trois quarts du produit intérieur brut (PIB) des pays développés (75% aux États-Unis et 78% dans l’Union européenne).

    Mais au plan du commerce international les exportations de services sont bien moins élevées que celles des marchandises et c’est peut-être là que le bât blesse. Il faut libéraliser cette caverne d’Ali Baba seul. Les services de l’État du ressort exclusif du régalien sont exclus de la négociation.

    Sinon tout est sur la table : services financiers, commerces de détail, transports maritimes et routiers, conseils, approvisionnements en énergie, santé, éducation, gestion de l’eau, etc. bref tous nos services sociaux sont susceptibles d’être privatisés et libéralisés. Voilà l’imposture qui peut nous tomber sur la tête si nous ne prenons pas le dessus très rapidement sur la peur du moment et repartons sur nos propres revendications chacun dans son secteur. Une doctrine de choc qui spécule sur les catastrophes et qui va encore approfondir les inégalités pourrait nous être imposée.

    Dans mon secteur d’activité, le sport, parent pauvre des services sociaux, cette stratégie de dérégulation est depuis bien longtemps en action par le truchement du partenariat public-privé (« PPP ») dans l’investissement de mégaprojets d’infrastructures. Une façon sournoise de socialiser les pertes tout en privatisant les bénéfices, ce sont des millions d’argent public qui sont détournés. 

    Si on veut penser à l’après-crise, chacun doit le faire dès maintenant dans chaque secteur et se poser les bonnes questions. Dans le domaine du sport, prendre réellement soin de la population est une urgence que tout le monde a bien comprise. À travers cette crise, qu’est-ce que cela signifie ? C’est à ce stade qu’intervient ma modeste contribution.

    Les solutions sont à portée de main et ne vont pas forcément dans le sens des grandes rencontres sportives de prestige qui devraient démarrer très vite et redonner des jeux et du pain à la plèbe pour masquer la tragédie et l’irresponsabilité de nos représentants politiques. 
Ce confinement nous a bien démontré à quel point le sport-compétition est futile et inutile et que l’éducation motrice sanitaire, la culture physique était le meilleur outil à notre disposition pour favoriser et surmonter les altérations physiques et psychologiques dues au confinement, en plus de permettre une meilleure adaptation et résilience individuelle et collective et donc un véritable outil de santé publique.

    Si on parle du sport comme outil de santé publique, il faut au contraire et inéluctablement dans ce secteur clé de la prévention s’orienter vers des revendications claires. Le sport n’est pas une marchandise, mais un droit, le droit au bien-être, aux soins et à la santé pour tous et accessible à tous : 

    1° Cela commence par une planification intégrée : mettre au service de la population et prioritairement de nos anciens et de nos jeunes une vraie prévention sanitaire. Cela semble véritablement nécessaire comme on l’a constaté dans cette dure épreuve de pandémie où le taux de morbidité critique a été une cause de l’inflation de personnes en danger de mort.

    Avec l’aide de tous les professionnels de la prévention, de l’hygiène et de la santé, médecins nutritionnistes spécialistes de la motricité, tous doivent collaborer c’est-à-dire dans les petits clubs et dans les petites structures qui s’occupent de plus de 90% des affiliés dans le sport et pas au service des clubs de première division qui ont des budgets cotés en bourse et qui représentent une infime minorité de personnes. La santé de tous doit passer avant l’argent de quelques-uns. 

    2° Il faudrait mutualiser toutes les ASBL qui représentent plus de 90% des affiliés et les organiser en coopératives en y développant pourquoi pas une véritable politique de masse salariale au lieu de la comprimer , ASBL qui bien souvent pour fonctionner ont du personnel bénévole précarisé et instable et où les gens doivent faire don de leur argent et de leur travail. Ce sont des milliers d’heures non rétribuées, en gros ce sont des sous-traitants de l’État paupérisés et marginalisés.

     
3° Même si la mesure peut paraître radicale sur la forme, sur le fond elle est essentielle et empreinte de justice sociale, les multinationales ne peuvent pas avoir la clé de notre santé : réquisitionner toutes les structures de grandes marques « Low Cost » disséminées à travers le pays et les mettre à la disposition du citoyen comme service public pour soutenir les populations dans les quartiers en y incorporant une véritable masse salariale c’est-à-dire des salariés compétents et au service de tous. 

    Généraliser la question d’utilité publique au sport qui est un outil d’émancipation, d’hygiène et de progrès social, est la seule démarche logique saine et indispensable, le constat est très clair et largement partagé. Ce secteur, en dehors de la compétition, du tri, de la sélection et de la relégation, est un outil essentiel pour renforcer la colonne vertébrale sanitaire, pour sortir de périodes difficiles voir d’émulation générale. Si l’utopie est le début de la transformation, alors soyons utopiques et préparons notre avenir, l’intelligence collective viendra toujours d’en bas !

    Fils d’immigrés espagnols ayant fui le franquisme pour travailler dans les mines de Belgique, Carlos Perez est préparateur physique. Il a notamment animé un centre sportif dans un quartier populaire de Molenbeek. Il y a été confronté à des problèmes récurrents qui l’ont amené à questionner l’impact de notre modèle économique et de notre système scolaire sur la santé des jeunes et des travailleurs. Dans son dernier ouvrage qui vient de paraître chez Aden http://www.aden.be/index.php , Carlos Perez lance les bases d’une nouvelle pratique, l’écomotricité, pour un développement durable de l’être humain.

    #néolibéralisme #capitalisme #capitalisme_du_désastre #Stratégie_du_Choc #Angleterre #Belgique #France #USA #ACS #TISA #PPP #Sport #pandémie #covid-19 #coronavirus #santé_publique #low_cost

    • Près de 2 députés européens sur 3 ne déclarent pas de rencontres avec des lobbyistes
      https://www.rtbf.be/info/monde/detail_rencontres-lobbyistes-et-deputes-europeens-le-lent-chemin-vers-la-transp

      Plus de 35.000 lobbyistes gravitent autour des institutions européennes, à Bruxelles : du représentant de Google à celui des producteurs de patates, des activistes pour les droits humains à l’industrie navale, de Greenpeace à Total, ils tentent de peser sur les décisions politiques de l’Union.

      Un travail discret mais intensif : à Bruxelles, les lobbys ont un budget cumulé de 1,5 milliard d’euros par an.

      Restent-ils dans les clous, pour influencer la fabrication des lois ?

      Un code de conduite encadre les contacts de ces lobbys avec les politiques et les fonctionnaires européens. Des règles qui ont été renforcées l’an dernier dans les institutions européennes, à la Commission et au Parlement. Les institutions sont-elles pour autant devenues transparentes ?

      Un rapport de l’ONG « Transparency International » (un lobby… sur le travail de lobbying) au sujet du Parlement européen montre qu’il reste du chemin à faire.

      63% des députés européens ne déclarent pas leurs rencontres
      Depuis un an, les députés européens sont invités à inscrire dans un registre informatique les réunions qu’ils tiennent avec des lobbyistes.

      C’est obligatoire pour les parlementaires qui sont en première ligne sur un dossier : ceux qui sont Président ou Rapporteur d’une Commission parlementaire (des rôles clefs dans la fabrication d’une loi européenne), ou ceux qui mènent le travail législatif sur un dossier pour un groupe politique.

      Les autres eurodéputés ne sont pas obligés de publier leurs réunions avec les lobbys, mais ils sont invités à le faire.

      Selon le comptage de « Transparency International », en un an, 259 députés européens ont fait le pas, sur les 704 : c’est 37% de l’hémicycle.

      63% des députés européens n’ont donc publié aucune de leurs rencontres.

      De grands écarts entre Etats…
      « Transparency International » constate de grands écarts selon les Etats de ces députés européens.

      Aux extrêmes, 90% des députés de Suède ont pris le pli de communiquer leurs contacts avec des groupes d’intérêts. Tandis qu’aucun député croate ou chypriote n’a déclaré de rencontre, en un an.

      « Les pays du nord, la Suède, le Danemark, la Finlande sont assez transparents » commente Raphaël Kergueno, pour Transparency International, « mais d’un autre côté, il y a des pays à la traîne ». Et il épingle l’Italie, l’Etat qui envoie le plus d’Eurodéputés au Parlement européen après l’Allemagne et la France : 76 élus. « En Italie, moins de 7% des députés européens publient des rencontres avec des lobbyistes. »

      La Belgique, pour sa part, affiche un bilan mitigé. Ni cancre, ni exemplaire.

      52% des eurodéputés belges publient leurs rencontres : Pascal Arimont (Christlich Soziale Partei), Marc Botenga (PTB), Geert Bourgeois (N-VA), Saskia Bricmont (Ecolo), Petra de Sutter (Groen), Cindy Franssen (CD&V), Philippe Lamberts (Ecolo), Kris Peeters (CD&V), Frédérique Ries (MR), Johan Van Overtveldt (N-VA) et Marc Tarabella (PS).

      Et les autres ? Ceux que nous avons pu joindre se disent tous « favorables » à l’exercice, tout en n’ayant pas encore publié de réunion. Certains rappellent, au détour de justifications souvent administratives, que ce n’est pas obligatoire.

      Marie Arena (PS) a rejoint le mouvement dans la foulée de ce rapport. Elle évoque « un enregistrement en interne mais pas sur le site du Parlement, à cause de contraintes logistiques. Un souci à présent corrigé ».

      Olivier Chastel (MR) explique qu’il a fait le choix de ne pas recevoir de représentants des lobbys : « Etant actif dans les commissions budget et de contrôle budgétaire, mes rencontres se font principalement avec les différentes instances de l’Union comme la Commission européenne ou la Cour des comptes, et ces rencontres ne doivent pas être indiquées », explique-t-il.

      Benoît Lutgen (cdH) dit compter aujourd’hui très peu de réunions « avec des lobbys en tant que tels », rien qui ne justifierait d’être publiés. Il assure qu’il en fera état lorsque ce sera le cas.

      Son de cloche semblable chez Assita Kanko (N-VA). Elle invoque le lent démarrage de la législature et le confinement, des débuts de mandat qui ne l’ont pas exposée aux rencontres avec des lobbyistes. Mais si de telles rencontres se présentaient à présent, « je déclarerai bien entendu tout entretien comme prévu » assure-t-elle.

      La Belgique, bientôt plus exemplaire que la Suède ?

      … et entre groupes politiques
      Des différences importantes sont perceptibles aussi entre groupes politiques du Parlement européen.

      Deux familles politiques comptent une majorité de députés actifs sur le registre de transparence, le groupe des verts (Green-EFA avec 91% des députés qui ont publié au moins une réunion) et le groupe des libéraux-centristes Renew Europe (57%).

      Dans tous les autres groupes, une minorité d’élus ont fait la démarche.

      Pourquoi ces réticences ?
      Elles peuvent être liées à plusieurs facteurs : une hésitation à investir du temps dans une démarche administrative qui n’est, la plupart du temps, pas légalement obligatoire. Une culture de la transparence encore faible dans certains Etats.

      Des eurodéputés estiment que c’est une atteinte à leur liberté d’élu, à leur droit de consulter qui ils veulent sans devoir en faire état. Ils peuvent également trouver difficile d’assumer publiquement certaines rencontres avec certains lobbys.

      Mettre cartes sur table
      Daniel Freund est un ancien de transparency International, à présent passé de l’autre côté : il est devenu parlementaire européen. Son cheval de bataille reste la transparence du travail politique européen. Il plaide pour une publication la plus large possible des rencontres avec les lobbys.

      Des rencontres qui, souligne-t-il, sont nécessaires pour un élu.

      « Rencontrer des lobbys, ça fait naturellement partie de la démocratie. Quand je prends une décision sur une certaine loi, comme député européen, il faut que j’aie parlé aux personnes concernées. Aux citoyens, aux entreprises concernées, aux organismes de protections des consommateurs, etc. Et si je fais bien mon travail, j’entends tous les arguments et puis je prends une décision en étant bien informé. »

      Mais ce processus doit être transparent, insiste-t-il, pour percevoir qui pèse sur les décisions de qui. « Je trouve qu’en dehors des périodes électorales, les citoyens ont le droit de savoir comment je vote et avec qui je parle. Et cela m’aide aussi à travailler » dit Daniel Freund. Parce que lister ses entrevues permet d’avoir à l’esprit qui on voit et qui on a tendance à ne pas écouter.

      Un chantier entamé, pas terminé
      Ceux qui regardent le verre à moitié plein souligneront que 37% des eurodéputés, c’est un bon début, d’autant que l’on partait de rien et que cette publication des contacts avec les lobbys n’est pas obligatoire pour la plupart des députés européens.

      Ceux qui regardent le verre à moitié vide relèveront que 63% des eurodéputés ne se livrent pas à un exercice pourtant peu contraignant puisqu’il ne s’agit que de mentionner le lobby, le sujet de discussion et le moment.

      Et ils épingleront d’autres améliorations à apporter.

      Au Parlement européen, « Transparency International » déplore un manque de contrôle des déclarations de députés qui sont contraints à l’exercice. Et une légèreté des sanctions pour ceux – lobbys ou élus — qui franchiraient la ligne rouge : acceptation de cadeaux, rencontres non-déclarées alors qu’elles auraient dû l’être, lobby qui aborderait des élus sans clarté sur son identité, etc. Aujourd’hui un lobby au comportement douteux risque, dans les faits, un retrait temporaire de son badge d’accès aux institutions, rien de plus.

      L’ONG demande que progresse le projet d’une autorité indépendante pour faire respecter les règles sur les rapports lobbys/UE. Une autorité dont l’action serait étendue aux trois institutions : le Parlement mais aussi la Commission européenne et le Conseil.

      #ue #union_européenne #Bruxelles #Députés #Députés_européens #Transparency_International #eurodéputés #Suéde #Croatie #Chypre #Suède, #Danemark, #Finlande #Italie #Allemagne #commission_européenne #conseil_européen #transparence #lobbying #lobby #influence #lobbies #corruption #politique #multinationales

  • COVID-19: Cyprus Starts Reopening Checkpoints Between Two Sides Of Island - Republicworld
    The crossings were shut after Cyprus started witnessing a surge in coronavirus cases, restricting the movement of people between the divided Mediterranean.

    #Covid-19#Turquie#Chypre#Frontièreintérieure#Quarantaine#Politique#migrant#migration

    https://www.republicworld.com/world-news/middle-east/covid-19-cyprus-starts-reopening-checkpoints-between-two-sides-of-isl

  • A Chypre, des centaines de migrants entassés dans un camp, dans l’attente de leur sort - Challenges
    Vivre dans un camp fermé et surpeuplé ou rentrer au pays ? A Chypre, plusieurs centaines de demandeurs d’asile ont été instantanément placés devant ce choix quasi impossible, en pleine pandémie de Covid-19. Et ils restent, à ce jour, dans l’attente d’un sort meilleur.

    #Covid-19#Turquie#Chypre#Syriens#Confinement#Quarantaine#Politique#Encampement#migrant#migration

    https://www.challenges.fr/monde/a-chypre-des-centaines-de-migrants-entasses-dans-un-camp-dans-l-attente-d

  • A #Chypre, des centaines de migrants entassés dans un camp, dans l’attente de leur sort

    Vivre dans un camp fermé et surpeuplé ou rentrer au pays ? A Chypre, plusieurs centaines de demandeurs d’asile ont été instantanément placés devant ce choix quasi impossible, en pleine pandémie de Covid-19. Et ils restent, à ce jour, dans l’attente d’un sort meilleur.

    « Soit tu montes dans un bus (pour le camp) soit tu signes un papier disant que tu veux retourner dans ton pays », explique Ighodalo à l’AFP. Ce migrant nigérian, qui témoigne sous pseudonyme, fait partie des dizaines de demandeurs d’asile auparavant logés dans des hôtels-appartements à Aya Napa (sud-est) et transférés brusquement dans un camp de l’île par les autorités.

    « Nous n’avons même pas eu le temps de lire le papier », poursuit-il.

    Contacté par téléphone, Ighodalo est désormais bloqué dans le camp de #Pournara, à #Kokkinotrimithia, près de la capitale Nicosie. Constitué de #préfabriqués et de #tentes des #Nations_unies, entourés de barbelés, ce camp construit pour 200 personnes abrite actuellement environ 800 migrants.

    Pour justifier ce déplacement impromptu, Chypre explique ne plus être en mesure de payer les 19 millions d’euros par an de logements pour les migrants.

    Pour une population de moins d’un million d’habitants, « nous avons un nombre considérable de migrants, et 75 % ne sont pas des réfugiés », explique à l’AFP le ministre de l’Intérieur, Nikos Nouris, rencontré dans ses bureaux de Nicosie.

    Pour s’attaquer au plus haut taux de demandes d’asile par habitant d’Europe, M. Nouris dit vouloir à la fois accélérer les procédures d’admission et les rapatriements volontaires.

    – Gale -

    Séparée de la Turquie par un bras de mer de moins de 100 km de large, l’île méditerranéenne est entrée divisée dans l’UE en 2004. Seule reconnue par la communauté internationale, la République de Chypre contrôle les deux tiers sud. Au nord se trouve une autoproclamée République turque (RTCN), uniquement reconnue par Ankara.

    Ce territoire septentrional est une porte d’entrée pour les migrants, qui arrivent par bateaux puis entrent dans le sud via la « ligne verte », surveillée par l’#ONU et qui serpente l’île sur quelque 180 km.

    Cette zone tampon, qui compte une dizaine de points de passage, a vu le nombre de migrants augmenter régulièrement ces dernières années. Des Syriens - le pays en guerre est tout proche - mais aussi des Camerounais, Nigérians, Indiens, Pakistanais ou Bangladais.

    Les demandes d’asile sont ainsi passées de 2 253 en 2015 à 13 648 en 2019, indique le ministre chypriote."Nous voulons accueillir des réfugiés", enchaîne Nikos Nouris. « Mais nous ne pouvons plus accueillir, dans un tel nombre, tous les migrants économiques. »

    A ce jour, Ighodalo ne peut sortir du camp de Pournara. Car si Chypre lève progressivement les mesures de confinement liées à la lutte contre le coronavirus, les portes du centre restent fermées en raison d’apparition de cas de gale, selon le ministère chypriote de la Santé.

    – « Endroit horrible » -

    Pour Doros Polycarpou, du groupe de défense des droits des migrants Kisa, la décision de les détenir sans recours dans ce camp a constitué « une violation sérieuse » de la loi. Et, selon lui, Nicosie entendait faire passer un message : « Ne venez plus à Chypre ».

    En ce début d’été, une campagne multilingue d’envoi de SMS vient d’ailleurs d’être lancée par les autorités pour informer les migrants que Chypre, situé hors de l’espace Schengen, n’était pas un billet d’entrée pour le Vieux continent.

    Dépité, un autre demandeur d’asile nigérian, qui souhaite également conserver l’anonymat, dit lui avoir choisi l’option du rapatriement, en renonçant à sa demande d’asile.

    « On m’a mis dans le camp (de Pournara) quand je suis arrivé à Chypre », raconte-t-il. "Je ne veux pas y retourner. Jamais. C’est un endroit horrible.

    "Une autre ONG, Cyprus Refugee Council, dénonce aussi les « conditions très difficiles » dans le camp, « fermé, surpeuplé et sans information claire sur quand (les migrants) seront autorisés à partir ».Les autorités assurent travailler à l’installation de meilleurs équipements. Et, une fois l’épidémie de gale jugulée, Pournara pourra rouvrir, tout comme Kofinou, autre camp de migrants, avance M. Nouris.

    En attendant, le ministre souligne qu’aucun cas de Covid-19 n’a été enregistré parmi les migrants.

    Et si les rapatriements vers 17 pays considérés comme « sûrs » ont débuté, Nikos Nouris réitère son engagement d’une accélération de l’étude des demandes d’asile, à la faveur de personnels supplémentaires et d’une nouvelle loi.

    Mais « si une autre vague de migrants arrive », et « si la Turquie (...) continue d’envoyer des gens dans les zones occupées de Chypre » (le nord de l’île, ndlr), alors « nous allons connaitre un moment difficile », prévient le ministre, qui en appelle à une plus grande solidarité de l’UE.

    https://www.courrierinternational.com/depeche/chypre-des-centaines-de-migrants-entasses-dans-un-camp-dans-l
    #attente #asile #migrations #réfugiés #camps

    ping @isskein @karine4

  • Cyprus to launch #SMS campaign to stem migrant arrivals

    Cyprus is launching a multilingual SMS campaign to head off more migrant arrivals by dispelling the mistaken belief the European Union member country is a gateway to the continent, the Cypriot interior minister said Sunday.

    Nicos Nouris told the Associated Press the text-message blitz aims to counter “disinformation” propagated by people traffickers that securing asylum status in Cyprus will grant would-be migrants a “passport” to other EU countries.

    Nouris said arriving migrants are effectively “trapped” in Cyprus because the island nation isn’t part of the Schengen area — those 26 European nations that have abolished their borders and permit unrestricted travel between them.

    The minister said Cyprus, with a population of roughly 880,000, has “by a wide margin” the largest number of migrants relative to its population in the 27-member bloc.

    He said 3.8% of those living on Cyprus are asylum seekers, while that number is under 1% in other front-line EU states, like Greece, Italy, Spain and Malta.

    It’s estimated that 25-30% of all migrants currently in Cyprus are refugees fleeing conflict.

    According Asylum Service Statistics, Syrians filled the most asylum applications last year, followed by people from Georgia, India, Bangladesh, Pakistan, Cameroon, Vietnam, Egypt, Nigeria and Sri Lanka.

    Nouris had previously said that most migrants arrive to ethnically divided Cyprus’ breakaway north and cross a United Nations-controlled buffer zone to seek asylum in the internationally recognized south.

    Meanwhile, Nouris said around 700 migrants will remain confined to a reception center on the outskirts of the capital Nicosia until a small scabies infestation there is completely eliminated.

    The minister said he expects confinement measures to be lifted “soon” after all those with scabies have been treated.

    The migrants were confined to the center since late March when the government enacted a strict, stay-at-home order to prevent the spread of the coronavirus. Those restrictions were lifted May 23, but the migrants weren’t allowed to leave the center.

    https://www.ekathimerini.com/253269/article/ekathimerini/news/cyprus-to-launch-sms-campaign-to-stem-migrant-arrivals

    #campagne #dissuasion #asile #migrations #réfugiés #Chypre

    –—

    Ajouté à la #métaliste de #campagnes de #dissuasion à l’#émigration :
    https://seenthis.net/messages/763551

  • Chypre : malgré le déconfinement, des migrants restent enfermés dans un camp surpeuplé
    https://observers.france24.com/fr/20200529-chypre-deconfinement-migrants-enfermes-camp-pournara

    Le camp de Pournara est géré par un entrepreneur privé pour le compte du ministère de l’Intérieur et du service chypriote de demande d’asile. Le directeur des affaires courantes du camp, Stefanos Spaneas, contacté par notre rédaction, répond aux différentes plaintes. En réponse à la pandémie de Covid-19, nous avons dû rapidement augmenter les capacités d’accueil et les infrastructures du camp. Nous n’étions pas prêts à accueillir toutes les personnes qui nous ont été amenées. Auparavant, nous avions environ 20 tentes, aujourd’hui, nous en avons un peu plus de 150. Nous avons aussi dû installer plus de toilettes, mais aussi des points d’accès d’eau et des douches. Nous continuons d’optimiser la situation sur le centre.

    #Covid-19#migrant#migration#Chypre#camp#déconfinement#accès-santé#mesures-sanitaires#santé#déconfinement#vulnérabilité

  • Coronavirus: Migrant groups call for lifting of refusal of entry to migrants arriving by sea - Cyprus- Mail

    Migrant rights group Kisa along with a number of other, international groups have called on the government to terminate its policy of refusing entry to migrants arriving by sea, introduced as a measure to slow the spread of coronavirus.

    The migrant rights groups, in a joint statement, criticised both the Republic of Cyprus and the Turkish Cypriot side for the way they handled a group of 175 refugees who were denied entry by the government in March.

    #Covid-19#migrant#migration#Chypre#réfugiés#bateau#lybie#sante

    https://cyprus-mail.com/2020/05/21/coronavirus-migrant-groups-call-for-lifting-of-refusal-of-entry-to-migr

  • Des lieux pour apprendre et des espaces à vivre : l’#école et ses périphéries. Les dehors et les ailleurs

    Quelle approche géographique des #territoires_scolaires ? [Texte intégral]
    Exemple à partir de la cartographie des établissements du 2nd degré à #La_Réunion
    What geographical approach to school territories ? An example from the map of secondary schools on the island of Reunion
    Sylvain Genevois

    #Roms et #Voyageurs : quand les enjeux spatiaux s’invitent à l’école [Texte intégral]
    Roma and Travelers : when space challenges come to school
    Aurore Lecomte

    Les différences nationales de désignation et représentation des déplacements occasionnels des classes dans les pays d’Europe [Texte intégral]
    National differences in the designation and representation of the occasional displacing of classes in European countries
    Xavier Michel

    Images d’espaces / espaces en #images [Texte intégral]
    Étudiants, enseignants débutants, formateurs et espaces d’apprentissage
    Images of spaces / spaces in images. Students, newly qualified teachers, lecturers and learning spaces
    Jean-François Thémines et Anne-Laure Le Guern

    Les effets d’un espace d’apprentissage délocalisé : analyse d’un espace scénique [Texte intégral]
    The effects of a relocated learning space : analysis of a scenic space
    Claire de Saint Martin

    Étranges #stages à l’étranger. Quand le #Covid-19 reconfigure les #apprentissages « #Hors_les_murs » [Texte intégral]
    Strange internships abroad. When the Covid-19 reconfigures “Outside the walls” learning
    Dominique Chevalier

    Etudier et se rencontrer au sein d’une société divisée, perspectives de territoires d’apprentissage chypriotes [Texte intégral]
    Studying and meeting in a divided society : prospects for Cypriot learning territories
    Marie Pouillès-Garonzi
    #Chypre

    Ouvrir l’École sur son espace proche : enjeux de la #territorialisation de l’enseignement de la géographie dans le secondaire en #Nouvelle-Calédonie [Texte intégral]
    Opening up the School to its immediate surroundings : territorialisation challenges of geography teaching in secondary schools in New Caledonia
    Amandine Touitou, Isabelle Lefort et Séverine Ferrière

    Les trajets domicile-école des élèves de primaire peuvent-ils constituer un point de départ pour construire des apprentissages spatiaux ? [Texte intégral]
    Can the home to school journeys of primary school children constitute a starting point for building spatial learning ?
    Elsa Filâtre

    https://journals.openedition.org/geocarrefour/15007
    #revue #géographie

  • IOM Maintains COVID-19 Support for Vulnerable Migrant Communities in Cyprus - Cyprus | ReliefWeb
    #Covid-19#migrant#migration#Chypre#protection#sante

    https://reliefweb.int/report/cyprus/iom-maintains-covid-19-support-vulnerable-migrant-communities-cyprus

    Nicosia – The number of COVID-19 case in Cyprus has dropped over the past three weeks (837 confirmed cases and 15 deaths overall) but the risk of infection persists among the most vulnerable communities on the island due to overcrowded living conditions, challenges in accessing basic services such as health, as well as communication barriers.