• « La CIJ va-t-elle déclarer Israël coupable de génocide ? »

    Entretien avec Michael Sfard conduit par Meron Rapoport

    La Cour internationale de justice (CIJ) a entamé aujourd’hui – 11 janvier – une audience historique visant à déterminer si la guerre dévastatrice menée par Israël contre la bande de Gaza relève d’un crime de génocide. Alors que les délibérations sur cette question pourraient prendre des années, l’Afrique du Sud, qui a intenté l’action en justice, souhaite que la CIJ prenne des « mesures conservatoires », notamment demandant à Israël de suspendre immédiatement son opération militaire [pour empêcher une « perte imminente et irréparable » dans la bande de Gaza]. Un arrêt portant sur ces « mesures conservatoires » pourrait être rendu dans les semaines à venir. La question de savoir si Israël obéira ou non est d’un autre ordre.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/01/14/la-cij-va-t-elle-declarer-israel-coupable-de-g

    #international #CIJ

  • Namibian Presidency sur X :
    https://twitter.com/NamPresidency/status/1746246025952514342

    Namibia rejects Germany’s Support of the Genocidal Intent of the Racist Israeli State against Innocent Civilians in #Gaza
     
    On Namibian soil, #Germany committed the first genocide of the 20th century in 1904-1908, in which tens of thousands of innocent Namibians died in the most inhumane and brutal conditions. The German Government is yet to fully atone for the genocide it committed on Namibian soil.

    Therefore, in light of Germany’s inability to draw lessons from its horrific history, President @hagegeingob expresses deep concern with the shocking decision communicated by the Government of the Federal Republic of Germany yesterday, 12 January 2024, in which it rejected the morally upright indictment brought forward by South Africa before the International Criminal Court that Israel is committing genocide against Palestinians in Gaza.
     
    Worryingly, ignoring the violent deaths of over 23 000 Palestinians in Gaza and various United Nations reports disturbingly highlighting the internal displacement of 85% of civilians in Gaza amid acute shortages of food and essential services, the German Government has chosen to defend in the International Criminal Court the genocidal and gruesome acts of the Israeli Government against innocent civilians in Gaza and the Occupied Palestinian Territories.
     
    Germany cannot morally express commitment to the United Nations Convention against genocide, including atonement for the genocide in Namibia, whilst supporting the equivalent of a holocaust and genocide in Gaza.

    Various international organizations, such as Human Rights Watch have chillingly concluded that Israel is committing war crimes in Gaza.
     
    President Geingob reiterates his call made on 31 December 2023, “No peace-loving human being can ignore the carnage waged against Palestinians in Gaza”. In that vein, President Geingob appeals to the German Government to reconsider its untimely decision to intervene as a third-party in defence and support of the genocidal acts of Israel before the International Criminal Court.

  • « Le Conseil constitutionnel n’a jamais défendu les droits des étrangers », Danièle Lochak [Gisti]

    Que peut-on attendre de la saisine actuelle du Conseil constitutionnel à propos de la loi immigration ?

    Danièle Lochak : Il y a trois éléments à prendre en compte. D’abord un élément de contexte général : on ne peut pas attendre grand-chose du Conseil constitutionnel lorsqu’il s’agit des droits des étrangers. Historiquement, à quelques nuances et réserves d’interprétation près, il a toujours validé l’ensemble des mesures votées par le législateur et accompagné sans ciller toutes les évolutions restrictives en la matière.

    Ainsi en matière d’enfermement – ce qu’on appelle aujourd’hui la rétention – le Conseil constitutionnel a d’abord dit en 1980 que sa durée devait être brève et placée sous le contrôle du juge judiciaire, garant de la liberté individuelle. Mais la durée maximale de rétention a été progressivement étendue : de sept jours, elle est passée à dix en 1993, puis douze en 1998, puis 32 en 2003, puis 45 jours en 2011, et enfin, 90 jours en 2018 , sans que le Conseil constitutionnel y trouve à redire.

    Il a affirmé que la lutte contre l’immigration irrégulière participait de la sauvegarde de l’ordre public, dont il a fait un objectif à valeur constitutionnelle. On voit mal, dans ces conditions, comment des mesures qui ont pour objectif proclamé de lutter contre l’immigration irrégulière pourraient être arrêtées par le contrôle de constitutionnalité…

    Autre exemple : en 1993, lors de l’examen de la loi Pasqua, le Conseil constitutionnel a affirmé que les étrangers en situation régulière bénéficient du droit de mener une vie familiale normale. Mais une fois ce principe posé, il n’a censuré aucune mesure restreignant le droit au regroupement familial. Ainsi, même lorsqu’il a rappelé des principes et reconnu que les étrangers devaient bénéficier des garanties constitutionnelles, il a toujours trouvé des aménagements qui ont permis de valider les dispositions législatives restrictives.

    Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a tancé le gouvernement, et rappelé que l’institution n’était pas « une chambre d’appel des choix du Parlement ». Le Conseil ne va-t-il pas se montrer plus sévère qu’à l’accoutumée ?

    D. L. : En effet, le deuxième élément qui change la donne est le contexte politique, avec un gouvernement qui annonce d’emblée que certaines dispositions sont contraires à la #Constitution et charge le Conseil constitutionnel de « nettoyer » la loi. C’est bien entendu grotesque : en élaborant la loi, les responsables politiques sont censés respecter la Constitution.

    Surtout, le Rassemblement national (#RN) s’est targué d’une « victoire idéologique ». C’est très habile de sa part. En réalité, voilà quarante ans que l’ombre portée du Front national (RN maintenant) pèse sur la politique d’immigration française. Depuis 1983 et l’élection partielle de Dreux où le #FN, allié à la droite, l’a emporté sur la liste de gauche menée par Françoise Gaspard, la droite court après l’extrême droite, et la gauche, de crainte de paraître laxiste, court après la droite sur les questions d’immigration.

    Hormis quelques lois, dont la loi de 1981 adoptée après l’arrivée de la gauche au pouvoir et celle de 1984 sur la carte de résident, ou encore la loi Joxe de 1989, la politique de la gauche n’a été qu’une suite de renoncements, maintenant l’objectif de « maîtrise des flux migratoires » et de lutte contre l’immigration irrégulière. Il n’y a que sur la nationalité qu’elle n’a jamais cédé.

    Cela étant, la revendication de victoire de la part du RN va probablement inciter le Conseil constitutionnel à invalider un plus grand nombre de dispositions de la loi que d’habitude, même si on ignore lesquelles.

    Dans la saisine du Conseil constitutionnel sont invoqués beaucoup de « cavaliers législatifs », des dispositions qui n’ont pas de rapport avec l’objet du texte. Le garant de la constitutionnalité de la loi va-t-il trouver là des arguments faciles pour censurer certaines dispositions ?

    D. L. : Oui, et c’est le troisième élément à prendre en considération dans les pronostics que l’on peut faire. La présence de nombreux cavaliers législatifs va faciliter la tâche du Conseil constitutionnel, car invalider une disposition pour des raisons procédurales est évidemment plus confortable que de se prononcer sur le fond. Le projet initial portait sur l’entrée, le séjour et l’éloignement des étrangers. Or le texte final, « enrichi » d’une multitude d’amendements, est loin de se limiter à ces questions.

    Le Conseil constitutionnel peut très bien estimer que les dispositions sur la #nationalité, pour ne prendre que cet exemple, qui relèvent du Code civil, sont sans rapport avec l’objet du texte, et les invalider. Alors même qu’en 1993, il avait validé le retour à la manifestation de volonté pour acquérir la nationalité française à partir de 16 ans pour les enfants d’étrangers nés en France, mesure phare de la loi Pasqua1.

    Il peut aussi invoquer « l’incompétence négative », qui désigne le fait pour le Parlement de n’avoir pas précisé suffisamment les termes de certaines dispositions et laissé trop de latitude au gouvernement pour les mettre en œuvre, sans compter les dispositions qui sont manifestement inapplicables tellement elles sont mal conçues.

    Mais si les dispositions sont invalidées sur ce fondement, rien n’empêchera leur retour dans un prochain texte puisque le Conseil constitutionnel aura fait une critique sur la forme et ne se sera pas prononcé sur le fond. Et puis il faut être conscient que, même s’il invalide un plus grand nombre de dispositions que d’habitude, il restera encore suffisamment de mesures iniques qui rendront la vie impossible aux étrangers résidant en France, fût-ce en situation régulière et depuis de très longues années.

    Le Conseil constitutionnel a tout de même consacré le principe de fraternité en 2018, et mis fin – au moins partiellement – au #délit_de_solidarité_ qui punit le fait d’aider les exilés dans un but humanitaire.

    D. L. : Oui, c’est un exemple qu’on met souvent en avant. Le « délit de solidarité » – ce sont les militants qui l’ont nommé ainsi, bien sûr – punit l’aide à l’entrée, au séjour et à la circulation des étrangers en situation irrégulière sur le territoire français. A l’époque, les avocats du militant Cédric Herrou avaient posé une question prioritaire de constitutionnalité (#QPC) au Conseil constitutionnel en invoquant le principe de fraternité, qui figure dans la devise républicaine.

    Le Conseil constitutionnel a en effet consacré la valeur constitutionnelle du principe de fraternité, et son corollaire, la liberté d’aider autrui dans un but humanitaire sans considération de la régularité de son séjour. Mais il a restreint la portée de cette liberté en n’y incluant pas l’aide à l’entrée sur le territoire, alors qu’à la frontière franco-italienne, par exemple, l’aide humanitaire est indispensable.

    Vous dressez un constat pessimiste. Cela vaut-il la peine que les associations continuent à contester les politiques migratoires devant les juges ?

    D. L. : Il faut distinguer les modes d’action. La saisine du Conseil constitutionnel après le vote de la loi est le fait de parlementaires et/ou du gouvernement, ou du président de la République.

    Les membres de la « société civile » (associations, avocats, professeurs de droit…) peuvent déposer des contributions extérieures, qu’on appelle aussi « portes étroites » . Celles-ci n’ont aucune valeur officielle, et le Conseil constitutionnel, même s’il les publie désormais sur son site, n’est obligé ni de les lire, ni de répondre aux arguments qui y sont développés.

    Les saisines officielles ont été accompagnées, cette fois, de très nombreuses portes étroites. Le #Gisti, une association de défense des droits des étrangers créée en 1972 et dont j’ai été la présidente entre 1985 et 2000, a décidé de ne pas s’y associer cette fois-ci, alors qu’il lui était arrivé par le passé d’en rédiger.

    Outre que le Gisti ne fait guère confiance au Conseil constitutionnel pour protéger les droits des étrangers, pour les raisons que j’ai rappelées, l’association a estimé que la seule position politiquement défendable était le rejet de la loi dans sa globalité sans se limiter aux dispositions potentiellement inconstitutionnelles. Elle ne souhaitait pas non plus prêter main-forte à la manœuvre du gouvernement visant à instrumentaliser le contrôle de constitutionnalité à des fins de tactique politicienne.

    Cela ne nous empêchera pas, ultérieurement, d’engager des contentieux contre les #décrets_d’application ou de soutenir les étrangers victimes des mesures prises sur le fondement de cette loi.

    Les associations obtiennent-elles plus de résultats devant le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation ?

    D. L. : Les recours devant le Conseil d’Etat ont été historiquement la marque du Gisti. Il a obtenu quelques beaux succès qui lui ont valu de laisser son nom à des « grands arrêts de la jurisprudence administrative ». Mais ces succès ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt car, dans l’ensemble, ni le #juge_administratif – le plus sollicité – ni le #juge_judiciaire n’ont empêché la dérive constante du droit des étrangers depuis une quarantaine d’années.

    Ils n’ont du reste pas vraiment cherché à le faire. Les juges sont très sensibles aux idées dominantes et, depuis cinquante ans, la nécessité de maîtriser les flux migratoires en fait partie. Dans l’ensemble, le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation (mais le rôle de celle-ci est moindre dans des affaires qui mettent essentiellement en jeu l’administration) ont quand même laissé passer moins de dispositions attentatoires aux droits des étrangers que le Conseil constitutionnel et ont parfois refréné les ardeurs du pouvoir.

    Il est vrai qu’il est plus facile pour le juge administratif d’annuler une décision du gouvernement (un décret d’application, une #circulaire), ou une mesure administrative individuelle que pour le juge constitutionnel d’invalider une loi votée par le parlement.

    Les considérations politiques jouent assurément dans le contentieux administratif – on l’a vu avec l’attitude subtilement équilibrée du Conseil d’Etat face aux dissolutions d’associations ou aux interdictions de manifestations : il a validé la #dissolution du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) et de la (Coordination contre le racisme et l’islamophobie), mais il a annulé celle des Soulèvements de la Terre.

    Ces considérations jouent de façon plus frontale dans le contentieux constitutionnel, devant une instance qui au demeurant, par sa composition, n’a de juridiction que la fonction et craint d’être accusée de chercher à imposer « un gouvernement des juges » qui fait fi de la souveraineté du peuple incarnée par le Parlement.

    En s’en remettant au Conseil constitutionnel et en lui laissant le soin de corriger les dispositions qu’il n’aurait jamais dû laisser adopter, le gouvernement a fait assurément le jeu de la droite et de l’extrême droite qui vont évidemment crier au gouvernement des juges.

    Quelles seront les solutions pour continuer à mener la bataille une fois la loi adoptée ?

    D. L. : Les mêmes que d’habitude ! Le Conseil constitutionnel n’examine pas la conformité des lois au regard des conventions internationales, estimant que ce contrôle appartient à la Cour de cassation et au Conseil d’Etat. On pourra alors déférer à ce dernier les décrets d’application de la loi.

    Même si ces textes sont conformes aux dispositions législatives qu’ils mettent en œuvre, on pourra tenter de démontrer qu’ils sont en contradiction avec la législation de l’Union européenne, avec des dispositions de la Convention européenne telles qu’elles sont interprétées par la Cour de Strasbourg ou encore de la convention sur les droits de l’enfant.

    Ultérieurement, on pourrait envisager de demander à la Cour européenne des droits de l’homme la condamnation de la France. Mais on ne peut le faire qu’à l’occasion d’une affaire individuelle, après « épuisement » de tous les recours internes. Donc dans très longtemps.

    https://www.alternatives-economiques.fr/daniele-lochak-conseil-constitutionnel-na-jamais-defendu-droi/00109322

    (sauf pour les questions et la mention D.L., le graissage m’est dû)

    #loi_Immigration #xénophobie_d'État #étrangers #droit_du_séjour #lutte_contre_l’immigration_irrégulière #regroupement_familial #carte_de_résident #droit_du_sol #acquisition_de_la_nationalité #rétention #droit_des_étrangers #contentieux_administratif #Conseil_constitutionnel #Conseil_d'État #jurisprudence #jurisprudence_administrative #Cour_de_cassation #CEDH #conventions_internationales #Convention_européenne #convention_sur_les_droits_de_l’enfant

  • Dépassement systématique de budget, militarisation de l’espace public, gentrification, greenwashing : une "encyclopédie des nuisances" des #JOP à travers le temps.
    Descriptions des fonctionnements occultes de la "machine olympique" et de sa gouvernance par le #CIO.

    Jules Boykoff : « Les JO, c’est l’économie du ruissellement inversé » - AOC media
    https://aoc.media/entretien/2024/01/12/jules-boykoff-les-jo-cest-leconomie-du-ruissellement-inverse

    Pourquoi les Jeux Olympiques sont-ils devenus une force économique avant d’être un événement sportif ? Ancien athlète, le politiste Jules Boykoff montre que des processus d’accumulation du capital considérables se mettent en place dès lors qu’une ville organise des Jeux Olympiques de grande ampleur. Leur coût est systématiquement sous-évalué, l’espace public est militarisé, les équilibres sociaux déstabilisés, et les écosystèmes menacés. Pourquoi les villes continuent-elles alors de les organiser ?

    https://justpaste.it/e9wny

  • Blinne Ní Ghrálaigh: Lawyer’s closing statement in ICJ case against Israel praised

    This was the powerful closing statement in South Africa’s genocide case against Israel.

    Senior advocate #Blinne_Ní_Ghrálaigh addressed the International Court of Justice on day one of the hearing.

    ICJ: Blinne Ní Ghrálaigh’s powerful closing statement in South Africa case against Israel
    https://www.youtube.com/watch?v=ttrJd2aWF-Y&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.thenational.sco

    https://www.thenational.scot/news/24042943.blinne-ni-ghralaigh-lawyers-closing-statement-icj-case-israel

    #Cour_internationale_de_justice (#CIJ) #Israël #Palestine #Afrique_du_Sud #justice #génocide

    • Israël commet-il un génocide à #Gaza ? Le compte rendu d’une #audience historique

      Alors que les massacres israéliens à Gaza se poursuivent, l’Afrique du Sud a tenté de démontrer, jeudi 11 et vendredi 12 janvier devant la justice onusienne, qu’un génocide est en train d’être commis par Israël à Gaza.

      « Une #calomnie », selon l’État hébreu.

      Devant le palais de la Paix de #La_Haye (Pays-Bas), la bataille des #mots a commencé avant même l’audience. Jeudi 11 janvier au matin, devant la #Cour_de_justice_internationale_des_Nations_unies, des manifestants propalestiniens ont exigé un « cessez-le-feu immédiat » et dénoncé « l’#apartheid » en cours au Proche-Orient. Face à eux, des familles d’otages israélien·nes ont montré les photos de leurs proches kidnappés le 7 octobre par le Hamas.

      Pendant deux jours, devant 17 juges internationaux, alors que les massacres israéliens à Gaza continuent de tuer, de déplacer et de mutiler des civils palestiniens (à 70 % des femmes et des enfants, selon les agences onusiennes), le principal organe judiciaire des Nations unies a examiné la requête, précise et argumentée, de l’Afrique du Sud, destinée à imposer au gouvernement israélien des « #mesures
      _conservatoires » pour prévenir un génocide de la population palestinienne de Gaza.

      La première et plus urgente de ces demandes est l’arrêt immédiat des #opérations_militaires israéliennes à Gaza. Les autres exigent des mesures urgentes pour cesser les tueries, les déplacements de population, faciliter l’accès à l’eau et à la nourriture, et prévenir tout génocide.

      La cour a aussi entendu les arguments d’Israël, qui nie toute #intention_génocidaire et a martelé son « #droit_à_se_défendre, reconnu par le droit international ».

      L’affaire ne sera pas jugée sur le fond avant longtemps. La décision sur les « mesures conservatoires », elle, sera rendue « dès que possible », a indiqué la présidente de la cour, l’États-Unienne #Joan_Donoghue.

      Rien ne dit que les 17 juges (dont un Sud-Africain et un Israélien, Aharon Barak, ancien juge de la Cour suprême israélienne, de réputation progressiste mais qui n’a jamais critiqué la colonisation israélienne) donneront raison aux arguments de l’Afrique du Sud, soutenue dans sa requête par de nombreux États du Sud global. Et tout indique qu’une décision sanctionnant Israël serait rejetée par un ou plusieurs #vétos au sein du #Conseil_de_sécurité des Nations unies.

      Cette #audience solennelle, retransmise sur le site de l’ONU (revoir les débats du jeudi 11 et ceux du vendredi 12), et relayée par de nombreux médias internationaux, a pourtant revêtu un caractère extrêmement symbolique, où se sont affrontées deux lectures radicalement opposées de la tragédie en cours à Gaza.

      « Israël a franchi une limite »

      Premier à prendre la parole, l’ambassadeur sud-africain aux Pays-Bas, #Vusi_Madonsela, a d’emblée replacé « les actes et omissions génocidaires commis par l’État d’Israël » dans une « suite continue d’#actes_illicites perpétrés contre le peuple palestinien depuis 1948 ».

      Face aux juges internationaux, il a rappelé « la Nakba du peuple palestinien, conséquence de la #colonisation_israélienne qui a [...] entraîné la #dépossession, le #déplacement et la #fragmentation systématique et forcée du peuple palestinien ». Mais aussi une « #occupation qui perdure depuis cinquante-six ans, et le siège de seize ans imposé [par Israël] à la bande de Gaza ».

      Il a décrit un « régime institutionnalisé de lois, de politiques et de pratiques discriminatoires, mises en place [par Israël – ndlr] pour établir sa #domination et soumettre le peuple palestinien à un apartheid », dénonçant des « décennies de violations généralisées et systématiques des #droits_humains ».

      « En tendant la main aux Palestiniens, nous faisons partie d’une seule humanité », a renchéri le ministre de la justice sud-africain, #Ronald_Ozzy_Lamola, citant l’ancien président Nelson Mandela, figure de la lutte contre l’apartheid dans son pays.

      D’emblée, il a tenté de déminer le principal argument du gouvernement israélien, selon lequel la procédure devant la Cour internationale de justice est nulle et non avenue, car Israël mènerait une #guerre_défensive contre le #Hamas, au nom du #droit_à_la_légitime_défense garanti par l’article 51 de la charte des Nations unies – un droit qui, selon la Cour internationale de justice, ne s’applique pas aux #Territoires_occupés. « Gaza est occupée. Israël a gardé le contrôle de Gaza. [...] Ses actions renforcent son occupation : la légitime défense ne s’applique pas », insistera un peu plus tard l’avocat Vaughan Lowe.

      « L’Afrique du Sud, affirme le ministre sud-africain, condamne de manière catégorique la prise pour cibles de civils par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens le 7 octobre 2023. Cela étant dit, aucune attaque armée contre le territoire d’un État, aussi grave soit-elle, même marquée par la commission des #crimes atroces, ne saurait constituer la moindre justification ni le moindre prétexte, pour se rendre coupable d’une violation, ni sur le plan juridique ni sur le plan moral », de la #convention_des_Nations_unies_pour_la_prévention_et_la_répression_du_crime_de_génocide, dont est accusé l’État hébreu.

      « La réponse d’Israël à l’attaque du 7 octobre, a-t-il insisté, a franchi cette limite. »

      Un « génocide » au caractère « systématique »

      #Adila_Hassim, principale avocate de l’Afrique du Sud, s’est évertuée à démontrer méthodiquement comment Israël a « commis des actes relevant de la définition d’#actes_de_génocide », dont elle a martelé le caractère « systématique ».

      « Les Palestiniens sont tués, risquent la #famine, la #déshydratation, la #maladie, et ainsi la #mort, du fait du siège qu’Israël a organisé, de la #destruction des villes, d’une aide insuffisante autorisée à atteindre la population, et de l’impossibilité à distribuer cette maigre aide sous les #bombardements incessants, a-t-elle énuméré. Tout ceci rend impossible d’avoir accès aux éléments essentiels de la vie. »

      Adila Hassim s’est attelée à démontrer en quoi la #guerre israélienne cochait les cases du génocide, tel qu’il est défini à l’article 2 de la convention onusienne : « Des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. »

      Le « meurtre des membres du groupe », premier élément du génocide ? Adila Hassim évoque le « meurtre de masse des Palestiniens », les « 23 000 victimes dont 70 % sont des femmes ou des enfants », et « les 7 000 disparus, présumés ensevelis sous les décombres ». « Il n’y a pas de lieu sûr à Gaza », dit-elle, une phrase empruntée aux responsables de l’ONU, répétée de nombreuses fois par la partie sud-africaine.

      Hasssim dénonce « une des campagnes de bombardement les plus lourdes dans l’histoire de la guerre moderne » : « 6 000 bombes par semaine dans les trois premières semaines », avec des « #bombes de 900 kilos, les plus lourdes et les plus destructrices », campagne qui vise habitations, abris, écoles, mosquées et églises, dans le nord et le sud de la bande de Gaza, camps de réfugié·es inclus.

      « Les Palestiniens sont tués quand ils cherchent à évacuer, quand ils n’ont pas évacué, quand ils ont pris la #fuite, même quand ils prennent les itinéraires présentés par Israël comme sécurisés. (...) Des centaines de familles plurigénérationelles ont été décimées, personne n’ayant survécu (...) Personne n’est épargné, pas même les nouveau-nés (...) Ces massacres ne sont rien de moins que la #destruction_de_la_vie_palestinienne, infligée de manière délibérée. » Selon l’avocate, il existe bien une #intention_de_tuer. « Israël, dit-elle, sait fort bien combien de civils perdent leur vie avec chacune de ces bombes. »

      L’« atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe », et la « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle », autres éléments constitutifs du génocide ? Adila Hassim évoque « la mort et la #mutilation de 60 000 Palestiniens », les « civils palestiniens arrêtés et emmenés dans une destination inconnue », et détaille le « #déplacement_forcé de 85 % des Palestiniens de Gaza » depuis le 13 octobre, sans retour possible pour la plupart, et qui « répète une longue #histoire de #déplacements_forcés de masse ».

      Elle accuse Israël de « vise[r] délibérément à provoquer la faim, la déshydratation et l’inanition à grande échelle » (93 % de la population souffrent d’un niveau critique de faim, selon l’Organisation mondiale de la santé), l’aide empêchée par les bombardements et qui « ne suffit tout simplement pas », l’absence « d’eau propre », le « taux d’épidémies et de maladies infectieuses qui s’envole », mais aussi « les attaques de l’armée israélienne prenant pour cible le système de santé », « déjà paralysé par des années de blocus, impuissant face au nombre de blessures ».

      Elle évoque de nombreuses « naissances entravées », un autre élément constitutif du génocide.

      « Les génocides ne sont jamais annoncés à l’avance, conclut-elle. Mais cette cour a devant elle 13 semaines de #preuves accumulées qui démontrent de manière irréfutable l’existence d’une #ligne_de_conduite, et d’#intentions qui s’y rapportent, justifiant une allégation plausible d’actes génocidaires. »

      Une « #déshumanisation_systématique » par les dirigeants israéliens

      Un autre avocat s’avance à la barre. Après avoir rappelé que « 1 % de la population palestinienne de Gaza a été systématiquement décimée, et qu’un Gazaoui sur 40 a été blessé depuis le 7 octobre », #Tembeka_Ngcukaitobi décortique les propos des autorités israéliennes.

      « Les dirigeants politiques, les commandants militaires et les représentants de l’État d’Israël ont systématiquement et explicitement exprimé cette intention génocidaire, accuse-t-il. Ces déclarations sont ensuite reprises par des soldats, sur place à Gaza, au moment où ils anéantissent la population palestinienne et l’infrastructure de Gaza. »

      « L’intention génocidaire spécifique d’Israël, résume-t-il, repose sur la conviction que l’ennemi n’est pas simplement le Hamas, mais qu’il est à rechercher au cœur même de la société palestinienne de Gaza. »

      L’avocat multiplie les exemples, encore plus détaillés dans les 84 pages de la requête sud-africaine, d’une « intention de détruire Gaza aux plus hauts rangs de l’État » : celle du premier ministre, #Benyamin_Nétanyahou, qui, à deux reprises, a fait une référence à #Amalek, ce peuple que, dans la Bible (I Samuel XV, 3), Dieu ordonne d’exterminer ; celle du ministre de la défense, qui a comparé les Palestiniens à des « #animaux_humains » ; le président israélien #Isaac_Herzog, qui a jugé « l’entièreté de la nation » palestinienne responsable ; celle du vice-président de la Knesset, qui a appelé à « l’anéantissement de la bande de Gaza » (des propos condamnés par #Nétanyahou) ; ou encore les propos de nombreux élus et députés de la Knesset appelant à la destruction de Gaza.

      Une « déshumanisation systématique », dans laquelle les « civils sont condamnés au même titre que le Hamas », selon Tembeka Ngcukaitobi.

      « L’intention génocidaire qui anime ces déclarations n’est nullement ambiguë pour les soldats israéliens sur le terrain : elle guide leurs actes et leurs objectifs », poursuit l’avocat, qui diffuse devant les juges des vidéos où des soldats font eux aussi référence à Amalek, « se filment en train de commettre des atrocités contre les civils à Gaza à la manière des snuff movies », ou écoutent un réserviste de 95 ans les exhorter à « tirer une balle » sur leur « voisin arabe » et les encourager à une « destruction totale ».

      L’avocat dénonce le « manquement délibéré de la part du gouvernement à son obligation de condamner, de prévenir et de réprimer une telle incitation au génocide ».

      Après une plaidoirie technique sur la capacité à agir de l’Afrique du Sud, #John_Dugard insiste : « Gaza est devenu un #camp_de_concentration où un génocide est en cours. »

      L’avocat sud-africain #Max_du_Plessis exhorte la cour à agir face à Israël, qui « depuis des années (...) s’estime au-delà et au-dessus de la loi », une négligence du droit rendue possible par l’#indifférence de la communauté internationale, qui a su, dans d’autres conflits (Gambie, Bosnie, Ukraine) décider qu’il était urgent d’agir.

      « Gaza est devenu inhabitable », poursuit l’avocate irlandaise #Blinne_Ni_Ghralaigh. Elle énumère d’autres chiffres : « Au rythme actuel », égrène-t-elle, « 247 Palestiniens tués en moyenne chaque jour », dont « 48 mères » et « plus de 117 enfants », et « 629 blessés ». Elle évoque ces enfants dont toute la famille a été décimée, les secouristes, les enseignants, les universitaires et les journalistes tués dans des proportions historiques.

      « Il s’agit, dit-elle, du premier génocide de l’Histoire dont les victimes diffusent leur propre destruction en temps réel, dans l’espoir vain que le monde fasse quelque chose. » L’avocate dévoile à l’écran les derniers mots du docteur #Mahmoud_Abu_Najela (Médecins sans frontières), tué le 23 novembre à l’hôpital Al-Awda, écrits au feutre sur un tableau blanc : « À ceux qui survivront. Nous avons fait ce que nous pouvons. Souvenez-vous de nous. »

      « Le monde, conclut Blinne Ni Ghralaigh, devrait avoir #honte. »

      La réponse d’Israël : une « calomnie »

      Vendredi 12 janvier, les représentants d’Israël se sont avancés à la barre. Leur argumentation a reposé sur deux éléments principaux : un, la Cour internationale de justice n’a pas à exiger de « mesures conservatoires » car son armée ne commet aucun génocide ; deux, si génocide il y a, il a été commis par le Hamas le 7 octobre 2023.

      Premier à prendre la parole, #Tal_Becker, conseiller juridique du ministère des affaires étrangères israélien, invoque l’Histoire, et le génocide infligé aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, « le meurtre systématique de 6 millions de juifs dans le cadre d’une destruction totale ».

      « Israël, dit-il, a été un des premiers États à ratifier la convention contre le génocide. » « Pour Israël, insiste-t-il, “#jamais_plus” n’est pas un slogan, c’est une #obligation_morale suprême. »

      Dans « une époque où on fait bon marché des mots, à l’heure des politiques identitaires et des réseaux sociaux », il dénonce une « #instrumentalisation » de la notion de génocide contre Israël.

      Il attaque une présentation sud-africaine « totalement dénaturée des faits et du droit », « délibérément manipulée et décontextualisée du conflit actuel », qualifiée de « calomnie ».

      Alors que les avocats sud-africains avaient expliqué ne pas intégrer les massacres du Hamas dans leur requête devant la justice onusienne, car « le Hamas n’est pas un État », Tal Becker estime que l’Afrique du Sud « a pris le parti d’effacer l’histoire juive et tout acte ou responsabilité palestiniens », et que les arguments avancés « ne se distinguent guère de ceux opposés par le Hamas dans son rejet d’Israël ». « L’Afrique du Sud entretient des rapports étroits avec le Hamas » et le « soutient », accuse-t-il.

      « C’est une guerre qu’Israël n’a pas commencée », dit-il en revenant longuement, images et enregistrements à l’appui, sur les atrocités commises par le Hamas et d’autres groupes palestiniens le 7 octobre, « le plus important massacre de juifs en un jour depuis la #Shoah ».

      « S’il y a eu des actes que l’on pourrait qualifier de génocidaires, [ils ont été commis] contre Israël », dit-il, évoquant le « #programme_d’annihilation » des juifs par le Hamas. « Israël ne veut pas détruire un peuple, poursuit-il. Mais protéger un peuple : le sien. »

      Becker salue les familles d’otages israéliens présentes dans la salle d’audience, et montre certains visages des 130 personnes kidnappées dont le pays est toujours sans nouvelle. « Y a-t-il une raison de penser que les personnes que vous voyez à l’écran ne méritent pas d’être protégées ? », interroge-t-il.

      Pour ce représentant de l’État israélien, la demande sud-africaine de mesures conservatoires revient à priver le pays de son droit à se défendre.

      « Israël, poursuit-il, se défend contre le Hamas, le Djihad palestinien et d’autres organisations terroristes dont la brutalité est sans limite. Les souffrances sont tragiques, sont déchirantes. Les conséquences sont parfaitement atroces pour les civils du fait du comportement du Hamas, qui cherche à maximiser les pertes de civils alors qu’Israël cherche à les minorer. »

      Becker s’attarde sur la « #stratégie_méprisable » du Hamas, une « méthode de guerre intégrée, planifiée, de grande ampleur et odieuse ». Le Hamas, accuse-t-il, « a, de manière systématique, fondu ses opérations militaires au sein de zones civiles densément peuplées », citant écoles, mosquées et hôpitaux, des « milliers de bâtiments piégés » et « utilisés à des fins militaires ».

      Le Hamas « a fait entrer une quantité innombrable d’armes, a détourné l’aide humanitaire ». Remettant en cause le chiffre « non vérifié » de 23 000 victimes (pourtant confirmé par les Nations unies), Tal Becker estime que de nombreuses victimes palestiniennes sont des « militants » qui ont pu prendre « une part directe aux hostilités ». « Israël respecte le droit », martèle-t-il. « Si le Hamas abandonne cette stratégie, libère les otages, hostilités et violences prendront fin. »

      Ponte britannique du droit, spécialiste des questions juridiques liées aux génocides, #Malcom_Shaw embraie, toujours en défense d’Israël. Son discours, technique, est parfois interrompu. Il se perd une première fois dans ses notes, puis soupçonne un membre de son équipe d’avoir « pris [sa] #plaidoirie pour un jeu de cartes ».

      Shaw insiste : « Un conflit armé coûte des vies. » Mais Israël, dit-il, « a le droit de se défendre dans le respect du #droit_humanitaire », citant à l’audience les propos de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le 19 octobre 2023. Il poursuit : « L’#usage_de_la_force ne peut constituer en soi un acte génocidaire. » « Israël, jure-t-il, ne cible que les cibles militaires, et ceci de manière proportionnée dans chacun des cas. »

      « Peu d’éléments démontrent qu’Israël a eu, ou a, l’intention de détruire tout ou partie du peuple palestinien », plaide-t-il. Shaw estime que nombre de propos tenus par des politiciens israéliens ne doivent pas être pris en compte, car ils sont « pris au hasard et sont sortis de leur contexte », parce qu’ils témoignent d’une « #détresse » face aux massacres du 7 octobre, et que ceux qui les ont prononcés n’appartiennent pas aux « autorités pertinentes » qui prennent les décisions militaires, à savoir le « comité ministériel chargé de la sécurité nationale » et le « cabinet de guerre ».

      Pour étayer son argumentation, Shaw cite des directives (non publiques) de Benyamin Nétanyahou destinées, selon lui, à « éviter un désastre humanitaire », à proposer des « solutions pour l’approvisionnement en eau », « promouvoir la construction d’hôpitaux de campagne au sud de la bande de Gaza » ; les déclarations publiques de Benyamin Nétanyahou à la veille de l’audience (« Israël n’a pas l’intention d’occuper de façon permanente la bande de Gaza ou de déplacer sa population civile ») ; d’autres citations du ministre de la défense qui assure ne pas s’attaquer au peuple palestinien dans son ensemble.

      « La requête de l’Afrique du Sud brosse un tableau affreux, mais incomplet et profondément biaisé », renchérit #Galit_Rajuan, conseillère au ministère de la justice israélien, qui revient longuement sur les #responsabilités du Hamas, sa stratégie militaire au cœur de la population palestinienne. « Dans chacun des hôpitaux que les forces armées israéliennes ont fouillés à Gaza, elles ont trouvé des preuves d’utilisation militaire par le Hamas », avance-t-elle, des allégations contestées.

      « Certes, des dommages et dégâts ont été causés par les hostilités dans les hôpitaux, parfois par les forces armées israéliennes, parfois par le Hamas, reconnaît-elle, mais il s’agit des conséquences de l’utilisation odieuse de ces hôpitaux par le Hamas. »

      Rajuan martèle enfin qu’Israël cherche à « atténuer les dommages causés aux civils » et à « faciliter l’aide humanitaire ». Des arguments connus, que de très nombreuses ONG, agences des Nations unies et journalistes gazaouis présents sur place réfutent régulièrement, et que les journalistes étrangers ne peuvent pas vérifier, faute d’accès à la bande de Gaza.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/120124/israel-commet-il-un-genocide-gaza-le-compte-rendu-d-une-audience-historiqu

    • Gaza, l’accusa di genocidio a Israele e la credibilità del diritto internazionale

      Il Sudafrica ha chiesto l’intervento della Corte internazionale di giustizia dell’Aja per presunte violazioni di Israele della Convenzione sul genocidio del 1948. Triestino Mariniello, docente di Diritto penale internazionale alla John Moores University di Liverpool, presente alla storica udienza, aiuta a comprendere il merito e le prospettive

      “Quello che sta succedendo all’Aja ha un significato che va oltre gli eventi in corso nella Striscia di Gaza. Viviamo un momento storico in cui la Corte internazionale di giustizia (Icj) ha anche la responsabilità di confermare se il diritto internazionale esiste ancora e se vale alla stessa maniera per tutti i Paesi, del Nord e del Sud del mondo”. A parlare è Triestino Mariniello, docente di Diritto penale internazionale alla John Moores University di Liverpool, già nel team legale delle vittime di Gaza di fronte alla Corte penale internazionale (Icc), che ha sede sempre all’Aja.

      Non vanno confuse: l’aula di tribunale ripresa dalle tv di tutto il mondo l’11 e il 12 gennaio scorsi, infatti, con il team legale sudafricano schierato contro quello israeliano, è quella della Corte internazionale di giustizia, il massimo organo giudiziario delle Nazioni Unite, che si esprime sulle controversie tra Stati. L’Icc, invece, è indipendente e legifera sulle responsabilità penali individuali.

      Il 29 dicembre scorso il Sudafrica ha chiesto l’intervento della prima per presunte violazioni da parte di Israele della Convenzione sul genocidio del 1948, nei confronti dei palestinesi della Striscia di Gaza. Un’udienza storica a cui Mariniello era presente.

      Professore, qual era innanzi tutto l’atmosfera?
      TM A mia memoria mai uno strumento del diritto internazionale ha avuto tanto sostegno e popolarità. C’erano centinaia, probabilmente migliaia di persone all’esterno della Corte, emittenti di tutto il mondo e apparati di sicurezza, inclusi droni ed elicotteri. Sentire anche le tv più conservatrici, come quelle statunitensi, parlare di Palestina e genocidio faceva comprendere ancora di più l’importanza storica dell’evento.

      In estrema sintesi, quali sono gli elementi più importanti della tesi sudafricana?
      TM Il Sudafrica sostiene che Israele abbia commesso atti di genocidio contro la popolazione di Gaza, ciò significa una serie di azioni previste dall’articolo 2 della Convenzione sul genocidio, effettuate con l’intento di distruggere del tutto o in parte un gruppo protetto, in questo caso i palestinesi di Gaza. Questi atti, per il Sudafrica, sono omicidi di massa, gravi lesioni fisiche o mentali e l’imposizione di condizioni di vita volte a distruggere i palestinesi, come l’evacuazione forzata di circa due milioni di loro, la distruzione di quasi tutto il sistema sanitario della Striscia, l’assedio totale all’inizio della guerra e la privazione di beni essenziali per la sopravvivenza. Ciò che caratterizza un genocidio rispetto ad altri crimini internazionali è il cosiddetto “intento speciale”, la volontà cioè di voler distruggere del tutto o in parte un gruppo protetto. È l’elemento più difficile da provare, ma credo che il Sudafrica in questo sia riuscito in maniera solida e convincente. Sia in aula sia all’interno della memoria di 84 pagine presentata, vi sono, infatti, una serie di dichiarazioni dei leader politici e militari israeliani, che proverebbero tale intento. Come quella del premier Benjamin Netanyahu che, a inizio guerra, ha invocato la citazione biblica di Amalek, che sostanzialmente significa: “Uccidete tutti gli uomini, le donne, i bambini e gli animali”. O una dichiarazione del ministro della Difesa, Yoav Gallant, che ha detto che a Gaza sono tutti “animali umani”. Queste sono classiche dichiarazioni deumanizzanti e la deumanizzazione è un passaggio caratterizzante tutti i genocidi che abbiamo visto nella storia dell’umanità.

      Qual è stata invece la linea difensiva israeliana?
      TM Diciamo che l’impianto difensivo di Israele è basato su tre pilastri: il fatto che quello di cui lo si accusa è stato eseguito da Hamas il 7 ottobre; il concetto di autodifesa, cioè che quanto fatto a Gaza è avvenuto in risposta a tale attacco e, infine, che sono state adottate una serie di precauzioni per limitare l’impatto delle ostilità sulla popolazione civile. Israele, inoltre, ha sollevato il tema della giurisdizione della Corte, mettendola in discussione, in quanto non vi sarebbe una disputa in corso col Sudafrica. Su questo la Corte si dovrà pronunciare, ma a tal proposito è stato ricordato come Israele sia stato contattato dal Sudafrica in merito all’accusa di genocidio e non abbia risposto. Questo, per l’accusa, varrebbe come disputa in corso.

      Che cosa chiede il Sudafrica?
      TM In questo momento l’accusa non deve dimostrare che sia stato commesso un genocidio, ma che sia plausibile. Questa non è un’udienza nel merito, siamo in una fase d’urgenza, ma di richiesta di misure cautelari. Innanzitutto chiede il cessate fuoco, poi la rescissione di tutti gli ordini che possono costituire atti di genocidio. Si domanda alla Corte di imporre un ordine a Israele per preservare tutte le prove che potrebbero essere utili per indagini future e di porre fine a tutti gli atti di cui il Sudafrica lo ritiene responsabile.

      Come valuta le due memorie?
      TM La deposizione del Sudafrica è molto solida e convincente, sia in merito agli atti genocidi sia all’intento genocidiario. E credo che anche alla luce dei precedenti della Corte lasci veramente poco spazio di manovra. Uno dei punti di forza è che fornisce anche una serie di prove in merito a quello che è successo e che sta accadendo a Gaza: le dichiarazioni dei politici israeliani, cioè, hanno ricevuto un’implementazione sul campo. Sono stati mostrati dei video di militari, ad esempio, che invocavano Amalek, la citazione di Netanyahu.

      In realtà il Sudafrica non si limita allo scontro in atto, ma parla di una sorta Nakba (l’esodo forzato dei palestinesi) ininterrotto.
      TM Ogni giurista dovrebbe sempre analizzare qualsiasi ostilità all’interno di un contesto e per questo il Sudafrica fa riferimento a 75 anni di Nakba, a 56 di occupazione militare israeliana e a 16 anni di assedio della Striscia.

      Come valuta la difesa israeliana?
      TM Come detto, tutto viene ricondotto all’attacco di Hamas del 7 ottobre e a una risposta di autodifesa rispetto a tale attacco. Ma esiste sempre un contesto per il diritto penale internazionale e l’autodifesa -che per uno Stato occupante non può essere invocata- non può comunque giustificare un genocidio. L’altro elemento sottolineato dal team israeliano, delle misure messe in atto per ridurre l’impatto sui civili, è sembrato più retorico che altro: quanto avvenuto negli ultimi tre mesi smentisce tali dichiarazioni. Basti pensare alla privazione di beni essenziali e a tutte le informazioni raccolte dalle organizzazioni internazionali e dagli organismi delle Nazioni Unite. A Gaza non esistono zone sicure, ci sono stati casi in cui la popolazione evacuata, rifugiatasi nelle zone indicate da Israele, è stata comunque bombardata.

      Ora che cosa pensa succederà?
      TM La mia previsione è che la Corte si pronuncerà sulle misure cautelari entro la fine di gennaio e l’inizio di febbraio, quando alcuni giudici decadranno e saranno sostituiti. In alcuni casi ha impiegato anche solo otto giorni per pronunciarsi. Ora ci sono delle questioni procedurali, altri Stati stanno decidendo di costituirsi a sostegno di Israele o del Sudafrica.

      Che cosa implica tale sostegno?
      TM La possibilità di presentare delle memorie. La Germania sosterrà Israele, il Brasile, i Paesi della Lega Araba, molti Stati sudamericani, ma non solo, si stanno schierando con il Sudafrica.

      Il ministro degli Esteri italiano, Antonio Tajani, ha dichiarato che non si tratta di genocidio.
      TM L’Italia non appoggerà formalmente Israele dinnanzi all’Icj. La Francia sarà neutrale. I Paesi del Global South stanno costringendo quelli del Nord a verificare la credibilità del diritto internazionale: vale per tutti o è un diritto à la carte?

      Se la Corte decidesse per il cessate il fuoco, quali sarebbero le conseguenze, visto che non ha potere politico?
      TM Il parere della Corte è giuridicamente vincolante. Il problema è effettivamente di esecuzione: nel caso di un cessate il fuoco, se non fosse Israele ad attuarlo, dovrebbe intervenire il Consiglio di sicurezza.

      Con il rischio del veto statunitense.
      TM Siamo sul terreno delle speculazioni, ma se la Corte dovesse giungere alla conclusione che Israele è responsabile di un genocidio a Gaza, onestamente riterrei molto difficile un altro veto degli Stati Uniti. È difficile al momento prevedere gli effetti dirompenti di un’eventuale decisione positiva della Corte. Certo è che, quando si parla di Israele, la comunità internazionale, nel senso dei Paesi occidentali, ha creato uno stato di eccezione, che ha sempre posto Israele al di sopra del diritto internazionale, senza rendersi conto che le situazioni violente che viviamo in quel contesto sono il frutto di questo eccezionalismo anche a livello giuridico. Fino a quando si andrà avanti con questo contesto di impunità non finiranno le spirali di violenza.

      https://altreconomia.it/gaza-laccusa-di-genocidio-a-israele-e-la-credibilita-del-diritto-intern

    • La Cour internationale de justice ordonne à Israël d’empêcher un génocide à Gaza

      Selon la plus haute instance judiciaire internationale, « il existe un #risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé » aux Palestiniens de Gaza. La Cour demande à Israël de « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission […] de tout acte » de génocide. Mais n’appelle pas au cessez-le-feu.

      Même si elle n’a aucune chance d’être appliquée sur le terrain, la #décision prise vendredi 26 janvier par la plus haute instance judiciaire des Nations unies marque incontestablement un tournant dans la guerre au Proche-Orient. Elle intervient après quatre mois de conflit déclenché par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait plus de 1 200 morts et des milliers de blessés, conduit à la prise en otage de 240 personnes, et entraîné l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, dont le dernier bilan s’élève à plus de 25 000 morts.

      La Cour internationale de justice (CIJ), basée à La Haye (Pays-Bas), a expliqué, par la voix de sa présidente, la juge Joan Donoghue, « être pleinement consciente de l’ampleur de la #tragédie_humaine qui se joue dans la région et nourri[r] de fortes #inquiétudes quant aux victimes et aux #souffrances_humaines que l’on continue d’y déplorer ». Elle a ordonné à Israël de « prendre toutes les #mesures en son pouvoir pour prévenir la commission à l’encontre des Palestiniens de Gaza de tout acte » de génocide.

      « Israël doit veiller avec effet immédiat à ce que son armée ne commette aucun des actes » de génocide, affirme l’#ordonnance. Elle « considère également qu’Israël doit prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide à l’encontre des membres du groupe des Palestiniens de la bande de Gaza ».

      La cour de La Haye, saisie à la suite d’une plainte de l’Afrique du Sud, demande « en outre » à l’État hébreu de « prendre sans délai des #mesures_effectives pour permettre la fourniture des services de base et de l’#aide_humanitaire requis de toute urgence afin de remédier aux difficiles conditions d’existence auxquelles sont soumis les Palestiniens de la bande de Gaza ».

      Enfin, l’ordonnance de la CIJ ordonne aux autorités israéliennes de « prendre des mesures effectives pour prévenir la destruction et assurer la conservation des #éléments_de_preuve relatifs aux allégations d’actes » de génocide.

      La juge #Joan_Donoghue, qui a donné lecture de la décision, a insisté sur son caractère provisoire, qui ne préjuge en rien de son futur jugement sur le fond des accusations d’actes de génocide. Celles-ci ne seront tranchées que dans plusieurs années, après instruction.

      La cour « ne peut, à ce stade, conclure de façon définitive sur les faits » et sa décision sur les #mesures_conservatoires « laisse intact le droit de chacune des parties de faire valoir à cet égard ses moyens » en vue des audiences sur le fond, a-t-elle poursuivi.

      Elle considère cependant que « les faits et circonstances » rapportés par les observateurs « suffisent pour conclure qu’au moins certains des droits » des Palestiniens sont mis en danger et qu’il existe « un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé ».

      Environ 70 % de #victimes_civiles

      La CIJ avait été saisie le 29 décembre 2023 par l’Afrique du Sud qui, dans sa requête, accuse notamment Israël d’avoir violé l’article 2 de la Convention de 1948 sur le génocide, laquelle interdit, outre le meurtre, « l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe » visé par le génocide, l’imposition de « conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle » ou encore les « mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ».

      Le recours décrit longuement une opération militaire israélienne qualifiée d’« exceptionnellement brutale », « tuant des Palestiniens à Gaza, incluant une large proportion de femmes et d’enfants – pour un décompte estimé à environ 70 % des plus de 21 110 morts [au moment de la rédaction du recours par l’Afrique du Sud – ndlr] –, certains d’entre eux apparaissant avoir été exécutés sommairement ».

      Il soulignait également les conséquences humanitaires du déplacement massif des populations et de la destruction massive de logements et d’équipements publics, dont des écoles et des hôpitaux.

      Lors des deux demi-journées d’audience, jeudi 11 et vendredi 12 janvier, le conseiller juridique du ministère des affaires étrangères israélien, Tal Becker, avait dénoncé une « instrumentalisation » de la notion de génocide et qualifié l’accusation sud-africaine de « calomnie ».

      « C’est une guerre qu’Israël n’a pas commencée », avait poursuivi le représentant israélien, affirmant que « s’il y a eu des actes que l’on pourrait qualifier de génocidaires, [ils ont été commis] contre Israël ». « Israël ne veut pas détruire un peuple mais protéger un peuple : le sien. »
      Gaza, « lieu de mort et de désespoir »

      La CIJ, de son côté, a fondé sa décision sur les différents rapports et constatations fournis par des organisations internationales. Elle cite notamment la lettre du 5 janvier 2024 du secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, décrivant la bande de Gaza comme un « lieu de mort et de désespoir ».

      L’ordonnance rappelle qu’un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 21 décembre 2023 s’alarmait du fait que « 93 % de la population de Gaza, chiffre sans précédent, est confrontée à une situation de crise alimentaire ».

      Le 12 janvier 2024, c’est l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui lançait un cri d’alerte. « Cela fait maintenant 100 jours que cette guerre dévastatrice a commencé, que la population de Gaza est décimée et déplacée, suite aux horribles attaques perpétrées par le Hamas et d’autres groupes contre la population en Israël », s’alarmait-il.

      L’ordonnance souligne, en miroir, les multiples déclarations de responsables israéliens assumant une répression sans pitié dans la bande de Gaza, si nécessaire au prix de vies civiles. Elle souligne que des rapporteurs spéciaux des Nations unies ont même pu s’indigner de « la rhétorique manifestement génocidaire et déshumanisante de hauts responsables du gouvernement israélien ».

      La CIJ pointe par exemple les propos du ministre de la défense Yoav Gallant du 9 octobre 2023 annonçant « un siège complet de la ville de Gaza », avant d’affirmer : « Nous combattons des animaux humains. »

      Le 12 octobre, c’est le président israélien Isaac Herzog qui affirmait : « Tous ces beaux discours sur les civils qui ne savaient rien et qui n’étaient pas impliqués, ça n’existe pas. Ils auraient pu se soulever, ils auraient pu lutter contre ce régime maléfique qui a pris le contrôle de Gaza. »

      Et, à la vue des intentions affichées par les autorités israéliennes, les opérations militaires dans la bande de Gaza ne sont pas près de s’arrêter. « La Cour considère que la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza risque fort de se détériorer encore avant qu’elle rende son arrêt définitif », affirme l’ordonnance.

      « À la lumière de ce qui précède, poursuivent les juges, la Cour considère qu’il y a urgence en ce sens qu’il existe un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé aux droits qu’elle a jugés plausibles avant qu’elle ne rende sa décision définitive. »

      Si la décision de la CIJ est juridiquement contraignante, la Cour n’a pas la capacité de la faire appliquer. Cependant, elle est incontestablement une défaite diplomatique pour Israël.

      Présente à La Haye, la ministre des relations internationales et de la coopération d’Afrique du Sud, Naledi Pandor, a pris la parole à la sortie de l’audience. Si elle a regretté que les juges n’aient pas appelé à un cessez-le-feu, elle s’est dite « satisfaite que les mesures provisoires » réclamées par son pays aient « fait l’objet d’une prise en compte » par la Cour, et qu’Israël doive fournir un rapport d’ici un mois. Pour l’Afrique du Sud, lancer cette plainte, a-t-elle expliqué, « était une façon de s’assurer que les organismes internationaux exercent leur responsabilité de nous protéger tous, en tant que citoyens du monde global ».

      Comme l’on pouvait s’y attendre, les autorités israéliennes ont vivement critiqué les ordonnances d’urgence réclamées par les juges de La Haye. Si le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’est réjoui de ce que ces derniers n’aient pas réclamé, comme le demandait l’Afrique du Sud, de cessez-le-feu – « Comme tout pays, Israël a le droit fondamental de se défendre. La CIJ de La Haye a rejeté à juste titre la demande scandaleuse visant à nous priver de ce droit », a-t-il dit –, il a eu des mots très durs envers l’instance : « La simple affirmation selon laquelle Israël commet un génocide contre les Palestiniens n’est pas seulement fausse, elle est scandaleuse, et la volonté de la Cour d’en discuter est une honte qui ne sera pas effacée pendant des générations. »

      Il a affirmé vouloir continuer « à défendre [ses] citoyens dans le respect du droit international ». « Nous poursuivrons cette guerre jusqu’à la victoire absolue, jusqu’à ce que tous les otages soient rendus et que Gaza ne soit plus une menace pour Israël », a ajouté Nétanyahou.

      Jeudi, à la veille de la décision de la CIJ, le New York Times avait révélé que les autorités israéliennes avaient fourni aux juges de La Haye une trentaine de documents déclassifiés, censés démonter l’accusation de génocide, parmi lesquels « des résumés de discussions ministérielles datant de la fin du mois d’octobre, au cours desquelles le premier ministre Benyamin Nétanyahou a ordonné l’envoi d’aide, de carburant et d’eau à Gaza ».

      Cependant, souligne le quotidien états-unien, les documents « ne comprennent pas les ordres des dix premiers jours de la guerre, lorsqu’Israël a bloqué l’aide à Gaza et coupé l’accès à l’électricité et à l’eau qu’il fournit normalement au territoire ».

      Nul doute que cette décision de la plus haute instance judiciaire des Nations unies va renforcer les appels en faveur d’un cessez-le-feu. Après plus de quatre mois de combats et un bilan lourd parmi la population civile gazaouie, Nétanyahou n’a pas atteint son objectif d’éradiquer le mouvement islamiste. Selon les Israéliens eux-mêmes, près de 70 % des forces militaires du Hamas sont intactes. De plus, les familles d’otages toujours aux mains du Hamas ou d’autres groupes islamistes de l’enclave maintiennent leurs pressions.

      Le ministre palestinien des affaires étrangères Riyad al-Maliki s’est réjoui d’une décision de la CIJ « en faveur de l’humanité et du droit international », ajoutant que la communauté international avait désormais « l’obligation juridique claire de mettre fin à la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien de Gaza et de s’assurer qu’elle n’en est pas complice ». Le ministre de la justice sud-africain Ronald Lamola, cité par l’agence Reuters, a salué, lui, « une victoire pour le droit international ». « Israël ne peut être exempté du respect de ses obligations internationales », a-t-il ajouté.

      De son côté, la Commission européenne a appelé Israël et le Hamas à se conformer à la décision de la CIJ. L’Union européenne « attend leur mise en œuvre intégrale, immédiate et effective », a-t-elle souligné dans un communiqué.

      La France avait fait entendre pourtant il y a quelques jours une voix discordante. Le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné avait déclaré, à l’Assemblée nationale, qu’« accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral ». Dans un communiqué publié après la décision de la CIJ, le ministère a annoncé son intention de déposer des observations sur l’interprétation de la Convention de 1948, comme le lui permet la procédure. « [La France] indiquera notamment l’importance qu’elle attache à ce que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention. Comme le ministre de l’Europe et des affaires étrangères a eu l’occasion de le noter, les mots doivent conserver leur sens », indique le texte.

      Les États-Unis ont estimé que la décision était conforme à la position états-unienne, exprimée à plusieurs reprises par Joe Biden à son allié israélien, de réduire les souffrances des civils de Gaza et d’accroître l’aide humanitaire. Cependant, a expliqué un porte-parole du département d’État, les États-Unis continuent « de penser que les allégations de génocide sont infondées » et notent « que la Cour n’a pas fait de constat de génocide, ni appelé à un cessez-le-feu dans sa décision, et qu’elle a appelé à la libération inconditionnelle et immédiate de tous les otages détenus par le Hamas ».

      C’est dans ce contexte que se déroulent des discussions pour obtenir une trêve prolongée, la deuxième après celle de novembre, qui avait duré une semaine et permis la libération de plusieurs dizaines d’otages.

      Selon les médias états-uniens, Israël a proposé une trêve de 60 jours et la libération progressive des otages encore retenu·es. Selon ce projet, a affirmé CNN, les dirigeants du Hamas pourraient quitter l’enclave. Selon la chaîne d’informations américaine, « des responsables américains et internationaux au fait des négociations ont déclaré que l’engagement récent d’Israël et du Hamas dans des pourparlers était encourageant, mais qu’un accord n’était pas imminent ».

      Le Washington Post a révélé jeudi que le président américain Joe Biden allait envoyer dans les prochains jours en Europe le directeur de la CIA, William Burns, pour tenter d’obtenir un accord. Il devrait rencontrer les chefs des services de renseignement israélien et égyptien, David Barnea et Abbas Kamel, et le premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani. Vendredi soir, l’Agence France-Presse (AFP) a affirmé qu’ils se retrouveraient « dans les tout prochains jours à Paris », citant « une source sécuritaire d’un État impliqué dans les négociations ».

      https://www.mediapart.fr/journal/international/260124/la-cour-internationale-de-justice-ordonne-israel-d-empecher-un-genocide-ga

  • En Amazonie, la découverte d’un vaste réseau de cités-jardins vieux de 2 500 ans
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/01/11/en-amazonie-la-decouverte-d-un-vaste-reseau-de-cites-jardins-vieux-de-2-500-


    Site de Copueno, vallée d’Upano, Equateur. Une rue principale creusée traverse la zone urbaine, créant un axe le long duquel des complexes de plates-formes rectangulaires sont disposés autour de places basses IMAGE LIDAR A. DORISON ET S. ROSTAIN

    Un des principaux sites de la zone, baptisé Sangay, comme le grand volcan qui trône non loin, a été découvert dès la fin des années 1970, mais c’est grâce aux travaux du Français Stéphen Rostain que l’archéologie de la forêt amazonienne a pris une véritable épaisseur. L’article de Science, dont il est le premier signataire, condense vingt-cinq années d’études de ce directeur de recherche au CNRS. Sur le terrain, Stéphen Rostain pratique des décapages de grandes surfaces et découvre des vestiges d’habitations au sommet de monticules artificiels, des petites plates-formes de terre érigées pour s’élever par rapport à un sol gorgé d’eau.

    Il identifie des centaines de ces tertres, mais ce n’est rien par rapport à ce que livre une couverture Lidar (pour Laser imaging detection and ranging), effectuée en 2015. Analogue au radar mais remplaçant les ondes radio par du laser, cette technique de télédétection est mise en œuvre grâce à des appareils embarqués dans des aéronefs qui survolent la forêt, et elle a pour avantage de passer à travers celle-ci : « C’est une technologie qui déshabille la Terre de sa végétation et révèle le modelé exact du sol. C’est le strip-tease extrême et le nirvana pour les archéologues », s’exclame Stéphen Rostain.

    Résultat : sur 300 des 600 kilomètres carrés couverts en 2015, soit un rectangle de 10 kilomètres sur 30 traversé par l’Upano, sont apparus quelque 6 000 monticules rectangulaires. « Les bras m’en sont tombés, confie l’archéologue. A chaque fois que je regarde ces images, je suis stupéfait. » Sur cette zone, on ne compte pas moins de cinq villes et une dizaine de villages.

    En couplant le relevé Lidar aux travaux sur le terrain, un paysage bien particulier émerge. Tout d’abord ces plates-formes de quelques mètres d’élévation où se situait l’habitat, pour lequel on ne retrouve que des trous de poteaux. Il devait s’agir de maisons sans murs ou éventuellement avec des parois de bambous fendus, et un toit lui aussi végétal, pour se protéger des pluies. La forme standard de ces monticules, dit l’étude, est un rectangle d’environ 10 mètres sur 30. Ces lieux d’habitation sont rarement isolés et apparaissent en général par groupes de trois à six unités.

    Nombreuses voies de communication

    Cependant, le Lidar a aussi révélé des ensembles bien plus vastes, par exemple sur le site de Kilamope, où l’on trouve un complexe peut-être cérémoniel couvrant un espace de 10 hectares et comportant une plate-forme de 140 mètres sur 40. L’étude précise que, dans les zones les plus denses, on recense plus de cent éléments au kilomètre carré.

    Entre les monticules habités s’étale un patchwork d’espaces cultivés, des parcelles aux contours orthogonaux, délimités par des fosses de drainage de 4 mètres de large et de 40 centimètres de profondeur, elles-mêmes connectées à des canaux plus larges et plus profonds, qui traduisent un véritable souci de désengorger les sols, sous ce climat équatorial où il pleut tous les jours. Des sols enrichis par les retombées du volcan Sangay et qui, encore aujourd’hui, permettent trois récoltes annuelles de maïs. L’analyse des résidus d’amidon retrouvés sur les céramiques mises au jour a montré, en plus de la consommation de maïs, celle de haricots, de manioc et de patates douces.

    https://justpaste.it/bn40e

    #Amazonie #préhistoire #cités-jardins

    • Les tertres artificiels du piémont amazonien des Andes, Équateur – Les Nouvelles de l’archéologie 111/112 2008, pp. 83-88, Stéphen Rostain
      http://journals.openedition.org/nda/380


      Reconstitution de l’habitat précolombien Huapula au sommet d’un tertre : deux femmes vivaient dans cette maison et utilisaient chacune ses propres ustensiles

      RÉSUMÉ
      Sur le piémont oriental des Andes équatoriennes, la vallée de l’Upano court du nord au sud entre deux cordillères. Des dizaines de sites à tertres artificiels de terre sont disposés sur les terrasses bordant la rivière. Plusieurs de ces monticules ont été fouillés par décapage en aire durant deux projets archéologiques, entre 1995 et 2005. Une longue séquence culturelle a ainsi pu être définie entre au moins 500 av. J.-C. et 1200 apr. J.-C. Les tertres furent construits par des communautés de culture Upano, qui furent chassés de la région vers 300/400 apr. J.-C. par une forte éruption du proche volcan Sangay. Plus tard, des groupes de culture Huapula vinrent s’installer sur les monticules existants. Les restes d’un espace domestique très bien conservé furent fouillés au sommet d’un tertre. Une analyse ethnoarchéologique a permis de mettre en évidence de fortes similitudes entre les maisons Huapula et Jivaros contemporaines, suggérant une filiation entre les deux populations.
      […]
      Définition d’une séquence chrono-culturelle
      […]
      La chronologie culturelle nouvellement établie pour la région indique donc la succession d’au moins quatre ensembles culturels  :

      1. Culture Sangay  : environ 700 à 400 av. J.-C. Cette première occupation a laissé peu de vestiges.

      2. Culture Upano  : 400 av. J.-C. à 300/400 apr. J.-C. Elle correspond à la construction de tertres mais une importante éruption du volcan Sangay met fin à cette occupation.

      3. Culture Kilamope  : un nouveau style céramique est introduit pendant l’occupation Upano.

      4. Culture Huapula  : 800 à 1200 apr. J.-C. Réoccupation des tertres désertés par les Upano.

      5. L’évolution culturelle de cette région est comparable à celle reconnue dans d’autres aires amazoniennes  : les sociétés se complexifient graduellement pour atteindre un niveau de pré-chefferie (Upano). Aux environs de 800 apr. J.-C., on observe un éclatement et l’apparition de multiples petits groupes dispersés. Depuis la conquête européenne, le bassin de l’Upano a été occupé par des groupes Shuar de culture Jivaro, puis par les Espagnols et, plus récemment, par des colons descendus des Andes.
      […]
      Conclusion
      Les travaux français en haute Amazonie équatorienne, bien que très récents, ont déjà fourni des données totalement originales sur l’occupation précolombienne du piémont andin. On a ainsi découvert des sociétés complexes, édifiant des sites monumentaux et jouant un rôle primordial dans les échanges entre les hautes terres et les basses terres. En outre, de nouvelles informations ont été obtenues sur l’ancienneté de l’implantation des Jivaro, ethnies contemporaines, dans le bassin de l’Upano.

    • Upano. A propos d’urbanisme en Amazonie - Archéologie des Amériques (conférence du 26/05/2023)
      https://archam.cnrs.fr/upano-a-propos-durbanisme-en-amazonie

      Un immense système urbain vient d’être révélé en Amazonie équatorienne, dans la vallée de l’Upano, sur le piémont oriental des Andes. Ce sont des milliers de plateformes monumentales, des places carrées et des rues distribuées selon un modèle spécifique, des routes creusées larges et droites qui courent sur de grandes distances d’une implantation à l’autre, et de vastes drainages et terrasses agricoles. Plus qu’une simple série de sites successifs, c’est l’ensemble de la vallée elle-même qui a été modifié par des terrassements d’importance il y a plus de 2 000 ans. Par sa taille, sa configuration géographique et sa monumentalité, cet urbanisme vert étendu en haute Amazonie est comparable à des centres urbains mayas similaires récemment mis en évidence au Mexique et au Guatemala.

  • South Africa presents genocide case against Israel at The Hague
    By MEE staff | 11 January 2024 | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/news/war-gaza-icj-hearings-begin-hague-south-africa-case-israel-genocide

    (...) Israel has rejected the filing, calling it “blood libel” - a reference to antisemitic lies that originated in the Middle Ages, which claimed that Jews murdered Christian boys to use their blood for religious rituals.

    Accusations of antisemitism have been a go-to tactic for Israel to deflect criticism of its treatment of Palestinians.

    The secretary-general of the Arab League, Ahmed Aboul Gheit, expressed his support on Wednesday for South Africa’s lawsuit.

    In a statement posted on X, he said: "It’s natural and logical for the Arab League to fully support South Africa’s lawsuit against Israel before the International Court of Justice on charges of committing genocide.

    “We look forward to a just and bold ruling that will stop this aggressive war and put an end to the shedding of Palestinian blood,” he added.

    Gheit also said that he would have liked the League to be able to join the call, but it is not among the parties authorised to do so.

    Several countries have also publicly voiced their support for South Africa’s case against Israel at the ICJ, including Malaysia, Turkey, Jordan, Colombia, Bolivia, Maldives, Namibia and Pakistan. The Organisation of Islamic Countries, which represents 57 Muslim-majority nations, has also expressed support.

    Most western states have thrown their weight behind Israel, with the US saying South Africa’s case is "meritless, counterproductive, completely without any basis in fact whatsoever”. (...)

    #CIJ

  • Israël accusé d’« actes génocidaires » : « On attendait depuis longtemps qu’un État prenne l’initiative »
    La Cour internationale de justice (CIJ) va examiner à partir de ce jeudi 11 janvier une requête de l’Afrique du Sud, qui accuse Israël de commettre des « actes génocidaires » sur les Palestiniens de la bande de Gaza. Israël rejette ces accusations. C’est la première procédure devant la justice internationale concernant la guerre en cours. D’autres pourraient suivre. Trois questions à Francesca Albanese , rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme dans les Territoires palestiniens occupés.

    Publié le : 10/01/2024 | RFI | Guilhem Delteil
    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240110-isra%C3%ABl-accus%C3%A9-d-actes-g%C3%A9nocidaires-on-attendait-depuis-l

    RFI : L’Afrique du Sud a déposé une requête contre Israël auprès de la Cour internationale de justice pour « génocide ». La Cour examinera cette plainte entre jeudi et vendredi, entendant les arguments des deux parties. Comment accueillez-vous cette procédure ?

    Francesca Albanese : En général, l’accueil de la communauté des droits humains a été très favorable. On attendait depuis longtemps un État ayant des principes et qui prenne l’initiative d’invoquer l’application de la Convention de prévention du génocide. Pas uniquement dans le but de porter en justice les responsables du crime de génocide une fois qu’il est avéré, mais surtout de prendre des mesures de prévention quand il y a un risque de génocide. C’est ce que l’Afrique du Sud a fait.

    La campagne militaire israélienne contre la bande de Gaza a tué entre 23 000 et peut-être 30 000 personnes à Gaza – et notamment près de 10 000 enfants. Ce sont des chiffres épouvantables. Il y a aussi la destruction d’infrastructures civiles et des hôpitaux : on est en présence de conditions qui rendent la vie impossible pour une grande partie de la population. Enfin, il y a également le risque d’épidémie : la communauté scientifique alerte sur la possibilité que 500 000 personnes puissent mourir à Gaza en raison des maladies. C’est pour ça qu’on parle d’un risque concret de génocide à Gaza.

    En plus de l’accusation de « génocide » portée devant la Cour internationale de justice, il y a aussi des accusations de crimes de guerre. Peut-il y avoir des procédures judiciaires pour ces faits-là ?

    Nous devons avoir des procédures judiciaires, c’est absolument prioritaire, que ce soit à l’égard du Hamas, de ses responsables comme de ceux qui ont exécuté les attaques du 7 octobre – car il faut rappeler que les civils ne doivent jamais être la cible d’actions militaires, et c’est pour ça que je dis sans aucune hésitation que le Hamas a commis des crimes de guerre –, ou que ce soit à l’égard d’Israël ; Israël a commis des crimes de guerre après le 7 octobre et commettait des crimes de guerre avant le 7 octobre.

    Mais il y a aussi la possibilité de crimes contre l’humanité. Parce qu’affamer une population par un siège, un blocus total imposé à une population bombardée, cela peut être un crime contre l’humanité. Regardez aussi le déplacement forcé et la menace de déportation d’une grande partie de la population de Gaza. Nous avons besoin d’une enquête indépendante et efficace.

    Autres images qui ont choqué, celles d’arrestations d’hommes dans la bande de Gaza qui se sont retrouvés dénudés, les yeux bandés, les mains ligotées. Est-ce que vous avez des nouvelles du sort de ces personnes, de leurs conditions de détention ?

    Absolument pas. Et ça, c’est un des problèmes les plus graves. Il est impossible d’avoir accès et de s’assurer des conditions de détention des milliers de Palestiniens arrêtés depuis le 7 octobre, à Gaza et en Cisjordanie. Il y a plus de 4 000 Palestiniens que l’armée israélienne a emprisonnés dans les derniers trois mois. Ce sont des chiffres énormes, qui s’ajoutent aux chiffres énormes de détenus arbitraires palestiniens par l’armée israélienne.

    Nous sommes dans une condition d’urgence sans précédent. Cela a été dénoncé par les Nations unies, par les ONG internationales, palestiniennes et israéliennes qui sont sur place. L’énormité de ce qui se passe est telle qu’elle justifie une intervention internationale organique et efficace. Malheureusement, je ne vois pas les conditions pour déployer tout ça.

    #CIJ

    • Israël accusée de « génocide » devant la CIJ : la justice internationale est « susceptible d’agir »

      Professeur de droit international à l’Université libre de Bruxelles, François Dubuisson analyse les enjeux de la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ). L’organe judiciaire de l’ONU tient des audiences jeudi 11 et vendredi 12 janvier à La Haye (Pays-Bas), suite à une requête de Pretoria sur des faits de « génocide » qui serait commis par Israël lors de ses opérations militaires dans la bande de Gaza.

      RFI, Nicolas Falez, Publié le : 10/01/2024
      https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240110-isra%C3%ABl-accus%C3%A9e-de-g%C3%A9nocide-devant-la-cij-la-justice-inte

      RFI : La Cour internationale de Justice (CIJ) est l’organe judiciaire principal des Nations unies. Quand s’est-elle déjà penchée sur le conflit israélo-palestinien ?

      François Dubuisson : La CIJ règle les litiges entre États et peut rendre des avis lorsqu’on lui pose une question juridique. Dans le passé, elle a déjà été consultée sur la légalité du mur construit par Israël en territoire palestinien. Elle en avait constaté l’illégalité. Depuis plusieurs mois, elle est saisie d’une seconde demande d’avis qui porte de manière beaucoup plus générale sur la nature de l’occupation israélienne du territoire palestinien. Les audiences doivent se tenir en février.

      Après les attaques du Hamas le 7 octobre et le début de la guerre à Gaza, l’Afrique du Sud a saisi la CIJ, lui demandant de se prononcer sur d’éventuels faits « de génocide ». C’est une première ?

      Oui, c’est la première fois qu’une procédure inter-étatique incrimine Israël devant la CIJ. La procédure est basée sur la Convention de 1948 sur le génocide. Les plaidoiries porteront uniquement sur celle qualification : est-ce que les opérations militaires menées par Israël dans la Bande de Gaza, les difficultés d’accès à l’aide humanitaire, les conséquences pour la population palestinienne entrent dans la qualification de « génocide » ?

      Comment vont se dérouler les deux jours d’audience de cette semaine à La Haye ? Et quelle sera la suite ?

      À ce stade de la procédure, il s’agit d’une demande de mesures conservatoires par l’Afrique du Sud. C’est une sorte de référé en urgence où l’Afrique du Sud demande à la Cour d’édicter des mesures s’imposant à Israël pour éviter tout risque de préjudice irréparable. La Cour pourrait les annoncer très rapidement, demandant à Israël de s’abstenir d’une série d’actes ou lui demandant de laisser passer davantage d’aide humanitaire pour prévenir un potentiel génocide. Ce n’est pas à ce stade que la Cour se prononcera pour dire si oui ou non ce que fait Israël relève du génocide.

      L’étape suivante sera-t-elle celle de l’examen sur le fond ?

      Oui, l’analyse définitive des actes commis par Israël va probablement prendre plusieurs années. Un temps assez long, c’est pour cela qu’il y a un intérêt à des mesures conservatoires, pour essayer d’avoir une prise sur ce qui se déroule actuellement.

      Quels sont les moyens de rendre obligatoires les mesures qui pourraient être édictées par la CIJ ?

      Elles seraient obligatoires, mais cela ne veut pas dire qu’Israël s’y conformerait. Mais des mesures conservatoires constitueraient un levier pour les autres États. En effet, au titre de la Convention sur le génocide, l’ensemble des États-parties ont des obligations de prévention du génocide. Donc, si la Cour dit qu’un certain nombre de mesures doivent être prises pour empêcher un génocide, cela peut inciter des États à accroître leur pression sur Israël. (...)

  • At The Hague, Aharon Barak will play Dr. Jekyll to Israel’s Mr. Hyde
    By Orly Noy, January 10 2024
    https://www.972mag.com/aharon-barak-the-hague-israel-genocide

    (...) Rather, Barak’s new role actually continues the mission to which he has devoted his entire professional life: legitimizing the majority of Israel’s crimes, while simultaneously defending the façade of “Israeli democracy.” Barak, after all, is one of the most significant authors of the legal doctrine that Israel can claim to be a democracy while maintaining an endless military occupation and systematically depriving the Palestinians of their rights, dignity, land, and property.

    On the one hand, the Israeli judicial system under Barak’s stewardship greatly expanded the boundaries of its own authority. On the other, the court almost always stood beside the positions of Israel’s security establishment. In Barak’s own words: “All matters of the West Bank and Gaza are justiciable [i.e. can be handled within the Israeli judicial system]. Military affairs in the [occupied] territories are justiciable. Whether to shut off electricity in Gaza — justiciable. Why? Because there is international law. If shutting off electricity in Gaza is not justiciable here, it will be justiciable in The Hague. This is the case in this matter and likewise in the matter of the settlements.”

    Now, Barak is discovering that the legal armor he worked so hard to provide for Israel’s crimes may not be enough — and he himself will now have to fight for it in The Hague. (...)

    #CIJ

  • Des centaines d’Israéliens soutiennent l’action en justice de l’Afrique du Sud à la CIJ accusant Israël de génocide à Gaza
    Posted on janvier 10, 2024 | Ibrahim Husseini | The New Arab | Traduction CG pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/des-centaines-disraeliens-soutiennent-laction-en-justice-de-lafrique-du-sud-

    (...) La Bolivie, la Turquie et la Malaisie ont exprimé leur soutien à cette action en justice, et le ministre des Affaires étrangères de Jordanie a dit aussi qu’Amman appuiera l’Afrique du Sud.

    Dr Anat Matar, qui fait partie des initiateurs de la pétition, a dit à The New Arab qu’elle dépose la pétition à la CIJ à La Haye ce mardi.

    « J’ai lancé cette pétition en premier lieu parce que je voulais montrer qu’une partie des citoyens israéliens sont d’accord avec la démarche de l’Afrique du Sud. »

    Dr Anat Matar est maîtresse de conférences à l’université de Tel Aviv, où elle enseigne la philosophie politique. De plus, elle défend les « réfractaires à l’appel », un petite partie des Israéliens qui refusent de servir dans l’armée israélienne parce qu’ils s’opposent à l’occupation.

    « Ce dont je suis sûre, c’est que cette guerre doit être arrêtée immédiatement. Chaque moment qui passe est un crime ».

    Ofer Cassif, du Front démocratique pour la Paix et l’Égalité-Jabha, membre israélien de la Knesset a annoncé qu’il soutenait aussi l’initiative.

    « Mon devoir constitutionnel est envers la société israélienne et tous ses résidents, et non envers un gouvernement dont les membres et la coalition appellent à un nettoyage ethnique et même à un génocide effectif », a écrit Cassif sur la plateforme du réseau social X.

    Les Israéliens ajoutant leurs voix aux millions de voix dans le monde entier qui accusent le gouvernement du Premier ministre Netanyahou de commettre un nettoyage ethnique et un génocide dans Gaza peuvent donner de la crédibilité à l’action en justice de l’Afrique du Sud.

    « Croyons-nous que les tendances du public général pourraient avoir un impact sur la décision des juges ? Globalement, ma réponse est oui. Je crois vraiment que cette pétition par des citoyens israéliens peut aider à éduquer l’opinion publique », a dit à TNA Ofer Neiman, un des signataires de la pétition et militant anti-occupation.

    Néanmoins, une écrasante majorité d’Israéliens soutiennent encore la guerre, un sondage montrant qu’environ 75% des Israéliens rejettent les tentatives pour une désescalade des attaques militaires contre les Palestiniens. (...)

    #CIJ

  • Le vice-Premier ministre exhorte la Belgique à se joindre à l’Afrique du Sud dans l’affaire du génocide à Gaza
    10 janvier 2024 - Laminute.info
    https://laminute.info/2024/01/09/le-vice-premier-ministre-exhorte-la-belgique-a-se-joindre-a-lafrique-du-s

    La vice-Première ministre belge, Petra De Sutter, a déclaré qu’elle proposerait au gouvernement du pays de se joindre à l’exemple de l’Afrique du Sud contre la menace de génocide israélien à Gaza.

    Dans un message publié sur X, De Sutter a déclaré qu’elle souhaitait que son pays agisse devant la Cour internationale de Justice (CIJ), à l’instar de l’Afrique du Sud.

    « La Belgique ne peut pas rester les bras croisés devant les immenses souffrances humaines à Gaza. Nous devons agir contre la menace de génocide », a déclaré De Sutter.

    L’Afrique du Sud accuse Israël de génocide à Gaza devant la plus haute juridiction de l’ONU tout en demandant une suspension d’urgence de la campagne militaire de Tel Aviv contre la Palestine.

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    Petra De Sutter
    @pdsutter
    6:59 PM · 9 janv. 2024
    https://twitter.com/i/web/status/1744780903102959940

    Belgium cannot stand by and watch the immense human suffering in Gaza. We must act against the threat of genocide.

    I want Belgium to take action at the International Court of Justice, following the lead of South Africa.

    I will propose this within the Belgian government.

    #CIJ. #IsraelBelgique

  • «Sempre meglio che andare a rubare». Il #Contrabbando di sigarette nella Puglia di Marlboro City
    https://irpimedia.irpi.eu/adriaticocriminale-contrabbando-sigarette-puglia-montenegro

    Il traffico delle ‘bionde’ ha vissuto un’età dell’oro sulle sponde dell’Adriatico, grazie alla criminalità pugliese, ai porti greci e al politico montenegrino Djukanovic. Poi, la morte di due finanzieri ha cambiato tutto L’articolo «Sempre meglio che andare a rubare». Il contrabbando di sigarette nella Puglia di Marlboro City proviene da IrpiMedia.

    #Mafie #Mediterraneo #Albania #Cipro #Grecia #Mare #Montenegro #Serbia

  • Communiqué de la Bolivie appuyant la requête présentée par l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice (CIJ).
    Posted on janvier 8, 2024 | Estado Plurinacional de Bolivia | Traduction CG pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/communique-appuyant-la-requete-presentee-par-lafrique-du-sud-a-la-cour-inter

    Le gouvernement de l’État plurinational de Bolivie approuve l’action historique entreprise par la République d’Afrique du Sud, qui a présenté le 29 décembre 2023 devant la Cour internationale de justice…. (...)

    #CIJ
    #IsraelBolivie

  • Le Royaume-Uni accusé d’hypocrisie pour ne pas avoir soutenu la saisine de la CIJ pour génocide à Gaza
    Posted on janvier 9, 2024 | Patrick Wintour | The Guardian | Traduction SM pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/le-royaume-uni-accuse-dhypocrisie-pour-ne-pas-avoir-soutenu-la-saisine-de-la

    Des experts soulignent que la requête auprès de la Cour internationale de justice présentée il y a six semaines au sujet du Myanmar révèle un calcul “totalement insincère”.

    L’Afrique du Sud va certainement mettre en évidence les arguments du Royaume-Uni relatifs au Myanmar, formulés conjointement avec le Canada, l’Allemagne, le Danemark, la France et les Pays-Bas, lorsqu’elle présentera son accusation de génocide contre Israël, dont les enjeux sont considérables.

    Le Royaume-Uni fait face à des accusations de « deux poids, deux mesures » après avoir soumis en bonne et due forme des arguments juridiques détaillés à la Cour internationale de justice de La Haye, il y a six semaines, à l’appui d’allégations selon lesquelles le Myanmar aurait commis un génocide contre le groupe ethnique des Rohingya, du fait des mauvais traitements infligés massivement aux enfants et des privations systématiques infligées aux personnes quant aux logements et à la nourriture.

    Le Royaume-Uni a présenté sa “déclaration d’intervention” de 21 pages aux côtés de cinq autres pays, mais ne soutient pas l’Afrique du Sud qui se prépare jeudi prochain à chercher à convaincre la CIJ qu’Israël court le risque de commettre un génocide contre le peuple palestinien.

    La requête du Royaume-Uni relative au Myanmar assure que le seuil de détermination du génocide est plus bas lorsque les préjudices ont été infligés à des enfants plutôt qu’à des adultes. Selon ce document, d’autres actions pourraient être définies comme génocidaires si elles sont systématiques, notamment les déplacements forcés des personnes hors de leurs foyers, la privation de services médicaux et la réduction de l’alimentation au strict nécessaire.
    (...)
    Selon Tayab Ali, chef du service de droit international au cabinet juridique Bindmans, la requête déposée par le Royaume-Uni sur le Myanmar a l’intérêt de “montrer l’importance accordée par le Royaume-Uni à l’adhésion à la convention [des Nations unies] sur le génocide et [de] montrer qu’elle adopte une définition non pas étroite, mais large, des actes de génocide, et de l’intention de commettre un génocide. Elle a également souligné clairement que la Cour devait tenir compte de la mise en danger des vies après un cessez-le feu en raison des dommages subis, de l’incapacité des personnes à vivre dans leur foyer et de toute une gamme d’injustices.

    “Il serait totalement insincère que le Royaume-Uni, six semaines après avoir proposé une définition aussi pertinente et large du génocide dans le cas du Myanmar, adopte maintenant une définition étroite dans le cas d’Israël.”

    L’Afrique du Sud va certainement mettre en avant les arguments du Royaume-Uni relatifs au Myanmar, formulés conjointement avec le Canada, l’Allemagne, le Danemark, la France et les Pays-Bas, lorsqu’elle présentera son accusation de génocide contre Israël, dont les enjeux sont considérables. (...)

    #CIJ

  • « We Support South Africa’s Genocide Convention Case Against Israel » | Progressive International
    Date 08.01.2024
    https://progressive.international/wire/2024-01-08-we-support-south-africas-genocide-convention-case-against-israel/en

    Over 1,000 popular movements, political parties, unions, and other organizations call on states around the world to support South Africa’s genocide case against Israel. (...)

    #CIJ

  • War on Gaza: The West will stand in the dock alongside Israel at the genocide court
    Jonathan Cook | 9 January 2024 11:48 GMT | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/opinion/war-gaza-west-stand-dock-alongside-israel-genocide-court

    (...) The aim of the 1948 Genocide Convention, drafted in the immediate wake of the Second World War and the Nazi Holocaust, was not simply to punish those who carry out genocides.

    It was designed to help identify a genocide in its early stages, and create a mechanism - through the rulings of the International Court of Justice - by which it could be halted.

    In other words, the purpose of South Africa’s case is not to arbitrate what happens once Israel has annihilated the Palestinians of Gaza, as far too many observers appear to imagine. It is to stop Israel from annihilating the people of Gaza before it is too late.

    Based on strange logic, Israel’s supporters imply that the genocide charge is unwarranted because the real aim is not to exterminate the Palestinians of Gaza but to induce them to flee.

    Israeli leaders have encouraged this assumption. In an interview on Sunday, the national security minister, Itamar Ben-Gvir, noted of Gaza’s population that - after being bombed, made homeless, starved and left vulnerable to disease - “hundreds of thousands will leave now”. Duplicitiously, he termed this a “voluntary” mass emigration.

    But such an outcome - itself a crime against humanity - entirely depends on Egypt opening its borders to allow Palestinians to flee the killing fields. If Cairo refuses to submit to Israel’s violent blackmail, it will be Israel’s bombs, the famine it inflicted, and the lethal diseases it unleashed that decimate Gaza’s population.

    The International Court of Justice must not adopt a wait-and-see approach, pondering whether Israel’s bombing campaign and siege lead to extermination or “only” ethnic cleansing. That would strip international humanitarian law of all relevance.
    (...)
    British and US media have given airtime to Israeli officials who openly incite genocide.

    All that would have to stop immediately after a ruling. The police in western nations would be expected to investigate and the courts prosecute those inciting genocide or providing a platform for incitement.

    States would be expected to deny Israel weapons and impose economic sanctions on Israel - as well as on any states that collude in the genocide.

    Israeli officials would risk arrest for travelling to western countries.

    Double standards

    In practice, of course, none of that is likely to happen. Israel is far too important to the West - as a projection of its power into the oil-rich Middle East - to be sacrificed.

    Any effort to enforce a genocide ruling through the UN Security Council will be blocked by the Biden administration.

    Meanwhile, the UK, along with Canada, Germany, Denmark, France and the Netherlands, have already demonstrated how unabashed they are about their own double standards.

    Weeks ago they submitted formal arguments to the International Court of Justice that Myanmar was committing genocide against the Rohingya ethnic group. Their central argument was that the Rohingya were being subjected “to a subsistence diet, systematic expulsion from homes, and the induction of essential medical services below minimum requirement”.

    But none of these western states is backing South Africa’s genocide submission to the same court - even though conditions in Gaza engineered by Israel are even worse.

    The truth is that a genocide ruling by the court will open up a can of worms for the West, and its readiness to accept that the provisions of international law apply to it too.

    Israel has been at the forefront of efforts to unravel international law in Gaza for more than a decade. Now it is ostentatiously flaunting its perpetration of the crime of genocide, as if daring the world to stop it.

    Perversely, it is reversing the very international safeguards put in place to stop a repeat of the Nazi Holocaust.

    Will the West defy Israel or the court? The post-war consensus that serves as the foundation for international law - already shaken by the failure to address the West’s war crimes in Iraq and Afghanistan - is on the verge of complete collapse.

    And no one will be happier with that outcome than the state of Israel.

    #CIJ

  • ONLY VICTIMS: A Study of Show Business Blacklisting
    https://www.kirkusreviews.com/book-reviews/a/robert-f-vaughn/only-victims-a-study-of-show-business-blacklist

    by Robert F. Vaughn ‧ RELEASE DATE: March 14, 1972

    Robert Vaughn, the TV-movie actor best known as the Man from U.N.C.L.E., is also a Ph.D. from USC and this is his doctoral dissertation. It suffers from most of the defects associated with academic thesis writing (turgid prose, factual glut, excessive footnoting, ponderous quotations), but those interested in the methodology of extralegal censorship or the specifics of the entertainment industry’s blacklisting practices in the ’40’s and ’50’s should be willing to overlook these faults. Because lodged among the scholarly impedimenta is some genuinely intriguing and new material which enhances both our understanding of the blacklist technique and our perspective of the particular history involved. Vaughn summarizes and evaluates the House Committee on Un-American Activities’ investigations conducted between 1938 and 1958 into alleged Communist influence in Hollywood, television programming, and the legitimate theater — hearings which produced no legislation, only sensational headlines for politicians like Martin Dies, J. Parnell Thomas, and Francis Walter and ""personalized persecution of entertainment people."" Some of the ""friendly"" witnesses were cowed; others cheerfully cooperated, supplying lists of names; a few of the unfriendly First Amendment types were jailed for contempt (i.e., the Hollywood Ten); and many of those who relied on the Fifth Amendment were blacklisted by their respective industries. What is most useful here, however, is Vaughn’s original research — questionnaire and interview data elicited from selected uncooperative HUAC witnesses — which serves as the basis for some definitive conclusions about the retrospective effects of blacklisting, e.g., motion picture and TV actors were hit hardest (theater performers were hardly affected at all and many writers were able to continue producing under pseudonyms). In sum, what we have here is the most complete and intelligent treatment of the virulent practice of blacklisting now available.

    Pub Date: March 14, 1972
    ISBN: 0879100818
    Publisher: Putnam
    Kirkus Reviews Issue: March 1, 1972

    Robert Vaughn
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Robert_Vaughn

    Vaughn was a longtime member of the Democratic Party.[7] His family was also Democratic and was involved in politics in Minneapolis.[53] Early in his career, he was described as a “liberal Democrat”.[54][55][56][57][58] He was opposed to the Hollywood Blacklist of suspected Communists on freedom of speech principles, but Vaughn also was opposed to Communism as a totalitarian system.[59] Vaughn campaigned for John F. Kennedy in the 1960 United States presidential election.[38] He was the chair of the California Democratic State Central Committee speakers bureau and actively campaigned for candidates in the 1960s.[38][53]

    Vaughn was the first popular American actor to take a public stand against the Vietnam War and was active in the peace group Another Mother for Peace.[4] Vaughn debated with William F. Buckley Jr. on his program Firing Line on the Vietnam War.[60] With Dick Van Dyke and Carl Reiner, he was a founder of Dissenting Democrats.[61] Early in the 1968 presidential election, they supported the candidacy of Minnesota Senator Eugene McCarthy, who was running for president as an alternative to Vice President Hubert Humphrey, who had supported President Lyndon Johnson’s escalation of the war in Vietnam.[61]

    Vaughn was reported to have political ambitions of his own,[62] but in a 1973 interview, he denied having had any political aspirations.[63] In a conversation with historian Jack Sanders, he stated that after the assassination of Robert F. Kennedy in 1968, "I lost heart for the battle.

    House Un-American Activities Committee
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/House_Un-American_Activities_Committee

    En 1947, les dirigeants des studios demandent à la commission de reconnaître que certains films sortis sur les écrans pendant la Seconde Guerre mondiale, comme Mission à Moscou (Mission to Moscow), L’Étoile du Nord (The North Star) et Song of Russia, peuvent en fait être considérés comme de la propagande pro-soviétique, mais que ces films étaient précieux dans le contexte de l’effort de guerre allié, et ont été tournés, dans certains cas, à la demande de représentants officiels de la Maison Blanche.

    #USA #maccarthysme #histoire #culture #cinéma #listes_noires #cancel_culture

    • Ensuite, ils vont massacrer les palestiniens de la Cisjordanie sous des prétexte quelqu’oncque ,comme ils ont l’habitude de faire au vu et au su de tous ces « démocrates » et bien entendu avec la complicité des roitelets vassaux au moyen-orient

  • The Sunchaser (HD 720)
    https://www.youtube.com/watch?v=vKFgK3e4Osc

    Les critique américains n’ont pas apprécié, mais c’est correct sans atteindre le degré d’intensité de Heaven’s Gate ou The Deer Hunter . Avec Anne Bancroft 29 ans après The Graduate .

    https://en.wikipedia.org/wiki/The_Sunchaser

    The Sunchaser (marketed simply as Sunchaser in promotional material) is a 1996 road crime drama film directed by Michael Cimino, written by Charles Leavitt and starring Woody Harrelson and Jon Seda. It was director Cimino’s last feature-length film.

    It was selected to compete for the Palme d’Or at the 49th Cannes Film Festival.

    Cast

    Woody Harrelson as Michael Reynolds
    Jon Seda as Brandon “Blue” Monroe
    Anne Bancroft as Renata Baumbauer
    Alexandra Tydings as Victoria Reynolds
    Matt Mulhern as Chip Byrnes
    Talisa Soto as Navajo Woman
    Richard Bauer as Dr. Bradford
    Victor Aaron as Webster Skyhorse
    Lawrence Pressman as FBI Agent-In-Charge Collier
    Michael O’Neill as FBI Agent Moreland
    Harry Carey Jr. as Cashier
    Carmen Dell’Orefice as Arabella
    Brooke Ashley as Calantha Reynolds
    Andrea Roth as Head Nurse
    Bob Minor as Deputy Lynch
    Brett Harrelson as Younger Highway Patrol Officer
    Andy Berman as Person In Oncology

    Citation :

    The only thing that’s worse than lawyers are doctors.

    #cinéma #ésothérique #action #médecine

    • C’est O.K. si on aime le genre. C’est du Cimino, alors je le classe en troisième position après (1) Heaven’s Gate et (2) The Deer Hunter . Toujours pas vu Thunderbolt and Lightfoot , mais je suppose que Year Of The Dragon occupe la quatrième place dans l’oeuvre de Michael Cimino. The Sunchaser arrive sûrement après.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Michael_Cimino#As_director

      The Sicilian de 1987 est encore un must car le scénario est de Gore Vidal.
      C’est hilarant, mais je ne l’ai toujours pas vu.
      https://en.wikipedia.org/wiki/The_Sicilian_(film)

      Salvatore Giuliano, an infamous bandit, together with his ragtag band of guerrillas, attempted to liberate early 1950s Sicily from Italian rule and make it an American state. Giuliano robs from the rich landowners to give to the peasants, who in turn hail him as their savior. As his popularity grows, so does his ego, and he eventually thinks he is above the power of his backer, Mafia Don Masino Croce. Don Croce, in turn, sets out to kill the upstart by convincing his cousin and closest adviser Gaspare “Aspanu” Pisciotta to assassinate him.

      Avec ca il se peut que Year Of The Dragon descende encore une position. Dans le genre rien ne bat A Better Tomorrow , le premier film de la série.

      https://www.youtube.com/watch?v=OMKcL2cXr4E

  • Benoît Jacquot — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_Jacquot

    Benoît Jacquot est un réalisateur français, né le 5 février 1947 à Paris. Benoît Jacquot a donné une interview à Gérard Miller dans son documentaire Les ruses du désir : ‘L’interdit ‘ dans laquelle il parle de son goût pour les jeunes actrices mineures. Il décrit sa rencontre avec Judith Godrèche lorsqu’elle avait 14 ans. Il s’est installé avec elle et dit utiliser le cinéma pour séduire de jeunes mineures. Le cinéma est une couverture dit il. Il dit notamment que le monde du cinéma l’admire pour les relations qu’il entretient avec ces très jeunes actrices.

    Le premier paragraphe de la page Wikipédia date de ce matin :-))

    C’est sans doute en rapport avec ce sujet :

    Madame Mollette ⏚ : Publication Insta de Judith Godrèche hier soir.
    https://framapiaf.org/@MadameMollette@piaille.fr/111714287893997843

    Publication Insta de Judith Godrèche hier soir.
    Encore un qui ferait mieux de trembler des fesses au lieu de menacer, ils ne comprennent jamais rien

    • Enfin, il convient de noter que cette nouvelle action de l’Afrique du Sud devant la CIJ s’ajoute à une autre action intentée devant la même CIJ par l’Assemblée Générale des Nations Unies, demandant un avis consultatif sur la colonisation israélienne illégale et ses effets du point de vue du droit international public. Il s´agit d une résolution qui a été votée il y a exactement un an, le 30 décembre 2022 (réunissant 87 votes pour, 26 contre et 53 abstentions) et qui n’a recueilli que deux voix contre elle de la part de l’Amérique Latine : celle du Guatemala et celle Costa Rica (Note 5). La France pour sa part, s´est abstenue, et comme à l’accoutumée, le Canada a voté contre. Les audiences orales concernant cette procédure consultative sur la colonisation isarélienne au regard du droit international public comenceront le 19 février 2024 (voir communiqué officiel de la CIJ).