• Jean Douchet, acteur, critique de cinéma et figure des Cahiers du cinéma est mort
    https://mobile.francetvinfo.fr/culture/cinema/jean-douchet-acteur-critique-de-cinema-et-figure-des-cahiers-du-

    Le critique de cinéma Jean Douchet, dont le nom est indissociable de la Nouvelle vague et des Cahiers du cinéma et qui a transmis la passion du 7e art à des générations formées dans les ciné-clubs, est décédé à 90 ans, a annoncé vendredi 22 novembre la Cinémathèque française.

    Je n’avais pas vu passer l’info, rien depuis une annulation de séance de son ciné-club il y a quelques jours. Presque jusqu’au bout, Jean Douchet a dont animé une séance où il prenait la parole après un film (dans le cadre d’une rétro ou en programmation indépendante) pour essayer de le faire mieux comprendre. Chapeau !

  •  » [Vidéo] La grande évasion fiscale
    http://www.les-crises.fr/video-la-grande-evasion-fiscale

    On le sait désormais, l’évasion fiscale se chiffre en dizaines de milliards d’euros et de dollars. Des milliards qui manquent cruellement aux Etats, incapables de combler les déficits creusés par la folie des banques et la crise économique qu’elles ont engendrée. Lutter contre l’évasion fiscale : tel est le leitmotiv qu’on entend aujourd’hui dans les réunions des G8, G20, de l’OCDE, de l’Union européenne et dans les solennelles déclarations de nos dirigeants. Mais qu’en est-il vraiment ? Et comment aborder cette question ? Le sujet est d’une extraordinaire complexité technique. Une complexité derrière laquelle se cachent souvent les véritables enjeux d’une transparence que chacun réclame, mais où trop d’intérêts s’affrontent pour que la morale citoyenne y trouve son compte.
    Dans cette série, un fil conducteur a été choisi : la banque suisse UBS, première banque mondiale de gestion privée, et trois événements. Il est ainsi question de l’affaire judiciaire en cours, dans laquelle la banque UBS France est soupçonnée d’avoir mis en place un système d’évasion fiscale sophistiqué proposé aux clients français ; de la lutte à mort entre les Etats-Unis et le secret bancaire suisse après que la banque UBS s’est fait prendre la main dans le sac sur le territoire américain ; enfin, de l’affaire Cahuzac, en France, dont les dessous révèlent, au-delà du simple mensonge d’un homme, un système opaque fermement contrôlé par le pouvoir politique....

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=nGMFzttX5M0

    #économie
    #évasion-fiscale
    #paradis-fiscaux
    #banques
    #bankster

  • Dans la série « Cinéastes de notre temps » le Dinosaure et le bébé Une rencontre mythique pour les cinéphiles entre Fritz Lang et Jean-Luc Godard.

    Réalisé en 1964, quelques mois après le tournage du #Mépris, « le
    Dinosaure et le Bébé » met en scène un dialogue entre #Fritz_Lang et #Jean-Luc-Godard. Cet épisode de la série « Cinéastes de notre temps » n’a pas pris une ride. Salutaire coup de pied dans les conventions et autres centenaires fétichistes.

    http://www.youtube.com/watch?v=XcAZu3GkBwI

    http://www.liberation.fr/medias/0101129629-lang-et-godard-deux-monstres-sacres-du-cinema-confrontent-leur

    Fritz Lang à propos de la #technique : « Je ne veux pas voir comme une #machine, comme un #automate. » Jean-Luc Godard, concernant le #romantisme : « Le #cinéma n’est pas l’#art du #siècle, c’est l’art de la #jeunesse. » Deux phrases parmi d’autres, férocement d’actualité, entendues dans le très #mythique Dinosaure et le Bébé, titre des conversations #Lang-Godard, et l’un des fleurons incontestés de la série « Cinéastes de notre temps » concoctée par #André_S._Labarthe et #Janine Bazin. On ne les remerciera jamais assez...

    Flash-back : nous sommes en 1964, quelques mois auparavant Godard a achevé le tournage du Mépris, avec, dans le rôle d’un #metteur_en_scène qui s’appelle Fritz Lang, un metteur en scène, heureux faux hasard, qui justement s’appelle Fritz Lang. Au dernier #plan du #film, on s’en souvient peut-être, Godard s’autorise une hitchcockienne apparition et interprète le rôle du premier assistant langien. Si l’on veut, c’est là un ultime hommage du bébé à son dinosaure d’aîné. L’émotion (que l’on peut pour le coup vraiment qualifier d’intacte) éprouvée à la vision du Dinosaure et le Bébé tient pour une bonne part à ce respect timide, à cette #admiration pudique de l’ex-critique, déjà devenu à l’époque #trublion du cinéma français, envers le « vieux » Lang et ses 42 films au compteur. « Vous connaissez mieux mes films que moi », dit d’ailleurs ce dernier au début de l’#entretien.

    Pourtant, l’intérêt essentiel du film ne réside paradoxalement pas dans les paroles prononcées par les deux loustics. Pour ne rien dire de la #nostalgie #fétichiste, genre #monstres_sacrés réunis, qui, centenaire aidant, ne demande ces temps-ci en de telles occasions qu’à ressurgir. Non, la beauté du Dinosaure et le Bébé est tout entière sise dans sa construction. Une vraie construction de film exigeant, avec ses extraits (#M le Maudit, le Mépris) pour une fois intelligemment insérés au fil des conversations, sa très savante utilisation du #champ-contrechamp qui ne se contente pas de suivre poussivement le locuteur mais permet d’éprouver de l’intérieur l’alternance de temps morts et de paroles qui disent l’amour (« Vous zavez très bien ze que je pense de vous Jean-Luc »), l’orgueil, et, parfois, l’incompréhension revendiquée. Bref, le Dinosaure et le Bébé repose avant tout sur un authentique travail de mise en scène. Dans l’épilogue, #Howard_Vernon, compagnon langien des dernières années, confirme d’ailleurs que le cinéaste considérait cet entretien avec autant de sérieux qu’un « vrai » film. L’occasion de voir quelques #rushes des #dialogues précédents, où Lang dirige lui-même la manoeuvre. Moment parfaitement poignant, qui dévoile l’obsession persistance du #director dans la gestion de ce qu’il considère visiblement comme étant aussi « sa » création.

    Grand film sur le #langage ­ Lang maîtrise difficilement le français, Godard joue à plein son rôle d’accoucheur de la parole de l’autre ­ le Dinosaure et le Bébé est enfin un document rare sur la pratique concrète, noblement #artisanale, du #cinéma. Quand Lang empoigne le stylo et explique, croquis à l’appui, comment il conçoit l’organisation d’une scène puis son tournage, c’est bien évidemment l’impeccable mécanique de ses films qui apparaît en filigrane. Volonté maniaquement rigoureuse qui est d’ailleurs l’exacte antithèse du geste #godardien. « Vous avez toujours une grande vision », dit Lang. « J’aime mieux l’#ensemble que le #détail », répond Godard. Deux conceptions différentes du cinéma qui répondent pourtant à une seule et unique certitude : celle, partagée par les deux bonshommes, que tout film réussi est aussi (et surtout) un #documentaire sur la #vie. Au-delà des anecdotes qui croustillent (on sait que plusieurs séquences, apparemment de vrais dialogues, ont en fait été conçues de toutes pièces au montage, Godard étant parti badiner ailleurs), le Dinosaure et le Bébé, à l’instar des rares films qui ne vieillissent jamais, mérite d’être vu pour ce qu’il est : un #document exceptionnel sur l’#amour_du_cinéma.

    #Cinéma #Analyse #critique #Cinéphilie #Censure #Méthode #Archives #Artisan #Allemagne #Suisse #Vidéo

  • #Jean_Douchet analyse « Vivre sa vie » (1962) de Jean-Luc Godard qui est sans doute un de ses plus beaux films.
    http://www.youtube.com/watch?v=c2WhhCRo7x4

    http://www.dvdclassik.com/critique/vivre-sa-vie-film-en-douze-tableaux-godard

    Après Une femme est une femme, un film en couleurs et en Cinémascope, une fantaisie musicale vaudevillesque et "socialogique", le virage que prend le cinéaste suisse pour son quatrième long métrage est à 180°. Dédié aux films de série B dont il reprend la vitesse d’exécution, la modestie du budget palliée par une constante inventivité de la mise en scène, la rapidité du tournage (à peine plus d’un mois) et même certains passages obligés du film noir (dont une fusillade, une guerre des gangs, etc.), Vivre sa vie est en même temps une poignante déclaration d’amour d’un réalisateur à sa muse et épouse, Anna Karina qui, coiffée à la Louise Brooks, s’avère ici étonnamment cinégénique, et son personnage sacrément touchant. Nana est vendeuse dans un magasin de disques mais a du mal à boucler les fins de mois. Expulsée de son appartement, elle doit absolument compléter son salaire et décide pour ce faire de se prostituer. Prise en charge par un souteneur, elle se met à faire régulièrement le trottoir... Mais contrairement à son homonyme du chef-d’œuvre littéraire de Zola, la Nana de #Godard n’est pas du tout manipulatrice et ne possède pas une once de méchanceté ; c’est au contraire une femme désemparée, fragile et très naïve qui, éprise d’absolu et de vérité, ne recherche qu’une seule chose : le bonheur ! « Tout est beau ! Il n’y a qu’à s’intéresser aux choses et les trouver belles » dira-t-elle à Yvette, une amie d’enfance qu’elle vient de retrouver et qui s’est mise elle aussi à la prostitution, trouvant son nouveau métier sordide comme à peu près tout ce qui l’entoure. En revanche, contrairement à cette dernière qui trouve des excuses à sa nouvelle situation, Nana lui rétorquera que « l’on est toujours responsable de ce que l’on fait. » D’une immense bonté, elle se révèle donc dans le même temps foncièrement honnête et suit son parcours avec grâce et sérénité, trouvant le bonheur dans les choses les plus simples : écouter une chanson de Jean Ferrat dans un bistrot, pleurer en même temps que la Jeanne d’Arc de Dreyer (deux séquences absolument sublimes), discuter philosophie avec un inconnu rencontré dans un bar... Anna Karina rayonne tout au long du film ; les gros et longs plans sur son visage sont d’une immense beauté et l’actrice peut remercier son mari de l’époque de lui avoir donné un personnage aussi admirable alors qu’elle était en pleine dépression, pas du tout confiante en elle sur le tournage.

    Un extrait : scène déchirante d’une femme prise dans le piège de la prostitution. Le désespoir qui se lit dans le regard d’Anna karina est bouleversant.
    http://www.youtube.com/watch?v=zN1kcMceVoQ


    #Jean_luc_Godard #Anna_Karina #André_Bazin #Dreyer #Cinéma #Cinéphilie #Politique #Philosophie #Existence #Mélodrame #Tragédie #Prostitution #Argent #Société #Domination_masculine