• La foire d’art contemporain africain 1-54 s’étend à Paris
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/17/la-foire-d-art-contemporain-africain-1-54-s-etend-a-paris_6063736_3212.html

    Touria El Glaoui a longtemps hésité avant d’annuler la prochaine édition de la foire 1-54, qui devait se tenir en février à l’hôtel La Mamounia, à Marrakech, au Maroc. Il a bien fallu s’y résoudre… « On n’a aucune visibilité. Beaucoup de liaisons aériennes ont été supprimées, il n’y a plus qu’un vol par jour avec la France », indique la fondatrice de cet événement consacré à l’art contemporain africain.Impossible, qui plus est, en pleine crise sanitaire, d’assurer les festivités qui font le sel de ce salon dédié aux artistes du continent et attire, depuis 2018, une large clientèle cosmopolite composée d’expatriés, d’exilés fiscaux français et de touristes.Pour les galeries de Marrakech, qui se représentaient l’effervescence d’1-54 comme une planche de salut, cette annulation tombe au plus mal. Certaines ont perdu jusqu’à 80 % de leurs chiffres d’affaires durant le confinement de mars à juin et la plupart n’ont pu rouvrir leurs portes que cet automne. « Marrakech était classée zone rouge et, cet été, la ville a été vide jusqu’en novembre, alors que les galeries de Casablanca étaient globalement moins touchées car plus proches des clients nationaux », confie Hicham Daoudi, fondateur dans la ville rose du centre d’art contemporain le Comptoir des mines, qui a bénéficié d’une aide de 20 000 euros de l’Etat marocain pour poursuivre ses activités.Touria El Glaoui n’exclut pas de reporter le salon plus tard dans l’année, en juin peut-être. En attendant des jours meilleurs, la jeune entrepreneuse n’est pas restée les bras croisés, transformant une déconvenue en opportunité. Le salon rebondit ainsi du 20 au 23 janvier dans les locaux parisiens de Christie’s, avenue Matignon. (...)
    Cette édition hybride, qui se tiendra à la fois en présentiel et en ligne sur le site Internet de Christie’s, a vite rallié les galeries parisiennes comme Lelong & Co, Anne de Villepoix ou Dominique Fiat. « Toute initiative pour voir de l’art et recréer un lien est bonne », salue la galeriste Nathalie Obadia, qui proposera une exposition de l’artiste guinéen Nu Barreto. Philippe Boutté, directeur de la galerie Magnin-A, s’est lui aussi laissé convaincre par « cette vitrine mondiale qu’offre Christie’s et la localisation dans un quartier central de Paris ».
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    Sur les dix-huit exposants, un peu moins de la moitié seulement viendront d’Afrique. La plupart d’entre eux disposent d’annexes – et d’équipes – à Londres ou Paris. Cécile Fakhoury par exemple, basée à Abidjan et Dakar, s’est implantée depuis un an et demi, dans le sixième arrondissement.
    Fermeture de galeries

    « Paris est un point névralgique en Europe, un lieu de passage pour des collectionneurs qui ne viendraient pas en Afrique et un point de rencontre avec les institutions et curateurs que nous souhaitons toucher », détaille la jeune femme.

    De même, la galerie 127, basée à Marrakech, s’appuie sur son extension de Montreuil. Sa consœur casablancaise Loft Art Gallery tente aussi le coup, sans garantie toutefois de pouvoir être au rendez-vous, le consulat de France au Maroc ne délivrant actuellement pas de visa.