• Covid-19 : des évacuations « massives » de patients mahorais vers Paris
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/26/le-chu-de-la-reunion-envisage-des-evacuations-sanitaires-massives-vers-paris

    Mercredi 24 février, peu après midi. Sur le tarmac de l’aéroport Roland-Garros à La Réunion, un malade du Covid-19 en réanimation est débarqué avec précaution d’un jet ERJ 135. Le patient, âgé d’une cinquantaine d’années, arrive de Mayotte, distante de 1 500 kilomètres, à moins de deux heures de vol en passant au-dessus de Madagascar. Installé dans une ambulance, il est emmené au CHU de Saint-Denis.Débordées par l’afflux de malades et jugeant la « situation extrêmement préoccupante », les autorités sanitaires de Mayotte ont demandé, le 4 février, l’aide médicale de La Réunion. Depuis le début du mois, 57 malades mahorais atteints du Covid-19 ou de ses variants, dont 37 en réanimation, ont été transférés vers les hôpitaux de l’île.
    Avec un CHU, deux autres hôpitaux et plusieurs cliniques privées, La Réunion « joue son rôle de système de santé de recours pour les Français de l’océan Indien », souligne Martine Ladoucette, directrice de l’agence régionale de santé (ARS) La Réunion. En moyenne, quatre patients par jour font désormais l’objet d’évacuation sanitaire. Le jet affrété par l’ARS Mayotte effectue deux rotations dans la journée. Mayotte, placée en confinement généralisé, a connu à la mi-janvier une brutale flambée épidémique en raison de la circulation du variant sud-africain. Jusqu’au 16 janvier, aucun patient souffrant du Covid-19 n’était admis dans le service de réanimation du centre hospitalier de Mayotte (CHM). A partir de cette date, « nous sommes subitement passés à quatre entrées en réanimation et à dix en médecine en moyenne par vingt-quatre heures », relate le docteur Ludovic Iché, chef du service des urgences et du SAMU 976.Face à l’arrivée de malades dans un état grave, le service de réanimation du CHM n’a cessé de s’étendre, passant de 16 à 38 lits, en partie grâce aux renforts envoyés par le service de santé des armées (SSA). « Nous nous trouvons dans une situation d’équilibre précaire, observe le docteur Iché. Nous avons frôlé les limites plusieurs fois mais nous n’avons pas laissé de malades sur le parking. Notre préoccupation est que pas un patient ne décède par manque de soins ou de place. »Selon les urgentistes, les transferts de patients vers La Réunion se sont déroulés jusqu’à présent sans grosse complication à bord. Ressemblant à un pont sanitaire aérien, cette opération d’entraide entre les deux départements français de l’océan Indien est sans précédent. Même si, en 2019, avant la crise sanitaire, 1 096 malades, dont 31 % étaient mineurs, avaient été acheminés pour des pathologies qui ne peuvent être soignées à Mayotte, notamment des opérations en cardiologie ou en neurochirurgie.
    Or La Réunion connaît à son tour une poussée de l’épidémie. Le rythme accéléré des transferts de malades depuis Mayotte a provoqué de vives réactions dans une partie de l’opinion réunionnaise. Les Mahorais sont accusés de diffuser le virus et son variant sud-africain, mais aussi de prendre la place dans les hôpitaux de futurs malades réunionnais.Même si les cas dits « importés » de Mayotte ou de la métropole oscillent entre 10 % et 15 % des nouveaux patients contaminés dans l’île, l’aéroport Roland-Garros est considéré comme « la porte d’entrée du virus ». Devant le site, une quarantaine de personnes ont manifesté à plusieurs reprises pour réclamer sa fermeture ou davantage de restrictions sur les contrôles des voyageurs.A La Réunion, le nombre de nouveaux cas journaliers ne cesse de progresser et le taux d’incidence est le double du seuil d’alerte avec 100 cas pour 100 000 habitants. Ce qui a conduit, mardi 23 février, le préfet à étendre aux vingt-quatre communes de l’île le couvre-feu de 22 heures à 5 heures du matin déjà en vigueur dans sept d’entre elles pour « empêcher l’emballement » et « éviter le reconfinement ».

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  • La Chine bloque l’enquête de l’OMS sur les origines du SARS-CoV-2
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/07/la-chine-bloque-l-enquete-de-l-oms-sur-les-origines-du-sars-cov-2_6065473_32

    Les dix experts-enquêteurs internationaux n’ont toujours pas reçu les autorisations pour entrer sur le territoire chinois. La Chine ne semble pas disposée à laisser l’Organisation mondiale de la santé (OMS) enquêter sur l’origine du SARS-CoV-2. Alors qu’une équipe internationale de dix scientifiques était, mardi 5 janvier, en route pour Pékin, certains de ses membres avaient encore des « problèmes de visas ». « Aujourd’hui, nous avons appris que les responsables chinois n’ont pas encore finalisé les autorisations nécessaires à l’arrivée de l’équipe en Chine », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les silences de la Chine, un virus repéré dès 2013, la fausse piste du pangolin... Enquête sur les origines du SARS-CoV-2 « Je suis très déçu de cette nouvelle, étant donné que deux membres avaient déjà commencé leur voyage et que d’autres n’ont pas pu voyager à la dernière minute », avait ajouté le diplomate, pourtant considéré depuis le début de la crise comme proche de Pékin. Mercredi 6 janvier, Pékin a pourtant confirmé que le problème n’était pas qu’administratif. « La recherche de la source est très compliquée. Pour assurer le bon déroulement des travaux du groupe international d’experts en Chine, les procédures nécessaires doivent être respectées et des arrangements spécifiques pertinents doivent être pris. A l’heure actuelle, les deux parties sont en cours de négociation à ce sujet », a déclaré Hua Chunying, porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois.
    La désignation des dix experts-enquêteurs avait déjà été au centre d’intenses tractations entre Pékin et l’OMS. La Chine avait déjà obtenu de coopter les scientifiques en question et de restreindre leur marge de manœuvre. En particulier, les termes de l’accord conclu entre la Chine et l’organisation onusienne stipulent que leur enquête « s’appuiera (…) sur les informations existantes et viendra compléter, plutôt que dupliquer, les efforts en cours ou existants ». Les enquêteurs de l’OMS devront donc se fonder, au moins en partie, sur des travaux déjà conduits sous l’égide de Pékin, sans être habilités à reproduire eux-mêmes certaines analyses.
    Une grande part de leur travail sera d’identifier le « chaînon manquant » ayant permis le passage du SARS-CoV-2, le virus à l’origine de la pandémie de Covid-19, de son réservoir naturel – une espèce de chauve-souris rhinolophe – à l’homme. Les chercheurs s’interrogent en particulier sur l’espèce animale ayant pu servir de « tremplin biologique » vers les humains. Cependant, des membres de la mission cités dans la presse scientifique ont déclaré que toutes les hypothèses seraient considérées, suggérant à mots couverts qu’une erreur de manipulation intervenue dans l’un des laboratoires de virologie de Wuhan n’était pas exclue.« Les études préliminaires n’ont pas généré de pistes crédibles permettant de restreindre le domaine de recherche, lit-on dans le mémo de cadrage de l’enquête internationale. Les études se concentreront donc sur l’élaboration de plans d’étude complets pour aider à générer des hypothèses sur la façon dont l’épidémie a pu commencer à Wuhan. » Mais plus le temps passe, moins la Chine accepte d’être désignée comme étant le pays à l’origine du virus

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