#François_Piquemal : « la #rénovation_urbaine se fait sans les habitants des #quartiers_populaires »
Il y a 20 ans naissait l’#Agence_Nationale_pour_la_Rénovation_Urbaine (#ANRU). Créée pour centraliser toutes les procédures de #réhabilitation des quartiers urbains défavorisés, elle promettait de transformer en profondeur la vie des habitants, notamment en rénovant des centaines de milliers de logements. Malgré les milliards d’euros investis, les révoltes urbaines de l’été 2023 ont démontré combien les « #cités » restent frappées par la #précarité, le #chômage, l’#insécurité et le manque de #services_publics. Comment expliquer cet échec ?
Pour le député insoumis #François_Piquemal, qui a visité une trentaine de quartiers en rénovation dans toute la #France, la #rénovation_urbaine est réalisée sans prendre en compte les demandes des habitants et avec une obsession pour les #démolitions, qui pose de grands problèmes écologiques et ne règle pas les problèmes sous-jacents. Il nous présente les conclusions de son rapport très complet sur la question et nous livre ses préconisations pour une autre politique de rénovation urbaine, autour d’une planification écologique et territoriale beaucoup plus forte. Entretien.
Le Vent Se Lève – Vous avez sorti l’an dernier un rapport intitulé « Allo ANRU », qui résume un travail de plusieurs mois mené avec vos collègues députés insoumis, basé sur une trentaine de visites de quartiers populaires concernés par la rénovation urbaine dans toute la France. Pourquoi vous être intéressé à ce sujet ?
François Piquemal – Il y a trois raisons pour moi de m’intéresser à la rénovation urbaine. D’abord, mon parcours politique débute avec un engagement dans l’association « Les Motivés » entre 2005 et 2008 à Toulouse, qui comptait des conseillers municipaux d’opposition (Toulouse est dirigée par la droite depuis 2001, à l’exception d’un mandat dominé par le PS entre 2008 et 2014, ndlr). C’est la période à laquelle l’ANRU est mise en place, suite aux annonces de Jean-Louis Borloo en 2003. Le hasard a fait que j’ai été désigné comme un des militants en charge des questions de logement, donc je me suis plongé dans le sujet.
Par ailleurs, j’ai une formation d’historien-géographe et j’ai beaucoup étudié la rénovation urbaine lorsque j’ai passé ma licence de géographie. Enfin, j’étais aussi un militant de l’association Droit au Logement (DAL) et nous avions de grandes luttes nationales sur la question de la rénovation urbaine, notamment à Grenoble (quartier de la Villeneuve) et à Poissy (La Coudraie). A Toulouse, la contestation des plans de rénovation urbaine est également arrivée assez vite, dans les quartiers du Mirail et des Izards, et je m’y suis impliqué.
Lorsque je suis devenu député en 2022, j’ai voulu poursuivre ces combats autour du logement. Et là, j’ai réalisé que l’ANRU allait avoir 20 ans d’existence et qu’il y avait très peu de travaux parlementaires sur le sujet. Bien sûr, il y a des livres, notamment ceux du sociologue Renaud Epstein, mais de manière générale, la rénovation urbaine est assez méconnue, alors même qu’elle est souvent critiquée, tant par des chercheurs que par les habitants des quartiers populaires. Donc j’ai décidé de m’emparer du sujet. J’en ai parlé à mes collègues insoumis et pratiquement tous ont des projets de rénovation urbaine dans leur circonscription. Certains connaissaient bien le sujet, comme Marianne Maximi à Clermont-Ferrand ou David Guiraud à Roubaix, mais la plupart avaient du mal à se positionner parmi les avis contradictoires qu’ils entendaient. Donc nous avons mené ce travail de manière collective.
LVSL – Ce sujet est très peu abordé dans le débat public, alors même qu’il s’agit du plus grand chantier civil de France. Les chiffres sont impressionnants : sur 20 ans, ce sont 700 quartiers et 5 à 7 millions de personnes, soit un Français sur dix, qui sont concernés. 165.000 logements ont été détruits, 142.000 construits, 410.000 réhabilités et 385.000 « résidentialisés », c’est-à-dire dont l’espace public environnant a été profondément transformé. Pourtant, les révoltes urbaines de l’été dernier nous ont rappelé à quel point les problèmes des quartiers en question n’ont pas été résolus. On entend parfois que le problème vient avant tout d’un manque de financement de la part de l’Etat. Partagez-vous cette analyse ?
F. P. – D’abord, les chiffres que vous venez de citer sont ceux du premier programme de l’ANRU, désormais terminé. Un second a été lancé depuis 2018, mais pour l’instant on dispose de peu de données sur celui-ci. Effectivement, lors de son lancement par Jean-Louis Borloo, la rénovation urbaine est présentée comme le plus grand chantier civil depuis le tunnel sous la Manche et les objectifs sont immenses : réduire le chômage et la précarité, renforcer l’accès aux services publics et aux commodités de la ville et combattre l’insécurité. On en est encore loin.
Ensuite, qui finance la rénovation urbaine ? Quand on regarde dans le détail, on se rend compte que l’Etat est peu présent, comme le montre un documentaire de Blast. Ce sont les collectivités locales et les bailleurs sociaux qui investissent, en plus du « 1% patronal » versé par les entreprises. Concernant l’usage de ces moyens, on a des fourchettes de coût pour des démolitions ou des reconstructions, mais là encore les chiffres varient beaucoup.
LVSL – Vous rappelez que les financements de l’Etat sont très faibles dans la rénovation urbaine. Pourtant, certains responsables politiques, comme Eric Zemmour, Jordan Bardella ou Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat à la ville de Macron, estiment que trop d’argent a été investi dans ces quartiers…
F. P. – C’est un discours que l’on entend souvent. Mais on ne met pas plus d’argent dans les quartiers populaires que dans d’autres types de territoires. Par exemple, on mentionne souvent le chiffre de 90 à 100 milliards d’euros en 40 ans, avec les douze plans banlieue qui se sont succédé depuis 1977. Dit comme ça, ça semble énorme. Mais en réalité, cela représente en moyenne 110€ par habitant et par an dans les quartiers de la politique de la ville (QPV), un chiffre inférieur aux montants dépensés pour les Français n’habitant pas en QPV. Néanmoins, nous manquons encore d’informations précises et j’ai posé une question au gouvernement pour avoir des chiffres plus détaillés.
LVSL – Parmi les objectifs mis en avant par l’ANRU dans les opérations qu’elle conduit, on retrouve tout le temps le terme de « mixité sociale ». Il est vrai que ces quartiers se sont souvent ghettoïsés et accueillent des populations très touchées par la pauvreté, le chômage et l’insécurité. Pour parvenir à cette fameuse mixité, il semble que l’ANRU cherche à gentrifier ces quartiers en y faisant venir des couches moyennes. Quel regard portez-vous sur cette façon d’assurer la « mixité sociale » ?
F. P. – D’abord, il faut questionner la notion même de mixité sociale. Ce concept, personne ne peut être contre. Mais chacun a une idée différente de comment y parvenir ! Pour la droite, la mixité sociale passe par le fait que les classes moyennes et populaires deviennent des petits propriétaires. Pour la gauche, c’est la loi SRU, c’est-à-dire l’obligation d’avoir 25% de logement public dans chaque commune, afin d’équilibrer la répartition sur le territoire national.
Peu à peu, la gauche et la droite traditionnelles ont convergé, c’est ce que le philosophe italien Antonio Gramsci appelle le « transformisme ». En réalité, c’est surtout l’imaginaire de la droite s’est imposé : aujourd’hui, vivre en logement public n’est pas perçu comme souhaitable, à tort ou à raison. Ceux qui y vivent ou attendent un logement public ne voient cela que comme une étape dans leur parcours résidentiel, avant de devenir enfin petit propriétaire. Dès lors, habiter en logement public devient un stigmate de positionnement social et les quartiers où ce type de logement domine sont de moins en moins bien perçus.
Concrètement, ça veut dire que dans un quartier avec 50 ou 60% de logement public, la politique mise en œuvre pour parvenir à la mixité sociale est de faire de l’accession à la propriété, pour faire venir d’autres populations. Ca part d’un présupposé empreint de mépris de classe : améliorer la vie des personnes appartenant aux classes populaires passerait par le fait qu’elles aient des voisins plus riches. Comme si cela allait forcément leur amener plus de services publics ou de revenus sur leur compte en banque.
Quels résultats a cette politique sur le terrain ? Il a deux cas de figure. Soit, les acquéreurs sont soit des multi-propriétaires qui investissent et qui vont louer les appartements en question aux personnes qui étaient déjà là. C’est notamment ce que j’ai observé avec Clémence Guetté à Choisy-le-Roi. Soit, les nouveaux propriétaires sont d’anciens locataires du quartier, mais qui sont trop pauvres pour assumer les charges de copropriété et les immeubles se dégradent très vite. C’est un phénomène qu’on voit beaucoup à Montpellier par exemple. Dans les deux cas, c’est un échec car on reproduit les situations de précarité dans le quartier.
Ensuite, il faut convaincre les personnes qui veulent devenir petits propriétaires de s’installer dans ces quartiers, qui font l’objet de beaucoup de clichés. Allez dire à un Parisien de la classe moyenne d’aller habiter à la Goutte d’Or (quartier populaire à l’est de Montmartre, ndlr), il ne va pas y aller ! C’est une impasse. Rendre le quartier attractif pour les couches moyennes demande un immense travail de transformation urbanistique et symbolique. Très souvent, la rénovation urbaine conduit à faire partir la moitié des habitants d’origine. Certes, sur le papier, on peut trouver 50% de gens qui veulent partir, mais encore faut-il qu’ils désirent aller ailleurs ! Or, on a souvent des attaches dans un quartier et les logements proposés ailleurs ne correspondent pas toujours aux besoins.
Donc pour les faire quitter le quartier, la « solution » est en général de laisser celui-ci se dégrader jusqu’à ce que la vie des habitants soit suffisamment invivable pour qu’ils partent. Par exemple, vous réduisez le ramassage des déchets ou vous laissez les dealers prendre le contrôle des cages d’escaliers.
LVSL – Mais cet abandon, c’est une politique délibérée des pouvoirs publics, qu’il s’agisse de l’ANRU ou de certaines mairies ? Ou c’est lié au fait que la commune n’a plus les moyens d’assurer tous les services ?
F. P. – Dans certains quartiers de Toulouse, que je connais bien, je pense que cet abandon est un choix délibéré de la municipalité et de la métropole. Par exemple, dans le quartier des Izards, il y avait un grand immeuble de logement public, certes vieillissant, mais qui pouvait être rénové. Il a été décidé de le raser. Or, beaucoup d’habitants ne voulaient pas partir, notamment les personnes âgées. Dans le même temps, d’autres appartements étaient vides. Certains ont été squattés par des réfugiés syriens, avant que le bailleur ne décide de payer des agents de sécurité pour les expulser. Par contre, ces agents laissaient sciemment les dealers faire leur business dans le quartier !
Dans d’autres cas, le bailleur décide tout simplement d’abandonner peu à peu un immeuble voué à la démolition. Donc ils vont supprimer un concierge, ne pas faire les rénovations courantes etc. Et on touche là à un grand paradoxe de la rénovation urbaine : en délaissant certains immeubles, on dégrade aussi l’image du quartier dans lequel on souhaite faire venir des personnes plus aisées.
LVSL – Il semble aussi que la « mixité sociale » soit toujours entendue dans le même sens : on essaie de faire venir ces ménages plus aisés dans les quartiers défavorisés, mais les ghettos de riches ne semblent pas poser problème aux pouvoirs publics…
F. P. – En effet, il y a une grande hypocrisie. Faire venir des habitants plus riches dans un quartier prioritaire, pourquoi pas ? Mais où vont aller ceux qui partent ? Idéalement, ils visent un quartier plus agréable, qui a une meilleure réputation. Sauf que beaucoup de maires choisissent de ne pas respecter la loi SRU et de maintenir une ségrégation sociale. Résultat : les bailleurs sociaux ne peuvent souvent proposer aux personnes à reloger que des appartements trop chers ou inadaptés à leurs besoins.
Donc on les déplace dans d’autres endroits, qui deviennent de futurs QPV. A Toulouse par exemple, beaucoup des personnes délogées par les programmes de rénovation urbaine sont envoyées au quartier Borderouge, un nouveau quartier avec des loyers abordables. Sauf que les difficultés sociales de ces personnes n’ont pas été résolues. Donc cela revient juste à déplacer le problème.
LVSL – Ces déplacements de population sont liés au fait que les programmes de rénovation urbaine ont un fort ratio de démolitions. Bien sûr, il y a des logements insalubres trop compliqués à rénover qu’il vaut mieux détruire, mais beaucoup de démolitions ne semblent pas nécessaires. Pensez-vous que l’ANRU a une obsession pour les démolitions ?
F. P. – Oui. C’est très bien montré dans le film Bâtiment 5 de Ladj Ly, dont la première scène est une démolition d’immeubles devant les édiles de la ville et les habitants du quartier. Je pense que l’ANRU cherchait à l’origine un effet spectaculaire : en dynamitant un immeuble, on montre de manière forte que le quartier va changer. C’est un acte qui permet d’affirmer une volonté politique d’aller jusqu’au bout, de vraiment faire changer le quartier en reconstruisant tout.
Mais deux choses ont été occultées par cet engouement autour des démolitions. D’abord, l’attachement des gens à leur lieu de vie. C’est quelque chose qu’on retrouve beaucoup dans le rap, par exemple chez PNL ou Koba LaD, dont le « bâtiment 7 » est devenu très célèbre. Ce lien affectif et humain à son habitat est souvent passé sous silence.
L’autre aspect qui a été oublié, sans doute parce qu’on était en 2003 lorsque l’ANRU a été lancée, c’est le coût écologique de ces démolitions. Aujourd’hui, si un ministre annonçait autant de démolitions et de reconstructions, cela soulèverait beaucoup de débats. A Toulouse, le commissaire enquêteur a montré dans son rapport sur le Mirail à quel point démolir des immeubles fonctionnels, bien que nécessitant des rénovations, est une hérésie écologique. A Clermont-Ferrand, ma collègue Marianne Maximi nous a expliqué qu’une part des déchets issus des démolitions s’est retrouvée sur le plateau de Gergovie, où sont conduites des fouilles archéologiques.
LVSL – Maintenant que les impacts de ces démolitions, tant pour les habitants que pour l’environnement, sont mieux connus, l’ANRU a-t-elle changé de doctrine ?
F. P. – C’est son discours officiel, mais pour l’instant ça ne se vérifie pas toujours dans les actes. J’attends que les démolitions soient annulées pour certains dossiers emblématiques pour y croire. Le quartier de l’Alma à Roubaix est un très bon exemple : les bâtiments en brique sont fonctionnels et superbes d’un point de vue architectural. Certains ont même été refaits à neuf durant la dernière décennie, pourquoi les détruire ?
Maintenir ces démolitions est d’autant plus absurde que ces quartiers sont plein de savoir-faire, notamment car beaucoup d’habitants bossent dans le secteur du BTP. Je le vois très bien au Mirail à Toulouse : dans le même périmètre, il y a l’école d’architecture, la fac de sciences sociales, plein d’employés du BTP, une école d’assistants sociaux et un gros vivier associatif. Pourquoi ne pas les réunir pour imaginer le futur du quartier ? La rénovation urbaine doit se faire avec les habitants, pas sans eux.
LVSL – Vous consacrez justement une partie entière du rapport aux perceptions de la rénovation urbaine par les habitants et les associations locales, que vous avez rencontré. Sauf exception, ils ne se sentent pas du tout écoutés par les pouvoirs publics et l’ANRU. L’agence dit pourtant chercher à prendre en compte leurs avis…
F. P. – Il y a eu plein de dispositifs, le dernier en date étant les conseils citoyens. Mais ils ne réunissent qu’une part infime de la population des quartiers. Parfois les membres sont tirés au sort, mais on ne sait pas comment. En fait le problème, c’est que l’ANRU est un peu l’Union européenne de l’urbanisme. Tout décideur politique peut dire « c’est pas moi, c’est l’ANRU ». Or, les gens ne connaissent pas l’agence, son fonctionnement etc. Plusieurs entités se renvoient la balle, tout est abstrait, et on ne sait plus vers qui se tourner. Cela crée une vraie déconnexion entre les habitants et les décisions prises pour leur quartier. La rénovation se fait sans les habitants et se fait de manière descendante. Même Jean-Louis Borloo qui en est à l’origine en est aujourd’hui assez critique.
A l’origine, les habitants ne sont pas opposés à la rénovation de leur quartier. Mais quand on leur dit que la moitié vont devoir partir et qu’ils voient les conditions de relogement, c’est déjà moins sympa. Pour ceux qui restent, l’habitat change, mais les services publics sont toujours exsangues, la précarité et l’insécurité sont toujours là etc. Dans les rares cas où la rénovation se passe bien et le quartier s’améliore, elle peut même pousser les habitants historiques à partir car les loyers augmentent. Mais ça reste rare : la rénovation urbaine aboutit bien plus souvent à la stagnation qu’à la progression.
LVSL – L’histoire de la rénovation urbaine est aussi celle des luttes locales contre les démolitions et pour des meilleures conditions de relogement. Cela a parfois pu aboutir à des référendums locaux, soutenus ou non par la mairie. Quel bilan tirez-vous de ces luttes ?
F. P. – D’abord ce sont des luttes très difficiles. Il faut un niveau d’information très important et se battre contre plusieurs collectivités plus l’ANRU, qui vont tous se renvoyer la balle. Le premier réflexe des habitants, c’est la résignation. Ils se disent « à quoi bon ? » et ne savent pas par quel bout prendre le problème. En plus, ces luttes débutent souvent lorsqu’on arrive à une situation critique et que beaucoup d’habitants sont déjà partis, ce qui est un peu tard.
Il y a tout de même des exemples de luttes victorieuses comme la Coudraie à Poissy ou, en partie, la Villeneuve à Grenoble. Même pour l’Alma de Roubaix ou le Mirail de Toulouse, il reste de l’espoir. Surtout, ces luttes ont montré les impasses et les absurdités de la rénovation urbaine. La bataille idéologique autour de l’ANRU a été gagnée : aujourd’hui, personne ne peut dire que cette façon de faire a fonctionné et que les problèmes de ces quartiers ont été résolus. Certains en tirent comme conclusion qu’il faut tout arrêter, d’autres qu’il faut réformer l’ANRU.
LVSL – Comment l’agence a-t-elle reçu votre rapport ?
F. P. – Pas très bien. Ils étaient notamment en désaccord avec certains chiffres que nous citons, mais on a justement besoin de meilleures informations. Au-delà de cette querelle, je sais qu’il y a des personnes bien intentionnées à l’ANRU et que certains se disent que l’existence de cette agence est déjà mieux que rien. Certes, mais il faut faire le bilan économique, écologique et humain de ces 20 ans et réformer l’agence.
Jean-Louis Borloo est d’accord avec moi, il voit que la rénovation urbaine seule ne peut pas résoudre les problèmes de ces quartiers. Il l’avait notamment dit lors de l’appel de Grigny (ville la plus pauvre de France, ndlr) avec des maires de tous les horizons politiques. Je ne partage pas toutes les suggestions de Borloo, mais au moins la démarche est bonne. Mais ses propositions ont été enterrées par Macron dès 2018…
LVSL – Justement, quelles répercussions votre rapport a-t-il eu dans le monde politique ? On en a très peu entendu parler, malgré les révoltes urbaines de l’été dernier…
F. P. – Oui, le rapport Allo ANRU est sorti en avril 2023 et l’intérêt médiatique, qui reste limité, n’est arrivé qu’avec la mort de Nahel. Cela montre à quel point ce sujet est délaissé. Sur le plan politique, je souhaite mener une mission d’information pour boucler ce bilan de l’ANRU et pouvoir interroger d’autres personnes que nous n’avons pas pu rencontrer dans le cadre de ce rapport. Je pense à des associations, des collectifs d’habitants, des chercheurs, des élus locaux, Jean-Louis Borloo…
Tous ces regards sont complémentaires. Par exemple, l’avis d’Eric Piolle, le maire de Grenoble, était intéressant car il exprimait la position délicate d’une municipalité prise entre le marteau et l’enclume (les habitants de la Villeneuve s’opposent aux démolitions, tandis que l’ANRU veut les poursuivre, ndlr). Une fois le constat terminé, il faudra définir une nouvelle politique de rénovation urbaine pour les deux prochaines décennies.
LVSL – Concrètement, quelles politiques faudrait-il mettre en place ?
F. P. – Des mesures isolées, comme l’encadrement à la baisse des loyers (réclamé par la France Insoumise, ndlr), peuvent être positives, mais ne suffiront pas. A minima, il faut être intraitable sur l’application de la loi SRU, pour faire respecter partout le seuil de 25% de logement public. On pourrait aussi réfléchir à imposer ce seuil par quartier, pour éviter que ces logements soient tous concentrés dans un ou deux quartiers d’une même ville.
Ensuite, il faut changer la perception du logement public, c’est d’ailleurs pour cela que je préfère ce terme à celui de « logement social ». 80% des Français y sont éligibles, pourquoi seuls les plus pauvres devraient-ils y loger ? Je comprends bien sûr le souhait d’être petit propriétaire, mais il faut que le logement public soit tout aussi désirable. C’est un choix politique : le logement public peut être en pointe, notamment sur la transition écologique. Je prends souvent l’exemple de Vienne, en Autriche, où il y a 60% de logement public et qui est reconnue comme une ville où il fait bon vivre.
Pour y parvenir, il faudra construire plus de #logements_publics, mais avec une #planification à grande échelle, comme l’avait fait le général de Gaulle en créant la DATAR en 1963. Mais cette fois-ci, cette planification doit être centrée sur des objectifs écologiques, ce qui implique notamment d’organiser la #démétropolisation. Il faut déconcentrer la population, les emplois et les services des grands centres urbains, qui sont saturés et vulnérables au changement climatique. Il s’agit de redévelopper des villes comme Albi, Lodève, Maubeuge… en leur donnant des fonctions industrielles ou économiques, pour rééquilibrer le territoire. C’est ambitieux, quasi-soviétique diront certains, mais nous sommes parvenus à le faire dans le passé.
▻https://lvsl.fr/francois-piquemal-la-renovation-urbaine-se-fait-sans-les-habitants-des-quartier
#quartiers_populaires #urbanisme #TRUST #Master_TRUST #logement #aménagement_territorial #écologie
]]>Des #cités_antiques en #Amazonie | CNRS Le journal
▻https://lejournal.cnrs.fr/articles/des-cites-antiques-en-amazonie
La vallée d’#Upano se situe dans la région amazonienne du piémont andin. Elle est insérée entre deux cordillères et mesure une centaine de kilomètres de long sur une vingtaine de large. Elle est surplombée par le #volcan_Sangay, en état constant d’éruption depuis des décennies et dont les rejets rendent la région particulièrement fertile. Les agriculteurs locaux m’ont dit qu’ils obtenaient trois récoltes de maïs par an, c’est énorme !
[…] Nous avons identifié et fouillé des plateformes en terre qui servaient à isoler des bâtiments du sol humide, ainsi que des places, des chemins et des routes. La première occupation de la vallée commence environ en 500 avant notre ère pour durer jusqu’en 400-600 de notre ère.
[…] La vallée d’Upano a abrité de véritables cités, densément peuplées et conçues en damier en pleine #forêt_tropicale. Leur réseau est incroyablement complexe, avec des rues, des chemins vers les rivières, des routes primaires et secondaires… Les grands axes sont parfaitement rectilignes, faisant jusqu’à treize mètres de large, et traversent la vallée en faisant fi de son relief naturel. Ils coupent aussi bien des ravins que des élévations. Un tel réseau réclame une véritable #planification, ce qui montre que les différentes implantations de la vallée sont contemporaines.
L’insistance à passer outre tous les obstacles, alors qu’il serait souvent plus simple de les contourner, suggère fortement que ces routes avaient une fonction symbolique. Elles peuvent avoir été un moyen d’imprimer dans le sol les relations entre voisins, et servir à des processions et des visites ritualisées, comme on peut encore le voir dans les villages annulaires du haut Xingu en Amazonie brésilienne.
Certaines plateformes sont encore plus hautes, jusqu’à dix mètres. Ici, pas de soubassements d’habitations, mais on suppose que ces espaces étaient plutôt consacrés à des cérémonies collectives. De tels systèmes urbains ont été découverts chez les Mayas du Guatemala ou à Teotihuacan, au Mexique. La grande différence est qu’il n’y a pas de constructions en pierre dans l’Upano. En plus, il n’y a aucun site semblable en Amazonie précolombienne, y compris au Brésil.
[…] Leur culture disparaît brusquement après un millénaire, autour de 400-600, sachant qu’il n’y avait alors pas d’écriture dans la région.
[…] J’ai une hypothèse, hélas non confirmée, sur cette disparition. Les fouilles ont montré, au-dessus des derniers niveaux d’habitation, plusieurs couches noires qui évoquent des éruptions volcaniques. Mais, les datations ne correspondent à aucun évènement suffisamment catastrophique pour faire fuir tout le monde. C’est peut-être une série d’éruptions plus petites, mais plus nombreuses, qui a fini par décourager les habitants, ou alors une #crise_climatique. Ils auraient alors pu partir vers le sud, au Pérou, où l’on retrouve des céramiques similaires à celles d’Upano. Seule une société spécialisée et stratifiée a pu construire un réseau aussi vaste et complexe que dans la vallée d’Upano. Or, on sait que les sociétés urbanisées et hiérarchisées sont moins résilientes aux aléas climatiques. Peut-être que cette civilisation a tout simplement implosé au profit d’un retour à une organisation tribale et forestière. Nous n’avons pas d’explication ferme à proposer pour le moment. Mais, la recherche se poursuit…
]]>En Amazonie, la découverte d’un vaste réseau de cités-jardins vieux de 2 500 ans
▻https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/01/11/en-amazonie-la-decouverte-d-un-vaste-reseau-de-cites-jardins-vieux-de-2-500-
Un des principaux sites de la zone, baptisé Sangay, comme le grand volcan qui trône non loin, a été découvert dès la fin des années 1970, mais c’est grâce aux travaux du Français Stéphen Rostain que l’archéologie de la forêt amazonienne a pris une véritable épaisseur. L’article de Science, dont il est le premier signataire, condense vingt-cinq années d’études de ce directeur de recherche au CNRS. Sur le terrain, Stéphen Rostain pratique des décapages de grandes surfaces et découvre des vestiges d’habitations au sommet de monticules artificiels, des petites plates-formes de terre érigées pour s’élever par rapport à un sol gorgé d’eau.
Il identifie des centaines de ces tertres, mais ce n’est rien par rapport à ce que livre une couverture Lidar (pour Laser imaging detection and ranging), effectuée en 2015. Analogue au radar mais remplaçant les ondes radio par du laser, cette technique de télédétection est mise en œuvre grâce à des appareils embarqués dans des aéronefs qui survolent la forêt, et elle a pour avantage de passer à travers celle-ci : « C’est une technologie qui déshabille la Terre de sa végétation et révèle le modelé exact du sol. C’est le strip-tease extrême et le nirvana pour les archéologues », s’exclame Stéphen Rostain.
Résultat : sur 300 des 600 kilomètres carrés couverts en 2015, soit un rectangle de 10 kilomètres sur 30 traversé par l’Upano, sont apparus quelque 6 000 monticules rectangulaires. « Les bras m’en sont tombés, confie l’archéologue. A chaque fois que je regarde ces images, je suis stupéfait. » Sur cette zone, on ne compte pas moins de cinq villes et une dizaine de villages.
En couplant le relevé Lidar aux travaux sur le terrain, un paysage bien particulier émerge. Tout d’abord ces plates-formes de quelques mètres d’élévation où se situait l’habitat, pour lequel on ne retrouve que des trous de poteaux. Il devait s’agir de maisons sans murs ou éventuellement avec des parois de bambous fendus, et un toit lui aussi végétal, pour se protéger des pluies. La forme standard de ces monticules, dit l’étude, est un rectangle d’environ 10 mètres sur 30. Ces lieux d’habitation sont rarement isolés et apparaissent en général par groupes de trois à six unités.
Nombreuses voies de communication
Cependant, le Lidar a aussi révélé des ensembles bien plus vastes, par exemple sur le site de Kilamope, où l’on trouve un complexe peut-être cérémoniel couvrant un espace de 10 hectares et comportant une plate-forme de 140 mètres sur 40. L’étude précise que, dans les zones les plus denses, on recense plus de cent éléments au kilomètre carré.
Entre les monticules habités s’étale un patchwork d’espaces cultivés, des parcelles aux contours orthogonaux, délimités par des fosses de drainage de 4 mètres de large et de 40 centimètres de profondeur, elles-mêmes connectées à des canaux plus larges et plus profonds, qui traduisent un véritable souci de désengorger les sols, sous ce climat équatorial où il pleut tous les jours. Des sols enrichis par les retombées du volcan Sangay et qui, encore aujourd’hui, permettent trois récoltes annuelles de maïs. L’analyse des résidus d’amidon retrouvés sur les céramiques mises au jour a montré, en plus de la consommation de maïs, celle de haricots, de manioc et de patates douces.
]]>Les #LRA, zones de non-droit où sont enfermés des #sans-papiers
Dans les locaux de rétention administrative, les droits des sans-papiers retenus sont réduits. Souvent sans avocats, ni même de téléphones, ils ne peuvent défendre leurs droits. Enquête dans l’angle mort de la rétention française.
Commissariat de Choisy-le-Roi (94) – « Ce n’est pas le bon jour », répète le major Breny, en costume-cravate malgré la chaleur. Ce lundi 4 septembre 2023, l’atmosphère est glaciale quand la députée Ersilia Soudais (LFI) demande à visiter le local de #rétention_administrative (LRA) annexé au commissariat de Choisy-le-Roi. Méconnus du grand public, ces #lieux_d’enfermement sont destinés aux personnes étrangères et victimes d’une #décision_d’éloignement. Mais à la différence des #centres_de rétention_administrative (#Cra), elles y sont enfermées pour 48 heures au maximum. « Soit le Cra est plein, soit une décision est prise de les positionner temporairement en LRA », introduit le major.
Le directeur du lieu commence par interdire aux journalistes les photos à l’intérieur. « Ici, nous sommes dans un #commissariat », lance-t-il. À plusieurs reprises, le major Breny nous renvoie vers une « disposition du Ceseda », le code de l’entrée et du séjour des étrangers. Laquelle ? « Regardez sur internet, je ne connais pas le Ceseda par cœur », s’agace-t-il. La disposition a beau être introuvable et l’interdiction illégale, le major n’en démord pas.
Une #opacité qui concorde avec la situation nationale. En 2022, 27 LRA permanents existaient en France pour 154 places. Mais impossible de savoir combien de personnes y passent chaque année car l’administration ne communique aucun chiffre, au contraire des Cra. Entre ignorance des agents et méconnaissance des retenus au sujet de leurs droits qui y sont réduits, les LRA représentent un angle mort de la rétention. Une situation qui inquiète les associations, d’autant que les placements en LRA sont de plus en plus réguliers.
Une ignorance du droit
Le lendemain de la visite au LRA de Choisy-le-Roi, la députée Ersilia Soudais se rend au LRA de Nanterre (92). L’accueil est similaire. Après vingt minutes d’attente, le responsable commence par refuser l’accès aux journalistes. L’élue lui rappelle la procédure, ce qui ne le dissuade pas de vérifier auprès de ses supérieurs. Cinq minutes plus tard, il s’excuse :
« On n’a jamais reçu de visite. »
Ce LRA, situé au rez-de-chaussée de la préfecture, a été créé il y a moins d’un an, en novembre 2022. Selon les agents présents, il est principalement dédié à l’enfermement des personnes « dublinées », qui ont déjà demandé l’asile dans un autre pays de l’Union européenne. Il peut accueillir actuellement six personnes.
À l’intérieur, l’agent tente à nouveau d’encadrer la visite. Il indique à Ersilia Soudais qu’elle ne peut pas discuter avec des retenus. Ce qui est encore une fois illégal. L’élue était en train d’échanger avec le seul prisonnier du LRA, un homme algérien. Débardeur blanc et cigarette à la bouche, il est enfermé depuis deux jours. Il demande un traducteur, mais la discussion est interrompue par la sous-préfète des Hauts-de-Seine, Sophie Guiroy Meunier, descendue de son bureau : « Vous êtes là dans quel cadre ? » À plusieurs reprises, la sous-préfète nous demande à quoi servent nos questions. « Mais vous écrivez un rapport ? » interroge-t-elle. Quarante minutes plus tard, la députée ressort sonnée de ces deux visites. « Ça me donne envie de me rendre dans d’autres LRA d’Île-de-France », déclare-t-elle en partant.
Un accès juridique restreint en LRA
À Nanterre, s’ils veulent appeler l’extérieur, les retenus doivent demander un portable aux agents. Or, le décret du 30 mai 2005 stipule qu’un LRA doit fournir une ligne téléphonique fixe en accès libre, parmi d’autres obligations, pour permettre aux retenus de contacter leurs avocats. Un policier balaye :
« C’est plus simple comme cela. »
La situation est représentative du #flou entretenu dans ces locaux, où l’accompagnement juridique n’est pas obligatoire, contrairement aux Cra. « Les personnes retenues ont un certain nombre de #droits. Mais, en pratique, elles n’ont pas d’informations suffisantes », affirme maître Berdugo, coprésident de l’Association pour le droit des étrangers (ADDE). À Choisy-le-Roi, les cinq retenus parlent très peu français et personne n’a l’air de connaître l’acronyme LRA.
Celui de Choisy-le-Roi a rouvert en février 2022, après une fermeture décidée par une ordonnance administrative, « compte tenu du #traitement_inhumain_et_dégradant infligé aux personnes », a noté l’ADDE. Parmi les points noirs à l’époque : l’obligation de demander aux agents l’autorisation de se rendre aux toilettes. Désormais, des travaux ont été effectués. Trois douches et des WC sont en accès libres, « pour huit places contre douze auparavant », détaille le major Breny. Concernant les retenus, le directeur du LRA assure :
« Ils sont tous contents. Dehors, c’est plus dur. Ici, on s’occupe d’eux. Ils n’ont pas exprimé un mal-être particulier. »
Un manque d’information qui coûte cher
« C’est notre première nuit ici, on espère ne pas être envoyés en centre de rétention. On est tranquille », avance Ahmed, originaire d’Algérie. Mais quand on aborde leur situation juridique, les hommes lèvent les yeux de leur téléphone – qu’ils ont ici le droit de conserver – et s’interrogent. Ali (1), torse nu à cause de la chaleur, demande des renseignements à la députée sur les démarches juridiques qu’il doit entreprendre. « Est-ce que vous avez un avocat ? » lui demande-t-elle. Il répond non de la tête. Idem pour ses camarades. Pourtant, le délai de recours d’une #obligation_de_quitter_le_territoire (#OQTF) est de 48 heures devant le tribunal administratif. D’où la nécessité d’agir vite pour tenter de la faire annuler. « Les retenus sont présentés quatre jours après devant le juge des libertés et de la détention (JLD) et il arrive qu’on apprenne qu’ils n’ont pas contesté l’OQTF », souligne maître Florian Bertaux, avocat au barreau du Val-de-Marne. Il renchérit :
« Il n’y a pas de permanence au tribunal administratif dans notre département, donc pour faire un recours, il faut souvent déjà connaître un avocat. »
Le recours est d’autant plus difficile à faire qu’aucun moyen de télécommunications n’est mis à leur disposition. Impossible donc d’envoyer un mail à son avocat. « Pour transmettre une décision, c’est très compliqué. Ils sont dépendants des services de police », continue maître Berdugo.
Les retenus gaspillent parfois un temps précieux en essayant de joindre les mauvais interlocuteurs. Youssef (1), un père de famille défendu par maître Berdugo, a été placé au LRA de Nanterre fin août 2023. « En guise d’informations, on lui a donné une liasse sur laquelle il était indiqué qu’il pouvait être assisté par diverses associations, alors que c’était faux », raconte son conseil. Parmi les numéros écrits, celui de l’association la Cimade, qui n’intervient pourtant pas dans les LRA. En apprenant cela, Paul Chiron, chargé de soutien et des actions juridiques en rétention à la Cimade, s’étrangle :
« C’est hallucinant. Nous refusons d’être dans les LRA car il n’y a pas de garanties suffisantes afin d’exercer nos missions. »
Heureusement pour Youssef, il connaissait déjà maître Berdugo et avait une procédure en cours à la préfecture. Mais lors de sa comparution devant le JLD, les autres retenus du LRA altoséquanais n’ont pu faire de recours car les 48h de délais de contestation « étaient expirés ».
Des LRA qui disparaissent du jour au lendemain
Les avocats eux-mêmes ont du mal à suivre la situation des LRA. En juillet 2023, maître Berdugo et des confrères avaient tenté de faire fermer le LRA de Nanterre via un référé-liberté. « Lorsqu’on l’a préparé, on nous a indiqué qu’il n’y avait plus personne dans le LRA. Donc on a laissé tomber », raconte-t-il. Maître Berdugo continue :
« La préfecture avait promis de ne plus saisir le juge, donc on pensait que le LRA ne fonctionnait plus. »
Pour ne rien arranger, des #LRA_temporaires sont créés – en plus des permanents – par arrêtés préfectoraux lorsque des étrangers ne peuvent être placés tout de suite dans un Cra, en raison de circonstances particulières. « C’est très peu encadré », souffle Paul Chiron de la Cimade. Ces LRA sont hébergés dans des #hôtels, des #cités_administratives ou encore des #gendarmeries. StreetPress a contacté le directeur général de #Contacts_Hôtel, groupe auquel appartient le #Ashley_Hôtel qui a hébergé un LRA au Mans à partir de mars 2023. « L’hôtelier ne communique pas sur le sujet étant donné qu’il est soumis à une clause de confidentialité », a-t-il répondu. Parfois, les LRA ne durent qu’une seule nuit avant de disparaître et d’effacer le sort des personnes enfermées.
Hors métropole, les LRA ont par exemple donné lieu à des « aberrations juridiques », d’après maître Flor Tercero, partie au mois d’avril à Mayotte. Elle assure que « les arrêtés de publication des LRA apparaissaient une fois qu’ils étaient fermés » et assène :
« C’était l’omerta la plus totale. »
Aucune donnée
Ainsi, personne ne savait où se trouvaient les locaux de rétention ni combien de personnes y avaient été enfermées. « Dans certains LRA, les règlements intérieurs disaient qu’ils étaient faits pour douze personnes, mais dans les arrêtés de création des LRA, il y avait écrit quarante personnes. Une #surpopulation contestable. » Elle mentionne des familles qui tentaient de joindre leurs proches disparus et placés en LRA :
« Elles ont appelé les centres de rétention, mais il n’y avait pas de numéro de téléphone dans les LRA. Elles les ont retrouvés ensuite plus tard aux Comores. »
Ces dérives perdurent car les LRA ne sont que très peu contrôlés. « Nous sommes très peu saisis sur les LRA, et pour ceux qui sont temporaires, c’est souvent trop tard, ils ont fermé. Cette temporalité très brève rend nos visites compliquées », admet Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté. En sept ans, le CGLPL n’a pu se rendre que dans quatre LRA :
« Notre dernière visite remonte en 2021 à Tourcoing. »
De son côté, la Cimade constate une « flambée » des LRA et estime qu’ils étaient auparavant « bien moins utilisés qu’aujourd’hui notamment avec l’usage détourné qui en est fait depuis les instructions de Gérald Darmanin. » En témoigne un extrait de la circulaire du 3 août 2022, qui a demandé que les capacités des LRA soient augmentées « d’au moins un tiers ». De quoi interroger le chargé de soutien de l’asso Paul Chiron :
« Avec quatre Cra en Ile-de-France, la question des circonstances de temps et de lieu nécessaire à la création d’un LRA, peut difficilement s’entendre. »
La Cimade craint également que les #locaux_de_rétention ne soient utilisés à l’avenir pour enfermer des familles en toute discrétion. « Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé qu’il ne voulait plus d’enfants dans les Cra, mais il n’a rien dit sur les LRA », rappelle Paul Chiron. Contacté, le ministère de l’Intérieur n’a pas été en mesure de fournir à StreetPress des données précises sur le nombre de personnes enfermées dans les LRA. Idem du côté de la préfecture de police. Quant à maître Berdugo, il a lancé un nouveau référé-liberté pour faire fermer le LRA de Nanterre. L’affaire passe ce 18 septembre 2023 devant le tribunal administratif de Cergy.
(1) Les prénoms ont été modifiés.
▻https://www.streetpress.com/sujet/1694682108-lra-non-droit-sans-papiers-etrangers-locaux-retention-admini
]]>Transformer la cité de transit de Beutre : pour une conception ouverte en #architecture
▻https://metropolitiques.eu/Transformer-la-cite-de-transit-de-Beutre-pour-une-conception-ouverte
Que reste-t-il des #cités_de_transit et comment les transformer ? Prenant appui sur l’expérience de Beutre, Marion Howa explicite la notion de conception ouverte en architecture, qui associe les outils de l’action à ceux de la recherche. Alors que se poursuivent les démolitions des logements sociaux en France (Epstein 2013) et que les dispositifs d’urgence reviennent comme solution providentielle aux crises contemporaines du #logement (Bonnet 2016), l’ancienne cité de transit de Beutre fait figure #Terrains
/ #Bordeaux, #autoconstruction, #habitants, architecture, cités de transit, logement, #participation
Des nouvelles de l’union des droites : au Blanc-Mesnil (93) le Sénateur-Maire Thierry Meigne fait régner un climat de terreur politique
▻https://threadreaderapp.com/thread/1679231229810425858.html
https://pbs.twimg.com/media/F00_YAdWwAACVzA?format=jpg&name=large#.jpeg https://pbs.twimg.com/media/F03Bz60WcBY7eIo?format=jpg&name=large#.jpeg Le maire et les Tilleuls : tension et répulsion
▻https://www.bondyblog.fr/politique/municipales2020/le-maire-et-les-tilleuls-tension-et-repulsion
Pourquoi les banlieues rouges passent à droite. Le Blanc-Mesnil, un cas d’école, Samir Hadj Belgacem
Thierry Meignen
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Meignen
La nouvelle équipe municipale supprime les subventions du Forum culturel, salle de spectacle conventionnée inaugurée en 1993 et réputée l’une des grandes réussites de l’acte II de la décentralisation, afin de marquer une rupture avec la politique culturelle des précédentes administrations3.
En juillet 2014, l’auteur de bande dessinée Remedium lance Titi Gnangnan, une bande dessinée publiée sous forme de daily strip sur Tumblr. Le personnage principal, maire nouvellement élu de la commune fictive d’Alba-Villa, est inspiré Thierry Meignen, qui menace de porter plainte contre l’auteur4 puis résilie son bail dans un logement conventionné de la commune, mais en octobre 2016 le tribunal administratif de Montreuil annule cette décision pour « détournement de pouvoir » de l’édile et condamne la municipalité à verser 1 000 € au dessinateur.
Le maire a quitté les Républicains pour rejoindre Soyons libres créé par la présidente du conseil régional Valérie Pécresse.
#émeutes #IDF #porcherie #banlieue_rouge #gauche #PCF_chauvin #droite #épuration #union_des_droites #Reconquête #cités #pauvres #association #culture #syndicalisme #privatisation #spéculation_immobilière #Valérie_Pécresse
]]>Clichy pour l’exemple
De #Clichy-sous-Bois tout est parti. La mort de deux adolescents, puis la révolte, la colère et l’#indignation. D’ici est parti le brasier qui enflamma comme une traînée de poudre l’ensemble des villes limitrophes avant de se propager au reste de la France. En prenant Clichy pour exemple, ce film tente de sonder les raisons de la colère. J’ai voulu regarder d’ici l’ensemble des #violences invisibles, celles qui font rarement la une des journaux, mais qui portent pourtant les germes de la révolte de novembre 2005. De la cité à l’école, de l’école à la mission locale, en passant par le cabinet du maire, chacun essaie chaque jour de lutter contre les #injustices sociales qui empoisonnent toujours un peu plus la vie dans les banlieues. Un an après les émeutes, le constat est amer : « Rien de nouveau sous le soleil » à Clichy-sous-Bois.
▻https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/18203_0
#film #documentaire #film_documentaire
#banlieue #France #révolte #ras-le-bol #émeutes #ACLEFEU #discriminations #travail #logement #transports #cité_de_la_forestière #cahier_des_doléances #colère #cités #chômage #mission_locale #violence #bâti #inégalités_sociales #sentiment_d'exclusion
]]>Manifeste pour les cités-jardins du XXIe siècle
▻https://topophile.net/savoir/manifeste-pour-les-cites-jardins-du-xxie-siecle
1898, Ebenezer Howard publie le texte fondateur des cités-jardins dont le modèle radical sera largement reproduit dans le monde entier sous une forme édulcorée. Celui-ci imagine une communauté solidaire combinant le meilleur de la ville et le meilleur de la campagne reposant notamment sur la propriété collective du sol et la mise en réseau des... Voir l’article
]]>La mémoire au coin du #bidonville
▻https://metropolitiques.eu/La-memoire-au-coin-du-bidonville.html
Dans le roman Rue des Pâquerettes, Mehdi Charef propose une mémoire des bidonvilles à hauteur d’enfant. Cette mémoire montre à la fois les effets néfastes de la ségrégation et de la précarité, et les ressources invisibles que recèle cet espace pour s’en sortir. Publié en 2018 dans la collection « Littératures » des éditions Hors d’atteinte, Rue des Pâquerettes s’inscrit dans la lignée des textes et films que Mehdi Charef a consacrés aux bidonvilles et cités de transit de l’après-guerre en France, #Commentaires
/ #littérature, bidonville, #Nanterre, #enfants
]]>Lire le récit de Joseph Ponthus avec les lunettes du Maitron
▻https://maitron.fr/spip.php?article214613
#Observatoire International de la #Démocratie_Participative (#OIDP)
L’Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP) est un #réseau international ouvert à toutes les villes, organisations et centres de recherche souhaitant connaître, échanger et mettre en œuvre des expériences en matière de démocratie participative au niveau local.
OBJECTIFS
- Agir comme centre de référence mondial dans le domaine de la démocratie participative.
- Créer des synergies entre les villes, les organisations et les centres de recherche pour réfléchir sur la qualité démocratique à travers le monde.
- Produire et améliorer les connaissances existantes dans le domaine de la démocratie participative locale.
- Échanger des expériences sur les innovations démocratiques entre toutes les régions du monde.
- Recommander des politiques aux administrations publiques du monde, de préférence locales.
ping @simplicissimus
–—
voir aussi un fil de discussion sur les ressources pédagogiques autour du (néo-)municipalisme :
►https://seenthis.net/messages/897300
(néo-)municipalisme et humanisme
Message aux seenthisien·nes...
Je vais animer un atelier avec des étudiant·es de master en urbanisme autour du #municipalisme et de l’#humanisme...
Un thème qui est relativement nouveau pour moi...
Je suis donc preneuse de vos suggestions, surtout bibliographiques sur ce thème...
J’ai déjà quelques éléments, mais je suis sure que votre bibliothèque est plus riche que la mienne :-)
]]>« Ça nous dépasse et c’est ce qu’on veut » : comment le comité Adama a réussi une mobilisation surprise contre les violences policières, Abel Mestre et Louise Couvelaire
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/08/justice-pour-adama-histoire-d-une-mobilisation_6042118_3224.html
Le 2 juin, au moins 20 000 personnes manifestaient à Paris, à l’appel du comité La Vérité pour Adama Traoré, mort en 2016 après une interpellation par les gendarmes. Jeunes des quartiers, « gilets jaunes », lycéens : l’ampleur du rassemblement a pris tout le monde de court.
Les jeunes des quartiers « qui ne se mobilisent jamais », des personnalités « qu’on avait jamais vues avant », des « gilets jaunes » « qui n’imaginaient pas avoir des points communs avec cette lutte », des lycéens militants du climat « qui veulent que le monde change », des Blancs plus aisés aussi « qui commencent à comprendre qu’ils ont leur part dans ce combat ». Ils étaient tous là, le mardi 2 juin, devant le tribunal judiciaire de Paris, pour faire entendre leur voix et leur colère face aux violences policières, à l’appel du comité La Vérité pour Adama, ce jeune homme de 24 ans mort sur le sol de la caserne de Persan (Val-d’Oise) en juillet 2016, après une interpellation musclée par les gendarmes. 20 000, selon la Préfecture de police, au moins 60 000, selon les organisateurs.
Sa sœur, Assa Traoré, ne s’y attendait pas. Ni les militants aguerris qui l’entourent. « Cette mobilisation marque une rupture générationnelle, analyse Almamy Kanouté, du comité Adama. Ils sont jeunes, voire très jeunes. » Personne n’avait vu venir l’ampleur de la mobilisation, qui s’est poursuivie ce week-end dans plusieurs villes de France. Un peu plus de 23 000 personnes au total se sont rassemblées à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux…
« Conscientisation accélérée »
Dans les rangs des militants, on parle d’une conjonction d’événements participant à une « conscientisation accélérée » sur le sujet d’une génération – celle qui marche aussi pour le climat – qui ne craint pas de renverser les normes, d’une « coïncidence parfaite » après des décennies de lutte contre le racisme et quatre années de combat du comité Adama, une machine de guerre qui ne s’essouffle pas, bien au contraire.
Sans QG ni financements pérennes, mis à part la vente de tee-shirts, c’est dans le Val-de-Marne, dans le salon d’Assa Traoré, que tout se passe et se pense, autour d’un grand canapé en cuir noir qui mange la moitié de la pièce.
« Justice pour Adama », c’est avant tout un combat pour la vérité sur la mort d’Adama Traoré ; c’est une procédure judiciaire à rebondissements, jalonnée d’expertises et de contre-expertises médicales ; c’est un visage, celui d’Assa Traoré, la grande sœur charismatique, figure de proue de la lutte contre les violences policières ; c’est, en coulisses, un comité qui œuvre pour multiplier ses actions dans les quartiers populaires, faire tourner sa propre plate-forme d’informations sur les réseaux sociaux et construire des alliances stratégiques avec des organisations de la gauche extra-parlementaire.
Depuis le 2 juin, c’est un slogan, un cri de colère et de ralliement, la version française du mouvement de protestations planétaire né aux Etats-Unis le 25 mai, jour de la mort – filmée – de George Floyd, afro-américain de 46 ans, lors de son interpellation par un policier blanc. « Justice pour Adama », c’est la traduction de ses derniers mots, « I can’t breathe » (« Je ne peux pas respirer »), qui s’affichent dans toutes les manifestations. « Ce sont aussi ceux que mon frère a prononcés avant de mourir », martèle Assa Traoré. L’onde de choc mondiale provoquée par les images de la mort de George Floyd et la vague Black Lives Matter « a mis une claque à la planète » , dit-elle. Et trouvé un écho en France.
« Adama » est partout
Le confinement et la succession d’histoires de violences policières pendant cette période ont « créé une indignation qui s’est propagée sur les réseaux sociaux pendant des semaines », a observé Massy Badji, 37 ans, entrepreneur social à Châtillon (Hauts-de-Seine) et professeur dans un lycée pro. « Après tout ça, je ne pouvais plus rester derrière mon écran d’ordinateur sans rien faire », raconte Saly, la vingtaine, gestionnaire dans une entreprise des Hauts-de-Seine. Le 2 juin, elle est allée manifester pour la première fois de sa vie. Pour George Floyd et pour Adama Traoré, dont elle connaissait « évidemment ! » l’histoire.
Cela fait quatre ans que la grande sœur d’Adama scande et impose le prénom de son petit frère, « partout où il y a de l’injustice, de l’inégalité et de la répression », explique Assa Traoré, qui refuse de parler de « convergence des luttes ». « Chacun garde sa spécificité, mais on peut faire alliance, être là les uns pour les autres quand il faut. » « Adama » est partout.
On l’a vu se battre aux côtés des agents de nettoyage des gares ; défiler avec des cheminots du syndicat SUD-Rail pendant les manifestations des « gilets jaunes » en décembre 2018 ; rejoindre les jeunes de Youth for Climate en septembre 2019 ; occuper un centre commercial avec les écologistes du mouvement Extinction Rebellion (XR) un mois plus tard et apporter son soutien au collectif contre l’enfouissement des déchets nucléaires de Bure (Meuse).
Le comité est surtout, de toutes les manifestations et marches blanches contre les violences policières. Et, plus discrètement, dans les quartiers populaires de France. Cela fait trois ans que, avec les membres du comité Adama, Assa Traoré arpente les cités du pays pour « discuter avec les jeunes ».
« La voix des quartiers »
Symbole le plus connu en France de la lutte contre les violences policières, « Justice pour Adama » devient aussi celui d’un combat, « la voix des quartiers » contre « le racisme, les discriminations et les inégalités », et occupe le vide laissé par les organisations antiracistes traditionnelles des années 1980 [Pas bravo Le Monde : SOS race a été crée par le PS pour faire le vide là où de nombreuses formes d’auto-organisation des premiers concernés se développaient...] Aussi bien SOS-Racisme que le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) sont en perte de vitesse depuis plusieurs années. « Le comité Adama est devenu un point d’accroche pour la communauté noire, pour les Arabes aussi, pour tous ceux qui n’avaient plus d’organisation ou de figure à laquelle se raccrocher », commente Assa Traoré.
Conscient d’avoir un rôle politique à jouer pour construire un mouvement populaire large, il n’est pas question pour autant pour le comité d’être sous la tutelle d’un parti comme le furent à leur époque SOS-Racisme (Parti socialiste) et le MRAP (Parti communiste), malgré l’appui de plusieurs d’entre eux, comme notamment le Nouveau Parti anticapitaliste, La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts, ou le Parti communiste. « Personne ne pourra nous récupérer, on a appris des erreurs de nos aînés , lance Youcef Brakni, du comité Adama. Nous sommes politisés et politiques, mais au sens noble du terme. »
Le comité accepte néanmoins le soutien d’élus à titre individuel, comme celui des députés « insoumis » Eric Coquerel et Clémentine Autain (Seine-Saint-Denis), ou la sénatrice Verte de Paris Esther Benbassa. « Eux étaient bienvenus mardi. En revanche, François Ruffin aurait été reçu autrement… », souligne Madjid Messaoudene, élu municipal sur le départ à Saint-Denis et soutien actif de longue date du comité Adama. Le député de [l’IGPN de] la Somme avait, en effet, déclaré en septembre 2017 lors d’un meeting qu’il voulait « mener l’enquête d’abord » avant de « se positionner ». Des propos qui lui sont encore reprochés aujourd’hui.
« Le comité Adama dénonce un système, comme nous, les anticapitalistes, et comme beaucoup d’autres », explique Anasse Kazib, cheminot syndicaliste SUD-Rail, présent à toutes les marches pour Adama, organisées chaque été à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), où habitait le jeune homme.
Soutien aux « gilets jaunes »
C’est le cas de l’Action antifasciste Paris-banlieue (AFA). Ses militants étaient tous là mardi soir, il était même prévu qu’ils interviennent – un texte avait été écrit – mais ils ont « finalement fait la sécu ». Camille, l’un de ces antifascistes, raconte : « On est en lien avec eux depuis juillet 2016. Les ex du Mouvement de l’immigration et des banlieues [MIB] qui sont proches de nous ont joué un rôle. Et notre composition sociale et raciale fait que les choses se font naturellement. C’est une génération des quartiers populaires qui lutte avec des petits Blancs. » Les antifascistes de l’AFA estiment que ce que subissent les militants radicaux depuis les manifestations contre la loi travail en 2016 est la reproduction de ce qu’il se passe depuis des décennies dans les quartiers populaires contre « les Noirs et les Arabes ».
Autre point de convergence : le mouvement des « gilets jaunes ». Le comité Adama a soutenu les manifestants et les antifascistes ont été de tous les « actes », participant à certains points de blocage, comme au Marché international de Rungis. « Tous les “gilets jaunes” de Rungis étaient là mardi soir », assure Camille. Pour lui, il y a un point commun entre le comité Adama, les « gilets jaunes », les zadistes ou encore le cortège de tête dans les manifestations syndicales : « Assumer l’antagonisme avec la police. » Edouard (un prénom d’emprunt), militant autonome et également « gilet jaune », abonde : « On voit que la lutte contre les violences policières et la lutte contre le gouvernement est un tout, presque une continuité. »
En arrière-plan, c’est la lutte contre un système « de domination » qui se joue, avec des messages venus d’outre-Atlantique fondés sur le « privilège blanc ». Ils ont inondé les réseaux sociaux et particulièrement Instagram depuis la mort de George Floyd : « Muted, listen and educate yourself » (« Taisez-vous, écoutez et éduquez-vous »), pouvait-on lire sur de multiples comptes, très relayés dans les milieux artistiques et de la mode.
« On s’inscrit complètement dans cette logique en dénonçant le racisme systémique dans la police », acquiesce Assa Traoré. « On a longtemps été parasités par le Parti des indigènes de la République qui ne représente rien et qui n’a fait que créer des polémiques, explique Youcef Brakni. Aujourd’hui, il y a un changement de paradigme, une digue est en train de sauter. »
« Je dois être là »
Ces événements marquent le début « d’une prise de conscience, en tant que Blanche », abonde Cloé, 31 ans, réalisatrice de fictions et de films publicitaires, à Paris. « Je croyais être très au clair sur mon antiracisme, j’avais tout faux. Le 2 juin, je me suis dit : c’est le moment, je ne dois pas parler pour eux, mais je dois être là. » Pour les militants de l’antiracisme décolonial ou politique, Cloé est une « alliée ». « L’antiracisme des alliés est une transformation radicale, analyse la sociologue Nacira Guénif, proche des milieux décoloniaux. Ils sont en train de comprendre qu’il ne faut pas faire à notre place, mais avec nous. »
« La jeune génération a moins de réticences à se remettre en question, à questionner la norme, à utiliser des mots qui font peur aux générations précédentes, affirme Dawud, militante afro-féministe parisienne de 28 ans. Pour eux, parler de “blanc” ne pose aucun problème. »
Comme Gabriel, lycéen parisien de 16 ans, venu manifester samedi 6 juin place de la Concorde, à Paris, qui ne veut « plus de ce monde-là », ne veut « plus laisser passer ça ». « Ça », c’est « la violence de la police » envers les minorités ; « ça », c’est « la planète qu’on saccage » ; « ce monde-là », c’est aussi « la couleur de ma peau, blanche, qui, de fait, me confère une position dominante dans la société ». « Tout ça, c’est le même combat », conclut-il.
« Même sans nous, le mouvement continue constate, satisfait, Youcef Brakni. Le comité Adama n’était à l’origine d’aucun des appels à manifester ce week-end. « Ça ne nous appartient plus, ça nous dépasse, et c’est ce qu’on veut. A chacun de prendre part au combat. »
Face à l’événement. La classe dominante a le droit d’être informée de ce qui la menace. On en vient à ne pas dire (trop) n’importe quoi.
#confinement #Irruption #police #racisme #justice #violences_policières #Morts_aux_mains_de_la_police #Adama_Traoré #Recomposition_politique #Manifestation_du_2_juin_2020 #Luttes #Faire_alliance #politisation #antiracisme #Vérité_pour_Adama_Traoré #cortège_de_tête #Gilets_jaunes #antifascistes #quartiers_populaires #lycéens #banlieues #cités
]]>La Rumeur : « L’affaire George Floyd est un miroir tendu par les Etats-Unis » , Stéphanie Binet
▻https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/06/05/la-rumeur-l-affaire-george-floyd-est-un-miroir-tendu-par-les-etats-unis_6041
Le groupe de rap La Rumeur, qui a gagné un procès contre le ministère de l’intérieur en 2010 sur les violences policières, réalise un documentaire sur Adama Traoré.
Parmi les plus de 20 000 personnes présentes lors de la manifestation du 2 juin devant le Tribunal de grande instance de Paris à l’appel du comité Vérité et justice pour Adama Traoré, il y avait le groupe de rap La Rumeur. Hamé Bourokba, un de ses deux leaders, y filmait des images pour le documentaire Pour Adama , qu’il compte diffuser en 2021 et qui retrace le combat de la famille Traoré pour déterminer les responsabilités dans la mort d’Adama en juillet 2016.
Rappeurs engagés dans les années 1990 et 2000, aujourd’hui cinéastes, Hamé Bourokba et Ekoué Labitey n’ont cessé, dans leurs textes et leurs films, de dénoncer les violences policières. A la suite de la publication en 2002 d’un article titré « Insécurité sous la plume d’un barbare » dans le fanzine qui accompagnait leur premier album, L’Ombre sur la mesure , et évoquait les « centaines de [leurs] frères abattus par les forces de police, sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété » , le ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, leur avait intenté un procès pour « atteinte à l’honneur et à la considération de la police nationale » . Après huit ans de procédure, la justice leur donnait raison en cassation en 2010. Dix ans plus tard, Hamé et Ekoué analysent la situation actuelle.
Comment expliquer cette mobilisation en France ? Les pancartes dans les manifestations à Paris, Toulouse et Montpellier indiquent : « Black lives matter, ici aussi, en France ».
H. B. : L’affaire George Floyd est un miroir tendu par les Etats-Unis et les gens, ici, s’y voient. Ils y reconnaissent des aspects de leur réalité qui se produisent aussi en France. Il y a eu quelque chose aussi d’assez troublant : dans les jours qui ont suivi la mort de Floyd, la première expertise a tout de suite cherché à exonérer les policiers en dépit de l’évidence et des images vues par tous. Ceux qui s’intéressent de près à l’affaire Adama Traoré ont assisté à la même volonté d’enterrer une affaire en exonérant les forces de l’ordre de leur responsabilité et en produisant des expertises douteuses. Ça n’arrive pas dans n’importe quel contexte non plus.
Pourquoi maintenant, justement ?
H. B. : Nous avons tous été mis entre parenthèses pendant deux mois et, à peine déconfinés, nous sommes face à une crise. La crise politique est consommée avec la défiance vis-à-vis du gouvernement actuel, la façon dont il a géré les débuts de la crise sanitaire, son incapacité à mettre la population en sécurité en livrant ne serait-ce que du gel et des masques, l’imbroglio de la communication, sa volonté de maintenir mordicus les élections municipales pour décréter deux jours plus tard le début du confinement… On est dans une crise de confiance politique, et nous basculons dans une crise économique et financière d’une ampleur inédite. Il y a un contexte général où on a l’impression d’être tous à poil. Il y a de quoi provoquer l’inquiétude et la colère. Avant de décréter le confinement, le gouvernement était occupé à parachever le démantèlement du système des retraites par répartition. C’est comme si, au cours de ces semaines, tout s’était vu : le visage hideux et peu reluisant de l’avenir qui nous attend. Ce rassemblement a eu une espèce de vertu cathartique, comme s’il sonnait un déconfinement populaire et militant. Ce n’est pas un hasard si c’est la question des violences policières qui cristallise cette colère, car elles sont un condensé assez flagrant de la violence sociale et politique.
Depuis combien de temps préparez-vous ce documentaire sur l’affaire Adama Traoré ?
H. B. : Depuis trois ans. C’est un projet au long cours, il s’agit à la fois de documenter un combat, d’entrer dans le détail de l’affaire et faire aussi le portrait d’une famille. Avant mon arrivée à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), le comité Vérité et justice pour Adama filmait déjà beaucoup sa lutte, postait ses vidéos, des lives sur sa page Facebook. L’idée était de rassembler cette mémoire du combat en train de se faire, de l’organiser en un film et d’y ajouter mon regard. Ce film est le nôtre et le leur.
En quoi cela résonne-t-il avec l’histoire de La Rumeur ?
E. L. : En vingt ans, il suffit de se plonger dans nos archives pour se rendre compte que nous étions à l’avant-garde de ces questions. Nous avons été en procès pendant huit ans avec l’Etat. Nous prenons le parti des gens qui n’intéressent personne, dont les vies sont tout sauf spectaculaires mais qui sont finalement les forces vives de ce pays et qui, dans une crise sociale et économique, subissent le système silencieusement mais avec la plus grande violence.
Que vous inspire aujourd’hui la présence, dans les manifestations, de célébrités comme Omar Sy, Camélia Jordana ou Sara Forestier ?
H. B. : C’est très bien qu’un maximum de monde s’empare de cette question-là. Elle ne nous appartient pas. Ce dont je me félicite, c’est qu’elle se pose aujourd’hui dans des termes qui étaient peu consensuels il y a quinze ou vingt ans. Le ministère de l’intérieur nous a attaqués en justice pour un article qui ne dévoilait pourtant aucun scoop. Nous pointions des brutalités qui avaient conduit à des morts et qui étaient jusque-là impunies. La réaction du pouvoir policier à cette époque étant disproportionnée, c’est dire la panique qui a pu les gagner devant l’ampleur du rassemblement du mardi 2 juin. Pourtant le mot d’ordre du comité Vérité et justice pour Adama est que la justice s’applique avec la même rigueur quels que soient la victime et le coupable présumés. Il ne demande pas la lune, juste l’égalité de traitement.
Quand le ministère de l’intérieur vous intente un procès pour diffamation en 2002, comment l’interprétez-vous ?
H. B. : Ils nous ont fait un grand honneur en nous permettant d’exposer nos arguments devant cinq cours différentes. Attaquer un groupe de rap, il y a quinze ans… Il y avait déjà quelque chose de bête et méchant dans la censure. Nous refuser le droit de légitimement poser des mots sur la réalité des violences policières qui touche de plein fouet les cités et les quartiers depuis des décennies ne les fait en rien disparaître.
Depuis que vous avez gagné votre procès, avez-vous vu les choses évoluer ?
H. B. : Ce qui a changé, c’est que les violences policières frappent désormais des catégories de la population qui jusque-là ne les connaissaient pas. Je pense aux récents mouvements sociaux depuis la loi travail et aux « gilets jaunes », dont certains ont même perdu un œil, une main. Il y a eu des incarcérations, puis une lenteur en revanche à instruire les plaintes de manifestants violentés. Ce qui a changé, c’est que la société française devient plus violente, dans le sens où la proportion de personnes et de familles qui sont sur la paille ou vont s’y retrouver explose.
Le député La République en marche de Paris, Hugues Renson, affirme que « notre modèle républicain est fort heureusement très éloigné du passé ségrégationniste américain ». Qu’en pensez-vous ?
E. L. : Qu’il continue de le penser, que voulez-vous que je vous dise ? Force est de reconnaître, par exemple, que la situation des Antilles n’est pas historiquement si éloignée. Il y a évidemment des différences et j’invite ce responsable politique à plus de nuance. Nous, dans nos disques, on dresse des constats et, depuis une vingtaine d’années, les faits nous donnent raison.
H. B. : Nous ne sommes pas idiots au point de dire que la France, c’est les Etats-Unis. Ce sont deux pays différents avec des histoires différentes, un rapport au rôle de l’Etat différent, etc. Ce qui nous a relativement préservés de la violence très crue du modèle américain, ce sont les quelques protections sociales qui nous restaient.
#Adama_Traoré #George_Floyd #déconfinement_populaire_et_militant #La_Rumeur #film #documentaire #racisme #police #violences_policières #cités #violence_sociale #luttes
]]>Seine-Saint-Denis : après des échauffourées, un policier retrouve une balle dans son gilet de protection - Le Parisien
▻http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/noisy-le-sec-apres-des-echauffourees-un-policier-retrouve-une-balle-dans-
De sérieuses échauffourées ont éclaté mercredi soir à Noisy-le-Sec. Dans le quartier de Béthisy, « l’un des plus durs de la ville » selon le maire (UDI) Laurent Rivoire, une cinquantaine de personnes se sont attaquées à la police municipale, qui était venue pour faire cesser des jets de pétards et disperser les trop nombreux habitants présents sur les lieux.
La tension est montée crescendo. Les effectifs municipaux débordés ont dû faire appel à des renforts de la police nationale. Une trentaine de fonctionnaires étaient sur place au plus fort des violences. Les policiers ont continué à essuyer des jets de projectiles et des tirs de mortiers. Ils ont riposté par les tirs de grenades lacrymogènes.
Quatre gardes à vue
Puis tous se sont repliés et quatre suspects ont été interpellés et placés en garde à vue. Lors des arrestations, un policier municipal âgé d’une trentaine d’années a chuté et s’est légèrement blessé à la jambe.
Avant de prendre le chemin de l’hôpital Jean-Verdier, à Bondy, il a fait un détour par le poste de police pour retirer son gilet pare-balles. C’est alors qu’il s’est aperçu qu’un projectile s’était fiché dans la partie ventrale de son équipement.
Au vu de la #militarisation du #maintien_de_l'ordre, ce qui surprend chaque jour c’est que si peu de tirs de riposte aient lieu (autres que de mortiers d’artifice, etc les cocktails moltotov ne vont le plus souvent pas assez loin pour atteindre des policiers surarmés).
Hier, un jeune fuyant la police est mort écrasé par un train à Montigny les Cormeilles.
Pendant ce temps une vidéo circulait une vidéo de l’arrestation d’un Noir à Neuilly sur Marne, frappé après arrestation et menottage, avec la bande son qui va bien ("sale nègre").
Des papiers pour circuler, des papiers pour stationner...
Violaine Carrère
La liberté d’aller et venir, à défaut d’être un droit universellement reconnu, est, en #France, un principe constitutionnel. Mais si le droit à cette liberté a été réaffirmé à maintes reprises, il ne saurait, aux yeux des sédentaires que sont les citoyens majoritaires de notre société, s’exercer sans #contrôle ni #surveillance. Les siècles précédents ont été hantés par la menace des vagabonds, des gueux, mendiants, bandits de grand chemin, homme sans feu ni lieu, gens sans aveu... Les « SDF » d’aujourd’hui réveillent ces peurs pas tout à fait éteintes.
Plein Droit n° 35, septembre 1997
Des papiers pour tout
▻https://www.gisti.org/doc/plein-droit/35/circuler.html#fn6
La Tour de Pise est en train de se redresser
▻https://www.nationalgeographic.fr/tourisme/la-tour-de-pise-est-en-train-de-se-redresser
▻http://www.nationalgeographic.fr/sites/france/files/styles/desktop/public/iStock-929861782.jpg?itok=Lb4_2_ht
Un sujet digne de #cités_obscures
Symbole de la puissance de la république maritime de #Pise au Moyen Âge, le campanile médiéval haut de 55,86 m côté sud et 56,71 m côté nord s’est mise à pencher dès le début de sa construction en 1173. Aujourd’hui, la tendance s’inverse doucement. Si à première vue rien n’a changé, le monument est un peu moins incliné depuis quelques années et semble se redresser tout seul, alors que les travaux de consolidation dont il a fait l’objet sont terminés depuis 2001.
]]>Hauts-de-Seine - Les cités-jardins de #Vanves et #Suresnes distinguées pour leur architecture
▻http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/les-cites-jardins-de-vanves-et-suresnes-distinguees-pour-leur-architectur
▻https://img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/BBMECn7.img?h=630&w=1200&m=6&q=60&o=t&l=f&f=jpg
Au cœur de l’été, certains habitants de Vanves profitent de l’esprit village qui règne dans leur quartier. Derrière la façade rouge du square Payret-Dortail, de petits immeubles de quatre étages accueillent près de 150 logements et 27 ateliers d’artistes. Bienvenue dans 30 premiers sites franciliens à être labellisés et des deux sites alto-séquanais. Et c’est une autre cité-jardin, celle de la ville de Suresnes, qui s’est vue distinguée dans le département. Probablement la plus emblématique de France, elle fut initiée par...
Au cœur de l’été, certains habitants de Vanves profitent de l’esprit village qui règne dans leur quartier. Derrière la façade rouge du square Payret-Dortail, de petits immeubles de quatre étages accueillent près de 150 logements et 27 ateliers d’artistes. Bienvenue dans 30 premiers sites franciliens à être labellisés et des deux sites alto-séquanais. Et c’est une autre cité-jardin, celle de la ville de Suresnes, qui s’est vue distinguée dans le département. Probablement la plus emblématique de France, elle fut initiée par Henri Sellier, qui fut maire (SFIO) de la ville de 1919 à 1941, ministre de la Santé du Front populaire et fondateur de l’Association française pour l’urbanisme.
Au cœur de la cité-jardin de Suresnes, le collège #Henri-Sellier rend hommage à l’initiateur du quartier./LP/E.D.
« C’était un homme à la pointe qui, pendant l’entre-deux-guerres, a souhaité offrir du logement qui pourrait accueillir toutes les classes moyennes et dans lequel elles auraient accès à des équipements publics, raconte Christian Dupuy, actuel maire (LR) de Suresnes. Il s’est inspiré d’un concept anglais, le garden-city d’Ebenezer Howard, pour réaliser cette cité et répondre à la crise du logement. »
#cités-jardins #banlieues #urban_matter #utopies #utopies_urbaines #otto_neurath
]]>La tour de #Benoît_Peeters et #François_Schuiten
▻https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-theatre-et-cie/la-tour-de-benoit-peteers-et-francois-schuiten
Concert Fiction |Giovanni Battista est l’un des innombrables gardiens d’une tour immense, sans limites connues, dont les autorités semblent avoir oublié jusqu’à l’existence. Las d’attendre la visite de l’Inspecteur, Giovanni décide de partir à sa recherche.
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Un monde en mouvement (10/10) avec Pascal Boniface / Benoît Peeters « Revoir Paris » aux éditions Casterman
▻https://www.franceculture.fr/emissions/un-autre-jour-est-possible/un-monde-en-mouvement-1010-avec-pascal-boniface-benoit-peeters
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Les Têtes chercheuses
Avec Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et enseignant à l’Institut d’études européennes de l’Université Paris-VIII.
Sur deux semaines et en dix épisodes, nous analyserons notre monde en mouvement avec Pascal Boniface qui a écrit Le grand livre de la géopolitique paru aux éditions Eyrolles en septembre dernier.Pascal Boniface est directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Il enseigne à l’Institut d’études européennes de l’Université Paris-VIII et a écrit et dirigé une cinquantaine d’ouvrages sur les questions stratégiques. L’IRIS est un centre indépendant d’études en relations internationales. Ses activités comprennent la recherche et l’expertise, les publications, l’organisation de colloques et séminaires et l’enseignement sur les questions internationales.
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VILLE-MONDES IMAGINAIRES "CITÉS OBSCURES" - Escale 2
▻https://www.franceculture.fr/emissions/villes-mondes/ville-mondes-imaginaires-cites-obscures-escale-2-0
Cap sur l’imaginaire, le voyage « Villes-Mondes » continue dans les « Cités obscures »...
Voyage radiophonique dans le monde et les villes des célèbres bandes dessinées "Cités obscures" , de Peeters et Schuiten.
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À la recherche des #cités_obscures, passage entre deux mondes
▻https://www.franceculture.fr/emissions/villes-mondes/la-recherche-des-cites-obscures-passage-entre-deux-mondes-0
Un voyage radiophonique dans le monde et les villes des bandes dessinées"Cités obscures" , de Peeters et Schuiten, qui fêtent eux aussi cette année en septembre un anniversaire, celui des 30 ans de la publication de leur série.
#bd #imaginaire
]]>The NYC’s Mercury
▻https://www.american-rails.com/mercury.html
Il faut reconnaître qu’il a une certaine gueule.
The Mercury
The New York Central made its splash into the streamliner craze not long after the Burlington’s Zephyr and Union Pacific’s M-10000. Dubbed the Mercury this eye-catching train was not exactly a brand new streamliner. Instead of spending millions for a company to either build it such a train or do as the Milwaukee Road and have its own forces construct one from the ground up, the NYC decided to go the conservative route and piece together a consist from dated heavyweight cars. While the train was not new, thanks to the help of a noted industrial design the train proved to be very successful with the public and was quite stunning once it rolled out into the public. Overall, the streamliner was such a hit that New York Central would go on to fleet several similar trains by various names. The original was eventually dubbed the Cleveland Mercury and remained in service until the 1950s.
]]>Mémoire2cité a rejoint flickr ce mois de janvier.
▻https://www.flickr.com/people/memoire2cite
LE LOGEMENT SOCIAL DANS TOUS SES ETATS... H.B.M / H.L.M*
l’ Architecture Moderne Contemporaine, de la Construction à la Déconstruction...
60 ans d’Urbanisme..d’ Ouvrages Collectif qui auront marqués nos années 50-60-70. Grand Projet de Ville, Renouvellement Urbain, Politiques & Territoires,
P.N.R.U, Requalifications, Réhabilitations, Démolitions, je passe en revue l’ensemble de nos Quartiers / Cités / Banlieues / ZUP ciblé par l’ ANRU & ses Partenaires.
Mes archives 100% HLM*
]]>Gueules noires et peaux rouges
La fosse #Arenberg, dans le #Hainaut français, près de #Valenciennes, et la cité ouvrière qui la flanque, modèle de paternalisme patronal, figurent officiellement au « patrimoine de l’humanité » reconnu par l’Unesco.
C’est ici que Jean-Michel Dupont a situé son histoire. En 1905 précisément. Gervais Cottignies est un enfant de mineur : « J’ai longtemps cru que la Terre entière était une plaine sans fin, avec, dans ses entrailles, des hommes qui vivaient et trimaient plus bas que les morts. » Tout semble donc en place pour un remake de Germinal - fermé en 1989, le site a servi pour le tournage des extérieurs du film de Claude Berri en 1993.
Le scénariste de la bande dessinée est bien documenté. Il connaît la vie des mineurs sur le bout des doigts et les frites cuites au gras blanc de boeuf. Il sait faire parler ses personnages en langage ch’ti : « Eul’bonjour à tertous ! Pour mi, ce sera un genièvre ! » Le dessin d’Eddy Vaccaro, dans les tons ocrés, nous prédispose à un drame social. La réussite de cet album réside dans le fait qu’une fois l’ouvrage refermé le lecteur a le sentiment d’avoir lu autre chose.
Rock Against Police - Documentaire sonore
A la fin des années 70, dans un contexte de #crise économique et de #chômage, les #expulsions de jeunes #immigrés et les meurtres en banlieue, qu’ils soient commis par des #flics ou des beaufs, se multiplient. Un #réseau informel et fluctuant se constitue pour réagir collectivement en organisant une série de concerts Rock against police au beau milieu des #cités. De 1980 à 1983, l’initiative fait tâche d’huile. Plusieurs concerts sont organisés en région parisienne : #Paris, #Vitry, #Nanterre, #Cergy, #Argenteuil. L’idée est également reprise par d’autres groupes en France, notamment à #Marseille, #Saint Dizier, et #Lyon avec les concerts organisés par #Zâama d’banlieue.
A partir de ces #concerts gratuits et auto-organisés, d’une « musique sociale issue du quotidien », l’idée est « de brancher des gens qui vivent dans la même merde, qui partagent les mêmes besoins, les mêmes envies », de créer des occasions de rencontres et de circulations à l’intérieur des cités, mais aussi entre différentes banlieues. Dans une conjoncture particulièrement tendue, face aux meurtres, au racisme et à l’occupation policière, l’enjeu est de se réapproprier « le territoire social » de la cité. Et donc, pour les « jeunes immigrés et #prolétaires de #banlieue », cible et bouc-émissaire principaux de l’idéologie sécuritaire, de s’affirmer et de prendre la parole de façon autonome, en dehors des cadres et des discours établis. C’est pourquoi le #rock, comme mode de vie et langage, mais aussi le théâtre, la radio, les journaux de contre-information, le super 8 ou la vidéo, dès lors qu’ils sont réappropriés par les « lascars », participent pleinement d’une dynamique de lutte. A travers la recherche d’un imaginaire et d’une identité collective propres, il s’agit très concrètement d’arracher une possibilité d’existence, d’affirmer ses besoins et ses aspirations à une autre vie.
]]>Government promises 200,000 ‘garden village’ homes | News | Architects Journal
▻https://www.architectsjournal.co.uk/news/government-promises-200000-garden-village-homes/10016041.article
The government has announced plans for 200,000 new homes in a raft of ‘garden villages’ and ‘garden towns’ across the country
Announced by housing and planning minister Gavin Barwell yesterday (2 January), the programme will see £7.4 million invested to support the delivery of new settlements with their own community facilities.
The first wave will include 14 ‘garden villages’ featuring between 1,500 and 10,000 homes each and expected to deliver more than 48,000 new units in total.
#architecture #urbanisme #cités-jardin
In addition to the villages, a further three ‘garden towns’ at Aylesbury, Taunton and Harlow & Gilston will also be supported.
]]>#Madagascar continue de fermer les yeux sur le trafic du bois de rose
▻http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/01/14/madagascar-continue-de-fermer-les-yeux-sur-le-trafic-du-bois-de-rose_4847639
Rien ni personne ne semble être en mesure de contrer le pillage à large échelle des ressources naturelles de Madagascar par les élites politiques et économiques de l’île. Jeudi 14 janvier, le comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (#Cites), réuni à Genève, a été contraint de durcir ses sanctions face à l’inertie du gouvernement dans la lutte contre le trafic de #bois_de_rose, un bois précieux prisé par les nouveaux riches chinois et utilisé dans la fabrication de meubles de luxe.
Resté lettre morte depuis son adoption en août 2013, l’embargo promis par Madagascar sur toutes sur les exportations de bois de rose et d’ébènes va désormais se doubler de l’interdiction faite à toutes les parties de la Cites, soit 181 pays, d’importer ces essences illégalement exploitées. Les Etats bien connus (Tanzanie, Kenya, Singapour, Sri Lanka, Mozambique) par lesquels transitent les containers remplis de grumes interdites avant leur destination finale, la Chine, deviennent à leur tour responsables de mettre un terme à ce #trafic. A défaut d’agir, elles pourraient être tenues pour complices.
]]>Quel discours passionnant de cette jeune fille, Kahina, soeur de Sohane...
#Ni_putes_ni_soumises : portrait de #Kahina (R) 5
A l’occasion de la #marche_des_filles des cités du 11 octobre 2002 - qui débuta symboliquement à #Vitry, là où sept jours plus tôt, #Sohane était brûlée vive - Kahina, sa sœur aînée revient sur le drame et raconte.
cc @reka tu dois l’écouter, cette fille est trop bien !
Et je pense bien que ça peut intéresser aussi @odilon et @mad_meg
ARTE Radio - Loin de la cité. La banlieue en 1979, avant l’exil (13’11’’)
« On avait forcément un mur devant nous »
▻http://www.arteradio.com/son/616509/loin_de_la_cite
En 1979, Sylvie et Fabienne sont deux soeurs ados qui habitent Aulnay-sous-Bois en région parisienne. Elles témoignent dans un film #documentaire de Jean-Pierre Gallèpe sur la #jeunesse des #cités. Pour les deux soeurs, ces années sont celles de l’ennui. Pour la cité, c’est l’apparition de l’#héroïne, la dégradation de l’habitat et le départ des ouvriers français vers les banlieues pavillonnaires. Nina Almberg mesure avec elles le chemin parcouru depuis cette archive étonnante.
Orientation à l’#école : Que font vos parents ? Ma mère est nourrice. Ah bon, alors vous aimez les enfants ?
]]>"CITÉS OBSCURES" - Escale 1 - Ailleurs - France Culture
►http://www.franceculture.fr/emission-villes-mondes-ville-mondes-imaginaires-cites-obscures-escale-
ESCALE 1 : "À la recherche des CITÉS OBSCURES, PASSAGE ENTRE DEUX MONDES..."
Pour aller plus loin, pour vérifier les rumeurs et étayer les preuves, nous avons aussi consulté un écrivain insulaire, un géographe illuminé, un musicien connecté au monde parallèle et un explorateur ésotérique. Ouverts aux possibles et à l’imaginaire, munis d’une carte que nous avons retrouvée dans les archives de l’IGN, nous sommes partis à la recherche des passages entre notre monde et l’autre monde. Ces univers sont-ils l’un sur l’autre ? Pour le savoir, nous avons emprunté des escaliers, des trappes, des tunnels. Sont-ils au contraire presque juxtaposés, accessibles grâce à un simple “pas de côté” ? Suivant cette piste là, nous avons alors expérimenté des trompes l’œil, des zones blanches et des obscurités, des mirages acoustiques et des évidences trompeuses. Au fil de ces rencontres étranges, nous avons cru approcher “Brüsel”, “Urbicande”, “Samaris”. Et le sentiment, prégnant, de toucher du doigt les rivages d’un continent pas si lointain. Alors, peut-être sommes nous réellement passés ? Mais peut être n’en était-ce que l’écho...
▻http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11994-28.12.2014-ITEMA_20705955-0.mp3
ESCALE 2 : « CITÉS OBSCURES, VOYAGE AU COEUR DE LA CARTE »
▻http://www.franceculture.fr/sites/default/files/imagecache/ressource_full/2013/09/04/4693980/calvani.jpeg
▻http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11994-04.01.2015-ITEMA_20708385-0.mp3
#cités_obscures #imaginaire
#publication #actes_du_colloque
RENOUVEAU DES #JARDINS : CLÉS POUR UN MONDE DURABLE ?
Préface, par Erik ORSENNA
Présentation, par Sylvain ALLEMAND, Edith HEURGON & Sophie de PAILLETTE
Introduction
Mais pourquoi un colloque sur les jardins ?, par Sylvain ALLEMAND
Enquête impromptue, par Sophie de PAILLETTE
Les jardins au cœur des défis contemporains. Essai de #prospective_jardinière, par Edith HEURGON
I. Approches historico-culturelles
Cura ou l’éthique du #jardinier : souci et soin de soi, des autres et du monde. Une lecture de Jardins de #Robert_Harrison, par Florence NAUGRETTE
Les jardins et leurs représentations dans l’histoire, par Pierre BOUET
Les jardins dans l’univers médiéval, par Bernard BECK
Les jardins de la Renaissance : espace utopique de conversation, d’enseignement et de poésie, par Philiep BOSSIER
De #cosmologie en #paysage, la naissance du jardin de lettré en #Chine, par Augustin BERQUE
Le #jardin_persan, du paradis privé à l’espace de liberté, par Mina SAÏDI-SHAROUZ
II. Nouvelles tendances, nouveaux marchés
L’amour de la #nature et la sociabilité du jardin, par Jean VIARD
Une si longue absence, par Stéphane MARIE
L’Observatoire des Tendances du Jardin, par Dany SAUTOT
Le marché du jardinage, par Michel CONTE
Les nouveaux visiteurs de jardins, par Vincent DELAITRE
Jardins contemporains : les nouvelles tendances, par Chantal COLLEU-DUMOND
III. Nouvelles conceptions
« Je t’aime... moi non plus ». Vision gainsbourgeoise du jardin par le design, par Marie-Haude CARAËS & Chloé HEYRAUD
#Potagers de France. L’avenir des #jardins_nourriciers, par Antoine JACOBSOHN, avec la participation de Daniela VUERICH
Le « jardin en mouvement ». Lecture du concept de #Gilles_Clément, au travers de la pratique de l’agence Paysages, par François‑Xavier MOUSQUET
Du « jardin en mouvement » et de l’application du concept, par Hélène FORÊT
Penser le #jardinier-créateur. Vers une caractérisation d’un projet de conception singulier, par Mathias BÉJEAN
Un #jardin de sons et de #lumières au service du #développement_territorial, par Isabelle DEPRET-BIXIO
IV. Les jardins entre #villes et #campagnes
Le jardin, parure de la ville, par Paul CLAVAL
« La #ville_fertile », par Michel AUDOUY
Le jardin en ville, un nouvel acteur de l’urbanisme durable, par Éric LESUEUR
J’ai suivi les nuages... Ou comment l’évaporation motrice conduit à l’esprit jardinier, par Jean-Luc BRISSON
#Cités_végétales, cités du futur, par Luc SCHUITEN
« Je jardine ma ville », par Sylvie CACHIN
Fleurir au jardin, reflets d’une société, par Martine BERGUES
La « #guérilla_jardinière », un récit montréalais. Autour du film documentaire #Jardiniers_clandestins, par Mélanie PITTELOUD
Former au jardin du futur, par Renaud PAQUE
V. Pour un nouvel art de vivre plus solidaire
Droit au jardin !, par Michel RACINE & Béatrice SAUREL
Bien vieillir dans le Mortainais avec la « chaîne des jardins », par Edith HEURGON, avec la participation de Francine MACÉ
Les #jardins_familiaux et collectifs, d’hier et d’aujourd’hui, par Jérôme CLÉMENT
Discussion animée par Sylvain ALLEMAND, avec Julie ANDRIEU, Etienne BOYER, Sylvie CACHIN, Soazig DEFAULT, Marion ERNWEIN, Max FAUCHERRE, Jean-Guy HENCKEL, Sophie de PAILLETTE et Michel RACINE
Les #Jardins_de_Cocagne, acteurs de la réconciliation, par Jean-Guy HENCKEL
Discussion animée par Sylvain ALLEMAND, avec Julie ANDRIEU, Isabelle AZÉMA, Marion ERNWEIN, Pierre-François GORSE, Edith HEURGON et Odile JACQUEMIN
Des jardins en forme d’#AMAP : une mise en perspective historique, par Magali ZIMMER
VI. Expériences buissonnières
Genèse d’un #potager anti-crise, par Rodolphe GROSLÉZIAT
Discussion animée par Sylvain ALLEMAND, avec Etienne BOYER, Bente CHRISTENSEN, Soazig DEFAULT, Marion ERNWEIN, Pierre-François GORSE, Rodolphe GROSLÉZIAT, Odile JACQUEMIN, Frédérique SAINCT, Béatrice SAUREL et Daniela VUERICH
Témoignages de #jardiniers_amateurs : Francette VERNILLAT, Peter WOLRICH et Pierre-François GORSE
Discussion animée par Sylvain ALLEMAND, avec Augustin BERQUE, Philiep BOSSIER, Paul CLAVAL, Bente CHRISTENSEN, Marion ERNWEIN, Edith HEURGON, Odile JACQUEMIN, Nicole MATHIEU et Mina SAÏDI-SHAROUZ
Visites de jardins, rencontres de jardiniers, par Sylvain ALLEMAND & Edith HEURGON
« Ceris’ sur le gâteau », par Soazig DEFAULT, Laurence GARFIELD et Etienne BOYER, avec Sophie de PAILLETTE
VII. Le jardin utopique du XXIe siècle
Les Jardiniers du Futur, par Sophie de PAILLETTE
Le jardin utopique au XXIe siècle, par Rogalflocé GISAJO JULÉSUMA, avec Justine ANDRIEU, Anne-Cécile DANIEL, Marion ERNWEIN, Suzanne FÉRET, Léa HAVARD, Florian LEHMANN, Johan NEVEU, Romain RIOULT, Saphia TAOUJI, Galla VALLÉE et Gilles ZAMO
Conclusion... Table ronde animée par Edith HEURGON, avec Jean-Baptiste de FOUCAULD, Claude HALBECQ, Bernard HUBERT, Renaud PAQUE et Vincent PIVETEAU, ainsi que Mathias BÉJEAN, Etienne BOYER, Bente CHRISTENSEN, Marion ERNWEIN, Nicole MATHIEU et Sophie de PAILLETTE
Postface. Ré-inventer l’art des échanges, par Gilles CLÉMENT
Bibliographie
Crédits photographies
« Aujourd’hui des populations de plus en plus précarisées vivent dans les #grands_ensembles. Le drame... »
▻http://levant.tumblr.com/post/71847533792
“Aujourd’hui des populations de plus en plus précarisées vivent dans les grands ensembles. Le...
#immigration #immigrés #hlm #cités #précarité #logement #france
]]>30 ans déjà ! Coucou nous revoilà ??? - OCL - Organisation Communiste Libertaire
▻http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1455
Le trentième anniversaire de la « marche pour l’égalité et contre le racisme » a un certain retentissement : Film, débats médiatiques, initiatives locales et pour finir une manifestation le 7 décembre à Paris. Il nous a semblé important de revenir sur cet évènement qui a marqué le début des années 80.
#auto-organisation #marche_pour_l'égalité_et_contre_le_racisme #jeunes_prolétaires #cités #histoire_des_luttes
]]> L’#architecture sans les #habitants ?
▻http://www.metropolitiques.eu/L-architecture-sans-les-habitants.html
Depuis dix ans, la #rénovation_urbaine transforme en profondeur les #cités #HLM. Principalement motivés par le changement d’image des grands ensembles, les choix architecturaux réalisés dans ces projets négligent, cependant, la conception interne des #logements et les manières d’habiter des #résidents.
]]>« les #barbares sont non pas à nos portes, mais dans la cité (si j’ose dire) depuis une trentaine... »
▻http://levant.tumblr.com/post/61771232707
“les barbares sont non pas à nos portes, mais dans la cité (si j’ose dire) depuis une...
#cités #banlieue #insécurité #guerre_civile #presse #médias #point_de_vue #le_point #france
]]>La classe ouvrière à vif et à vie !
Avec le sang des autres (1974) un film de Bruno Muel
▻http://www.youtube.com/watch?v=3fANWq_CzWY
►http://www.dvdclassik.com/critique/a-bientot-j-espere-marker-marret
Dans #Avec_le_sang_des_autres, Bruno Muel peut enfin #filmer cette chaîne de Peugeot qui lui été interdite dans Week-end à #Sochaux.
Là encore, Bruno Muel reprend une forme documentaire classique pour aller au cœur du monde ouvrier de Peugeot. Ce #film, il l’a réalisé seul ou presque. Les #artisans des #groupes_Medvedkine n’ont pu conserver leur passion intacte face à la machine à broyer. Trop de luttes#syndicales, au jour le jour, trop de fatigue, l’usure des corps et des esprits. La #chaîne a repris ses droits et Muel tient à témoigner de sa force destructrice. Avec le sang des autres, c’est la description minutieuse d’une région entière sous la coupe de Peugeot. On découvre l’arbre généalogique de la famille dont les embranchements se répandent à tous les postes clés de #Sochaux et des environs depuis des générations. Main mise tentaculaire des homme Peugeots, mais aussi des moyens qui tissent un réseau aux mailles infranchissables. Les employés Peugeot sont allés à l’#école #privée Peugeot, à l’école d’apprentissage Peugeot, ont joué dans le club de sport Peugeot. Et ils sont enterrés dans des cercueils Peugeot portés par les corbillards Peugeot. Les #habitations (vétustes), la chaîne de magasins RAVI où chacun se rend, les #transports… toute la vie est estampillée Peugeot et il paraît impossible de s’en échapper. Peugeot établit une continuité entre le travail et la vie privée, en abolit les frontières. Sa #gestion de la chaîne, afin d’empêcher qu’une lutte s’organise, il la reprend dans le réseau d’#habitations de la #ville. Sur la chaîne, Peugeot fait de la "gestion logique des placements" en alignant les homme de manière à ce que chaque ouvrier ait le moins possible de points communs avec son voisin. En ville, Peugeot loge ses employés dans un semis de petites #cités mal desservies. Chaque #habitant peut difficilement gagner le centre ou d’autres foyers de #travailleurs, le seul transport en commun est celui qui les mène à l’usine.
L’élément central d’Avec le sang des autres, demeure la chaîne, véritable #monstre #destructeur qui avale la #vie des ouvriers. On ne peut vraiment saisir par l’image toute l’horreur de cette entité. Par ses scènes répétitives du #travail à la chaîne, le film entend décrire l’#aliénation des ouvriers, mais ces longues séquences, déjà interminables, ne peuvent pleinement donner corps à cet longue et usante suite de #gestes toujours #répétés, #reproduits à l’infini, #vidésde #sens. Il faut entendre le plus poignant des #témoignages pour commencer à saisir une once de la #destruction qui est à l’œuvre ici. En voix off, un #employé parle, ou plutôt essaye de parler. Car sa voix est usée, brisée. : "Quand t’as pas parlé pendant neuf heures, tu as trop de choses à dire que tu n’y arrives pas… tu bégaies". Il parle de ses mains abîmées, de ses pouces qu’il ne peut plus plier. Il ne peut plus toucher sa femme, déboutonner les vêtements de ses enfants. Cinq années de chaîne lui ont #volé ses mains. Il nous parle de la #honte, la honte de ce#travail qui n’est pas un #métier, la honte d’#être #soi-même. Il n’a plus de besoins, plus d’#envie. Il ne peut plus #lire, même pas par#fatigue, par #lassitude. "Je ne me dis même plus : à quoi ça sert de lire ? ». Et la #peur chaque jour d’y retourner. Et la peur de ne plus pouvoir y travailler, car après c’est le balai. Et « à 45 ans au balai, à 50 tu es mort".
Une employée parle de ses #rêves #détruits, d’une lutte qu’elle ne peut plus mener. "Le #Socialisme on n’y pense même plus. On ne sait même plus ce qu’on attend (…) le #bonheur on n’y croit plus, seulement par morceaux". Avec #le_sang_des_autres est un documentaire magnifique, aussi poignant que juste dans sa #description du monde ouvrier. Le film se termine sur une #fête entre les ouvriers, des chants, une certaine joie que Muel coupe brutalement par de nouvelles images de la chaîne. Le bruit des machines, qui court tout au long du film, souvent en off sur d’autres images, assourdit toutes ces vies. La douleur vient aussi du fait qu’Avec le sang des autres marque la fin d’un rêve. Les groupes Medvedkine, ce sont 330 minutes d’espoir et de lutte, une lutte souvent joyeuse, des espoirs souvent #mélancoliques. Une expérience unique, un #témoignage du monde ouvrier #indispensable, qui dépasse son cadre historique pour parler de notre époque avec une lucidité rare et#salvatrice.
#Bruno_Muel #luttes_Des_classes #Usine #Taylorisme #Ouvriers #prolétariat #Cités-dortoirs #Capitalisme #Peuples #Exploitation#Domination #Documentaire #Groupes_Medvedkine #Vidéo
]]>Des casernes pour loger les étudiants allemands
▻http://fr.myeurop.info/2013/06/10/des-casernes-pour-loger-les-etudiants-allemands-9798
Quentin Bisson
Avec l’augmentation du nombre de jeunes poursuivant leurs études, les cités U sont engorgées. Berlin propose de les installer dans les bureaux et casernes inutilisés. Répéré sur le Saarbrücker Zeitung.
La forte pénurie de logements étudiants à poussé Peter Ramsauer, le ministre fédéral allemand de (...)
#REVUE_DU_WEB #Société #Social #Allemagne #cités_universitaires #crise_du_logement #logement_étudiant #Mal-logement #pénurie_de_logement #universités
]]>Crévilles.org - Les cités-jardins, un idéal à poursuivre
▻http://crevilles.org/mambo/index.php?option=com_content&task=view&id=10258&Itemid=202
Un siècle plus tard, les cités-jardins fondées par Ebenezer Howard offrent un repère d’une étonnante actualité. Ce qui fut d’abord une utopie sociale, puis urbaine, a donné naissance à des quartiers très particuliers, aux atouts sans équivalent : une organisation urbaine harmonieuse, une grande richesse architecturale et paysagère, une capacité d’attachement identitaire et de « vivre ensemble ».
Comment ces quartiers ont-ils évolué ? Leurs principes sont-ils toujours inscrits dans l’action publique ? Quels apports possibles pour les nouvelles façons de faire la ville durable ?
Le colloque qui se déroulera à Stains, Suresnes et Châtenay-Malabry sera l’occasion :
– d’évaluer la pertinence des idées fondatrices de la cité-jardin dans une conception intégrée de l’aménagement au XXIe siècle,
– de marquer la spécificité du développement des cités-jardins en France et en région francilienne en regard des exemples européens et mondiaux,
– de resituer la réflexion sur l’habitat social de qualité, y compris en milieu urbain dense,
– d’interroger la politique des écoquartiers dans un paysage métropolitain en mutation.
Différents ateliers d’étudiants et de jeunes professionnels trouveront aussi, à cette occasion, un moment d’expression de leurs travaux et de leur créativité sur les cités-jardins et la ville de demain.
Visites, expositions, débats viendront animer les trois jours de ce colloque, qui s’accompagnera de la sortie d’un nouveau numéro des Cahiers de l’IAU « Les cités-jardins, un idéal à poursuivre ».
]]>« L’arrêt de mort de l’ours polaire vient d’être signé »
►http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/07/l-arret-de-mort-de-l-ours-polaire-vient-d-etre-signe_1844312_3244.html
La protection de l’ours polaire ne sera pas renforcée. Jeudi 7 mars, les Etats réunis à la conférence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), qui se tient à Bangkok jusqu’au 14 mars, ont rejeté la proposition des Etats-Unis et de la Russie d’interdire le commerce international de cette espèce emblématique, sous la pression du Canada.
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