city:alger

  • Babzman – Information historique et socioculturelle sur l’Algérie – La guillotine, de Nicolas-Jacques Pelletier à Ouïs Mosttifa Ould Habib …
    http://www.babzman.com/la-guillotine-ce-rasoir-national-repandu-dans-les-colonies-de-lempire-franc

    C’est à la tribune de l’Assemblée constituante, le 1er décembre 1789, à Paris, que le député Joseph Guillotin suggère l’égalité de tous les citoyens devant le juge : « Les délits du même genre seront punis par le même genre de peine, quels que soient le rang et l’état du coupable, écrit-il dans son projet de loi. Dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort, le supplice sera le même (décapitation), et l’exécution se fera par un simple mécanisme. ».
    Cette machine qui connaîtra très vite une grande notoriété, est d’abord appelée « Louisette » ou « Louison », puis, les journalistes mécontents de Guillotin, en sa qualité de questeur, la baptiseront « Guillotine », à sa grande déception. Le peuple, dans son argot de rues, la surnommera « le rasoir national » ou « la veuve » ou encore « Charlot », d’après le prénom de plusieurs bourreaux. Les magistrats, quant à eux, préfèrent le délicat euphémisme de « Bois de justice ».
    Le 3 juin 1791, l’Assemblée constituante édictera, à l’article 3 du Code Civil que « tout condamné à mort aura la tête tranchée. ». La suggestion de Maximilien de Robespierre, à abolir la peine de mort sera rejetée par les députés. Le seul aspect « positif » que l’on puisse attribuer à cette machine, serait d’abréger la souffrance du condamné qui aura la tête tranchée d’un seul coup, au lieu de plusieurs coups de sabre ou de hache, ou pire, sera soumis aux supplices de la roue ou de l’écartèlement, châtiments réservés aux roturiers.
    L’Assemblée demande alors à Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l’Académie de chirurgie et ami de Guillotin, de mettre au point la machine. Il s’inspire d’abord de mécanismes, connus plusieurs siècles auparavant, et reprend une machine d’origine écossaise qu’on surnommait the majdden, la vierge, avec un tranchoir qui glisse entre deux montants en bois sur le cou du condamné. Le mécanisme sera amélioré avec le concours du mécanicien allemand : Tobias Schmidt qui remplacera le couperet en forme de croissant par un autre en forme de trapèze, sur l’idée de roi Louis XVI qui ne sait pas encore que sa tête y passera onze mois plus tard.
    Après l’avoir essayée sur des moutons et des cadavres, le premier condamné à y passer sera Nicolas-Jacques Pelletier, un voleur de grand chemin, arrêté pour avoir frappé un citoyen dans le but de lui soustraire ses assignats. Il sera guillotiné le 25 avril 1792.
    Lorsque la révolution atteint son summum, entre 1793 et 1794, l’arbitraire et l’exécution à tout va prend place et on dénombre environ 17 000 personnes guillotinées. L’exécution à la guillotine fera fureur en France, jusqu’au 29 juin 1939, lorsque les exécutions ne seront plus publiques.
    En Algérie, les exécutions à mort continuaient à se faire au yatagan, cette arme ottomane de prestige ou de parade, utilisée par certains memlouks. Lorsque la première exécution au yatagan, à Alger, le 3 mai 1942 fut désastreuse, le ministre de la guerre de l’époque, le général Amédée Despans-Cubières, imposa l’utilisation de la guillotine exigeant à ce que les exécuteurs soient européens et non musulmans. Le premier algérien guillotiné fut Abdelkader Ben Zelouf Ben Dahmane, pour avoir commis différents assassinats et vols. Son exécution prit place à Bab El Oued, le 16 février 1843.
    Refusant de reconnaître la guerre de libération nationale, la France considérera les combattants comme des délinquants et des criminels de droit commun. Pour cela, les lois 56-268 et 56-259 seront publiées le 17 mars 1956, permettant aux tribunaux militaires d’appliquer la peine de mort aux combattants algériens, pris arme à la main, sans instruction préalable. L’un des quatre ministres à avoir signé ce texte, fut un certain François Mitterrand : « En Algérie, les autorités compétentes pourront […] ordonner la traduction directe, sans instruction préalable, devant un tribunal permanent des forces armées des individus pris en flagrant délit de participation à une action contre les personnes ou les biens […] si ces infractions sont susceptibles d’entraîner la peine capitale lorsqu’elles auront été commises. ». Dans le but de réprimer la révolution du peuple algérien, le 18 juin 1956, Mitterrand condamne 150 algériens qui seraient « crapule » et « politique », confirme Pierre Nicolaï, directeur de cabinet de François Mitterrand à l’époque : « C’est une décision politique. ». Il avait été chargé par Mitterrand de lui trouver les premiers condamnés à exécuter
    Ainsi, Amed Zabana, après avoir exécuté le garde forestier François Braun, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, sera guillotiné le 19 juin 1956, malgré l’intervention de Monseigneur Duval, alors l’archevêque d’Alger. Abdelkader Ferradj, membre du commando Ali Khodja connaîtra le même sort, le même jour, à cinq minutes d’intervalle. Les deux, sont donnés en exemple par le gouvernement de Guy Mollet à qui osait défier la France.
     Depuis Ahmed Zabana et Abdelkader Ferradj :
    Badèche Benhamid, 27 ans, coupable d’avoir tué Amédée Forger, le 28 décmbre 1956, maire de Boufarik et président de la fédération des maires d’Algérie, au 108 rue Michelet (Didouche Mourad),Guillotiné le 25 juillet 1957, après avoir passé un dur moment à la villa Susini.
    Abderrahmane Taleb, considéré comme le chimiste de la bataille d’Alger, en 1957, fut guillotiné le 24 avril 1958.
    Fernand Iveton, Mohamed Lakhnèche et Mohamed Ouenouri, membres du PCA (Parti Communiste Algérien), furent exécutés le 11 février 1957.
    La seule femme guillotinée fut Madeleine Mouton, le 10 avril 1948, à Sidi Bel Abbès, coupable d’avoir empoisonné 11 personnes.
    Le 12 août 1959 le dernier condamné passe sous la lame pour viols et meurtres, il s’agit de Ouïs Mosttifa Ould Habib, pour avoir une idée, dans l’illustration, nous retrouvons la liste quelques dizaines de condamnés.
     
    Mounira Amine-Seka.
    Sources :
    Fondationmessali.org
    Presse nationale.
    memoria.dz
    Viva Zabana, de Boualem Nedjadi, Editions l’ANEP, 2006.
    Illustration : liste des condamnée tirée du site fondationmessali.org

    • Pour Louisa Dris-Aït-Hamadouche, de la faculté des sciences politiques de l’université d’Alger, le soutien de nombre de ses compatriotes à M. Al-Assad est dû « au rejet viscéral de l’extrême violence dont sont victimes les civils syriens et à la présence avérée de puissances étrangères dans ce conflit. Cette position, qui relève largement de l’irrationnel, est assimilable à un syndrome post-traumatique que le discours officiel contribue à raviver pour se prémunir de toute contestation qui ferait vaciller le système ».

      C’est moi qui souligne !

  • Expérimentation d grenades offensives contre civils à Alger en décembre 1960, pour répression militaire des soulèvements pour l’indépendancepic.twitter.com/S8waBC01yD
    https://twitter.com/MathieuRigouste/status/783687736507129861

    Expérimentation d grenades offensives contre civils à Alger en décembre 1960, pour répression militaire des soulèvements pour l’indépendance pic.twitter.com/S8waBC01yD

  • Atlantropa voulait vider la Méditerranée pour réunir l’Europe et l’Afrique en un seul continent

    http://mashable.france24.com/monde/20160925-atlantropa-vider-mediterranee?ns_source=outbrain&ns_camp

    Vider la mer Méditerranée de son eau pour réunir l’Europe et l’Afrique et créer un supercontinent, voilà le modeste projet que comptait mener à terme l’architecte allemand Herman Sorgël.

    En 1929, Herman Sorgël publie son premier livre intitulé « Le projet Panropa, faire baisser le niveau de la Méditérranée, irrigation du Sahara ». Six autres ouvrages suivront – et retiendront finalement le nom d’Atlantropa – avec toujours la même idée folle de faire disparaitre rivages et ports de part et d’autre du continent.

    Dans ses ouvrages et ses multiples interventions, l’architecte détaille les contours du projet : trois gigantesques barrages auraient dû permettre d’abaisser considérablement le niveau de la Méditerranée.

    Mais pourquoi diable vouloir faire de Syracuse, Alger ou encore Marseille des villes sans vue sur mer ?

    Essentiellement pour une chose : garantir la paix. En effet, au début des années 1930, l’Europe va mal : les conséquences de la Première Guerre mondiale se font encore dûrement sentir : le chômage est au plus haut et les tensions diplomatiques renaissent.

    Herman Sorgël lui, est persuadé que vider la Méditerranée est le meilleur moyen de maintenir la paix. Et pour cause, Atlantropa ce serait : de l’énergie hydraulique bon marché pour toute l’Europe grâce aux barrages, du travail à profusion, de nouvelles terres irrigables et de l’espace pour s’agrandir… Surtout, le projet aurait obligé les pays européens à travailler ensemble.

  • Amira Merabet victime de l’algorithme « féminicide » algérien
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2909

    Les violences à l’égard des femmes en Algérie se multiplient, dans une impunité quelque peu institutionnelle ou ouvertement machiste, malgré les lois. Après Alger, Oran et Constantine, la société civile de Bejaïa (Bgayeth en berbère) qui recèle une tradition de lutte qui a plusieurs fois démontré une conscience aiguisée, a appelé à un rassemblement le samedi 17 septembre, en hommage à Amira Merabet, brûlée vive. Les citoyens des autres agglomérations urbaines sont interpellés, pour que de tels faits ne (...)

    #associations,_mouvement,_vie_associative,_initiatives_citoyennes,_intérêt_commun,_communauté,_Etat,_institution

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , #fait_divers,_société,_fléau,_délinquance,_religion,_perdition, Afrique, (...)

    #censure,presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique, #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Maghreb,_Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société

  • Algérie. Pas d’école pour les filles non voilées ! | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/algerie-pas-decole-pour-les-filles-non-voilees

    La rentrée scolaire, le 4 septembre, a été bien mouvementée au lycée de la cité des 1600 logements au lieu-dit Sebbala, dans la proche banlieue d’Alger. En effet, le gardien a décidé que les filles non voilées n’avaient pas le droit d’y accéder.

    Ça circule sur Facebook, avec des remarques du genre :

    Algérie : le retour de la pression religieuse.
    Des filles sans foulard (c’est-à-dire celles qui ont les cheveux en liberté) sont renvoyées du lycée, un chrétien condamné pour outrage à l’islam. La pression des conservateurs islamisés se fait sentir.
    Et chez nous ça va suivre puisque ces femmes ne savent pas utiliser les libertés que nous avons obtenues.

    « Ces femmes » ne savent pas utiliser ceci ou cela. On pourrait aussi sans doute expliquer comment toutes « ces femmes » qui se font agresser par des élus de la République sont coupables de ne pas savoir utiliser les libertés et droits obtenus par ce « nous » indistinct.

    Y-a du boulot...

    • L’affaire n’est pas si simple...

      http://www.konbini.com/fr/tendances-2/algerie-dans-lycee-de-la-banlieue-ouest-dalger-les-filles-non-voilees-nont-

      Une source proche de la direction de l’éducation Alger-ouest a confirmé les faits au quotidien El Watan, précisant que cette acte ne correspondait nullement à une consigne donnée par la direction de l’établissement. Cette même source rapporte que ce “débordement” serait au contraire une conséquence du manque de personnel d’encadrement du lycée, qui est en sous-effectif.

      Une situation qui aurait forcé l’établissement scolaire à demander de l’aide à des parents d’élèves. “Ces sont les parents d’élèves auxquels la direction a fait appel qui ont interdit l’accès aux filles non voilées à cet établissement”, a déclaré cette même source. Il ne s’agit donc pas d’une décision du système éducatif mais de l’initiative personnelle d’un agent de sécurité qui s’est lui-même octroyé des pouvoirs que ne lui confère pas sa fonction. Le site d’info Tout sur l’Algérie donne, lui, la parole à “un responsable du lycée” qui n’était pas présent le jour des faits mais “affirme que son établissement n’a reçu aucune plainte émanant d’un parent d’élève”.

  • Ghaleb Bencheikh à Algeriepatriotique : « L’islam doit en finir avec les représentations superstitieuses »
    http://www.algeriepatriotique.com/fr/article/ghaleb-bencheikh-%C3%A0-algeriepatriotique-%C2%ABl%E2%80%99islam

    Le penseur et physicien Ghaleb Bencheikh appelle, dans cette interview à Algeriepatriotique, à abandonner la « raison religieuse dévote » pour « laisser place à la raison critique autonome ». Pour lui, les sociétés musulmanes « doivent sortir de leur profonde léthargie », car, dit-il, c’est la bataille des idées qu’il faut gagner pour s’éloigner d’une « religiosité aliénante » et d’une « normativité religieuse asphyxiante ».

    #islam #islamisme

  • La séance du dimanche : « Festival panafricain d’Alger 1969 »
    https://quartierslibres.wordpress.com/2016/07/31/la-seance-du-dimanche-festival-panafricain-dalger-1969

    Documentaire de Willima Klein : en 1969, le premier Festival Panafricain d’Alger crée l’événement. Tourné en juillet 1969 au plus près des artistes et des troupes d’un festival resté dans les annales, le film se nourrit d’archives des luttes d’indépendance et d’entretiens avec des représentants de mouvements de libération, mais aussi d’écrivains et d’essayistes africains… Source : Quartiers libres

  • Lutte antiterroriste : l’expertise algérienne - Le Point

    _Le journaliste algérien Adléne Meddi détaille la stratégie antiterroriste de son pays durant la guerre civile. Comme un exemple à méditer.
    Par Adlène Medd

    « Vous ne mobilisez pas les bonnes ressources humaines. Vous n’exploitez pas assez les prisonniers incarcérés pour des affaires de terrorisme. Et vous avez laissé pulluler trop de cellules dormantes sur votre propre sol. » Ce jour-là, la tirade, un peu sèche, d’un des plus hauts gradés algériens refroidit les officiers du renseignement français. La rencontre se tient à #Alger, quelques jours après les attaques de novembre 2015 à #Paris. Les services des deux pays ont l’habitude de se concerter ; toutefois, relève un ancien de la DST, « les politiques français ne veulent pas entendre ce que no...

    http://www.lepoint.fr/societe/lutte-antiterroriste-l-expertise-algerienne-27-07-2016-2057254_23.php

    #antiterrorisme #france #algerie

  • Le Maroc à l’UA : relance du débat avec Alger sur le #Sahara_occidental

    En début de semaine, lors du sommet de l’Union africaine, le Maroc avait annoncé vouloir rejoindre l’organisation. Mais si Rabat avait quitté l’ancêtre de l’Union, c’est à cause de la question du Sahara occidental. Cette demande d’adhésion relance le débat avec Alger, qui défend l’autodétermination du territoire sahraoui.

    http://www.rfi.fr/afrique/20160723-algerie-demande-adhesion-maroc-ua-debat-sahara-occidental?ref=tw_i

  • Ce que cache le mythe d’"Alger, espace hostile aux #femmes" | Tinhinan El Kadi
    http://www.huffpostmaghreb.com/tinhinan-el-kadi/ce-que-cache-le-mythe-dalger-espace-hostile-aux-femmes_b_9334042.ht
    Excellent article écrit par une Algéroise à la fois sur la réalité des rues d’Alger, les fantasmes qui y sont associés et le rapport entre #genre et #classe.
    #espace public #Algérie #Alger #harcèlement #sexisme #agressions

  • « Les crânes de résistants algériens » n’ont rien à faire au Musée de l’homme
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/07/09/les-cranes-de-resistants-algeriens-n-ont-rien-a-faire-au-musee-de-l-homme_49

    Le 17 juillet 1849, les troupes françaises envoyées en hâte entament un siège, qui durera quatre mois. Après un premier assaut infructueux, l’état-major prend la mesure de la résistance et envoie une colonne de renfort de plus de 5 000 hommes, commandée par le général Émile Herbillon (1794-1866), commandant de la province de Constantine, suivie d’une autre, des zouaves dirigés par le colonel François Canrobert (1809-1895). Deux officiers supérieurs, plusieurs milliers d’hommes contre une localité du grand sud algérien, deux décennies après la prise d’Alger : la résistance algérienne était d’une ampleur et d’une efficacité exceptionnelles.

    Le 26 novembre, les assiégeants, exaspérés par la longueur du siège, voyant beaucoup de leurs camarades mourir (des combats et du choléra), informés du sort que les quelques Français prisonniers avaient subi (tortures, décapitations, émasculations…), s’élancent à l’assaut de la ville. Chaque maison devient un fortin, chaque terrasse un lieu d’embuscade contre les assaillants. Après d’âpres combats, au cours desquels les Français subissent de lourdes pertes, le drapeau tricolore flotte sur le point culminant de l’oasis.

    Deux ans plus tard, Charles Bourseul, un « ancien officier de l’armée d’Afrique » ayant participé à l’assaut, publiera son témoignage : « Les maisons, les terrasses sont partout envahies. Des feux de peloton couchent sur le sol tous les groupes d’Arabes que l’on rencontre. Tout ce qui reste debout dans ces groupes tombe immédiatement sous la baïonnette. Ce qui n’est pas atteint par le feu périt par le fer. Pas un seul des défenseurs de Zaâtcha ne cherche son salut dans la fuite, pas un seul n’implore la pitié du vainqueur, tous succombent les armes à la main, en vendant chèrement leur vie, et leurs bras ne cessent de combattre que lorsque la mort les a rendus immobiles. ». Il s’agissait là des combattants.
    Destruction méthodique

    Or, l’oasis abritait aussi des femmes, des vieillards, des enfants, des adolescents. La destruction de la ville fut totale, méthodique. Les maisons encore debout furent minées, toute la végétation arrachée. Les « indigènes » qui n’étaient pas ensevelis furent passés au fil de la baïonnette.

    Dans son livre La Guerre et le gouvernement de l’Algérie, le journaliste Louis de Baudicour racontera en 1853 avoir vu les zouaves « se précipiter avec fureur sur les malheureuses créatures qui n’avaient pu fuir », puis s’acharner : « Ici un soldat amputait, en plaisantant, le sein d’une pauvre femme qui demandait comme une grâce d’être achevée, et expirait quelques instants après dans les souffrances ; là, un autre soldat prenait par les jambes un petit enfant et lui brisait la cervelle contre une muraille ; ailleurs, c’étaient d’autres scènes qu’un être dégradé peut seul comprendre et qu’une bouche honnête ne peut raconter. Des procédés aussi barbares n’étaient pas nécessaires, et il est très fâcheux que nos officiers ne soient pas plus maîtres en expédition de leurs troupes d’élite, qu’un chasseur ne l’est d’une meute de chiens courants quand elle arrive avant lui sur sa proie. »

    D’après les estimations les plus basses, il y eut ce jour-là huit cents Algériens massacrés. Tous les habitants tués ? Non. Le général Herbillon se crut obligé de fournir cette précision : « Un aveugle et quelques femmes furent seuls épargnés ». Le pire est que la presse française d’alors reprit ce rapport cynique.

    Il y eut trois autres « épargnés »… provisoirement. Les Français voulurent capturer vivant – dans le but de faire un exemple – le chef de la résistance, le cheikh Bouziane. Au terme des combats, il fut fait prisonnier. Son fils, âgé de quinze ans, l’accompagna, ainsi que Si-Moussa, présenté comme un marabout. Que faire d’eux ? Ces « sauvages » n’eurent pas droit aux honneurs dus aux combattants.

    Le général Herbillon ordonna qu’ils soient fusillés sur place, puis décapités. Leurs têtes, au bout de piques, furent emmenées jusqu’à Biskra et exposées sur la place du marché, afin d’augmenter l’effroi de la population. Un observateur, le docteur Ferdinand Quesnoy, qui accompagnait la colonne, dessina cette macabre mise en scène qu’il publia en 1888 dans un livre, témoignage promis à un certain avenir…

    Que devinrent les têtes détachées des corps des combattants algériens ? Qui a eu l’idée de les conserver, pratique alors courante ? Où le furent-elles et dans quelles conditions ? Quand a eu lieu leur sordide transfert en « métropole » ? Cela reste à établir, même si certaines sources indiquent la date de 1874, d’autres la décennie 1880. Il semble certaines d’elles aient été d’abord exposées à la Société d’anthropologie de Paris, puis transférées au Musée de l’homme. Elles y sont encore aujourd’hui.

    Soutenir les appels de citoyens algériens à rapatrier ces dépouilles dans leur pays, pour leur donner une sépulture digne comme cela fut fait pour les rebelles maori ou les résistants kanak Ataï et ses compagnons (en 2014), ne revient aucunement pour nous à céder à un quelconque tropisme de « repentance » ou d’une supposée « guerre des mémoires », ce qui n’aurait strictement aucun sens. Il s’agit seulement de contribuer à sortir de l’oubli l’une des pages sombres de l’histoire de France, celles dont l’effacement participe aujourd’hui aux dérives xénophobes qui gangrènent la société française.

    #colonialisme #racisme #massacre #histoire #crane #trophée #restitution #déshumanisation

    • Sur les têtes maoris « toï moko » :
      La France restitue vingt têtes maoris à la Nouvelle-Zélande
      http://www.20minutes.fr/planete/865136-20120123-france-restitue-vingt-tetes-maoris-nouvelle-zelande

      500 autres têtes restent en Europe

      Les « toï moko » arriveront au musée Te Papa (« notre lieu » en maori) de Wellington le 26 janvier, où une grande cérémonie sera organisée en présence du roi Tuheitia Paki pour célébrer leur retour au pays. Grâce aux archives historiques, l’abondante tradition orale maorie et les experts en tatouages, qui ont chacun leur signification et retracent l’histoire personnelle unique de leur porteur, Te Papa tentera de retrouver la communauté d’origine des ancêtres rapatriés. Les têtes étant sacrées, aucun test ADN n’est prévu dans l’immédiat pour identifier leur famille. Selon Te Papa, quelque 200 « toï moko » ont été restituées par quatorze pays mais on estime que plus de 500 autres attendent encore leur retour dans diverses institutions européennes.

      #maoris

    • Quelques explications sur la pratique des têtes trophées
      http://www.archeo-gallay.ch/7a_Lectures9.html
      Le texte donne de nombreux exemples mais je colle seulement la partie sur les Maoris

      2.2. Polynésie (Maoris, Samoa, Mariannes, Marquises, Nouvelle Géorgie)

      Type d’engagement guerrier. Raids, sièges de courte durée, batailles rangées (Maoris).

      Partis engagés. Tribus dirigées par des chefs indépendants au sein de la même ère linguistique (Maoris).

      Idéologie. Décapiter les adversaires permettait d’empêcher les ennemis de devenir des ancêtres bienveillants et de générer des esprits malfaisants (Salomons). Le but avoué est l’acquisition d’une fertilité supérieure, pour celui qui s’est rendu maître d’une tête, et pour son clan (Mariannes, Marquises, Nouvelle Géorgie).

      Traitement. Traitement important (ennemis avec bouche close, amis avec dents apparentes) (Maoris).

      Valorisation. Valorisation importante des têtes ennemies et des têtes de ses propres guerriers morts au combat (Maoris). Les guerriers rivalisaient pour apporter le plus de têtes au roi (Samoa). Les crânes ornaient les poteaux d’accostage et recouvraient les toits des hangars à canoës (Salomons).

      Appropriation. Pas d’information.

    • Infos supplémentaires sur le Siège de Zaatcha - qu’on devrais plutot appeler « Le massacre de Zaatacha » vu que les français n’ont laisser aucun·e survivant·e.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Zaatcha

      Les Cheikh Bouziane, Moussa et Lahcène, capturés par les zouaves du commandant Lavarande, sont exécutés sur ordre du général Herbillon et leurs têtes exposées sur la place du marché à Biskra3, afin de faire taire la rumeur de leur invulnérabilité et faire cesser la rébellion dans la région.

      Ici un article qui donne plus d’information sur les révoltes en Algérie et Bû Ziyân :
      La Révolte de Bû Ziyân en Algérie, 1849
      Julia Clancy-Smith
      https://remmm.revues.org/255

      Dès le 26 novembre, la fin était imminente ; chaque camp savait à quoi s’attendre. Les tirs d’artillerie ininterrompus ouvraient des brèches béantes dans les murs de Za’atsha et des soldats envahirent bientôt les allées étroites, jonchées de débris, et les sentiers des jardins. Bû Ziyân rassembla ses partisans dans la mosquée de la ville. Après avoir mené la prière, il ordonna aux quelques survivants de se battre jusqu’à la mort. Plus tard dans la journée, les troupes françaises cernèrent la résidence abandonnée du qa’id à la solde des Européens, où le mahdi et sa famille - deux jeunes fils, une fille, sa femme et sa mère - se trouvaient piégés. Le mahdi sortit de la maison en brandissant une carabine. « Je suis Bû Ziyân », déclara-t-il calmement aux officiers tandis qu’il s’agenouillait pour prier. Après avoir forcé le prophète rebelle à assister au massacre de sa famille, on le plaça contre un mur et on le mit en joue. « Vous avez été les plus forts ; seul Dieu est grand, puisse sa volonté s’accomplir » dit-il encore23. Des coups de feu retentirent et le héros de Za’atsha s’effondra. La tête de Bû Ziyân fut offerte comme trophée au général Herbillon, qui l’exposa à la porte du village afin que tous puissent la voir. Pendant le reste de la journée, seul pouvait être entendu le bruit des détonations tandis que les soldats faisaient sauter les caches de poudre sous les maisons encore debout (Bocher, 1851 ; Julien, 1979).

      On en parle ici aussi : Cheikh Bouziane , Cherif Boubaghla Zaatcha et les Oubliés du 5 juillet
      http://dzactiviste.info/cheikh-bouziane-cherif-boubaghla-zaatcha-les-oublies-du-5-juillet

  • Michel Rocard, par Pierre Joxe
    7 juil. 2016 Par Les invités de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/070716/michel-rocard-par-pierre-joxe

    (...) En Janvier 1960, rappelé à Alger du fond du Sahara après le virage de de Gaulle vers « l’autodétermination » et juste avant la première tentative de putsch – l’ « affaire des barricades » –, j’ai pu mesurer encore davantage le courage et le mérite de Rocard. Il avait reçu mission d’inspecter et décrire ces camps où croupissait 10% des paysans algériens, ne l’oublions jamais !

    Il lui avait fallu une sacrée dose d’audace pour arpenter l’Algérie en civil – ce jeune inspecteur des finances –, noter tout ce qu’il voyait, rédiger en bonne et due forme et dénoncer froidement, sèchement, ce qui aux garçons de notre génération était une insupportable tache sur l’honneur de la France. Nous qui avions vu dans notre enfance revenir d’Allemagne par milliers les prisonniers et les déportés dans les gares parisiennes, nous étions indignés par ces camps.

    Car en 1960 encore, étant alors un des officiers de la sécurité militaire chargé d’enquêter à travers l’Algérie, d’Est en Ouest, sur les infractions, sur ceux qui désobéissaient aux ordres d’un de Gaulle enfin converti à l’« autodétermination » qui allait devenir l’indépendance, j’ai pu visiter découvrir et dénoncer à mon tour des camps qu’on ne fermait pas ; des camps que l’on développait ; de nouveaux camps… Quelle honte, quelle colère nous animait, nous surtout, fils de patriotes résistants !(...)

    • C’était il y a trés longtemps à une époque où les « jeunes » du PS ne pouvait occuper que la partie gauche de l’échiquier politique.
      Ceci dit, c’est Guy Mollet, SFIO, ancêtre du PS qui commence la guerre d’Algérie.

      Pas mal d’années après, Monsieur Michel Rocard occupera la partie centre droite de l’échiquier politique, François Mittérand occupant sois disant la gauche, l’UMP, la droite + les autres.

      Les cérémonies de l’enterrement de Monsieur Rocard, fixées par lui même illustrent parfaitement sa modestie.

      Reconnaissons lui son intégrité quand même, chose pas courante sous la 5 iéme république, et rarissime depuis quelques années.

    • Dans une dépêche APS du 23 septembre 2015, qui rendait compte d’une visite de l’ambassadeur Yang Guangyu à l’automne dernier dans la wilaya de Tizi Ouzou, on apprend que quelque 40 000 travailleurs chinois sont recensés en Algérie. L’ambassadeur avait annoncé, rapporte la dépêche, que ce chiffre serait “très prochainement revu à la baisse”. La même source indique que les entreprises chinoises allaient désormais recourir à la “main-d’œuvre locale”, en précisant que les travailleurs chinois libérés seraient rapatriés.

      Si on résume le #circuit_d'exploitation_privé sorte de #traite_des_chinois :
      des entreprises chinoises prospèrent en Algérie, elles ne payent aucun des ouvriers qu’elles font venir de chine en déléguant ensuite à l’ambassade de chine leur hypothétique retour. wé wé wé

  • Le nouveau #PDAU d’#Alger approuvé

    Au terme d’une longue phase d’études qui a duré plus de huit années, et après avoir été exposé dans chaque commune de la wilaya d’Alger, durant la période consacrée à l’enquête publique, allant du 15 février au 30 mars 2015, soit pendant 45 jours, le PDAU (Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme) de la capitale, à l’horizon 2030 (devenu 2035 aujourd’hui), a été présenté et approuvé à la majorité lors d’une session ordinaire de l’ APW (Assemblée Populaire de Wilaya d’Alger) le 11 mai 2016. Le PDAU se veut un instrument légal et obligatoire de #planification spatiale et de gestion urbaine. Ce #plan_directeur détermine des prévisions d’urbanisme et des règles de gestion. Il fixe les orientations fondamentales de l’#aménagement_du_territoire d’une ou de plusieurs communes. C’est le bureau d’études portugais Parque Expo 98 SA, intervenant également dans plusieurs pays, spécialisé dans les projets de planification et de renouvellement urbain, qui a été chargé, depuis 2007, de coordonner un groupe plurisdisciplinaire pour travailler sur ce nouveau PDAU intercommunal d’Alger (il étudie les 57 communes de la wilaya), qui inclut une vision stratégique et de nombreux projets structurants (plusieurs de ces projets ont fait l’objet d’appels d’offres internationaux et sont en cours de réalisation à Alger : Universités, écoles supérieures, stades, quartiers d’affaires, sièges sociaux, parkings à étages…) et ont été intégrés au master plan (plan stratégique).


    https://ruralm.hypotheses.org/972
    #urban_matter #Algérie
    via @ville_en

  • Today’s Future
    http://www.nova-cinema.org/prog/2016/154/africa-is-in-the-future/article/today-s-future

    L’anticipation et le futurisme sont autant de modes d’agencement du récit qui permettent de parler des enjeux qui pèsent sur le présent. Parfois même, ils évoquent, sous des traits irréels, des réalités passées ou actuelles que le contournement permet de mieux mettre en perspective. Dans une atmosphère lunaire, Neil Beloufa part en quête des futurs fantasmés d’hommes ordinaires dans un village malien. Suit un autre récit futuriste : celui d’un homme venu du futur, qui apparaît sur la berge d’un Alger (...) jeudi 19 mai 2016 - 20h , #Compilation

  • Alger, cartographie des zones interdites au public | Info & Actualités depuis 2007

    http://www.tsa-algerie.com/20160512/alger-cartographie-zones-interdites-public

    Il est des lieux qui loin des regards, portent une histoire, un moment de vie arraché. Des lieux chargés d’émotions pour beaucoup en particulier parce que l’accès leur y est désormais interdit. La jetée du port d’Alger, la crique et la plage du Club des Pins, le village de Moretti, la Pinède, le Palais du Peuple ou encore le « Bois de l’Atlas », plus connu par le bois de Boulogne au Golf… sont autant d’espaces inaccessibles aujourd’hui au public.

    « Ya hasra ala Zman »

    Mustapha Si Chaib est retraité. Depuis toujours, il a habité le Golf. Avec beaucoup d’émotion, il évoque ses souvenirs d’enfance dans le bois de Boulogne, situé derrière la présidence, surnommé depuis l’Indépendance « le bois de l’Atlas ». « En 1969, j’avais 17 ans. J’étais membre du club sportif d’El Mouradia, le RAMA. On allait régulièrement s’oxygéner dans le bois. Cette forêt était le point de chute privilégié des familles d’Alger. En comparaison, c’était probablement, notre Bouchaoui de maintenant. Très souvent en fin de semaine, des familles s’y installaient pour pique-niquer et se reposer. D’autres venaient pour leur footing quotidien », nous dit M. Si Chaib.

    #algérie #alger #espace_public #dfs

  • Un point de vue intéressant sur les agressions de Cologne. Toutefois, je n’adhère pas à ce que Madame Tamzali affirme comme explications des évènements tragiques vécues par ces femmes. L’explication correcte est loin d’être telle ; on peut expliquer ce qui s’est passé en recourant à un peu d’anthropologie et de psychanalyse.
    Reste que ce qui est le plus intéressant dans cet entretien est qu’elle affirme qu’on (qui est ce ’on’ ?) lui a demandé de dire des choses.
    http://www.liberte-algerie.com/entretiens/jamais-on-ne-me-fera-peur-avec-lislam-247072

    (...)
    Évidemment, j’ai reçu une très forte pression des radios et des journaux pour dénoncer l’islam, pour entrer dans le concert des dénonciations. Je me suis disputée avec un présentateur, et à la fin, je lui ai dit : que voulez-vous que je vous dise, que je suis mieux à Paris qu’à Alger ? J’ai dit à mes amis de prendre un hélicoptère et de voir ce que sont devenus l’Irak, la Syrie et la Libye, de voir le monde arabe détruit. J’ai des amies féministes avec qui j’ai pris mes distances, car elles ont tellement appuyé les discours dans lesquels on crachait sur les Arabes. Pourtant, ce sont des femmes intelligentes qui savent très bien que ce n’est pas comme ça qu’on parle. Quand on fait l’analyse de la situation, on ne peut pas dire que c’est la religion, celle-ci ne peut ni violer ni parler.
    (...)

    #islam #islamophobie #Cologne #Algérie #femme #féminisme #France #médias

  • On peut désormais parler de « preuves » s’agissant de la corruption de Chakib Khelil. Après l’article d’Algérie patriotique, donnant des informations détaillées sur les comptes bancaires des membres de la familles Khelil, c’est Maghreb Emergent qui contribue pour sa part :

    http://www.maghrebemergent.info/actualite/maghrebine/58969-comment-l-ex-drs-compte-renvoyer-chakib-khelil-a-son-statut-

    (...)
    Maghreb Emergent a pu consulter une partie des documents qui ont fondé l’enquête publiée ce mardi 11 mai par le site Algérie Patriotique édité par l’un des fils du général à la retraite Khaled Nezzar. Si les informations se recoupent, les sources ne se sont forcément les mêmes. Elles sont proches de l’appareil judiciaire dans le cas de Maghreb Emergent. Leurs informations sont étayées par des vérifications effectuées depuis un mois aux Etats Unis et en France. Elles ne sont pas démenties par d’autres sources informées des contenus de l’enquête du DRS qui a abouti à la chute de Chakib Khelil au printemps 2011. Najat Khelil née Arafat détenait un sous-compte sur le principal compte d’affaires de la filière du scandale Saipem. Il s’agit d’un compte de la Bank Audi Saradar à Beyrouth sur lequel Pearl Partners de Farid Bedjaoui a redistribué 34,3 millions de dollars de commissions Saipem. Titulaire principal de ce compte : Omar Habour, l’ami de 50 ans de Chakib Khelil, son hologramme bancaire et gestionnaire de patrimoine. Le nom de Najat Khelil née Arafat qui figure comme détenant ce sous compte au Liban apparait dans le rapport d’une commission rogatoire internationale en 2011. Cette information est l’une des plus précises qui a fondé l’inculpation de Chakib Khelil par le tribunal de Sidi M’hamed et l’émission d’un mandat d’arrêt international contre lui son épouse et ses deux fils le 12 août 2013 par le procureur général près du tribunal d’Alger, Belkacem Zeghmati. Elle apportait la preuve tangible dans le scandale de Saipem que c’est les Khelil qui se tenaient au bout de la chaine de flux de paiement transitant par Farid Bedjaoui, puis principalement par Omar Habour.

    Un système de camouflage éventé

    L’épouse de Chakib Khelil a donc eu accès à un compte bancaire disposant d’une provision de 34,3 millions de dollars provenant quasi directement des activités de Saipem en Algérie entre fin 2007 et fin 2010. Cela ne diminue en rien de l’importance des informations révélées par Algérie Patriotique, même si elles impliquent des montants inférieures. Une source algérienne résidente aux Etats-Unis nous a expliqué que connaissant le système fiscal local et la surveillance des flux suspects, les Khelil ont choisi de ne pas rapatrier beaucoup de cash vers les Etats Unis. Les opérations enregistrées sur le compte Sun Trust Bank de Mme Najat Khelil font état d’une entrée de 1 421 000 dollars provenant, comme rapporté par Algérie Patriotique, d’un compte détenu par Omar Habour. Le couple Khelil a cumulé entre 2004 et 2011 un avoir de 1,4 million de dollars sur un autre compte détenu en commun. C’est le système de camouflage des flux qui a nécessité une multiplication des intermédiaires, des sociétés-écrans (révélées dans le Panama Papers) et les comptes bancaires. L’ancien ministre de l’énergie en détenait trois aux Etats Unis en dehors de cinq comptes en Suisse. Un avocat a engagé une bataille judiciaire en janvier 2014 pour empêcher la levée du secret bancaire sur les comptes de Chakib Khelil en Suisse, une bataille qui a tourné contre le prévenu en février 2015 mais qui a été abandonnée par le ministère public algérien. Alger ne veut plus savoir de combien ont été provisionnés les comptes suisses de Chakib Khelil. La compagnie Pearl Partners de Farid Bedjaoui a signé un contrat avec Saipem le 27 octobre 2007 au terme duquel la filiale du pétrolier italien ENI lui reverserait 3% du chiffre d’affaires réalisé en contrats en Algérie au delà de cette date. Saipem a engrangé près de 6,9 milliards de dollars en trois ans et Pearl Partners a reçu 197 milliards de dollars sur ses comptes à Hong Kong et Singapour.

    Une stratégie attentiste qui a semé le doute

    La parution de l’enquête de Algérie Patriotique apparaît comme le coup d’envoi d’une contre attaque des secteurs de l’armée, l’ancien DRS en particulier qui a subi le retour et la tentative de réhabilitation de Chakib Khelil comme une humiliation. Les anciens du DRS, leur chef historique en premier, avaient été pris de vitesse par les évènements de ces dernières semaines. Le scénario d’un Chakib Khelil faisant le tour des zaouias dans le pays et campant le personnage de la victime persécutée sur les plateaux de télévision était un scénario politiquement impensable encore au début de cette année. La réaction a beaucoup tardé. Le général à la retraite Toufik, patron du service de renseignement algérien durant 25 ans, est connu pour sa prudence opérationnelle. L’enquête qui a confondu Chakib Khelil est en grande partie celle de ses éléments. Sa réhabilitation en cours les a fait basculer subitement dans le rôle des bourreaux. Le général Toufik a pris le pari de laisser le clan Bouteflika rattraper le délire de Chakib Khelil et l’inviter à jouir discrètement de l’impunité dont il bénéficie pour l’heure. Cette démarche attentiste tablait secrètement aussi sur l’auto-affaissement de l’opération « revamping » Khelil sous le poids des faux pas qu’il accumule dans sa frénésie d’apparitions publiques. Mais cette posture du « laisser dire » a atteint ses limites lorsqu’il s’est confirmé que le clan Bouteflika a perdu sa boussole politique avec l’aggravation de l’incapacité du président et que personne, surtout pas Said Bouteflika, ne ramènerait Khelil à la raison. Des secteurs de l’ancien réseau clientéliste du DRS ont été saisis par le doute sur la capacité des militaires déchu du Bouteflikisme à rester des acteurs qui comptent dans la vie publique. Ce doute s’est accompagné d’un autre sur la culpabilité réelle de Khelil dans l’opinion publique matraquée par le forcing de Ennahar TV pour le « laver plus blanc que blanc ». Des pressions se sont, en conséquences, faites plus inquiètes ces derniers jours pour que les informations précises sur, notamment, l’enrichissement personnel de Chakib Khelil et de sa famille durant l’exercice de ses fonctions ministérielles, trouvent un accès vers les Algériens. Maghreb Emergent a bénéficié de la fuite sur le compte secondaire de Mme Najat Khelil au Liban et de son importance décisive (34, 3 millions de dollars) il y a près d’un mois. Le journal a choisi de prendre le temps de la vérifier. Mais aussi de comprendre qu’elle était la stratégie des acteurs de ce film surréaliste.
    (...)

    #Algérie #corruption #ChakibKhelil #DRS

  • Algérie : la violence contre les femmes et les enfants « largement tolérée »

    La violence contre les enfants et les femmes est « largement tolérée » dans la société algérienne, a estimé mardi à Alger le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la Santé, un héritage selon lui d’une décennie de guerre civile.

    http://www.lorientlejour.com/article/985279/algerie-la-violence-contre-les-femmes-et-les-enfants-largement-tolere

    #culture_du_viol #femmes #Algérie #violences

  • De quel islam, une zaouia algérienne est-elle l’édifice ?
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2824

    Logiquement traqué par la justice, l’ancien directeur de Sonatrach et ministre de l’énergie, Chekib Khelil, la nargue bien. Ses concitoyens sont écœurés de la panne des institutions. Le magistrat qui instruisait son affaire est révoqué, au lendemain de son arrivée. C’était le préalable pour neutraliser la procédure qui n’a plus maintenant de répondant. Le couperet tombé sur le tribunal d’Alger a tranché, l’ami d’enfance du président Bouteflika est un intouchable. La république algérienne a disparu quand (...)

    #associations,_mouvement,_vie_associative,_initiatives_citoyennes,_intérêt_commun,_communauté,_Etat,_institution

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, journaliste, poète, poésie, livre, écrits, Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , Afrique, Monde Arabe, islam, (...)

    #censure,presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #_journaliste,_poète,_poésie,_livre,_écrits #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique, #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Socialisme,_Amérique_Latine,_Chine,_marxisme,_égalité,_pauvreté,_justice,_sociale #arts,_culture,_littérature,_cinéma,_critique,_performances,_styles #Maghreb,_Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société

  • Rencontre

    La rencontre à Alger de M. Manuel Valls avec un Abdelaziz Bouteflika très diminué a été mal vécue par la presse algérienne, comme le relate le directeur éditorial du Huffington Post Algérie.

    « Voir tout cela avec détachement. Se dire qu’on parle d’un autre pays... » C’est la méthode, froide, suggérée par un ami devant les commentaires cruels de certains médias français au sujet de l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika. Les images de sa rencontre avec le premier ministre français, Manuels Valls, ont été l’occasion pour des médias français d’avoir leur « vengeance » après le refus de visa infligé au journal Le Monde pour sa « une » erronée associant directement le président algérien aux « Panama papers ». Le problème est qu’il est difficile de voir tout cela avec détachement, de se dire que l’on parle d’un autre pays que l’Algérie. C’est notre pays, et ces commentaires jubilatoires, cruels, indécents parfois, nous heurtent et nous mettent dans un état de perturbation extrême. (...) La compassion pour un homme amoindri se double aussi d’une colère à l’égard de ceux qui détiennent les leviers du régime et qui lui infligent « cela », et qui nous l’infligent, à nous aussi. L’Algérie est — on le ressent, au-delà de la colère et de la sidération, au-delà du dégoût que nous inspirent certains cocoricos vengeurs faciles de certains médias français — dans une épouvantable situation de fin de régime.

    http://www.huffpostmaghreb.com/said-djaafer/bouteflika-sante-4eme-mandat_b_9667450.html #st #cdp

    http://zinc.mondediplo.net/messages/25479 via Le Monde diplomatique