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  • Why Migration Will Not Destroy the #Welfare_State

    As part of the series ‘The Cost of Fair Refugee Policies,’ Behzad Yaghmaian argues that economists’ warnings that migration will undermine European welfare states are based on the same mistaken assumptions common to the anti-immigrant movements roiling the continent.

    https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2017/06/02/why-migration-will-not-destroy-the-welfare-state
    #économie #coûts #migrations #asile #réfugiés #préjugés #mythe #Etat_providence

    –—

    ajouté à la métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »... :

    https://seenthis.net/messages/971875

    • « Migrations internationales et solidarités locales »

      Interview à #Mouhoud autour de son #livre
      L’immigration en France


      https://www.fayard.fr/documents-temoignages/limmigration-en-france-9782213704357

      3 idées :
      1. A l’échelle du monde, migration = relativement faible…

      Entre 1870 et 1910 : 6,5% de la population mondiale était migrante —> ça a été la grande période de la migration internationale
      Depuis 1960 : 2,5 à 3,5%.
      En termes absolus, par contre, les migrations ont augmenté durant les 20 dernières années, pour deux motifs :
      – Migrations humanitaires et migrations liées à des chocs (ex la chute du mur de Berlin) et à des conflits
      – Migrations familiales
      Très peu par contre pour des motifs de travail, car la migration de travail a été bloquée depuis les années 1970.
      Il y a donc eu un changement de la nature des flux migratoires

      2. Mythe : invasion du Sud au Nord

      Il y a 250 millions de migrants dans le monde.
      – 40-45% de migrations Sud  Sud (en très grande majorité, des migrations de conflit et de choc)
      – 40% de migrations Sud  Nord (surtout des migrations économiques et des liens coloniaux)
      – 20% de migrations Nord  Nord
      Pour ce qui est des réfugiés, 80% des flux sont Sud  Sud.

      Les migrations économiques traversent les frontières, les migrations humanitaires sont plutôt des migrations de voisinage.

      3. Plus un pays est pauvre, moins il envoie des ressortissants à l’étranger… plus le taux de qualification des (rares) personnes qui arrivent est élevé

      C’est une idée-reçue qu’on « reçoit la misère du monde ».

      1960-1974 : L’immigration a été importée par les entreprises (mines, industrie textile, bâtiment, automobile, etc.) Les recruteurs sélectionnaient des gens non pas car ils étaient qualifiés, mais justement parce qu’ils n’étaient pas qualifiés, mais pour leur force physique.
      Les frais pour partir étaient prise en charge par les pays d’accueil. Il y avait la libre circulation, pas de frein à l’immigration de travail.
      Les migrations étaient non-qualifiées et les personnes partaient des anciennes colonies vers les anciennes métropoles comme une sorte de continuité historique du lien économique de domination.

      A partir de 1974 : Avec la fermeture des frontières, le coût de mobilité (coût de transport, coût avant le départ et à l’arrivée) est devenu prohibitif. A partir du moment où vous agumentez les coûts de mobilité fortement, les pays pauvres vont présenter des taux d’expatriation (part des migrants par rapport à la population) très faible, et quand les pays deviennent à revenu intermédiaire, alors le taux d’expatriation augmente. Et quand les pays rattrapent les pays développés, le taux d’expatriation diminue.

      Donc il est faux de dire que les migrants viennent des pays pauvres, ils viennent surtout des pays à revenu intermédiaire.

      Décomposition du taux d’expatriation par niveau de qualification :
      Dans les pays du Sud les plus pauvres, le taux d’expatriation des qualifiés va avoisiner les 50-60%. Dans les pays à revenu intermédiaire des qualifiés est beaucoup plus faible, pour la Chine c’est 5-6%. C’est beaucoup en masse absolue, mais rapporté à la population chinoise de qualifiés c’est en dessous de 10%.

      Mythe « Les immigrés prennent le travail des autochtones »

      Premier consensus de la littérature économique : l’immigration a peu d’impact sur le marché du travail local des pays d’accueil.

      L’emploi ou le taux de chômage est déterminé par d’autres facteurs beaucoup plus importants : la démographie du pays, les jeunes en âge de travailler, la question de la qualification, de la formation, la question des demandes par les entreprises, etc.

      Deuxième consensus : Les migrations n’ont pas un impact négatif sur le travail ni sur le salaire des autochtones car leurs caractéristiques ne tons pas les mêmes que celles des autochtones, ils sont en complémentarité.
      Quand les migrants arrivent, ils vont occuper des tâches d’exécution, même pour les gens qualifiés. Ces tâches vont permettre aux autochtones de se replier sur des tâches mieux rémunérées. L’effet est donc légèrement positif : environ une augmentation de 5% des salaires des autochtones.

      Les mythes qui font dire le contraire…
      – L’approche néoclassique du marché du travail où l’on considère que quand il y a un afflux de population sur le marché du travail, l’offre de travail par les travailleurs excède la demande par les employés, et à ce moment le salaire baisse. Mais c’est sans compter l’existence de protection sur le marché du travail, l’existence des législations, du SMIC, etc. Dans un marché qui n’existe pas, si les travailleurs migrants et autochtones étaient strictement identiques entre eux, alors on pourrait avoir un effet de pression à la baisse des salaires, quand l’offre de travail excède la demande, mais c’est le marché du travail est un marché protégé et reglementé et donc quand les travailleurs arrivent, ils ne contribuent pas à la réduction du salaire car ils sont complémentaires aux autochtones. Par contre, les vagues d’immigration peuvent se concurrencer entre elles.
      – Deuxième thèse, celle résuscitée par les approches d’une soit-disant gauche, la notion de « armée industrielle de réserve » de Marx. Ces thèses de concurrence à la baisse des salaires ont été conçues dans un contexte historique où l’exode rural poussaient par millions les personnes dans les villes dû notamment au progrès technique dans l’agriculture qui a mis au chômage des millions d’ouvriers agricoles ou de paysans. Là : pas de protection du marché du travail, des salaires journaliers, et effectivement la main-d’œuvre était comme une marchandise, et on pouvait mettre en concurrence entre eux les travailleurs. Cette thèse n’est pas confirmée par les faits aujourd’hui. Ce n’est pas l’immigration qui est à l’origine des baisses des salaires, c’est la déprotection des marchés du travail.

      Autre mythe : les migrations pèsent sur les budgets publics et sociaux

      Préalable : Les migrants sont sous-représentés dans les âges qui consomment et ne travaillent pas, et sur-représentés dans les âges en âge de travailler (72% des migrants sont en âge de travailler au niveau mondial, contre 56% poru la population non-migrante).

      Et ces personnes contribuent plus qu’ils ne reçoivent. Et puisqu’il y a moins d’enfants et de vieux, l’effet global eset positif de 5 à 10 milliards selon les années, mais qui peut être légèrement négatif dans les périodes de crise.

      Les migrants subissent un peu plus les effets de la crise que les non-migrants.

      Et les migrants contribuent à accroître la taille du gâteau, en contribuant au marché des biens.

      Les réfugiés qui arrivent coûtent davantage dans un premier temps, car ils n’ont pas le droit de travailler quand ils sont demandeurs d’asile… Pour cela, la politique d’accueil est fondamentale, notamment en augmentant leur niveau de formation, les compétences linguistiques (car généralement ils sont qualifiés, mais ils ne parlent pas la langue). Raccourcir les délais pour obtenir le statut de réfugié permet aussi aux réfugiés de rentrer vite sur le marché du travail. A ce moment-là, l’effet positif va l’emporter sur le coût transitionnel que les pays d’accueil doivent payer au départ.
      La migration économique, par contre, n’a pas de coût, car les migrants arrivent pour travailler et ils rentrent d’emblée sur le marché du travail.

      Alternatives/propositions

      Les propositions doivent être plus efficaces tout en respectant la règle de l’équité.

      Si vous mettez des migrants dans des situations de précarité juridique, avec des multiplications de statuts, vous les mettez dans des situations de précarité qui ne leur fait pas prendre des risques pour investir, pour se projeter dans l’avenir. Vous les mettez dans une situation où leur efficacité est moindre. Il y a un gain à la stabilité juridique, il y a un gain à l’application des droits, car sinon les gens sont mis dans des situations de précarité, voire de clandestinité forcée.

      La dureté de la politique, n’est pas une dureté, c’est simplement une trappe à la clandestinité.

      La première chose à faire c’est donc d’appliquer les droits et aller loin dans la reconnaissance de statuts à long terme, une fois qu’on a été sélectionné.

      Il n’y a pas de gain dans la politique de précarité des migrants, il y a des gains dans un politique d’accueil et de reconnaissance et amélioration des statuts.

      Le droit de vote des étrangers est quelque chose qui solidifie une communauté à la communauté d’accueil, donc ça a des effets favorables.

      Et il faut créer des autorités indépendantes, composées d’experts et de partenaires sociaux qui publieraient des rapports et qui seraient des organes de recours.

      http://www.radiocampusamiens.fr/migrations-internationales-et-solidarites-locales-leco-locale-27-o

    • #Olivier_Besancenot : « Gauche et migrants, parlons clairement ! »

      "Dans le capitalisme mondialisé, la règle d’or de l’économie de marché n’a pas changé : c’est encore le capital, et non l’immigration – même « instrumentalisée » –, qui fait pression sur les salaires des travailleurs français ou étrangers."

      https://www.nouvelobs.com/des-idees-et-des-actes/20181012.OBS3851/olivier-besancenot-gauche-et-migrants-parlons-clairement.html

    • Penser l’immigration : #Olivier_Besancenot et #Danièle_Obono

      Pourquoi cette rencontre ? Parce que trois tweets. Le premier, signé Jean-Luc Mélenchon : « Nous disons : honte à ceux qui organisent l’immigration par les traités de libre-échange et qui l’utilisent ensuite pour faire pression sur les salaires et les acquis sociaux1 ! » Le second, quatre jours plus tard, en réponse au précédent et signé Olivier Besancenot : « Ce ne sont pas les immigrés qui font pression sur les salaires, mais le taux de profit que les capitalistes extirpent du travail des salariés, français ou immigrés, en France comme dans le monde entier. » Le troisième, enfin, signé Danièle Obono et invitant vivement Besancenot à relire le livre I du Capital de Marx et à s’unir contre Macron. Puisqu’il n’est d’échange que de vive voix et de débat qu’au prix du refus du « pour ou contre », nous avons convié l’ancien candidat NPA à la présidentielle, postier et auteur de 10 ouvrages, ainsi que la députée France insoumise, ancienne bibliothécaire et préfacière d’un recueil de Trotsky, à s’entretenir — loin des réductions médiatiques — sur la question migratoire. Comment penser l’immigration à l’heure de la poussée nationaliste aux quatre coins du globe ?


      https://www.revue-ballast.fr/penser-limmigration-olivier-besancenot-et-daniele-obono

    • « Migrants contre retraités » : le théâtre des intox de Marine Le Pen et ses cadres

      Au Rassemblement national, on multiplie les déclarations mensongères sur les supposés privilèges des migrants, dans une stratégie qui semble délibérée.

      Tactique délibérée d’intox ou tentative obstinée de rattraper une bourde ? Marine Le Pen et les cadres du Rassemblement national (RN) martèlent depuis des jours, contre toute évidence, qu’un migrant peut toucher davantage de prestations de l’Etat qu’un retraité modeste français.

      Peu leur importe que leurs affirmations soient systématiquement démenties : ils maintiennent leur constat avec aplomb, quitte à remanier discrètement leur argumentaire au fil de l’eau. Une stratégie déjà éprouvée à plusieurs reprises, qui leur permet d’imposer un thème dans le débat public sur la base d’une déclaration outrancière. Retour en quatre actes sur un cas d’école.
      Acte I : la comparaison douteuse de Marine Le Pen

      Pour Marine Le Pen, la séquence « migrants contre retraités » commence le 24 février, dans le Nord. Dans son discours de lancement de la campagne pour les européennes, la présidente du RN feint de s’étonner qu’un « migrant fraîchement débarqué puisse toucher davantage qu’un retraité modeste qui a travaillé et cotisé toute sa vie ».

      Il faut peu de temps pour que de nombreux médias montrent, chiffres à l’appui, que c’est faux. Les propos de l’ancienne candidate à la présidentielle posent deux problèmes principaux :

      d’abord, les droits d’une personne étrangère qui arrive en France sont beaucoup plus restreints qu’elle ne le prétend. Il existe bien des aides, mais celles-ci sont versées à certains publics et sous conditions ;

      surtout, elles sont loin de rivaliser avec le minimum social garanti aux plus de 65 ans en France : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA, l’ex-minimum vieillesse), qui s’élève à 868 euros par mois pour une personne seule.

      Acte II : des justifications bancales

      Mais il en faut plus pour déstabiliser Mme Le Pen, qui persiste et signe dans un droit de réponse publié sur son blog le 26 février. Bien qu’elle y affirme maintenir sa déclaration, elle y opère, en réalité, un premier glissement sémantique : il n’est plus vraiment question d’évoquer l’ensemble des immigrés (256 000 titres de séjour délivrés par an), mais les seuls demandeurs d’asile qui réclament le statut de réfugié (113 000 dossiers).

      Marine Le Pen se focalise sur cette catégorie, probablement parce qu’elle est la plus accompagnée. Les aspirants réfugiés bénéficient, en effet, d’une aide spécifique, l’allocation pour demandeur d’asile (ADA), pour compenser leur interdiction de travailler pendant le traitement de leur demande.

      Sauf que cela ne suffit toujours pas : l’ADA ne représente que 204 euros par mois, bien loin du minimum garanti aux retraités par l’ASPA. Alors, la dirigeante politique y ajoute d’autres avantages accordés aux demandeurs d’asile en matière de logement, de santé ou de transports dans certaines collectivités.

      Et elle compare désormais leur sort à une population bien spécifique de retraités français : des personnes assez modestes, selon elle, pour toucher l’ASPA, mais pas assez pour recevoir d’autres aides. Un raisonnement tiré par les cheveux, puisqu’il occulte que la grande majorité de ces retraités ont droit à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et aux aides au logement (et que tous ont le droit à la protection universelle maladie).

      Acte III : des tracts truffés d’erreurs

      Face à une nouvelle salve de rectificatifs, le Rassemblement national ne désarme pas. Sébastien Chenu, porte-parole du mouvement, reprend l’argumentaire de sa présidente dans un tract diffusé sur les réseaux sociaux le 28 février. On y trouve, cette fois, un tableau comparatif censé démontrer une fois pour toutes l’affirmation de Mme Le Pen, calculs à l’appui :

      Le problème, c’est que le raisonnement est une nouvelle fois entaché d’erreurs. Ainsi, le titre du tract prétend toujours évoquer la situation d’un « migrant fraîchement débarqué », mais c’est une nouvelle fois des seuls demandeurs d’asile dont il est question. Le document souffre aussi de grossières erreurs et omissions, par exemple, le fait qu’un retraité très modeste peut prétendre à l’aide personnalisée au logement (APL). Sébastien Chenu finira d’ailleurs par supprimer son tweet, avant de publier une deuxième version du tract :

      Ce document est, cependant, tout aussi mensonger. Il prend, en effet, l’exemple fictif d’une « retraitée française qui paye ses impôts, son logement et sa santé » et ne toucherait que le minimum vieillesse : 868 euros par mois.

      Le problème, c’est qu’une personne seule dans cette situation pourrait tout à fait prétendre à l’accès aux soins gratuits – ses revenus sont inférieurs au plafond pour prétendre à la CMU-C. Par ailleurs, si elle est locataire, elle pourrait selon toute vraisemblance être éligible à l’APL, à hauteur d’environ 250 euros par mois selon les cas. Enfin, elle ne paierait ni taxe d’habitation ni impôt sur le revenu, du fait de ses faibles revenus.

      Malgré cela, le tract en question est allègrement relayé par les cadres du RN dans les jours qui suivent.
      Acte IV : la méthode Coué

      Jordan Bardella, le chef de file du RN pour les élections européennes, est pourtant contraint de changer une nouvelle fois de braquet le 4 mars. Confronté sur le plateau de France 2 au caractère mensonger de ses chiffres, M. Bardella ne pointe plus du doigt les demandeurs d’asile (qui résident sur le territoire de façon régulière), mais les « clandestins ».

      Mais là encore, la machine à intox fonctionne à plein : M. Bardella affirme que ces clandestins seraient « hébergés gratuitement » à leur arrivée en France (c’est faux), et qu’ils bénéficient de soins gratuits (c’est vrai, avec l’aide médicale d’Etat), contrairement aux retraités français (c’est faux, ces derniers bénéficient de la protection universelle maladie, voire d’une couverture complémentaire). Les « clandestins », c’est-à-dire les personnes qui résident en France de manière irrégulière, ne sont pas éligibles aux minima sociaux.

      « Nous maintenons cette affirmation (…) et nous continuerons de le dire, car c’est la vérité, je crois », conclut, malgré tout, M. Bardella.

      En définitive, les cadres du Rassemblement national ne sont pas parvenus à démontrer l’affirmation initiale de Marine Le Pen. Contrairement à ce qu’elle laissait entendre, les aides sociales sont réservées à certaines catégories de migrants, sous conditions. Et surtout, les retraités les plus défavorisés ne sont pas moins bien protégés par l’Etat français que les ressortissants étrangers.

      Ces précisions ne sont pas accessoires car elles touchent au cœur des sujets abordés. Lorsqu’elle cible les supposés « privilèges » accordés aux migrants, Mme Le Pen refuse, en réalité, de nommer la réelle cible de ses propos : les demandeurs d’asile.
      Une stratégie bien rodée

      Marine Le Pen a déjà utilisé les mêmes recettes par le passé pour imposer ses thèmes dans le débat politique en lançant des intox grossières avant de remanier son propos. Elle a ainsi accusé en janvier Emmanuel Macron de vouloir céder à l’Allemagne le siège de la France au Conseil de sécurité de l’ONU en signant le traité d’Aix-la-Chapelle. La présidente du RN a depuis répété ce mensonge malgré les démentis publiés dans la presse, tout en réorientant sa critique sur un sujet bien plus large : la coordination des politiques étrangère et militaire de Paris et de Berlin.

      En décembre, la présidente du RN avait aussi proposé d’expulser tous les « fichés S » étrangers. Face aux critiques sur une mesure inapplicable, elle avait répondu sur Twitter qu’il était possible d’expulser « des étrangers radicalisés qui représentent un danger ». Ce qui est, cette fois, tout à fait faisable, mais est déjà pratiqué dans les faits, et très éloigné de sa proposition d’origine.

      Le débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle 2017 qui opposait Marine Le Pen à Emmanuel Macron avait bien illustré cette stratégie du mensonge. A l’époque, l’équipe des Décodeurs du Monde avait relevé pas moins de dix-neuf intox relayées par la candidate face à son concurrent. Une enquête de BuzzFeed News a montré par la suite qu’il s’agissait d’une tactique délibérée. Le sondeur Damien Philippot avait conseillé à Mme Le Pen dans une note de « dégrader l’image de Macron, quitte à perdre en crédibilité ».

      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/03/05/migrants-contre-retraites-le-theatre-des-intox-du-rassemblement-national_543
      #retraités #Le_Pen #FN #Marine_Le_Pen #mensonges

    • Non, l’immigration ne plombe pas les finances de la #Belgique

      Il s’agit d’une petite musique récurrente. L’immigration met en péril l’#État_providence. L’afflux de réfugiés met à mal notre sécurité sociale. Dans la dernière ligne droite de cette campagne, L’Echo a confronté ces affirmations à la réalité des faits. Les études ne manquent pas. Et tirent toutes dans la même direction.

      C’est l’un des chevaux de bataille de Bart De Wever. Que le président des nationalistes flamands lâche à longueur d’interview. On ramasse l’idée : il faut choisir entre des frontières ouvertes et un État providence. Autrement dit, l’immigration met en péril finances et fondements de la sécurité sociale. Cela ressemble à du bon sens ? Méfiance. Parce que ce qui revêt les atours de la vérité n’est pas toujours vrai.

      L’immigration plombe-t-elle les finances de la Belgique ? L’avantage, c’est que de nombreuses études ont déjà tenté d’approcher la réponse à cette question. Avant d’en faire le tour, un petit préambule. Ces études ne sont pas prédictives et ne tentent pas d’esquisser le futur ; elles se basent sur les expériences du passé afin d’en tirer des enseignements.

      Par ailleurs, l’approche est purement économique, se focalisant sur les finances publiques et l’emploi. D’autres considérations peuvent bien sûr entrer en ligne de compte. Potentiellement négatives, liées « au capital social, la confiance ou la solidarité entre les citoyens », illustre Frédéric Docquier. Ou positives, qu’il s’agisse d’innovation ou de « diversité des biens consommables ». Autant d’aspects qui font « l’objet d’analyses beaucoup moins consensuelles », écrivait, fin 2015, ce chercheur au FNRS et professeur à l’UCLouvain, dans la revue « Regards économiques ». Quelque part, la bonne nouvelle est là : sur l’impact économique, consensus il y a. Allons-y donc.

      Asile

      L’immigration fait parler d’elle depuis des lustres. Mais ce qui a ravivé le débat, c’est la « crise de l’asile » qui a chauffé les esprits européens, essentiellement en 2015 et 2016. À ce stade, une définition s’impose. Il faut distinguer « migrations volontaires et forcées », insistent Jean-Michel Lafleur et Abdeslam Marfouk dans leur ouvrage « Pourquoi l’immigration ? » (téléchargeable gratuitement sur le site de l’ULiège), paru fin 2017. « Les demandeurs d’asile sont ceux qui traversent une frontière internationale afin de demander la protection selon les termes de la Convention de Genève de 1951 ». Qui oblige les États, foi de son article premier, à protéger toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ». Un demandeur d’asile n’est donc pas un migrant économique.
      Une crise ?

      Les chiffres le montrent : essentiellement en 2015 et 2016, l’Europe a enregistré un pic de demandes d’asile (voir notre infographie ci-contre). Qui a, dans une certaine mesure, percolé jusqu’en Belgique. Un afflux certes vigoureux, mais pas plus massif que ce que l’Europe, et la Belgique, ont déjà connu par le passé, rappelle la Banque nationale en 2016, dans une étude portant sur les conséquences économiques de l’afflux de réfugiés en Belgique. « Trois grandes vagues d’immigration dues aux réfugiés ont déjà été observées. »

      1993 : chute du mur de Berlin et Bosnie ;
      2000 : Kosovo et campagne de régularisation ;
      2011 : campagne de régularisation.

      Autrement dit, on ne navigue pas en eaux inconnues. Ni en plein tsunami.
      Quel impact sur les finances publiques ?

      « La question ne se pose pas en termes de finances publiques !, soupire Abdeslam Marfouk, chargé de recherche à l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps) et maître de conférence à l’ULiège. L’accueil des demandeurs d’asile constitue un devoir moral et une obligation juridique. L’intérêt économique ne peut être pris en compte. Sinon quoi ? On sélectionne en fonction du profil socioéconomique ? En accordant notre protection uniquement aux plus jeunes ? En laissant de côté les vieux ou ceux qui ont perdu un membre ? »

      Mais pour qui entend tout de même parler de coûts, la démarche est aisée. « L’essentiel, c’est le budget alloué à Fedasil », l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. Qui perçoit une dotation qui a, au cours de la dernière décennie, évolué entre 261,8 et 579,1 millions d’euros, comme le retrace notre infographie. Le FMI ne dit pas autre chose, lui qui estime que le coût de l’accueil a oscillé entre 0,07% et 0,11% du PIB entre 2014 et 2016.

      Une facture qui doit être relativisée, pointe le tandem Lafleur-Marfouk. Pour une série de raisons. Même en 2016, alors que la dotation de Fedasil a presque doublé pour atteindre 579,1 millions, ce montant ne représente jamais que 0,26% des dépenses des administrations publiques belges. Une paille plutôt qu’une poutre, qui est par ailleurs en grande partie réinjectée dans l’économie belge, « dans la mesure où ce budget couvre essentiellement les salaires du personnel, ainsi que les dépenses en biens ou services ». Et puis, roublarde, la Belgique a décidé de comptabiliser les dépenses liées à l’accueil des demandeurs d’asile en tant qu’aide publique au développement. « Faisant d’elle-même le principal bénéficiaire de son aide », sourit Abdeslam Marfouk.

      Et sur le marché du travail ?

      Afin d’approcher l’impact économique de l’afflux de réfugiés, la BNB a simulé, en 2016, un « choc d’offre de travail » – celui provoqué par la population réfugiée âgée de 15 à 64 ans. Parce que, oui, une étude menée par l’ULB et la KUL montre que, quatre ans après l’obtention du statut de réfugié, les anciens demandeurs d’asile affichent le même taux d’emploi que les natifs partageant de semblables caractéristiques individuelles. Un choc d’emploi donc. Qui, s’il creuse un fifrelin le déficit sur le très court terme, s’avère plutôt indolore, voire très légèrement positif sur le moyen terme pour l’économie belge. Rien de très surprenant, au final. « L’observation des chocs passés ne révèle pas d’effet perceptible sur notre économie », remarque-t-on du côté de l’UCLouvain.
      Immigration

      Voilà pour la « crise » récente, qui a donc toutes les chances de s’avérer économiquement indolore. Dans la foulée, posons la même question pour l’immigration dans son ensemble – certains partis ne se gênant pas pour le faire, autant frotter leurs affirmations à la réalité.

      Selon la définition des Nations Unies, « est immigrée toute personne qui vit dans un pays dans lequel elle n’est pas née », rappelle la paire Lafleur-Marfouk. Chiffres à la clef. En 2016, la catégorie « immigrés » comptait 1,8 million de têtes de pipe, soit quelque 16,1% de la population belge – parmi eux, 727.961 personnes disposant de la nationalité belge.
      Quel impact sur les finances publiques ?

      Le coût de l’immigration ? À nouveau, Abdeslam Marfouk lève le sourcil. « Quatre immigrés sur dix vivant en Belgique sont des citoyens belges. Or, quand on parle de l’impact de l’immigration sur les finances publiques, on parle aussi d’eux ; immigrés ne rime pas avec étrangers. Cela a un côté stigmatisant. Si moi, je me mettais à demander combien coûte à la collectivité tel ou tel groupe de la population, on trouverait cela choquant. Mais ici, les immigrés sont quelque part tenus de se justifier. »

      Quoi qu’il en soit, lorsqu’il s’agit d’étudier l’impact fiscal de l’immigration, toutes les voix concordent : la Bible, c’est une étude bouclée en 2013 par l’OCDE (que vous pouvez consulter ici). Qui manie la prudence : l’impact fiscal varie « en fonction des hypothèses retenues et de la méthodologie utilisée ». Afin d’effectuer des comparaisons internationales, l’OCDE a opté pour un modèle de comptabilité statique. En gros, il s’agit de dresser le solde entre les contributions apportées par les immigrés et les transferts dont ils bénéficient. Une approche simple, mais non sans nœuds à trancher. Doit-on ainsi tenir compte du système de retraites, où « les pensions sont étroitement liées aux cotisations antérieures » et qui reposent, essentiellement, sur des transferts entre générations ? Autre question piège : quid de certaines dépenses de l’État qui ne varient pas en fonction du nombre d’individus ? Quelle part de ces dépenses non personnalisables – comme la Défense – imputer à la population immigrée ?

      Malgré ces pincettes, les enseignements tirés par l’OCDE sur les années 2007 à 2009 sont édifiants. On vous en livre quelques-uns. Dont celui-ci : l’incidence fiscale de l’immigration « est généralement faible et de l’ordre de zéro en moyenne dans l’ensemble de la zone OCDE ».

      Et en Belgique ? Cela dépend des hypothèses retenues. Le scénario de base aboutit à un solde positif en faveur de l’immigration, à hauteur de 0,76% du PIB. Le scénario le plus optimiste culmine à 0,96% du PIB, tandis que le plus conservateur est le seul à valser dans le rouge léger, avec un coût de 0,43% du PIB. Et encore, ses hypothèses relatives aux dépenses non personnalisables sont jugées trop sévères par l’UCLouvain, qui opte pour la voie du milieu, débouchant sur un impact positif quelque part entre 0,3% et 0,5% du PIB.

      Autre enseignement : si, dans la plupart des pays, « l’impact fiscal net des migrants est moins favorable » que celui des natifs, c’est essentiellement parce que leurs impôts et cotisations sont plus faibles, et non qu’ils montreraient une plus forte « dépendance aux prestations sociales ». Même en Belgique, où le Conseil supérieur de l’emploi montre que si, parmi la population des 20 à 64 ans, les immigrés non européens affichaient en 2014 un taux de chômage (19%) nettement plus costaud que celui des natifs (7%), seuls 44% de leurs demandeurs d’emploi inoccupés bénéficiaient d’allocations de chômage, contre 79% pour les natifs.

      Allez, encore un pour la route. « L’emploi est le principal déterminant de la contribution fiscale des immigrés, surtout dans les pays ayant une protection sociale généreuse. » Particulièrement en Belgique, qui reste l’un des marchés de l’emploi les plus discriminants envers les immigrés d’origine non européenne, comme l’illustrent notre infographie (en fin de texte) et les quelques chiffres énoncés ci-dessus. Aussi l’Organisation de coopération et de développement économiques estime-t-elle que si les immigrés affichaient le même taux d’emploi que les autochtones, la contribution fiscale de l’immigration pourrait y gagner jusqu’à 1% de PIB !

      Brossons, un peu trop rapidement, les causes de ce handicap : faible reconnaissance des diplômes, connaissance limitée de la langue du pays d’accueil, non-détention de la nationalité, faible taux d’activité des femmes ou encore discriminations. Un point d’attention qui est, de toutes parts et depuis belle lurette, rappelé à la Belgique.

      Soulignons enfin que l’on attend une nouvelle étude de la BNB pour la mi-2020, le délai initial d’avril 2019 n’ayant pu être tenu.
      Et sur le marché du travail ?

      Dans la foulée, tant la BNB que l’UCLouvain se sont intéressées à l’impact sur le marché du travail en Belgique. Au vu de la complémentarité entre natifs et immigrés, les recherches concluent à un effet neutre, voire à une incidence positive sur l’emploi des natifs, explique la BNB. Même si « des effets néfastes peuvent se révéler sur certains segments », comme les jeunes ou les immigrés déjà établis sur le territoire – ceux-ci étant plus semblables aux « primo-arrivants ». Côté salaires, l’UCLouvain s’est penchée sur les années ‘90, et a confronté ses résultats à la période 2000-2007. Conclusion ? « L’effet sur le salaire moyen des natifs est positif, entre 0% et 1% ; celui sur le salaire des travailleurs peu qualifiés varie de 0,6% à 1,2%. »
      Qu’en retenir ?

      De tout ceci, un principe semble se dessiner. Si quelqu’un tente de tisser un lien entre la stabilité du système de protection sociale et l’immigration, c’est surtout qu’il a envie d’avancer ses vérités sur la seconde, et que son propos ne vise ni la Sécu, ni les #finances_publiques. Bon à savoir. Surtout en cette période.

      https://www.lecho.be/dossiers/elections-2019/non-l-immigration-ne-plombe-pas-les-finances-de-la-belgique/10126178.html
      #marché_du_travail #travail

    • Welfare Migration

      This chapter reviews and discusses major theories and empirical studies about the welfare magnet hypothesis, i.e. whether immigrants are more likely to move to countries with generous welfare systems. Although economic theory predicts that welfare generosity affects the number, composition and location of immigrants, the empirical evidence is rather mixed. We offer possible explanations for the existence of such mixed evidence and highlight that the literature so far has overlooked the presence of different migration regimes, as well as the possibility of reverse causality between welfare spending and immigration.

      https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2039636

  • « Là où les inégalités sont fortes, le Front national est fort » | Courrier des maires
    http://www.courrierdesmaires.fr/69092/la-ou-les-inegalites-sont-fortes-le-front-national-est-fort

    L’analyse cartographique de l’élection présidentielle a mis en exergue la fracture territoriale entre métropoles et « France périphérique ». Politiste à Aix-Marseille, Joël Gombin s’inscrit en faux contre les images d’Epinal faisant du vote Macron le miroir inversé du vote Le Pen. Ce spécialiste du vote Front national préconise une socio-géographie plus fine, pour comprendre les pratiques électorales de nos concitoyens, apaiser le débat territorial et concilier les intérêts des grandes villes et des territoires ruraux.

    #géographie_électorale #cartographie

  • LE CRIMINEL, C’EST L’ÉLECTEUR !

    C’est toi le criminel, ô Peuple, puisque c’est toi le Souverain. Tu es, il est vrai, le criminel inconscient et naïf. Tu votes et tu ne vois pas que tu es ta propre victime.
    Pourtant n’as-tu pas encore assez expérimenté que les députés, qui promettent de te défendre, comme tous les gouvernements du monde présent et passé, sont des menteurs et des impuissants ?
    Tu le sais et tu t’en plains ! Tu le sais et tu les nommes ! Les gouvernants quels qu’ils soient, ont travaillé, travaillent et travailleront pour leurs intérêts, pour ceux de leurs castes et de leurs coteries.

    Où en a-t-il été et comment pourrait-il en être autrement ? Les gouvernés sont des subalternes et des exploités : en connais-tu qui ne le soient pas ? Tant que tu n’as pas compris que c’est à toi seul qu’il appartient de produire et de vivre à ta guise, tant que tu supporteras, - par crainte,- et que tu fabriqueras toi-même, - par croyance à l’autorité nécessaire,- des chefs et des directeurs, sache-le bien aussi, tes délégués et tes maîtres vivront de ton labeur et de ta niaiserie. Tu te plains de tout ! Mais n’est-ce pas toi l’auteur des mille plaies qui te dévorent ?

    Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des casernes, des prisons, des administrations, des lois, des ministres, du gouvernement, des financiers, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des prêtres, des proprios, des salaires, des chômages, du parlement, des impôts, des gabelous, des rentiers, de la cherté des vivres, des fermages et des loyers, des longues journées d’atelier et d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales.

    Tu te plains ; mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
    Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans pain, le sans souliers, le sans demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?

    Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ? Tout est par toi et tu n’es rien.

    Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
    Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergot, le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?

    Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes [sic]. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote, - et que tu nous imposes par ton imbécillité.
    C’est bien toi le Souverain, que l’on flagorne et que l’on dupe. Les discours t’encensent. Les affiches te raccrochent ; tu aimes les âneries et les courtisaneries : sois satisfait, en attendant d’être fusillé aux colonies, d’être massacré aux frontières, à l’ombre de ton drapeau.

    Si des langues intéressées pourlèchent ta fiente royale, ô Souverain ! Si des candidats affamés de commandements et bourrés de platitudes, brossent l’échine et la croupe de ton autocratie de papier ; Si tu te grises de l’encens et des promesses que te déversent ceux qui t’ont toujours trahi, te trompent et te vendront demain : c’est que toi-même tu leur ressembles. C’est que tu ne vaux pas mieux que la horde de tes faméliques adulateurs. C’est que n’ayant pu t’élever à la conscience de ton individualité et de ton indépendance, tu es incapable de t’affranchir par toi-même. Tu ne veux, donc tu ne peux être libre.

    Allons, vote bien ! Aies confiance en tes mandataires, crois en tes élus. Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.

    Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
    Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement du pourras vivre pleinement.

    --
    Placard anti-électoral, 1er mars 1906. 
Publié par l’anarchie n°47 et signé Albert Libertad.

    https://infokiosques.net/spip.php?article412

  • Enfant éveillée, je me persuadais que ma génération devenue adulte changerait le monde.
    Il me manquait alors le concept de sénilité.

    • Oh moi, non.
      Ceux qui dirigent le monde, ou ont l’ambition de, n’ont pas besoin d’âge pour être séniles.
      Je vois juste que dans 20 ans, « ma génération » aura 70 ans, et l’ordre actuel des choses veut que ceux qui s’accrochent à leurs privilèges auront alors gagné le cimetière. Elle accédera au pouvoir totalement sénile, c-a-d sans pensée, ni aucune créativité ou envie de changement.
      #déprime #sénilité

  • Pas de pot pour Kamel Daoud : Hambourg relaxe les « violeurs ».Hambourg relaxe les « violeurs ». 15 novembre 2016 - 08:35 Aguelid Source : Mediapart - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/pas-de-pot-pour-kamel-daoud-hambourg-relaxe-les-violeurs.hambourg-

    Une fois la justice passée par là, tout s’est finalement dégonflé comme une baudruche. L’incroyable battage médiatique autour de prétendues hordes sauvages composées de réfugiés musulmans frustrés s’attaquant en masse à la gente féminine allemande, un soir de la Saint-Sylvestre, s’est révélé être un bluff, une grossière manipulation sous-tendue par des considérations internes germano-germaniques, purement politiciennes. Le plus grave dans cette affaire, c’est l’implication des policiers et du ministère public, soutenus par des politiques de droite et une caste médiatique avide de sensationnel et prompte à casser du muzz. Cette décision de justice vient, à point nommé, réduire à néant les divagations de l’homme lige de l’incorrigible sioniste Botul Henri Lévy, le sinistre et funeste homme de paille Kamel Daoud et ses semblables (B. Sansal…). Une sagesse prophétique résume bien leur triste cas : Fa in lam tastahi, faf3al ma chi’ta ! Traduite, cela veut dire : « Si tu n’as pas de pudeur et que tu es réfractaire au sentiment de honte, alors fais ce que tu veux » !

    Dieu sait si tous les racistes et ceux qui se sont sentis libérés par l’info se sont lâchés : les musulmans sont des frustrés qui attaquent les femmes à Cologne le soir du réveillon. Allons bon, voilà que la justice nous dit que cela était une rumeur. Merde alors. BHL s’est encore trompé ! 

    Le tribunal de Hambourg relaxe les accusés de la nuit du Nouvel An à Cologne

    Rarement des événements de l’histoire récente ont provoqué une controverse aussi intense en Allemagne que ceux survenus à Cologne, à Hambourg et dans d’autres grandes villes, le soir du Nouvel An 2015-2016, où des étrangers et des réfugiés auraient harcelé et violé des femmes en masse.

    L’indignation exprimée par les médias et les politiciens avaient fait partie d’une politique délibérée visant à saper la solidarité manifestée par de vastes couches de la population à l’égard des réfugiés originaires de Syrie et d’autres pays où une guerre civile fait rage, et à transformer la culture de l’accueil en une culture de l’hostilité.

    Le WSWS avait prévenu à l’époque que les événements étaient démesurément exagérés. (Voir : « Les agressions de Cologne et l’appel à un État fort », « Nouvel An à Cologne : de plus en plus d’incohérences » et « Les médias allemands incitent à l’hystérie raciste »).

    La décision du tribunal de Hambourg vient maintenant confirmer que les accusations et les preuves avancées avaient été trafiquées par la police. En plus du petit nombre de ceux condamnés pour agression, la décision du tribunal laisse entendre que les « événements survenus la nuit de la Saint-Sylvestre » ont été en grande partie une invention des médias.

    Le tribunal de Hambourg a acquitté les trois derniers auteurs présumés de la nuit de la Saint-Sylvestre. La juge Anne Meier-Göring a décidé qu’il avait été prouvé qu’Alireza N., Abidi A. et Aydub B. n’avaient pas commis les délits dont ils étaient accusés. Le ministère public avait lui aussi préconisé l’acquittement.

    La juge a porté de graves accusations contre l’enquête menée par la police et le ministère public pour avoir maintenu les trois hommes en détention pendant près de six mois durant le temps de l’enquête. Les prévenus furent accusés d’avoir commis ensemble des attouchements sur des femmes dans la rueGroße Freiheit dans le quartier de St Pauli à Hambourg. Ils auraient commis des attouchements sur l’étudiante Merle N. en lui touchant les fesses, l’entrejambe et la poitrine.

    La jeune femme n’avait signalé l’incident à la police que plusieurs jours après la veille du Nouvel An, une fois parus les premiers articles des médias faisant état d’agressions sexuelles. Le soir des prétendues agressions, elle avait continué à participer aux festivités jusqu’à 4h30 du matin. Par conséquent, la victime n’avait pu subir le traumatisme allégué lors du procès.

    La jeune femme avait dit par téléphone au policier ne pouvoir décrire aucun des auteurs. La seule chose dont elle se souvenait était une veste noire et une bague. Au tribunal, elle relata l’interrogatoire de la police. Elle eut d’abord l’occasion d’examiner toute seule et en toute tranquillité des photos prises par un photographe lors de la soirée du Nouvel An.

    La commissaire en charge de l’enquête était alors assise dans une autre pièce. Zeit Online a indiqué que cette procédure allait à l’encontre des règles du code de déontologie des enquêteurs. « Au moment de visualiser des photos d’identité judiciaire au commissariat de police, c’est le tout premier instant qui importe. Comment la jeune femme témoin réagit ? La mémoire revient-elle rapidement ou bien est-elle en train d’affabuler quelque chose ? » Au tribunal, la commissaire a admis après coup que son comportement « manquait de professionnalisme ».

    La juge a reproché à une autre femme policier d’avoir posé des questions pendant l’interrogatoire de façon suggestive en fournissant des « prétextes fallacieux », communément appelés mensonges. C’est ainsi qu’elle avait par exemple demandé à une jeune femme ce que les hommes qui se trouvaient sur la photo avaient fait. Elle n’a pas demandé si, ils avaient vraiment fait quelque chose. Elle avait aussi omis de dire à la jeune femme que les photos n’avaient pas été prises au moment où se seraient déroulés les faits.

    Durant l’interrogatoire, elle a trompé l’accusé par de « fausses preuves ». Selon les documents, la policière a prétendu savoir durant l’interrogatoire que l’accusé avait fait des attouchements aux femmes dans la rue Große Freiheit. C’était un mensonge. En réponse à la question de la juge de savoir comment elle justifiait le recours à de telles méthodes d’interrogatoire interdites, la policière a répondu : « Je ne partage pas ce sentiment d’indignation et je n’estime pas que c’est une méthode d’interrogation interdite ».

    Le seul « crime » commis par les trois accusés a été de célébrer le réveillon du Nouvel An à St Pauli. Ils ont pourtant passé, avec seulement une brève interruption, près de six mois en garde à vue en raison de soupçons. Un avocat a qualifié cet état de fait de privation de liberté.

    Au bout d’environ trois mois, le tribunal régional de Hambourg leva les mandats d’arrêt émis contre les trois jeunes gens faute de preuves suffisantes contre eux. Le tribunal régional supérieur de Hambourg les renouvela pour trois mois après une plainte formulée par le ministère public.

    La juge Meier-Göring qualifie à présent cette décision de « bizarre » et de « faute flagrante ». « Cela a coûté aux accusés trois mois [additionnels] de leur vie et à Hambourg beaucoup d’argent ».

    Les trois personnes mises en cause furent indemnisées pour le temps passé en prison en recevant chacun 4500 euros (25 euros par jour). Outre les trois jeunes gens maintenant acquittés, d’autres innocents furent placés en détention préventive, dont certains pendant plusieurs mois.

    Les accusations qui, pour des raisons de propagande, avaient été portées en début d’année contre des étrangers et des réfugiés par la police, les médias et les politiciens, se sont volatilisées.

    À l’origine, il avait été allégué que 400 femmes avaient subi des attouchements le soir de la Saint Sylvestre à Hambourg. Il y eut 243 plaintes pénales et 21 suspects mis en examen. Dans l’affaire qui vient maintenant d’être tranchée, l’on peut voir comment une suspicion de crime a été créée : au moyen de mensonges et de manipulation par la police et les autorités chargées de l’enquête. À Hambourg, un seul accusé fut reconnu coupable de délit de nature sexuelle et condamné.

    À Cologne, où la campagne contre les réfugiés et les étrangers avait débuté après le soir du Nouvel An, le parquet recensa près de 1300 victimes supposées. 1182 plaintes pénales furent déposées, dont 497 pour agressions sexuelles et cinq pour viols. Sur un total de 183 prévenus, seuls 22 furent accusés, le plus souvent de délits de vol. Un seul procès seulement se solda par une condamnation pour insulte sexuelle.

    Les événements survenus la veille du Nouvel An furent grossièrement exagérés et utilisés comme prétexte pour faire basculer le climat politique vers la droite. D’une manière raciste, les médias et les politiciens ont dépeint une image de hordes criminelles et dangereuses d’étrangers harcelant les femmes les jeunes filles allemandes. Cette propagande servit alors à renforcer l’appareil policier, à étendre la surveillance de la population et à durcir les lois visant les étrangers et les réfugiés dans le but de pouvoir expulser aussi rapidement que possible les réfugiés du pays. Tous ceux qui ont participé à cette campagne de propagande doivent en assumer les conséquences.

    Et pourtant, l’État et les médias ne se contentent pas du résultat. Le journalHamburger Abendblatt a critiqué ce récent acquittement parce que le tribunal avait défendu les principes fondamentaux de l’État. Ces jugements ont un sens lorsqu’ils sont prononcés individuellement, a écrit le journal. Toutefois, conformément à la logique grossière du commentaire, « dans leur totalité » les jugements sapent la « confiance » dans l’État de droit. Finalement, insiste le journal, cela profiterait à l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).

    L’auteur de l’article, Matthias Iken, s’en prend vigoureusement à la décision prise par le tribunal à l’égard de la police : « Incontestablement, de sérieuses erreurs ont été commises. Mais, comment appréhender des coupables qui commettent collectivement des crimes en faisant partie d’un grand groupe ? Comment une victime peut-elle reconnaître dans une situation exceptionnelle des visages individuels au bout de plusieurs mois ? »

    Il ne répond pas à sa propre question mais la réponse est pourtant claire : pour lui, des auteurs présumés doivent être appréhendés même sur la base de « prétextes fallacieux ». Des préjugés racistes en lieu et place de faits – telle est en vérité la vision du monde défendue par l’AfD.

    Dietmar Henning

    8 novembre 2016

    (Article original paru le 5 novembre 2016)

  • Comment parler à la « Génération No Bullshit » ? 7 conseils - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/comment-parler-a-la-generation-no-bullshit-7-conseils.html

    Pourquoi la plupart des dirigeants de médias font-ils comme s’ils n’avaient pas d’ados à la maison ?

    Demandez-leur donc si leurs enfants regardent la télé, écoutent la radio, lisent un journal, parcourent un magazine.

    La réponse est quasi toujours la même : « Heu… non ! Ils sont sur YouTube, Facebook, Snapchat, Instagram, Netflix, Spotify … ou un jeu vidéo », via smart phone ou ordi.

    Et pourtant ces dirigeants — qui savent bien que leur monde change très vite – semblent continuer de privilégier leur audience vieillissante aux usages déclinants, en négligeant la génération montante, celle qui s’apprête à prendre les commandes, celle qui est déjà là.

    Comme si une petite voix intérieure cynique, l’emportant sur l’indispensable lucidité, leur disait : « ça tiendra bien jusqu’à ma retraite ! ».

    L’indispensable lucidité leur soufflerait pourtant que ces jeunes ne reproduiront bien sûr pas leur manière de s’informer, se divertir, se cultiver, tant profonde est la mutation actuelle de la société, tirée par la technologie. Elle leur indiquerait aussi que leurs personnels n’ont pas vocation à travailler dans l’accompagnement de fin de vie.

    Alors comment cet étrange aveuglement peut-il persister plus de 20 ans après l’arrivée du web et 10 ans après celle de l’iPhone ?

    Réflexe de repli sur le cœur de métier ? De défense personnelle liée à la fracture numérique ? Déni de réalité face au monde tel qu’il est ? Face à la rapidité des bouleversements ? Incapacité à imaginer des contenus modernes pour renouer avec ces nouvelles générations, à proposer des modèles d’affaires pertinents, à favoriser des écosystèmes générant création et innovation ? Difficulté à saisir le passage d’un monde de ressources rares et régulées à un monde d’abondance sans frontière ?

    Une absence de vista qui encourage aussi les écoles de journalisme à continuer, hélas, d’éduquer des jeunes toujours formatés au tamis des débouchés classiques : presse écrite, TV, radio (et désormais web).

    Bagarre d’anciens contre modernes ? Même pas. Ces jeunes ne se battent pas contre le vieux monde. Pas la peine ! Ils sont en train de le ringardiser. Ils ne sont pas en mode rejet, mais en mode projet.

    Tenez, en France, près de la moitié des parents s’estiment aujourd’hui incapables d’effectuer le travail de leurs enfants, selon une étude de LinkedIn montrant aussi qu’ils méconnaissent tout simplement certains des principaux métiers actuels.

    La vérité, avouent la plupart des responsables de médias dans le monde, c’est que c’est justement cette déconnexion avec les jeunes qui les réveille au milieu de la nuit.

    Contrairement à eux, les milléniaux n’ont pas à s’adapter au numérique : ils n’ont jamais connu la vie sans Internet. Or les responsables médias eux doivent avancer, de manière très inconfortable, sur deux montures à la fois : le format historique qui décline, et le numérique qui, non seulement s’impose, mais continue de muter à grande vitesse, au fil des changements d’écran.

    En 2017, la publicité digitale dépassera celle de la TV. Dores et déjà les 18-35 ans sont devenus la priorité des annonceurs alors que la moyenne d’âge des chaînes de télévisions est en train de dépasser 60 ans. Aux Etats-Unis, la moitié de l’audience de Fox News a plus de 68 ans, essentiellement des hommes blancs dans des maisons de retraite.

    Pas facile de répondre en même temps aux aspirations d’une génération qui porte le monde dans sa poche, qui a la planète au bout des doigts, qui consomme ses contenus quand elle le souhaite et où elle le souhaite. En marche depuis quelques années, la tendance mobile et sociale n’est pas prête de s’évanouir. L’an dernier la majorité des éditeurs ont déjà vu l’essentiel de leur trafic en ligne basculer pour provenir de terminaux mobiles.

    Tunnels de pubs, audiences mesurées par panel, « carpet bombing » de contenus identiques déversés à heure fixe pour tous, bouquet onéreux de chaînes payantes :comment voulez-vous que les jeunes du 21ème siècle numérique, sollicités de toutes parts, se retrouvent dans un paysage TV caduque qui a si peu bougé depuis des décennies ?

    “Les baby boomers ont étranglé le monde des médias et de la publicité pendant toute une génération (…) Leur étau est finalement brisé par une génération très éduquée, diverse ethniquement, difficile à atteindre, et qui pense mondialement. Les médias ont du mal à s’adapter à ce changement rapide », a résumé fin août le patron de Vice Media, Shane Smith, à Edimbourg.

    Comment alors rester pertinent et attrayant ? Quelles sont les clés de l’engagement et de la connexion émotionnelle ? Est-ce donc si difficile de produire des choses qui intéressent cette génération à la demande, puis de les livrer là où ils vivent ? Nous allons voir que ce n’est pas si simple, mais qu’il y a des pistes.

    QUI SONT-ILS ?

    Ils ont entre 18 et 35 ans.

    Aux Etats-Unis, les milléniaux sont devenus majoritaires. Avec 80 millions de personnes ils représentent désormais une catégorie ethniquement et racialement très diverse de la population.

    Volontiers audacieux, optimistes, pragmatiques, dotés d’une forte capacité d’étonnement, d’émerveillement, d’altruisme (réfugiés, figures du pape François et du Dalai Lama), voire de bienveillance (allocation universelle), ils sont avant tout soucieux d’authenticité et de transparence, de plus en plus difficile à simuler.

    Une attitude souvent résumée par les hashtags #nobullshit et #nofilter

    Assurant renifler le « fake » à 100 mètres, ces fans de culture urbaine aiment aussi la surprise, la découverte et sont très « orientés monde ».

    Baby-boomers sur la sellette

    Les milléniaux ne sont pas l’avenir de notre société, ils en sont déjà les principaux acteurs.

    En Amérique du Nord, ils ont élu Barack Obama et Justin Trudeau. Et n’auraient pas élu Trump.

    (La carte du collège électoral US si les milléniaux avaient voté)
    (La carte du collège électoral US si les milléniaux avaient voté)

    Ils représentent la plus vaste génération dans l’histoire de la population active américaine. Dans les grandes villes d’Asie et d’Afrique, où ils sont brutalement majoritaires et totalement connectés, leurs habitudes numériques se propagent dans le reste de la population. Sur le vieux continent, c’est une jeunesse qui se sent profondément européenne, même au Royaume Uni. En France, ils déplorent un pays « champion du déclassement de la jeune génération ».

    Pour eux, ceux qui sont nés avant 1982 appartiennent à l’histoire.

    Ils sont en opposition avec l’héritage politique laissé par les baby-boomers qui ne leur laissent pas un monde très folichon et dont les choix sont remis en cause. A commencer par l’héritage du Brexit, de l’arrivée de Trump, en passant par les terribles legs environnementaux, de la dette, du chômage, de l’injustice sociale, de l’écart des revenus, des discriminations sexuelles et raciales. Et in fine — et pour la première fois— la perspective de futures générations moins bien loties que leurs aînées.

    Ils rejettent l’ordre établi, les vieux modèles, les corps intermédiaires jugés dépassés, bidons.

    Soucieux de leur impact sur le monde, ils s’engagent volontiers, croient dans l’intelligence collective, prennent au sérieux les mouvements citoyens, n’hésitent pas à transgresser (parti Pirate en Islande) et à défier (parlement de Hong Kong).

    Leur enthousiasme n’est pas uni-générationnel : Bernie Sanders, nouvelle rock star, et Alain Juppé, ont dépassé les 70 ans !

    Co-working, co-locs, co-voiturages

    Mais même s’ils ont la fibre entrepreneur, ils croient de moins en moins dans les vieux logiciels économiques qui ont fait marcher les pays ces 40 dernières années.

    Dans un monde digitalisé et dématérialisé, les attentes des jeunes envers le monde du travail et de l’entreprise ont changé.

    Ils n’attendent pas de travailler dans des bureaux prestigieux en dur et à proximité de leurs collègues. En quête de sens pour leur activité professionnelle, aligné sur leurs valeurs et leurs aspirations, ils n’entrent plus pour faire carrière, mais pour participer à un projet et changent de jobs -tous les trois ans en moyenne- pour avoir plus d’expériences dans leurs vies. La quasi-totalité d’entre eux veut choisir son métier par passion et non par raison, quitte à conserver des boulots alimentaires à côté.

    D’ici 2020, les milléniaux représenteront un tiers de la population active. Ils changent donc déjà l‘entreprise et imposent leurs codes.

    Mais les entreprises ont du mal à faire face aux nouveaux besoins.

    L’essentiel, pour ces jeunes, n’est ni dans l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ni dans la souplesse demandée à l’employeur, ni dans un emploi du temps flexible. Mais dans le sens qu’ils trouveront dans la mission. Ils ne comptent alors pas leurs heures. Ils souhaitent vivre où ils veulent, travailler depuis n’importe où, aller et venir comme bon leur semble.

    A la recherche d’une culture d’entreprise « fun & serious », ils privilégient l’éthique, la confiance, l’intégrité et l’honnêteté. Et ils veulent avant tout apprendre quelque chose de nouveau. Avant le salaire, et préférant l’empathie à l’autorité, ils réclament un mode de management plus engageant et respectueux, voire un leadership partagé.

    Créatifs, collaboratifs, ils ont plaisir à travailler ensemble, mais pas forcément au même endroit, à partager un open space, mais pas forcément avec ses collègues. Un casque et de la musique dans les oreilles ; le travail étant devenu aussi un style de vie.

    Ce sont de plus en plus souvent des « slashers », ceux qui ont plusieurs activités en même temps. Et celui qui n’a pas de profil LinkedIn ou un compte Github n’existe pas, ou n’est pas légitime pour postuler.

    Posséder son appartement ou son automobile n’est plus un signe de réussite. Moins propriétaires, ils louent. Et souvent partagent. Plus qu’une voiture, ils veulent un accès à un mode de transport. L’industrie vestimentaire est aussi victime de leurs nouveaux arbitrages vers le restaurant ou les voyages.

    Leur succès est mesuré désormais dans les expériences : monter sa start-up, bourlinguer, pratiquer des sports extrêmes. Ils travaillent avant tout pour s’offrir la découverte du monde. Aujourd’hui, leurs parents fument plus d’herbe qu’eux !

    La techno pilote leur culture

    Digital natifs, ces jeunes font de la technologie un mode de vie. Ils ont confiance en elle et en attendent beaucoup, notamment quand Internet et le numérique leur donnent plus de contrôle sur leur vie.

    Toujours connectés, accros à leurs smart phones, ils passent plus de 30 heures par mois sur les réseaux sociaux et ont plus d’interactions via leur mobile que physiquement.

    Les marques les plus pertinentes pour les milléniaux américains sont d’ailleurs toutes technologiques : Amazon, Apple, Android, Netflix, Google et Samsung.

    Génération d’« early adopters », ils sont sensibles « au mieux et moins cher », « au good enough is perfect » des géants du web et aspirent souvent à travailler pour eux. Ceux qui réussissent le mieux ont d’ailleurs un bagage technologique.

    Ils privilégient un enseignement en mode projet qui vient du monde des start-ups.

    Les changements liés aux usages vont parfois tellement vite que des jeunes de 25 à 30 ans avouent ne pas parler le même langage que leur jeunes frère ou sœur de 18 !

    La télé vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ...

    Cette révolution en cours dans la manière d’apprendre, de se socialiser, de travailler, s’étend bien évidemment aux nouveaux usages dans la manière de s’informer, se cultiver et se divertir. En d’autres termes, les jeunes dictent aussi - ô combien désormais - leurs nouvelles lois aux médias.

    Une consommation de médias qui segmente aussi la société en réalités parallèles, y compris pour les milléniaux : celles de Fox News vs. MSNBC, de Facebook vs. Twitter.

    Une génération aussi qui en consomme le plus : plus de 6 heures par jour ! Elle a gros appétit mais peu de patience. Et surtout, elle abandonne les médias traditionnels, dans leur forme historique, dont la télévision.

    Le temps dédié à la TV des jeunes Américains s’est effondré de 40% en 5 ans, soit une baisse de plus de 9 heures par semaine, ou près d’une heure et demi par jour, désormais consacrées à d’autres activités. Reste un peu de téléréalité, un peu de sport et de l’info.

    En un an, les 18-24 ans américains ont diminué leur consommation hebdomadaire de TV de plus de 2 heures, selon Nielsen.

    La rentrée 2016 de la TV américaine fut sombre, même pour le football US. Les chaînes de TV payante subissent une hémorragie : -620.000 abonnés pour le seul mois d’octobre pour ESPN, chaîne sportive vedette de Disney. Pour la première fois cette année, YouTube a dépassé les chaînes du câble US en temps passé.

    Les milléniaux étaient ainsi à 86% plus susceptibles de se tourner vers Internet que vers la TV pour apprendre ce que les autres pensaient du débat présidentiel américain, selon un sondage Ipsos pour Google.

    En France aussi, la fuite de la télé des adolescents s’est accélérée à la rentrée 2016. Aux Etats-Unis, les jeunes adultes boudent le câble pour privilégier les plateformes de streaming, qui répondent mieux à leurs attentes. D’après les derniers chiffres de Médiamétrie, les jeunes Français passent une heure et demi moins de temps devant la TV que la moyenne de la population. Le temps télé des jeunes britanniques se fait déjà à 20% en différé. Des audiences qui sont à 20% au moins non pas en linéaire mais en ligne comme Love Island de la chaîne ITV.

    Même le sport est touché : lors des derniers JO de Rio, l’audience TV des moins de 50 ans a plongé de 25%. Et le phénomène est mondial. Aux US, l’âge moyen des téléspectateurs de football américain et de baseball a grimpé respectivement de 4 et 7 années, durant la décennie écoulée, pour atteindre 47 et 53 ans !

    Deloitte
    C’est une génération qui a grandi avec Netflix et Youtube et non avec MTV et Canal+.

    Sans surprise, leurs goûts vont avant tout vers la musique et la comédie.

    Mais leurs passions portent aussi sur des sujets sérieux d’informations :l’environnement, les droits civiques, la justice sociale, l’inégalité des revenus, les droits des minorités, la cyber-sécurité… Ils peuvent ainsi regarder des documentaires de 10 heures sur Netflix.

    Et Netflix arrive d’ailleurs largement en tête de leur consommation vidéo :

    Piper Jaffray
    YouTube de son côté touche plus de 18-49 ans que n’importe quelle chaîne de télévision aux US. Ses budgets pour des séries originales sont désormais les mêmes que pour des chaînes du câble, et, pour les films, équivalents à ceux au cinéma indépendant. Après Los Angeles, la filiale de Google a ouvert des studios de production à Londres, Paris, Tokyo, Bombay et Sydney.

    De la programmation à la curation : pour trouver le bon contenu, les milléniaux se reposent très fortement sur les conseils émanant de leurs réseaux sociaux dans une nouvelle société de la recommandation. Le pouvoir passe ainsi des directeurs de programmes qui décidaient tout à une curation faite par des tiers, voire par des machines (algorithmes). Un tri décentralisé où des individus agrègent des communautés, où d’autres remixent des contenus. Avec le danger de rester enfermés dans ses propres goûts et intérêts, et d’être surpris quand ceux qui ne sont pas dans leur cercle d’amis votent pour l’autre côté...

    L’info reste très importante

    Sous de nombreuses formes, à tout moment, sur de multiples canaux, l’info fait bien partie du régime média des jeunes, surtout si elle est sociale et fun. Mais à l’âge de l’info distribuée (Snapchat, Instant Article de Facebook, Instagram, AMP de Google) si l’actu n’est pas dans leur « newsfeed », c’est qu’elle n’est pas importante. Si ce n’est pas important, pourquoi aller voir ?

    Ils attendent donc que l’info passe sur leur flux social et leur mobile. Les réseaux sociauxviennent ainsi de ravir la 1ère place comme source d’infos pour les 18-24 ans dans le monde. Les acteurs les plus récents dans l’informations l’ont bien compris et adoptent unmodèle de médias distribués sur d’autres plateformes : AJ+, NowThis, BuzzFeed, Melty, etc.. L’info par le jeu (newsgames) se développe aussi.

    Avec son tempérament exalté et brut de décoffrage, Vice, qui entend être « tout à la fois MTV, CNN et ESPN », mais aussi « le Time Warner de la rue », vient de lancer son journal TV sur HBO destiné aux milléniaux et à bouleverser l’info télé. Pas de présentateur, ni de gros titres sur Vice News mais de la musique, des sujets « in your face » décalés, dans l’air du temps, en sur-jouant l’authenticité.

    Enfin les jeunes sont aussi acteurs de leur info : avec leur propre smart phone, ils parviennent à forcer la conversation sur des crimes filmés en direct lors d’incidents ou de manifestations.

    Tri algorithmique préféré au choix d’une rédaction ?

    Les jeunes s’informent avant tout sur Facebook. Et de plus en plus souvent préfèrent que des algorithmes – jugés plus démocratiques - choisissent pour eux les infos plutôt qu’un éditeur en raison de leur supposée absence d’agenda politique, de la variété de leurs sources et de leur capacité à personnaliser l’offre. Des jeunes qui se voient aussi de plus en plus comme éditeurs de leur propre flux d’actualités et qui souvent préfèrent le textepour être informés.

    Après le journalisme mobile, on commence à parler aussi de nouveaux formats : drone-journalism, le journalisme VR, journalisme snap, et même de glance journalism (pour les notifications sur wearables ou smart phone).

    Mais de grosses différences subsistent parmi ces milléniaux : les plus aisés d’entre euxont un penchant plus marqué pour des contenus plus internationaux, plus sensibles aux problèmes environnementaux et aux marques qui redonnent quelque chose à la société. Ces jeunes-là, pus diplômés, n’hésitent pas à aller directement sur les versions en anglais et veulent désormais leurs propres contenus sur la TV de l’hôtel !

    Leurs médias sont des réseaux sociaux : Snapchat, Instagram…

    Illustration by Tim Enthoven (NYT Magazine)
    Illustration by Tim Enthoven (NYT Magazine)

     Leurs médias obéissent à trois règles simples : 

    Ils proposent des contenus qui les intéressent
    Ils sont forcément mobiles (donc disponibles partout), sociaux (pour le partage) et contiennent beaucoup de vidéos.
    Leur staff est le reflet de leur audience, et leur audience est le reflet de leur staff.
    L’âge moyen des milléniaux est de 26 ans. C’est aussi l’âge moyen des employés de Facebook, Mic, Vice ou AJ+.

    Leur porte d’entrée du web, n’est plus Google mais Snapchat, Instagram ou Facebook, qui sont en train de gagner la bataille de l’attention. D’ailleurs pour de nombreux jeunes,Facebook EST l’Internet, et non plus seulement une plateforme. C’est aussi le live de tous pour tous !

    C’est toutefois une audience à durée d’attention réduite, qui regarde son smart phone de manière verticale, qui filme en mode portrait, qui pratique le « news snacking », la consommation de nombreuses vidéos d’informations courtes et partageables. Si le snacking est de mise, le temps total s’allonge : la durée moyenne d’une session sur Facebook est supérieure à 30 minutes (contre moins de 3 mn pour un journal) et sur YouTube chacune dure désormais plus de 40 minutes, soit 50% de plus que l’an dernier.

    Leurs codes incluent photos, mini-vidéos, emojis, gifs, infographies, où le sérieux et l’absurde coexistent sur le même écran.

    Les messageries instantanées dominent et sont les nouvelles plateformes de partage de photos et vidéos. A l’ère du tout visuel, cette génération consomme par l’image d’où le triomphe des « visual story tellers ». La caméra du smart phone est le point central de leur vie en ligne.

    Destination vedette de la génération mobile-first, Snapchat, appli de messagerie instantanée, de selfies, et de partage de photos et vidéos souvent remixées, entend, comme Facebook, prendre la place de la TV – et lui piquer les milliards de la pub- avec ses contenus vidéos originaux qui incluent aussi bien les breaking news que des séries de 6 à 8 minutes, des comédies, ou des shows de télé-réalité.

    L’application est aussi encore pour l’instant un refuge « pour jeunes » face à un Facebook envahi par les parents et grands-parents !

    Pour Melty, l’innovante Snapchat, « kiosque des temps modernes » est « une plateforme préfigurant la TV de demain ».

    Snapchat produit et commande aussi désormais ses propres séries aux studios et aux talents professionnels. Elle embarque des programmes courts des plus grandes chaînes de télévision. Pour ses fameux Video Music Awards annuel, la chaîne MTV a vu son audience TV plonger de plus de 30% tandis que son trafic explosait de plus de 75% sur Snapchat où son audience fut trois plus importante qu’à la télé.

    L’information y devient un domaine important avec des mini-reportages de Syrie en coopération avec des médias ou avec l’ONU, ou en reprenant des snaps venant du monde entier. Les universités britanniques ont aussi désormais recours à Snapchat pour communiquer avec leurs étudiants.

    Pour courir après les jeunes, même Facebook et ses filiales Instagram et WhatsApp en viennent à copier les meilleures fonctions de Snapchat !

    Leurs plateformes d’aujourd’hui : jeux vidéo, e-sport, live-streaming

    De nouveaux acteurs rassemblant des milliers de chaînes YouTube sont aussi apparus ces dernières années. Ainsi Machinima et ses près de 4 milliards de vidéos vues chaque mois avec des contenus jeunes et de l’e-sport, nouveau graal de l’entertainment.

    Vécus de plus en plus comme des expériences « live » pratiquées entre milliers de joueurs disséminés dans les quatre coins du monde, les jeux vidéos ne sont plus seulement ludiques, mais des espaces de fantaisie où les genres vont se multiplier, où certains se révèlent en animateurs et réalisateurs qui divertissent des millions de spectateurs sur leurs chaînes Twitch.

    Les nouvelles plateformes : VR, AR, bots….

    Cette période est aussi celle des changements technologiques à très grande vitesse. Au moins deux fois plus vite que la télé qui a volontairement fait l’autruche ! Il ne suffira pas de s’adapter au mobile et aux réseaux sociaux. Demain arrivent les nouvelles interfaces conversationnelles, les bots, l’intelligence artificielle, les équipementiers mobiles de 5ème génération, la 4K et la 8K, les réalités altérées (VR/AR)…

    La VR ne va pas seulement nous permettre d’aller n’importe où et dans n’importe quelle époque, mais aussi de partager des expériences avec n’importe qui dans le monde. Des machines à rêves forcement pertinentes dans l’éducation et les loisirs. Et déjà bien présentes dans les jeux vidéo.

    La folie mondiale Pokemon Go de l’été dernier a montré l’invraisemblable appétit mondial pour ces formats encore plus disruptifs, qui ne se jouent plus dans le salon mais partout dans la ville.

    Dans quelques années, les médias s’inscriront dans une nouvelle ère informatique où règnera la réalité augmentée, dopée à l’intelligence artificielle, activée par voix et geste, où les contenus et les œuvres seront autour de nous et viendront à nous. La course aux armements dans la Silicon Valley pour lancer des labos d’AI bat son plein.

    En attendant ces nouvelles interfaces hommes-machines, les technos immersives de l’image (4 et 8K) en 360° et bientôt en connexion ultra rapide 5 G feront partie de la nouvelle donne.

    Une chose est sûre : nos enfants vont grandir avec ces nouvelles interfaces.

    Alors quid des efforts des vieux médias ?

    Bien sûr les médias historiques adoptent les nouvelles plateformes pour être présents là où les jeunes adultes consomment et partagent l’information. Les deux tiers des téléspectateurs sur d’autres écrans que la TV ont moins de 35 ans.

    Après le web et les mobiles, les vieux médias sont aussi - pour la plupart – présents sur les grands réseaux sociaux où l’audience est plus jeune que celle du web. L’utilisation de Twitter, YouTube, Facebook et même récemment Snapchat, y est désormais quasi de rigueur.

    Les professionnels reconnaissent la nécessité d’experts et d’équipes dédiées pour se familiariser avec tous ces nouveaux outils. Ils créent des postes d’éditeurs mobiles, montent des studios d’innovations mobiles, des équipes plateformes.

    Les groupes de télévision sont en train de lancer avec succès une seconde vague de programmes natifs dédiés « Social TV », sous formats mobiles et sociaux. Notamment via encore Snapchat.

    Exemples :

    CNN se déclare ainsi éditeur social mondial 24/7 (Facebook, Twitter, Snapchat et Instagram), et a choisi le bot de Kik pour s’adresser aux 13-17 ans. La chaîne américaine a débauché une bonne partie du service politique de BuzzFeed à quelques semaines de l’élection présidentielle.

    Sur Snapchat, National Geographic a montré la rentabilité d’un modèle qui attire les annonceurs et permet beaucoup de créativité pour les producteurs. La TV publique américaine PBS y fait aussi des séries. En France, elle attire depuis peu de nombreux éditeurs, anciens et modernes.

    Pour récupérer les screenagers sur leurs mobiles, MTV, jugée aujourd’hui ringarde, lance des shows sur Snapchat avant de les diffuser à la télévision. Al Jazeera a fermé cette année ses activités TV aux Etats-Unis, mais y a renforcé ses activités multiplateformes en ligne très florissantes sous le label AJ+.

    En Suisse romande, la RTS a installé à côté de son JT du soir une émission « Nouvo » qui produit désormais des vidéos courtes uniquement pour les réseaux sociaux. HBO, aux Etats-Unis, propose désormais chaque soir un JT de 30 mn fait par Vice Media et chaque dimanche soir l’excellent programme Last Week Tonight de John Oliver.

    Les télévisions publiques allemandes ZDF et ARD se sont associées pour créer « funk » une chaîne « jeunes » en ligne. La BBC a fait passer la sienne également en numérique et a doublé sa présence sur YouTube en six mois. Elle a aussi utilisé la plateforme Yik Yak pour parler aux jeunes britanniques du Brexit et produit des séries destinées aux mobile comme « Mission Selfie ».

    L’audiovisuel public canadien vient d’ouvrir un labo jeunesse dit « Prochaine Génération », espace de création créé et géré par des milléniaux. La TV publique finlandaise Yle a aussi son espace Kioski, l’américaine PBS fait un spin-off en ligne d’un de ses plus importants formats jeunesse.

    La radio publique américaine NPR conserve aussi un socle solide de jeunes qu’elle accompagne notamment avec ses podcasts très populaires et une nouvelle appli très personnalisée NPR One.

    Même tendance pour les médias locaux. Des journalistes du quotidien Sarasota Herald Tribune passent du temps à remixer leurs articles pour les millenials locaux dans un site à part, Unravel. D’autres grandes villes américaines s’y mettent aussi, comme Philadelphieou Pittsburgh, avec Billy Penn. Le Denver Post a lancé avec succès une section dédiée à l’industrie de la marijuana, The Cannibalist.

    Le Monde en France propose Les Décodeurs. Même Le Figaro arrive à communiquer avec les jeunes via Snapchat. En France, TMC a repris Yann Barthes avec le Quotidien, une nouvelle plateforme d’infos vidéos se lance : Brut pour le journalisme de rue.L’audiovisuel public français se regroupe derrière une nouvelle offre plus moderne, Franceinfo : devenue le 4ème site d’infos.

    Le jeunisme passe aussi par les rachats ou les prises de participation.

    Pour suivre les jeunes dans leur migration, l’autre voie choisie par les médias historiques est de racheter ou d’investir dans leurs médias : Murdoch, qui s’est brûlé les doigts sur MySpace, a pris 5% de Vice, Disney près de 20%, Comcast/NBC/Universal a investi dans Vox et BuzzFeed, Time Warner dans Mashable et Refinery29, pour leur expertise « jeunes », celle qui sait comment viraliser une histoire et la calibrer pour les mobiles.

    Pour séduire les jeunes, le groupe américain de presse et de TV locales Scripps a racheté le site de vidéos Newsy. Turner Broadcasting s’est emparé du site sportif Bleacher Report. Le groupe de TV hispanique Univision a racheté Gawker après The Onion.

    Les médias s’associent aux influenceurs

    Quelques médias commencent également à comprendre l’influence des stars de YouTube ou Snapchat et les font travailler pour eux. Ces joint ventures sont tout profit pour les "anciens" : ils profitent des millions de fans des influenceurs et rajeunissent leur marque. Les médias anciens, avec leur capacité d’analyser et d’expliquer le monde, peuvent, de leur côté, apporter du contenu avec des points de vues complets et objectifs aux YouTubers, qui sera diffusé sous un nouveau format, adapté aux jeunes.

    Nouvel eldorado : l’e-sport

    La génération des milléniaux a aussi grandi avec les jeux vidéo, désormais deuxième pratique culturelle en France derrière la lecture et longtemps délaissée, voire méprisée, par les grands médias. Après plusieurs années de déni, les télévisions se mettent progressivement à diffuser l’e-sport dont les compétitions n’ont rien à envier aux plus grandes rencontres sportives en termes d’audience ou d’émotions.

    QUE FAIRE DE PLUS ? 7 CONSEILS

    1D’abord comprendre ce qu’ils veulent
    La génération « No Bullshit » rejette « la voix de Dieu », celle du présentateur en surplomb qui dit en substance : je parle, vous écoutez. Ils sont déjà au courant ! Ils ont suivi de près ou de loin l’actu toute la journée. Ils veulent juste qu’on leur montre que le monde change et ce que cela signifie.Leur journalisme est sans maquillage, sans pseudo-experts cyniques, sans blabla. Il s’en tient aux faits, aux images, et au décryptage rapide et smart, qui ne cherche pas la petite phrase.

    Ils ont probablement l’un des meilleurs détecteurs de « b/s » de l’histoire. Même si, comme tout le monde, ils se font piéger par des arnaques.

    Mais ce qui compte, à leurs yeux, c’est, une fois encore, l’authenticité, la mise à nu, l’autodérision, la vulnérabilité. Pas les paillettes. Ils veulent souvent une info désintermédiée, entendre l’info de la bouche de ceux qui la vivent, pas du contenu racoleur qui cherche à faire du clic. Les filtres sont bienvenus s’ils sont pertinents.

    Ils ne supportent plus l’intrusion publicitaire, voire le gavage qui fonctionne avec des concepts de matraquage qui n’ont pas évolué depuis l’après-guerre.

    C’est une génération mobile first qui prend le numérique comme un mode de vie culturel.

    2"Place aux jeunes !" Les impliquer, leur donner les clés
    Cette génération nous dit en gros : faites-moi réfléchir, faites-moi rire et donnez-moi la parole !

    Elle entend faire partie de la solution, être un partenaire et non juste une cible marketing.

    Ces jeunes veulent autant créer que consommer. Ils sont d’accord pour faire confiance, mais souhaitent aussi s’exprimer, avoir voix au chapitre.
    Il faut les intégrer dans la fabrique, leur ouvrir un espace de co-création et de co-production. L’intégration de leurs contenus se fait d’autant plus facilement désormais que s’améliore la qualité générale des vidéos, de la bande passante et des technos mobiles ainsi que des logiciels de traitement de l’image.

    Mais ce n’est pas suffisant. Les médias doivent aussi rafraîchir la culture de l’organisation et la rendre plus diverse. En modifier l’ADN.

    Trop souvent ce sont les fils et filles de riches qui travaillent dans les médias.

    Il faut renouveler le recrutement. Leur staff doit mieux refléter la communauté qu’elle sert. Après les vidéos de chatons, BuzzFeed France a décollé avec des sujets plus fouillés et en recrutant des journalistes jeunes et plus représentatifs de la diversité ethnique de la société que les médias traditionnels.

    Mais aussi du côté de la technique. Il faut que ça marche ! Le média ne peut être en retard sur le reste de la société, qui jongle avec le numérique.

    Le média doit donc surtout refléter son audience, ultra connectée, tournée vers les réseaux sociaux. Et savoir garder ses talents.

    Certaines entreprises n’hésitent pas à créer des « shadow comex », comités de direction parallèle composés uniquement de milléniaux qui ont au moins un pouvoir consultatif. Des médias faits par les jeunes pour les jeunes.

    3Apprendre d’eux et de leurs médias
    Il ne sert plus à grand-chose d’opposer médias et pure players. Qu’on le veuille ou non, les médias sont aujourd’hui désintermédiés par ceux qui les distribuent. Il est évidemment sidérant de voir les nouvelles plateformes des jeunes, Facebook, Snapchat, YouTube et autres ne pas hésiter à démarcher les vieux acteurs, TV en premier, pour leur demander leurs contenus, avant de les engloutir ! Mais ont-ils le choix ?

    Au moins peuvent-ils apprendre de leur agilité, rapidité, flexibilité.

    La techno va vite : il faut soigner l’emballage, l’ergonomie, la forme. Optimiser les versions mobiles. Ceux qui ont fait les sites de la dernière décennie ne sont pas forcément les mêmes qui vont faire les applis de demain dont les fonctionnalités changeront toutes les trois semaines.

    Apprendre à prendre des risques avec les idées, les talents, les technologies. Se donner le droit à l’erreur ou à l’essai, si on préfère. Expérimenter et réagir très vite, et être à l’aise à lâcher des versions non finies.

    Etre à l’écoute intime de son audience, apprendre à attraper son attention dès les toutes premières secondes.

    Apprendre aussi des jeunes et de leur culture.

    Une culture du remix où ce qui est viral touche à l’émotion, l’injustice sociale, la simplicité, et l’humour.

    Ne pas avoir peur de l’engagement, le favoriser en rendant les contenus partageable, répondre à toutes les conversations : permettre aux créateurs de se connecter facilement et rapidement avec leurs fans.

    Enrichir les liens dans la société qui n’existeraient pas sans la télé, bâtir ensemble de la culture et de la compréhension face au monde qui vient. Mettre un peu d’ordre dans la confusion et la complexité nées des nouveaux changements permanents de contextes et de l’effacement des frontières entre les genres (vie réelle, vie numérique, réseaux sociaux, messageries, demain réalités altérées).

    Pourquoi les jeunes, et les médias, sont-ils tellement surpris par le résultat du vote Trump, pourtant obtenu dans un processus démocratique ? A force de vivre dans leur bulle ils ont peut être oublié qu’il existe des populations qui ne pensent pas comme eux. Bercés par les algorithmes rassurants et communautaires de Facebook, ils négligent les différences et la multitude de points de vues. Le rôle des médias devrait justement être de remettre l’information dans un contexte, de rester objectif et de prendre en compte tous les opinions, sans filtre gauche ou droite. L’enjeu est de réconcilier deux générations, de faire comprendre la vision du monde des uns aux autres, mais dans les deux sens.A être toujours connectés, ils se sont déconnectés.

    Permettre aussi aux jeunes de former les anciens et contribuer à accorder les générations dans l’entreprise et dans la société. La nouvelle fracture numérique n’est pas dans l’accès ou le prix, entre ceux qui ont ou pas les moyens d’accéder à Internet, mais entre ceux qui veulent y accéder ou pas ! Et le plus souvent ceux qui ne veulent pas sont les seniors ! Et, dans une moindre mesure, les ruraux et les non diplômés.

    A noter aussi que souvent, dans le cocon familial, la manière de consommer les médias des enfants influence les parents, en particulier pour la télé, alors moins regardée. L’influence parentale restant claire quand il s’agit d’autres « vieux » médias : radio, journaux papier, cinéma, livres, CD.

    4Renforcer la valeur ajoutée et la liberté dans les formats d’écriture
    Le copier-coller de contenus ne marche pas dans le numérique. Ni dans un sens, ni dans l’autre. Même Vice, qui vise pourtant les jeunes, ne décolle pas quand il est diffusé sur le téléviseur.

    Chaque plateforme a ses usages, et donc sa grammaire, ses codes, son ton.

    Ici des vidéos partageables qui expliquent des choses complexes de manière brèves et convaincantes, là des formats plus longs, plus fouillés seront appréciés. Il faut offrir non seulement la consommation sur plusieurs écrans, mais aussi de nouveaux contenus exclusifs à l’acte, des capacités d’enregistrement et de remix sans difficulté, des abonnements ponctuels.

    Contrairement aux idées reçues, les jeunes sont aussi prêts à ne pas considérer le web comme l’eldorado de la gratuité : 55% des milléniaux US paient déjà pour du divertissement en ligne, et ils sont déjà 40% à payer pour des services d’infos.

    Mais attention le modèle de Netflix ou Hulu, appliqué à tout, n’est pas sûr de fonctionner pour des milléniaux dont l’engagement passe uniquement par le social.

    5Améliorer leur expérience
    Soigner l’accès aux contenus, et sa fluidité, est devenu déterminant dans l’expérience de jeunes à l’attention fragmentée et de courte durée.

    Apprendre à mettre en scène des contenus fragmentés, aussi.

    Par leur utilisation massive et leur efficacité, les services comme Spotify, Google, Facebook mettent la pression sur les médias historiques, incompétents en design interactif, en expérience utilisateur (UX), en ergonomie.

    Les jeunes réclament une expérience totale. Un contenu contextualisé mais sans effort : que tout soit à leur portée, tout de suite, au moment même où ils visionnent.

    Avec les formats 360°, de réalité virtuelle et augmentée, qui arrivent, les médias vont aussi devoir se mettre rapidement à apprendre à immerger l’utilisateur dans les contenus.

    Les données et nouveaux outils de mesure deviennent clés dans la gestion des contenus, leur marketing et de plus en plus leur « découvrabilité ».

    Ce sont d’ailleurs désormais les « analytics » qui donnent les indications du succès, de la « fan base ».

    6Personnaliser leur expérience
    Comment faire face aux géants du web si les médias historiques ne sont pas capables de personnaliser et de recommander leurs contenus ? Mais ils ont peur de la personnalisation car ils craignent une dissolution de leur personnalité dans le sur-mesure de masse.

    Pourtant, segmenter son audience et adapter son offre à chaque plateforme est devenu clé. L’expertise va être de savoir quoi proposer à qui et où. Grâce aux data et à la segmentation, il sera possible d’offrir le bon format à la bonne personne au bon moment.

    Les playlists de contenus à découvrir, de conseils de films et d’œuvres seront faits par des éditeurs, des professionnels des programmes, des experts reconnus, des amis et des machines.

    Même la télévision est de moins en moins une activité familiale. Elle se consomme de plus en plus à la demande et de manière personnalisée sur tout écran et de nombreuses plateformes où il est crucial d’apparaître en haut du fil d’un réseau social, ou d’un mur de posts.

    Plutôt que vers des chaînes, les jeunes risquent de se tourner à l’avenir vers des plateformes intégrées verticalement qui offriront un catalogue profond et personnalisé de contenus et d’œuvres à la demande, sur le terminal de leur choix. D’autant que le vieux modèle de la TV payante s’effondre.

    Les opérateurs télécoms, assis sur des montagnes de données, largement encore inexploitées, l’ont bien compris et ont repris leur marche vers la convergence pour combiner contenus, bande passante, accès, spectre,... Les grandes manœuvres battent leur plein, la consolidation est puissante : AT&T avale Time Warner (CNN, HBO, Warner Bro.) après Direct TV, Verizon a racheté NBC Universal, et leurs contenus pour les distribuer sur toutes les plateformes… Le prix des offres en bouquet chute, … En France Altice Media donne l’exemple. Même si ce mouvement ressemble plus à une tentative de regroupement défensif pour intermédiaires menacés.

    Les grands acteurs traditionnels sont en train d’alléger leurs bouquets (le menu), d’offrir des choix (la carte) et baissent les prix. Car en ce moment ce ne sont plus eux les vrais distributeurs de la culture des jeunes, mais Netflix, YouTube, Facebook et consors. Essentiellement sur mobiles, d’ailleurs !

    Le nouveau modèle est désormais bien évidemment une consommation à la demande, à la carte, en différé. A leurs conditions donc et sur leur plateformes.

    7Refonder le contrat de la publicité et du gratuit
    Refusant de plus en plus l’intrusion des messages à caractère commercial, les jeunes, utilisateurs massifs d’ad-blockers, haïssent la pub. L’éviter leur est aussi important que de pouvoir regarder les programmes à la demande.

    Ils entendent être acteurs de leur expérience publicitaire. Ils s’attendent aussi à ce que les marques sachent qui ils sont.

    Face à une génération consciente de son pouvoir de négociation sur l’utilisation de ses données, et exigeant des services de plus en plus personnalisés, les marques feraient bien de tout faire pour utiliser au mieux les outils de mesure permettant d’affiner leurs propositions. Ces jeunes ne sont d’ailleurs pas hostiles au brand content, à la pub native, si le message porte leurs valeurs, ou si le format est innovant, comme sur Snapchat.

    Mais la pub display a disparu, le spot de 30 secondes va mal et le programmatique a fait chuter les prix. Le financement de la TV des milléniaux n’est pas simple.

    Pour capter leur attention, les marques doivent être pourtant au moins aussi intéressantes que les YouTubeurs et les influenceurs qui sont aujourd’hui leurs plus grands concurrents face à des milléniaux devenus des cibles privilégiées pour leur pouvoir d’achat présent et futur.

    Vivement « les perennials » !

    Nous savons tous que nous allons avoir de plus en plus d’informatique dans nos vies. Via différents terminaux. Et peut-être après-demain sans écran. Nous connaissons aussi la difficulté des médias historiques à reprendre de l’attention aux nouveaux médias, bien meilleurs aux yeux des jeunes et qui bougent très vite !

    Mais le nombre de sociétés et de marques média qui obtiennent des succès considérables auprès des 18-35 ans montre qu’il n’y a pas d’obstacle majeur pour atteindre cette cible. 

    Alors, sans céder au fétichisme de la jeunesse, au jeunisme, nous ne pouvons prendre le parti de l’insécurité et de l’ignorance de responsables débordés face au monde numérique. De responsables de l’audiovisuel, du cinéma et de la culture qui n’ont pas une, mais deux générations de retard ! Non seulement sur les Jobs et Gates, hier, mais aussi sur les Zuckerberg, Bezos, Musk, Brin et Page, aujourd’hui. Avec la complicité du secteur publicitaire, ils ont préféré vivre de la rente et livrer des résultats à leurs actionnaires plutôt que d’assurer l’indispensable transformation numérique de leur entreprise. Et parfois encore plus cyniques, soutenir un vieux monde politique et des intérêts où les jeunes n’ont pas encore assez de pouvoir.

    Mais désormais c’est le public qui dicte sa loi. Et ses usages.

    Avant les gens allaient aux médias, aujourd’hui c’est aux médias d’aller à eux ! D’adopter vite le contexte de milléniaux hyper-connectés qui incarnent l’avenir, pas de résister. L’incapacité des médias traditionnels à se réinventer provoque déjà un arrêt de la croissance des emplois numériques dans leur secteur. Demain, le risque est de devenir hors sujet !

    Mais ce n’est pas suffisant. Face à une génération qui évolue dans un monde de choix infinis, de jeunes qui vivent à l’intérieur même de leurs médias, où authenticité et proximité sont des valeurs cardinales, leur faire confiance, lâcher prise, ne paraît pas hors de portée.

    Allons plus loin. Donnons-leur du pouvoir à tous les niveaux : dans la confection d’un JT, d’un magazine, d’un talk show, d’une maquette, d’une fiction, d’une application. Accueillons-les aux comités de direction et au conseil d’administration.

    Laissons aussi plus de place à l’expérimentation, à l’erreur, au tâtonnement que permettent les outils numériques. Avant de se lancer une chaîne demandait une fréquence, des mois de préparation et des millions d’euros. Désormais lancer une chaine sur Facebook ou YouTube se fait en quelques secondes avec un smart phone – profitons-en pour explorer.

    La solidarité intergénérationnelle, le bon sens, et la tension actuelle plaident pour rapidement donner la place qu’ils prendront de toute façon. Ces jeunes sont les hackers de notre vieux monde, les entrepreneurs du changement.

    Aujourd’hui les vieux médias ont aussi besoin des nouveaux médias, et inversement. Car ceux qui vont « bouffer ces derniers sont aujourd’hui en maternelle », prévient le patron de Vice Media. Gare donc à la génération Z, celle qui a grandi dans les années 90, la plus influente et qui constitue la vraie bascule. Une génération qui paiera peut être demain par selfie !

    Déjà se profile encore une nouvelle catégorie, celle des perennials, vieux et jeunes enfin réunis, vivaces de tous âges, qui enjambent les générations, vivent au présent, sont passionnés, créatifs, curieux surtout de têtes et d’idées nouvelles. Il semble d’ailleurs être prouvé que la neuro-plasticité n’est plus une question d’âge. Et qu’après 25 ans, nous pouvons encore recréer des circuits neuronaux.

    Comme toujours, le plus grand défi est donc celui du changement culturel. En d’autres termes, le changement en profondeur de l’état d’esprit de l’entreprise.

    Les médias auront-ils le temps de changer aussi rapidement et en profondeur que nécessaire ? Il y a encore un an, personne de plus de 40 ans n’était sur Snapchat !

    Aujourd’hui les seniors y débarquent, ce qui pourrait faire fuir les jeunes vers un nouvel havre numérique. Où seront les jeunes demain ?

    Eric Scherer

     

    –------------

    PS : nous développerons ces sujets dans notre Cahier de Tendances Méta-Media N°12, Automne Hiver 2016-2017, avec de nombreux témoignages et contributions de créateurs de médias dédiés aux jeunes audiences, en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique. Mais aussi des initiatives de vieux médias vers ces nouveaux publics.

    Le cahier sera disponible ici, sur Méta-Media en pdf gratuitement fin novembre, début décembre.

     (Illustration de couverture : Jean-Christophe Defline)

    Par Eric Scherer,Directeur de la Prospective, France-Televisions                                                                            http://www.meta-media.fr

  • Le néphélibate parle de son Coucouville les Nuées
    http://coucouville.blogspot.de/2012/05/fusain.html?m=1


    J’aurais aimé prendre des note sur Karl Kraus et Aristophane , mais je tombe sur des nuages.

    En l’an 414 avant notre ère, l’auteur comique grec Aristophane révéla au monde l’existence de la ville céleste de Néphélococcygia, bâtie par les oiseaux. En français, Coucouville les Nuées. J’y habite, en voici des nouvelles.

    ... le noir, gris et blanc sont les seuls à montrer et le volume et les finesses des vapeurs ...

    Allons-y quand même ...

    Die Fackel
    http://corpus1.aac.ac.at/fackel

    Literaturhaus Wien : 1_Abschnitt
    http://www.literaturhaus.at/index.php?id=8273

    1923 „Wolkenkuckucksheim“, Berthold Viertel gewidmete Komödie in Versen.
    Im Februar wird „Die Letzte Nacht“ in Wien und Brünn aufgeführt, die Vorstellung in Prag jedoch verhindert, indem die Benützung des Theatersaals verweigert wird.
    Am 7. März Austritt aus der katholischen Kirche.

    Wolkenkuckucksheim
    https://de.wikipedia.org/wiki/Wolkenkuckucksheim

    Karl Kraus verfasste 1923 eine modernere Version von Die Vögel mit dem Titel Wolkenkuckucksheim.

    Cloud cuckoo land
    https://en.wikipedia.org/wiki/Cloud_cuckoo_land

    Aristophanes, a Greek playwright, wrote and directed a drama The Birds, first performed in 414 BC, in which Pisthetaerus, a middle-aged Athenian persuades the world’s birds to create a new city in the sky to be named Nubicuculia or Cloud Cuckoo Land[2] (Νεφελοκοκκυγία, Nephelokokkygia), thereby gaining control over all communications between men and gods.

    The German philosopher Arthur Schopenhauer used the word (German Wolkenkuckucksheim) in his publication On the Fourfold Root of the Principle of Sufficient Reason in 1813, as well as later in his main work The World as Will and Representation[4] and in other places. Here, he gave it its figurative sense by reproaching other philosophers for only talking about Cloud-cuckoo-land.

    The German philosopher Friedrich Nietzsche refers to the term in his essay "On Truth and Lying in a Nonmoral Sense.

    Margaret Thatcher famously used this phrase in the 1980s: “The ANC is a typical terrorist organisation... Anyone who thinks it is going to run the government in South Africa is living in cloud-cuckoo land.”

    Author Edward Crankshaw used the term when discussing the Deak-Andrassy Plan of 1867 in his 1963 book The Fall of the House of Habsburg (Chapter 13, “The Iron Ring of Fate”).

    Les Oiseaux (Aristophane)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Oiseaux_(Aristophane)

    Les Oiseaux est une comédie grecque antique écrite par Aristophane. Cet ouvrage, représenté aux Lénéennes en 414 av. J.-C.1, est une joyeuse utopie politico-religieuse ; elle parodie l’origine du monde selon la secte des orphiques. Ces derniers pensaient, en effet, que le monde était né d’un œuf originel.

    L’imaginaire utopique dans la Comédie ancienne, entre eutopie et dystopie (l’exemple des Oiseaux d’Aristophane)
    https://www.unicaen.fr/puc/images/k2603corbel-morana.pdf

    Aristophane ne propose pas un tableau naïf et simpliste de l’utopie réduite au matérialisme jouisseur d’un Pays de Cocagne. Il subvertit au contraire les codes de l’utopie et déjoue les attentes du public en mettant en scène une utopie politique foncièrement ambivalente qui balance constamment entre eutopie et dystopie, et en proposant un modèle alternatif qui n’en est pas un puisque Coucouville-les-Nuées n’est en définitive qu’un reflet de la réalité athénienne.

    Le concept même d’utopie est ainsi questionné et problématisé. L’utopie comique met en effet à l’épreuve non seulement les modèles utopiques imaginés par les penseurs contemporains (en l’occurrence, l’état / État de nature des sophistes), mais aussi le modèle corrompu de l’Athènes réelle. Sans être tout à fait renvoyés dos à dos (car si le poète polémique contre l’Athènes existante, il ne va pas jusqu’à remettre radicalement en cause le cadre théorique de la polis), ces deux repoussoirs sont jaugés à l’aune de l’idéal perdu de la Cité-kosmos et de ses valeurs qui se trouve ainsi réaffirmé par la Comédie.

    #théâtre #comédie #parodie #utopie #dystopie

  • En avoir ou avoir peur de les perdre ? | Joelle Palmieri
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2016/10/27/en-avoir-ou-avoir-peur-de-les-perdre

    Dans la rue, un homme : « je suis contre l’égalité hommes/femmes car cela voudrait dire faire disparaître la dichotomie essentielle entre les sexes ». Devant un bâtiment en réfection, une femme : « pourquoi mettre en avant la policière municipale ? C’est discriminant pour les autres… ses collègues ; ils vont se sentir exclus ». Lors d’une rencontre socioculturelle, un homme : « si tu demandes la part d’hommes et de femmes dans la pratique de la randonnée, c’est que tu cherches des inégalités là où il n’y en a pas ; tout le monde marche, c’est tout, les enfants aussi ».
    Vous dites dichotomie ? J’ai regardé dans le dictionnaire : ce mot signifie état de ce qui est coupé en deux ; méthode de division et subdivision binaire ; écart, différence entre deux réalités considérées dans un rapport antagonique. J’y vois plus clair : il n’y aurait donc que deux sexes, bien séparés et distincts, autrement dit à ne pas confondre, représentant deux mondes différents et il est essentiel d’opposer l’égalité à cette différence. Ah ! Ah ! Attention pas touche aux identités sexuelles ! Allons plus loin. Qu’est-ce donc que l’égalité ?❞

  • Hillary et les lobbies : M. Poisson, taisez-vous ! (B. Guigue) | Olivier Demeulenaere – Regards sur l’économie
    https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2016/10/23/hillary-et-lobbies-poisson-taisez-vous

    Hillary et les lobbies : M. Poisson, taisez-vous ! (B. Guigue)
    Publié le 23 octobre 2016 par Olivier Demeulenaere
    S’il y en a une qui s’y connaît en lobbies, c’est bien Hillary Clinton. Wikileaks nous a appris qu’elle avait sur toutes les questions « une position publique » et « une position privée ». Et si quelqu’un promet d’aligner sa politique étrangère sur les intérêts de l’Etat d’Israël, avec ce que cela implique comme risques de guerres tous azimuts, c’est bien aussi Hillary. L’ouragan de condamnations politico-médiatiques, d’un grotesque achevé, qui s’est abattu sur le pauvre Jean-Frédéric Poisson qui ne faisait pourtant que constater des faits, en dit long sur l’état de déliquescence de nos élites. OD

    « Complotisme, antisémitisme, propos abjects ». Pour condamner les récentes déclarations de Jean-Frédéric Poisson, on n’y va pas avec le dos de la cuillère. Quelles horreurs le député français a-t-il bien pu proférer pour susciter une telle avalanche d’insultes ? Incitation à la haine raciale ? Accusation de meurtre rituel ? Apologie des SS ? Heureusement, rien de tout cela. En fait, il a déclaré que « la soumission de Mme Clinton aux super-financiers de Wall Street et aux lobbies sionistes représentent un danger pour la France et l’Europe ». Bigre. On frémit.

    Les super-financiers de Wall Street ? Mme Clinton les aime et ils le lui rendent bien. Lors d’une conférence à 650 000 dollars rémunérée par Goldman Sachs, elle avouait qu’elle se sentait plus proche de son auditoire de banquiers que de la classe moyenne américaine. Il est vrai, confessait-elle ingénument, qu’elle et son mari ont amassé une fortune de plusieurs millions de dollars. Les péquenots qui se lèvent tôt le matin et bossent dur pour rembourser leurs prêts et payer les études de leurs enfants apprécieront.

    Mais peu importe. L’important, c’est de dire aux financiers ce qu’ils veulent entendre et de faire ce qu’ils veulent qu’on fasse. Comme le montre l’exemple de Goldman Sachs, la haute finance sait choisir son camp. La banque aux 700 milliards d’encours s’est enrichie durant la crise de 2008 en recyclant des créances pourries et en spéculant contre certains de ses clients. Magnanime, l’administration Obama l’a blanchie comme neige de ses turpitudes passées. Evidemment, un renvoi d’ascenseur s’imposait.

    Lors de la campagne pour sa réélection, en 2012, le président-candidat n’a pas lésiné sur les moyens. Les dollars ont coulé à flots. Pour remporter la Maison Blanche, une condition est requise : il faut dépenser davantage que son adversaire. Barack Obama a donc pulvérisé le record historique des dépenses de campagne avec 1,1 milliard de dollars. Résultat : il a été élu. Merci Wall Street ! Cette lune de miel avec des démocrates aussi coopératifs, l’oligarchie financière rêve désormais de la prolonger avec Mme Clinton.

    A entendre ses discours martiaux, les affaires du complexe militaro-industriel sont prometteuses si elle est élue. La finance new-yorkaise entend bien en profiter. Elle soutient donc la candidate démocrate, mieux placée que son adversaire un peu obtus pour lui offrir de nouvelles opportunités de profit. Blanchi par Obama, le patron de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, devient alors un supporter enthousiaste d’Hillary Clinton. Il a même interdit à ses 30 000 employés de soutenir Donald Trump. Au club huppé des richissimes supporters d’Hillary, Blankfein rejoint le magnat israélo-américain de la presse Haïm Saban, l’un des principaux bailleurs de fonds de la caisse noire de la candidate, la Fondation Clinton.

    Les lobbies sionistes, Hillary Clinton les connaît bien, eux aussi. Elle sait ce qu’ils veulent entendre. Elle prononce les litanies habituelles sur la « sécurité d’Israël » et « Jérusalem capitale éternelle », et les donateurs de l’AIPAC sortent le carnet de chèques. Aux USA, personne ne s’offusque de ce genre de transactions. C’est le pays du marché libre et de la concurrence non faussée. Les votes s’achètent, les dons affluent dans les caisses. Et une fois élus, les dirigeants du pays renvoient l’ascenseur à leurs généreux bienfaiteurs. Contre le soutien des lobbies sionistes, Mme Clinton a souvent fait la guerre. Et elle continuera à la faire, une fois installée à la Maison Blanche, tout simplement parce que ces lobbies l’exigent.

    On se souvient qu’Hillary Clinton avouait dans un fameux email les véritables motifs de la guerre contre la Syrie : « La meilleure manière d’aider Israël à gérer la capacité nucléaire grandissante de l’Iran est d’aider le peuple syrien à renverser le régime de Bachar el-Assad ». La guerre contre la Syrie, c’est une guerre pour Israël. A destination des incrédules qui voient partout du « complotisme », c’est écrit noir sur blanc. Comme le souligne M. Poisson, cette « soumission aux lobbies sionistes est un danger pour la France et l’Europe ». En semant le chaos au Moyen-Orient, la politique américaine, en effet, a exposé le Vieux Continent au terrorisme djihadiste. Elle a fait de cette région un trou noir de la géopolitique mondiale, et l’Europe comme la France sont aux premières loges. Allons, M. Poisson, taisez-vous ! »

    Bruno Guigue, le 23 octobre 2016

  • Comment relancer l’économie de l’informatique par l’école
    Allons, z’enfants du numérique !

    http://cqfd-journal.org/Allons-z-enfants-du-numerique

    paru dans CQFD n°142 (avril 2016),
    par Ferdinand Cazalis, illustré par Etienne Savoye

    Comment réformer l’école de la République ? En formant mieux les enseignants ? En limitant le nombre d’élèves par classe ? En accompagnant les enfants vers la liberté, l’égalité et la fraternité ? Pas du tout. Pour le gouvernement, un seul plan de bataille : le tout numérique !

    « Nous avons besoin d’un plan ambitieux dans le domaine du numérique. Il n’est pas dans l’habitude de la France de passer à côté des révolutions. Nous ne raterons pas celle-ci. »

    Najat Vallaud-Belkacem. Salon international du numérique éducatif, 21 janvier 2016.

    On était prévenus : en manque d’idées pour l’éducation, François Hollande avait – dès 2009 – tout misé sur l’innovation technique. Après avoir distribué des ordinateurs portables, il prit la décision d’équiper collèges et lycées de sa région de Corrèze en tablettes numériques. Sitôt pensé, sitôt acheté, une commande de 13 000 iPads fut passée en 2010 pour 1,5 million d’euros aux frais du contribuable. À défaut de changer quoi que ce soit aux conditions de travail des enseignants et faute de donner de la consistance aux enseignements, une telle action avait au moins le mérite de relancer l’économie et de se la jouer moderne. Un an après les effets d’annonce, une enquête de l’Inspection générale de l’éducation nationale faisait le tour des classes de Corrèze pour constater les dégâts : « 
    Il est clair que la grande majorité des enseignants, d’une part ne recourt que rarement aux ordinateurs portables, affirmant préférer se servir des postes fixes, plus fiables, et d’autre part n’utilise presque pas la tablette numérique, voire, pour certains, la rejettent.
    [1] »

    Créer un marché du numérique éducatif

    Peu importe, dès son arrivée aux manettes suprêmes en 2012, le moi-président annonça son plan pour l’éducation : le passage au numérique pour toutes et tous. On allait débourser un milliard d’euros et équiper tous les bahuts en WiFi, avec des cours de code informatique, des tablettes, des ordis, des tableaux blancs interactifs. Deux ans après, en 2014, seuls quelques dizaines d’établissements en avaient bénéficié, et 5% des enseignants utilisaient le numérique dans leurs cours. Mais qui n’avance pas recule : Hollande annonça donc un « grand » plan numérique. Il s’agissait de créer « un marché du numérique éducatif », disait-on alors au ministère de l’Éducation [2]. C’est donc surtout à Bercy qu’on sabra le champagne : imaginez les 12 millions d’élèves français transformés en clients subventionnés pour relancer les ventes en gadgets électroniques...

  • Hé ho, au bout du rouleau !
    http://labrique.net/index.php/thematiques/hors-canard/818-he-ho-au-bout-du-rouleau

    Lundi 4 Juillet à Lille se tenait une espèce de meeting – c’est du moins comme cela que le machin était présenté – initié par le collectif « Hé ho la gauche », la réunion des derniers soutiens à François Hollande. Car oui, il y en a. En dépit d’un important dispositif visant à ne faire entrer que les membres du parti, La Brique a pu s’y infiltrer. Et constater à quoi ressemble une thérapie de groupe pour s’auto-persuader qu’on est de gauche, et galvaniser les foules en soutien à un candidat qui n’existe pas. Source : La Brique

  • سعر البرغر والبيرة في مسبح لبناني بسعر غداء عائلة لمدة 3 أيام !
    http://raseef22.com/life/2016/06/24/سعر-البرغر-والبيرة-في-مسبح-لبناني-بسعر

    Allons, tout ne va pas si mal dans le monde arabe ! Les prix des consommations sur les plages privées (les publiques sont inexistantes, ou quasi) au Liban :

    bière / burger / entrée (en dollars)
    8 / 16 / 33
    5,3 / 13 / 26

    (etc.)

  • Pékin déplace ses pions en mer de Chine méridionale

    Les US ne toléreront pas que la Chine réduise sa vulnérabilité stratégique
    Par Pepe Escobar – Le 16 juin 2016 – Source Russia Today - Traduit et édité par jj pour le Saker Francophone
    http://lesakerfrancophone.fr/pekin-deplace-ses-pions-en-mer-de-chine-meridionale

    Pas un jour ne passe sans une sorte d’agitation dans la mer de Chine méridionale. Allons à l’essentiel : la guerre n’est pas sur le point d’éclater.

    En un mot, le drame non-stop, comme un diplomate de l’ASEAN (Association des nations du Sud asiatique) me l’a dit, n’est que « la gestion des protocoles de l’escalade ». Traduction : comment prévenir toute éruption unilatérale passagère qui pourrait être interprétée comme guerrière.

    Aggravant le problème, l’ASEAN ne parvient pas à gérer ses propres protocoles internes. Mardi dernier, une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN avec la Chine à Yuxi, en a fourni une illustration lumineuse. Au départ, l’ASEAN a publié un communiqué. Puis s’est
    rétractée. Cela reflète autant les dissensions au sein du groupe des dix nations, que cela dégonfle aussi le mythe du Pentagone sur « l’isolement » de la Chine. (...)

  • Durant les discussions américaines (28 avril) sur la possibilité de poursuivre l’Arabie séoudite pour le 11 Septembre, le quotidien al Hayat – du prince séoudien Khalid bin Sultan – a carrément publié une tribune accusant les États-Unis d’avoir eux-mêmes organisé les attentats. Allons bon…

    الحياة - 11 سبتمبر.. ورقة في الأرشيف الأميركي
    http://www.alhayat.com/Opinion/Writers/15308266/11-سبتمبر---ورقة-في-الأرشيف-الأميركي

    والـ11 من سبتمبر هو إحدى تلك الأوراق الرابعة المؤرشفة في الأرشيف الاميركي، فبينما عقلاء العالم ومدركو الساسية الاميركية ومحللو الصور والفيديوهات، كلهم يجمعون على ان ما حدث في البرجين كان عملاً أميركياً خالصاً خطط ونفذ من الداخل الاميركي، بدليل ان الانفجارات كانت تتتابع بشكل دراماتيكي ومستمر في المبنيين وكأن المبنى انتهت صلاحيته وقام بإسقاطه وهدمه خبراء مهندسي المبنى بطريقة التفجير، ولم تكن حادثة الطيران إلا إيذاناً بالتفجير ولم تكن هي السبب الوحيد في تلك العملية، إلا أن أميركا ما زالت تلقي بالتهم هنا وهناك وهذا هو ما يمكن لنا ان نسميه الأرشفة الرابحة.

    MEMRI vient d’en publier une traduction en anglais :
    http://www.memri.org/report/en/0/0/0/0/0/0/9202.htm
    (à nouveau : MEMRI c’est faute de mieux).

    "September 11 is one of winning cards in the American archives, because all the wise people in the world who are experts on American policy and who analyze the images and the videos [of 9/11] agree unanimously that what happened in the [Twin] Towers was a purely American action, planned and carried out within the U.S. Proof of this is the sequence of continuous explosions that dramatically ripped through both buildings... Expert structural engineers demolished them with explosives, while the planes crashing [into them] only gave the green light for the detonation – they were not the reason for the collapse. But the U.S. still spreads blame in all directions. [This policy] can be dubbed ’victory by means of archives.’

    @souriyam, il va falloir que tu nous fasses un hashtag avec ton « je te tiens tu me tiens… », parce que ça devient épique…

    Je dois en oublier, mais dans ce genre nous avons déjà :
    – 16 avril - le ministre des AE séoudien, Adel al-Jubeir, menace l’économie américaine d’effondrement si la loi est adoptée : l’Arabie se débarrassera de 750 milliards de dollars d’actifs US
    http://seenthis.net/messages/480425
    – 24 avril - le quotidien séoudien Okaz rappelle que, si l’Arabie a expédié des jeunes jihadistes en Afghanistan, c’est sous la supervision des États-Unis
    http://seenthis.net/messages/482779
    – 16 mai - le Trésor américain révèle pour la première fois, de manière parfaitement fortuite, que l’Arabie séoudite détient 117 milliards de dollars de dette US
    http://seenthis.net/messages/490232
    – ce 21 mai, un éditorial du même Hayat titre (carrément) : « Oui, l’Amérique est le Grand Satan ».
    الحياة - نعم.. أميركا هي الشيطان الأكبر
    http://www.alhayat.com/Opinion/Ahmad-AlHinaki/15691351

    وبعد كل هذه التدخلات السافرة يوافق مجلس الشيوخ الأميركي على طلب يسمح لأهالي ضحايا اعتداءات الـ11 من سبتمبر بأن يقاضوا السعودية، لأنهم يتهمونها بدعم المعتدين، إنها وقاحة كبيرة وابتزاز رخيص ومِن مَن؟ من دولة بيتها كله ديناميت وترمي على الناس شعلة نار.

    أميركا بدأت بأفغانستان، ثم اتهمت العراق، ثم ذكرت مصادر أن لإيران صلة بالأحداث، وأخيراً رجعوا للمملكة؛ أليست مسرحية هزلية؟

    وإذا وافق مجلس النواب على تمرير القانون الذي يرفع الحصانة عن السعودية، وعن أي دولة تزعم أميركا أنها هاجمت مصالحها ولم يعترض أوباما بنقض الفيتو، فستلجأ كل دولة في العالم - وكلهم متضررون من أميركا - برفع الحصانة عن أميركا، ومطالبتها بالتعويضات عن الضحايا من شعوبهم الذين يقدرون بالملايين.

    La « tribune » du 28 avril dans le Hayat s’inscrit donc dans une très jolie surenchère saoudienne initiée par Jubeir. (Tremble, Sheitan !)

  • Selon l’ex-président de la Knesset, Netanyahou aurait porté le coup fatal à la solution à deux États | Middle East Eye | Rori Donaghy | 14 mai 2016
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/selon-lex-pr-sident-de-la-knesset-netanyahou-aurait-port-le-coup-fata

    MEE : En 2003, vous avez écrit dans The Guardian que si Israël ne changeait pas de direction, il finirait par devenir « étrange et laid ». Est-ce le cas 68 ans après sa création ?

    Avraham Burg : Oui, mais pas complètement. En 1948, Israël était un État laïque. Son économie était socialiste/sociale-démocrate. Et il avait une vision plus démocratique de lui-même.

    En 2016, Israël n’est pas laïque du tout. Son économie est profondément capitaliste néo-conservatrice. Sa conception de la démocratie correspond davantage au règne de la majorité qu’à celle des démocraties plus sophistiquées, évoluées et matures de notre époque qui acceptent et renferment d’autres voix, notamment celles des minorités.

    Aujourd’hui, Israël occupe une position moins enviable qu’il y a quinze ou cinquante ans. Mais il n’est pas seul car l’Occident est laid lui aussi. L’image d’Israël en tant que démocratie occidentale est ternie. Quand je vois tous les nationalistes et leur ribambelle de phobies – xénophobie, homophobie, judéophobie, islamophobie, entre autres –, le monde est en mauvaise posture. Le monde de 2016 est plus laid que celui des années 1990.

    MEE : Vous avez déclaré souhaiter que toutes les colonies de Cisjordanie occupée soient démantelées. Que répondriez-vous aux colons de Cisjordanie qui affirment que c’est vous, habitant de Jérusalem, et l’État d’Israël tout entier qui formez une grande colonie ?

    A.B. : Pour moi, l’histoire est claire. En 1948-1949, Israël a obtenu la légitimité internationale. Il n’a pas été créé grâce à la Bible ou à des prières. Israël a été créé grâce aux mécanismes internationaux qui fondent les États, comme les résolutions de l’ONU, etc. Il existe un État d’Israël légitime et légal dont les frontières sont celles d’avant la guerre de 1967. C’est une réalité légale qui ne repose sur aucune composante biblique, eschatologique ou rédemptrice.

    Dans cet État, Israël a commis des actes incroyables et répréhensibles, comme la destruction de tous les souvenirs antérieurs des Palestiniens. Israël doit traiter la composante palestinienne en son sein avec la même considération historique et la même impartialité. Et il ne le fait pas, mais il le fera un jour.

    Les territoires situés au-delà des frontières de 1967 ne font pas partie d’Israël sur le plan légal. Ils ne font pas partie de la norme internationale. Ils ne nous appartiennent pas. C’est une réalité. Les colons sont par conséquent des criminels contre la paix. Ce sont des criminels contre les Palestiniens. Et les gouvernements qui les ont envoyés là-bas sont des collaborateurs, y compris le Parti travailliste, qui a lancé tout le processus.

    • Je suis par nature un partisan du dialogue, sur le plan philosophique comme éthique. Je crois au dialogue, le boycott n’est donc pas une mesure à laquelle je suis favorable. Mais vous voulez savoir si le BDS est kasher ? Bien sûr qu’il est kasher.

      Quel message adressons-nous aux Palestiniens ? D’abord, nous vous excluons de l’État. Ensuite, nous vous plaçons sous occupation pendant quelques dizaines d’années. Puis nous nions tous vos droits car nous avons le monopole des ressources et du pouvoir. Ensuite, nous ne voulons pas que vous participiez [au BDS] car ce n’est pas gentil et cela nous dérange. Allons donc ! Le BDS est un acte de désobéissance civile légitime. Renferme-t-il des voix antisémites ? Oui, et alors ? Au lieu de combattre les moustiques, nous devrions rechercher le marais.

      #BDS #Palestine #Avraham_Burg

  • Vor 400 Jahren starb William Shakespeare
    http://www.salzburg.com/nachrichten/diverse/kopf-des-tages/sn/artikel/vor-400-jahren-starb-william-shakespeare-193274


    Pour ce journal autrichier Shakespeare est mort il y a 400 ans précisément, le nouveau dictionnaire monopoliste prétend qu’il aurait encore survécu pendant une dizaine de jours encore jusqu’au trois mai. Quelle importance ... quelle bonne occasion d’identifier son influence sur notre vie actuelle !

    Citons d’abord les journalistes autrichiens.

    Was ist so witzig an Shakespeare? Wissen sie, dass die Welt dieser Tage (23. April) den 400. Todestag des Groß-Dramatikers feiert?

    Shakespeare ist zur Weltmarke geworden. 123 Millionen Google Treffer. Man braucht ihn nicht mehr zu lesen, um ihn zu kennen. Seine Stücke nicht mehr zu schauen, um über die Worte zu staunen. Shakespeares Leben, Shakespeares Zitate, alles abrufbar, per Mausklick.

    Bof, il y a des auteurs bien plus intéressants. Prenons Paul Lafargue, le gendre de Karl Marx.

    La langue française avant et après la Révolution, Etudes sur les origines de la bourgeoisie moderne, Paul Lafargue
    https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1894/00/pl18940000.htm

    Mme de Staël semble penser que l’on peut renouveler la littérature sans toucher à la langue ; Voltaire les croyait au contraire si étroitement liées que tout changement dans l’une devait amener forcément une modification correspondante dans l’autre : s’il se constitue le gardien jaloux de la langue, il attaque avec furie les novateurs littéraires, qui pour excuser leurs tentatives se réclamaient de Shakespeare . Sa campagne contre le plus grand génie dramatique qu’ait produit l’humanité depuis Eschyle mérite d’être connue : elle indique l’état des esprits de l’époque et peut être considérée comme une des premières escarmouches du combat que classiques et romantiques allaient engager après la Révolution sur les œuvres de Racine et de Shakespeare .

    Paul Lafargue raconte la grande influence qu’a eu Shekespeare sur son beau-père. Ses observations contribuaient largement à l’analyse de la société de Marx qui nous a laissé une foule de références et de citations de William Shakespeare.

    Souvenirs personnels sur Karl Marx, Paul Lafargue
    https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1890/00/lafargue_18900000.htm

    C’était un homme, un homme en tout ;
    Je ne reverrai jamais son pareil.

    Shakespeare. Hamlet

    Il admirait Eschyle et Shakespeare qu’il considérait comme les deux plus grands génies dramatiques qu’ait produits l’humanité. Il s’était livré à des études approfondies sur Shakespeare qui lui inspirait une admiration sans bornes et dont il connaissait tous les personnages, même les plus insignifiants. Toute la famille Marx professait un véritable culte pour le grand dramaturge anglais ; ses trois filles le savaient par cœur. Après 1848, voulant se perfectionner dans la connaissance de l’anglais qu’il lisait bien, il rechercha et classa toutes les expressions propres à Shakespeare

    Karl MARX, Introduction à la critique de l’économie politique, Introduction : Production, consommation, distribution, échange (Circulation), IV. Production. Moyens de production et rapports de production. Rapports de production et rapports de circulation. Formes de l’État et de la conscience par rapport aux conditions de production et de circulation. Rapports juridiques. Rapports familiaux.
    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1857/08/km18570829.htm

    8. Le point de départ naturellement dans les déterminations naturelles ; subjectivement et objectivement. Tribus, races, etc.

    1. Pour l’art, on sait que certaines époques de floraison artistique ne sont nullement en rapport avec le développement général de la société, ni par conséquent avec celui de sa base matérielle, qui est pour ainsi dire l’ossature de son organisation. Par exemple les Grecs comparés aux modernes, ou encore Shakespeare . Pour certaines formes de l’art, l’épopée par exemple, il est même reconnu qu’elles ne peuvent jamais être produites dans la forme classique où elles font époque, dès que la production artistique apparaît en tant que telle ; que donc, dans le domaine de l’art lui-même, certaines de ses créations importantes ne sont possibles qu’à un stade inférieur du développement artistique. Si cela est vrai du rapport des différents genres artistiques à l’intérieur du domaine de l’art lui-même, Il est déjà moins surprenant que cela soit également vrai du rapport du domaine artistique tout entier au développement général de la société. La difficulté ne réside que dans la manière générale de saisir ces contradictions. Dès qu’elles sont spécifiées, elles sont par là même expliquées.

    Voici le texte original :

    Karl Marx, Einleitung [zur Kritik der Politischen Ökonomie]
    4. Produktion. Produktionsmittel und Produktionsverhältnisse. Produktionsverhältnisse und Verkehrsverhältnisse. Staats- und Bewußtseinsformen im Verhältnis zu den Produktions- und Verkehrsverhältnissen. Rechtsverhältnisse. Familienverhältnisse.
    Notabene in bezug auf Punkte, die hier zu erwähnen und nicht vergessen werden dürfen :
    http://www.mlwerke.de/me/me13/me13_615.htm#Kap_4

    8. Der Ausgangspunkt natürlich von der Naturbestimmtheit; subjektiv und objektiv. Stämme, Racen etc.

    Bei der Kunst bekannt, daß bestimmte Blütezeiten derselben keineswegs im Verhältnis zur allgemeinen Entwicklung der Gesellschaft, also auch der materiellen Grundlage, gleichsam des Knochenbaus ihrer Organisation, stehn. Z.B. die Griechen verglichen mit den modernen oder auch Shakespeare. Von gewissen Formen der Kunst, z.B. dem Epos, sogar anerkannt, daß sie, in ihrer Weltepoche machenden, klassischen Gestalt nie produziert werden können, sobald die Kunstproduktion als solche eintritt; also daß innerhalb des Berings der Kunst selbst gewisse bedeutende Gestaltungen derselben nur auf einer unentwickelten Stufe der Kunstentwicklung möglich sind. Wenn dies im Verhältnis der verschiednen Kunst- <641> arten innerhalb des Bereichs der Kunst selbst der Fall ist, ist es schon weniger auffallend, daß es im Verhältnis des ganzen Bereichs der Kunst zur allgemeinen Entwicklung der Gesellschaft der Fall ist. Die Schwierigkeit besteht nur in der allgemeinen Fassung dieser Widersprüche. Sobald sie spezifiziert werden, sind sie schon erklärt.

    Le Capital, Livre premier, Le développement de la production capitaliste, IV° section : la production de la plus-value relative, Chapitre XV : Machinisme et grande industrie, IX. - Législation de fabrique
    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-15-9.htm

    Si la nature même de la grande industrie nécessite le changement dans le travail, la fluidité des fonctions, la mobilité universelle du travailleur, elle reproduit d’autre part, sous sa forme capitaliste, l’ancienne division du travail avec ses particularités ossifiées. Nous avons vu que cette contradiction absolue entre les nécessités techniques de la grande industrie et les caractères sociaux qu’elle revêt sous le régime capitaliste, finit par détruire toutes les garanties de vie du travailleur, toujours menacé de se voir retirer avec le moyen de travail les moyens d’existence [14] et d’être rendu lui-même superflu par la suppression de sa fonction parcellaire ; nous savons aussi que cet antagonisme fait naître la monstruosité d’une armée industrielle de réserve, tenue dans la misère afin d’être toujours disponible pour la demande capitaliste ; qu’il aboutit aux hécatombes périodiques de la classe ouvrière, à la dilapidation la plus effrénée des forces de travail et aux ravages de l’anarchie sociale, qui fait de chaque progrès économique une calamité publique. C’est là le côté négatif.

    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-15-9.htm#ftn229

    [14] « Tu prends ma vie si tu me ravis les moyens par lesquels je vis. » ( Shakespeare .)

    Karl Marx, Salaire, prix et profit, La lutte entre le Capital et le Travail et ses résultats
    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1865/06/km18650626o.htm

    Parallèlement à cet élément purement physiologique, la valeur du travail est déterminée dans chaque pays par un standard de vie traditionnel. Celui-ci ne consiste pas seulement dans l’existence physique, mais dans la satisfaction de certains besoins naissant des conditions sociales dans lesquelles les hommes vivent et ont été élevés. Le standard de vie anglais pourrait être réduit à celui de l’Irlande, le standard de vie d’un paysan allemand à celui d’un paysan de Livonie.
    ...
    Du temps de la guerre contre les Jacobins, entreprise, comme disait le vieux George Rose, budgétivore et sinécuriste impénitent, pour mettre les consolations de notre sainte religion à l’abri des incursions de ces mécréants de Français, les honnêtes fermiers anglais que nous traitions si tendrement dans un chapitre précédent abaissèrent les salaires des ouvriers agricoles même au-dessous du minimum purement physique et firent ajouter, moyennant les Lois des pauvres, ce qui était nécessaire à la conservation physique de la race. C’était une manière glorieuse de transformer l’ouvrier salarié en esclave et le paysan libre et fier de Shakespeare en un indigent assisté.

    Karl MARX, Le Capital, Livre premier, Le développement de la production capitaliste, VIII° section : L’accumulation primitive, Chapitre XXVII : L’expropriation de la population campagnarde
    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-27.htm

    Dans les dernières années du XVIII° siècle, la yeomanry, classe de paysans indépendants, la proud peasantry de Shakespeare , dépassait encore en nombre l’état des fermiers. C’est elle qui avait constitué la force principale de la République anglaise. Ses rancœurs et ses habitudes formaient, de l’aveu même de Macaulay, le contraste le plus frappant avec celles des hobereaux contemporains, Nemrods grotesques, grossiers, ivrognes, et de leurs valets, les curés de village, épouseurs empressés des « servantes favorites » de la gentilhommerie campagnarde. Vers 1750 la yeomanry avait disparu [12].
    ...
    [12] A letter to sir T. C. Banbury, Brt : On the High Price of Provisions, by a Suffolk gentleman, Ipswich, 1795, p. 4. L’avocat fanatique du système des grandes fermes, l’auteur de l’Inquiry into the Connection of large farms, etc., Lond., 1773, dit lui-même, p. 133 : « Je suis profondément affligé de la disparition de notre yeomanry, de cette classe d’hommes qui a en réalité maintenu l’indépendance de notre nation ; je suis attristé de voir leurs terres à présent entre les mains de lords monopoleurs et de petits fermiers, tenant leurs baux à de telles conditions qu’ils ne sont guère mieux que des vassaux toujours prêts à se rendre à première sommation dès qu’il y a quelque mal à faire. »

    Karl Marx, Un chapitre inédit du Capital, Résultats du procès de production immédiat, II. La production capitaliste comme production de plus-value
    G. Les deux phases historiques du développement économique de la production capitaliste, a) Soumission formelle du travail au capital
    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-inedit/kmcapI-6-2G.htm

    L’ouvrier transforme lui-même son argent en les valeurs d’usage, marchandises, de son choix : comme possesseur d’argent et acheteur, il se trouve vis-à-vis des vendeurs de marchandises dans le même rapport que tous les autres acheteurs. Certes, ses conditions d’existence - outre le montant de son salaire - l’obligent à dépenser son argent dans le cercle relativement étroit des moyens de subsistance. Cependant celui-ci peut évoluer. Par exemple, les journaux font aujourd’hui partie des moyens de subsistance nécessaires de l’ouvrier anglais. Il peut faire des économies et amasser un petit pécule, ou bien dilapider son salaire en buvant, etc. Quoi qu’il en soit, il se comporte en agent libre et doit s’en tirer tout seul : il est lui-même responsable de la manière dont il dépense son salaire. Il apprend à se dominer lui-même, contrairement à l’esclave, qui a besoin de son maître.

    Tout cela ne vaut, cependant, qu’en égard à la transformation du serf ou de l’esclave en salarié libre. Les conditions capitalistes apparaissent alors comme une promotion dans la hiérarchie sociale. C’est l’inverse, pour le paysan indépendant ou l’artisan que l’on transforme en salarié. Quelle différence entre la fière et libre paysannerie anglaise dont parle Shakespeare , et les journaliers agricoles anglais !

    Laissant de côté les influences purement économiques qui préparaient l’expropriation des cultivateurs, nous ne nous occupons ici que des leviers appliqués pour en précipiter violemment la marche.

    Le Capital, Livre premier, Le développement de la production capitaliste, I° section : la marchandise et la monnaie, Chapitre III : La monnaie ou la circulation des marchandises, III. - La monnaie ou l’argent., a) Thésaurisation.
    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-3-3.htm#ftnref42

    De même que toute différence de qualité entre les marchandises s’efface dans l’argent, de même lui, niveleur radical, efface toutes les distinctions [6].

    Voici l’observation de Shakepeare précédant l’analyse de Marx :
    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-3-3.htm#ftn42

    [6] Gold, yellow, glittering precious Gold !
    Thus much of this will make black white ; foul, fair ;
    Wrong, right ; base, noble ; old, young ; coward, valiant
    ...What this, you Gods ! why ibis
    Will lug your priests and servants front your sides ;
    This yellow slave
    Will knit and break religions ; bless the accursed ;
    Make the hoar leprosy adored ; place thieves
    And give them, title, knee and approbation,
    With senators of the bench ; this is it,
    That makes, the wappend widow wed again
    ...Come damned earth,
    Thou common whore of mankind

    « Or précieux, or jaune et luisant’ en voici assez pour rendre le noir blanc, le laid beau, l’injuste juste, le vil noble, le vieux jeune, le lâche vaillant !... Qu’est-ce, cela, ô dieux immortels ? Cela, c’est ce qui détourne de vos autels vos prêtres et leurs acolytes Cet esclave jaune bâtit et démolit vos religions, fait bénir les maudits, adorer la lèpre blanche ; place les voleurs au banc des sénateurs et leur donne titres, hommages et génuflexions. C’est lui qui fait une nouvelle mariée de la veuve vieille et usée. Allons, argile damnée, catin du genre humain... » (Shakespeare, Timon of Athens.)

    #marxisme #économie #histoire

  • Agressions de la Saint-Sylvestre. Premier #procès à Düsseldorf

    Un Marocain de 33 ans comparaissait lundi 11 avril pour agressions sexuelles commises sur une jeune fille de 18 ans lors de la nuit du nouvel an à Düsseldorf. Une vague d’attaques et de vols avait alors frappé de nombreuses communes en Allemagne.

    http://www.courrierinternational.com/article/agressions-de-la-saint-sylvestre-premier-proces-dusseldorf

    Tiens tiens, on ne parle plus de #viols dans le chapeau, mais de #vols...
    #Cologne #asile #migrations #Allemagne #agressions
    cc @reka @odilon

    • Aujourd’hui jeudi 7 avril 2016, nous occupons la Canopée des Halles, inaugurée il y a 2 jours.

      Lors d’une action de convergence, des #étudiants mobilisés ont rejoint la CGT- Spectacle et la Coordination des #intermittents et #précaires (CIP).

      Nous avons pris possession de cette énième vitrine clinquante de la Ville de Paris ( plus d’un milliard d’euros de budget, dont 14% de dépassement). Ici, tout est beau, propre et calme, alors qu’ailleurs, dans cette même ville, on matraque et arrête lycéens et étudiants, on traque les réfugiés, on évacue chaque soir les occupants de la Place de la République.

      La rue est à nous. Nous la récupérons morceau par morceau.

      Immense zone de chalandise, les Halles regroupent nombre d’entreprises et de magasins qui exploitent au quotidien des précaires (étudiants, #travailleurs_pauvres, personnes #sans_papiers), obligés d’accepter des boulots pourris pour survivre. Nous sommes ici pour aller à leur rencontre, écouter leurs revendications et les enjoindre à rejoindre le mouvement ! C’est aussi un point de passage obligé pour de nombreux travailleurs lors de leurs trajets. Allons à leur rencontre.

      Nous occupons plus particulièrement une vaste Maison des Pratiques Artistiques Amateurs. Celle-ci vient d’ouvrir. Aux dires de Bruno Julliard (adjoint au maire), c’est la plus grande concentration d’équipements culturels à Paris. Nous en faisons aujourd’hui un lieu de rencontres et d’échanges, un lieu des luttes.

      La maison des pratiques amateurs n’a pas été choisie pour rien. Une loi statuant sur la possibilité de travailler gratuitement dans le spectacle vivant est actuellement en débat. Elle autoriserait la non-déclaration des amateurs au sein d’une pièce professionnelle. Cette #exploitation du #travail_gratuit est aussi inacceptable que la loi_travail et la diminution des maigres #droits des #chômeurs et précaires.

      A l’heure de la renégociation de l’assurance chômage, le gouvernement veut diminuer les allocations versée aux chômeurs indemnisés et réduire la durée d’indemnisation alors que la majorité des chômeurs doit déjà subsister sans allocation chômage. De plus, à l’exception de la CGT, les partenaires sociaux, comptent une nouvelle fois attaquer les annexes 8 et 10 qui règlent l’indemnisation des intermittents du spectacle.

      Il est impensable de faire payer la faillite du système aux chômeurs, précaires et intermittents.

      Non à la « lettre de cadrage » du MEDEF !

      0€ d’économie ! Nous réclamons que 10 chômeurs sur 10 soient indemnisés. Halte au scandale !

      #Droit_au_chômage pour tous !

    • « Ils ont les milliards, nous sommes des millions »

      Nous occupons plus particulièrement une vaste Maison des Pratiques Artistiques Amateurs. Celle-ci vient d’ouvrir. Aux dires de Bruno Julliard (adjoint au maire), c’est la plus grande concentration d’équipements culturels à Paris. Nous en faisons aujourd’hui un lieu de rencontres et d’échanges, un lieu des luttes.

  • Allons nous faire une promenade « electromagnetique » !
    http://constantvzw.org/site/Allons-nous-promener.html

    Dans le cadre de l’installation An Electromagnetic Walk dans la vitrine de Constant, l’artiste Claire Williams nous invite à aller nous promener avec elle dans la ville en compagnie des ses antennes réalisées à partir des objets quotidiens – un chapeau, une canne, un gant, un parapluie, un sac a main. Ces objets tricotés avec du fil à conduction et attaché à des mini-ordinateurs, deviennent des outils extraordinaires qui nous ferons découvrir un paysage sonore urbain tout à fait différent. Venez nous (...)

    #Constant_V / #Balade

  • Actions et Assemblées générales - Semaine du 4 avril, CIP-IDF
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8096

    Croix,Les Interluttant-e-s 59 - 62 occupent la Villa Cavrois
    Ce lundi 4 avril 2016, à Croix, au milieu du ghetto du ghota, 6ème ville de France où l’on paie le plus d’impôt sur la fortune, un groupe d’interluttant-e-s occupe la Villa Cavrois, paquebot de l’ère industriel textile rénové par le ministère de la Culture pour 23 millions d’Euros.

    Attendu que le MEDEF dicte ses lois et son code du travail au gouvernement qui n’a plus que le nom de « socialiste »
    Attendu que la fin de l’évasion fiscale pourrait financer la protection sociale telle que l’assurance maladie, les retraites, l’assurance chômage et les allocations familiales
    Attendu que le patronat considère les chômeurs et les salarié-e-s comme des variables d’ajustements économiques
    Attendu que nos propositions pour une réforme juste, équitable et solidaire de l’assurance chômage ne sont pas prises en compte
    Nous, intermittent-e-s, étudiant-e-s, salarié-e-s en contrats précaires, restons en lutte jusqu’au retrait de la réforme du code du travail & l’intégration de nos propositions sur la prochaine convention UNEDIC.

    Coordination InterLuttant-e-s 59-62

    Nantes, Le collectif Culture en marche autour de Nantes occupe le siège du PS

    Après une assemblée générale au Lieu Unique, le collectif d’acteurs de la culture et du spectacle occupe les locaux du Parti socialiste à Nantes. Après une assemblée générale qui a réuni soixante-dix personnes au lieu unique, Culture en marche occupe le local du PS.

    Demande à ce que Fabrice Roussel, vice-président de Nantes Métropole chargé des dossiers culture et Premier secrétaire fédéral du PS de Loire-Atlantique chargé des dossiers reçoive une délégation des occupants à 18 heures.