city:amsterdam

  • Our liquid fingerprints: Micrograph photos reveal the unique beauty of tears - Quartz
    http://qz.com/631742/our-liquid-fingerprints-micrograph-photos-reveal-the-unique-beauty-of-tears

    http://player.vimeo.com/external/157772140.hd.mp4?s=7a0c48ec3340a3558cf85eca114d633d5bf4ebac&profile_id

    It turns out that each tear is different—and beautiful in its own right, as you can see in the video above. The fact that we don’t really know what causes this variation—it might be the humidity of the atmosphere, the composition of the tear, or even the source of the pain that drew the tear from the eye in the first place—imbues the project with a sense of mystery and exploration.
    In the past year, Mikkers has taken pictures of more than a hundred tears. Friends, family, and even complete strangers have donated their tears at dinner parties and exhibitions, like at TEDx in Amsterdam, where Mikkers was invited to set up a temporary tear collecting booth for people to cry in. When someone contacts Mikkers to ask if they can visit him to have a picture of their own evaporated tear taken, he usually invites them over, makes them cry, and then sends them home with a photograph of their own unique tear.

    #larmes

  • Comment le monde actuel a privatisé le #silence - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/comment-le-monde-actuel-a-privatise-le-silence,138904.php

    C’est en assurant la promotion de son best-seller que Crawford a été frappé par ce qu’il appelle « une nouvelle frontière du #capitalisme ». « J’ai passé une grande partie de mon temps en voyage, dans les salles d’attente d’aéroports, et j’ai été frappé de voir combien notre espace public est colonisé par des technologies qui visent à capter notre attention. Dans les aéroports, il y a des écrans de pub partout, des haut-parleurs crachent de la musique en permanence. Même les plateaux gris sur lesquels le voyageur doit placer son bagage à main pour passer aux rayons X sont désormais recouverts de publicités... »

    Le voyageur en classe affaires dispose d’une échappatoire : il peut se réfugier dans les salons privés qui lui sont réservés. « On y propose de jouir du silence comme d’un produit de luxe. Dans le salon "affaires" de Charles-de-Gaulle, pas de télévision, pas de publicité sur les murs, alors que dans le reste de l’aéroport règne la cacophonie habituelle. Il m’est venu cette terrifiante image d’un monde divisé en deux : d’un côté, ceux qui ont droit au silence et à la concentration, qui créent et bénéficient de la reconnaissance de leurs métiers ; de l’autre, ceux qui sont condamnés au bruit et subissent, sans en avoir conscience, les créations publicitaires inventées par ceux-là mêmes qui ont bénéficié du silence... On a beaucoup parlé du déclin de la classe moyenne au cours des dernières décennies ; la #concentration croissante de la richesse aux mains d’une élite toujours plus exclusive a sans doute quelque chose à voir avec notre tolérance à l’égard de l’exploitation de plus en plus agressive de nos ressources attentionnelles collectives. »

  • Sharing Amsterdam’s story of transformation into a city for people
    http://calgarybuzz.com/2016/02/sustainable-amsterdam-transformation

    On aurait tord de croire que les infrastructures cyclables des Pays-Bas ont toujours existé. Il fut une époque, pas si lointaine, où les centres urbains bataves étaient comme ceux des autres villes d’Europe : aménagés et conçus pour l’automobile. L’infrastructure actuelle est le résultat d’une réflexion engagée sur la question de la mobilité, de l’urbanisme et de la qualité de vie...

    Regardez (en lien) l’exemple d’Amsterdam.(Permalink)

    #mobilité #vélo #paysbas #urbanisme

  • Il y a 75 ans : les travailleurs néerlandais faisaient grève contre la persécution des juifs.
    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/fev2016/neer-f24.shtml

    Le 25 février 1941 un événement eut lieu sous l’occupation nazie à Amsterdam qui portera plus tard le nom de « grève de février. » En apprenant la déportation de quelque 425 Juifs néerlandais du quartier juif d’Amsterdam, des centaines de milliers de travailleurs néerlandais arrêtèrent le travail, quittèrent leur poste et firent une grève sauvage.
    Les conducteurs de tramway locaux furent les premiers à rejoindre la grève organisée par le Parti communiste néerlandais interdit et peu après, à mesure que la grève s’étendait dans toute la ville, les dockers du chantier naval local d’Amsterdam-Noord rejoignirent la protestation et débrayèrent en masse. La grève s’étendit à d’autres villes hollandaises voisines dont Utrecht et Zaanstad.

    #nazisme #Pays-Bas 25_février_1941#Grève_de_février #occupation #déportation #juifs #antisémitisme
    #Seconde_Guerre_mondiale #Amsterdam #Amsterdam-Noord #Utrecht #Zaanstad

  • « Les deux cultures », ou la défaite des humanités
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=799

    C’est une révélation que nous avons eue au fond d’une bouquinerie. Un manifeste traduit en 1968, chez Pauvert, l’éditeur le plus frondeur de son temps. Ce manifeste, Les deux cultures et la révolution scientifique, publié neuf ans plus tôt par Charles Percy Snow, aussi mauvais romancier que scientifique, avait connu un vif retentissement dans l’intelligentsia anglo-saxonne, et provoqué d’âpres réponses. Snow s’y plaignait que les bienfaiteurs de l’humanité, les scientifiques, ne soient pas reconnus à la mesure des progrès économiques et sociaux dus à leur génie. Il s’en prenait surtout aux intellectuels, « naturellement luddites », et aux tenants des humanités (qualifiées de « culture traditionnelle »), coupables de snober les sciences, et de ne pas répandre dans le public la nécessaire attitude de (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/les_deux_cultures-2.pdf

    • Savez-vous pourquoi la Joconde sourit ? Parce qu’elle est heureuse. Pour être exact, elle ressent de la joie à 83 %, du dégoût à 9 %, plus 6 % de peur et 2 % de colère. Moins d’un pour cent d’elle est neutre, et elle n’exprime aucune surprise. Le logiciel du professeur Harro Stokman, de l’université d’Amsterdam, n’a pas pu confirmer la dimension sexuelle ou la part de mépris détectées dans le regard de Mona Lisa par certains humains. Mais c’était en 2005 et la machine a dû progresser, puisqu’entre-temps Stokman a monté la start up Euvision pour vendre ses outils de reconnaissance faciale sur smartphone.

      Connaissez-vous Prospero ? Pas le héros de La Tempête, le logiciel d’analyse de textes conçu par le sociologue Francis Chateaureynaud et l’informaticien Jean-Pierre Charriau. Il permet d’analyser des « dossiers complexes » (séries de textes, discours hétérogènes), de « modéliser la dynamique des controverses et des affaires, les processus d’alertes et les modes de prise en charge institutionnelle des risques collectifs ». Chateaureynaud est ce sociologue de l’acceptabilité à l’EHESS qui glose devant ses étudiants sur la forme des textes de Pièces et main d’œuvre. En fait, il répète ce que lui dit sa petite intelligence artificielle. Voilà qui explique bien des choses.

      PMO sur les #humanités_numériques et le #text-mining (cc @fil :))

  • Syrie : la Turquie sommée d’accueillir les réfugiés d’Alep - Le Point
    http://www.lepoint.fr/monde/syrie-la-turquie-sommee-d-accueillir-les-refugies-d-alep-06-02-2016-2015939_

    Samedi matin, les Européens ont rappelé à la Turquie son devoir, au regard du droit international, d’accueillir les milliers de réfugiés syriens bloqués à sa frontière après avoir fui une offensive de l’armée du régime appuyée par l’aviation russe. « La Convention de Genève, qui stipule qu’il faut accueillir les réfugiés, est toujours valide », a indiqué le commissaire à l’Élargissement, Johannes Hahn, en arrivant à une réunion de l’Union européenne à Amsterdam. Johannes Hahn était interrogé par les journalistes sur le fait que la Turquie a fermé le poste-frontière d’Oncupinar (appelé Bab al-Salama côté syrien), au sud de la ville turque de Kilis, où aucune entrée ou sortie du territoire turc n’était autorisée vendredi.

    Selon les derniers chiffres fournis par l’ONU, 20 000 personnes se bousculent déjà côté syrien de ce poste-frontière, alors que selon les estimations, l’offensive du régime dans la province d’Alep (nord de la Syrie) appuyée par plus de mille raids aériens russes, a poussé près de 40 000 civils à fuir leurs foyers depuis lundi. Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis depuis vendredi à Amsterdam pour une réunion informelle, devaient profiter de la présence de leur homologue turc Mevlut Cavusoglu pour lui signifier leur inquiétude sur le sort de ces réfugiés, selon une source diplomatique.

  • Russian Performance : A Cartography of its History
    http://garagemca.org/en/event/russian-performance-a-cartography-of-its-history

    C’est juste un reminder d’une exposition du musée Garage à Moscou qui a eu lieu en 2014

    Russian Performance: A Cartography of its History is the first exhibition to explore a century of the medium’s history and unique traditions in Russia. Spanning the early experiments of the Futurists to the radical actions of today, the project also emphasizes the significance of Russian performance in an international context.

    Based on four years of intensive research, the exhibition takes a chronological structure, with the peculiarities of each decade or epoch reflected in the architectural design of the corresponding section of the show. Cutting-edge multimedia technologies will enable viewers to participate in a performance that is shaped by their own choices, navigating a number of alternative scenarios that are available alongside the main route. Specific #tags linking each work to one of the project’s key themes (such as Statement, Costume, Landscape, Interactive Object) will assist visitors in traversing the exhibition according to their individual routes, which can be mapped with a specially designed free app.

    –—

    « Russian Performance : A Cartography of its History » : Garage Museum of Contemporary Art. - Free Online Library

    http://www.thefreelibrary.com/%22Russian+Performance%3A+A+Cartography+of+its+History%22%3A+Garage+

    “Russian Performance: A Cartography of its History”

    GARAGE MUSEUM OF CONTEMPORARY ART

    Based on years of archival research, “Russian Performance: A Cartography of its History” provided a comprehensive overview of the subject over the last hundred years, from the artistic experiments of the early Russian avant-garde through the Moscow Conceptualism of the 1970s to the political post-perestroika work of the “New Wave” and Moscow Actionism groups, the apolitical collective performances of the early 2000s, and the renewed interest in activism and politics in performance in the 2010s. An enlarged photograph of the anti-Putin protest group Pussy Riot (by prominent Moscow photographer Igor Mukhin) was the not-so-subtle exit point of the exhibition.

    Rather than articulating performance as a genre, through which questions are produced only by the medium itself, the exhibition embedded the medium in very a specific sociopolitical and cultural context, with its own questions, issues, and anxieties. This raises the question of how performance has been defined through art history: more often than not with a strong, if not exclusive, focus on a Euro-American context, associated with the transgressive, bodily, or identity politics of those artistic practices that emerged in the 1960s and ’70s. An exhibition of this kind can revise that history even as it is being written. Performance is a medium that escapes a stable definition, mainly because its manifestations are as varied as the artists practicing it. This wide range was reflected in the exhibition, and its organizers (Garage curator Yulia Aksenova and its head archivist, Sasha Obukhova) actively destabilized the definition of performance. The show’s first room featured some obvious examples, such as the 1913 Futurist opera Victory over the Sun. But then the focus shifted to the theatrical experiments of Vsevolod Meyerhold and Sergei Eisenstein—traditionally shown as part of theater history, yet now framed as Russian performance in a broader sense—as well as filmed and photographic documentation of mass revolutionary demonstrations and parades that took place in Russia in the 1910s and ’20s. Performance beyond any artistic intention, without any institutional framework, and solely designed for ideological purposes? The proposition may seem exaggerated, but it is certainly thought-provoking. And one only need recall the often extreme interventions of the Moscow Actionists to realize the fine line between artistic intention and public domain—most notably Alexander Brener spray-painting a green dollar sign on one of Kazimir Malevich’s Suprematist paintings at the Stedelijk Museum in Amsterdam in 1997, as documented in a previous exhibition at Garage.

    #art #cartographie #russie #moscou #garage #soviétisme

  • Migrants : pression maximale sur la #Grèce, menacée d’exclusion de Schengen
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/01/26/migrants-pression-maximale-sur-la-grece-menacee-d-exclusion-de-schengen_4853

    La pression de l’UE à l’égard d’Athènes est encore montée d’un cran, lundi 25 janvier, alors que de plus en plus de pays – la Hongrie, l’Autriche, la Slovénie – réclament la fermeture de la frontière entre la Grèce et la Macédoine, afin de drastiquement limiter le flux des migrants et bloquer la désormais fameuse « route des Balkans ».

    Réunis à Amsterdam, les ministres de l’intérieur européens ont demandé à la Commission d’activer une procédure – aussi délicate politiquement que complexe à mettre en œuvre – qui consiste à permettre un retour des contrôles aux frontières intérieures de Schengen pour deux ans. Ce qui de fait exclurait la Grèce, première porte d’entrée des migrants en Europe, de cet espace de libre circulation pourtant considéré comme un des acquis les plus précieux de l’UE.

  • The European Union Wants to Criminalize Volunteers Who Help Refugees on Greek Islands - The Pappas Post
    http://www.pappaspost.com/the-european-union-wants-to-criminalize-volunteers-who-help-refugees-on-

    Statewatch, a European civil liberties watchdog, has released confidential documents that reveal that the European Union is drawing up plans to criminalize charities and volunteers who help refugees arriving on Greek islands.

    It is yet another desperate attempt by European leaders who have tried— and failed— to create and implement a comprehensive and unified plan amongst its fractious members to handle almost 1 million refugees who have arrived over the past year.

    The documents revealed that EU interior ministers who met in Amsterdam on January 27, 2016 want to criminalize as “smugglers” charities, local people, volunteers and scores of international humanitarians who have traveled to Greece to help pull drowning refugees from the sea and feed and offer dry clothes as they land on Greek islands.

    Instead, the Council wants to create a state-run mechanism that forces people to register and work under EU-sanctioned rescue and relief plans.

    Tony Bunyan, Statewatch Director, stated that “The (European) Council proposals would criminalise NGOs, local people and volunteers who have worked heroically to welcome refugees when the EU institutions did nothing, while other plans would incorporate those who “register” with the police to work under state structures. In a humane and caring EU it should not be necessary to “register” to offer help and care to people who have suffered so much already.”

  • The trials of #Jelili_Atiku
    http://africasacountry.com/2016/01/the-trials-of-jelili-atiku

    In early December last year, the #performance artist Jelili Atiku was conferred with a Prince Claus Award in Amsterdam in the The Netherlands. The citation by the jury lauded Atiku for his “… provocative spectacles use striking attire, unsettling body language and unusual props to open up dialogue and influence popular attitudes.” Atiku, they continued, […]

    #CULTURE_PAGE #Art #Nigeria #Politics

  • Greece Furious Over Schengen Suspension Plans

    Greece has responded furiously to proposals to modify the Schengen agreement which would see the country’s borders effectively sealed off from the rest of the continent.
    EU interior ministers meeting in Amsterdam on Monday discussed moving the southern frontier of the passport-free travel zone, which includes most of the EU, to the north, deploying joint police forces along the Macedonia-Greece border. Other European states piled pressure on Greece to do more to control the influx of migrants into Europe via its shores.

    http://europe.newsweek.com/greece-schengen-suspension-419590
    #Grèce #Schengen #asile #migrations #réfugiés #fermeture_des_frontières #contrôles_migratoires

  • Duty Free Shop - Phase de lancement

    Un petit échauffement avant de lancer les grandes opérations.

    Aéroport de Kristiansand (KRS) au sud de la Norvège. Le vol d’Amsterdam vient d’atterrir. les passagers débarquent et s’engouffrent dans le terminal via cette porte :

    Ils ont le choix (malgré la forte insistance de la signalétique et du guidage au sol à les « forcer » dans le Duty Free"). Soit ils tournent à droite pour aller directement aux bagages, soit ils vont tout droit en enfer.

    Sur 73 passagers 65 sont allés tout droit, 6 ont tournés à droite, 2 sont allés faire pipi et en sortant sont allés boire un café.

    Prochain étape : la carte géopolitique et géostratégique du terminal d’arrivée, et vous allez voir, c’est très subtil la stratégie de guidage
    #dfs #aéroport #kristiansand #duty_free_shop

  • Se loger à #bruxelles (à un prix abordable) - EZELSTAD
    http://www.ezelstad.be/2016/01/11/loyers

    Il devient difficile de se loger en région bruxelloise : 44.000 personnes sont en recherche de #logement social et leurs demandes prennent plus de dix ans à être satisfaites. Parallèlement, les acteurs du marché locatif privé pratiquent des prix excessifs …

    Pour parer à ce type de problème, de nombreuses villes européennes – telles que Berlin, Munich, Amsterdam, Stockholm et (plus récemment) Paris – ont mis en place des systèmes d’encadrement des loyers ; c’est-à-dire des systèmes qui imposent aux propriétaires de maintenir leurs loyers à l’intérieur d’une certaine fourchette de prix, en fonction de la superficie et de la qualité des biens qu’ils choisissent de mettre en location. A Berlin ou à Munich, un locataire peut ainsi poursuivre son bailleur en justice si le loyer dépasse de plus de 20% le prix indiqué (...)

  • Wikipédia, la connaissance en mutation

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/01/11/wikipedia-la-connaissance-en-mutation_4845347_1650684.html

    Quel succès  ! Quin­ze ans après son lancement, le 15 janvier 2001, par les Américains Jimmy Wales et Larry Sanger, l’encyclopédie en ligne Wikipédia reste le premier site non commercial du Web mondial, toujours dans le top 10 des sites les plus fréquentés avec près de 500 millions de visiteurs uniques par mois pour plus de 250 éditions linguistiques. 36,9 millions d’articles sont rédigés, corrigés, améliorés par quelque 2 millions de contributeurs. 800 nouvelles entrées en anglais sont ajoutées chaque jour, 300 en français. La version française tenant la troisième position, avec plus de 1,7 million d’articles, derrière l’anglophone (plus de 5 millions) et la germanique (1,8 million).

    Mais Wikipédia, c’est moins connu, est bien plus qu’une encyclopédie qu’on consulte pour se documenter ou faire ses devoirs scolaires. Elle est devenue aussi un objet de recherche en tant que tel, à l’instar d’une tribu d’Amazonie, d’un programme informatique ou d’un patient. La base de données Scopus, l’une des trois plus importantes du monde, recense ainsi plus de 5 400 articles ayant pour sujet ou pour objet Wikipédia publiés dans des revues, des actes de colloques ou des livres. Quatorze brevets mentionnent même le célèbre site, selon la même Scopus.

    Autre preuve de l’intérêt académique pour le sujet, en juin 2013, à Paris, se tenait un colloque, coorganisé par le CNRS et le CNAM et intitulé «  Wikipédia, objet scientifique non identifié  », avec sociologues, spécialistes de sciences de la communication, informaticiens…(...)

    Mais que font tous les autres chercheurs en tripatouillant Wikipédia ? De récentes publications témoignent du large spectre couvert. Depuis novembre, une équipe japonaise s’est servie des articles de l’encyclopédie pour analyser les suicides de personnalités dans son pays. Des Britanniques ont construit automatiquement un glossaire technique. Des Turcs ont utilisé le site pour repérer à grande échelle des entités dans des corpus de leur langue. Des Français ont proposé un classement des universités reposant sur les citations des établissements au sein de plusieurs versions linguistiques de Wikipédia. Citons encore un article paru en mai, qui prévoit les pics d’apparition de la grippe grâce aux statistiques de visites des pages de l’encyclopédie.

    Les raisons d’un tel engouement sont simples à comprendre. L’objet est vaste, une quinzaine de gigaoctets de textes (pour la version anglaise). D’utilisation gratuite, contrairement aux données de Facebook, Google ou Twitter, pourtant gigantesques et fournies gracieusement par leurs utilisateurs. Même les données de fréquentation sont disponibles pour chaque article ! Les archives sur quinze ans permettent d’avoir du recul historique, tout en ayant un objet toujours rafraîchi. Des versions en plus de 200 langues ouvrent des perspectives pour des comparaisons ou des analyses culturelles. L’ouverture et la transparence offrent aussi ce que les chercheurs adorent : la vérifiabilité et la reproductibilité. Pour parfaire leur bonheur, l’encyclopédie, tel un iceberg, recèle plus de trésors que sa seule vitrine d’articles. Si la version française contient 1,7 million de pages d’articles, elle contient 4,5 fois plus de pages pour les historiques, les discussions et autres coulisses qui font le dynamisme et la réputation du site. Du coup, presque tous les domaines sont couverts. La sociologie, bien sûr, fascinée par cette démocratie d’un nouveau genre, car auto-organisée et reposant sur quelques règles et le consensus. Les chercheurs, profitant de la transparence du site, y ont également étudié le rôle des « vandales » et autres « trolls » qui mettent leurs pattes malveillantes dans les articles. Les inégalités hommes-femmes particulièrement criantes, avec moins de 10 % de contributrices à l’encyclopédie, ont également donné lieu à beaucoup de littérature et de controverses.

    Wikipédia est devenu une sorte de bac à sable dans lequel s’ébrouent les spécialistes du traitement automatique du langage qui disposent là d’un corpus immense pour tester leurs logiciels de reconnaissance de texte, de traduction, d’extraction de sens... C’est aussi le jouet de physiciens, statisticiens, informaticiens... prompts à dégainer leurs outils d’analyse pour en extraire de nouvelles informations ou aider à les visualiser.

    « Après quinze ans, l’intérêt des chercheurs est toujours là. La première phase était très active car l’objet était nouveau. Cela a contribué à l’émergence de nouveaux domaines comme la sociologie quantitative ou l’informatique sociale, rappelle Dario Taraborelli. Puis, à partir de 2007, l’apparition de nouveaux médias sociaux a détourné un peu les recherches, avant un renouveau depuis 2010. Notamment parce que nous sommes le seul site important à publier nos données quotidiennes de trafic. »

    Ce renouveau est aussi tiré par une révolution à venir. Wikipédia est devenu l’un des maillons indispensables à un projet particulièrement ambitieux : rassembler toute la connaissance mondiale et la rendre intelligible par des machines. « Notre ambition est de rendre encore plus intelligents les ordinateurs afin qu’ils soient toujours plus utiles à l’humanité », s’enthousiasme Fabian Suchanek, enseignant-chercheur à Télécom ParisTech et artisan de cette évolution qui vise à transformer Wikipédia et d’autres riches corpus en une source accessible aux ordinateurs.

    De tels changements sont en fait déjà à l’œuvre, discrètement. Dans les moteurs de recherche par exemple, lorsque l’utilisateur tape un nom de célébrité, apparaissent toujours une liste de liens mais aussi un encadré résumant la biographie de la personne cherchée. Et cela automatiquement : le programme a compris où, dans la page Wikipédia, se trouve l’information souhaitée. Mieux. On peut désormais poser des questions explicites, en langage naturel, à ces moteurs : quand Elvis Presley est-il mort ? Où ? Quel est l’âge de François Hollande ?... et recevoir des réponses directes, sans avoir à lire la page contenant l’information.

    Derrière ces prouesses qui n’ont l’air de rien se cachent de nouveaux
    objets : les bases de connaissance. Les plus célèbres sont Yago, DBpedia, Freebase ou Wikidata. Toutes se sont construites en triturant Wikipédia. Et, preuve des enjeux économiques, les plus grands du Web actuel investissent dans ces constructions. En 2010, Google a ainsi racheté Freebase, qui lui sert pour son Knowledge Graph, l’encadré qui fournit des réponses directes aux requêtes. L’entreprise soutient également financièrement Wikidata, une initiative de la fondation Wikimédia. Amazon a racheté EVI en 2012, anciennement connue sous le nom de True Knowledge, une base de connaissances.

    En outre, derrière les assistants personnels vocaux des mobiles, Siri, Cortana ou Google Now, se cachent aussi ces fameuses bases de connaissances. Pour gagner au jeu Jeopardy en 2011, l’ordinateur Watson d’IBM a bien sûr assimilé bon nombre de données, en particulier de Wikipédia, mais dans une forme prédigérée fournie par la base de connaissances Yago.

    Le sujet de ces bases ou graphes de connaissances est très actif. Le chercheur le plus prolixe sur Wikipédia, toutes activités confondues selon Scopus, est par exemple l’Allemand Gerhard Weikum de l’Institut Max-Planck de Sarrebruck, à l’origine de la première base de connaissances, Yago, en 2007. Le second est un Hollandais, Maarten de Rijke, professeur d’informatique à l’université d’Amsterdam, dont les récents travaux utilisent ces graphes. Il est capable de savoir de quoi parle un tweet en repérant les noms et les faits à l’intérieur et en les confrontant à Yago ou DBpedia. Il enrichit aussi les émissions de télévision automatiquement en fournissant des liens sur les tablettes ou téléphones, choisis en fonction du thème de l’émission, déterminé grâce aux bases de connaissances. « Avec ces bases de connaissances, on peut faire des choses qui étaient impossibles auparavant », estime Fabian Suchanek, cofondateur de Yago. Par exemple ? « Extraire de l’information du quotidien Le Monde : combien de femmes en politique au cours du temps ? Quel est l’âge moyen des politiciens ou des chanteurs cités ? Quelles compagnies étrangères sont mentionnées ? », énumère ce chercheur en citant un travail publié en 2013 avec la collaboration du journal. Le New York Times construit sa propre base de connaissances tirées des informations de ses articles. Autre exemple, il devient possible de poser des questions aussi complexes que :

    qui sont les politiciens également scientifiques nés près de Paris depuis 1900 ? Ou, plus simplement, quelle est la part des femmes scientifiques dans Wikipédia ?

    Mais quelle différence entre ces objets et une base de données ou même une page Wikipédia ? Si un humain comprend que dans la phrase « Elvis Presley est un chanteur né le 8 janvier 1935 à Tupelo, Mississippi », il y a plusieurs informations sur son métier, sa date et son lieu de naissance, une machine ne le comprend pas, et ne peut donc répondre à la question simple, pour un humain, « Quand Elvis est-il né ? ». « C’est un peu paradoxal, mais pour un informaticien, notre langage n’est pas structuré et donc un ordinateur ne peut le comprendre ! », souligne ironiquement Fabian Suchanek. Il faut donc transformer les pages en les structurant différemment, en commençant par repérer les entités, les faits et les relations entre eux. Presley est une entité. Sa date de naissance ou son métier sont des faits. « Né le » et « a pour métier » sont les relations. Tout cela peut être codifié en langage informatique.

    Une autre particularité de ces objets est qu’ils ne répertorient pas ces faits et entités dans des tableaux, comme la plupart des bases de données, mais en les organisant en arborescences ou en graphes. Les branches correspondent aux liens entre les entités et les faits. Les informaticiens et mathématiciens ont bien sûr développé les techniques pour interroger ces graphes et y faire des calculs comme dans un vulgaire tableur. Aujourd’hui, Yago « sait » plus de 120 millions de choses sur 10 millions d’entités (personnalités, organisations, villes...). L’avantage-clé est que le rapprochement devient plus simple entre plusieurs bases de connaissances, celles construites sur Wikipédia mais aussi d’autres concernant les musiciens, les coordonnées GPS, les gènes, les auteurs... Le site Linkeddata.org recense ces nouvelles bases et leurs liens entre elles. Petit à petit se tisse un réseau reliant des faits et des entités, alors que, jusqu’à présent, la Toile connecte des pages ou des documents entre eux. Cela contribue au rêve de ce que Tim Berners-Lee, le physicien à l’origine du Web, a baptisé « Web sémantique » en 2001. « Les défis ne manquent pas. La troisième version de Yago est sortie en
    mars 2015. Nous avons déjà traité la question du temps. Nous traitons aussi plusieurs langues. Il faut maintenant s’attaquer aux “faits mous”, c’est-à-dire moins évidents que les dates et lieux de naissance, les métiers, le genre..., estime Fabian Suchanek. En outre, tout ne peut pas se mettre dans un graphe ! »

    Bien entendu, faire reposer la connaissance future de l’humanité sur Wikipédia n’a de sens que si ce premier maillon est solide. La crédibilité de l’encyclopédie a donc été parmi les premiers sujets d’études. Dès 2005, Nature publiait un comparatif entre l’encyclopédie en ligne et sa « concurrente » Britannica, qui ne montrait pas d’énormes défauts pour la première. D’autres études ont été conduites depuis pour estimer l’exactitude, en médecine par exemple, Wikipédia étant l’un des premiers sites consultés sur ces questions. Les résultats sont bien souvent satisfaisants.

    « C’est finalement un peu une question vaine scientifiquement, car les comparaisons sont souvent impossibles. On confronte les articles tantôt à des encyclopédies, tantôt à des articles de revues scientifiques... », estime Gilles Sahut, professeur à l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation, de l’université Toulouse - Jean-Jaurès. « La question a un peu changé de nature. Il faut passer d’une appréciation globale à une appréciation au cas par cas, et donc éduquer afin d’être capable de dire si un article semble biaisé ou complet », précise ce chercheur, qui a soutenu une thèse en novembre 2015 sur la crédibilité de Wikipédia. Il adosse ce constat à une étude menée sur plus de 800 jeunes entre 11 et 25 ans, pour tester la confiance accordée à l’encyclopédie. Celle-ci s’érode avec l’âge et le niveau de scolarité, mais elle remonte dès lors que les élèves participent. « Ils découvrent d’ail leurs, comme leur enseignant, qu’il n’est pas si facile d’écrire dans Wikipédia ! », sourit le chercheur en faisant allusion aux difficultés à entrer dans la communauté. « Certes les wikipédiens sont des maîtres ignorants sur les savoirs, comme le dit le sociologue Dominique Cardon, mais ils sont très savants sur les règles et les procédures ! »

  • « Est-ce que tu serais prêt à tirer dans la foule ? »

    http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/01/06/est-ce-que-tu-serais-pre-t-a-tirer-dans-la-foule_4842273_4809495.html

    « Il m’a juste dit de choisir une cible facile, un concert par exemple, là où il y a du monde. Il m’a précisé que le mieux, après, c’était d’attendre les forces d’intervention sur place et de mourir en combattant avec des otages. » Dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ce jeudi 13 août 2015, un apprenti djihadiste passe aux aveux.

    Interpellé deux jours plus tôt à Paris, à son retour de Syrie, Reda H., un Parisien de 30 ans, raconte tout aux enquêteurs : les raisons de son départ, le passage de la frontière syrienne, ses entraînements militaires, les éclats de métal retrouvés dans son genou... Il explique surtout avoir été missionné à Rakka par un certain Abou Omar, la « kounia » (le surnom musulman) d’Abdelhamid Abaaoud, un des coordinateurs des attentats du 13 novembre 2015, pour commettre un massacre lors d’un « concert de rock ».

    Ses aveux prémonitoires, trois mois avant la prise d’otages sanglante du Bataclan, hantent encore les services de renseignement. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que cela va arriver très bientôt, insiste le jeune homme en garde à vue. Là-bas, c’était une véritable usine, et ils cherchent vraiment à frapper en France ou en Europe. »

    La cible de ce projet d’attaque a-t-elle été suffisament prise au sérieux ? Aurait-il fallu renforcer la sécurité devant les salles de concert parisiennes ? « Le mode opératoire décrit par Reda H. dans ses auditions » est en tout cas « exactement celui qui a été utilisé par les auteurs des attentats du 13 novembre 2015 », constate un officier de la DGSI dans un procès-verbal versé au dossier ;

    Reda H. affirme qu’il n’a jamais eu l’intention de passer à l’acte. Devant les enquêteurs, il se présente comme un djihadiste repenti et malhabile, qui se serait blessé à l’entraînement en sautant sur sa propre grenade. La nature exacte de ses intentions est difficile à cerner. Le récit qu’il fait de son séjour en Syrie, extrêmement circonstancié, permet en revanche de mieux comprendre la façon dont l’organisation Etat Islamique (EI) recrute et forme certains sympathisants pour frapper l’Europe.

    Trentenaire parisien de confession musulmane, Reda H. ne correspond pas à l’idée qu’on se fait généralement d’un candidat au martyre. Il ne vient pas d’un de ces quartiers ghettoïsés où le sentiment de relégation fait le lit de cette identité refuge qu’est devenu l’islam radical. Il n’est pas davantage originaire de ces ensembles pavillonnaires où l’absence de perspective fait parfois basculer ceux qu’on appelle un peu vite les « convertis » dans la dernière idéologie alternative du XXIe siècle.

    Les motivations : « J’étais mitigé »

    Né dans le 17e arrondissement de Paris, Reda H. vivait jusqu’à son départ pour la Syrie dans un quartier plutôt cossu du 15e arrondissement et travaillait dans la maintenance informatique chez Astrium, une filiale spatiale du groupe Airbus. En avril 2014, il perd son travail. Révolté par le conflit syrien qui fait rage depuis 2011, il sombre dans l’oisiveté et se met en tête de rejoindre ses frères combattants :

    « J’estime légitime le combat contre le régime de Bachar Al-Assad qui massacre son propre peuple », se justifie-t-il en garde à vue. « J’ai été dans un premier temps séduit par l’efficacité de l’Etat islamique en Irak, puis en Syrie. Ce qu’ils arrivent à faire avec seulement 30 000 hommes, c’est incroyable. L’Armée syrienne libre [ASL, la seule force d’opposition non djihadiste], c’est un groupe de mercenaires voleurs et avides qui comptaient prendre le pouvoir pour des raisons financières », croit-il comprendre.

    Entre une ASL discréditée par la propagande de l’EI et un « califat » se réclamant de Dieu, le jeune homme n’hésite pas. Son indignation humanitaire est mêlée de considérations religieuses. Interrogé sur sa perception de la charia, la loi islamique, il admet qu’elle était « une des raisons » de son départ : « La loi de Dieu n’est appliquée nulle part sur terre. Seul l’Etat islamique prétend l’appliquer. » Le policier tente alors de cerner son degré de radicalisation :

    « Estimez-vous légitime de couper la main d’un voleur, sachant que vous avez été arrêté en 2007 pour une série de vols à la roulotte ?

    – Je suis d’accord avec le principe de couper la main d’un voleur, mais je pense que cela ne doit s’appliquer qu’à des récidivistes.

    – N’avez-vous pas été choqué par le nombre de décapitations imputables à l’EI sur les vidéos que vous avez vues [avant son départ] ?

    – J’ai vu des trucs qui m’ont retourné, comme des enfants qui tenaient des têtes coupées de soldats syriens. J’ai commencé à douter. Mais quelque chose en moi me disait que ce n’était que les médias qui le disaient. (...) Ce qui me faisait douter, c’était que ces vidéos sont diffusées par l’Etat islamique lui-même. J’étais mitigé. »

    Reda H. ne fait pas confiance aux médias qui « racontent des mensonges » : il élabore son projet de départ en s’informant exclusivement sur Internet. Entre deux vidéos de décapitation, il entre en relation, au printemps 2014, avec deux djihadistes sur les réseaux sociaux : le Français Quentin Lebrun, alias Abou Oussama Al-Faransi, et le Belge Tarik Jadaoun, alias Abou Hamza Al-Belgiki.

    Le premier avait appelé, dans une vidéo diffusée en novembre 2014, ses « frères » musulmans à rejoindre la Syrie ou, le cas échéant, à « tuer des mécréants » en France. Le second avait menacé la Belgique dans une autre vidéo, en janvier 2015, quelques jours après le démantèlement à Verviers d’une cellule terroriste belge pilotée par Abdelhamid Abaaoud, le futur recruteur de Reda H.

    Le voyage : « J’ai dit à ma mère que j’allais en Grèce en vacances »

    Début mai 2015, l’aventure interdite du Parisien se concrétise. Suivant les conseils de ses nouveaux amis, le futur djihadiste s’achète une paire de Timberland et des chaussures de trek en prévision du passage « difficile » de la frontière turco-syrienne. Il s’offre également des pantalons larges – « pour des raisons religieuses, on ne porte pas de pantalon serré en Syrie » – et une tablette pour « profiter du Wi-Fi ». Avec 1 300 euros en poche, il annonce à sa mère qu’il part en vacances en Grèce le 15 mai.

    A Alanya, sur la côte sud de la Turquie, il passe quelque temps à l’hôtel – « Je suis sorti, je suis allé à la plage, tout ça » – et contacte, par
    messagerie cryptée, un interlocuteur qui se trouve à Rakka. Le 3 juin, ce dernier lui demande de se rendre à Gaziantep, une ville proche de la frontière syrienne. Reda H. saute dans un bus et chemine le long de la côte durant 600 kilomètres. Une fois sur place, son interlocuteur lui ordonne de prendre un taxi jusqu’à un quartier pavillonnaire, où l’attend une camionnette. Le chauffeur est turc : « Il m’a juste dit “kounia ?” Il ne parlait ni français ni arabe. J’ai dit “Abou Omar AI-Faransi.” Il a passé un coup de téléphone et il m’a dit que c’était OK. »
    Après une demi-heure de route, la camionnette fait escale dans un quartier résidentiel entre Ourfa et Gaziantep, devant une « maison beige ». Le chauffeur monte ses valises. Reda H. se retrouve dans une pièce avec un Australien « pure souche » et sa femme, un Kurde, un Egyptien avec son épouse et son fils, deux Algériens, un Luxembourgeois accompagné de sa femme et de ses deux enfants âgés de 4 ans et 6 mois, un enfant de 10 ans, un Indien et sa femme, et un Qatari. Les femmes font chambre à part. « Tout le monde était joyeux, se souvient-il. Quelqu’un amenait des courses, et on se faisait à manger. »

    La frontière : « Les femmes en niqab, c’était pas très discret »

    Le grand moment approche. La petite colonie venue des quatre coins de la planète s’apprête à fouler la terre du « calife » Abou Bakr Al-Baghdadi, successeur autoproclamé du Prophète. Vers 3 heures du matin, le 4 juin, le départ est donné. Deux véhicules attendent les candidats à l’exil : une camionnette pour les hommes, une autre pour les femmes. Après avoir « roulé comme des balles », tous phares éteints, pendant plus d’une heure sur des chemins de terre, le convoi s’immobilise sur un terrain vague. La frontière est là, toute proche. Le soleil se lève à peine.

    « On était un bon groupe. Les femmes en niqab, c’était pas très discret, se souvient le jeune homme. On nous a dit de courir. Les femmes, elles étaient en galère. Un moment, il y avait un fossé violent à traverser. Heureusement, j’avais mes Timberland. La femme de l’Indien s’est cassée la jambe en le traversant. On a dû courir entre 500 mètres et un kilomètre à travers des champs et des trucs qui piquent. Il y avait comme un sentier. Au bout, on a vu un petit village avec des drapeaux de l’Etat islamique. On était contents et soulagés. »

    Arrivées en terre du Cham (le nom antique de la Syrie), les nouvelles recrues sont accueillies par deux Jeep : une pour les hommes, une pour les femmes, un leitmotiv de leur séjour syrien. A leur bord, des hommes en armes. Le convoi roule à travers champs, traverse plusieurs checkpoints et un village. « Je n’ai pas vu de femmes dans ce village. Si, une seule, devant sa maison, en niqab complet, on ne voyait que ses yeux. »

    Le groupe fait halte dans une première maison. Chacun se repose comme il peut sur des matelas. Les recrues sont ensuite invitées à se présenter avec leurs papiers d’identité et leur matériel informatique, à détailler le trajet qu’elles ont emprunté et à décliner la kounia de leur « garant ». Contraint de gérer l’incroyable succès de sa campagne de recrutement, l’EI est obsédé par les infiltrations d’espions.

    L’accueil : « Ils étaient contents que je vienne de Paris »

    Reda H. patiente dans une petite pièce avec une poignée d’hommes armés de kalachnikovs et de « fusils mitrailleurs sur trépied ». De nouveau, il est interrogé sur son parcours professionnel et ses motivations. « Ils étaient contents que je vienne de Paris, ils avaient l’air impressionnés. » Le jeune homme semble alors ignorer que ce détail fera bientôt de lui une recrue de choix pour commettre une attaque dans sa ville natale.

    Dans l’après-midi, une camionnette vient chercher les recrues. Le paysage défile, ponctué de drapeaux de l’EI, de paysans au travail et de moudjahidin en armes « postés un peu partout ». Nouvelle escale dans un grand bâtiment « qui ressemblait à une école », avec des tableaux noirs. Des responsables font de nouveau l’appel, « comme à l’école ». Le groupe monte dans un bus « climatisé » et fait route vers Rakka, le fief de l’Etat islamique. Reda H., enfant perdu de l’école laïque, s’installe devant, « de manière à ne pas voir les femmes ».

    Le long de la route, des drapeaux noirs, partout. Une terre de pirates. « On sentait qu’ils avaient réellement le contrôle du territoire, ce n’était pas une blague. » Après la traversée du pont de l’Euphrate, qui marque l’entrée de la ville, deux jeunes hommes en armes demandent aux passagers de baisser les stores : « Ils nous ont expliqué qu’il y avait des traîtres à Rakka qui placent des puces électroniques dans les immeubles pour diriger les missiles, et qu’il ne fallait pas regarder à l’extérieur. »

    Le règlement : « Pour chaque infraction, tu te manges une croix »

    Le bus s’arrête devant un bâtiment de six étages. Terminus. Les recrues rejoignent « une centaine de personnes » parquées dans une grande pièce, dont « beaucoup de Philippins », des Russes, des Bosniens, des Tchétchènes, des Chinois, un Américain, des Indiens ou encore des Marocains. Pour passer le temps, Reda H. converse avec un Algérien, qui lui explique que certains patientent ici depuis plusieurs semaines avec interdiction de sortir. « Là, j’ai commencé à regretter », se souvient le jeune homme. On lui conseille de fréquenter les Marocains ou les Algériens et d’éviter les Français, qui auraient « mauvaise réputation » : « Ils se comportent souvent comme à la cité », lui glisse-t-on.

    Reda H. a de la chance. Son attente sera brève. Le soir-même, « une armoire à glace avec une grosse barbe » vient faire l’appel. Le jeune homme change de nouveau de moyen de transport – un camion militaire cette fois – vers un dernier point de chute. Les candidats sont regroupés par nationalités et envoyés dans des chambres. « Il n’y avait aucun Français, j’étais donc avec les Marocains et les Algériens. »
    Le lendemain, pendant la prière de l’aube, un cadre de l’EI présente le programme aux nouvelles recrues. Ballotté de Jeep en camionnette, d’immeuble en immeuble, Reda H. ne comprend pas tout. Son nouveau copain algérien lui explique ce qui les attend : un mois de formation religieuse, plus un mois de formation militaire.

    « Moralement, j’étais pas bien à ce moment-là », admet le jeune homme. Le cadre de l’EI expose le règlement intérieur, digne d’un pensionnat religieux. Reda H., qui vient de fêter ses 30 ans, apprend qu’il n’aura plus le droit de quitter sa chambre passé 22 heures. « Ils ont un système de croix. Pour chaque infraction au règlement, tu te manges une croix, et au bout de trois croix, tu te manges une semaine de plus. »

    Le recrutement : « Il m’a regardé avec amour »

    Un « organisateur » de l’EI se présente bientôt dans le baraquement et demande qui est Abou Omar Al-Faransi. « Quand je lui ai dit que c’était moi, il m’a regardé avec amour. Il m’a dit qu’il reviendrait. » Peu après 22 heures, ce soir-là, un homme, « sûrement un Syrien », vient le chercher dans sa chambre, lui demande de préparer ses affaires et de le suivre : « Tout le monde me regardait avec des grands yeux. » Reda H. est l’élu. Mais de quelle élection ? « Dehors, un gars au visage dissimulé m’a dit de baisser les yeux et de ne rien regarder. J’ai prié comme si j’allais mourir. »

    Après un bout de route à l’arrière d’une camionnette militaire, Reda H. est transféré dans un SUV à vitres teintées. Le conducteur est francophone. « Monte devant », lui ordonne-t-il. Visage dissimulé sous un « foulard marron », son arme de poing rangée dans un holster d’épaule, l’homme lui dit simplement qu’il a la même kounia que lui : Abou Omar. Reda H. ignore alors qu’il s’agit d’Abdelhamid Abaaoud. Ce n’est qu’une fois dans les locaux de la DGSI qu’il reconnaîtra le coordonnateur des principaux projets d’attentat ayant visé la France depuis le début 2015.

    Apparemment séduit par le profil du Parisien, Abaaoud sonde sa recrue : « Il m’a demandé si ça m’intéressait de partir à l’étranger. Il m’a dit, par exemple : “Imagine un concert de rock dans un pays européen, si on te passe de quoi t’armer, est-ce que tu serais prêt à tirer dans la foule ?” Pour trouver des armes, il m’a dit qu’il n’y avait aucun souci. Je n’avais qu’à demander ce dont j’avais besoin, en France ou en Europe. Je lui ai dit que je voulais combattre les soldats de Bachar Al-Assad. »

    En bon commercial, Abaaoud déroule sa dialectique : « Il m’a dit que celui qui fonce seul face à l’ennemi sans se retourner, il a la récompense de deux martyrs. Il m’a dit que si sa tête ressemblait à la mienne, il aurait pris mon passeport et y serait allé lui-même. Il m’a dit qu’il allait me montrer des blessés de guerre pour me faire comprendre la chance que j’avais de retourner en France. Il m’a dit que, si je refusais, j’allais le regretter. Il a ajouté que, si beaucoup de civils étaient touchés, la politique étrangère de la France changerait. »
    Au terme de la laborieuse odyssée qui l’a mené jusqu’à la terre du « calife », Reda H. ne semble guère emballé à l’idée de rebrousser chemin pour mourir. C’est en tout cas ce qu’il affirme aux enquêteurs. « Là, j’ai compris que c’était la seule manière pour moi de garder mon passeport. Je lui ai demandé un délai pour réfléchir. Je savais que, vu la date d’expiration de mon passeport, j’allais rentrer bientôt en France. Donc j’ai dit OK, dans la seule optique de pouvoir sortir de ce bourbier. »

    Abaaoud le dépose dans un endroit où dormir. Reda H. passe la soirée en compagnie d’un Iranien blessé à la jambe, d’un Kazakh armé d’un M16 et d’un « couteau impressionnant » et de deux Afghans bardés de cicatrices. « Ils étaient sympathiques, mais on n’avait pas de langue commune. Et puis on sentait qu’ils ne rigolaient pas... »

    L’entraînement : « Il me stressait en criant »

    Le lendemain matin, le 6 juin, Abdelhamid Abaaoud passe le prendre en 4 × 4 pour lui expliquer sa future mission. Dans les environs de Rakka, il initie Reda H. au montage et au démontage d’une kalachnikov : « J’ai un peu galéré, je me suis fait mal au pouce, mais j’ai fini par y arriver. »

    Les deux hommes se rendent dans un parc brûlé par le soleil. Abaaoud confie au Parisien une kalachnikov et un gilet tactique muni de cinq chargeurs. « J’avais très chaud. Il y avait une maisonnette en murs blancs avec des cibles et des impacts de balles. Il m’a fait tirer au coup par coup et en rafale. Je me suis fait engueuler parce que, en rafale, je tirais en l’air. Il m’a fait faire plein d’exercices. Les herbes sèches ont même pris feu. » Après cette première journée d’entraînement, Reda H. regagne son dortoir. Là, un « Black » anglophone, informaticien, remet à chaque pensionnaire une clé USB contenant un logiciel de cryptage, TrueCrypt. Le kit de base des terroristes en mission.

    Le lendemain, Abaaoud revient chercher Reda H. en voiture. Il faut terminer la formation du nouveau soldat. Les deux hommes retournent au parc : « Il m’a donné un pistolet et une grenade assourdissante. Il m’a expliqué qu’elle était réglée sur trois secondes. Il a dessiné des silhouettes dans la maisonnette. Il m’a demandé de prendre l’arme, de jeter la grenade à l’intérieur, d’attendre l’explosion, puis d’entrer et de tirer sur les cibles. Il faisait très chaud, j’étais fatigué, j’en pouvais plus. J’y suis allé, il me stressait en criant. J’ai jeté la grenade dans la maisonnette, j’ai entendu une petite explosion, je suis rentré dans la maison, j’ai tiré dans trois cibles, puis la grenade a explosé. Je saignais du bras, de la jambe. »

    Retour en France : « Les mécréants sont des innocents »

    Après un bref passage dans un hôpital de Rakka, Reda H., qui n’est que légèrement blessé, rejoint l’appartement qu’on lui a assigné. Il y passe trois jours à « rien faire », c’est-à-dire à regarder des
    « vidéos sur les méthodes des troupes d’élite ». Abdelhamid Abaaoud revient le voir. « Il m’a dit qu’il fallait y aller, parce que mon passeport était bientôt périmé. » Il lui donne 2 000 euros en liquide, lui conseille de passer par Prague et griffonne un numéro de téléphone turc sur un papier « avec écrit papa dessus ». Abaaoud prend sa nouvelle recrue dans ses bras et lui dit « adieu ».

    A la tombée de la nuit, une camionnette passe le prendre. Le 12 juin, Reda H. est convoyé jusqu’à la frontière turque, en compagnie d’un Belge d’origine marocaine muni d’un faux passeport, lui aussi missionné pour commettre un attentat en Europe et qui sera interpellé à Varsovie trois jours plus tard. Au poste-frontière, les deux hommes mettent pied à terre : « On a couru jusqu’à un grillage barbelé avec une porte en fer. Un jeune Turc a tiré la porte et on était en Turquie. » Le jeune homme n’aura passé qu’une semaine en Syrie.

    Après quelques jours à Istanbul en compagnie de son compagnon belge, Reda H. prend un avion, le 15 juin, pour Prague. Deux jours plus tard, il s’envole pour Amsterdam, puis prend un train pour Bruxelles où il aurait, selon ses dires, jeté le numéro de téléphone d’Abaaoud ainsi que l’identifiant et le mot de passe fournis par l’informaticien « black ». Le lendemain, il prend un train Thalys qui arrive en gare du Nord.

    Interpellé le 11 août, après quelques semaines de surveillance, Reda H. se retranche derrière une version fantaisiste de son périple. Il affirme avoir fait un simple voyage d’agrément en Turquie et avoir été blessé à la jambe lors d’une manifestation réprimée à Istanbul. Les enquêteurs ne trouvant aucune trace de ce rassemblement, l’apprenti djihadiste passe aux aveux.

    Son récit, très détaillé, révèle aux enquêteurs un projet d’attentat qu’ils ne soupçonnaient pas. Le jeune homme affirme n’avoir jamais eu l’intention d’obéir aux ordres. Il achètera pourtant, sur le trajet du retour, une puce téléphonique en Turquie, deux autres à Prague, et effectuera une copie du logiciel de cryptage qui lui a été fourni, suivant ainsi scrupuleusement les consignes reçues en Syrie.
    Reda H. s’apprêtait-il à commettre un attentat en France ? « Je préfère mourir en allant au paradis que de tuer des innocents et aller en enfer, assure-t-il aux enquêteurs. Puis il ajoute : Je précise que les mécréants sont des innocents, ne serait-ce que parce qu’ils peuvent devenir croyants. » Une vision toute relative de l’innocence.

  • Le nouveau musée de l’Homme n’a rien de nouveaux.


    Aujourd’hui j’ai été voire le nouveau musée dit « Musée de l’Homme » au Trocadero à Paris, mais en fait on devrais l’appeler « Musée du gros macho colonisateur qui n’a pas changé depuis 1848 ».

    J’ai vraiment pas aimé la visite et ca m’a mise assez en colère.

    Les 3/4 du musée sont vides.

    J’avais souvenir d’une collection riche et en fait il n’en reste rien à part quelques vitrines fourre-tout thématiques, et de stupides bornes interactives. La scénographie est vraiment laide. L’espace est quasiment rempli de ces bornes et de projections et il n’y a presque plus d’objets ethnographiques ou archéologique à voire.

    A part ca sur les cartels assez peu interessant, on est tout de même gratifié d’une « Négresse de la côte Africaine » et d’un « Nègre du Soudan » en guise d’explications ! Ensuite j’ai arrêter de lire les cartels de toute façon difficiles d’accès, car placé très bas, les enfants les prennent comme sièges. A l’accueil on m’a expliqué que c’était le vocabulaire de l’époque qui voulais qu’on dise « nègre » et « négresse », je leur ai demander pourquoi il n’y avait pas aussi « bougnoule » et « chinetok » vu que ca se disait aussi à l’époque. J’ai rempli un petit papier pour les félicité de leur belle mentalité de 1848 et je suis allé voire le musée de l’architecture à coté.
    http://www.la1ere.fr/sites/regions_outremer/files/styles/gallery/public/assets/images/2015/10/21/musee_homme2.jpg?itok=hNa-NArc

    Et puis à part ca les vigiles sont tous des hommes noirs, mais ça c’est ni raciste ni sexiste. Et bien sur on se fait palper, fouiller, ouvrir le manteau, fouiller les sacs avec une lampe de poche, et montrer son devant, son derrière, vider ses poches !!! J’attendais plus qu’a me faire doigter le vagin et l’anus, puisque il faut le reconnaitre, je pourrais parfaitement y faire tenir une bombe, voire plusieurs !!!

    Un jour il y aura peut être un musée de l’histoire humaine ou de l’humanité mais en attendant il y a que le misérable musée des prostateux esclavagistes.

    En cherchant sur internet si d’autres que moi ont trouvé ces cartels racistes j’ai trouvé des liens vers le réseau voltaire qui trouve que le musée fait du racisme anti-blanc, les FdeSouches et un truc sur le racisme anti-blonde..... Je met pas les liens mais j’ai souvenir d’avoir lu un texte peut être linké par @supergeante qui parlais des cartels d’un musée en Autriche (ou Hollande) ou tous les titres racistes avaient été modifiés. Je vais voire si je retrouve le lien.

    #racisme #sexisme #musée #scénographie #vocabulaire #cartels

    • Pour le musée qui modifie ces cartels racistes, c’etait pas en Autriche mais à Amsterdam.
      http://fr.sputniknews.com/societe/20151217/1020347379/musee-damsterdam-modifiera-titres-racistes.html

      Le Rijksmuseum, situé à Amsterdam, changera les noms des tableaux qui contiennent des termes politiquement incorrects comme « nègre », « nain » ou « sauvage », écrit le quotidien britannique The Independent.

      Dans le cadre du projet « Ajustement de la terminologie coloniale », les employés du musée vont revoir les titres d’environ 220.000 œuvres d’art. Parmi elles, indique le quotidien, le tableau de Simon Marisa « Jeune fille noire » qui sera baptisé « Jeune fille à l’éventail ».

      « L’idée est de ne pas employer les définitions que les blancs ont attribué aux représentants d’autres races. Par exemple, nous, les Hollandais, étions, à l’époque, péjorativement appelés les +têtes de fromage+. Et il nous serait désagréable, si nous venions au musée et tombions sur un tableau nommé +Une femme à tête de fromage avec son enfant à tête de fromage+ », dit le chef du département historique du musée Martine Gosselink.

      Parmi les mots à remplacer figure aussi « mahométan », nom archaïque qui désigne un musulman.

      L’initiative du musée a provoqué diverses réactions dans la société. Certains experts de l’art se sont prononcés contre cette idée. "Il est absolument incorrect de retirer des textes historiques des mots comme « nègre ». D’une part ce n’est pas honnête, car cela revient à réécrire l’histoire. Du point de vue artistique, c’est de la censure", indique Julian Spelding, historien de l’art, dans son interview au quotidien britannique Times.

      Ce point de vue est partagé par George Spero, expert en peinture. Qualifiant lui aussi cette initiative de « réécriture de l’histoire », il a dit que modifier des termes offensants revenait à « faire comme si cela n’a jamais eu lieu ».

      Le Rijksmuseum est un célèbre musée d’art des Pays-Bas, du Moyen-Âge au XXème siècle. Fondé en 1808, c’est aujourd’hui le plus important musée néerlandais en termes de fréquentation et d’œuvres d’art avec plus de 2.450.000 visiteurs en 2014 pour un fonds d’environ un million de pièces.

    • Les musées sont avant la représentation de la culture d’une classe sociale.
      Pourquoi, depuis une décennie, sont ils tous  « modernisés »  ? Pour effacer des traces, ou bien en valoriser d’autres.

      Si vous visitez la Villa Cavrois à Roubaix, par exemple, aucune trace de ce que produisaient les usines de Monsieur Cavrois, aucune trace sur l’habitat à Roubaix à cette époque, où pourtant il y a eut pas mal d’expériences architecturales.

      Aucune trace non plus de l’histoire des terrains de cette villa.
      Ces terrains furent vendus à la découpe par la famille agache-willot à la haute bourgeoisie roubaisienne.
      Leurs maisons le plus souvent de gouts douteux entourent la villa. A explorer.
      Vous tomberez peut être sur un mulliez, ils sont si nombreux dans les environs.


      Cette visite vaut le déplacement !

    • Merci @bce_106_6 je ne manquerais pas d’y aller si j’ai l’occasion de venir à Roubaix.
      Par rapport a cette question ; "Pourquoi, depuis une décennie, sont ils tous « modernisés » ? Pour effacer des traces, ou bien en valoriser d’autres."

      Je pense que ca fait plus qu’une décennie que les musées sont modernisés. De mes souvenirs, le musée du Louvre à été rénové entre 1983 et 1989, La grande galerie de l’évolution en 1994, Le muséum d’histoire naturelle de La Rochelle a été restauré de 1997 à 2007, Le musée Guimet de Lyon a fermé en 2007 et rouvert en 2014 sous le nom Confluences. Au jardin des plantes de Paris il y a des rénovations perpétuellement depuis 15-20 ans que j’y passe régulièrement, en ce moment la façade de la galerie d’anatomie comparée et paléontologie est en chantier. L’année dernière ils ont fini la rénovation de la galerie de minéralogie, l’herbier a été modernisé l’année d’avant, l’année d’avant les grandes serres...
      En fait la tendance actuel est de mettre moins d’objet plus mis en scène.

      Pour le musée dit "de l’Homme" il y a aussi une grosse partie de la collection qui est partie au Musée du Quai Branly. Et il y avait trop de monde et de fouillage pour apprécier la visite.
      Sur le programme du musée il y a un cycle de conférence sur les animaux qui m’a l’air intéressante et donné par deux archéozoologues ; Marylène Patou-Mathis et Carole Vercoutère.

      http://www.museedelhomme.fr/fr/visitez/agenda/rendez-vous/cours-public/animal-tous-etats

      Ce premier cycle est consacré aux « différents statuts de l’animal au cours du temps, ici et ailleurs » et s’articule autour de quatre rendez-vous :

      7 janvier : l’animal sauvage chassé
      14 janvier : l’animal domestique de boucherie
      21 janvier : l’animal de « compagnie » et l’animal sacré
      28 janvier : les droits des animaux : différentes approches

      C’est accès gratuit et libre a l’auditorium Jean Rouch

      #conférence #zoologie #archéologie #archéozoologie

    • Pour le Louvre comme tous ces musées, c’est une histoire d’argent qui se cache derrière la politique de diffusion grand public qui originellement souhaitait s’opposer à l’idée élitiste de la culture. Mais cette culture là est plus une obligation touristique qu’un désir de connaissance : il faut ramener la preuve d’avoir été devant l’immortalité, ce à quoi servent les appareils photos et les boutiques attenantes.
      L’amateur d’art est sommé de se fondre dans la masse touristique qui doit circuler dans l’espace d’exposition comme dans un aéroport, parcours balisé, pensée aseptisée, et surtout ticket encaissé en masse.
      Ainsi en est-il des escalators mécaniques qui ont envahi le Louvre et remplacé le grand escalier en haut duquel se dressait la victoire de Samothrace. Je n’arrive plus à voir l’espace du Sacré supplanté par ce grand supermarché où l’on mène les enfants en poussette tandis qu’ils dorment profondément. J’ai renoncé à retourner au Louvre, à batailler contre ma colère de cette modernité et je tente juste de conserver le philosophe de Rembrandt dans mon espace mental ainsi que quelques autres tableaux qui m’ont parlé.

    • Le Musée de l’humanité, c’est pour quand ? #MuseumWeek | Les Glorieuses
      https://lesglorieuses.fr/musee-de-lhumain

      Les Glorieuses demandent de renommer le musée de l’Homme en… musée de l’humanité. Parce que c’est cela, l’égalité.

      CAR Homme avec un grand H ne signifie pas humain. Le H majuscule permet de faire référence à l’ensemble du genre Homo (homo sapiens et espèces apparentées). Ainsi, le genre humain ne représente qu’une infime partie des espèces dites Homo. Or, si l’on suit la pensée de Paul Rivet, le fondateur du musée, c’est bien de l’humain dont il s’agit : « l’humanité est un tout indivisible, non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps ».

      CAR Homme avec un grand H n’a jamais eu vocation à inclure les femmes… Il n’existe aucune règle linguistique qui justifie l’emploi d’une valeur générique masculine pour inclure les deux sexes (1). AUCUNE. Et son acceptation sociétale et même assez récente. Elle s’est imposée à partir du XVIIIème siècle. A l’époque, la langue française allait même à l’encontre de la « tendance massive et indo-européenne : le genre, pour les animés humains, suit globalement le sexe ». En d’autres termes, un garçon et un million de filles impliquaient d’accorder… au féminin.

      CAR c’est un symbole. En n’incluant pas les femmes, une fois de plus, nous les invisibilisons de l’espace public et du monde des musées. Les expositions du musée l’attestent, les femmes font partie de l’histoire, il est grand temps que tout le monde le sache.

      Ainsi, pour toutes les femmes – les scientifiques, les artistes, les visiteuses… – et pour toutes les filles, cher Ministre de la Transition écologique et de la solidarité, cher Ministre de l’Education Nationale, chère Secrétaire d’Etat, cher Directeur du musée, faisons en sorte que les femmes se reconnaissent dans ce grand musée. Nommons-le « Musée de l’humanité ».

  • Rijksmuseum Removing Racially Charged Terms From Artworks’ Titles and Descriptions


    AMSTERDAM — The Rijksmuseum is in the process of removing language that could be considered offensive from digitized titles and descriptions of some 220,000 artworks in its collection. Words that Europeans once routinely used to describe other cultures or peoples, like “negro,” “Indian” or “dwarf” will be replaced with less racially charged terminology.

    Our main concern is to get rid of the insulting descriptions online,” she said. “Until now we’ve found 132 descriptions with the word ‘negro’ in them, and it’s quite easy to change that. But there are other words like Hottentot — it’s a name given by Dutch people to the Khoi people in South Africa, and a Dutch word that means ‘stutterer.’ It’s very insulting, and it’s really important to change that as soon as possible.’’

    She also cited “Mohammedan,’’ an archaic word for a Muslim often used by Westerners, as a term to be revised.

    Now, she said, “we’re dealing with the more difficult cases,” including when a work’s creator used an offensive word in its title. The museum will also keep the original titles listed in its online database to provide historical context, Ms. Gosselink said.

    #vocabulaire #art #histoire #pays_bas

  • « Nègre », « sauvage » et « nain » exclus du Rijksmuseum
    Le célèbre Rijksmuseum d’Amsterdam a décidé de lancer un « ajustement au sujet des terminologies colonialistes ». En clair, il s’agit d’une grande correction des titres de certaines oeuvres jugées racistes ou sexistes.

    « Nous avons trouvé 132 descriptions avec le mot “nègre”, et c’est facile de changer ça, explique ainsi la responsable, Martine Gosselink. Mais il y a d’autres mots comme “Hottentot”, nom donné par les Hollandais au peuple Khoï d’Afrique du Sud, et un mot hollandais qui signifie “bègue”. C’est très insultant et c’est important de changer ça le plus tôt possible. »

    #vocabulaire #art #histoire #Noirs

  • Des Juifs contre l’islamophobie
    https://lille.indymedia.org/spip.php?article29669

    DANS LE CADRE DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE L’ISLAMOPHOBIE - 12 DÉCEMBRE 2015 AMSTERDAM, BARCELONE, BRUXELLES, LONDRES, MADRID, PARIS COMMUNIQUÉ COMMUN DE L’UNION DES PROGRESSISTES JUIFS DE BELGIQUE (UPJB) ET DE L’UNION JUIVE FRANÇAISE POUR LA PAIX (UJFP) Comme tous les citoyens épris de (...) — non locales, contrôle social, répression judiciaire, répression policière, http://www.ujfp.org/spip.php?article4590

  • 10 choses à faire en revenant de DocLab 2015
    http://www.davduf.net/10-choses-a-faire-en-revenant-de-doclab-2015

    Comme chaque année, la sélection interactive du festival documentaire IDFA à Amsterdam est une source d’inspiration pour comprendre les lignes de force créatives en production numérique. Une petite to-do list pour continuer l’expérience et se renouveler pour l’année à venir.

    #Veille_techno

    / #Nouvelles_narrations__Inspirations

  • Lettre à ma génération : moi je n’irai pas qu’en terrasse
    http://blogs.mediapart.fr/blog/sarah-roubato/201115/lettre-ma-generation-moi-je-nirai-pas-quen-terrasse

    Oui je sais, la réalité est moins sexy que notre fantasme. Mais quand on y pense, c’est tant mieux, car si on a été attaqué pour ce qu’on est, alors on ne peut pas changer grand chose. Mais si on a été attaqué pour ce qu’on fait, alors on a des leviers d’action :

    – S’engager dans la recherche pour trouver des énergies renouvelables, car quand le pétrole ne sera plus le baromètre de toute la géopolitique, le Moyen-Orient ne sera plus au centre de nos attentions. Et d’un coup le sort des Tibétains et des Congolais nous importera autant que celui des Palestiniens et des Syriens.

    – S’engager pour trouver de nouveaux modèles politiques afin de ne plus déléguer les actions de nos pays à des hommes et des femmes formés en école d’administration qui décident que larguer des bombes, parfois c’est bien, ou qu’on peut commercer avec un pays qui n’est finalement qu’un Daesh qui a réussi.

    – Les journalistes ont montré que les attentats ont éveillé des vocations de policiers chez beaucoup de jeunes. Tant mieux. Mais où sont les vocations d’éducateurs, d’enseignants, d’intervenants sociaux, de ceux qui empêchent de planter la graine djihadiste dans le terreau fertile qu’est la France ?

    Si la seule réponse de la jeunesse française à ce qui deviendra une menace permanente est d’aller se boire des verres en terrasse et d’aller écouter es concerts, je ne suis pas sûre qu’on soit à la hauteur du symbole qu’on prétend être. L’attention que le monde nous porte en ce moment mériterait que l’on sorte de la jouissance de nos petits plaisirs personnels.

    #attentat #analyse #lutte #société #inégalités

    • Et aussi : « On nous raconte qu’on a été attaqués parce qu’on est le grand modèle de la liberté et de la tolérance. De quoi se gargariser et mettre un pansement avec des coeurs sur la blessure de notre crise identitaire. Sauf qu’il existe beaucoup d’autres pays et de villes où la jeunesse est mixte, libre et festive. Vas donc voir les terrasses des cafés de Berlin, d’Amsterdam, de Barcelone, de Toronto, de Shanghai, d’Istanbul, de New York ! On a été attaqués parce que la France est une ancienne puissance coloniale du Moyen-Orient, parce que la France a bombardé certains pays en plongeant une main généreuse dans leurs ressources, parce que la France est accessible géographiquement, parce que la France est proche de la Belgique et qu’il est facile aux djihadistes belges et français de communiquer grâce à la langue, parce que la France est un terreau fertile pour recruter des djihadistes... »