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  • Le ministère de l’Intérieur commande en masse des munitions pour fusils d’assaut et des grenades de désencerclement _ par Jean-Marc Manach 12 juin 2019 BASTAMAG *
    http://www.bastamag.net/Beauvau-Castaner-violences-policieres-fusils-d-assaut-LBD-grenades-blesses

    Les nouvelles armes de maintien de l’ordre et de « gestion démocratique des foules » sont responsables de dizaines de mutilations à vie et de blessures graves. Qu’importe ! Le ministère de l’Intérieur vient d’entériner de nouvelles commandes massives : 10 000 grenades de désencerclement par an, qui s’ajoutent aux centaines de lanceurs de balles de défense (LBD) achetés en fin d’année dernière. Plus étonnant, la place Beauvau a acheté 25 millions de cartouches de fusils d’assaut pour les quatre prochaines années. « Allô, place Beauvau ? C’est pour une commande » : enquête sur ces étranges appels d’offres.


    Photo de Une : Le 1er mai 2019, à Paris / © Serge d’Ignazio

    Le ministère de l’Intérieur ne cesse d’étoffer son stock d’armes, non létales comme létales. Il avait déjà passé commande, le 23 décembre dernier, de 1280 nouveaux « lanceurs mono-coup » type LBD, principalement pour la gendarmerie, et de 450 LBD semi-automatiques – des « lanceurs multi-coups » (LMC) [1] pour les policiers. La place Beauvau vient successivement d’acheter 40 000 nouvelles grenades à main de désencerclement (GMD) à effet assourdissant, et de lancer un appel d’offres visant à acquérir, sur les quatre prochaines années, 25 millions de... cartouches de fusil d’assaut pour une valeur estimée à 11 millions d’euros [2].

    Ces armes de guerre ont longtemps été réservées aux seules unités d’élite de la police et de la gendarmerie. Dans la foulée des attentats de janvier et novembre 2015, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur de l’époque, avait décidé d’équiper de fusils d’assaut les policiers des brigades anti-criminalités (Bac), les gendarmes des pelotons de surveillance et d’intervention (Psig) et autres « primo-intervenants ». L’objectif, avait-il alors expliqué, était de leur permettre de « répliquer aux tirs d’armes de type Kalachnikov que certains criminels n’hésitent désormais plus à utiliser contre vous ».

    Cette banalisation des fusils d’assaut n’est pas sans poser problème. En juillet 2017, une note de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) faisait état de sa « réelle inquiétude » : 18 des 19 tirs de ces armes enregistrés sur les six premiers mois de l’année avaient été « accidentels » ou commis « par imprudence », un pourcentage qualifié d’« alarmant ». « Une ou plusieurs erreurs, souvent cumulées dans les procédures de mise en sécurité, sont à l’origine des coups de feu », souligne la note, qui déplore « une méconnaissance bien plus étendue en matière de sécurité lors de la manipulation des armes », et un « défaut de maîtrise d’armes plus complexes et encombrantes » : sélecteur mis en position « rafale », chargeur non retiré, culasse bloquée à cause d’un mauvais geste, etc. Le constat était alors sans appel : « Les agents sont mal à l’aise avec ces armes. » [3]

    La majorité des policiers mal formés à l’usage de ces armes
    « Concernant les armes longues, nos collègues ne sont pas assez formés aux gestes techniques », décrivait Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance police nationale [4]. La formation initiale ne durait que deux jours, suivi d’un tir par an. Une situation qui peine à s’améliorer : en septembre 2018, la Cour des comptes déplore, dans un rapport consacré à l’équipement des forces de l’ordre, le nombre « globalement insuffisant » des stands de tir, leur répartition géographique « parfois inadaptée », leur vieillissement, « responsable d’indisponibilités récurrentes en raison de la fréquence des opérations de maintenance », et enfin « l’incapacité de la grande majorité d’entre eux à accepter des tirs de munition de calibre 5,56 mm, faute de pièges à balles adaptés » [5].

    La Cour des comptes regrette aussi que « la majorité des policiers (51%) n’avait pas bénéficié de ces trois séances réglementaires », en 2017, « ce qui traduit une dégradation par rapport aux années récentes ». Enfin, environ un policier sur cinq, sur les personnels « susceptibles de manier un HK G36 [un modèle de fusil d’assaut, ndlr] n’avait pas reçu les formations requises dans les délais réglementaires ».

    Jusqu’à 750 balles par minute, mortelles jusqu’à deux kilomètres
    Doté d’un chargeur trente coups, le HK G36 est une arme de guerre pouvant tirer, en rafale, jusqu’à 750 balles par minute, mortelles jusqu’à deux kilomètres. Au 1er janvier 2017, le ministère de l’Intérieur répertoriait 9469 fusils d’assaut de ce type, dont 8545 pour la police nationale, en augmentation de 68 % par rapport à 2012. Rapporté au chiffre de 6,25 millions de munitions commandées par an, chaque fusil d’assaut serait dès lors potentiellement doté de 22 chargeurs chaque année, alors que ces armes sont censées n’être utilisées qu’exceptionnellement ! [6

    Le Canard enchaîné a révélé qu’un télégramme du 10 janvier 2019 avait demandé aux CRS de déployer deux fusils d’assaut HK G36 lors des manifestations des gilets jaunes, au motif que « si nos hommes portent leurs fusils d’assaut, c’est pour ne pas se les faire voler dans le camion », comme cela est arrivé en décembre dernier.

    Basta ! a contacté le ministère de l’Intérieur pour savoir combien de fusils d’assaut sont aujourd’hui en dotation, et pour comprendre ce qui justifierait une commande de 6,25 millions de munitions par an. Le ministère a accusé réception de nos questions, sans daigner y répondre. L’appel d’offre concernant le marché de grenades de désencerclement suscite une autre interrogation : il comporte une clause qui, d’après un autre industriel, tendrait à privilégier la société Alsetex, qui a d’ailleurs emporté le marché.

    Alsetex, « leader des produits pour la gestion démocratique des foules »
    Filiale du groupe Étienne Lacroix, « acteur majeur de la pyrotechnie reconnu au niveau international », la société d’armement et d’études Alsetex est basée au Mans. Son usine, classée Seveso, dans la forêt de Malpaire à Précigné (entre Le Mans et Angers) employait l’an passé 160 personnes. L’entreprise s’est longtemps présentée comme le « leader des produits pour la gestion démocratique des foules ». Une expression qu’elle a cessé d’utiliser lorsque l’auteur de ces lignes a révélé, en 2013, que les grenades lacrymogènes d’Alsetex faisaient partie de celles utilisées pour réprimer le printemps arabe au Bahreïn. Or, à l’époque, des organisations indépendantes ont dénombré 43 personnes décédées au Bahreïn des suites de leur exposition aux gaz lacrymogènes, dont plusieurs nouveaux nés, enfants et personnes âgées.

    Alsetex est également connue pour sa grenade explosive GLI-F4 composée, notamment, de 26 grammes de TNT. Cette charge explosive a valu à un zadiste et, d’après le décompte du journaliste David Dufresne, à cinq gilets jaunes, de voir leurs mains arrachées. C’est également Alsetex qui a conçu la grenade offensive OF F1, que le gouvernement a interdit après qu’elle a été impliquée dans le décès de Rémi Fraisse lors de la répression d’une manifestation contre le barrage de Sivens.

    Des grenades de désencerclement classées « matériel de guerre »
    Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, le ministère de l’Intérieur a reconnu 4942 tirs de grenades de désencerclement (GMD), contre 866 pour toute l’année 2016. Comme le LBD, ces grenades sont une arme classée « matériel de guerre de catégorie A2 », ce qui interdit aux particuliers d’en faire l’acquisition. De son côté, le journaliste David Dufresne a collecté 99 signalements afférents, dont 27 blessures à la tête, quatre à l’œil et trois éborgnements. Les GMD doivent être lancées à la main et roulées au sol. Elles « projettent 18 plots de caoutchouc de 10 grammes sur un rayon de 30 mètres (…). Chaque plot est projeté avec une vitesse initiale de 472 km/h », rappelle le collectif Désarmons-les qui documente les armes utilisées en France pour le maintien de l’ordre et les blessures graves qu’elles causent.

    Un CRS vient par ailleurs d’être renvoyé aux assises pour avoir éborgné un syndicaliste en 2016 lors de la mobilisation contre la loi travail. Il n’avait pas été formé au maintien de l’ordre, n’était pas habilité à lancer de GMD, et le lancer de la grenade n’était pas légalement justifié : les CRS de sa compagnie n’étaient « ni assaillis, ni encerclés, ni même réellement pris à partie ». Étrangement, le ministère public avait soutenu pour sa défense que « la perte d’un œil n’était pas une infirmité permanente », car la victime pouvait se faire poser un implant (sic).

    40 000 nouvelles grenades commandées malgré les controverses
    Qu’importe ces dégâts collatéraux : le ministère de l’Intérieur vient de conclure une nouvelle commande, publiée le 1er mai au Journal officiel, de 10 000 grenades par an, « soit 40 000 sur la durée du marché » (ces quantités sont « estimatives ») [7]. C’est donc Alsetex qui a emporté le contrat, d’une valeur de 1,84 million d’euros.

    Outre l’incongruité de commander 40 000 nouvelles GMD en pleine polémique sur les « violences policières », ce sont les spécificités techniques de l’appel d’offres qui intriguent. Publié fin août 2018, l’appel d’offres présentait la GMD comme étant destinée à « permettre aux forces de l’ordre de déstabiliser un groupe d’agresseurs violents ou armés, en le faisant se replier ou se disperser », et précisait que « la grenade proscrit tout risque lésionnel lié à la pénétration d’un projectile (galet, bouchon allumeur à main - BAM -, élément de grenade) ou à la lésion interne d’un organe ». Rien sur les risques d’arrachement de mains.


    Manifestant dont la main a été arrachée, puis remplacée par une prothèse, lors de la manifestation des blessés et mutilés gilets jaunes, le 2 juin 2019 à Paris / © Serge d’Ignazio

    Entre autres exigences, le cahier des charges précisait qu’« après explosion, le BAM [le bouchon allumeur, ndlr] doit rester solidaire du corps de la grenade », et qu’il devait dès lors être « équipé d’un capot de protection », ce qui avait alors fait réagir plusieurs industriels. L’un d’entre eux s’interrogeait sur « la notion du "corps de la grenade", qui par principe n’existe plus après l’explosion ». Le ministère a répondu qu’« il faut comprendre que le bouchon allumeur ne doit en aucun cas se comporter comme un projectile au moment de l’explosion de la grenade ».

    Un modèle de grenade moins dangereux ? _
    Coïncidence ? Alsetex est justement titulaire d’un brevet intitulé « Grenade à éclats non létaux comprenant des moyens de maintien de bouchon allumeur ». Ce brevet correspond précisément aux exigences de l’appel d’offres. Malgré son explosion, cette grenade éviterait de « libérer inopinément les moyens allumeurs et ainsi par exemple de conduire à une projection du bouchon allumeur ». Cela réduirait en théorie le nombre d’éclats, responsables de nombreuses lésions sur des manifestants.

    Un autre industriel a demandé s’il serait « possible que cette exigence soit modifiée car elle conduit à privilégier le fournisseur historique de fourniture des grenades à main de désencerclement ». En réponse, le ministère de l’Intérieur a rétorqué que « le capot ou coiffe de protection du bouchon allumeur est destiné à minimiser le risque de blessure accidentelle lorsque la grenade est lancée par les forces de l’ordre ou si des éléments résiduels sont ensuite utilisés comme projectile. Il s’agit donc d’une exigence impérative de l’offre ».

    Contactées par Basta !, Alsetex et sa maison mère, le groupe Étienne Lacroix, n’ont pas davantage répondu à nos questions. Ce silence est d’autant plus étrange que, si l’on met de côté le risque des mains arrachées et le soupçon d’appel d’offres rédigé pour qu’Alsetex remporte le marché, l’exigence du ministère de l’Intérieur, ainsi que le brevet de l’artificier, viseraient précisément à faire en sorte que la GMD provoque un peu moins de lésions graves qu’auparavant, seuls les éclats de caoutchouc étant libérés.

    Une « précision optimale » est « souhaitée » pour les LBD...
    Fournisseur habituel de l’Intérieur, Alsetex avait également emporté, en janvier 2016, un marché de 115 000 « munitions de défense à courte portée » (MDCP) – une balle de plastique semi-rigide tirée à plus de 300 km/h – pour équiper le désormais célèbre lanceur de balles de défense (LBD). Beauvau avait alors prévu d’en doter 5000 à l’intention de la pénitentiaire, 10 000 à la gendarmerie, et 100 000 à la Police nationale. Le marché a été attribué pour 5,6 millions d’euros – soit près de 50 euros la munition !

    Autre bizarrerie : pourquoi avoir défini un périmètre plus important en hauteur qu’en largeur ? Cela pourrait en partie expliquer le nombre de blessures à la tête, les tirs étant censés viser le torse. Dans son bilan "Allô, Place Beauvau ?", David Dufresne a collecté 297 signalements liés à des tirs de LBD, dont 19 éborgnements. Dans la dernière mise à jour de sa brochure sur les armements et le maintien de l’ordre, le collectif Désarmons-les a répertorié, depuis l’instauration du Flash Ball en 1999 – progressivement remplacé par le LBD –, puis de la grenade de désencerclement en 2004, « près de 60 personnes qui ont été éborgnées ou gravement blessées à l’œil en l’espace de 20 ans ». La majorité l’a été lors des huit derniers mois, depuis le début du mouvement des gilets jaunes en novembre 2018.
    Jean-Marc Manach _

    Notes
    [1] 270 « lanceurs multi-coups » (LMC) "4 coups", et 180 "6 coups".
    [2] À raison de 6,25 millions de munitions par an pour le ministère de l’Intérieur, 130 000 pour la pénitentiaire, et 114 000 pour les douaniers.
    [3] Notes confidentielles révélées par la chaîne LCI en octobre 2017.
    [4] Dans cet article de 20 Minutes.
    [5] Voir le rapport de la Cour des comptes.
    [6] Pour exemple, lors de l’assaut donné le 18 novembre 2015 contre contre les auteurs présumés des attaques terroristes du 13 novembre, retranchés dans un immeuble de Saint-Denis, entre 1500 et 5000 munitions ont été tirées par les forces de l’ordre alors que l’opération est considérée comme étant d’une rare violence.
    [7] L’accord-cadre comporte « un minimum quantitatif correspondant au stock de sécurité, soit 2000 grenades à main de désencerclement », voir ici.

    #violence #enMarche #guerre #police #guerre_aux_pauvres #guerre_civile en préparation afin que l’on reste rassemblé nationalement pour enrichir encore plus les amis d’#emmanuel_macron

  • ZAD. Comment les gendarmes ont remporté la bataille de NDDL - Bretagne - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/zad-comment-les-gendarmes-ont-remporte-la-bataille-de-nddl-02-06-2019-1

    Il y a un an prenaient fin les opérations d’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (#NDDL), débutées quatre mois plus tôt. Un document de la gendarmerie, que Le Télégramme a pu consulter, revient sur la stratégie mise en place et dresse le bilan de cette opération hors normes, qui a mobilisé jusqu’à 2 500 gendarmes.

    Un an de préparation. L’intervention (commencée en février 2018 par la réouverture à la circulation de la « route des Chicanes », puis par l’évacuation des occupants illégaux en avril 2018) a été préparée un an à l’avance. La mission a été confiée, en concertation avec la préfecture de Loire-Atlantique, au Centre de planification et de gestion de crise (CPGC) de la gendarmerie. Cette unité, projetable rapidement et en tout lieu, est activée pour gérer les crises majeures sur le territoire national et en opérations extérieures, et préparer les grands événements (G7, Coupe du monde de football, etc.).

    La gendarmerie et seulement la gendarmerie. Pas question de répéter l’échec cuisant de 2012. L’opération César avait permis de déloger temporairement les zadistes, mais pas de détruire les squats. En 2017, la gendarmerie propose de gérer et mener seule la nouvelle opération (problèmes de coordination avec la police en 2012 et à Calais ensuite). Le statut militaire des gendarmes (grande amplitude horaire de travail possible ; formation commune à tous les gendarmes, etc.) plaide en leur faveur. Le gouvernement accepte.

    Le test de la « route des Chicanes ». Cette première mission assignée aux gendarmes était surtout un « test » voulu par les politiques pour s’assurer de la volonté de coopération des zadistes (quitter les lieux occupés illégalement ou déclarer individuellement un projet d’installation légale). Test qui s’est conclu par un échec pour une partie des occupants et a conduit au lancement de l’opération d’évacuation d’avril.

    De 200 à plus de 500 éléments violents. Les gendarmes effectuent un gros travail de renseignement préalable, sur la configuration géographique et sur le profil de leurs futurs adversaires. Ils sont en moyenne près de 400 zadistes présents sur site, dont la moitié sont jugés violents. Ils sont présents dans trois zones : à l’ouest, des agriculteurs (hostiles mais non violents) ; à l’est, des éleveurs jugés non dangereux et, au centre, les « irréductibles ». Plus de 300 Black Blocs (parfois plus du double) se greffent occasionnellement aux zadistes. Mais, cette fois-ci, et contrairement à 2012, aucun renfort d’élus et d’agriculteurs n’est pressenti (possibilité d’afflux de sympathisants écologistes). En tout, 97 squats (de la simple tente jusqu’à la maison en bois) sont identifiés. L’objectif donné aux gendarmes : évacuer et détruire 39 d’entre eux.

    40 escadrons envisagés, 24 finalement déployés. Près de 2 000 gendarmes et policiers avaient été déployés en 2012. Cette fois-ci, le recours à plus de 3 000 gendarmes est envisagé, dont 40 escadrons de gendarmerie mobile (sur 109), soit l’équivalent de l’ensemble des escadrons mobilisés chaque jour sur tout le territoire national ! Hélicoptères, drones, blindés (une trentaine, dont la moitié en réserve, stationnée à Angers), unités spécialisées (dégagement d’obstacles, antenne du GIGN de Nantes, observation et imagerie légale…), officiers de police judiciaire sont également mobilisés. Au final, « seuls » 24 des 40 escadrons interviendront (1 800 gendarmes mobiles). Chaque unité déployée sur le terrain passe préalablement par un sas, pendant 24 heures, pour recevoir un ultime « pack formation » (cadre légal, manœuvres prévues, rappel des règles, emploi des grenades, tronçonneuses et disqueuses, etc.).

    Un QG à la Beaujoire : 50 000 € par jour. Où héberger le QG et faire converger chaque jour les forces et leurs véhicules ? Les organisateurs prospectent et repèrent des infrastructures du stade de la Beaujoire. La facture présentée - près de 50 000 € par jour - sera dissuasive. Le site de l’ancienne École du gaz, située à Saint-Étienne de Montluc (formation agents ERDF), à une dizaine de kilomètres de la ZAD, sera finalement retenu.
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    Pas d’unités sur zone la nuit. Malgré une présence massive, les gendarmes veulent économiser leurs moyens. Contrairement à l’opération César, décision est prise de ne mobiliser aucune unité sur la ZAD la nuit : trop dangereux pour les gendarmes et les zadistes, et trop gourmand en effectifs (trois unités mobilisées la nuit égalent six unités perdues le jour suivant).

    Trois phases chaque jour. Cette décision implique de rentrer (et sortir) chaque jour en force et en nombre, pour libérer les axes, protéger les huissiers qui désignent les objectifs et procèdent aux expulsions, et les concourants (conducteurs engins de chantier, déménageurs qui doivent emballer les meubles/objets récupérés dans les habitations, etc.). Trois phases se succèdent : une offensive massive tous les matins (par des itinéraires différents), à une heure où les adversaires sont peu mobilisés ; une occupation du terrain pendant une quinzaine d’heures, où les forces sont plus exposées car dispersées ; et un retrait très dangereux car progressif (sous le « feu » des adversaires qui préparaient ce moment toute la journée), via des itinéraires chaque jour différents (commandés par le sens du vent). Pendant les quatre premiers jours, les opérations débutent à 2 h du matin et se terminent après 22 h. Chaque jour, la plupart des gendarmes effectuent une dizaine de kilomètres à pied, avec tout leur équipement sur le dos.

    La stratégie : casser le moral des zadistes. Plutôt que de grignoter sur les flancs de l’adversaire et l’affaiblir petit à petit, décision est prise de concentrer les moyens et de frapper dès le départ en force, et au cœur de la ZAD, là où se trouvent les « irréductibles ». « En cassant tous les matins les barricades qu’ils érigeaient la nuit, on cassait aussi leur moral », commente un officier supérieur.
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    Un adversaire « grégaire », « peu offensif » et « peu organisé ». Profil des zadistes par les gendarmes : des adversaires « jeunes mais qui tardent à se mobiliser », « s’épuisent la nuit en discussions et en préparatifs défensifs », « peu présents avant 10 h-11 h le matin », « grégaires, regroupés, mais peu organisés », « peu offensifs malgré l’utilisation de moyens dangereux » et « sans véritable stratégie ». « Ils étaient équipés de moyens radios mais ne s’en servaient que pour dire « attention les keufs arrivent ». Cela n’allait pas au-delà », rapporte un officier.

    Beaucoup de femmes. Elles sont nombreuses sur zone. Elles renseignent, gèrent les communications et, dans les périodes calmes, harcèlent verbalement les jeunes gendarmes. « Elles venaient au contact, récitaient d’incessants vers, les abreuvaient d’insultes. Les gars n’en pouvaient plus, témoigne un officier. On était obligés de les relever toutes les 20 minutes ».

    Catapulte géante et atelier de fabrication d’engins explosifs. En plus des fusées de détresse, cocktails molotov et explosifs (essence + pétard ou aérosol + acide), les zadistes ont utilisé une grosse « catapulte projetant des blocs de 5 à 7 kg », qui a « considérablement gêné » les forces de l’ordre (plusieurs blessés). Une intervention de l’antenne nantaise du GIGN était programmée pour percer le dispositif adverse et mettre la main sur l’arme. Mais celle-ci a disparu et n’a plus été utilisée par la suite. Une intervention dans une ferme a permis de mettre la main sur 800 engins explosifs et incendiaires. Les zadistes disposaient d’artificiers qui ont récupéré des grenades GLI-F4 n’ayant pas explosé. Ils ne sont cependant pas parvenus à les réutiliser.

    Guérilla Vietcong. Après les imposantes barricades, assez aisément balayées par les blindés, les zadistes ont mis en place d’autres moyens d’obstruction. Notamment des « touches de piano » (une succession de tranchées interdisant tout passage de véhicules, hormis des piétons ou des vélos grâce à des planches) : une technique empruntée à la guérilla Vietcong lors de la guerre d’Indochine. « En une nuit, ils ont creusé une tranchée de 300 m de large. Nous étions très heureux. Ils se sont épuisés toute la nuit et on a simplement contourné l’obstacle au petit matin », confie, sourire en coin, un officier.

    Blindé en feu. Un VBRG (véhicule blindé à roues de la gendarmerie) ciblé par des zadistes a commencé à prendre feu (pneus), provoquant un instant de panique au sein de l’équipage. Une manœuvre a permis de sauvegarder l’engin et ses hommes. Les flammes n’ont pas atteint l’intérieur mais la température est montée à 70 degrés à bord (apparition de cloques), où se trouvaient des munitions et des grenades GLI F4.

    Drone capturé. À deux reprises, les unités engagées ont été survolées par un drone. Un a pu être capturé (ainsi que sa précieuse vidéo), grâce à l’utilisation d’un « bâton anti-drone » (BAD). Cet appareil immobilise en vol le drone visé, jusqu’à épuisement de sa batterie. Les gendarmes disposaient également d’équipements permettant de repérer des émetteurs radio et de brouiller les ondes (radio et talkies-walkies). « On a préféré ne pas les utiliser. Il était préférable pour nous d’écouter », rapporte un officier.

    Pas d’armes à feu. Aucune arme à feu n’a été trouvée lors des opérations. « Certes, des zadistes étaient dangereux et voulaient nous blesser, mais il n’y avait pas de volonté réelle de tuer, insiste un officier supérieur. Il a fallu expliquer cela à nos gendarmes. C’était très important car cela conditionnait nos réactions sur le terrain ». L’antenne du GIGN prévue en cas de tir par arme à feu n’a jamais été engagée.

    Guerre des images. Les zadistes ont filmé chaque face-à-face avec les forces de l’ordre. Et vice-versa. Tous les gendarmes qui le souhaitaient pouvaient utiliser des dispositifs d’enregistrement vidéo. Ces dispositifs ont donné lieu à des « scènes ubuesques », en période calme, où chaque camp filmait l’autre, avec des dizaines de caméras en œuvre. « Cela apaisait la situation », rapporte un officier. Inconvénient : des flots d’images à traiter insurmontables…

    Blindés déterminants. Ils n’avaient pas été employés « depuis très longtemps » en métropole. Sans eux, il aurait été « impossible ou beaucoup plus compliqué » de briser les défenses adverses. Depuis, les blindés de la gendarmerie sont mis en œuvre lors des grosses opérations de maintien de l’ordre (depuis le 8 décembre pour les grandes manifs des Gilets jaunes). « On s’est aperçu au cours de ces manifestations qu’aucun élément ne venait au contact d’un dispositif intégrant ces engins », observe un autre officier supérieur. Dissuasif (chaque jet de son diffuseur équivaut à 200 grenades lacrymogènes permettant de « traiter » l’équivalent d’un terrain grand comme le Stade de France), le blindé fait également office de « tour d’observation ». À NDDL, l’utilisation de chiens, dissuasive elle aussi, a permis d’interpeller deux zadistes, « sans aucune blessure ». Les recours au Bâton anti-drone, à des unités de la Sécurité civile (franchissement, déblaiement), à des hélicoptères et des drones étaient aussi « une première ».

    Plus de 700 000 € de munitions. Les forces de gendarmerie ont rempli l’objectif qui leur était fixé : détruire les 39 squats (sur 97) désignés. Plus de 200 barricades ont été réduites et plus de 30 tranchées comblées. Entre janvier et fin mai 2018, 16 000 grenades ont été utilisées, dont 4 000 GLI-F4/GM2L (lacrymogène et assourdissante), et 400 tirs de LBD ont été effectués (lanceurs de balles de défense en caoutchouc). Les seules munitions représentent, selon nos calculs, une enveloppe de plus de 700 000 €.

    L’équivalent… de la seule manif du 1er décembre (gilets jaunes). « On pensait que cet usage de munitions avait été énorme », rapporte un officier supérieur. Mais ça, c’était avant le mouvement des gilets jaunes. Ce chiffre de 16 000 grenades en quelques mois (près d’un millier par jour au début de l’évacuation d’avril) correspond à ce qui a été tiré… en une seule journée, lors de la manifestation des gilets jaunes du 1er décembre 2018 (14 500 grenades, 1 300 tirs de LBD) ! À titre de comparaison, la journée du 4 février 1994 - date gravée dans les annales du maintien de l’ordre en France (manifestation des marins-pêcheurs à Rennes ; Parlement incendié ; 77 blessés)-, avait généré le tir de 3 200 grenades.

    430 blessés. Du côté des forces de l’ordre, 130 gendarmes ont été blessés (dont 4 graves), contre 300 pour les adversaires (traumas sonores, polycriblage et une main arrachée), selon les décomptes de la gendarmerie.

    Création d’un exercice « NDDL ». Un mois après la fin de l’opération, ce retour d’expérience donnait lieu à la création d’un « exercice NDDL » qui est depuis systématiquement proposé aux forces mobiles et gendarmes qui viennent se former et/ou se recycler (tous les 30 mois pour les mobiles) dans leur centre national d’entraînement (CNEFG).

    #maintien_de_l'ordre #police #justice

  • Angers. Visite de Macron : une ville morte, les commerçants râlent Courrier de l’Ouest | 28.03.2019
    https://www.courrierdelouest.fr/actualite/angers-visite-de-macron-une-ville-morte-les-commercants-ralent-28-0

    Photo Le Courrier de l’Ouest - Josselin CLAIR

    La visite du président de la République et les mesures de sécurité drastiques qui l’ont accompagnée ce jeudi 28 mars à Angers ont rendu déserts des secteurs du centre-ville d’Angers au grand dam des commerçants.

    Il était en effet extrêmement difficile d’accéder à certains quartiers du centre que l’on soit piéton ou automobiliste ce jeudi.

    #Angers ville morte. Des commerçants estiment leur chiffre d’affaires du jour : « Ce sera proche de zéro ». « Il aurait dû venir un samedi puisqu’on bosse déjà pas le samedi à cause des #giletsjaunes ». #Macron #Angers #directCO ⁦@courrierouest⁩ pic.twitter.com/OqIL5D7bPm

    — Philippe Rubion (@PhilippeRubion) 28 mars 2019

    https://pbs.twimg.com/card_img/1111257537054158849/SPvklsq9?format=jpg&name=600x314

  • Des nouvelles du bled : #Pesticides et #Parkinson : à Angers, la justice reconnaît (enfin) l’origine professionnelle de la maladie

    Pesticides : l’origine professionnelle de la maladie de Parkinson reconnue
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/03/11/97001-20190311FILWWW00058-pesticides-l-origine-professionnelle-de-la-maladi

    Marcel Geslin, un ancien employé arboricole, mort l’an dernier à 74 ans, a obtenu aujourd’hui la reconnaissance par la justice de l’origine professionnelle de sa maladie de Parkinson, a appris l’AFP auprès de sa famille.

    « Ce n’est pas qu’une victoire pour l’honneur. Nous souhaitons qu’elle contribue à faire évoluer la législation sur les maladies professionnelles liées aux produits phytosanitaires, afin que ce qui est arrivé à mon frère n’arrive plus », a commenté Michel Geslin, frère et tuteur de Marcel, qui a mené le combat administratif pour obtenir cette reconnaissance devant le Tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) du Maine-et-Loire. Employé pendant 37 ans dans la même entreprise arboricole à Loiré (ouest d’Angers) où il a passé toute sa vie, Marcel Geslin était préposé à l’entretien des vergers, la taille, l’éclaircissage, la cueillette... « Il ne manipulait pas lui-même les produits phytosanitaires. Mais comme tous les employés à l’époque, il travaillait dans les rangs pendant et après les traitements », rapporte Michel Geslin.

    Apparus en 2008 après son départ en retraite, ses troubles ont été diagnostiqués « de type Alzheimer » avant d’être requalifiés en « maladie de Parkinson » quelques années plus tard, entraînant l’ouverture d’une demande de reconnaissance en maladie professionnelle provoquée par les pesticides. « Cette reconnaissance nous a été refusée une première fois en 2017 parce que le certificat initial de son médecin traitant n’avait fait mention que de troubles de mémoire. Alors même que la MSA (Mutualité sociale agricole) disposait de tous les avis des spécialistes », regrette Michel Geslin.

    Un deuxième refus sera opposé à la famille en 2018 pour des questions de délai d’instruction. C’est l’avis du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles de Bretagne, où le cas de Marcel Geslin a été délocalisé, qui se révélera décisif. « C’est un cas emblématique car il montre que les organismes de protection sociale agricole, bien que parfaitement informés, préfèrent laisser filer. Pour qui veut faire reconnaître sa maladie, c’est un parcours du combattant », assure Michel Besnard, porte-parole du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, lequel revendique 14 reconnaissances auprès des Tass de la région depuis sa création il y a quatre ans.

    A l’échelle nationale, il n’existe aucune donnée statistique publique sur les maladies professionnelles liées aux produits phytosanitaires. En 2017, Patrice Heurtaut, directeur de la santé-sécurité au travail de la MSA avait indiqué qu’elles représentaient « 2% des maladies professionnelles déclarées au titre du régime agricole ». Phytovictimes, autre association d’aides aux victimes professionnelles, a recensé 429 dossiers depuis sa création en 2011, dont 92 pour des maladies de Parkinson.

    Article du Monde du 09/05/2012 :
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/05/09/le-lien-entre-la-maladie-de-parkinson-et-les-pesticides-officiellement-recon

    Lundi 7 mai, est entré en vigueur un décret qui reconnaît la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle et établit explicitement un lien de causalité entre cette pathologie – seconde maladie neurodégénérative en France après Alzheimer – et l’usage des pesticides.

    #maladies_professionnelles #agriculture_toxique #foutage_de_gueule

    • https://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article/l-origine-professionnelle-de-la-maladie-de-parkinson-reconnue-202-146202.h

      L’audience s’est tenue devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Maine-et-Loire (Tass) lundi. « Le Comité Régional de reconnaissance des maladies professionnelles de Bretagne a reconnu ce caractère professionnel. Et la Mutualité sociale agricole ne s’y oppose plus. Il n’y a plus d’obstacle. Nous souhaitons qu’elle contribue à faire évoluer la législation sur les maladies professionnelles liées aux produits phytosanitaires, afin que ce qui est arrivé à mon frère n’arrive plus », a commenté Michel Geslin, frère et tuteur de l’employé décédé. Celui-ci, Marcel Geslin, avait travaillé pendant 37 ans dans la même entreprise arboricole à Loiré (ouest d’Angers) où il a passé toute sa vie. Il était préposé à l’entretien des vergers, la taille, l’éclaircissage, la cueillette... « Il ne manipulait pas lui-même les produits phytosanitaires. Mais comme tous les employés à l’époque, il travaillait dans les rangs pendant et après les traitements », rapporte Michel Geslin.

      Apparus en 2008 après son départ en retraite, ses troubles ont été diagnostiqués « de type Alzheimer » avant d’être requalifiés en « maladie de Parkinson » quelques années plus tard, entraînant l’ouverture d’une demande de reconnaissance en maladie professionnelle provoquée par les produits phytosanitaires. « Cette reconnaissance nous a été refusée une première fois en 2017 parce que le certificat initial de son médecin traitant n’avait fait mention que de "troubles de mémoire". Alors même que la MSA (Mutualité sociale agricole) disposait de tous les avis des spécialistes », regrette Michel Geslin. Un deuxième refus sera opposé à la famille en 2018 pour des questions de délai d’instruction.

      C’est l’avis du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles de Bretagne, où le cas de Marcel Geslin a été délocalisé, qui a changé la donne. « C’est un cas emblématique car il montre que les organismes de protection sociale agricole, bien que parfaitement informés, préfèrent laisser filer. Pour qui veut faire reconnaître sa maladie, c’est un parcours du combattant », assure Michel Besnard, porte-parole du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, lequel revendique 14 reconnaissances auprès des Tass de la région depuis sa création il y a quatre ans. Patrice Heurtaut, directeur de la santé-sécurité au travail de la MSA, avait indiqué en 2017 que la maladie de Parkinson représentait « 2 % des maladies professionnelles déclarées au titre du régime agricole ». Phytovictimes, autre association d’aides aux victimes professionnelles, a recensé 429 dossiers depuis sa création en 2011, dont 92 pour des maladies de Parkinson.

    • https://www.oxygeneradio.com/news/loire-les-pesticides-ont-tue-un-ouvrier-arboricole-20252

      La famille de Marcel Geslin, ouvrier agricole dans des vergers à pommes de Loiré, vient d’obtenir la reconnaissance de sa maladie de Parkinson comme maladie professionnelle due aux pesticides, après 3 ans de combat contre le refus de la MSA.

      La maladie d’un Loiréen vient d’être reconnue d’origine professionnelle. Marcel Geslin est décédé en juillet dernier de Parkinson, après 37 ans d’exposition aux pesticides dans des vergers à pomme de Loiré.

      Cette reconnaissance par le tribunal des Affaires de sécurité sociale (TASS) hier à Angers est « exemplaire » selon le Collectif de soutien aux victimes de pesticides de l’Ouest. La famille de Marcel Geslin s’est battue pendant près de 3 ans contre le refus de la MSA en saisissant le tribunal et deux comités de reconnaissance en maladie professionnelle, à trois reprises.

      « La Mutualité sociale agricole (MSA) n’informe pas ses assurés de leur droit », gronde Michel Besnard du collectif, et cette reconnaissance est « la preuve que les pesticides tuent ». La famille de Marcel Geslin recevra la confirmation du tribunal par courrier le 15 avril.

  • #Nantes : échec d’une #ouverture de lieu par les #Gilets_Jaunes
    https://fr.squat.net/2019/03/04/nantes-echec-d-une-ouverture-gilets-jaunes

    ACTE XVI – 2 MARS À NANTES – LA TEMPÊTE QUI S’ANNONCE 5000 manifestants. Très forte répression. Une « maison du peuple » expulsée immédiatement. Pour la première fois depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, la ville de Nantes accueillait une #manifestation « inter-régionale », dans le sillage d’autres mobilisations à Angers, Rennes […]

    #émeutes #expulsion

  • Attaque fasciste à Angers
    https://nantes.indymedia.org/articles/44549

    Voilà un article sur la situation à Angers et ailleurs. J’en profite pour partager leur nouveau site d’info mutu : https://basse-chaine.info Aussi, ce serait cool de partager leur article https://basse-chaine.info/spip.php?article30 pour des constructions de cabanes dans une semaine.

    #/ #antifascisme #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #gilets_jaunes #/,antifascisme,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,gilets_jaunes

  • LRM : le départ du député Matthieu Orphelin signe de la fracture de la majorité
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/07/lrm-le-depart-du-depute-matthieu-orphelin-signe-de-la-fracture-de-la-majorit


    Le député de la première circonscription du Maine-et-Loire, Matthieu Orphelin, à Angers, en juin 2017.
    JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

    Le feu couvait depuis de longs mois, il s’est embrasé au plus mauvais moment pour la majorité. Le député écologiste Matthieu Orphelin a annoncé son départ du groupe La République en marche (LRM) dans un e-mail adressé à ses collègues mercredi 6 février. Un claquement de porte qui intervient au lendemain du vote sur la proposition de loi anticasseurs sur laquelle la majorité s’est fracturée. Cinquante députés LRM se sont abstenus, une première dans l’histoire du groupe.

    L’élu de Maine-et-Loire est l’un de ceux-là, mais contrairement à certains de ses collègues, ce n’était pas la première fois qu’il exprimait des divergences. La décision de partir mûrit depuis de longs mois. Matthieu Orphelin n’avait pas voulu la prendre au plus fort de la crise des « gilets jaunes » afin de ne pas fragiliser davantage l’exécutif. « Tant que je suis utile, je reste », avait-t-il coutume de répéter.

    Ce proche de Nicolas Hulot a toujours évolué aux marges d’un groupe dans lequel il endossait le rôle de lanceur d’alerte. Dès le mois de juillet 2017, aux tous premiers jours d’existence de la majorité, il avait été le premier à s’élever publiquement contre la hausse de 5 euros de l’aide personnalisée au logement (APL). Il a depuis joué une double partition : la lutte pour la transition écologique et la défense des plus vulnérables. Au printemps 2018, il avait été l’un des fervents opposants au projet de loi asile et immigration porté par le ministre de l’intérieur d’alors Gérard Collomb.

    Mais c’est sur les questions d’écologie qu’il avait particulièrement fait entendre sa différence. En mai 2018, c’est lui qui était à la manœuvre pour tenter d’inscrire dans la loi la promesse présidentielle d’interdire l’utilisation du glyphosate en trois ans. Les députés avaient finalement voté majoritairement contre.

  • #Angers : hommage à Mourad
    https://nantes.indymedia.org/articles/44425

    9 ans déjà depuis que Mourad nous a quitté. Un combattant hors pair. Une figure du quartier de la Roseraie. Il n’avait peur de personne. Il a été le premier à rassembler des gaillards de différents #quartiers, avec des gens du mouvement punk à l’époque (les années 1990) pour donner rendez vous une bonne fois pour toute à une quarantaine de skinheads du Mans qui venaient faire leurs ratonnades à Angers (Bd Foch et rue Lepneveu). ça a été la baston la plus longue qu’on a vécu sur Angers (près des Halles). Elle était nécessaire ! Des garçons, des filles, des dames âgées, avaient été agressé-e-s (1 coma), humilié-e-s, (...)

    #antifascisme #populaires #antifascisme,quartiers,populaires

  • Sept universités s’opposent à la hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers - Libération

    https://www.liberation.fr/france/2019/01/17/sept-universites-s-opposent-a-la-hausse-des-frais-de-scolarite-pour-les-e

    Sept universités ont annoncé, cette semaine, leur refus d’augmenter les frais d’inscription pour les étrangers prévue dans le plan « Bienvenue en France ». Elles rejoignent ainsi l’Université Paris-Nanterre qui a clarifié sa position dans un communiqué datant du 12 décembre. La forte hausse annoncée à l’automne par le gouvernement a fait réagir officiellement pour l’instant les universités Clermont-Auvergne, Aix-Marseille, Toulouse Jean-Jaurès, Lyon-II, Nanterre, Rennes-II et Angers. Elles font bloc contre le coût d’une inscription en licence qui passera de 170 € par an à 2 770 € et en master (ou doctorat) de 243 € (ou 380 €) à 3 770 € pour les étudiants non communautaires (hors Union européenne). « Nous demandons un retrait de la hausse des frais d’inscription et la mise en place d’une réflexion collective sur l’accueil des étudiants étrangers », détaille à Libération Nadia Dupont, la chargée de mission formation à l’université Rennes-II. « Au-delà des questions de fond (attractivité de nos universités, accueil des étudiants), ce qui pose problème avec le plan "Bienvenue en France", c’est la méthode et le calendrier », expose Mathias Bernard, le président de l’université Clermont-Auvergne.

    #résister ! #université #macron crapule

  • Acte X - À l’ouest, du nouveau : le mouvement s’étend !
    https://nantes.indymedia.org/articles/44250

    Au moins10 000 manifestants à #Rennes, #Nantes et #Angers le 19 janvier. Mobilisation ascendante - Alors que le pouvoir met en scène un « grand débat », qui est en réalité un grand monologue présidentiel dans des villes en état de siège, vidées et bunkérisées, la révolte des #gilets_jaunes ne s’essouffle pas. Dans l’Ouest, le mouvement s’étend même à des villes qui étaient restées, jusque là, plutôt calmes. Retour rapide sur l’acte X, du samedi 19 janvier, à Nantes, Angers et Rennes.

    #Répression #Resistances #Répression,Resistances,gilets_jaunes

  • #Gilets_jaunes Le Mans Acte X

    Bien moins de monde ce matin que pour l’acte IX, les médias disent 500 manifestant·es pour une marche pacifique (l’acte IX avait dégénéré).
    Le rendez-vous était fixé à la gare à 11h, marche dans le calme pour rejoindre la place de la république vers 13h et faire une halte. Je suis rentrée à ce moment. Le fil d’infos de l’oiseau bleu annonce les premiers tirs de lacrymo place de la préfecture, il est 16h.

    Un gilet jaune en carton :)

    Plus de monde à Angers pour une manif grand-ouest qui était interdite par les autorités.

  • Pour l’acte IX des #gilets_jaunes à Paris, un service d’ordre les encadre | Le Huffington Post
    https://www.huffingtonpost.fr/2019/01/12/pour-lacte-ix-des-gilets-jaunes-a-paris-un-service-dordre-les-encadre

    L’acte IX de la mobilisation a été marqué à Paris par la mise en place d’un #service_d'ordre repérable aux brassards blancs.

    L’un des responsable de ce S.O est Victor Lanta, un identitaire adepte des ratonnades : Cet ancien para de Carcassonne qui combat aux côtés des « pro-russes »
    https://www.ladepeche.fr/article/2014/08/28/1940999-ancien-para-carcassonne-combat-cotes-pro-russes.html

    #extrême_droite


    • « Gilets jaunes » : l’ultradroite reprend des couleurs, Lucie Delaporte
      https://www.mediapart.fr/journal/france/180119/gilets-jaunes-l-ultradroite-reprend-des-couleurs?onglet=full

      Depuis la mi-novembre, la mouvance hétéroclite de l’extrême droite radicale tente de se refaire une santé grâce au mouvement des « gilets jaunes ». Des #identitaires aux #royalistes, en passant par les #conspirationnistes #dieudonno-soraliens, tour d’horizon d’une nébuleuse dopée par cette mobilisation aux contours politiques inédits.

      Sa vidéo fin octobre avait rapidement atteint les 4,5 millions de vues. Frank Buhler, qui appelait à une « mobilisation générale » le 17 novembre dernier contre la hausse du prix des carburants, est alors un parfait inconnu. La presse découvrira plus tard qu’il est responsable de circonscription pour Debout la France dans le Tarn-et-Garonne, et qu’il a été exclu du Front national pour avoir tenu des propos trop ouvertement racistes. La CGT s’était d’ailleurs appuyée sur le cas de celui qui se réclamait de la « patriosphère » pour expliquer, dans un communiqué daté du 30 octobre, pourquoi elle se désolidarisait du mouvement des gilets jaunes, « clairement […] d’extrême droite ».

      Si Frank Buhler sera rapidement mis à l’écart par les gilets jaunes, le mouvement dans sa majorité refusant d’être assimilé de près ou de loin à l’extrême droite, la place de cette mouvance dans les mobilisations n’en reste pas moins incontestable.

      Du Rassemblement national aux Patriotes de Florian Philippot en passant par Debout la France, depuis le début de la mobilisation, les partis d’extrême droite se sont très vite engouffrés dans la fronde des gilets jaunes, espérant en tirer quelques bénéfices électoraux quand la gauche paraissait plus divisée. Pour eux, les revendications antifiscales, la défense d’une France rurale oubliée ou un certain discours « antisystème » des gilets jaunes les désignaient comme les porte-voix naturels du mouvement.

      Pourtant, alors qu’une grande partie de la mobilisation des gilets jaunes s’est faite contre les partis, ils sont aussi dépassés sur leur droite par toute une mouvance radicale très présente dans la rue comme sur les réseaux sociaux, et qui n’entend surtout pas se faire récupérer par un jeu électoral qu’elle méprise.

      Pour le politologue Jean-Yves Camus, « cette nébuleuse d’extrême droite qui a déjà battu le pavé en 2013 et 2014 avec le “Printemps français” et “Jour de colère” a su monter dans le train assez vite et parvient à se refaire une santé grâce à ce mouvement, alors qu’elle était un peu atone depuis quelques années ».

      À la droite de la droite, à travers le mouvement des gilets jaunes se rejoue une bataille entre extrême droite électorale et extrême droite radicale. Cette dernière, qui attend le grand soir insurrectionnel pour changer de régime, pouvant aussi le cas échéant faire la courte échelle à un Rassemblement national avec lequel elle n’a pas toujours coupé les ponts.

      Le procès, la semaine dernière, des six prévenus membres des « Zouaves Paris » ou du Bastion social – deux émanations du GUD – condamnés pour « violences et dégradations » a rappelé la présence dans les cortèges de cette ultradroite pas toujours si éloignée des partis. L’un des prévenus, membre du Bastion social, avait également sa carte au Rassemblement national. Au-delà de ces groupuscules numériquement marginaux, certains débordements, comme les actes antisémites devant le Sacré-Cœur lors de l’acte VI du mouvement, ont aussi rendu manifeste l’influence de la sphère dieudonno-soralienne sur une partie des gilets jaunes. « Ce qui m’a le plus surpris, ce sont les primo-manifestants. Je n’avais pas imaginé que quand vous consommiez du Soral et du Dieudonné derrière votre écran, vous pouviez passer à un autre mode d’action politique », reconnaît à ce sujet Jean-Yves Camus.

      Alors que le mouvement des gilets jaunes dans son ensemble échappe largement à l’extrême droite, quelle attitude tenir vis-à-vis de la gauche et de l’extrême gauche honnies ? Pour une partie de l’ultradroite, il est temps de faire des alliances stratégiques, comme y appelle l’écrivain #négationniste Hervé Ryssen qui théorise une « union sacrée » contre le système. « Cette conjonction des forces entre l’extrême droite et l’extrême gauche, c’est le principal qu’il faut retenir sur le plan politique de ce mouvement des gilets jaunes », explique-t-il dans une vidéo alors que, sur le terrain, les batailles rangées entre antifas et ultradroite sont venues rappeler que peu de ces acteurs y étaient prêts.

      Comme l’explique Jean-Yves Camus : « Ils ont vis-à-vis de l’extrême gauche une stratégie en deux temps : on fait la révolution avec tous ceux qui veulent bien mettre la main à la pâte et on les écrase après. »

      Tour d’horizon de cette ultradroite qui tente, depuis des semaines, de faire une OPA sur le mouvement des gilets jaunes.

      Les soralo-dieudonnistes

      « Gilets jaunes, la révolution qui vient. » Comme à son habitude Alain Soral a gardé secret le lieu de sa réunion, prévue samedi prochain. Mais l’affiche, qui rassemble la crème de la crème de l’antisémitisme français, illustre à elle seule comment l’ultradroite tente de faire son miel du mouvement qui bouscule la classe politique depuis plus de deux mois. Ce jour-là, Alain Soral sera accompagné du directeur de l’hebdomadaire Rivarol Jérôme Bourbon, de « l’écrivain » négationniste Hervé Ryssen mais aussi d’Yvan Benedetti, ancien président de l’Œuvre française aujourd’hui dissoute.

      Une tentative de récupération du mouvement des gilets jaunes par la fine fleur de l’#antisémitisme français, comme l’a déjà raconté Street Press. Gourou des réseaux sociaux, Soral a très vite senti le potentiel de la révolte des gilets jaunes et posté très tôt des vidéos de soutien à ce mouvement « antisystème » et aux accents insurrectionnels. Il s’est immédiatement reconnu dans une fronde marquée par la défiance envers les partis comme les syndicats et aux contours politiques flous, lui qui définit son mouvement Égalité et réconciliation comme réunissant la « gauche du travail » et « la droite des valeurs ». Celui dont la pensée politique s’apparente, selon l’expression du chercheur André Déchot (lire ici nos enquêtes sur le personnage), à « une espèce de Tetris idéologique » se sent parfaitement à l’aise dans le caractère protéiforme de la révolte des gilets jaunes.

      Alain Soral n’a évidemment pas manqué de rappeler qu’il a de longue date défendu le RIC, en donnant maintes fois sur son site la parole à Étienne Chouard.

      « On n’en a rien à foutre des élections »

      Les références au passé chez Rothschild d’Emmanuel Macron sont évidemment l’occasion de clins d’œil antisémites appuyés et certaines banderoles aperçues ces dernières semaines laissaient peu de place au doute sur ce point. Alain Soral, qui se dit « national-socialiste à la française », n’aime rien tant que mixer les références historiques. À cet égard le mouvement des gilets jaunes, qui déconcerte parfois par les références allant de Robespierre au 6 février 1934, lui convient parfaitement.

      Le 1er décembre, Dieudonné, compère de longue date d’Alain Soral, avec qui il partage notamment la même obsession antisémite, est applaudi par certains gilets jaunes sur les Champs-Élysées. « Paralysons les administrations de l’État et le gouvernement et les chaînes TV et radios de propagande qui ne cessent de nous mentir depuis plus de 20 ans », écrit-il ce jour là sur Twitter. Il poste une vidéo le montrant avec un groupe de gilets jaunes, manifestement ravis de faire des selfies avec lui.

      Pour l’acte VI du mouvement, une petite centaine de manifestants s’est retrouvée sur les marches du Sacré-Cœur pour entonner la chanson de Dieudonné, « Manu la sens-tu... », faisant force « quenelles », signe de ralliement antisémite bien connu de la « dieudosphère ». Comme Alain Soral, Dieudonné a très tôt enfilé un gilet fluo. Dès le 19 novembre, il se fait photographier à Langon au côté d’un des initiateurs locaux du mouvement, Mathieu Seurot, sur un blocage de l’A62. Dans une vidéo aux accents lyriques, postée le 23 novembre et vue 300 000 fois, il salue un « mouvement apolitique né de l’augmentation frénétique du prix des carburants » et qui rassemble « agriculteurs, ouvriers, fonctionnaires ». « Chaque gilet jaune est une étincelle dans la nuit qui annonce le retour à la lumière », avance-t-il, invitant son public à venir désormais en gilet jaune à ses spectacles.

      Une nouvelle fois, Dieudonné rappelle que l’intérêt de ce mouvement est de passer au-dessus des partis. « Les prétendus responsables politiques de la soi-disant opposition semblent dépassés par l’ampleur du phénomène, empêtrés qu’ils sont dans leur stratégie politicienne, ils n’arrivent plus à dissimuler leur véritable objectif qui est de se goinfrer au maximum le temps de leur mandat », affirme celui qui a toujours échoué à se faire élire.

      Signe de la pénétration de cette sphère auprès de certains leaders du mouvement, lorsque Éric Drouet organise une conférence de presse, il choisit d’ailleurs deux « médias », Brut et Vincent Lapierre. Or le « journaliste » Vincent Lapierre, qui a longtemps collaboré au site d’Alain Soral et s’est récemment rapproché de Dieudonné, est une figure bien connue de cette mouvance conspirationniste.

      Sylvain Baron, qui s’est illustré dans le mouvement des gilets jaunes en organisant des rassemblements devant le siège des médias, est aussi, comme l’a déjà raconté Arrêt sur images, très proche de cette nébuleuse soralo-dieudodienne. Celui qui publie des textes en hommage à Faurisson invitait par exemple, sur sa page Facebook, les « djihadistes » à faire quelque chose lors du rassemblement en mémoire de Mireille Knoll – assassinée car juive – parce qu’il « n’y aura que des enculés d’europeïstes (sic), des larbins soumis à tous les intérêts prédateurs ainsi que tout ce que la France comporte de collabos et de parasites notoires à cette marche », écrivait-il.

      Hervé Ryssen

      Il a fait la une de Paris Match avec son drapeau français le 5 décembre dernier. L’heure de gloire pour cet essayiste négationniste, auteur notamment du succès de librairie Le Racisme antiblanc – Assassins d’hommes blancs (éditions Baskerville). Celui qui participera, aux côtés de Soral, au colloque « Gilets jaunes, la révolution qui vient », s’est incrusté lui aussi très tôt dans la mobilisation. « Moi, j’étais gilet jaune depuis le tout début », clame-t-il, n’hésitant pas à se présenter comme l’un des initiateurs du mouvement.

      Dans sa dernière vidéo, mise en ligne le 8 janvier et vue 140 000 fois, prenant acte du succès de l’acte VIII du mouvement, il masque mal son excitation devant les derniers débordements vis-à-vis des élus. Il se réjouit notamment du saccage du bureau de Benjamin Griveaux en des termes équivoques. « Effectivement une foule furieuse peut pénétrer dans un ministère. Et on l’a vu à certaines époques, dans certains pays, il y a des gens qui sont défenestrés. Alors ce n’est pas du tout ce à quoi on appelle […], mais quand les gens sont dans la misère, au bout du rouleau… », poursuit-il, sentencieux.

      Comme Soral et Dieudonné, cette figure de l’extrême droite pressent qu’un rapprochement, ponctuel et tactique, avec l’extrême gauche est à travers cette fronde inédite enfin possible. « Cette conjonction des forces entre l’extrême droite et l’extrême gauche, c’est le principal qu’il faut retenir sur le plan politique de ce mouvement des gilets jaunes […]. Depuis 1934, il y a une interdiction de parler avec les fachos […], cet interdit est en train de se déliter, de se fracasser », se réjouit-il. « Sur le plan électoral 11 millions d’électeurs FN, 7 millions FI, les abstentionnistes qui sont je pense très largement représentés parmi les gilets jaunes… Ça fait 22, 23, 24 millions d’électeurs… On est quand même très largement majoritaire dans le pays. On prend le pouvoir là ! Après il s’agit de se partager les ministères, c’est comme ça que je vois les choses », s’enflamme-t-il, assurant qu’il n’est pas forcément opportun de « polémiquer » sur l’immigration avec l’extrême gauche en ce moment, au nom justement de « l’union sacrée contre la macronie ».

      Comme Soral ou Dieudonné, Hervé Ryssen exhorte les vrais « patriotes » à ne pas se laisser abuser par la récupération électorale, fût-ce celle du RN, dont il a été un temps proche. « On n’en a rien à foutre des élections. On a compris que ces élections ne représentaient pas le petit peuple […]. Moi je suis abstentionniste depuis bien longtemps, affirme-t-il. Alors vous pouvez nous parler de Marion Maréchal... mais Marion Maréchal en 2048, c’est ça votre truc ? Mais en 2048, le Français de souche il sera très largement minoritaire dans le pays. Ce sera terminé. »

      Le parti nationaliste français d’Yvan Benedetti

      Cet ancien membre du FN proche de Bruno Gollnisch a été exclu du parti d’extrême droite en 2011 après s’être revendiqué « antisémite, antijuif ». « La révolte des gilets jaunes au pied du sapin France a été le plus surprenant et le plus heureux des cadeaux de la fin d’année 2018 », assure celui qui, depuis la dissolution de l’Œuvre française, est devenu porte-parole du Parti nationaliste français. Lui qui n’avait pas connu pareil enthousiasme depuis les manifs contre le mariage pour tous se sent manifestement revivre. « Cette année s’annonce difficile et périlleuse, mais la moisson de tant d’années de labours au service de la reconquête nationale a commencé. Souhaitons que les Français redeviennent maîtres de leurs lois. Les blés refleuriront plus beaux, ensoleillés du jaune de la révolte des gilets ! En avant la Victoire ! », poursuit-il, ce 1er janvier, dans ses vœux à ses militants.

      Dès le 10 décembre, devant l’ampleur du mouvement, Yvan Benedetti organise une conférence de presse pour saluer cette « révolte grandeur nature du peuple central, le peuple français historique ». Une « révolte » qui serait dans le fond le « troisième tour de l’élection présidentielle », les personnes mobilisées correspondant « peu ou prou au vote mariniste du second tour de l’élection présidentielle », selon lui.

      Devant les Champs-Élysées, le 1er décembre, il arbore le slogan « À bas les voleurs, révolution nationale », référence à la manifestation antiparlementaire du 6 février 1934. Pour lui, il faut impérativement aiguiller le mouvement des gilets jaunes vers la prévention du « génocide français, le génocide blanc » en mettant « fin à l’invasion migratoire ».

      Il sera ce jour-là, comme il l’a lui-même reconnu, violemment pris à parti par des antifas et devra quitter le cortège.

      L’Action française

      Depuis les grandes heures de la Manif pour tous, le vieux mouvement maurrassien n’avait pas connu pareil enthousiasme. « Ces dernières semaines, c’est de la folie. On a dû doubler notre secrétariat qui est passé de deux à quatre personnes pour faire face à l’afflux d’appels et de demandes d’adhésion », assure le jeune porte-parole de l’Action française Antoine Berth, qui part ce jour-là ouvrir une section de l’AF à Angers.

      Les monarchistes de l’Action française ont, eux aussi, été de presque tous les cortèges depuis le début. « On a été présents sur les ronds-points et même avant le 17 novembre », précise-t-il.

      Pour Antoine Berth, l’Action française s’est reconnue dans les revendications sociales du mouvement mais également, aussi étonnant que cela puisse paraître, dans ses aspirations démocratiques. « Il n’est pas normal qu’en France on soit pauvre en travaillant et ce alors que les plus riches reçoivent des cadeaux fiscaux et que certains touchent des allocations de manière indue », affirme-t-il. Sur les aspirations démocratiques du mouvement, l’Action française opposée à la « démocratie des partis » se dit « très à l’aise avec le RIC », le référendum d’initiative populaire. « Ce que nous défendons, c’est une monarchie populaire. Un roi avec des fonctions régaliennes très limitées et les lois seraient du ressort des citoyens. » Une des plus flagrantes preuves de déni actuel de démocratie ? Le pacte de Marrakech, affirme-t-il. « C’est typique, le gouvernement signe un texte engageant sans le consulter le peuple et alors que les Français sont globalement contre. Les gilets jaunes ne supportent pas le fait qu’une partie de la dépense publique soit consacrée à l’accueil des #migrants. »

      Ces zélateurs de Maurras ne voient pas trop d’inconvénients à côtoyer dans ces cortèges La France insoumise ou le NPA avec qui ils partagent, rappelle-t-il, la critique du libéralisme. « Les gens savent à peu près qui pense quoi, mais ils mettent de côté leurs différences, mais il y a des sujets sur lesquels on peut avancer ensemble. Il y a un décalage non pas entre la droite et la gauche sur ces sujets, mais entre les Français et leurs dirigeants. »

      Les nombreuses références à 1789 dans les rassemblements de gilets jaunes n’ont pas non plus découragé ces royalistes. « Bien sûr à l’AF, on condamne la révolution de 1789, mais celle de 1791 était archi-justifiée, car le roi n’avait pas mené les réformes nécessaires. Aujourd’hui encore il faut remettre en question les privilèges. Il faut une nouvelle nuit du 4 août ! », assure-t-il.

      L’organisation, qui tente de décoller l’étiquette d’antisémitisme, a précisé qu’Élie Hatem, présenté au prochain colloque de Soral comme membre de l’Action française, n’en faisait en réalité plus partie. Dans un communiqué, l’Action française a même dénoncé la tenue de ce « colloque raciste et haineux ». Pour autant, précise Antoine Berth, « il y a une fabrication de la présence de l’antisémitisme dans ce mouvement à partir de quelques gestes alors que, par rapport à la masse, c’est un épiphénomène. Il s’agit de casser un grand mouvement populaire ».

      Les enfants du GUD

      « Aujourd’hui nous avons une pensée toute spéciale pour notre camarade des Zouaves Paris qui passera Noël incarcéré à Fresnes, dans cette même prison où Robert Brasillach a rédigé ce poème, en 1944. » Pour la page Facebook Ouest Casual, qui relate ces dernières semaines les faits et gestes des différents héritiers du GUD dans le mouvement des gilets jaunes, les références – à travers la mention de cet écrivain collaborationniste – sont posées.

      Le procès des six prévenus d’extrême droite en marge de l’acte III, aux Champs-Élysées, qui ont été reconnus coupables de « participation à une entente en vue de commettre des violences ou des dégradations », a en effet été l’occasion de renouer avec des accents de martyrs très prisés par cette mouvance. L’audience a aussi permis de montrer la grande fluidité entre ces groupuscules, qui ont manifestement saisi la fronde des gilets jaunes comme l’occasion rêvée de faire parler d’eux à travers quelques opérations coups de poing.

      Parmi les prévenus, les quatre Parisiens ont commencé au GUD puis, lorsque le groupe a été mis en sommeil, ont poursuivi leur activisme aux Zouaves, alors que l’Alsacien et le Lyonnais se revendiquent, eux, du Bastion social, là encore créé par d’ex-gudards.

      S’ils sont numériquement peu nombreux, ces groupuscules ont un savoir-faire particulier pour la communication. Ils savent parfaitement déployer une banderole, au dernier moment, en tête de cortège, pour laisser croire qu’ils sont soutenus par l’ensemble des manifestants. Comme ce 15 décembre à Chambéry.

      En revanche, alors qu’une de leurs activités principales consiste à faire le coup de poing contre les « antifas », l’union sacrée avec « les gauchistes » n’est pas tout à fait à leur goût. De retour de manif, ils ne résistent pas au plaisir de raconter leurs bagarres.

      « Samedi 8 décembre, belle mob faf pour la manifestation des gilets jaunes à Lyon. Environ 150 gones, écrivent-ils sur leur page Facebook. Nous prenons la tête de cortège. Après un tour sur la presqu’île, nous décidons d’aller à la préfecture. Des participants à la manif pour le climat (et son lot d’antifas et autres crasseux) rejoignent la queue de cortège des gilets jaunes. Nous sommes environ 3 000. Après des gazages et charge de flics sur les quais, la manif est bloquée. Décision est prise de charger le groupe d’antifas reconnu. Les mêmes qui appelaient, sur internet, à nous virer des manifs, ont été beaucoup moins démonstratifs face à nous. Les pendules ont été remises à l’heure. We are Lyon ! »

      « Le renversement du pouvoir établi »

      Les Identitaires

      « Les bobos et les pseudo-élites ne comprennent pas ce ressentiment qui explose enfin », écrit une plume des Identitaires (ex-Bloc identitaire) sur leur site officiel au sujet du mouvement des gilets jaunes auquel, dès le lendemain du 17 novembre, ils ont tenté de donner une orientation bien particulière. « Que les observateurs ne s’y trompent pas ! Le mouvement des gilets jaunes est avant tout une révolte, plus ou moins consciente, contre l’immigration massive. Pourquoi ces hausses des taxes et des impôts, incessantes, si ce n’est pour payer les coûts toujours plus faramineux de l’immigration voulue par les bobos, ceux-là mêmes qui vomissent la France périphérique, la France qui souffre, la France qui travaille et qu’on tond ? »

      Passerelle entre les Identitaires, dont il est issu, et le RN, Damien Rieu, qui a été l’un des initiateurs de l’opération contre les migrants dans les Alpes et travaille à la communication du maire RN de Beaucaire, a changé sa photo de profil sur les réseaux sociaux pour revêtir, lui aussi, un gilet jaune et ne cesse de faire l’éloge du mouvement. Il relaie abondamment les textes de Pierre Sautarel, de « Fdesouche », qui diffuse le live de RT sur les mobilisations, interrogeant, par exemple, « un ancien parachutiste de Bretagne » qui rappelle à la caméra : « On est français, la France, elle appartient aux Français et pas à quatre politiciens à la con. »

      Proche de Marion Maréchal, cette mouvance identitaire a beaucoup relayé la chanson « gilets jaunes » du rappeur identitaire Kroc Blanc, qui contient une adresse explicite à Macron : « Te remercient mes fascistes t’es l’ennemi commun qui permet qu’on fraternise avec les gauchistes, frères, Français, humains ou citoyens, on est d’accord sur l’essentiel, venez on fait comme les Italiens »

      Vidéo de Kroc Blanc © Kroc Blanc

      Des Barjols aux Volontaires pour la France

      Groupuscule créé par des déçus du RN, les Barjols ont eux aussi défilé avec les gilets jaunes. Interrogé par Le Monde, son initiateur, Denis Collinet, expliquait avoir tourné la page du FN après le débat à la présidentielle raté de sa candidate. L’un de ses membres a été arrêté début novembre pour avoir fomenté un attentat contre Emmanuel Macron. Selon nos informations obtenues auprès des services de renseignement, deux militants des Barjols sont même parvenus à s’imposer localement comme des coordinateurs régionaux et porte-parole du mouvement en Mayenne et dans le Nord.

      Eux aussi adeptes de la manière forte, les Volontaires pour la France, qui se sont fixé comme objectif de « défendre l’identité française » et « combattre l’islamisation du pays » et dont Mediapart a raconté l’implication de la frange radicale dans des projets d’attentat contre des imams, n’ont pas manqué non plus d’enfiler leur gilet jaune ces dernières semaines. Avec, là encore, l’objectif de « renverser le pouvoir ». « L’ensemble de cette situation engendre la tentation chez de plus en plus de gilets jaunes de recourir à l’insurrection, soit le renversement du pouvoir établi. […] La responsabilité en échoit sans nul doute à un pouvoir autiste et arrogant, incapable de remise en cause, pieds et poings liés à ceux qui lui ont permis d’accéder au pouvoir au prix d’un hold-up démocratique au printemps 2017. L’addition va être salée », écrit un des volontaires sur leur site.

      Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.

      #racisme #fascisme

  • Transmission/Transgression, au musée Bourdelle, jusqu’au 3 février

    https://www.youtube.com/watch?v=GNoLZHU3FMA

    une visite virtuelle sur Imgrum que je découvre
    (beaucoup d’images de la collection permanente et du cadre, mais aussi de l’expo)
    https://www.imgrumweb.com/hashtag/ExpoTransmission

    http://www.bourdelle.paris.fr/fr/exposition/transmission/transgression

    MAITRES ET ELEVES : RODIN, BOURDELLE, GIACOMETTI, RICHIER ...
    « Je suis comme Socrate. Je vous accouche de votre âme », disait Antoine Bourdelle à ses élèves.

    Plongeant les visiteurs au coeur des processus de création, faisant surgir les visages de ceux qui peuplaient les ateliers de Montparnasse, l’exposition met en lumière les rapports complexes qui se nouent entre maître et élève, entre artiste et praticien, à travers la figure du sculpteur Antoine Bourdelle.

    Leurs trajectoires, la fidélité à l’enseignement du maître ou son rejet violent, seront mis en scène dans l’exposition à travers environ165 oeuvres, dont une cinquantaine de photographies, une cinquantaine de sculptures et une quarantaine de dessins. Au centre du parcours, spécifiquement créé pour l’exposition, un module visuel et tactile dédié au processus de la taille par mise aux points.
                                         « Je ne suis pas un maître d’école, un professeur, mais un artiste qui travaille avec vous. »
    Antoine Bourdelle est une figure majeure de l’enseignement des arts à Paris au début du XXe siècle. Professeur, maître, mentor et parfois père de substitution, il se voit en camarade au milieu des artistes en devenir qui l’entourent. Sa personnalité charismatique et bienveillante fera venir à lui pendant quarante ans près de cinq cents élèves : Français, Russes, Américains, Chinois, Portugais, Brésiliens, Japonais, Polonais, Grecs, Suisses, Roumains, Suédois, Tchèques... Nombre d’entre eux de retour dans leur pays natal seront à leur tour des enseignants renommés, prolongeant ainsi les leçons de Bourdelle. Certains de ces élèves sont devenus célèbres comme Alberto Giacometti ou Germaine Richier ; d’autres ont été oubliés ou n’ont pas fait carrière : l’exposition fait ici ressurgir les visages de ces artistes venus du monde entier à la source du savoir.

    sinon @fil, tu y es pour quelque chose (communication et numérique) ?

    • et aussi, Germaine Richier

      Germaine Richier — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Germaine_Richier


      L’Homme de la nuit, grand (1954),
      Otterlo, musée Kröller-Müller.

      Le Christ d’Assy[
      En 1949, Germaine Richier est contactée pour participer à la décoration d’une nouvelle église construite sur le Plateau d’Assy. Les travaux de cette église conçue par l’architecte Maurice Novarina (1907-2002), commencés en 1937, se sont achevés en 1946.

      Le projet est né de la volonté des pères dominicains Marie-Alain Couturier (1897-1954) et Pie-Raymond Régamey (1900-1996) et du chanoine Devémy. Le père Couturier, pour se démarquer du style saint-sulpicien, souhaite faire « appel à la vitalité de l’art profane pour ranimer l’art chrétien. » Ainsi, il sollicite près d’une vingtaine d’artistes contemporains tels que Jean Bazaine, Georges Braque, Marc Chagall, Fernand Léger, Henri Matisse, Georges Rouault…

      En visitant l’atelier de Germaine Richier, Couturier et Devémy lui commandent le crucifix qui sera installé derrière le maître-autel. Elle réalise très vite une première esquisse : « […] je veux le résultat d’une conception, d’un savoir, d’une audace, le tout si possible très vivant […] je n’envisage pas une sculpture de plusieurs mois de travail, je veux aller directement si possible. » Le corps légèrement concave est décollé de la poutre verticale, les bras démesurés s’ouvrent sur le monde et sont confondus avec ceux de la croix, le visage est raviné et le corps, à peine déterminé, porte des traces de scarifications. Pour renforcer la pathétique, le bronze sera laissé à l’état naturel, sans patine, accusant les parties creusées et les parties saillantes de la matière qui déchire la forme. Le projet est accepté sans réserve.

      L’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce est inaugurée le 4 août 1950 et consacrée par l’évêque d’Annecy. L’impression générale est favorable. Dans une lettre à H. Hubacher d’août 1950, Germaine Richier confie sa satisfaction de l’œuvre réalisée : « […] je crois que ma conversation avec le Christ de terre, de bois et de conviction a donné un assez beau résultat. […] L’activité vaut mieux que la rêverie, personnellement je suis heureuse que les montagnes n’aient pas à me regarder d’un œil inquiet. »

      Le 4 janvier 1951, à l’occasion d’une conférence donnée à Angers par Devémy, intitulée Est-ce que l’église d’Assy peut contribuer au renouveau de l’art sacré ?, des intégristes catholiques manifestent. Ils font circuler un tract qui oppose la photographie de l’œuvre de Richier à celle d’un crucifix « saint-sulpicien » et dénonce les « artistes (??) athées qui prétendent renouveler l’art chrétien ». S’appuyant sur les déclarations d’un cardinal du Vatican, ce groupe réclame le retrait du crucifix. Le 1er avril 1951, à la demande du même évêque qui avait consacré l’église, la sculpture est retirée et entreposée dans la chapelle des Morts. Bernard Dorival, conservateur du musée national d’art moderne, attaque avec virulence cette décision dans une chronique publiée dans le numéro 42 de la revue de La Table ronde en juin 1951 « Épurons nos églises ». Dans le numéro suivant, Gabriel Marcel critique Bernard Dorival pour défendre la position de la hiérarchie catholique. La sculpture est réinstallée à sa place d’origine pour les fêtes de Pâques de 1969.

      (soit 10 ans après la mort de Germaine Richier…)

  • Gilets Jaunes Le Mans le 12 janvier

    Nous étions selon le Maine Libre 2 000 personnes

    Place de préfecture c’était tendu, les crs n’ont pas arrêté de lancer des gaz lacrymo. Je dirais que cela a duré une demie heure. Puis ils ont chargé avec les véhicules et un cordon de crs très agressifs pour dégager la place.
    Ensuite les manifestant·es se sont engouffré·es dans des rues adjacentes mais je n’ai pas suivi car je craignais que cela dégénère.
    J’étais située de l’autre côté du nuage qu’on voit sur la photo.

    J’ai le sentiment que le mouvement prend de l’ampleur, au moins au Mans, 2 000 personnes selon les médias.

    • Des peines de prison prononcées à l’encontre de gilets jaunes

      Arrêtés en fin de journée, ils ont tous les trois été placés en garde à vue. Aux trois, il leur est reproché des faits de violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité.

      La plus grosse peine, cinq mois de prison avec mandat de dépôt dont deux avec sursis, a été prononcée pour le dernier à comparaître.

      Avec une interdiction de manifester pendant trois ans sur le territoire de la Sarthe et de porter une arme pendant cette même période.

      Il a reconnu avoir renvoyé une grenade lacrymogène en direction des forces de l’ordre. « Je n’aurai pas dû le faire », reconnait-il.

      Son casier judiciaire portant onze mentions et neuf condamnations ne l’a pas aidé.

      Un autre des trois prévenus a été condamné à de la prison : huit mois avec mandat de dépôt dont deux avec sursis. Mais la peine sera exécutée sous le bénéfice d’un bracelet électronique.

      Lui aussi a une interdiction de manifester sur le territoire sarthois pendant trois ans ainsi que de porter une arme pendant cette période.

      Il lui est reproché des insultes envers les forces de l’ordre et d’avoir jeté une cannette en verre. Il reconnaît les premiers faits, pas le second.

      Enfin, le troisième prévenu écope de six mois avec sursis et mise à l’épreuve. Il est convoqué au service pénitentiaire d’insertion et de probation le 31 janvier.

      https://www.lemainelibre.fr/actualite/justice-des-peines-de-prison-prononcees-a-l-encontre-de-gilets-jaunes-1

      Lycéen en garde-à-vue : des lycéens manifestent
      https://www.lemainelibre.fr/actualite/le-mans-lyceen-en-garde-a-vue-des-lyceens-manifestent-17-01-2019-237558

      Ce mercredi, un lycéen de 17 ans, scolarisé à Malraux, à Allonnes, a été placé en garde à vue "pour des jets de projectiles place de la République et place Aristide-Briand" dans le cadre de la manifestation des Gilets jaunes remontant au samedi 5 janvier.

      Ce jeudi matin, des lycéens de Malraux, Touchard et du lycée sud se sont retrouvés devant la préfecture. Ils ont ensuite rejoint le tribunal où leur « camarade » devait être présent, selon eux.

    • Manifestation des gilets jaunes au Mans : un acte 10 totalement pacifique et sans confrontation avec les forces de l’ordre ?
      https://actu.fr/pays-de-la-loire/mans_72181/manifestation-gilets-jaunes-mans-acte-10-totalement-pacifique-sans-confrontatio

      Si avec deux marches organisées ce week-end des 19 et 20 janvier 2019 à Sablé-sur-Sarthe fait figure d’épicentre, Le Mans reste un point névralgique pour « un rassemblement du grand ouest » surtout après l’interdiction de manifestation à Angers. La frange pacifique du mouvement appelle à une nouvelle manifestation au départ de la gare SNCF du Mans à 11 h.
      Action symbolique contre les violences

      Cette marche « ultra-pacifique » doit notamment rallier la Cité judiciaire. Le groupe « Colère 72 » invite les manifestants à venir avec du ketchup ou un mélange de farine eau colorant pour fabriquer du faux sang. Il s’agit de « dénoncer les violences faites sur les gilets jaunes ».

      Pour éviter les tensions des dernières semaines devant la préfecture de la Sarthe, les plus pacifiques devraient ensuite rejoindre le rond-point des Fontenelles, dans le quartier des Maillets.
      Vers une convergence des luttes ?

      Le mouvement se veut toujours « apolitique, non syndical, non associatif de toute obédience, non philosophique ou religieux » mais un rapprochement s’est opéré. Une réunion a d’ailleurs eu lieu cette semaine avec plusieurs organisations syndicales sarthoises sur fond de convergence des luttes, un gilet jaune précise :

      Les revendications prioritaires des gilets jaunes portent sur les points suivants : pouvoir d’achat, justice fiscale, démocratie, justice climatique… Beaucoup de ces revendications ressemblent à celles de nombreux syndiqués, à celles portées par des organisations syndicales.

      L’appel au calme de Stéphane Le Foll

      A LIRE AUSSI. Au Mans, des gilets jaunes s’invitent à la mairie et rencontrent Stéphane Le Foll

      Le mouvement gilet jaunes s’organise. Après la rencontre avec le maire du Mans Stéphane le Foll, le cabinet du maire a proposé aux gilets jaunes une salle à la maison des associations pouvant servir de QG. Les gilets jaunes ont également rencontré le sénateur Jean-Pierre Vogel.

  • How We Built the World’s Prettiest Auto-Generated Transit Maps
    https://medium.com/transit-app/how-we-built-the-worlds-prettiest-auto-generated-transit-maps-12d0c6fa502f

    Villes disponibles
    Canada
    France
    United States
    United Kingdom
    Iceland
    Italy
    Germany
    Australia
    New Zealand
    Mexico
    Kenya
    Nicaragua

    ////

    Angers
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    Paris
    Perpignan
    Rennes
    Strasbourg
    Toulon
    Toulouse

    #transport #urban_matter #cartographie

  • • Dijon sous surveillance
    https://dijon.sous-surveillance.net/spip.php?rubrique3

    Dans les rues, dans les transports en commun, devant les commerces et les écoles... les caméras se multiplient ! La vidéo-surveillance enregistre nos faits et gestes au quotidien, diminuant ainsi notre intimité comme une peau de chagrin. En parallèle, les technologies ne cessent de se perfectionner (reconnaissance faciale, GPS, RFID, …). Il devient important de suivre l’évolution de l’implantation des caméras. Dans ce contexte, « Sous-surveillance.net » propose un outil de suivi. Ce projet permet à chaque ville de se doter facilement d’un site local de cartographie des caméras, publiques comme privées, qui filment l’espace public.

    Cette cartographie est participative, collaborative et accessible au plus grand nombre. Elle permet de rendre visible la prolifération des caméras tout en collectant un maximum d’informations les concernant. Dès maintenant, chacun et chacune peut s’approprier le site, lutter, agir, participer, partager ses idées, informer, consulter la revue de presse et se réapproprier l’espace urbain !

    Lyon, Bourges, Marseille, Paris, Toulouse, Angers, Clermont-Ferrand, Rennes, Dijon, Luxembourg… ont déjà lancé leur site ou préparent son lancement. Si un site existe déjà dans votre ville, participez à la cartographie ou, mieux, rejoignez son collectif ! Sinon, pour ouvrir un site dans votre ville, contactez-nous ! À vous de veiller sur la surveillance !

    #caméra #videossurveilance #carte

  • Alliance Europa | Les obligations des États en matière de secours en mer
    https://asile.ch/2018/11/20/alliance-europa-les-obligations-des-etats-en-matiere-de-secours-en-mer-livret-

    https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2018/11/Capture-d’écran-2018-11-20-à-09.48.21.png

    Faisant suite au Concours Rousseau qui s’est déroulé à Angers en mai 2018, et sur la base des travaux de recherche menés par les étudiants, un livret a été publié, présentant les obligations des États en matière de secours en mer : chiffres, dates, zones, définitions et éclairages pour permettre de mieux comprendre cette problématique. […]

  • Les obligations des États en matière de secours en mer – livret à destination de la société civile

    Faisant suite au Concours Rousseau qui s’est déroulé à Angers en mai 2018, et sur la base des travaux de recherche menés par les étudiants, un #livret a été publié, présentant les obligations des États en matière de secours en mer : chiffres, dates, zones, définitions et éclairages pour permettre de mieux comprendre cette problématique.

    En mai 2018, la Faculté de droit de l’Université d’Angers a accueilli le Concours Rousseau et en son sein, les joutes éliminatoires lors desquelles les étudiants ont pu débattre du droit des réfugiés et du devoir de secours en mer dans le cadre d’un cas pratique fictif présenté devant le Tribunal International du droit de la mer. Autour de ces questions et de ces problématiques qui font écho à l’actualité, les juristes ont confronté leurs positions sur cette branche du droit international encore marginale devant d’éminents professeurs et professionnels du droit.

    Résultant du travail de recherche mené par les étudiants à cette occasion, un livret a été publié par les doctorants, pour présenter au grand public les obligations des États en matière de secours en mer : chiffres, dates, zones, définitions. Il permet notamment d’éclairer les enjeux mis en lumière par l’Aquarius ces derniers mois.


    https://alliance-europa.eu/fr/publication/les-obligations-des-etats-en-matiere-de-secours-en-mer-livret-a-dest

    #droit_de_la_mer #livret #manuel #mer #SAR #secours_en_mer #migrations #sauvetage #convention_SAR #droit_international #ports #lieu_sûr #détresse #situation_de_détresse #Méditerranée #asile #réfugiés

    ping @reka

  • À Angers, #réquisition d’une ancienne CPAM | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/cpam-requisitionnee/blog/140918/angers-requisition-dune-ancienne-cpam

    Annotations :

    En France, aujourd’hui, on compte entre 140 000 et 240 000 personnes à la rue1. En étendant la problématique au mal-logement, c’est 3,6 millions de mal-logé.e.s2. En moyenne, ce sont 2000 personnes qui meurent chaque année dans la rue3. Pourtant, face à cela, l’INSEE relevait en 2018 que 2,8 millions de logements demeuraient vacants. Le chiffre donne d’autant plus le vertige – au vu du drame humain auquel il doit être confronté – puisqu’il a augmenté de presque 30 % depuis 20104. Le retrait de la #Loi_Elan, et notamment des articles concernant : La pénalisation des occupant.e.s sans droit ni titre, Le détricotage de la #Loi SRU, Les dispositifs favorisant la cession (...)

    #lutte #squat #-Angers #logement

  • Le #climat s’affole dans les #villes européennes | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/climat-saffole-villes-europeennes/00086214

    « La maison urbaine brûle. » A Kiruna, une ville minière du nord de la Suède, les températures moyennes annuelles étaient au XXIe siècle (jusqu’au 31 décembre 2017) supérieures de 3 °C à la moyenne annuelle du XXe siècle. A Grenade, à Cordoue et à ­Malaga, trois villes d’Andalousie, les températures moyennes annuelles sont supérieures au XXIe siècle d’au moins 1,5 °C à celles du XXe siècle. A Bucarest, capitale de la Roumanie, cette hausse est de + 1,4 °C. En France, à Avignon, ville qui enregistre la plus forte hausse de l’Hexagone, elle est de + 1,2 °C.

    Dans plusieurs villes d’Europe, hébergeant plusieurs millions d’habitants, le seuil de 1,5 °C est donc d’ores et déjà franchi. C’est pourtant la limite que s’étaient fixés en décembre 2015 les 195 membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, lors de l’Accord de Paris. A savoir « limiter l’élévation des températures à 1,5 °C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle », une période que l’on situe généralement entre 1850 et 1900. Certes, l’objectif de cet accord international est global et non local, ce qui signifie qu’il intègre notamment le niveau de réchauffement des océans et de toutes les régions du monde, dont les pôles Nord et Sud. Mais ces données exclusives permettent d’évaluer précisément les répercussions locales du réchauffement.

    De nombreuses villes en ­Europe ont déjà dépassé l’objectif de l’accord de Paris, signé en décembre 2015, de limiter le réchauffement global à deux degrés Twitter

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    Ces chiffres sont issus d’une grande enquête intitulée « Europe, un degré plus chaud » (Europe One Degree Warmer), menée par le consortium de médias European Data Journalism Network (­EDJNet), dont fait partie Alternatives Economiques et qui regroupe une vingtaine de médias européens. Ils ont été obtenus après l’analyse de plus de 100 millions de données fournies par le Centre européen de prévision météorologique à moyen terme (CEPMMT), une organisation intergouvernementale qui procède à la « réanalyse » des données météorologiques issues d’une multitude de sources, comme les stations météo, les ballons-sondes, les bouées et les satellites. C’est la première fois que des données de réanalyse sont rendues accessibles à une telle échelle.

    Ecart entre les températures moyennes enregistrées entre 2000 et 2017 et tout au long du XXe siècle dans différentes villes européennes, en °C

    Les flèches montrent l’intensité de l’augmentation des températures depuis le siècle dernier. Leur inclinaison varie selon l’intensité. Source : EDJnet

    Ecart entre les températures moyennes enregistrées entre 2000 et 2017 et tout au long du XXe siècle dans différentes villes françaises, en °C

    Les flèches montrent l’intensité de l’augmentation des températures depuis le siècle dernier. Leur inclinaison varie selon l’intensité. Source : EDJnet

    Ces informations permettent d’étudier les phénomènes climatiques sur des périodes supérieures à un siècle, en harmonisant les données de milliers de sources différentes, autorisant ainsi des comparaisons dans le temps et l’espace. Si les valeurs absolues diffèrent des données provenant directement des stations météo (essentiellement parce que les villes sont sujettes à l’effet « îlot de chaleur », en raison duquel les températures de l’intérieur des villes peuvent être supérieures de 10 °C à celles des campagnes alentour), les tendances générales restent les mêmes.
    Retrouvez le détail de l’évolution des températures entre le XXe et le XXIe siècle dans 558 villes européennes
    Ecart entre les températures moyennes enregistrées entre 2000 et 2017 et au XXe siècle, en °C

    En cliquant sur le nom des villes listées, vous pouvez accéder à un rapport détaillé propre à chacune de ces communes avec de nombreuses informations complémentaires.
    Source : EDJnet

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    En se penchant sur les données journalières, EDJNet a pu montrer que le nombre de jours chauds et froids avait également évolué au cours des 117 dernières années. A Split par exemple, deuxième ville de Croatie, le nombre de jours où la température moyenne atteint 27 °C a bondi de 6 par an au XXe siècle à 14 par an au XXIe siècle. Inversement, le nombre de jours froids a reculé dans la plupart des villes. A Riga, capitale de la Lettonie, le nombre de jours où la température moyenne était inférieure à -1 °C est ainsi tombé de 75 au siècle dernier à 57 au XXIe siècle.
    Zoom Une enquête data collaborative

    L’enquête « Europe, un degré plus chaud » est basée sur l’analyse de plus de 100 000 données météorologiques recueillies auprès du European Centre for Medium-Range Weather Forecasts (ECMWF). Ce centre international calcule des données météorologiques dites « re-traitées », basées sur une variété de sources telles que des stations et des ballons météorologiques, des bouées et des observations satellites.

    Cette méthode d’harmonisation permet d’observer des données sur de longues périodes et de faire des comparaisons entre différents lieux. Elle permet aussi de dégager une tendance, indépendamment de l’effet d’îlot de chaleur urbaine, qui peut se traduire par un différentiel de températures entre un centre-ville et sa périphérie.

    Le traitement des données et les réponses des collectivités ont ensuite été effectués de manière collaborative par les membres du European Data Jouralism Network (EDJNet) sous la coordination de l’agence de data journalisme Journalism++ Stocklholm.

    Cliquez ici pour en savoir plus.
    De lourds impacts

    Même limitée à 2 °C ou moins, l’élévation des températures peut être lourde de conséquences, observe Mojca Dolinar, responsable du département de climatologie à l’Agence slovène de l’environnement, un service de l’État. Une atmosphère plus chaude absorbe davantage d’eau avant de la libérer sous forme de pluie, explique-t-il. Résultat : les épisodes pluvieux sont plus espacés dans le temps et les sécheresses s’aggravent. Dans le même temps, les précipitations, du fait de la plus forte concentration d’eau dans l’atmosphère, ont tendance à être plus intenses, entraînant des inondations plus graves.

    La hausse des températures a des conséquences sur la mortalité, les infrastructures, la concentration des élèves… Twitter

    L’élévation des températures et les vagues de chaleur en particulier ont été responsables de plusieurs milliers de décès depuis 2000. La canicule de 2003 a provoqué plus de 70 000 décès supplémentaires en Europe de l’Ouest. Malgré la mise en œuvre de « plans canicule » dans plusieurs pays, une analyse du lien entre chaleur et mortalité dans 9 villes européennes a montré que, si la surmortalité a reculé à Paris, Rome et Athènes depuis 2003, la hausse des températures n’en continue pas moins d’entraîner une surmortalité, et pas uniquement dans les villes méridionales. Les villes nordiques sont ainsi plus exposées au stress thermique que celles habituées aux chaleurs régulières. A Madrid, par exemple, la mortalité augmente (par rapport aux jours non-chauds) quand la température journalière moyenne dépasse 21 °C, contre 19 °C à Stockholm.

    La surmortalité causée par la canicule de 2017 (baptisée « Lucifer »), qui a vu les températures franchir la barre des 40 °C dans les Balkans, en Italie et en Espagne, et par la canicule de 2018 en Europe du Nord, n’a pas encore été étudiée par les autorités sanitaires nationales et les universitaires.
    Moins bonnes performances scolaires

    Si les canicules sont les plus meurtrières, l’élévation des températures influe également sur la vie des Européens par d’autres biais. Les chercheurs ont ainsi montré que les élèves étaient moins performants, notamment en mathématiques, lorsque la température journalière moyenne dépassait 22 °C. Dans 415 des 539 villes analysées par EDJNet, le nombre annuel de jours d’école affichant une température journalière moyenne supérieure à 22 °C avait augmenté au XXIe siècle par rapport au siècle précédent. A Séville, par exemple, les élèves ont connu au XXe siècle une moyenne annuelle de 12 jours d’école à plus de 22 °C, un nombre qui est passé à 24, soit le double, au XXIe siècle. Les conséquences d’un environnement plus chaud sur les résultats des élèves européens n’ont pas encore été évaluées.

    Depuis les années 1980, les criminologues savent que, aux Etats-Unis au moins, les faits de violence augmentent avec le mercure. En Europe, malgré la hausse des températures, aucune agence de lutte contre la criminalité ni aucun chercheur universitaire n’a étudié la question.

    Les transports ferroviaire et routier sont également concernés par la hausse des températures, le bitume se ramollissant au point que certaines routes doivent être fermées les jours de forte chaleur. Le trafic ferroviaire urbain (les trains de surface et tramways) peut être perturbé par un voilement des rails lorsque le métal se dilate et devient instable. Avec à la clé des risques de retards et, comme cela s’est produit dans le métro de Washington en 2012, des déraillements. La hausse des températures a aussi un impact sur la pollution, et donc sur notre santé : de fortes chaleurs accroissent la formation d’ozone et la concentration de particules fines (PM10).
    Politiques d’adaptation

    Face à ces conséquences, les scientifiques appellent à la mise en place de politiques d’adaptation aux changements climatiques. Il s’agit de la « deuxième jambe » de la lutte contre les dérèglements climatiques, aux côtés des mesures d’atténuation qui consistent à limiter les émissions de gaz à effet de serre, principales responsables du réchauffement. Dans le cadre de l’enquête menée par EDJNet, un questionnaire a été envoyé à une dizaine de collectivités locales 1 pour pouvoir comparer et évaluer leur politique d’adaptation. Selon les villes, les réponses sont très variables.

    Paris fait figure de précurseur en la matière en France. La ville a adopté une « stratégie d’adaptation » fin 2015, comportant 30 objectifs déclinés en 35 actions. « On a bâti la stratégie d’adaptation sur quatre piliers, explique Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris pour l’environnement : la gestion de crise, avec des plans canicule et en cas de crue de la Seine, mais aussi le développement d’un nouvel urbanisme et la mobilisation citoyenne. Le 4e pilier concerne les risques liés au dérèglement climatique tel que l’approvisionnement en eau, en alimentation durable. »
    Des villes inégalement prêtes

    « Concrètement, Paris est particulièrement touché par le phénomène d’îlots de chaleur urbaine, poursuit l’adjointe. La définition et l’identification d’îlots de fraîcheur urbaine (IFU) sont donc une des actions de la politique d’adaptation de la ville. Une application numérique en cartographie environ 800. Parmi les IFU, la mise en place de cours d’école « Oasis » consiste à remplacer le bitume des cours de récréation par des revêtements perméables à l’eau de pluie et des espaces plantés. Hors période scolaire, ces cours d’école sont ouvertes au public pour offrir un espace de fraîcheur. Trois cours Oasis ont été mises en route à la rentrée dernière et l’objectif est d’en compter de 40 à 45 à l’été 2019. »
    Emile LUIDER/REA Brumisateurs sur les quais de Seine à Paris, été 2017.

    « Beaucoup de collectivités ont réalisé des cartographies de leurs îlots de chaleur urbaine afin d’identifier les lieux problématiques, comme à Toulouse et à Lyon », rappelle Elsa ­Richard, chercheuse à Auxilia, un cabinet de conseil aux collectivités. « On observe aussi beaucoup de chantiers sur la végétalisation, les fontaines et les miroirs à eau comme à Nantes, Orléans, ou Angers. Mais d’autres types de réponses doivent être apportés, notamment pour lutter contre l’imperméabilisation des sols. La grande difficulté est de faire vivre le sujet de l’adaptation au niveau local. »

    « La seule chose que nous faisons, dans les écoles, sont des préaux, la mise en place de ventilateurs et de brumisateur » – La mairie d’Avignon Twitter

    Certaines villes n’ont d’ailleurs pas pris le temps de répondre au questionnaire, ou se sont contentées de réponses orales, comme Avignon, pourtant la ville française où les températures ont le plus augmenté depuis 2000. « La seule chose que nous faisons, dans les écoles, sont des préaux, la mise en place de ventilateurs et de brumisateur » a ainsi indiqué notre interlocutrice au sein de la direction de la communication de la Ville. « Avignon est un cas assez classique, explique Elsa Richard. Les changements de pratiques liés au changement climatique ne sont pas forcément facilités dans les lieux où la chaleur est déjà une habitude. »
    L’adaptation, parent pauvre du climat

    « L’adaptation est le parent pauvre des politiques climatiques » confirme Pascale Bosbœuf, doctorante à l’université Paris-Est, qui travaille sur les politiques locales d’adaptation. « Parce que l’adaptation n’a pas d’objectifs chiffrés, contrairement aux politiques d’atténuation qui visent des objectifs de réduction d’émission de gaz à effets de serre. » Seul élément contraignant : la loi de transition énergétique impose aux intercommunalités de plus de 20 000 habitants de réaliser un diagnostic de vulnérabilité de leur territoire et d’intégrer un volet adaptation dans leur « Plan climat-air-énergie territorial » (PCAET).

    « L’adaptation revient à investir pour des effets qui interviendront dans un temps difficilement prévisible » – Pascale Bosboeuf, chercheure Twitter

    Cependant, selon le récent rapport « Le défi climatique des villes » publié par le WWF, 77 % des collectivités concernées ne seront pas en mesure de respecter l’échéance du 31 décembre 2018 pour avoir adopté un PCAET. « Tout dépend de la collectivité. C’est une question de volonté et d’affichage, affirme Pascale Bosbœuf. L’adaptation revient à investir pour des effets qui interviendront dans un temps difficilement prévisible. » D’où l’absence de gain électoral direct pour les élus. Du point de vue des habitants, « face à un enjeu si important, on ne se pense jamais les plus exposés, on se rassure en se disant qu’on est en France », complète ­la doctorante.

    Jusqu’à récemment, le problème de la hausse des températures était peu tangible, hormis sur le littoral et les zones de montage, qui sont d’ailleurs plus avancés en matière d’adaptation. Mais l’été caniculaire 2018 a mieux révélé les problématiques de chaleur en ville. « La question à laquelle cela renvoie est : quelle capacité d’anticipation peut avoir un individu et une collectivité publique ? », souligne Elsa Richard. La marche pour le climat du 8 septembre dernier, qui a mobilisé plus d’une centaine de milliers de personnes en France, est peut-être un début de réponse.

    Article publié en partenariat avec la plateforme européenne de datajournalisme (EDJnet), dont Alternatives Economiques est un des membres fondateurs.

  • #Angers : occupation d’une ancienne CPAM contre la #loi_ELAN
    https://fr.squat.net/2018/09/13/angers-occupation-d-une-ancienne-cpam-contre-la-loi-elan

    Auto-réquisition d’un espace d’accueil, d’hébergement et d’activités Nous avons collectivement réquisitionné l’ancienne CPAM du quartier de la Doutre à Angers, depuis le 3 septembre 2018. Celle-ci était laissée sans occupation ni activité depuis au moins deux ans. Nous souhaitons par ce texte éclairer notre démarche. Une #manifestation est prévue à 15h devant la préfecture samedi […]

    #ex-CPAM_du_34_boulevard_Daviers #lois #ouverture

  • L’université Bretagne Loire pas conviée à la réunion sur son avenir au ministère !
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/l-universite-bretagne-loire-pas-conviee-la-reunion-sur-son-avenir-au-mi

    Une réunion est prévue sur l’université Bretagne Loire (UBL) au ministère de l’enseignement supérieur, le 19 septembre, avec les présidents des universités de Rennes 1 et 2, Nantes, Angers, Le Mans, Bretagne occidentale et Bretagne Sud. Selon nos informations, la première concernée, l’UBL n’est pas invitée !

    Selon nos informations, les présidents des universités de Rennes 1 et 2, Nantes, Angers, Le Mans, Bretagne occidentale (Brest et Quimper), et Bretagne Sud (Vannes, Lorient et Pontivy) ont été conviés à une réunion au ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, le 19 septembre.

    Au programme, notamment, les ordonnances de réforme des universités, la question des contrats de site passés avec l’État… mais aussi l’avenir de l’université de Bretagne Loire (UBL), qui souhaitait fédérer tous ces établissements. Pourtant, toujours selon nos informations, celle-ci n’a pas été conviée à la rencontre.
    Les 15 grandes écoles intégrées à l’UBL n’ont pas également été invitées à cette réunion au ministère de Frédérique Vidal. 

    Après le retrait du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et les créations à venir de l’université de Rennes (fédérant les universités rennaises et 5 grandes écoles) et de l’université de Nantes, la question de l’avenir de cette ComUE (communauté d’universités et d’établissements) pesant 160 000 étudiants et employant 120 agents sur un vaste territoire comprenant Bretagne et Pays de la Loire se pose.

    La structure pourrait devenir un organisme de coopération interrégional, sous un autre statut que celui de ComUE, et voir son budget (aujourd’hui 19 millions d’euros par an) restreint.
    Les quatre grands pôles universitaires (Rennes, Nantes, Brest-Lorient-Vannes, Le Mans-Angers) en resteraient membres, mais pourraient chacun nouer des relations contractuelles directement avec l’État.

    Étonnamment, les dirigeants de l’université de Bretagne-Loire n’ont pourtant pas été conviés à cette réunion prévue au ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, le 19 septembre. Selon nos informations, ils n’ont même pas été avertis « officiellement » de sa tenue et l’auraient appris par d’autres biais.

    Contactés, le président de l’UBL, Pascal Olivard, ainsi que son cabinet, ne souhaitent pas réagir.

    Également contacté, le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation n’a pas répondu à nos sollicitations.

  • le 15 mai à Cannes

    Manal Issa, candeur nature
    Par Julie Brafman — 10 mai 2018 à 20:06
    http://next.liberation.fr/cinema/2018/05/10/manal-issa-candeur-nature_1649249

    Dans l’inépuisable série des hasards qui mènent au tapis rouge, cette histoire-là est savoureuse : une élève de l’Institut des sciences et techniques de l’ingénieur à Angers (Istia) est repérée sur Facebook par une réalisatrice insatisfaite des castings. Elle devient actrice, est nommée révélation aux césars, ne s’arrête plus de tourner. « C’était une photo banale, je faisais un câlin à un arbre, rigole Manal Issa. Quand j’ai reçu le message du producteur, je me suis dit "c’est bizarre" et puis "bon, j’essaie". » Comme un clin d’œil, le film était intitulé Peur de rien… Trois ans plus tard, elle est à Cannes pour Mon Tissu préféré de la réalisatrice syrienne Gaya Jiji. Elle campe Nahla (rôle pour lequel elle a pris 12 kilos « en m’empiffrant de chocolat »), une jeune femme syrienne secrète et renfrognée, qui erre entre fantasmes d’ailleurs et désir de rien.

    « On pourrait penser que c’est prétentieux mais quand j’ai lu le scénario, je me suis dit qu’il n’y avait que moi pour faire ce rôle. Il est tellement intérieur, tellement différent de ce qu’on voit au cinéma. Nahla n’a de comptes à rendre à personne, elle s’en fout. » Nahla, c’est une moue boudeuse entourée de deux joues rondes, des robes aux couleurs fanées et peu de mots. Manal Issa est l’inverse : fluette et dynamique, rigolote et un peu paumée.

    #marcheduretour

    • Publié le 16 mai 2018 à 13h25 | Mis à jour le 16 mai 2018 à 13h25
      Manal Issa soutient Gaza sur le tapis rouge à Cannes

      « Stop the attack on Gaza » : la photo de la Libanaise Manal Issa brandissant une affiche de soutien aux Palestiniens sur le tapis rouge cannois faisait parler d’elle mercredi, même si l’actrice a refusé de commenter son geste.

      « Elle ne souhaite pas s’exprimer car elle veut attirer l’attention sur Gaza et pas sur elle-même », a indiqué à l’AFP l’entourage de l’actrice, au lendemain de son geste sur le tapis rouge, lors de la montée des marches pour Solo, le dernier opus de Star Wars.

      Au pied des marches du Palais des festivals, Manal Issa, 26 ans, a déplié une grande feuille de papier blanche, avec en rouge ce message : « Stop the attack on Gaza !! » (« Arrêtez l’attaque sur Gaza »). Une référence aux près de 60 manifestants palestiniens tués lundi, dans de violents affrontements entre soldats israéliens et Palestiniens, le même jour que l’inauguration de la nouvelle ambassade américaine, déménagée de Tel Aviv à Jérusalem.

  • Chronique de la « Marchandisation En Marche » (1) :

    Lu ce matin dans la presse locale en ligne ( Le Pourriel de l’Ouest) :

    Réunions annulées, formations reportées, nuits d’hôtels à payer… La grève des cheminots grève les comptes des entreprises angevines qui dépendent du train. Le cabinet de conseil Capital Homme a ainsi perdu 10 000 € en avril, soit un tiers de son chiffre d’affaire.

    En temps normal, ses collaborateurs effectuent deux à trois déplacements par semaine, principalement vers la capitale. Mais le mouvement des cheminots a transformé l’organisation du travail en véritable casse-tête : « Nous avons dû reporter 30 rendez-vous en avril et au moins 10 en mai déjà », s’alarme la dirigeante, Nathalie Grillet.

    Aujourd’hui, elle affirme être allée au bout des alternatives au train. Outre les conséquences financières, le stress lié à cette gymnastique permanente laisse des traces sur le plan humain : « On est tous à bout, y compris nos clients », confie-t-elle. "Si ça dure, la situation va vite devenir insoutenable.

    Capital Homme est une entreprise de management dont l’un des deux sièges est à Angers et qui se propose d’optimiser le « capital humain » et d’accompagner par le conseil et le coaching les gestionnaires ou managers (dudit capital) sur les chemins chaotiques des mutations auquelles nos organisations (traduisez entreprises pompe-à-fric) sont aujourd’hui confrontées :
    – en transformant leurs modèles existants,
    – en les faisant évoluer d’une culture de produit vers une culture de service (comme si il y avait encore une différence entre ces deux notions dans la société marchande où tout se monnaye) ,
    – en asseyant des dynamiques transversales et collectives, (wow)
    – en dirigeant l’inconnaissable (tranquillou) ,
    – en développant des communautés au sein des entreprises (antagonistes de préférence car pour bien régner, il faut DI-VI-SER) ,
    – en faisant mieux avec moins (c’est marrant comme se positionne cet argument de la rentabilité car, en dernier ressort, c’est bien de ça dont il s’agit, d’optimiser le débit de la « pompe à fric ») .

    Le lien vers le site de cette bande de braves bitards qui, soit dit en passant ont dû oublier que 50% des hommes étaient aussi des femmes : https://www.capitalhomme.fr

    Et pour clore ce petit aparté, j’apprends par les Échos que notre gouvernement de foutriquets rétropédale furieusement en jurant la main sur le cœur que non, non, il n’y aura pas de privatisation de la SNCF et que le terme « incessibilité » sera inscrit en lettres de feu dans la charte ferrovière.
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0301673866152-pas-de-privatisation-en-vue-a-la-sncf-martele-lexecutif-21756

    Il y eut également en ce jour le « live SNCF » de francetvinfo (point freu) pour me remonter un peu le moral. La somme des égoïsmes individuels s’est retrouvée coincée dans les embouteillages (malgré les incitations perverses au covoiturage) et n’a pas encore fait plier la détermination des cheminots et autres salarié·es de la SNCF. Quel panard !
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/greve-a-la-sncf/direct-greve-a-la-sncf-la-journee-s-annonce-tres-difficile_2751435.html