city:aulnay

  • Agressions sexistes et violences d’État - Témoignages de nantaises
    https://nantes.indymedia.org/articles/37127

    S’il est un sujet dont on parle peu, c’est celui des violences sexistes commises par la police sur les femmes. Le viol de Théo à Aulnay-sous-Bois début février a permis au plus grand nombre de constater les pratiques barbares, humiliantes, violentes et destructrices à l’égard de jeunes hommes dans les quartiers périphériques. Dans les jours qui ont suivi, nous avons vu des agents, à #Nantes et ailleurs, plaisanter sur l’affaire d’Aulnay, #en menaçant des manifestant-e-s de leur « mettre la matraque » voire de leur « péter les fesses ». Les femmes sont évidemment concernées par ce type d’agressions de la part des forces de l’ordre.

    Le 27 février 2016, un policier abat sa compagne en pleine rue, dans le Gard, avec son arme de service. Un événement qui rappelle que les violences conjugales sont (...)

    #Répression #-ismes #tout #genres #_anarch-fémin #Répression,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…

  • A Spatial Report of the February 11 Banlieue Protest Against Police Violence in Bobigny
    https://thefunambulist.net/architectural-projects/spatial-report-saturdays-banlieue-gathering-police-violence-bobigny

    On February 2, 2017, in the banlieue municipality of Aulnay-sous-Bois (North-East), 22-year-old Black man Théo L. was raped by a police officer, while three others were holding him. As of today, Théo is still at the hospital suffering of a 3.5-inch-long tear of his anus. The video showing the crime was quickly spread, provoking outrage country-wide, and making it impossible for police officers to deny the anal penetration with a telescopic baton to which Théo was subjected. However, the officers and the service within the police in charge of the investigation have since made the outrageous claim that what happened was an accident, going as far as forming the phrase “deliberate rape” to describe what the situation was not according to them, in an extremely dangerous redefinition of what a rape actually is: an unambiguous crime with no room whatsoever for interpretation regarding what could be claimed as “attenuating circumstances.” The same night, the cité des 3000 — a cité consists of high-density social housing in low density urbanism — where Théo lives was plunged into darkness while the police undertook numerous identity checks within it. Other banlieues saw young people revolting against armed police officers in full gear operating in neighborhoods that they appear to consider as enemy territory.

  • Violences policières : à Aulnay, l’Etat ségrégue - Le Vent Se Lève
    http://lvsl.fr/violences-policieres-aulnay-etat-segregue

    Le profil de ces incidents ne doit pas nous étonner tant ils se ressemblent, pas plus que les réactions des syndicats policiers réactionnaires. Dans chaque cas, on retrouve les mêmes éléments : des victimes majoritairement jeunes, issues de l’immigration, des banlieues et des classes populaires. Les #bavures ont toujours lieu à la suite de contrôles de #police musclés. Les vérifications d’identité sont un procédé policier inconnu dans certains quartiers mais pourtant omniprésent dans les grands ensembles. Elles ont pour objectif d’instaurer un #contrôle social de l’Etat sur des populations perçues comme dangereuses. Le seul mot d’ordre donné à cette masse d’ouvriers, de femmes de ménages, de petits commerçants, de chômeurs, de balayeurs peut se résumer en une injonction : ne pas bouger. La société a besoin d’une réserve de #main-d’œuvre bon marché pour occuper un certain nombre d’emplois dévalorisés, notamment dans les métropoles.. Pour la police, la sécurité passe après l’ordre social.

  • #JusticePourTheo : Un policier d’Aulnay-sous-Bois dénonce les dérives de ses collègues.

    La réalité comme souvent dépasse toute fiction : "Mediapart publie le témoignage exclusif d’un policier du commissariat d’Aulnay-sous-Bois. Selon lui, certains de ses collègues étaient habitués aux dérapages qui ont conduit à « l’affaire Théo ». Notamment les quatre agents mis en examen pour les violences et le viol subis par le jeune homme. Des anciens leur avaient recommandé à plusieurs reprises « d’y aller moins fort ».

    La voix est claire, ne tremble pas. Les mots n’hésitent pas lorsqu’il s’agit de porter des accusations sur ses collègues. « Si le viol est avéré, il faut qu’ils prennent 20 ans ferme ! Que les jeunes n’aient pas l’impression que les policiers bénéficient de passe-droit. Qu’on puisse repartir dans la rue faire notre métier sereinement. » Serge est un vieux poulet. Son prénom est d’emprunt. On ne donnera pas son grade, ni son ancienneté dans la police, ni même celle au sein du commissariat d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
    Il fait partie de la centaine de policiers qui composent l’effectif dans l’œil du cyclone depuis que « l’affaire Théo » a éclaté. Du nom de ce jeune homme de 22 ans grièvement blessé lors d’un contrôle d’identité ayant dégénéré, le jeudi 2 février, à proximité d’un point de vente de stupéfiants dans le quartier de la Rose-des-Vents, également appelé« la cité des 3 000 ».
    Les quatre membres de la brigade spécialisée de terrain (BST) ayant procédé à son interpellation ont été mis en examen pour violences volontaires entraînant une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, avec la circonstance aggravante qu’ils sont dépositaires de l’autorité publique, ont agi avec arme, et en réunion. L’un d’eux est également mis en examen pour viol. Il est l’auteur des coups de matraque télescopique à l’origine de la grave blessure à l’anus dont souffre Théo.
    Au-delà de ce fait divers dramatique, les pratiques des policiers d’Aulnay sont depuis passées au crible par l’IGPN qui a entendu des dizaines d’entre eux.
    « J’ai honte de travailler à Aulnay », attaque d’emblée Serge. On se rencontre tard le soir, dans un bâtiment ouvert aux quatre vents à quelques kilomètres d’Aulnay. De loin, on pourrait nous prendre pour des clients du point de deal de la cité des 3 000 en train de fumer leur premier joint. On ne fume pas, on ne boit pas, on parle police.
    Par des connaissances communes, Serge a fait savoir à un collègue de Mediapart qu’il avait envie de se confier. Qu’il avait besoin de s’épancher. « On est tous écœurés, dégoûtés par ce qui s’est passé, poursuit-il. Même si, entre nous, on n’en parle pas. Il règne un silence de mort dans les couloirs du commissariat. »
    Une semaine plus tôt, un membre d’une brigade anticriminalité (BAC) d’une autre ville de Seine-Saint-Denis nous avait confié : « Dans la rue, on se fait insulter. On nous traite de “violeurs”, c’est dur... » L’affaire Théo rejaillit sur tous les policiers et distille son poison. « L’image de la police est durablement ternie », regrette un officier ayant passé sa carrière à enquêter sur les trafics de drogue dans les cités.
    À Aulnay-sous-Bois, Serge décrit des effectifs qui tournent en rond, une activité policière à l’arrêt. « On a eu l’interdiction de faire des rondes dans la cité des 3 000 ainsi que dans les autres secteurs les plus sensibles de la commune. » Au lendemain des faits, spontanément, des policiers avaient écourté leurs congés. « Il fallait contrôler la ville, éviter qu’elle ne s’embrase, se souvient l’agent témoignant sous pseudo. Ceux qui travaillent dans les bureaux ont aussi renfilé la tenue [réglementaire pour patrouiller] le soir. Ils ont fait double journée. Au final, on était plus de volontaires qu’il n’y avait de besoin. La ville est restée assez calme… » Le premier week-end, une voiture a été brûlée, des abribus dégradés et l’éclairage public saboté. Puis la violence s’est déportée sur d’autres villes du département, laissant les policiers d’Aulnay désœuvrés. À ressasser.
    « Nos collègues avaient le droit d’interpeller Théo, ils avaient un motif légitime, croit savoir Serge. Mais pas le reste… » L’agent raconte la mare de sang – découverte une fois la housse enlevée – qui avait imprégné la mousse de la banquette arrière du véhicule de la BST. Sans émotion apparente, Serge évoque les auteurs présumés du viol et des violences. Des propos pourtant lourds de conséquences. « L’équipe qui est mise en cause dans cette histoire, cela fait des années qu’elle fait ça… J’ai vu et entendu des officiers de police judiciaire passer leur temps à leur dire d’y aller moins fort. C’étaient vraiment des habitués. Dès qu’ils sortaient du commissariat et qu’il n’y avait plus d’autorité derrière eux, ils s’imaginaient être les maîtres dans la rue. Ils faisaient ce qu’ils voulaient, quoi ! Le plus vieux, il n’avait que sept ans de police. On les a un peu lâchés dans la nature… »
    Le vieux poulet décrit un groupe accro à l’adrénaline, à la castagne. « Ils aiment se battre, casser des gens. C’étaient toujours les premiers à se ruer dans les cellules lorsqu’un gardé à vue pétait un plomb ou se rebellait. L’un d’eux, un brigadier, était particulièrement violent. Je l’ai vu avoir des gestes déplacés au poste, menacer des hommes menottés au banc : ‘‘Toi, on va t’éclater !” Et, à chaque fois que des jeunes se plaignaient, c’était cette équipe-là. »
    Dans un témoignage publié par l’Obs, Mohamed K. a raconté avoir été passé à tabac par ce même groupe, une semaine avant son ami Théo. « Ils me frappent, coups de pied, coups de poing au visage, dans le ventre, dans le dos, je saigne parce qu’ils m’ouvrent le crâne, je leur dis que je suis essoufflé, ils me traitent de ‘‘sale Noir”, de ‘‘salope’’, ils me crachent dessus. [...] Un des policiers me braque à bout portant avec son Taser, et me dit ‘‘laisse-toi faire ou je te tase !’’ [...] Les agents me menottent, me balayent au sol, m’écrasent la tête, me donnent des coups de genou dans les yeux, je voyais mon sang au sol, j’essayais de ramper. »
    Jusqu’au témoignage de Serge, seuls les jeunes des 3 000 présentaient les quatre hommes de la BST comme des auteurs récurrents de violences. Trois sources policières différentes nous avaient assuré que ce n’étaient pas des va-t-en-guerre. Sur France Info, MeFrédéric Gabet a décrit son client, l’auteur du coup de matraque, comme « un garçon paisible, calme, qui n’a jamais eu affaire à la justice », « totalement dépassé par ce qui lui arrive », qui « constate chaque jour qu’il est décrit comme un monstre, c’est compliqué pour lui ». Par mail, Me Pascal Rouiller souligne que son client « avait intégré la BST depuis 4 mois seulement à l’époque des faits ».
    « La tenue » privilégiée
    Le 26-28, avenue Louis-Barrault héberge le commissariat le plus atypique qu’il nous ait été donné de contempler. Logé en plein cœur d’une zone pavillonnaire, il se compose de deux bâtiments. Donnant sur une rue en sens unique, le premier mélange béton et petits carreaux, ressemblant à tous ces hôtels de police qui ont eu la malchance de survivre aux années 80. Là, tout y est vétuste. Des locaux de garde à vue insalubres à la chaudière vieille de trente ans, régulièrement en panne et qui aurait valu aux locataires le titre, dans la presse locale, de « poulets congelés d’Aulnay-sous-Bois ». Les barreaux à la moindre fenêtre achèvent de donner cette image de bunker si caractéristique du moindre commissariat situé dans une zone dite sensible.
    En retrait du premier, le second bâtiment est lui un charmant hôtel particulier en meulière qui abritait la Kommandantur lors de la Seconde Guerre Mondiale puis, durant les années qui ont suivi, un bordel et enfin des policiers. Éloignées de la rue, les fenêtres ne sont pas barricadées mais encadrées de volets bleus. Avec son perron en pierre, cette partie du commissariat a écopé de la part de ses actuels pensionnaires du surnom de« château de la Star Ac’ », en référence à l’ancienne émission de télé-crochet de TF1.
    Serge se souvient des apéros qu’y organisait tous les soirs le commandant supervisant le SAIP. Un commissariat se divise en deux entités : le service de l’accueil et de l’investigation de proximité (SAIP) est chargé des missions de police judiciaire et de l’accueil des victimes. Le service de sécurisation de proximité (SSP) gère la voie publique avec les brigades de police secours et les BAC. Sous l’égide du commandant du SAIP, que vous buviez ou non, il fallait s’acquitter d’une cotisation d’un ou deux euros. Ceux qui refusaient se voyaient confier le lendemain les plus sales besognes, les enquêtes les plus insolubles.
    Lorsqu’il arrive en janvier 2014, le commissaire divisionnaire Vincent Lafon fait le ménage et met fin à ces pratiques d’un autre âge. Un soir, il fait souffler le commandant dans un éthylotest. Le gradé fait semblant et évite ainsi la sanction, mais le commissaire finira par obtenir sa mutation ainsi que celle de toute l’ancienne hiérarchie qui cautionnait cette gestion des hommes en fonction des apéros. Au fur et à mesure, il remodèle le commissariat, crée une brigade de soutien de quartier (BSQ) et la BST. Il imprime sa marque et, d’après Serge, privilégie « la tenue », le SSP. Surtout, ses unités chargées d’« aller au contact ». Ces deux dernières années, toutes les recrues auraient été affectées aux BST, BSQ et BAC, au détriment de police secours et du SAIP.
    L’analyse de Serge est partagée par des magistrats qui, dans notre précédent article sur l’affaire Théo, avaient regretté que « ce commissaire soit très ordre public, en tout cas il le privilégie par rapport au judiciaire ». « C’est-à-dire qu’il fait ramasser par ses gars les petits dealeurs, les gamins qui font le guet, tout ce qui est visible et qui ennuie au quotidien les riverains, avait précisé un magistrat. En revanche, il n’y a plus vraiment d’enquête à Aulnay sur la racine du mal, sur les gros trafiquants. » Un second avait confirmé : « Le nouveau commissaire a fait le choix de ne pas subir les trafics. Il veut que ses hommes soient présents au quotidien sur le terrain plutôt que dans les bureaux. »
    Âgé alors de 40 ans, ancien boxeur, le commissaire divisionnaire ne dédaigne pas donner du coup de poing aux côtés de ses hommes lorsque cela chauffe. « Tu aurais vu le Vinc’, il leur est rentré dedans ! », racontent ceux qui étaient de permanence à ceux qui les remplacent. « On n’avait jamais vu ça, un divisionnaire sur le terrain à nos côtés… », souffle encore Serge.
    Le policier, déjà cité, d’une BAC voisine nous avait raconté avoir servi à l’occasion sous les ordres du commissaire Lafon. Ses propos confirment ceux de Serge : « Il est aimé de tous les flics du 9-3. C’est un des rares tauliers [“commissaires” en langage policier – ndlr] présents à nos côtés sur les interpellations. Et après, il n’hésite pas à nous donner des conseils s’il estime qu’on aurait pu mieux agir. » « Par ailleurs, ajoute Serge, on n’a jamais eu de patron aussi sympa que lui, aussi accessible. Sa porte nous est toujours ouverte. Il est proche de ses troupes. »
    Un dernier élément de sa biographie parachève sa popularité auprès de ses hommes. Élément qui peut sembler paradoxal tant, depuis que L’Humanité a révélé ses antécédents judiciaires, sa condamnation à un an de prison avec sursis dans le cadre de l’affaire dite « de l’enjoliveur » colore d’un (mauvais) jour nouveau l’affaire Théo.
    Il y a 13 ans, la brigade anticriminalité de nuit (la Bac N) de Paris dérape. Rattrapé à l’issue d’une course-poursuite durant laquelle il avait renversé deux policiers et blessé un troisième, un chauffard est « extrait de l’habitacle [de son véhicule] et tabassé, il finit sur le goudron, pantalon et slip baissés, un cerceau d’enjoliveur entre les fesses ». Alors chef adjoint de la Bac N et resté passif face aux agissements de ses hommes, Vincent Lafon sera condamné pour « abstention volontaire d’empêcher un délit » et « complicité d’établissement d’une attestation ou d’un certificat inexact », en l’espèce la rédaction d’un procès-verbal – dont il a toujours contesté être l’auteur – qui attribuait l’interpellation du chauffard (et donc les sévices commis par la suite) à un autre service que la Bac N.
    À en croire Serge, le commissariat d’Aulnay n’aurait retenu de cette affaire qu’un épisode qu’il ne nous a pas été possible de vérifier : lorsque les policiers impliqués dans l’affaire de l’enjoliveur ont été placés en garde à vue, le commissaire Lafon, qui ne se voyait pas reprocher sa participation aux faits mais seulement sa passivité, se serait fait enfermer avec ses hommes en cellule, partageant leur sort jusque dans la privation de liberté.
    Mythe ou réalité, cette anecdote dit le sentiment partagé par beaucoup de policiers d’Aulnay : ce patron-là les soutiendra, quoi qu’il arrive. Ce passé, rassurant pour les forces de l’ordre, inquiétait le parquet de Bobigny. D’après nos informations, la procureure de l’époque, Sylvie Moisson, aurait alerté la hiérarchie du commissaire Lafon : son passif était, selon la magistrate, incompatible avec l’exercice d’un poste de commandement sur un secteur aussi sensible de Seine-Saint-Denis et risquait à l’avenir de poser problème. Insensibles à cet argument, sensibles aux qualités de flic de Lafon, ses supérieurs avaient passé outre la mise en garde de la magistrate.
    « Il a bénéficié et bénéficie toujours de la confiance de sa hiérarchie, nous avait martelé la semaine dernière un haut cadre de la préfecture de police de Paris. Aucun signalement n’est jamais remonté d’éventuelles violences ou d’autres problèmes. Au contraire, à l’automne dernier, le préfet de police s’était rendu à Aulnay et avait loué l’excellence de l’activité du commissariat. À juste titre. »
    « Les jeunes doivent nous aider à faire le ménage ! »
    Le commissariat fait du chiffre. Et en la matière, il y a une concurrence entre les unités préférées du commissaire. « Les BST et les BAC se tirent la bourre, raconte Serge. C’est à qui a fait le plus de crânes [interpellations, en argot policier – ndlr] dans le mois. Entre eux, ils roulent des mécaniques. On les entend parler de leurs interventions, ils en jubilent. ‘‘T’as vu comment j’ai fait le dérapage ?! T’as vu comment je l’ai serré ?!’’ »L’agent décrit une course à l’armement entre brigades spécialisées. « Ils s’équipent comme des porte-avions, arborent des petits couteaux à la ceinture, ce qui n’est absolument pas réglementaire… Mais ils s’en moquent, ils se sentent soutenus et protégés. »
    Des comportements « de cowboys », dénoncés par beaucoup de jeunes des 3 000 et qui compliquent la tâche de tous les policiers. « Auparavant, il était possible de faire son travail en tenue dans la rue, regrette Serge. Maintenant, vu les sentiments que l’on suscite dans la population, cela se complique. » Et ce alors que le territoire d’Aulnay-sous-Bois est de plus en plus difficile à contrôler.
    Sur dix gardes à vue quotidiennes, estime Serge, sept ont pour objet le trafic de drogue, deux les conduites sous l’empire d’un état alcoolique, la dernière pour divers délits.« Aulnay, c’est la capitale du stupéfiant ! Des clients viennent de l’Oise ou du fin fond de la Seine-et-Marne. » Selon une source judiciaire, le « four » – point de vente de deal – de la cité des 3 000 génère un chiffre d’affaires quotidien pouvant aller « entre 10 et 20 000 euros ».
    Justement, les fours de la ville susciteraient, toujours selon Serge, la convoitise… de certains policiers. « Les jeunes se plaignent qu’on vient les taper sur les points de deal. Des patrouilles effectuent des contrôles d’identité et promettent de ne pas revenir de la journée, ils iront plutôt embêter le four concurrent, si on leur file 150, 200 euros. Certains collègues se feraient même rémunérer en barrettes de shit. Il y a quatre ans, je n’entendais jamais parler de ça mais là, ça revient énormément… »
    Une rumeur qui nous était déjà revenue aux oreilles par plusieurs sources depuis que l’affaire Théo a éclaté, mais qui prend plus de force dès lors que c’est un policier du commissariat qui s’en fait l’écho. Des noms d’hommes et de femmes sont cités. Un groupe, surnommé « la Stup d’Aulnay », bénéficiant de nombreux avantages dont des journées plus courtes, suscite des jalousies au sein du commissariat et beaucoup de fantasmes dans la rue. Des accusations à manier toutefois avec des pincettes. Comme vient de le rapporter Mediapart, l’affaire dite des « ripoux de la BAC nord » de Marseille, suspectés de s’être adonnés à de l’extorsion de fonds sur des dealeurs, s’est largement dégonflée.
    Malgré tout, Serge se veut encore optimiste. « L’ensemble du commissariat est très sain. Les violences et les rackets ne sont pas orchestrés par la haute hiérarchie. Simplement, il y a eu du laisser-aller, certains se sont cru tout permis... » Et ce flic atypique en appelle… aux jeunes des quartiers. Tous les mois, selon lui, au moins un gardé à vue serait en mesure de dénoncer des pratiques illégales. « Ils pensent que cela ne sert à rien de porter plainte contre la police auprès d’un policier… », regrette-t-il. Serge nous implore : « Il faut leur dire : peut-être que la première fois, cela n’aboutira pas, ni même la seconde. N’empêche que les signalements figureront dans les dossiers des collègues. Cela finira par alerter la hiérarchie. Des enquêtes seront menées. Les jeunes doivent nous aider à faire le ménage ! »
    Il y a urgence. L’affaire Théo jette un voile, une présomption de culpabilité. Mardi midi, on est allé se promener dans les environs du commissariat. Sur le trottoir longeant le premier bâtiment, on a croisé un homme, le cheveu hirsute, la barbe drue. On a d’abord cru à une victime venant déposer plainte. Et puis quelque chose de conquérant dans sa démarche faisait contraste avec sa tenue dépenaillée. À sa ceinture de jogging, un pistolet Taser pendouillait dans son étui. Rien d’illégal, la couverture traditionnelle d’un flic de terrain cherchant à se fondre dans son environnement. On n’a pas pu s’empêcher de se demander à quelle catégorie des policiers d’Aulnay-sous-Bois il appartenait."

    Source : https://www.mediapart.fr/journal/france/040317/un-policier-d-aulnay-sous-bois-denonce-les-derives-de-ses-collegues

  • L’art français de la déviance policère
    http://www.laviedesidees.fr/L-art-francais-de-la-deviance-policere.html

    L’interpellation violente de Théo à Aulnay-sous-Bois révèle les limites d’une #police prompte à cibler certaines catégories de la population. Elle montre aussi que ces déviances policières ont des sources structurelles, largement ignorées par le Ministère de l’Intérieur.

    Essais & débats

    / police, #racisme, #violence

    #Essais_&_débats

  • César 2017 : la réalisatrice Alice Diop dédie son prix à Théo (vidéo) - lesoir.be | Mis en ligne samedi 25 février 2017, 10h05
    http://www.lesoir.be/1448231/article/soirmag/actu-stars/2017-02-25/cesar-2017-realisatrice-alice-diop-dedie-son-prix-theo-video

    Ce vendredi 25 février, à 19h, se déroulait la 42e cérémonie des César à la salle Pleyel de Paris. Au cours de la soirée, 21 prix ont été décernés. La cérémonie a été marquée par plusieurs moments forts et parmi ceux-ci, difficile de passer à côté du discours d’Alice Diop, lauréate du César du meilleur film de court-métrage pour « Vers la tendresse ». La réalisatrice, d’origine sénégalaise, a usé de sa voix pour rendre hommage aux jeunes victimes de violences policières, comme ce fut le cas de Théo à Aulnay-sous-Bois. « Je voudrais dédier ce César à d’autres jeunes garçons dont les voix portent peu, pas assez et pour certains même plus du tout ». Théo Luhaka, Adama Traoré, Zyed et Bouna ainsi que les prénoms de trois autres jeunes ont été cités par Alice Riop qui a récolté une foule d’applaudissements face à ce message altruiste. « C’était important pour moi de les nommer ce soir », a-t-elle conclu avant de quitter la scène.

     ??#Cesar2017 : La réalisatrice #AliceDiop, délivre un message de soutien aux victimes de #ViolencesPolicieres en dédicaçant son trophée ! pic.twitter.com/TcBPDPXGNC
    — Lies⚡️Breaker (@Lies_Breaker) February 24, 2017

    Si Théo est aujourd’hui toujours en vie, ce n’est pas le cas de tous. Ces dernières années plusieurs jeunes sont décédés dans circonstances peu claires qui remettent en cause le comportement des forces de l’ordre.

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    "Je voudrais dédier ce César à Théo Luhaka, à Adama Traoré, à Bouna et Zyed Benna, à Lamine Dieng, à Amine Bentounsi "

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    Alice Diop rend hommage aux victimes des violences policières aux César 2017 (24 février 2017
    https://www.youtube.com/watch?v=wCBX3aTKzPU

  • Au fond près du radiateur---Émission du Mardi 21 février 2017 : Mouvement des prisonniers Palestiniens + Justice Pour Théo Luhaka
    http://www.aufondpresduradiateur.fr/?p=4268

    Voici le Podcast de l’émission AU FOND PRES DU RADIATEUR du Mardi 21 Février 2017 : Au Programme : – Actualité et infos sur le mouvement contre les violences policières et la Justice pour Théo Luhaka, Violé par des policiers à Aulnay sous bois. De nombreuses manifestations, rassemblements, émeutes et (...)

  • Domène : « FN, Bamboula,… » une boulangerie saccagée par des nazis
    http://lahorde.samizdat.net/2017/02/23/domene-fn-bamboula-une-boulangerie-saccagee-par-des-nazis

    Solidarité avec « le moulin de Domène », boulangerie-pâtisserie à Domène (près de #Grenoble), saccagée par des nazis locaux. Des tags croix gammée, le sigle FN, « Dégag sale noir », « Bamboula » (comme pour Théo à Aulnay, où un représentant SGP/ FO-Police, sur une chaîne télé à large audience, avait estimé que cette insulte est « à peu près convenable »…) [&hellip

    #Agressions_&_violences #Racisme #agression #extrême_droite #Front_National #néonazis #racisme #violence

  • 3000 raisons de se battre-Non Fides
    http://www.non-fides.fr/?3000-raisons-de-se-battre

    @Ad Nauseam - NdNF : Nous publions ci-après un tract distribué en ce moment à Toulouse et trouvé sur Bad Kids, à propos de la vague de solidarité et de révolte suite au viol de Théo Luhaka à Aulnay-Sous-Bois par les flics de la BST. Si nous ne pensons pas que la méthodologie du dit « cortège de tête lors du mouvement (...)

    #Non_Fides / #Mediarezo

  • A #Aulnay-sous-bois, les sales méthodes d’une police de choc
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200217/aulnay-sous-bois-les-sales-methodes-dune-police-de-choc

    Place de la République, 18 février 2017 © JC Les témoignages de riverains comme de fonctionnaires se multiplient pour mettre en cause les méthodes trop musclées comme les violences et insultes récurrentes des forces de l’ordre à Aulnay-sous-Bois. Au-delà du cas d’un commissariat ou de certains de ses hommes, l’affaire #Théo interroge sur la façon, aujourd’hui, de faire régner l’ordre en Seine-Saint-Denis.

    #France #Brigade_spécialisée_de_terrain #IGPN #Vincent_Lafon

  • Franck Ribéry a rendu visite à Théo et lui a offert un maillot du Bayern Munich dédicacé
    http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/33683-theo-franck-ribery-rendu-visite-offert-maillot-bayern.htm

    Théo, victime d’un viol présumé lors d’une interpellation brutale le 2 février à Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a reçu la visite de Franck Ribéry dans son quartier, rapporte le site d’Europe 1.

    En guise de témoignage de soutien, le footballeur lui a remis un maillot du Bayern Munich dédicacé par tous les joueurs du club.

    « Théo est un grand fan de Franck Ribery et a été très ému de cette visite », a indiqué la page Facebook « Justice pour THEO ».

  • La #police_de_proximité aurait-elle pu éviter l’affaire Théo ?
    http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/arrestation-violente-a-aulnay-sous-bois/la-police-de-proximite-aurait-elle-pu-eviter-l-affaire-theo_2061773.htm

    « Il faut recréer la police de proximité », « La plus grande erreur a été de supprimer la police de proximité »... Les incidents qui ont éclaté lors des manifestations de soutien à Théo, violemment interpellé à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) le 2 février, ont ramené dans le débat le dossier de la police de proximité, que plusieurs personnalités politiques souhaitent rétablir. D’Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle, à Benoît Hamon, tous évoquent l’erreur d’avoir mis fin à une police de terrain, présentée comme « spécialiste » des quartiers, et proche de la population.

    Mise en place en 1998 par le gouvernement Jospin, la police de proximité a été supprimée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Son existence aurait-elle permis d’éviter l’affaire Théo, ou la mort d’Adama Traoré ? En quoi diffère-t-elle des brigades spécialisées de terrain actuelles ? Quelle était sa philosophie ? Franceinfo a interrogé Jean-Pierre Havrin, ancien commissaire à Toulouse, directeur départemental de la sécurité de Haute-Garonne, et initiateur de cette #police.

    #politique_du_chiffre #relations_police-population

  • 17 février - Nantes dans la rue pour Théo, Adama, Rémi, et les autres !
    https://nantes.indymedia.org/articles/36963

    Vendredi soir, Place du Commerce. C’est la troisième manifestations contre les violences policières depuis le viol de Théo à Aulnay-sous-Bois. La première a été attaquée, gazée et nassée sans sommation. La seconde, encadrée par des centaines de keufs, a abouti à l’incarcération d’un manifestant, et au ravalement de façade du nouveau commissariat.

    #Racisme #Répression #quartiers #populaires #anti-repression #Racisme,Répression,quartiers,populaires,anti-repression

  • Le #viol du jeune homme noir par la #BST : un acte masculiniste et colonialitaire

    Jeudi 2 février 2017 vers 17h à Aulnay-sous-Bois. Un individu va rendre visite à sa sœur, un sac en plastique à la main, croise des potes de la cité et s’interpose au contrôle d’identité orchestré par quatre policiers. Il devient la cible de ces agents de la sécurité et se prend une matraque télescopique dans l’anus sur une longueur de dix centimètres. Traîné sur plusieurs mètres, passé à tabac, aspergé de gaz lacrymogène, déjà écroulé, il perd son sang. Ses agresseurs ne le transportent pas à l’hôpital, le menottent, continuent à le frapper au visage et au sexe, l’insultent – « fiotte », « bamboula », « salope » –, se moquent du fait que « son anus saigne » – et l’amènent au commissariat où on lui demande de s’asseoir. Impossible à cause de la douleur. Alors, il est sommé de se coucher à même le sol et est attaché à un banc. Il sera transporté aux urgences après qu’un fonctionnaire ait constaté la gravité de l’état du blessé.

    http://domination.hypotheses.org/1222
    #Théo