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  • Espagne 1936 : l’espérance assassinée | Le blog de Floréal
    https://florealanar.wordpress.com/2017/11/10/espagne-1936-lesperance-assassinee

    Espagne 1936 : l’espérance assassinée

    10 novembre 2017 par Floréal

    J’ai écrit l’article ci-dessous pour le numéro 11 du magazine bimestriel « Rebelle[s] », qui vient de paraître. Chaque numéro de cette revue est consacré à un thème particulier, qui cette fois était « Quelles grandes espérances pour le monde ? ». Comme je n’en ai guère, j’ai préféré parler du passé.

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    Récemment, un très intéressant documentaire réalisé par Tancrède Ramonet et plusieurs fois diffusé sur Arte et La Chaîne parlementaire est venu fort heureusement combattre l’ignorance quasi totale du « grand public » pour l’histoire d’un mouvement politique trop souvent passé sous silence ou caricaturé : l’anarchisme. Comme le montre ce documentaire, parmi les pays où ce courant de pensée et la mise en œuvre de ses propositions ont présenté quelque importance, c’est en Espagne que son influence aura été incontestablement la plus forte et la plus évidente. Pour le comprendre, il nous faut remonter dans le temps.

    Autoritaires contre antiautoritaires
    Si la naissance de l’Association internationale des travailleurs (AIT), plus connue sous le nom de Première Internationale, date bien du 28 septembre 1864, à l’issue d’un congrès ouvrier européen réuni au Saint-Martin’s Hall de Londres, l’idée de créer une telle organisation avait germé lors de précédentes rencontres entre syndicalistes anglais et français, parmi lesquels se distinguait Henri Tolain, un ciseleur sur bronze fortement imprégné, comme le monde de l’artisanat et le mouvement ouvrier français de l’époque, par les écrits de Proudhon.
    Très vite, des désaccords sur l’orientation à prendre vont miner la vie de cette jeune Internationale, au sujet notamment de l’attitude à observer vis-à-vis des partis politiques et des candidatures ouvrières aux élections. Les diverses sections de l’Internationale seront en effet partagées entre un courant autoritaire emmené par Karl Marx, prônant la participation au jeu politique, et un courant antiautoritaire hostile à cette participation. Jusque-là très marqué par la pensée de Proudhon, ce second courant le sera surtout, après la mort du « père de l’anarchie », par l’arrivée du révolutionnaire russe Mikhaïl Bakounine, dont l’influence se confondra avec l’apport incontestable du mutuellisme et du fédéralisme proudhoniens.
    Comme il l’avait clairement exprimé dans un courrier adressé à son compère Engels en juillet 1869, le très autoritaire Marx, mécontent de l’influence croissante de Bakounine, finira trois ans plus tard par « excommunier » ce dernier, et transférera à New York le siège du conseil général de l’Internationale qu’il dirigeait, signant par là même son arrêt de mort. Mais revenons-en à l’Espagne.

    Giuseppe Fanelli

    C’est en octobre 1868 que Bakounine confia à son ami Giuseppe Fanelli, ancien participant de la fameuse expédition des Mille au côté de Garibaldi, la mission de se rendre en Espagne afin d’y constituer des groupes de l’Internationale. Fanelli, devenu propagateur des thèses du socialisme libertaire après sa rencontre avec le révolutionnaire russe, se rendra ainsi à Madrid et à Barcelone. Là, durant quatre mois, Fanelli va se montrer d’une grande efficacité. A Madrid d’abord, il amènera les représentants des travailleurs de plusieurs corporations, parmi lesquels se distinguent le typographe Anselmo Lorenzo et le graveur sur métaux Tomás González Morago, à fonder un premier noyau de l’Internationale. A Barcelone, ensuite, il gagnera à sa cause le groupe sous l’impulsion duquel les sociétés ouvrières de la capitale catalane venaient de se fédérer. Ici, c’est un homme de grande valeur, Rafael Farga Pellicer, un typographe, qui jouera un rôle déterminant dans la création et le développement de l’Internationale, épaulé par des jeunes gens d’origine andalouse comme José García Viñas et Gaspar Sentiñon. Il convient de préciser que la très nette orientation antiautoritaire ou libertaire prise par les noyaux espagnols de l’Internationale devait beaucoup à l’immense discrédit de l’idée même d’action politique, dû aux trahisons répétées des dirigeants républicains. Cela facilita par là même la tâche de Fanelli, qui arrivait sur un terrain propice où, par ailleurs, les thèses de Proudhon circulaient déjà abondamment depuis que le républicain fédéraliste Francisco Pi y Margall avait traduit l’un de ses principaux ouvrages, Du principe fédératif.
    De son côté, Marx tentera de contrecarrer l’orientation anarchiste des internationalistes d’Espagne en y envoyant son gendre Paul Lafargue pour y être l’anti-Fanelli, mais sans grand succès. Le célèbre auteur du Droit à la paresse s’illustrera surtout très négativement en jouant un rôle de mouchard, livrant publiquement les noms des internationalistes bakouniniens, dès lors livrés à la répression.

    Vers la révolution sociale
    Ce mouvement ouvrier espagnol sous influence de l’« apolitisme » libertaire sera par la suite amené à plusieurs reprises à changer le nom de ses organisations et à s’habituer à survivre, au gré des interdictions, des procès, de l’exil forcé de ses principaux représentants, et des périodes de clandestinité auxquelles il fut contraint. Il parviendra néanmoins à se maintenir et à se renforcer jusqu’aux dates clés des 30, 31 octobre et 1er novembre 1910 où eut lieu, à Barcelone, le congrès constitutif de la Confédération nationale du travail (CNT), organisation née de la rencontre et d’un long compagnonnage entre anarchisme traditionnel et syndicalisme d’action directe, et appelée dès lors à jouer un rôle capital dans l’histoire de l’Espagne ouvrière. Au travers des alternances de légalité et de persécution, la CNT, dont les pôles principaux se trouvent en Catalogne, en Andalousie, au Levant et en Aragon, va dès lors prendre la tête du combat social, reléguant au second plan l’Union générale des travailleurs (UGT), l’autre grande centrale syndicale liée au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Comptant un peu plus de 500 000 adhérents représentés lors de son congrès de Madrid en 1919, la CNT passera à plus d’un million de membres à la veille du coup d’Etat franquiste de juillet 1936.
    Il faut également insister sur le fait que la CNT était loin de représenter une simple organisation syndicale au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Dans une Espagne peu industrialisée où l’enseignement n’était pas obligatoire, nombre de ses militants de valeur œuvreront en permanence dans le domaine éducatif et ce qui concourt à enrichir l’individu sur les plans éthique et intellectuel. Ils obéissaient ainsi à un précepte hautement libertaire en milieu ouvrier, qui refuse de ne voir dans l’individu qu’un être défini par son emploi et uniquement destiné au travail. C’est ainsi que la CNT et la Fédération anarchiste ibérique (FAI), née en 1927, favorisèrent l’essor d’une presse d’excellente qualité largement répandue, faisant paraître trente-six quotidiens et de multiples hebdomadaires et revues, et mirent sur pied des imprimeries lui ayant permis d’éditer des milliers de livres, des athénées, et une large infrastructure de locaux où trônait l’indispensable bibliothèque.
    Lorsque éclate le soulèvement des militaires félons emmenés par le général Franco, ce sont principalement ces milliers de militants aguerris de la CNT et de la FAI qui les mettront en échec dans les zones où ces deux organisations étaient prédominantes. Fidèles à une finalité maintes fois réaffirmée en congrès d’instaurer le communisme libertaire, ces organisations intimement liées vont alors profiter de leur vigoureuse riposte et de leur victoire en certaines régions pour enclencher une vaste révolution sociale d’inspiration libertaire. C’est ainsi qu’en Catalogne comme en Aragon, au Levant et en certaines zones d’Andalousie, une collectivisation réelle des industries et des terres agricoles fut mise en œuvre, réelle car sans tutelle partidaire ou étatiste.

    Le grand mensonge stalinien
    Si l’on comprend aisément que le franquisme, épaulé par les fascismes allemand et italien, ait voulu en finir avec l’anarchisme espagnol et son influence, les militants de la CNT-FAI auront aussi très vite à combattre, dans le camp dit républicain, cet autre ennemi totalitaire que représentait le Parti communiste espagnol (PCE). La possibilité de voir naître un socialisme authentique va en effet représenter pour les staliniens une menace beaucoup plus redoutable que le triomphe du fascisme. Ils vont s’appliquer dès lors à torpiller une expérience révolutionnaire unique et à massacrer ses protagonistes, comme ce fut le cas auparavant dans la Russie révolutionnaire. Le 17 décembre 1936, cinq mois seulement après le déclenchement du coup d’Etat fasciste, La Pravda annonçait en termes très clairs le programme des communistes espagnols aidés par d’innombrables « conseillers » soviétiques : « En Catalogne, l’élimination des trotskistes et des anarcho-syndicalistes a déjà commencé ; elle sera conduite avec la même énergie qu’en URSS. » C’est ainsi qu’entre la destruction des collectivités agricoles de Catalogne et d’Aragon, opérée par les troupes du sinistre Enrique Lister spécialement détachées du front de guerre pour cette tâche, les multiples enlèvements et assassinats de militants anarchistes ou membres du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) coupables de dissidence « trotskiste », qualificatif qui valait en ces temps-là condamnation à mort, la tentative stalinienne de « coup d’Etat » de mai 1937, le permanent chantage à la fourniture d’armements opéré par Moscou et autres infamies, tout sera mis en œuvre par les communistes pour faire échouer une révolution authentique, favorisant par là même la victoire définitive du fascisme espagnol.
    Si les erreurs commises par les représentants du mouvement libertaire ne sont bien sûr pas à dissimuler dans cette tragédie, le sabotage en règle mené de 1936 à 1939 par les staliniens et la longue nuit noire qui s’abattit sur l’Espagne après la défaite des « républicains » allaient signifier la fin du seul espoir véritable nourri par les anarchistes du monde entier de voir leur idéal prendre forme. La « grande espérance » des gens humbles et exploités d’en finir avec une société inique s’envolait et devait dès lors laisser place au cauchemar d’un communisme autoritaire prétendument libérateur qui, partout où il s’est imposé, mena systématiquement à l’exil, à l’emprisonnement et à l’élimination physique de ses adversaires ou alliés d’un moment, ainsi qu’à la privation des plus élémentaires libertés.
    L’auteur du magnifique Hommage à la Catalogne, George Orwell, acteur de cette guerre civile espagnole, cible des staliniens pendant comme après ce conflit, et surtout témoin incontournable du grand mensonge stalinien, devait par la suite, s’adressant à son ami Arthur Koestler, affirmer que « l’Histoire s’est arrêtée en 1936 ». Tous deux savaient parfaitement de quoi ils parlaient.

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    Quelques lectures pour approfondir le sujet :
    Hommage à la Catalogne, de George Orwell.
    La révolution espagnole, de Burnett Bolloten.
    Révolution et contre-révolution en Catalogne, de Carlos Semprun-Maura.
    Espagne libertaire, de Gaston Leval.
    * La CNT dans la révolution espagnole, de José Peirats.
    Tous ces titres sont disponibles à la librairie Publico, 145, rue Amelot, 75011 Paris.

  • #Catalogne : au-delà de l’indépendance, le retour de la question sociale
    https://www.mediapart.fr/journal/international/071117/catalogne-au-dela-de-lindependance-le-retour-de-la-question-sociale

    La maire de Barcelone #Ada_Colau, le 9 octobre 2017 © Reuters / Gonzalo Fuentes La maire de Barcelone lance, avec le soutien d’autres forces de gauche, une plateforme qui veut faire campagne sur l’urgence sociale, d’ici aux élections du 21 décembre en Catalogne. Elle veut prouver qu’il est possible de parler d’autre chose que de l’indépendance, ces jours-ci, en Catalogne. Elle devra faire avec la crise qui bouscule l’un de ses alliés, #Podemos, piégé par le dossier catalan.

    #International #Carles_Puigdemont #Espagne #Mariano_Rajoy #Pablo_Iglesias #PSC #Xavier_Domenech

  • Catalogne : des prisonniers politiques à nos frontières — Christian RODRIGUEZ
    https://www.legrandsoir.info/catalogne-des-prisonniers-politiques-a-nos-frontieres.html

    Les relents franquistes de la politique de Rajoy se confirment aujourd’hui avec l’arrestation de 8 ministres du gouvernement catalan et le mandat d’arrêt européen lancé à l’encontre de Carles Puigdemont, Président de la Generalitat
    .
    Ces mesures font suite à l’arrestation du président de l’ANC (Assemblée Nationale Catalane), Jordi Sánchez et du président de l’OC (Òmnium Cultural), Jordi Cuixart. La juge Carmen Lamela a décidé de les emprisonner de manière préventive et sans caution pour avoir promu les manifestations de Barcelone les 20 et 21 septembre derniers et avoir appelé « à la résistance » afin « d’empêcher l’application de la loi ». Ils risquent de 10 à 15 ans de prison pour sédition.

    Aujourd’hui, Carles Puigdemont risque 30 ans de prison pour sédition, rebellion et détournement de fonds, comme s’il fallait trouver une excuse financière à son arrestation alors que les raisons sont purement politiques.

    Il est évident que toute déclaration d’indépendance unilatérale est nécessairement hors la loi de l’Etat dont on veut se séparer. Dans cette configuration, les « séditieux indépendantistes » ne reconnaissent plus la loi et la justice du pouvoir central mais celle du nouvel état. C’est la raison pour laquelle cela se traduit par des affrontements violents, voire presqu’immanquablement des guerres.

    Or, loin de chercher le dialogue, le gouvernement Rajoy joue sur l’intimidation et la répression pour mâter toute velléité d’indépendance, qui est restée pacifique, de la Catalogne où voudrait-il justement que le conflit s’embrase pour encore mieux les justifier ? Dans le meilleur des cas, il en fera des héros ou des martyrs ou même les deux.

    A ce jour, le Venezuela est le seul pays à être intervenu pour rappeler Madrid à l’ordre, pourtant si prompt à s’ingérer dans les affaires intérieures du Venezuela, par la voix de Jorge Arreaza, le ministre des Affaires Etrangères vénézuélien, à la 39 ème session de la Conférence générale de l’UNESCO : « Le Venezuela exige que les autorités espagnoles libèrent les prisonniers politiques. Le dialogue démocratique doit être la voie et non la répression. Nous attendons que le gouvernement espagnol respecte les Droits Humains et ceux des prisonniers politiques pour que la démocratie l’emporte ».

    Mais, enfin, est-ce que l’Union Européenne et tous ses états membres vont tolérer qu’il puisse y avoir encore à l’intérieur de ses frontières des prisonniers politiques ? Leur silence assourdissant et, évidemment, complice laisse à penser que oui !

    Christian RODRIGUEZ

  • Joan Subirats : « Ce qui se passe en Catalogne est un désastre » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/011117/joan-subirats-ce-qui-se-passe-en-catalogne-est-un-desastre

    arcelone (Espagne), envoyé spécial.– Joan Subirats enseigne les sciences politiques à l’Université autonome de Barcelone. Proche du mouvement de défense des communs, il est l’un des inventeurs de la plateforme Barcelona en Comú (Barcelone en commun), qui a permis à l’activiste “indignée” Ada Colau de remporter la mairie de Barcelone en 2015. Pour Mediapart, il analyse, pessimiste, les secousses des derniers jours en Catalogne, et plaide pour sortir de la polarisation entre indépendantistes et anti-indépendantistes, à l’approche des élections du 21 décembre.

    Le Conseil pour la transition nationale, une structure créée par le gouvernement régional [en 2013, et supprimée après la proclamation de l’indépendance – ndlr], avait fixé quatre objectifs pour l’indépendance : un référendum avec des garanties légales, une majorité suffisante de Catalans favorables à l’indépendance, une reconnaissance de la part de la communauté internationale et, enfin, des institutions nouvelles pour fonder cet État. Aucun de ces objectifs n’a été atteint.

    Il existe un espace politique où l’on peut revendiquer, non pas l’indépendance, mais des souverainetés, sur des sujets très concrets, qui touchent la vie des gens. Des souverainetés énergétique, alimentaire, numérique, etc. Il faut éviter ce discours teinté de réalisme magique, qui voudrait qu’une fois indépendant, tout soit fantastique. Mais ce secteur, autour de Barcelone en commun, n’est pas parvenu à se faire entendre suffisamment, comme étouffé par la polarisation des débats.

    À chaque crise politique, Rajoy surprend tout le monde…
    Rajoy a très bien joué ses cartes sur la crise catalane. Encore une fois. On le prend toujours pour un ignorant. Cette fois, il est parvenu à sauver l’essentiel pour lui : le soutien du PSOE [socialistes – ndlr]. À un moment, le PSOE a estimé qu’il était plus dangereux pour lui, à terme, de se rapprocher de Podemos sur la Catalogne avec un discours sur l’Espagne plurinationale, que de faire alliance avec le PP pour faire appliquer l’article 155 et la mise sous tutelle de la Catalogne. Les socialistes ont choisi une forme de repli stratégique, plutôt que la prise de risque. Ce fut l’un des tournants de la crise. Et maintenant, nous voici plongés dans un processus autoritaire et recentralisateur. D’autant que l’article 155, une fois que tu l’as utilisé, rien ne t’empêche d’y recourir à d’autres occasions.

    Très fier de savoir que Joan Subirats est un des auteurs en chantier chez C&F éditions. Enfin un point de vue lisible et concret sur l’affaire catalane.

    #Catalogne

  • #Joan_Subirats : « Ce qui se passe en #Catalogne est un désastre »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/011117/joan-subirats-ce-qui-se-passe-en-catalogne-est-un-desastre

    Une partie des indépendantistes catalans espérait en finir avec la Constitution espagnole de 1978 et les politiques d’austérité de la droite. Mais c’est tout l’inverse qui se produit, avec la reprise en main de Madrid et le retour en force du PP de Rajoy, se désespère l’universitaire Joan Subirats, proche conseiller de la maire de Barcelone, #Ada_Colau. Entretien.

    #International #Carles_Puigdemont #Espagne #europe #indépendance #Mariano_Rajoy

  • La #littérature lettone, un long chemin vers la reconnaissance internationale - REGARD SUR L’EST
    http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=1542

    C’est sans doute le succès de la Révolution chantante des peuples baltiques, dans les années précédant le rétablissement de leur indépendance en 1991, qui inspira les nationalistes et indépendantistes catalans à organiser une nouvelle « Voie baltique », en 2013 : plus d’1,5 million de personnes se donnèrent la main de la frontière française aux limites de la province valencienne en passant par Barcelone.

    La chaîne humaine qui lia Tallinn, Riga et Vilnius en traversant les trois républiques, elle, avait réuni près de 2 millions de personnes, le 23 août 1989. Cinquante ans après la signature du Pacte germano-soviétique, cette action pacifique ouvrit les yeux du monde sur l’occupation de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie par les forces soviétiques.

    #catalogne #pays_baltes #littérature #lettonie

  • A Barcelone, les opposants au « 155 » imaginent la résistance
    https://www.mediapart.fr/journal/international/301017/barcelone-les-opposants-au-155-imaginent-la-resistance

    Des dizaines de « Comités de défense du #référendum » ont débattu, samedi et dimanche dans toute la #Catalogne, des manières de contrer l’application de l’article 155 par Madrid. Mediapart a suivi plusieurs de ces assemblées de quartier, où beaucoup semblent sonnés par la perspective des élections anticipées.

    #International #Carles_Puigdemont #CUP #Espagne #indépendance #indépendantistes

  • Barcelone : la démonstration de force des anti-indépendantistes
    https://www.mediapart.fr/journal/international/291017/barcelone-la-demonstration-de-force-des-anti-independantistes

    Le 29 octobre, à Barcelone, #manifestation anti-indépendantiste © Yves Herman/ Reuters Dimanche, plusieurs milliers de partisans de l’union, dont les socialistes catalans, ont manifesté leur soutien à Madrid.

    #International #Catalogne #indépendance

  • Les chars de Barcelone
    http://www.dedefensa.org/article/les-chars-de-barcelone

    Les chars de Barcelone

    Lisant un tel titre, comprenez bien sûr “des chars espagnols dans les rues de Barcelone” comme s’il s’agissait de chars de l’UE, comme il y eut des chars du Pacte de Varsovie dans Prague en août 1968, – excusez du peu ! Il y a cinq semaines encore, un tel titre eut été lu comme une absurdité sans grand intérêt. Aujourd’hui, il est à peine provocateur, dans sa vocation à synthétiser en une formule lapidaire la possibilité désormais de l’extrême catastrophique d’une situation dont l’essence même est la conduite catastrophique du processus qui y a conduit ; cela, parce que les deux protagonistes sont désormais enfermés dans le mimétisme antagoniste des deux situations les plus extrêmes qui soit ; Madrid avec son Article 155 foulant au pied toute espérance de dialogue avec les (...)

  • #Catalogne : les #indépendantistes frôlent l’éclatement
    https://www.mediapart.fr/journal/international/261017/catalogne-les-independantistes-frolent-l-eclatement

    Carles Puigdemont, à Barcelone, le 26 octobre 2017. © Reuters #Carles_Puigdemont s’était préparé jeudi à annoncer des élections anticipées, pour éviter la mise sous tutelle de la Catalogne. Mais il a fait marche arrière, jugeant que Madrid n’apportait pas assez de « garanties ». Le camp indépendantiste semble plus divisé que jamais.

    #International #Espagne #indépendance #Mariano_Rajoy #Soraya_Sáenz_de_Santamaría

  • POUR LA LUTTE DES CLASSES, CONTRE LA LUTTE PATRIOTIQUE.

    Devant le désarroi que certains libertaires ont éprouvé quand ils ont vu comment la ferveur patriotique a réussi à faire descendre dans la rue un certain nombre de cenetistes lesquels, au coude à coude et drapeau contre drapeaux, sont allés manifester avec des nationalistes, nous nous devons, ici, de rappeler qu’aucun pays, qu’aucune nation ou État, ne nous rendra libres, bien au contraire. C’est dans ce sens qu’il convient d’évoquer et de citer une partie du communiqué « La CNT face aux nationalismes », qui fut diffusé, il y a de nombreuses années déjà, et qui nous apparaît comme étant toujours d’une totale validité. « Le concept de “nation“ a, très tôt, servi à englober, tout comme il a incité à revendiquer l’indépendance ; “nation“ ou “patrie“ sont des idées-forces qui peuvent être employées dans des sens très opposés, accablants ou émancipateurs ; ce qui, pour les uns, est un vaillant patriotisme, est, pour les autres, un impérialisme oppressif centraliste, ce que les uns considèrent comme un séparatisme antipatriotique, les autres le voient comme l’affirmation maximale d’une identité nationale. La CNT est l’ennemie du concept de "patrie" sauf quand il lui est donné la signification que Malatesta lui avait donnée “Ma patrie, c’est le monde” ».

    Pour nous, un exemple de la contradiction que suppose le mélange de la lutte des classes avec les aspirations patriotiques reste manifeste dans ce que nous vivons en Catalogne ces derniers mois. Nous sommes témoins de ce que, dans sa prétention à vouloir « faire pays », la droite bourgeoise de toujours et la dénommée gauche catalaniste –même celle qui se dit être « anti-système » – se donnent la main pour construire un nouvel État, l’État catalan, en tournant en même temps le dos à ceux qui préfèrent suivre celui qui existe déjà, l’État espagnol. En continuant avec le communiqué précité, nous répétons que l’argumentation nationaliste est « pauvre et obstinée : en fin de compte,ils rêvent d’établir un autre État, avec son armée, sa police et ses notables, mais avec drapeau et nom distincts ». À ce stade, nous pouvons nous demander : Où est restée la lutte de classes, sinon enveloppée dans les chiffons patriotards ?

    Il convient d’éclaircir le fait que si comme anarchosyndicalistes nous nous opposons à n’importe quel État nouveau, nous ne défendons pas pour autant l’État déjà existant, comme cela nous est souvent malintentionnellement attribué. À ceux qui utilisent cet argument fallacieux, il faudrait rappeler que lors de la proclamation de la République Catalane, en 1934, c’est la militance de la CNT qui ramassa les armes que les patriotes catalanistes jetaient, quand l’armée entrait à Barcelone sans vraie difficulté. Et comme ils furent utiles par la suite pour prendre d’assaut les casernes et pour faire trembler les uns et les autres en démontrant la viabilité de l’autogestion et du communisme libertaire ! Lamentablement, cet exemple révolutionnaire fut atténué par une Generalitat qui voyait avec horreur comment les travailleurs contrôlaient la production, et par quelques communistes auxquels il fut permis de faire tout ce qu’ils voulaient pour leur rôle contre-révolutionnaire en tant que « parti de l’ordre » et en échange de quoi la République obtiendrait l’appui soviétique. Quelques décennies après, il paraît incroyable que nous soyons dans une situation similaire, bien que pas complètement. A l’époque, nous, anarchosyndicalistes, savions déjà que nous ne serions jamais libres sans exercer, auparavant, le contrôle de la production. Aujourd’hui, une partie de ceux qui s’en autoproclament semble l’avoir oublié, ils acceptent que la classe travailleuse s’assoupisse en adoptant les mêmes approches que les syndicats institutionnels et, de concert, avec une vaste frange de la cité se laisse entraîner et dicter sa conduite par les différents « vecteurs d’intoxication » en fonction de leurs intérêts. Et, lorsque sont organisées des grèves patriotiques supportées et financées par l’Administration et les marchands, quand la lutte populaire est reconduite jusqu’à son atténuation au Parlement via les urnes ou quand ils veulent que tu fasses un choix entre différents chiffons patriotards, c’est que quelque chose ne tourne pas rond.

    Nous ne sommes pas, non plus, convaincus par les arguments de certains anarchistes qui prétendent que nous ne pouvons pas rester à la marge du processus social et politique en cours. Selon nous, cela signifie une adhésion non critique envers des objectifs qui n’ont absolument rien à voir avec une émancipation des travailleurs, d’autant plus par la simple volonté irréfléchie de « faire quelque chose ». Il faut évaluer et peser dans quelles initiatives concrètes nous devons participer et pourquoi, sans tomber dans le piège du « mouvement pour le mouvement ». Dans la CNT Catalunya, malgré tout cela, les choses sont claires. Nous serons toujours dans la lutte des classes, jamais dans la lutte entre travailleurs pour des motifs patriotiques car ces derniers bénéficient seulement aux gouvernants désireux de couvrir leurs relents afin de continuer à profiter de leurs privilèges.

    Salutation et révolution sociale

    CNT Catalunya Octobre 2017

  • #Catalogne : les #indépendantistes frôlent l’éclatement, Madrid s’apprête à voter le 155
    https://www.mediapart.fr/journal/international/261017/catalogne-les-independantistes-frolent-l-eclatement-madrid-s-apprete-voter

    Carles Puigdemont, à Barcelone, le 26 octobre 2017. © Reuters #Carles_Puigdemont s’était préparé jeudi à annoncer des élections anticipées, pour éviter la mise sous tutelle de la Catalogne. Mais il a fait marche arrière, jugeant que Madrid n’apportait pas assez de « garanties ». Le camp indépendantiste semble plus divisé que jamais.

    #International #Espagne #indépendance #Mariano_Rajoy #Soraya_Sáenz_de_Santamaría

  • Giovanna Valls engueule son frère Manuel Valls sur la Catalogne
    https://abp.bzh/giovanna-valls-engueule-son-frere-manuel-valls-sur-la-catalogne-43393

    « Pour l’amour de Dieu, pour grand-père Magi ! Ce n’est pas démocratique et l’article 155 non plus. Depuis quand a-t-on vu un truc aussi brutal que de réprimer les libertés ? », a twitté Giovanna Valls répondant à un message de son frère, le député français et ancien Premier ministre qui venait de twitter « soutenir la réponse de l’Etat démocratique espagnol ».

    Manuel Valls est le fils de Xavier Valls, un artiste peintre catalan (1923-2006) et de Luisangela Galfetti, originaire du Tessin en Suisse. Il est né en 1962 à Barcelone mais devient citoyen français en 1982 à l’âge de 20 ans. A part le club de foot, le Barçà, la Catalogne est le dernier de ses soucis puisque sa nation est aujourd’hui la république française avec une conception de l’Etat des plus jacobines qui soit. Il y a des exilés basques ou catalans ou même bretons en France ou en Amérique qui gardent un attachement farouche à leur pays d’origine mais ce n’est certainement pas le cas de Manuel Valls. Il semble avoir tout renié conformément aux valeurs fondamentales de cette république dont il est devenu le chantre : renier ses origines, son identité, sa culture, ses différences, au nom d’une égalité citoyenne anonyme et uniforme.
    Le grand-père auquel fait référence la sœur de Manuel Valls était autrefois rédacteur en chef d’un grand journal catalan, catalaniste et catholique El Matí de 1929-1936. Un cousin de son père, Manuel Valls i Gorina, a composé l’hymne du FC Barcelone. A noter que Giovanna Valls a publié en 2015, une autobiographie basée sur son journal écrit en catalan « Accrochée à la vie. Journal d’une renaissance ».
    Quand on pense que Manuel Valls vient d’être nommé président de la commission parlementaire qui va gérer le referendum sur l’indépendance qui aura lieu en Nouvelle Calédonie en 2018 et que Mélenchon est aussi membre de cette commission, on a le droit d’avoir peur.

  • A #Toulouse, première esquisse unitaire d’une #riposte à Macron
    https://www.mediapart.fr/journal/france/201017/toulouse-premiere-esquisse-unitaire-dune-riposte-macron

    Réunion unitaire à Toulouse, salle Barcelone, le 19 octobre 2017. © Manu Riondé Réunis en meeting « contre les ordonnances et les politiques de Macron » jeudi soir, des représentants de sept formations politiques de gauche, de l’intersyndicale et du DAL, ont tenté de jeter les bases d’une réponse unitaire à la « violence » des attaques du gouvernement.

    #France #Emmanuel_Macron #union_de_la_gauche

  • NATIONALISMES RIVAUX CONTRE LA CLASSE OUVRIÈRE

    Le conflit qui oppose les deux factions, celle qui d’un côté soutient l’actuel État espagnol et l’autre qui appuie la création d’un État catalan séparé, continue de s’accélérer. Peu importe quel sera le résultat, il est clair que les travailleurs possédant une conscience de classe doivent se distancer autant de ceux qui défendent un État catalan séparé que de ceux qui souhaitent la préservation de l’État actuel – les deux n’étant que les façades derrière lesquels se cachent la classe patronale pour exercer son contrôle.

    MANŒUVRE NATIONALISTE

    Le dernier acte dans cette accélération de projets nationalistes en compétition s’est amorcé début septembre, lorsque le Parlement catalan approuva une motion demandant la tenue d’un référendum sur l’indépendance le 1er octobre. Le gouvernement espagnol a déclaré la décision inconstitutionnelle, basée sur la Constitution espagnole de 1978 qui défend « l’unité indissoluble de la nation espagnole » - un article visant à contrôler fermement les contrecoups du séparatisme local apparus pendant la guerre civile des années 1930. Faisant fi de l’interdiction, le gouvernement catalan a décidé de maintenir sa proposition en espérant tirer parti de la promotion du séparatisme catalan qu’il entretient depuis des années.

    Le 20 septembre, l’État espagnol a lancé l’opération Anubis qui visait à empêcher le référendum de se dérouler, notamment en lançant des raids contre les bureaux du gouvernement catalan, en arrêtant des fonctionnaires, et en confisquant des bulletins de vote. Le point culminant de cette violence déchaînée par les forces de l’État espagnol est survenu dans les jours où le référendum s’est tenu. Des protestations contre ces actes de violence ont eu lieu en Catalogne mais, à ce stade, nous ne savons toujours pas si d’autres manifestations majeures ont eu lieu ailleurs en Espagne. À la place, nous avons plutôt assisté à des manifestations massives du nationalisme espagnol à Madrid et ailleurs – ce qui illustre parfaitement à quel point le nationalisme empêche l’unité de la classe ouvrière.

    Les événements du 1er octobre ont galvanisé les tendances nationalistes des deux côtés. Selon les autorités régionales catalanes, 91,96% ont voté oui à une république catalane indépendante, mais la participation globale n’était que de 42,58%. Le vote s’est tenu dans la tourmente, la Policia Nacional et la Guardia Civil ayant tenté de fermer les bureaux de vote. Les 893 civils blessés lors de cette seule journée démontrent à quel point la violence est inhérente à l’État démocratique - certains commentateurs, parmi lesquels ironiquement, Nicolás Maduro, ont comparé les actions du gouvernement de Mariano Rajoy à l’Espagne franquiste. Par la suite, la Commission européenne a déclaré que « conformément à la Constitution espagnole, le vote du 1er octobre en Catalogne n’était pas légal » et qu’il faut faire confiance à « la direction du Premier ministre Mariano Rajoy pour gérer ce processus difficile ».1

    En Septembre, suite aux répressions par l’État espagnol, la CGT suivie de la CNT et d’autres syndicats plus petits, ont saisi cette opportunité pour annoncer une grève générale le 3 Octobre. Cependant, après les évènements du 1er Octobre, les plus grands syndicats espagnols, l’UGT et le CCOO, ainsi que l’Assemblée Nationale Catalane (ANC), ont plutôt appelé à une espèce de débrayage citoyen – leur déclaration se présentait ainsi : « Nous incitons toute la société, les employeurs, les propriétaires d’entreprise, les syndicats, les travailleurs, les contractuels, les institutions et tous les citoyens de Catalogne à immobiliser le ‘pays’ le mardi 3 octobre ». La grève a frappé les transports publics, deux grands ports et le secteur agricole.2 Que ce soit dans le cadre du débrayage des citoyens ou de la grève générale, qu’ils aient été motivés par le nationalisme ou la colère contre la brutalité policière, les travailleurs ont réagi aux événements. Ce n’est cependant pas clair dans quelle mesure les rapports des assemblées locales reflètent certaines étincelles d’auto-organisation de la part du prolétariat ou si elles ne sont que des créations de l’establishment bourgeois local agissant comme une espèce « d’armée de scène » pour l’agenda séparatiste.

    Depuis le début du mois d’octobre, les appareils d’État de Madrid et de Barcelone ont justifié leurs propres positions en affirmant que leurs positions constitutionnelles respectives l’emportent sur les autres. Ce serait une grave erreur si les travailleurs en Catalogne, ou dans le reste de l’Espagne, étaient entraînés derrière l’un ou l’autre des arguments concurrents. Derrière les discussions d’avocats sur le « sur le sexe des anges » se cachent la réalité des factions de la classe dirigeante qui ne veulent qu’étendre leur propre capacité à exploiter la classe ouvrière - indépendamment de la nationalité, du patrimoine, ou du lieu de naissance.

    LA RÉPONSE INTERNATIONALISTE

    Les événements en Catalogne doivent être compris dans le contexte de la crise économique du capitalisme qui a mené à un effondrement financier en 2007 sans qu’il n’y ait eu, depuis, une véritable reprise. Cela a mené les sections locales de la classe capitaliste à penser qu’elles pourraient gérer plus efficacement l’économie que l’État central. Conséquemment, un changement global vers le nationalisme et le populisme s’en est suivi. Dans une économie qui ne s’est pas encore rétablie dix ans après l’éclatement de la bulle spéculative, la classe dirigeante est à court d’idées et divisée sur la façon de s’en sortir. La tentative du gouvernement catalan de mettre le blâme sur le gouvernement central espagnol, afin de rallier les travailleurs derrière le programme séparatiste, est censée masquer le fait que la classe dirigeante catalane (qu est également divisée sur cette question) est aussi responsable que le gouvernement de Madrid face à l’application des mesures d’austérité.

    Comme nous l’avons dit à maintes reprises, les luttes de libération nationale ne font que diviser la classe ouvrière et laisser les travailleurs à la merci de leur propre bourgeoisie nationale. Là où les diverses factions nationales répandent leurs fantasmes nationalistes, nous encourageons la classe ouvrière locale à s’opposer aux arguments des deux parties. Les exemples à ce sujet sont nombreux (y compris ceux récents de l’Ukraine3, l’Écosse4 ou du Kurdistan5 [5]). En ce moment même, un autre chapitre est en train de s’écrire avec le référendum dans le Kurdistan irakien, lequel annonce d’autres morts et d’autres souffrances dans cette lutte pour les ressources de l’axe Turquie / Syrie / Irak.

    En tant qu’internationalistes, nous affirmons que la seule alternative possible, face à la dévastation sociale et environnementale offerte par le capitalisme, se situe au-delà des frontières, dans l’unité de la classe ouvrière autour d’un but commun : un monde sans classes ni État où ‘le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous’. Pour ce faire, nous avons besoin d’une organisation internationale, un parti, qui puisse efficacement intervenir dans des événements comme la grève en Catalogne afin de pousser la lutte au-delà du contrôle des syndicats et des partis institutionnels, et pour déclarer l’indépendance de la classe ouvrière face à toutes les factions de la classe dirigeante, peu importe sa nationalité.

    Si des mouvements vers des assemblées de quartier ou de lieu de travail surgissent, il faudra alors inciter pour que ces assemblées rompent totalement avec les factions de l’État espagnol ou catalan, et qu’elles ne laissent également aucune place à la participation des employeurs locaux. Les prises de décisions doivent provenir des réunions de masse avec les délégués tenus responsables et révocables en tout temps. La mise en place et l’expansion de ces organisations ouvrières représentent la seule alternative face au cul-de-sac barbare des nationalismes concurrents que prépare la bourgeoisie. En l’absence d’une véritable organisation internationaliste, nous offrons notre solidarité et notre assistance aux noyaux communistes et aux individus qui luttent pour cette nécessaire réponse prolétarienne.

    (Tendance Communiste Internationaliste) KT/Dyjbas, octobre 2017

    1. Déclaration sur les évènements en Catalogne europa.eu
    2. La Catalogne, théâtre d’une grève générale après la réponse brutale de la police espagnole au referendum sur l’indépendance. independent.co.uk
    3. Ukraine - A Nationalist Dead End leftcom.org
    4. The Scottish Independence Referendum : The Great Diversion leftcom.org
    5. In Rojava : People’s War is not Class War leftcom.org

  • A #Barcelone, les partisans de l’Espagne donnent de la voix
    https://www.mediapart.fr/journal/international/131017/barcelone-les-partisans-de-lespagne-donnent-de-la-voix

    Pour fêter le 12 octobre, « jour de l’hispanité », les partisans de l’unité de l’Espagne sont à nouveau descendus dans les rues de Barcelone. Une manifestation de soutien à la fermeté de Madrid contre les indépendantistes. Manifestation du 12 octobre 2017 à Barcelone

    #International #Catalogne #Espagne #Indépendance_de_la_Catalogne

  • Le syndrome séparatiste - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/10/le-syndrome-separatiste.html

    Carles Puigdemont vient de proclamer “le droit de la Catalogne à l’indépendance” sous les applaudissements des élus régionaux. L’expérience historique enseigne pourtant que ce genre d’aventure se termine rarement dans l’allégresse. Arraché à la Serbie à coups de B52, le Kosovo a proclamé son indépendance en 2009. Sous perfusion de l’UE et de l’OTAN, cet Etat-fantoche a été livré par l’émissaire onusien Bernard Kouchner à une clique mafieuse, l’UCK, qui doit son impunité à cette rente géopolitique. En attendant, la Serbie a été bombardée et dépecée. Quant à la population du Kosovo, elle ne tire aucun avantage d’une indépendance qui a fait de nombreuses victimes.

    Voilà pour l’Europe. Mais en Afrique, c’est pire. La sécession du Sud-Soudan parrainée par Washington a provoqué un désastre sans précédent. D’une pauvreté inouïe, dévasté par la guerre civile, ce nouvel Etat n’a plus que ses yeux pour pleurer. Les multinationales convoitaient ses richesses minières et pétrolières, le Département d’Etat voulait affaiblir le gouvernement de Khartoum, les dirigeants des ethnies méridionales rêvaient d’indépendance, c’était l’équation gagnante ! Hélas le rêve est devenu cauchemar, et les morts se comptent par dizaines de milliers. Kosovo, Sud-Soudan : décidément le séparatisme, lorsqu’il parvient à ses fins, peine à offrir des lendemains qui chantent.

    On répliquera sans doute que l’indépendance du Kurdistan irakien pourrait faire la démonstration inverse. Ce peuple sans Etat, floué par l’inique traité de Lausanne (1923), prendrait alors une revanche historique ! C’est bien le projet du PDK dirigé par le clan Barzani, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Ni l’Irak, ni l’Iran, ni la Turquie n’accepteront ce démembrement d’un Etat souverain, fût-il appuyé en sous-main par le puissant protecteur US. Quant à l’alliance avec Israël, on se demande si les Kurdes réalisent que Tel Aviv les soutient comme la corde soutient le pendu. Prudents, les Kurdes syriens dialoguent de leur côté avec Damas, qui s’est dit prêt à négocier une fois scellé le sort de Daech.

    Véritable cas d’école, la situation des Kurdes syriens illustre l’impasse du séparatisme. Car si d’aventure ils décidaient de proclamer leur indépendance, ils ouvriraient les portes de l’enfer. Pris en tenailles entre les forces turques et syriennes, cet Etat non viable d’1,5 million de Kurdes serait rapidement rayé de la carte. Sans doute ont-ils fini par comprendre que l’autonomie kurde n’est négociable qu’à condition de renoncer au séparatisme et que leur avenir est d’appartenir à une Syrie souveraine et réconciliée. Mais comme au Kosovo et au Sud-Soudan, les velléités séparatistes sont manipulées par des puissances qui ont intérêt à déstabiliser les Etats souverains. Le sort des Kurdes dans la région est entre leurs mains, et ils auraient tort de le confier à leurs faux amis impérialistes.

    Le séparatisme, au fond, est un syndrome qui atteint des populations blessées par l’histoire à qui de faux médecins inoculent de faux remèdes. Les Catalans qui rêvent d’indépendance ont sans doute de bonnes raisons d’en vouloir au gouvernement central espagnol. Ils ont légitimement conservé la mémoire des années noires de la répression franquiste. Mais l’Espagne de 2017 n’est pas franquiste, et la sécession de la Catalogne la déstabiliserait, la blesserait. Violer la loi de l’Etat espagnol, qui est un Etat souverain, n’est pas un acte anodin. Le séparatisme catalan porterait un coup redoutable à la souveraineté nationale en Europe du Sud, et ce sont les “peuples d’Espagne” qui en feraient indistinctement les frais.

    Région développée qui pèse 19% du PIB espagnol, la Catalogne n’est pas le Kosovo. Nourri par la mémoire historique et l’irrédentisme culturel, son séparatisme ne manque pas de panache. Mais il ne faut pas se raconter d’histoires, c’est aussi un égoïsme de riches. Les dirigeants de la Catalogne s’imaginent que sa puissance économique irriguera sa souveraineté politique. Une fois libéré du fardeau espagnol, soulagé du poids de la solidarité nationale, le dynamisme catalan fera des prodiges ! C’est un secret de polichinelle, que même l’extrême-gauche ne peut ignorer : la bourgeoisie locale entend tirer profit de l’indépendance pour instaurer un modèle néo-libéral. Il n’est pas sûr que les jeunes et les ouvriers partagent ce projet, et on compte sans doute sur l’illusion lyrique du 10 octobre pour résoudre toutes ces contradictions.

    Mais ce n’est pas tout. Les dirigeants de Barcelone veulent quitter l’Espagne sans quitter l’UE, ils veulent fonder une “nouvelle nation en Europe”, mais ce projet n’a aucun sens. Car si l’UE acceptait l’adhésion d’un Etat sécessionniste, elle signerait son arrêt de mort. Il est vrai que les européistes ont plus d’un tour dans leur sac, et que certains rêvent d’un démembrement des Etats-nations au profit des Euro-régions. Mais ce serait faire l’aveu que l’UE est une machine à broyer les Etats souverains, tandis qu’elle survit péniblement en accréditant la fiction inverse. Le jour où une région sécessionniste est admise dans l’UE, qui pourra encore nier que l’UE sert à évider la souveraineté nationale par le haut tout en la faisant imploser par le bas ? Le syndrome séparatiste, en frappant l’Europe, aura-t-il pour vertu de faire tomber les masques ?

    Bruno Guigue

    Illustration : Rodrigo Acevedo Musto

    Source : infobae.com

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Bruno Guigue, Mondialisation.ca, 2017

  • A propos d’orages et de boussoles | Le blog de Floréal
    https://florealanar.wordpress.com/2017/10/11/a-propos-dorages-et-de-boussoles

    *

    A propos d’orages et de boussoles*

    11 octobre 2017 par Floréal

    Pour faire suite à l’article de Tomás Ibáñez intitulé « Quelques certitudes », publié ici même le 4 octobre, voici, du même auteur, un autre texte qui s’intéresse à l’implication de militants libertaires dans les événements qui secouent actuellement la Catalogne.
    Ce texte a été rédigé directement en français par Tomás Ibáñez. J’y ai simplement apporté quelques corrections relatives à certaines formulations, et non, bien sûr, à son contenu.

    __________

    C’est dans les moments agités, complexes et orageux qu’il importe de consulter nos boussoles pour ne pas nous égarer. Mais c’est aussi au cœur de l’orage que leurs indications se révèlent le moins fiable. C’est pourquoi il est crucial de ne pas se laisser emporter par le tourbillon des événements qui se succèdent de manière endiablée et qui exigent des réactions rapides. C’est pourquoi il est nécessaire de porter le regard, ne serait-ce qu’un instant, par-delà le contexte immédiat, prendre une certaine distance par rapport à l’orage, et tenter d’entrevoir l’horizon vers lequel nous poussent les actes que la situation semble nous imposer.
    Malgré la sympathie, l’affection et la compréhension que j’éprouve envers bon nombre des libertaires qui s’impliquent dans les mobilisations qui secouent la Catalogne, je ne peux m’empêcher de considérer qu’ils sont en train de favoriser, de manière totalement involontaire, le processus conçu par le gouvernement catalan et par les formations nationalistes pour créer « un nouvel Etat ».
    Il est clair que tel n’est pas leur objectif, bien au contraire, et que ce n’est pas cela qui les conduit à exposer leur corps dans une paradoxale « défense des urnes », ou à convoquer une grève générale en contiguïté temporelle avec le référendum pour la création d’un nouvel Etat.
    Leurs objectifs vont de celui qui consiste à « détruire l’Etat espagnol » (souhaitons qu’il soit atteint), jusqu’à celui d’aller vers une situation où il soit possible de « décider de tout », et pas seulement de la forme politique du territoire, en passant par la volonté de radicaliser l’agitation actuelle en encourageant la créativité et les pincées d’auto-organisation qui pointent dans la population. Certains caressent même le rêve d’une (improbable) insurrection populaire ouvrant la voie à une véritable « autonomie », au sens fort du terme, allant bien au-delà du concept d’autodétermination des peuples.
    Ces objectifs, ainsi que l’incontournable engagement à lutter contre la répression exercée par l’Etat sur ceux qui défient ses lois, m’inspirent le plus grand respect. Cela dit, il n’en demeure pas moins que les actions de ces camarades apportent leur petit grain de sable au développement du projet indépendantiste, ou plus exactement nationaliste car il ne vise pas autre chose que « l’indépendance » d’une « nation »… exclusivement.
    Si cette contribution au développement du projet nationaliste me préoccupe, ce n’est pas parce qu’il conduit à l’éventuelle création d’un nouvel Etat, car en fin de compte il nous faudrait poursuivre nos luttes en son sein comme nous le faisons dans l’Etat où nous nous trouvons, sans qu’un changement du cadre étatique entraîne une différence qualitative digne d’être mentionnée. Vivre dans un nouvel Etat nous importe peu. Par contre, la principale conséquence négative qui découlera de notre participation au conflit actuel c’est que ce sera nous, et les travailleurs impliqués, qui paieront les « pots cassés » de l’affrontement entre l’Etat institué et l’Etat naissant, comme cela va être le cas, par exemple, pour la vingtaine d’anarchistes grecs arrêtés suite à l’occupation de l’ambassade espagnole en solidarité avec « la Catalogne » (sic).
    Ce qui me préoccupe, et c’est précisément ici que prend sens mon appel à porter plus loin le regard, c’est que la contribution aux affrontements actuels est en train de donner des ailes à « l’essor des nationalismes », comme cela se produit à chaque fois qu’il y a un choc entre nationalismes, et cela augure un affrontement entre travailleurs, aussi bien à l’intérieur même de la Catalogne qu’entre des travailleurs de Catalogne et ceux d’autres parties du territoire. Sans parler, par ailleurs, de l’ « essor de l’extrême droite » qui en découle et que l’on constate déjà en divers endroits d’Espagne. Bien entendu, il ne s’agit pas de renoncer à lutter sous prétexte que cela peut susciter l’essor de l’extrême droite, mais ce qu’il ne faut certainement pas faire c’est lutter dans une bataille définie en termes nationalistes, car c’est cela qui garantit cet essor.
    En cet instant, les interventions respectives de Puigdemont (président du gouvernement catalan), qui hier a laissé dans les limbes la proclamation du nouvel Etat, et de Rajoy (président du gouvernement espagnol), qui a mis en marche, de façon pour l’instant voilée, la suspension de l’autonomie catalane, révèlent leur souci de ne pas nuire aux intérêts des grandes corporations, des entreprises ou des entités financières, et montrent les limites qu’aucun des deux gouvernements en lice n’est disposé à transgresser. Cela se traduit par une atténuation de la tension existante, accompagnée de la mise en scène d’un spectacle fait de poses et de tromperies assorties de tirs de balles à blanc. Jusqu’à présent le seul sang qui a été versé, et il faudrait éviter qu’il continue à l’être, est celui de « ceux d’en bas », qui se sont laissés entraîner dans une partie orchestrée et arbitrée par la classe politique en fonction de ses intérêts. Il nous faut lutter, bien sûr, mais pas dans des combats où nos ennemis nous appellent à les rejoindre.

    Tomás Ibáñez
    (Barcelone, 11 octobre 2017)

  • Sur la situation en Catalogne : #nationalisme bourgeois, résurgences franquistes, quelques rappels. Unité des travailleurs ! | Vive Le Parti Communiste Français !
    http://vivelepcf.fr/6383/sur-la-situation-en-catalogne-nationalisme-bourgeois-resurgences-franquist

    Les intérêts de la #bourgeoisie industrielle catalane se sont développés dans un autre sens que les intérêts de la bourgeoisie rentière de Madrid. C’est cette divergence qui a donné naissance au mouvement nationaliste qui a perduré au long du XXème siècle. La répression primaire de Franco contre la langue et la culture catalanes l’ont alimenté.

    Après la mort de Franco, ce mouvement politique a pris une autre forme. L’avènement de la démocratie espagnole a amené une décentralisation de l’Etat. A l’image des nationalistes du Pays Basque, la bourgeoisie catalane s’est dit qu’elle pouvait obtenir plus de privilèges, vis-à-vis des autres régions du pays, en s’organisant en force politique nationaliste.

    #oligarchie

    Mais la situation se précipite lorsque, en 2010-2011, la droite nationaliste catalane (la CDC) enchaîne les succès électoraux, profitant de l’écroulement des socialistes du PSOE. Elle s’empare du gouvernement régional et de plusieurs municipalités dont Barcelone. Tout cela dans un contexte de profonde #crise économique au niveau du pays. Dès 2011-2012, la région et les municipalités doivent appliquer des coupes budgétaires énormes. Elles coupent notamment dans l’éducation et la santé, gérées, en Espagne, entièrement par les régions. Des mouvements de contestation très larges émergent pour tenter de faire barrage à ces politiques qui provoquent la colère de tous les travailleurs d’Espagne.

    Dans ce contexte, où les nationalistes de droite doivent ouvertement mener une politique rejetée par l’ensemble des travailleurs, s’ajoutent plusieurs scandales de #corruption, remontant à loin. Le cas du « 3% » est le plus emblématique. Il touche directement des membres de CDC, qui s’étaient enrichis en prenant des commissions (de 3% – mais, en fait, c’était même plus) lors de l’attribution de marchés publics.

    Pour sauver sa situation #politique, la droite nationaliste s’est mise à agiter plus fort que jamais le drapeau de l’indépendance : une diversion en direction des travailleurs de la Catalogne qu’elle a si durement frappés avec ses politiques antipopulaires. Une consultation sur l’avenir politique de la Catalogne s’en est suivie en 2014, à l’initiative du président nationaliste CDC, Artur Mas, demandant si la Catalogne devait être indépendante. Elle déclenchera l’invalidation politique de Mas par Madrid. Mais le mouvement indépendantiste est lancé. Aux élections régionales de 2015, la droite nationaliste réussit à gagner l’appui de la gauche nationaliste sous le drapeau du « oui » à l’indépendance. Elles remportent les élections, et la droite et la gauche nationalistes forment ensemble un gouvernement grâce au soutien de l’extrême-gauche indépendantiste de la CUP. Cette victoire électorale est à l’origine du référendum du 1er octobre 2017, ressuscitant le spectre politique de l’indépendance de la Catalogne.

    #guerre_aux_pauvres

    • Comme le disent certains autres ailleurs, la Catalogne contient toutes les contradictions de notre époque. Voie sans issue européenne, corruption sans fin du capitalisme, laminage des couches populaires... et du coup les « ni-ni » des éclairés de « gauche », à base de grille de lecture du XXème siècle, en deviennent inaudibles, incompréhensibles, inopérants. J’explique : s’il y a une majorité populaire pour l’indépendance, ce n’est pas parce que les nationalistes ont du succès. Si ce que nos gauchistes pures disent est vrai, que les nationalistes tiennent le haut du pavé, ce n’est pas pour autant que leurs idées sont majoritaires. Si l’indépendance a le vent en poupe, c’est surtout parce que partout, les politiques économiques ne laissent aucun espoir au plus grand nombre et à la planète en général.

    • Oui, c’est ça. Du coup, toutes les analyses des uns et des autres qui n’amènent qu’à la même solution, celle de ne pas s’en mêler, elles laissent un gros sentiment de frustration et de passer à côté de l’évènement.
      Si Madrid décidait d’emboiter le pas de la Catalogne en proposant aux Catalans de sortir de l’Europe, il n’est pas dit que d’un coup, l’Espagne ne s’en retrouverait pas réunifiée...

  • Dommage pour la #Catalogne (1)

    Barcelone n’est plus ce qu’elle fût. La glorieuse capitale de l’anarchisme ibérique s’est transformée en une mégapole traversée par toutes les modes ; celles du fric, mais aussi celle du fanatisme et du sentiment identitaire. En conséquence, c’est l’ennemi historique de l’anarchisme, le #nationalisme, catalan, avec ses affairistes et ses politiciens, qui tiennent le haut du pavé et domine les esprits. Les événements de cet été, qui se sont succédés dans et autour de la capitale régionale, ont tour à tour mis en scène les uns et les autres.

    Il y a d’abord eu cette attaque contre un bus de touristes par quatre individus cagoulés se réclamant du mouvement « Arran ». Heureusement, cette action particulièrement stupide n’a fait aucune victime. Selon son porte-parole, son but était purement médiatique. Nous savons que, de nos jours, le ridicule ne tue pas mais qu’il est un moyen de faire du bruit virtuel. Comment dit-on « buzz » en catalan ? En tout cas, « Arran » se traduit par racines. Rien d’original là-dedans car, dans notre monde moderne, la métaphore écolo-politicienne fonctionne à pleins tubes ; les racistes parlent de souche et les gauchistes auraient des racines. La spéculation immobilière, quant à elle, fait flamber les loyers et ceux qui raisonnent avec leurs pieds (de vigne ?) attaquent des touristes, à chacun ses bouc-émissaires.

    En politique, la tragédie n’est souvent pas loin de la farce. Quelques jours après cet incident sans gravité, mais intellectuellement pénible à supporter, les islamistes ont également choisi la cible touristique pour sévir. Le massacre du 17 août 2017, sur les Ramblas de Barcelone, et l’attaque de la plage de Cambrils ont mis en avant un autre pur produit du chauvinisme local que sont les « mossos de esquadra », la police catalane. Rappelons que, suite au mouvement dit des indignés qui l’étaient suffisamment à Barcelone pour obliger le « govern » (en dialecte catalan, on le dit comme ça pour dire gouvernement) à s’enfuir en hélicoptère en 2011, le pouvoir a édicté une série de lois répressives contre les contestataires qui l’avaient placé en si mauvaise posture. Ces lois ont permis aux politiciens catalans d’étancher leur rancune et aux célèbres « mossos » de s’illustrer dans une répression arbitraire qui connut son apogée avec deux séries d’opérations nommées « Pandora » et « Piñata » (voir encadré). Ces opérations furent du type de celles que tout État sait mener contre ses ennemis, un grand spectacle « sons et lumières », celui d’une foule de policiers sur-équipés et sur-armés s’agitant au son d’accusations mensongères : Les cibles étaient éloquentes, l’Athénée Anarchiste de Poble Sec, l’Athénée Libertaire de Sant Andreu, ainsi que la maison occupée « Kasa de la Muntanya » …

    Depuis 2015, vingt personnes poursuivies comme appartenant à la mouvance anarchiste (2) ont arbitrairement été placées sous les verrous ... Et, tout cela s’est terminé sur deux jugements rendus en 2016 et 2017 par le haut tribunal espagnol, lequel a, à chaque fois, désavoué et annulé ces deux opérations en dénonçant l’action abusive du « govern » catalan. Dépités et s’essuyant la bave qui leur coulait des lèvres, flics et politiciens catalans ont dû relâcher leurs proies.

    La sardane des menteurs.

    Tout comme le dit un dicton, on ne peut pas courir deux lièvres à la fois, et les fameux « mossos de esquadra », trop occupés à persécuter des innocents, ont négligé des religieux criminels. Ce 17 août 2017, la camionnette meurtrière des Ramblas a donc pu courir comme elle l’a voulu et écraser de paisibles touristes dont un enfant de 7 ans. Aussitôt, les « mossos » se sont plaints que eux, pauvres petits policiers, étaient sans moyens (sauf visiblement contre les Anarchistes) et qu’ils avaient été mis à l’écart des renseignements détenus par les méchants flics espagnols. A leur suite, le chef du « govern » est monté au créneau pour déclarer, le 29 Août, qu’une police catalane ne suffisait pas et que « une armée catalane était indispensable » (pour mieux défoncer les portes des athénées libertaires qui leur font si peur ?). Ces mensonges d’État (pardon de govern) n’ont tenu que quelques jours car la presse a révélé que, l’an dernier déjà, la police belge avait pris directement contact avec un officier des « mossos de esquadra » pour lui signaler la dangerosité de l’iman de Ripoll et, en mai 2017, c’est la CIA qui avait informé les « mossos » du risque d’attentat qui planait sur les Ramblas. Les « mossos » et les politiciens catalans ont commencé par menacer les journalistes puis ont décidé de mentir, les yeux dans les yeux, que jamais de la vie, au grand jamais, ils n’avaient eu ces renseignements. Ce n’est que, une fois, placés devant l’évidence des preuves qu’ils ont de maniére pitoyable fini par avouer qu’ils avaient menti en connaissances de cause.

    Pour clore cette ronde, les nationalistes catalans se sont mobilisés pour transformer la marche du 26 août 2017, marche qui se déroulait en hommage aux victimes des attentats, en une démonstration de chauvinisme ; et cela, au mépris des victimes. Des drapeaux, des centaines de drapeaux catalans, étaient déployés en tête de cortège, sans aucun rapport avec les victimes des attentats. Il y était dénoncé, tenez-vous bien, l’islamophobie et, cela, tout en suscitant et en stimulant l’hispanophobie. Pour les catalanistes qui venaient d’être pris la main dans le sac, ou mieux, dans leur boîte à manipulations, cette récupération était primordiale pour relancer le processus sécessionniste dont le nouveau point culminant devait être le référendum du 01° octobre 2017 sur le thème du « pour ou contre » l’indépendance d’une mystification nommée "peuple catalan".

    (1) En référence à l’ouvrage de Georges Orwell « Hommage à la Catalogne ».
    (2) http://www.elmundo.es/cataluna/2017/05/30/592db9b146163fd34e8b462b.html article intitulé « Críticas a los Mossos en el final del ’caso Pandora » .

    Paru dans @Anarchosyndicalisme ! 156 / Octobre-Novembre 2017 / cntaittoulouse.lautre.net

  • A #Barcelone, « rien ne sera plus comme avant »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/101017/barcelone-rien-ne-sera-plus-comme-avant

    Les autocollants pour ou contre l’indépendance parsèment Barcelone. © Reuters. Les violences qui ont accompagné le référendum unilatéral du 1er octobre ont marqué les esprits à Barcelone. Indépendantistes ou non, les habitants savent désormais qu’une nouvelle étape de leur histoire est ouverte. Témoignages.

    #International #Catalogne #Espagne #indépendantisme

  • La Catalogne entre deux feux
    Par Martin Garrigue

    Suivi de
    « Indépendance : bien au-delà d’un État en soi »
    Par Ivan Miró

    http://jefklak.org/?p=4503

    Dimanche 1er octobre, jour du référendum pour l’indépendance de la Catalogne, jugé illégal par le Tribunal constitutionnel de l’État espagnol, plus de deux millions de Catalan.es se sont rendu.es aux urnes, accueilli.es par de violentes charges policières. Les déclarations du président Mariano Rajoy « fier de l’action de la police », celles du roi (« Le problème en Catalogne, c’est les indépendantistes ») et le soutien des socialistes libéraux et journalistes d’État creusent encore le fossé. Face aux aspirations à l’autodétermination, les autorités espagnoles refusent tout dialogue et cherchent à imposer le statu quo par la force. Pour comprendre ce qui s’est passé ces derniers jours, voici le témoignage d’un français qui a vécu les événements depuis Barcelone, suivi de la traduction d’un article datant de 2012, montrant deux visions de l’indépendance qui coopèrent et s’affrontent tour à tour : social-libéral versus libertaire-révolutionnaire.

    Pour beaucoup de collectifs et de personnes impliquées dans les luttes sociales en Catalogne, les contradictions de ce mouvement ne manquent pas. Le patriotisme nous est particulièrement étranger. Voir des marées de drapeaux aux couleurs de la Catalogne est pénible, surtout quand ceux-ci servent à cacher les différences de classe qui traversent la société locale. Se retrouver dans la rue avec des gens de droite est plutôt bizarre, voire franchement désagréable. On a souvent peur d’être les idiot.es utiles de la construction d’un nouvel État qui sera probablement aussi corrompu que les autres. Les politiciens indépendantistes ont besoin de la mobilisation de rue, mais sont effrayés par un débordement possible sur leur gauche, et surtout désireux de garder le contrôle sur ce mouvement populaire si divers et chaotique. Pour garder la main, ils en appellent en permanence au seny , ce mélange de bon sens et de modération censé caractériser les Catalan.es. Pour les partisans du nouvel ordre catalan, le seny serait même le fondement de la construction du pays sur un modèle de démocratie libérale, intégré à (et sauvé par) l’Union Européenne.

    Dans un même mouvement, les politiciens et journalistes mainstream de Barcelone tentent par tous les moyens de construire l’unité patriotique. Et s’indignent des violences de la Guarda Civil, tout en glorifiant la police catalane – pourtant bien connue pour sa brutalité au cours des luttes sociales de ces dernières années. C’est la bataille pour ce qu’on appelle ici el relat : le récit de l’histoire, celle qui restera la version officielle. La référence permanente à Ghandi, Mandela et Luther King participe de la construction de ce mythe. Ceci est fortement alimenté par la peur compréhensible que la situation tourne à la guerre civile, ce que personne ne veut ; ou plutôt à l’occupation militaire du pays, ce que tout le monde craint.

    Malgré ces contradictions, une grande majorité des militant.es a décidé de s’impliquer dans la résistance populaire. Comme le disait un camarade sur un des nombreux points de blocage de la grève générale : « Si on reste à la maison, ce mouvement provoquera un changement seulement institutionnel. Mais si on s’en mêle, avec la force qu’ont nos réseaux anticapitalistes sur tout le territoire, on aura forcément une incidence sur les événements. Pour nous, c’est dans la rue et depuis la base que les choses se jouent. » Comme dit le slogan le plus repris de ce mouvement, hérité directement des mouvements squat et antifascistes : « Els carrers seran sempre nostres ! »

  • Catalogne : sous pression, les entreprises passent à l’offensive - Le Point
    http://www.lepoint.fr/economie/espagne-decret-pour-faciliter-le-transfert-du-siege-social-des-entreprises-c

    Après l’arme judiciaire, l’arme économique entre en lice dans la crise en Catalogne, où les entreprises, grandes banques en tête, commencent à mettre à exécution leurs menaces de s’éloigner de la région, sous le regard bienveillant de Madrid.

    Vendredi, les dirigeants de CaixaBank, troisième banque espagnole, basée à Barcelone, devaient se réunir pour étudier un transfert de leur siège social hors de Catalogne, alors que les dirigeants catalans menacent de déclarer unilatéralement l’indépendance.

    On va y arriver à avoir une guerre « pour de vrai », en « Europe de la paix » !

    La guerre, c’est tout de la faute des gens qui veulent faire des référendums !

  • #Catalogne : l’indépendantisme est aussi une mobilisation de gauche
    https://www.mediapart.fr/journal/international/051017/catalogne-lindependantisme-est-aussi-une-mobilisation-de-gauche

    Loin des caricatures, les indépendantistes sont loin de former un bloc uni. Aux côtés de courants conservateurs, arc-boutés sur la défense de leurs intérêts économiques, figurent des mouvements de gauche, qui posent la question de la démocratie, du renouveau institutionnel de l’Espagne post-franquiste, et de la naissance d’une république. Il faut savoir entendre ces héritiers du mouvement des Indignés de 2011. Manifestation contre les violences policières, à Barcelone le 3 octobre 2017 © Juan Medina / Reuters.

    #International #15-M #Espagne #indépendance #Mariano_Rajoy #UE

  • Mathias Enard : « La crise catalane relève du politique plus que de l’identitaire »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/041017/mathias-enard-la-crise-catalane-releve-du-politique-plus-que-de-lidentitai

    L’écrivain Mathias Énard, familier de Barcelone, donne sa vision des soubresauts catalans comme des intransigeances madrilènes. Pour que le blocage ne dégénère pas, une médiation doit prendre toute la mesure de cette crise démocratique.

    #International #Culture-Idées #Catalogne #Espagne #indépendance #Matias_Enard