city:bellocq

  • Vivian Maier, la femme qui faillit ne jamais exister
    http://7lameslamer.net/vivian-la-femme-qui-faillit-ne-1416.html

    Le processus qui mène de l’ombre à la #lumière s’est amorcé dès 2007 mais il ne parviendra jamais à mettre la main sur #VivianMaier vivante. Ce n’est qu’en 2009 que l’étrange #destin de Vivian Maier se noue : on retrouve enfin sa trace mais elle vient de mourir, deux jours auparavant. Tout est en place pour que naisse une #légende, celle de Vivian Maier, #photographe de rue, dont l’oeuvre immense ne sera révélée qu’après sa mort.

    #photographie #JohnMaloof #femme

    • D’un autre côté, on peut aussi penser que cette histoire vraiment très belle est celle qui fait que l’on s’intéresse à un fond photographique qui, en fait, n’a rien d’exceptionnel.

      Quant à :

      Son nom désormais est une référence internationale et l’on ne manque pas, à chaque fois que l’on évoque ce parcours singulier, de citer d’autres femmes photographes : Tina Modotti, Germaine Krull, Cristina Garcia Rodero, Lisette Model, Sarah Moon, Bettina Rheims, Helen Levitt, etc

      On peut raisonnablement se demander si la personne qui a écrit cet article dispose de la moindre connaissance de l’histoire de la photographie pour nommer des exemples, à l’exception de Listte Lodel, aussi peu notables de femmes photographes : Diane Arbus, Barbara Crane, Mary-Ellen Mark, Cindy Sherman, Sally Mann, Joyce Neimanas, Barbara Kasten, Emmet Gowin, Imogen Cunningham, Margaret Bourke-White et donc, Lisette Model (qui sont les premières à me venir à l’esprit) forment un aéropage nettement plus convaincant. Ca sent un peu la reherche désespérée via google de quelques noms de femmes photographes.

    • Nous maintenons que son travail de photographe est exceptionnel. Par ailleurs, les femmes photographes que nous citons nous semblent parfaitement dignes d’être citées et Google n’a rien à voir là dedans. Chacun ses références. Les vôtres sont tout aussi pertinentes et il ne nous viendrait pas à l’esprit de prétendre que « ça sent la recherche désespérée via Google ».

    • Bon je relis mon message, je lui trouve des défauts sur la forme et je vous prie de m’en excuser. En revanche sur le fond, je me dis que je dois être bouché à l’émeri pour ne toujours pas comprendre depuis sept ou huit ans quel est l’intérêt de ce travail photographique qui est celui d’une amatrice éclairée et pas maladroite. Je ne discerne pas de point de vue dans ce travail. De même je n’y vois pas cette nécessité qui fait les oeuvres. Vivian Maier qui était sans doute une dame très gentille avec laquelle j’aurais sans doute aimé boire une bière sur Division, ou même allé me promener dans le Loop pour y prendre des photographies même, ne produit pas la moindre image surprenante, voire personnelle. Elle n’invente aucun code esthétique, aucun de ses tirages ne semble prendre le parti d’une lumière ou d’une autre (ceci dit je fais exactement le même reproche à Cartier-Bresson, et d’ailleurs je crois que je préfère les photographies de V.M. à celles de HCB) et, finalement, ses images sont très peu disantes, elles ne racontent pas vraiment un récit, sauf peut-être celui d’une femme qui avait trouvé le moyen remarquable de se désennuyer pendant ses dimanches. Dit comme ça cela peut paraître sévère, au contraire, je trouve que cela faisait d’elle a priori une bonne personne, même attachante, mais malheureusement pas une artiste, ce dont il est permis de douter que ce soit-là quelque chose à quoi elle aurait aspiré.

      Nombreuses de ses images sont contemporaines des Américains de Robert Frank ou du New York de William Klein, et pareillement à Chicago, au même moment, Harry Callahan, Aaron Siskin, Barbara Crane déjà ..., je sais c’est un peu tuer une mouche avec une masse, mais ce n’est pas, à mes yeux, et à mon entendement bouché à l’émeri, la découverte que l’on tente de vous faire accroire depuis 2009 (et si j’avais mauvais esprit je soupçonnerais beaucoup son découvreur de s’être copieusement employé à faire de ce corpus une oeuvre exagérée), ce n’est pas non plus Lee Friedlander découvrant les photographies de Bellocq pour prendre un exemple de ce genre de découvertes.

    • Je trouve votre position assez sévère mais cependant, je perçois à travers votre discours une vérité qui m’a également touché. Mais je reste tout de même impressionné par ces photos de rue dont certaines sont dans la veine d’un Weegee. C’est finalement l’histoire de cette femme qui rend son œuvre hors norme.

    • C’est finalement l’histoire de cette femme qui rend son œuvre hors norme.

      C’est exactement cela. Et cela ne fait pas une oeuvre. en soi ce n’est pas si triste. Viviain Maier a sans doute eu une existence pleine au sein de laquelle elle a trouvé les moyens d’une certaine émancipation et d’un certain bonheur avec la photographie pour laquelle elle avait des aptitudes largement égales à celles de nombreux photographes dont par ailleurs on nous rabat les oreilles.

      Vous avez des exemples pour ce qui est de la comparaison avec Weegee parce que là, j’avoue que je j’y aurais jamais pensé tout seul et je reste à convaincre ?

  • Mardi, le personnage de mon psychanalyste
    Fait son retour dans mes récits
    Des Anguilles les mains mouillées , transfert en cours ?

    Des fois, quand je me réveille, mes rêves me font rire
    Mais alors j’ai le sentiment de rire à mes propres blagues
    Ce qui est pour le moins inélégant

    D’autres matins quand je me réveille
    Mes rêves me font pleurer
    Ou me font peur

    Et il est arrivé (rarement)
    Que mes rêves
    Me fassent éjaculer

    C’est la rentrée des trois enfants
    Et c’est le retour des habitudes-sillons
    Bagarre des filles pour l’accès à la douche

    Réveil de l’ours des cavernes, Émile
    Mon petit déjeuner solitaire et matinal
    Devoir houspiller Zoé à la traîne

    " Dire qu’on peut rayer
    La Corée du Nord de la carte
    C’est légitimer son programme nucléaire "

    Les migrants
    Cibles du trafic
    D’organes

    Amnesty international
    Alerte sur la recrudescence
    Des attaques de Boko Haram

    Tête de la serveuse
    Qui découvre
    Ma tête à moi

    Je relis mon rêve de ce matin
    Il est manifeste que mon inconscient
    Épie dans mon agenda : 5/9/17 13 H RDV ?

    Au café
    Je suis fort inspiré
    De retour au bureau, tout sec

    Quand j’ajoute des corrections au récit
    De rêves vieux de deux mois, quelles sont
    Les conséquences sur ma psyché ?

    Une mouche (à merde) se pose
    Circonspecte sur mon tapuscrit
    Sur une partie déjà relue : relit-elle ?

    Le retour
    De l’analysant
    En open space

     ? Où j’apprends pourquoi
    Je suis devenu photographe
    Et pourquoi cela ne m’intéresse plus

     ? Où j’apprends pourquoi
    J’aime raconter des histoires
    Et pourquoi cela m’intéressera toujours

     ? Où je comprends pourquoi
    Je suis devenu informaticien
    Et pourquoi je dois ne plus l’être

    Arrive donc parfois
    Ces moments dans l’existence
    Où l’on y voit un peu clair

    Mais les souterrains
    Visqueux par lesquels
    Il a fallu passer pour ça !

    Une photographie déchirée
    Un genou en terre et sa béquille
    Des pommes de terre pourries

    Un jour j’apprendrais
    À ne pas pleurer
    Les larmes qui ne sont pas les miennes

    Mais d’ici là
    Je n’ai plus peur la nuit
    Je ne mange plus de trop

    Macron appelle les propriétaires
    À baisser leurs loyers de cinq euros,
    Pour compenser les APL

    Ce soir je range le garage
    Pour en faire
    Une salle de cinéma !

    Maintenant que je ne suis plus photographe
    Je rentre chez un luthier
    Et je me mets à la contrebasse ?

    Est-ce si simple que cela
    Que je puisse écrire range ton garage
    Et le soir je trouve le courage de ?

    Et quelle seraient
    Les autres admonestations
    Les plus urgentes ?

    Retrouve le courrier du rectorat
    Finis de ranger la buanderie
    Et tu reprendras bien un peu de ménage

    Et maintenant que tu n’es plus photographe
    Si tu t’y remettais, un peu, pour voir
    Ce que fait un non-photographe

    Ce que tu comprends, enfin
    Tu es devenu photographe
    Pour réparer une photo déchirée

    Par perversité tu as aimé
    Les photographes retors
    Qui enlaidissaient leurs modèles

    Diane Arbus
    Gary Winogrand
    August Sanders

    Tu as aimé
    La saleté des tirages
    Médiocres et pleins de pétouilles

    Robert Frank
    Joël-Peter Witkin
    Robert Heinecken

    Tu as aimé
    Les images dures
    Et les images laides

    Bellocq, Weegee
    Et les photographies
    De la Commune de Disdéri

    Tu as aimé
    Les photographies
    De peu de choses

    Josef Sudek
    Cy Twombly
    Mario Giacomelli

    Tu as aimé
    Les grands
    Magiciens

    Lazlo Moholy-Nagy
    Robert Heinecken
    Barbara Crane

    Tu as aimé
    Les photographes
    Du vernaculaire

    Walker Evans
    Bart Parker
    Jean-Louis Garnell

    Tout cela, tous ceux-là
    Pour réparer
    Une photo déchirée

    Tu n’as pas réparé
    La photographie déchirée
    Et désormais tu t’en moques

    Tu te moques de cette image
    Que tu n’as pas réparée
    Comme de ton premier bain de révélateur

    Ne réparant pas cette image déchirée
    C’est comme si tu te réparais toi
    De ta propre déchirure

    #mon_oiseau_bleu

  • J-220 : une jeune femme commande, dans la librairie où j’ai mes habitudes, la Chambre claire de Roland Barthes. Je l’envie. J’envie sa jeunesse. J’envie qu’elle va découvrir ce livre magnifique, dès mardi soir, date de réception de sa commande, elle ne le sait pas encore mais c’est comme de lire, pour la première fois, un Tintin qu’on n’a pas encore lu, ou d’écouter un disque des Beatles qu’on n’a pas encore dans ses galettes, j’envie qu’elle s’engage dans l’apprentissage de la photographie, elle a dans les mains quelques exemplaires de la collection des photo-poches . Je me retiens in extremis de lui conseiller celui de Robert Frank, je ne voudrais pas faire mon vieux con.

    Sur la table des nouveautés du rayon photo, je jette un rapide coup d’œil sur une nouvelle monographie de Diane Arbus, apparemment les années qui précédent les portraits au 6X6, très beau volume pour ce que je peux en juger rapidement, certaines images on dirait du Robert Frank, même grain, même sauvagerie, en plus sauvage encore, les freaks déjà, mais la rue, encore un peu, le prix de ce très beau livre m’indique que cela devra être mon cadeau de Noël ― à cinquante-deux ans je continue de donner des suggestions de ce genre à mes vieux parents !, il y a une vingtaine d’années cela avait valu beaucoup d’amusement à mon père dans un supermarché de produits culturels, ancienne fédération d’achats pour cadres : « la personne qui cherchait le livre de photographies de prostituées de la Nouvelle Orléans est attendue au rayon photo », j’y repense chaque fois que je vois la tranche du livre de Bellocq dans ma bibliothèque― et puis mon regard, vaguement amusé tombe sur un cahier intitulé Le Cahier qu’il vous faut pour réussir vos photos d’un certain Henry Carroll, dont je dois dire que je n’ai jamais entendu parler. Et de fait je suis assez diverti de feuilleter ce livre d’exercices plutôt bien pensés, cela ne vaut pas le questionnaire de Joyce Neimanas à ses jeunes étudiants de première année ― qu’est-ce que j’aimerais retrouver ce questionnaire dans lequel on lisait des questions du genre quel genre de drogues vous pensez devoir prendre pour suivre ce cours, quelle est la chose la plus dangereuse que vous ayez déjà faite et celle que vous aimeriez faire etc… ―, mais c’est déjà très bien.

    C’est sans doute d’avoir envié la jeunesse de cette jeune femme qui allait bientôt lire la Chambre claire de Roland Barthes, je me décide à acheter ce livre en me donnant deux contraintes, répondre à chaque exercice avec des images déjà faites et en faire une manière de feuilleton en images de Qui ça ?

    Mon père au téléphone, tu ne voudrais pas t’inscrire sur les listes des pri-maires de la droite, comme cela tu peux contribuer à faire barrage à Sarkozy à la source, cela ne coûte que deux euros, je les prends en charge, ah et aussi il faudra que tu signes un papier à ton nom pour dire que tu te reconnais dans les valeurs de la droite, ma mère explose de colère derrière lui, Guy ― mon père s’appelle Guy ― c’est de la provocation, tu ne viendras pas te plaindre après. Eclats de rire de part et d’autre de la ligne téléphonique.

    Premier exercice de Henry Carroll : photographiez votre premier souvenir.

    Mon tout premier souvenir est celui d’une voiture bleue azur au bord d’une piscine à Abidjan en 1967. Et c’est à ce souvenir, tellement imprécis, que j’ai repensé en voyant les vieilles trabans en République Tchèque, en 2005.

    #qui_ca