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  • #Décès de #Mike

    Bonjour à toutes et tous,

    Comment exprimer un ressenti lorsque ce sont cent personnes qui parlent toutes en même temps, cent personnes qui vivent les choses, chacune à sa manière ? La mort de Mike laisse en chacune et chacun de nous une trace singulière, un vide ; que nous essayons ensemble et individuellement de ne pas laisser s’effondrer en trou noir. Colère rentrée, tristesse, sensation d’étouffer, incompréhension, sentiment d’#injustice : où se situer, quoi faire ?

    (...)

    Parallèlement, nous avons rendu plusieurs visites aux pompes funèbres et à l’ambassade du Nigeria, afin de préparer le transport du corps de Mike. Pour assurer sa conservation, il a été embaumé, un processus rendu plus difficile (et plus coûteux) par l’autopsie approfondie qui a été menée par la médecine légale. Son #corps se trouve maintenant en réfrigération, à #Lausanne.

    Le transport doit quant à lui être encore autorisé par les autorités nigérianes, lesquelles exigent un certificat spécifiant la cause exacte du décès — un document que nous ne pourrons obtenir qu’une fois établi par le médecin légiste le rapport définitif d’autopsie (et les analyses toxicologiques, notamment, peuvent encore prendre du temps). Ce n’est que depuis l’année passée que le Nigeria demande un tel document, après qu’un corps atteint par le virus Ebola a été introduit sans contrôle dans le pays. Nous espérons quant à nous que ce processus ira au plus vite, afin que le corps de Mike puisse être restitué à sa famille et enterré selon les rites qui ont accompagné sa vie.

    Nous demandons une fois de plus humblement votre aide pour faire face aux coûts de la garde du corps et de son rapatriement. Les Pompes Funèbres Générales ont établi un devis de CHF 9’136 (pdf joint à ce message). Nous leur avons déjà versé CHF 3’000 à titre d’acompte et avons envoyé CHF 500 à la compagne de Mike, à Valencia en Espagne. Heureusement, nous avons déjà reçu de nombreux dons et voulons dire un grand merci à toutes celles et ceux qui en sont la source : à travers le compte ouvert par Droit de Rester et deux soirées de soutien à Neuchâtel et à Lausanne, pas loin de CHF 3’500 nous sont arrivés. Restent donc un peu plus de CHF de 5’500 à rassembler. Pourriez-vous s’il-vous-plaît faire suivre ce message autour de vous, afin que d’autres personnes sensibles à cette situation puissent faire peut-être elles aussi un don de 50 ou 100 francs ? Les petits cours d’eau font les grandes rivières.

    CCP : 17-549478-7 / Coordination Asile Lausanne, Case Postale 5744, 1002 Lausanne / IBAN : CH21 0900 0000 1754 9478 7 / Mention : « Mike »

    Sur un autre plan, l’avocat engagé par la famille de Mike avec notre soutien, Me Simon Ntah, s’est saisi de l’affaire avec sérieux. Au cours des semaines qui ont suivi la mort de Mike, plusieurs témoins sont apparus, les policiers ont été auditionnés par le Ministère public en présence de l’avocat, un rapport préliminaire d’autopsie a été rendu. Les informations relatives à ces derniers points ont été relatées par la presse : nous vous renvoyons à l’article du 24Heures ci-dessous et au 19h30 de la RTS du 21 mars.

    https://www.24heures.ch/vaud-regions/lausanne-region/policiers-lausannois-feront-face-justice/story/29578626

    https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/vd--deces-dun-nigerian-des-agents-de-police-sont-entendus-comme-prevenus?id=9429

    Le relatif soulagement qu’on peut ressentir à l’annonce de ces nouvelles – savoir que ces 6 policiers ont effectivement été prévenus d’#homicide par négligence – ne change cependant rien au fait que de nombreux autres événements impliquant racisme et violence ont pu et, à n’en pas douter, se sont produits dans le plus complet silence. L’ignorance dans laquelle se trouvent la plupart des gens, en Suisse, quant à ce qui se passe sous leurs fenêtres, de jour comme de nuit, est alarmante. Le déni de racisme, brandi encore par M. Hildebrand dans le Lausanne Cité la semaine dernière, doit interpeller et ne pas être laissé sans réponse. Le #racisme prospère précisément par le bais des institutions : la stigmatisation des personnes migrantes et en particulier des personnes racisées est renforcée par les directives et l’autorité du Secrétariat d’Etat aux Migrations, par les politiques cantonales de chasse aux personnes sans-papiers et, sur un autre plan, de chasse aux travailleurs précarisés de la drogue, dans les rues de Lausanne et ailleurs. Ne pas reconnaître qu’il existe des béances dans l’égalité d’accès aux droits pour des personnes étrangères précarisées et/ou racisées en Suisse est inadmissible.

    Face à ce déni, on se rend compte à quel point il est essentiel de pouvoir compter sur les oreilles et les voix de nombreuses personnes, qu’elles soient politisées ou non. À commencer par toutes celles et ceux qui sont venu-e-s à la manifestation du 10 mars, puis au rassemblement du 20 mars. Et ce sont aussi des soutiens politiques : il y a dix jours, David Payot, Karine Clerc, Didier Divorne et Marc Vuilleumier – pour le groupe POP & Gauche en mouvement – ont ainsi cosignés un communiqué qui rejoint certaines de nos prises de position et assume une ligne claire.

    http://www.popvaud.ch/2018/03/29/communique-deces-de-mike-a-lausanne

    Ce ne sont pas les seuls. Au cours du mois de mars, nous avons à nouveau joint nos forces avec SolidaritéS Vaud, le Collectif Afro-Swiss, l’Alliance contre le profilage racial, Droit de Rester, le groupe Ensemble à Gauche, le Collectif R ainsi que la Ligue suisse des droits de l’Homme section vaudoise, sans oublier le Collectif St-Martin ni l’association du Sleep-In ainsi que le Collectif Outrage. Et bien d’autres sont venus, des personnes nigérianes vivant à Lausanne ou ailleurs en Suisse, et des personnes suisses qui ne tolèrent pas que de tels actes de la part des forces de police puissent avoir lieu. Nous souhaitons que ces rassemblements portent des fruits et qu’ils se propagent à l’avenir au-delà des frontières du canton et de la Suisse. Together we stand.

    C’est un combat de longue haleine. La façon dont le postulat d’Ensemble à Gauche au Conseil communal a été repoussé le 27 mars le montre assez. Nous saluons la manière dont Pierre Conscience a défendu ce postulat, ainsi que les interventions de Claude Calame et le soutien d’une partie des Verts. Il est frappant de voir à quel point la majorité du Conseil refuse de considérer les problèmes de racisme et d’#abus_policier dans leur dimension systémique, à l’horizon de la politique suisse en matière d’immigration et d’asile, des rapports économiques et politiques de domination qui existent entre l’Europe et l’Afrique, ainsi qu’à l’intérieur des frontières de la Suisse. Pour les personnes que cela intéresse, il est possible de regarder l’enregistrement vidéo de ce débat sur internet : http://www.sonomix.ch/live/lausanne/996

    C’est un combat dont la valeur pour la vie s’éprouve au jour le jour et c’est là que nous trouvons nos forces. En continuant de rassembler des témoignages sur les discriminations, les #violences et/ou les abus policiers ; en communiquant, en refusant de fermer sa gueule, en écrivant aux journaux, en réagissant via des courriers de lecteur ou des lettres à la rédaction lors du traitement racisant de certains sujets ; en ne se laissant pas prendre au jeu de la haine sur les réseaux sociaux tout en dénonçant les cas de racisme, voire en portant plainte ; en prêtant attention à ce qui se passe autour de nous dans la rue, dans les magasins, sur les lieux de travail, dans les institutions, dans les milieux culturels ; en ouvrant de nouveaux lieux d’accueil respectueux et dignes ; en donnant la voix à ceux et celles qui en sont privés ; en s’investissant pour créer le changement.

    Merci pour votre lecture, et en vous souhaitant plein de bonnes choses pour ce début de printemps !!!

    Les membres du Collectif Jean Dutoit

    #police #violences_policières #Suisse #Vaud #asile #migrations #réfugiés #mourir_dans_la_forteresse_Europe

    Message reçu d’un membre du collectif Jean Dutoit, par email.

    • Communiqué sur le décès de Mike à Lausanne

      Le 28 février, Mike décédait dans une intervention de police. Les agents ont-ils une responsabilité dans ce décès ? L’enquête le dira d’ici quelques mois. Ce qu’il est possible de dire aujourd’hui, c’est que la réponse doit être politique et non judiciaire. Le combat contre le deal mérite mieux qu’une chasse aux petits trafiquants, et les difficultés de beaucoup de migrants africains ne résultent pas des écarts d’un ou de plusieurs policiers. Tant que ces migrants seront vus comme un problème à traiter par la répression, tant que nous n’aborderons pas les problèmes qu’eux-mêmes rencontrent et qui les amènent à Lausanne, notre politique restera largement inefficace.

      Ces personnes ont fui l’Afrique pour des motifs sociaux, politiques ou économiques ; elles ont passé des années sur le chemin vers l’Europe en y investissant souvent les ressources de tout leur entourage. Elles cherchent ici de la sécurité, un moyen de vivre, et de rembourser les dettes contractées sur leur chemin. La Suisse leur offre peu de possibilités d’asile – les accords de Dublin en sont la première cause – mais la situation est généralement pire dans les pays qu’ils ont traversé. Ils n’ont pas accès au logement ni au travail ; ils vivent donc là où ils risquent le moins d’être chassé, et assurent leur subsistance au mieux du travail au noir, au pire du trafic de drogue. Ils sont amendés lorsqu’ils dorment dans la rue, lorsqu’ils sont pris en train de travailler, ou lorsqu’ils trafiquent ; parfois emprisonnés selon la gravité des faits et la place dans les prisons. Si ces sanctions sont inefficaces, c’est surtout parce qu’ils ne trouvent pas d’alternative.

      Nous avons besoin d’une politique qui s’adresse aux problèmes de ces migrants africains, et qui ne se contente pas de les traiter comme un problème. Qui permette au plus grand nombre de vivre dans leur pays d’origine. Qui leur assure des conditions d’asile décentes dans les pays du Sud de l’Europe. Qui permette à ceux qui demandent l’asile en Suisse de vivre et de gagner leur vie, plutôt que de leur interdire le séjour et le travail.

      Ces problèmes ne trouveront pas leur solution à la seule échelle d’une ville ou d’un canton. Mais ces problèmes sont devant nous, et ils ne disparaîtront pas si nous fermons les yeux. Demander à la police de les résoudre par la seule répression, c’est mettre la police en échec, et c’est mettre encore plus de danger ou de précarité sur des personnes qui la fuient.

      Pour le POP
      David Payot, Municipal Lausanne
      Karine Clerc, Municipale Renens
      Didier Divorne, Municipal Renens
      Marc Vuilleumier, ancien Municipal Lausanne

      http://www.popvaud.ch/2018/03/29/communique-deces-de-mike-a-lausanne

    • Message du collectif Jean Dutoit (09.06.2018):

      C’est avec soulagement que nous vous annonçons que le corps de notre père, mari, frère et ami Mike Ben Peter Amadasun a été retourné à sa famille, à Benin City au Nigeria. Il est arrivé hier soir à Lagos, d’où il a été emmené jusqu’au lieu de son dernier séjour. La famille Amadasun se rassemble aujourd’hui et demain pour la veillée funèbre et l’enterrement.

      Nous aimerions exprimer notre profonde gratitude envers tou-te-s celles et ceux qui nous ont apporté leur aide et leur soutien pendant ces temps difficiles. Durant trois mois, depuis que Mike a perdu la vie, nous nous sommes attelés à rassembler tous les papiers nécessaires, et la pensée que Mike n’avait pas encore trouvé la paix fut pénible. Nombre d’entre vous ont été présent-e-s à un moment ou à un autre, et c’est grâce à votre solidarité, votre amitié et votre amour que ce jour est aujourd’hui réalité. Vos donations ont par ailleurs permis de rassembler suffisamment d’argent pour payer les services funéraires, la garde du corps, son transport par avion ainsi que les voyages de la famille. Nous en publierons ultérieurement un compte-rendu.

      Nous remercions en particulier son frère Roger, qui s’est tant investi entre la Suisse et l’Italie ; sa femme Bridget à Valencia, en Espagne, et leurs deux enfants, Nelly et Divine, qui ce mercredi sont venus et ont participé à la veillée funèbre de leur père à Lausanne ; tous les membres de la communauté Edo à Jean Dutoit, ainsi qu’ailleurs en Suisse et en Europe ; tous les membres du Collectif Jean Dutoit, qui ont donné le meilleur d’eux-elles-mêmes pour rendre ce retour possible ; Mme Luinetti aux Pompes Funèbres Générales à Lausanne, pour son aide et son soutien au long de tous ces mois ; toutes les personnes de Suisse et d’ailleurs qui ont partagé nos messages et nous ont envoyé leur dons, leurs mots de soutien, leur amour et leur amitié.

      QUE SON ÂME REPOSE EN PAIX

  • ‘Migrants are more profitable than drugs’: how the mafia infiltrated Italy’s asylum system | News | The Guardian

    https://www.theguardian.com/news/2018/feb/01/migrants-more-profitable-than-drugs-how-mafia-infiltrated-italy-asylum-

    Crime families have cashed in on the ‘refugee industry’. By Barbie Latza Nadeau

    Thu 1 Feb 2018 06.00 GMT

    Joy, a young Nigerian woman, was standing in the street outside the sprawling, overcrowded Cara di Mineo reception centre for asylum seekers in central Sicily, waiting for someone to pick her up when I met her. It was late summer 2016, and the weather was still hot. She said she was 18, but looked much younger. She was wearing a faded denim jacket over a crisp white T-shirt and tight jeans, and six or seven strings of colourful beads were wrapped around her neck. A gold chain hung from her left wrist, a gift from her mother.

    As we spoke, a dark car came into view and she took a couple of steps away from me to make sure whoever was driving saw her, and saw that she was alone. There were a handful of other migrants loitering along the road. The approaching car didn’t slow down, so Joy came back over to me and carried on our conversation.

    The oldest of six children, Joy (not her real name) told me she had left her family in a small village in Edo state in Nigeria at the age of 15, and gone to work for a wealthy woman who owned a beauty salon in Benin City. She had since come to suspect that her parents had sold her to raise money for their younger children. “They probably had no choice,” she said as she looked down the road toward the thick citrus groves that hid the coming traffic.

    #italie #asile #migrations #prostitution

  • Story of cities #5: Benin City, the mighty medieval capital now lost without trace
    With its mathematical layout and earthworks longer than the Great Wall of China, Benin City was one of the best planned cities in the world when London was a place of ‘thievery and murder’. So why is nothing left?
    http://www.theguardian.com/cities/2016/mar/18/story-of-cities-5-benin-city-edo-nigeria-mighty-medieval-capital-lost-w

  • Abandoned Airliners at Benin City Airport, Nigeria - Urban Ghosts
    http://www.urbanghostsmedia.com/2016/03/abandoned-airliners-benin-city-airport-nigeria

    We’ve touched on the rusting carcasses of abandoned airliners littering Nigeria’s commercial airports before. In 2013 it was reported that the country had been told to clean up its aircraft boneyards - like this one, at Benin City Airport. The post A Graveyard of Abandoned Airliners at Benin City A

    #ghost_town

  • How Woman Delivered Monster in Church
    http://allafrica.com/stories/201209160097.html

    When the creature came out, it did not look like a human being but it looked like an animal". Asked about the whereabouts of the woman and her name, the pastor’s aide explained:"We don’t even know her or whether she came with any member of her family. Nobody knows where she came from. We don’t always take records of people who came from outside Benin City but we know our members. We were expecting the woman to come back here today (Wednesday). People always come here to receive miracles and after that many of them come back to thank God for delivering them".

    But the pastor said nobody should touch it because it was demonic.
    #religion #OMG
    dommage il y a pas de photos

  • The Nigerian Connection - People & Power - Al Jazeera English
    http://english.aljazeera.net/programmes/peopleandpower/2011/08/201189141348631784.html
    signalé par @reka

    According to the United Nations Interregional Crime and Justice Research Institute (UNICRI), Italy is now the main destination for more than 10,000 Nigerian prostitutes, trafficked from Benin City to European cities and criminal hubs, just like the Domitiana and its coast.

    “Nigerian criminals are able to find agreements with all the mafias, from Colombians to Chinese. But it’s an easy game for them in Italy also for another reason: the high number of Italian clients who look for prostitutes night and day,” says Giovanni Conzo, a prosecutor at the anti-mafia section in Naples.

    “This organisation is stronger than ever. We should stop them before they take full control of our region,” he adds. But Conzo’s words offer just a glimmer of hope.

    #prostitition #trafic_femmes #Nigeria #Italie #mafia