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  • Enquête sur la science sous influence des millions de Coca-Cola
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/enquete-sur-la-science-sous-influence-des-millions-de-coca-cola_5459509_3244

    Montants faramineux. Experts introuvables. Résultats non publiés. Opérations marketing maquillées en recherches. Un « institut » à but purement lucratif piloté par des célébrités de la médecine française. Voilà un échantillon des étonnantes découvertes de l’enquête menée par Le Monde sur les millions d’euros distribués par #Coca-Cola aux professionnels de santé français ces dix dernières années.

    #paywall #falsification #mensonge

    • Enquête sur la science sous influence des millions de Coca-Cola
      Le roi du soda finance professionnels de santé et chercheurs pour faire oublier les risques liés à ses boissons. La firme a dépensé 8 millions d’euros en France depuis 2010.

      Montants faramineux. Experts introuvables. Résultats non publiés. Opérations marketing maquillées en recherches. Un « institut » à but purement lucratif piloté par des célébrités de la médecine française. Voilà un échantillon des étonnantes découvertes de l’enquête menée par Le Monde sur les millions d’euros distribués par Coca-Cola aux professionnels de santé français ces dix dernières années.
      A l’origine, un geste de transparence inédit pour la marque de soda la plus célèbre du monde, plus connue pour entretenir le secret autour de ses recettes comme de ses activités.

      Une enquête dévastatrice

      A la fin de l’été 2015, le New York Times publie un article dévastateur pour la réputation de la multinationale. Le quotidien américain dévoile son implication dans la coordination et le financement d’un « réseau mondial sur la balance énergétique » (« global energy balance network »).
      Depuis plusieurs années, cette organisation réunit des scientifiques influents qui propagent une « solution » à l’épidémie mondiale d’obésité par le biais d’articles publiés dans les revues médicales, d’interventions à des conférences et par les réseaux sociaux. Faites plus d’exercice sans trop vous préoccuper de réduire vos apports en calories : tel est le discours de ces experts qui, à contre-courant des spécialistes en santé publique, passent sous silence le rôle de l’alimentation pour plutôt mettre en avant le manque d’activité physique.

      Le message est parfaitement calibré pour détourner l’attention des Sprite, Fanta et autres Minute Maid, propriétés de Coca-Cola, leader mondial du secteur. Or, en parallèle, les données scientifiques s’accumulent et mettent en cause les boissons sucrées dans l’explosion de l’obésité et du diabète de type 2 sur la planète entière. Une canette de 33 centilitres du soda couleur caramel contient l’équivalent de sept morceaux de sucre (35 grammes). A l’instar de la France en 2012, de nombreux pays adoptent d’ailleurs des « taxes soda » pour contrer ces tendances.

      Aux Etats-Unis, les révélations du New York Times font scandale. Le PDG de Coca-Cola en personne promet alors la transparence sur les financements versés par la firme. Sur son site sont publiés les noms de plusieurs centaines d’experts et la liste des activités qu’elle a financées aux Etats-Unis depuis le début de la décennie : 21,8 millions de dollars (19,4 millions d’euros) pour des projets de recherche et 96,8 millions pour des partenariats. Dans la foulée, elle rend ces informations publiques dans une demi-douzaine de pays.

      En France, l’insistance de l’ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à les publier en avril 2016. Ce sont ces données, depuis mises à jour, que Le Monde a passées au crible.
      Ainsi, depuis 2010, Coca-Cola a octroyé plus de 8 millions d’euros à des experts et à diverses organisations médicales, mais aussi sportives ou événementielles. En France comme ailleurs, des financements qui relèvent dans leur grande majorité de la communication ou du sponsoring pur, et non d’un authentique travail scientifique.

      Des experts très recherchés par les stratèges de l’influence
      Diététiciens, nutritionnistes ou médecins du sport : la plupart des dix-huit personnes nommées sont des professionnels de santé – les plus légitimes pour déconseiller la consommation de boissons sucrées à leurs patients, mais aussi dans les médias et les colloques. L’avis de ces « leaders d’opinion », une catégorie d’experts très recherchée par les stratèges de l’influence, fait autorité au sein de leur communauté.
      Interrogée par Le Monde, France Bellisle explique avoir été démarchée par Coca-Cola pour rédiger un article sur le rapport entre la consommation de boissons sucrées et le poids (conclusion : il n’existe pas « nécessairement » de relation causale). Directrice de recherche honoraire de l’Institut national de la recherche agronomique, la psychologue dit avoir été rémunérée 2 000 euros pour cette mission.

      Son article faisait partie d’un ensemble publié en 2011 dans un numéro hors série des Cahiers de nutrition et de diététique, une revue spécialisée destinée aux professionnels du domaine. Les six autres auteurs y déclaraient avoir été « normalement » rémunérés. Aucun n’a répondu aux questions du Monde. Les noms de deux d’entre eux ne figurent pas sur la liste de Coca-Cola, qui précise que certains experts avec lesquels elle a été en rapport « n’ont pas souhaité que leur collaboration soit mentionnée » en ligne. L’éditorial (« A la découverte des boissons rafraîchissantes sans alcool ») inaugurant ce numéro entièrement sponsorisé par la multinationale était signé par le département « nutrition » de Coca-Cola France.

      Des interventions payées entre 700 et 4 000 euros

      Un peu plus bas dans la liste, Bernard Guy-Grand se souvient, lui, d’avoir touché autour de 700 euros pour faire un topo sur l’aspartame lors d’une conférence à une date oubliée. Le « tarif syndical » selon cet ancien chef du service nutrition de l’Hôtel-Dieu (Paris). « Ce n’est pas un crime, ce n’est même pas un conflit d’intérêts ! », assure-t-il.

      Or depuis le début des années 2010, la possible nocivité des édulcorants intenses comme l’aspartame est l’objet de toutes les attentions. En France, une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) pointait en 2013 un risque accru de diabète chez les consommateurs de boissons light. Tandis qu’un rapport sur l’intérêt nutritionnel des édulcorants intenses de l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses), publié en 2015, concluait qu’une consommation régulière comportait des risques.
      Ancien président de la Société française de médecine du sport, aujourd’hui directeur médical de l’Union cycliste internationale, Xavier Bigard a indiqué au Monde avoir reçu 4 000 euros de Powerade, une marque de boissons « énergétiques » que possède Coca-Cola, pour une conférence « sur les règles d’hydratation du sportif », comme le consigne par ailleurs sa déclaration d’intérêts à l’Anses.

      Bernard Waysfeld, psychiatre spécialisé en nutrition, évoque le même montant pour une communication « sur les boissons des ados » lors d’un colloque qui s’est tenu en mai 2011. Une présentation qui, expose-t-il dans un mail, a été « longuement travaillée et harmonisée avec les responsables de Coca-Cola » et « a nécessité trois jours de préparation », sans compter la présentation (« une journée »). « Ma communication ne concernait donc pas le produit mais la sous-hydratation des ados. En effet comme vous le savez peut-être, la soif est un signe tardif, et si on ne boit pas avant d’avoir soif, on est de fait déjà déshydraté. »

      Une liste de spécialistes étonnante

      La liste des experts est cocasse à certains égards : elle comprend deux anthropologues, des noms erronés, des personnes dont il n’a pas été possible de trouver les coordonnées. Sur les 157 000 euros distribués par la firme au total, Le Monde n’est parvenu à se faire confirmer qu’une partie minime (11 700 euros), et par les professionnels de santé eux-mêmes. Sur ces dix-huit personnes, six n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.
      « Il s’agissait soit de l’aide à la rédaction de brochures, ou de l’animation sur certains de nos stands lors de congrès ou encore des interventions en tant que speaker lors de symposiums », explique Coca-Cola, sans en révéler les détails. La multinationale assure avoir mis un terme à ce type de collaboration après 2016. De fait, ses tableaux montrent une générosité en nette diminution après 2016 et son engagement à être transparente.

      Le caractère approximatif des informations fournies par la multinationale n’est cependant pas propre à la France. En 2018, des chercheurs en sociologie et en politiques publiques ont analysé l’ensemble des données publiées par Coca-Cola à travers le monde dans le cadre de son initiative de transparence. Ils les ont comparées avec les études publiées dans des revues scientifiques qui mentionnaient explicitement un financement de Coca-Cola. Résultat : sur 389 articles parus dans 169 revues scientifiques, signées par pas moins de 907 auteurs, la firme n’en nommait que 42 (soit moins de 5 %). Malgré ses promesses de clarté sur ses financements pour des travaux scientifiques, soulignaient les chercheurs dans leur article publié dans la revue European Journal of Public Health, « l’ampleur de la participation de Coca-Cola n’est toujours pas connue ».
      Cette opacité se dégage également de l’analyse de la liste, bien plus longue, des « activités dans les domaines de la nutrition et de l’activité physique » que Coca-Cola finance en France. Le montant total atteint ici 7,8 millions.

      Des conférences sponsorisées

      Pour leur grande majorité, les « partenariats » de Coca-Cola consistaient à sponsoriser des conférences réunissant des professionnels de santé. Ainsi le salon annuel Dietecom a-t-il bénéficié de plus de 140 000 euros entre 2010 et 2017. La Société française de médecine de l’exercice et du sport d’environ 80 000 euros de 2010 à 2016 dans le cadre de son « partenariat annuel avec la marque Powerade ». Les Entretiens de Bichat, un rendez-vous incontournable de la médecine en France, cumulent, eux, plus de 100 000 euros.

      Certains assument avec plus ou moins de bonheur ces pactes avec le leader mondial des boissons sucrées, dont les intérêts commerciaux s’entrechoquent avec leurs objectifs de soin. Thérèse Libert, vice-présidente de l’Association française des diététiciens nutritionnistes, explique que les 135 000 euros perçus par l’association entre 2010 et 2018 correspondent à l’achat d’un stand où le groupe communique sur ses produits lors du congrès annuel. Mais c’est aussi le cas de « 70 à 80 marques, comme les salades Florette ou Lipton », dit-elle. « Vous allez dans n’importe quel congrès, vous avez des partenariats ! » Aucune information sur ce sponsoring ne figure sur le site de l’association.

      Des projets de « recherche » dispendieux

      Près d’un tiers des financements de Coca-Cola, enfin, concerne trois coûteux travaux de « recherche » (2,4 millions d’euros). La somme la plus importante a été versée à CreaBio pour un « projet de recherche sur les édulcorants intenses » en 2014-2015. Facture : environ 930 000 euros. Aujourd’hui en liquidation judiciaire, CreaBio est une société commerciale dont le chiffre d’affaires atteignait plus de 500 000 euros en 2016. D’après les conclusions de cette étude menée sur 170 sujets, et publiée seulement en 2018, il n’existe aucune différence entre l’eau et les boissons contenant des « édulcorants basses calories » en termes d’effets sur « l’appétit, l’apport énergétique et les choix alimentaires ».
      Selon la déclaration d’intérêts de l’article, Marc Fantino, auteur principal et fondateur de CreaBio, a par ailleurs perçu des honoraires pour ses fonctions de « membre du comité consultatif et du bureau d’orateurs » de l’International Sweeteners Association (Association internationale pour les édulcorants), une organisation de lobbying dont Coca-Cola est membre aux côtés des fournisseurs d’édulcorants. M. Fantino n’a pu être joint par Le Monde.

      Numéro deux des dépenses de recherche de Coca-Cola : l’Institute for European Expertise in Physiology (IEEP), qui a reçu près de 720 000 euros au cours de la période 2010-2014 pour, une fois encore, un « projet de recherche sur les édulcorants intenses ». Lui aussi publié après un délai inhabituellement long, en 2018, l’article concluait à l’absence d’effets de la consommation de boissons gazeuses sur la sensibilité à l’insuline ou la sécrétion de cette hormone qui régule les quantités de glucose dans le sang.

      « On sait que les résultats leur appartiennent » Fabrice Bonnet, endocrinologue

      L’endocrinologue Fabrice Bonnet était l’investigateur principal de cet essai mené au CHU de Rennes. Coca-Cola a-t-elle eu un droit de regard sur les résultats ? « Bien sûr qu’ils ont regardé les conclusions, concède-t-il. On sait que les résultats leur appartiennent. » Interrogé sur la somme considérable déclarée par Coca-Cola, M. Bonnet se dit « un peu surpris ». Selon lui, l’étude, qui n’impliquait que 60 sujets, a coûté « entre 200 000 et 300 000 euros ». Pas plus. Le CHU de Rennes n’a pas souhaité communiquer au Monde ces informations financières, « couvertes par la confidentialité » les liant à l’IEEP.
      Derrière le nom pompeux de cet « Institut européen d’expertise en physiologie », qui a joué les intermédiaires entre Coca-Cola et l’hôpital, se cache en fait une société commerciale (chiffre d’affaires 2014 : 1,3 million d’euros). Son site succinct indique seulement que son activité se situe « à l’interface entre groupes industriels et monde académique ».

      Des instituts à but lucratif

      L’entreprise est dirigée par un drôle de duo. Le très médiatique docteur Frédéric Saldmann, qui exerce comme cardiologue et nutritionniste à l’Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. Gourou des VIP et producteur à succès de pots-pourris de conseils sur la santé hérissés de points d’exclamation (Prenez votre santé en main ! Le Livre de poche, 2017), M. Saldmann est aussi un homme d’affaires. L’une de ses sociétés, Sprim, que dirige son épouse, est spécialisée en « conseil en stratégie et communication santé ».
      Ainsi qu’elle l’a confirmé par mail au Monde, Coca-Cola est cliente de Sprim. L’agence organise chaque année le congrès Dietecom, auquel la firme « a participé pendant plusieurs années entre 2010 et 2016 via un stand ou via des symposiums ».

      Le second « dirigeant » de l’IEEP, est une société civile au nom de Gérard Friedlander, le doyen de la faculté de médecine de l’université Paris-Descartes. En 2014, alors qu’il était en lice pour ce poste, ce professeur de physiologie à l’hôpital Georges-Pompidou avait suscité force railleries : une vidéo toujours en ligne le montrait, confortablement installé dans un gigantesque canapé beige, vanter in english les vertus des lotions anti-âge de la marque Lancaster.
      MM. Saldmann et Friedlander n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.

      Dernier bénéficiaire d’un financement de « recherche » de Coca-Cola, enfin, un autre institut au nom anglais dont le siège se situe en région lyonnaise. L’International Prevention Research Institute (Institut international pour la recherche en prévention, IPRI) a, lui, reçu 690 000 euros en 2012-2013 pour un « projet de recherche sur la consommation de sucres ».
      Dans la liste des publications de l’IPRI, un seul article correspond à cette « commande ». Paru en 2014 dans la revue European Journal of Cancer Prevention, il jugeait « rassurantes » les données sur l’association entre les boissons gazeuses, dont les colas, et le risque de cancer. Si la déclaration de financement de Coca-Cola y figure bien, la somme, elle, semble disproportionnée pour ce type de travaux scientifiques : dix pages d’analyses de données existantes, bibliographie comprise.

      Or les buts de cet « institut » qui n’a rien de public sont également lucratifs. L’IPRI est en effet divisé en deux sociétés. IPRI Management, dont le chiffre d’affaires dépassait 2,2 millions d’euros en 2015, a bénéficié du crédit impôt recherche pendant plusieurs années. Et IPRI Services, 1,1 million d’euros de chiffres d’affaires en 2014.

      Par mail, Peter Boyle, président de l’IPRI et auteur principal de l’article, explique que le financement incluait également « un rapport approfondi sur les édulcorants artificiels » et leur lien avec « la maladie ». « Ce dernier a été mené à terme » mais, comme « il ne montrait rien de nouveau » qui aurait « mérité d’être publié », il ne l’a jamais été. « C’était notre décision et notre seule décision », non celle de la firme, assure-t-il. Questionnée sur ces raisons, Coca-Cola n’a pas souhaité répondre.

  • Macron, le Médiocrate 13 juin 2018 - Anticons
    https://anticons.wordpress.com/2018/06/13/macron-le-mediocrate

    Réformateur, pragmatique et efficace, il est “l’homme que nous attendions”, nous laissent entendre des responsables des grands médias. Intellectuellement, il fut très proche du philosophe Paul Ricoeur, nous rabâchent ses admirateurs. Dès 2014, Attali annonçait :  « Macron sera président en 2017 » ,  « Nous avons élu un oiseau très rare ! » nous dit Kouchner.  « Il a résisté pendant quelques secondes à la poignée de main Donald Trump » commente Christophe Barbier. « L’échange est ferme, viril mais correct, et hisse la France au niveau de l’Amérique » garantit l’éditocratie.  « Macron c’est moi, en mieux » certifie Sarkozy.  « Il est mi-Kennedy, mi-Alcibiade » écrit BHL toujours bien inspiré (Alcibiade fut condamné à l’exil et Kennedy mourut assassiné). Pour Alain Minc, « Macron, c’est Bonaparte Premier consul « . Alain Juppé  « partage en grande partie » la vision d’Emmanuel Macron. Valéry Giscard d’Estaing « distribue des bons points » à Macron. Bref, cet échantillon de louanges dithyrambiques indique à quel point Emmanuel Macron est le modèle d’une très grande partie de la classe politico-médiatique. N’ayons pas peur des mots, Emmanuel Macron fait consensus auprès des oligarques.
     


    Esprit éclairé ou confusion mentale ? Macron, le best of !
    Nous avons sélectionné quelques citations emblématiques du Président Macron. Parmi les constantes figure en premier lieu la certitude pour lui d’être un homme d’exception. D’autre part, Emmanuel Macron à une fâcheuse tendance à perdre son sang froid dès qu’il est contrarié. Ajoutons que notre Président méprise totalement les classes populaires. Enfin, autre point inquiétant, Emmanuel Macron ne cesse de se contredire et, peut-être pire encore, il semble prendre ses croyances pour des vérités absolues. Voyons cela plus en détails.

     « Je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque »

     « Aujourd’hui, je ne suis pas prêt à faire les concessions que m’impose le Parti socialiste, c’est-à-dire m’excuser d’être un jeune mâle blanc diplômé. En d’autres temps, c’était un avantage compétitif inouï. Un jeune mâle blanc inspecteur des finances, il y a soixante ans, était le maître du monde »

     « Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort »

     « Je mise sur la révolution démocratique »

     « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires »

     « Il aurait fallu une Margaret Thatcher à la France »

     « Fillon, c’est Thatcher dans les années 80, la France mérite mieux que ça »

     « Je n’ai pas de leçons à recevoir. »

     « Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler »

     « Le libéralisme c’est la loi du plus fort, l’esprit des réformes que nous proposons c’est tout l’inverse »

     « Le libéralisme est une valeur de gauche »

     « Je suis maoïste, […] un bon programme c’est ce qui marche »

     « La politique c’est mystique »

     « Quand t’es jeune, 35h c’est de la pipe »

     « Travailler plus, sans être payé plus »

     « Monsieur Trump » ou  « l’Américain » : « N’oubliez jamais que si vous êtes une nation libre, c’est parce que des ambitieux sont partis de ces terres avec l’amour de la liberté, avec le même rêve, le rêve français, le rêve européen. Monsieur Trump, n’oubliez jamais ce que vous nous devez. La liberté, votre existence, c’est celle de Lafayette, c’est la nôtre »

     « Avec Trump, nous contribuerons à la création d’un ordre mondial du 21e siècle pour le bien de nos concitoyens »
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=DXcrghQfslU

     « Il y a dans cette société (Gad), une majorité de femmes, il y en a qui sont pour beaucoup illettrées, pour beaucoup on leur explique : Vous n’avez plus d’avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km ! Ces gens-là n’ont pas le permis de conduire, on va leur dire quoi ? »

     « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord »

     « Mes prédécesseurs n’avaient absolument aucune idée pour l’Europe »

     « J’ai une loyauté personnelle envers François Hollande. Je lui dois de m’avoir fait confiance et de m’avoir nommé au gouvernement. En même temps, lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour son pays, pas pour en faire son obligé »

     « François Hollande, sa présidence bavarde et son “absence d’idée” sur l’Europe »

     « Comme De Gaulle, je choisis le meilleur de la gauche, le meilleur de la droite et même le meilleur du centre »

     « Je suis l’anti-système »

     « J’ai condamné toujours la colonisation comme un acte de barbarie. […] La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime contre l’humanité. Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes »

     « En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé et je ne regrette pas cela parce que – il y a une jolie formule qui vaut pour l’Algérie – la France a installé les droits de l’homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire. […] Tout en reconnaissant ce crime, je ne veux pas qu’on tombe dans la culture de la culpabilisation sur laquelle on ne construit rien »

     « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien, parce que c’est un lieu où on passe, un lieu que l’on partage »

    Difficile, au milieu de tant d’inconséquence, de comprendre comment Macron a pu séduire autant de français. Le philosophe Alain Deneault montre qu’Emmanuel Macron, à l’instar de Justin Trudeau, premier ministre du Canada depuis novembre 2015, est devenu une figure charismatique uniquement parce que des médias complaisants lui attribuent plus de qualités qu’il n’en a réellement.

    Une figure de proue de l’extrême centre…
    Alain Deneault définit l’extrême centre comme un nouvel ordre politique qui s’efforce de liquider les notions de droite et de gauche. Cette nouvelle droite, puisque nous allons voir qu’il s’agit bien de cela, s’applique selon lui à garantir plus d’argent pour les multinationales, plus de dividendes versés aux actionnaires, plus de facilité d’accès aux paradis fiscaux, moins de services sociaux, et le démantèlement des droits des travailleurs.
     « Emmanuel Macron, c’est Robin des bois à l’envers : il prend aux pauvres pour donner aux riches » a déclaré le journaliste François Ruffin. Et au vu du bilan de sa première année de présidence, il semble difficile de donner lui tort :

    • Suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) dès 2017
    • Suppression de l’impôt pour freiner l’exil fiscal (exit tax) pour 2019
    • Suppressions de 120 000 postes de fonctionnaires
    • Gel du point d’indice et rétablissement du jour de carence pour les fonctionnaires
    • Diminution des aides au logement
    • Hausse de la CSG
    • Stigmatisation des chômeurs
    … pour ne retenir que quelques mesures.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=ZnWgYicjYAQ


    Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, serait-on tenté de dire, puisque l’économiste libéral Milton Friedman soutenait qu’une entreprise ne devrait pas avoir de  « responsabilité sociale » envers le public ou la société. Pour Friedman, le seul souci qui doit peser sur l’entreprise est d’accroître les profits pour ses actionnaires ainsi que pour elle-même. Pour les tenants de la doctrine Friedman, en particulier Reagan, Thatcher et Pinochet, la question sociale doit être subordonnée au bon vouloir de l’initiative privée. Une théorie très fortement contestée par la journaliste Naomie Klein qui démontre que la plupart des citoyens s’appauvrissent tandis que les élites corporatives gagnent une énorme richesse. En janvier 2018, l’ONG Oxfam International rapportait dans un rapport consacré à l’année 2017 que les 1% les plus riches ont empoché 82 % des richesses créées cette année-là, tandis que la moitié la plus pauvre de l’humanité n’en n’a pas eu une miette.

    L’extrême centre ne tolère pas d’opposition
    Deneault explique clairement que l’#extrémisme ne s’évalue pas en fonction du curseur gauche-droite. L’extrémisme nous dit-il, est l’attitude qui consiste à être intolérant à ce qui n’est pas soi. Ainsi, l’extrême centre se présente arbitrairement comme étant “le” centre. L’extrême centre serait donc en somme l’équilibre, la voie médiane qui évite raisonnablement les deux extrêmes. Mais comprenons bien qu’il s’agit avant tout d’une posture. Or la question du positionnement faussement modéré ne date pas d’hier, et l’exemple le plus parlant est peut-être celui d’ #adolphe_thiers qui fut le fut le premier président de la République française (1871-1873), partisan libéral dans un premier temps d’une monarchie constitutionnelle. Adolphe Thiers est l’une des figures emblématiques de l’histoire du #Centre_Gauche, dont il est la représentation de la fausse modération. Honoré de Balzac s’inspirera de Thiers pour créé Eugène de Rastignac, un personnage qui est décrit par Balzac comme ambitieux et prêt à tout pour parvenir à ses fins. L’extrême centre au nom de la raison est violent, cruel, destructeur et aveugle nous enseigne Deneault. Partant de là, rappelons-nous qu’en novembre 1831 débutait à Lyon la première révolte des Canuts, ces ouvriers de l’industrie de la soie. Contre les insurgés, Thiers déclara :  « il vaut mieux l’arme blanche que l’arme à feu » . Ce qu’il voulait, c’était éviter de lire dans la presse :  « On tire sur le peuple » . Les canuts se soulèveront à nouveau en 1834. Cette nouvelle insurrection sera une fois encore réprimée dans le sang par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Adolphe Thiers. La Commune de Paris est une autre période insurrectionnelle de l’histoire de Paris. Elle s’est développée à partir du 18 mars 1871 pour aboutir à la fameuse  « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Le chef du pouvoir exécutif Adolphe Thiers, réfugié pour l’occasion à Versailles, lancera contre la capitale cinq corps d’armée. Le résultat sera terrible, avec plus de 20 000 victimes dont beaucoup de femmes et d’enfants. Et bien évidemment, pour Macron… Thiers a sauvé la République en 1871.
    https://blogs.mediapart.fr/jean-claude-meyer-du-18/blog/100518/thiers-sauve-la-republique-en-1871-selon-macron

    Médiocratie : La marque de l’extrême centre
    En politique selon Deneault, être médiocre signifie satisfaire une oligarchie. Aussi la médiocratie est incarnée par l’extrême centre, commente-t-il. Deneault insiste sur le fait que la  « médiocrité” est en français le substantif désignant ce qui est moyen, tout comme supériorité et infériorité font état de ce qui supérieur et inférieur. Il n’y a pas de  « moyenneté » . En conséquence la médiocrité désigne le stade moyen érigé au rang d’autorité.

    Pour Deneault, la principale compétence d’un médiocre est de reconnaître un autre médiocre. Ensemble, ils organisent des réseaux afin d’établir un puissant système de collusions et de renvois d’ascenseurs. Dans un article précédent consacré à Emmanuel Macron, il nous était apparu important de faire la liste des groupes de pression et des réseaux très opaques du patronat qui gravitent autour de notre nouveau président.

    Et comme il faut bien que l’extrême centre se distingue de la droite stricto sensu, la duperie va s’accomplir dans la bonne humeur. Étant entendu que c’est uniquement le maquillage qui distingue l’extrême centre de la droite à papa, la mystification repose par conséquent sur une #novlangue. La “théorie du ruissellement” selon laquelle “enrichir les riches profite à tout le monde” est contestée par le Gouvernement Édouard Philippe car trop droitière dans son apparence ? Qu’à cela ne tienne, le problème est contourné par Emmanuel Macron en personne, qui lui prône la théorie des  « premiers de cordée » _. Mais comprenons bien que chez Macron, le premier de cordée n’est pas l’instituteur, ni même l’infirmière, l’ingénieur ou l’ambulancier. Les premiers dans le logiciel Macron sont les #réseaux qui lui ont permis d’accéder au pouvoir.

    Les médiocres sont au service d’instances transnationales
    Si nous suivons Alain Deneault dans son raisonnement, nous sommes tous potentiellement des médiocres. Nous sommes donc susceptibles de régresser intellectuellement et moralement. De ce fait, la minorité possédante (oligarchie) qui nous domine et qui emploie Macron met tout en œuvre pour faire de nous des médiocres. Cet asservissement a pour but de nous imposer des protocoles qui insensiblement modifient les consciences, justifiant en cela un discours qui vante les bienfaits de la concurrence. En conséquence, il est facile de comprendre comment la dialectique peut devenir guerrière.

    Souvenons-nous : a posteriori, nous avons eu la confirmation que l’explication humanitaire à la guerre de Libye n’était qu’un prétexte. Bis repetita au printemps de cette année : l’histoire se répète avec Macron en Syrie. Cette fois-ci l’acte qui déclenche les hostilités et une (présumée) attaque chimique à la Douma le 7 avril 2018. En quelques jours, ce qui n’était que supposé va devenir avéré dans les bouches du trio Emmanuel Macron, Theresa May et Donald Trump. Ce qui est remarquable, c’est qu’il y a peu de temps encore, la presse occidentale présentait ce dernier comme un adepte des théories du complot, tout en l’accusant d’être à la solde de la Russie, qui attendrait un retour sur investissement.

    Rappelons donc qu’Emmanuel Macron vient de s’allier à deux États, en l’occurrence les États-Unis et la Grande Bretagne, qui dans un passé récent ont sciemment menti pour envahir l’Irak, et sur bien d’autres motifs de guerre. Qui sont donc ses “amis” ? La guerre d’Irak ou seconde guerre du Golfe commence officiellement le 20 mars 2003. A cette époque, Theresa May était Présidente du parti conservateur qui a toujours soutenu la guerre en Irak. Donald Trump lui, a promu (en mars 2018) le néoconservateur John Bolton au poste très influent de conseiller à la sécurité nationale. En bon néoconservateur, Bolton fut un farouche partisan de la guerre en Irak et du concept de guerre préventive. En 2002, il enterre le protocole de vérification de la convention sur les armes biologiques. En 2002 encore, il signe la lettre qui indique que les États-Unis renoncent à toute participation à la Cour pénale internationale (CPI). Puis Trump nomme Gina Haspel à la direction de la Central Intelligence Agency (CIA). Gina Haspel a été directement impliquée dans la pratique de la torture de détenus. Dans le Washington Post, John Kiriakou, ancien officier du contre-terrorisme de la CIA, explique qu’il est allé en prison pour avoir divulgué les tortures de la CIA. Gina Haspel a aidé à les dissimuler. En s’associant sans la moindre légitimité au duo Trump / May, Macron vient en notre nom à tous, de légitimer la quintessence du Monde selon Bush : torture, traitements cruels, séquestrations illégales, ingérences, guerres sous faux prétextes, (…). Cela nous ramène à la conclusion d’un dossier précédent, où il nous était apparu nécessaire de souligner qu’étape après étape, la pensée politico-médiatique dominante en France est devenue néoconservatrice.

    Confus et nébuleux
     « La grosse colère d’Emmanuel Macron face aux eurodéputés hostiles aux frappes en Syrie « , titra la presse sous l’influence des réseaux de l’OTAN, après que la question des preuves d’armes chimiques lors des attaques en Syrie ait été soulevée à l’Assemblée européenne. Une intervention “irresponsable, risquée et sans perspective politique”, indiquaient certains responsables politiques européens, qui notaient que Trump, May et Macron avaient agi sans preuves ni mandat de l’ONU.

    Face aux eurodéputés hostiles aux frappes en Syrie, Macron s’improvisa défenseur de la veuve et de l’orphelin, et s’adressa à son opposition en ces termes :  « Les mêmes, les mêmes qui à chaque fois s’indignent devant les images que nous avons vu, d’enfants, de femmes, morts d’attaques de chlore, les mêmes, restons-nous assis ? Défendons nous des droits en disant ‘les droits c’est pour nous, les principes c’est pour nous, la réalité c’est pour les autres ? Non, non ! » Le reste est tout aussi indigeste, mais surtout le Président Macron répond totalement à côté, car la seule chose qui lui fut demandée était tout simplement de fournir ses preuves. Par la suite la “médiocrasphère” viendra à la rescousse du nouveau boss :  « Révisionnistes, dégueulasses, sont ceux qui réclament des preuves » , affirme #BHL qui sans vergogne recourt une fois encore au point Godwin (l’arme favorite des médiocres).

     « Bonnet blanc, blanc bonnet »
    Selon les critères définis par A. Deneault, il n’est pas vain d’établir une ressemblance entre le néo-conservatisme et l’extrême centre. Rappelons que le néo-conservatisme est une variante du conservatisme. Sa spécificité est de conserver les caractéristiques du conservatisme traditionnel qui promeut des valeurs établies issues de coutumes et de traditions. Ces règles (foncièrement opposées au progressisme) sont ainsi combinées à l’individualisme, que le #néo-conservateur qualifie de libre entreprise. Sur ce point, la convergence avec le président français est établie par Forbes le magazine d’affaires américain pour qui Macron est le leader des marchés libres.

    Dès qu’ils ont eu accès à des postes de pouvoir et d’autorité, les néo-conservateurs ont approuvé la totalité des programmes anti-sociaux. Pour eux, seules les initiatives privées ont pour fonction de renforcer l’action sociale, via le financement d’organisations religieuses qui ont seules la vocation à s’occuper des pauvres et des marginaux. Autant dire que chez les #néocons l’aide sociale, qui repose en principe sur des actions d’insertion, de prévention et de secours, doit-être réduite à sa plus simple expression. La promotion de la #philanthropie est également le leitmotiv du programme économie sociale et solidaire de La République En Marche.

    Dans leur logique, l’État est relégué au rang de simple auxiliaire des conglomérats de la finance, de l’énergie et de l’armement. Moins de ressources pour les classes populaires et plus de dividendes pour les groupes financiers constituent également la ligne économique et sociale de l’extrême centre comme nous l’avons vu précédemment. La seule différence est relative à sa forme. Le plus souvent les #néoconservateurs ont migré du trotskisme pour aller vers la droite. De Trotksy, les néocons ont conservé l’idée d’exportation de la révolution, qu’ils ont fait évoluer en ingérence américaine. En résumé, ils se revendiquent ouvertement à la fois pro-israéliens, anticommunistes et anti-New Deals. Ainsi pour les néocons, la réglementation en matières économiques et sociales est un échec. L’extrême centre quant à lui avance masqué. Ses objectifs profonds sont tout aussi cruels que ceux du néo-conservatisme. Mais Deneault nous signale que le médiocre de l’extrême centre est cool, jeune, nouveau, sympathique dans sa présentation. “Il faut penser printemps” prêche son illustre représentant Emmanuel Macron. Cela nous rappelle Michel Clouscard qui surnommait George Pompidou  « l’oncle libéral débonnaire » .

    Ne perdons pas de vue qu’avant de cautionner la politique pro-Arabie Saoudite, pro-Israël, et anti-Iran que mène Donald Trump, les poids lourds du néoconservatisme, déjà membres influents du parti républicain, avaient jeté leur dévolu sur la candidate Hillary Clinton qui reste par ailleurs une référence de l’extrême centre.

    Ainsi nous comprenons pourquoi, vis à vis des crimes de guerre israéliens, l’extrême centre se situe toujours dans un semblant de consensus. Le plus souvent cela débouche sur des formules expéditives. Par exemple Macron appelle Netanyahou au  « dialogue » avec les Palestiniens. Sans mentionner Israël, Trudeau a condamné  « l’emploi présumé d’une force excessive et de munitions réelles » qu’il juge  « inexcusable » . Mais ces annonces laconiques ne débouchent jamais sur aucune action concrète, et leurs contenus sont invariablement ponctués par des  « Israël est une grande démocratie » , ou encore  « A Paris, Macron joue la proximité avec le premier ministre israélien » .

    Le discours paradoxal
    Le médiocrate de l’extrême centre peut apparaître déroutant pour son auditoire, tant ses contradictions sont nombreuses. Ainsi pour battre Donald Trump, Hillary Clinton se revendiquait féministe et engagée pour les droits des femmes, alors même que parmi les donateurs de la fondation Clinton, nous retrouvons l’Arabie Saoudite, pays qui condamne les femmes adultères à la mort par lapidation.

    Dans le même style, le gouvernement Macron prétend vouloir déconstruire la désinformation et les théories conspirationnistes. Et simultanément la famille Macron entretient une relation fusionnelle avec #philippe_de_villiers qui est pourtant l’archétype du porte-parole au style paranoïaque selon les critères définis par l’historien américain Richard Hofstadter, lorsqu’il établit le portrait robot du théoricien de la conspiration à partir de postulats caractéristiques. Ces postulats nous les retrouvons dans les livres de Philippe De Villiers. Pour lui :

    1.  La conspiration dure depuis plusieurs décennies
    2. Il y a allégeance à une puissance étrangère (le monde arabe)
    3. La France sacrifie ses valeurs
    4. Les arabes imposent leur langue et leur religion
    5. L’alliance France-monde arabe s’appuie sur une politique commune hostile à la chrétienté
    6. Il y a complicité des instances dirigeantes française
    7. Il y a complicité des médias
    8. L’idéologie islamique imprègne les institutions scolaires et universitaires.

    https://www.youtube.com/watch?v=P4U3wBAcMSg

    Pour la petite histoire, vous noterez aussi que d’un côté règne l’harmonie parfaite avec Philippe de Villiers, “tête de gondole du pôle vieille France” qui se revendique 100 % souverainiste, tandis que d’un autre côté Macron entretient des relations étroites avec Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil, deux figures du libéralisme libertaire qui se proclament foncièrement européistes. S’il y a autant de contradictions en médiocratie, c’est tout bonnement parce que l’extrême centre est avant tout la sphère des faire-valoir et des faux-semblants. C’est ainsi que Nicolas Hulot a été nommé ministre de la Transition écologique et solidaire par Emmanuel Macron, alors que ce dernier multiplie les camouflets à l’encontre de son ministre et souhaite même rétablir les chasses présidentielles ?… Il va de soi que cet héritage de la monarchie se pratique uniquement entre pairs.
    https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/festival-de-cannes/video-quand-emmanuel-macron-fait-une-apparition-dans-le-film-de-daniel-

    Conclusion : un “Président des riches » _
    Il n’est ni Machiavel, ni Alcibiade, ni Kennedy, ni Bonaparte. Plus modestement il est le représentant d’une droite qui n’a jamais cessé de modifier son apparence. Son objectif ? Déconstruire méthodiquement le modèle social français. Ses arguments, une fois l’emballage retiré, sont ceux qu’utilisent les différentes droites depuis des lustres :  « nous sommes soumis à la concurrence internationale » , « le nombre des fonctionnaires doit-être réduit » , « il faut impérativement contrôler les chômeurs », « les cheminots sont des privilégiés » , « nous devons insuffler un élan méritocratie » et enfin  « baissons massivement les impôts des plus riches afin que la théorie du ruissellement opère » .

    Il est clair que pour des raisons de convergence d’intérêts, les milliardaires qui possèdent la presse ont pour la plupart soutenu la candidature de notre nouveau président, qui dispose désormais de la quasi-totalité des moyens de communication pour promouvoir sa politique. Ce constat nous renvoie à la question centrale : Pourquoi les médiocres de l’extrême centre dépensent-ils autant d’énergie pour se déguiser ? Ne serait-il pas plus simple de déclarer : “Nous sommes avant tout au service d’une classe sociale communément appelée élite qui, puisqu’elle est élite, doit naturellement dominer” ?

    Selon toute vraisemblance la réponse à ces interrogations réside dans le fait que si les médiocres et en particulier Macron, nous imposent ce jeu de dupe, c’est parce que s’ils “mettaient carte sur table”, l’oligarchie qui les emploie n’aurait pas la moindre chance de conserver ses privilèges. Rappelons nous que la médiocratie est le monde des collusions et de la corruption. De ce fait, les médiocres trahissent une idée qui comporte trois mots : “Liberté, Égalité, Fraternité”. Cette devise est en fait l’ADN de la société républicaine. Fortement influencée par Du Contrat social de Rousseau, elle postule que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Ainsi nous comprenons aisément pourquoi cet axiome qui est l’un des fondements de la morale moderne est incompatible avec l’affairisme, les réseaux, et le renvoi d’ascenseur que favorisent les médiocres de l’extrême centre

    https://www.youtube.com/watch?v=oXsFb6iCDZU

    Même si le peuple est tour à tour désabusé, désillusionné, perverti ou complice, les principes républicains sont implantés dans sa conscience par l’entremise de l’éducation. Spontanément, le tout-un-chacun juge le monde en vertu de cette maxime  « Liberté, Egalité, Fraternité » , que l’on retrouve déjà en gestation dans la littérature antique. L’universalité des valeurs républicaines a supplanté depuis longtemps la morale élitiste du droit divin. Le premier médiocrate à avoir pleinement intégré cette donnée s’appelait Adolphe Thiers. Royaliste à ses débuts, il évoluera vers un projet aux allures républicaines, ce qui lui permettra de combiner ses ambitions personnelles à une stratégie globale qui, sous couvert de libéralisme, garantira à une caste sociale la primauté sur la majorité. Depuis lors, la contre-révolution (représentée par les médiocrates) réinvente à intervalle régulier sa rhétorique pour continuer de faire illusion.

    Emmanuel Macron est la nouvelle égérie de la lignée médiocrate. La résurgence de son archaïsme ne laisse planer aucun doute sur ses véritables aspirations (de #Rothschild, de Villiers, Versailles, Chambord… ). Cependant, intuitivement, la plupart des français ont désormais compris à qui ils avaient affaire : Selon le sondage du mois de mai 2018 Odoxa-Dentsu Consulting, les trois quarts des français (72%) perçoivent Emmanuel Macron comme un  « président des riches » .

     #oligarques #alain_deneault #droite #gauche #centre #extrême_centre #canada #médiocratie #gouvernance #éditocratie #ISF #exit_tax #APL #CSG #chômeurs #milton_friedman #Social #Naomie Klein #citations
     #emmanuel_macron #guerre_aux_pauvres #macron #enmarcheverslefn #france #gouvernement_macron #réformes_antisociales

  • Nong Rose, la boxeuse transgenre qui combat les préjugés - Libération
    http://www.liberation.fr/sports/2018/01/06/nong-rose-la-boxeuse-transgenre-qui-combat-les-prejuges_1620642

    Samedi, la championne transgenre de boxe thaï Nong Rose affronte le champion de France Akram Hamidi, au stade de Coubertin. Une rencontre aussi sportive que symbolique.

    Quand elle s’avance dans les entraves du stade de Coubertin pour la pesée, difficile de voir en Nong Rose, 1,60 m et 54 kilos, une championne de boxe thaï. Bonnet rose sur la tête, sa démarche est timide et la femme de 21 ans s’étonne d’être « aussi bien accueillie et connue en France », elle qui livre son premier combat à l’étranger. Pourtant, une fois sur le ring, la Thaïlandaise se mue en guerrière. Chez les professionnels, elle compte 52 victoires pour 8 défaites. Contre des hommes. Car Nong Rose, de son nom d’origine Somros Polchareon, est transgenre.

    « Je préfère combattre les hommes »

    Elle a commencé la boxe à 8 ans, entraînée par son oncle. Si elle se sent fille dès son enfance, elle n’assume son choix de le devenir qu’à 14 ans, en portant des vêtements féminins. Féminité qu’elle révèle aussi sur les rings de muay thaï, malgré l’hostilité d’une partie des acteurs du milieu : « Certains boxeurs me regardaient de travers et affirmaient que les trans ne pouvaient pas gagner », se souvient-elle. Mais elle surmonte progressivement les difficultés, soutenue par Nong Toom, son idole et l’une des trans les plus connues du pays, dont la vie a inspiré le film Beautiful Boxer.

    La Thaïlande ne reconnaît pas légalement le changement de genre. Nong Rose est par conséquent condamnée à combattre avec les hommes. Ce qui ne la gène pas. « Je préfère ça, car sinon j’aurais l’impression d’affronter ma mère. Les femmes n’auraient aucune chance », assure la boxeuse aux coups de coudes dévastateurs. En juillet, elle a été la première transgenre à combattre et triompher dans le plus vieux stade thaïlandais, le Rajadamnern. Une forme d’aboutissement et de reconnaissance, puisque, à l’encontre de toutes les règles établies, elle a été autorisée à porter une brassière sur le ring de ce stade mythique.

    Une grande première

    Guillaume Kerner, ancien champion du monde français de muay thaï, a repéré la pépite et décidé de l’inviter à la deuxième édition de son événement, le Kerner Thaï, ce samedi soir au stade de Coubertin. C’est la première fois que la jeune boxeuse combattra à l’étranger et elle sera la première trans à se produire en France. « On m’a dit qu’il serait difficile d’organiser un combat avec Nong Rose, que les autorités fédérales s’y opposeraient, que personne ne voudrait l’affronter et que le public ne répondrait pas présent. Mais rien de tout cela ne s’est produit. La présence de Nong Rose permet de délivrer un vrai message : ce n’est pas la différence qui importe, mais la valeur », se réjouit Guillaume Kerner. D’autant que le combat n’aura rien de « folklorique », promet-il.

    C’est en effet le champion de France, Akram Hamidi, 19 victoires en 20 combats, qui affrontera la boxeuse thaïlandaise. Et il s’attend à cinq rounds très disputés. « C’est un combat très important pour moi, plus important encore que ma finale de championnat de France. Il va être vu par beaucoup de personnes (L’Equipe TV diffuse l’événement en direct). Et Nong Rose est un grand champion, j’ai vu des vidéos de ses combats », raconte le jeune homme de 19 ans qui assure qu’il « ne retiendra pas ses coups ».

    Un symbole de la cause transgenre

    Reste à savoir si ce duel inédit aura une réelle influence sur la situation des trans dans le sport. « Beaucoup ne font plus de sport, car ils ne souhaitent pas être regardés comme des bêtes de foire, c’est un vrai problème », déplore Christine Rougemont, elle-même transgenre et qui pratique aussi la boxe thaïlandaise. « Le fait que Nong Rose combatte en France lors d’un événement médiatisé a le mérite d’apporter une réflexion », poursuit-elle.

    La boxeuse thaïlandaise est bien « consciente » du phénomène médiatique que son combat suscite. Mais elle préfère se concentrer sur sa boxe, son gagne-pain, quitte à repousser ses projets personnels : « Aujourd’hui je ne prends plus d’hormones car cela influe sur ma condition et ma boxe, j’ai moins d’énergie. Mais dès que j’arrête la boxe, je fais toutes les opérations pour finir ma transformation », explique-t-elle. Sans toutefois laisser de côté son sport de prédilection. Elle conclut : « Mon rêve est d’ouvrir une école de muay thaï, pour transmettre mon savoir aux Thaïlandais mais également aux Occidentaux. »
    Timothée Loubière

    https://www.youtube.com/watch?v=Mlbl4FBSzcc


    Le combat a été remporté par Akram Hamidi Hakram HAMIDI par décision à la majorité.
    #muay_thai #transgenre #Nong_Rose #Akram_Hamidi #boxe_thai

    Autre ancienne boxeuse transgenre :
    https://www.youtube.com/watch?v=HhJLVhX37io

  • Fiche « S »
    http://www.cnt-ait.fr/fiche-s

    Fiche « S » NOM : FRANCE PRÉNOM : RÉPUBLIQUE NÉE LE : 22/09/1792 À PARIS PÈRE : ÉTAT-NATION MÈRE : ASSEMBLÉE NATIONALE ALIAS : MARIANNE SEXE : TRICOLORE NATIONALITÉ : DÉMOCRATURE DESCRIPTION : BONNET PHRYGIEN, COCARDE, SEINS NUS RECHERCHÉ POUR ESCLAVAGISME MODERNE, EXPLOITATION D’HUMAINS, VOL AGGRAVÉ, (...) — Divers, Etat d’urgence, Fiche S

  • Passeuse d’enthousiasme
    http://www.lecourrier.ch/126381/passeuse_d_enthousiasme

    Il y a un peu plus d’une année, après six ans de nomadisme, le haut lieu genevois des musiques hors normes inaugurait ses nouveaux espaces. A la barre, un tandem acharné et passionné formé par Fernando Sixto et Marion Innocenzi. Visite des lieux.

    Bonnet vissé sur la tête, petites lunettes rondes, barbe de trois jours, Fernando Sixto nous conduit dans la loge des artistes de la Cave 12, tout confort, équipée d’une cuisine et qui sent encore le neuf. « J’ai ­besoin d’un café, je ne suis pas encore bien réveillé », s’excuse-t-il presque. Il est treize heures, moment de la première cigarette. D’une enfance passée à écouter la radio, le maître des lieux ­garde un goût très prononcé pour les surprises musicales. « J’ai assez vite été ennuyé par les ­musiques dites conventionnelles. J’ai voulu aller voir ailleurs, et j’ai découvert qu’il y avait tout un monde en dehors du mainstream », confie-t-il. Et de citer comme éléments déclencheurs le Velvet Underground, Frank Zappa ou encore le Miles Davis de la période fusion électrique. Sa curiosité pour toutes les musiques sortant des sentiers battus, il la juge après coup « plutôt obsessionnelle ». Cela ne l’empêche pas d’aimer les premiers albums de Britney Spears, ou de réécouter Julio Iglesias, « qui a quand même fait des trucs assez fous dans sa jeunesse », et dont son père collectionnait les disques.

    #musique #Genève #Suisse

  • Nibiru / Planète X se rapproche et est visible depuis le Costa Rica et la Caroline du Nord
    http://www.brujitafr.fr/article-nibiru-planete-x-se-rapproche-et-est-visible-depuis-le-costa-rica-

    Dans cette vidéo, Marshall Masters évoque le rapprochement de Nibiru, qu’il avait appelé l’année dernière Blue Bonnet. Lorsque l’on voit certaines photos provenant de la caméra du volcan Turrialba au Costa Rica, on constate bien qu’elle apparait bleu, alors qu’elle est rouge. Découverte d’une naine brune avec une masse 12,8 fois supèrieure à celle de jupiter Avant le cover up : l’article du washington post à propos de la planéte x Nibiru : des astrophysiciens dévoilent la vérité. Nibiru est la cause du changement climatique C’est en fait notre perception de cet objet qui diffère selon son positionnement dans le ciel. Elle apparait tout d’abord bleu pendant son approche puis rouge lorsqu’elle (...)

    #NIRIBU

  • La démocratie assise dans la rue à pianoter sur son ordi
    http://www.franceculture.fr/emission-ce-qui-nous-arrive-sur-la-toile-la-democratie-assise-dans-la-

    Dates/Horaires de Diffusion : 10 Février, 2014 - 08:45 - 08:50

    C’est une photo. Un homme est assis en tailleur dans la rue, directement sur le bitume. Il est assez élégant. Bonnet noir, barbe de trois jours, veste trois quarts serrée et jean. Posé sur ses jambes, un ordinateur portable, et l’homme pianote, les yeux rivés sur l’écran bleu. L’écran bleu est flagrant parce qu’il fait nuit. L’homme est assis dans la rue entre un cordon de policiers anti-#émeute sur sa droite (casqués, avec boucliers et matraques), et des manifestants sur sa gauche. Cette photo est belle, parce qu’on se demande ce que fait cet homme, on se demande ce qu’il écrit, ou ce qu’il lit, et pourquoi il le fait au milieu de la rue. Cette photo a beaucoup circulé sur les réseaux turcs, et peut nous toucher, parce qu’elle dit quelque chose.

    #Turquie #Internet #Politique

  • #Bonnet_rouge et chemise brune : habillé pour l’hiver !
    http://lahorde.samizdat.net/2013/11/30/bonnet-rouge-et-chemise-brune-habille-pour-lhiver

    Bien qu’il s’en défende, le mouvement de contestation dit des « bonnets rouges », qui est apparu il y a un peu plus d’un mois en Bretagne, a tout pour plaire à l’extrême droite : d’abord par son origine antifiscale (contre l’écotaxe poids-lourds), ensuite par sa dimension interclassiste (patrons et ouvriers main dans la main), enfin par [&hellip

    #Actualités #Extrême_droite_institutionnelle #Extrême_droite_radicale #Front_National #Jeune_Bretagne #Rodolphe_Crevelle #Roudier

  • Bonnet : le (petit) festival contre la (grosse) poubelle nucléaire de #Bure
    http://www.alsacelibertaire.net/spip/spip.php?article140

    Du 30 août au 1er septembre à Bonnet (Meuse) avec de l’info, des spectacles, du bon son, des discussions, et plein d’experts en blouses blanches ! bref, de quoi nourrir le débat, mais pas dans les sales salles financées par l’Andra, ni avec la CNDP aux manettes ( Commission de l’e-Nacceptable Dialogue avec les Pourris)… … et évidemment de quoi s’organiser pour agir, sur tous les fronts et de toutes les façons : ateliers, assemblées et rencontres ! Attention ! N’oubliez pas vos tentes, le dortoir de (...)

    #Rendez-vous #Antinucléaire #Ecologie #slider
    http://festivaldebonnet2013.wordpress.com
    http://burezoneblog.over-blog.com

  • Le champ des baleines
    http://www.article11.info/?Le-champ-des-baleines

    Cousteau a toujours été vendu comme un genre de pré-Hulot sans le merchandising, un type ridicule, ok, mais qui se battait pour sauver les océans et leur diversité. Jusque-là : respect, Bonnet Rouge. Sauf que dans Le Monde du silence, le rapport des hommes de la Calypso à la faune marine est pour le moins ambigu. Voire scandaleux. Faire sauter un récif de corail à la dynamite n’est jamais innocent (même si le but est de fournir au biologiste de l’expédition des échantillons de poissons). Pas plus qu’éperonner un cachalot après l’avoir harcelé au harpon (voix off, de mémoire : « l’instinct du pêcheur se réveille à la vue de l’immense créature ». Bah tiens). On pourrait à la limite pardonner le trucidage accidentel du bébé cachalot qui passe malencontreusement sous leurs hélices ; ce sont des choses qui arrivent. Mais quand ce drame sanglant attire les requins, les prétendus amoureux de la mer pètent les plombs et en tuent joyeusement une bonne dizaine sous le regard bienveillant de leur capitaine (voix off : « Tous les pêcheurs du monde détestent les requins »). Pure curée. Et le reste est à l’avenant : ces Messieurs chevauchent les tortues de mer, se gavent de langoustes braconnées et – surréalisme aigu – finissent par emprisonner un mérou gigantesque – Jojo – dans leur cage anti-requin, pour rire. Des barbares, pas moins.

    #tw #fb

  • Je te livre une question hypothétique, des fois que ça t’aide à te former une opinion… Imaginons que, pendant la période où le Web (et notamment Kikipédia) était pourri par cet enseignant facétieux :
    http://www.laviemoderne.net/lames-de-fond/009-comment-j-ai-pourri-le-web.html
    imaginons donc qu’un autre enseignant ait donné à ses élèves un devoir à réaliser sur le (désormais) fameux Charles du Fion d’Allégresse.

    Nulle doute qu’une bonne partie de ses étudiants se seraient empressés d’aller recopier la petite notice biographique sur Kikipédia, et donc auraient reproduit l’anecdote fautive au sujet de Mademoiselle du Bonnet.

    Maintenant, c’est là que ça devient intéressant : découvrant que 85% de ses étudiants mentionnent que cette poésie de Du Fion était un hommage à la Dubonnet, dont il n’a jamais entendu parler, quelle aurait été la réaction de l’enseignant ? (Creuse-toi un peu, je te dis que ça donne à réfléchir.)

    – Est-ce qu’il aurait interrompu la correction de ses copies dans le RER, ou les deux heures de son week-end consacrées à corriger les fautes d’orthographe de ses élèves illettrés, pour consulter son vieux Lagarde et Micheton, constater qu’il n’y est fait aucune mention de la Damoiselle, flûte alors, ces vieux bouquins ne sont pas à jour, donc il aurait filé à la bibliothèque Sainte-Geneviève, constaté après une nuit de recherches, qu’il ne trouvait aucune trace de Mademoiselle Dubon, donc filé à la Très Très Grande Bibliothèque, passé une journée de plus en recherches infructueuses, avant de conclure que, ben non c’est pas vrai : 85% de ses étudiants ont spontanément inventé la même anecdote inoffensive, crédible mais infondée.

    – Ou bien est-ce qu’il aurait fait comme tout le monde : je te me googueulise « Charles Du Fion D’Allégresse », j’arrive sur sa fiche Kikiwédia, oh, ben dis donc, ça dit que ce poète (que je connais tout de même pas super bien) a voulu rendre hommage à mademoiselle Dubeau, tiens tiens c’est marrant, je le savais pas, c’est mignon cette anecdote inoffensive et totalement crédible. Bon bon bon, alors OK, je vais pas faire mon ignorant qui a découvert un truc, je vais juste faire comme si je le savais déjà. Et je continue la correction de mes copies ni vu ni connu.

    • @baroug : je ne vois pas la question comme ça. La, tu poses la question d’être « critique vis à vis des sources » concernant une anecdote peu intéressante (sans doute pas centrale dans le travail que constitue le commentaire composé), parfaitement crédible et rigoureusement invérifiable. Un étudiant qui affirme, en recopiant une fiche Wikipédia, que la Terre est plate, je veux bien qu’on soit un peu choqué, mais là, il s’agit d’un auteur inconnu (le prof l’a « exhumé » de sa bibliothèque) et d’une anecdote sans réel intérêt et totalement invérifiable. En surtout, problème logique fondamental : pour quelle raison quelqu’un irait produire une anecdote fausse et sans conséquences sur un poète du XVIe siècle inconnu ?

      [Par ailleurs, je n’ai pas insisté, mais si tu lis l’article du prof, tu comprends qu’il n’y avait quasiment aucune mention de Du Fion sur le Web avant que lui-même ne produise une tripotée de sources diverses et variées validant la fausse information. Donc avec un travail de recoupement de sources, parce qu’on aurait un rapport critique à l’information, on arriverait au même résultat : on validerait un faux.]

      D’où mon hypothèse : comment un prof de français (pas « les grandes personnes » en général) irait-il vérifier (avec tout son esprit critique) une telle anecdote invérifiable ? Avec la meilleure volonté du monde, je suspecte que le prof, de manière très professionnelle :
      – n’imaginerait pas qu’on aille se faire chier à inventer un faux sur une anecdote sans importance pour monter un hoax sur un auteur inconnu (de manière assez saine, il ne se croit pas dans le Da Vinci Code à chaque fois qu’il vérifie une info) ;
      – confirmerait rapidement cette anecdote par plusieurs sources différentes sur le Web, et constaterait qu’il n’est pas possible d’infirmer rapidement par les rares sources papier à sa disposition ;
      – se souviendrait que ça n’est pas le cœur du travail demandé ;
      – que cette anecdote est sans intérêt, mais crédible et sans conséquences.

    • Dans le cas d’un prof de Français, supposé maitre de son sujet, Wikipedia ne peut constituer une source d’information valable sans adjonction d’une autre – quelconque – référence. S’il n’y a pas d’autre mention de cela ailleurs, c’est précisément que c’est faux : ce n’est pas la première fois qu’on entend que quelqu’un a vandalisé Wikipedia, et ça devrait inciter les spécialistes à un minimum de scepticisme dans leur domaine.

      pour quelle raison quelqu’un irait produire une anecdote fausse et sans conséquences sur un poète du XVIe siècle inconnu ?

      Aucune sinon le jeu, le test, ou la malveillance : mais on sait depuis un moment que cela a lieu. Régulièrement, et dans divers domaines.

      Si cette histoire a un intérêt, c’est au moins celui de renforcer les vigilances.

    • J’en ai profité pour lire le truc du prof, ce que je n’avais pas fait jusqu’à présent. Il me semble, et je rejoins là des camarades, que la question posée dépasse la question du numérique. Il dit :

      Et enfin j’ai voulu leur prouver que, davantage que la paresse, c’est un manque cruel de confiance en eux qui les pousse à recopier ce qu’ils trouvent ailleurs, et qu’en endossant les pensées des autres ils se mettent à ne plus exister par eux-mêmes et à disparaître.

      Il me semble que c’est bien plus important que le reste mais nullement la faute des élèves : rien ne les incite jamais à faire ça, et surtout pas l’école. Ce prof a raison, mais il ne se rend pas compte que tout le système joue contre son concept.

    • Baroug, ne pas oublier que ce prof a fabriqué une multitude de sources (dont certaines à accès payant !) validant cette anecdote (qui n’est, encore une fois, pas centrale dans le cadre du travail demandé).

      Donc même les élèves qui auraient le plus d’esprit critique par rapport à la source, auraient effectué un recoupement sur le Web et auraient confirmé le faux par plusieurs sources. Et vu qu’il s’agit d’une anecdote pas centrale dans le travail, je demande jusqu’où un professeur tombant là dessus se serait fait chier pour infirmer l’information.

      Si ce prof a monté un hoax suffisamment sophistiqué (en multipliant les sources confirmant une anecdote innocente, sans grand intérêt et finalement invérifiable ; infirmer une anecdote est beaucoup plus difficile que de la confirmer) au point qu’il aurait peut-être (c’est la question hypothétique que je pose) trompé un autre prof, alors il n’a rien démontré du tout concernant ses étudiants.

    • Je pense qu’un bon prof n’aurait pas du tomber dans le panneau, mais plein de raison (paresse, fatigue, pressitude) auraient pu… le faire tomber dans le panneau. Pour les élèves, le problème est qu’au-delà du web (il aurait pu, mais c’aurait été plus difficile, piéger des manuels ou la bibliothèque), il n’était pas question de copier des anecdotes dans le cadre d’un commentaire composé.

      Il me semble par ailleurs que la question de la légalité des sites de corrigés devrait être clairement posée. Au final, je ne suis pas sûr que ce prof tire de bonnes conclusions de son hoax, mais il pose à coup sûr plein de questions intéressantes.

  • Bonnet d’âne pour le FMI | Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/RIMBERT/20857

    « Recherche institutionnellement orientée », « biais idéologiques », « autocensure », « conclusions préconçues », « faible diversité d’approches théoriques et, plus encore, empiriques », « étroitesse de vues », « cadre analytique inapproprié aux réalités des pays étudiés », « incapacité répétée à citer des travaux de chercheurs locaux »… A tout prendre, il valait mieux pour les têtes pensantes du Fonds monétaire international (FMI) que les feux de l’actualité fussent braqués sur leur directeur général, arrêté à New York le 14 mai 2011, plutôt que sur le dernier rapport de son Bureau indépendant d’évaluation, publié la semaine suivante dans l’indifférence générale. (...)

  • Bonnet d’âne pour le FMI | Pierre Rimbert
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/RIMBERT/20857

    « Recherche institutionnellement orientée », « biais idéologiques », « autocensure », « conclusions préconçues », « faible diversité d’approches théoriques et, plus encore, empiriques », « étroitesse de vues », « cadre analytique inapproprié aux réalités des pays étudiés », « incapacité répétée à citer des (...) / Économie, #Finance, #Monnaie, Crise financière, Organisation internationale - 2011/08

    #Économie #Crise_financière #Organisation_internationale #2011/08