city:bordeaux

  • Ce soir au Bois Harel, Rennes, après les rencontres de cette semaine à la MG :
    https://www.facebook.com/events/320110532075142

    // Soirée GENDER FISTEUR SHOW //

    Pour cloturer la semaine DEVIANCES (genres, désir et révolution) accueillie dans les locaux de la maison de la grève du 08 au 13 octobre 2018, nous vous invitons à venir partager une dernière nuit monstrueuse où se mêlera effeuillages queer et Dj set explosif !

    21H - THE GENDER FISTEUR SHOW // collectif du Bout des lèvres

    https://maisondelagreve.boum.org

    #queer

  • Aujourd’hui, avec mon costard, je suis monté à Paris. Ah mon Dieu, les gens passent leur existence dans des tunnels sous la terre, ils ont des teints de bidets, et quand on sort dehors on se pèle le cul.

    C’est horrible. Je me dis que ça doit être comme ça, le Québec.

  • SITUATION EXPLOSIVE DANS LES CENTRES DE RÉTENTION.
    https://www.lacimade.org/situation-explosive-dans-les-centres-de-retention

    Premier pays d’Europe en nombre d’enfermements de personnes migrantes pour tenter de les expulser, la France mène une politique de plus en plus répressive qui met gravement en danger les personnes qui subissent cette privation de liberté. Constatant des faits extrêmement graves, La Cimade demande au gouvernement de prendre des mesures fortes en urgence.

    Être privé de liberté et menacé d’une expulsion constitue, en tant que tel, un traumatisme qui marque déjà chaque année 50 000 femmes, hommes ou enfants en France. Pourtant, depuis près d’un an, le gouvernement a résolument décidé d’utiliser ces lieux de privation de liberté de façon encore plus intensive.

    Aujourd’hui, les centres de rétention administrative (CRA) craquent. D’abord parce qu’ils sont utilisés à pleine capacité ce qui les rend explosifs, en raison de la promiscuité et de l’addition des tensions. Ainsi, depuis le début de l’année 2018 et comparativement à 2017, le nombre de personnes enfermées a augmenté de 55 % à Rennes, 41 % à Toulouse, 20 % à Bordeaux ou encore de 30 % à Cayenne et en Guadeloupe.

    La situation est aggravée par un manque de prise en compte sérieuse de la vulnérabilité des personnes, de leur éventuelle pathologie psychiatrique, ou de leurs antécédents. Ceci en amont de la décision préfectorale de « placement » en rétention, mais aussi tout au long des 45 jours de cette privation de liberté. Les unités médicales pallient comme elles peuvent cette carence, étant elles-mêmes soumises à une baisse tendancielle des effectifs, alors que les besoins médicaux explosent. La politique menée consiste à enfermer, et maintenir enfermé, en évitant coûte que coûte des libérations. Le nombre de personnes dont l’état est manifestement incompatible avec la rétention est en très forte augmentation.

    Dans le même temps, les effectifs de police, déjà insuffisants, n’ont pas été renforcés en conséquence. Des syndicats de police indiquent que la sécurité de ces lieux est compromise. Certaines escortes vers les tribunaux où les personnes peuvent tenter de faire valoir leurs droits ne peuvent même plus être assurées. Des faits de violences policières sont rapportés, dans ce contexte qui peut en être une des causes.

    La violence d’un univers carcéral
    Les tensions quotidiennes générées par cet enfermement dans un univers très carcéral, produisent sur les personnes des réactions d’autodéfense, réveillent des traumatismes et des angoisses profondes. Ainsi, agressions, insultes, actes auto-agressifs, sont de plus en plus fréquents.

    Ces gestes de désespoir, actes ultimes de résistance, ou signes de pathologies psychiatriques graves, conduisent à des automutilations à l’aide de lames de rasoirs ou d’objets acérés. Même lorsqu’ils sont répétés, ces gestes extrêmes ne font que rarement l’objet d’une prise en charge psychiatrique. D’autres personnes se mettent en grève de la faim, comme cet homme, dont la fille handicapée réside en France, qui a cessé de s’alimenter pendant 45 jours pour protester contre son expulsion. Un autre homme s’est cousu la bouche au mois d’août après avoir déclaré « Je suis en train de mourir de l’intérieur ».

    En moins d’un an, deux personnes ont mis fin à leurs jours dans ce contexte. D’abord à Marseille en décembre 2017 après une série d’autres tentatives de suicide. Puis le vendredi 21 septembre à Toulouse où un jeune homme de 30 ans s’est pendu dans sa chambre. Les cas de décès auraient pu être plus nombreux tant les tentatives de suicide se sont multipliées. Des personnes ont été sauvées par leurs camarades de chambre, ou des policiers.

  • Technologie : #Skype passé sous #Microsoft ne fonctionne plus ; en tous cas, en France... Tout aussi gratuit, je vous conseille de vous inscrire au service de courriel de #Google : #GMail et, dans ce dernier, les personnes qui sont dans vos relations - déclarés comme tel - peuvent communiquer avec vous via #Hangout.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Skype
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Microsoft
    https://www.google.com/intl/fr/gmail/about/#
    https://support.google.com/hangouts/answer/3110347?co=GENIE.Platform%3DDesktop&hl=fr

  • Droit au #Logement : un collectif de personnes handicapées bloque une cimenterie
    https://www.bastamag.net/logement-loi-Elan-handicap-deputes-assemblee-cimenterie

    Mardi 18 septembre, à Bordeaux, un collectif de personnes en situation de handicap a bloqué l’entrée d’une cimenterie Lafarge, en opposition à la loi Elan sur le logement, qui revient en discussion au Parlement ce 19 septembre. « En bloquant l’accès à Lafarge Bétons, gros point d’alimentation en ciments bétons des chantiers de l’agglomération bordelaise, nous bloquons des chantiers de construction. La Fédération Française du Bâtiment (FFB) est à l’origine de la rédaction de l’article 18 de la loi Elan », a (...)

    En bref

    / #Luttes_sociales, #Garantir_l'accès_au_logement, #Discriminations, Logement, #Inégalités

  • Un dessin vieux de 73 000 ans trouvé dans une grotte sud-africaine
    https://www.lemonde.fr/archeologie/article/2018/09/12/un-dessin-vieux-de-73-000-ans-trouve-dans-une-grotte-sud-africaine_5354166_1

    Des croisillons tracés à l’ocre et conservés sur une roche polie suggèrent une activité symbolique diversifiée d’« Homo sapiens », bien avant son arrivée en Europe.


    « Ce n’est pas la première représentation abstraite attribuable à la lignée humaine, puisqu’on a aussi observé des zigzags tracés sur un coquillage à Java, vieux de plus de 500 000 ans », note Francesco d’Errico (CNRS, université de Bordeaux), qui avait contribué à cette découverte annoncée en 2014. Il participe aussi aux fouilles de Blombos et cosigne l’article décrivant le nouveau dessin sud-africain dans Nature daté du 13 septembre. « Retrouver à Blombos de nouveaux croisillons, sur un autre support et résultant d’une autre technique, suggère que dans l’esprit des habitants de cette grotte, ces symboles signifiaient quelque chose », ajoute-t-il. Il fait le parallèle avec la croix chrétienne, qui elle aussi est un « signe incorporé dans divers supports matériels ».

    Signifiant culturel ou gribouillis impensé ? L’interprétation risque de faire débat. Mais si le sens de ces neuf lignes entrecroisées reste une énigme, leur conservation sur un petit fragment tient en soi du « miracle », insiste Francesco d’Errico. Trouvé par hasard parmi des fragments de pierre taillée, il a intrigué les fouilleurs de Blombos, qui l’ont soumis à de nombreux examens, et effectué de multiples reconstitutions. « Il a d’abord fallu montrer que ce n’était pas le résultat d’un processus naturel », raconte le chercheur. La conclusion des investigations, et notamment de l’observation au microscope confocal, qui permet d’obtenir des images de la surface en trois dimensions ? Le fragment de silcrète provient probablement d’une meule utilisée pour broyer l’ocre, polie par l’usage, et réutilisée pour accueillir une figure finement dessinée.

  • Parcoursup : « La mise en place de la rentrée est chaotique » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/09/04/parcoursup-la-mise-en-place-de-la-rentree-est-chaotique_1675496

    Aujourd’hui, Marie Duret-Pujol, maîtresse de conférences en études théâtrales à l’université Bordeaux-Montaigne

    « Je fais partie d’une des rares universités où la présidente a décidé que l’on n’appliquerait pas la réforme Parcoursup pour les filières non sélectives. C’est-à-dire que mes collègues n’ont pas classé les dossiers. Néanmoins, les études théâtrales sont déjà une filière sélective. Au 29 août, à Bordeaux-Montaigne il reste des places partout dans les cursus non sélectifs et sélectifs, bien qu’il y ait encore des personnes sur listes d’attente. En histoire, sans sélection, il reste une cinquantaine de places et en histoire de l’art, plus de cent. Ça signifie que Parcoursup a repoussé les inscriptions. Le cas de Bordeaux-Montaigne prouve bien que sans appliquer la sélection, en raison des nombreux abandons sur la plateforme (170 250 selon les chiffres du ministère du 29 août), ces étudiants, on peut les accueillir.

    « En L1 études théâtrales, on a une capacité de 80 places et pour le moment, 72 sont prises. Cette année, on a étudié 588 dossiers et il ne reste que 23 personnes en attente. Si on prend en compte ces chiffres, proportionnellement ça prouve qu’on devrait aller au bout de cette liste, donc que ça ne servait à rien de les classer. Imaginez ce temps passé pour rien. C’est un gâchis. Des heures de stress pour rien surtout pour les candidats qui sont encore sans proposition et ceux qui ont abandonné la plateforme, sont allés du côté du privé ou se sont dits « je vais aller travailler, ce n’est pas pour moi ». Sans oublier ceux qui vont se retrouver dans une filière qui ne leur plaît pas. Il était question de l’échec en licence, mais là c’est l’orientation par l’échec.

    « Parcoursup reculant le moment de l’inscription, il faut également imaginer que la mise en place de la rentrée est quand même chaotique. On en parle depuis longtemps, quand on ne sait pas combien d’étudiants on a dans une filière, on ne sait pas combien il y a de travaux dirigés (TD). Si on ne sait pas combien il y a de TD, ça signifie qu’il faut garder un vivier de professeurs vacataires, les appeler au dernier moment pour faire cours ou supprimer des vacations. Comment élaborons-nous les emplois du temps ? Comment réservons-nous les salles ? Ce sont des choses précises. Là-dessus on est en attente, alors que d’habitude à cette date-là, on est davantage fixés. J’ai une petite filière, donc les emplois du temps sont à peu près faits, mais dans les filières plus importantes bien que des créneaux soient posés, rien n’est certain puisqu’on ne sait pas combien il y aura d’étudiants.

    « Tout se met en place beaucoup plus tard avec #Parcoursup. La #rentrée va se passer dans de mauvaises conditions surtout pour les #étudiants orientés au dernier moment. Pour eux, ça veut certainement dire déménager, trouver un logement et commencer des études dans des conditions abominables. Entrer dans une classe au dernier moment est aussi difficile. Je me mets dans la tête d’un lycéen qui arrive, qui peut penser « je n’ai pas ma place ici, ils ne voulaient pas de moi ». C’est terrible ce que ça peut engendrer comme stress. »

    (1) Selon les chiffres publiés par le ministère de l’Enseignement supérieur, incluant les catégories des « inactifs » et ceux qui « souhaitent s’inscrire ».

    Témoignage super intéressant. Je ne savais même pas que les président·e·s avaient le pouvoir de ne pas sélectionner et je ne sais pas si d’autres ont pris la même décision. Quel gâchis monumental finalement !

    #université #Bordeaux #sélection

  • #loi_E_vin
    Emmanuel Macron a-t-il une lobbyiste du vin parmi ses conseillers ? - Libération
    http://www.liberation.fr/checknews/2018/08/30/emmanuel-macron-a-t-il-une-lobbyiste-du-vin-parmi-ses-conseillers_1675465

    On lui attribue notamment la campagne de communication « Ce qui va vraiment saouler les Français » qui visait à contrer un durcissement de la loi Evin.

    Une fois élu, Emmanuel Macron l’a nommée conseillère #agriculture, pêche, forêt et #développement_rural à l’Elysée. Poste qu’elle occupe toujours selon le site de l’Elysée.

    Son rapport à l’agriculture semble toutefois se cantonner à la viticulture : « Son parcours est bien plus marqué par le vin que par l’élevage ou l’agriculture laitière et céréalière », remarquait le magazine LSA Conso. « Avant son expérience chez Vin et Société, cette native de Niort avait travaillé huit ans aux directions marketing et commerciales de Baron Philippe de Rothschild puis de France Boissons. Elle a également été la directrice générale du syndicat de l’Union des Côtes de Bordeaux, cela de 2010 à 2012 », détaille l’hebdomadaire.

    • le monde rural de Mr Macron arpès les vacances de Mr Hulot
      véridique :
      "Jacques Tati s’est inspiré, pour la création de son personnage, de son voisin architecte, le grand-père du journaliste, producteur de télévision, écrivain, homme d’affaires et homme politique français Nicolas Hulot, lequel déclara, à ce propos, lors d’une interview : « Enfant, je l’avais entendu dire par mes parents. Pour en avoir le cœur net, j’ai appelé la fille du cinéaste et j’ai pu reconstituer toute l’histoire. Mon grand-père était l’architecte de l’immeuble dans lequel habitait Jacques Tati. Chaque fois qu’il y avait un problème, la gardienne lui disait : « Il faut appeler Monsieur Hulot ! » Cela revenait comme un leitmotiv. Il semble que mon grand-père avait une silhouette particulière, qui a frappé Tati. Aussi, lorsqu’il a créé son célèbre personnage, il s’est souvenu du nom et a demandé l’autorisation de l’utiliser14,15. » Il s’agit de l’architecte de l’immeuble où vécut Jacques Tati, rue de Penthièvre (8e arrondissement de Paris)16.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Monsieur_Hulot

  • À Deir el-Ahmar, un vin bio et « Fairtrade » remplace le cannabis - Kenza OUAZZANI - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1131393/a-deir-el-ahmar-un-vin-bio-et-fairtrade-remplace-le-cannabis.html

    Quelque 252 agriculteurs libanais issus de onze villages de la région de Deir el-Ahmar ont accepté de suivre le pari de « Fair Trade Lebanon » en abandonnant les cultures illicites pour la viticulture.

    En cette journée ensoleillée du mois d’août, Franck Moussié, un expert français du vin, visite à Deir el-Ahmar (nord de la Békaa) le vignoble de « Coteaux les Cèdres » où l’on produit un vin éponyme, le premier au Liban et au Moyen-Orient à détenir des certifications « Fairtrade » (commerce équitable) et bio. Ce diplômé de Bordeaux International Wine Institute, qui a collaboré avec les plus grands noms du monde viticole, a été sollicité par les équipes de « Fair Trade Lebanon » pour conseiller « Coteaux les Cèdres » sur la qualité de leur produit et sa commercialisation, avec l’objectif d’en faire un des meilleurs vins du pays.

    (...) « Les résultats sont de mieux en mieux. Le développement du système d’irrigation des vignes a été une étape décisive. Aujourd’hui, près de 80 % du vignoble est irrigué. C’est important car cela évite d’avoir un niveau d’alcool trop élevé dans le vin », renseigne Charbel Fakhri, l’un des fondateurs du vignoble avec Walid Habché. « Il y a également un potentiel énorme sur plein de cépages développés dans le vignoble. La maîtrise de l’eau, combinée à la maîtrise du sol, est une force pour Coteaux les Cèdres. L’identification des secteurs adéquats pour planter chacun des cépages a été réussie », ajoute pour sa part Franck Moussié.Ce dernier a profité de sa visite pour donner ses recommandations pour l’assemblage des cépages du dernier millésime, dont le vignoble prévoit de produire 100 000 bouteilles. L’assemblage du vin « Coteaux les Cèdres » qui était auparavant de 20 % de Syrah, 40 % de Tempranillo et 40 % de Cabernet Sauvignon va changer. « On passera à 50 % de Tempranillo, 30 % de Cabernet Sauvignon, et 20 % de Syrah. Cet assemblage a été choisi après l’essai de six ou de sept combinaisons. La vendange se fait en ce moment. C’est un assemblage original et atypique dans le monde. Les conditions au Liban permettent de cultiver ces trois sortes, ce qui n’est pas le cas ailleurs », confie Franck Moussié. Selon lui, tout le défi du vignoble aujourd’hui est de réussir à conserver la signature singulière de son vin, « car le vignoble est très jeune encore. Une vigne peut vivre jusqu’à 100 ans et la meilleure période est entre 35 et 50 ans », renseigne-t-il.
    Qu’est-ce que « Fair Trade Lebanon » ?

    Fair Trade Lebanon est une ONG libanaise qui œuvre pour le respect des principes du commerce équitable. De l’importance de trouver des opportunités pour les petits producteurs désavantagés à la nécessité d’établir des prix justes tant pour le producteur que pour le consommateur final, tout en passant par le respect de l’environnement. L’organisation, qui a débuté ses travaux en 2006 avec deux coopératives au Liban-Sud, soutient maintenant plus d’une trentaine de coopératives sur l’ensemble du territoire libanais. Avec le soutien de plusieurs organismes internationaux, Fair Trade Lebanon repère les coopératives et les aide à développer des produits réguliers et standards, afin que ces derniers soient « vendables » à l’international. Pour cela, et dans le cadre de différents programmes, l’organisation fournit aux coopératives le matériel et les équipements adéquats, supervise des sessions de formation sur l’hygiène, la qualité, ou encore le commerce équitable, avant d’assurer la vente de leurs produits en respectant les dix principes du commerce équitable. Aujourd’hui, plus de 70 produits différents sont exportés vers l’Australie, l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie, la France, les États-Unis et le Koweït, grâce à Fair Trade Lebanon.

    https://www.youtube.com/watch?v=DvWY-dcjjhs&feature=youtu.be

    (Un détail, tout de même, la culture de la vigne pour le vin n’est pas exactement halal... A la limite, le hachich l’est plus !)

    #liban

  • Loi ELAN : des handicapés en colère bloquent un convoi de l’A380 dans le Gers
    https://www.lemonde.fr/logement/article/2018/08/22/loi-elan-des-handicapes-en-colere-bloquent-un-convoi-de-l-a380-dans-le-gers_

    Malgré l’intervention des gendarmes, et notamment la présence du chef du groupement de la gendarmerie du Gers, les manifestants ont refusé de quitter la chaussée, où certains s’étaient même couchés, a indiqué Odile Maurin, la présidente de l’association Handi-social.

    Le convoi, qui comporte les deux ailes, l’empennage vertical, et des tronçons de fuselage, n’a pu respecter ses horaires de circulation et a dû rester sur place mercredi.

    Les manifestants avaient prévu de mener une seconde action similaire dans la soirée. Ils sont arrivés vers 20 heures, selon Mme Maurin. « On était six », a-t-elle ajouté. Vers 22 heures, « on a décidé de partir et ils ont commencé à passer ».

    L’itinéraire routier « à grand gabarit » permet l’acheminement entre Bordeaux et les usines de Toulouse des pièces de l’A380, le mastodonte du constructeur Airbus, dont les immenses éléments ne peuvent être transportés dans les avions-cargos Beluga ST.

    « On avait dit qu’on s’attaquerait à un symbole économique, et en Haute-Garonne il n’y a pas plus gros », a souligné Odile Maurin, qui a demandé au président d’Airbus Group, Tom Enders, de faire pression sur le gouvernement pour retirer une disposition du projet de loi sur l’accessibilité des logements neufs.

    Lire aussi : HLM, accès aux handicapés, littoral... La grande déréglementation de la loi ELAN
    Une loi « insupportable »

    Le projet de loi ELAN (Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique) prévoit notamment le passage de 100 % à 10 % de logements accessibles aux personnes handicapées dans la construction neuve. Les 90 % restants sont destinés à être « évolutifs », c’est-à-dire rendus accessibles à l’issue de travaux simples.

    Le projet de loi a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 12 juin. Selon Handi-social, le Sénat a limité le 19 juillet la diminution à 70 %. « La loi ELAN est insupportable, on s’attaque aux logements accessibles aux personnes handicapées alors qu’il n’y en a déjà pas assez », avait expliqué Mme Maurin mercredi matin.

    Fin juillet, ces militants avaient déjà mené une opération péage gratuit pendant quelques dizaines de minutes au niveau de la gare de péage de Toulouse-Sud, sur l’autoroute A61. « On va continuer des actions et on invite toutes les personnes à se mobilier à nos côtés pour faire reculer le gouvernement » sur ce texte, a prévenu la présidente d’Handi-social.

  • Alimentation. La lutte des classes se joue aussi dans l’assiette
    https://www.humanite.fr/alimentation-la-lutte-des-classes-se-joue-aussi-dans-lassiette-659552

    Avec leur vente solidaire annuelle de fruits et légumes, PCF et Modef démontrent, le temps d’une journée, que les classes populaires ne sont pas condamnées à se priver de produits de qualité et à un prix juste.

    Déguster un gratin de courgettes, une tarte aux prunes ou même une salade de tomates relève parfois du luxe pour des familles aux revenus modestes ou des retraités aux pensions faibles. Mais, au pied des immeubles des villes populaires d’Île-de-France comme sur la place de la Bastille, au cœur de Paris, ils seront encore des milliers aujourd’hui à pouvoir s’offrir des fruits et légumes frais, de qualité, et à des prix justes, aussi bien pour le producteur que pour le consommateur. En réalisant leur initiative annuelle de vente à prix coûtant, la Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux (Modef) et le Parti communiste français réduisent, le temps d’une journée, la différence du contenu des assiettes entre les couches sociales.

    Les plus modestes, davantage victimes de diabète et d’obésité

    Car, si la France est le 4e producteur de fruits et légumes en Europe (après l’Espagne, l’Italie et la Pologne), tous ses citoyens n’y ont pas accès de la même manière. Un rapport réalisé tous les sept ans par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, et publié l’an dernier, démontre combien les habitudes alimentaires sont un reflet saisissant des inégalités sociales. Dans ces habitudes, la consommation de fraises, petits pois, tomates et aubergines est davantage le fait d’individus ayant un niveau d’études supérieur à bac + 4 que de leurs compatriotes ayant quitté les bancs de l’école en primaire ou au collège, qui en mangent en proportions moindres. Ces derniers, davantage touchés par le chômage ou occupant des emplois d’ouvriers ou d’employés, perçoivent des revenus moins importants. Leurs choix se portent davantage sur de la viande rouge, pourtant peu bon marché, mais symbole de l’assiette des catégories aisées, ou sur des pommes de terre et des produits issus de céréales, jugés plus nourrissants. D’autant que, selon Faustine Régnier, docteur en sociologie de l’alimentation à l’Institut de recherche agronomique (Inra), les ménages modestes, qui consacrent une part importante de leur budget à leur alimentation, sont plus sensibles aux variations des prix. Or, saisonnalité oblige, les prix des fruits et légumes frais passent parfois du simple au double en quelques mois sur les étals. Le résultat de ces arbitrages contraints n’est pas sans conséquence sur la santé, puisque les Français aux revenus modestes sont davantage victimes de maladies cardio-vasculaires, de diabète ou d’obésité...

    https://www.humanite.fr/fruits-et-legumes-au-juste-prix-les-points-de-ventes-solidaires-paris-et-il

  • LesInrocks - Comment les talk-shows ont fait grimper l’extrême droite
    https://www.lesinrocks.com/2018/07/12/actualite/comment-les-talk-shows-ont-fait-grimper-lextreme-droite-111104098

    « Ce qui se passe en Italie aujourd’hui, c’est représentatif de ce qui se passe partout ailleurs », commente sans ambages la journaliste italienne Anaïs Ginori en faisant référence aux plateaux télévisés qui de plus en plus servent de tremplin aux idées populistes. Le phénomène ne connait pas de frontières : en France, la chaîne CNews est par exemple épinglée pour sa ressemblance de plus en plus saisissante avec la chaîne américaine Fox News, proche de Trump, tristement célèbre pour ses fake news construites de toutes pièces et reposant la plupart du temps sur les préjugés de ses téléspectateurs. Un phénomène qui commence à être pointé du doigt, notamment par le célèbre auteur de Gomorra, Roberto Saviano. L’écrivain et journaliste napolitain a ainsi affirmé avec virulence dans les pages du Monde que les talk-shows assiégeaient les citoyens par « une politique [populiste, du gouvernement Di Maio-Salvini] qui, loin d’être réelle, se fait dans les talk-shows et sur les réseaux sociaux » et « parle aux citoyens furieux ».

    « Il est vrai que la télévision pèche parce qu’elle est superficielle et spectaculaire, elle simplifie tout pour s’adresser à tous », reconnaît Karsten Kurowski. Le journaliste allemand qui a longtemps travaillé pour la chaîne Arte fait référence au « framing ». Bien-aimée des plateaux télévisés, cette technique consiste à formuler des questions de manière schématique et subjective, comme par exemple : « Criminalité : est-il vraiment possible d’intégrer les migrants ? ». Le journaliste et professeur à l’Institut d’études journalistiques de Bordeaux souligne néanmoins la déontologie des journalistes des talk-shows, qui « n’ont plus jamais invité le président de l’AFD Alexander Gauland après que ce dernier a déclaré que le IIIe Reich n’était qu’une fiente d’oiseau » dans l’histoire allemande, à la manière de Jean-Marie Le Pen déclarant que « les chambres à gaz n’étaient qu’un détail de l’histoire ».

    Cependant, Karsten Kurowski concède que les talk-shows « font le commerce » de l’extrême droite dans leur forme actuelle, qui pourrait s’approcher « du podium » si les plateaux allemands « restent comme ils sont aujourd’hui, différenciés et racoleurs, alors ils font le jeu de l’extrême droite ». « D’ailleurs, la technique du framing avec l’association de préjugés et d’amalgames marche sur le moment, ça fait le buzz, mais après c’est fini, on oublie », tance le journaliste, qui estime que les plateaux télévisés actuels sont « tabloïds et vendeurs ». C’est de la « dramaturgie, on invite l’émotion là où il devrait y avoir de la réflexion », condamne Karsten Kurowski, qui réitère que « le format des talk-shows pourrait ne pas être si stérile si les invités des émissions offraient un argumentaire tranquille et posé ».

    Être au gouvernement sans gouverner

    « Pourquoi pas, finalement, avoir recours au framing, si on s’impose des limites ? Il faut absolument apporter une réflexion, au risque de seulement nourrir et encourager les préjugés », met en garde Anaïs Ginori, correspondante du journal italien La Repubblica. Et de regretter que le paysage télévisuel italien n’apporte pas de réponses constructives aux enjeux politiques : « la spécificité italienne, c’est la ’politica spectacolo’, la politique du spectacle, c’est ce à quoi se réfère Roberto Saviano en disant que les talk-shows politiques reposent sur la vulgarisation et la provocation ». Il s’agit de chercher le clash à tout prix. « C’est vieux comme le monde, poursuit-elle. Mais aujourd’hui, ce qui est extrêmement dangereux, c’est que le système de l’information est démultiplié par les réseaux sociaux et les médias audiovisuels, une info trash circule beaucoup plus vite. » L’écueil des talk-shows est de trop « courir après les combats de pugilat pour assurer leur taux d’audience ».

    Anaïs Ginori est absolument certaine que Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur du gouvernement italien actuel, populiste et d’extrême droite, « est une pure créature de la télé, il s’est construit lui-même et sa carrière politique grâce aux talk-shows ». Cet homme de pouvoir transalpin est un véritable professionnel de communication politique. L’homme fort de la Ligue du Nord a gravi les échelons du pouvoir au moyen de son sens de la rhétorique, particulièrement éloquente devant la caméra. S’il a pu tenir un rythme haletant en participant à une dizaine de talk-shows par jour, ses sujets de prédilection restent restreints : Salvini n’a de cesse d’alpaguer son audience au sujet de l’immigration et du danger que représentent les réfugiés.

    Matteo Salvini, pur produit des plateaux télévisés

    C’est d’ailleurs là « où le rôle du bon journalisme intervient : quand Salvini détourne l’attention d’autres problèmes de fond en déblatérant sur les méfaits de l’immigration, le journaliste doit axer le débat sur les vrais enjeux », sans quoi « un emballement du reste des médias est à craindre » puisque ceux-ci ont tendance à traiter l’information comme elle a d’abord été présentée sur les plateaux télévisés. Pour la journaliste, « Matteo Salvini et Berlusconi avant lui ont lancé, par la politique du spectaculaire qui se déroule sur les talk-shows, la mode d’être au gouvernement sans gouverner ».

    Pour Christopher Lauer, membre du parti social démocrate allemand, les talk-shows « servent juste à entériner des idées reçues, comme celle que les étrangers représentent un danger pour les citoyens allemands ». Pour cet homme politique allemand de 33 ans, « les talk-shows ont totalement provoqué l’ascension de l’extrême droite allemande, cela ne fait pas l’ombre d’un doute ».

    Le journalisme est véritablement « dans la merde »

    Amer, il souligne que les journalistes de talk-shows « se disent : ’on a un très grand public, on atteint plein de gens, il faut continuer à faire grandir notre audience en choisissant des thèmes racoleurs’ », alors qu’ils « devraient justement ne pas faire ça puisqu’ils ont un impact extrêmement fort sur la manière dont vont penser le commun des Allemands ». Ainsi, le parti populiste AFD a fait une entrée remarquée au Bundestag, avec des scores jamais vus depuis la Seconde guerre mondiale.

    « Associer de manière négative des idées reçues sur les migrants n’est pas la bonne manière de mener un débat », s’indigne Christopher Lauer. Quand les journalistes de talk-shows se justifient en disant qu’ils traitent des sujets qui « occupent le peuple », c’est « exactement comme du fascisme, idéologie qui repose sur le fait de vouloir ‘parler au peuple ‘ ». Et de conclure que sur ce point, « le journalisme télévisuel est globalement dans la merde ».

    • Le problème me semble tout de même plus large que ce qui est directement énoncé d’extrême-droite à la télé (notamment la focalisation sur des thèmes racistes).

      Même sans inviter les purs-fachos, on est lourdement dans la vulgarisation de méthode de « discussion » qui n’ont rigoureusement rien de la discussion. Pour les sujets foireux : néo-libéralisme à l’emporte-pièce, guerre aux pauvres, haines des fonctionnaires et des assistés, fascination pour le fric… Et pour la forme : couper systématiquement la parole, l’attaque ad hominem, la mauvaise foi assumée, la confusion systématique entre opinions, analyses et exposé de faits…

  • La typographie du livre français | Polylogue
    http://polylogue.org/la-typographie-du-livre-francais

    par Nicolas Taffin.

    Vive le temps long que permet le livre...

    Avec quelques années de retard, puisque cet ouvrage a 10 ans… (mais c’est une qualité du livre de permettre ce temps long, et j’ai l’excuse de l’avoir découvert tardivement, l’an passé) je voulais laisser ici un compte rendu de lecture de l’ouvrage La typographie du Livre Français réalisé par un groupe d’enseignants et étudiants de la filière « Métiers du livre » de l’IUT Michel de Montaigne à Bordeaux, sous la direction d’Olivier Bessard-Banquy et Christophe Kechroud-Gibassier, et publié aux Presses universitaires de Bordeaux en… 2008. Mieux vaut tard que jamais ?

    Ce petit livre assez élégant et très dense constitue une excellente introduction à la typographie, son histoire et sa pratique contemporaine et présente une très bonne base de réflexion, le tout dans un esprit que les Rencontres de Lure ne démentiraient pas, teinté d’exigence, d’un brin de nostalgie, mais de beaucoup d’énergie créative aussi. Il permet notamment de recueillir la parole de Jean François Porchez, Massin, Gérard Berréby, Franck Jalleau et Philippe Millot — quasiment tous venus à Lure d’ailleurs. Il est divisé en deux parties, précédées par une introduction sur l’évolution graphique du livre et une histoire-musée-imaginaire de la typo.

    #Edition #Typographie

    • l’Estonie rencontre actuellement une urbanisation importante. La gratuité des transport, d’abord pratiqué à Tallinn y a été pour quelque chose ( + 25 000 habitants en trois ans, soit une augmentation de 6% ). La question de l’étalement urbain ne prend pas.

      Pour la France, c’est différent. Le territoire est plus grand. Tu généralises un peu trop vite le phénomène d’étalement urbain (avec tous ce que ça implique à l’échelle d’une métropole : création de quartier pavillonnaires, absence de vie de quartier, TER-boulot dodo ...) à des exemples de migration vers les destinations beaucoup plus lointaines nécessitant le TGV ( t’en connais beaucoup, toi du monde qui peut se taper les 7h aller-retour d’un TGV Paris - Bordeaux, Même gratuit, pour travailler à Paris ? D’autant plus que dans le contexte que tu décrits, il faudrait imaginer un TGV beaucoup moins confortable puisque, si ce phénomène était massif, le TGV serait bombé comme un métro de ligne 13 ).

      La réponse à ta problématique réside non pas dans l’offre de transport, mais dans le développement économique des territoires. Tant que toute l’activité économique sera centralisée à Paris ( et au delà de l’activité économique, les centres de décisions des entreprises), ton problème persistera.

      Moi président ( ;-) ), je vous promet de prendre la mesure symbolique de transférer tous les ministères dans une ville de province dans des zones où des mesures anti-spéculatives au niveau de l’immobilier pourrait être pratiquées. Dans un tel contexte, les transports gratuits inter-urbain ne poseraient aucun problème. [applaudissements / merci monsieur madame ...]

      #étalement_urbain

    • Après réflexion, la partie « tape dans le dos » de ton message m’a fait réfléchir à la vocation de Seenthis. Cet outil est-il une bibliothèque de référencements ou a t-elle aussi vocation d’être un réseau social ? Pour moi, c’est un mix entre les deux. La sympathie, l’antipathie et tout autres traces de rapports humains véhiculés par le ton des commentaires apportent une richesse qui font que chaque conversation est unique. Et, c’est vrai, ces conversations s’ouvre plus ou moins sur le reste des intervenants. Loin de moi l’idée d’un mépris pour les arguments de qualité a destination de « gens de bonne foi ».
      Ta remarque m’a aussi fait réfléchir sur la sociologie de Seenthis. Doit-on, pour éviter l’aspect polémique de réseaux comme Facebook ou Twitter éviter d’exprimer des affects ? En quoi cela ne risque t-il pas de restreindre le réseau à des discussions entre membres d’une intelligentsia ? à suivre ...

      #seenthis

  • HOMO INC.CORPORATED. Le triangle et la licorne qui pète. – Sam Bourcier
    Estimant que « l a conséquence de la privatisation de l’anus est l’individualisation », Sam Bourcier mène une charge allègre contre les « bons homos », sourcilleux sur leurs « droits » dans le cadre rassurant de la « nation ». Il décortique le « triangle biopolitique » entre sécurité, population et discipline, moteur de l’intégration comme de l’exclusion. Pour l’illustrer, Bourcier fait découvrir la réflexion mais aussi le mode de vie d’un collectif « queer et transféministe » de Bologne, Smaschieramenti, créé en 2008, qui squattait avant d’en être expulsé en 2015 un vaste bâtiment au nom rêveur, l’Atlantide. Pour lutter contre l’austérité et le néolibéralisme, ce groupe travaille sur le concept de « grève du genre », c’est-à-dire le refus des rôles, masculins, féminins, établis par le consensus normatif. Entre réunions, séminaires, manifestations, fêtes, les queers de Bologne créent « du trouble dans la valeur », que Bourcier théorise. Contre ce que le « pink bloc » de Bordeaux a baptisé « dictature des normaux », cet ouvrage, tonique et foutraque, est un appel d’air.
    Jean Stern

    http://www.cambourakis.com/spip.php?article870

    Homo inc.orporated – Le triangle et la licorne qui pète
    Collection sorcières
    256 pages / 140 x 205 mm
    Date de sortie : 30 août 2017
    Prix : 19 euros
    Disponibilité : disponible

    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/08/STERN/58974
    source : @mdiplo
    #homosexualités #queer #Cambourakis #Sam_Bourcier #Jean_Stern
    #pink_bloc

  • Affaire Benalla : les trois groupes de gauche prêts à passer sous pavillon américain
    Les Girondins de Bordeaux déposent une motion de censure commune

    Affaire Benalla : questions sur la reconnaissance de l’addiction par le rapport de l’IGPN
    Jeux vidéo : l’OMS souligne la responsabilité d’un haut gradé

    Parcoursup : un quart des candidats n’est pas encore fixé sur la santé mentale
    Les nitrates pourraient avoir une influence néfaste avant la trêve estivale
    source : Le Monde
    #de_la_dyslexie_creative

  • Flat Prod est mort, Vive Flat Prod - Actualités - Tric Trac
    https://www.trictrac.net/actus/flat-prod-est-mort-vive-flat-prod

    Je passais sur le site Tric-Trac (un journal, une communauté autour des des jeux de sociétés et de cet univers), et m’étonnais de l’arrivée dedans d’une boutique en ligne, nouvelle (ça faisait quelques mois que je n’y étais pas allé). Jusqu’à présent, iels ne vendaient que des petits goodies pour certains jeux, et revoyaient pour les intéressés vers d’autres sites de vente comme Philibert. Alors, me demandant ce qui avait changé, je découvre que Mr. Phal, qui possédait / dirigeait Tric Trac l’a revendu à Sophie Gravel, dans l’optique de passer à autre chose… Comme souvent il s’est fendu d’une analyse intéressante de l’univers ludique. Je ne sais pas si l’arrivée de la boutique sur Tric trac est en rapport avec ce changement, mais le nouveau Directeur Général, François Décamp, est le propriétaire du magasin de jeux Descartes à Bordeaux.

    [...]
    L’information n’a plus de valeur. Je l’ai déjà verbalisé, Tric Trac est un intermédiaire entre les acteurs d’une information et un potentiel lectorat. Ces dernières années, plusieurs phénomènes se sont installés. Faisant disparaitre l’intérêt d’un intermédiaire tel que Tric Trac. Les réseaux sociaux ont modifié la donne. Les moyens techniques accessibles ont modifié la donne. Doucement. Tranquillement. Les médias, les artistes, les fabricants, et dans le monde du jeu les éditeurs, les auteurs… Tout le monde communique depuis sa page Facebook, depuis son compte Tweeter, son Instagram. Parce que le monde actuel ne jure plus que par les likes, le nombre de fans et de retweet. Il faut du « Fan ». Et pour attirer le « Fan », les éditeurs, les auteurs, les artistes vont annoncer les choses en priorité sur leur page Facebook, vont « teaser » sur leur compte tweeter, vont tenter de séduire via leur Instagram. Les sites d’actualités n’ont plus la primeur. Pourquoi donner une info à UN journaliste alors que je peux toucher directement mon « fan », mon « client » et tous les journalistes d’un seul coup. Tous les médias sont abonnés aux différents comptes des gens qui comptent, et ces gens qui « comptent » n’ont aucune raison de se priver de ces nouveaux moyens. Nous avons vu cette métamorphose chez Tric Trac et notre réaction a été d’ouvrir notre plateforme à tous les acteurs du secteur afin de centraliser tel un « réseau social spécialisé ». Et cela fonctionne. Le trafic augmente. Tric Trac reste un point central où l’on trouve une masse d’informations ludiques en français sans équivalent. Cela fonctionne, mais ne rapporte pas vraiment de chiffre d’affaires puisque tout ce contenu est « gratuit ».

    Il reste la valeur ajoutée d’une analyse approfondie d’un(e) rédacteur(trice) spécialisé(e). De celle qui prend du temps. Produire cette valeur ajoutée a un coût. En salaire, en structure… Seulement voilà, pour financer ce coût, il n’y a plus assez de monde. Il y a les abonnés. Merci à eux. Il y a les publicités. Merci aux annonceurs. Mais il y a tellement d’endroits à financer qu’il y a dilution. Et ce phénomène ne fait que commencer. Il touche tous les secteurs. Il touche tous les médias. Il faut donc trouver autre chose. Une autre voie. Des alternatives. Il faut repenser la chaine de distributions des gains. Vous imaginez bien que j’ai un peu « bossé » sur le propos. Vous imaginez bien que je l’ai verbalisé. À droite. À gauche. Je reviendrais dessus de manière précise. Un jour. Bientôt.

    [...]

    #trictrac #jeux #medias #les_likes

    • J’ai ma réponse… la boutique est effectivement très récente (début juin)… et effectivement gérée à Bordeaux

      La boutique Tric Trac Version 2 ! - News - Tric Trac
      https://us.trictrac.net/news/la-boutique-tric-trac-version-2

      [...] L’accès à l’information a aussi changé. Évolué. Les moyens, les canaux, les réseaux… Jusqu’à modifier l’approche du lecteur. Jusqu’à réduire la qualité nécessaire pour toucher un maximum de cible. Jusqu’à réduire la quantité nécessaire pour toucher un maximum de cible. Plus besoin d’une tonne de matériel pour faire des vidéos. Plus besoin de gros serveurs pour stocker les données. Plus besoin d’un expert pour analyser. Et, surtout, plus besoin d’une rédaction pour traiter une info. Le « journaliste » est devenu un intermédiaire entre l’acteur de l’information et le lecteur. Un intermédiaire de moins en moins utile. Les acteurs de tous les secteurs communiquent directement vers leurs cibles. Les marques, les auteurs, les artistes, et même les politiques s’y sont mis. Autant de paramètres qui changent la donne. Et plus profondément que l’on peut le penser. Résultat, des chaines comme NoLife ferment. Des revues comme Canard PC font des appels à financement.

      [...] Nous allons donc vendre des jeux au prix public conseillé. Pas plus. Pas moins. C’est un vœu pieux.

      Pas toujours simple de générer des salaires…

  • Méditerranée Moyen-Orient : quand la terre fait la politique
    iReMMO - Ajoutée le 20 juil. 2018
    https://www.youtube.com/watch?v=Va6-RCsScYc&feature=youtu.be

    Les Midis de l’iReMMO - Méditerranée Moyen-Orient : quand la terre fait la politique Mercredi 6 juin 2018 Rencontre avec : Pierre Blanc, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, docteur en géopolitique (HDR), enseignant à Bordeaux sciences agro et à Sciences Po Bordeaux. Il est également professeur invité à l’USJ (Beyrouth), à Sciences Po Lyon, à l’Ena et au CIHEAM. Rédacteur en chef de Confluences Méditerranée, il dirige aussi la collection de la Bibliothèque de l’iReMMO. Chercheur au LAM (Sciences Po/CNRS), il concentre ses recherches sur les dynamiques de violences au Moyen-Orient et en Méditerranée, en particulier dans leur combinaison à la question des ressources (eau et terre) ; ainsi que sur l’agropolitique, autrement dit l’influence des questions agraires sur l’histoire politique.

  • http://www.liberation.fr/france/2018/07/17/une-victoire-au-foot-c-est-aussi-le-moment-ou-les-hommes-reaffirment-des-

    Violences sexuelles
    « Une victoire au foot, c’est aussi le moment où les hommes réaffirment des valeurs virilistes »

    Mardi 10 juillet, 22h30. La France vient de battre la Belgique 1 à 0 et accède à la finale de la Coupe du monde, de quoi faire espérer une deuxième étoile sur le maillot des Bleus vingt ans après le premier sacre de 98. Avec ses amis, Julie, 26 ans, fête la victoire de l’équipe de France dans un bistrot du XVIIIe arrondissement de Paris, ravie de l’effervescence collective. Avant d’être victime d’une agression sexuelle en pleine rue. « Quand vient le moment de rentrer, je m’aperçois que le service de bus tourne au ralenti : le prochain est dans vingt minutes, je checke mon portable qui me propose un itinéraire – à pied – moins long et plus économique qu’un taxi, raconte-t-elle à Libération. Je traverse le périph pour rentrer chez moi quand un mec, visiblement bien imbibé – et pas que de ferveur footballistique – m’empoigne fermement les deux bras et me sort "Qui a gagné ? Qui a gagné ?" J’ai à peine le temps de répondre qu’il me saute dessus et force un bisou – sur la bouche. Je rentre en tremblant et en colère. »
    Main aux fesses

    Le récit de Julie, qui avait pourtant choisi de ne pas trop s’éloigner de chez elle afin de « pouvoir rentrer en sécurité » après la finale, n’est pas isolé. Comme elle, ces derniers jours, plusieurs femmes, et des témoins, ont fait part des violences sexuelles subies lors de ces moments de liesse populaire dans les rues de grandes villes françaises. Si les autorités policières n’ont pas communiqué sur le nombre de plaintes éventuelles déposées, la presse – à l’instar de BuzzFeed – s’est fait écho de plusieurs témoignages, la plupart du temps partagés sur les réseaux sociaux et en particulier sur Twitter. Citée par LCI mardi après-midi, une source judiciaire fait elle état à ce jour de deux interpellations à Paris pour agression sexuelle, dont celle lundi d’un individu pour des faits d’exhibition sexuelle.

    Une copine vient de se battre dans les rues de Paris pour ne pas être embrassée de force.
    S’il-vous-plaît, soyez vigilant-es et intervenez.
    — Juliette Lancel (@Oniromanie) 15 juillet 2018

    C’est par exemple le cas de Laura (1), 19 ans, qui vit aux Sables-d’Olonnes, en Vendée, agressée lors de la finale. « J’ai assisté à une partie du match au travail, puis je suis rentrée en voiture, détaille la jeune femme auprès de Libération. Dix minutes après être arrivée dans un bar, à 50 mètres de chez moi, deux grands gaillards ont commencé à discuter avec moi. Sauf qu’ils m’ont attrapée par la taille et m’ont demandé de les embrasser. Je les ai repoussés et je leur ai dit non un peu brusquement pour qu’ils comprennent. » Deux minutes après, un de leurs amis lui touche les fesses sans son consentement : une agression sexuelle, selon le code pénal. Laura décide de rentrer chez elle, mais les deux hommes repèrent sa voiture et viennent la solliciter à son domicile à deux reprises : « A la fin du match, ils sont venus toquer chez moi pour me demander de sortir "faire la fête avec eux", me dire que je n’avais "pas de raisons d’avoir peur", etc. Ils sont revenus vers minuit et j’ai failli appeler la police mais ils ont déguerpi rapidement après. »
    Violences banalisées

    Des agressions sexuelles ou des comportements sexistes qui ne sont pas spécifiques aux manifestations sportives, et qui se retrouvent dans différents types de grandes fêtes publiques en plein air : fêtes de Bayonne ou de Pampelune en Espagne, théâtre d’un viol collectif en 2016, ou encore festivals de musique. Ces dernières années, des festivalières se sont d’ailleurs exprimées pour dénoncer les agressions sexuelles dont elles avaient été victimes lors de ces événements musicaux. En mai, Vera Papisova avait raconté dans une enquête publiée dans Teen Vogue (dont Libération s’était fait l’écho) avoir été « pelotée 22 fois » contre son gré lors du festival Coachella, en Californie. La cinquantaine de festivalières qu’elle avait interrogées avaient elles aussi été agressées ou harcelées sexuellement lors du festival. Selon une étude américaine publiée en début d’année, 90% des femmes qui se sont rendues à un concert ont déjà subi une forme de harcèlement sexuel.

    « Ces problèmes se posent dans toutes les fêtes alcoolisées où les comportements sexistes et machistes s’aggravent, expliquait en 2016 à Libération Yves Raibaud, chercheur, géographe à l’université de Bordeaux-Montaigne et spécialiste des questions sur le genre et la ville. La conquête de la rue par les filles ne va pas de soi. On accepte qu’elles fassent la fête parce qu’on a besoin d’elles pour que ça soit "joli" dehors mais c’est à leurs risques et périls. […] La rue, comme les villes en général, reste un espace de domination masculine. » « Une victoire comme celle-ci au foot, c’est aussi le moment où les hommes réaffirment des valeurs virilistes, ou se sentent obliger de les réaffirmer, sous peine de ne pas être vus comme de vrais hommes, analyse de son côté l’anthropologue et urbaniste Chris Blache, à l’initiative de la plateforme de réflexion Genre et ville. Dans un événement de liesse, libérateur et bienvenu, il est aussi admis qu’on peut se lâcher, ce qui malheureusement banalise ces violences, très mal vécues par les femmes qui en sont victimes. »
    « On me dit que je gâche l’ambiance »

    Dans le sillage de #MeToo, certaines femmes utilisent les réseaux sociaux pour parler des agressions subies, y compris lors de ce genre d’événements. Contactée par Libération, Elsa (1), jeune femme de 29 ans à l’origine d’un thread qui a compilé sur Twitter des témoignages d’agressions et de harcèlement sexuel, explique avoir voulu montrer « la quantité et le contenu des témoignages pour que chacun se fasse son propre avis sur la question ». « Hier encore j’ai entendu dans des discussions avec mon entourage que les comportements dans la rue étaient tous "normaux" et "tolérables" compte tenu des circonstances et d’autres dires qu’une femme qui sort dehors, en ville, pour cet événement ne devrait pas s’étonner de ce qu’il lui arrive… » poursuit l’internaute d’origine toulousaine, restée en partie chez elle par peur de ne pas se « sentir en sécurité dans la foule ».

    « En 1998, cela ne devait pas être bien glorieux, mais on n’en parlait pas, complète la chercheuse Chris Blache. Depuis, même si le sujet reste complètement tabou au nom d’une certaine gauloiserie, la parole s’est libérée. » Mais gare au retour de bâton en ligne pour celles qui osent parler. « Après mon tweet, j’ai reçu quelques insultes, on me traite de menteuse, on me dit que je gâche l’ambiance, que je n’avais qu’à pas aller fêter la finale, que j’ai pris des risques, ajoute Laura. Comme si j’étais responsable des agissements des hommes. »

    #violences_sexuelles #culture_du_viol #masculinité #domination_masculine

  • Le concept de « #race » peut-il s’appliquer à l’espèce humaine ?
    https://www.franceculture.fr/sciences/le-concept-de-race-peut-il-sappliquer-lespece-humaine

    La commission des lois de l’Assemblée nationale souhaite supprimer le mot « race » de la Constitution de 1958. Et pour cause : le terme n’a aucune légitimité scientifique. Mais certains appellent à la vigilance, pensant que le concept est à sauvegarder pour lutter contre le racisme même.
    Représentation des différentes « races humaines » (blanche, jaune, noire et rouge)
    Représentation des différentes « races humaines » (blanche, jaune, noire et rouge)• Crédits : AFP

    « La France [...] assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. » La Constitution de 1958 sera bientôt modifiée : la commission des lois de l’Assemblée nationale a en effet adopté un amendement pour que soit supprimé le mot « race » de cet article premier. En effet, ce terme n’a aucune légitimité scientifique ; notons à ce sujet que récemment, les travaux de David Reich, un spécialiste de l’ADN de l’université d’Harvard, ont créé la polémique sans remettre en question le consensus scientifique. Mais certains estiment quand même qu’il est important de conserver le concept, qui permet de refuser toute discrimination sans ambiguïté : c’est par exemple ce que défendait Ferdinand Mélin-Soucramanien, professeur de droit public à l’université de Bordeaux dans Libération, le 10 juillet 2018 :

    S’il paraît pertinent de supprimer le mot « race » de la Constitution de la Ve République, à la fois pour des raisons symboliques et juridiques, sans doute serait-il plus prudent de ne pas laisser béant l’espace ainsi créé. En effet, si la « race » n’existe pas comme catégorie prétendument objective, chacun sait que le racisme en tant que sentiment subjectif lui existe bel et bien...

    Réflexions, ici, sur la polysémie du terme, que nous mettons à l’épreuve des sciences dures (à laquelle il ne résiste pas), et à celle des sciences humaines.

    #racisme

  • #Mediapart #fafs #faf

    "Ils voulaient redresser la France, ils vont passer leur première nuit en garde à vue. Dès 6 heures, ce dimanche matin, dix hommes, dont un ancien haut fonctionnaire et un ancien gendarme, ont été interpellés en région parisienne, mais aussi en Corse, en Gironde, dans la Vienne ou encore en Charente. Ils font partie d’un groupe clandestin issu des rangs de l’ultra-droite, du groupe Action des forces opérationnelles (AFO), qui préparait des attaques contre des musulmans pour se venger des attentats commis par des djihadistes en France ces dernières années.

    D’après la chaîne LCI, qui a la première sorti l’information, plusieurs armes à feu ont été découvertes en perquisition. Selon nos sources, un laboratoire clandestin de fabrication d’explosifs a été découvert chez l’un des suspects arrêtés. C’est l’existence dudit laboratoire qui a précipité la vague d’interpellations dans le cadre d’une enquête menée dans le plus grand secret depuis plusieurs mois.

    C’est la concrétisation judiciaire de ce que Mediapart révélait le 9 avril dernier : la DGSI s’inquiétait de la résurgence de la mouvance de l’ultra-droite et avait « une cinquantaine de policiers, gendarmes et militaires » parmi ses « objectifs » suivis pour leurs liens avec « l’extrême droite violente ».

    Depuis 2015 et le début de la vague d’attentats qui ensanglantent la France, plusieurs groupuscules d’autodéfense se sont constitués dans le but de lutter contre « le péril islamique » et de se substituer à un État défaillant, en se préparant à recourir à la violence dans la perspective d’une guerre civile. « Même s’ils restent embryonnaires, ces groupuscules claironnent leur volonté de riposter et nous suivons cela de très près », avait concédé en avril un haut gradé des services de renseignement. Une litote.

    D’après nos informations, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) mais aussi d’autres services de renseignement du ministère de l’intérieur et de la défense enquêtaient déjà depuis plusieurs mois sur les Volontaires pour la France (VPF), et notamment sa branche dissidente, qui compte parmi ses membres des gendarmes et des militaires issus des forces spéciales et des chasseurs alpins.

    Créés mi-2015, les VPF ont réellement été mis sur orbite au lendemain des attentats du 13-Novembre – l’un de ses membres fondateurs a perdu sa fille au Bataclan. Ayant pour objectifs de « défendre l’identité française » et de « combattre l’islamisation du pays », ils comptent une cinquantaine de militaires et de membres des forces de l’ordre.

    Contacté début avril, le groupuscule revendiquait « près de 800 membres, parmi lesquels de nombreux militaires en retraite, dont un certain nombre d’officiers supérieurs et de généraux ». Sur sa page Facebook, l’organisation assure que ce combat doit se mener « par tous les moyens légaux uniquement ». Mais certains membres sont plus virulents : en novembre 2015, l’un d’eux parlait de « combattre par des actions concrétes[sic] l’islamisation du pays ». « Préparez vous si il faut que les barricades soit montées [sic] qu’il en soit ainsi ce ne sera pas l’état qui se chargera de l’islam », commentait un jeune homme, en juillet 2016.

    Une première enquête de la DGSI à l’été 2016 avait poussé les VPF à se constituer en association. Depuis, ce mouvement se pare des oripeaux de la légalité. Ses deux figures de proue affichent leurs photos et leurs curriculum vitae sur le site internet des VPF. Antoine Martinez est un général retraité de l’armée de l’air résidant à Nice, « spécialiste du renseignement » autoproclamé et président du comité de soutien au général à la retraite Christian Piquemal, qui avait, en février 2016, défrayé la chronique en s’impliquant dans une manifestation non autorisée contre la politique migratoire. L’ancien parachutiste et ex-commandant de la Légion étrangère avait été relaxé par la justice mais radié des cadres de l’armée.

    Le second coprésident, l’ancien député européen (FN) Yvan Blot, revendique, lui, dans sa biographie être un « ancien haut fonctionnaire au ministère de l’intérieur en charge des affaires de terrorisme ». Cet ancien cadre du FN, puis du MNR (Mouvement national républicain) de Bruno Mégret, fut aussi le cofondateur du Club de l’horloge, un think tank réunissant des hauts fonctionnaires de droite et d’extrême droite. Il serait désormais, selon la réponse des VPF adressée début avril à Mediapart, « conseiller du Club Valdaï, proche du Kremlin ».

    Sur le site des VPF, on peut lire que « les Volontaires peuvent se former, s’instruire, s’entraîner grâce à des journées, des week-ends ou des séminaires de formation organisés par les cadres de l’organisation et animés par des spécialistes dans tous les domaines ». Dans le mail de réponses adressé à Mediapart, les VPF assuraient n’être « en aucun cas une milice », ni être « affiliés ou associés à aucun parti politique ». « Nous sommes des pères et des mères de famille lucides et précautionneux, conscients des dangers et de l’utopie du vivre ensemble avec un islam conquérant, pour les avoir déjà vécus sur des théâtres d’opérations extérieures (Liban, Kosovo…) », concluait l’association dans sa réponse.

    En réalité, ce vernis de respectabilité génère quelques frustrations et tensions. Là où les dirigeants, de peur de poursuites pénales, insistent pour inscrire leur action dans le respect de la loi, leurs militants, frustrés par la routine de la vie associative et désireux de passer à l’action, ne l’entendent pas de cette oreille.

    À l’automne 2017, Dominique Copain et Guy Sibra, deux recruteurs des VPF, ont créé une structure baptisée Action des forces opérationnelles (AFO), destinée à mener de réelles opérations clandestines. Selon nos informations, les deux hommes font partie des dix gardés à vue. Le second, vendeur de matériels militaires déclassés domicilié en Nouvelle-Aquitaine, avait pris « Richelieu » pour pseudo.

    Dans la foulée, des figures du groupuscule, Guy Boisson, responsable des VPF dans la région Hauts-de-France, et Michel Herbreteau, à la tête de la région du Var, ont rejoint cette nouvelle cellule pensée comme une résurgence du SAC. À l’inverse, Romain Petit, monsieur Sécurité des VPF, a décliné la proposition, préférant pour sa part créer une société de sécurité privée aux côtés de Gérard Hardy, le fondateur des Volontaires pour la France. Messieurs Boisson, Herbreteau, Petit et Hardy ne sont pas concernés par la vague d’interpellations.

    Désormais, l’Action des forces opérationnelles se vit comme une dissidence des VPF. Son accès est d’ailleurs interdit aux militants des VPF. Très professionnels, les membres de la cellule communiquent via la messagerie cryptée Proton – dont les serveurs basés en Suisse diffusent des courriels impossibles à partager avec des tiers et répondent aux ordres de leurs « commandants de département », qui obéissent eux-mêmes à leurs « commandants de région ».

    La première action de ce groupuscule ne portait pas trop à conséquence – la constitution de stocks pharmaceutiques de première urgence, en cas d’affrontements généralisés –, mais témoignait des convictions profondes de ses membres de l’imminence d’une guerre civile. Une initiative motivée par la participation de représentants de professions médicales, par ailleurs liés à des organismes de sécurité civile.

    Dans une note interne que Mediapart a pu consulter, le responsable de la formation, qui se fait appeler « Garbo », un sous-officier de la gendarmerie encore en activité sur l’aéroport de Mérignac, souligne que la liste envoyée constitue le « matériel de première urgence » tel que défini dans les stages de secourisme de l’armée et est destinée « à faire face à des blessures hémorragiques dites de guerre ». Le même Garbo dispensait récemment des fiches de « formation self-defense » ayant « vocation de proposer des solutions pour se dégager rapidement d’une personne positionnée dans votre zone intime ».

    Plus préoccupant, l’Action des forces opérationnelles cherchait ces derniers mois à s’équiper en armes et explosifs pour passer à l’action. Les services de renseignement suspectent que plusieurs caches d’armes auraient été disséminées dans les 11 régions où cette cellule clandestine est présente. Et la DRSD (Direction du renseignement et de la sécurité de défense, la police militaire) s’intéresse à plusieurs militaires appartenant à cette cellule dans le cadre de son enquête interne concernant un casse sur la base aérienne 125 d’Istres, en septembre 2016. Plusieurs dizaines de pistolets et d’armes longues y avaient été dérobés. À ce jour, l’affaire n’a pas été résolue, ni les armes retrouvées.

    Des militaires traumatisés à leur retour d’Irak et d’Afghanistan

    Les services de renseignement ont alerté les autorités que cette cellule n’excluait plus le recours à la violence. Plus généralement, comme Mediapart l’avait révélé, ils avaient même à l’automne 2017 prévenu que le risque de voir « la mouvance dite de l’ultra-droite » passer à l’action violente était « évalué à la hausse pour la période à venir ». Les services voyaient d’un très mauvais œil, dans ce contexte de conflit larvé, les VPF et les AFO draguer les membres de services de sécurité, construisant leurs discours à leur attention, veillant à valoriser chaque nouvelle recrue issue des rangs de la gendarmerie ou de l’armée. Des professionnels recherchés à la fois pour leur savoir-faire en matière de maintien de l’ordre et d’opérations coup de poing.

    À telle enseigne que les services de renseignement ont dû sensibiliser à ce sujet plusieurs administrations, parmi lesquelles les différents corps d’armée, la police, la gendarmerie, les douanes, ainsi que l’administration pénitentiaire. Cela afin d’améliorer l’échange d’informations sur les fonctionnaires suspects mais aussi de prévenir le recrutement de tout nouveau policier ou militaire déjà recensé comme figurant dans cette mouvance. L’« entrisme » de « l’extrême droite violente » au sein des forces de sécurité préoccupe la DGSI, les Renseignements territoriaux (RT) et la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris.

    Rencontré en mars, un ponte de la lutte antiterroriste confirmait : « L’ultra-droite se structure de façon assez inquiétante. Et c’est vrai que l’on retrouve beaucoup de militaires ou d’anciens militaires. » « Ce sont souvent des militaires de retour de mission en Afghanistan ou en Irak, complétait un ancien des services. Ils rentrent traumatisés, il faut les surveiller pour ne pas qu’ils continuent leur combat individuel. Certains créent des groupes sur les réseaux sociaux, ou se radicalisent à travers eux, d’autres peuvent passer à l’action. »

    L’exemple de l’Action des forces opérationnelles rappelle le réseau néonazi découvert au sein des forces armées belges en 2006. Dix-sept personnes, dont dix militaires, avaient été interpellées. Leur chef appartenait au groupuscule flamand BBET (Sang-Sol-Honneur et Fidélité). Des armes, des explosifs et des détonateurs avaient été trouvés lors de perquisitions.

    La France n’est pas non plus exempte de précédents. En 2013, la mère du sergent de l’armée de l’air Christophe Lavigne (deux missions en Afghanistan à son actif) prévient la police : elle redoute la radicalisation de son fils de 23 ans. L’ancien militaire est neutralisé en 2013 par la DGSI, qui le suspecte de projeter d’attaquer une mosquée à côté de Lyon. Un an plus tôt, l’ancien militaire avait jeté un cocktail Molotov sur la mosquée de Libourne (Gironde), ce qui lui avait valu une condamnation pour « dégradation d’un lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste ».

    Le 24 mars 2013, six activistes néofascistes avaient aussi été interpellés près du campus de Talence (banlieue de Bordeaux), armés de poings américains et de manches de pioches. Ils venaient de taguer des mots d’ordre anti-immigrés. Dans le groupe, figurait un ex-cadre de la DPSD, le colonel Mochel, dont le rôle reste à expliquer. Des faits similaires ont été relevés à Arras et à Annecy – où des Chasseurs du 27e BCA ont été impliqués dans l’incendie d’une mosquée.

    Lors des rassemblements contre le « mariage pour tous » en 2013, certains militaires radicalisés avaient déjà témoigné de leurs velléités. Le collectif Printemps français avait ainsi tenté d’occuper les Champs-Élysées – une idée impulsée par Philippe Darantière, un ancien officier parachutiste reconverti dans l’intelligence économique. Parallèlement, une publication d’extrême droite avait appelé des hauts gradés catholiques – tel Bruno Dary, ancien gouverneur militaire de Paris – à provoquer un coup d’État.

    En fait, depuis l’équipée sauvage de Mohammed Merah, qui tua trois militaires de Montauban et Toulouse (c’était la première fois, depuis la guerre d’Algérie et les exactions de l’#OAS, que des soldats français en permission étaient abattus à l’intérieur des frontières de l’Hexagone), l’ultra-droite a ajusté sa propagande au sein des régiments parachutistes basés dans le Sud-Ouest. Plusieurs notes de renseignement ont signalé des tentatives de récupération au sein du 1er RTP (Toulouse) et le 3e RPIMA (Carcassonne) où avait servi Victor L. – qui avait intégré le service d’ordre du Bloc identitaire et son cercle toulousain après avoir quitté l’armée.

    Aujourd’hui, l’institut Civitas mène une action en profondeur en direction de certains milieux militaires catholiques, sous la houlette notamment du général Chrissement, qui fut, avant sa retraite, chef d’état-major interarmées chargé de la gestion de crise au sein de la zone de défense Île-de-France. Civitas veut s’inspirer de l’ancienne Cité catholique, qui fournit nombre de ses cadres à l’OAS. À l’époque, la Cité catholique avait organisé des cellules dans certaines unités présentes en Algérie avec l’aide des 5e bureaux et des Services d’action psychologique."