city:caromb

  • pour lmznolimit ml

    Eloigner les questions. Eviter de se les poser. Plutôt contempler. Des brins de muguet dans cette petite bouteille plate, à tonalité verte. (la chine !) Cet accord. Une branche du cerisier. Quelques cerises qui gonflent (les regards des gosses d’ici quelque temps !). Et puis... laisser vagabonder le monde.

    Cette grenade ouverte sur l’arbre (telle, dans une peinture de Chirico), les oiseaux s’en sont servi de garde-manger. Faite pour être pillée... Grenadier, entre fête votive et morsures ; dilapidation heureuse. De Caromb à Beaumes-de-Venise, les haies du bonheur. Topographie essentielle.

    Se cacher dans un paysage, disparaître derrière les feuillages, s’enfouir dans une colline.

    Ce paysan qui entrait dans la pièce avec ses bottes boueuses, se secouait, apportait avec lui une bouffée de vie, un appétit communicatif. Le poète l’accueillait avec son rire franc. Leurs deux images formaient plus qu’une ébauche : la consolidation de ce que la poésie ne fait que suggérer. J’y repense, je ne sais pourquoi, comme à l’irruption de la santé (c’est peut-être pour ça !). A la santé du serpent.

    Pierre-Albert Jourdan, L’Approche, éditions Unes, Trans-en-Provence, 1984, pp. 17-18