city:change

  • 20 millions d’emplois menacés par la robotisation (Les Echos)
    https://www.crashdebug.fr/high-teck/16192-20-millions-d-emplois-menaces-par-la-robotisation-les-echos

    Les rapports se suivent et se ressemblent, ou presque. Comme ses prédécesseurs, celui du cabinet Oxford Economics conclut que la robotisation de l’industrie pourrait supprimer des emplois : 20 millions d’ici à 2030, soit 8,5 % des postes dans ce secteur au niveau mondial. Au mois d’avril dernier, l’OCDE estimait quant à elle que 14 % représentent un « risque élevé » d’automatisation. La tendance se confirme : on s’éloigne des 47 % apocalyptiques de l’étude de l’université d’Oxford parue en 2013. « La crainte d’une destruction de masse de l’emploi par les robots apparaît quelque peu exagérée », indiquent même les rédacteurs du dernier rapport,« How Robots Change The World » , publié cette semaine.

    Sa particularité est de se concentrer sur les conséquences des (...)

    #En_vedette #Actualités_High-Tech #High_Tech

  • Will Robots Change Human Relationships ? - The Atlantic
    https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2019/04/robots-human-relationships/583204

    In this experiment, we found that by adding just a few bots (posing as human players) that behaved in a selfish, free-riding way, we could drive the group to behave similarly. Eventually, the human players ceased cooperating altogether. The bots thus converted a group of generous people into selfish jerks.

    #coopération et #réseaux : #théorie_des_jeux plutôt que #AI

  • #Artistes-auteurs professionnels :
    2019, UN RÉGIME SOCIAL EN ZONE DE TURBULENCES : « JE DÉPENDS DE LA MDA-SÉCURITÉ SOCIALE, JE SUIS EN BNC, QU’EST-CE QUI CHANGE POUR MOI EN 2019 ? » - CAAP
    http://caap.asso.fr/spip.php?article678

    2019 EST UNE ANNÉE DE TRANSITION POUR LES ARTISTES-AUTEURS.
    Le recouvrement des cotisations et contributions du régime social des artistes-auteurs va être transféré à l’URSAAF Limousin. Ce transfert s’effectue en deux ans (2019-2020).

    En bonus (!) des infos sur l’affiliation/assujetissement , c’est un peu pointu mais ça vaut le coup de s’informer, pour ceux qui sont concernés.(particulièrement les artistes affiliés à l’Agessa)
    http://caap.asso.fr/spip.php?article672

    #maison_des_artistes #ursaaf #agessa #sécurité_sociale

    • Aretha Franklin, respect éternel
      Jacques Denis, Libération, le 16 août 2018
      http://next.liberation.fr/culture/2018/08/16/aretha-franklin-respect-eternel_1672542

      La reine de la soul est morte ce jeudi à 76 ans. De l’église de son père au sommet des charts, sa voix a inscrit dans la légende des dizaines de tubes et porté haut les causes du féminisme et des droits civiques.

      « J’ai perdu ma chanson, cette fille me l’a prise. » Quand il découvre Respect, une ballade qu’il a écrite pour son tour manager Speedo Sims, Otis Redding ne peut que constater les faits face à Jerry Wexler, le pape de la soul music au label Atlantic. Ce jour-là, le chanteur sait que le titre paru deux ans plus tôt, en 1965 sur l’imparable Otis Blue, lui échappe. Pas sûr en revanche qu’il puisse se douter alors que ce hit fera danser des générations entières, porté par la voix de la papesse soul. Combien de soirées où cet hymne au féminisme débridé aura fait se lever toutes les femmes et filles, prises d’un doux délire  ! « La chanson en elle-même est passée d’une revendication de droits conjugaux à un vibrant appel à la liberté. Alors qu’Otis parle spécifiquement de questions domestiques, Aretha en appelle ni plus ni moins à la transcendance extatique de l’imagination », analysera Peter Guralnick, l’auteur de la bible Sweet Soul Music.

      Enregistrée le jour de la Saint-Valentin, la version d’Aretha Franklin, morte jeudi à 76 ans, est effectivement bien différente de celle du « Soul Father », qui vantait les mérites de l’homme allant au turbin et méritant de fait un peu de respect en retour. La jeune femme se permet d’y glisser quelques saillies bien senties  : « Je ne te ferai pas d’enfant dans le dos, mais ce que j’attends de toi, c’est du respect. » Le tout boosté par un chœur composé de ses sœurs Erma et Carolyn qui ponctue de « Ooh  ! » et « Just a little bit », donnant à l’histoire les faux airs d’une conversation complice entre femmes. Et de conclure par un tranchant  : « Je n’ai besoin de personne et je me débrouille comme une grande. » La suite, tout du moins d’un point de vue artistique, donnera raison à celle qui devint ainsi pour la postérité tout à la fois l’une des égéries des droits civiques et la visionnaire pythie d’une libération des mœurs.
      Dix-huit Grammy Awards

      « Cette chanson répondait au besoin du pays, au besoin de l’homme et la femme de la rue, l’homme d’affaires, la mère de famille, le pompier, le professeur – tout le monde aspire au respect. La chanson a pris une signification monumentale. Elle est devenue l’incarnation du "respect" que les femmes attendent des hommes et les hommes des femmes, le droit inhérent de tous les êtres humains », analysera-t-elle a posteriori dans son autobiographie, Aretha : From These Roots.

      Sa reprise de Respect n’était pas le premier succès de la native de Memphis. D’ailleurs, à l’époque, ce ne sera que le deuxième 45-tours de son premier album sous pavillon Atlantic, précédé par I Never Loved a Man (the Way I Love You) qui donne son titre à ce disque. Mais avec ce tube, bientôt suivi d’une quantité d’autres, elle se hisse vers des sommets à hauteur des mâles blancs qui dominaient l’époque. Coup double aux Grammy 1968 – les premiers d’une très longue série, dix-huit au total –, la chanson truste les charts pop, quatorze semaines au top des ventes afro-américaines où la concurrence est alors plutôt sévère, et intronise la « Soul Sister » (surnom emprunté à son précédent disque) en reine du genre  : « Queen of Soul », pas moins. Elle ne sera jamais détrônée.

      Pourtant l’album enregistré entre Muscle Shoals, l’usine à tubes d’Alabama, et New York, où elle dut se replier avec quelques musiciens sudistes, fut accouché dans la douleur, tel que relaté par un autre biographe émérite d’Aretha Franklin, le Français Sebastian Danchin (Portrait d’une natural woman, aux éditions Buchet Chastel). Toujours est-il que le 28 juin 1968, elle fait la une de l’hebdomadaire Time  : un simple portrait dessiné d’elle, discrètement barré d’un explicite The Sound of Soul. Cette année-là, elle est juste derrière Martin Luther King en termes de ­notoriété.

      Atteinte d’un cancer et officiellement rangée des hits depuis début 2017, la grande prêcheuse du respect est morte cinquante ans plus tard à Détroit, à 76 ans, devenue pour l’éternité celle dont un président des Etats-Unis (pas le moins mélomane, Barack Obama) a pu dire  : « L’histoire américaine monte en flèche quand Aretha chante. Personne n’incarne plus pleinement la connexion entre le spirituel afro-américain, le blues, le r’n’b, le rock’n’roll – la façon dont les difficultés et le chagrin se sont transformés en quelque chose de beau, de vitalité et d’espoir. »
      Premier disque

      Avant d’en arriver là, tout n’était pas écrit d’avance pour cette fille de pasteur, née le 25 mars 1942 dans le Sud profond, où la ségrégation fait force de loi. Grandie dans le giron de ce père homme de foi, Aretha Louise Franklin trouve sa voix à l’église, comme souvent. Elle a pour premier modèle son paternel, personnalité aussi sombre à la maison qu’auréolée de lumière sur l’estrade  : le pasteur Clarence LaVaughn Franklin enregistre et publie ses gospels sur la firme Chess, fréquente les stars (Sam Cooke, Jackie Wilson, Art Tatum…), enchaîne les tournées, au risque de délaisser le foyer où les enfants se débrouillent comme ils peuvent. D’autant que leur mère, Barbara Siggers, « immense chanteuse gospel » selon la diva Mahalia Jackson, a quitté le foyer au lendemain des 6 ans d’Aretha.

      Sept années plus tard, l’adolescente grave son premier disque, avec le chœur de la New Bethel Baptist Church, le sanctuaire au cœur du ghetto de Detroit où son père célèbre sa mission sur Terre. L’année qui suit, elle accouche d’un premier enfant, suivant là encore les traces du prédicateur, par ailleurs fornicateur à ses heures  : une des demi-sœurs de la jeune Aretha est le fruit de relations illicites avec une paroissienne de 13 ans  !
      Ferveur inégalée

      Avant 18 ans, Aretha a déjà deux enfants. Autant dire un sérieux handicap pour qui entend faire carrière en musique. C’est pourtant la même, certes délestée des bambins qui se retrouvent chez mère-grand Rachel, qui est castée par le talent-scout John Hammond. Elle a 19 ans quand elle débarque à New York pour intégrer l’écurie Columbia, où la future Lady Soul – autre surnom absolument pas usurpé – est censée suivre le sillon creusé par Lady Day, la femme au chihuahua Billie Holiday. Las, l’histoire ne se répète jamais, et malgré d’indéniables talents et de petits succès dont un bel hommage à Dinah Washington, une de ses références avouées, et un recommandable Yeah où elle tente déjà de faire siennes quelques rengaines empruntées à d’autres, celle qui sera plus tard la première femme à rejoindre le Rock’n’roll Hall of Fame ne parvient pas à se distinguer dans le jazz. Jusqu’à ce qu’elle franchisse le Rubicon, en passant chez Atlantic où, outre Jerry Wexler, elle trouve en Arif Mardin un directeur musical à son écoute.

      « Quand je suis allée chez Atlantic Records, ils m’ont juste assise près du piano et les tubes ont commencé à naître. » Il ne faudra jamais oublier qu’à l’instar d’une Nina Simone, Aretha Franklin était aussi une formidable pianiste. La liste des classiques enregistrés en moins de dix ans donne le tournis  : Baby I Love You, (You Make Me Feel Like) A Natural Woman, Think, (Sweet Sweet Baby) Since You’ve Been Gone, Chain of Fools, Until You Come Back to Me… Entre 1967 et 1974, la porte-voix d’une communauté chante ou déchante l’amour, en mode énervé ou sur le ton de la confidence sur oreiller, portée par des arrangements luxuriants ou dans ce dénuement propre à magnifier les plus belles voix sudistes (de Wilson Pickett à Sam & Dave). Dans cette série qui ressemble à une irrésistible ascension, chacun a ses favoris  : Call Me, par exemple, pas forcément le plus gros succès, demeure une ballade pour l’éternité où elle fait valoir toute la classe de son toucher sur les noires et ivoire. A moins que ce ne soit I Say a Little Prayer, le cantique écrit par Burt Bacharach et Hal David pour Dionne Warwick (qui se le fera chiper), tout en légèreté laidback. Qu’elle flirte volontiers avec la pop, reste fidèle à l’esprit de la soul ou mette le feu au temple frisco rock Fillmore West dans un live mémorable avec le terrible saxophoniste r’n’b King Curtis, son directeur musical assassiné quelques mois plus tard, la voix d’Aretha Franklin transcende toujours les sacro-saintes chapelles avec une ferveur inégalée. Celle héritée du gospel, la genèse de tout, auquel elle rend un vibrant hommage en 1972 avec Amazing Grace, un office avec le révérend James Cleveland qui devient le premier disque du genre à réussir la jonction avec le public profane.

      La série va pourtant s’arrêter au mitan des années 70, alors que Jerry Wexler s’apprête à quitter la maison mère pour rejoindre Warner Bros. A Change Is Gonna Come, pour paraphraser la superbe complainte qu’elle a empruntée à Sam Cooke dès 1967. Le disco triomphe, et bientôt le rap qui saura lui rendre hommage, à l’image de Mos Def revisitant One Step Ahead ou de Lauryn Hill s’investissant dans The Rose Is Still a Rose. Orpheline de son mentor, Franklin elle-même quitte en 1980 Atlantic pour Arista. La chanteuse ne s’en remettra pas, alors même qu’elle parvient à toucher un public rajeuni en étant au générique des Blues Brothers. Elle y chante en femme de ménage (mais chaussée de mules en éponge roses  !) Think, hymne à la liberté et à la féminité affirmée haut et fort (encore).

      Ombre d’elle-même

      La scène d’anthologie marque les esprits, mais dans la vraie vie, Aretha Franklin n’aspire qu’à des productions de plus en plus pompières, qui masquent par leur outrance l’essentiel  : ses exceptionnelles qualités d’interprète. Les interventions de jeunes musiciens comme Marcus Miller ou Narada Michael Walden n’y font rien, même si avec ce dernier elle parvient une nouvelle fois à toucher furtivement la place de numéro 1 des charts r’n’b.

      Si elle se fait rare en studio, si elle ne marque plus l’histoire de la musique, elle n’en demeure pas moins une icône pour les nouvelles générations. George Michael s’adonne ainsi à un duo – une spécialité de la diva, qui sans doute trahissait déjà un réel manque de renouvellement – avec celle qu’il considère comme une influence majeure. Toutes les chanteuses de nu soul prêtent allégeance à la première dame, qui de son côté s’illustre dans la rubrique mondanités. Elle traverse ainsi les années 90 en ombre d’elle-même, caricature de ses grands millésimes, qu’elle fructifie. Elle n’en reste alors pas moins une figure que l’on met aisément en couverture, affichant des looks pas toujours raccords, et au premier rang des chanteurs de tous les temps selon Rolling Stone.

      De come-backs avortés en retours guettés par des fans toujours en demande, rien n’y fait. La star, rentrée vivre à Detroit, attise pourtant les désirs et envies des jeunes producteurs : André 3000 d’Outkast et Babyface mettent même un album en chantier, alors que l’année d’après, en 2014, le festival de jazz de Montréal la fait remonter sur scène. Longue robe blanche, cheveux blonds, elle assure le show.

      Trois ans plus tard, elle est encore en blanc, mais considérablement amaigrie, pour un gala au profit de la fondation Elton John, à New York. Plus que de résurrection, cela sonne comme un concert d’adieux. Néanmoins, on gardera plutôt en souvenir le dernier grand moment d’une carrière hors norme de cette chanteuse  : le 6 décembre 2015 lors des prestigieux Kennedy Center Honors, elle entre en scène en manteau de fourrure, voix aussi sûre que son doigté au piano, pour interpréter (You Make Me Feel Like) A Natural Woman devant le couple Obama, auquel elle avait déjà fait l’honneur de chanter lors de son investiture en 2009. Comme la révérence d’une voix pas ordinaire, en tout point populaire.

      Jacques Denis

    • « Aretha Franklin a chanté son époque, avec son époque, et pour son époque »
      Isabelle Hanne, Libération, le 16 août 2018
      http://www.liberation.fr/planete/2018/08/16/aretha-franklin-a-chante-son-epoque-avec-son-epoque-et-pour-son-epoque_16

      Daphne Brooks, professeure d’études Afro-américaines à l’université Yale, revient sur la figure d’Aretha Franklin et sa place dans l’histoire musicale et nationale.

      Daphne Brooks, 49 ans, professeure d’études afro-américaines à l’université Yale, écrit sur la question raciale, le genre et la musique populaire. Elle a ­notamment travaillé sur le parcours d’Aretha Franklin pour son ­livre Subterranean Blues  : Black Women and Sound Subcultures (à paraître) et a donné plusieurs conférences sur la Queen of Soul, qu’elle a rencontrée à l’occasion d’une lecture à Princeton qui lui était dédiée. Elle s’intéresse ­particulièrement aux moments où les artistes Afro-Américaines se retrouvent à la croisée entre les ­révolutions musicales et la grande histoire nationale, Aretha Franklin étant la figure ty­pique de ces intersections.
      Que représente Aretha Franklin pour vous  ? Quels sont vos ­premiers souvenirs d’elle  ?

      J’ai grandi dans les années 70 en Californie, dans une famille qui écoutait de la musique en permanence alors qu’elle avait déjà acquis le statut de « Queen of Soul ». Elle a toujours été omniprésente dans mon monde.
      Comment est-elle devenue l’un des objets de vos recherches  ?

      La musique d’Aretha Franklin, c’est le son de la conquête des droits ­civiques, du Black Power, ce ­mélange de joie, de blackness, ce sens de la fierté, notre héritage afro-amé­ricain. Elle a su trans­mettre cette beauté intérieure dans ses chansons.
      Quels sont les liens entre Aretha Franklin et le mouvement de lutte pour les droits civiques  ?

      Ils sont nombreux. Son père, C.L. Franklin, était ce pasteur très célèbre à Detroit et son église, la New Bethel Baptist Church, un haut lieu du combat pour les droits civiques. Il galvanisait un public noir à travers ses sermons diffusés à la radio pendant les années 50 [puis commercialisés sur disque, ndlr]. Il accueillait Martin Luther King lors de ses séjours à Detroit. Aretha Franklin a d’ailleurs accompagné ce dernier à plusieurs manifestations et chanté lors de ses funérailles. Mais cette connexion ne se limite pas à ces liens familiaux. Sa musique, elle aussi, s’inscrit dans ce contexte historique. Il y a, bien sûr, son ADN gospel. Et pas seulement  : Respect, la chanson écrite par ­Otis Redding mais réinterprétée par Franklin en 1967, une année pivot [l’année du « Long, Hot Summer », une série d’émeutes raciales], est devenue instantanément un hymne des droits civiques, de l’émancipation des Noirs, du Black Power et du mouvement féministe. Trois ans plus tôt, en 1964, elle avait déjà ­enregistré Take a Look, dont les paroles avaient fortement résonné lors du « Freedom Summer », cet été où des centaines d’étudiants ont risqué leur vie pour inscrire des Noirs sur les listes élec­torales du Mississippi [« Lord, what’s happening / To this human race  ? / I can’t even see / One friendly face / Brothers fight brothers / And sisters wink their eyes […] / Just take a look at your children / Born innocent / Every boy and every girl / Denying themselves a real chance / To build a better world. »] Dans sa musique elle-même, elle a su articuler ce chagrin et ce regard sur l’humanité si propre à la soul music.
      Vous dites qu’elle n’a pas seulement été une voix des droits ci­viques, comme Nina Simone, mais qu’elle a également eu un impact sur le féminisme afro-américain  ?

      Aretha a chanté son époque, avec son époque, et pour son époque. Avec des chansons comme Natural Woman, elle s’est aussi exonérée d’une certaine image pour se ­connecter au mouvement féministe moderne, au féminisme noir. Très tôt dans sa carrière, elle s’est donné le droit de chanter les tourments émotionnels des Afro-Américaines avec tellement de genres musicaux différents  : c’était son appel à l’action, à l’émancipation des Noires aux Etats-Unis. Elle a chanté la ­bande-son complexe de la femme noire qui se réinventait. Elle montre que cette dernière peut être un ­sujet doué d’émotions complexes, d’une volonté d’indépendance… Toutes ces choses qui ont été si longtemps refusées aux Afro-Américains aux Etats-Unis. Elle a vraiment été dans la droite ligne du Black Power  : désormais, les Noirs montrent qu’ils n’ont pas besoin de s’excuser d’exister.
      Elle a aussi été cette icône aux tenues extravagantes, luxueuses, en perruque et fourrure. Peut-on dire qu’elle a participé à façonner une certaine féminité noire  ?

      Oui, mais comme d’autres activistes ou artistes noires, telle Diana Ross par exemple, qui ont en effet développé cette image de la beauté noire glamour, somptueuse. Mais elle a également montré, dans les années 70, une image plus afrocentriste, avec des tenues plus sobres et une coiffure afro.
      A bien des égards, Aretha Franklin est une synthèse des Afro-Américains...

      Elle est née dans le Sud, à Memphis (Tennessee), mais elle a grandi dans le Nord, à Detroit, dans le Michigan. Sa famille a fait comme des millions d’Afro-Américains au milieu du XXe siècle  : ils ont déménagé du Sud vers le Nord, ce phénomène qu’on appelle la Grande Migration [de 1910 à 1970, six millions d’Afro-Américains ont émigré du sud des Etats-Unis vers le Midwest, le Nord-Est et l’Ouest, pour échapper au racisme et tenter de trouver du travail dans les villes indus­trielles]. Elle a aussi su faire la synthèse ­entre tous les genres musicaux afro-américains, de la soul au r’n’b, de la pop au jazz. Aretha Franklin fait partie, fondamentalement, de l’histoire des Noirs américains. Elle appartenait à cette génération d’Afro-Américains qui a sondé l’identité noire, qui venaient du Nord comme du Sud, urbains comme ruraux, passionnés de jazz, de blues, de r’n’b et de pop. Le tout en se battant pour faire tomber les murs de la ­culture Jim Crow [les lois qui organisaient la ségrégation raciale] à travers l’agitation sociale et la performance artistique.
      Isabelle Hanne correspondante à New York

  • Hécatombe « catastrophique » dans la Grande Barrière de corail australienne
    http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2018/04/19/hecatombe-castastrophique-de-coraux-dans-la-grande-barriere_5287394_1652692.

    Année noire pour la Grande Barrière de corail australienne. Ce joyau du Patrimoine mondial de l’humanité a subi une hécatombe « catastrophique » de ses coraux pendant une vague marquée de chaleur en 2016, menaçant une plus grande diversité de vie marine qu’estimé jusqu’alors, prévient une étude publiée par la revue scientifique Nature, mise en ligne mercredi 18 avril. Environ 30 % des coraux du vaste ensemble sont morts durant la vague de chaleur survenue entre mars et novembre 2016.

    Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1981, le récif s’étend sur environ 348 000 kilomètres carrés le long de la côte australienne et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. D’après l’étude, le corail, qui sert d’habitat à d’autres créatures marines, a été durement touché par la hausse des températures de l’eau consécutive au réchauffement climatique.

    Terry Hugues, coauteur de l’étude et directeur du Centre d’excellence pour les études sur les récifs coralliens de l’université James Cook, a expliqué à l’Agence France-Presse que les plus menacés sont les coraux à branches, comme les tables de corail qui fournissent leurs cachettes aux poissons juvéniles. Les coraux les plus susceptibles de tenir le choc sont lisses, en forme de melon, a poursuivi le chercheur. Ces coraux n’ont pas trop de mal à construire leur squelette mais « ils ne sont pas très utiles pour l’habitat ».

    Pendant le blanchissement de 2016, les coraux de la partie septentrionale de la Grande Barrière ont subi une vague de « morts catastrophiques », poursuit l’étude.

    • La Revue de Presse
      https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-01-04-2018
      Pour rappel, #Olivier_Berruyer a porté plainte contre le #décodex du journal Le_Monde .

      ENVIRONNEMENT
      Rechauffement : L’étude qui jette un froid
      "En vertu de l’Accord de Paris, les Etats ont pris des engagements nationaux sur leurs trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Ce sont les fameux NDCs (Nationally Determined Contributions). On les sait trop faibles pour contenir le réchauffement sous les 2° C. Pour tenir cet objectif, les émissions mondiales devraient avoir déjà été ramenées à cette date entre 31 et 44 Gt éq. CO2 (contre environ 50 Gt en 2015). Or selon l’ « Emissions gap report » publié par le Pnue (l’agence des Nations unies pour l’environnement), les émissions mondiales, compte tenu des NDCs, sont estimées entre 49,5 et 56,2 Gt éq. CO2. L’importance des marges d’incertitude provient notamment du fait que les engagements pris par les Etats sont multiformes : les uns sont conditionnels, les autres proposent des fourchettes hautes et basses, d’autres encore expriment des objectifs d’émissions non en valeur absolue mais en proportion de l’évolution de leur PIB…"
      Source : Alternatives Economiques

      Agriculture : la séquestration de #carbone en question
      Annoncée en 2015 par le ministre français de l’agriculture, M. Le Foll, lancée officiellement lors de la #COP22 de Marrakech, l’initiative « 4 pour 1.000 » vise à augmenter la teneur en carbone dans les sols agricoles de 0,4% par an. L’objectif est triple. En absorbant les rejets anthropiques de gaz à effet de serre ce serait un moyen de lutter contre le réchauffement, d’assurer la sécurité alimentaire mondiale (meilleurs rendements grâce à des sols plus fertiles) et d’adapter l’agriculture mondiale aux changements climatiques. L’agriculture mondiale, actuellement émettrice de ~25% des GES anthropiques, pourrait en devenir un puits très efficace, tout en nourrissant le monde. Mais, l’idée ne fait pas l’unanimité de la communauté scientifique. Une étude publiée en février dans Nature Climate Change par des chercheurs du Centre commun de recherche (CRC) de la Commission européenne révèle qu’une fois atteint la saturation en carbone, cette mesure pourrait être contreproductive à cause d’émission de protoxyde d’azote (N2O), puissant gaz à effet de serre.
      Source : Journal de l’environnement

      « L’agriculture ne doit pas être un bouc émissaire »
      Les médias ont relayé l’information selon laquelle les pratiques agricoles seraient responsables des disparitions d’oiseaux. A. Carré, ingénieur agronome, estime que ce parti pris usurpe les valeurs de la science et désinforme l’opinion. Même si, l’agriculture a sa part de responsabilités, occulter le reste empêchera de résoudre le problème du déclin de certaines populations de volatiles. Deux études (Stoc (suivi temporel des #oiseaux communs) et la Zone atelier "Plaine & val de Sèvre", montre que la diversité et la biomasse des espèces d’oiseaux "spécialistes des milieux agricoles" diminue. Or, la population des "oiseaux des villes" diminue elle aussi, sans qu’il puisse être incriminé l’agriculture. Les causes sont potentiellement nombreuses. Le réchauffement climatique, la prédation d’autres oiseaux (la population de certains rapaces, échassiers, corvidés augmente), la compétition pour la nourriture et les abris avec les "oiseaux généralistes", qui voient eux leur population augmenter, la prédation des chats, l’urbanisation et l’artificialisation des terres, la pollution des voitures et des industries, les maladies (grippe aviaire), ..., ne doivent pas être écartées.
      Source : Terre-Net

      Brésil : le secteur de la #viande face aux scandales #sanitaires
      "Secoué par une nouvelle enquête (opération "Trapaça" ("triche")) ciblant des laboratoires accusés de masquer des salmonelles dans les produits du géant agroalimentaire #BRF (premier exportateur mondial de volailles), le #Brésil tente de redorer le blason de sa filière #viande, un an après le scandale des viandes avariées. L’opération "Trapaça" arrive d’autant plus mal qu’elle s’ajoute aux craintes des éleveurs français et européens au sujet de l’accord de libre-échange en cours de négociation entre l’ #UE et le #Mercosur ( #Brésil, #Argentine, #Paraguay, #Uruguay ), qui faciliterait l’exportation de viande sud-américaine vers l’ #Europe ."
      Source : Plein Champ

      FRANCE
      SNCF : quand le rapport #Spinetta contredit la #propagande mensongère du gouvernement
      "Attention : le rapport Spinetta est terriblement #néolibéral et favorable à la mise en concurrence générale (....). Mais ce qui est intéressant, c’est qu’il contient AUSSI des constats qui contredisent les mensonges gouvernementaux actuels." "Le gouvernement a réussi un double tour de force. D’abord, nous convaincre que la situation de la SNCF est catastrophique, alors que ce n’est pas le cas. Ensuite, nous expliquer que tout est de la faute des #cheminots, quand les problèmes viennent surtout du « tout #TGV »."
      Source : DEBOUT ! BLOG JEAN GADREY

      SNCF et services publics de réseau (4) : les arguments contre la « #dérégulation »
      "Les idées libérales du précédent billet s’opposent à d’autres thèses qui défendent les services publics de réseau sous l’angle de l’intérêt général. Mais cela doit être précisé, car on peut toujours soupçonner certains de se cacher derrière l’ #intérêt_général pour défendre des intérêts corporatistes. C’est ce que les libéraux reprochent aux #syndicats, en oubliant qu’on peut avoir des soupçons bien plus justifiés à l’égard de ceux qui défendent la mise en concurrence au nom de l’intérêt général des consommateurs, alors que l’objectif est le profit des capitaux privés..." [Les 3 premiers articles figurent dans la revue du 11 mars.]
      Source : DEBOUT !

      GÉOPOLITIQUE
      Dmitri PESKOV : "Les Européens ne sont plus des partenaires fiables"
      "Dmitri Sergueïevitch Peskov est l’un des plus proches collaborateurs de Vladimir Poutine. Il travaille à ses côtés depuis l’accession de celui-ci au pouvoir, en 2000. Aujourd’hui secrétaire de presse ‒ porte-parole ‒ du Kremlin, il a accepté, au lendemain de la réélection du président russe, de recevoir Le Courrier de Russie pour faire un point sur la situation politique internationale."
      Source : LE COURRIER DE RUSSIE

      L’argent fuit l’Arabie saoudite à toute vitesse
      "Un torrent d’argent a fui l’ #Arabie_Saoudite à cause des difficultés rencontrées par son économie. Il s’agit là d’une mauvaise nouvelle pour un pays qui essaie désespérément de se défaire de sa dépendance vis-à-vis du secteur de l’énergie et de refaçonner son économie en prévision d’un monde #post-pétrolier. De nouvelles recherches montrent que le royaume a vu sortir des dizaines de milliards de dollars de capitaux chaque année entre 2012 et l’année dernière. L’année qui suit sera du même acabit, indique le rapport rédigé par l’Institut de la finance internationale (IIF), un think tank basé à Washington."
      Source : MIDDLE EAST EYE

      INEGALITES
      Une réforme pour mieux combattre les #chômeurs
      "D’ici la fin du premier trimestre 2019, trois fois plus de personnes seront chargées de chasser les #fraudeurs, on multipliera par deux les peines encourues en cas de recherche insuffisante d’emploi... les sanctions pleuvent contre les plus #faibles ."
      Source : LIBERATION

      Au cœur des #intouchables d’État
      "Journaliste à L’Obs, Vincent Jauvert a passé les deux dernières années à percer les arcanes de l’élite administrative française, qu’il révèle dans son livre Les Intouchables d’État. En terrasse du café Le Nemours, la buvette du Conseil d’État, l’enquêteur raconte au Lanceur les secrets de ces intouchables de la haute fonction publique."
      Source : LE LANCEUR

      MARCHÉS FINANCIERS
      Quand la #finance fait du #social
      "Pierre Bitoun et Lou Hubert, tous deux sociologues, livrent ici une présentation critique d’une nouvelle offensive de la finance en direction du “social”. Ils décortiquent et critiquent les “Social impact bond”, des titres de dette (obligations) censés financer les politiques sociales et dont le rendement dépend de l’efficacité de celles-ci. Il est important de les comprendre et de les dénoncer pour ce qu’ils sont : des titres financiers faussement sociaux qui dévoilent la volonté de la finance de remplacer l’ #État ."
      Source : LE COMPTOIR

      MATIÈRES PREMIÈRES
      Gaz paccio
      "Dans notre Grand jeu énergético-eurasien, les mauvaises nouvelles affluent pour l’empire...A l’ouest, nous étions restés sur l’inénarrable psychodrame de Salisbury, dont l’un des buts avait vraisemblablement à voir avec l’or bleu :Mais il s’agit peut-être et surtout de gaz. Alors que #Gazprom vient de battre dix jours de suite son record d’exportation quotidienne vers l’Europe, l’affaire tombe à point nommé afin de barrer la route au #Nord_Stream II. Est-ce bien un hasard si mère Theresa de Londres a, immédiatement et pour le plus grand bonheur de Washington DC, embrayé sur le "danger du gaz russe" (lol) et la "nécessité de trouver des sources d’approvisionnement alternatives" ?"
      Source : CHRONIQUES DU GRAND JEU

      RÉFLEXION
      La puissance de l’ombre
      "On savait, depuis les attentats de janvier 2015, la France rongée par un mal souterrain. Les théories du #complot, ces « ferments de haine et de désintégration de notre société », commencent à « miner notre jeunesse », disait-on alors (1). Un second ingrédient est venu s’ajouter à la menace : les #fake_news, ces « fausses informations » principalement diffusées sur Internet qui saperaient notre démocratie et nécessiteraient une mobilisation générale."
      Source : Le Monde Diplomatique

      Ken Loach : “Oui, il y a une réelle #résistance à ce qui se passe, même si les #médias n’en parlent pas”
      "Pas facile d’obtenir un moment pour poser une ou deux questions à #Ken_Loach qui est venu à Fribourg pour le Festival International de films de Fribourg en mars 2018. Du haut de ses 50 ans de carrière, le réalisateur britannique n’a rien perdu de sa vivacité. Pourtant, c’est la personne la plus aimable qui soit. Thierry Jobin, le directeur du Festival International de Films de Fribourg, lui avait donné carte blanche cette année pour proposer cinq films, choisis par Loach pour leur simplicité et leur universalité, tels “Le voleur de bicyclettes” de Vittorio de Sica ou “La bataille d’Algérie”."
      Source : INVESTIG’ACTION

      VUES D’AILLEURS
      15 ans après, les anciens de la #guerre en #Irak encore meurtris
      "Justin Carlisle était au milieu du convoi quand la bombe a explosé, le 2 avril 2006. Quinze ans après, il lutte encore contre le stress #post-traumatique, comme des millions d’autres anciens combattants de la guerre en Irak."
      Source : Sciences et Avenir

  • Libéralisme : l’heure de payer l’addition Alternatives Economiques - Christian Chavagneux - 15 Mars 2018
    https://www.alternatives-economiques.fr/christian-chavagneux/liberalisme-lheure-de-payer-laddition/00083626

    Un sondage ne fait pas un pays mais celui d’OpinionWay pour le Printemps de l’économie 2018 surprend par la violence qu’il exprime du rejet de la mondialisation par les Français. Avec pour conséquence une forte demande de protectionnisme et un pessimisme qui n’augurent rien de bon. En prônant l’ouverture à tout crin et en refusant d’en traiter les effets anti-redistributifs, le libéralisme économique finit par produire sa propre remise en cause.

    Un rejet généralisé
    Premier résultat : 60 % des Français ont une mauvaise opinion de la mondialisation. En termes d’âge, on trouve les plus récalcitrants chez les 50 ans et plus. Mais la moitié des moins de 35 ans déclarent également leur méfiance : terrible constat d’une jeunesse pour moitié repliée sur elle-même ! Et le discours sur la différence entre des élites bien formées mondialisées et des ouvriers peu formés nationalistes ne fonctionne pas : 58 % des CSP+ ont une mauvaise opinion de la mondialisation.

    Sur quoi se fonde ce rejet ? Plusieurs points saillants émergent : ce sont les multinationales qui font majoritairement la loi, l’Asie et les Etats-Unis sont les gagnants et l’Europe est parmi les perdants. La mondialisation est perçue comme poussant à l’innovation technologique mais dégrade l’environnement, ne réduit pas la pauvreté et va à l’encontre de l’égalité entre hommes et femmes. De plus, quasiment la moitié des Français pensent qu’elle a des effets négatifs sur la croissance, 58 % qu’elle réduit leur pouvoir d’achat, 64 % qu’elle a des effets négatifs sur l’emploi et 65 % sur les salaires.

    Un sentiment pessimiste
    A partir de ce constat, nulle surprise sur les solutions : le protectionnisme commercial est plébiscité. 66 % des Français souhaitent l’imposition de normes plus strictes sur les produits entrants et sortants.
    L’avenir n’est pas rose : les trois-quarts des sondés pensent que la mondialisation économique va continuer à s’étendre, 60 % que c’est incompatible avec la lutte contre le changement climatique et 54 % cela se traduira par encore plus d’uniformisation culturelle.
    Les débats entre économistes sur le ralentissement de la mondialisation et le fait qu’elle ait atteint un plateau n’ont donc pas d’effets sur l’opinion française, pas plus que le travail des anthropologues du politique soulignant combien face à un capitalisme mondialisé chaque territoire se l’approprie de manière différente, loin de toute uniformisation.
    Du fait de la mondialisation, 71 % des Français sont inquiets pour leurs enfants, 67 % pour l’avenir de la France, 65 % pour l’avenir du monde et 63 % pour leur propre avenir. Un tableau noir.

    Le prix d’un trop fort libéralisme
    Ce sondage ne fait que confirmer ce que le Brexit, l’élection de Donald Trump et la montée des partis nationalistes nous clament plus fortement : faute d’avoir reconnu les #coûts_sociaux qu’il engendre et accepté de les traiter, le #libéralisme_économique fait désormais l’objet d’un rejet croissant.
    Les libéraux vantent les effets positifs de la mondialisation commerciale sur le pouvoir d’achat puisque l’on achète des produits moins chers ailleurs. Mais un pays peut également y perdre des emplois ou connaître une pression à la baisse sur les salaires. Quel effet l’emporte ? La seule étude récente sur le sujet a été proposée à l’été 2017 par la Banque d’Angleterre sur le secteur textile britannique. Résultat : d’un côté, un gain de pouvoir d’achat cumulé grâce à l’ouverture de 3 %, de l’autre, une perte de 1,25 %.
    Au niveau macroéconomique, les gains s’avèrent donc supérieurs aux pertes. Généralement, les libéraux s’arrêtent là. Sauf que les gains bénéficient à tous les consommateurs tandis que les pertes sont concentrées sur quelques territoires. L’étude regarde alors de près les marchés du travail : les régions qui concentraient une plus grande part d’industrie textile au début des années 1980 ont connu une plus faible croissance de l’emploi que les autres et un retrait plus marqué des personnes du marché du travail. Un effet qui se fait toujours sentir…

    Les coûts locaux de la mondialisation

    Une étude récente de la Banque de France s’interroge, elle, sur le coût local des importations chinoises en France. Résultat : sur la période 2001-2007, une perte d’environ 90 000 emplois dans le secteur manufacturier, soit 13 % du déclin sur la période... mais aussi 190 000 en dehors de ce secteur. L’explication ? La baisse de l’emploi manufacturier induit une baisse de la demande locale, qui fait largement sentir ses effets sur les secteurs a priori protégés de la concurrence internationale.
    Enfin, une récente recherche du Fonds monétaire international aboutit à trois résultats importants. Tout d’abord, participer à la mondialisation accroît la richesse d’un pays. Ensuite, plus le niveau d’intégration internationale d’un pays est élevé, plus les gains qu’il tire d’une poursuite de l’intégration diminue. Enfin, les gains de la mondialisation profitent aux plus riches et accroissent les #inégalités. La France se situe clairement dans la catégorie des pays mondialisés qui ne profitent plus d’une ouverture supplémentaire, la mondialisation étant l’un des facteurs expliquant la montée des inégalités.

    Bref, la #mondialisation fait des gagnants mais aussi des #perdants. Les #politiques suivies ces dernières décennies n’ont pas suffisamment cherché à aider ceux qui sont tombés du mauvais côté. Aujourd’hui, ils répondent. Si cela conduit finalement à une mondialisation raisonnable et à un capitalisme moins libéral et moins inégalitaire, on s’en sortira bien. Mais la probabilité d’une montée des #guerres_commerciales n’est pas exclue. Ni même qu’au-delà du seul libéralisme économique débridé, la démocratie soit aussi emportée par le flux.

    • L’intérêt de cet article est dans le chiffrage du rejet de la mondialisation par les français.
      En tant qu’ économiste et éditorialiste , Christian Chavagneux essaye de justifier à tous prix la #mondialisation_heureuse.
      Il ne doit pas souvent aller dans la rue ce monsieur, il est vrai qu’il écrit avant tout pour ses lecteurs.

      Article tiré de la revue de presse du site Les Crises, ( Olivier Berruyer ) mis à l’index par le décodex du nomde.
      https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-17032018

    • Article tiré de la revue de presse du site Les Crises, ( Olivier Berruyer ) mis à l’index par le décodex du nomde.

      Du « nomde » ? mais de quoi l’Immonde est-il le nom ?

      Sinon, c’est bien de mettre l’intégralité des articles munis d’un « paywall » à retardement.

    • Un sondage d’OpinionWay vient d’être réalisé sur la « mondialisation » et ses résultats sont sans appels[1]. Les français rejettent dans leur grande majorité cette « mondialisation » et se prononcent même, à près de 66%, pour une forme de retour au protectionnisme. Certains vont se lamenter sur le « manque de culture économique » des français. D’autres feront remarquer, et cela est vrai, que ce sondage n’est qu’un sondage. Mais, ce sondage a été réalisé pour le « Printemps de l’Economie », une manifestation soutenue par la Caisse des Dépôts et Consignations[2].
      Ce sondage survient après l’interruption du processus du TAFTA mais après, aussi, l’approbation du CETA par l’Union européenne[3]. Il a donc valeur de témoignage. Il a été réalisé par des personnes et pour des personnes qui sont en réalités favorables à la mondialisation. Le fait qu’il donne des résultats aussi contraires à leurs attentes est, de ce point de vue, hautement symbolique.

      Un rejet général
      La première chose qu’il convient de retenir de ce sondage, c’est qu’il exprime un rejet quasi-général de la « mondialisation ». Pas moins de 60% des personnes interrogées ont une opinion négative de la mondialisation. En fait, seul 3% des personnes interrogées ont une « très bonne » opinion de la mondialisation alors que 14% en ont une « très mauvaise ». Le clivage est net.


      Source : sondage OpinionWay, réalisé au mois de mars 2018 pour le Printemps des économistes
      Par ailleurs, quand on regarde la répartition de ces opinions, on constate que le taux le plus élevé de « mauvaise opinion » est situé dans la tranche d’âge qui va de 50-64 ans, autrement dit les personnes les plus vulnérables au risque prolongé de chômage. Il est ici important de noter que l’appartenance aux catégories socio-professionnelles les plus élevées (CSP+) n’a pratiquement pas d’impact sur les mauvaises opinions quant à la mondialisation. Les CSP+ ont une mauvaise opinion à 58% et les CSP- à 60%.

      Cela signifie qu’une majorité absolue de nos concitoyens n’adhère plus à la doxa libérale qui veut que le libre-échange et la mondialisation soient de bonnes choses pour tous. C’est, ici, un changement important de l’opinion. Il n’est pas étonnant car cette même doxa ne s’appuyait pas sur des faits mais sur une forme de présentation de l’histoire économique et sociale hautement tendancieuse.

      On a pu avoir en effet l’impression, et peut-être l’illusion, que c’était par l’abolition des barrières aux échanges que l’on avait obtenu la croissance très forte. Des travaux, parmi lesquels on doit inclure ceux de Dollar, en 1992[4], de Ben-David, en 1993[5], de Sachs et Warner, en 1995[6], et de Edwards en 1998[7], ont cherché à établir ce fait.

      Mais, de manière générale, les tests statistiques et économétriques pratiqués donnent des résultats qui sont pour le moins très ambigus. On peut en déduire que, pour certains pays, l’ouverture a eu des résultats positifs, mais non pour d’autres. Cependant, on peut aussi en déduire que si une politique qui associe l’ouverture à de bonnes mesures macroéconomiques est meilleure qu’une politique associant le protectionnisme à des mauvaises mesures macroéconomiques, ceci tient bien plus à la qualité des dites mesures macroéconomiques qu’à celle de l’ouverture[8]. De fait, les pays qui ont associé des politiques protectionnistes à des bonnes politiques macroéconomiques connaissent des taux de croissance qui sont largement supérieurs à ceux des pays plus ouverts, ce qui invalide le résultat précédent sur l’ouverture[9]. Ceci nous ramène à la problématique du développement, qui s’avère être autrement plus complexe que ce que les partisans d’un libre-échange généralisé veulent bien dire. Les travaux d’Alice Amsden[10], Robert Wade[11] ou ceux regroupés par Helleiner[12] montrent que dans le cas des pays en voie de développement le choix du protectionnisme, s’il est associé à de réelles politiques nationales de développement et d’industrialisation[13], fournit des taux de croissance qui sont très au-dessus de ceux des pays qui ne font pas le même choix. Le fait que les pays d’Asie qui connaissent la plus forte croissance ont systématiquement violé les règles de la globalisation établies et codifiées par la Banque mondiale et le FMI est souligné par Dani Rodrik[14].

      En fait, le protectionnisme s’avère bien souvent une voie plus sure et plus rapide vers la croissance que le libre-échange et, ce point est d’ailleurs régulièrement oublié par les thuriféraires du libre-échange, c’est la croissance dans chaque pays qui porte le développement des échanges internationaux et non l’inverse.

      L’opinion des personnes interrogées dans le cadre du sondage OpinionWay réalisé pour Le Printemps des Economistes met d’ailleurs bien en lumière que pour plus de 56% des personnes interrogées, les règles du commerce international sont conçues pour et par les multinationales.

      Les raisons de ce rejet
      Il est alors important de regarder quelles sont les raisons pour lesquelles les personnes interrogées rejettent la « mondialisation ». La raison majeure est l’opinion très négative des conséquences de la mondialisation sur l’environnement. Pour 70% des personnes interrogées, la mondialisation a des effets négatifs ou n’améliore pas vraiment la situation. Puis, viennent les questions liées à la santé, à la pauvreté et aux inégalités. C’est dire à quel point la « mondialisation » est mal perçue par les français.

      Si l’on pose aux personnes interrogées des questions concernant la situation en France, on voit alors surgir la question des salaires et de l’emploi (plus de 64% des personnes pensent que la mondialisation est mauvaise sur ces points), mais aussi les questions de l’environnement, du pouvoir d’achat et de la croissance. C’est donc un bilan très négatifs que tirent les français de la « mondialisation ».

      De fait, le passage progressif à la globalisation marchande a permis de faire passer, dans le discours tenus par les principaux pays européens, les mesures destinées à faire baisser la part des salaires et surtout les salaires d’ouvriers pour une évidence, une sorte de « loi de la nature ». Il n’y avait pourtant rien de « naturel » à cela. Les transformations du cadre d’insertion international sont bien le produit de politiques. Mais, par l’illusion d’une « contrainte extérieure » s’appliquant hors de toute politique, ce discours a produit un mécanisme progressif d’acceptation des mesures qui étaient ainsi préconisées. On constate alors, pour presque tous les pays[15], un accroissement du coefficient, et donc des inégalités qui se creusent entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, au moment où l’on procède aux grandes déréglementations dans le domaine du commerce international.

      Le phénomène de pression à la baisse sur les salaires engendré par le libre-échange et la « mondialisation » est évident pour les pays les plus développés. On le constate aux Etats-Unis par exemple[16]. Pour mesurer l’impact de la déflation salariale importée, il faut commencer par établir l’écart entre les gains de productivité et ceux de l’ensemble des salaires nets à l’image de ce qui s’est passé dans d’autres pays[17]. On rappelle que l’on avait fait ce calcul dans l’ouvrage de 2011 « La Démondialisation »[18], ouvrage que l’on peut considérer comme largement validé par ce sondage de 2018. L’évolution des rémunérations salariales a ainsi été très désavantageuse pour les salariés à bas revenus à partir de 1983. Ce phénomène s’est amplifié au tournant des années 1999-2002. On peut donc bien parler d’une contre-révolution conservatrice qui s’est jouée en deux temps. La déflation salariale est donc indiscutable et c’est elle qui explique le phénomène de ralentissement de l’inflation générale à la fois directement, par la modération des salaires et donc par des coûts à profit égal et même croissants, et indirectement, par le biais de la pression qu’exercent les chômeurs. Cette déflation salariale a été le résultat de la mise en concurrence des travailleurs français avec les travailleurs d’autres pays dont le niveau de salaires était incomparablement plus bas.

      La phase dans laquelle nous sommes toujours plongés, a vu les salaires évoluer sous la contrainte des importations de produits issus des pays à faibles coûts salariaux. C’est le résultat de la politique d’ouverture qui a été menée dans la période précédente. Ici, on peut mesurer directement les effets de la globalisation marchande sur l’économie française. Celle-ci se traduit non seulement par un accroissement plus faible que celui de la productivité pour la moyenne des salaires (ce phénomène étant particulièrement sensible dans l’industrie manufacturière), mais aussi par une augmentation des inégalités au sein du salariat et, en particulier, la stagnation du salaire médian par comparaison à la faible – mais constante – hausse du salaire moyen. Dans cette phase, la loi sur les 35 heures a bien joué un rôle correctif, contrairement à ce qui avait été affirmé avant et après qu’elle soit votée. Mais le rôle de cette dernière a été des plus limités. Dès les années 2000-2002, les effets du passage aux 35 heures semblent s’épuiser.

      La globalisation peut donc être tenue responsable d’une très large part de ce processus qui a abouti à un retard salarial important dans notre pays. Ce retard a aussi engendré un déficit de croissance, qui est venu lui-même renforcer les effets de la globalisation marchande par la montée du chômage et la pression que ce dernier exerce sur les rémunérations des personnes les plus exposées.

      Un retour vers le protectionnisme ?
      Ce sondage OpinionWay valide aussi l’idée d’un retour vers des formes de protectionnisme. Il montre que 66% des personnes interrogées sont en faveur de normes plus strictes sur les produits entrants ou sortants.

      Il faut ici revenir sur l’impact de la globalisation sur l’économie française, tout en précisant que des conclusions analogues pourraient être tirées pour la plupart des grands pays développés. Les conséquences sur l’économie française ont été importantes. Elles tendent à se diviser en un effet de délocalisation[19] (direct et indirect) et un effet sur la formation et répartition des revenus[20].

      Il ne fait donc aucun doute que la pression concurrentielle issue des pays à faibles coûts salariaux, mais où la productivité tend, dans certaines branches, à se rapprocher des pays développés, est aujourd’hui extrêmement forte. Le problème semble particulièrement grave à l’intérieur de l’Union européenne puisque l’on constate un très fort avantage compétitif des « nouveaux entrants », qui couvre désormais une très grande gamme de produits. L’idée de compenser l’écart abusif des coûts salariaux unitaires entre les différents pays par des taxes touchant les produits pour lesquels ces coûts sont les plus dissemblables, a donc fait son chemin. Par rapport aux protections qui ont été mises en place antérieurement, il faut ici signaler que ces taxes devraient être calculées à la fois par pays et par branche d’activité. En effet, l’une des caractéristiques de la situation actuelle est que le niveau de productivité des pays susceptibles d’être visés par un tel système varie de manière tout à fait considérable d’une branche à l’autre. Il est ici clair qu’un seul niveau de taxe serait inopérant.

      L’heure est venue de revenir à des politiques nationales coordonnées, qui sont seules capables d’assurer à la fois le développement et la justice sociale. Ces politiques sont déjà à l’œuvre dans un certain nombre de pays. À cet égard, le retard qui a été pris sur le continent européen est particulièrement tragique. Sous prétexte de construction d’une « Europe » dont l’évanescence politique se combine à l’incapacité de mettre en œuvre de réelles politiques industrielles et sociale, nous avons abandonné l’horizon de ces politiques. Mais, comme le rappelle Dani Rodrik, le problème n’est plus le pourquoi de telles politiques mais il doit désormais en être le comment[21]. De telles politiques se doivent d’être globales et d’inclure la question du taux de change et celle de l’éducation et du développement des infrastructures. Il faut aujourd’hui constater que sur la plupart de ces points l’Union européenne, telle qu’elle fonctionne, s’avère être un redoutable obstacle. C’est en effet à l’Union Européenne que l’on doit les politiques d’ouverture qui ont accéléré la crise structurelle de nos industries depuis les années 1990. C’est toujours à l’Union européenne que l’on doit la détérioration croissante du système d’infrastructures dans le domaine de l’énergie et du transport qui fit pendant longtemps la force de notre pays. Il est possible de changer ces politiques. Mais, si les résistances devaient apparaître comme trop fortes, il faudrait se résoudre à renationaliser notre politique économique. Une action concertée avec d’autres pays européens est certainement celle qui nous offrirait le plus de possibilités, mais on ne doit nullement exclure une action au niveau national si un accord se révélait temporairement impossible avec nos partenaires.

      Pour la démondialisation
      Tels sont les enseignements de ce sondage. La mondialisation a été porteuse de bien des passions contradictoires. Elle a été adulée par les uns, vilipendée par les autres. Elle a eu ses thuriféraires comme ses opposants acharnés. Aujourd’hui qu’elle recule, certains y verront une régression alors que d’autres applaudiront un progrès.

      Pourtant, il ne devrait pas y avoir de problèmes à penser ce phénomène de la démondialisation. Le monde a connu en effet bien des épisodes de flux et de reflux. Mais il est vrai que cette démondialisation survient dans le sillage d’une crise majeure. Alors se réveillent de vieilles peurs. Et si cette démondialisation annonçait le retour au temps des guerres ? Mais ces peurs ne sont que l’autre face d’un mensonge qui fut propagé par ignorance, pour les uns, et par intérêts, pour les autres. Non, la globalisation ou la mondialisation ne fut pas, ne fut jamais « heureuse ». Le mythe du « doux commerce » venant se substituer aux conflits guerriers a été trop propagé pour ne pas laisser quelques traces… Mais, à la vérité, ce n’est qu’un mythe. Toujours, le navire de guerre a précédé le navire marchand. Que l’on se souvienne ainsi des « Guerres de l’Opium » qui vit la Grande-Bretagne alors triomphante imposer à la Chine l’ouverture de ses frontières au poison de la drogue. Les puissances dominantes ont en permanence usé de leur force pour s’ouvrir des marchés et modifier comme il leur convenait les termes de l’échange.

      La mondialisation que nous avons connue depuis près de quarante ans a résulté de la combinaison de la globalisation financière, qui s’est mise en place avec le détricotage du système hérité des accords de Bretton Woods en 1973, et de la globalisation marchande, qui s’est incarnée dans le libre-échange. À chacune de leurs étapes, ces dernières ont imposé leurs lots de violences et de guerres. Nous en voyons aujourd’hui le résultat : une marche généralisée à la régression, tant économique que sociale, qui frappe d’abord les pays dits « riches » mais aussi ceux que l’on désigne comme des pays « émergents ». Elle a conduit à une surexploitation des ressources naturelles plongeant plus d’un milliard et demi d’êtres humains dans des crises écologiques qui vont chaque jour empirant. Elle a provoqué la destruction du lien social dans un grand nombre de pays et confronté là aussi des masses innombrables au spectre de la guerre de tous contre tous, au choc d’un individualisme forcené qui laisse présager d’autres régressions, bien pires encore[22].

      De cette mondialisation, on a fait un mythe. Elle est apparue sous la plume de ses thuriféraires comme un être doté de conscience et d’omniscience, capable de réaliser le bonheur de tous. On nous a fait oublier que, produit de l’action humaine, elle était condamnée à connaître le sort des autres produits de l’action humaine, et donc à disparaître. On a voulu la comparer à une force transcendante pour mieux masquer les intérêts qu’elle a servis. En ceci, il faut voir une capitulation de la pensée. Dans ce fétichisme de la mondialisation, il y eut donc beaucoup de calculs, et donc beaucoup de mensonges. Ce livre a, entre autres, la volonté de rétablir quelques vérités sur la nature réelle du phénomène.

      Le tournant qui s’amorce sous nos yeux nous confronte à nos responsabilités. La démondialisation qui se met aujourd’hui en route à travers l’amorce d’une dé-globalisation, tant financière que marchande, ne se fera pas sans nous et sans notre action. Il est de notre pouvoir de construire l’avenir.

      [1] https://www.opinion-way.com/fr/component/edocman/opinionway-pour-le-printemps-de-l-economie-les-francais-et-la-mondialisation-mars-2018/viewdocument.html?Itemid=0
      [2] http://www.printempsdeleco.fr
      [3] http://www.international.gc.ca/trade-commerce/trade-agreements-accords-commerciaux/agr-acc/ceta-aecg/text-texte/toc-tdm.aspx?lang=fra
      [4] D. Dollar, « Outward-Oriented Developeng Economies Really Do Grow More Rapidly : Evidence From 95 LDC, 1976-1985 », Economic Developemnt and Cultural Change, 1992, p. 523-554.
      [5] D. Ben-David, « Equalizing Exchange : Trade Liberalization and Income Convergenge », Quarterly Journal of Economics, vol. 108, n° 3, 1993.
      [6] J. Sachs, A. Warner, « Economic Reform and The Process of Global Integration », Brookings Paper on Economic Activity, n° 1, 1995, p. 1-118.
      [7] S. Edwards, « Opennes, Productivity and Growth : What We Do Really Know ? », Economic Journal, vol. 108, mars 1998, p. 383-398.
      [8] Voir D. Ben-David, « Equalizing Exchange : Trade Liberalization and Income Convergenge », op. cit.
      [9] Voir H.-J. Chang, « The Economic Theory of the Developmental State » in M. Woo-Cumings (dir.), The Developmental State, Ithaca, Cornell University Press, 1999 ; Kicking away the Ladder : Policies and Institutions for Development in Historical Perspective, Londres, Anthem Press, 2002.
      [10] A. Amsden, Asia’s Next Giant, New York, Oxford University Press, 1989.
      [11] R. Wade, Governing the Market, Princeton (N. J.), Princeton University Press, 1990.
      [12] G. K. Helleiner (dir.), Trade Policy and Industrialization in Turbulent Times, Londres, Routledge, 1994.
      [13] Voir C.-C. Lai, « Development Strategies and Growth with Equality. Re-evaluation of Taiwan’s Experience », Rivista Internazionale de Scienze Economiche e Commerciali, vol. 36, n° 2, 1989, p. 177-191.
      [14] D. Rodrik, « What Produces Economic Success ? » in R. Ffrench-Davis (dir.), Economic Growth with Equity : Challenges for Latin America, Londres, Palgrave Macmillan, 2007. Voir aussi, du même auteur, « After Neoliberalism, What ? », Project Syndicate, 2002 (www.project-syndicate.org/commentary/rodrik7).
      [15] L’exception étant la Grèce dont le coeeficient passe de 0,330 à 0,321. Pour la Suède, l’accroissement est important dans les années 1990 mais est compensé par une baisse dans les années 2000.
      [16] Voir A. Aaron-Dine, I. Shapiro, « Share of National Income Going to Wages and Salaries at Record Low in 2006 », Center of Budget and Policies Priorities, Washington (D. C.), 29 mars 2007 ; U. S. Department of Commerce, « Historical Income Tables – Income Inequality, Table IE-1 », Washington (D. C.), 13 mai 2005.
      [17] Voir J. Bernstein, E. McNichol, A. Nicholas, Pulling Apart. A State-by-State Analysis of Income Trends, Washington (D. C.), Center of Budget and Policy Priorities et Economic Policy Institute, avril 2008 ; J. Bivens, « Globalization, American Wages and Inequality », Economic Policy Institute Working Paper, Washington (D. C.), 6 septembre 2007.
      [18] Sapir J., La Démondialisation, Paris, Le Seuil, 2011.
      [19] Voir P. Artus « Pourquoi l’ouverture aux échanges semble être défavorables dans certains cas ? », Flash-IXIS, n° 2004-53, 17 février 2004.
      [20] Voir P. Artus, « Quels risques pèsent sur les salariés européens ? », Flash-IXIS, n° 2006-153, 11 avril 2006.
      [21] D. Rodrik, « Industrial Policy : Don’t Ask Why, Ask How », Middle East Development Journal, 2008, p. 1-29.
      [22] Voir J. Généreux, La Grande Régression, Seuil, 2010.

      Source : [RussEurope-en-Exil] France : le rejet massif de la mondialisation, par Jacques Sapir
      https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-france-le-rejet-massif-de-la-mondialisation-par-jacque

  • Un ambassadeur US confirme que des milliards ont été dépensés pour provoquer un changement de régime en Syrie
    https://www.crashdebug.fr/international/14511-un-ambassadeur-us-confirme-que-des-milliards-ont-ete-depenses-pour-

    Image : Off Guardian

    Par Ben Norton | The real news

    Publié le 9 Février 2018 sous le titre US Ambassador Confirms Billions Spent On Regime Change in Syria, Debunking ‘Obama Did Nothing’Myth

    Les États-Unis ont déboursé au moins 12 milliards de $ en dépenses militaires et civiles pour intervenir en Syrie, sur les quatre ans qui vont de 2014 à 2017, selon l’ancien ambassadeur US dans ce pays.

    Ces 12 milliards s’ajoutent aux milliards déjà dépensés pour amener un changement de régime en Syrie pendant les trois années précédentes, après l’éclatement de la guerre en 2011.

    Ces chiffres impressionnants jettent un jour nouveau sur les sommes exorbitantes que les USA ont dépensé pour tenter de renverser le gouvernement de Damas. Ils contredisent aussi formellement les affirmations des soutiens de l’opposition (...)

  • À propos de Change.org · Change.org
    https://www.change.org/about/business-model

    Investisseurs

    À ce jour, Change.org a levé 50 millions de dollars d’investissement en accord avec notre mission sociale et venant de chefs de file dans l’entrepreneuriat, a technologie et les médias, dont Richard Branson, Bill Gates, Reid Hoffman, Arianna Huffington, Ashton Kutcher et Guy Oseary, Jeff Weiner, Evan Williams et Omidyar Network.

    Un association sans but lucratif mais bien introduite quand même...

  • APPEL POUR DONNER LE DROIT DE VOTE À TOUS LES RÉSIDENTS BRUXELLOIS AUX ÉLECTIONS DE LA RÉGION BRUXELLES-CAPITALE
    Pétition · 1bru1Vote · Change.org
    https://www.change.org/p/1bru1vote

    APPEL POUR DONNER LE DROIT DE VOTE À TOUS LES RÉSIDENTS BRUXELLOIS AUX ÉLECTIONS DE LA RÉGION BRUXELLES-CAPITALE

    « UN BRUSSELEIR UN VOTE ! »

    Le 26 mai 2019, alors que la Région de Bruxelles-capitale fêtera ses 30 années d’existence, ses citoyens seront appelés à voter pour élire l’assemblée parlementaire de cette ville-Région ; mais tous les résidents bruxellois, ou Brusseleirs, ne pourront pas voter !

    1 résident bruxellois majeur d’âge sur 3, soit 310.000 personnes, sont privés du droit de vote, autrement dit, ils n’ont pas leur mot à dire sur comment cette ville-Région est gérée et ne peuvent pas s’impliquer politiquement. Ces 220.000 résidents majeurs de l’Union européenne et 90.000 résidents majeurs d’autres nationalités sont des citoyens de seconde zone dans cette ville-région, puisqu’ils sont exclus du processus démocratique. Et pourtant, ce sont des Bruxellois comme tous les autres - qui vivent, aiment, travaillent, étudient, paient des impôts et contribuent par de multiples façons à faire de Bruxelles-Capitale une meilleure communauté pour tous.

  • La déliquescence sociale des États-Unis, par Olivier Raguenes (repris sur le Blog de Paul Jorion) medium.com - 15 Janvier 2018
    https://www.pauljorion.com/blog/2018/01/16/la-deliquescence-sociale-des-etats-unis-par-olivier-raguenes
    https://medium.com/@olivierraguenes/la-d%C3%A9liquescence-sociale-des-%C3%A9tats-unis-e3b0549be879

    • L’espace médiatique consacré aux États-Unis, dans la presse du monde entier, est monopolisé par les polémiques causées par Donald Trump. Au-delà du caractère dangereux et imprévisible du personnage, son élection est un symptôme parmi d’autres d’une société en déliquescence. L’arbre incandescent Trump dissimule une forêt en flammes : celle de la société états-unienne. Un système social en lambeaux, des écoles délabrées, des ponts et des barrages qui ne tiennent plus qu’à un fil, des centres commerciaux qui ferment par centaines… différents pans de la société états-unienne sont fragilisés, notamment par les coupes budgétaires des administrations publiques.

    • Il ne sera pas question ici d’envisager un effondrement des États-Unis à proprement parler, ni même de prétendre à un quelconque diagnostic de la misère sociale de certaines populations états-uniennes ; mais plutôt d’envisager plusieurs facettes d’un phénomène de décomposition sociale au cœur de la première puissance mondiale.

    LE “CROWDFUNDING” COMME MODÈLE SOCIAL

    • Le système social états-unien d’abord lancé par Truman puis réduit en cendres par Reagan, est un enjeu du débat politique entre Républicains et Démocrates depuis près d’un siècle. En 2008, le gouvernement fédéral démocrate avait fait de l’”Obamacare” un axe fort de sa politique sociale. Dès lors, les États-Uniens devaient bénéficier d’un système de couverture maladie efficace et ouvert à toutes et tous. Malheureusement inaboutie, cette réforme n’a pas réussi à répondre aux coûts de soin croissants des plus graves maladies, à commencer par les cancers. Les frais médicaux sont la première cause de faillite des ménages aux États-Unis nous indique le professeur de droit Daniel A. Austin. Pour faire face à la nécessité de soins quand le budget des malades est insuffisant, nombreux sont contraints de recourir au “crowdfunding” (ou financement participatif) pour payer leurs frais de santé. L’auteur Stephen Marche montre comment cette démarche est devenue un concours de popularité où les malades tentent dramatiquement de susciter l’identification des internautes afin de récolter de l’argent. Pourtant, près de 90% de ces tentatives ne lèvent pas les fonds nécessaires aux soins. Des entreprises comme GoFundMe ou YouCaring font de cette faille abyssale du système de santé un modèle économique en prélevant leur part sur les dons. Dans le même temps, l’administration Trump tente de détricoter les maigres avancées de l’Obamacare en renforçant cette dynamique mortifère. L’accès aux soins de santé devient un enjeu sanitaire majeur pour les classes populaires des États-Unis, et les inégalités sont exacerbées, aux dépens des minorités. D’autres secteurs publics sont dans une situation précaire dans le pays, à commencer par les écoles.

    • La précarité des bâtiments scolaires a été soulevée par ces images partagées sur les réseaux sociaux, où l’on voit des élèves de Baltimore en classe par des températures glaciales, parfois inférieures à 6°C. C’est l’occasion d’une empoignade entre politiques, mais les raisons tiennent bien davantage aux budgets très restreints des infrastructures publiques aux États-Unis, et ce, peu importe la couleur du maire ou du gouverneur. La situation est bien plus grave qu’une panne de chauffage ponctuelle lors d’un événement météorologique extrême. Une commission menée par la structure gérant les écoles publiques de Baltimore a estimé que deux tiers des écoles de l’agglomération étaient dans un état “très précaire”, nécessitant pour plus de cinq milliards de dollars de travaux. Au-delà du cas devenu emblématique de Baltimore, ou encore de Detroit, les écoles publiques de l’ensemble du pays sont pour beaucoup délabrées. Plus de la moitié d’entre elles ont besoin de travaux pour revenir à un “bon état”. La réussite scolaire est pourtant liée à la qualité des infrastructures. Les familles aisées préfèrent inscrire leurs enfants dans le privé, quitte parfois à s’endetter pour le faire. Cette situation précaire ne date pas d’aujourd’hui, déjà en 1995 le gouvernement fédéral estimait nécessaires des investissements majeurs pour rétablir une école publique viable dans le pays. Depuis, face aux coupes des finances publiques, les budgets consacrés aux écoles n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la crise de 2008. Les citoyens de Baltimore ont pour l’instant lancé une campagne de financement participatif afin de garantir un service décent dans les écoles. Donald Trump a promis un investissement de plus de mille milliards de dollars dans les infrastructures considérées prioritaires, dont les écoles. Mais elles ne sont pas seules à être dans un état déplorable, le système des transports souffre aussi d’un manque de moyens.

    INFRASTRUCTURES OBSOLÈTES ET HAUSSE DES COÛTS D’ENTRETIEN

    • Le ministère des transports fédéral reconnaît sur son site un cruel manque d’investissement public et appelle à une vision à long terme du réseau de routes et de ponts. Au Massachusetts ou à Rhode Island, plus d’un pont sur deux est déficient ou obsolète. Le Colorado ne dispose plus d’un budget suffisant pour maintenir en état son système routier. Le problème des infrastructures aux États-Unis se pose déjà sur le plan de l’efficacité du réseau, le temps perdu dans les transports par les foyers états-uniens est important, ce coût financier est estimé à 3400$ par an et par ménage. Mais ce problème se pose aussi au sujet de la sécurité des usagers. Les infrastructures sont dans un état très précaire, un barrage a même menacé de céder en février 2017, nécessitant l’évacuation de 200 000 personnes en Californie. La force publique peine donc déjà à entretenir les réseaux existants pour assurer leurs usages habituels. Si les structures sont en plus dégradées, le coût devient alors insupportable. La récurrence accrue des épisodes météorologiques extrêmes cause des dégâts matériels importants. Aux États-Unis, le coût des événements “naturels”, rendus plus forts à cause du dérèglement climatique provoqué notamment par l’activité économique états-unienne, a atteint un record en 2017. Ces dégâts sont cent fois plus coûteux que dans les années 1980 ! Le Wall Street Journal présente comment les assureurs, face aux incendies qui sont de plus en plus fréquents, emploient leurs propres pompiers pour préserver les maisons les plus coûteuses. La lutte anti-incendie n’est alors plus publique, mais bien privée, et devient un facteur supplémentaire d’inégalité.

    • L’approvisionnement en eau est un problème dans le Sud-Ouest des États-Unis. Le débit du fleuve Colorado a baissé de 19% depuis les années 1990, et les experts estiment qu’à l’avenir, il faudra s’attendre à des restrictions de consommation de l’ordre de 35%. L’activité agricole est concernée, les prélèvements lui sont vitaux mais affectent les réserves d’eau. Située dans le désert, une ville comme Las Vegas demeure l’un des pôles touristiques et médiatiques forts des États-Unis. La “capitale du jeu” est aujourd’hui une agglomération menacée par le dérèglement climatique à travers les sécheresses. Soumise à de réels problèmes d’approvisionnement en eau, les investissements de la ville se multiplient pour tenter de repousser le problème, en utilisant toujours davantage d’énergie pour pomper l’eau depuis des réserves éloignées. Pour l’instant, bien aidés par des épisodes pluvieux, les efforts pour limiter les prélèvements du lac Mead donnent des résultats positifs, mais jusqu’à quand ?

    LE “RETAIL APOCALYPSE” OU LA DÉSERTION COMMERCIALE ET SOCIALE

    • Un nouveau phénomène affecte les tissus économiques, sociaux et ruraux des États-Unis. Appelé “retail apocalypse”, il s’agit en fait de la fermeture par centaines de centres commerciaux à travers le pays, les fameux “malls”. En 2017, Business Insider estime à 9 000 le nombre d’enseignes disparues, en 2018 cet effondrement pourrait provoquer la fermeture de 12 000 magasins. L’impact social de ces fermetures est très lourd localement, la situation du comté de McDowell est à ce titre éclairante mais dramatique. Déjà, les communautés rurales avaient accueilli l’arrivée de grandes structures commerciales avec enthousiasme. Des enseignes comme Walmart représentaient pour eux des opportunités d’emplois inespérées. Malheureusement, les populations locales sont entrées dans un état de dépendance vis-à-vis de ces structures. Walmart remplace les commerces de proximité, fournit aux gens des salaires et tous leurs biens de consommation (notamment la nourriture), mais accapare le lien social entier d’une communauté. Un instituteur indique même : “qu’il n’y a plus d’endroit pour rester et discuter”. Ces structures endossent dans les territoires nord-américains un rôle de centralité. Si elles viennent à disparaître, le maillage territorial se décompose. De plus, une fois que Walmart a fermé, les impôts versés localement s’envolent, réduisant le budget des écoles de 10%. En quelques mois, les emplois directs y sont passés de trois cent à zéro.

    • Les distributeurs sont des pourvoyeurs importants d’emplois aux États-Unis, la faillite de ces magasins représente donc une perte d’emplois considérable. Les femmes sont bien plus concernées que les hommes par ces suppressions de postes. Entre novembre 2016 et novembre 2017, 129 000 femmes ont perdu leur emploi dans la vente d’après les statistiques officielles du département du travail états-unien. Les hommes eux, ont assez largement l’opportunité de se tourner vers l’industrie.

    • Les secteurs d’activité autrefois créateurs d’emplois se tournent désormais vers l’automatisation, à commencer par l’industrie pétrolière. Les nombreux emplois supprimés par les majors lors de l’épisode de bas prix du pétrole, n’ont pas été recréés suite à la hausse des cours, les industriels investissant très largement dans les machines pour assurer l’exploitation.

    • La déception de nombreux électeurs de Trump en 2016 a été illustrée par l’élection d’un démocrate à la tête de l’État d’Alabama. Les électeurs blancs de l’État ont préféré rester chez eux plutôt que de soutenir le candidat républicain accusé d’agression sexuelle. A contrario, les populations afro-américaines se sont plutôt mobilisées pour faire élire un démocrate. Cette société est toujours aussi divisée. Les hommes blancs plutôt âgés qui se sont déplacés ont voté à 70% pour le candidat républicain quand les femmes afro-américaines ont voté à près de 98% pour le candidat démocrate. Plus généralement, cet État illustre les tensions raciales, mais aussi la misère rurale de nombreuses régions des États-Unis. Des représentants de l’Organisation des Nations Unies ont visité le pays et notamment l’Alabama pour enquêter sur la pauvreté dans les pays développés. Le rapporteur, le professeur de droit Philip Alston, a été suivi par le Guardian lors de son voyage à travers les États-Unis. Il dit avoir vu “l’échec d’une société”. Cette misère, particulièrement criante dans les États du Sud, se perçoit à l’aide de l’habitat, des infrastructures, de la culture, mais aussi à travers les données sanitaires.

    DE L’ABANDON SANITAIRE ET SOCIAL

    • L’ankylostomose, une maladie qui concerne d’habitude les pays les plus pauvres et qui avait été éradiquée dans les années 1980 des États-Unis, est réapparue depuis quelques années dans la “blackbelt”, en particulier dans l’Alabama. Les systèmes d’égouts et de traitement des eaux y sont très largement défaillants, les bactéries et les parasites prolifèrent. Là encore, les Afro-américains sont les principaux touchés, leur situation économique et sanitaire est parfois déplorable. Le docteur Peter Hotez estime que douze millions de personnes pourraient souffrir de maladies tropicales dans le Sud des États-Unis. La maladie de Lyme se développe de façon incontrôlée dans tout l’Est du pays, en région rurale. Un élément principal de cette prolifération est l’anéantissement de la grande faune sauvage depuis plusieurs siècles. Les victimes font face, comme en France, à un aveuglement des autorités sanitaires.

    • La misère sociale affecte aussi des mégapoles à l’image plutôt riche. Ainsi à Los Angeles, le nombre de personnes sans domicile fixe a bondi de 25% en un an, concernant 55 000 personnes en 2017. Cette situation est aussi empirée par l’administration Trump, qui ne cesse d’amputer les budgets en faveur du logement des plus précaires. Les villes sont donc aussi concernées par ce phénomène de déclassement social. Le film The Florida Project aborde la problématique sociale des Millenials (ou Génération Y) États-uniens, en particulier celle des jeunes mères. Elles y apparaissent sans diplôme, sans emploi stable, sans source de revenus, sans contact avec leur famille, bref en rupture totale avec la société. Le lien social se limite pour elles à leur voisinage. Pourtant, la protagoniste vit aux portes de Disneyland, symbole de la puissance culturelle et de la vitalité économique états-unienne. Son seul contact avec l’administration a pour visée de lui retirer la garde de sa fille. Ce film met des visages sur cette dégradation sociale qui devient très prégnante aux États-Unis. Ceci dit, les personnes les plus en rupture avec la société états-unienne vivent majoritairement dans les milieux ruraux.

    LE NAUFRAGE RURAL

    • Le Wisconsin est à cet égard un exemple marquant. État rural très agricole, il est le lieu depuis plusieurs années d’un drame social. De nombreux hommes blancs relativement âgés s’y donnent la mort. En pleine crise agricole, en 1982, le taux de suicide des agriculteurs avait atteint un premier record. En 2016, ce taux est 50% supérieur ! Pis, en 2017 ce taux est deux fois supérieur à celui des militaires vétérans, et trois fois supérieur à l’ensemble de la population. Le psychologue Mike Rosmann parle des agriculteurs comme d’une “espèce en danger”. Plus la région est rurale, plus le nombre de suicides y est élevé. Le docteur John Frey livre son explication, selon lui les facteurs sociaux qui affectent la durée de vie (santé, salaire, lien social) empirent, il pointe aussi du doigt la “désintégration de la communauté”, estimant que “le suicide est un acte de colère”. Il assimile ce phénomène à une ”épidémie invisible”. Aux États-Unis, bien que contestée, la liberté d’acheter et de porter une arme est pour beaucoup fondamentale. Plutôt qu’un moyen de défense, c’est un outil d’auto-destruction puisque 60% des décès causés par les armes à feu sont des suicides. La pygargue à tête blanche, emblème de la force états-unienne, a du plomb dans l’aile. Au-delà du suicide par arme à feu, d’autres comportements individuels destructeurs se multiplient aux États-Unis.

    • Le nombre d’overdoses générées par la surconsommation d’opioïdes a augmenté de 21% entre 2015 et 2016 aux États-Unis. Le nombre de décès causés par ce phénomène a été multiplié par six entre 2013 et 2016. Ce fléau qui concerne de plus en plus de jeunes adultes, bénéficie aux entreprises qui vendent ces produits. Et c’est là tout le paradoxe de ce pays : une minorité génère son profit aux dépens des classes populaires. Le New Yorker détaille la manière dont la famille Sackler s’enrichit de cette explosion de la consommation d’opioïdes.

    • La conjugaison de la hausse des suicides en milieu rural et de la crise d’opioïdes, a fait reculer l’espérance de vie états-unienne pour la deuxième année consécutive. En 1974, Emmanuel Todd anticipait l’effondrement de l’URSS en se basant sur un certain nombre de facteurs, dont le recul de l’espérance de vie. Sa démarche a inspiré l’ingénieur Dmitry Orlov, qui a tenté de définir Les Cinq Stades de l’Effondrement en appliquant son raisonnement aux États-Unis. Plutôt que de considérer ses travaux comme prophétiques, il convient toutefois de réaliser que l’effondrement social est a minima partiel, et que les budgets alloués aux politiques sociales ne cessent de fondre. La presse anglo-saxonne grand public ne rejette plus la perspective d’un ”collapse”. Parmi les facteurs qui ont causé l’effondrement de plusieurs sociétés par le passé, les inégalités de revenus apparaissent déterminantes. Cela se traduit déjà pour l’espérance de vie aux États-Unis : dix ans d’écart séparent le quart le plus riche et le quart le plus pauvre de la population.

    LE GOUFFRE DES INÉGALITÉS 

    • Les inégalités aux États-Unis concernent la santé, l’accès aux services élémentaires, l’accès à l’emploi, la couleur de peau, le sexe… mais aussi les revenus. D’après le rapport mondial des inégalités 2018 coordonné notamment par Thomas Piketty, le pourcent le plus riche concentre aujourd’hui plus de 20% des richesses, contre moins de 11% en 1980. À l’inverse, la moitié la plus pauvre du pays représentait près de 21% des richesses en 1980 contre à peine 13% en 2016. Ces deux dynamiques opposées ne se retrouvent pas dans les pays d’Europe de l’Ouest, pourtant, en 1980 ces mesures statistiques donnaient des résultats très proches des deux côtés de l’Atlantique. Mais ce qui est plus intéressant encore, c’est d’observer la perception qu’ont les États-Uniens de cette répartition des richesses. Michael I. Norton et Dan Ariely montrent qu’aux yeux des cinq mille sondés de leur étude, les 20% les plus riches capteraient moins de 60% des richesses. Selon la logique du “winners take it all”, les 20% les plus fortunés représentent en fait près de 90% des richesses. Enfin, le ratio entre les revenus des dirigeants des entreprises et les salariés est passé de 20 en 1965 à près de 1000 au cours des années 2010 dans certains secteurs d’activité ! Dans son rapport annuel sur les risques, le Forum économique mondial alerte sur la hausse des inégalités dans plusieurs pays, dont les États-Unis. L’économiste Robert J. Gordon s’inquiète de la baisse du niveau de vie des ménages les plus pauvres des États-Unis. Mais il note aussi une certaine convergence entre les franges les plus pauvres des différentes communautés, une forme d’égalité relativement nouvelle entre Blancs, Hispaniques et Afro-américains face à la misère.

    • Certes, le chômage est revenu à un taux historiquement bas et continue globalement à baisser, mais le taux de délinquance qui avait une évolution similaire jusqu’au milieu des années 2010, ne baisse plus. D’une part, de nombreux foyers sont toujours dans une situation de détresse financière, et d’autre part, les catégories les plus jeunes sont elles aussi étranglées par les prêts (études, logement, consommation). La réserve fédérale estime même que 38% des prêts étudiants ne sont pas remboursés, ce qui est une source de déséquilibre pour les banques. Le taux de chômage bas cache aussi la vague d’emplois à temps partiel qui a déferlé à partir de 2010. Près de six millions d’États-Uniens travaillant à temps partiel souhaitent passer à temps plein. Un quart des travailleurs à temps partiel serait en situation de pauvreté. Au-delà du salaire forcément réduit, certain⋅e⋅s employé⋅e⋅s à temps partiel perdent aussi leur couverture maladie. Incité⋅e⋅s par leurs employeurs à recourir à l’Obamacare avant l’élection de Donald Trump, qu’adviendra-t-il de ces populations quand le système entier aura été mis à sac ?

    • Le soulman Sam Cooke chantait son espoir de jours meilleurs dans A Change Is Gonna Come en 1963, et fut (vraisemblablement) assassiné quelques années plus tard. Charles Bradley, l’un de ses héritiers sur le plan artistique, lui répondit dans Why Is It So Hard ? en 2011. Désabusé de sa condition d’Afro-américain aux États-Unis, Bradley chanta alors : “on dirait que rien ne va changer”. De nombreux Afro-américains sont encore considérés comme des citoyens de seconde zone, le mouvement Black Lives Matter a permis de mettre en avant les violences dont ils font l’objet. D’après le rapport sur les inégalités publié chaque année par l’Université des Standford, environ 25% des Hispaniques, des Afro-américains, et des Amérindiens sont pauvres, contre 10% seulement pour les communautés asiatique et blanche. Sur ce plan, il n’y a pas eu d’évolution significative depuis 1980 !

    • Les discriminations et les traitements inégaux sont des composantes intrinsèques de la culture états-unienne. Cependant, des démarches existent pour tenter de renverser le paradigme racial. Aussi, le mouvement #MeToo permet de libérer la parole des femmes à travers le pays, ainsi que de faire trembler beaucoup d’hommes de pouvoir qui ont très largement abusé de leurs positions, parfois de manière criminelle.

    VERS UN RETOUR À LA TERRE ?

    • Plus qu’une période de crise, c’est une situation qui empire progressivement au cours des années. En matière sociale, les deux mandats de Barack Obama n’ont pas permis de réduire les inégalités géographiques, salariales, raciales, et sexuelles, ni même d’atténuer la tension entre policiers et communauté afro-américaine. Les politiques menées par Donald Trump ne permettront pas non plus de résoudre ces problèmes, ni de les mitiger. Même les classes moyennes, qui depuis l’essor du “American way of life” semblaient profiter d’une croissance économique régulière, sont en grande partie des perdants des évolutions du pays ces dernières années. Certains rejoignent la “classe moyenne supérieure”, mais la majorité rejoint de fait les classes populaires. Quelques privilégiés prétendent encore au “rêve américain”, mais la majorité vit quelque chose qui ressemble plutôt à une dystopie états-unienne.

    • Alors, nombreux sont ceux à envisager un retour à la terre. Pour la deuxième fois au cours du dernier siècle, le nombre d’agriculteurs de moins de 35 ans a augmenté aux États-Unis en 2017, dont 69% de diplômés du supérieur. Ces jeunes promeuvent une agriculture plus résiliente, indépendante des pesticides et de l’agro-industrie. Ils ne remplacent en rien les agriculteurs plus âgés qui abandonnent leurs exploitations dans les milieux plus ruraux, mais ils offrent une nouvelle dynamique aux espaces périurbains. L’effondrement industriel de Detroit et sa renaissance par l’agriculture urbaine forment un exemple de transition difficile mais médiatisée et vectrice d’espoir. Les communautés abandonnées par les constructeurs automobiles, qui constituaient pendant le XXème siècle l’alpha et l’oméga de la “Motor Town”, dont de très nombreux Afro-américains, y ont réussi à développer une agriculture vivrière low-tech, résiliente et saine.

    • Et si chacune et chacun trouvait sa place grâce à la terre ? Et si cette transition agro-écologique était le meilleur moyen de lutter contre les inégalités ? Et si finalement, Sam Cooke avait raison ?

    • RESUME

      Le système social états-unien . . .
      La #précarité des bâtiments scolaires . . . .

      INFRASTRUCTURES OBSOLÈTES ET HAUSSE DES COÛTS D’ENTRETIEN
      Un cruel manque d’investissement public . . . . .
      . . . . .
      L’approvisionnement en #eau est un problème dans le Sud-Ouest des États-Unis. . . .
      . . . . .

      LE “RETAIL APOCALYPSE” OU LA DÉSERTION COMMERCIALE ET SOCIALE
      il s’agit en fait de la fermeture par centaines de #centres-commerciaux à travers le pays, les fameux “malls”. En 2017, Business Insider estime à 9 000 le nombre d’enseignes disparues, en 2018 cet effondrement pourrait provoquer la fermeture de 12 000 magasins. . . .
      . . . . .
      Les distributeurs sont des pourvoyeurs importants d’emplois aux États-Unis, la faillite de ces magasins représente donc une perte d’emplois considérable. Les femmes sont bien plus concernées que les hommes par ces suppressions de postes. Entre novembre 2016 et novembre 2017, 129 000 femmes ont perdu leur emploi dans la vente d’après les statistiques officielles du département du travail états-unien. Les hommes eux, ont assez largement l’opportunité de se tourner vers l’industrie. . . . . .
      . . . . .
      Les secteurs d’activité autrefois créateurs d’emplois se tournent désormais vers l’#automatisation, . . .
      . . . . .
      La déception de nombreux électeurs de #Trump en 2016 a été illustrée par l’élection d’un démocrate à la tête de l’État d’#Alabama. . . . .
      . . . . .

      DE L’ABANDON SANITAIRE ET SOCIAL
      L’#ankylostomose, une maladie qui concerne d’habitude les pays les plus pauvres et qui avait été éradiquée dans les années 1980 des États-Unis, est réapparue depuis quelques années dans la “blackbelt”, . . . .
      . . . . .
      La misère sociale affecte aussi des mégapoles à l’image plutôt riche. Ainsi à Los Angeles, le nombre de personnes sans domicile fixe a bondi de 25% en un an, concernant 55 000 personnes en 2017. . . .
      . . . . . ⁃
      LE NAUFRAGE RURAL
      Le Wisconsin est à cet égard un exemple marquant. . . . . .
      . . . . .
      Le nombre d’overdoses générées par la surconsommation d’#opioïdes a augmenté de 21% entre 2015 et 2016 aux États-Unis. Le nombre de décès causés par ce phénomène a été multiplié par six entre 2013 et 2016. . . . . .
      . . . . .
      La conjugaison de la hausse des #suicides en milieu rural et de la crise d’opioïdes, a fait reculer l’espérance de vie états-unienne pour la deuxième année consécutive.
      . . . . .
      LE GOUFFRE DES INÉGALITÉS 
      Les inégalités aux États-Unis concernent la santé, l’accès aux services élémentaires, l’accès à l’emploi, la couleur de peau, le sexe… mais aussi les revenus. . . . . .
      . . . . .
      Certes, le chômage est revenu à un taux historiquement bas et continue globalement à baisser, mais le taux de #délinquance qui avait une évolution similaire jusqu’au milieu des années 2010, ne baisse plus. . . . . .
      . . . . .
      D’après le rapport sur les #inégalités publié chaque année par l’Université des Standford, environ 25% des Hispaniques, des Afro-américains, et des Amérindiens sont pauvres, contre 10% seulement pour les communautés asiatique et blanche. Sur ce plan, il n’y a pas eu d’évolution significative depuis 1980 !. . . . .
      . . . . .
      Les #discriminations et les traitements inégaux sont des composantes intrinsèques de la culture états-unienne. . . . . .
      . . . . .
      VERS UN RETOUR À LA TERRE ?
      Plus qu’une période de crise, c’est une situation qui empire progressivement au cours des années. En matière sociale, les deux mandats de Barack Obama n’ont pas permis de réduire les inégalités géographiques, salariales, raciales, et sexuelles, ni même d’atténuer la tension entre policiers et communauté afro-américaine. . . . . .
      . . . . .
      Alors, nombreux sont ceux à envisager un retour à la terre. Pour la deuxième fois au cours du dernier siècle, le nombre d’agriculteurs de moins de 35 ans a augmenté aux États-Unis en 2017, dont 69% de diplômés du supérieur. . . . . .
      . . . . .
      Et si chacune et chacun trouvait sa place grâce à la terre ? Et si cette transition agro-écologique était le meilleur moyen de lutter contre les inégalités ? Et si finalement, Sam Cooke avait raison ? . . . . .

  • Ces spécialistes de la santé mentale qui diagnostiquent Donald Trump
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/12/09/ces-specialistes-de-la-sante-mentale-qui-diagnostiquent-donald-trump

    Le même mois, le Dr John Gartner, enseignant la psychiatrie à l’université John-Hopkins, spécialiste des personnalités borderline, lançait sur Change.org une pétition, et incitait les professionnels de santé à la signer, demandant que Donald Trump soit démis au nom de l’article 4 du 25e amendement de la Constitution des Etats-Unis : le président doit être remplacé s’il s’avère « incapable de s’acquitter des pouvoirs et des devoirs de sa charge ». Elle a recueilli à ce jour 68 435 signatures.

    Cette pétition a suscité une vaste polémique : ­bafoue-t-elle l’éthique médicale ? Aux Etats-Unis, la ­« règle Gold­water » de l’American Psychiatric Association interdit aux psychiatres de donner un avis professionnel sur une personnalité s’ils ne l’ont pas examinée personnellement. En 1964, le sénateur Barry Goldwater, jugé inapte à être président par plusieurs psychiatres, avait porté plainte contre eux et il avait gagné.

    Mais concernant Donald Trump, beaucoup de médecins estiment qu’il est de leur « responsabilité éthique » d’« alerter » le public. Certains ont lancé le mouvement Duty To Warn (« devoir d’alerter », Adutytowarn.org), où ils ne proposent pas d’analyse psychiatrique du président mais décryptent sa « dangerosité » – comme ­ils le feraient pour toute personne qu’ils verraient comme un « danger public ».
    « Sociopathe »

    Pour préciser cette « dangerosité », vingt-sept spécialistes de la santé mentale ont publié en octobre The Dangerous Case of Donald Trump (ed. Thomas Dunne, non traduit). Rosemary K.M. Sword et Philip Zimbardo, s’appuyant sur les tweets et les déclarations du président, voient en lui un « hédonisme du présent extrême et débridé » : il sur­réagit à l’événement comme un « junkie à l’adrénaline » sans penser aux conséquences de ses actes. Il se conduit de façon « infantile » en multipliant les mensonges, les « remarques immatures sur le sexe » ou la taille de son ­pénis, manifestant un besoin perpétuel d’attention.

    Lance Dodes, ancien professeur à Harvard, estime pour sa part qu’un homme puissant qui ment, triche, trompe, arnaque, manipule et n’a cure de ceux qu’il blesse n’est pas seulement cynique et immoral, il souffre d’insuffisance d’humanité et d’un manque ­d’empathie : il s’agit d’un « sociopathe ».

    La troisième partie du livre analyse les effets psycho­logiques de la présidence Trump sur les Américains. ­Jennifer Panning évoque un « syndrome post-électoral » : beaucoup de gens s’inquiètent et s’efforcent de trouver « normal » ce qui leur semble « anormal » dans cette présidence. Elizabeth Mika et Harper West s’intéressent au « triangle toxique » qui s’établit entre un dirigeant narcissique arrogant, ses partisans et la société : cela renforce l’agressivité entre les gens, fait reculer la tolérance et la responsabilité et facilite une « déshumanisation ».

    #Donald_Trump #Psychologie #Ethique #Danger

  • Pétition · Jean-Claude Marcourt : La RTBF nous appartient · Change.org
    https://www.change.org/p/jean-claude-marcourt-la-rtbf-nous-appartient

    D’ici la fin de l’année, les missions et obligations de la RTBF seront redéfinies pour 5 ans dans son nouveau contrat de gestion. Celui-ci est négocié entre son Conseil d’Administration et le gouvernement. Différents lobbies tentent d’influer mais les usagers eux-mêmes, les auditeurs et téléspectateurs de la RTBF ne sont pourtant pas consultés ! C’est donc le moment de nous faire entendre nous aussi. Découvrez les 5 propositions de la plate-forme citoyenne Tout Autre Chose. Les cinq propositions (en résumé) :

    Une RTBF sans publicité ni sponsoring Des émissions culturelles et socio-économiques à des heures attractives Une RTBF gérée par des citoyens, pas que des politiques Evaluer la qualité du contrat de gestion et l’appréciation de son application Externaliser la médiation et ses émissions

    En savoir (...)

    #belgique #média

  • UP Magazine - Ils sont fous ! Des scientifiques ont un plan pour stopper le changement climatique : diminuer le soleil
    http://up-magazine.info/index.php?option=com_content&view=article&id=7058:ils-sont-fous-des-sc

    Les scientifiques commencent à envisager sérieusement un plan radical de géoingénierie de l’environnement afin de lutter contre le changement climatique et d’atténuer certains des effets néfastes qu’il a déjà sur nous et sur l’environnement. Plusieurs groupes de scientifiques étudient l’idée de projeter un nuage d’aérosols sulfatés dans la haute atmosphère. Cela disperserait une partie des rayons du soleil dans l’espace, réduisant ainsi la vitesse à laquelle la Terre se réchauffe.

    Une telle mesure pourrait contribuer à mettre un terme aux effets néfastes du changement climatique, tels que le blanchiment des coraux et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des ouragans. James Crabbe, de l’Université du Bedfordshire au Royaume-Uni, mène une recherche pour déterminer le type d’effets que ce type de géoingénierie peut avoir sur la région des Caraïbes où l’étude est menée. Crabbe affirme au New Scientist : « Nous montrons de façon très convaincante qu’en injectant du dioxyde de soufre dans l’atmosphère, les températures à la surface de la mer diminueraient de façon significative vers 2069 ».

    #Geoengineering #Hubris

    • Le dioxyde de soufre « un gaz toxique à l’odeur irritante et suffocante rejeté par les volcans ainsi que divers procédés industriels » et qui s’appel E220 dans nos additifs alimentaire !
      http://www.additifs-alimentaires.net/E220.php

      Ca va etre sympas cette atmosphère aromatisé aux sulfites.

      Les personnes très sensibles, allergiques, asthmatiques ou intolérantes aux sulfites sont exposées à divers symptômes cutanéo-muqueux et respiratoires comme de l’urticaire, de l’asthme, et plus rarement des anaphylaxies
      L’innocuité cancérigène du dioxyde de soufre et des sulfites n’est pas établie, ils sont classés groupe 3 au Centre International de Recherches sur le Cancer, des effets reprotoxiques ont été observés (par inhalation avec souris, rats, lapins), ainsi que des effets mutagènes, seuls ou associés aux sorbates E200, 201, 202, 203.

      Ces additifs détruisent la vitamine B1, stimulent la prolifération de bactéries responsables de troubles intestinaux chroniques et inflammatoires, ils peuvent être hasardeux en cas de régime alimentaire déséquilibré, causer des irritations gastriques, troubles digestifs. Proscrire chez les malades du foie ou des reins, malades cardio-vasculaires, …

    • Si ce genre de projet a lieu, le dioxyde de soufre sera injecté directement dans la stratosphère et se « transformera » en aérosols, qui y resteront suffisamment longtemps pour y être répartis de façon à peu près homogène. Il est aussi très probable que la quantité injectée sera une petite fraction de ce qui est actuellement émis par l’industrie et les volcans. Donc il est peu probable qu’on se retrouve dans des brumes de dioxyde de soufre (par contre concernant les pluies acides, je ne sais pas vraiment, mais je n’imagine pas un gros impact positif). Les principales préoccupations c’est la diminution de la couche d’ozone que ça peut entraîner, la perturbation des précipitations à l’échelle régionale, et des variations soudaines de températures en cas d’arrêt du projet.

  • À la cité des 3 000, des habitants craignent une épuration sociale par Malika Butzbach | Politis
    http://www.politis.fr/articles/2017/10/a-la-cite-des-3-000-des-habitants-craignent-une-epuration-sociale-37838

    Pour élaborer un contre-projet de rénovation, Hadama Traoré a fait appel à l’association APPUII. Composée de professionnels et d’universitaires spécialisés dans les sujets de la ville, ils « apportent un soutien technique aux collectifs d’habitants qui font face à des projets urbains imposés », explique Sylvain Adam, coordinateur. Leur démarche ? Collecter les propositions et idées des habitants et leur donner de l’écho, mais surtout « de ne pas parler à leur place », précise le jeune homme.

    Hier, ils ont été faire le tour du quartier à la rencontre des commerçants pour les écouter sur la question du Galion. Aujourd’hui, ils tiennent une table pour laisser les habitants écrire leur ressentie ou proposer une date de réunion. Derrière eux, des pancartes multicolores sont suspendues à un fil. Dessus, on peut lire les propositions des Aulnaysiens : certains demandent un kiosque à journaux, d’autres des jeux pour les enfants.

    Hadama a déjà une idée de contre-projet : « Un centre commercial, associatif et culturel, pour redynamiser le quartier. Et puis, il faudrait confier cette rénovation à des entreprises locales, pas des grands groupes dont le but est de faire des bénéfices. » Malgré l’intérêt des habitants pour la question, personne ne sait vraiment par quoi sera remplacé le Galion. Mais la crainte est surtout celle de la gentrification : le remplacement des populations aux revenus modestes par des personnes plus aisées.

    • DE NOTRE-DAME-DES-LANDES À LA CITÉ DES 3000 : LA CONVERGENCE DES LUTTES EN VRAI
      https://www.streetpress.com/sujet/1509982774-convergence-zad-notre-dame-des-landes-aulnay

      « LES ZADISTES ONT CHANGÉ NOTRE VIE »
      À Aulnay, les habitants se mobilisent pour sauver le Galion, une galerie commerciale promise à la destruction. Depuis plusieurs mois, ils peuvent compter sur le soutien d’une poignée de militants de Notre-Dame-des-Landes. Récit de ces échanges.

      Cité de la Rose-des-Vents, Aulnay-sous-Bois (93) - « Dédicace à mes amis de Notre-Dame-des-Landes ! », lance de sa voix grave Hadama Traoré, au micro de la grande scène installée en bas des tours du Galion. Au pied du grand gaillard de 32 ans, une foule compacte. Plusieurs centaines de personnes ont répondu ce dimanche 28 octobre à l’appel du collectif La révolution est en marche, pour contester la destruction programmée du Galion, une galerie commerciale, cœur battant du quartier. Sur scène, personnalités et artistes montent tour à tour pour apporter leur soutien à la cause mais aussi réclamer la vérité sur la mort de Yacine, un jeune Aulnaysien décédé quelques semaines plus tôt. Dawala, le manager iconique de la Sexion d’Assaut est là. Quand Sofiane, le rappeur star du Blanc Mesnil, s’empare du micro, le public chauffé à blanc reprend en chœur le refrain de Mon ptit loup, l’un de ses succès vu près de 50 millions de fois sur Youtube.

      À l’arrière du terrain vague transformé en showcase à ciel ouvert, une dizaine de zadistes emmitouflés dans leurs écharpes hochent la tête en rythme. Pour soutenir Hadama Traoré (link is external) et son combat contre la mairie, ils ont fait le déplacement depuis Notre-Dame-des-Landes. Dans les rues de ce quartier populaire d’Aulnay, depuis qu’une poignée d’habitants a mis les pieds dans le bocage le plus désobéissant de France, on commence peu à peu à savoir ce qu’est une zone à défendre (ZAD).

      #zadpartout #banlieue

  • Harcèlement sexuel : Condé Nast lâche le photographe Terry Richardson - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/mode/2017/10/24/harcelement-sexuel-conde-nast-lache-le-photographe-terry-richardson_

    Avec cette décision du prestigieux groupe de presse américain, le glas pourrait bien avoir sonné pour la star des shootings de mode, accusé à de multiples reprises de harcèlement sexuel et déjà blacklisté par plusieurs titres.

    La nouvelle est tombée via le Telegraph : le groupe de presse américain Condé Nast International (Vogue, GQ et Glamour) ne travaillera plus avec Terry Richardson. La décision a été signifiée lundi à l’ensemble des collaborateurs par un mail comminatoire et solennel du vice-président James Woolhouse : « Je vous écris à propos d’une affaire importante. Condé Nast ne souhaite plus travailler avec le photographe Terry Richardson. Tous les shootings qui ont été commandés ou tous les shoots réalisés mais pas encore publiés doivent être supprimés et remplacés par du nouveau contenu. Pouvez-vous s’il vous plaît confirmer que cette directive va être appliquée à votre marché immédiatement. » Une opération commando qui était escomptée depuis longtemps.

    On peut se trimballer, notoirement, l’étiquette de « prédateur sexuel », et continuer son chemin (pervers) pépère. C’est la preuve éclatante qu’a apportée pendant une bonne dizaine d’années le photographe américain Terry Richardson aka « le Weinstein de la photo ». De 1990 jusqu’à tout récemment, « Oncle Terry » faisait partie des chouchous des magazines (Rolling Stone, Vice, i-D, Vogue, Vanity Fair…), qui lui commandaient des séries de mode mais aussi des portraits « people », et des marques de luxe (Gucci, Miu Miu, Hugo Boss…) qui lui ont souvent confié de juteuses campagnes publicitaires.

    Eclaireuse

    La bonne étoile de Richardson, héraut du porno chic, de l’image crue dans le fond (pauses provoco-cochonnes) comme la forme (flash), l’a protégé même une fois que des témoignages à charge ont commencé à tomber dans le domaine public. C’était en 2010, avec la mannequin et actrice danoise Rie Rasmussen en éclaireuse, qui accusait : « Il choisit des filles jeunes, les manipule pour qu’elles se déshabillent et prend des photos d’elles dont elles auront honte. Elles ont trop peur de refuser parce que leur agence leur a trouvé ce job et qu’elles sont trop jeunes pour avoir le courage de leurs opinions. » Plus directe, sa consœur Jamie Peck détaillait au site féministe Jezebel : « Je ne suis pas sûre de comment il s’y est pris pour me conduire jusqu’au canapé, mais à un moment il a fortement suggéré que je touche son terrifiant pénis. » Une séance de masturbation s’en serait suivie au terme de laquelle un assistant d’« Oncle Terry » lui aurait tendu une serviette.

    Créatrice de bijoux anglaise, Alice Louise avait lancé dans la foulée sur le site Change.org une pétition intitulée « Grandes marques : arrêtez de solliciter le délinquant sexuel présumé et pornographique Terry Richardson comme photographe. » En avril 2014, après un nouveau pataquès impliquant le mannequin Emma Appleton, le vent a commencé à franchement tourner pour le grand gars à chemise de bûcheron, moustaches, rouflaquettes et grandes lunettes : Vogue Etats-Unis l’a retiré de son carnet de commandes. Mais cette fois, c’est le groupe Condé Nast dans sa totalité qui jette l’éponge. Du lourd. A 52 ans, le tout récent père de jumeaux, voit le vivier de ses clients autrefois ravis de s’encanailler, se réduire à peau de chagrin… en même temps que la nasse se referme sur lui.

    Lui ça fait longtemps qu’il y avait beaucoup, beaucoup de trucs dégueulasses qui tournaient sur ses agissements. Que c’est long mon dieu pour qu’il y ait des réactions, quand il y en a !

    #harcèlement_sexuel #agressions_sexuelles #Richardson #mode #photographie

  • Pétition pour la suppression de la majoration de l’assiette sociale des artistes-auteurs (BNC +15%) - FRAAP
    http://www.fraap.org/article762.html

    La FRAAP soutient cette pétition des organisations professionnelles représentant les artistes-auteurs.

    Contrairement à toutes les catégories de déclarants en bénéfices non commerciaux (BNC), les artistes-auteurs en BNC se voient imposer par l’article L.382-3 du code de la sécurité sociale une majoration de 15% de la base de calcul de leurs contributions et cotisations sociales. Cette majoration artificielle de 15% est une disposition dérogatoire au préjudice des seuls artistes-auteurs.

    Dans le droit commun, aucun travailleur indépendant en BNC ne voit son assiette sociale majorée d’un forfait en pourcentage, à l’exception des artistes-auteurs !
    Cette inégalité de traitement au préjudice des plasticiens, graphistes, peintres, sculpteurs, photographes, auteurs de bandles dessinées, illustrateurs, écrivains, traducteurs, compositeurs, ... , est injuste, injustifiée et injustifiable. En toute aberration, les artistes-auteurs paient des prélèvements obligatoires sur un revenu … qu’ils n’ont pas touché !

    Les cotisations sociales des travailleurs non salariés sont calculées sur leur revenu professionnel (BNC, BIC, etc.), la CSG et la CRDS sont calculées sur leur revenu professionnel auquel s’ajoute le montant de leur cotisations sociales obligatoires (maladie, vieillesse, ...) à l’exclusion de tout autre prélèvement social (CSG, CRDS, contribution à la formation professionnelle, …).

    Parmi l’ensemble des déclarants en BNC (comptables, notaires, avocats, médecins, etc.), les artistes-auteurs sont à la fois les plus précaires et les seuls pénalisés par une majoration discriminatoire de leur BNC de 15% pour le calcul de leurs prélèvements sociaux obligatoires.

    Cette pénalisation ne peut plus durer !

    Nous demandons la suppression immédiate de la majoration abusive de 15% appliquée aux seuls artistes-auteurs.

    Merci de votre soutien !

    ADABD (Association des Auteurs de Bande Dessinée)
    SELF (Syndicat des Ecrivains de Langue Française)
    CAAP (Comité des Artistes Auteurs Plasticiens)
    SMDA-CFDT (Solidarité Maison des Artistes)
    SNAA-FO (Syndicat National des Artistes Auteurs)
    SNAP-CGT (Syndicat National des Artistes Plasticiens)
    SNP (Syndicat National des Photographes)
    SNSP (Syndicat National des Sculpteurs et Plasticiens
    UNPI (Union Nationale des Peintres Illustrateurs)
    USOPAVE (Union des Syndicats et Organisations Professionnelles des Arts visuels et de l’Écrit)
    ESA (Économie solidaire de l’art)
    Marchés publics équitables.

    PS : Habituellement je ne suis pas client de la multinationale Change.org inc. (société commerciale immatriculée dans le paradis fiscal du Delaware) et j’ai suggéré à la Fraap de mieux choisir ses partenaires dorénavant.

  • Baudelaire et la conspiration géographique
    http://www.dedefensa.org/article/baudelaire-et-la-conspiration-geographique-1

    Baudelaire et la conspiration géographique

    Lisons les Fleurs de Baudelaire moins bêtement qu’à l’école. Et cela donne :

    Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville

    Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel)…

    On est dans les années 1850, au début du remplacement haussmannien de Paris. Baudelaire comprend ici l’essence du pouvoir proto-fasciste bonapartiste si bien décrit par son contemporain Maurice Joly ou par Karl Marx dans le dix-huit brumaire. Et cette société expérimentale s’est étendue à la terre entière. C’est la société du spectacle de Guy Debord, celle ou l’Etat profond et les oligarques se mêlent de tout, en particulier de notre « environnement ». C’est ce que je nomme la conspiration géographique.

    La conspiration géographique est la plus grave de toutes. On n’y pense pas assez, mais elle (...)

  • Eva Thomas : celle qui en 1986 a brisé le silence sur l’#inceste - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20171012.OBS5937/eva-thomas-celle-qui-en-1986-a-brise-le-silence-sur-l-inceste.h

    Pour ma génération, les abus sexuels sur les enfants sont indiscutablement l’un des pires crimes que l’on puisse imaginer, des crimes ignobles, insupportables. Dans les années 1990, l’affaire Dutroux et ses marches blanches ont retenti dans les esprits et angoissé une génération de parents. "Ton corps est ton corps", nous apprenait-on alors à l’école.

    Il fut pourtant un temps, pas si lointain, où il en fut autrement. Comme le rappelait un excellent article du "Monde", "notre morale sexuelle a basculé sur la pédophilie".

    Dans les années 1970, dans un contexte de libération sexuelle post-Mai-68, des intellectuels l’ont défendue et leurs idées ont été diffusées dans les colonnes de plusieurs titres de presse (dont "Libération"). Les pro-pédophiles s’appuyaient sur les théories freudiennes en élevant les enfants en figures ultrasexualisées, sans se préoccuper d’un quelconque traumatisme et de l’absence de consentement.

    Au milieu des années 1980, la société entame un profond basculement sur ce qui deviendra le symbole du mal absolu. Les violences sexuelles ou abus sont dénoncés dans un discours nouveau.
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    Une femme courageuse a incarné ce virage : Eva Thomas, qui a désormais 75 ans.

    Eva Thomas chez elle à Grenoble, le 6 octobre 2017. (Emilie Brouze)

    Elle me reçoit un vendredi d’octobre dans son appartement biscornu, au dernier étage d’un immeuble grenoblois. Il faut écouter son histoire car elle raconte un changement sociétal, l’histoire universelle d’une prise de conscience par la libération de la parole. Eva Thomas est aussi un formidable exemple de combativité et de résilience.
    "J’aimerais sortir de la honte"

    Le 2 septembre 1986, à 22 heures passées, son visage est apparu sur Antenne 2, dans "les Dossiers de l’écran". L’émission de débat de société, très populaire, s’attaque ce mardi soir au tabou suprême : l’inceste.

    Sur le plateau, trois femmes victimes de pères ou de frères incestueux ont accepté de témoigner. Deux sont filmées de dos, deux silhouettes anonymes. Et une troisième – c’est une première – parle face à la caméra.

    "J’ai choisi de témoigner à visage découvert parce que j’aimerais sortir de la honte", affirme sur le plateau celle qui vient de signer un livre dans lequel elle relate le viol commis par son père, quand elle avait 15 ans.
    "J’ai envie de dire aux femmes qui ont vécu ça qu’il ne faut pas avoir honte."

    Des cheveux gris entourent son visage animé par ses grands yeux brillants qui oscillent à droite et à gauche. Eva Thomas paraît terriblement émue à l’écran.

    31 ans plus tard, elle s’en souvient comme d’un moment exaltant mais éprouvant. "J’avais l’impression de me jeter dans le vide", dit-elle dans sa petite cuisine, en buvant un café.
    Le saut dans le vide

    Quelques jours avant l’émission, Eva Thomas a averti sa famille par écrit de la publication sous pseudo du "Viol du silence" (éd. J’ai lu, 2000), ainsi que de son intervention télévisée devant la France entière. Elle s’interroge. Quels dégâts cela provoquera-t-il ?

    On allait bientôt la reconnaître dans la rue, lui envoyer des courriers par piles, l’interviewer partout. Eva Thomas est déterminée quand elle prend la parole sur le plateau, ça s’entend. Elle parle posément, sans retenue.

    "Je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer après, mais ce n’était pas possible pour moi de ne pas le faire", relate-t-elle aujourd’hui.

    Elle avait en tête, avant de prendre la parole, des images d’explosion, comme des vitres qui se brisent ou des petites bombes qui sautent. Elle voulait à tout prix rompre le silence, s’attaquer à "l’attitude hypocrite et lâche de la société face à l’inceste".
    "Rien ne pouvait m’arrêter."
    Aveuglement et surdité

    Il y avait, à l’époque, une forme "d’aveuglement et de surdité" à l’inceste, explique Anne-Claude Ambroise-Rendu, auteure de "Histoire de la pédophilie" (éd. Fayard, 2014). Il est alors considéré comme un micro-phénomène, qu’on pensait cantonné à la France rurale et reculée.

    Le mot ne figure pas tel quel dans l’ancien Code pénal et si la loi l’interdit, il est aussi implicitement défendu d’en parler.

    Par son intervention, Eva Thomas va faire prendre conscience d’un phénomène beaucoup plus courant et massif qu’imaginé. Son ouvrage "a créé les conditions d’un débat ­public", analysait dans Le Monde Denis Salas, président de l’Association française pour l’histoire de la justice.

    La télévision, comme média de masse, a été un puissant vecteur de ce changement sociétal. "Il a permis de voir et d’entendre ces victimes", complète Anne-Claude Ambroise-Rendu. "Il offre la possibilité de l’empathie, de l’émotion et de l’identification." A ce moment, le visage d’Eva Thomas, en plan serré sur Antenne 2, se suffit à lui-même.

    Ce soir de septembre 1986, "une avalanche" d’appels submerge le standard des "Dossiers de l’écran", le "SVP 11-11". Beaucoup relatent des récits similaires. Une retraitée citée décrit ainsi "l’enfer d’être violée par son père" :
    "Cela me marque encore aujourd’hui."
    "Pas d’inceste heureux"

    Et puis, plus tard, le médiateur de l’émission fait entendre d’autres voix, celles de téléspectateurs semblant découvrir que l’inceste relève de l’interdit. Des paroles représentatives de l’état d’esprit d’une partie de la population, que la fin du silence ennuie et qui préfère parler de "l’inceste avec consentement". Une parole difficilement concevable aujourd’hui.

    "Je suis amoureux de ma fille adoptive. Pourquoi semez-vous la zizanie dans les familles ?", dit un médecin. Un agent technique assume aimer caresser sa fille de 10 ans. "J’ai des relations quotidiennes avec ma fille de 13 ans", témoigne aussi un ingénieur.
    "Pourquoi empêchez-vous les gens d’être heureux ?"

    Pendant que le médiateur lit ces réactions, le visage d’Eva, abasourdie par ce qu’elle entend, est en gros plan sur l’écran. Son expression est plus parlante que des mots. On l’interroge. "Je pense qu’entre un parent et un enfant, il n’y a pas d’inceste heureux", réagit-elle.
    "En tout cas, pour l’enfant ce n’est pas vrai. L’enfant subit une violence."
    Déclencheur

    A la fin de l’émission, apparaissent les coordonnées de l’association qu’elle a créée à l’automne 1985 à Grenoble, "SOS inceste". Elle croulera sous les appels et les courriers les jours d’après.

    Ce numéro des "Dossier de l’écran" fut retentissant. La presse s’en fait largement l’écho. "On parlait partout de l’inceste, c’était assez extraordinaire", se souvient Eva Thomas.

    Eva Thomas sur le plateau d’"Antenne 2", en 1986, dans un article publié sur VSD

    Son témoignage a agi comme un "déclencheur", confirme l’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu. Deux autres émissions dénonçant les abus sexuels sur les enfants ont été importantes – "Médiations" (TF1), en 1989, à laquelle participa Eva Thomas, et un numéro spécial de "Bas les masques", animé par Mireille Dumas, en 1995.

    Sur les plateaux comme dans son livre, Eva Thomas parle des dégâts causés par les abus sexuels – ce qui, à l’époque, avait été mis de côté. "Dans les années 70, les psys que je suis allée consulter m’ont répondu que j’avais le droit de coucher avec mon père", relate la rééducatrice à la retraite. Pour une partie des médecins, les abus n’étaient que le fruit de l’imagination ou de "fantasmes".

    Son premier livre, "Le viol du silence", est le récit, porté par l’énergie de la colère, d’une lutte.
    "La bagarre qu’il a fallu que je mène toute seule, comme beaucoup de personnes à cette époque-là, pour me sauver."
    Le silence

    Eva Thomas parle très bien du mécanisme du silence dont elle s’est échappée. Parce que ce qu’elle avait vécu était inimaginable, vide de sens, elle était sur le lit de ses parents comme pétrifiée quand elle a été violée.

    Les jours d’après, elle a tout gardé pour elle. "J’avais l’impression que si ces mots sortaient, j’allais tout détruire et que j’allais le tuer [son père, ndlr]", racontait-elle sur le plateau des "Dossiers de l’écran".

    Elle n’a pas sombré parce qu’elle s’est accrochée à son projet de jeune fille rebelle qu’elle était : devenir institutrice, comme sa tante. L’écriture et la publication du "Viol du silence" a été, à l’âge de 44 ans, libérateur. Elle n’avait plus peur. Enfin, les choses rentraient dans l’ordre : elle pouvait exister entièrement.

    "Il faut que les femmes parlent, écrivent les violences sexuelles vécues dans leur enfance, parce que parler, c’est déjà agir", écrit-elle sur ces pages.
    "Il faut oser nommer les violences subies, écrire les dégâts sur nos vies de femmes pour que les pères prennent conscience de la gravité de leurs gestes, pour qu’on puisse faire de nouvelles hypothèses à partir de la réalité et non du mythe."

    Son ancien compagnon, le père de sa fille unique, a été le premier homme auprès de qui elle s’est confiée. C’est lui qui l’a convaincue d’écrire une lettre à son père. Alors qu’elle entamait l’écriture de son livre, ce dernier a reconnu les faits et lui a demandé pardon – "une chance incroyable", précise-t-elle. Il a lu son livre, aussi.
    "Il m’a dit que jamais il n’avait imaginé que ça provoquerait de tels dégâts sur ma vie."

    Quand Eva Thomas, née dans une famille d’artisans, revient dans son village normand, une ouvrière de sa grand-mère couturière lui demande de venir la voir. Sur la table, un exemplaire du "Viol du silence".

    "Tu l’as lu ?" s’enquiert-elle.

    "– Oui, tout le village l’a lu."

    Personne ne l’a jamais embêtée à ce sujet, ici. "Dans le village, il y a deux clans", explique la voisine.
    "Ceux qui trouvent que tu es une vraie héroïne d’avoir fait ça, et les autres qui trouvent que c’est un scandale : on n’attaque jamais ses parents."
    "Bravo, vous êtes restée en vie"

    Dans les courriers qui lui sont adressés après "Les Dossiers de l’écran", de nombreuses femmes remercient Eva Thomas d’avoir exprimé ce qu’elles avaient vécu. "Je n’aurais jamais imaginé l’ampleur du désastre", commente la rééducatrice. "Il y avait un tel besoin de paroles..." Internet n’existait pas encore pour les recueillir.

    Dans certaines lettres, des femmes lui racontent avoir vécu l’enfermement psychiatrique après avoir parlé.
    "Je me suis rendue compte que j’avais eu de la chance de me taire – j’avais fait une anorexie mentale pendant quelques mois, mais je n’ai rien dit. Je pense qu’à cette époque-là, c’était le seul moyen de survie. On savait que ce n’était pas audible, qu’on ne nous écouterait pas."

    Quand elle est invitée à participer à des débats public sur le sujet ("Inceste : fantasme ou réalité ?"), Eva Thomas lit des extraits de ces courriers – on le lui demande. Elle devient une porte-parole.

    Au téléphone, les membres de l’association SOS inceste se relaient pour écouter les victimes. "On répondait avec son cœur, en positivant. On leur disait ’bravo, vous êtes restée en vie’. On essayait de les doper psychologiquement : ’Racontez-nous comment vous avez survécu’.
    "C’est vrai qu’arriver à survivre à ça sans se suicider, c’est une victoire. Moi aussi je suis passée par des moments terribles où le suicide était quelque chose de toujours possible, presque sécurisant.
    Jusqu’à la parution de mon livre, j’ai vécu ma vie au jour le jour, en survie."
    "Vous êtes la première à qui je le dis"

    La libération de la parole qui éclate dans les années 80 est euphorisante. "Ça a été une espèce de jubilation collective dans les groupes de paroles", se souvient Eva Thomas. C’était joyeux, au point de désarçonner un journaliste venu en reportage dans le local associatif. "On se vivait comme des guerrières, des combattantes", décrit Eva Thomas.
    "C’était extraordinaire de voir à quel point on était heureuses de se retrouver face à quelqu’un qui nous comprenait puisqu’on avait vécu les mêmes trajets, on était passées par les mêmes chemins.
    C’était très rassurant quand on en parlait ensemble parce que tout à coup, à force d’entendre les mêmes mots, les mêmes phrases, les mêmes itinéraires, la façon dont on s’était battue chacune de notre côté, il y avait une forme de normalité qui ressortait.
    Nous, qui nous étions fait jeter avec l’idée qu’on était un peu folles, hystériques, réalisions qu’on avait eu des réflexes normaux, en réaction à un traumatisme."

    A Grenoble, où Eva Thomas vit depuis 30 ans, on la reconnait et on l’aborde, à l’image de cette dame âgée avec son cabas, un jour de marché.
    "Vous êtes Eva Thomas ? Merci Madame, merci, parce que j’ai vécu ça quand j’étais petite et je n’en ai jamais parlé. Vous êtes la première à qui je le dis."

    La dame a refusé un café : "Non, merci. Ça me suffit de vous l’avoir dit."

    Silence dans la petite cuisine grenobloise.
    "C’est émouvant, hein ? Ça m’est arrivé plusieurs fois."
    Le procès de Saint-Brieuc

    La libération de la parole a un autre effet mécanique, relève Anne-Claude Ambroise-Rendu : le nombre d’affaires jugées augmente. "Vous nous en avez donné, du travail", a un jour glissé à Eva Thomas quelqu’un du monde judiciaire.

    Après la publication de son livre, la rééducatrice comprend l’importance pour les victimes de la reconnaissance par la justice. L’inceste doit être puni :
    "Toute ma bagarre était de faire reconnaître que c’était un crime et que ça se traitait d’abord au tribunal. Peut-être que les psys avaient des choses à faire avec les gens qui allaient mal, mais c’est d’abord une histoire de droit. Quand il a été bafoué, on va au tribunal."

    Eva dit qu’elle a vécu des "rencontres formidables" pendant cette période, par ailleurs épuisante émotionnellement.

    “Jours d’inceste” : mon père, ce violeur
    "J’avais toujours dit que je partirais quand le débat serait bien lancé, que je laisserais les autres continuer", se remémore-t-elle. En 1989, elle s’apprête à s’en aller, quand a lieu le "procès de Saint-Brieuc".

    Claudine, qui a témoigné dans l’émission "Médiations" sur TF1, est jugée pour diffamation. Une épreuve. "Tout était à l’envers", se souvient Eva Thomas, entendue comme témoin.
    "Le procureur de la République défendait le violeur, le père de Claudine."

    Claudine a été condamnée à un franc symbolique. "Elle a été condamnée parce que c’est interdit de parler d’un crime prescrit. Je ne l’avais pas compris."
    "Moi qui croyais en la Justice comme on croit en Dieu, je me suis effondrée."
    "Je ne suis pas victime à vie"

    Eva Thomas est rentrée du procès dans un état terrible. "Je titubais comme une femme saoule, ma tension a chuté sans raison, je ne tenais plus debout. Ma tête ne fonctionnait plus, je n’arrivais plus à penser. Comme si le fait d’être interdit de parole, comme si tout ce que j’avais fait était interdit par la loi."

    Elle s’en remettra en demandant officiellement à changer, sur sa carte d’identité, son prénom de naissance pour Eva. Une forme de reconnaissance juridique – la force des symboles qu’elle aime tant. "On a du mal à l’imaginer mais ça a été magique pour moi."

    Eva Thomas retrouvera la force d’écrire un second livre, "Le Sang des mots" (éd. Desclée de Brouwer), paru en 1992. Puis elle s’éclipsera pour se concentrer à sa vie, avec "gourmandise et bonheur".
    "Je ne suis pas victime à vie, je vais vivre ma vie comme tout le monde."

    D’une manière radicale, elle tourne la page. Elle quitte l’association, brûle une partie des œuvres qu’elle a créée ces années-là, consume dans les flammes les lettres reçues :
    "Je me disais que je ne pouvais pas garder les courriers des victimes. J’ai tout mis dans un grand seau d’eau, j’ai fait de la pâte à papier et j’ai fabriqué une espèce de masque que je suis allée brûler dans la nature. Pour moi, symboliquement, c’était important."
    Une cicatrice comme une autre

    Jusqu’à leur décès, au début des années 2000, Eva Thomas a entretenu une relation apaisée avec ses parents, une fois le pardon accepté.
    "A partir du moment où tout était clair, où tout avait été dit, je me suis réconciliée avec eux. Régulièrement, je suis allée passer des vacances chez eux. J’étais heureuse d’être avec mes parents."

    Il est encore éprouvant pour elle de puiser dans ses souvenirs pour raconter son histoire alors que depuis des années la retraitée, décorée de la Légion d’honneur en 2004, n’y pense plus.

    "On peut vivre avec cette cicatrice-là comme avec une autre", assure-t-elle avec conviction. Les robes multicolores qu’elle coud habillent son salon et sa chambre à coucher. La rayonnante retraitée a atteint une forme de "sérénité joyeuse".

    Mais voilà que récemment, elle a "repris la bagarre". Eva Thomas aimerait que les moins de 15 ans soient protégés par un article de loi spécifique. Avec une amie avocate, elles soutiennent un tel changement législatif :
    "On demande que ce soit clair, que ce qui constitue le crime, c’est l’âge de l’enfant. Les agresseurs ne pourront ainsi plus se défendre en disant qu’il était consentant, qu’il n’a rien dit, qu’il a pris du plaisir, etc."

    Elle croit que c’est le bon moment. Récemment, un homme a été renvoyé en justice pour "atteinte sexuelle" et non "viol", pour avoir eu des relations sexuelles avec une enfant de 11 ans.
    "Je pense qu’il y a encore quelque chose à faire."

    • Ce passage me traumatise :

      Et puis, plus tard, le médiateur de l’émission fait entendre d’autres voix, celles de téléspectateurs semblant découvrir que l’inceste relève de l’interdit. Des paroles représentatives de l’état d’esprit d’une partie de la population, que la fin du silence ennuie et qui préfère parler de « l’inceste avec consentement ». Une parole difficilement concevable aujourd’hui.

      « Je suis amoureux de ma fille adoptive. Pourquoi semez-vous la zizanie dans les familles ? », dit un médecin. Un agent technique assume aimer caresser sa fille de 10 ans. « J’ai des relations quotidiennes avec ma fille de 13 ans », témoigne aussi un ingénieur. « Pourquoi empêchez-vous les gens d’être heureux ? »

      Pendant que le médiateur lit ces réactions, le visage d’Eva, abasourdie par ce qu’elle entend, est en gros plan sur l’écran. Son expression est plus parlante que des mots. On l’interroge. « Je pense qu’entre un parent et un enfant, il n’y a pas d’inceste heureux », réagit-elle. « En tout cas, pour l’enfant, ce n’est pas vrai. L’enfant subit une violence. »

      Est-ce que vous pensez qu’on a fait des progrès de ce côté là (si oui, ce serait en partie grâce à #Eva_Thomas) ? Non pas qu’il y a forcément moins d’inceste, mais au moins qu’il n’est plus possible de ne PAS savoir que ce qui est fait est mal ?

      #télévision #pédophilie #1986 (c’est tard...)

  • Vidéo de la conférence de Richard Falk à la Fête de l’Huma, le dimanche 17 septembre 2017 : « Le démantèlement de l’apartheid israélien est le chemin vers la paix » (1h40)
    https://www.youtube.com/watch?v=ao6lVeM12Bw

    Résumé : Les preuves confirment la conclusion selon laquelle, en vertu du droit international, Israël est coupable d’apartheid en raison des pratiques et des politiques qu’il poursuit en ce qui concerne le peuple palestinien. Le seul chemin vers la paix pour les deux peuples est qu’Israël démantèle ses structures d’apartheid. Pour une paix durable, il ne suffit pas de mettre fin à l’occupation, il est nécessaire de mettre fin à l’apartheid, non seulement en ce qui concerne la Cisjordanie et Gaza, mais aussi les Palestiniens réfugiés et ceux qui vivent en tant que minorité en Israël et à Jérusalem.

    Richard Falk est professeur émérite de droit international à l’Université de Princeton, et actuellement directeur du projet “Global Climate Change, Human Security, and Democracy,” à l’Université de Califonie (Santa Barbara). Il a écrit un grand nombre d’ouvrages sur le droit international et a été entre 2008 et 2013 rapporteur spécial des Nations unies sur la « situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 ». Il a également d’autres activités humanitaires, comme la présidence de la Nuclear Age Peace Foundation.

    #Richard_Falk #Palestine #Apartheid

  • Relation sexuelle à 11 ans : le parquet de Pontoise ne poursuit pas pour viol
    25 septembre 2017 Par Michaël Hajdenberg
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250917/relation-sexuelle-11-ans-le-parquet-de-pontoise-ne-poursuit-pas-pour-viol?

    Dans le Val-d’Oise, une enfant de 11 ans a eu une relation sexuelle avec un inconnu de 28 ans. Elle l’a suivi, puis a subi l’acte sans protester, ce qui fait dire au parquet qu’elle était consentante. Mardi, l’homme sera jugé pour « atteinte sexuelle », et non pour viol. Une spécificité française.

  • Le ridicule.... « Manifeste pour un nouveau média citoyen » publié derrière un mur d’argent sur le média citoyen et combattant : Le Monde.

    La liste hétéroclite des signataires est affligeante et discrédites ceux qui ne l’étaient pas encore.

    Voir Philippe Poutou participer à un appel citoyenniste aux cotés d’Arnaud Montebourg, Noël Mamère, Eva Joly, Pierre Joxe, Aurélie Filippetti, Karl Zéro, Jack Dion etc. ça fait bien rire.

    Aux dernières nouvelles Philippe Poutou revendiquait, lors de sa participation à l’élection présidentielle, représenter (sic) des mouvements anarchistes présents au sein du NPA.

    Cécile Amar, Christian Audouin, Laurent Baffie, Josiane Balasko, Blick Bassy, Marie-George Buffet, Bernard Cassen, Judith Chemla, Sophia Chikirou, Antoine Comte, Jean-Pierre Darroussin, Antoine Deltour, Jack Dion, Aurélie Filippetti, Bruno Gaccio, Raquel Garrido, Frédéric Gros, Robert Guédiguian, Thomas Guénolé, Janette Habel, Cédric Herrou, Eva Joly, Pierre Joxe, Jul, Juliette, Aude Lancelin, Dany Lang, L.EJ., Philippe Lioret, Noël Mamère, Jean Massiet, Guillaume Meurice, Gérard Miller, Giovanni Mirabassi, Tania de Montaigne, Arnaud Montebourg, Gérard Mordillat, François Morel, Patrick Pelloux, Edouard Perrin, Philippe Poutou, Adrien Quatennens, François Ruffin, Bruno Solo, Jean Teulé, Usul, Jacques Weber, Martin Winckler, Karl Zéro

    Quand l’information et la culture sont trop souvent traitées comme des marchandises, quel rôle les citoyens peuvent-ils encore jouer pour faire vivre le pluralisme et le débat ? Cette question appelle une réponse qui ne saurait attendre.

    Un peu partout, des millions de gens s’investissent et agissent sur leur quotidien sans attendre le bon vouloir des pouvoirs publics et à contre-courant des puissances industrielles ou financières. Economie sociale et solidaire, écologie, humanitaire, progrès scientifique ou avancées technologiques – des millions de gens mettent désormais leurs moyens et leur volonté au service de projets alternatifs. Par leur succès et leur envergure, ces projets prouvent une chose simple : il est possible de faire autrement et dès maintenant.

    Aussi, à l’image de ces citoyens qui se sont, par exemple, organisés pour produire et commercialiser des aliments biologiques dans le respect de l’environnement, de la santé publique et de la dignité des producteurs, nous, signataires de ce manifeste, considérons qu’il est possible d’intervenir dans le domaine de l’information et de la culture.
    Des objectifs clairs

    C’est pourquoi, nous appelons à soutenir la création d’un nouveau média fondamentalement alternatif par sa gouvernance, son modèle économique et son fonctionnement. Généraliste, diffusé gratuitement sur Internet, audiovisuel et écrit, ses objectifs devront être clairs :

    – Ce média, coopératif, sera indépendant : sa gouvernance impliquera ses sociétaires, ses salarié(e)s et ses « bénéficiaires ».

    – Ce média sera collaboratif : s’appuyant sur un réseau de correspondants, d’associations, d’ONG, d’autres médias citoyens déjà actifs, il fera appel aux collaborations citoyennes.

    – Ce média sera pluraliste : s’affranchissant de la dictature de l’urgence, il laissera sa place à la confrontation des idées et aux débats de fond.

    – Ce média sera culturel et francophone : sans se limiter au seul hexagone, il contribuera...

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/25/manifeste-pour-un-media-citoyen_5190821_3232.html

    Pendant ce temps je continue à lire @cqfd @le_postillon , @rebellyon @paris Le Monde Libertaire, Alternative Libertaire, etc. et les suggestions de @rezo et de @seenthis :-)

  • Meuse : un site archéologique bloque le projet nucléaire

    https://www.ladepeche.fr/article/2017/08/02/2621803-meuse-un-site-archeologique-bloque-le-projet-nucleaire.html

    Que des archéologues rédigent une pétition en ligne (sur Change.org), voilà qui n’est pas banal. Il faut dire qu’à Bure (Meuse) et Saudron (Haute-Marne), il y a sous la terre un site néolithique fabuleux, datant du IVe millénaire et qui s’étend sur 35 hectares ! De quoi piocher, fouiller, dégager, et faire avancer de quelques jolis pas notre connaissance de cette période plutôt obscure. Un site d’autant plus exceptionnel qu’il n’est pas, comme à l’accoutumée, à côté d’une rivière, les scientifiques aimeraient savoir pourquoi…

    Mais si ce site a été découvert, c’est parce que l’Institut national des recherches archéologiques préventives y a effectué des sondages : cet endroit doit accueillir… un centre d’enfouissement des déchets nucléaires ! Et d’ailleurs, l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire n’a pas la baraka : après les traditionnelles oppositions des riverains et des antinucléaires, voici que c’est du fond des âges qu’on l’empêche de poser ses déchets.

    Dans cette bataille, la demande des archéologues de fouiller le site dans son intégralité a été partiellement refusée par la Sous-direction de l’Archéologie (SDA), alors que la Commission Interrégionale avait donné son feu vert. Les archéologues sont furieux. Quand les déchets nucléaires seront sur place, on ne pourra plus fouiller… pendant des millions d’années !

  • Seulement 5 % de chances de limiter le réchauffement climatique à 2 °C

    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2017/08/01/seulement-5-de-chances-de-limiter-le-rechauffement-climatique-a-2-c_

    Il y a 5 % de chances de limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici la fin du siècle, l’objectif fixé par l’accord de Paris scellé par la communauté internationale en 2015, affirment des chercheurs dans une étude parue lundi 31 juillet dans la revue Nature Climate Change. Les chances d’atteindre l’objectif de 1,5 °C, également contenu dans le texte ne sont que d’1 %, estiment-ils.

    Une équipe de scientifiques basée aux Etats-Unis a utilisé des projections de croissance de la population pour estimer la production future et les émissions de carbone dues à l’utilisation d’énergies fossiles qu’elle entraîne. Sur la base de ces données, « l’augmentation de la température est probablement de 2 °C à 4,9 °C, avec une valeur médiane de 3,2 °C », concluent ces experts.