A propos de Nous... La Cité #livre
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Ma cité va parler | Mediapart (#paywall) #banlieue
►http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/200912/ma-cite-va-parler
Les pages consacrées à la description du deal sont particulièrement détaillées. Rachid repère ainsi les « petites têtes blondes » de Chatou ou Choisy, leur laisse des échantillons gratuits ou leur offre des promotions. « En fait, c’est un vrai travail de capitaliste, explique-t-il. Tout pour le fric, le client est roi et il faut qu’il revienne. » Il leur propose ensuite de venir sur le « terrain qui ne peut pas tourner à moins de cinq mille euros par jour », parce qu’il faut payer les guetteurs, un physionomiste, le vendeur « qui ne bouge pas des escaliers », le « chargeur/déchargeur », qui approvisionne en drogue toutes les heures ou toutes les deux heures et qui récupère l’argent, mais aussi les « sauvettes », les appartements de repli au cas où il y aurait une descente, à ne pas confondre avec les « nourrices », les appartements où la #drogue est planquée. « Les gens disent que c’est de l’argent facile, mais en fait, c’est faux. C’est pas de l’argent facile, c’est de l’argent rapide », est-il expliqué. Le shit est donc vendu à l’intérieur de la cité, contrairement à la cocaïne, livrée directement dans les appartements des beaux #quartiers où « les gens avaient des prénoms rares, comme Constantin, et des noms de bonne famille ».
Ensuite, si on lit entre les lignes, Nous… La cité raconte une histoire de la #société française des dernières années vue des cités, notamment parce que « être dealer, c’est aussi voir vraiment la misère », explique l’un d’eux. « Y a les clients du matin, eux c’est différent, ils fument la journée pour tenir au boulot, alors que ceux du soir c’est plus pour décompresser. Et puis, il y a un autre genre de clients, c’est les “clients du cinq”. Eux, c’est les smicards, les Rmistes, ils claquent le cinq du mois une bonne partie de leur paie. » Avant de conclure : « Tu vois de tout, toutes les couches sociales. Ça va du petit de douze ans au tellement vieux qu’on dirait qu’il a fait le Hadj, soixante-cinq, soixante-dix ans. Tu vois des riches, des junkies, des gens que t’as vus à la télé. Tu vois toute la #France. »