Le « tissu associatif » touche de nombreux domaines dont l’économie, la culture, l’insertion et la réinsertion sociale et professionnelle, la formation professionnelle... ! Employant selon leur taille quelques salariés ou plusieurs centaines, les associations représentent 1 salarié sur 10 en France
Cette activité a été et est fortement investie par la gauche, notamment pour le médico-social, la formation professionnelle, l’insertion et la réinsertion . Elle s’inscrit dans le domaine dit « non marchand ».
Les structures, vues de l’extérieur, sont bien perçues par une partie de la population car œuvrant pour les « plus démunis » et les personnes en difficulté sociale et professionnelle. Le mot même « association » pourrait laisser penser qu’une certaine démocratie fonctionne dans ces structures ou tout du moins que les salariés échappent quelque peu aux relations de domination que nous trouvons dans le secteur dit « marchand ».
Or il n’en est rien, d’une part les salariés ne sont que « salariés », leur statut est géré comme ailleurs par le code du travail et ils ne sont quasiment jamais représentés dans le bureau et le conseil d’administration de l’association. Cela veut dire que les salariés « vendent » comme partout leur « force de travail ».
Ainsi les rapports d’exploitation sont maintenus : inégalités salariales selon le métier exercé et le niveau de hiérarchie mais aussi selon de sexe, prédominance des rapports hiérarchiques, inégalités dans la concertation et la prise de décision, absence d’assemblée ouverte à tous. En clair, mu et motivé par l’aide qu’il peut apporter aux autres, le travailleur dans une association n’est qu’un simple salarié, un exploité.
L’État et les collectivités (Régions, départements, communes...) financent par l’octroi de budgets le dispositif associatif. Ces structures sont donc « employeur » mais aussi « décideurs », elles « évaluent » les besoins et lancent des appels à projet (Nommés dans le secteur marchand des appels à concurrence). Cette situation est particulière, les structures étatiques sont juge et partie, un véritable pouvoir est exercé et permet de multiples formes de contrôle social : recueil de données sur différentes catégories de la population, contrôle financier, contrôle législatif. Les associations et les salariés sont soumises au diktat des financeurs et des décideurs.
Une partie importante des dispositifs associatifs est contrôlé par les élus, par exemple les missions locales (Insertion sociale et professionnelle des jeunes 16-25 ans) ont pour président un maire, un conseiller municipal et d’autres élus siègent au conseil d’administration. Fréquemment les dirigeants de structures associatives sont aussi partie prenante dans la vie politique locale : militants de partis politique, élus de l’opposition ou du pouvoir en place. Autre exemple, une personne au RSA (*Revenu de solidarité active) sera sous le contrôle du prefet, de la CAF, d’une structure associative pour « l’accompagnement », d’un organisme de formation (souvent de forme associative) pour la réinsertion... ! Un maillage précis de la vie sociale est ainsi développé.
Nous notions en introduction du texte que la « gauche a investi » les associations. Qui travaille dans les structures associatives est souvent confronté aux dirigeants et cadres de la gauche plurielle encartés ou non. Aussi l’exemple de la lutte de la CNT AIT de Clermont est emblématique. Il dévoile les tenants et les aboutissants d’un véritable contrôle des populations, de stratégie de précarisation des salariés et d’un travail politique de secteur, voire même d’un clientélisme.
Un salarié d’une association d’insertion.
*En septembre 2010, 1 765 00 foyers sont tributaires du rSa pour vivre.