city:clic

  • Selon @franceinfo, « la @Gendarmerie regrette que "des #journalistes reviennent à la charge physiquement [...]" » lors de l’occupation par des écolos du siège d’#Amazon à Clichy mardi. Je crois qu’elle confond les journalistes avec son service de propagande.
    https://twitter.com/vslonskamalvaud/status/1146701733386706944

    Selon @franceinfo, « la @Gendarmerie regrette que "des #journalistes reviennent à la charge physiquement [...]" » lors de l’occupation par des écolos du siège d’ #Amazon à Clichy mardi. Je crois qu’elle confond les journalistes avec son service de propagande.

  • Une avocate expulsée « manu militari » d’une salle d’audience
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170519/une-avocate-expulsee-manu-militari-d-une-salle-daudience

    Une avocate en robe a été traînée de force par plusieurs policiers hors d’une salle d’audience du tribunal d’instance de Paris, jeudi 16 mai, sur ordre de la magistrate qui présidait l’audience. L’incident ne passe pas auprès des avocats.

    #JUSTICE #Justice,_magistrats,_tribunal,_paris,_avocats,_tribunal_d’instance,_magistrature,_Police

    • Qu’il n’y ait pas de méprise. Je m’étonne que cette information à mon sens importante compte tenu de l’époque si elle est avérée n’est traitée que par Mediapart. Et en effet, je regrette la présence du paywall, car comment juger de l’importance de l’information sans en connaître l’intégralité ? Ne s’agit-il pas finalement d’une non-information, puisque personne d’autre ne la traite ? Impossible de juger.

    • @sombre sans doute mais l’éventail de choix est assez restreint sur le web, que ce soit une entreprise de presse classique, coopérative ou militante : soit paywall, soit publicités ou alors bénévolat (avec éventuellement des subventions et des emplois aidés quand il en reste).
      Concernant le contenu de l’article, il semble que l’attitude de l’avocate pose réellement question aussi, ce qui n’excuse sûrement pas totalement le fait d’appeler les flics à la rescousse. Ce doute sur ce qui s’est vraiment passé explique probablement la frilosité des autres médias à reprendre l’info.

    • L’affaire suscite une forte indignation. L’Ordre des avocats de Paris et l’Association des avocats pénalistes vont saisir sans délai le président du tribunal de grande instance de Paris, Jean-Michel Hayat. Jeudi, une avocate en robe a été expulsée manu militari d’une salle d’audience du tribunal d’instance de Paris par une demi-douzaine de policiers, selon des informations obtenues par Mediapart.

      Traînée par les chevilles et les épaules, selon son récit écrit, Me Anna Salabi a obtenu le soir même d’un médecin une interruption de travail temporaire de deux jours pour des douleurs thoraciques, des douleurs au genou, et un traumatisme psychologique. Elle envisage de porter l’affaire devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), compétent pour instruire les manquements disciplinaires et déontologiques des magistrats.

      Le nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy. © Reuters Le nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy. © Reuters

      C’est lors d’une banale audience du tribunal d’instance, portant sur un dossier de saisies de rémunérations, que cet incident inédit a eu lieu, le 16 mai dans l’après-midi, au sixième étage du nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy. Le point de départ est insignifiant.

      La présidente du tribunal, Laurence Haiat, aurait reproché à Me Salabi d’avoir fait « non » de la tête pendant qu’elle parlait. Après un échange verbal assez tendu, la magistrate aurait décidé de reporter l’affaire, alors que l’avocate se plaignait de ne pas avoir eu la parole sur le dossier, et qu’aucune demande de report n’avait été déposée.

      La présidente du tribunal a alors demandé à l’avocate de quitter la salle d’audience, ce que celle-ci a refusé, demandant une suspension pour faire venir un membre du Conseil de l’Ordre des avocats. Plusieurs policiers ont alors été appelés dans la salle à la demande de la présidente, et ont expulsé Me Salabi par la force, malgré ses protestations, et alors qu’elle était en train de téléphoner à l’Ordre des avocats.

      Le vice-bâtonnier des avocats de Paris, Basile Ader, a indiqué à Mediapart qu’il saisirait d’une plainte le président du tribunal de grande instance de Paris, Jean-Michel Hayat. Le président de l’Association des avocats pénalistes (dont Me Salabi est adhérente), Christian Saint-Palais, est également saisi de cet incident grave.

      Sollicitée par Mediapart, Laurence Haiat n’a pas donné suite au moment où cet article a été mis en ligne. Quant au président Hayat (aucun lien de parenté), il nous a indiqué vendredi ne pas être au courant de cet incident. L’affaire ne devrait pas en rester là.

      « Il est inadmissible qu’un avocat soit sorti d’une salle d’audience par les forces de l’ordre au seul motif d’un désaccord avec un magistrat et ce, quels que soient les torts allégués des uns ou des autres, réagit le vice-bâtonnier Basile Ader. C’est une première à ma connaissance. Et je rappelle que les avocats sont des acteurs de justice et que sans eux, il n’y a plus de justice. »

      Catherine Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux, a annoncé le 18 mai sur Twitter qu’elle saisissait la garde des Sceaux. « Sur le principe : jamais nous n’accepterons des voies de fait, des violences ou menaces exercées sur des avocats. Dans les salles d’audience et partout ailleurs. Sur les faits : j’ignore les circonstances, mais celles décrites dans l’article sont scandaleuses », écrit-elle.

      La magistrate concernée a donné sa version de l’incident à sa hiérarchie après les demandes de Mediapart. Pour expliquer sa décision d’appeler les forces de l’ordre, elle fait état d’un comportement « inhabituel » et « inadapté » de l’avocate, lors de cette audience à huis clos, sans autres témoins qu’une justiciable et une greffière. Refusant le report de l’affaire, l’avocate se serait « énervée », aurait refusé de quitter la salle et se serait « assise sur la table d’audience », face à la magistrate. « Les policiers qui sont intervenus n’ont pas réussi à raisonner Maître Salabi », précise à Mediapart la première vice-présidente Sophie Degouys.

  • Enfants volés d’Angleterre

    Au #Royaume-Uni, les #services_sociaux sont financièrement encouragés à retirer leurs enfants à des parents soupçonnés de #maltraitance ou jugés à l’avance incapables d’assumer leur rôle, à l’instar des mères célibataires ou des couples désargentés.

    Chaque année en Angleterre, les services sociaux retirent à leurs parents des dizaines de milliers d’enfants. Non que ces parents soient violents, maltraitants ou abusifs mais au motif qu’ils sont potentiellement dangereux pour leur progéniture. Ce sont le plus souvent des parents économiquement fragiles, précaires, des familles monoparentales. Autant de situations qui induisent, selon les services sociaux britanniques, un risque potentiel.

    Un tiers de ces enfants au moins serait retiré de manière totalement abusive. Dénoncé par #Ken_Loach dans son film #Lady_Bird, le scandale commence en 1989 lorsque #Margaret_Thatcher fait voter le Children Act qui introduit la notion de « #probabilité_de_faire_du_mal ». Pour enlever des enfants à leur famille, une simple #suspicion de #maltraitance_future, non avérée, suffit à enclencher une procédure à laquelle il est très difficile de se soustraire. La procédure est confiée aux autorités locales qui sont encouragées financièrement à retirer le plus d’enfants possible. Chaque comté reçoit des #quotas d’#adoption et si le quota n’est pas atteint, le #budget d’aide à l’enfance en est réduit d’autant.

    Ensuite la machine est encore plus infernale puisque parmi les enfants retirés, certains parfois dès leur naissance, des milliers sont confiés à des agences privées, parfois cotées en bourse, qui vont les faire adopter par des couples sans enfants.

    Régis et Gena ont été victimes de ce silencieux scandale. Ils racontent.

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/enfants-voles-dangleterre


    #enfants_volés #enfance #UK #Angleterre #audio #enfants #anticipation #Thatcher

    • Les Enfants volés d’Angleterre

      Au Royaume-Uni, les services sociaux sont financièrement encouragés à priver de leurs enfants des parents soupçonnés de maltraitance. Plus de deux millions d’enfants sont ainsi « fichés » par les services sociaux anglais et leurs parents, pris dans la tourmente d’une machine administrative devenue folle. Confiés dans un premier temps à des familles d’accueil, ces enfants « volés » sont proposés à l’adoption par des agences spécialisées, privatisées par David Cameron. Soumis à une obligation de silence, les parents légitimes, généralement démunis, n’ont ensuite aucune possibilité légale de retrouver un jour leurs enfants.


      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/49439_1

      #film #documentaire #Pierre_Chassagnieux #Stéphanie_Thomas

    • Et effectivement, à (re)voir, le film de #Ken_Loach, #Ladybird...

      Maggie, sur la scène d’un karaoké, chante tandis que Jorge, un client admiratif, la regarde et l’écoute. Rassurée par la bienveillance de ce réfugié politique latino-américain, Maggie se confie. Elle est la mère célibataire de quatre enfants issus de pères différents, et reste encore cabossée par sa dernière relation avec un homme qui la battait. L’assistance publique, dont elle n’est que trop familière, finit par lui retirer la garde de ses enfants après qu’elle les a laissés seuls un soir où un incendie s’est déclaré. Mais pour une fois, elle a trouvé en Jorge un homme attentionné et qui ne la malmène pas. Lui l’écoute, ce que se refusent à faire les services sociaux. Maggie, qui semble avoir réussi à enrayer le cercle vicieux de la violence conjugale, reste enfermée dans une image négative aux yeux de l’assistance sociale qui refuse de lui rendre ses enfants. Ensemble Jorge et Maggie vont se battre pour récupérer leur dignité et le droit à fonder une famille…

      Notes : Ladybird est issu d’un fait divers découvert par Ken Loach grâce une correspondance avec une admiratrice inconnue. Cette dernière lui a confié son histoire, comment les services sociaux suite à un incendie lui ont retiré tour à tour ses six enfants. Le titre, lui, provient d’une comptine anglaise « Ladybird, Ladybird, va-t’en vite de chez toi, ta maison est en feu, et tes enfants s’en sont allés, tous sauf une, c’est la petite Ann, et elle s’est cachée sous, la poêle . »


      https://www.lacinetek.com/fr/tous-les-films/2463-ladybird-ken-loach-vod.html

    • Le film de ken Loach Ladybird a été réalisé il y a 25 ans. Mais il semble que l’Angleterre ne s’intéresse toujours pas au sort des enfants sauf à organiser leur trafic sexuel.

      #pédophilie #services_sociaux

      je signalais il y a quelques jours le dyptique documentaire de Pierre Chassagnieux et Stéphanie Thomas sur ce sujet

      https://seenthis.net/messages/777819
      « Les enfants perdus d’Angleterre »
      et
      « Les enfants volés d’Angleterre »

      Le fait que ce #trafic_d'enfants soit étouffé avec interdiction aux journalistes d’évoquer ces #enlèvements est tout à fait hallucinant.

      La loi impose le silence aux parents et aux journalistes qui ne peuvent raconter leur drame sous peine de condamnations judiciaires.

      #liberté_de_la_presse
      #tabou #censure

      « C’est le business n°1 en Angleterre : voler les enfants. » rediffusion 15/nov/2016
      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-15.04.2019-ITEMA_22036237-0.mp3

      Un enfant kidnappé par les services sociaux se vend 40.000€ sur internet

    • Pour te dire que tout est bien verrouillé le documentaire télévisé est interdit de visionnement en Angleterre (testé sur #TOR). Faut espérer que l’émission de France Culture traverse la manche.

    • Remarque qu’en tant que #mère_célibataire à deux reprises et en France j’ai été menacé de me faire retirer ma fille. Une fois par des policiers qui ont forcé ma porte en pleine nuit et une autre par le service hygiène et sécurité de la ville de Clichy auquel j’avais fait appel pour habitat indigne. A chaque fois, ces menaces ont été faites pour que je garde le silence sur leurs agissements illégaux.
      #guerre_aux_pauvres

    • Grenoble : Le point sur la situation après une troisième nuit d’émeutes
      https://www.20minutes.fr/societe/2464631-20190305-video-violences-urbaines-grenoble-point-situation-apres-t

      Un adolescent de 16 ans grièvement blessé à l’œil
      Au cours des affrontements de samedi soir, un garçon de 16 ans a été blessé à l’œil dans le quartier Mistral dans des circonstances qui restent vagues. Sa mère a porté plainte lundi, selon le parquet de Grenoble. Des voisins auraient indiqué à la Grenobloise que son fils aurait été victime d’un tir de balle en caoutchouc. « A ce stade, nous ne disposons d’aucune autre information », a précisé lundi soir le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant, qui a ouvert une enquête pour « violences volontaires avec arme suivies d’une ITT supérieure à huit jours ». Des faits qui n’ont pas manqué d’ajouter à la suspicion envers les forces de l’ordre d’une partie des habitants, selon plusieurs messages postés sur les réseaux sociaux.

      Des compléments sur les affrontations, des point de vue de proches, etc.
      https://twitter.com/clprtr/status/1102660522481254400

      « On les a envoyés à la mort », accuse un proche. « On était vraiment sur de la chasse... On dirait du du gros gibier (...) on a ôté la vie à deux personnes, on a rendu des gens malheureux, Un scooter à 1000 euros, deux morts, ça se passe de commentaires »

      #Maintien_de_l'ordre #violences_policières #violence_d'État #LBD40 @davduf

    • ⎯ Tu te rappelles que tu ne dois jamais mentionner dans tes titres qu’ils étaient poursuivis par la police ?
      ⎯ T’inquiète.

      via @vivelefeu
      https://twitter.com/vivelefeu

      Après des jours d’émeute, faute de figurer dans le titre, le mot « police » figure dans la première phrase.

      La mort de Fatih et Adam, révélatrice des fractures de Grenoble , Henri Seckel et Maud Obels.

      Depuis la mort dans un accident de deux jeunes poursuivis par la police, les nuits de fièvre se succèdent dans le quartier du Mistral.

      Jusqu’alors, les seuls messages de protestation visibles devant l’école Anatole-France concernaient le trop grand nombre d’élèves en classe de CP et la vitesse trop élevée des automobilistes. Sur la façade de cet établissement du quartier Mistral, dans le sud de Grenoble, sont venues s’ajouter ces jours-ci des inscriptions d’un autre genre : « La police tue la jeunesse de demain », « Vous allez payer », « Aucune pitié pour les porcs », « 500 euros pour chaque policier au sol ». Et aussi « F & A, on vous aime pour toujours ».

      Environ 1 500 personnes se sont rassemblées, mercredi 6 mars, devant ces tags hostiles aux forces de l’ordre, pour une marche silencieuse à la mémoire de Fatih et Adam, 19 et 17 ans, que tous présentent comme de bons garçons, et qui ont trouvé la mort samedi à quelques hectomètres de là. Ils circulaient, sans casque et sans permis, sur un scooter volé à bord duquel ils auraient grillé des feux rouges et brisé des rétroviseurs, et ont été pris en chasse par deux voitures de police. La course-poursuite a emprunté un petit bout de l’A480, qui longe le quartier Mistral. L’accident s’est produit sur une bretelle de sortie. Le parallèle avec Zyed et Bouna, deux jeunes de 17 et 15 ans morts électrocutés en 2005 à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dans un poste électrique en tentant d’échapper à un contrôle policier, a vite surgi.
      Lire aussi A Grenoble, une nouvelle nuit tendue après la « marche blanche » en hommage à Adam et Fatih

      « Question d’orgueil »

      Au lendemain du drame, le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, s’est voulu aussi précis que possible sur le déroulement des faits, en s’appuyant sur une caméra de vidéosurveillance et le témoignage d’un chauffeur de car : « Il a vu dans son rétroviseur un scooter et un véhicule de police. Il a décidé de se serrer sur la droite pour leur laisser le passage, sauf que le scooter a décidé de doubler le car par la droite et s’est retrouvé coincé entre le car et le parapet. En l’état, il n’y a eu, selon nous, aucun choc entre le véhicule de police et le scooter. »

      La démonstration n’a pas convaincu la totalité des 3 000 « Mistraliens ». Une photo d’une éraflure sur le pare-chocs avant de la voiture de police a atterri sur tous les téléphones, aussitôt interprétée comme la preuve d’une collision avec le scooter. « On les a envoyés à la mort, affirme Karim, l’oncle maternel d’Adam. On dirait que venir ici, pour les forces de l’ordre, c’est comme faire un safari, chasser du gros gibier. » « Les policiers ont de la rancœur parce qu’ils n’arrivent pas à agir sur ce quartier, c’était une question d’orgueil, il fallait absolument les attraper, explique un jeune homme souhaitant rester anonyme, comme les amis qui l’entourent, à la terrasse du snack La Cantine. C’est dommage qu’une simple question d’orgueil aboutisse à deux morts. »

      « Si on commence à ne plus contrôler ce genre de personnes et à ne plus faire de flagrants délits, on reste au commissariat et on ne fait plus rien, répond Philippe Lepagnol, secrétaire départemental en Isère du syndicat de police Alliance, qui dit avoir vu les images de vidéosurveillance. Les jeunes ont pris des risques énormes, c’est ça qui les mène à l’accident, pas la police. On est des pères de famille, on sait faire preuve de discernement. On déplore ce drame, mais on est sereins sur les circonstances. »

      L’épisode ne risque pas de réparer la fracture, qui semblait déjà définitive, entre policiers et jeunes du quartier. Les seconds dénoncent les « abus de pouvoir permanents » des premiers, les premiers le « sentiment d’impunité » des seconds. Lesquels n’ont pas plus confiance en la justice ni en l’enquête qui débute à peine : « Qu’est-ce que c’est que ce silence général sur les circonstances de l’accident ? Quelqu’un a quelque chose à se reprocher ? » Le temps – long – de la justice n’est pas celui – immédiat – de l’émotion.

      La marche silencieuse s’est élancée à 16 h 30, et le cortège a fait ses premiers pas dans un paysage urbain défiguré, entre Abribus aux vitres émiettées et squelettes de voitures. La plupart des carcasses calcinées ont été enlevées, ne reste alors plus que le goudron qui s’est gondolé sous l’effet de la chaleur, et que parsèment des dizaines de douilles de grenades lacrymogènes usagées. Les enfants ramassent ces curieux jouets, et se font gronder par leurs parents.

      Les stigmates des dernières nuits agitées dans le quartier sont partout. Depuis samedi, les lacrymos des CRS ont affronté les cailloux, boules de pétanque et cocktails Molotov parfois jetés directement depuis les étages des immeubles. D’autres secteurs de Grenoble (Villeneuve, Teisseire, Village olympique) et d’autres communes de l’agglomération (Echirolles, Fontaine, Saint-Martin-le-Vinoux) se sont embrasés également.

      Soixante-cinq voitures ont flambé dans la seule nuit de lundi à mardi. L’épisode rappelle 2010, et les émeutes qui avaient suivi la mort d’un braqueur, tué par les policiers, dans le quartier de la Villeneuve.

      Chantier permanent

      Ces nuits de fièvre ont fait un seul blessé grave (une enquête a été ouverte sur le cas de ce jeune homme de 16 ans qui a perdu un œil) et entraîné une seule interpellation : un homme de 25 ans, condamné mercredi à huit mois de prison ferme pour avoir jeté une barre de fer et des parpaings sur des policiers. « S’il faut aller en prison, on ira en prison », explique un jeune du quartier ayant participé aux échauffourées, pour qui la violence est légitime : « L’imam nous a dit de ne pas être violents, et de monter une association. Mais est-ce que vous seriez venus si on avait monté une association ? »

      Avant de se diriger vers le pont de Catane, à l’entrée duquel Adam et Fatih sont morts, les manifestants ont serpenté dans le quartier Mistral, bâti dans les années 1960, dont on se demande aujourd’hui comment ses concepteurs ont pu s’enthousiasmer pour ses hautes barres de 150 mètres de long sur 10 de large aux façades totalement planes, même si les premiers sommets du Vercors, en arrière-plan, agrémentent l’ensemble. Le quartier, chantier permanent, s’oriente vers quelque chose de plus aéré, de moins haut.

      Pendant que les arbres attendent le printemps, la vaste esplanade centrale jonchée de détritus attend les éboueurs et les dealers attendent les clients. « Je n’ai jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue », avait dit de Grenoble le précédent procureur, Jean-Yves Coquillat. « Ce quartier est sans doute l’endroit où il s’était le plus structuré, mais ça a bougé », assure Eric Piolle, lointain successeur à la mairie de Paul Mistral (1919-1932), qui a donné son nom au quartier.

      Appels à la haine

      L’actuel édile écologiste ne nie pas les difficultés mais loue le travail de « couture urbaine » en cours, symbolisé entre autres par Le Plateau, centre socioculturel de grande qualité. Son directeur, Hassen Bouzeghoub, attaché à ce quartier qui l’a vu naître il y a cinquante-trois ans, n’en cache pas les défauts : « C’est une enclave urbaine, un quartier “du bout”, qui vient s’écraser contre un mur d’autoroute. Il concentre tous les problèmes – paupérisation, absence de mixité, échec scolaire, délinquance, chômage. Il y a un nouveau projet urbain depuis une dizaine d’années, mais on paie aujourd’hui vingt ans d’errance entre 1980 et 2000, qui ont abouti à un entre-soi, et généré des fonctionnements sociaux particuliers. La fracture sociale est intense. »

      Plus encore lorsqu’un drame survient, parce qu’alors, « tout ressort de façon épidermique, analyse Eric Piolle. Certains se sentent désaffiliés, et cette désaffiliation peut se transformer en colère ». Les appels à la haine ont fleuri sur les réseaux sociaux depuis samedi. « Nous devons nous garder de nous laisser entraîner dans cette boue, dont nous sortirions tous salis », a dénoncé le maire mardi, à la veille de l’enterrement des deux garçons – en périphérie de Grenoble pour l’un, en Turquie pour l’autre. Avant et après la marche, les appels à cesser les violences se sont multipliés. « Ça ne sert à rien, ça ne fera pas revenir Adam », avait dit sa mère, Jamila, au Dauphiné libéré le matin. Appel à moitié entendu : la nuit de mercredi à jeudi a encore vu quelques voitures brûler et des cocktails Molotov tomber des fenêtres.

      #Bac

  • Le programme du week-end
    http://www.librairie-tropiques.fr/2019/02/le-programme-du-week-end.html

    La sélection de Christo Castagneur
pour votre week-end sportif
    
Dans la prévision des journées de samedi et dimanche prochains, voici quelques informations de la Préfecture de Police de Paris.

    I/ Événements de voie publique connus ou annoncés

    Samedi 2 février
    a) « Marche blanche pour les victimes gilets jaunes » de la Place Félix Eboué (12ème) à la place de la République
    Itinéraire : place Eboué, avenue Daumesnil, avenu Ledru Rollin, rue de Charenton, place de la Bastille (pause), boulevard Beaumarchais, bd des Filles du Calvaire, bd du Temple, place de la République.
    Heure de rassemblement : 10h00 (organisateurs) 11h (participants).
Heure envisagée de dispersion : 17h00
    Il s’agit à ce stade du principal cortège attendu pour samedi, susceptible de rassembler du monde. Il fera l’objet d’une vigilance particulière de notre part.

    b) Rassemblement place de la République, déclaré de 17h à 22h
Comme la semaine dernière. Il est déclaré.

    Dimanche 3 février

    a) « Marche des femmes gilets jaunes » de la Place Blanche (9ème) à la place Lépine (4ème)
    Itinéraire : boulevard de Clichy, place de Clichy, rue d’Amsterdam, rue du Havre, rue Auber, place de l’Opéra, avenue de l’Opéra, place Malraux, place Colette, rue de Rohan, place du Carroussel, quais François Mitterrand, du Louvre, de la Mégisserie, place du Châtelet, quai de Gesvres, pont Notre-Dame, rue de la Cité, place Lépine.
    Heure de rassemblement : 10h-11H
Heure de dispersion : vers 17h.

    2/ Le dispositif de sécurité demeurera articulé autour des principes de réactivité, mobilité et quadrillage.

    3/ Des avis commerçants vont être réalisés, dans la mesure du possible, autour des sites ou itinéraires connus.
    Les consignes classiques de vigilance doivent leur être rappelées.

    #Giletsjaunes #Castagneur

  • Affaire Macron-Benalla : les enregistrements qui changent tout - Page 1 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/310119/affaire-macron-benalla-les-enregistrements-qui-changent-tout?onglet=full

    Ils sont cool les barbouzes de la République :)

    — Alexandre Benalla, badin : « Truc de dingue, le “patron” [c’est ainsi qu’il surnomme Emmanuel Macron – ndlr], hier soir il m’envoie un message, il me dit : “Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi. Je suis avec Isma [Ismaël Emelien, conseiller spécial du président – ndlr], etc., on attend Le Monde, machin, etc.” »

    — Vincent Crase : « Donc le “patron” nous soutient ? »

    -- Benalla : « Ah bah, il fait plus que nous soutenir […]. Il est comme un fou […]. Et il a dit comme ça, il a dit, il m’a dit : “Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux.” C’est énorme quand même. »

    • Il faut dire qu’ils autohébergent les enregistrements et que forcément, tout le monde veut les entendre et que ça plombe nettement plus les serveurs que juste du texte.
      Je les ai entendu, il y a un peu plus d’une heure.
      N’importe quel gouvernement sauterait.

      Mais eux, ils en ont tellement rien à foutre de la démocratie, des institutions, de la justice et de l’ensemble du pays : un peu comme si tous les mafieux de l’histoire du cinéma avaient pris les commandes en même temps !

    • Je trouve ça quand même hallucinant la différence avec la plupart des pays anglophones où quand il y a une affaire même bien moindre que ça, les politiques sont complètement mis à l’index et ne peuvent plus être légitimes au niveau politique. Ils ont toujours une vie largement correctes, mais ils sont obligés de se barrer dans le privé, ils ne peuvent plus être élus, ils sont placardisés de ce côté là. En France, tout continue (Pasqua, Chirac, tellement…). C’est quand même la grosse honte au niveau du peuple, des médias, etc, d’accepter tout ça.

    • #Alain_carrignon #Monsieur_le_maire_de_Levalois_Perret alias #patrick_Balkany et enfin, qui se souvient du film où apparaissent #Gilles_Catoire et le très grotesque (ou obscène, je n sais pas quel st le qualificatif qui sadapte le mieux) #Didier_Schuller - La conquête de Clichy (Schuller était un copain de Balkany). Y a #Charles_Millon, #Gérard_collomb, #Jacques_médecin : Vous pouvez allonger la liste si vous pensez à quelqu’un en particulier.

      A voir ou a revoir :

      https://www.lesinrocks.com/1997/10/22/cinema/actualite-cinema/la-conquete-de-clichy-jours-imbeciles-a-clichy-11231924

      La Conquête de Clichy, formidable document de Christophe Otzenberger sur les politiciens de terrain, et notamment le fameux Didier Schuller, est enfin diffusé sur France 2 après deux années de censure télévisuelle. Depuis son tournage, la configuration de la ville a totalement changé : le maire PS en examen, le notable RPR en cavale, une opposition en charpie, le FN qui fait des cartons et une majorité très plurielle. Retour sur place.

    • La Conquête de Clichy - Un extrait assez significatif - en 1 minute 17 secondes, tout est dit (les escrocs sont pris la main dans le pot de confiture, condamnés, et reviennent à la vie politique, redeviennent maire (Carrignon à Grenoble) ou députés. Et les électeurs le savent et ça ne leur posent aucun problème.

      Didier Schuller de retour en campagne à Clichy :

      « Y a eu un lien qui a été brisé il y a 20 ans dans des affaires politico-financière » dit-il, sans honte apparente.

      « Condamné à trois ans de prison pour financement illégal de ses activités, politiques, Schuller a été condamné à trois ans de prison dont un ferme en 2007, une affaire qui aurait ou mettre un point final à sa carrière, mais à 65 ans, il a décidé de faire son grand retour ! [Note de Reka : il a fuit en Rep. Dominicaine et/ou Israël] » explique la journaliste

      « Vous savez, nul n’est parfait, faut donner une deuxième chance » dit une dame dans la rue

      https://www.dailymotion.com/video/xytq40

    • je me souviens avoir vu ce film et en être sortie sur ma faim. Est-ce parce que Christophe Otzenberger se réclamait de Depardon ? avec l’idée de seulement montrer. Certes on « voit » un spectacle consternant des politiques hypocrites en campagne. Mais il m’avait manqué de ne pas y trouver les véritables ficelles de cette mafia vantarde des hauts de seine, poulains de Pasqua et copains du futur Sarko1er piochant tous dans le même sac. La dangerosité réelle de ces personnages n’était pas abordée.

    • Hier soir sur LCP, dans l’émission « Droit de suite » Alstom : une affaire d’état ? je ne trouve pas le lien mais ce sera rediffusé, on commence à savoir qui a tiré les marrons du feu dans cette affaire.
      https://www.youtube.com/watch?time_continue=465&v=88cZestFj9c


      https://stratpol.com/alstom

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/04/05/rachat-d-alstom-par-ge-patrick-kron-ne-convainc-pas-les-deputes_5281052_3234
      https://www.fayard.fr/documents-temoignages/alstom-scandale-detat-9782213686882
      http://multinationales.org/Alstom
      http://podcast.grafhit.net/cultureProhibee/CP_S10E05.mp3

      Cette semaine, un cadre dirigeant d’Alstom, qui a été détenu pendant deux ans aux Etats Unis pendant les négociations de rachat de la société française #Alstom Energie par l’Américain #General_Electric, témoigne dans un livre, « Le piège Américain » , de la façon dont l’entreprise américaine a racketté l’entreprise française. Dans la foulée, l’ex président de la commission parlementaire de l’Assemblée Nationale sur « les décisions de l’État en matière de politique industrielle », concernant notamment Alstom, signale à la justice qu’à l’occasion de ce rachat, un possible « pacte de corruption » a pu impliquer le ministre de l’économie de l’époque, devenu depuis président de la république. Deux très importants articles dans le journal Le Monde. Puis, plus rien dans les médias. Silence. Serait-ce que Macron est bien protégé ? C’est plus grave que cela. L’affaire Alstom est un révélateur de l’état dans lequel se trouve la démocratie française. Je m’explique.
      Premier acte. Au début des années 2010, l’entreprise est accusée par la justice américaine de pratiques douteuses en Indonésie. En 2013 un de ses dirigeants, Frédéric Pierucci, est arrêté aux Etats Unis, mis en prison. L’objectif de la justice américaine est clair dès ce moment : par la menace, les pressions, obtenir la vente d’Alstom à GE. Le gouvernement, l’Assemblée Nationale en sont-ils officiellement informés ? Leur avis a-t-il été sollicité ? Alors qu’Alstom Énergie est une pièce maitresse de notre industrie nucléaire et, entre autres, de la maitrise de notre marine militaire (sous marins et porte avions), alors que l’Etat a sauvé l’entreprise quelques années plus tôt, et continue à la soutenir ? Absolument pas. L’information circule dans certains réseaux opaques, qui prennent des décisions secrètes dont ils ne rendront jamais de comptes. Dans une affaire qui met en jeu l’avenir énergétique du pays, et son indépendance militaire, les instances politiques et gouvernementales régulières ont été totalement hors jeu.
      Deuxième acte. Le chantage de la justice américaine a été efficace parce qu’il a pu s’appuyer sur des relais dans l’entreprise et dans la haute administration. Il existe des institutions, agences, commissions dites indépendantes chargées d’assurer le contrôle d’un bon fonctionnement de la vie économique, le respect de la déontologie et de lutter contre la corruption. Ont elles rempli leur rôle ?
      Dans le cours de l’opération, le PDG d’Alstom diffuse à la presse une information sur les très grandes difficultés de trésorerie de l’entreprise qui est, dit il, à cours de cash. Sans surprise, l’action s’effondre en bourse, ce qui facilite les manœuvres de GE. L’information est fausse, le PDG le sait, le bilan officiel de l’entreprise le montrera. Ce type de manœuvre tombe donc sous le coup de la loi. Il existe une Autorité des Marchés Financiers chargée en principe de faire respecter la loi. Est elle intervenue pour bloquer la manœuvre ou sanctionner le PDG d’Alstom ? Je n’ai pas trouvé trace d’une telle intervention.
      Autre manquement. Il existe une Agence des Participations de l’Etat, qui gère les avoirs de l’Etat dans les entreprises. Son patron est un très haut fonctionnaire (avec un très haut salaire), qui dans le cas d’Alstom a été informé très tôt (2012, la vente sera effective en 2015) des appétits de GE, et a largement donné son avis en coulisse, dans les réseaux obscurs dont on parlait plus haut. Dès l’affaire conclue, il démissionne de son poste en cours de mandat, et va prendre un poste de direction dans Bank of America, une des banques impliquées dans le rachat d’Alstom. Ce comportement n’est pas conforme aux règles de déontologie de la Fonction Publique qui imposent des délais de plusieurs années pour se faire embaucher dans des entreprises avec lesquelles on a traité comme fonctionnaire, pour éviter les risques de corruption. Et une Commission de déontologie de la Fonction Publique est chargée de faire respecter ces règles. Va-t-elle intervenir pour interdire au directeur de l’APE de prendre son nouveau poste ? Elle lui signale le problème, il suggère alors de faire endosser son embauche non directement par Bank of America, mais par une filiale de la banque, Merrill Lynch, pour que ce soit moins voyant. Et la commission s’estime satisfaite.
      Parlement et gouvernement hors jeu, institutions de contrôle défaillantes, de quoi Alstom est il le nom ?
      Consanguinité, soucis de carrières faites d’incessants allers-retours public-privé, porosité aux pressions des entreprises et des lobbys, nous sommes sur la voie de la république bananière, mais en costume cravate, question de standing.

      https://www.dominiquemanotti.com/2019/01/20/de-quoi-alstom-est-il-le-nom
      https://seenthis.net/messages/732835
      #panier_de_crabes #république_bananière

  • Ces notables qui louent des logements insalubres
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/21/ces-notables-qui-louent-des-logements-insalubres_5412083_3224.html

    En 2016, selon les derniers chiffres connus, les juges ont condamné 157 propriétaires à des peines de prison et/ou des amendes parfois très lourdes assorties de mesures complémentaires comme la confiscation du bien ou l’interdiction d’acheter un logement.

    « On observe toutes sortes de profils socioprofessionnels, observe Nancy Bouché, ancienne haut fonctionnaire, aujourd’hui consultante spécialiste du droit. Il y a des rentiers, des personnes du bâtiment, promoteurs, entrepreneurs, marchands de biens, agents immobiliers, mais aussi des notaires, des avocats, des médecins, des hommes d’affaires, des professeurs d’universités et même des élus ou leurs conjoints. »
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi « L’habitat indigne est un fléau qui tue, compromet la santé des familles et la scolarité des enfants »

    Ainsi, le 9 janvier, un chirurgien à la retraite, Helmi Boutros, âgé de 66 ans, a été condamné en première instance par le tribunal de Bobigny à trois ans de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende. Dans son ancienne clinique des Fauvettes, à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), découpée depuis 2013 en de multiples petits appartements de 13 à 30 mètres carrés et déclarés inhabitables en 2017, il a hébergé une quarantaine de familles. Ce commerce lui procurait quelque 120 000 euros de revenus annuels. Contacté, son avocat, Me Olivier Baulac, n’a pas souhaité répondre à nos questions.
    Guerre aux bailleurs indélicats

    La municipalité de Saint-Denis bataille sur une vingtaine de dossiers de ce type et n’hésite plus, face à des propriétaires appartenant au corps médical, à saisir l’ordre des médecins plutôt que la justice. Le psychiatre Abdelhafid Felidj a, durant six ans, fait obstruction à la réalisation de travaux dans une copropriété insalubre.

    #logement #paywall

    • Parce que la #politique_du_logement en france est inexistante les propriétaires s’enrichissent avec l’aide de la CAF qui leur est versée directement et ils en augmentent d’autant les loyers tout en conservant le logement à la limite de l’indigne, soit pas d’isolation avec des rénovations au coût le moins cher.

      A Toulouse, ils rénovent essentiellement pour les étudiant·es, ça rapporte de taxer les familles avec des frais d’entrée renouvelés régulièrement et des logements qui rentabilise les m2. (400€ pour 14m2 et un escabeau pour rejoindre la mezzanine pour une personne)

      A Clichy, sous Catoire, l’hygiène et sécurité de la ville faisait taire les réclamations, j’ai été menacé de dénonciation à la DASS par ce service lors de leur visite quand ils sont venus constater les champignons et l’eau qui tombaient dans ma chambre. Tandis que le propriétaire privé, habitant du XVIem arrondissement de Paris avait plus de 80 immeubles et refusait de faire ces travaux d’urgence.

  • Un fonds d’investissement porte plainte contre Droit au #Logement
    https://www.bastamag.net/Un-fonds-d-investissement-porte-plainte-contre-Droit-au-logement

    Alors même que 896 000 personnes sont privées de logement personnel, la France compte plus de trois millions de logements vacants selon l’Insee. Soit un million de logements vides de plus par rapport à 2008 ! C’est dans ce contexte que l’association Droit au logement a décidé, le dimanche 6 janvier, de réquisitionner un immeuble de près de 10 000 m2, vacant depuis plus d’un an, situé au 122-126 rue Château des Rentiers (sic) dans le 13e arrondissement de Paris. Cet immeuble est la propriété du groupe (...)

    En bref

    / Logement, #Droits_fondamentaux, #Luttes_sociales, #Garantir_l'accès_au_logement

  • Le Syndicat des avocats de France se mobilise et dit « non à la start-up nation judiciaire »
    https://lemediapresse.fr/actualites/le-syndicat-des-avocats-de-france-se-mobilise-et-dit-non-a-la-start-up

    « Depuis un an, les professions judiciaires affirment leur opposition au projet de loi de réforme de la justice », affirme le Syndicat des avocats de France (SAF) dans son communiqué. Il appelle à un rassemblement ce mercredi à 13 heures au Tribunal de Paris, situé à Porte de Clichy. « Avec l’adoption à marche forcée du projet […]

    • Les principales dispositions litigieuses du projet
      http://www.librairie-tropiques.fr/2018/12/justice.html

      1/ L’expérimentation de la cour criminelle départementale : vers la suppression de la cour d’Assises
      Les infractions punies de moins de 20 ans de réclusion criminelle ne seront plus jugées par les cours d’Assises. Dans ces affaires considérées comme des « sous-crimes », il n’y aura ni jurés citoyens, ni reprise de l’intégralité de l’instruction à l’audience. Il est pourtant primordial d’associer les citoyens à la justice rendue en leur nom.
 


      2/ L’extension du juge unique
      Désormais près de 170 nouveaux délits seront jugés par UN SEUL juge devant le tribunal correctionnel. Le principe du juge unique sera étendu aux procédures d’appel, faisant de la collégialité l’exception. Le président de la Chambre de l’instruction pourra statuer seul, au prétexte que la solution lui semble s’imposer.
 


      3/ Une généralisation des mesures d’enquête attentatoires aux libertés
      
Multiplication des recours aux mesures coercitives, généralisation des écoutes téléphoniques, interceptions de correspondances et techniques de géolocalisation en enquête préliminaire, allongement des durées de sonorisation et d’IMSI catcher, extension des techniques spéciales d’enquête à l’ensemble des crimes.
 


      4/ Suppression de la présentation au procureur pour la prolongation de la garde à vue

      5/ Restriction du droit des parties civiles
      
Il faudra désormais attendre 6 mois - au lieu de 3 mois - après le dépôt de plainte pour se constituer partie civile, au risque de s’exposer à une prescription et déperdition des preuves.
 


      6/ Possibilité d’imposer la visio-conférence pour la prolongation de la détention provisoire
      Désormais, les prévenus n’auront même plus le droit d’être présents à leurs audiences pour la prolongation de leur détention. Les avocats devront choisir entre être aux côtés de leurs clients ou être présents physiquement au tribunal.
 


      7/ Restriction des aménagements de peines
      Alors que l’emprisonnement de courte durée augmente le risque de récidive, le gouvernement supprime les aménagements ab initio pour les peines d’emprisonnement entre 1 et 2 ans et réduit les aménagements ultérieurs.
 

      8/ Embrouille de dernière minute sur la justice des mineurs
      Le gouvernement a fait voter un amendement autorisant une réforme par ordonnance contournant ainsi un débat démocratique au sein des assemblées.
 


      Les paramètres requis sont manquants ou erronés. 
 


      1/ Suppression des juridictions de proximité
      Au programme : suppression des tribunaux d’instance (traitant des affaires de logement, des litiges de moins de 10 000 € notamment les prêts, les élections professionnelles, les tutelles, etc.), centralisation de certaines matières au sein des TGI et Cours d’appel pour vider et supprimer progressivement d’autres juridictions.
 


      2/ Dématérialisation des procédures
      Le recours à la conciliation et à la médiation sera rendu obligatoire à peine d’irrecevabilité pour les « petits litiges », avec une certification de plateformes en ligne. Ce sont autant de frais supplémentaires pour les justiciables.
 
Les « petits litiges » pourront également être dématérialisés imposant aux justiciables de renoncer à une audience, pour un délai de traitement prétendument plus rapide.
      Tant pis si le dossier s’avère plus complexe ensuite.
 
Le contentieux des injonctions de payer sera dématérialisé, c’est-à-dire sans audience, et confié à une juridiction composée de 6 magistrats pour 500 000 injonctions de payer. Soit 6 minutes à consacrer par dossier pour vérifier l’absence de clause abusive, le respect des obligations d’information vis-à-vis des « petits » justiciables n’arrivant plus à payer. Un énorme cadeau aux organismes de crédit et sociétés de recouvrement.
 


      3/ La Caisse des allocations familiales, juge et partie
      Le projet supprime, à titre expérimental, l’intervention du juge pour la révision des pensions alimentaires, en confiant ce pouvoir à la CAF. Or, c’est précisément la CAF qui paie quand le débiteur refuse ou est dans l’impossibilité de le faire. De belles sources d’économies en perspective sur le dos des droits des justiciables.


      4/ L’avocat obligatoire pour les élections professionnelles et en appel en matière de sécurité sociale
      Sans moyens supplémentaires, ce sont autant de justiciables qui, pour des petits litiges seront privés de l’accès au juge.

      L’appel des jugements de sécurité sociale suivra la procédure de droit commun (dite Magendie), avec des délais absurdes multipliant les caducités et irrecevabilités au détriment des justiciables qui vont devoir payer un timbre fiscal de 225€.

  • Comparutions immédiates des gilets jaunes : une « Justice » expéditive ?
    https://lemediapresse.fr/social/comparutions-immediates-des-gilets-jaunes-une-justice-expeditive

    Mardi 04 décembre 2018, Le Média s’est rendu au Tribunal de Paris, Porte de Clichy, où se tenait la seconde journée consacrée aux comparutions immédiates des gilets jaunes. Ils comparaissaient pour des violences qui auraient été commises durant la manifestation du 1er décembre. Il s’agissait de la deuxième journée consacrée aux comparutions immédiates des gilets […]

  • Avec les « Rosa Parks », contre le #Racisme d’État
    https://nantes.indymedia.org/articles/43737

    Trente-cinq ans après les « Marches pour l’égalité », treize ans après la mort de Zyed et Bouna dans le transformateur de Clichy et la révolte des banlieues, un appel est lancé par un collectif qui prend le nom de Rosa Parks, célèbre héroïne des droits civiques : « Le 30 novembre, c’est sans nous ! Le 1 er décembre, c’est 100 % nous ! » (1) Autrement dit, après avoir marqué, par la grève ou l’abstention, le vide que creuserait leur absence de la vie sociale, ceux qui se définissent comme « héritiers de l’immigration coloniale » et « victimes de discours et d’actes racistes dont le caractère structurel fait système » reparaîtront pour « occuper la place », réclamant « égalité et dignité pour tous et toutes ». Je forme des vœux pour que cette initiative originale soit un succès, et voici (...)

    #Répression #Resistances #contrôle #social #/ #actions #directes #immigration #sans-papieres #frontieres #Racisme,Répression,Resistances,contrôle,social,/,actions,directes,immigration,sans-papieres,frontieres

  • #MeToo : peu de moyens de lutte contre le harcèlement sexuel à l’#université

    http://www.madmoizelle.com/harcelement-sexuel-universite-cellule-ecoute-965195

    Le #harcèlement_sexuel n’est pas l’apanage du milieu feutré d’Hollywood. Dans les salles de cours aussi, il sévit parfois – mais les moyens pour lutter demeurent souvent insuffisants.

    #viol #machisme #culture_du_viol #sexisme

    • Et parfois ça commence malheureusement bien plus tôt, sans que personne n’ose le dire ni ne fasse rien pour que ça change.

      La petite fille de cinq ans d’une amie a été agressée par 3 garçons un peu plus âgés qu’elle en cour de maternelle à Clichy (92). Après l’avoir entrainé derrière un cabanon l’un a tenté de lui retirer sa culotte tandis que les autres la tenaient. Elle a réussi à se dégager avec l’aide d’un ami venu à la rescousse, elle a expliqué qu’heureusement elle avait un collant sous sa jupe. Oui, 5 ans, avec des agresseurs de 7 ans tout au plus.
      Mais les services de cette maternelle ont tout fait pour étouffer l’affaire, en ne prévenant pas les parents de la victime alors que ceux des agresseurs ont été convoqués puis en renommant cette agression sexuelle en « #touche-pipi ». Ils ont ensuite accusé la mère d’avoir manipulé sa fillette et l’ont prévenu qu’ils feraient suivre le dossier toute la scolarité de la gamine. Sans soutien de la #FCPE, qui s’est rangé du côté des agresseurs, arguant de leur milieu modeste, la copine et sa fille ont décidé de déménager.

      #france_machiste #patriarcat

    • Et quand l’enfant sexuellement agressé est handicapé mental (âgé de 7 ans, les assaillants, eux, âges de dix ans), la directrice de l’établissement tente d’expliquer aux parents qu’elle les avait bien prévenu(e)s que l’école aurait du mal à accueillir l’enfant handicapé. Cet entretien ne s’est pas très bien passé (de mémoire).

      Un jour, peut-être, j’arriverais à écrire ce livre auquel je pense depuis des années, les Salauds. L’épisode que je mentionne en commentaire ici n’étant pas, tant s’en faut, le pire.

    • Oui @aude_v, d’autant que je viens de faire une recherche sur duckduck, et le peu de résultats semblent montrer que soit c’est un sujet sans intérêt soit c’est un sujet de dérision. Parler de harcèlement sexuel en Maternelle semble faire ricaner tout le monde, et pire, la plupart des articles que je vois défendent les agresseurs.
      Le figaro titre par exemple

      Par crainte des procès intentés par les parents, les autorités scolaires appellent la police au moindre attouchement dans la cour de récréation.

      La violence des enfants est sous estimée, (un enfant c’est si innocent, si mignon) comme celle des femmes (une femmes c’est si beau, si frêle), mais c’est pourtant toujours la même violence sexuelle qui est véhiculée par la société patriarcale et la #culture_du_viol et du #porno. Je ne vois pas comment elle ne s’infiltrerait pas aussi à l’école.

      –--- et comme dans les universités les cellules d’écoute sont au compte-gouttes, alors, tu peux imaginer que pour les maternelles ou l’école primaire, on peut attendre longtemps avant qu’un programme soit mis en place ne serait-ce que pour réfléchir à comment éviter ces rapports de merde à l’autre …

      Harcèlement sexuel : 
dans l’enseignement supérieur, des cellules d’écoute au compte-gouttes
      https://www.liberation.fr/france/2018/11/04/harcelement-sexuel-dans-l-enseignement-superieur-des-cellules-d-ecoute-au

      @philippe_de_jonckheere je compatis et te souhaites de trouver la force de dénoncer ces #Salauds.

  • La #crise expliquée aux enfants
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/la-crise-expliquee-aux-enfants-r-1



    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-31.08.2018-ITEMA_21790480-0.mp3

    C’est une classe de terminale économique et sociale du lycée Honoré de Balzac, Porte de Clichy, à Paris. Entre ces murs, Victoire Patouillard, professeure d’économie donne une leçon sur la crise financière, quelques mois après le déclenchement de la crise des subprimes.

    Faut-il réglementer les marchés financiers ?

    Avec des questions simples, des réponses qui fusent et une progression parfaite, Victoire Patouillard nous donne une leçon magistrale d’économie et de pédagogie. Et, dix ans après le début des faits, nous rafraîchit la mémoire avec efficacité.

    Imaginez que vous êtes le Président des États-Unis : que feriez-vous ?

  • Saisie de vingt tonnes de Tour Eiffel miniatures
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/09/19/97001-20180919FILWWW00200-saisie-de-vingt-tonnes-de-tour-eiffel-miniatures.

    Vingt tonnes de Tour Eiffel miniatures ont été saisies par la police parisienne à l’issue d’une enquête qui a abouti au démantèlement d’un réseau de revente à la sauvette « très structuré », a appris l’AFP aujourd’hui de source policière. Neuf personnes ont été placées en garde à vue, selon la même source, confirmant une information du Parisien.


    Après des écoutes et des surveillances, les enquêteurs de la sous-direction de la lutte contre l’immigration irrégulière (SDLII) de la préfecture de Paris ont démantelé ce réseau « très structuré », dirigé par trois grossistes chinois, gérants de magasins à Paris et Aubervilliers.

    Quatre « intermédiaires » et deux vendeurs à la sauvette, « d’origine africaine » et en situation irrégulière, ont également été interpellés et placés en garde, selon la source policière.

    Plus de 1000 cartons, soit un total de 20 tonnes de Tour Eiffel miniatures, ont été saisis lors des perquisitions dans deux boxes de stockage à Charenton-le-Pont (Val de Marne) et Clichy (Hauts-de-Seine) et trois magasins.

    #sauvette #commerce

  • A Lisieux, une femme agressée par son ex-petit ami dénonce «  un manque d’empathie  » au commissariat
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/08/17/a-lisieux-une-femme-agressee-par-son-ex-petit-ami-denonce-un-manque-d-empath

    Deux semaines après son agression, les hématomes à la tête et à la main sont résorbés, mais l’indignation reste intacte. Dans un bistrot de Lisieux (Calvados), Marion – le prénom a été changé –, qui travaille dans un magasin de vins et de spiritueux, pose d’emblée : « En soi, mon histoire est d’un banal affligeant. » Les faits, un ex-petit ami alcoolisé qui s’introduit chez elle par effraction, en pleine nuit, « saccage » son appartement, la frappe et la menace, apparaissent comme un énième épisode dans la litanie des violences faites aux femmes. Mais l’accueil reçu au commissariat, lorsqu’elle est venue pour porter plainte, suscite encore sa colère. La jeune femme de 24 ans a décidé de déposer plainte vendredi 17 août auprès du procureur de la République contre trois policiers.

    Marion s’était rendue en courant, samedi 4 août au petit matin, au commissariat de Lisieux « pour y trouver refuge », mais n’a « rien trouvé, sauf du mépris ». Dans la nuit du vendredi au samedi, alors qu’elle était revenue quelques heures plus tôt d’une soirée, elle dormait dans son appartement, au premier étage d’un immeuble, lorsqu’elle a été réveillée « vers 5-6 heures » par l’explosion d’une vitre et l’intrusion de son ex-copain, 27 ans, fou de rage. Monté par des grilles du rez-de-chaussée, il fouille les pièces, renverse les meubles et la menace avec un couteau trouvé dans la cuisine. « J’ai essayé de le sortir. Je l’ai menacé d’appeler la police », se souvient Marion. Sans succès. Après une bagarre, elle parvient à s’échapper et court au commissariat.
    « Vous êtes hystérique »

    « Trois agents, deux hommes et une femme, étaient à l’accueil. Je leur explique ce qui vient de se passer, que je voudrais porter plainte, raconte-t-elle. Ils m’ont répondu : “Vous êtes hystérique, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse pour vous, Mademoiselle ?” J’étais stressée, avec une bosse au front d’un coup que j’avais reçu, et eux m’ont dit : “Ecoutez, vous sentez l’alcool, on ne peut pas prendre votre plainte.” »

    Les agents n’appellent pas l’officier de police judiciaire d’astreinte. Ils lui proposent, assure-t-elle, de la raccompagner à son domicile. Elle trouve cela « absurde », car potentiellement dangereux, et refuse. « Et là ils m’ont laissée en plan sur une chaise de l’accueil. » Son « ex », arrivé quelques minutes plus tard, est jugé beaucoup plus calme par les policiers, qui le laissent repartir après avoir pris son identité. Ils appellent toutefois les secours, au vu de la blessure au front. « Les pompiers sont arrivés et c’est là que j’ai reçu écoute et soutien », dit Marion, qui a finalement porté plainte contre son agresseur lundi 6 août, avant de se voir prescrire huit jours d’incapacité totale de travail (ITT).

    La jeune femme déplore « un manque d’empathie total et de professionnalisme » des trois policiers. Sa mère, elle, s’étonne de ce qu’elle a entendu, le 4 août, en milieu de matinée, au commissariat. « J’ai demandé à un policier, en faisant mine d’être sérieuse : “En gros, elle vous a fait chier ?” Et il m’a répondu : “Oui, voilà, c’est ça, Madame !” » Marion ne tient pas à mettre tous les policiers « dans le même panier », mais espère que son histoire permettra d’améliorer les conditions d’accueil des victimes dans les commissariats. Le 6 août, la comédienne Eva Darlan, dans la région cet été, a publié un post sur son compte Facebook, pour dénoncer cette « petite histoire ordinaire ».

    La police nie tout dysfonctionnement et avance un récit sensiblement différent. L’état de la jeune femme « n’était pas compatible avec le dépôt d’une plainte, elle était dans un état de choc complet, n’arrivait pas à faire un récit cohérent de son agression », affirme Julien Miniconi, directeur adjoint de la sécurité publique du Calvados. Il souligne que les policiers l’ont gardée « quarante-cinq minutes », jusqu’à la venue des pompiers, et assure que les agents « ne lui ont pas proposé de la raccompagner chez elle, mais au contraire l’ont empêchée de partir à plusieurs reprises ». « Il n’y aura pas de procédure diligentée à l’encontre de ces fonctionnaires qui n’ont pas failli à leur mission », affirmait-il jeudi 16 août.

    Interpellé le 8 août, l’ex-petit ami a été placé en détention. Sous le coup d’une peine de prison aménageable de trois mois, pour des délits routiers en état de récidive, il devrait rester en prison jusqu’à son procès, prévu le 16 octobre. En France, selon l’Insee, moins de 20 % des femmes victimes de violences se rendent au commissariat ou à la gendarmerie.

    • Le titre du e-monde est bien merdique effectivement. Leurs trolls de commentaires se moquent d’ailleurs de ces victimes qui veulent de l’empathie. Un des « arguments » avancé par ces trolls est aussi que les condé ont rendu service à la victime en refusant sa plainte car elle avait bu de l’alcool et ceci rendrait toute plainte irrecevable.

    • 500 femmes racontent leur accueil en gendarmerie ou commissariat
      https://legroupef.fr/payetaplainte-500-femmes-racontent-leur-accueil-en-gendarmerie-ou-commissa

      Refus de prendre une plainte et culpabilisation de la victime. Dans neuf cas sur dix, les témoignages de faits plus ou moins récents (70% datent de moins de cinq ans) font état d’une mauvaise prise en charge, « le fait le plus fréquent étant le refus de prendre une plainte ou le découragement de la victime à porter plainte ». Viennent ensuite « la remise en question de l’importance des faits » et « la culpabilisation des victimes », selon l’enquête.

    • #aude_v le titre et le fait que ct le monde m’avaient éloignée de l’importance du truc. C’est infect de titrer « manque d’empathie », on ne demande pas à la police d’être sympathique, on lui demande de faire son boulot et d’enregistrer le dépôt de plainte.

      Pour une histoire de logement insalubre contre un privé richissime (80 immeubles dans Clichy, on va pas défendre les locataires dans ce cas), qui durait depuis des années, mon dépot de plainte a été refusée au commissariat. Ils m’ont dit de me rendre au tribunal d’instance, arrivée là-bas le tribunal d’instance m’a dit d’aller au commissariat … Au final j’ai abandonné, et c’est bien ce qu’ils veulent, qu’on les laisse bosser pour des choses simples.
      Les vols de portable ont une meilleure prise en charge, au moins c’est sans émotion à gérer, ainsi les assurances sont contentes et les papiers bien remplis.

  • Mineurs interpellés au lycée Arago : « Ils m’ont mis dans un bus avec les autres… J’ai eu très peur »

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/05/25/mineurs-interpelles-au-lycee-arago-ils-m-ont-mis-dans-un-bus-avec-les-autres

    Sur la quarantaine de jeunes arrêtés à Paris mardi, vingt-sept ont été déférés devant la justice et quatorze devraient être présentés à un juge des enfants. Leurs familles dénoncent des « mesures disproportionnées », l’institution assume.

    La dernière fois que Sophie a reçu un message de son fils, Paul [son prénom, comme tous ceux des mineurs cités, a été modifié], c’était un peu avant 20 h 30, mardi 22 mai. « Ils m’ont mis dans un bus avec les autres. Je ne sais pas où ils nous envoient, je garde espoir mais j’ai très peur », disait le texto.

    L’adolescent parisien de 17 ans, arrêté avec une centaine d’autres personnes – dont une quarantaine de mineurs – mardi dans la soirée, lors de l’occupation du lycée Arago (12e arrondissement de Paris), survenue après la dispersion du cortège de manifestants place de la Nation, a continué de correspondre avec son père, Christophe, jusque tard dans la nuit. « Après, sans doute que son téléphone s’est éteint », souffle celui-ci.

    « A 4 h 30 du matin, un coup de fil du commissariat nous a appris son placement en garde à vue », racontent les parents de cet élève au lycée Voltaire. En arrivant, jeudi au matin, devant le tribunal parisien où le cas de leur fils devait être examiné à 15 heures, le couple contenait difficilement son angoisse.

    Un « mouvement de foule »

    Pour Cécile et Christophe, comme pour les autres parents de mineurs déférés ce jeudi, la « situation est kafkaïenne ». On peut reprocher à leur enfant d’avoir été « au mauvais endroit au mauvais moment », assurent-ils. Mais pas d’avoir « anticipé une intrusion » ni même « voulu de la casse » – motifs pour lesquels la direction du lycée Arago a fait appel, « en codécision » avec le rectorat de Paris, aux forces de l’ordre.

    « Il y a eu un mouvement de foule, c’est pour ça que je me suis réfugié au lycée [Arago] », écrit Paul à ses parents ce mardi, vers 18 heures, comme pour justifier sa présence dans un établissement qui n’est pas le sien. « Ils tentent de barricader [les accès]. On est trop nombreux, ils ne pourront pas nous arrêter. J’ai peur mais il n’y a pas de casse », envoie-t-il à 18 h 34. Trois minutes plus tard, nouveau texto : « Ça va, c’est pacifique. J’ai juste peur d’un mouvement de foule. » 18 h 47 : « Apparemment ils vont juste nous jarter. » 18 h 52 : « Je ne suis pas bien mais je ne panique pas. »

    Peu avant 19 heures, Paul reprend : « On a décidé que quand les CRS arriveraient, on s’assiérait par terre, pacifiquement. J’espère juste qu’ils ne vont pas tarder et que je vais pouvoir sortir. » 19 h 29 : « Ils sont entrés et nous ont dit : on veut pas vous faire de mal. »

    Car et fourgonnettes

    D’un message à l’autre, le récit de l’arrestation prend forme : les occupants du lycée Arago sont évacués par petits groupes ; après contrôle de leur identité, ils sont rassemblés dans un car et des fourgonnettes.

    Pendant plusieurs heures, ils ignorent s’ils vont être relâchés ou non, disent leurs parents. Entassés, ils n’ont « pas accès aux toilettes », affirment certains, sont « laissés dans le noir », assure telle maman, n’ont « pas toujours à boire », avance une autre.

    « Au début, Margaux ne semblait pas inquiète, elle ne voyait pas pourquoi elle ne serait pas libérée rapidement », raconte la mère de cette lycéenne de 16 ans, élève au lycée Hélène-Boucher « pas du tout politisée », selon elle.

    « Mardi, elle n’avait pas participé à la manifestation, elle était simplement venue devant Arago, avec une camarade, pour retrouver un ami commun. » C’est un mouvement de foule qui la pousse à « se réfugier » dans l’établissement, assure sa maman. Entre elles deux aussi, le contact est maintenu par textos. Dans le bus, la panique gagne l’adolescente. « On est hyperstressés, on ne sait pas où ils nous emmènent », écrit-elle.

    Pierre, père d’un lycéen de 17 ans qui « n’en est plus à sa première manif », reconnaît-il, a lui aussi ressenti l’anxiété monter. « Au début, même dans le car, il est resté calme. Une rumeur circulait parmi les jeunes arrêtés : passées trois heures dans le bus, les policiers seraient obligés de les relâcher. Ils ont dû déchanter. »

    Des gardes à vue levées

    Leurs familles aussi qui, ce jeudi, attendaient au tribunal d’en savoir plus sur l’issue des gardes à vue, finalement toutes levées dans l’après-midi. Dans l’intervalle, une centaine de lycéens les avaient rejoints, porte de Clichy, pour manifester leur soutien aux cris de « Libérez nos camarades » ou de « Tout le monde déteste la police ».

    Pour canaliser l’émotion, sur le parvis du tribunal, parents et enseignants s’essayaient au recensement, difficile, de la « part d’élèves » parmi la centaine d’occupants du lycée Arago. « Une part très faible », défend-on au rectorat. De fait, seulement trois élèves arrêtés seraient scolarisés à Arago – un chiffre non confirmé par l’académie –, trois ou quatre autres au lycée Hélène-Boucher, deux viendraient du lycée Voltaire, deux de Victor-Hugo… Une dizaine de lycéens seraient venus de Montreuil.

    Leur devenir s’est précisé dans la soirée. Sur les vingt-sept mineurs déférés, quatorze devraient être présentés à un juge des enfants aux fins de mise en examen, a-t-on appris du parquet, et treize être présentés à un magistrat du parquet ou à un délégué du procureur pour rappel à la loi ou mesure de réparation pénale.

    Pour les autres – les mineurs non déférés –, quatre se sont vu notifier une convocation devant le juge des enfants, et sept une convocation devant le délégué du procureur. Une procédure a été classée et un mineur devrait être reconvoqué ultérieurement.

    Des salles vidées

    Des « mesures disproportionnées », aux dires des familles mobilisées. Mais pas pour l’institution. Car le récit que fait de l’« intrusion » dans son lycée la direction d’Arago n’a rien de « l’occupation pacifique » relatée par les familles.

    « Le lycée a été occupé en fin de manifestation par environ 130 personnes extérieures à l’établissement, a écrit la proviseure, le 22 mai, dans un courriel adressé aux enseignants, que nous avons pu consulter. Ils ont forcé l’accès principal du lycée côté Nation. Ils se sont répandus dans tout le lycée et en quelques minutes ont vidé treize salles de leur mobilier pour bloquer tous les accès extérieurs et ériger des barricades ».

    Gilles Pécout, recteur de Paris joint jeudi soir, fait lui aussi état d’une « intrusion violente et brutale » : « La réquisition a été décidée pour protéger l’établissement, affirme ce haut fonctionnaire, protéger le lycée, ses personnels, mais aussi les jeunes eux-mêmes, même si c’est parfois difficile pour eux de le comprendre. » Un dépôt de plainte a eu lieu, fait par ailleurs valoir le recteur.

    Polémique politique

    Dans les rangs du SNPDEN-Unsa, principal syndicat de chefs d’établissements, l’épisode n’est pas pris à la légère. « J’étais sur place le lendemain pour aider les collègues à remettre en état le lycée, témoigne Nicolas Bray, secrétaire académique adjoint de ce syndicat à Paris. Les dégâts sont importants ».

    « Et pourtant, le lendemain, à 8 heures, la plupart d’entre nous étions présents pour faire cours, témoigne Sylvie Vincent, professeure au lycée Arago syndiquée au SNES-FSU. Des dégradations, j’en ai vu. Dans ma salle, par exemple, il manquait l’estrade. Mais je n’ai pas constaté de tags, de portes fracturées ni même de vols de tablettes ou de matériel signalés suite à l’occupation ». En « salle des profs », les avis sont partagés, reconnaît-elle, autant sur les conséquences de l’occupation que sur la réponse apportée.

    La polémique a aussi rebondi sur le terrain politique : « Les interminables gardes à vue de lycéens sont un message clair », a estimé sur Twitter le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. « Parmi les gens qui commettent des actes violents, vous avez aussi des mineurs, donc, à partir de là, les forces de police font respecter la loi », a rétorqué le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, interrogé en marge d’un déplacement dans le Gard.

    « Faire un exemple »

    Devant le tribunal de Paris, en revanche, l’analyse relayée ce jeudi, des parents aux enseignants en passant par les lycéens et les étudiants présents, allaient plutôt dans le même sens. « Pourquoi une telle sévérité, sinon pour marquer l’opinion ? », interroge Anne Nogard, parent d’élèves de la fédération FCPE, en évoquant une « manœuvre d’intimidation destinée à étouffer dans l’œuf les prochaines mobilisations de la jeunesse ».

    « L’Etat joue les cow-boys », renchérit Jo, étudiante juriste se présentant comme membre de la « team juridique de la mobilisation à la fac de Nanterre ». « Des lycées qui se mobilisent à un mois du baccalauréat, alors que tombent les premiers résultats de Parcoursup, ça peut être dangereux pour lui, souligne la jeune femme. Symboliquement, il joue le coup de force pour canaliser tout ça ».

    Analyse peu différente au sein de l’Union nationale lycéenne (UNL) : « Un lycée occupé, rejoint par des étudiants, ça faisait planer la menace d’un Tolbiac 2, avance son président Louis Boyard. Il fallait faire un exemple. »

  • « Delta Charlie Delta » de Michel Simonot | Théâtre et compagnie
    https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-theatre-et-cie/delta-charlie-delta-de-michel-simonot

    En 2005, trois jeunes sont électrocutés dans un transformateur électrique, à Clichy-sous-Bois. Deux d’entre eux meurent. L’un survit. Sous une forme qui n’appartient qu’à lui, et qu’à la démarche de l’écriture, le texte de Michel Simonot tente d’atteindre une réalité contournée par les médias. Il ne cherche pas à la restituer, ni même la « raconter ». Il tourne autour, l’explore, la sonde, en cherche les ressorts secrets, les ramifications les plus intimes ou les plus lointaines ; il en découvre, au fil de ses pages, par le travail de la langue, entre précision des faits et dimension poétique, l’extrême amplitude tragique. Durée : 43 min. Source : France (...)

    http://rf.proxycast.org/1402917662056521728/11498-18.02.2018-ITEMA_21591398-0.mp3

  • France Gall, Françoise Dorin... elles vont donner leur nom à des rues de Paris
    http://www.liberation.fr/france/2018/02/09/france-gall-francoise-dorin-elles-vont-donner-leur-nom-a-des-rues-de-pari

    Le Conseil de Paris a voté à l’unanimité, mardi, cinq baptêmes de lieux publics, en mémoire des écrivains Jean d’Ormesson, Claude Cahun et Françoise Dorin, ainsi que des chanteurs Helno et France Gall. Trois femmes, sur une short-list de cinq noms, ce n’est pas si courant. Ils donneront chacun leur patronyme à une rue de la capitale. Les conseillers Parisiens progressistes et constructifs indépendants (PPCI), pro-Macron, sont à l’origine de la proposition d’hommage pour Gall et Dorin, décédées en 2018.
    Mettre fin au déséquilibre hommes-femmes

    Le nombre de rues dédiées à des femmes « peine à atteindre les 3% du total, un chiffre ridicule », relève Raphaëlle Primet, conseillère communiste. « Il existe à Paris une demande importante de noms féminins pour rééquilibrer [la nomenclature communale] », explique Jérôme Dubus, qui a défendu cet hommage à Françoise Dorin devant le Conseil de Paris, mardi. Celle-ci, auteure de nombreux romans et pièces de théâtre, a longtemps vécu à Clichy. Elle devrait avoir une rue à son nom dans le nouveau quartier de Clichy-Batignolles, dans le XVIIe arrondissement, où elle a vécu. Jérôme Dubus, conseiller PPCI, a tenu à ce que la rue soit dans sa zone. « Je connaissais ses romans, indique l’élu. Françoise Dorin était une femme étonnante et pleine de vie. »

    Dans la même séance, rappelle l’élu du XVIIe, « les Parisiens progressistes ont demandé que le nom de France Gall soit accolé à celui de son mari Michel Berger », dans une allée du parc Monceau.
    « Les hommages ne sont pas réservés à l’establishment »

    Il est rare qu’une proposition d’hommage ne soit pas votée à l’unanimité, note Raphaëlle Primet, qui n’a « aucun souvenir de véritable opposition » sur une personnalité. Cependant, la couleur politique influence souvent le choix des conseillers. L’élue a obtenu qu’une plaque à la mémoire de Helno, leader des Négresses vertes, soit érigée dans la cité où il habitait (XIXe arrondissement), « un chanteur de gauche, populaire, qui faisait des choses alternatives ». Même si elle aurait volontiers « préféré une rue qu’une plaque », Raphaëlle Primet se satisfait de voir que « les hommages ne sont pas réservés à l’establishment ».

    Pour cette élue communiste, « c’est [aussi] un choix sentimental », car elle connaissait bien le chanteur, dont elle veut préserver la mémoire. « Il faut montrer aux Parisiens que l’on tient à l’histoire », confirme Jérôme Dubus. En général, la Ville essaie toujours de trouver un lieu où la personne disparue a vécu.

    #toponymie #femmes #historicisation

  • 365 JouRS a CLiCHy - MoNTFeRMeiL ( 1 sur 3 ) Kourtrajmé - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=L3IwO7YKZYw


    365 JouRS a CLiCHy - MoNTFeRMeiL ( 2 sur 3 ) Kourtrajmé - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=lm7NnvHP8WQ

    365 JouRS a CLiCHy - MoNTFeRMeiL ( 3 sur 3 ) Kourtrajmé - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=9SP-3xiXi3E

    Film de Ladj Ly découpé en 3 parties qui relatent de l’intérieur (Ladj Ly est de Montfermeil) ce qu’il se passe à Clichy-Montfermeil après la mort de Zyed et Bouna.
    Il existe une version en une seule partie sur Youtube (de meilleure qualité je pense), mais pour ça il faut prouver qu’on est majeur o_Ô
    Le début de la 3ème partie montre la rencontre avec le maire qui tient des propos d’un mépris éhonté.
    Dans une interview récente Ladj Ly racontait que ce film n’a jamais été diffusé par une chaîne française alors qu’il a eu énormément de succès à l’étranger. Une chaîne nationale voulait le diffuser à la condition de refaire le montage (rien que ça…) ce que le réalisateur a refusé.
    #zyed_et_bouna #quartiers_populaires #police #violences_policières #clichy #montfermeil #ladj_ly

  • Les émeutes de 2005 vues comme une épidémie de grippe, Julia Pascual, LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 22.01.2018
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/01/22/les-emeutes-de-2005-vues-comme-une-epidemie-de-grippe_5245339_1650684.html

    Modèles de la vague d’émeute de 2005 en fonction des départements. Les événements (en gris) et les courbes de prédiction mathématique (en rouge). Nature

    Il n’y a pas eu d’embrasement généralisé, mais une extension de la violence de proche en proche dans les banlieues pauvres.

    Les violences urbaines de 2005, qui ont secoué les banlieues françaises pendant trois semaines, se sont propagées sur le territoire comme une épidémie de grippe. C’est ce qu’est parvenue à identifier et modéliser une équipe pluridisciplinaire de sept chercheurs, réunissant des sociologues, des physiciens, des mathématiciens et un informaticien.

    Les résultats de leurs travaux ont été publiés le 8 janvier dans la revue Scientific Reports, du groupe Nature. Les auteurs montrent que ces émeutes, « les plus longues et les plus étendues géographiquement d’Europe contemporaine », ont agi comme un virus, contaminant des émeutiers de proche en proche, et se déplaçant sur de longues distances sans que les émeutiers eux-mêmes ne se déplacent : parties de Clichy-sous-Bois, où deux jeunes garçons sont morts électrocutés alors qu’ils cherchaient à échapper à un contrôle de police, elles ont peu à peu gagné d’autres communes d’Ile-de-France.

    Il n’y a donc pas eu d’embrasement généralisé ni simultané mais une « diffusion sur la base d’une proximité géographique » qui a généré « une sorte de vague d’émeutes autour de Paris », peut-on lire dans l’article.

    Effet de proximité

    « Les gens sont influencés par ce qui se passe près de chez eux. La tendance à rejoindre l’émeute est d’autant plus grande qu’il y a des émeutes à proximité. Cela produit un déplacement de la vague, c’est assez étonnant, explique l’un des auteurs, le physicien Jean-Pierre Nadal, du CNRS et de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Alors qu’à l’époque, on avait l’impression que les émeutes se déroulaient un peu partout et en même temps, en fait elles durent deux ou trois jours à un endroit, ­elles se renforcent, puis elles décroissent de manière douce, même à ­Clichy-sous-Bois. Cela a fonctionné comme une ola dans un stade. »

    Cette observation relativise l’impact des moyens de communication modernes : « On pense souvent que ce sont les médias qui ont un pouvoir d’influence mais notre étude montre que les émeutiers semblent plutôt adopter une démarche rationnelle et ne s’engagent dans une émeute que s’ils ­savent qu’ils vont se retrouver en nombre suffisant, fait remarquer le mathématicien Henri Beres­tycki (EHESS), coauteur de l’étude. C’est ce que permet une diffusion de proche en proche, comme en épidémiologie. L’influence à plus longue distance vient se rajouter dans un second temps. »

    Pour identifier le phénomène de contagion, les chercheurs ont eu accès à une large base de données de la police, répertoriant tous les incidents – jets de pro­jectiles contre la police ou les pompiers, incendies de voitures, de poubelles, de bâtiments publics… – enregistrés dans toutes les communes de plus de 20 000 habitants, entre le 26 octobre et le 8 décembre 2005, ce qui couvre la période des émeutes et deux ­semaines au-delà.

    Ouvrir les données

    C’est aussi cette quantité de données à l’échelle de tout un pays qui fait l’intérêt de l’étude. D’autres travaux, portant par exemple sur les émeutes ethniques des années 1960 aux Etats-Unis, mettaient au jour la propagation des confrontations à l’intérieur d’une ville, à la façon d’une grippe. Mais elles ne permettaient pas, par exemple, d’étudier la diffusion des émeutes d’une ville à une autre. « Ces travaux montrent l’importance d’ouvrir les données à la ­recherche », souligne Marc Barthélémy, physicien des systèmes complexes à l’Institut de physique théorique (Saclay), qui n’a pas participé à l’étude.

    En s’appuyant sur un modèle épidémiologique de propagation, les chercheurs sont parvenus à reproduire la dynamique spatio-temporelle des émeutes. Pour donner à voir l’amplitude des violences de 2005, ils ont introduit dans leur équation une variable sociologique : après avoir testé plusieurs catégories de population, ils ont retenu la taille, dans une commune, de celle des jeunes entre 16 et 24 ans, sans diplôme et hors du système scolaire. Marc Barthélémy valorise cet apport : « On modélise depuis longtemps certains phénomènes à la façon d’une épidémie, à l’image de la propagation d’une rumeur. Ce qui est nouveau, c’est de la relier à un aspect socio-économique. Cette étude trouve l’indicateur qui détermine la population susceptible de répondre à la “maladie” ».

    « C’est un ingrédient important, souligne à son tour Jean-Pierre ­Nadal. L’émeute ne touche que les quartiers défavorisés, qui forment un réseau dense en région parisienne, et elle meurt au-delà. » C’est donc cette « géographie de la pauvreté qui permet la diffusion continue des émeutes comme une vague », appuie à son tour le sociologue du CNRS et coauteur de l’étude Sebastian Roché. Il met en avant l’intérêt d’une telle modélisation pour les pouvoirs publics : « La propagation de la violence à la suite d’une intervention de police est liée aux conditions socio-économiques, et cela doit être intégré à une nouvelle manière de faire de la police dans les quartiers sensibles. »

    #émeutes #contagion #Sebastian_Roché #expertise #maintien_de_l'ordre

  • Chères toutes et tous

    Comme on peut l’apprendre, de temps en temps, en lisant #mon_oiseau_bleu, je travaille en ce moment à un texte intitulé Frôlé par un V1, dont l’une des recherches les plus saillantes est de s’intéresser aux figures de l’invisible. Dit comme cela ça peut paraître un peu mystérieux. Je vous donne un exemple : les standardistes de téléphone qui invariablement se présentent comme Arnaud ou Nathalie (et qui en fait s’appellent Mehdi ou Djemila - ce qui est tellement plus joli ceci dit par ailleurs) et auxquelles on compose des visages fictifs dont on ne saura jamais s’ils ont la moindre part de ressemblance (surtout si on prend pour argent comptant qu’elles s’appellent Nathalie ou Arnaud). Le texte procède beaucoup par petites fiches quand ce n’est pas par petites touches, voici une des fiches.

    Mort de Raymond Samuel Tomlinson (1941 - 2016). Je me souviens que c’est en apprenant sa mort, le 5 avril 2016, que j’ai découvert tout ce que je devais à Raymond Samuel Tomlinson, et ce n’est pas rien quand on y pense, rien moins, en effet, que le courrier électronique, qui est rien moins que ma deuxième drogue de prédilection, après la morphine. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des figures de l’invisibilité, des fantômes par excellence.

    Je crois qu’assez nombreuses sont effectivement les personnes dont j’ai découvert l’existence en lisant leur chronique nécrologique. En revanche si je voulais dresser une liste de ces personnes, et bien, je ne me souviens pas d’un seul nom !

    Du coup je me demandais si dans notre belle et riante communuaté d’omniscientes et d’omniscients, il n’y aurait pas quelques-uns de ces fantômes que les unes et les autres pourraient me prêter pour me dépanner dans cet effort de fiction qu’est donc Frôlé par un V1

    D’avance #merci

    • Comme par exemple, ce patron de bar tabac dont une amie m’a annoncé la mort alors que je le connaissais pas. Je l’ai imaginé tout grisouille : la cinquantaine, de taille moyenne, le visage un peu carré, une chevelure courte, légèrement bedonnant, habillé d’une chemise et d’un pantalon gris bleuté. La voix un peu rocailleuse. Sans doute le côté tabac qui ressort :) Je ne connais pas son nom.

    • @james Oui, ça marche à fond. On n’est pas obligé que ce soir la jour-même.

      @odilon Disons que c’est mieux si la personne est effectivement connue d’un panel plus large de personnes, limite célébrité, mais je garde le buraliste en question, qui si cela se trouve était au contraire fort bel homme et gentil comme tout, et avec la chemise parfaitement rentrée dans le pantalon.

    • Je pourrais alors dire « Paul VI ! », mais ce serait un peu hors sujet. Juste que c’est le jour où il est mort que j’ai découvert qu’il y avait un Pape. À l’époque, ça m’a franchement intrigué mais honnêtement, ça ne me hante pas ...

    • @james Je n’en reviens pas. Il se trouve que je fais partie des rares personnes qui l’ont vu vivant une dernière fois alors qu’il tentait d’obtenir du connard de gardien du 22 rue Monsieur le Prince le code pour se réfugier dans la cour intérieure et que nous n’avons pas eu le temps de lui gueuler que c’était le 9573 depuis le fond de la cour, parce qu’il a pris ses jambes à son cou mais pas assez vite puisque les voltigeurs l’ont rattrapé juste après la rue Racine devant le numéro 20 où il y a désormais une plaque à son nom.

    • J’ai vécu un moment, hier, qui se rapproche un peu de ta recherche de fantômes. L’enterrement d’un proche : J-F 1964-2018, dernier oncle maternel de ma fille. J’ai approché ce fantôme que les 12 dernières années de sa vie. (il cumulait une douzaine d’année derrière les barreaux entre entrée et sortie).
      Beaucoup plus que sa mort, c’est son enterrement qui m’a appris la difficulté de se faire enterrer comme indigent. Et fantôme de la bouche de la grand-mère de ses 2 fils, Mehdi & Milhan, qui disait qu’elle avait eue accident, hier, en venant à Rennes (elle a pliée sa voiture, c’est tout) que J-F avait dévié sa trajectoire pour que ses fils ne voient pas son cadavre.
      #bleu_comme_un_cadavre
      Aujourd’hui 4 personnes sur les 9 qui ont assisté et arrosé sa sépulture ont le bruit d’un V1 dans le cerveau.
      J-F lui est une nouvelle fois entre 4 murs et cette fois-ci pour perpète. R.I.P

    • @odilon et @james oui, un chapitre en soi celui des anonymes qui deviennent connus par leur décès qui résulte donc des violences policières. Du coup là je me demande si je ne devrais pas ouvrir une catégorie spécifique.

      Cookie Muller, je ne connaissais pas. Merci @vanderling

      Une fois deplus, et c’est le cas presque à chaque fois que je suscite l’intelligence collective de seenthis, ça débloque pas mal de choses.

    • Ça m’a toujours amusé de me retrouver à habiter des rues portant le nom de total·es inconnu·es : Simone Bigot à Clichy, Louis Vestrepain à Toulouse et maintenant Emile Duployé.

      dans le genre parfaitement inconnu, même mort, sauf quand on doit donner l’adresse !
      et pourtant !

      Duployé wrote a series of books on this subject, whose first edition was named Stenography-Duployé, writing easier, faster and more readable than any other, which applies to all languages (published in Lyon in 1860).

    • Je disais hier que parfois j’ai envie de tuer des gens, les deux filles étaient gênées, j’ai cru que j’allais prendre un couteau. Où est la peur ? le jeu ? J’ai dit qu’au contraire, j’aurais du faire du cinéma, au cinéma on peut mourir pour pas cher, on y tue beaucoup plus que dans la vraie vie, et surtout on ressuscite à chaque fois. Le cinéma est fait par des psychopathes détournés de leur dessein premier, des sortes de gentils dont il faudrait quand même se méfier. Et j’y repense aujourd’hui quand le gars fonce à moitié sur nous avec sa voiture, qu’il crève en enfer me dis-je. Mais bon, il parait que si je questionne pourquoi sa copine était gênée c’est que moi-même je devais connaitre la réponse, qu’elle non plus, jamais de chez grand jamais elle n’a pensé à tuer quelqu’un. Mais penser n’est pas tuer, quand même ? et écrire alors ? Bande d’hypocrites.

    • Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov
      J’ai appris son existence le jour de la fermeture de l’usine qui fabriquait le fameux AK-47.
      Donc pas vraiment le jour de sa mort, quoi que...
      En réalité, dans son cas la (les) mort ça ne (se) compte pas.
      Et le plus sidérant pour moi fut d’apprendre qu’à la fin de sa vie il aurait mis au point ... un piège à taupes !

      « Au total, Mikhaïl Kalachnikov a créé à peu près cent-cinquante armes diverses. »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mikha%C3%AFl_Kalachnikov

    • Merci à toutes et tous. Même si je vais seulement picorer dans vos suggestions, il n’en est pas moins que vous avez ouvert une brêche pour ce qui est des personnes, notamment militantes, anonymes qui ont accédé regrettablement à la notoriété par leur mort, voilà typiquement des fantômes qui ont leur place dans mon récit décousu des Frôlés par un V1 .

      On n’est décidément jamais déçu quand on suscite l’intelligence collective de seenthis .

      Et surtout que ce mot de remerciement ne dissuade personne de continuer de forer dans cette tempête de cerveaux , je suis encore très éloigné d’une forme fermée de mon texte.

      Encore une fois, #merci

    • Peut-être d’autres brêches

      Les militant·es des droits des peuples autochtones, des terres, de l’environnement ayant un certain renom dans leur pays et qui ont été assassiné·es :
      Berta Cáceres militante écolo assez connue au Honduras
      Rodrigo Tot, leader indigène au Guatemala qui avait reçu le Goldman Environmental Prize
      Isidro Baldenegro López, mexicain, Goldman Prize 2005
      Si tu as besoin d’une liste tu peux faire une recherche #assassinat ou #meurtre, j’en ai référencé quelques uns

      Les femmes assassinées par leur compagnon ou leur ex :
      Zenash Gezmu, marathonienne éthiopienne réfugiée en France

      et aussi
      les victimes d’homophobie
      Hande Kader, l’héroïne de la Gay Pride retrouvée brûlée à Istanbul

    • Alain Kan est un chanteur français né à Paris le 14 septembre 1944 et disparu le 14 avril 1990. Sa carrière, qui s’étend du début des années 1960 au milieu des années 1980, est assez atypique, du fait de son passage d’un style à l’autre : d’abord chanteur de variétés, il passe au glam rock puis au punk, gagnant en originalité artistique tout en se marginalisant. De manière inhabituelle pour l’époque, il affirmait ouvertement son homosexualité, à laquelle il faisait référence dans certaines de ses chansons, mais aussi sa toxicomanie qui a contribué à nuire à sa carrière. Vu une dernière fois dans le métro parisien, il disparaît sans laisser de traces.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Kan#Disparition
      https://www.discogs.com/fr/artist/493333-Alain-Kan
      #Alain_Kan

    • Bon je vous livre, je vous dois bien ça, l’extrait en question écrit, grâce à ce que je qualifie dans cet extrait-même comme l’intelligence collective de Seenthis.

      Extrait donc de Frôlé par un V1, roman en cours

      Mort de Raymond Samuel Tomlinson (1941 – 2016). Je me souviens que c’est en apprenant sa mort, le 5 avril 2016, que j’ai découvert tout ce que je devais à Raymond Samuel Tomlinson, et ce n’est pas rien quand on y pense, rien moins, en effet, que le courrier électronique, qui est rien moins que ma deuxième drogue de prédilection, après la morphine. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des figures de l’invisibilité en somme. L’écrivant, je me suis rendu compte que ce paradoxe relevait presque d’une expression du langage courant, Untel ou Unetelle, c’est la première fois que j’en entends parler, dit-on lors de certains décès, de certaines disparitions. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai pareillement et paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des fantômes par excellence. Mais alors, je me suis rendu compte que je n’avais pas d’exemples en tête de tels fantômes, de personnes apparaissant dans mon existence littéralement en mourant, et pourtant je jurerais que de telles personnes sont légions. Je tentais par exemple de parcourir les rayonnages désordres de ma bibliothèque tentant de me rappeler quels seraient les auteurs et les auteures que j’aurais lues, ma curiosité intriguée, pour ainsi dire, par l’annonce de leur décès, mais je me rendais bien compte que je regardais au plus mauvais endroit qui soit, ma bibliothèque qui recèle de morts bien vivants dans mon esprit, et celles et ceux que j’aurais adoptés tout juste post mortem et dont j’aurais lu les livres, parfois avidement, auraient rejoints le corpus quasi familial de mes auteurs et auteures avec lesquelles j’entretiens des relations quasi amicales quand ce n’est pas familiales. Je demandais un peu autour de moi, amis et famille, y compris à celles et ceux de mes proches dont justement je me souvenais qu’ils aient un jour proféré cette étrange parole de la naissance d’une personne à sa mort ― je me souvenais assez distinctement par exemple avoir appris la mort de je ne sais plus qui à B. qui me disait ne pas connaître tel auteur ou telle artiste, mais, pareillement, ces proches, B. compris, étaient comme moi, incapables de donner le moindre exemple, la liste de ces fantômes allait donc être très courte : l’ensemble vide, Ø, un ensemble fantôme en soi. Cela m’a vraiment taraudé quelques jours, je ne supportais plus l’idée que ce livre ne compte pas de ces authentiques fantômes, lesquels étaient en train, tels les fantômes qu’ils sont, de me poursuivre dans mes nuits jusqu’à m’en gâter le sommeil ― il m’en faut peu, on l’a vu, une scène d’égorgement nocturne, un octopode imaginaire...―, jusqu’à ce que j’en vienne à utiliser une de mes bottes secrètes, l’intelligence collective de Seenthis. Je m’explique. Seenthis est un réseau social libre, dont on doit, pour beaucoup, la conception, la réalisation, les nombreuses améliorations et l’entretien à un certain @arno ― toutes les personnes dont il va être ici question vont être appelées par leur nom de profil dans ce réseau social, dans lequel je suis moi-même @philippe_de_jonckheere. Il me faudrait sans doute plusieurs douzaines de pages pour décrire à la fois le fonctionnement de cet édifice mais surtout la très intense vie intelligente et cultivée qui y a cours, sans parler de ses très riches débats. Je donne un exemple malgré tout. L’année dernière ma fille Sarah, en préparant ses épreuves de baccalauréat, rencontrait de véritables difficultés avec ses exercices de cartographies, une épreuve, la cartographie, pour laquelle elle se faisait un souci insigne et je n’étais d’aucune aide pour elle, je m’en rendais bien compte, d’une part la géographie n’a jamais été ma matière forte ― ai-je une matière forte ? ― et par ailleurs je suis un très piètre pédagogue. Pour rire, je faisais remarquer à Sarah que c’était d’autant plus idiot que sur Seenthis je suivais, avec grand intérêt, les travaux de quelques cartographes fameux, @reka, @fil, @simplicissimus, @odilon, @visionscarto et leurs discussions passionnantes qui concernaient beaucoup la visualisation de données ― sujet auquel je trouvais une pertinence remarquable, une vieille marotte à moi : les images sont en train de devenir le langage etc… je vous épargne. « Ah Seenthis…, ton Facebook bio », avait répondu pleine de dédain juvénile Sarah, 18 ans. Vexé, évidemment, je décidais de mettre mon Facebook bio à l’épreuve et m’ouvrais, sur mon compte, @philippe_de_jonckheere, à la fois de l’incrédulité de Sarah ― ce qui fit bien rire et même adopter l’expression Facebook bio ― et, à la fois aussi, de la problématique ― la difficile mémorisation d’une carte qu’il faut ensuite restituer depuis un fond de carte, exercice nettement plus difficile qu’il n’y paraît ―, et quelle ne fut pas la richesse des réponses ― il fut même offert à Sarah une possible leçon particulière par visioconférence avec le célèbre @reka ―, et si j’exagérais un peu, ce que je ne fais pas naturellement, je pourrais pousser jusqu’à dire que grâce à Seenthis, mon Facebook bio, Sarah a finalement obtenu un très belle mention à son baccalauréat ― elle a obtenu la note de 15 sur 20 à son épreuve d’histoire-géographie. Il n’empêche, toutes plaisanteries et exagérations mises à part, il règne sur ce réseau de demi-savants une atmosphère d’intelligence collective et de mise en commun remarquable. Je décidais donc de m’ouvrir de ma difficulté du moment dans l’écriture de mon texte en cours, Frôlé par un V1. Je n’ai pas été déçu du résultat, puisque @odilon, @james, @vanderling, @touti, @alexcorp, @vazy ont participé à une conversation longue de quarante-deux messages, laquelle a été suivie, de près, par @marielle, @line_d, @7h36 et @reka et de laquelle est ressortie une figure particulièrement proéminente de fantômes , auxquels je n’avais pas du tout pensé : les victimes anonymes de violences policières, anonymes un jour, fondus et fondues dans la masse en somme, et parce que tués et tuées par les violences policières, ces personnes accédaient à une forme de notoriété étrange, il n’est que de ce citer certains de leurs noms pour vous faire toucher du doigt cette extraction surnaturelle de la masse indifférenciée de la foule, Malik Oussekine (1964 – 1986) ― le premier exemple donné par @james, qui, comme on va le voir, a résonné très étrangement à mes oreilles ―, Rémi Fraisse (1993 – 2014), Adama Traoré (1992 – 2016) et tant d’autres ― lors du printemps 2016, qui a été un véritable déluge de violence policières, s’est tenue une manifestation à Rennes qui a été elle-même violemment réprimée, et pour cause : les manifestants avaient peint au pochoir sur le pavé les noms des très nombreuses victimes de violence policières en France ― depuis 1945, si mes souvenirs sont bons. Mais le nom de Malik Oussekine cela avait une résonnance toute singulière, dont j’ai tenté en plusieurs endroits de mes différents textes ― dans le Jour des Innocents ( http://desordre.net/bloc/ursula/2014/cinquantaine ) notamment, mais aussi dans la longue lettre que j’ai écrite à Adrien Genoudet à propos de son livre l’Étreinte passage qui est devenu un élément saillant de notre spectacle éponyme ― de dire, justement, le frôlement qui a été le nôtre, Malik Oussekine et moi, et qui est, en soi, la figure du fantôme et du frôlement mêlés, fantôme et frôlement qui sont les deux thèmes de ce texte à propos de ce qui est à peine visible, quand ce n’est pas entièrement invisible. Malik Oussekine était un étudiant contestataire, à juste titre, des lois Devaquet-Monory en décembre 1986 ― et comme j’ai été rattrapé par une tristesse boudeuse, précisément en réglant les droits d’inscription élevés pour l’entrée à l’université de Sarah en septembre dernier, et dont je me souvenais que de tels droits, une telle somme, étaient l’une des mesures prévues par ces lois scélérates, et combattues pour cela, et dont je mesurais qu’elles avaient sans doute toutes été plus ou moins adoptées et mises en application, au fil des trente dernières années, en douceur, si j’ose dire, par les différents gouvernements de droite qui se sont succédés, sans discontinuer depuis décembre 1986, hiver au cours duquel, les manifestants avaient fini par obtenir, fort justement et dans la douleur, l’annulation des fameuses lois Devaquet-Monory (1923 – 2009). À ce titre dans la nuit du 6 au 7 décembre 1986 Malik Oussekine a été poursuivi dans la descente de la rue Monsieur de Prince à Paris par une escouade de voltigeurs ― sur une motocyclette, deux gendarmes, l’un pilote l’engin pendant que le second assis derrière, fait usage de sa matraque, notamment en frappant les personnes qui fuient leur charge dans les jambes, mais pas que dans les jambes, sont-ils maladroits ! Malik Oussekine a tenté de trouver refuge dans la très belle cour intérieure du 22 de la rue Monsieur le Prince mais dont l’accès était barré par un digicode ― le 9573 ―, lesquels n’étaient pas aussi fréquents alors, et que le gardien de cette adresse ― un type immonde de bêtise crasse et dont je dois confesser que j’ai souvent rayé, suis-je maladroit ! la carrosserie de cette voiture qu’il entourait de mille soins attentifs, notamment dans la cour intérieure le dimanche matin (Daphna ironisait souvent que sa femme ne devait pas connaître tant de douceur ― Daphna), et on a beau être étudiant aux Arts Déco, il est admirable à quel point on peut manquer d’imagination, et de compétence graphique, finalement, pour ce qui est des représentations obscènes gravées à la clef sur l’acier, des bites donc ― le gros gardien donc, n’a pas voulu lui donner le code, ce qui a condamné Malik Oussekine à prendre la fuite toujours plus bas dans la rue Monsieur le Prince, il a tout juste eu le temps de traverser la rue Racine avant d’être repris par un duo de voltigeurs et donc battu à mort ― je me souviens qu’Élie, le frère de Daphna, et moi, cruels et jeunes, avons tenté de faire valoir, les jours suivants, auprès de cet abruti de gardien qu’il portait la mort de Malik Oussekine sur la conscience, mais j’ai pu constater à quel point de tels concepts pénétraient imparfaitement l’intelligence si rare chez lui, qui nous a répondu, sans surprise, que tel n’était pas son problème à lui, à l’époque le point Godwin n’existait pas, mais je vous laisse imaginer le genre de reducio ad Hitlerum dont Élie et moi, nous sommes rendus coupables, brodant, sans grande imagination, sur des thèmes arendtiens pas spécialement bien maîtrisés par nous, je ne sais pas pour Élie, mais pour ma part il allait encore se passer de nombreuses années avant que je ne lise Hannah Arendt (1906 – 1975), qu’est-ce qu’on peut être péremptoire quand on est jeune ! Ce dont je me souviens surtout c’est que nous avons hurlé, Daphna et moi, depuis le fond de la cour, que le code c’était le 9573 ― pas une fois que je ne passe dans ce quartier sans que je ne tente, vainement depuis, de composer ce code à quatre chiffres au 22 de la rue Monsieur le Prince, rituel morbide, mais dont je ne peux m’empêcher ―, mais que Malik Oussekine dont j’ai le vague souvenir du visage lointain, souvenir qui ne correspond pas du tout à l’unique photographie connue de lui, comme si dans mon souvenir, vieux de plus de trente ans, son visage avait déjà été partiellement happé par la mort, tandis qu’il ne lui restait plus qu’une minute ou deux à vivre, Malik Oussekine ne nous a pas entendus, nos voix sans doute couvertes par le bruit de la rue et justement celui de la motocyclette qui approchait ― et peut-être aussi, je suis en train de m’en souvenir et de m’en rendre compte en l’écrivant, que Daphna et moi, dans notre précipitation, avons dit la même chose, 9573, de deux manières différents et finalement concurrentes, Daphna à l’américaine, neuf-cinq-sept-trois et moi à la française, quatre-vingt-quinze soixante-treize, concourant, presque autant que le gardien abject, finalement, au drame. Ici je dois aussi expliquer, j’imagine, que Daphna et moi résidions, alors, chez le père de Daphna, qui lui-même résidait ailleurs, dans ce qui avait été l’ancien atelier du photographe touche-à-tout pas forcément génial, André Vigneau (1892 – 1968), atelier dont le père de Daphna avait hérité du bail et dans lequel, aux mains justement de cet André Vigneau, Robert Doisneau (1912 – 1994) avait fait ses classes en photographie, ce dont il gardait un souvenir immuable, qu’il avait été content de partager avec moi, nous l’avons vu, lors d’un vernissage au Palais de Tokyo, du temps où ce dernier était le Centre National de la Photographie, avant d’être désamianté et laissé dans cet état assez lamentable qui est celui d’aujourd’hui et qui sert de façon assez décorative, il faut bien le dire, de décor de pseudo friche industrielle et qui permet sans doute à des artistes en manque de sensations révolutionnaires, tels Thomas Hirschhorn, de nous faire croire à leurs vagues intentions anarchistes, parfaitement cadrées par ailleurs, ce n’est pas l’absence de crépi sur les cimaises qui permet d’annuler l’institution. Mais je m’égare. Il y a, malgré tout, dans mon esprit, souvent désordonné, j’en conviens, des liens de sens quasi directs entre Malik Oussekine et Thomas Hirschhorn, les-quels passent étonnamment par le photographe Robert Doisneau. Et il y aura désormais ce genre de liens distendus et capillotractés dans mon esprit entre Raymond Samuel Tomlinson et Malik Oussekine. À la réflexion ce n’est pas le plus inadéquat des hommages si l’on consi-dère que Raymond Samuel Tomlinson a contribué, grandement ― le courrier électronique est la plus belle des fonctionnalités d’Internet ― à la construction et à l’essor d’Internet, qui est le lieu même de la sérendipité, le passage du coq-à-l’âne, grâce, notamment, aux invraisemblables catapultes que sont les liens hypertextes, l’autre merveilleuse fonctionnalité d’Internet. #merci #Raymond_Samuel_Tomlinson_, comme on dit sur _Seenthis. Sur Internet.

    • Je ne connaissais pas le mot sérendipité @philippe_de_jonckheere je regarde dans le dico, rien. un deuxième rien non plus, doivent être trop vieux.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rendipit%C3%A9

      La sérendipité est le fait de réaliser une découverte scientifique ou une invention technique de façon inattendue à la suite d’un concours de circonstances fortuit et très souvent dans le cadre d’une recherche concernant un autre sujet.

      sans parler de découverte scientifique, ça m’arrive souvent sur le net et sur @seenthis où je dérape souvent, Je sais d’où je pars sans savoir où je vais et bon dieu, j’adore ça. La merveilleuse glissade.

    • Jusque-là, j’associai @davduf à l’histoire de Malik Oussekine, bien que je ne retrouve pas de traces écrites. Je suppose qu’il a fait un travail de mémoire à ce propos, mais je ne me souviens plus :/

      Maintenant vous serez 2 pour me rattacher à lui. Et par lui, à qui j’etais en 1986...

      Bref, ce fil de discussion provoque en moi un vertige que j’ai du mal à exprimer. De l’inventeur du courrier électronique qu’on oubliera à nouveau dans un certain temps et cet étudiant qu’on ne pourra pas oublier... je ne sais pas comment dire... et pourtant j’aimerais bien...

    • @james

      je ne sais pas comment dire... et pourtant j’aimerais bien...

      Ben tu vois moi cela faisait des années que j’essayais d’en dire quelque chose, ce que j’ai donc déjà essayé de faire, et puis je n’y parvenais pas et c’est finalement toi, qui dans ce post de seenthis , a déclenché cet extrait dans une forme que je trouve enfin satisfaisante, ce dont je te suis reconnaissant.

      Si tu veux on peut échanger sur le sujet en dehors de seenthis par mail (pdj arotruc desordre.net), ce qui serait peut-être plus facile, je sens bien que tu es ému, je le suis également.

      Et si tu es francilien, samedi soir, à 20H, à Beaubourg, Adrien Genoudet et moi lisons l’Etreinte et la lettre que j’ai écrite à Adrien que je ne connaissais pas alors, et dans laquelle il est très brièvement question de la génération Malik Oussekine, c’est gratuit, je crois que cela vaut le jus.

      Amicalement

      Phil

    • @vanderling En fait c’est une traduction littérale de serenpidity en anglais et qui est désormais plus ou moins courament admis en Français. C’était même le plaisir par excellence sur Internet il y a vingt ans (@arno portait encore des culottes courtes) notamment parce que les moteurs de recherche alors n’étaient pas du tout pertinents dans les résultats qu’ils fournissaient, on avait coutume de dire qu’on obtenait pas souvent ce qu’on cherchait et presque toujours ce que l’on ne cherchait pas ou plus.

    • J’ai lu hier le très beau texte publié sur médiapart à propos de la disparition de Patrice_Barrat que je ne connaissait pas et ça m’a vraiment donné envie d’en savoir plus sur lui. J’ai cherché vainement et engluée dans ce vide, je n’ai pas eu le reflex de poster cette info sur seenthis.

    • Ma séquence « #vu_de_Gelbique » du coup...

      #Semira_Adamu https://fr.wikipedia.org/wiki/Semira_Adamu dont je découvre que l’ignoble meurtre s’est passé il y a presque 20 ans et dont le fantôme me soutient à chaque discussion avec mes contemporains moins ouverts à l’altérité

      #Julie et Mélissa, victimes de la perversion de Marc Dutroux. Deux fillettes dont la disparition avait semé l’émoi, provoqué bien des fantasmes puis fait découvrir que, si l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, on peut aussi le regretter durement quand l’incertitude baignée de distance et de pseudo indifférence laisse la place à l’horrible cruauté de la perversion mortelle

      #René_Michaux qui a droit à une brève notice Wikipédia en flamand mais pas en français ! https://nl.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Michaux. Un gendarme passé tout près d’être le héros qui aurait retrouvé les précédentes vivantes et, n’ayant pu l’être, s’est retrouvé anti-héros au coeur des discussions sur la guerre de polices. Il en est mort pendant 13 ans, avant de décéder.

      #Thierry_Lotin, lieutenant de l’armée belge mort au Rwanda avec les 9 membres de son peloton, en 1994 juste au début de ce qui est devenu le génocide.

      #Aaron_Swartz, militant superbe dont le nom m’était vaguement connu jusqu’à ce que la nouvelle de son suicide attire mon projecteur personnel sur son oeuvre militante...

      #Ian_Murdock, créateur et fondateur de Debian et du projet Debian. Un nom connu mais une personne inconnue. Une fiche Wikipedia tellement courte pour une trace tellement grande dans le monde du libre.

      Merci @odilon d’avoir attiré mon regard sur ce fil riche :-)

  • L’interview de Claude Tonato, le Pére de Selom, mort écrasé par un TER, avec Matisse ce 15 Décembre 2017.

    http://www.campuslille.com/index.php/entry/justice-pour-selom-et-matisse-temoignage

    « On est pas tout seuls », donne la parole au Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP 59/62) chaque 3 iéme Lundi du mois 15h sur Radio Campus Lille

    Cette soirée là, quatre jeunes, posés et discutant dans leur quartier, prennent peur en voyant une brigade des forces de l’ordre courir vers eux, armées, matraques à la main (voir le témoignage d’Ashraf) https://www.facebook.com/notes/le-crime/justice-pour-selom-et-matisse/1118772024925643 .

    Comme Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois en 2005, ils fuient pour trouver un refuge.
    Ils passent un mur donnant sur les rails SNCF à la frontière des quartiers de Fives et de Saint-Maurice Pellevoisin.
    Malheureusement, un Train Express Régional (TER) passent à ce moment et happe les quatre jeunes. Ashraf et Aurélien survivront, Sélom et Matisse ne survivront pas.

    Une Marche blanche était organisée ce samedi 13 Janvier 2018. Le FUIQP étaient à leur côté, avec plus de 500 personnes et collectifs dont Assa Traoré (Justice et Vérité pour Adama Traoré), Hamid Aït Omghar (Justice et Vérité pour Lahoucine Aït Omghar), etc.

    Claude Tonato nous parle de Sélom, revient sur les faits, les versions inexactes et étrangement fluctuantes de la police, du procureur de la République et de (certains) médias, les zones d’ombre et troubles de cette affaire, le contexte de tension policière avec les jeunes avant et après le drame, la manifestation populaire et solidaire de ce samedi.
    Enfin, il nous parle des suites, des perspectives, et des pistes pour les mobilisations à venir pour exiger la justice et la vérité pour Sélom et Matisse, mais aussi pour que les prochaines victimes de violences ne soient pas seules.

    L’émission etait animée par Djellali et Jess du FUIQP avec Claude Tonato et Michael un ami de la famille.


    #Lille #Guerre-aux-pauvres #violences #police #surnuméraires #témoignage #dignité #FUIQP #audio #radio

  • [Lyon] Solidarité avec les grévistes de l’Hôtel Holiday Inn de la Porte de Clichy à Paris
    https://rebellyon.info/Solidarite-avec-les-grevistes-de-l-Hotel-18587

    Solidarité avec les salarié·e·s chargé·e·s du nettoyage de l’hôtel Holiday Inn de la Porte de Clichy en région parisienne sont en grève depuis le 19 octobre dernier. RDV à #Lyon jeudi 18 janvier à 17h devant L’Hotel Crown Plaza.

    #Infos_locales

    / Une, #Syndicalisme-mouvement_ouvrier, Lyon

  • Clichy : débat houleux sur les stages de soutien scolaire pendant les vacances (Le Parisien)
    http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/clichy-debat-houleux-sur-les-stages-de-soutien-scolaire-pendant-les-vacan

    La majorité municipale (LR) a décidé d’allouer une subvention de 50 000 € à Acadomia pour des stages de soutien scolaire à tarifs modérés.

    #éducation #soutien_scolaire #périscolaire #remise_à_niveau #privatisation

  • Cirque. Sous le chapiteau étoilé des Romanès, les chats s’envolent | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/cirque-sous-le-chapiteau-etoile-des-romanes-les-chats-senvolent-647418

    La famille Romanès au grand complet présente son nouveau spectacle, Les nomades tracent les chemins du ciel. Un instant de bonheur et d’émerveillement pour petits et grands.

    Depuis que la Mairie de Paris les a installés, pour ne pas dire relégués, square Parodi, dans le très chic 16e arrondissement de l’ouest de la capitale, une légende urbaine colportée par certains de ses habitants raconte que, depuis l’arrivée des Romanès, les matous du quartier ont disparu. Les Romanès les voleraient… Alexandre Romanès préfère en rire. D’ailleurs, il précise que, non seulement ils volent les chats, mais ils les mangent. Et les matous du 16e sont bien meilleurs à croquer que les chats faméliques qui traînent ailleurs dans Paris. Et de prévenir les habitants des alentours que, bientôt, ils vont s’en prendre aux chiens !

    Cette anecdote, aussi stupide qu’elle puisse paraître, en dit long sur ces vieilles rengaines qui ont la peau aussi dure que les couches de bêtises amoncelées depuis des lustres. Autrefois voleurs de poules ; aujourd’hui voleurs de chats… Surtout, bonnes gens, ne changez rien. Tant pis pour vous ! Ne changez rien à vos bondieuseries et n’allez pas vous balader du côté du cirque, on ne sait jamais, vous pourriez tacher vos visons et… aimer le spectacle de ces Gitans !
    Un no man’s land où le rêve est à portée de main

    Les nomades tracent les chemins du ciel, qui sont-ils, ces nomades ? Des artistes, des fildeféristes, jongleurs, contorsionnistes, danseuses et musiciens. Des colporteurs d’histoires, des illusionnistes qui, l’instant d’un spectacle, vous emportent quelque part entre ciel et terre, dans un no man’s land où le rêve est à portée de main. Soulever le rideau du chapiteau des Romanès, c’est oublier la grisaille, la tristesse des visages croisés dans le métropolitain. Lorsque Alexandre donne le top départ, l’orchestre se lance dans des mélodies endiablées, tandis que les filles font virevolter leurs immenses jupes à fleurs qu’elles déploient comme des ailes de papillon. Toute la troupe est là, qui vient, comme il se doit, saluer et remercier le spectateur d’être là, avant même de jouer son propre numéro. Il y a Alin, Rose-Reine, Aude, Laura, Ariadna, Sorin, Irina, Augustin, Betty. Les musiciens. Délia la Tigresse et Alexandre. Les uns tournent jusqu’à en avoir le tournis ; les autres tutoient les étoiles ; celle-ci défie les lois de l’apesanteur… Un clown-jongleur lance haut des chapeaux melons. L’une danse sur le fil. Telle autre se déplie, corps pop-up qui s’étire à l’infini. Voici la femme-papillon qui se lance dans une danse de derviche jusqu’à la transe et que son corps s’enflamme…

    Tout est beau, généreux. Rien de performatif mais de la poésie à l’état brut, des sensations à fleur de peau qui provoquent des émotions enfantines que l’on croyait perdues, des odeurs d’antan où les petits cirques allaient dans des endroits improbables. De nos jours, tout est fait pour leur chercher querelle. Les Romanès parlent poésie, et l’administration leur rétorque formulaires à remplir en 10 000 exemplaires. Évidemment, il manque toujours un papier. C’est fou ce que les sans-papiers doivent dégainer de papiers : des papiers pour circuler, pour stationner, pour respirer… Mais pour rêver, Alexandre Romanès écrit. Des poèmes en prose, des haïkus gitans, des mots en liberté qui disent la vie, l’amour, l’effronterie des filles et la niaiserie des garçons. Dans le Luth noir, son dernier recueil, Alexandre évoque le temps qui passe et avoue parfois sa lassitude devant la cruauté du monde qu’il aime tant. « On devrait prendre soin du cœur comme on prend soin d’un beau livre qu’on ouvre délicatement et qu’on cache », écrit-il. On pourrait décliner cette maxime à l’infini, peut-être prendrions-nous davantage soin de ceux qui nous entourent ou de ces passants qui passent ; de l’arbre dans la ville et des enfants qui jouent. Comme au cirque. On joue, pour de vrai et pour de faux. La musique ponctue les émotions, redonne du souffle aux artistes et réchauffe le cœur du spectateur. Parfois, on dirait du Coltrane, du free totalement free qui épouse les méandres des numéros. Ici, les chats font du trapèze. Piki, le chat sauvage, refuse de sauter dans le cerceau. Il n’est pas un toutou. Piki tient tête à Alexandre, celui qui fut le plus grand dresseur de fauves de sa génération, et fait le mort quand ça lui chante. Alors tous les autres chats de la tribu Romanès s’avancent sur la piste. Façon chat. Sauf le noir, le seul de son espèce, noir comme un corbeau. Celui-là se promène en liberté, fait irruption au milieu des numéros, passe entre les jambes des musiciens mais jamais ne se laisse attraper. Il préfère s’envoler, disparaître d’un pas tranquille et se retourner : la tribu Romanès est au complet, le spectacle peut commencer !

    #cirque #saltimbanques (immémoriales tracasseries contre les) #roms #chats #nomades