city:constantinople

  • le silence en héritage ?
    https://nantes.indymedia.org/articles/45117

    Les Arméniens et le génocide, entre impératif d’oubli et travail d’anamnèse Il y a cent-trois ans, le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonnait l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui furent alors arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt, qui coûtera la vie à plus d’un million de personnes, soit près des deux tiers de la population arménienne. Nous proposons, dans les lignes qui suivent, quelques aperçus sur un important travail de thèse soutenu le 9 juin 2016 et portant sur la mémoire (...)

    #Racisme #Répression #Resistances #antifascisme #libérations #nationales #Racisme,Répression,Resistances,antifascisme,libérations,nationales

  • Après la rupture entre Moscou et Constantinople, la crainte d’un monde orthodoxe coupé en deux - La Croix
    https://www.la-croix.com/Monde/Apres-la-rupture-entre-Moscou-et-Constantinople-la-crainte-dun-monde-ortho

    Entre appels à l’unité et premiers signes de discorde, de nombreuses craintes ont émergé mardi au sein du monde orthodoxe au lendemain de la rupture des relations entre le puissant Patriarcat de Moscou et l’historique Patriarcat de Constantinople.

    Lors d’une réunion extraordinaire à Minsk au Bélarus, l’Eglise orthodoxe russe a décidé lundi de rompre tous ses liens avec sa rivale historique de Constantinople. Les prêtres et les fidèles de Moscou ne pourront plus participer à des offices en commun ou communier dans des églises du Patriarcat de Constantinople.

    Ces tensions étaient à attendre après la reconnaissance la semaine dernière par Constantinople d’une Eglise indépendante en Ukraine, une décision qui met fin à 332 années de tutelle religieuse russe dans le pays et qui a provoqué l’ire de Moscou.

    Les orthodoxes en Ukraine sont divisés : une partie sont fidèles au Patriarcat de Moscou et une autre se revendique d’un Patriarcat de Kiev autoproclamé après l’indépendance du pays en 1991 et qui n’était jusqu’alors reconnu par aucune autre Eglise orthodoxe dans le monde.
    […]
    «  Nous ne sommes pas dans une logique de +pour ou contre+. Nous sommes pour l’unité de l’Eglise, l’harmonie, la responsabilité, la loyauté envers l’ordre canonique et contre tout ce qui divise et conduit au danger d’une rupture  », a réagi le Patriarche serbe Irinée dans une interview.

    Le Patriarche serbe a néanmoins estimé que la reconnaissance d’une Eglise indépendante en Ukraine par Constantinople était «  une décision qui mène à la rupture  » et «  qui ouvre de manière directe et sans ambiguïtés la possibilité de nouvelles divisions au sein d’autres Eglises  » dans le monde.

    Au Monténégro, le métropolite Stevo Vucinic a soutenu la reconnaissance d’une Eglise indépendante en Ukraine et dénoncé une affaire «  politique  » entre Constantinople et les Eglises russe et serbe, ces dernières étant, selon lui, entre les « mains de Moscou et Belgrade ».

    Cette rupture «  va permettre à toutes les Eglises orthodoxes pro-européennes, y compris l’Eglise monténégrine, d’obtenir une unité liturgique dans un futur proche  », a ajouté Mgr Vucinic.

    «  C’est une décision unilatérale, triste et très regrettable  », a déploré de son côté l’Eglise orthodoxe de Finlande tout en espérant la poursuite «  d’activités culturelles non-liturgiques  » avec le Patriarcat de Moscou.

    Dans une lettre adressée vendredi au Patriarche russe Kirill, l’archevêque Rostislav de l’Église orthodoxe de Tchéquie et de Slovaquie a appelé à condamner «  toutes tentatives visant à légaliser les schismatiques ukrainiens  ».
    […]
    Cité par RBK, l’expert russe Roman Lounkine a affirmé que la situation actuelle pourrait entraîner l’apparition «  de deux mondes orthodoxes antagonistes  », l’un fidèle à Moscou, qui revendique le plus grand nombre de croyants, et l’autre loyal à Constantinople, qui jouit d’une légitimité en tant que premier Patriarcat de l’Histoire.

    Comme d’autres médias russes, le quotidien gouvernemental Rossiskaïa Gazeta a regretté que les fidèles russes ne puissent plus prier dans les monastères du mont Athos, en Grèce, un haut lieu du monachisme orthodoxe se trouvant sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople.

    Le quotidien Izvestia a rappelé les deux précédents grands schismes de la chrétienté, en 1054 entre orthodoxes et catholiques et 1517 entre catholiques et protestants.

    Selon le journal russe, cette rupture pousse désormais «  l’ensemble du monde orthodoxe à choisir  » entre Constantinople et Moscou.

  • Ce que nous dit la crise turque
    http://www.dedefensa.org/article/ce-que-nous-dit-la-crise-turque

    Ce que nous dit la crise turque

    La Turquie, non européenne, vraiment ?

    La Turquie ne fait pas partie de l’Union européenne, pas les mêmes ‘racines’ chrétiennes, Théodose le Grand a proclamé le christianisme religion d’Etat à Constantinople le 28 févier 380, il restera majoritaire dans tout l’Orient arabe longtemps après l’arrivée de l’Islam. Pas assez démocratique, elle aurait encore à apprendre des techniques électorales de Viktor Orban pour être éligible. Bref, la Turquie n’est pas du tout comme il faut.

    La chute spectaculaire de la lire turque la semaine dernière dans un contexte de déficit budgétaire, de déséquilibre de la balance des paiements et de tension politique a permis de réaliser que la Turquie est bien intégrée dans l’Union européenne mais d’une manière bien plus efficace que selon une admission (...)

  • Et tout le monde s’en fout #1 - Les femmes - - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=EDDxAIhHt08

    Mon frère m’a fait passé cette video qui est sympa. Par contre il y a un truc qui m’intrigue et c’est plutot une question pour @simplicissimus
    à 1:23 il est question de l’accusation de « Gronderie » et l’incrimination judiciaire de Mégère.

    J’ai jamais entendu parlé de cette histoire de gronderie et je sais pas ce qu’impliquait le fait d’être « mégère » d’un point de vue pénal. Le videaste dit que ca existait jusqu’au XXeme siècle en France.

    Dans les commentaires une personne demande des sources car comme pour moi les moteurs de recherche ne donnent absolument aucun résultat. Le vidéaste lui dit que ca viens de ce livre : Pourquoi les hommes mentent et les femmes pleurent https://www.amazon.fr/Pourquoi-hommes-mentent-femmes-pleurent/dp/2876916959
    qui me semble assez suspect vu le sexisme du titre et la ref à pourquoi les hommes viennent de mars et ce genre de bouquins. Le résumé du livre sur Amazone me donne pas confiance sur la qualité de leurs sources :

    Pourquoi les hommes mentent ? Les femmes pleurent-elles autant qu’on le dit ? Qu’est-ce qui rend les femmes complètement hystériques à propos des hommes ? Pourquoi les hommes ne peuvent pas vivre sans la télécommande dans les mains ? Pourquoi font-ils tant d’histoires lorsqu’il s’agit d’aller faire les courses ? Pourquoi les femmes parlent-elles tellement de leurs problèmes ? Pourquoi exagèrent-elles et ne vont-elles pas directement à la conclusion ? Pourquoi veulent-elles connaître tous les détails d’une affaire ? Et pourquoi les hommes passent-ils tellement de temps avec leurs copains sans rien connaître de leur vie privée ? Qu’est-ce qui fait tourner la tête des hommes chez les femmes ? Et la tête des femmes à la vue d’un homme ? À ces importantes questions, Allan et Barbara Pease apportent des réponses très nouvelles basées sur une combinaison unique : l’expérience d’un mari et d’une épouse, une expertise fondée sur une observation professionnelle des relations humaines, et last but not least un incomparable humour.

    Comme gogol me donne aucune réponse à part la vidéo d’origine et que j’ai jamais entendu parlé de cette gronderie dans toute la littérature féministe que j’ai lu, et que ca m’étonnerai que j’ai oublié un truc aussi énorme, ainsi que les féministes françaises, ca me semble faux, mais bon j’ai un doute.

    Vu mon intérêt pour les #mégères et le #mégèrisme ca m’intéresse ces « gronderies » et « mégères » pénales. Si @simplicissimus tu trouve des trucs là dessus je suis preneuse, et bien sur si quelqu’une ou quelqu’un a des infos vous êtes bienvenu·e·s aussi.
    #gronderie #femmes #histoire #féminisme #historicisation

    • Nos camarades d’Aube Dorée, en Grèce, ont régulièrement réitéré leur demande légitime de récupérer la ville de Constantinople, conquise en 1453 par les barbares musulmans. Avec la Thrace, l’actuelle ville d’Istanbul est la gardienne du Bosphore : les Russes, les Grecs et plus globalement, les Européens ont pour intérêt commun de reprendre la deuxième Rome, ancienne capitale de l’Empire Romain d’Orient et coeur de l’orthodoxie.

      Plus que con #Boris_Le_Lay est #raciste #antisémite #ultranationaliste #islamophobe #enflure #fumier #saloperie
      etc...

      [...]

      Malgré les rodomontades du Ministre de l’Intérieur devenu premier Ministre, celui qui se targuait d’éradiquer les sites racistes et antisémites d’extrême-droite en est vite revenu à se contenter de poursuivre ceux qu’il qualifie d’« islam radical ». Pour le reste, comme ses prédécesseurs, il s’accommode fort bien de Fdesouche et d’Egalité et Réconciliation, comme d’un foisonnement de sites ouvertement nazis dont les auteurs sont parfaitement connus, et même pas interpellés lorsqu’ils sont condamnés à l’instar de Boris Le Lay ou du négationniste Vincent Reynouard. La puissance de frappe de certains de ces sites leur permet depuis fort longtemps de déclencher des campagnes de haine et de harcèlement contre des individus qui ne sont pas forcément des personnalités publiques et que personne ne défendra, lesquelles campagnes sont d’ailleurs relayées de plus en plus souvent par les médias traditionnels alléchés par l’audience .

      [...]
      http://lahorde.samizdat.net/2016/07/15/la-terreur-qui-n-etait-pas-terroriste

      [...]

      Gaëtan Dussausaye, le patron du Front National de la Jeunesse (FNJ), était d’ailleurs présent lors de la soirée de la Cocarde le 2 octobre dernier à la Croisette parisienne, où il y avait à boire et à manger, à tous les sens du terme. Ainsi, pour l’anecdote, sur l’une des photos de la soirée publiée sur Facebook, on peut voir Dussausaye en bonne compagnie, avec à sa gauche Pierre Charron (ne pas confondre avec le moraliste du XVIe siècle !), un responsable des traditionalistes Scouts d’Europe, et à sa droite Ruben Saura, qui a mis en émoi le petit monde nationaliste cet été. En effet, Saura est accusé par certains, dont le blogueur ultranationaliste breton Boris Le Lay, d’être l’agresseur en juillet dernier de Jérôme Bourbon, le directeur du très antisémite hebdomadaire Rivarol. Décidément, ces petits jeunes n’ont pas le respect de leurs anciens !

      [...]
      http://lahorde.samizdat.net/2015/10/12/la-cocarde-etudiante-tous-ensemble-tous-ensemble/#identifier_1_12687

    • (c’est une playlist (tout l’album exactement), où une trentaine de morceaux courts s’enchaînent pour ne former qu’une grande guirlande mélancholique et pesante, un truc de montagnards)

    • un truc marrant aussi pour compléter la galaxie rébét, c’est de connaître le père karaghiozis, héros du théâtre d’ombre, qui a un peu les même intonations de voix que les rebètes fumeurs de spliff (intonations qui ressemblent étrangement à un bon gros accent parigo soit-dit en passant). Là, c’est karagiozis à l’eurovision... Hélas, pour bien saisir les blagues, ça demande un niveau de keugré que j’ai pas... mais bon https://www.youtube.com/watch?v=bHX-y7p20kU

      On retrouve ce ton gouaille-clown là-dedans par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=AuY1NXugb80

      mais c’est pas vraiment du rébétiko... λαϊκή, c’est de la musique laïque, du laos, du peuple, populaire...

    • (aussi il me semble bien que ΕΙΜΑΙ ΠΡΕΖΑΚΙΑΣ soit un tsiftétéli, une danse du ventre, plutôt qu’un rébétiko (ah mais Αμανές τσιφτετέλι Ουσάκ aussi, c’est même marqué dessus tsiftételi, et c’est mélangé à un amanès, une musique où l’on dit aman aman, mon dieu mon dieu, un genre en soi aussi)

    • #merci @tintin, ouais, cette Roza a chanté diverses choses, aussi en Turc. Une affection particulière pour les rebetes qui me rappellent les terroni, des migrants, cette fois passe frontière, avec une langue commune à celle de la « terre d’accueil ».

      "je me suis pris tant de coups au 12, à la gendarmerie, qu’à la fin, pauvre de moi, je me suis retrouvé tout maigre...’, Adinatisa O Kaimenos - A. Kostis
      https://www.youtube.com/watch?v=KAp01GgsoLk

      « Nos mangkés se plaignent » Παραπονούνται οι μάγκες (Paraponoundai i mangkés, Giovan Tsaous), Antonis Kalyvopoulos - Αντώνης Καλυβόπουλος
      https://www.youtube.com/watch?v=5cXpkTt7nfQ

      ΟΙ ΓΥΡΟΛΟΓΟΙ (Les joueurs de gramophone ambulants), 1935, ΚΩΣΤΑΣ ΡΟΥΚΟΥΝΑΣ
      https://www.youtube.com/watch?v=Txq6pcCc26Y

      I Eleni I Zondochira [Eleni the Divorcee], Andonis Kalivopoulos (1936)
      https://www.youtube.com/watch?v=E-r8a-Ng8e8

      Το φλιτζάνι του Γιάννη - Ρίτα Αμπατζή, Rita Abatzi
      https://www.youtube.com/watch?v=gCPno10Wu9A

      In the cellar [Στην υπόγα] - A.Kostis [Α. Κωστής]
      https://www.youtube.com/watch?v=8vctBbS7-jU

      Shooting dice [Το μπαρμπούτι] - Kostas Roukounas
      https://www.youtube.com/watch?v=keq16azHXgs

      Le frais Péloponnèse - Δροσάτη Πελοπόννησος, Stelakis Perpiniadis
      https://www.youtube.com/watch?v=Ze0qRnsZnL4

    • Façon revival et squats, les paris des #parias perdurent.

      REBETIKO ! i filakis to oropou ; (yorgos batis) by ULTRATURK
      https://www.youtube.com/watch?v=qeJIsvy3CkY

      Yorgos Batis - Γιώργος Μπάτης- Ο μπουφετζής (1932)
      https://www.youtube.com/watch?v=Xxo6HeXYgdY

      Εσκενάζυ Ρόζα - Της το βγάλανε
      https://www.youtube.com/watch?v=_ChUSSSk0M4

      Η ΜΠΑΜΠΕΣΑ ΡΟΖΑ ΕΣΚΕΝΑΖΥ
      https://www.youtube.com/watch?v=ZnPxUXfae9A

    • Aux sources du Rebetiko. Chansons des bas-fonds, des prisons et des fumeries de haschisch. Smyrne - Le Pirée - Salonique (1920-1960) @cie813 je devrais pouvoir le retrouver pour te le prêter
      http://les.nuits.rouges.free.fr/spip.php?article33

      Depuis la première édition de Road to Rembetika en 1975, nous en savons désormais beaucoup plus sur ce genre musical si original. Les travaux de chercheurs, les découvertes de producteurs, de musiciens et de simples amateurs ont livré toute une masse d’informations et de documents qui nous permettent de mieux connaître l’#histoire et les développements du rébétiko, ainsi que la manière dont il fut reçu par le #public grec. Des films, des documentaires et des fictions-télé ont pris pour thème le rébétiko. Quant au matériel phonographique, il est désormais accessible sous forme de disques compacts accompagnés de notices souvent fort détaillées, sans parler des nombreuses #vidéos visibles sur la Toile. Lorsque ce livre fut écrit, il fallait se contenter de disques en 78-tours. Des recherches systématiques, menées par une poignée d’étudiants dans les archives de compagnies discographiques en Grèce, en Turquie, en Allemagne et aux Etats-Unis, ont permis d’établir une chronologie plus précise du rébétiko, mais, cependant, une bonne partie des questions posées au milieu des années 1970 n’a pas encore trouvé réponse, y compris celles, fondamentales, qui tiennent à la définition du genre – qui comprend plusieurs formes –, à la détermination de ses origines ou à la mesure de son importance dans l’histoire musicale de la Grèce.

      Sur l’origine du mot rébétiko (qui pourrait provenir du turc rebet : #hors-la-loi ou #déclassé), nous ne sommes guère plus avancés que pour celle du mot jazz. Tiki tiki tak, enregistrée à Constantinople pour la compagnie Favorite vers 1924 et destinée au marché d’outre-Atlantique, fut probablement une des toutes premières compositions portant cette estampille, bien que cette désinvolte petite chanson s’avère assez éloignée du rébétiko classique. Mais certaines sources rapportent que le mot fut employé dès le milieu des années 1910… Toujours est-il qu’entre 1924 et 1926, quatre grandes compagnies discographiques : Odeon, Gramophone, Columbia et Polydor commencèrent à réaliser des enregistrements en Grèce même. Quelques années après, la compagnie gréco-américaine Orthophonic, dirigée par Tétos Dimitriadis, produisit une série destinée au marché américain. Un enregistrement réalisé par Pol (Léopold Gal) aux Etats-Unis, probablement à la fin des années 1920, est la première occurrence que je connaisse. En Grèce même, une affiche publicitaire pour le Neos Cosmos Café, imprimée en 1930, indique que le public était déjà familiarisé avec ces termes  : elle annonce un programme de chansons interprétées par Nouros et Stellakis devant comprendre « les dernières chansons européennes et rébétiques, ainsi que de pathétiques #amanés ».

      Il est clair que le rôle de l’industrie du disque, ainsi que celui joué par les musiciens grecs établis en Amérique, ont été déterminants dans la promotion du genre. La précieuse discographie des musiques et chansons folkloriques enregistrées aux Etats-Unis, établie par Richard Spottswood (1990), aussi bien que la gravure en 33-tours, puis en cd, des vieux 78-tours, montrent que les amateurs du style musical d’Asie mineure débordaient le cadre de la communauté hellénique. Les cafés-aman de New York et Chicago, possédés par celle-ci, étaient aussi fréquentés par des Arméniens, des Turcs, des Syriens et d’autres familiers de la musique de l’Empire ottoman déclinant. Les musiques enregistrées en Amérique parvenaient facilement en Grèce et vice-versa, renforçant les influences réciproques.

      Pour établir plus précisément les origines du rébétiko et ses premières manifestations, il faudrait aussi se plonger dans la documentation amassée en Turquie sur le sujet. Consécutivement au regain d’intérêt manifesté par la Grèce pour cette musique dans les années 1980-90, un véritable enthousiasme pour le rébétiko s’est manifesté dans ce pays. C’est ainsi que Road to Rembetika a été traduit en turc et publié à Istanbul en 1993. Des articles consacrés à ce genre musical ont paru ensuite dans la presse, tandis que des universitaires établissaient des comparaisons avec les #chansons populaires turques de la même époque.

      On admet généralement aujourd’hui que non seulement les modes, les rythmes, les termes musicaux et les instruments du rébétiko dérivent de la #musique_populaire ottomane, mais encore que beaucoup de ces chansons ne sont tout simplement que des versions grecques de chansons populaires de Constantinople ou de Smyrne. En outre, toute la tradition de l’#improvisation vocale et instrumentale est aussi orientale. Bien sûr, et comme toutes les autres, la musique turque était elle-même hybride, façonnée par d’incessants échanges entre les diverses communautés religieuses ou ethniques vivant en Anatolie ou dans les Balkans.

      Le rébétiko est l’héritier d’une #tradition_orale où l’improvisation avait une part importante. Les plus vieux musiciens que j’ai pu rencontrer m’ont confirmé qu’ils tenaient ces morceaux d’amateurs ou de semi-professionnels, habitués des fumeries et des tavernes du Pirée. Selon eux, certaines chansons n’avaient pas d’auteur connu, à la différence d’autres qu’ils attribuaient à un auteur particulier. Ils étaient rarement d’accord sur ces questions, ainsi d’ailleurs que sur les titres des morceaux, qui variaient selon les lieux. En revanche, ils se rappelaient tous que les improvisations ne portaient pas seulement sur la musique mais aussi sur les paroles.

      Les liens existants entre la musique soufie et le rébétiko sont encore à préciser, mais ils semblent évidents. Le tournoiement du corps, la transe qui saisit le danseur de zeïbékiko, ont été comparés par maints observateurs aux rites des derviches. L’argot rébétique est aussi révélateur d’une certaine proximité. Ainsi, le mot dervichi, qui désigne un homme (parfois une femme) qui fume du haschisch et fréquente le téké , bref un vrai rébétis…

      Suite à cette tradition, le rébétiko du Pirée, celui de Markos Vamvakaris et de ses amis, que j’appelle « classique », marque à la fois une continuité et une rupture. Cette dernière est due à la prééminence du bouzouki, à un style vocal nouveau, et à la composition de chansons originales, dont beaucoup mettent en scène le demi-monde urbain et même le milieu. Ces développements datent des années 1920 et du début des années 1930 au Pirée, lorsque la rencontre des #réfugiés d’Asie mineure avec des musiciens piréïotes produisit cette nouvelle musique, qui eut une résonance immédiate dans le public grec.

      Trois questions pourront ne jamais recevoir de réponses satisfaisantes : à partir de quelle date peut-on vraiment parler de rébétiko ? pourquoi le rébétiko devint-il si populaire ? et quand cessa-t-il d’être du rébétiko pour devenir autre chose ? Ces questions d’authenticité, de pureté, de croisement et de fusion se sont posées à propos de tous les styles musicaux qui ont accédé à une certaine notoriété – tels le tango, le flamenco, le fado, les canzone di la malavita calabraises ou le jazz –, et ont toutes fait l’objet de polémiques ardentes.

      Si l’on peut associer avec certitude un genre artistique avec une époque et un lieu, il est toujours difficile de préciser quand et où exactement il est apparu et quand il a disparu, au profit d’un autre, plus adapté aux goûts de la société. De même, ses frontières, brouillées par de multiples croisements et interactions d’influences, sont toujours mouvantes et imprécises : des rythmes rébétiques ont été utilisés par des chanteurs démotiques ; et le rébétiko lui-même ne s’est pas privé de récupérer tout ce qui était susceptible de l’être  : depuis les amanés jusqu’au fox-trot, en passant par le tango et la chanson napolitaine.

      Il faudrait aussi noter le destin identique de toutes ces musiques. Apparues dans les bas-fonds de la société ou venues d’ailleurs, leur initiale mauvaise réputation et leur étrangeté ont été utilisées comme argument commercial par des producteurs avisés qui les ont offertes à la consommation d’une clientèle bourgeoise d’abord, puis plus populaire. Mais ainsi, et peu à peu, elles perdaient leurs caractéristiques contestataires originelles et, plus ou moins consciemment, s’adaptaient, se « formataient » aux goûts de la société, jusqu’à perdre tout ce qui avait fait leur charme initial. Le rébétiko n’a pas échappé à cet engrenage inévitable, déclenché dès la fin des années 1930, quand les rébétès furent conviés à enregistrer leur musique confidentielle de drogués du Pirée et à la présenter devant les auditoires sélects d’Athènes.

      Bon nombre de figures qui apparaissent dans ce livre sont mortes depuis sa parution, aussi dédié-je cette édition à leur mémoire. Parmi eux, l’incomparable chanteuse Sotiria Bellou  ; le compositeur de rébétikos le plus prolifique Vassilis Tsitsanis  ; et aussi – bien qu’il n’y soit pas mentionné – Grigoris Bithikotsis, chanteur-fétiche de Theodorakis dans les années 1960. Une autre absence cruelle est celle d’Ole Smith, dont l’établissement de la discographie rébétique aux Etats-Unis est l’un des nombreux mérites. Et enfin, et surtout, mon principal informateur, mon professeur et mon ami Thanassis Athanassiou est passé de l’autre côté. J’espère, où qu’il soit, qu’il trouvera toujours un petit mavraki (joint) quand il en aura l’envie.

      Sur la demande de mon éditeur, j’ai procédé pour cette troisième édition française à un certain nombre d’ajouts, qui ont conduit à une refonte partielle du livre et à l’apparition de trois chapitres supplémentaires, ainsi que d’un index. Ces ajouts sont tirés en grande partie d’articles universitaires que j’ai consacrés ces dernières années à divers aspects de la question, plus particulièrement les #femmes du rébétiko et l’importance du zeïbékiko dans la culture grecque contemporaine. Evidemment, ils n’ont pas été plaqués tels quels mais légèrement réécrits pour que cet ouvrage, qui est avant tout d’initiation, ne perde pas ce caractère. De nouvelles illustrations ont aussi été insérées.

      Cette édition a aussi bénéficié du précieux travail de remastérisation des vieux enregistrements originaux, effectué par John Stedman et sa compagnie JSP Records à partir des collections du rébétophile Charles Howard. Quiconque est intéressé par le rébétiko sera bien inspiré d’acquérir cette série de coffrets, qui comprend notamment l’intégralité des chansons d’avant-guerre de V. Tsitsanis. Nous le remercions, ainsi que son collaborateur Andrew Aitken, pour leur gracieuse collaboration qui nous a permis de renouveler la sélection musicale du disque joint.

      G. H. Ithaca (USA), 2010.

  • Admettre le meurtre, nier le crime - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Admettre-le-meurtre-nier-le-crime

    Le 24 avril 1915, le ministre de l’intérieur ottoman Talât Pacha ordonne l’arrestation des intellectuels ou notables arméniens à Constantinople : ecclésiastiques, médecins, éditeurs, journalistes, avocats, enseignants, hommes politiques, ce sont plus de 2000 personnes qui sont arrêtées en quelques jours, avant d’être déportées puis massacrées. Ces journées marquent le déclenchement officiel d’un génocide planifié et initié plusieurs semaines plus tôt par le parti au pouvoir à l’époque, le Comité Union et Progrès, qui coûtera la vie à plus d’un million de personnes, soit près des deux tiers de la population arménienne. Dans son Carnet personnel publié en 2005 et surnommé le « Carnet noir », le ministre Talât Pacha lui-même revendiquera un bilan de plus d’1,2 million de morts, soit 77% de la population arménienne. À l’occasion du centenaire d’un génocide toujours pas reconnu par les autorités turques, nous avons choisi de revenir sur ce mouvement des « Jeunes-turcs unionistes », sur son idéologie et sur son héritage mémoriel dans la Turquie contemporaine, auxquels se consacre actuellement Duygu Tasalp, doctorante à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Les lignes qui suivent sont plus précisément consacrées aux nombreux recueils de « mémoires » publiés par des Jeunes Turcs dans l’après-coup du génocide : un corpus qui constitue, selon la sociologue et historienne Fatma Muge Goçek, « le premier matériau de l’historiographie négationniste turque »...

  • What Did Istanbul Travelers Read ? (Que lisaient les voyageurs à Constantinople? ; Istanbul Gezginleri Ne Okuyordu?) | Sophie Basch - Academia.edu

    https://www.academia.edu/12883817/What_Did_Istanbul_Travelers_Read_Que_lisaient_les_voyageurs_%C3%A0_Constan

    Marrant la traduction en français (Istanbul = Constantinople) :)
    http://en.iae.org.tr/Publication/Journey-to-the-Center-of-the-East-1850-1950-/193/7

    What Did Istanbul Travelers Read ? (Que lisaient les voyageurs à Constantinople? ; Istanbul Gezginleri Ne Okuyordu?)

  • Des amis journalistes ont besoin d’aide pour financer leur projet sur le #génocide_arménien...

    Des amis de seenthis qui veulent contribuer ?
    Aksor, le retour des enfants arméniens

    Dans la nuit du 24 au 25 avril 1915, entre 235 et 270 intellectuels sont arrêtés à Constantinople. Des médecins, des journalistes, des avocats, des hommes politiques. Parce qu’ils sont Arméniens, ils sont enfermés, déportés puis, pour la plupart, assassinés. Cet épisode sanglant marque le début de l’un des génocides les plus tragiques du XXe siècle, qui coûtera la vie à près d’1,5 million Arméniens.

    Cent ans plus tard, ils sont 9 à oser le voyage du retour. Des déracinés, attachés à une terre ancestrale qui leur « colle à la peau ». Arpig, Edouard, Annie… Tous sont des petits-fils et arrières-petites-filles de rescapés du génocide. De Décines, « la petite Arménie » de la banlieue lyonnaise, jusqu’au sud-est de la Turquie, en plein cœur de l’ « Arménie historique », ils partent en quête d’identité et de mémoire. Pour certains, c’est le quarantième voyage. Pour d’autres, c’est la première fois.... Cent ans après, ils suivent les traces du génocide de leurs ancêtres.


    http://www.kisskissbankbank.com/aksor-le-retour-des-enfants-armeniens
    #crowfunding #Arménie

  • Actualités et événements - FTSR UNIL
    http://www.unil.ch/Jahia/cache/off/pid/33998?actunilParam=news&showActu=1382864596583.xml

    Les cérémonies impériales à Constantinople : gestes, insignes, itinéraires
    Dans le cadre du cycle de conférences d’automne de l’IRSB et en lien avec le séminaire d’archéologie provinciale romaine et d’histoire du christianisme ancien « Constantinople, naissance d’une capitale chrétienne », Mme Elisabeth Malamut (Université de Provence) présentera une recherche en cours sur Les cérémonies impériales à Constantinople : gestes, insignes, itinéraires. Mme Malamut traitera des rituels - réellement pratiqués ou idéalisés, voire imaginaires - de la cour impériale byzantine en s’appuyant notamment sur le Livre des cérémonies de Constantin VII Porphyrogénète. Le mercredi 30 octobre de 17h15 à 19h00, salle Anthropole 3032.

  • De Rome à Constantinople, penser l’empire pour comprendre le monde | Jane Burbank et Frederick Cooper
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/12/BURBANK/47034

    Les formes de gouvernement mises en place par les empires fascinent par leur résistance aux soubresauts de l’histoire, leur plasticité, leur capacité à unir des populations différentes. Que peuvent-elles nous apprendre, à l’heure où des Etats-nations ploient sous les forces du marché ? / #Chine, (...) / Chine, États-Unis (affaires extérieures), #Europe, #Royaume-Uni, #Russie, #Turquie, #URSS, #Colonialisme, État, #Histoire, #Impérialisme, Relations Nord-Sud, #Colonisation - 2011/12

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