city:créteil

  • Que reproche-t-on a Parcoursup ?

    Les éléments contestés sont notamment :
    – Le fait que les formations choisissent dorénavant les étudiants et non plus les étudiant·e·s qui choisissent leur formation. C’est donc l’introduction officielle de la sélection à l’Université.
    – Le fait que les critères de sélection propres à chaque formation sont opaques et éventuellement problématiques éthiquement.
    – Le fait que les étudiant·e·s ne peuvent plus hiérarchiser leurs choix comme dans #APB, ce qui généralise l’incertitude y compris stratégiques même pour les élèves ayant eu des réponses positives mais pas à la formation qui a leur préférence.
    – Le manque de moyens des formations pour réellement étudier les différents éléments du dossier, notamment les informations qualitatives (lettre de motivation, fiche avenir).
    – Le fait que les éléments du dossier dépendent du lycée, voire des enseignant·e·s, du type de notation. L’évaluation sur laquelle est basée la sélection est donc en partie arbitraire et le baccalauréat, évaluation nationale, intervient après le classement algorithmique des candidat·e·s.
    – Les dysfonctionnements induits comme la tentation pour certaines formations moins prisées de pratiquer l’overbooking.
    – Le fait que le réel problème, “l’insuffisance de places et de moyens”, disparait des analyses médiatiques et du traitement politique alors même que le boom démographique des générations 2000 était (pré)visible depuis au moins leur arrivée en petite section de maternelle, il y a 15 ans…

    Comment les élèves ont été classés dans Parcoursup (Faïza Zerouala, Médiapart)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220518/comment-les-eleves-ont-ete-classes-dans-parcoursup

    Si le ministère a rendu public l’algorithme de classement, les critères utilisés en amont dans les universités pour ordonner les dossiers restent opaques.

    Parcoursup, une certaine vision de la société (Louise Tourret, Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/162111/parcoursup-certaine-vision-societe

    L’ancien algorithme attribuait les places en fonction du classement des élèves et des places disponibles. Tout le monde n’était pas content, des élèves étaient en attente au moment de passer le bac ; il y a eu des tirages au sort pour certaines filières. Les mécontents et mécontentes étaient minoritaires, mais ce choix de sélection, avec le hasard comme juge de paix, a largement scandalisé.
    Le nouveau système met tous les acteurs dans une logique totalement différente.
    […]
    Du côté des universités, Parcoursup instaure, en creux, une sorte de sélection en obligeant les facs à regarder qui s’inscrit dans leurs cursus. Sans beaucoup de moyen et sans beaucoup de transparence parfois, celles-ci ont mis en place leur propre système de classement.
    […]
    Parcoursup n’est finalement qu’un avater de la numérisation de notre société. Tout était censé être plus simple mais tout est plus compliqué pour les individus, vous, moi, nos enfants. Il faut se conformer à un mode d’organisation numérique et s’y adapter en étant non pas plus réflexif mais plus connecté, et surtout, plus patient. Parcoursup est pleinement un outil contemporain : c’est nous qui nous adaptons à la « machine » au système, et devons en fluidifier le fonctionnement.
    […]
    En organisant ainsi l’orientation et donc la vie des élèves, l’institution prend une énorme responsabilité. Et en montant au front pour défendre leur plateforme, les ministres Vidal et Blanquer ont surtout défendu une vision du monde, une manière d’organiser la vie et l’avenir.

    #éducation #post-bac #Parcoursup #orientation #éducation_supérieure #algorithme #sélection

    • En guise de complément, il y a d’autres éléments problématiques :

      – Le moins évident, mais le plus criant, et qui commence à se faire sentir dans les lycées et aussi dans les écoles, c’est la gestion « à l’élève près » : on ferme des classes ou des sections une année parce qu’il manque des élèves, on ne permet plus les dédoublements. Lorsque les effectifs augmentent, bizarrement, les « structures » qui, il y a quelques années encore, évoluaient aussi dans ce sens-là, sont bloquées, et on dit aux établissements : « débrouillez-vous avec les moyens qu’on vous a donnés ».

      Au lycée, il y a deux types de filières : les filières « contingentées » (on dit « sélectives » dans parcoursup, mais c’est la même chose : cela concerne des filières très demandées ou où la partie technique/pratique nécessite de limiter le nombre d’élèves sur des TP), et les filières non contingentées, où un établissement est supposé accueillir tout le monde. Jusqu’à présent, si un établissement avait soudain une forte demande dans une filière non contingentée, on ouvrait une classe (mon établissement a ainsi régulièrement oscillé entre une et deux 1ères scientifiques). Le cas s’est produit plus récemment pour la filière littéraire, et on nous a mis face au dilemme suivant : accepter d’avoir 40 élèves dans une classe, ou refuser des élèves motivé.e.s par des options proposées exclusivement dans notre lycée (mais pas contingentées).
      C’est visiblement la même logique qui domine désormais à l’université, où un effectif maximal est prévu partout, alors qu’avant, on créait des groupes de TD en plus (avec les moyens qui allaient avec).

      – Dans les deux cas, on nous sort l’argument de « la fluidité des parcours », on nous explique que l’élève doit choisir un projet en adéquation avec ses capacités, au risque d’échouer. Quand je vois comme il est parfois difficile, en 2nde, de savoir ce que va donner la scolarité d’un(e) élève en première, et à quel point la motivation et le plaisir qu’il/elle aura à venir au lycée le matin sont déterminants, je m’interroge sur les critères des résultats scolaires, majoritairement retenus dans parcoursup, pour classer les candidat.e.s, faute de moyens humains pour lire et étudier les éléments qualitatifs (lettre de motivation, fiche avenir...) comme tu le disais.

      La « fluidité des parcours », c’est un joli mot qui recouvre en réalité une violence inouïe qui est qu’on case les élèves/étudiant.e.s plus hésitant.e.s ou qui ont eu le malheur de vouloir se réorienter non pas où ils/elles veulent aller, mais là où il reste de la place. C’est l’élève qui doit être fluide... Ce sera aussi le cas avec Parcoursup et la fameuse commission supposée en bout de course proposer aux candidat.e.s qui n’ont eu que des « non » des places là où il en restera.

      – cela nous amène au troisième point de friction de parcoursup, que tu évoques ci-dessus : APB avait beaucoup de défauts, et le tirage au sort n’était pas une solution acceptable pour les filières en tension. Mais l’algorithme qui soutenait le tout reposait sur le principe de l’amélioration maximale du vœu obtenu par rapport au classement établi par les candidat.e.s. Parcoursup ne fonctionne plus ainsi et ça va conduire à énormément d’orientations par défaut : https://zestedesavoir.com/billets/2527/reflexions-sur-parcoursup
      Certes, on se félicite au ministère que 458 376 candidat.e.s aient reçu au moins un « oui » parmi leurs vœux. Dans la plupart des cas, il s’agit de vœux par défaut. On peut s’en convaincre en voyant que 3 jours après le début de la moulinette seuls 82 377 élèves ont accepté une proposition. Dans le même temps, on a 30 000 jeunes sur le carreau (entre les « non » partout et celles et ceux qui ont déjà démissionné de la passerelle : futur.e.s services civiques, ou cadeau pour toutes les formations privées hors de prix).

      – L’autre aberration, qui existait déjà avec APB, est que les candidats sont classé.es par « groupes » dans l’application. Pour avoir été aussi en commission de classement, cela signifie qu’on choisit les critères de sélection selon les groupes (par exemple, la filière d’origine). Si on a 24 places à attribuer pour une classe de BTS, on va par exemple classer les candidats en trois groupes (terminale générale et technologique, terminale bac pro, « autres ») et déterminer combien d’élèves on prendra dans chaque catégorie. Dans « autres », on va à la fois avoir des profils « fantaisistes », mais également des profils d’élèves très motivé.es, qui ont parfois fait une année d’étude dans le supérieur, ou qui se réorientent de façon pertinente. Sauf qu’on ne sait lesquel.les veulent véritablement venir dans la formation. Alors on limite le nombre de candidat.es qu’on accepte et qui viennent du groupe « autres ». Il n’y a qu’à lire les témoignages sur le Hashtag #parcoursup de twitter pour comprendre comment on interdit à cette génération le droit à l’erreur.

      – ça panique sévèrement dans les lycées. Les jeunes sont plongé.es dans une angoisse pas possible juste avant le bac, sont souvent déçu.es, découragé.es. Ils et elles ont bien compris qu’on n’avait pas lu leurs belles lettres qu’il avait fallu pourtant écrire, en pesant chaque mot à cause de la limite de 1500 caractères. Beaucoup commencent à parler de redoubler pour pouvoir avoir mieux. Sauf que, cf premier élément évoqué ci-dessus, on ne pourra pas reprendre tout le monde.

      – Enfin la dimension perverse du système est de dire en temps réel, jour après jour, à celles et ceux qui sont sur liste d’attente, combien de candidat.e.s il reste devant eux. Présenté comme un dispositif transparent et humain, cela induit le sentiment d’être mis en concurrence les un.e.s avec les autres, et augmente pour les candidat.e.s loin dans les listes d’attente le sentiment d’être nul.le. Encore une fois, les réactions sur Twitter sont éloquentes, avec les références grinçantes à Hunger Games, les propositions de désistement moyennant finance (sur le ton de l’humour, mais tout de même...). Finalement, c’est une guerre des nerfs qui est en train de se jouer, pour savoir qui renoncera en premier à ses vœux.

    • L’analyse d’une sociologue https://www.lesinrocks.com/2018/05/24/actualite/parcoursup-nest-pas-seulement-dans-la-selection-mais-dans-lexclusion-111

      Ce système a-t-il des effets – dissuasifs ou incitatifs – sur les vœux formulés par les lycéens, sur les filières qu’ils choisissent ?

      Oui, c’est quelque chose qui a été anticipé par de nombreux sociologues qui travaillent sur les trajectoires scolaires et la construction des choix d’orientation, notamment à l’entrée dans l’enseignement supérieur. On sait déjà qu’il y a beaucoup de mécanismes d’auto-élimination et d’autocensure, notamment chez les filles et les élèves issus de milieux populaires. Même si nous ne disposons pas encore des données, on peut faire l’hypothèse que le système Parcoursup a tendance à accroître ces phénomènes. Quand vous devez justifier vos choix par des lettres de motivation – même si elles ne sont pas lues –, vous devez vous sentir légitimes. Le système APB permettait à des élèves un peu plus faibles en termes scolaires de tenter des filières, et il y avait plus de choix possibles : là il n’y en a plus que dix. Les sociologues Milan Bouchet-Vala et Marie-Paule Couto ont ainsi observé qu’avec Parcoursup, il y a moins de vœux formulés dans les licences publiques d’université, et plus de vœux dans les filières sélectives, type BTS, notamment dans des académies comme Créteil, où les élèves sont plus défavorisés. Cela semble dire que ces élèves ne se sentent pas légitimes à aller à l’université, et qu’ils ne formulent même pas de vœux dans ces filières.

    • Pendant ce temps-là, au rectorat de Créteil, on recrute du #contractuel pour les commissions académiques supposées aider les candidats recalés par Parcoursup. Les CO-PSY, en train de disparaître, apprécieront. Puisqu’on vous dit que tout avait été prévu ! D’après le tableau de bord de ce matin, on a en tout environ 60 000 candidats sur le carreau (en comptant seulement les démissionnaires et les refusés partout), dont 24 076 refusés. 6 284 candidats ont déjà saisi les fameuses commissions académiques. https://biep-recrute.talent-soft.com/offre-de-emploi/imprimer-fiche-emploi-gestionnaire-des-commissions-academi

  • Refuser de donner son code de téléphone en garde à vue est passible de poursuites
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/04/18/01016-20180418ARTFIG00290-refuser-de-donner-son-code-de-telephone-en-garde-

    Le Conseil constitutionnel a tranché : refuser de donner son code confidentiel de téléphone en garde à vue est passible de poursuites. Dans une décision rendue le 30 mars, les Sages, qui répondaient à une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), ont estimé que punir un suspect qui refusait de déverrouiller son téléphone était constitutionnel et que cela ne portait pas atteinte au droit au respect de la vie privée.

    À l’origine de cette initiative : Malek B., poursuivi pour avoir refusé de donner les codes de ses téléphones portables lors de sa garde à vue. Âgé d’une vingtaine d’années, il avait été arrêté en mars 2017 avec 97 grammes de produits stupéfiants. Poursuivi par le parquet de Créteil, Malek B. avait décidé de déposer une QPC en octobre 2017. Elle portait spécifiquement sur l’article 434-15-2 du code pénal qui punit de trois ans d’emprisonnement et de 270.000 euros d’amende le fait de ne pas fournir « la convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie susceptible d’avoir été utilisé pour préparer, faciliter ou commettre un crime ou un délit ». Selon lui, cette obligation était inconstitutionnelle.
    « Un détournement de l’esprit de la loi »

    Devant les Sages, le 29 mars dernier, son avocat Me Karim Morand-Lahouazi avait fait valoir que cette infraction portait atteinte « au droit du silence » et « au droit de ne pas contribuer à sa propre incrimination », c’est-à-dire de ne pas s’accuser. Il avait même été plus loin en expliquant que le texte était utilisé à mauvais escient. Pour lui, l’article 434-15-2 ne concerne pas les codes de déverrouillage d’un téléphone : « Ce texte s’applique à ceux qui mettent en place des moyens de cryptologie tel que les applications WhatsApp ou Telegram », avance-t-il, pointant un problème de définition. « Ce texte vise les clés qui permettent de chiffrer les échanges, les messages », poursuit-il. En clair, selon lui, on ne devrait pas pouvoir demander ce code de déverrouillage à un suspect sur la base de ce texte. « Autrement, c’est un détournement de l’esprit de la loi », insiste-t-il.

    Son confrère, Me Yves Levano, qui défendait un autre justiciable, n’a pas dit autre chose durant l’audience : « Lorsque des services enquêteurs trouvent un coffre-fort lors d’une perquisition et qu’ils veulent rentrer dedans, on ne punit pas d’une peine d’emprisonnement celui qui refuserait de donner sa clé. On appelle un serrurier. » De même, la Quadrature du Net, association française spécialisée dans la défense des droits des internautes qui s’est jointe à la procédure, avait aussi jugé que cette obligation était une atteinte au droit au respect de la vie privée, au secret des correspondances et la liberté d’expression. Même le gouvernement, représenté par Philippe Blanc, avait reconnu qu’il y avait un problème, rapporte Le Monde qui a repéré cette décision.

    Pour autant, l’ensemble de ces arguments n’ont pas convaincu les huit membres du Conseil qui siégeaient ce jour-là. L’audience enregistrée en vidéo est visible ici. Dans leur décision, les Sages ont estimé que cette obligation pesait sur « toute personne », y compris le suspect et pas uniquement les opérateurs et créateurs d’applications mobile. En revanche, ont-ils précisé, les enquêteurs ou les juges d’instruction devront, pour réclamer le code, prouver que le téléphone contient des données chiffrées potentiellement liées à l’affaire. « J’ai été très surpris par la décision rendue », réagit aujourd’hui Me Morand-Lahouazi. « D’autant qu’elle était peu développée et argumentée ». Dans un communiqué, la Quadrature du Net a, quant à elle, jugé « décevante » cette décision, « qui risque d’affaiblir durablement le droit au chiffrement ».

    Cet article du Code pénal, qui peut s’appliquer dans le cadre d’une garde à vue ou d’une instruction, est loin d’être nouveau. Apparu dans la loi antiterroriste de novembre 2001 après les attentats du 11-Septembre, le texte a été modifié en juin 2016, avec la dernière loi antiterroriste. Ce qui aurait donné un coup de projecteur sur ce texte qui était jusqu’ici ignoré, selon Me Morand-Lahouazi. « C’est à partir de ce moment-là que le parquet de Créteil s’est mis à poursuivre les suspects qui refusaient de donner leur code de déverrouillage. Puis Nanterre a suivi », se souvient-il.
    Une décision « décevante »

    Plusieurs dizaines de ses clients - la plupart poursuivis pour détention ou trafic de stupéfiant - auraient ainsi été condamnées pour ce motif et un seul, arrêté pour défaut de permis, aurait été relaxé. Son confrère, Me Yves Levano, estime à plusieurs centaines le nombre de justiciables qui ont été contraints de donner leur code d’accès. Malek B., lui, devra attendre le mois de mai pour connaître son sort. Même si les Sages ont jugé le texte constitutionnel, Me Morand-Lahouazi reste persuadé que ce texte est mal appliqué. Il plaidera donc la relaxe. Parallèlement, il compte bien épuiser d’autres voies de recours et aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme pour faire changer l’application de ce texte.

    Les autorités ont tout intérêt à demander le code de déverrouillage au propriétaire du téléphone, tant le déchiffrement par les services de police et de gendarmerie est long et fastidieux. De plus, elles peuvent difficilement compter sur les fabricants de téléphone : la marque Apple avait par exemple expliqué qu’elle ne pouvait pas débloquer un iPhone car elle ne possédait pas la clé de déchiffrement, stocké dans le téléphone. Dès 2015, le procureur François Molins, avec d’autres responsables internationaux, avait mis en cause l’entreprise américaine et demandé aux géants du web de changer leur politique de chiffrement. Outre-Atlantique, la NSA avait elle aussi fait savoir que le chiffrement compliquait les enquêtes et qu’il avait empêché de déjouer des attentats. En vain.

    Pour autant, le chiffrement s’avère très utile aux yeux de certains acteurs. Notamment dans le milieu politique. Le gouvernement a d’ailleurs annoncé en début de semaine qu’il allait lancer une messagerie chiffrée pour ses ministres cet été.

  • Parolier de Maxime Le Forestier. Jean-Pierre Kernoa, en souvenir de Paimpol – actu.fr
    https://actu.fr/bretagne/paimpol_22162/parolier-maxime-forestier-jean-pierre-kernoa-souvenir-paimpol_16303568.html

    Jean-Pierre Kernoa, parolier emblématique de Maxime Le Forestier, s’est éteint à Créteil le 28 mars dernier.

    C’est à sa première femme, Chrystel, qu’il doit son pseudonyme.
    On est à la fin des années 60, la lycéenne originaire de Paimpol fait sa rencontre à Paris. « Il fréquentait le restaurant de ma tante où je travaillais, dès que je l’ai vu j’ai été foudroyée ».
    Il n’a pas seulement l’allure du poète maudit, il en a l’immense talent.

    Ses parents à elle habitent le quartier de Kernoa où il venait la voir. « Il aimait particulièrement Guilben » se souvient-elle.
    Maxime le Forestier lui doit parmi ses chansons les plus emblématiques : La rouille, Mauve, Parlez-moi de saisons… Ensemble, ils ont écrit Education sentimentale. Jusqu’en 1983, ils seront artistiquement inséparables, Kernoa aux mots, Le Forestier aux mélodies.
    Les textes de Jean-Pierre Kernoa avaient aussi séduit Gréco.
    « Un jour, il a été contacté par Polydor qui cherchait un auteur pour Jean-Michel Caradec ». Pour le breton, il écrira Tendre Garance entre autres.

    https://www.youtube.com/watch?v=TP0jyG7zO5k

  • La plainte pour trois viols contre l’entraîneur de Créteil avait été oubliée - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/la-plainte-pour-trois-viols-contre-l-entraineur-de-creteil-avait-ete-oubl

    La plainte pour trois viols visant Giscard Samba, l’emblématique entraîneur d’athlétisme de l’US Créteil, a été oubliée pendant neuf mois au commissariat de la ville-préfecture du Val-de-Marne. Peut-être serait-elle encore aujourd’hui dans un placard si une fonctionnaire de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale n’avait pas dénoncé ces mêmes faits au parquet de Créteil le 19 mars.

    Ce dernier a saisi dans la foulée le SDPJ 94 (Service de police judiciaire du Val-de-Marne), qui mène depuis cette enquête pour « viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel ». Mais d’ores et déjà, cet oubli de neuf mois fait tousser dans les rangs de la police. La hiérarchie de la fonctionnaire qui a pris la plainte ne décolère pas, et le parquet, qui ne souhaite pas s’exprimer le sujet, aurait demandé des explications.

    Un couac qui passe d’autant plus mal alors que nous révélions il y a quelques jours dans nos colonnes qu’au niveau national, 91 % des plaignants pour des violences sexuelles constataient une mauvaise prise en charge.

    Le 19 juin, Carole*, une sprinteuse de 21 ans, vient déposer plainte au commissariat de Créteil contre son ancien coach Giscard Samba qu’elle accuse de trois viols. Selon le courrier de la Jeunesse et des Sports, les faits auraient eu lieu entre « avril et juillet 2016 ». Première grosse erreur dans cette prise de plainte, à aucun moment le parquet de Créteil n’est avisé. C’est pourtant la règle à chaque crime dénoncé.

    La fonctionnaire aurait également annexé au procès-verbal des notes de la plaignante, ce qui est interdit. La policière a ensuite, comme le veut la procédure, invité la plaignante à se rendre à l’unité médico-judiciaire. La sprinteuse a bien été examinée, mais personne n’est venu chercher les résultats avant que l’enquête soit confiée à la police judiciaire.

    « La plainte n’a pas été mise de côté parce qu’elle dérangeait, clarifie un policier. C’est juste une grosse boulette de la collègue. La plaignante évoque des faits graves et qui auraient été réitérés. Et je ne parle même pas du cadre singulier et des personnalités impliquées. Evidemment que cette affaire aurait dû remonter. »
    « Viols par sidération »

    « C’est un gros couac, il n’y a aucun doute là-dessus, ajoute un enquêteur. Mais les faits de viol ne sont pas toujours clairs et leur qualification est parfois difficile à établir. » Selon nos informations, les faits reprochés à Giscard Samba s’apparenteraient à des « viols par sidération » dans la mesure où la plaignante, pétrifiée, ne serait pas parvenue à manifester son non-consentement.

    Le coach d’athlétisme de l’US Créteil, suspendu par son club à titre conservatoire, est également mis à l’index par d’autres athlètes comme Cassandra Leborgne, qui l’accusent de comportements déplacés. Dans une interview dans l’Equipe ce dimanche, le technicien désigné entraîneur de l’année en 2013 assure que Carole et lui ont été « très proches », mais qu’il ne l’avait « jamais violée », « ni contrainte ni obligée ».

    « La plainte n’a pas été mise de côté parce qu’elle dérangeait, clarifie un policier. » C’est juste que la police s’en tape des viols.

  • Penser l’intersectionnalité en éducation ? (Les Cahiers pédagogiques)
    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Penser-l-intersectionnalite-en-education

    Le colloque « Penser l’intersectionnalité dans les recherches en éducation : enquêtes, terrains, théories » s’est tenu à l’ESPE de Créteil [en mai 2017]. Il s’agissait d’ouvrir un nouveau chantier dans la recherche touchant à la formation des enseignants, un chantier reposant sur une approche critique des rapports sociaux, couplée à une réflexion normative sur la professionnalisation des enseignants dans le cadre des ESPE.

    #éducation #formation_des_enseignant.e.s #intersectionnalité #ESPE #stéréotypes #école_inclusive #laïcisme

  • Les #écoles de #Seine-Saint-Denis réclament davantage de moyens
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220318/les-ecoles-de-seine-saint-denis-reclament-davantage-de-moyens

    Les parents, les enseignants et syndicalistes de Seine-Saint-Denis ont lancé cette semaine une mobilisation. Ils veulent être entendus par le ministère de l’éducation nationale pour obtenir des moyens supplémentaires. Selon les grévistes, la situation empire d’année en année, ce que dément la direction académique de Créteil.

    #France #collèges #éducation_prioritaire #lycées #Touche_pas_ma_ZEP

  • Number of #McDonald’s outlets per 1 million people in Europe by country

    It is interesting, but perhaps not surprising, that the number is higher in wealthier countries than in less wealthy Eastern European countries. What could be rather surprising is France’s figure, which is among the highest in Europe. Even though the French are stereotyped as a nation of gourmets, they enjoy their fast food just as much as other European nations.


    https://jakubmarian.com/number-of-mcdonalds-outlets-per-capita-in-europe-by-country
    #cartographie #visualisation #Europe #mal_bouffe #alimentation #fast-food

    • Extraits de la page wikipedia en français:
      https://fr.wikipedia.org/wiki/McDonald%27s

      En France, ne se voyant aucun avenir au pays de la gastronomie, McDonalds signe en 1971 à Raymond Dayan — un homme d’affaires français résident aux États-Unis — une contrat de franchise pour 30 ans à des conditions très avantageuses. C’est ainsi que le premier McDonald’s s’ouvre en France le 30 juin 1972 à Créteil situé sur l’avenue de la brèche. La France est ainsi le neuvième pays où McDonald’s s’installe, Dayan ouvrant bientôt 14 restaurants. Après quelques années, McDonald’s réalise son erreur, et propose à Raymond Dayan de lui racheter ses restaurants. Ce dernier refuse, si bien que McDonald invoque le non-respect de ses règles d’hygiène et engage une action judiciaire pour mettre fin à la licence. Dayan gagne le procès en première instance mais perd en appel au Tribunal de Chicago en 1982. Il doit rebaptiser ses 14 restaurants O’Kitch en décembre 1982 alors que la firme américaine ouvre en pleine bataille judiciaire son restaurant à Strasbourg le 17 septembre 1979.

      La France est l’un des marchés les plus dynamiques : en 2003, le CA de McDonald’s France a progressé de 10 %, pour atteindre les 2,2 milliards d’euros. « McDo », selon l’appellation commune, voit passer plus de 1,2 million de clients par jour. En 2011, la France est le pays le plus rentable du monde après les États-Unis, et le restaurant réalisant le plus gros CA du monde se trouve à Marne-la-Vallée, en Seine-et-Marne dans la zone commerciale Disney Village. Son CA dépasse celui situé sur les Champs-Élysées qui était auparavant le plus rentable avec près de 25 millions d’euros par an fin 2011.

  • Carte postale postée par @renaud_epstein sur l’oiseau bleu

    ah oui, c’est chou, les choux de Créteil ! Ils ont quarante ans cette année.


    https://www.lesechos.fr/05/11/1998/LesEchos/17768-120-ECH_a-creteil--les-choux-tiennent-le-coup.htm

    En dépit de la publicité conçue par un Jacques Séguéla débutant qui invite, non sans ironie, les Parisiens à « habiter dans un chou, à 2.200 francs le mètre carré et 35 minutes de l’Opéra », les appartements se vendent mal. Plus tard, le publicitaire confessera son erreur : « En fait de chou, ce sera mon plus gros navet, on ne ridiculise jamais impunément un produit qui est l’achat d’une vie. »

    #grand_homme

    https://www.amc-archi.com/photos/les-choux-de-creteil-par-gerard-grandval,6609/les-choux-de-creteil-dans-le.1

    Commandé en 1968, le quartier du Palais, dans le Nouveau Créteil, est surnommé « les Choux », appellation qui répond bien au slogan du mois de mai de cette année-là, « l’imagination au pouvoir ». C’est en effet en réaction aux cubes et aux grands ensembles que Gérard Grandval construit entre 1970 et 1974, pour l’Ocil, onze tours d’habitation. Celles-ci adoptent une écriture qui oscille entre organicisme et architecture-sculpture. Tels des pétales de béton, les vastes balcons qui les habillent entièrement donnent aux immeubles leur allure singulière. L’architecte voulait pousser plus loin encore son projet sur l’épiderme de ces bâtiments, en prévoyant une végétalisation des façades qui ne sera jamais réalisée. A leur pied, deux écoles annulaires s’insèrent naturellement au sein d’un aménagement paysager au relief modelé où tout est courbe, de la voirie aux cheminements piétonniers, en passant par les parkings.

    #architecture

  • Théorie du complot, intox ... J’éduque mes élèves à discerner les vraies infos sur le net - le Plus
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1388914-theorie-du-complot-intox-j-eduque-mes-eleves-a-discerner-l

    Quand ils ont présenté aux camarades des autres classes, « Les infaux du Haut Giffre », leur journal truffé de fausses infos, qu’ils venaient de rédiger, ils ont été sidérés de constater la crédulité de leur auditoire.

    Personne ne s’était posé de questions sur la véracité des infos lues. Ils se sont transformés en petits détectives pour démasquer les hoax sur le web en traquant les indices, identifiant les sources, croisant les informations et décortiquant textes et photos pour évaluer leur fiabilité. Ils étaient très fiers de connaître des astuces de vrais hoaxbusters telles que cliquer sur l’onglet « A propos », « Qui sommes-nous ? » ou « Mentions légales » pour démarrer leur investigation.

    Ou encore uploader une photo dans Google image pour retrouver où et quand elle a été postée, une méthode de vérification efficace dont Ségolène Malterre, journaliste à France 24 fait la démonstration dans son excellente enquête « info ou intox, comment déjouer les pièges », avec une photo ayant fait le buzz sur Twitter d’une fillette recouverte de boue, serrant son ours en peluche contre son cœur, photographiée pendant la guerre en Ukraine, alors que le cliché avait été pris en Australie, quatre ans avant le conflit.

    Pour prouver qu’on peut facilement inventer une légende, les élèves se sont amusés à en imaginer à leur tour : « petite fille prisonnière des services secrets retrouvée en France » ou « fillette maltraitée par son père, battue tous les jours avec un fouet »…

    Education aux médias et initiation à la citoyenneté

    Beaucoup de fous-rires pendant les séances, surtout quand on a surfé sur les sites parodiques. Les « One Direction » faisant allégeance à l’Etat Islamique du « Gorafi » et le lancer de pitbull du « Courrier des Echos » ont fait un tabac dans la classe.

    Idem lorsqu’on a observé des photos retouchées. Lady Gaga avant et après Photoshop a fait un malheur. Mais la gravité était également au rendez-vous pour aborder des sujets aussi sérieux que les rumeurs, le racisme, la xénophobie, le conspirationnisme, distillés sur le web.

    Ils étaient abasourdis quand ils ont su que certains adultes croyaient à des balivernes, telles que les chemtrails ou autres délires. « Peut-être que nous aussi, si on n’avait pas fait tout ce travail sur les médias, on aurait pu croire à toutes ces bêtises », a dit un jeune garçon (enregistrement N°19 /bilan de la séance 6).

    Les élèves ne se sont pas contentés de mener des recherches, ils se sont également posé des questions sur les raisons qui poussent certains internautes à diffuser des fake sur le net. Telle la photo d’une piscine bondée, prise au Sénégal, avec une légende mensongère indiquant qu’elle avait été shootée à Créteil. Pas un blanc en train de nager.

    « Pourquoi mentir ? », se sont-ils demandé. Ne pas nuire, ni blesser autrui, respecter les autres, tel est l’un des messages clé de la séquence. Comme quoi, éducation aux médias et initiation à la citoyenneté sont intimement imbriquées.

    Fantastique outil d’information et de communication, internet comporte des risques et des dangers qu’il est important de connaître pour devenir des cyber-citoyens responsables, soucieux de respecter l’éthique et les valeurs de la république. Et tenter de remédier à l’effrayant constat de notre ministre de l’Education nationale « un jeune sur cinq croit à la théorie du complot ».

    #Fake_news #Education

  • Parcoursup devant le Conseil d’État.
    https://histoiresduniversites.wordpress.com/2018/01/26/parcoursup-recours-au-conseil-detat

    Courriels reçus dans la nuit. 1. « Je me permets de signaler à toutes fins utiles que les élèves de Seine-Saint Denis (et sans doute beaucoup d’autres) n’ont pas la possibilité de sélectionner une université parisienne sur Parcoursup ».

    Il s’agit là d’une des conséquences possibles de l’article 1 de la loi ORE http://www.assemblee-nationale.fr/15/projets/pl0391.asp … « Le recteur sera responsable de garantir la mobilité géographique à l’entrée dans le SUP… Sur la base de critères objectifs, il pourra fixer un pourcentage maximal [d’accès] de candidats relevant d’une autre académie« . Rappelons qu’il y a trois académies en région parisienne : Créteil, Paris et Versailles.

    Guide des études
    Parcoursup
    http://www.studyrama.com/parcoursup

  • Les policiers français ont abattu 18 personnes en 2017 - Basta !
    https://www.bastamag.net/Les-policiers-francais-ont-abattu-18-personnes-en-2017

    Selon le décompte que nous réalisons chaque année, 17 personnes ont été tuées par balles par des policiers ou gendarmes en France en 2017, et une personne est décédée des suites d’un tir de flashball, à Auxerre, le 6 janvier 2017. Spécificité de l’année 2017 : la moitié des personnes abattues l’ont été par des policiers en dehors de leur service. (...)

    Dans le cas des neuf autres personnes abattues lors de mission traditionnelle de maintien de l’ordre, cinq n’étaient pas armées, trois étaient armées d’une arme blanche (couteaux) [1], une avait ouvert le feu sur un policier – le 26 septembre, lors de l’expulsion d’un logement à Draguignan (Var). En plus de ces 18 personnes tuées par balles ou par flashball, 16 personnes sont mortes des suites d’une intervention policière en 2017.

    Trois sont décédées pendant leur garde à vue suite à un malaise : un motard arrêté pour excès de vitesse meurt dans sa cellule du commissariat d’Arpajon (Essonne) le 3 juillet ; un jeune homme de 16 ans issu de la communauté des « gens du voyage » décède pendant sa détention dans une gendarmerie en Charente le 13 octobre ; un Espagnol d’origine sénégalaise de 24 ans meurt des suites d’une asphyxie après avoir été interpellé à Paris le 22 novembre.

    Parmi ses 16 personnes tuées lors d’une intervention, cinq se sont tuées en fuyant la police, deux alors qu’elles tentaient d’échapper en voiture à des patrouilles à Toulouse, deux autres à Lille poursuivies par une équipe de la brigade anticriminalité, une par noyade en se jetant dans la Seine après avoir été menottée. Enfin, un quinquagénaire est renversé par une voiture de patrouille alors qu’il circule à scooter, à Créteil (Val-de-Marne) le 14 juin.

    #police

    • Spécificité de l’année 2017 : la moitié des personnes abattues l’ont été par des policiers en dehors de leur service.

      Au Royaume-Uni, où la population est similaire à la France (67 millions d’habitants), six personnes ont été abattues par la police britannique, selon les comptes de l’organisation indépendante Inquest. En Allemagne (80 millions d’habitants), 13 personnes ont été tuées par balle par la police, selon le quotidien Tageszeitung. Aux Etats-Unis, ce sont 987 personnes qui ont été abattues, dont les trois quarts étaient armées, selon le Washington Post, relayé par un article du Monde.

      Proportionnellement à la population, le nombre de morts par balle aux Etats-Unis serait équivalent à plus de 200 personnes abattues en France chaque année. C’est le Brésil qui bat tous les records avec 3320 personnes tuées lors d’une intervention policière (en 2015), selon l’Atlas de la violence édité par le Forum brésilien de la sécurité publique. Soit, rapporté à la population française, l’équivalent de 1106 personnes tuées par la police en une année !

  • Box sécurisés dans les tribunaux : la fronde continue - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/12/11/box-securises-dans-les-tribunaux-la-fronde-continue_1615935

    Un magistrat du tribunal correctionnel de Créteil a refusé lundi que les prévenus jugés en comparution immédiate comparaissent dans un box vitré. Une décision symbolique qui s’inscrit dans la contestation de plus en plus importante de ces « cages de verre » .

    Le mouvement de protestations contre les box ultra-sécurisés commence à gagner plusieurs juridictions. Lundi, il a même pris un tournant inédit : un magistrat a accédé à la demande des avocats de faire comparaître le prévenu en dehors d’un box entièrement vitré. La scène – qui revêt une haute valeur symbolique – se passe aux comparutions immédiates de Créteil : le président, Matthieu Bonduelle, membre du Syndicat de la magistrature (SM) a invité le prévenu à s’avancer à la barre pour être jugé. Selon l’AFP, il a justifié cette décision en évoquant « certains problèmes pratiques et juridiques » et rappelé que « le président a la police de l’audience ».

    La phrase fait écho à un incident étonnant qui s’est produit à Toulouse au début du mois. La présidente avait demandé à entendre le prévenu hors du box vitré, et s’est alors vu opposer un refus… de la part de l’escorte. Les policiers ont argué « qu’ils avaient des ordres et ont refusé de sortir mon client du box », a témoigné un avocat indigné auprès de France 3 région. Le prévenu a donc comparu derrière la vitre.

    Bocal en verre, barreaux, filins

    Dans la France entière, les robes noires s’insurgent contre les « cages de verre », ou celles de fer, qui fleurissent dans les salles d’audience depuis quelques années. Décrites comme un « enclos de verre », une « cellule au sein de la salle d’audience » ou un « aquarium », elles posent un problème tant symbolique (l’atteinte à la présomption d’innocence, à la dignité et aux droits de la défense) que pratique : l’acoustique est souvent très mauvaise. Il y a quelques semaines Libération racontait, la genèse sécuritaire de ces box de plus en plus hermétiquement fermés. Il suffit de faire un rapide tour de France pour en répertorier quelques exemples. A Grenoble ou à Meaux, on voit un bocal en verre avec quelques petites lucarnes. A Colmar, ce sont des barres horizontales qui ont provoqué l’ire des avocats, aboutissant à leur remplacement par du verre. A Alençon, des barreaux. A Nîmes, même dispositif, avec des filins au plafond qui lui valent le surnom de « fosse ».

    Le mouvement de rébellion a commencé à la rentrée de septembre à Nanterre lorsque les avocats ont découvert à leur retour de congés, le nouveau dispositif : une cage de verre « avec deux fentes ridicules », entièrement clos, avec un seul accès vers la geôle. Me Fabien Arakelian, du barreau des Hauts-de-Seine, interrogé par Libération, a alors raconté des scènes ubuesques : dans un sens, le son passe mal, impossible de s’entretenir avec le client ; dans l’autre, le micro fixé trop bas oblige le prévenu à s’asseoir pour communiquer avec ses juges, ce qui le soustrait en même temps à leur vue. Après avoir déposé (en vain) des conclusions écrites auprès du tribunal, les avocats des Hauts-de-Seine ont décidé, le 12 octobre, de saisir le Défenseur des droits et le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). Ils ont aussi assigné en référé la garde des Sceaux.

    « Risques d’agression » et « tentatives d’évasion »

    De son côté, la chancellerie répond que ces nouvelles boîtes ultrasécurisées correspondent à la « mise en œuvre de mesures exceptionnelles décidées en 2015 pour répondre à la menace terroriste ». Elles sont le fruit des plans de lutte contre le terrorisme (Plat) 1 et 2. « La sécurisation des box a été jugée prioritaire », explique-t-on. Cet été, 18 box ont été renforcés dans sept TGI d’Ile-de-France : Créteil, Bobigny, Meaux, Melun, Evry, Pontoise, Nanterre. Budget : 2 millions d’euros. Et le porte-parolat de préciser à Libération : « Il existe une pluralité d’acteurs qui rédigent le cahier des charges en fonction des contraintes et des demandes locales, liées à la configuration des salles d’audience, en fonction du guide élaboré par la Direction des services judiciaires (DSJ) et des besoins liés à la sûreté de la juridiction ».

    Il s’agit notamment de lutter contre les « risques d’agression » et les « tentatives d’évasion ». D’après des données qui viendraient d’être communiquées au porte-parolat par la DSJ, le nombre de tentatives d’évasion dans l’enceinte des palais de justice est passé de 11 à 21 entre 2015 et 2016. Mais il est redescendu à 16 en 2017. De plus, il faut noter que le chiffre regroupe à la fois des faits survenus dans une salle d’audience mais aussi dans les cabinets. Il est donc difficile à exploiter.

    La sécurisation des box participe, en tout cas, à un mouvement plus général touchant l’ensemble de l’architecture judiciaire. Il suffit d’observer les nouveaux palais de justice : matériaux modernes, accès sécurisés, badges nécessaires pour franchir chaque porte, ambiance high-tech. C’est toute la symbolique judiciaire qui est concernée. Dans une lettre ouverte à la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, publiée le 23 octobre, le Syndicat des avocats de France (SAF) et le Syndicat de la magistrature protestaient ainsi contre « une vision architecturale des futurs palais qui exclut le justiciable, qui le déshumanise en le réduisant à une dangerosité supposée, nécessitant de limiter autant que possible ses contacts avec les acteurs de l’institution judiciaire ».

    « Architecture sécuritaire »

    Le 15 novembre, la grogne est montée d’un cran : le SAF a assigné la garde des Sceaux et l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE), devant le tribunal de grande instance de Paris, à jour fixe, pour faute lourde. L’audience se tiendra le 15 janvier 2018. Les avocats ont demandé le retrait des dispositifs de sécurité installés dans plusieurs salles d’audience françaises. En parrallèle, d’autres initiatives locales, comme à Nanterre ou Créteil, se multiplient. C’est ainsi que la section d’Aix-en-Provence du SAF, s’est réunie le 30 novembre pour dénoncer « ce recours systématique et endémique à une architecture sécuritaire » qui « heurte les principes fondamentaux de la présomption d’innocence et d’un exercice effectif des droits de la défense ».

    Il faut dire que le box des comparutions immédiates est particulièrement frappant : il s’agit d’une sorte de cellule miniature avec barreaux de fer. Dans le communiqué du SAF, il est rappelé que l’article 318 du code de procédure pénale prévoit une comparution libre sous la garde de l’escorte policière. « Nous projetons d’intervenir à l’audience correctionnelle le 22 décembre pour demander la comparution des prévenus détenus en dehors de la "cage de fer" implantée dans la salle d’audience », précise Me Julien Gautier. Le passé compte quelques précédents victorieux : en 2003, les avocats parisiens obtinrent que la vitre faciale du box de la 10e chambre correctionnelle soit remplacée par des lamelles.
    Julie Brafman

    Arguer de la lutte contre le terrorisme dans ces affaires alors que les comparutions immédiates ou correctionnelles n’ont rien à voir avec les affaires liées au terrorisme… Ça sert vraiment à tout le terrorisme c’est ça qui est pratique ! Et puis 2 millions d’euros dépensés sans état d’âme alors que les palais de justice manquent de tout, même de budget photocopies, on hallucine…
    #justice #SAF #avocats #présomption_d_innocence

  • Dans le moteur de la machine à incarcérer : les comparutions immédiates | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/observatoire-international-des-prisons-section-francaise/blog/211117/dans-le-moteur-de-la-machine-incarcerer-les-comparutio

    Conduite en état d’ivresse, transport de stupéfiants, violences conjugales, outrages à agent… Dans la chambre des comparutions immédiates du tribunal de Créteil, le scénario de l’audience varie rarement. Les prévenus, presque uniquement de jeunes hommes, défilent tout l’après-midi dans le box des accusés, l’air hagard ; la plupart sortent directement de garde à vue. À la fin de l’audience – et de la soirée – presque tous seront condamnés à une peine de prison. À Créteil comme ailleurs, la comparution immédiate est souvent ressentie comme une « justice d’abattage » où, à cause de l’accumulation de dossiers et du rythme effréné qu’elle impose, l’examen d’une affaire dure en moyenne une grosse demi-heure1. Problème : si l’on y juge beaucoup plus vite, les procédures de comparution immédiate sont huit fois plus pourvoyeuses de prison que les audiences classiques.

    #prison

  • Enquête. Les écoles d’Espérance banlieues, un danger public
    https://humanite.fr/enquete-les-ecoles-desperance-banlieues-un-danger-public-646259

    Ces établissements portent une conception réactionnaire et rigoriste de l’éducation.

    C’est un courriel de professeurs du Rhône qui a levé le lièvre : « Le numéro deux de la région Rhône-Alpes, Étienne Blanc (“Les Républicains” — NDLR), a assisté le 6 novembre à la cérémonie de remise des uniformes aux élèves d’Espérance banlieues Pierre-Bénite. » Suivaient quelques lignes décrivant ces écoles hors contrat, « fer de lance de la mouvance réac-républicaine », qui, « sous couvert de lutte contre le décrochage scolaire », privilégieraient une approche « néocoloniale » de l’éducation avec « lever des couleurs » hebdomadaire au son de la Marseillaise et inscription dans le règlement intérieur de l’« interdiction de parler la langue des parents ». Des établissements gérés par « la droite catholique et réactionnaire », qui cherchent à s’implanter en banlieue, ciblant un public pour partie d’origine immigrée et/ ou de confession musulmane, du moment qu’il paie. Un réseau dont la gestion va « à l’encontre de (leur) vision d’une école émancipatrice », alertaient ces enseignants. Le ton grave du message, les mots alarmants sont partagés par toutes les personnes que nous avons interrogées sur le fonctionnement de ces écoles hors contrat. De Montfermeil (Seine-Saint-Denis) à Marseille (Bouches-du-Rhône), en passant par Pierre- Bénite (Rhône), la fondation Espérance banlieues, parfois appuyée au plus haut sommet de l’État, organise son réseau dans le but – officieux mais dénoncé par de nombreux enseignants – de « dynamiter l’école publique ».

    • « Espérance banlieue » : quand la #privatisation (rampante) récupère la désespérance des familles à l’encontre de l’incurie du service public d’éducation, incurie provoquée par l’abandon de l’état des fameux « quartiers pourris »

      https://www.humanite.fr/sous-le-masque-social-une-machine-broyer-lecole-republicaine-646233

      Éducation. Dans les écoles du réseau Espérance banlieues, on affiche les valeurs de la République comme un refuge pour des enfants de quartiers populaires en mal de repères. Mais entre lacunes éducatives et rigorisme nationaliste, un drame éducatif se joue avec la complicité passive de l’État.

      Dans la galaxie réactionnaire, le soutien à ces écoles va de soi : Radio Courtoisie, le site Internet catholique traditionaliste le Salon beige… Logique. Après tout, la fondation a été créée par une des futures têtes de la Manif pour tous, Anne Coffinier. Dans son numéro du 15 septembre dernier, le Figaro Magazine consacre un dossier vantant les « nouvelles pédagogies » qui seraient appliquées dans ces établissements (1)… Sans surprise, l’hebdomadaire conservateur est enthousiaste, avançant la « liberté d’éducation », de ces « laboratoires » que sont les écoles hors contrat. Comme Causeur, autre titre de la même eau, dans les colonnes duquel Élisabeth Lévy s’extasiait en septembre sur la façon d’enseigner l’éducation civique : « Quand même, entendre des petits Alioune et Sanaa brailler l’hymne national avec tant de cœur, ça rend optimiste… »
      Les filles balayent la cour, font la vaisselle... pendant que les garçons jouent au football

      La palme revient à ce documentaire de la série Infrarouge produit par Mélissa Theuriau et diffusé sur France 2 en novembre 2016. Là encore sans commentaires ni analyse, le ton mielleux laisse pourtant percevoir d’inquiétantes fractures. Le cours Alexandre-Dumas de Montfermeil y est présenté comme une « école privée laïque », sans que la pertinence des enseignements y soit interrogée. À peine y entend-on des échanges entre le directeur et des élèves, certes intéressants, sur le sentiment d’appartenance à la nation. Ou des recadrages de professeurs sur la discipline. En matière d’éducation, on appréciera aussi de voir les filles balayer la cour, faire la vaisselle collective, nettoyer les tables à grande eau… pendant que les garçons jouent au football. Pour le reste, on s’étonne que le creusement d’une tranchée derrière les préfabriqués de l’école tienne lieu de cours sur l’histoire de la Première Guerre mondiale. Ou que la fin de l’Empire carolingien, si on lit bien le cahier de cet élève de primaire que la caméra saisit au vol, ne soit imputée qu’aux « barbares » qui « lancèrent des raids contre l’occident chrétien : les Arabes remontèrent le Rhônes, à l’Oest les Wikings vinrent de Norvège et du Danemark à bort de leurs drakkars et les Hongrois vinrent de l’Est. Ils pillèrent les villes, les églises et les monastères »… Passons sur les fautes oubliées par les corrections en rouge. Le seul fait de présenter « l’Occident chrétien » – en fait le royaume franc de Charlemagne divisé en trois à sa mort – comme la France assiégée conjointement par les Vikings, les Sarrasins et les Hongrois (des invasions qui ont eu lieu avec parfois soixante ans d’écart !) offre une vision pour le moins particulière de l’histoire…
      « Il s’agit d’enseigner les connaissances fondamentales »

      Hormis en épluchant ces reportages bienveillants, il est assez difficile d’obtenir des informations de première main sur le contenu des cours dispensés dans les écoles labellisées EB (Espérance banlieues). Professeur au collège Pablo-Picasso de Montfermeil, Jordi Le Cointe a « récupéré » plusieurs élèves que leurs parents, « déçus », « soucieux », voire « alarmés », ont retirés du cours Alexandre-Dumas. « On n’a aucune trace de leur vie scolaire passée », soupire-t-il. La direction de Dumas inciterait, selon les membres du collectif Pour l’école de la République, dont il fait partie, à « cacher ou à détruire les cahiers » même après avoir quitté l’établissement. Ce que l’on connaît, c’est « le niveau catastrophique » de ces élèves : « Ils sont arrivés en 3e, mais on a été obligés de les inscrire en 5e pour qu’ils rattrapent leur retard. Je leur parlais de génétique, ils me répondaient que “Dieu a tout créé”… Les collègues de français disaient qu’ils n’avaient aucun esprit critique, prenant les écrits au premier degré. Aujourd’hui ils sont en 3e avec un niveau convenable, mais, chez nous, on ne fait pas de miracle. On avait demandé un accueil spécifique pour ces enfants, mais on n’a pas eu de réponse du rectorat… » Dominique Dellac, conseillère départementale communiste de Seine-Saint-Denis, affirme avoir rencontré à Montfermeil une mère de famille qui elle aussi a retiré sa fille d’Alexandre-Dumas car « au bout d’un an en CP elle ne savait pas lire ». Les chiffres de réussite au brevet des collèges eux aussi en disent long : « Trois élèves sur cinq présentés » l’ont validé, soit « 60 % », contre 83 % dans les des établissements publics du département. Au temps pour l’excellence… Il faut dire que, selon les fiches de recrutement des professeurs visibles sur le site de la fondation, aucun diplôme n’est requis pour diriger un de ses établissements, ou pour enseigner, quel que soit le niveau. Il ressort que l’attachement aux « valeurs » est plus important que les capacités à transmettre le savoir.

      Espérance banlieues le reconnaît d’ailleurs sur son site, sa « mission fondamentale » n’est pas l’enseignement au sens où il se pratique dans le public, mais « l’instruction. Il s’agit d’enseigner les connaissances fondamentales : lire, écrire, compter, calculer, ainsi que les fondements de la culture occidentale (repères historiques, géographiques, littéraires, spirituels) » et de donner « le goût et la recherche du vrai en toute chose ». Repères historiques désuets, repères « spirituels » orientés, à base de chants catholiques, voire de prières, rapportent les observateurs… En décembre 2015, le Figaro assistait, au cours Saint-Exupéry d’Asnières (Hauts-de-Seine), à un cours de mathématiques consacré à la lecture d’un texte de… Madeleine de Jessey, égérie de la Manif pour tous, alors porte-parole de Sens commun : « Notre société devra réaffirmer l’amour de sa culture et de ses grands penseurs, la fierté de toute son histoire, des Gaulois à notre République, et l’attachement aux racines judéo-chrétiennes qui lui donnent sa stabilité et ses ressources spirituelles. » La charte des écoles d’Espérance banlieues a beau proclamer qu’elles « n’affichent ni ne conduisent aucun enseignement religieux » – même si « les appartenances religieuses des élèves (et des professeurs – NDLR) ne sauraient être mises “entre parenthèses” » –, voilà « un arrière-plan idéologique assez inquiétant pour une association qui se présente comme “aconfessionnelle” », explique à l’Humanité l’inspecteur de l’éducation nationale Paul Devin, secrétaire général du Syndicat des personnels d’inspection FSU.

      Le développement du réseau s’appuie sur des élus de droite dure, voire extrême. Les maires des communes où il s’implante, comme Xavier Lemoine (Parti chrétien-démocrate) à Montfermeil, ou « les Républicains » Jérôme Moroge à Pierre-Bénite ou Manuel Aeschlimann à Asnières, appuient sans réserve son action. À Pierre-Bénite, sous l’impulsion d’un maire « de droite droite », l’école bénéficie d’un « bâtiment avec un bail emphytéotique (au minimum 99 ans – NDLR), l’ancien hôtel de ville de la jeunesse », déplore le conseiller municipal PCF Daniel Deleaz. L’opposition a dénoncé cette aide, et la municipalité a renoncé à verser en prime une subvention. Mais la région Auvergne-Rhône-Alpes a pris le relais, et pris en charge la construction d’une salle d’activités à 250 000 euros, « au nom de la politique de la ville ! » s’étrangle Daniel Deleaz. À Montfermeil, le terrain où s’élève l’école EB a été acquis par la ville dirigée par « un fou de Dieu », selon ses opposants, pour 2 millions d’euros, plus 1,25 million de travaux, « pour un prix de location dérisoire », s’étonne l’opposition : 1 500 euros pour 1 500 mètres carrés. À Béziers, Robert Ménard aimerait verser son obole, mais son projet n’a pas été retenu parmi la vingtaine qu’Espérance banlieues compte ajouter aux onze existants, dans des villes reconquises par la droite en 2014 (Le Blanc-Mesnil, Saint-Ouen), des villes de gauche (Nantes, Trappes), voire à direction communiste (Nanterre).

      Pour Paul Devin, le soutien plus ou moins discret à ces écoles prépare une « libéralisation du marché de l’école » (voir encadré). Le faisceau des soutiens à Espérance banlieues et à la Fondation pour l’école le laisse craindre. "Dès 2007, Nicolas Sarkozy écrivait dans une lettre de cadrage à son ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos : « Vous ne dissuaderez pas les établissements privés de s’installer dans des quartiers en difficulté et, au contraire, vous soutiendrez, lorsqu’ils existent, de tels projets d’installation. » Le plan Espoir banlieues était né. L’année suivante, la Fondation pour l’école, qui pilote Espérance banlieues, est reconnue d’utilité publique. En 2016, lorsque le président LR du Sénat, Gérard Larcher, visite l’école la Boussole de Mantes-la-Jolie (Yvelines), il y voit « la réalisation de l’école telle que la décrivait son rapport sénatorial de 2015  : basée sur l’autorité et débarrassée du pédagogisme », analyse Paul Devin." Durant la campagne présidentielle, François Fillon, dont une des porte-parole, l’ex-déléguée à l’éducation des « Républicains » Annie Genevard (sa fille est chargée de projet à Espérance banlieues), reprenait les mots de Sarkozy dans son discours de Besançon du 9 mars 2017 : « L’État ne devra plus s’opposer à cette nouvelle offre éducative issue de la société civile ; il devra leur faciliter la tâche et les aider. » Depuis, les réseaux LR sont mobilisés : Laurent Wauquiez et François Baroin ont pu « apprécier les vertus » du cours la Passerelle de Pierre-Bénite (le Progrès du 15 mars 2017), et la région Île-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, a octroyé l’an dernier 35 000 euros à la Fondation pour l’école. Logique, pour Céline Malaisé, présidente du groupe Front de gauche au conseil régional : « Il y a trois élus de Sens commun dans notre assemblée, qui ont une influence démesurée. » Même le très consensuel Jean-Louis Borloo s’était affiché, en 2016, aux côtés de la journaliste Natacha Polony au colloque annuel d’EB. Il n’est pas le seul à être là où on ne l’attend pas…
      Le ministre de l’éducation nationale est resté discret sur son attachement à « l’école libre »

      Qu’Éric Zemmour dise le plus grand bien de ce système éducatif est compréhensible, mais nombre de stars ont prêté leur concours à la fondation. Le journaliste de TF1 Harry Roselmack a signé en 2015 la préface du livre Espérance banlieues, en réalité écrit par Anne Coffinier, nous apprend le rapport d’activité de la Fondation pour l’école. L’acteur Jamel Debbouze en a fait la promotion, avec sa compagne Mélissa Theuriau, sur le plateau de Michel Drucker (Vivement dimanche) la même année. Mais le soutien le plus inattendu, bien qu’officieux, reste celui… du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer ! Aujourd’hui, déplore Paul Devin, qui affirme n’avoir eu accès à aucune des enquêtes de l’inspection, « on ne sait pas trop quelle est la position du gouvernement ». Depuis sa nomination, Blanquer est resté relativement discret sur son attachement à « l’école libre », dans ou hors contrat avec l’éducation nationale. Mais, en 2016, il avait fait passer un message vidéo diffusé lors du colloque d’Espérance banlieues pour dire « (s)on soutien » sans ambiguïté : « À mes yeux elle rassemble les ingrédients de ce qui réussit le mieux dans un système scolaire », notamment « l’engagement des professeurs » avec « une formation appropriée pour chacun d’entre eux » (sic). Et de vanter ces « convergences » qu’il a mises en œuvre en tant que recteur de l’académie de Créteil entre 2007 et 2009 avec « les internats d’excellence ». Il avait pris position à l’avance.

      (1) L’Humanité a cherché à contacter la fondation, via son site Internet, sans résultat.

      Grégory Marin

    • L’abandon de la population ouvrière des banlieues (voir la politique de Levallois entre 1995 et 2000) avec la nécessité de construire un ennemi/bouc émissaire, a aussi permis l’instauration d’une soumission au préceptes religieux à la place d’un accueil libre et ouvert pour tout·es. Les imams comme les curés ont senti l’aubaine que les politiques leurs ont offerte, se retrouvant les seuls à proposer un accueil aux enfants. Honte à tous ces crevards.

      Aujourd’hui ils sont en 3e avec un niveau convenable, mais, chez nous, on ne fait pas de miracle. On avait demandé un accueil spécifique pour ces enfants, mais on n’a pas eu de réponse du rectorat…

      #montfermeil
      #école_alexandre_dumas

  • Un an ferme pour une tentative d’ouverture de squat ! - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/un-an-ferme-pour-une-tentative-d-9117

    Le mardi 24 octobre, plusieurs camarades ont tenté de rentrer dans une maison vide afin d’y élire leur domicile. La surveillance bourgeoise de la propriété privée ne cesse de se perfectionner et la maison était équipée d’un système d’alarme. Tous les camarades ont réussi à prendre la fuite sauf l’un d’eux qui, resté en arrière, s’est fait arrêter, et emprisonner...

    Les policiers ont entamé une enquête pour tentative de cambriolage, bien que la maison soit inoccupée et que les propriétaires eux-mêmes aient reconnu plus tard que, des quelques affaires laissées sur place, rien n’avait disparu.
    Le camarade arrêté n’a pas de papiers et ne peut pas prouver son identité. Déféré pour une comparution immédiate au TGI de Créteil, il a été jugé immédiatement. Il a alors écopé d’une peine d’un an ferme pour un cambriolage sans objet volé...et se trouve actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes en attendant le procès en appel.

    L’emprisonnement d’Alfidel est l’aboutissement provisoire d’une existence très mouvementée, au cours de laquelle il n’a cessé de se faire malmener par les pouvoirs en place et de se débattre.
    Né au Tchad dans les années 80, il a participé encore mineur à une rébellion contre le dictateur Idriss Déby. Blessé grièvement et sommairement soigné (il en garde de graves séquelles), il est emprisonné jusqu’à ce qu’une autre rébellion, s’emparant momentanément de la capitale N’Djamena et ouvrant les portes de la prison, lui permette de s’enfuir. Il s’installe ensuite en Lybie, mais la guerre civile et la chute de Khadafi le poussent de nouveau à la fuite, d’autant plus que les populations noires sont persécutées pour leur soi disant complicité avec le dictateur (en fait, Déby avait envoyé des troupes auxiliaires pour soutenir son confrère).

    #logement #squat #criminalisation #justice #prison

  • Val-de-Marne : la police des polices saisie après la blessure d’une lycéenne à Cachan - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/fresnes-94260/cachan-la-police-des-polices-saisie-apres-la-blessure-de-la-lyceenne-24-1

    La lycéenne a été grièvement blessée à l’œil dans une manifestation ce jeudi.

    L’Inspection générale de la police nationale a été saisie ce vendredi par le parquet de Créteil pour en savoir plus sur la façon dont une lycéenne a été grièvement blessée à l’œil à Cachan (Val-de-Marne) ce jeudi.
    Une manifestation de près de 200 jeunes contre l’esclavagisme en Libye avait donné lieu à des actes de dégradation après le blocus du lycée Gustave-Eiffel de Cachan. Le Carrefour Market a du reste été fermé. Les policiers sont intervenus pour disperser les manifestants. Des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et des jeunes. Il y a eu des tirs de Flash Ball et de grenades lacrymogènes.
    Des élèves assurent que la blessure à l’œil de la lycéenne, transportée à l’hôpital Cochin à Paris, provient d’un tir de Flash Ball. Pour un fonctionnaire, il pourrait s’agir d’une pierre. « Nous ne savons pas l’origine de la blessure, assure un autre policier. C’est justement ce que démontrera l’enquête. »

    #manifestation #police #flashball

    • Cachan : la lycéenne blessée pendant les heurts aurait perdu l’usage de son oeil
      http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/cachan-la-lyceenne-blessee-pendant-les-heurts-aurait-perdu-l-usage-de-son

      L’annonce a été faite aux policiers , (...).
      Que s’est-il passé précisément ? On ne sait pas. Des élèves affirment qu’elle a pris un tir de flash-ball. « J’ai un collègue qui a fait usage du flash-ball mais personne n’est tombé ou n’a appelé à l’aide », précise un policier. Un autre pense qu’il est plus probable que « la lycéenne ait pris une pierre » . Mais aucune certitude. « C’est précisément pour cette raison que la police des polices a été saisie », souligne une source proche de l’enquête.
      Ce n’est pas la première fois que des heurts éclatent devant cet établissement et d’un autre à Cachan. En mars dernier, des échauffourées avaient eu lieu durant plusieurs jours en marge de manifestations « contre les violences de l’Etat ».
      Il y a moins de deux semaines, un élève du lycée Frédéric-Mistral a, du reste, été condamné à une peine d’amende avec sursis pour ces violences. « Il ne faut pas pour autant faire d’amalgame entre les lycéens, qui sont très majoritairement contre ces #blocus, et les #casseurs qui profitent de ces rassemblements pour racketter ou taper des élèves », insiste un #policier.

    • Lycéenne blessée par un tir de flash ball à Cachan : un rassemblement (27 novembre 2017)
      http://www.leparisien.fr/cachan-94230/lyceenne-blessee-a-cachan-un-rassemblement-de-soutien-jeudi-27-11-2017-74

      Les lycéens de Maximilien-Sorre et Gustave-Eiffel se donnent rendez-vous via les réseaux sociaux. Ils envisagent un nouveau blocus, une semaine après la manifestation qui a dégénéré.

      Le message tourne sur Snapchat, l’application mobile de partage d’images éphémères. Les lycéens de Maximilien-Sorre et Gustave-Eiffel, à Cachan, se donnent rendez-vous ce jeudi pour une nouvelle manifestation. Une semaine jour pour jour après le rassemblement qui a dégénéré aux abords de ces établissements. Et c’est justement pour soutenir leur camarade blessée à l’œil lors du face-à-face avec la police que les élèves réitèrent. Il est à nouveau question d’un blocus.

      Munis de drapeaux africains, jeudi dernier, les lycéens s’étaient massés près de l’entrée de Gustave-Eiffel pour dénoncer l’esclavagisme en Libye. Et « montrer que ce qui se passe là-bas est inhumain ». Ils avaient bloqué l’accès au bâtiment dès 8 heures. Mais au-delà des revendications politiques, certains en avaient profité pour se livrer à des violences urbaines.

      Une source proche de l’enquête confirme, ce lundi, que la police a fait usage de deux grenades lacrymogènes et d’un tir de flash-ball. Des élèves assurent que c’est ce tir qui a atteint la jeune femme à l’œil. Les fonctionnaires, eux, estiment plus probable qu’elle ait reçu « une pierre ». L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) est chargée d’élucider la réalité des faits.
      Devant les deux lycées, avenue du Président-Wilson ce lundi midi, uniformes en nombre, « fumigènes » et départ de feu continuaient d’alimenter les discussions. Mais personne n’osait ouvertement parler de la lycéenne blessée, qui suit apparemment ses études supérieures à Maximilien-Sorre. Tout juste sait-on que son œil a « finalement pu être sauvé » par les médecins de l’hôpital Cochin. « On l’a vu en sang », jure une adolescente à qui l’on a mimé la scène. « Elle voyait d’abord tout jaune avec un point noir, poursuit une autre. Maintenant elle voit. Flou, mais elle voit. »

    • Réponse aux attaques conjointes de fdesouche, de la LICRA et du Ministère de l’Éducation Nationale contre Sud Éducation 93 - article publié le 20 novembre 2017

      Après deux journées d’études sur l’intersectionnalité interdites aux enseignant-es à Créteil en mai dernier, après un colloque sur l’islamophobie censuré à Lyon en septembre, c’est au tour d’un stage organisé par Sud Éducation 93 de susciter la vindicte de la fachosphère.

      Depuis dimanche 19 novembre au soir, le syndicat Sud Éducation 93 est victime d’insultes de la part de plusieurs groupes très actifs sur les réseaux sociaux et connus pour leurs positions d’extrême droite, suite aux critiques diffamatoires contre un stage de formation syndicale sur l’antiracisme à l’attention des personnels d’éducation les 18 et 19 décembre.

      Cette campagne se traduit par des messages mensongers, de haine et d’attaques sur les réseaux sociaux. De plus, le syndicat Sud Éducation 93 subit depuis lundi matin un grand nombre d’appels téléphoniques déversant des insultes.

      Le stage est annoncé sur notre site depuis le 19 octobre sans avoir suscité la moindre réaction. Or, il aura fallu attendre dimanche 19 novembre dans l’après midi, et un article paru sur le compte Facebook de « FdeSouche », pour que quelques heures après la LICRA, puis le lendemain le ministre reprennent ces propos.

      Nous souhaitons souligner et dénoncer la coïncidence des agendas des réseaux d’extrême droite et de notre ministère.

      Les attaques portent sur un « tri des origines » qui serait fait sur les participants du stage. Sud Éducation 93 condamne fermement ces propos et compte porter plainte pour diffamation contre tous les sites et individus qui propageraient ces propos. Un dépôt de plainte est par ailleurs en cours concernant les insultes téléphoniques reçues à ce jour.

      Les questions abordées par le stage sont des questions essentielles dans l’enseignement aujourd’hui. Il est inutile de nier des questions que les enseignant-es vivent au jour le jour. Le combat contre le racisme est au cœur de la société multiculturelle mais aussi au cœur des programmes scolaires, notamment ceux d’EMC. Ce stage entend donner des temps et des moyens de réflexions sur ces questions cruciales.

      Nous apprécierions qu’au lieu de calquer son agenda sur celui de « FdeSouche » notre ministre, et les organisations qui se réclament de l’égalité républicaine, s’intéressent aux manques de moyens dont souffrent l’École et nos élèves. La liste est non exhaustive : manque de postes à tous les niveaux (agent-es, AED, enseignant-es, personnel-les administratif), professeur-es non remplacé-es, manque de moyens dans les dotations pour les collèges, les lycées, les écoles, manque d’établissements dans le territoire, absence d’une véritable médecine scolaire, ...

      Nous rappelons enfin que tou-tes les personnel-les ont été invité-es à s’inscrire à ce stage (d’ailleurs complet).

      http://www.sudeducation93.org/Reponse-aux-attaques-conjointes-de.html

    • #blasphème #sens_commun #manif_pour_tous #racisme_d'Etat #racisme #non-mixité

      « On parle de “non-mixité raciale”, on parle de “blanchité”, on parle de “racisé” c’est-à-dire les mots les plus épouvantables du vocabulaire politique sont utilisés au nom soi-disant de l’antiracisme alors qu’en fait ils véhiculent évidemment un racisme », a critiqué M. Blanquer.

      #vocabulaire #langage #domination_blanche #épouvante

    • Blanquer attaque la fédération SUD éducation à l’assemblée nationale - Racisme d’État, personnes racisées, non-mixité, discriminations : mise au point [21 novembre]
      http://www.sudeducation.org/Blanquer-attaque-la-federation-SUD.html

      Nous avons pris connaissance de l’intention de M. Blanquer de porter plainte pour diffamation contre le syndicat SUD éducation 93 au motif que celui-ci utilise le terme de “racisme d’État”. Si le ministre veut attaquer en justice toutes les organisations qui utilisent ce terme, la fédération SUD éducation en fait partie. En effet, son dernier congrès, en 2015, s’est donné parmi ses objectifs de combattre le racisme d’État, outil de division des travailleurs et des travailleuses.

    • C’est pas une atteinte aux libertés syndicales ce que fait Blanquer ? Il me semble que le droit de se réunir est une liberté fondamentale. Comme la liberté de s’exprimer sur le racisme d’etat. Est-ce qu’un ministre peut porter plainte pour la diffamation d’une entité comme celle d’Etat ? Est-ce qu’on peut diffamé un Etat ? Si je dit que la langue française est sexiste est-ce qu’il va m’attaqué pour diffamation de la langue ? Ca fait un peu comme si il y avait atteinte à une marque et une mentalité de copyright. On a même plus le droit de choisir comment et avec qui se réunir ni de quoi on peut parler ni des mots qu’on veut utiliser et pas non plus de la manière de les accordés.

    • Jean-Michel Blanquer ne peut pas poursuivre un syndicat pour diffamation
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/11/23/jean-michel-blanquer-ne-peut-pas-poursuivre-un-syndicat-pour-diffamation_521

      Le droit français ne permet pas au ministre de l’éducation nationale de porter plainte contre SUD-Education 93. Il peut, en revanche, poursuivre son représentant.

      C’est assez incroyable qu’un ministre ne connaisse pas le B-A-ba du droit de la république qui lui paye son salaire pour la représenté.

      Jean-Michel Blanquer, en tant que personne physique, peut donc porter plainte contre une autre personne physique.

      L’article de monde est quand même un peu à la masse de pas rappeler que Blanquer n’est pas diffamé en tant que personne physique car Blanquer n’est pas l’Etat et la République incarné.

    • Du racisme aux politiques de racialisation
      Eric Fassin, Médiapart, le 18 novembre 2014
      https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/181114/du-racisme-aux-politiques-de-racialisation

      Les responsables nationaux, mais aussi locaux, prétendent certes répondre à une demande populaire, comme si le racisme d’État pouvait s’autoriser de celui qui est censé définir les « riverains ».

      Une plainte contre #Eric_Fassin ?

      #racialisation

    • Racisme d’Etat et libertés syndicales : Derrière l’écran de fumée… de réelles attaques !
      #Solidaires, le 22 novembre 2017
      https://www.solidaires.org/Racisme-d-Etat-et-libertes-syndicales-Derriere-l-ecran-de-fumee-de-reell

      Le Ministre de l’Education, JM Blanquer, s’en prend violemment depuis plusieurs jours au syndicat SUD Education 93, membre de la fédération SUD Education et de l’union départementale Solidaires 93.

      Tout est parti d’une dénonciation de racisme supposé d’un stage syndical (parce qu’il prévoit des ateliers réservés aux personnes victimes du racisme), dénonciation relayée très largement par l’extrême-droite puis par JM. Blanquer lundi. Le ministre s’est rendu compte de son erreur grossière et, de fait, a changé rapidement son discours plus tard dans la journée à l’Assemblée nationale : c’est désormais l’utilisation de la notion de « racisme d’Etat », abordée dans le stage, qu’il juge « diffamatoire » et au sujet de laquelle il a annoncé vouloir déposer une plainte pour ce motif.

      Mettons les choses au point, pour l’Union syndicale Solidaires :

      L’accusation de racisme à l’encontre de SUD Education 93 est ridicule et volontairement malveillante au vu des valeurs, des positions et combats portés par ce syndicat et ses militant-es : Solidaires lutte pour l’égalité entre tous et toutes, quelles que soient leurs origines, et combat le racisme et le fascisme, et SUD Education 93 ne déroge pas à ces principes. Il ne s’agit pas de partager tous les détails du contenu du stage mis en cause, mais on ne peut inverser ni la réalité ni l’engagement des personnels de l’Education nationale membres de Sud éducation 93 pour leurs élèves et les populations de Seine-Saint-Denis.

      L’Union syndicale Solidaires et certaines des structures qui la composent mettent en œuvre depuis des années en lien avec leur engagement dans le mouvement féministe des réunions séparées de femmes et elle ne partage pas l’idée qu’une telle pratique appliquée à des personnes victimes du racisme constituerait un scandale.

      Il s’agit d’un stage syndical : c’est aux syndicats de construire leurs formations en toute liberté. Il n’est pas question que l’extrême-droite ou des ministères s’immiscent dans les contenus des formations syndicales.

      Le racisme existe dans nos sociétés. Et le "racisme d’Etat" aussi. Ce n’est pas un slogan, c’est un concept utilisé et pensé par des chercheuses et chercheurs mais aussi par des dizaines de structures associatives, syndicales ou politiques. Une rapide interrogation sur un moteur de recherche sur internet permettra à JM Blanquer de s’en rendre compte. Des statistiques, études et recherches effectuées à la demande des ministères eux mêmes font état de situations de discrimination liées à l’origine réelle ou supposée, aux noms, quartiers, dans la société, dans l’emploi public, dans l’école... Nous refusons de mettre sous le tapis une situation qui concerne des millions de personnes dont une partie d’entre nous, au quotidien. Nous refusons de nous faire dicter ou imposer les termes du débat par celles et ceux qui participent à construire et entretenir les problèmes.

      Nous sommes face à une volonté de manipuler politiquement et médiatiquement un stage de quelques dizaines de personnes. Pendant ce temps, on ne parle pas des conséquences sociales des mesures prises par ce gouvernement, qui touchent fortement des départements comme la Seine-Saint-Denis et le quotidien de la population qui y vit. Derrière le rideau de fumée, on trouve des attaques contre les droits sociaux, la suppression des contrats aidés, la destruction des services publics, en particulier de l’Education, bref la destruction du tissu social qui alimente les haines et la xénophobie... Ce contre-feu gouvernemental cache mal la volonté de nier la situation de racisme vécue en particulier en Seine-Saint- Denis et ses aspects structurels.

      L’Union syndicale Solidaires apporte son soutien au syndicat SUD Education 93, à ses adhérent-es qui font face à un déchaînement d’une rare violence et aux menaces de la part l’extrême-droite. Nous ne doutons pas que ce gouvernement cherche aussi à limiter les libertés syndicales et d’expression, en particulier chez les fonctionnaires qui militent pour transformer la société.

      L’Union syndicale Solidaires continuera son combat pour les libertés individuelles et collectives, pour l’égalité de tou-tes, contre toutes les discriminations.

      #liberté_syndicale #syndicats #France

    • Suite :

      « Blanchité », « racisé », « racisme d’État » : M. Blanquer, ces concepts sont légitimes dans le débat public
      Mélusine, Libération, le 23 novembre 2017
      https://seenthis.net/messages/647064

      "Racisme d’Etat" : derrière l’expression taboue, une réalité discriminatoire
      Pierre Ropert, France Culture, le 24 novembre 2017
      https://seenthis.net/messages/647064

      On y cite #Michel_Foucault : une plainte à titre posthume contre lui aussi ?

      Chronique d’une année scolaire : quand le Ministre parle
      K. D., La Rotative, le 24 novembre 2017
      https://seenthis.net/messages/647120

    • Pour une mise en perpective du racisme d’État, une référence étonnamment non citée, sauf erreur de ma part, par tous les commentateurs alors même que c’est lune des analyses les plus fortes de cet enjeu : « Il faut défendre la société », Cours au Collège de France (1975-1976) de Michel Foucault, texte intégral en ligne
      https://monoskop.org/images/9/99/Foucault_Michel_Il_faut_defendre_la_societe.pdf

      (...) ce discours de la lutte des races – qui, au moment où il est apparu et a commencé à fonctionner au XVIIe siècle, était essentiellement un instrument de lutte pour des camps décentrés – va être recentré et devenir justement le discours du pouvoir, d’un pouvoir centré, centralisé et centralisateur ; le discours d’un combat qui est à mener non pas entre deux races, mais à partir d’une race donnée comme étant la vraie et la seule, celle qui détient le pouvoir et celle qui est titulaire de la norme, contre ceux qui dévient par rapport à cette norme, contre ceux qui constituent autant de dangers pour le patrimoine biologique. Et on va avoir, à ce moment-là, tous les discours biologico-racistes sur la dégénérescence, mais aussi toutes les institutions également qui, à l’intérieur du corps social, vont faire fonctionner le discours de la lutte des races comme principe d’élimination, de ségrégation et finalement de normalisation de la société. Dès lors, le discours dont je voudrais faire l’histoire abandonnera la formulation fondamentale de départ qui était celle-ci : « Nous avons à nous défendre contre nos ennemis parce qu’en fait les appareils de l’État, la loi, les structures du pouvoir, non seulement ne nous défendent pas contre nos ennemis, mais sont des instruments par lesquels nos ennemis nous poursuivent et nous assujettissent. » Ce discours va maintenant disparaître. Ce sera non pas : « Nous avons à nous défendre contre la société », mais : « Nous avons à défendre la société contre tous les périls biologiques de cette autre race, de cette sous-race, de cette contre- race que nous sommes en train, malgré nous, de constituer. » La thématique raciste va, à ce moment-là, non plus apparaître comme instrument de lutte d’un groupe social contre un autre, mais elle va servir à la stratégie globale des conservatismes sociaux. Apparaît à ce moment-là – ce qui est un paradoxe par rapport aux fins mêmes et à la forme première de ce discours dont je vous parlais – un racisme d’État : un racisme qu’une société va exercer sur elle-même, sur ses propres éléments, sur ses propres produits ; un racisme interne, celui de la purification permanente, qui sera l’une des dimensions fondamentales de la normalisation sociale. Cette année, je voudrais alors parcourir un petit peu l’histoire du discours de la lutte et de la guerre des races, à partir du XVIIe siècle, en la menant jusqu’à l’apparition du racisme d’État au début du XXe siècle.

      #racisme_d’État

      @rezo ?

    • Le droit français ne permet pas au ministre de l’éducation nationale de porter plainte contre SUD-Education 93. Il peut, en revanche, poursuivre son représentant. (...)
      En effet, aucune personne morale (entreprise, association, organisation, syndicat…) ne peut être attaquée pour diffamation ou injures (qu’elles soient publiques ou non).

      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/11/23/jean-michel-blanquer-ne-peut-pas-poursuivre-un-syndicat-pour-diffamation_521
      Portés à montrer leur force face à toute opposition, ils ne se souviennent même pas qu’ils imposent à des structures collectives de désigner des responsables légaux individuels contre lesquels agir en justice.
      #hybris_de_gouvernement

    • « Nous en avons assez des tergiversations et des atermoiements de tous ces “responsables’’ élus par nous qui nous déclarent “irresponsables’’ (…). Nous en avons assez du racisme d’État qu’ils autorisent. » #Pierre_Bourdieu, Contre-feux, 1998

      Une plainte à titre posthume contre lui aussi ?

      Sur le racisme d’Etat : brèves remarques à l’attention de Jean-Michel Blanquer et de quelques autres
      Olivier Le Cour Grandmaison, Médiapart, le 27 novembre 2017
      https://seenthis.net/messages/647829

  • Un syndicat d’internes en médecine brise le « tabou » du sexisme à l’hôpital
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/11/17/un-syndicat-d-internes-en-medecine-veut-briser-le-tabou-du-sexisme-a-l-hopit

    « Mon chef m’appelle “petite chienne” », raconte cette jeune externe en médecine de 23 ans qui ne veut pas que son nom apparaisse. Une petite phrase qui fait mal, « sexiste et insultante comme on entend souvent dans les couloirs de l’hôpital », poursuit la jeune fille.

    Le sexisme en milieu hospitalier est un phénomène massif, omniprésent, et qui s’est banalisé. « C’est simple, je ne peux même pas me souvenir de la blague sexiste qui m’a le plus choquée. Il y en a tellement qu’on finit par ne plus relever », raconte cette étudiante en sixième année de 24 ans, en externat dans un grand hôpital parisien.

    Subir le sexisme ou en être directement victime : c’est le quotidien de 86 % des internes de médecine – hommes et femmes confondus. C’est une donnée que vient confirmer l’Inter-syndicat national des internes (ISNI) dans une enquête inédite intitulée « Hey doc les études de médecine sont-elles sexistes ? » et rendue publique vendredi 17 novembre.
    Climat pesant

    Pour la première fois, le syndicat a voulu interroger les 30 000 jeunes internes pour quantifier leur expérience du sexisme et du harcèlement sexuel pendant leurs études : 2 946 ont répondu à ce questionnaire, diffusé par les associations locales et sur les réseaux sociaux, dont 75 % de femmes et 25 % d’hommes. Parmi les répondants, 8,6 % affirment avoir été victimes de harcèlement sexuel et 34 % relèvent des « attitudes connotées », comme le contact physique ou le geste non désiré (65 %), la simulation d’acte sexuel (9 %), la demande insistante de relation sexuelle (14 %) ou le chantage à connotation sexuelle (12 %).

    Lire aussi : Harcèlement sexuel : petit manuel pour lutter contre les idées simplistes

    L’étude, bien que non représentative de la population des internes, confirme l’existence d’un climat pesant dans le monde médical et en particulier pour les étudiants, qu’ils soient infirmiers, médecins ou aides-soignants. Un climat, voire une « nébuleuse sexiste », comme le décrit Céline Lefève, professeur de philosophie pour les étudiants en médecine de l’université Paris-Diderot et contributrice du livre de Valérie Auslender, médecin de Sciences Po, Omerta à l’hôpital (Michalon, 21 euros, 320 pages), qui faisait la lumière sur les violences subies par les étudiants pendant leur formation hospitalière.

    Dans les témoignages recueillis par Le Monde, les étudiants évoquent souvent le huis clos du bloc opératoire comme lieu propice aux remarques sexistes et aux comportements les plus violents. L’ISNI relève que 24 % du sexisme quotidien se déroule à cet endroit.

    « Au bloc, on est coupé du monde, et le chirurgien est une sorte de dieu qui peut se comporter de manière déplacée. Je me souviens d’une opération en orthopédie ; le chirurgien m’a regardée en me disant : “Tu vois, je plante ce clou dans l’os comme ma bite dans ta chatte.” Sur le coup, on ne dit rien, on rit jaune, mais c’est violent », témoigne une autre jeune externe qui préfère taire son nom.

    #sexisme #travail #domination_masculine #culture_du_viol #misogynie #violence_sexuelle #harcelement #violence_médicale

    • Autre conséquence concrète de cette culture du sexisme selon l’ISNI : l’influence sur la carrière. Après les épreuves nationales classantes, les étudiants de sixième année doivent choisir une spécialité pour leur internat. « Il est évident que nous sommes influencés par nos nombreux stages pour faire notre choix. Mon stage actuel dans un SAMU d’un grand hôpital parisien est éprouvant. Je suis devenu le type pas drôle qui ne rit pas aux blagues sur le viol ou qui ne participe pas aux commentaires sur le physique de mes co-externes », explique Jérémie, 24 ans (qui n’a pas souhaité que son nom apparaisse), qui pense choisir la gériatrie, une discipline « pas trop violente », où il a effectué un stage qui lui a laissé un bon souvenir.

      Jean-Luc Dubois-Randé, cardiologue, président de la conférence des doyens des facultés de médecine et directeur de l’UFR de médecine de l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC) se dit très attentif aux retours d’étudiants sur leurs stages.

      « Si nous voyons qu’un service fait l’objet de plaintes récurrentes, c’est un premier carton rouge, si c’est du harcèlement, c’est directement le conseil disciplinaire. Cela peut aussi aller jusqu’au boycott d’un service dans un hôpital où nous n’envoyons plus d’étudiants. »

      Dans les services dits « problématiques », il faut parfois attendre un départ à la retraite pour que le climat s’apaise, reconnaît le cardiologue.

      Faire évoluer le rapport de force

      Dans les facultés de médecine, des groupes de travail ou des associations d’étudiants commencent à faire évoluer le rapport de force avec le corps enseignant.

      « J’ai l’impression que notre génération accepte de moins en moins le sexisme. Les chefs de service se plaignent de voir leurs blagues et leurs propos sexistes diffusés sur Twitter ou sur Payetablouse [site Internet qui recueille les témoignages sexistes du monde médical]. Peut-être que la crainte d’être de plus en plus exposé va changer la donne », espère Elsa Dechézeaux, étudiante en sixième année de médecine, qui, sous ce pseudonyme, raconte sur le réseau social ses aventures dans des grands hôpitaux parisiens.

      Le site Payetablouse, lancé en janvier, a permis de crédibiliser les témoignages avec l’effet de nombre tout en préservant l’anonymat des étudiants pour qui la formation et l’avancement dans leur carrière dépendent du bon vouloir de leurs chefs de clinique ou de service.

  • En France, on peut devenir prof des écoles avec 4,17/20 de moyenne Pascal Riché

    Dans les académies de Versailles et de Créteil, le seuil d’admission ne dépasse pas 5/20. Signe d’une crise des vocations pour un métier que les pouvoirs publics ne savent pas rendre attrayant.

    Dans les académies de Versailles et de Créteil, le seuil d’admission ne dépasse pas 5/20. Signe d’une crise des vocations pour un métier que les pouvoirs publics ne savent pas rendre attrayant.
    . . . . . .
    On constate qu’il existe une grande diversité des « seuils d’admission », en fonction des académies. Il est plus facile d’être reçu dans la région parisienne qu’à Rennes... Voici quelques exemples de seuils d’admission, sur 20, pour le concours externe public :

    Créteil : 4,17
    Versailles : 4,57
    Lille : 7,1
    Grenoble : 7,18
    Poitiers : 7,8
    Amiens : 8
    Rennes : 8,6
    Bordeaux : 8,8
    Toulouse : 9,18
    Lyon : 9,18
    Nantes : 9,5
    Montpellier : 10
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    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20140513.RUE3789/en-france-on-peut-devenir-prof-des-ecoles-avec-4-17-20-de-moyen

  • Des intérimaires toujours plus précaires, Le Monde économie, Catherine Quignon, 17.10.2017

    L’intérim est de moins en moins un tremplin vers un emploi stable. Les syndicats dénoncent des recours abusifs aux travailleurs intérimaires, les premières variables d’ajustement des entreprises.

    Lors du retour très commenté d’Emmanuel Macron sur le site de Whirlpool à Amiens, le 3 octobre, (http://lemonde.fr/politique/article/2017/10/03/emmanuel-macron-de-retour-a-amiens-aupres-des-salaries-de-whirlpool_5195290_) le président de la République a été interpellé par le député de La France insoumise François Ruffin sur le sort des intérimaires. Si la reprise du site par un industriel picard devrait permettre, à terme, de sauver l’emploi de 277 salariés de Whirlpool, les intérimaires – qui ne sont pas moins de 250 – sont exclus du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

    En effet, même s’ils travaillent depuis plusieurs années dans la même entreprise, les intérimaires n’entrent pas en compte dans les procédures de reclassement dont bénéficient les salariés en interne en cas de PSE. Leurs indemnités de fin de mission sont également sans commune mesure avec les « gros chèques » (indemnités extralégales) que touchent parfois les salariés sur le départ.

    Plus précaire, leur statut est censé être un tremplin vers un poste stable, mais c’est de moins en moins le cas : seuls 8 % de salariés en intérim en mars 2015 étaient en contrat à durée indéterminé (CDI) un an après, selon l’Observatoire de l’intérim et du recrutement (http://observatoire-interim-recrutement.fr/connaitre-les-interimaires/#section-1_1). Ils étaient 16 % en 2011. Dans les faits, « les intérimaires peuvent enchaîner des missions pour la même entreprise pendant des mois, voire des années », s’insurge André Fadda, de la branche intérim de la CGT.

    Réservé aux intérimaires enchaînant des missions régulières, le CDI intérimaire reste marginal : il concernait seulement 15 300 signatures fin février 2017, selon le dernier baromètre de Prism’Emploi. Une paille en comparaison des 698 000 intérimaires recensés en juillet 2017 par le ministère du travail. Au deuxième trimestre 2017, l’emploi intérimaire est en effet reparti à la hausse dans l’industrie et il est en forte croissance dans le tertiaire (http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2017-068.pdf).

    En théorie, la loi interdit de recourir à un intérimaire sur un poste stable. En pratique, les syndicats dénoncent le recours abusif aux emplois précaires. « Les pouvoirs publics ferment les yeux », s’insurge André Fadda. Les entreprises plébiscitent ce statut : « sur le site de PSA à Sochaux, il y a aujourd’hui plus d’intérimaires non qualifiés que de CDI qui sont recrutés », affirme Franck Plain, délégué CGT.

    Les condamnations pour abus restent rares

    Les condamnations pour abus restent rares : difficile de prouver l’existence d’un emploi durable quand plusieurs salariés se succèdent au même poste ; surtout, les intérimaires portent rarement plainte, espérant être réembauchés un jour. Mais elles existent : en mars, le tribunal correctionnel de Créteil a condamné Sanofi pour abus de recours au travail intérimaire. L’inspection du travail avait répertorié 1 782 contrats de mission en 2010 et 1 853 en 2011, ainsi que 600 infractions au code du travail, rapporte la CGT. En octobre 2016, la société Cordon Electronics, qui employait en permanence 60 % de ses effectifs en intérim selon L’Humanité, a également été condamnée par la cour d’appel de Bordeaux (https://www.humanite.fr/l-abus-dinterim-epingle-par-la-justice-617179).

    « Les CDD et les intérimaires sont les premières variables d’ajustement dans les entreprises », souligne André Fadda. Le non-renouvellement de leur contrat fait rarement les gros titres de la presse. Pourtant, les « charrettes » d’intérimaires peuvent être massives.

    Alors qu’Airbus a annoncé fin 2016 la suppression de plus d’un millier de postes en Europe, chez Airbus Helicopters, « on est passé de 1 000 à 350 intérimaires en quelques mois » , affirme Rémy Bazzali, représentant CGT, dans le quotidien La Marseillaise. A Carquefou, au sein de l’entreprise NOV-BLM, qui comptait jusqu’à 200 intérimaires au plus fort de son activité, tous se sont vus remerciés avant la mise en place d’un plan social, dénonce dans une brochure le syndicat FO.

    Contrats à la semaine

    André Fadda déplore aussi des contrats de plus en plus précaires : « sur les chantiers navals à Saint-Nazaire, quand l’activité a repris à la fin des années 2000, les intérimaires se sont vu proposer à la semaine ou à la journée, alors qu’avant c’était plutôt des contrats de 5 ou 6 mois », raconte le délégué syndical. De fait, au quatrième trimestre 2016, les missions en intérim duraient en moyenne 1,9 semaine, selon le ministère du travail.
    http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2017-027.pdf

    « Cette précarité empêche les intérimaires de faire des projets d’avenir », déplore le syndicaliste. Reste à voir si la taxation des contrats courts, au programme du gouvernement, permettra de limiter les abus.

    L’exploitation vue d’en bas, Le Monde, 25.11.2016, Anne Rodier

    Patrice Thibaudeaux livre un témoignage rigoureux et détaillé, sous la forme d’un journal de bord du travail de nuit dans une usine de métallurgie.

    S’il est de bon ton d’affirmer que « les classes sociales, c’est du passé », la condition ouvrière, elle, appartient bien au présent. Patrice Thibaudeaux en livre un témoignage rigoureux et détaillé, sous forme de journal de bord du travail de nuit dans une usine de métallurgie. Patrice Thibaudeaux y est intérimaire, comme plusieurs de ses collègues. Chaque jour à 6 heures, au retour de l’usine, il raconte sa nuit en quelques lignes. Parce que « la différence des classes commence par le langage », un lexique présente en fin d’ouvrage le vocabulaire des travailleurs de cette usine.

    Dans ce récit, la condition ouvrière prend vie comme dans un vieux roman classique : le travail très physique, parfois jusqu’à « l’abrutissement », les rapports entre ouvriers, tantôt cordiaux et solidaires tantôt agressifs, selon l’humeur et les conditions de travail du moment ; l’ambiance souvent tendue à cause de la fatigue, la violence, l’alcool et la drogue ; et les relations avec les « chefs », les « contremaîtres » et les « huiles de bureau », ceux qu’ils surnomment les « guignols en cravate ».

    Quant à Bob, Germain, Joseph, Maumo, Davy et les autres de ses compagnons, il en esquisse de brefs portraits, leur âge, leurs caractéristiques. Ils viennent presque tous d’un milieu ouvrier, certains de l’Assistance publique. Ils sont parfois paysans le jour et ouvrier la nuit. Mais pour l’auteur, ce qui explique le mieux leurs comportements, c’est leur passé.

    Les « négriers de l’intérim »

    Son témoignage poignant distribue les coups de griffe à la communication d’entreprise qui s’emballe sur les mesures de sécurité et donne des leçons, « comme si les gars prenaient plaisir à enfreindre les règles », comme s’il n’y avait pas d’impératifs de rentabilité ». Ils sont tellement loin de la réalité : « régulièrement des types se font écraser un doigt, se blessent avec un fil de fer », écrit-il.

    Puis vient le tour des « négriers de l’intérim », qui oublient de payer des heures, parfois une nuit entière, plus quelques primes, qui interrompent les contrats l’avant-veille d’un jour férié pour éviter de le payer. Et bien sûr celui d’un encadrement tatillon qui distribue les mises à pied « pour délit de cigarette ». Les ouvriers ne sont pas épargnés : ni ceux qui arrivent « avec un coup dans le nez », ni ceux qui « hurlent des vulgarités », etc..

    Le moral est souvent assez bas, plombé par un sentiment d’impuissance lié à la précarité de l’emploi. La résistance physique ou morale créent parfois des dynamiques de solidarité, mais pour Patrice, la seule issue est « la lutte des classes », car écrit-il : « tout, absolument tout (ou presque), découle d’elle ».

    Après cette longue épreuve qui a marqué l’année 2012, l’auteur passera une licence d’histoire en cours du soir et par correspondance qui lui permettra de faire un autre travail et d’en finir avec l’usine, provisoirement.

    « L’usine nuit et jour, journal d’un intérimaire », de Patrice Thibaudeaux. Editions Plein chant, 222 pages, 12 euros.

    #condition_ouvrière #intérimaires #tertiaire (invisibles #ouvriers) #CDD #variables_d’ajustement #précarité_de_l’emploi #exploitation #guignols_en_cravate #livre

    • PSA : colère des intérimaires de Sochaux et de Rennes qui dénonce une inégalité de traitement
      http://www.boursorama.com/actualites/psa-colere-des-interimaires-de-sochaux-et-de-rennes-qui-denonce-une-ineg

      Les intérimaires multiplient les débrayages depuis deux semaines, selon la CGT.

      Si les intérimaires des sites de Rennes et de Sochaux ont gagné moins d’argent que prévu, c’est parce qu’ils ont effectué moins d’heures supplémentaires en septembre, selon la direction. Le groupe automobile PSA a « formellement » démenti mardi 24 octobre toute différence de traitement et de rémunération entre ses salariés, après des accusations portées par la CGT intérim et -fait rare- des débrayages d’intérimaires.

      PSA précise qu’à Rennes, salariés et intérimaires ont réalisé « moins d’heures supplémentaires en septembre » que les mois précédents, en raison notamment de problèmes d’approvisionnement. Cette situation a eu « un impact négatif de 200 euros » sur la paie des intérimaires, payés au « réel » alors que les salariés de PSA ont un système de compteur temps annuel qui permet de « lisser la rémunération », a expliqué le porte-parole.

      « 1.367 EUROS PERÇUS CONTRE 1.850 EUROS ANNONCÉS »

      Le constructeur dément également que les pauses ne soient pas rémunérées pour les intérimaires et les tenues de travail non nettoyées ou remplacées, comme l’affirme la CGT dans un communiqué.

      D’après la CGT Sochaux, des intérimaires des équipe de VSD (vendredi, samedi, dimanche) n’ont perçu « qu’environ 1.367 euros nets au lieu des 1.850 euros nets annoncés par PSA et les agences d’intérim ».

      D’après le syndicat CGT intérim, une centaine d’intérimaires au total ont débrayé au cours des deux dernières semaines dans les usines PSA de Rennes et Sochaux pour dénoncer une « dégradation de leurs conditions de travail » et « le non-respect de l’égalité de traitement entre salariés à statut et salariés intérimaires », notamment en matière de rémunération.

  • Montreuil : ils attaquent Pôle emploi devant le tribunal - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/montreuil-93100/montreuil-ils-attaquent-pole-emploi-devant-le-tribunal-21-09-2017-7276791

    Khedidja Mezidi est désemparée. Accompagnée d’une vingtaine de membres de la CGT, cette chômeuse en fin de droits s’est rendue devant le tribunal administratif de Montreuil ce jeudi matin. Elle compte réclamer des dommages et intérêts auprès de Pôle emploi, qui a agréé et financé une formation de cuisinier « jugée bidon » par la CGT, à laquelle elle a participé de juin 2016 à février 2017 à Paris et Créteil (Val-de-Marne). « Ces huit mois m’ont achevé… », soupire cette mère de famille de trois enfants qui habite à Neuilly-sur-Marne. « On n’a fait que 4 semaines de pratique. La théorie, c’était n’importe quoi, ça consistait à recopier un livre. A la fin, on ne faisait plus rien », fustige Khedidja Mezidi.
    Dès le début de la formation, une partie des élèves s’était mise en grève pour dénoncer la mauvaise qualité des enseignements, tant sur le plan matériel que pédagogique, dispensés par l’organisme ISP. Sur les 17 stagiaires, « il ne restait plus que trois ou quatre personnes dans les sessions », appuie Khedidja, qui se retrouve aujourd’hui dans une situation très embarrassante. Sans formation et donc en fin de droits, elle ne touche que l’allocation de solidarité spécifique équivalente à 500 € par mois.

  • Jean-Michel Blanquer. Une politique scolaire et de droite et de droite
    https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article260

    Toute une partie du discours de Blanquer vise à caresser dans le sens du poil les tenants de l’approche conservatrice. Par exemple la distribution aux élèves des Fables de La Fontaine (auteur injustement instrumentalisé par les tenants du retour en arrière en matière éducative) est saluée à droite. Alain Finkielkraut (inlassable contempteur de la pédagogie) apporte son soutien au ministre et à son directeur de cabinet qui veut « restaurer les grands textes patrimoniaux dès le plus jeune âge » (L’Obs du 24/08/2017). Au demeurant, il faut rappeler qu’après la publication, en 2016, de son livre « L’école de demain » (Odile Jacob), Blanquer était présenté par les médias comme le probable ministre de l’Eduction Nationale de François Fillon. A la veille de sa désignation au ministère, Blanquer accorde un entretien au très conservateur site SOS-Education, proche notamment de la manif pour tous. L’article sera précipitamment retiré du site par l’association éditrice qui ne veut pas « causer du tort au ministre » mais se réjouit bruyamment de sa nomination. Le Figaro, pour sa part, rappelle, en s’en réjouissant, que lorsqu’il était recteur de l’académie de Créteil, Blanquer faisait chanter la Marseillaise aux écoliers et organisait des stages de « tenue de classe » pour les professeurs (Le Figaro, 17/05/2017). Et Blanquer vient de relancer le projet d’apprendre la Marseillaise à tous les écoliers. Il veut aussi développer à nouveau les internats d’excellence et favoriser un recours plus large au redoublement. Après sa prise de fonction, le ministre donne une interview au Monde (un journal plus convenable que SOS éducation) dans laquelle il dénonce le clivage gauche-droite « qui a fait plus de mal que de bien à l’éducation ». Plus de clivage donc, du « pragmatisme ». Parmi les éléments de langage qui réjouissent les conservateurs, il y a la dénonciation par Blanquer de l’égalitarisme. Le titre de son entretien à l’Obs (24/08/2017) est d’ailleurs le suivant : « Le discours égalitariste est destructeur ». Bref Blanquer c’est « la droite complexée » (ou qui avance masquée).

  • Premières fissures au sein de La République en marche - Le Point
    http://www.lepoint.fr/politique/premieres-fissures-au-sein-de-la-republique-en-marche-29-07-2017-2146734_20.

    Des adhérents mécontents, réunis en collectifs, dénoncent un verrouillage du parti jugé contraire aux promesses d’Emmanuel Macron.

    Le vent de fronde n’a pas faibli cette semaine au sein de La République en marche, dont les adhérents ont jusqu’à ce dimanche pour voter sur les nouveaux statuts du parti. Un fonctionnement trop « pyramidal », des candidatures décidées d’en haut et des parlementaires astreints à une discipline de fer sont quelques-uns des reproches formulés par certains membres de LREM, qui protestent aussi contre un « verrouillage » jugé contraire aux promesses d’Emmanuel Macron. Le collectif La Démocratie en marche les conteste en justice, estimant qu’ils « cantonnent les adhérents à un rôle de supporteur et les excluent de la gouvernance, aussi bien locale que nationale ». « On a des statuts formidablement pyramidaux », qui ont été prétendument « co-construits » par les adhérents, mais cela n’est « pas vrai », fustige leur porte-parole, Rémi Bouton. Le tribunal de grande instance de Créteil doit trancher mardi, jour de la publication des résultats du scrutin.

    #en_marche @sinehebdo

    ps pour l’image voire ici : https://seenthis.net/messages/125313#message125331

  • Des adhérents de la République en marche saisissent la justice
    Jean-Michel Decugis et Myriam Encaoua |23 juillet 2017, 21h31
    http://www.leparisien.fr/politique/des-adherents-de-la-republique-en-marche-saisissent-la-justice-23-07-2017

    Plusieurs dizaines d’adhérents contestent devant le tribunal la validité des statuts du parti présidentiel.

    L’adoption des statuts de la République en marche, soumis au vote électronique des adhérents ne devait être qu’une formalité. Mais la révolte gronde parmi quelques-uns des 3000 animateurs des comités locaux. Une trentaine de militants, très remontés, ont déposé un recours en référé devant le tribunal de grande Instance Créteil (Val-de-Marne) pour obtenir l’annulation du scrutin qui démarre ce dimanche et doit se poursuivre jusqu’au 31 juillet. L’audience de référé est fixée à 13h30 ce mardi.

    #çavavite

  • Des mots disparaissent – Le blog de Christine Delphy
    https://christinedelphy.wordpress.com/2017/07/14/des-mots-disparaissent


    Des mots disparaissent
    @cqfd

    DES MOTS DISPARAISSENT

    Sébastien Fontenelle

    13 juillet 2017

    J’ai quand même l’impression que si un mec essayait de lancer sa voiture dans une foule de fidèles, à la sortie d’une église, un dimanche matin, en gueulant par exemple des trucs à base d’ « akbar » : ça lèverait une assez vive émotion dans
    #la_presse_et_les_médias_dominants (LPELMD), où l’on n’hésiterait probablement que fort peu à parler d’une « tentative d’attentat » – puis à convoquer quelques savants fameux à la fin de leur faire répéter pour la cent millième fois qu’il serait quand même temps d’« ouvrir l’islam contemporain pour lutter contre le djihadisme », etc.

    Je dis ça parce que l’autre jour – c’était jeudi dernier, 29 juin -, un mec en 4×4 a tenté « à plusieurs reprises » de rouler dans les musulmans réunis, après la prière, devant la mosquée de Créteil (Val-de-Marne), qui était heureusement protégée par des plots et des barrières.

    Mais dans ce cas, très curieusement – et à s’en tenir aux titres des rares articles consacrés à cet assaut : LPELMD n’ont pas du tout considéré qu’il s’agissait d’une attaque terroriste. France Info, par exemple, a tout de suite jugé, avant de passer vitement à de plus graves sujets, qu’il y avait plutôt là quelque chose comme une regrettable faute d’inattention du conducteur qui avait « percuté en voiture les barrières de protection de la mosquée », cependant que Le Figaro, très brièvement, concédait de son côté que l’intéressé avait bel et bien « foncé » intentionnellement, mais « dans les barrières », et non dans des mahométans, merci de ne pas tout confondre. (Par contraste, lorsqu’en septembre dernier des bonbonnes de gaz avaient été découvertes dans une voiture non loin de Notre-Dame de Paris – ou quand, plus récemment, « un islamiste radicalisé a foncé avec sa voiture chargée d’une bonbonne de gaz et d’armes sur des gendarmes sur les Champs-Élysées » (1) : LPELMD avaient, à raison, parlé, dans leurs gros titres, de « tentatives d’attentat » et de « terrorisme ».) Et quant aux chaînes de télévision dites « d’info » : elles n’ont tout simplement pas mentionné l’attaque de Créteil (2), qui aurait pu se terminer par un abominable carnage.

    Adoncques : lorsqu’un projet de tuerie – dans laquelle d’autres musulman-e-s compteront possiblement au nombre des victimes — peut être attribué à des mahométan-e-s, il est distinctement nommé pour ce qu’il est par les forgerons de l’opinion. Mais si ce sont les fidèles d’une mosquée qui sont visés, et si, par conséquent, il n’est pas possible d’incriminer « l’islam » : les mots qui disent ordinairement la terreur, soudain, disparaissent – puis l’événement lui-même est diligemment occulté.

    Comme si, décidément, certaines vies valaient tellement moins que d’autres.

    (1) Le Point, 20 juin 2017.
    (2) Arrêt sur images, 30 juin 2017.

    #CQFD #Sébastien_Fontenelle #Rage_dedans