city:daesh

  • Être mis au pied du mur
    http://www.dedefensa.org/article/etre-mis-au-pied-du-mur

    Être mis au pied du mur

    Marine Le Pen a été décevante lors du dernier débat des aspirants à la Présidence. Emmanuel Macron, énarque de formation et banquier de son état, a fait la démonstration de sa facilité à jongler avec les chiffres pour … leur faire dire n’importe quoi. Habile bateleur, il a cantonné son opposante dans les rets de ses propres contradictions afin de botter en touche.

    Toujours frapper sur le même clou

    Marine Le Pen nous remet le même disque de la menace islamiste et du contrôle des délinquants dangereux sans, pour autant, indiquer les causes de toute cette dérive mortifère. Elle n’incrimine jamais l’Arabie Saoudite, les Émirats Unis, voire tout le mouvement atlantiste, dans les mécanismes de soutien à Daesh et toute les déclinaisons de la nébuleuse d’un terrorisme autant instrumentalisé (...)

  • Mieux qu’Hillary, bien mieux que BHO
    http://www.dedefensa.org/article/mieux-quhillary-bien-mieux-que-bho

    Mieux qu’Hillary, bien mieux que BHO

    07 avril 2017 – Il y a une rapidité peu ordinaire et sans précédent ni équivalent concevable dans cette situation qui ne cesse de se faire succéder les renversements radicaux des positions. C’est dire si, à cette heure de ce matin (09H00), quelques heures après l’intervention militaire US avec le tir de 60 missiles de croisière contre, semble-t-il, une base aérienne syrienne, mon intervention à moi sera basée sur une très faible quantité d’informations, et s’en tenant au fait brut : rapidité de la décision, exécution immédiate... Cela conduit à quelques constats mesurés à l’évidence des événements, à quelques questions également évidentes mais nullement précipitées parce que répétées depuis au moins quatre années à la lumière des menaces d’intervention US. Mais l’observateur (...)

    • L’attaque de cette nuit s’est faite dans des conditions bien pires que celle qui était prévue en août 2013 et qui n’eut pas lieu : aucune certitude sur la responsabilité de l’attaque et quelques signes évidents de l’habituel false flag, l’absence complète d’intérêt tactique jusqu’à l’absurde de la Syrie de réaliser une telle attaque au moment où les USA venaient de modifier leur position vis-à-vis d’Assad, la situation vérifiée (par l’ONU, la Russie et les USA) du désarmement chimique de la Russie depuis 2013, une information biaisée par des filières connues depuis longtemps comme très-douteuses, aucune vérification d’aucun élément dans les circonstances, aucune légalité internationale, quasiment aucune consultation réelle mais quelques notifications préventives ici et là, un climat absolument plongé, noyé dans l’hystérie et l’affectivisme, etc. (On y ajoutera des considérations objectives : la présence des Russes, l’aide indirecte apportée à Daesh et les autres bandes que Trump prétend détruire, et un encouragement direct à poursuivre plus que jamais, le déchaînement belliciste des acteurs qui ont été peu ou prou disciplinés par les Russes : Israël, la Turquie, l’Arabie, etc., et chacun bien entendu avec des buts différents qui vont rallumer ou aggraver les affrontements, etc.)

    • Du côté russe, l’action de l’administration Trump pourrait bien faire évoluer décisivement la situation profonde et à terme du pays, avec la possibilité d’effets plus rapprochés selon la voie choisie. C’est-à-dire qu’elle placerait éventuellement Poutine devant une singulière alternative électorale : durcir sa position et sa politique, avec effets militaires, s’il veut être réélu en mars 2018 (dans onze mois) ; ou nous préparer à voir surgir un dur nationaliste éventuellement incontrôlable, type-Jirinovski, ou certainement inflexible, type-Rogozine, ou encore quelque général décidé au pire.

    • J’en ai le souffle coupé ! Trump qui ne voulait pas intervenir dans le conflit a frappé, approuvé par Hollande !

      Dans quelque sens qu’on se tourne, c’est la surpuissance du Système qui gronde, sans aucun espoir de stabilisation et avec de multiples possibilités de conflits. Dans ce cas, l’automatique autodestruction qui suit aussitôt laisserait des traces profondes sur la situation du monde. Il ne reste plus qu’à espérer dans la capacité infinie des directions-Système de se déchirer entre elles, dans une atmosphère si totalement dépourvue de mesure et de logique, et complètement emportée par l’hystérie et l’affectivisme.

  • SYRIE : POUR EN FINIR AVEC CETTE HISTOIRE DE GAZODUCS | Kurultay.fr

    http://kurultay.fr/blog/?p=1083

    L’histoire est entendue, la guerre civile qui ensanglante depuis plus de 5 ans la Syrie ne peut avoir que des origines secrètes – cachées par les médias occidentaux – et qu’il faudrait chercher dans les tréfonds de ces âmes avilies par l’argent et le vice que l’on rencontrerait à foison sous les turbans arabes ou les chapeaux de cow-boys texans.

    Ultime avatar des complots judéo-maçonniques qui ont agité les esprits névrosés du début du XXème siècle (jusqu’aux horreurs que l’on sait), tout ne serait aujourd’hui que conjuration pour le pétrole et le gaz, qu’affaire de “gros sous” et de géopolitique de ressources énergétiques en voie d’épuisement[1].

    C’est ainsi que le printemps arabe de 2011, qui a touché la Syrie mais aussi la Tunisie, le Bahrein, l’Egypte…, serait réductible à une banale “vengeance” d’émirs qatariens et d’islamistes turcs, secondés évidemment par la CIA, et animés par l’appât du gain qui leur aurait échappé du fait de la résistance de Bachar el-Assad le président “légalement élu” de la Syrie.

    • Après un Julien Salingues, voilà qu’Alain Gresh a son tour prends « le train » des médias dominants ! Haro sur les anti-Occidentaux, nous ressortir la vieille antienne de « l’ad Hitlérium » il fallait le faire et je m’y attendais un peu il faut dire. Alep et la défaite occidentale fait sortir les loups du bois ou dévoilent la vraie nature des « rebelles sous perfusion » des médias dominants. Zéro pointé

    • Toujours aussi clivant la Syrie... Pour ma part, c’est une vieille relations de travail mais je n’arrive toujours pas à m’expliquer la passion soudaine (pour quelqu’un qui a vécu sous le père avant le fils, sans que personne ne s’en émeuve beaucoup en France) qui exalte les jeunes chantres de la révo syrienne (Alain @Nouvelles_d’Orient , je ne parle pas pour toi, on est presque aussiv vieux :-()

    • Oui, parce qu’on veut un monde en noir et blanc. On peut reconnaître que les révolutions arabes ont été des mouvements authentiques, profonds, mobilisant largement, rejetant une forme de pouvoir, du Caire à Damas en passant par Manama. Ces mouvements n’ont pas été voulus par les Etats-Unis (qui, selon certaines, auraient planifié l’arrivée des Frères en Egypte !) mais que les occidentaux, les pays du Golfe et d’autres, interviennent pour faire basculer les choses en leur faveur. Au-delà, un des enjeux est l’intégration de l’islam politique au jeu politique et le refus de cette intégration ne peut aboutir qu’à des retours en arrière et à des dictatures comme en Egypte qui répriment non seulement les Frères mais tout ce qui pense et bouge (ce que n’implique pas que j’ai de la sympathie pour les Frères, qui sont un mouvement conservateur et économiquement libéral). Enfin, sur le pétrole, indépendamment des positions adoptées sur la crise syrienne, je pense qu’il reste des faits et que rien de ce que j’ai lu n’implique que le pétrole ait joué un rôle majeur dans cette crise (mais je suis prêt à reconnaître que je me suis trompé si je tombe sur une étude sérieuse, ou une réfutation argumentée de l’article que j’ai publié).

    • Bonjour @alaingresh ,
      J’intervenais en commentaires sur Nouvelle d’Orient jadis (une orange bien mûre ;-) )
      Merci d’intervenir ici.
      Je suis frappée que les médias essaient d’assimiler les Frères Musulmans à Al Quaida et à Daesh.
      Bien sûr c’est un mouvement très conservateur (mais les populations des zones rurales des pays arabes, peu alphabétisées, sont très religieuses et très conservatrices, les Frères sont souvent un mouvement représentatif de cela). En Egypte pas mal de FM étaient commerçants ce qui va avec l’idéologie libérale. Cela me parait caricatural et diabolisant de les assimiler à Al Quaida et à Daesh, d’autant que le mouvement des FM n’est pas homogène (d’après ma fille, qui a vécu en Egypte pendant l’année de la révolution, les jeunes FM pouvaient avoir des conceptions plus ouvertes et modernes).

    • Oh scandaleux de lire de tels horreurs, si Mr Gresh les Usa, étaient derrière les pseudo-révolutions arabes ou « printemps » avec la main de l’équipe a Georges Soros et Mac Cain la NED qui finance tous les changements de régimes déjà avant la chute de l’Urss. rien que pour la Syrie voici les bailleurs de fonds derrière l’agression contre la Syrie : https://www.theguardian.com/global-development-professionals-network/2013/apr/29/diversity-inclusion-ngo-board?CMP=share_btn_fb et ici la liste des groupes terroristes que vous appelez sans doute « rebelles modérés » sauf qu’ils modèrent les têtes de ces pauvres syriens sacrifiés au nom du pétrole ou du gaz : http://fr.etilaf.org/press/communique-conjoint.html
      Contrairement ce que vous dites les USa sont derrière les changements violents de régimes et manipulent les Frères Musulmans depuis le début après les anglais : https://syria360.files.wordpress.com/2013/11/dia-syria-muslimbrotherhoodpressureintensifies-2.pdf archives NSA ou CIA ça vous va ? En France Hollande, Juppé Fabius qui aime bien Al Nosra (qui fait du bon boulot) et ces agents français les soeurs Kodmani, Burgat et autres journalistes djihadistes pro-Qatar Nabil Enasri, Romain Caillet etc...La liste des idiots-utiles impliqués dans le scénario syrien : http://appelsolidaritesyrie.free.fr/ACTUALITE/130708_SYRIE_LETTRE_ELYSEE/130708_SYRIE_LISTE_ELYSEE.pdf plus le nerf de la guerre : http://codssy.org/wp-content/uploads/2015/09/Bilan-2015.pdf
      Le grand « plan du grand moyen-orient élargi » tel qu’il été pensé par les néoconservateurs américains du PNAC :http://www.nytimes.com/interactive/2013/09/29/sunday-review/how-5-countries-could-become-14.html?smid=fb-share
      des preuves en veux tu en voilà : http://www.strategicsinternational.com/9_Khadera.pdf
      Les gagnants et les perdants des « régime change » selon le journal des forces armées Us :http://larsanderson.org/files/2011/10/armed-forces-journal-blood-borders-june-2006.pdf
      Gal Wesley Clarke lui-même en a parlé des 7 pays a dégommer en 5 ans ..C’est du néocolonialisme mais du colonialisme violent depuis le 9/11 je vous rappelle ce qu’est le colonialisme afin que vous puissiez vous rendre compte de vos crimes à vous les journalistes : http://www.larevuedesressources.org/IMG/pdf/CESAIRE.pdf
      La France est responsable donc en partie du génocide du peuple syrien et la destruction du pays car elle soutient des kurdes :"" Khaled Issa Le Parti de l’Union Démocratique -PYD, exprime son entière solidarité avec la France, présente ses condoléances aux familles des victimes, et apporte son entier soutien aux forces de l’ordre dans sa lutte contre le terrorisme.
      Le PYD est déterminé plus que jamais dans son combat pour vaincre les terroristes.
      Il appelle à la mobilisation totale derrière le Président de République Française dans ces circonstances particulières.
      Paris, 13 Novembre 2015.
      Khaled ISSA
      14 novembre 2015, 09:53""
      Des activistes du CANVAS de Gène Sharp et Mac Cain (DNI) Georges Soros de la NED sont responsables des crimes dans ce pays mais aussi dans d’autres pays avant l’ex-Yougoslavie, Ukraine, Lybie, Somalie, Liban Soudan etc...Liste de crimes très longue ! Avoir soutenu l’UCK membre d’Al Qaida que les néocons américains ont importés contre les méchants serbes : http://csamary.free.fr/articles/Publications/Restauration_capitaliste_files/2008_DiscussionDiana.Johnstone.pdf
      A qui le tour ?? Mr Gresh en tant que journaliste vous devrait un jour rendre des comptes revoir les lois de Nuremberg que tous les jours les pays européens anglo-saxons violent au nom de leurs intérêts. http://bdc.aege.fr/public/Le_Nouvel_Ordre_du_Monde_Arabe.pdf

    • Le règlement du conflit syrien semble avoir pour composante l’entrée dans le capital de Rosneft du Qatar. Dans les articles que l’on trouve à ce sujet, il semblerait que cette participation soit une façon d’obtenir la coopération de ce pays. Du coup, toutes les argumentations tentant de faire comme si les intérêts des pays pétroliers et gaziers n’étaient pas en cause dans la guerre en Syrie deviennent suspectes, à mes yeux...

    • http://www.courrierinternational.com/article/petrole-glencore-et-le-qatar-entrent-au-capital-de-rosneft-po

      Le Kremlin a annoncé la prise de participation à hauteur de 19,5 % du fonds souverain du Qatar, associé au négociant anglo-suisse en matières premières Glengore, dans le fleuron russe Rosneft.

      Les sanctions européennes et américaines n’y ont rien fait. Rosneft, le géant russe du pétrole, va être partiellement privatisé. Le Kremlin a fait savoir, dans la soirée du 7 décembre, que le premier négociant en matières premières du monde, l’anglo-suisse Glencore, et le fonds souverain du Qatar prennent 19,5 % des parts de la compagnie Rosneft, dans une transaction évaluée à 10,5 millions d’euros.

    • Le deal entre le Qatar et Rosneft a pour but de faire abandonner au Qatar son projet de participer à la destruction programmée de la Syrie.’’.La Fédération de Russie, qui détient directement 50% du capital de Rosneft, vient d’en céder 19,5% à Glencore et au Qatar.

      On ignore la répartition exacte du capital.

      Rosneft est la première entreprise pétrolière mondiale.

      Cette décision intervient alors que l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis laissent prévoir la levée des sanctions économiques contre Moscou, et alors que l’accord de réduction de la production pétrolière prise au sein de l’OPEC devrait permettre à la hausse des prix de se poursuivre lentement.

      Rosneft avait par ailleurs acquis le pétrolier Bachneft juste avant cette privatisation. À cette occasion, selon le Comité d’enquête de la Russie, le ministre de l’Économie, Alexeï Oulioukaïev, aurait illégalement perçu 1,8 million d’euros pour donner son accord. Le ministre a été placé en résidence surveillée.
      La valeur boursière de Rosneft est évaluée à 55,02 milliards d’euros. Les actions cédées à Glencore et au Qatar l’ont été avec une décote de 2%, soit 10,5 milliards d’euros.

      Le Qatar est déjà actionnaire majoritaire de Glencore.

      Les 10,5 milliards d’euros de recettes seront reversés à l’entreprise publique Rosneftegaz, qui devrait en verser à son tour une partie à l’État. Ils seraient alors utilisés pour couvrir le déficit provoqué par les sanctions économiques européennes.

      Séparant totalement sa politique économique de sa politique étrangère, la Russie a ainsi scellé une alliance avec le Qatar qu’elle combat militairement en Syrie.’’.

    • @marielle le petit rajout sur les états voyou dont on sait qui la définie (Usa, UE) est vraiment de trop a mon humble avis
      . Depuis plus de quarante ans, la compagnie suisse se serait spécialisée dans le travail avec les États-voyous, contournant les sanctions et autres embargos auxquels ils sont soumis. Cuba, l’Iran, la Libye, l’Afrique du sud (au temps de l’apartheid) et l’URSS (au temps de la guerre en Afghanistan) feraient partie de cette liste." l

    • La congressiste démocrate de Hawaï Tulsi Gabbard, soutien de Bernie Sanders pendant la campagne présidentielle, a rompu avec le discours à sens unique des médias en accusant les États-Unis de financer et d’armer des groupes terroristes d’al-Qaïda et d’ISIS / Daech / EI. Elle a introduit une résolution intitulée le « Stop Arming Terrorists Act ». https://www.youtube.com/watch?v=B0UW0pnvIHE

  • Des revers en cascade - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/des-revers-en-cascade.html
    http://i1.wp.com/arretsurinfo.ch/wp-content/uploads/2016/11/fabius-jean-marc-ayrault-francois-hollande-11-fevrier-2016-paris.jpg?resize=6

    Achat d’hélicoptères américains par la Pologne, rejet de la résolution française sur la Syrie à l’ONU, annulation de la visite de Vladimir Poutine à Paris : courant octobre, en quelques jours, notre diplomatie a connu trois revers majeurs, dont elle s’offusque, alors même qu’elle en porte l’entière responsabilité en raison de la politique erratique conduite par nos dirigeants.
    Des revers en cascade

    La « trahison » polonaise n’a surpris que ceux qui ne s’intéressent pas à ce pays, car il est clair que la défense de ses intérêts nationaux – et sa défiance légitime à l’égard de son voisin russe – a toujours conduit Varsovie, depuis 1991, à privilégier l’alliance avec Washington plutôt que la solidarité européenne. On ne peut guère reprocher aux Polonais de nous l’avoir caché, car ils ont montré à plusieurs reprises, sans ambigüité aucune – notamment sur le dossier ukrainien – de quel côté leur cœur penchait. Mais nos politiques se bercent d’illusions. Non seulement ils n’ont pas voulu tenir compte de cette évidence, mais pire, ils se sont persuadés que notre refus de livrer deux navires amphibies Mistral à la marine Russe – sous la pression américaine – conduirait notre partenaire européen à choisir notre offre. Bien sûr, il n’en a rien été et l’annulation de la visite présidentielle à Varsovie comme les critiques du ministre des Affaires étrangères illustrent à quel point nos dirigeants ont pris leurs désirs pour la réalité… laquelle semble totalement leur échapper.
    L’émotion de nos gouvernants au sujet de la bataille d’Alep en est un autre exemple. Leur « révolte » face aux « exactions » des forces russes et syriennes se fonde sur une vision totalement partiale de la situation, diffusée par les médias occidentaux.
    A Alep, tout ceux qui connaissent la situation de terrain savent que les djihadistes d’Al-Nosrah pilonnent quotidiennement depuis plusieurs années les quartiers dont la population est restée fidèle au gouvernement de Damas[1] – ciblant prioritairement les quartiers chrétiens -, faisant de nombreuses victimes innocentes ; mais sans doute ces vies ont-elles moins de valeur que celles de ceux qui soutiennent les djihadistes. En effet, les témoins locaux confirment que tous les quartiers bombardés par les aviations russe et syrienne sont ceux dans lesquels la population a pris ouvertement parti pour les islamistes et où flotte ostensiblement le drapeau de Daech… ce que le médias ne nous montrent jamais[2].
    Cette présentation totalement déformée de la réalité est insupportable. Pourtant elle est à l’origine des envolées lyriques et outragées de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, qui se sont même montrés menaçants à l’égard de Moscou. Voir nos autorités réagir à partir d’éléments aussi faux conduit à s’interroger sur leur connaissance réelle du dossier ou leur indépendance d’esprit vis-à-vis de Washington. De plus, ces positions de Matamore ne sont d’aucun effet. Les dirigeants français ont peut être l’illusion d’être des acteurs entendus et écoutés ; mais il n’en est rien. Ils sont aussi insignifiants qu’inaudibles. Notre proposition de résolution à l’ONU a été rejetée et nous ne sommes même plus invités aux négociations internationales sur la Syrie à Genève.
    En toute logique, devant l’hostilité manifestée à son égard par nos gouvernants, les menaces de poursuivre Moscou devant la Cour pénale internationale (CPI), la surenchère de nos médias qui font du Poutine Bashing leur sport favori et la présentation totalement partiale du conflit syrien, le président russe a décidé d’annuler sa visite dans notre pays, jugeant le contexte peu favorable à des discussions sereines. Cette décision semble avoir pris au dépourvu notre président qui pensait pouvoir tancer son homologue russe sans que celui-ci ne réagisse, puis sans doute l’accueillir pour lui faire la leçon.
    Une perception des faits totalement orientée
    Il n’est pas question de faire l’apologie de Vladimir Poutine ou de Bachar El-Assad, ni de nier que la guerre tue, à Alep ou ailleurs ; mais il est bon de rétablir certaines vérités qui sont délibérément dissimulées par les stratèges de la communication américains et les médias Mainstream à leur service.
    Depuis qu’ils sont devenus l’unique superpuissance, les Etats-Unis n’ont cessé de prendre des libertés vis-à-vis du droit international. Pourtant, rares ont été les médias à dénoncer leurs méfaits et les ONG ou les Etats les ayant menacé de poursuites juridiques internationales ou déclaré qu’ils en porteraient la responsabilité devant l’histoire. Rappelons quelques faits :
    – l’invasion illégale de l’Irak – passant outre le véto de la ONU -, laquelle a permis la naissance de Daesh et a provoqué la mort et la désolation dans ce pays, faisant plus de victimes encore que la dictature de Saddam Hussein. Cette action a tout autant violé le droit international que l’action russe en Crimée ;
    – les nombreuses victimes collatérales des frappes de drones dans le cadre de la Global War on Terrorism (GWOT)[3] ;
    – la légalisation la torture et la multiplication des arrestations extra-judiciaires (Rendition) et des prisons secrètes dans le cadre de la GWOT ; la généralisation de l’espionnage de leur population et de leurs alliés. Pourtant ni l’une ni l’autre de ses mesures n’ont été d’une grande efficacité dans la lutte contre le terrorisme ;
    – le soutien à l’Arabie saoudite et au Qatar – deux Etats qui exportent leur islam radical archaïque dans le monde et soutiennent les djihadistes -, à la confrérie des Frères musulmans – dans le cadre du « printemps arabe » – et aux djihadistes liés à Al-Qaïda pour renverser le régime syrien.
    Mais les Etats-Unis ne sont pas les seuls dans ce cas. Ces pratiques concernent aussi plusieurs de leurs alliés.
    L’Arabie Saoudite, non contente d’exporter le wahhabisme de par le monde et d’avoir soutenu les djihadistes, est intervenue au Bahrein à l’occasion du printemps arabe (2011) pour mater une révolte populaire sans que personne ne s’en offusque. Elle semble pourtant incapable d’assurer la sécurité des pélerins se rendant à La Mecque pour le hadj, ainsi qu’en témoignent les incidents à répétition survenus ces dernières années ayant entrainé la mort de centaines de croyants. Surtout, depuis dix-huit mois, elle a déclenché une guerre sanglante au Yémen (opération Tempête décisive), laquelle semble ne pas intéresser grand-monde, contrairement au conflit syrien.
    Depuis mars 2015, une coalition internationale[4] menée par Riyad s’attache à remettre au pouvoir le gouvernement d’Abd Rabo Mansour Hadi, afin d’empêcher l’installation d’un régime chiite à sa frontière méridionale. Dans ce conflit, les Saoudiens sont aidés par les Etats Unis qui leur fournissent armement, renseignements et ravitaillent leurs avions. Les combats ont déjà provoqué plus de 10 000 morts dont beaucoup de civils. L’Arabie saoudite bombarde systématiquement les infrastructures du pays – y compris les hôpitaux – et exerce un blocus sur les zones rebelles au point que des millions de Yéménites n’ont plus de quoi se nourrir ; trois millions ont fui les zones de combat. Le 8 octobre dernier, les avions saoudiens ont pris pour cible une cérémonie funéraire à Sanaa, tuant au moins 140 personnes et en blessant 500. Ces frappes relèvent pleinement d’un crime de guerre ; pourtant aucun Etat occidental ne l’a signalé ni n’a protesté. Tout juste les Américains ont-ils fait savoir qu’ils allaient reconsidérer leur soutien aux Saoudiens dans ce conflit.
    A noter également que plusieurs milliers de véhicules Toyota ont été achetés par les pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis et Jordanie) pour être livrés à l’État islamique,en Syrie et en Irak. C’est le constructeur japonais, accusé à tort de commercer avec Daesh, qui a révélé la liste de ses principaux clients dans la région. Ainsi, 22 500 véhicules auraient été vendus aux Saoudiens, 32 000 aux Qataris et 11 650 aux Emiratis. Puis, selon des informations provenant des services russes – à considérer naturellement avec circonspection -, l’armée jordanienne aurait facilité le transfert de ces véhicules en Syrie et en Irak. Une fois encore, les dénonciations de ce soutien des monarchies pétrolières à l’Etat islamique, sont rares.
    La Turquie est dirigée par un président membre de la confrérie internationale des Frères musulmans, qu’il a soutenu en Tunisie, Libye, Egypte et Syrie à l’occasion des « printemps arabes ». Erdogan a aussi longtemps laissé à Daesh la libre utilisation de son territoire pour son approvisionnement et ses opérations en Syrie et en Irak. Par ailleurs, il ne cesse de renforcer son pouvoir personnel – dans le but de devenir président à vie – et d’encourager l’islamisation de la société. A la suite d’une tentative avortée de coup d’Etat contre lui[5], il s’est livré à une gigantesque purge afin de liquider ses opposants et d’installer ses affidés. C’est-à-dire que l’un des pays membre de l’OTAN est dirigé par un islamiste radical aux tendances despotiques, bafouant les droits de l’homme, sans que cela ne choque personne ni ne remette en cause notre politique à l’égard d’Ankara. Et l’on parle toujours d’une éventuelle entrée de la Turquie dans l’Union européenne… Rappelons également, les forces turques ont pénétré illégalement dans le nord de la Syrie et de l’Irak et occupent une portion du territoire de ces deux Etats sans que la communauté internationale ne trouve à y redire.
    Les faits ci-dessus montrent sans ambiguïté que le droit international est, depuis quinze ans, davantage bafoué par Washington et ses obligés que par Moscou ou Damas ; et que les victimes civiles du « camp de la liberté » sont tout aussi innocentes et bien plus nombreuses que celles qui tombent lors des opérations russo-syriennes. Mais dès lors que des actions de force sont américaines ou alliées de Washington, elles sont, par essence, « justes, légitimes et utiles ». Seuls ceux qui n’appartiennent pas à ce camp ou qui ne soutiennent pas cette politique sont coupables : Moscou, Damas, Téhéran, etc.
    Il faut le réaffirmer sans cesse : contrairement aux idées reçues, la société de l’information dans laquelle nous vivons n’a que très marginalement permis d’améliorer la qualité et l’objectivité des données à la disposition du public. Au contraire, en dépit de la multiplication des canaux médiatiques, leur concentration entre les mêmes mains permet encore davantage de manipulation des faits qu’avant son émergence. Les événements actuels en sont la flagrante illustration.
    La provocation délibérée du Russian Bashing
    Pour envenimer la situation, dirigeants politiques, responsables militaires et journalistes occidentaux ne cessent d’évoquer la montée en puissance de la menace russe et le retour d’une nouvelle Guerre froide… voire pour certains, le spectre d’une nouvelle guerre mondiale[6] !
    Mais le Russian Bashing impulsé par les milieux anglo-saxons ne reflète pas la réalité. Rappelons que le budget de la défense des Etats-Unis (près de 600 milliards de dollars) est de très loin le premier au monde et qu’il est supérieur aux budgets cumulés des dix pays qui le suivent ; la Russie (avec un budget de moins de 70 milliards de dollars) n’arrive elle-même que loin derrière la Chine et l’Arabie saoudite. Moscou dépense ainsi pour sa défense huit fois moins que Washington. La « menace » doit donc être fortement relativisée. Elle est pourtant largement utilisée par Hillary Clinton dans le cadre de sa campagne présidentielle, comme si elle cherchait par avance à remettre en cause une éventuelle victoire de Donald Trump… avec le soutien des hackers russes !
    Il convient également de réfuter la soi-disant volonté hégémonique de Moscou. Poutine n’a d’autre but que de mettre fin aux humiliations répétées dont son pays a été victime depuis vingt ans et au grignotage de ses marges. Il n’accepte plus sans réagir que la Russie soit provoquée ou que ses intérêts soient bafoués. Pourtant, c’est aujourd’hui Moscou qui apparaît comme « fauteur de troubles ».
    A l’opposé, il faut être aveugle pour ne pas mesurer le comportement impérialiste croissant de Washington, tant par ses interventions extérieures qui ne résolvent rien, que par l’application extraterritoriale de son droit au monde entier.
    Bien sur, il ne fait aucun doute que de tels propos seront immédiatement qualifiés de « pro Poutine » et que leur auteur sera accusé d’être un relais de l’influence russe. En effet, c’est une technique régulièrement utilisée ces dernières années que de mettre systématiquement en doute l’objectivité et l’indépendance de ceux qui critiquent la politiqueMainstream. Ainsi, les médias nous rebattent régulièrement les oreilles au sujet des réseaux d’influence russes en France – ce qui est une réalité, tout comme l’espionnage de Moscou -, mais sans jamais parler des réseaux d’influence et d’espionnage infiniment plus puissants des Américains
    Nous vivons une période difficile dans laquelle les esprits sont l’enjeu des stratégies des uns et des autres et où les médias sont devenus un véritable champ de bataille. En la matière, par leur maîtrise des canaux de communication mondiaux, les Etats-Unis disposent d‘un net avantage ; ils ont réussi à imposer leur vision du monde, laquelle répond à la promotion et la défense de leurs intérêts… mais en rien à ceux de la démocratie ni de l’Occident – et surtout pas de la France. Ils ont également réussi à convaincre que leur point de vue était « la » vérité objective et que tous ceux qu’ils désignent comme leurs adversaires sont le « mal ». Evidemment, la réalité est quelque peu différente. Mais nos élites ne semblent pas le percevoir.
    Pour nous Français, l’enjeu n’est pas Moscou, Damas ou Alep, ni Poutine ou Bachar. Il est de retrouver une indépendance de vue et une objectivité d’analyse que nous avons abandonnées depuis plus d’une décennie et d’échapper à la vision sectaire du monde qu’imposent les Américains.
    D’autant plus qu’à la différence des Britanniques, nous ne reconnaissons ni ne cherchons à analyser nos erreurs. Le parlement du Royaume Uni a publié, en juillet et en septembre dernier, deux rapports remettant en cause la décision de David Cameron d’intervenir en Libye, jugeant que les informations l’ayant conduit à lancer cette opération étaient infondées. Qu’avons nous fait en France ? Strictement rien ! Interviewé par la presse, Nicolas Sarkozy a persisté, déclarant qu’il avait pris alors « la bonne décision ».
    *
    La très grande majorité des spécialistes de géopolitique, des relations internationales et des diplomates nous répètent à l’envi depuis un quart de siècle que le monde a changé. Certes. Cela est indéniable. Nous le mesurons chaque jour.
    Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est la grille de lecture sur laquelle ils fondent leur analyse. Elle est restée, pour l’essentiel, basée sur des critères d’évaluation datant de la Guerre froide : le bien, la vérité et la justice sont américains ; le mal, le mensonge et l’injustice demeurent russes ou iraniens. D’où leurs jugements erronés et leurs conseils inadaptés pour la conduite des politiques étrangères européennes… et les erreurs à répétition de celles-ci.
    Le monde évolue donc plus vite que les analyses qu’en font ces « experts » et les choses ont changé de manière bien plus profonde qu’ils ne l’observent, même si des constantes demeurent. C’est pourquoi il est nécessaire d’adopter une nouvelle lecture de la situation internationale afin d’essayer de redonner à la France – et plus largement l’Europe – la boussole dont elle semble démunie.
    Seule lueur de lucidité dans ce sombre tableau, le remarquable rapport récemment publié par les députés Pierre Lellouche et Karine Berger, relatif à l’application extraterritoriale du droit américain[7]. Voilà enfin une réflexion de fond sur un sujet stratégique pour notre économie et nos entreprises, auquel le gouvernement ne s’est guère intéressé, en dépit des affaires BNP et ALSTOM. A lire absolument.
    Eric Denécé | 04-11-2016
    [1] Il convient également de rappeler que depuis cinq ans la population fidèle au régime n’a cessé d’être ciblée par les djihadistes : coupures d’eau et d’électricité, bombardements, blocus du ravitaillement, assassinats, enlèvements, tortures…
    [2] Voir à ce sujet l’excellente analyse de Richard Labévière : http://prochetmoyen-orient.ch/mossoul-alep-la-diagonale-du-fou
    [3] Outre les frappes de drones – qui créent plus de terroristes qu’elles n’en éliminent – ces frappes ont eu lieu à plusieurs reprises en Afghanistan à l’occasion fêtes de mariage, faisant chaque fois une centaine de victimes civiles. Rappelons également que les forces aériennes américaines ont bombardé, le 3 octobre 2015, un hôpital à Kunduz, en Afghanistan, faisant 42 morts et 37 blessés, parmi lesquels des membres Médecins sans frontières ; et qu’elles ont tué une centaine de soldats syriens, mi-septembre 2016, dans un bombardement effectué « par erreur », ce qui a par ailleurs permis à Daesh de s’emparer d’une position stratégique.
    [4] Elle comprend une dizaine de pays arabes et sunnites : les membres du Conseil de coopération du Golfe (Oman excepté), le Maroc, la Jordanie, le Soudan et l’Egypte.
    [5] La genèse de cet événement n’est toujours pas claire. De fortes suspicions existent quant à la parfaite connaissance de ce complot par Erdogan, qui pourrait avoir laissé faire afin de procéder à une purge radicale dans tous les domaines de l’appareil d’Etat.
    [6] Cf. Alain Rodier, « Autour des conflits syriens et irakiens : Etats-Unis et Russie, ils sont tous devenus fous ! »,Note d’actualité n°456, www.cf2r.org, octobre 2016.
    [7] Pierre Lellouche et Karine Berger, Rapport d’information des commissions des Affaires étrangères et des Finances sur L’Extraterritorialité de la législation américaine, Assemblée nationale, Paris, 5 octobre 2016.
    Source : http://www.cf2r.org/fr/editorial-eric-denece-lst/une-lecon-meritee.php

  • Une diplomatie aberrante qui met la vie des Français en danger Retour de Syrie. par Alain Corvez mercredi 9 novembre 2016, par Comité Valmy - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/une-diplomatie-aberrante-qui-met-la-vie-des-francais-en-danger-ret

    Unediplomatie aberrante
    qui met la vie des Français en danger

    Retour de Syrie.

    Invité par l’association Ahfad Ashtar –Les descendants d’Ashtar, ou Astarté, la déesse assyrienne de l’Amour et de la Fécondité, présidée avec une inlassable énergie par le Dr. Ayssar Midani -, à venir donner une conférence à l’université de Damas sur la géopolitique régionale et mondiale de la guerre en Syrie, j’ai passé quatre jours intensément riches en rencontres et échanges chaleureux avec des Syriens de tous milieux et origines, heureux de voir un Français ( J’étais accompagné du journaliste et écrivain Richard Labévière, grand connaisseur de l’Orient compliqué, souvent ostracisé par les médias officiels pour cette raison même) exprimer des vues différentes du gouvernement français sur la crise tragique entretenue en Syrie par les Occidentaux, c’est-à-dire les Etats-Unis et ses alliés, ou plutôt ses affidés, européens.

     

    Le fond du sujet est là : le terrorisme qui dévaste la Syrie, contre lequel elle résiste héroïquement avec l’aide de ses alliés, est le même que celui qui menace directement la France et ses voisins européens, sans compter la Russie et la pauvre Afrique qui n’en peut mais de l’incohérence de notre politique. Il est temps de prendre conscience de cette réalité sanglante et d’y faire face en changeant radicalement d’attitude vis-à-vis des états qui luttent contre lui en première ligne : Syrie, Iran, Russie, Irak, aidés par le Hezbollah libanais et en arrière-plan la Chine. Cette dernière, qui a conclu récemment des accords militaires avec Damas, sait que plusieurs centaines de ses ressortissants Ouïgours se battent avec les terroristes islamiques, notamment dans les quartiers est d’Alep.

     

    Ces états et le Hezbollah ne se battent pas contre DAESH, Al Nosra- devenu Fatah al Sham pour permettre aux organismes de Washington de le considérer comme un « modéré »-, ou les centaines d’autres brigades islamistes aux échanges osmotiques continus, simplement pour respecter une alliance ancienne mais pour défendre leurs propres intérêts nationaux essentiels, sachant bien qu’ils sont la cible suivante de ces organisations terroristes dont tous les experts savent aujourd’hui qu’elles sont sous contrôle des services états-uniens depuis l’époque de la guerre afghane contre l’URSS.

     

    Les EU n’ont jamais eu peur de l’Europe qu’ils ont sous leur emprise depuis la fin de la guerre avec le plan Marshall. Mais après avoir craint l’URSS, ils ont aussitôt après son effondrement considéré qu’ils avaient une mission quasi divine de faire adopter par la planète entière les codes et les normes du mode de vie américain. Suivant les conseils de Zbignew Breszinski exposés dans son œuvre magistrale « Le grand échiquier », il fallait empêcher une quelconque puissance de dominer ou contrôler l’Eurasie, région essentielle, cœur du continent recelant les ressources énergétiques indispensables aux économies du monde.

     

    Un rapport secret des agents de la CIA à leur Centrale datant de 2006, dévoilé par Wikileaks depuis, explique au sujet de la Syrie que le Président Bachar el Assad a depuis son accession à la présidence en 2000 engagé son pays dans des réformes politiques, sociales, économiques, financières, apporté Internet et revu le statut de la presse, tout en continuant la politique laïque de son père, et connaît de ce fait une adhésion de la majorité de la population. Comme cette politique laïque et arabe de défense des droits des Palestiniens et des nombreux réfugiés irakiens qu’il héberge est contraire aux intérêts des Etats-Unis et d’Israël, les agents recommandent de s’appuyer sur les Frères Musulmans syriens qui sont, bien que matés et étouffés depuis les années 80, la seule organisation politique structurée susceptible de porter un jour la révolte pour renverser le pouvoir. Il faut donc être en contact de sympathie avec eux et leur apporter toute l’aide possible.

     

    Ce document est d’une clarté telle qu’on se demande pourquoi si peu d’experts en ont parlé, car enfin, il dévoile clairement la stratégie étatsunienne pour l’ensemble du monde arabe : porter l’Ikwan au pouvoir partout par des révolutions qu’ils savent présenter comme des révolutions démocratiques qu’on appellera « printemps arabes ». On verra d’ailleurs en 2011 que les monarchies du Golfe amies de Washington ne furent pas touchées par cet élan populaire et démocratique, en dehors de Bahreïn où la révolte de la majorité chiite fut écrasée dès le début dans le sang par l’armée séoudienne.

    Califat ottoman et Union Européenne

    Afin qu’aucune force ne s’oppose à leur contrôle des richesses énergétiques immenses de la région, le plan états-unien pour le Moyen-Orient est de favoriser partout l’accession des Frères Musulmans au pouvoir, et, à défaut, d’y créer ou entretenir le chaos afin qu’aucune force étatique ne leur soit hostile. Ce plan rencontre en outre les intérêts stratégiques d’Israël qui se félicite de n’avoir aucun état arabe solide contre lui. Il rencontre aussi les ambitions turques de rétablir un califat ottoman sur les ruines des états-nations de la région : l’AKP, parti des Frères Musulmans au pouvoir à Ankara est l’outil d’Erdogan pour mettre en œuvre cette politique islamiste à vues impériales. Aujourd’hui l’armée turque est présente sur les territoires syrien et irakien sans autorisation des gouvernements et profite de sa complicité militaire avec les Etats-Unis pour lutter contre l’irrédentisme kurde, l’épine qui la torture en permanence.

     

    Madame Boutheina Chaabane, la Conseillère du Président Assad me fit remarquer avec une grande pertinence qu’il existait une analogie frappante entre le plan de califat ottoman d’Ankara et le plan de l’Union Européenne, Bruxelles s’évertuant à supprimer les états-nations d’Europe pour établir un ensemble supranational sur les ruines de tous les particularismes nationaux et les cultures qui les expriment. De fait, si la mondialisation est une réalité géographique, sociologique et politique incontournable, le mondialisme est l’idéologie soutenue par la finance internationale qui, s’appuyant sur la première puissance économique et militaire mondiale, vise à détruire toutes les entraves à son appétit prédateur de conquête de biens - frontières, états forts – pour laisser la libre concurrence marchande sans obstacles, ainsi qu’il est écrit dans les traités fondateurs de l’UE, thuriféraire de la concurrence libre et non faussée, appuyée sur une Défense absolument engerbée dans l’OTAN. Le capital doit pouvoir placer ses avoirs pour le plus grand rendement n’importe où, y compris en Chine devenue une économie capitaliste toutefois contrôlée par une direction centralisée, sans autre régulateur que les marchés, et sans état fort qui s’y oppose, au détriment en premier lieu de l’économie états-unienne anémiée ; c’est ce que dénonce Donald Trump qui veut forcer les plus grands fonds de pension, essentiellement basés à Wall Street et à la City, à rapatrier leur avoirs pour les injecter dans l’économie intérieure : on comprend que tout le système se déchaîne contre lui mais aussi que les citoyens le soutiennent contre vents et marées.

     

    Dès la fin de la dernière guerre mondiale, les Etats-Unis ont su créer un glacis européen à leur service face à la menace soviétique en Europe. Après la chute de l’URSS, en 1990-91, n’ayant plus aucun rival dans le monde, ils ont considéré que c’était leur rôle, presque de façon messianique, d’apporter à l’ensemble de la planète les bienfaits du mode de vie américain. Mais depuis vingt-cinq ans la Russie, sous la houlette de Vladimir Poutine, est sortie des cendres où Boris Eltsine l’avait enfouie, et s’affirme désormais comme un pôle civilisationnel ancré sur la foi orthodoxe, et une puissance émergente, au même titre que l’Inde, la Chine et l’Iran sur d’autres valeurs spirituelles. Les BRICS prennent corps un peu plus chaque jour et s’organisent dans des projets économiques, financiers, politiques et stratégiques, notamment avec l’immense projet de nouvelle route de la soie et de ceinture maritime. La suprématie totale états-unienne est finie, même si elle est encore la première puissance économique et militaire du monde, pour combien de temps ?

     

    Les experts avisés de Washington l’ont compris et deux courants s’affrontent qui s’expriment dans la campagne actuelle :

     

    ceux qui veulent adapter les EU au monde nouveau en cessant les interminables guerres, même celles menées avec les soldats d’alliés dociles, et en négociant de nouveaux équilibres avec le monde,
    et ceux qui refusent ce déclin pourtant inexorablement réel, en cherchant à prolonger une suprématie impossible, créant au minimum le chaos pour empêcher les adversaires supposés de s’imposer. Le dollar, devenu monnaie de papier qui finance leur dette abyssale mais non plus leur économie, doit rester la monnaie universelle et les velléités des BRICS de s’en affranchir doivent être combattues, y compris par des opérations militaires apportant ce chaos.

     

    Désinformation.

    Pour atteindre leurs objectifs les Etats-Unis disposent de médias chargés de défendre la stratégie états-unienne partout dans le monde. Dépendant de la Maison Blanche, le « Bureau of Public Diplomaty : Bureau de diplomatie publique », appellation en forme de litote, dispose d’un budget énorme pour créer les scénarios qui présentent les Etats-Unis comme les défenseurs du droit et des libertés et justifient ses interventions militaires dans ce but. Les agences de presse relaient ces scénarios, ainsi que de nombreuses ONG financées par de généreux capitalistes et chargées, sous couvert de sentiments humanitaires, de dénigrer les opposants et d’encenser les Etats-Unis. Des mensonges éhontés sont diffusés, comme on l’a vu dans la description médiatique de la bataille d’Alep. Les médias décrivent la bataille de Mossoul comme la reprise par Bagdad et ses alliés d’une ville martyre conquise par Daesh en 2014, tandis qu’à Alep serait le siège et l’attaque brutale de l’armée syrienne aidée par ses alliés contre ses propres habitants massacrés sous les bombes !

     

    L’emploi d’armes chimiques par les rebelles, aidés en cela par l’Arabie et la Turquie, a été plusieurs fois imputé à l’armée syrienne avec diffusion de photos et vidéos de civils innocents victimes de cette barbarie, mais pas de combattants terroristes : quel gain tactique aurait l’armée syrienne à tuer des civils innocents ? Le mensonge a pourtant été répété par les gouvernements états-unien, britannique et français, encore récemment à l’ONU.

     

    La Russie subit aussi cette désinformation depuis le début de son intervention militaire en septembre 2015 et encore récemment dans les combats d’Alep. Mais peu de journalistes ont repris l’information de l’attaque aérienne des avions états-uniens sur les positions de l’armée syrienne à Deir el Zor le 17 octobre dernier, tuant plus de 80 soldats syriens et permettant à Daesh de monter un assaut coordonné avec l’attaque pour prendre la position syrienne. « Une erreur » d’après le commandement états-unien !

     

    Les médias contrôlés sont devenus l’arme de destruction massive la plus efficace pour déformer la réalité et manipuler les opinions publiques. Toutes les campagnes électorales aux Etats-Unis et en Europe, notamment en France, en sont l’illustration désolante.

     

    Dans cette ambiance tragique, la résistance de la Syrie, aidée par ses alliés, à la volonté occidentale de renverser le pouvoir légal en soutenant les terroristes islamistes par tous les moyens restera un exemple historique. C’est en effet en Syrie que le destin du monde a changé : les renversements successifs et rapides de Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte, Kadhafi en Libye n’ont pas été suivis du renversement de Bachar el Assad, comme je l’avais prédit, écrit et répété, parce que les conditions socio-politiques n’étaient pas comparables. En avril 2013 j’avais d’ailleurs intitulé une analyse :

     
     

    « La crise syrienne : révélateur tragique
    de la naissance du nouvel ordre mondial. »

    Les vrais journalistes ont d’ailleurs commencé à dénoncer les mensonges éhontés sur la Syrie, même si certains ont du mal à s’émanciper de la propagande qui présente Bachar el Assad comme un tyran sanguinaire qui se maintient au pouvoir en massacrant son peuple avec l’aide d’une clique minoritaire. Si des erreurs initiales ont peut-être été commises à Deraa en 2011 dans la répression du soulèvement, c’est parce que les premières victimes de ces manifestations soi-disant pacifiques ont été des membres des forces de l’ordre et que le gouvernement savait par qui ces mouvements étaient manipulés. Comment aurait-il pu tenir bientôt six ans contre ces hordes fanatiques s’il ne disposait pas d’un fort soutien populaire, dans la population sunnite même qui ne veut pas des barbares au pouvoir. Les experts le savent d’ailleurs et c’est pourquoi ils ne veulent pas d’une solution politique et d’un vote libre. L’aura du Président, qui montre dans cette lutte tragique des qualités d’homme d’état et de courage, est grandie par cette adversité surmontée que les honnêtes gens lui reconnaissent.

     

    Résistance.

    Il existera une analogie future entre la Résistance française à l’invasion nazie et la résistance syrienne aux hordes barbares venues de toutes les régions du monde. Le peuple syrien que j’ai rencontré ne veut pas dire de quelle religion ou ethnie il est mais il se groupe derrière son Président en espérant le retour d’une situation normale. Rappelons que l’armée est composée majoritairement de soldats sunnites.

     

    Le Mufti de la République, Mohammed-Badreddine Hassoun, la plus haute autorité sunnite du pays, m’explique la nécessité de faire la différence entre les lois de l’état, qui sont des lois de contrainte pour permettre la vie harmonieuse en société, et les lois de Dieu qui sont des lois d’adhésion à l’Amour prôné par le Créateur. Je lui réponds en lui disant que Jésus est le fondateur de l’idée de la séparation de l’église et de l’état avec sa réplique aux Pharisiens : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Il m’approuve et m’explique que la réunion des hauts dignitaires religieux de l’islam organisée cette année à Grozny par Poutine, avec la présence des responsables égyptiens d’Al Azhar, a été un moment important dans la dénonciation de la doctrine sectaire et terroriste du wahhabisme. En définitive, mes multiples rencontres avec les Syriens, responsables ou simples citoyens m’ont laissé l’impression d’un pays uni derrière ses dirigeants pour faire face à l’adversité. Les différences sociales, religieuses ou ethniques, se sont même effacées dans cette lutte commune.

     

    J’ai rencontré un des dix députés kurdes du Parlement syrien, M. Omar Oussi, proche d’Ocalan, qui m’a assuré que cette crise a renforcé leur hostilité avec la Turquie et que la paix revenue, les Kurdes syriens seront des fidèles du gouvernement de Damas qui les défend contre les ambitions turques dans leur région du Rojava.Ils se démarquent des partis politiques kurdes irakiens qui ne sont d’ailleurs pas d’accord entre eux.

     

    C’est pourquoi je ne crois pas à la réalisation d’une Syrie fédérale après cette crise tragique. Le sentiment national est présent dans la majorité du peuple.

     

    Lutte contre le terrorisme.

    La menace terroriste en Europe, et particulièrement en France, est désormais trop forte pour que nous ne prenions pas immédiatement les mesures pour la combattre efficacement.

     

    Nous devons nous rapprocher de ceux qui la combattent en première ligne, et mettre en demeure les états qui l’utilisent à des fins stratégiques de cesser tout soutien à cette plaie.

     

    Nous devons reprendre des relations diplomatiques avec Damas, mesure préalable indispensable à la reprise d’échanges de renseignements avec les services syriens, les mieux renseignés du monde sur les réseaux terroristes et coordonner nos actions avec les Russes et les Iraniens qui ont aussi des informations précises sur l’organisation de ces nébuleuses criminelles.

     

    Il est probable que les réseaux de Daesh, en voie de subir une défaite militaire sur les terrains syrien et irakien, vont demander à leurs candidats au suicide dont ils ont une réserve inépuisable en Europe et particulièrement en France, de commettre des attentats encore plus meurtriers que ceux que nous avons déjà connus. Je le dis ici et maintenant avec force : il serait criminel de ne pas chercher à déjouer ces attentats en s’informant auprès des services de renseignement étrangers qui peuvent permettre de déjouer une action terroriste en préparation.

     

    Dans la campagne présidentielle qui commence en France, si un nouvel attentat majeur se produit, le peuple français demandera des comptes aux politiques qui n’auront pas su les protéger en raison de l’obsession idéologique de vouloir renverser le gouvernement légal de Damas. La vie de nombreux Français est en jeu.

     

    Alain Corvez.
    Novembre 2016

    http://www.comite-valmy.org

  • Hillary Clinton confie dans un email avoir voulu renverser Bachar el-Assad, pour « aider Israël » — RT en français
    https://francais.rt.com/international/21293-clinton-renverser-assad-aider-israel

    Publié par Wikileaks, un email envoyé par l’ex-secrétaire d’Etat apporte des détails sur les motivations qui ont poussé Washington à « aider le peuple syrien à renverser le régime de Bachar el-Assad ».

    « La meilleure manière d’aider Israël à gérer la capacité nucléaire grandissante de l’Iran est d’aider le peuple syrien à renverser le régime de Bachar el-Assad », annonce d’emblée Hillary Clinton dans le document, révélé par l’ONG de Julian Assange, WikiLeaks, sur son site internet.

    L’email fait partie de nombreux documents déclassifiés par le Département d’État américain, suite à la découverte du serveur email privé que Clinton utilisait chez elle alors qu’elle occupait, entre 2009 et 2013, le poste de secrétaire d’État de l’administration Obama.

    Lire aussi
    Le ministre de la Défense israélien préfère voir la Syrie livrée à Daesh plutôt qu’à l’Iran
    Si l’organisation WikiLeaks date le courriel au 31 décembre 2000, il semble que ce soit une erreur de sa part, à en juger par le contenu du message, dans lequel on peut notamment lire que « la rébellion en Syrie dure maintenant depuis plus d’un an ». L’email daterait donc vraisemblablement du 31 décembre 2012, lorsqu’elle était en poste.

    Quoi qu’il en soit, l’actuelle candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine y détaille sa stratégie à l’égard de la crise syrienne : « Le programme nucléaire iranien et la guerre civile syrienne peuvent sembler déconnectés, mais ils ne le sont pas. Ce dont les chefs militaires israéliens s’inquiètent – mais dont ils ne peuvent pas parler – est de perdre leur monopole nucléaire ».

    En effet, poursuit-elle, un Iran disposant de l’arme nucléaire permettrait à « d’autres adversaires [d’Israël], comme l’Arabie Saoudite ou l’Égypte, de se mettre aussi au nucléaire ».

    Mais surtout, ce qui préoccupe l’ancienne secrétaire d’Etat, c’est un axe Téhéran-Damas-Hezbollah tourné contre Israël. « Le résultat [d’un Iran disposant de l’arme nucléaire] serait un équilibre nucléaire fragile dans lequel Israël ne pourrait pas répondre aux provocations par des frappes militaires conventionnelles en Syrie ou au Liban, telles qu’elles sont pratiquées aujourd’hui. Si l’Iran devient un Etat doté d’armes nucléaires, Téhéran trouvera bien plus simple d’appeler ses alliés en Syrie et le Hezbollah à frapper Israël, sachant que ses armes nucléaires dissuaderont Israël de lui répondre ».

    Après avoir dressé ce constat, Hillary Clinton conclut en exposant sa solution : « La fin du régime Assad entraînerait la fin de cette alliance dangereuse. Le commandement d’Israël comprend bien pourquoi vaincre Assad est maintenant dans son intérêt (…). Ensuite, Israël et les États-Unis pourraient alors développer une approche commune une fois le programme iranien si dangereux qu’une action militaire devra être garantie ».

    Lire aussi : 60 courriels classifiés retrouvés dans la boîte personnelle d’Hillary Clinton

  • L’erreur très-“déplorable” de l’USAF
    http://www.dedefensa.org/article/lerreur-tres-deplorable-de-lusaf

    L’erreur très-“déplorable” de l’USAF

    Bienvenu est donc le commentaire de la journaliste et analyste politique Hafsa Kara-Mustapha parlant à Spoutnik-français le 18 septembre : « La seule chose qui surprend dans cette histoire, c’est que les gens continuent à s’étonner des actions pourtant si prévisibles des Etats-Unis ». Parlant de ce qu’elle devrait plutôt identifier comme “l’imprévisible prévisible” de l’action des USA, elle parle de l’“erreur” de l’USAF du 17 septembre dans son attaque sur Deir ez-Zor, en Syrie, où s’affrontaient Daesh et l’armée syrienne régulière. L’“erreur” est que les deux F-16 et les deux A-10 ont attaqué les Syriens de Assad plutôt que leurs “ennemis” de Daesh, faisant près de cent morts et plus de 120 blessés chez les soldats syriens et permettant à Daesh, averti du changement de (...)

  • Voix d’Exils | Il échappe à Daesh mais pas au SEM
    http://asile.ch/2016/08/22/voix-dexils-echappe-a-daesh-sem

    Témoignage saisissant de Saïd, un jeune Erythréen qui raconte son périple jusqu’en Suisse. Emprisonné dans son pays pour avoir déserté l’armée, il s’enfuit et gagne la Libye. Traité comme du bétail par les passeurs qui lui promettent la traversée de la Méditerranée, il croise le chemin des troupes de Daech. Il leur échappera de justesse […]

  • D’Orlando à Munich : Amok ou terrorisme ? par Götz Eisenberg

    Une série d’attentats a secoué l’Allemagne aussi. Ces meurtres sont ils motivés par une allégeance à Daesh ou l’organisation terroriste et mafieuse n’est-elle que le masque d’une crise de folie meurtrière appelée course à l’amok ? C’est la question à laquelle Götz Eisenberg veut répondre.

    http://www.lesauterhin.eu/dorlando-a-munich-amok-terrorisme-gotz-eisenberg

    • ... se poser la question : quels sont les types d’attitudes humaines qui se développent dans un climat social donné et quels sont ceux qui dépérissent. Le néolibéralisme a, comme sous une serre, fait pousser une atmosphère de concurrence et favorisé la formation d’une « culture de la haine »( Eric J. Hobsbawn). Les capacités d’empathie, d’entraide et de solidarité se dessèchent parce qu’elles n’obtiennent plus de soutien des relations sociales et apparaissent comme des obstacles à la carrière. Les hommes sont systématiquement poussés les uns contre les autres au lieu de se serrer les coudes et de se défendre contre les conditions insupportables. Les agressions s’accumulent aux marges de la conscience, l’intensité des peurs et de la folie croît, une atmosphère d’irritation se répand. Il n’y a pas à s’étonner qu’amok et la terreur imprègne la physionomie criminelle de l’ère néolibérale.

    • Sur le même sujet, Guillaume Paoli compare notamment les traitements différenciés des actes de Lubitz (GermanWings) et de ceux de Bouhlel (Nice) et dénonce le refus d’y voir un phénomène commun (dans tous les sens du terme).

      http://guillaumepaoli.de/allgemein/apropos-nizza

      A noter, cette remarque en passant :

      Bereits im letzten Mai wurden in der Nähe von Marseille mehrere Personen von einem LKW-Fahrer verletzt, der willentlich gegen sie raste. Der Fahrer wurde freigesprochen. Die Opfer waren ja CGT-Demonstranten, die die Straße blockierten, Menschen also, die von der Regierung als „Geiselnehmer“ der Wirtschaft bezeichnet worden waren.

      Traduction personnelle :

      Déjà en mai dernier, plusieurs personnes avaient été blessées par un chauffeur de camion près de Marseille, qui leur avait volontairement foncé dessus. Le conducteur a été acquitté. Les victimes étaient en effet des manifestants de la CGT qui bloquaient la route, des gens donc qui avaient été dénoncés par le gouvernement comme des « preneurs d’otages » de l’économie.

    • L’assaillant de l’hôtel-casino de Manille n’était pas un terroriste

      C’était un bon catholique, un bon père de famille, un bon fils... mais pas un terroriste : 37 morts à lui tout seul, tout de même

      http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/06/04/l-assaillant-de-hotel-casino-de-manille-n-etait-pas-un-terroriste_5138625_32

      L’homme masqué avait fait irruption vendredi au Resorts World, un casino de Manille, armé d’un fusil automatique M4 et d’une bouteille de pétrole. Il avait ensuite mis le feu à un certain nombre de pièces, selon les récits de la police.

      Trente-sept personnes ont péri dans ces incendies et des dizaines d’autres ont été blessées dans la bousculade survenue quand les clients pris de panique ont tenté de fuir. Carlos s’est ensuite suicidé par immolation dans une chambre d’hôtel et son corps carbonisé a été retrouvé cinq heures plus tard, selon la police.

      Des images de vidéosurveillance l’ont montré en train de déambuler calmement à travers le casino et de tirer en l’air la plupart du temps. A un moment, il a tiré sur des gardes, sans les atteindre. Puis, il s’est dirigé tranquillement vers une salle protégée où étaient entreposés argent et jetons, avec l’intention manifeste de mettre la main dessus.

      La mère de Carlos, en larmes, a déclaré que son fils était quelqu’un de bien, ajoutant qu’il en était arrivé là à cause du jeu. « Nous demandons votre pardon. Mon fils était un bon fils. Mais quand il a commencé à jouer au casino, il n’a plus fait que ça. Il ne nous rendait plus visite. C’était douloureux pour nous de ne plus le voir », a dit Teodora Carlos.

  • « L’Europe peut survivre à Daesh sans élire de fous furieux » – EurActiv.fr
    http://www.euractiv.fr/section/justice-affaires-interieures/interview/terror-expert-europe-can-survive-isis-without-electing-nutjobs

    La France a été identifiée comme un ennemi majeur, notamment pour des raisons historiques. La France occupe une place très importante dans la propagande de Daesh, dont la politique extérieure actuelle est basée sur la riposte aux actions militaires proactives que la France a entreprises contre eux.

  • Humeur de crise-9
    http://www.dedefensa.org/article/humeur-de-crise-9

    Humeur de crise-9

    30 mars 2016 – Plutôt qu’“humeur-de-crise”, d’ailleurs, il faudrait employer cette fois la formule “humeur-de-la-crise”, qui s’impose à mon esprit sans que je sache bien de quelle couleur est cette humeur, – sinon qu’elle ne peut-être qu’une nuance de l’arc crépusculaire qui caractérise la situation du monde. En même temps, toutes les crises qui forment une sorte de floraison du tronc central de la Grande Crise ont effectivement cette coloration crépusculaire. La crise syrienne elle-même, qu’on aurait pu croire éclairée par la reprise de Palmyre à Daesh a montré, par les réactions du Système, que l’antagonisme fondamental entre le bloc-BAO et les autres est plus profond que jamais. Le bloc-BAO est totalement sous la coupe du Système et ne répond plus qu’à ses impulsions maléfiques qui (...)

  • Humer de crise-9
    http://www.dedefensa.org/article/humer-de-crise-9

    Humeur de crise-9

    30 mars 2016 – Plutôt qu’“humeur-de-crise”, d’ailleurs, il faudrait employer cette fois la formule “humeur-de-la-crise”, qui s’impose à mon esprit sans que je sache bien de quelle couleur est cette humeur, – sinon qu’elle ne peut-être qu’une nuance de l’arc crépusculaire qui caractérise la situation du monde. En même temps, toutes les crises qui forment une sorte de floraison du tronc central de la Grande Crise ont effectivement cette coloration crépusculaire. La crise syrienne elle-même, qu’on aurait pu croire éclairée par la reprise de Palmyre à Daesh a montré, par les réactions du Système, que l’antagonisme fondamental entre le bloc-BAO et les autres est plus profond que jamais. Le bloc-BAO est totalement sous la coupe du Système et ne répond plus qu’à ses impulsions maléfiques qui (...)

  • SYRIE : un peuple face à Assad, face à Daesh et face aux interventions étrangères
    http://paris-luttes.info/syrie-un-peuple-face-a-assad-face-4808

    Réunion publique : avec Rana Aljundi, militante, Abdullah Haid, militant révolutionnaire syrien, formateur au règlement civil des conflits, Ziad Majed, politologue, professeur des études du Moyen-Orient à l’Université américaine de (...) — www.aveclarevolutionsyrienne.blogspot.com

  • De Hitler à Daesh – L’arroseur arrosé, ou l’histoire du Pacte germano-soviétique de 1939
    http://www.polemixetlavoixoff.com/de-hitler-a-daesh-larroseur-arrose-ou-lhistoire-du-pacte-germano

    Polemix et la voix off http://polemix.dooz.org/histoireDuPacteGermanoSovietique.mp3

    1933 : Hitler au pouvoir. 1938 : Accords de Munich. 1939 : Pacte germano-soviétique. 1940 : Les nazis se retournent contre les puissances occidentales qui les ont laissés monter en puissance, voire les ont soutenus contre l’URSS… Mus par la même haine anti-russe, les (...)

  • « Face à ce drame [les attentats islamistes du vendredi 13], la Française des Jeux va lancer dans les prochaines semaines une enquête auprès de ses 28 millions de clients afin d’évaluer la sensibilité sur le sujet. Un premier recensement a déjà été effectué permettant de connaître les impressions des joueurs vis-à-vis du vendredi 13. »

    http://www.leparisien.fr/societe/francaise-des-jeux-la-fin-du-jackpot-du-vendredi-13-30-11-2015-5325809.ph

    http://www.lefigaro.fr/argent/2015/11/30/05010-20151130ARTFIG00186-la-francaise-des-jeux-va-t-elle-supprimer-le-jack

    « le quatrième [scénario] enfin serait de ne rien changer, pour ne pas donner l’impression d’un renoncement face aux jihadistes » Oui, continuons à piquer leur RMI aux pauvres, pour ne pas céder à Daesh !

    #Française_des_Jeux #impôt_sur_les_pauvres #crapules

  • Ça m’a l’air tellement énorme que tout le monde est passé à côté. Voici ma retranscription d’un passage (vers 1:30) de l’entretien de Laurent Fabius sur RTL :
    http://www.rtl.fr/actu/politique/etat-islamique-la-chute-de-raqqa-est-notre-premier-objectif-militaire-dit-lauren
    http://r.estat.com/1100626313154142208/7780654302_l-invite-de-rtl-du-27-novembre-2015.mp3

    Alors justement, sur ce point, est-ce que vous avez obtenu la garantie que les avions russes cessent de bombarder les forces modérées qui combattent Bachar el-Assad ?

    Oui, c’est ce que nous a dit le président Poutine, et il nous a même demandé d’établir une carte des forces qui ne sont pas terroristes et qui combattent Daesh. Et il s’est engagé, dès lors que nous lui fournissons cette carte – ce que nous allons faire –, à ne pas bombarder ceux-là. Ça c’est très important.

    La retranscription sur le site est clairement erronée :

    Vladimir Poutine a assuré que les avions russes vont cesser de bombarder les rebelles syriens modérés pour se concentrer sur l’État islamique. Une carte devrait prochainement être établi pour clarifier les zones de bombardement.

    Poutine selon Fabius n’a pas évoqué (du tout) une carte des « zones » à éviter, mais une carte des « forces ». Ce qui n’est pas la même chose.

    Et de fait, ce que Fabius présente comme un progrès « très important », quasi une victoire personnelle, c’est typiquement le piège dans lequel personne au quai d’Orsay ne souhaitait tomber : devoir établir une liste officielle des rebelles modérés, qui plus est, précise Poutine, « non terroristes » et « qui combattent Daesh ».

    À ma connaissance, ni Fabius ni Kerry ne se sont jamais risqués à livrer une liste de ces groupes rebelles modérés non-terroristes (et qui combattent Daesh par dessus le marché), parce que :
    1. c’est sans doute relativement infaisable : qui au quai d’Orsay est capable de savoir si tel groupuscule jihadiste est terroriste ou non ?
    2. ça risque de donner un résultat un peu ridicule (on va arriver à combien de types ?)
    3. quid de nos « alliés », Turquie, Qatar, Arabie séoudite : est-ce qu’on va établir cette liste en tenant compte des groupes qu’ils soutiennent (et qui ne sont pas forcément très modérés ni engagés dans la lutte contre Daesh…) ?
    4. parce que c’est politiquement suicidaire : tu penses bien que personne ne ratera l’occasion de faire remarquer, au prochain retournement de veste, que tel groupe « modéré » listé officiellement par les Occidentaux, vient de se rapprocher d’Al Qaeda ou de donner des armes à Daesh. Que se passera-t-il si un de ces groupes « garantis non-terroristes » par la France se vante d’avoir commis un attentat contre l’ambassade de Russie à Beyrouth ?

    Noter d’ailleurs que, à Vienne, il a été convenu de demander à la Jordanie d’établir une liste noire des organisations terroristes en Syrie. C’est déjà plutôt casse-gueule, mais là Poutine réclame carrément une liste blanche des organisations non-terroristes. Ce n’est pas du tout la même chose.

    • On pourrait ajouter quelques autres points à cette liste très pertinente :
      5. Parce que tous les groupes placés sur cette liste se verraient immédiatement désignés comme cible par JAN (déjà placé sur la liste terroriste à l’ONU), et d’autres qui n’y seraient pas, avec de grandes chances de voir les quelques groupes qui en feraient partie se faire immédiatement décimer ou vampiriser (selon le précédent carricatural de la Division 30)
      6. Parce que si pour éviter le point 5, l’on y place des groupes très puissants, comme Ahrar al-Sham, ou Jaysh al-islam, afin d’isoler JAN que l’on ne peut plus placer sur une telle liste, n’importe quel quidam-citoyen ou diplomate russe ou iranien pourra faire remarquer que l’"opposition" est constituée notamment de groupes salafistes qui appellent à la création d’un Etat islamique et ne sont ni démocratiques ni laïques.
      7 - Parce que, que l’on se décide pour l’option 5 ou pour l’option 6, les affrontements entre factions de ce que l’on appelait jusqu’ici de manière confuse l’opposition syrienne, profiterait immédiatement au régime syrien sur le terrain militaire, notamment à Alep et dans les gouvernorats d’Idlib et de Lattaquieh où ces groupes s’entremêlent sur le terrain et/ou combattent dans des chambres d’opérations communes.

  • « La prophétie autoréalisatrice du choc des civilisations », entretien avec Michel Warschawski
    http://sonsenluttes.net/?La-prophetie-autorealisatrice-du-choc-des-civilisations-entretien-ave

    Un entretien avec Michel Warschawski, militant israélien pour la paix et anti-sioniste, cofondateur et président du Centre d’information alternative de Jérusalem. Une organisation composée d’israéliens et de palestiniens. Il propose une analyse des attaques de Daesh à Paris comme le résultat de (...) — michel_warschawski_radio_escapades.mp3, Moyen-Orient

    http://sonsenluttes.net/IMG/mp3/michel_warschawski_radio_escapades.mp3

  • #Sahel. L’évolution de la conflictualité armée

    #Boko_Haram s’est débaptisé cette année, en se ralliant à Daesh : ils se nomment désormais « le Gouvernorat d’Afrique de l’Ouest de l’Etats Islamique ». Depuis qu’ils ont souscrit au cahier des charges scrupuleux qui leur a été soumis par Daesh, leurs tactiques militaires se sont améliorées, leur dangerosité s’est accrue et leur communication sur internet s’est fortement développée.

    Au #Sénégal, on est bien conscient d’être au cœur des interactions sociopolitiques qui traversent l’espace saharo sahélien, comme le décrit ce rapport de 29 pages, publiée par le SAHEL RESEARCH GROUP. Comment le Sénégal traverse-t-il l’épreuve de la crise sahélienne ?

    Ipode, un think tank sénégalais, rappelle à juste titre avec des arguments solides, le leadership du Sénégal dans la sous région, son efficacité en matière de renseignement et de lutte contre l’émigration clandestine.

    Et, à l’Ecole de Guerre de Dakar, on sait bien que la victoire sur le terrorisme appelle davantage à lutter contre la précarité socio-économique, source de frustrations pouvant être instrumentalisées par les pseudo-djihadistes.

    Au début de l’été, le président sénégalais, Macky Sall évoquait clairement la menace islamiste en Afrique subsaharienne. Il s’exprimait le jour même où le groupe djihadiste Ansar Dine promet de "multiplier les attaques en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie, des pays qui travaillent avec les ennemis de l’islam".

    Au #Cameroun, c’est après un attentat suicide que les autorités camerounaises ont décidé d’étendre l’interdiction du port du voile intégral à l’ensemble dy pays, allant cette fois jusqu’aux régions de l’Est et du Littoral.

    C’est sur un pont frontalier emblématique de la guerre contre les islamistes que les soldats nigérians ont tenu à saluer leurs collègues camerounais et tchadiens pour l’action concertée des trois armées qui a permis de repousser les avancées du groupe qui terrorise la région.

    Car dans plusieurs villages isolés de la région, c’est bien loin des projecteurs médiatiques, que Boko Haram terrorise et massacre les populations locales, en les décapitant et parfois même en tirant les peaux sur les cadavres pour mieux épouvanter les villageois après leur départ.

    Comment mettre fin au attaques de Boko Haram, qui ont déjà causé plus de 15.000 morts recensés rien qu’au Nigéria, alors que les raids dans l’extrême nord du Cameroun sont de plus en plus fréquents ?

    Il y a un plus d’un moins, le gouvernement camerounais a rendu officielles les neufs mesures qu’il a prises pour lutter contre Boko Haram qui compliquent aussi sérieusement les libertés des populations : interdiction des regroupements et fermeture des débits de boisson après 18h, interdiction de la vente à la sauvette, restriction de la circulation des véhicules à deux roues et surveillance des mosquées, où les prêches des imams vont être plus attentivement écoutés.

    La chaîne d’information continue francophone Africa24 détaille ainsi dans un reportage, diffusé pendant son journal, l’ensemble des nouvelles mesures prises pour lutter contre le terrorisme, qui consistent aussi… à reconduire à la frontière des travailleurs des pays voisins, comme on le voit dans ce reportage de France24.

    http://www.franceculture.fr/emission-les-enjeux-internationaux-sahel-l-evolution-de-la-conflictual

    #conflit

  • Telegram, le service de communication privilégié de l Etat islamique, ferme 78 comptes liés à Daesh
    http://endehors.net/news/telegram-le-service-de-communication-privilegie-de-l-etat-islamique-ferme-

    Telegram, le service de communication privilégié de l Etat islamique, ferme 78 comptes https://t.co/fvtqitQL1V pic.twitter.com/FlpoiCwoya Gilles N. (@VegetaMoustache) 19 Novembre 2015 — Actualité

  • Les attentats à Paris révèlent les limites de Daesh, Olivier Roy
    http://www.nytimes.com/2015/11/17/opinion/les-attentats-a-paris-revelent-les-limites-de-daesh.html?smid=tw-share

    La France, peut-être elle seule, voudrait éradiquer #Daesh. Et elle essaye. Seulement elle n’a pas de quoi mener une telle guerre sur deux fronts, et dans le Sahel et au Moyen-Orient.

    Mais si elle n’a pas les moyens de ses ambitions, heureusement pour elle, Daesh non plus. Après de remarquables et rapides gains territoriaux, les succès de Daesh résident de plus en plus, comme ceux d’Al Qaeda naguère, dans la manière que le groupe à de faire la une des journaux et d’occuper les réseaux sociaux. Le système Daesh a déjà atteint ses limites.

    Il était fondé sur deux éléments : une expansion territoriale fulgurante et un effet de terreur qui visait à #sidérer l’ennemi. Daesh n’est pas un « état » islamique ; contrairement aux Talibans, il ne revendique pas de frontières ou de territoire précis. Il s’agit plutôt d’un califat dans une logique de conquête permanente — occupant de nouvelles terres, ralliant les musulmans du monde — à l’image de l’expansion musulmane au premier siècle de l’islam. Ceci aura valu à Daesh des milliers de volontaires, séduits par l’idée de se battre pour un #Islam_global plutôt qu’un morceau de Moyen-Orient.

    Mais l’expansion de Daesh est bornée, parce que le mouvement a atteint la limite des zones où les populations arabes sunnites voient en lui un défenseur. Les Kurdes au nord, les Chiites irakiens à l’est, les Alaouites, maintenant sanctuarisés par les Russes, à l’ouest — tous résistent. Au sud, ni les Libanais, inquiets de la présence des réfugiés syriens, ni les Jordaniens, scandalisés par l’horrible exécution d’un de leurs pilotes, ni les Palestiniens ne sont tombés dans la fascination de Daesh. Bloqué au Moyen-Orient, Daesh se lance dans une fuite en avant : le #terrorisme_globalisé.

    L’attentat de Beyrouth contre le Hezbollah, l’attentat de Charm El-Cheikh contre les Russes et les attentats de Paris ont le même objectif : maintenir l’effet de terreur. Mais de même que l’exécution du pilote jordanien a suscité le patriotisme au sein d’un peuple jordanien pourtant peu homogène, de même les attentats de Paris transforment la lutte contre Daesh en cause nationale. Daesh va tomber dans la même impasse que Al Qaeda : le terrorisme globalisé n’est pas plus efficace, en termes stratégiques, que des bombardements aériens sans support terrestre. Comme Al Qaeda, Daesh n’a aucun soutien populaire dans les populations musulmanes vivant en Europe ; il n’y recrute qu’à la marge.

  • L’analyse dominante du moment affirme que le régime égyptien nie la possibilité d’une attaque terroriste contre l’avion russe, au motif qu’un tel attentat nuirait énormément à sa crédibilité et à sa pseudo-légitimité, locales et internationales, qui reposent sur la promesse de lutter contre le terrorisme islamiste. Dans la même idée, une telle attaque détruirait la propagande russe quant à son intervention en Syrie, qui elle aussi repose sur la promesse de réduire la menace terroriste. Il suffirait d’un attentat pour détruire ce qui se présente comme une répression anti-terroriste.

    J’ai rarement vu des analystes qui confondent à ce point leurs désirs avec la réalité. Nous sommes tout de même dans un pays où, au premier attentat d’envergure, le gouvernement a lancé une nouvelle campagne de bombardements, les journaux ont enfilé leur tenue kaki, la population est allée défiler au pas – comme un seul homme prénommé Charlie – dans les rues de Paris et les enseignants se sont mis à dénoncer leurs élèves déviants (et nous sommes une démocratie libérale…). Ce serait tout de même bien la première fois qu’un (seul) attentat terroriste affaiblirait le soutien à la répression au lieu de la renforcer. Comment peut-on affirmer que le régime de Sissi va sortir affaibli d’un attentat terroriste qui, au contraire, lui permet de valider sa posture de rempart contre l’islamisme radical ? Et Poutine, sérieusement ?

    Ce que je trouve encore plus remarquable ici, c’est que l’énoncé de cette fadaise est le fait de gens qui, justement, soutenaient encore jusqu’à la mi-2012 que c’était le régime syrien lui-même qui gonflait l’ampleur du risque terroriste pour assoir sa légitimité, voire même qui organisait lui-même des attentats false-flag pour diaboliser son opposition. Jusqu’à une époque très récente, nos journaux écrivaient systématiquement « terroriste » entre guillemets, prétendant que c’était une exagération du régime syrien lui-même. Bref : ceux-là mêmes qui prétendent que Sissi serait très affaibli si les gens savaient que son pays a subi un attaque terroriste, sont les mêmes qui prétendaient qu’Assad aurait été très renforcé en faisant croire que son pays subissait des attaques terroristes.

    Ce qui m’amène à une troisième remarque : comment est-il possible que, spontanément, nos experts médiatiques s’alignent sur une analyse qui est évidemment fausse (le discours répressif et la répression qui seraient affaiblis et délégimités par les attaques terroristes), et qui par ailleurs est le contraire exacte de ce qu’on racontait encore récemment (le régime répressif syrien aurait eu, lui, tout intérêt à se poser en victime du terrorisme) ? Comment la presse libre du monde libre arrive-t-elle à ce genre de résultat ?