city:damas

  • L’ombre du Mossad plane sur Paris

    https://www.lemonde.fr/series-d-ete-2018-long-format/article/2018/07/24/l-ombre-du-mossad-sur-paris_5335390_5325928.html

    De la fenêtre de l’hôtel, on voit le métro aérien parisien franchir la Seine sur le pont de Bercy. Grâce aux wagons illuminés, on distingue même les passagers. Sur l’autre rive se dessinent les formes imposantes du Palais omnisports. Il est bientôt 17 h 30, ce 19 janvier 2010, et la nuit est déjà là. Mais les personnes présentes dans cette chambre transformée en « QG » opérationnel, avec écrans d’ordinateur et téléphones cryptés, ne sont pas d’humeur à contempler la ville : leur attention est tout entière concentrée sur un autre hôtel, à 7 000 kilomètres de là, l’Al Bustan Rotana de Dubaï, où se joue un scénario digne d’un film d’espionnage.

    Les tueurs attendent le feu vert pour franchir le couloir, pénétrer dans sa chambre et lui injecter un produit mortel
    Là-bas, dans la chambre 237, leurs collègues du Mossad, le service secret israélien, se tiennent prêts à passer à l’action. Deux équipes de deux tueurs sont mobilisées, soutenues par trois autres agents, dont une femme, chargés de la sécurisation des lieux et de la logistique. Dans la chambre 230, située juste en face, leur cible vient de rentrer de son shopping. Enregistré à son arrivée à Dubaï sous le nom de Mahmoud Abdul Raouf, il s’agit en réalité de Mahmoud Al-Mabhouh, responsable de l’achat des armes pour le Hamas, mouvement islamiste palestinien. Les tueurs attendent le feu vert pour franchir le couloir, pénétrer dans sa chambre et lui injecter un produit mortel.

    Leur tâche accomplie, ils quittent l’Hôtel Al Bustan Rotana à 17 h 46, heure de Paris. Le cadavre de la chambre 230 ne sera découvert que dix-sept heures plus tard. Même si les premières conclusions évoquent une mort naturelle, le doute s’installe. Grâce à l’intense réseau de surveillance du pays, les autorités émiraties parviennent à repérer les membres du commando, au total une trentaine de personnes. Juste après l’assassinat, on voit ainsi, sur les images de vidéosurveillance de l’hôtel, deux des tueurs patienter devant l’ascenseur. Par rapport aux images de leur arrivée, le premier a remonté les manches de sa chemise, désormais froissée. Le second a le poignet et la moitié de la main gauche entourés d’un bandage ; sans doute le signe du recours à la force.

    Agents identifiés à Dubaï

    Aucun agent israélien n’est arrêté – ils ont tous eu le temps de quitter Dubaï –, mais les enquêteurs établissent qu’ils ont appelé à plusieurs reprises un même standard en Autriche. En réalité, selon une information inédite révélée ici par Le Monde, l’essentiel des appels avait pour destination finale Paris, et la fameuse chambre d’hôtel du quartier du pont de Bercy. C’est de ce centre opérationnel qu’a été coordonnée l’exécution. D’après le contre-espionnage français, des agents identifiés à Dubaï étaient venus dans la capitale préparer l’opération.

    « Même si nous savons tout, nous ne ferons pas comme les Irlandais ou les Britanniques. Nous resterons amis, mais ce ne sera pas gratuit »
    En découvrant le dispositif mis en place à leur insu par le Mossad, les autorités françaises mesurent les risques encourus : aux yeux du Hamas et d’autres groupes radicaux, elles peuvent apparaître comme complices de l’Etat hébreu. Pour ne rien arranger, il apparaît que le Mossad a subtilisé des identités de citoyens français afin de fabriquer quatre passeports pour ses agents. La justice française se saisit de cette fraude aux documents d’identité, comme d’ailleurs ses homologues britannique, autrichienne et irlandaise, concernées par vingt-deux autres passeports falsifiés, mais sans grand espoir de remonter aux auteurs. « Au moins, c’était un moyen de faire passer un message, se souvient un chef de la police judiciaire parisienne de l’époque. En judiciarisant l’affaire, nous disions qu’il s’agissait d’une atteinte inacceptable à notre souveraineté. »

    Contrairement aux autres pays, la France ne fait aucun commentaire public condamnant la manœuvre des autorités israéliennes. Paris préfère dépêcher sur place deux cadres du renseignement, des hommes solides et peu causants : Patrick Calvar, alors directeur du renseignement à la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), et Frédéric Veaux, numéro deux de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue depuis la DGSI). A charge pour eux de se plaindre au patron du Mossad, Meir Dagan, en lui disant en substance, selon une personne familière du dossier : « Même si nous savons tout, nous ne ferons pas comme les Irlandais ou les Britanniques. Nous resterons amis, mais ce ne sera pas gratuit. » Il est impossible de savoir ce que le Mossad a offert, ce jour-là, en échange du silence de la France, mais la seule monnaie qui compte, dans le monde de l’espionnage, est celle du « renseignement », autrement dit des informations.

    Ville ouverte aux espions

    Cette affaire rappelle à quel point Paris est une ville ouverte aux espions. Elle s’y prête avec ses congrès internationaux, le fréquent passage de personnalités arabes et africaines. C’est aussi le carrefour idéal pour rencontrer des sources œuvrant dans la région. Ainsi, le Mossad fait venir à Paris ses contacts en Suisse. Bien d’autres services étrangers y ont établi des postes régionaux permettant de rayonner dans toute l’Europe, mais aussi en Afrique ou au Maghreb. A elle seule, la CIA compterait une cinquantaine d’espions déclarés à Paris, ainsi qu’une centaine de clandestins.

    Il faut dire que, côté français, l’essentiel des moyens en matière de renseignement est consacré à la lutte contre le terrorisme. Le contre-espionnage, qui nécessite du temps, passe quelque peu au second plan
    Au ministère de l’intérieur, les anciens ont une explication à l’attrait qu’exerce la capitale : les agents étrangers s’y sentent plutôt à leur aise, sans trop de risques d’être dérangés. Il faut dire que, côté français, l’essentiel des moyens en matière de renseignement est consacré à la lutte contre le terrorisme. Le contre-espionnage, qui nécessite du temps, passe quelque peu au second plan. « C’est un choix politique, il faut savoir ce que l’on privilégie entre sécurité et souveraineté, malheureusement, on a négligé le travail à long terme », regrette un ancien poids lourd du renseignement intérieur. Résultat : en 2014, par exemple, le service chargé, à la DGSI, de surveiller les espions américains sur le sol national dépassait à peine quatre personnes et limitait son activité à la mise sur écoute du téléphone du chef de poste de la CIA.

    Le Mossad, on l’a vu, occupe une place particulière dans ce théâtre d’ombres. Avec, parfois, un rôle de partenaire. Ainsi, en 2010, alors que la France envoie deux émissaires à Tel-Aviv pour dire sa colère, la DGSE et la DCRI s’associent, dans le même temps, au service israélien dans une délicate opération de lutte contre la prolifération des armes chimiques, baptisée « Ratafia ». L’objectif ? Piéger un responsable syrien du programme secret du régime de Bachar Al-Assad. En réalité, tout a débuté deux ans plus tôt, à Damas, par une longue approche de l’homme en question. Ses interlocuteurs ont fini par le convaincre qu’il devait suivre en France une formation pour lancer sa propre société d’import-export.

    Manœuvre d’infiltration

    Une fois à Paris, en 2010, le piège consiste à le mettre en confiance et à le faire parler sur ses activités. Lors de ses séjours dans la capitale, il est « traité » par un faux homme d’affaires qui devient peu à peu son mentor et lui présente divers contacts qui sont, en réalité, des agents israéliens. La DCRI agit en protection et assure une partie de la logistique. Lorsque le Syrien commence à émettre des doutes sur son protecteur, en 2011, il est trop tard : l’argent et les cadeaux reçus lui interdisent toute reculade ; le piège s’est refermé sur lui. Entre-temps, le Mossad a acquis des informations de premier choix.

    Les amis n’existent pas dans le monde de l’espionnage. Les agents français en ont eu justement confirmation au cours de cette opération conjointe. En 2011, la sécurité interne de la DCRI soupçonne les Israéliens de profiter de ce travail en commun sur l’opération « Ratafia » pour tenter une manœuvre d’infiltration, en nouant des liens jugés suspects avec des agents français. L’un d’eux a fait shabbat avec le chef de poste du Mossad à Paris, David Keidar. Le même est également parti faire du tir à Dubaï avant de rejoindre en famille ses nouveaux amis à Jérusalem.

    Les accusations visent en outre des proches du Mossad qui auraient tenté de vendre du matériel de surveillance aux services français de police judiciaire, de renseignement ainsi qu’aux gendarmes du GIGN. Préalablement équipé de dispositifs espions, ce matériel aurait pu leur offrir un accès direct aux enquêtes menées par la France.

    Une balle dans la tête

    De nouveau, la DCRI fait part de ses griefs aux autorités israéliennes. En 2012, deux membres de l’ambassade d’Israël à Paris, dont le chef de poste du Mossad, sont priés de quitter le territoire. On les retrouvera, de passage à Paris, en 2016, reconvertis dans le privé… « Cette ville, c’est la cour de récréation du Mossad, se plaint un ancien du service « H » de la DGSI, chargé de surveiller ses agissements en France. Si les Chinois et les Russes sont nos ennemis, il ne faut pas oublier que les Israéliens et les Américains demeurent offensifs. » Selon lui, d’autres éléments compliquent la relation avec le Mossad : « Notre capacité de réaction est limitée, car ils jouent vite la carte politique en se plaignant à l’Elysée ou à Matignon. De plus, on dépend d’eux sur des sujets sensibles. Enfin, notre marge est restreinte pour empêcher certains membres de la communauté juive de leur apporter une aide logistique. »

    « Si les Chinois et les Russes sont nos ennemis, il ne faut pas oublier que les Israéliens et les Américains demeurent offensifs »
    Au ministère des affaires étrangères, on préfère nuancer : « Les Israéliens font quand même un peu plus attention qu’avant. » « Avant », c’est surtout le 8 juin 1992. Ce jour-là, un haut responsable du Fatah (mouvement palestinien), Atef Bseiso, est assassiné devant son hôtel du quartier de Montparnasse, à Paris. Les deux tueurs, en tenue de sport, l’ont achevé, à terre, d’une balle dans la tête. Il venait tout juste de rencontrer, pour le compte de Yasser Arafat, des responsables de la DST (l’ancêtre de la DGSI). Les services français ont peu apprécié cette mauvaise manière.

    Selon le contre-espionnage français, le Mossad évite désormais les opérations létales en France et ferait moins appel à certains membres de la communauté juive de Paris. Par ailleurs, il déléguerait davantage de tâches à des sociétés privées de sécurité. L’une d’elles, baptisée « Nice », a été soupçonnée, en 2010, par le Parlement belge, d’avoir sonorisé, en 2003, les locaux du Conseil européen, à Bruxelles. Des faits jamais démontrés judiciairement. Cette entreprise, dont le capital est détenu, en partie, par des entités publiques israéliennes, a décroché plusieurs contrats en France et nie toute ambiguïté dans ses activités. Une autre société, l’agence Black Cube, attire les regards à Paris. Fondée à Tel-Aviv, en 2010, et disposant de bureaux place Vendôme, elle fait du recrutement de vétérans des services de renseignement israéliens un argument commercial, mais dément avec vigueur toute déloyauté vis-à-vis de ses clients. Signe particulier : elle a eu comme président d’honneur Meir Dagan, l’ex-directeur du Mossad (2002-2011), jusqu’à son décès, en 2016. L’homme qui, en 2010, avait autorisé l’installation du « QG » parisien de l’opération de Dubaï.

  • Israël abat un avion syrien qui a pénétré dans son espace aérien
    http://www.europe1.fr/international/israel-abat-un-avion-syrien-qui-a-penetre-dans-son-espace-aerien-3718184

    « L’armée israélienne a repéré l’avion syrien de type Sukhoi qui a pénétré de deux kilomètres dans l’espace aérien israélien et a tiré des missiles Patriot dans sa direction », a précisé l’armée.

    Une source militaire syrienne a accusé mardi Israël d’avoir tiré en direction d’un avion de guerre syrien qui menait des opérations contre les djihadistes en Syrie, l’État hébreu affirmant que l’appareil était dans l’espace aérien israélien.

    Le régime syrien et ses alliés ont lancé le 19 juin une offensive pour reprendre les zones rebelles dans les provinces de Deraa et de Qouneïtra, dans le sud de la Syrie, des régions qui bordent la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël. Les forces du régime ont réussi à reprendre la majorité de ces territoires aux rebelles et encerclent désormais un secteur tenu par le groupe Etat islamique (EI) proche du Golan.

    Pas de précision concernant l’avion. Le régime de Damas accuse depuis longtemps Israël de soutenir l’EI et d’autres groupes d’opposition. « L’ennemi israélien a confirmé avoir adopté des groupes armés terroristes, et a visé l’un de nos avions qui frappait leurs positions dans la région de Saïda (...) dans l’espace aérien syrien », a affirmé la source militaire syrienne. La source, citée par l’agence syrienne Sana, n’a pas précisé si l’avion avait été touché ou abattu.

    Tsahal se dit être en « état d’alerte ». Plus tôt, l’armée israélienne avait donné une version différente de l’incident. « L’armée israélienne a repéré l’avion syrien de type Sukhoi qui a pénétré de deux kilomètres dans l’espace aérien israélien et a tiré des missiles Patriot dans sa direction », a-t-elle indiqué dans un communiqué. « Depuis le matin, il y a eu une escalade des combats internes en Syrie, y compris un accroissement des activités de l’aviation syrienne », selon le communiqué. « L’armée israélienne est en état d’alerte et continuera à opérer contre toute violation de l’accord » de 1974, a averti l’armée, en référence à un accord sur la création d’une zone tampon démilitarisée entre les deux pays, un an après la guerre israélo-arabe de 1973.

  • The world isn’t flat - Opinion
    The dangerous nation-state law declares the intention of its authors: To teach generations of Israeli Jews that the world is flat and entrust them with the mission of expelling and wiping out a nation

    Amira Hass
    Jul 24, 2018

    https://www.haaretz.com/opinion/.premium-the-world-isn-t-flat-1.6310944

    From a balcony in Ramallah, surrounded by friends and acquaintances, the nation-state law shrinks to its proper ludicrous proportions. The creationists erased a nation from the written text.
    And yet, nine indisputable representatives of that nation sat and joked, turned serious, reminisced, traded political gossip about senior Palestinian Authority officials, voiced fears and concerns, made predictions and retracted them. What a privilege it was for me to sit among them and enjoy what is so natural to them that they don’t even categorize it — a rootedness and a belonging that don’t need verbal trappings; a zest for life; unimaginable strength and courage.
    They were born in a village that was destroyed; in a refugee camp in the Gaza Strip; in Damascus, Jaffa, Nablus, Ramallah, Nazareth, Acre. They’re the first, second and third generations of the 1948 refugees. Some are third-class citizens — fifth-class, now — of the state that robbed them of their homeland. Some returned to their homeland after the Palestinian Authority was established in 1994 and settled down in the West Bank, subject to Israeli military orders.
    >> Planted by Netanyahu and co., nation-state law is a time bomb exploding in Israel’s face | Analysis ■ By degrading Arabic, Israel has degraded Arabs | Opinion ■ Israel’s contentious nation-state law: Everything you need to know >>
    All are members of the same nation, regardless of what is written on their identity cards. They escaped Israeli bombings in Beirut and in Gaza; they lived under Israeli-imposed curfew, siege and house arrest; they were jailed in Israeli prisons for political activity; they were interrogated by Israel’s Shin Bet security service; they raised themselves from poverty; they wandered, studied, worked in left-wing organizations.

    All of them have lost relatives and close friends, killed by Israel or in civil wars in the Arab countries where they used to live. All of them treasure the silent, pained gazes of their parents, who told them about the home that was lost 70 years ago.
    Some of them also became bourgeois. Which doesn’t spare them the checkpoints; the Israeli expressions of racism and arrogance; the forced separations from relatives who cannot go (from the Gaza Strip) or come (from Syria); the fears for the future.

    Not far, yet very far from there — under a lean-to in Khan al-Ahmar — women sit on thin mattresses placed on the ground and talk about the attack by police officers two weeks ago and a wedding party that is scheduled for this week. The strength and courage of these women from the Jahalin Bedouin tribe are equally evident. There, in those heartbreaking shelters, Israel’s greedy racism is also an immediate issue, broadcast by the spacious houses of the settlement of Kfar Adumim.
    How do they live like this, with nonstop threats and aggression from bureaucrats, soldiers, policemen and settlers who covet the little that remains to them? Where do they get the strength to live in crowded conditions that are hard to get used to, without electricity or running water — which are the minimum conditions for community life — with shrinking pasturage and shrinking income, and yet not give in to the expellers’ orders? Their strength comes from that same rootedness and natural sense of belonging, which the deniers of evolution, the drafters of the nation-state law, are incapable of understanding.
    For over a month, this community, which is threatened with a new expulsion, has been hosting mass public events — press conferences, rallies, speeches, delegations. There’s an element of exploitation and ostentation here on the Palestinian Authority’s part. Yet at the same time, another process is taking place, one that is very political: Palestinians from both urban and rural communities are liberating themselves from the alienation they used to feel toward the Bedouin.

  • Comment Ankara veut empêcher la libération de la province d’Idleb par Damas ? – Site de la chaîne AlManar-Liban
    http://french.almanar.com.lb/971412

    L’armée turque a mis en place 12 centres de supervision à Idlib et à Hama dans le cadre d’un accord signé au mois de septembre avec la Russie et l’Iran. Via ces centres de supervision, la Turquie est censée garder un œil sur les zones de désescalade où l’armée syrienne et les rebelles doivent respecter la cessation des hostilités.

    Le centre de supervision le plus proche de la Turquie se trouve à 500 mètres des frontières turques et le plus loin est à Tall Sawwanah, au nord de Hama, à 88 kilomètres de la Turquie.

    Par ailleurs, la Turquie a fait une nouvelle proposition à la Russie sur la mise en place d’une quatrième zone de désescalade qui couvre des parties des provinces de Lattaquié, de Hama, d’Alep et d’Idlib, cette dernière étant la région la plus importante que contrôlent les groupes armés en Syrie.

    Cette initiative turque intervient au moment où les habitants des deux localités loyalistes de Fouaa et de Kefraya ont été tous évacués.

    L’initiative turque prévoit le rétablissement de l’électricité et de l’eau, la réouverture de centres qui offrent des services vitaux, le déblocage de la route reliant Alep à Damas et la destruction de postes de contrôle et des remblais qui se trouvent sur une route reliant Dar Ta’izzah à Alep.

    Dans ce droit fil, la Turquie a demandé à tous les groupes armés opérant surtout dans le nord de la Syrie et dans d’autres régions de prendre part à une conférence générale avec pour thème l’avenir d’Idlib, étant donné les récentes évolutions dans le sud de la Syrie. Hayat Tahrir al-Cham, le Gouvernement de salut et la Coalition nationale syrienne comptent parmi les groupes armés qui prendront part à cette conférence de deux semaines.

    Selon les sources proches de cet événement, « Ankara va demander à tous ces groupes de déposer leurs armes lourdes et semi-lourdes en échange de la formation d’un nouveau groupe baptisé “Armée nationale” qui sera composé de tous les groupes armés ».

    Les mêmes sources réaffirment que la Turquie entend mettre sur pied une association homogène de groupes civils avec pour mission de s’occuper des activités sociales et de fournir les services nécessaires, sous la supervision d’Ankara.

    La réalisation de ce plan B turc nécessite des mois et beaucoup d’efforts et tout cela pour que le gouvernement d’Ankara puisse faire face à une opération militaire russo-syrienne à Idlib.

    D’autre part, le chef d’état-major de l’armée turque a annoncé que les militaires turcs et américains avaient déployé 17 patrouilles dans les localités entre la zone d’opération du Bouclier de l’Euphrate et la ville de Manbij, dans le nord de la Syrie, afin d’empêcher tout affrontement entre les Kurdes et les forces soutenues par la Turquie.

    farce de la #révolution_syrienne

    • http://spanish.almanar.com.lb/223819
      “Las fuerzas del gobierno sirio están obligadas a dar los pasos necesarios para responder a las acciones de los extremistas y restaurar la estabilidad”, ha anunciado el Ministerio de Defensa ruso. Para los analistas, esta declaración rusa constituye un respaldo abierto e incluso una invitación a Damasco de que inicie una operación militar en la provincia de Idleb para liberarla del yugo de los terroristas del Frente al Nusra y otros grupos, que en los últimos días han lanzado ataques, a través de drones, contra la base rusa de Hamaimim.

      El comunicado del Ministerio de Defensa ruso fue emitido el viernes (20 de julio) y en él se defiende una batalla futura para la liberación de Idleb y el desmantelamiento de los terroristas que están activos allí.

  • Patrick Cockburn · The War in Five Sieges · LRB 19 July 2018
    https://www.lrb.co.uk/v40/n14/patrick-cockburn/the-war-in-five-sieges

    The decision to defend certain areas, or to besiege them, was often determined by sectarian or ethnic allegiances. Both the government (dominated by the Shia Alawi sect) and the opposition (dominated by Sunni Arabs) would play down the fact, but divisions between communities were at the heart of the Syrian civil war. These divisions decided the location of the military frontlines that snaked through Damascus and Homs, much as they had once done in Belfast and Beirut. The government-held districts were inhabited by the minority groups, Alawites, Kurds, Christians, Druze, Ismaili and Shia, which together make up about 40 per cent of the population. A businessman in Damascus told me that the weakness of the anti-Assad forces was that ‘the exiled opposition leaders have not developed a serious plan to reassure the minorities.’ Opposition enclaves were overwhelmingly Sunni Arab, though the Sunni community was itself divided between rich and poor and between rural and urban areas. Well-off secular Sunnis in government-held West Aleppo didn’t feel much sympathy for the poor, religiously minded Sunni in the rebel-held east of the city.

    #Syrie #classe #religions #environnement

  • الحكومة السورية تنقل مئات المعتقلين من سجون دمشق وحلب إلى معبر العيس للمبادلة بأهالي بلدتي كفريا والفوعة | رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/index.php/%d8%a7%d9%84%d8%ad%d9%83%d9%88%d9%85%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%b3%d9%88%d8%b1

    Vous vous souvenez de Bachar libérant en mai 2011 des centaines de djihadistes pour saper la révolution syrienne ? Eh bien il recommence ! Des centaines de détenus vont être libérés des prisons de Damas et d’Alep !

    Il s’agit de la rançon demandée par ceux qui assiègent les habitants des villages de Foua et Kafraya près d’Idleb, encerclés depuis mars 2015...

    #syrie compliquée

  • La invisible muerte de los enfermos de cáncer en Siria | Planeta Futuro | EL PAÍS
    https://elpais.com/elpais/2018/05/30/planeta_futuro/1527690455_502908.html

    A falta de cifras que cuantifiquen el número de enfermos que padecen alguna enfermedad de este tipo, la representante de la Organización Mundial de la Salud (OMS) para Siria, Elizabeth Hoff, hace un crudo balance desde Damasco: “Se estima que la cifra más realista es de unos 420.000 enfermos de cáncer en Siria, de los cuales tan solo 80.000 son tratados, un 10% de ellos menores”. La mitad de los más de 21 millones de personas que habitaban el país antes de la guerra se ha visto desplazada por la violencia y el 57% de las infraestructuras médicas han sido dañadas, por lo que los oncólogos alertan del peligro que corren decenas de miles de pacientes de no ser diagnosticados. Siete años de enfrentamiento civil han corroído la esperanza de vida de los sirios. Una realidad para la que la OMS sí tiene datos: la de ellos ha pasado de 72 años en 2010 a 59 en 2016. La de ellas, de 75 a 69 años.

    « Bachar tue son peuple » comme on le répète à l’envi mais il faut savoir aussi que les sanctions occidentales font tout aussi bien. Ici, les victimes du cancer sans traitement.

    #syrie

  • Beau tableau de bons français bien au fait de la situation en Syrie, de qui fait et qui a fait, reçus par le ministre du tourisme syrien, lequel ministre fait partie des personnalités classées par la France comme responsable de répressions contre les civiles. Suffit de lire le Journal Officiel :
    https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2016/6/10/FCPT1608405A/jo/texte/fr
    * YAZIGI Bishr Riyad
    Date de naissance : 1972
    Renseignements complémentaires : a) ministre du tourisme ; b) il est co-responsable de la répression violente exercée par le régime contre la population civile.
    Date de désignation par l’Union européenne : 24.6.2014

    Office de Commerce et d’Industrie Franco-Syrien (OCIFS) : La guerre en Syrie vue par les Français
    http://ocifrancosyrien.blogspot.com/2017/11/la-guerre-en-syrie-vue-par-les-francais.html

    Aujourd’hui, s’est tenue une conférence qui avait pour thème « la guerre en Syrie » mais avec un regard de Français. Même si l’OCIFS n’est pas à l’initiative de cette rencontre, elle a tenu à être présente afin de multiplier les contacts propices à entretenir une dynamique relationnelle favorable aux entreprises françaises qui attendent beaucoup de notre gouvernement dans sa politique internationale afin de ne pas laisser le terrain libre à nos concurrents qui se pressent tous à Damas avec un seul objectif, décrocher des contrats dans le cadre de la reconstruction syrienne. La France perd du terrain et ce n’est pas de bonne augure dans un marché hautement concurrentiel avec de nouveaux acteurs très agressifs sur le marché mondial comme l’Inde ou le Brésil sans parler de la Russie ou de la Chine et de nos partenaires traditionnels, Allemagne et Italie.

    #Syrie

  • How a victorious Bashar al-Assad is changing Syria

    Sunnis have been pushed out by the war. The new Syria is smaller, in ruins and more sectarian.

    A NEW Syria is emerging from the rubble of war. In Homs, which Syrians once dubbed the “capital of the revolution” against President Bashar al-Assad, the Muslim quarter and commercial district still lie in ruins, but the Christian quarter is reviving. Churches have been lavishly restored; a large crucifix hangs over the main street. “Groom of Heaven”, proclaims a billboard featuring a photo of a Christian soldier killed in the seven-year conflict. In their sermons, Orthodox patriarchs praise Mr Assad for saving one of the world’s oldest Christian communities.

    Homs, like all of the cities recaptured by the government, now belongs mostly to Syria’s victorious minorities: Christians, Shias and Alawites (an esoteric offshoot of Shia Islam from which Mr Assad hails). These groups banded together against the rebels, who are nearly all Sunni, and chased them out of the cities. Sunni civilians, once a large majority, followed. More than half of the country’s population of 22m has been displaced—6.5m inside Syria and over 6m abroad. Most are Sunnis.

    The authorities seem intent on maintaining the new demography. Four years after the government regained Homs, residents still need a security clearance to return and rebuild their homes. Few Sunnis get one. Those that do have little money to restart their lives. Some attend Christian mass, hoping for charity or a visa to the West from bishops with foreign connections. Even these Sunnis fall under suspicion. “We lived so well before,” says a Christian teacher in Homs. “But how can you live with a neighbour who overnight called you a kafir (infidel)?”

    Even in areas less touched by the war, Syria is changing. The old city of Damascus, Syria’s capital, is an architectural testament to Sunni Islam. But the Iranian-backed Shia militias that fight for Mr Assad have expanded the city’s Shia quarter into Sunni and Jewish areas. Portraits of Hassan Nasrallah, the leader of Hizbullah, a Lebanese Shia militia, hang from Sunni mosques. Advertisements for Shia pilgrimages line the walls. In the capital’s new cafés revellers barely notice the jets overhead, bombing rebel-held suburbs. “I love those sounds,” says a Christian woman who works for the UN. Like other regime loyalists, she wants to see the “terrorists” punished.

    Mr Assad’s men captured the last rebel strongholds around Damascus in May. He now controls Syria’s spine, from Aleppo in the north to Damascus in the south—what French colonisers once called la Syrie utile (useful Syria). The rebels are confined to pockets along the southern and northern borders (see map). Lately the government has attacked them in the south-western province of Deraa.

    A prize of ruins

    The regime is in a celebratory mood. Though thinly spread, it has survived the war largely intact. Government departments are functioning. In areas that remained under Mr Assad’s control, electricity and water supplies are more reliable than in much of the Middle East. Officials predict that next year’s natural-gas production will surpass pre-war levels. The National Museum in Damascus, which locked up its prized antiquities for protection, is preparing to reopen to the public. The railway from Damascus to Aleppo might resume operations this summer.

    To mark national day on April 17th, the ancient citadel of Aleppo hosted a festival for the first time since the war began. Martial bands, dancing girls, children’s choirs and a Swiss opera singer (of Syrian origin) crowded onto the stage. “God, Syria and Bashar alone,” roared the flag-waving crowd, as video screens showed the battle to retake the city. Below the citadel, the ruins stretch to the horizon.

    Mr Assad (pictured) has been winning the war by garrisoning city centres, then shooting outward into rebel-held suburbs. On the highway from Damascus to Aleppo, towns and villages lie desolate. A new stratum of dead cities has joined the ones from Roman times. The regime has neither the money nor the manpower to rebuild. Before the war Syria’s economic growth approached double digits and annual GDP was $60bn. Now the economy is shrinking; GDP was $12bn last year. Estimates of the cost of reconstruction run to $250bn.

    Syrians are experienced construction workers. When Lebanon’s civil war ended in 1990, they helped rebuild Beirut. But no such workforce is available today. In Damascus University’s civil-engineering department, two-thirds of the lecturers have fled. “The best were first to go,” says one who stayed behind. Students followed them. Those that remain have taken to speaking Araglish, a hotch-potch of Arabic and English, as many plan futures abroad.

    Traffic flows lightly along once-jammed roads in Aleppo, despite the checkpoints. Its pre-war population of 3.2m has shrunk to under 2m. Other cities have also emptied out. Men left first, many fleeing the draft and their likely dispatch to the front. As in Europe after the first world war, Syria’s workforce is now dominated by women. They account for over three-quarters of the staff in the religious-affairs ministry, a hitherto male preserve, says the minister. There are female plumbers, taxi-drivers and bartenders.

    Millions of Syrians who stayed behind have been maimed or traumatised. Almost everyone your correspondent spoke to had buried a close relative. Psychologists warn of societal breakdown. As the war separates families, divorce rates soar. More children are begging in the streets. When the jihadists retreat, liquor stores are the first to reopen.

    Mr Assad, though, seems focused less on recovery than rewarding loyalists with property left behind by Sunnis. He has distributed thousands of empty homes to Shia militiamen. “Terrorists should forfeit their assets,” says a Christian businesswoman, who was given a plush café that belonged to the family of a Sunni defector. A new decree, called Law 10, legitimises the government’s seizure of such assets. Title-holders will forfeit their property if they fail to re-register it, a tough task for the millions who have fled the country.

    A Palestinian-like problem

    The measure has yet to be implemented, but refugees compare it to Israel’s absentees’ property laws, which allow the government to take the property of Palestinian refugees. Syrian officials, of course, bridle at such comparisons. The ruling Baath party claims to represent all of Syria’s religions and sects. The country has been led by Alawites since 1966, but Sunnis held senior positions in government, the armed forces and business. Even today many Sunnis prefer Mr Assad’s secular rule to that of Islamist rebels.

    But since pro-democracy protests erupted in March 2011, Syrians detect a more sectarian approach to policymaking. The first demonstrations attracted hundreds of thousands of people of different faiths. So the regime stoked sectarian tensions to divide the opposition. Sunnis, it warned, really wanted winner-take-all majoritarianism. Jihadists were released from prison in order to taint the uprising. As the government turned violent, so did the protesters. Sunni states, such as Turkey, Saudi Arabia and Qatar, provided them with arms, cash and preachers. Hardliners pushed aside moderates. By the end of 2011, the protests had degenerated into a sectarian civil war.

    Early on, minorities lowered their profile to avoid being targeted. Women donned headscarves. Non-Muslim businessmen bowed to demands from Sunni employees for prayer rooms. But as the war swung their way, minorities regained their confidence. Alawite soldiers now flex arms tattooed with Imam Ali, whom they consider the first imam after the Prophet Muhammad (Sunnis see things differently). Christian women in Aleppo show their cleavage. “We would never ask about someone’s religion,” says an official in Damascus. “Sorry to say, we now do.”

    The country’s chief mufti is a Sunni, but there are fewer Sunnis serving in top posts since the revolution. Last summer Mr Assad replaced the Sunni speaker of parliament with a Christian. In January he broke with tradition by appointing an Alawite, instead of a Sunni, as defence minister.

    Officially the government welcomes the return of displaced Syrians, regardless of their religion or sect. “Those whose hands are not stained with blood will be forgiven,” says a Sunni minister. Around 21,000 families have returned to Homs in the last two years, according to its governor, Talal al-Barazi. But across the country, the number of displaced Syrians is rising. Already this year 920,000 people have left their homes, says the UN. Another 45,000 have fled the recent fighting in Deraa. Millions more may follow if the regime tries to retake other rebel enclaves.

    When the regime took Ghouta, in eastern Damascus, earlier this year its 400,000 residents were given a choice between leaving for rebel-held areas in the north or accepting a government offer of shelter. The latter was a euphemism for internment. Tens of thousands remain “captured” in camps, says the UN. “We swapped a large prison for a smaller one,” says Hamdan, who lives with his family in a camp in Adra, on the edge of Ghouta. They sleep under a tarpaulin in a schoolyard with two other families. Armed guards stand at the gates, penning more than 5,000 people inside.

    The head of the camp, a Christian officer, says inmates can leave once their security clearance is processed, but he does not know how long that will take. Returning home requires a second vetting. Trapped and powerless, Hamdan worries that the regime or its supporters will steal his harvest—and then his land. Refugees fear that they will be locked out of their homeland altogether. “We’re the new Palestinians,” says Taher Qabar, one of 350,000 Syrians camped in Lebanon’s Bekaa Valley.

    Some argue that Mr Assad, with fewer Sunnis to fear, may relax his repressive rule. Ministers in Damascus insist that change is inevitable. They point to a change in the constitution made in 2012 that nominally allows for multiparty politics. There are a few hopeful signs. Local associations, once banned, offer vocational training to the displaced. State media remain Orwellian, but the internet is unrestricted and social-media apps allow for unfettered communication. Students in cafés openly criticise the regime. Why doesn’t Mr Assad send his son, Hafez, to the front, sneers a student who has failed his university exams to prolong his studies and avoid conscription.

    A decade ago Mr Assad toyed with infitah (liberalisation), only for Sunni extremists to build huge mosques from which to spout their hate-speech, say his advisers. He is loth to repeat the mistake. Portraits of the president, appearing to listen keenly with a slightly oversized ear, now line Syria’s roads and hang in most offices and shops. Checkpoints, introduced as a counter-insurgency measure, control movement as never before. Men under the age of 42 are told to hand over cash or be sent to the front. So rife are the levies that diplomats speak of a “checkpoint economy”.

    Having resisted pressure to compromise when he was losing, Mr Assad sees no reason to make concessions now. He has torpedoed proposals for a political process, promoted by UN mediators and his Russian allies, that would include the Sunni opposition. At talks in Sochi in January he diluted plans for a constitutional committee, insisting that it be only consultative and based in Damascus. His advisers use the buzzwords of “reconciliation” and “amnesty” as euphemisms for surrender and security checks. He has yet to outline a plan for reconstruction.

    War, who is it good for?

    Mr Assad appears to be growing tired of his allies. Iran has resisted Russia’s call for foreign forces to leave Syria. It refuses to relinquish command of 80,000 foreign Shia militiamen. Skirmishes between the militias and Syrian troops have resulted in scores of deaths, according to researchers at King’s College in London. Having defeated Sunni Islamists, army officers say they have no wish to succumb to Shia ones. Alawites, in particular, flinch at Shia evangelising. “We don’t pray, don’t fast [during Ramadan] and drink alcohol,” says one.

    But Mr Assad still needs his backers. Though he rules most of the population, about 40% of Syria’s territory lies beyond his control. Foreign powers dominate the border areas, blocking trade corridors and the regime’s access to oilfields. In the north-west, Turkish forces provide some protection for Hayat Tahrir al-Sham, a group linked to al-Qaeda, and other Sunni rebels. American and French officers oversee a Kurdish-led force east of the Euphrates river. Sunni rebels abutting the Golan Heights offer Israel and Jordan a buffer. In theory the territory is classified as a “de-escalation zone”. But violence in the zone is escalating again.

    New offensives by the regime risk pulling foreign powers deeper into the conflict. Turkey, Israel and America have drawn red lines around the rebels under their protection. Continuing Iranian operations in Syria “would be the end of [Mr Assad], his regime”, said Yuval Steinitz, a minister in Israel, which has bombed Iranian bases in the country. Israel may be giving the regime a green light in Deraa, in order to keep the Iranians out of the area.

    There could be worse options than war for Mr Assad. More fighting would create fresh opportunities to reward loyalists and tilt Syria’s demography to his liking. Neighbours, such as Jordan and Lebanon, and European countries might indulge the dictator rather than face a fresh wave of refugees. Above all, war delays the day Mr Assad has to face the question of how he plans to rebuild the country that he has so wantonly destroyed.


    https://www.economist.com/middle-east-and-africa/2018/06/30/how-a-victorious-bashar-al-assad-is-changing-syria?frsc=dg%7Ce
    #Syrie #démographie #sunnites #sciites #chrétiens #religion #minorités

    • Onze ans plus tard, on continue à tenter de donner un peu de crédibilité à la fable d’une guerre entre « sunnites » et « minoritaires » quand la moindre connaissance directe de ce pays montre qu’une grande partie des « sunnites » continue, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, mais ce sont les leurs, à soutenir leur président. Par ailleurs, tout le monde est prié désormais par les syriologues de ne se déterminer que par rapport à son origine sectaire (au contraire de ce qu’on nous affirmait du reste au début de la « révolution »)...

  • The Angry Arab News Service/وكالة أنباء العربي الغاضب: The Israeli former minister spying for Iran: much bigger than Elie Cohen of Damascus
    http://angryarab.blogspot.com/2018/06/the-israeli-former-minister-spying-for.html

    Notice that intelligence successes and breakthroughs of Israeli enemies never get any coverage of hype that alleged Israeli successes get. There were some four movies and plays about Elie Cohen (whose tale was largely fictitious and whose contributions were very highly exaggerated and whose exploits were really invented by the Mossad to cover up their failures) and I doubt that there will be one movie about this Israeli spy for Iran. Notice how muted the Western coverage of the case has been. This is the biggest but certainly not the only intelligence penetration of the Israeli military-political establishment. The New York Times in its coverage today made the story about the great Mossad adventure in...arresting the guy and not in Iran’s recruitment of the former Israeli minister.

  • THE BATTLE OF DARAA IS HAPPENING : AL-RIDWAN, HEZBOLLAH’S SPECIAL FORCES WILL PARTICIPATE.
    https://ejmagnier.com/2018/06/19/the-battle-of-daraa-is-happening-al-ridwan-hezbollahs-special-forces-will

    The Syrian command ignored the US and the Israeli requests to exclude Hezbollah and the Iranian allies from being present in Daraa. Thus, the Syrian President Bashar al-Assad asked Hezbollah al-Ridwan Special Forces to take positions in Daraa and around it to participate in the forthcoming attack.

    Sources on the ground believe the US is not expected to pull out of al-Tanf crossing between Syria and Iraq – as requested by Damascus in exchange of Hezbollah and Iran absence in Daraa – because Israel believes the battle is not going to take place. Therefore, the Syrian government has decided to engage in the Daraa’ battle and remove all jihadists from the south to regain total control of the territory or even impose a negotiation by force to reached a withdrawal of the US forces from al-Tanf.

    The Syrian Army is also aiming to end the southern battle so it can move all offensive forces to the north and al-Badiya afterwards, to attack the remaining ISIS forces present in that part of Syria.

    The US faces a dilemma with thousands of trained, supported and funded Syrian proxies militias in the border area between Syria and Iraq. These militias can be a burden if the US decides to withdraw because they are Arab and non-Kurdish forces.

  • ’Nothing is ours anymore’: Kurds forced out of #Afrin after Turkish assault

    Many who fled the violence January say their homes have been given to Arabs.
    When Areen and her clan fled the Turkish assault on Afrin in January, they feared they may never return.

    Six months later, the Kurdish family remain in nearby villages with other Afrin locals who left as the conquering Turks and their Arab proxies swept in, exiling nearly all its residents.

    Recently, strangers from the opposite end of Syria have moved into Areen’s home and those of her family. The few relatives who have made it back for fleeting visits say the numbers of new arrivals – all Arabs – are rising each week. So too is a resentment towards the newcomers, and a fear that the steady, attritional changes may herald yet another flashpoint in the seven-year conflict.

    Unscathed through much of the Syrian war, and a sanctuary for refugees, Afrin has become a focal point of a new and pivotal phase, where the ambitions of regional powers are being laid bare and a coexistence between Arabs and Kurds – delicately poised over decades – is increasingly being threatened.

    The small enclave in northwestern Syria directly reflects the competing agendas of four countries, Turkey, Syria, Russia and the US – though none more so than Ankara, whose creeping influence in the war is anchored in Afrin and the fate of its peoples.

    Turkey’s newfound stake has given it more control over its nearby border and leverage over its arch foe, the Kurdistan Workers’ party (PKK), which had used its presence in Afrin to project its influence northwards.

    But the campaign to oust Kurdish militias has raised allegations that Ankara is quietly orchestrating a demographic shift, changing the balance of Afrin’s population from predominantly Kurdish to majority Arab, and – more importantly to Turkish leaders – changing the composition of its 500-mile border with Syria.

    Ahead of the January assault, the Turkish president, Recep Tayyip Erdoğan, said: “We will return Afrin to its rightful owners.”

    Erdoğan’s comments followed a claim by US officials that it would help transform a Kurdish militia it had raised to fight Islamic State in northeastern Syria into a more permanent border force. The announcement incensed Turkish leaders, who had long feared that Syria’s Kurds would use the chaos of war to advance their ambitions – and to move into a 60-mile area between Afrin and the Euphrates river, which was the only part of the border they didn’t inhabit.

    Ankara denies it is attempting to choreograph a demographic shift in Afrin, insisting it aimed only to drive out the PKK, not unaffiliated Kurdish locals.

    “The people of Afrin didn’t choose to live under the PKK,” said a senior Turkish official. “Like Isis, the PKK installed a terrorist administration there by force. Under that administration, rival Kurdish factions were silenced violently. [The military campaign] resulted in the removal of terrorists from Afrin and made it possible for the local population to govern themselves. The vast majority of the new local council consists of Kurds and the council’s chairperson is also Kurdish.”

    Many who remain unable to return to Afrin are unconvinced, particularly as the influx from elsewhere in Syria continues. Both exiles and newcomers confirmed to the Guardian that large numbers of those settling in Afrin came from the Damascus suburb of Ghouta, where an anti-regime opposition surrendered to Russian and Syrian forces in April, and accepted being transferred to northern Syria

    Between bandits, militiamen, and wayfarers, Afrin is barely recognisable, say Kurdish locals who have made it back. “It’s not the Afrin we know,” said Areen, 34. “Too many strange faces. Businesses have been taken over by the Syrians, stores changed to Damascene names, properties gone. We feel like the Palestinians.

    “The Syrian government couldn’t care less to help us reclaim our property, they won’t even help us get back into Afrin. We want to go back, we couldn’t care less if we’re governed by the Kurds or Turks or Assad, we just want our land back.”

    A second Afrin exile, Salah Mohammed, 40, said: “Lands are being confiscated, farms, wheat, furniture, nothing is ours anymore; it’s us versus their guns. It’s difficult to come back, you have to prove the property is yours and get evidence and other nearly impossible papers to reclaim it.

    “There is definitely a demographic change, a lot of Kurds have been forcibly displaced on the count that they’re with the PKK when in fact they weren’t. There are barely any Kurds left in Afrin, no one is helping us go back.”

    Another Afrin local, Shiyar Khalil, 32, said: “When the Kurds try to get back to their house they have to jump through hoops. You cannot deny a demographic change, Kurds are not able to go back. Women are veiled, bars are closed; it’s a deliberate erasing of Kurdish culture.”

    Umm Abdallah, 25, a new arrival from Ghouta said some Kurds had returned to Afrin, but anyone affiliated with Kurdish militias had been denied entry. “I’ve seen about 300 Kurds come back to Afrin with their families in the past month or so. I don’t know whose house I am living in honestly, but it’s been registered at the police station.”

    She said Afrin was lawless and dangerous, with Arab militias whom Turkey had used to lead the assault now holding aegis over the town. “The Turks try to stop the looting but some militias are very malicious,” she said. “They mess with us and the Kurds, it’s not stable here.”

    Both Umm Abdallah and another Ghouta resident, Abu Khaled Abbas, 23, had their homes confiscated by the Assad regime before fleeing to the north. “The Assad army stole everything, even the sinks,” said Abbas.

    “These militias now are not leaving anyone alone [in Afrin], how do you think they will treat the Kurds? There are bad things happening, murder, harassment, rapes, and theft. They believe they ‘freed’ the land so they own it now.”


    https://www.theguardian.com/world/2018/jun/07/too-many-strange-faces-kurds-fear-forced-demographic-shift-in-afrin
    #Kurdes #Kurdistan #occupation #dépossession #Syrie #déplacés_internes #IDPs #destruction
    cc @tchaala_la

  • US Condemns Syria’s Decision to Recognize 2 Breakaway #Georgia Regions | Asharq AL-awsat
    https://aawsat.com/english/home/article/1284956/us-condemns-syria%E2%80%99s-decision-recognize-2-breakaway-georgia-regions

    The United States condemned on Wednesday the Syrian regime for recognizing two breakaway regions in Georgia and establishing diplomatic ties with them.

    “The United States strongly condemns the Syrian regime’s intention to establish diplomatic relations with the Russian-occupied Georgian regions of #Abkhazia and #South_Ossetia,” US State Department spokeswoman Heather Nauert said in a statement.

    It added that it fully backed Georgia’s independence and reiterating its call for Russia to withdraw from the area.

    “_These regions are part of Georgia. The United States’ position on Abkhazia and South Ossetia is unwavering,” the statement said.

    On Tuesday [29/05/18], Georgia said it would sever diplomatic relations with Syria after Damascus moved to recognize the two regions as independent states.

    With this act the Assad regime declared its support for Russia’s military aggression against Georgia, the illegal occupation of Abkhazia and (South Ossetia) regions and the ethnic cleansing that has been taking place for years,” Georgia said.

    Russia, Nicaragua, Venezuela and Nauru previously recognized the independence of Abkhazia and South Ossetia, both of which broke away from Georgia following the collapse of the Soviet Union.

  • Russia says only Syrian army should be on country’s southern border with Israel

    Israel believes Russia may agree to withdrawing Iranian forces and allied Shi’ite militias from Israel-Syria border

    Noa Landau and Reuters May 28, 2018

    https://www.haaretz.com/middle-east-news/syria/russia-says-only-syrian-army-should-be-on-country-s-southern-border-1.61198

    Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Monday that only Syrian government troops should have a presence on the country’s southern border which is close to Jordan and Israel, the RIA news agency reported.
    Lavrov was cited as making the comments at a joint news conference in Moscow with Jose Condungua Pacheco, his counterpart from Mozambique.
    Meanwhile, Defense Minister Avigdor Lieberman will leave on Wednesday for a short visit to Russia. He is scheduled to meet with his counterpart, Russia’s Defense Minister Sergei Shvigo, the ministry said in a statement on Monday. Lieberman is expected to discuss with his hosts the recent events in the Middle East, primarily the tension between Israel and Iran over the Iranian military presence in Syria.
    Prime Minister Benjamin Netanyahu spoke at the Knesset Monday, saying that “there is no room for any Iranian military presence in any part of Syria.”
    Lieberman said that “these things, of course, reflect not only our position, I can safely say that they reflect the positions of others in the Middle East and beyond the Middle East.”
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    On Sunday, Haaretz reported that Israeli political and military officials believe Russia is willing to discuss a significant distancing of Iranian forces and allied Shi’ite militias from the Israel-Syria border, according to Israeli officials.
    The change in Russia’s position has become clearer since Israel’s May 10 military clash with Iran in Syria and amid Moscow’s concerns that further Israeli moves would threaten the stability of Syrian President Bashar Assad’s regime.
    Russia recently renewed efforts to try to get the United States involved in agreements that would stabilize Syria. The Russians might be willing to remove the Iranians from the Israeli border, though not necessarily remove the forces linked to them from the whole country.
    Last November, Russia and the United States, in coordination with Jordan, forged an agreement to decrease the possibility of friction in southern Syria, after the Assad regime defeated rebel groups in the center of the country. Israel sought to keep the Iranians and Shi’ite militias at least 60 kilometers (37 miles) from the Israeli border in the Golan Heights, east of the Damascus-Daraa road (or, according to another version, east of the Damascus-Suwayda road, about 70 kilometers from the border).

    FILE – Iran’s Army Chief of Staff Maj. Gen. Mohammad Bagheri, left, in Aleppo, Syria, in photo provided October 20, 2017/AP
    According to Israeli intelligence, in Syria there are now around 2,000 Iranian officers and advisers, members of the Revolutionary Guards, around 9,000 Shi’ite militiamen from Afghanistan, Pakistan and Iraq, and around 7,000 Hezbollah fighters. Israel believes that the Americans are now in a good position to reach a more effective arrangement in Syria in coordination with the Russians under the slogan “Without Iran and without ISIS.”
    The United States warned Syria on Friday it would take “firm and appropriate measures” in response to ceasefire violations, saying it was concerned about reports of an impending military operation in a de-escalation zone in the country’s southwest.
    Washington also cautioned Assad against broadening the conflict.
    “As a guarantor of this de-escalation area with Russia and Jordan, the United States will take firm and appropriate measures in response to Assad regime violations,” State Department spokeswoman Heather Nauert said in a statement late on Friday.
    A war monitor, the Britain-based Syrian Observatory for Human Rights, reported on Wednesday that Syrian government forces fresh from their victory this week against an Islamic State pocket in south Damascus were moving into the southern province of Deraa.
    Syrian state-run media have reported that government aircraft have dropped leaflets on rebel-held areas in Deraa urging fighters to disarm.
    The U.S. warning comes weeks after a similar attack on a de-escalation zone in northeastern Syria held by U.S.-backed Syrian Democratic Forces. U.S. ground and air forces repelled the more than four-hour attack, killing perhaps as many as 300 pro-Assad militia members, many of them Russian mercenaries.
    Backed by Russian warplanes, ground forces from Iran and allied militia, including Lebanon’s Hezbollah, have helped Assad drive rebels from Syria’s biggest cities, putting him in an unassailable military position.

  • Israel contrató a Daesh para recuperar cuerpos de sus soldados | HISPANTV
    https://www.hispantv.com/noticias/siria/378294/israel-estado-islamico-rebeldes-cuerpo-soldados

    El ejército israelí contrató a los terroristas del EIIL (Daesh, en árabe) y a los llamados rebeldes sirios para recuperar los cuerpos de tres de sus soldados, que desaparecieron en el marco de la batalla librada entre Siria e Israel en 1982, revelan autoridades palestinas.

    El subsecretario general del Frente Popular para la Liberación de Palestina (FPLP)-Comando General, Talal Nayi, aseguró que los terroristas colaboraron con el régimen de Tel Aviv para buscar al sur de Damasco, la capital de Siria, los restos de los soldados israelíes desaparecidos en la batalla que lleva por nombre Sultan Qabus.

    Según el funcionario palestino, después de que el Ejército sirio recuperara el campo de refugiados palestinos de Al-Yarmuk y los alrededores de Damasco, se descubrió que los terroristas habían excavado en varias tumbas viejas, localizadas en esta zona, a fin de dar con los cuerpos de los tres israelíes.

    “Organizaciones terroristas como Daesh, el Frente Al-Nusra (autoproclamado Frente Fath Al-Sham) y el denominado Ejército Libre Sirio (ELS) cavaron en el cementerio de Al-Shuhada, en el campamento, en busca de los restos de los soldados israelíes”, indicó Nayi en una entrevista concedida el sábado a la cadena libanesa de televisión Al Mayadeen.

    Dans Rai al-yom, en plus, histoire d’une femme surprise en train de faire passer en contrebande des sacs de terre...

    #palestine #syrie #yarmouk

  • Le lexique des tricheurs : le langage du « Nouveau Monde » et des « Néoconservateurs » Robert Charvin - 19 Mai 2018

    Le Chef de l’État français a fait un choix malheureux en se présentant comme le « Jupiter » du « Nouveau Monde », formule du « Nouveau Monde » qui a été appliquée à l’Amérique que Ch. Colomb aurait mieux fait de ne pas découvrir pour le bonheur des Amérindiens !
     
    En dépit de son auto-célébration théâtrale permanente et de la courtisanerie massive (notamment médiatique (1) ) qui l’accompagne, il n’est que l’un de ces leaders occidentaux (Blair, Enzi, Trudeau, etc.) qui sous les apparences de la « #modernité » est l’incarnation du plus vieux pouvoir de l’Histoire, celui de l’#Argent, avec son inévitable cortège d’arrogance et de mépris plus ou moins subtil, pour ceux qui n’ont pas les moyens de croire que tout leur est permis.
     
    Bien entendu, le #Président – nouvelle mouture – de la V° République (archaïque Constitution présidentialiste) se présente comme un éminent défenseur (autoproclamé) d’une « #démocratie » pluraliste certes, mais « juste ce qu’il faut » pour laisser une petite place à certains syndicats prêts à toutes les compromissions et à une social-démocratie, modeste opposition de Sa #Majesté !
     
    Dans son activisme « ni de gauche, ni de gauche », il parcourt le monde ne voyant des pays visités que les dorures des palais nationaux et des gardes locaux lui rendant les honneurs sans se préoccuper particulièrement des résultats très limités qu’il obtient pour les peuples concernés.
     


    En premier lieu, il applaudit à l’#Europe (tout comme B-H. Lévy dans son dernier livre) c’est-à-dire à l’hégémonie étasunienne, juge de tous les péchés du monde, clouant au banc des accusés tous les hérétiques : hors du « modèle » occidental et du marché, point de salut !
     
    Quant à son appel à « la souveraineté européenne » encore indéfinissable, elle est un produit de substitution à ce qui n’est que l’Europe des affaires, inapte à toute harmonisation sociale et fiscale et à toute forme de solidarité vis-à-vis des migrants !
     
    La #souveraineté_nationale et l’indépendance, il ne les connaît pas davantage que les firmes transnationales qui spéculent à l’échelle mondiale et ne dressent des murs que vis-à-vis des hommes (2) !
     
    Le Président français, dans le sillage étasunien et trumpiste (ce qui est une référence !), ainsi que derrière lui la cohorte de politiciens (plus ou moins opportunistes), de #médias (sous contrôle des grands groupes financiers) et de « services » en tout genre, ont adopté un #langage manipulateur chargé d’intoxiquer l’opinion, les formules et les mots inlassablement répétés, fabriquant sinon des convictions du moins une extrême confusion !
     
    Dans l’ordre interne, et par sa voix, les contre-réformes les plus régressives deviennent des « #réformes » modernisatrices, la négociation a cédé la place à un « dialogue » qui n’est qu’un bavardage, l’ « État de droit » n’est que maintien d’une légalité discriminatoire, la répression se fait « mesures sécuritaires », l’insécurité sociale et l’austérité pour la majorité défavorisée se muent en « équilibres » budgétaires et recherche de la « compétitivité », les « droits de l’homme » (de moins en moins invoqués) se restreignent aux droits civils et politiques, jamais économiques et sociaux.
     
    Mais c’est dans les relations internationales que la « #novlangue » à la Orwell, pratiquée par la France et les autres États occidentaux, européens et américains, est la plus significative (3).
     
     
    –Il n’y a plus jamais de guerre : seulement des « opérations de police » à finalité #humanitaire, afin de protéger les « civils » ou « les non-combattants » dans des conflits internationaux, y compris à des milliers de kilomètres de chez soi ! L’Empire et ses alliés exercent une sorte de mission divine de protection de l’Humanité contre les Barbares d’une couleur ou d’une autre ! Rien de neuf : les expéditions coloniales déjà n’étaient pas la guerre. Bombarder l’Irak, la Libye, ou la Syrie n’est que l’expression d’un haut degré de civilisation humaniste et d’une philanthropie universaliste sans limite !
     
    Qui oserait ne pas dire plus de sept ans après la destruction de la Libye qu’il ne s’agissait que d’éliminer Kadhafi, malgré de nombreuses tentatives antérieures d’assassinat et le financement d’Al Qaïda contre le régime ? Sarkozy n’a fait que reproduire, quelques années après l’expédition anti-Bagdad, une opération fondée sur le mensonge !
     
    –La politique des « deux poids, deux mesures » est aussi une vieillerie historique décrétant quel pays est une « #dictature », lequel ne l’est pas !
     
    L’Égypte du Maréchal Sissi, comme l’Arabie Saoudite ou le Qatar sont des alliés en « voie de démocratisation », tout comme Bahreïn (qui a écrasé sa « révolution du printemps 2011 », mais qui abrite une base de la V° Flotte américaine). Au contraire, les « dictateurs » vénézuélien ou bolivarien, tout comme l’ex-président du Brésil, Lula, sont infréquentables. De même, la Coalition occidentale ne fait que combattre les « terroristes de #Daech », tandis que la Russie et l’Iran en Syrie affrontent des « #rebelles », simples « opposants » à Damas !
     
    – Vis-à-vis du conflit israélo-palestinien se poursuit un « processus de paix », depuis plus d’un demi-siècle sous l’égide des États-Unis, juges et parties. L’occupation israélienne ne cesse de s’étendre et les Palestiniens tués se multiplient sans « ingérence humanitaire ». Combien de #Palestiniens valent un Juif ? L’exercice du droit de veto étasunien au Conseil de Sécurité a-t-il pour objectif la paix dès lors qu’#Israël est mise en cause ?
     
    – Peu importe, les États-Unis, la France, la Grande Bretagne à eux seuls, constituent « la communauté internationale » ! Le reste du monde doit être tenu à distance. Lorsque le Conseil de Sécurité refuse un projet de résolution occidentale, c’est à cause du « #veto » russe, comme au temps de la guerre froide ! Lorsque c’est l’inverse qui se produit à l’encontre d’une proposition russe, c’est la communauté internationale qui s’y oppose ! Tout est dans la nuance, pour les professionnels du lexique des tricheurs !
     
    –L’usage unilatéral de la force contre un État est la violation la plus flagrante de la Charte des Nations Unies. Lorsqu’une puissance occidentale s’octroie ce que le droit international lui refuse, c’est parce qu’elle a une haute conscience de ses responsabilités, qu’elle incarne le Bien en toute « légitimité ». Le « primat de la morale » l’emporte sur un juridisme suranné ! L’Occident est toujours du « bon côté de l’Histoire » contre le Mal incarné par les … Autres !
     
    Le lexique des #tricheurs se renouvelle sans cesse pour rafraîchir la réputation des Occidentaux qui se croient encore tout permis et qui veulent partout être présents dans le monde pour en tirer profit, comme par exemple, être à la table des négociations pour la #Syrie (riche en ressources énergétiques) (ce qui explique les tirs de missiles d’avril) et ne pas laisser seule la Russie, ou continuer à exploiter le pétrole libyen malgré le chaos qui règne dans le pays, évidemment avec mise à l’écart des Russes ou des Chinois !
     
    Si l’on ajoute à ces truquages sémantiques un spectacle politico-folklorique permanent où se conjuguent fausses compassions (avec images adéquates de femmes et enfants martyrs), braquage sélectif des caméras sur les sites « rentables » pour l’Occident (par exemple, la Syrie, mais ni la Libye ni le Yémen, ni la liquidation des Kurdes par la Turquie), et mise en scène de rodomontades guerrières à prétention humanitaire, on peut conclure que toute complaisance vis-à-vis de ce type de pratique politique relève soit du cynisme soit de l’aveuglement.
     
    Certes, toutes les Puissances s’efforcent de satisfaire en priorité leurs intérêts propres, mais l’Occident a une particularité : il falsifie, par tous les moyens, avec la plus parfaite mauvaise foi, sa pratique en la présentant comme une œuvre universaliste irremplaçable.
     
    Décidément, comme disait Marx, la préhistoire n’est pas encore achevée.

     Robert Charvin

    Notes :
    1Voir le film complaisant sur Macron « La fin de l’innocence ».

    2L’intervention en Nouvelle Calédonie, en mai 2018, ouvrant en fait la campagne référendaire qui doit y avoir lieu pour ou contre l’indépendance et qui, évidemment, encourage au « Non » (nickel et « terres rares » obligent) est d’une hypocrisie remarquable.

    3Cf. D. Losurdo. Le langage de l’Empire. Lexique de l’idéologie étasunienne. Delga. 2014.

    Voir aussi, Alain Bihr. La Novlangue néolibérale. La rhétorique fétichiste du capitalisme. Syllepse.

    Source : https://www.investigaction.net/fr/le-lexique-des-tricheurs-le-langage-du-nouveau-monde-et-des-neoconse

  • La communauté orthodoxe au Liban divisée, des ministres chiites dans le différend : le confessionnalisme au-delà du confessionalisme
    L’avant-dernier Conseil des ministres adopte une série de décisions et vante ses propres réalisations - Jeanine JALKH - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1116084/lavant-dernier-conseil-des-ministres-adopte-une-serie-de-decisions-et

    Évoqué en Conseil des ministres le 3 mai, le projet d’université avait suscité une opposition de la part du ministre de la Défense Yaacoub Sarraf, qui avait estimé que l’édification d’une nouvelle institution universitaire orthodoxe portait atteinte à l’Université de Balamand, ralliant à son camp les ministres Ali Kanso et Ali Hassan Khalil, respectivement du PSNS et du mouvement Amal. Face à eux, les ministres Ghassan Hasbani, Michel Pharaon, mais aussi Melhem Riachi et Ghattas Khoury, proches du 14 Mars, avaient défendu l’initiative, avant que le débat ne soit ajourné. 

    Ce dossier, qui était au départ un problème d’organisation ecclésiastique au sein de la communauté orthodoxe, opposant le patriarche de l’Église orthodoxe d’Antioche, Mgr Youhanna Yazigi, basé à Damas, au métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, a fini par être récupéré en politique, suscitant des divisions entre pro et antisyriens. 

    L’Université de Balamand relève du patriarche Yazigi qui s’oppose à l’édification d’un nouveau campus, alors que l’ensemble des institutions orthodoxes à Beyrouth dépendent de l’évêque Élias Audi qui, en aspirant à la construction d’une université dans la capitale, « réclame en quelque sorte son autonomie et son indépendance de Balamand », explique Antoine Courban, professeur à l’USJ. 

    Avant la réunion du Conseil des ministres, M. Kanso a tenu à réitérer devant la presse son opposition à ce projet. « Tant que le patriarche Yazigi n’est pas d’accord, je ne vois ce qui nous obligerait à aller à l’encontre de son souhait », a-t-il dit, alléguant le risque d’une division au sein de l’Église orthodoxe. Une position qu’il maintiendra lors de la réunion, sachant que le ministre de la Défense s’est opposé cette fois-ci, non plus à l’édification de l’université en tant que telle, mais à la création d’une nouvelle faculté de médecine. 

    M. Sarraf a motivé sa position par le problème que poserait une nouvelle faculté de médecine aux étudiants de Balamand qui, jusque-là, effectuaient leur stage à l’hôpital Saint-Georges à Achrafieh sur la base d’un contrat conclu entre les deux institutions. Or, le risque serait que l’hôpital Saint-Georges révoque ce contrat pour laisser la place aux stagiaires en provenance de la nouvelle université. Une objection qui n’a vraisemblablement pas bloqué l’adoption du projet.

  • Damas ne peut tolérer l’installation d’un « Émirat » pro-américain à sa frontière sud
    Abdel Bari Atwan | 7 mai 2018 – Raï al-Yaoum – Traduction : Chronique de Palestine

    http://www.chroniquepalestine.com/damas-ne-peut-tolerer-installation-dun-emirat-pro-americain

    (...) Les États-Unis adhèrent maintenant à l’exigence israélienne d’empêcher le gouvernement syrien et/ou les forces alliées iraniennes et du Hezbollah d’établir une présence sur le front sud ou près des hauteurs du Golan occupées. Mais cela ne signifie pas que les Syriens et leurs alliés russes et iraniens refuseront la bataille, après leur succès dans la récupération de la Ghouta orientale, et auparavant Alep, Palmyre, Deir az-Zour et beaucoup d’autres villes syriennes.

    L’armée syrienne ne peut accepter la création d’un « Émirat de Hawran » dans le sud et une séparation à long terme de la frontière du pays avec la Jordanie – sa principale voie d’exportation terrestre vers le monde arabe – qui serait un énorme recul stratégique, politique et économique. Ce n’est qu’une question de priorités en ce qui concerne le commandement militaire syrien, et celui-ci est fermement convaincu que le moment est maintenant venu de se tourner vers le sud – même si cela signifie affronter l’armée israélienne et peut-être aussi les forces américaines, en plus des factions armées soutenues par Israël.

    En définitive, l’armée syrienne ne fait qu’opérer sur son propre territoire dans le but de sécuriser les frontières du pays.

    La question posée par les analystes qui suivent de près ces développements, est de savoir quelle sera la position du gouvernement jordanien et quel rôle il pourrait jouer, même à contrecœur, si le cessez-le-feu s’effondrait et que la guerre éclatait près de ses frontières septentrionales.

    Jusqu’à présent, le gouvernement s’est contenté de multiplier les dénégations. Son porte-parole officiel, Muhammad al-Moumani, a été occupé à publier des déclarations ces derniers jours, pour nier que les missiles « non identifiés » qui ont récemment ciblé des sites militaires à Hama et Homs ont été lancés depuis le territoire jordanien. (...)

  • Israël a bombardé une position de l’armée syrienne au sud de Damas, affirme un commandant pro-Assad -
    OLJ/Agences - 08/05/2018
    https://www.lorientlejour.com/article/1114428/des-explosions-entendues-au-sud-de-damas.html

    L’armée de l’air israélienne a bombardé une position de l’armée syrienne dans le secteur de Kisweh, au sud de Damas, sans faire de victimes, a affirmé à Reuters, un commandant de forces pro-Assad. Selon le Haaretz et l’agence officielle syrienne Sana, des bruits d’explosions ont été entendus au sud de Damas, mardi dans la nuit. Toujours selon Sana, la DCA syrienne a intercepté et détruit deux missiles israéliens.
    Plus tôt dans la soirée, l’armée israélienne avait indiqué avoir demandé aux autorités locales du plateau du Golan occupé d’ouvrir et de préparer les abris antimissiles en raison « d’activités inhabituelles des forces iraniennes en Syrie », de l’autre côté de la ligne de démarcation. Cette annonce est intervenue peu de temps avant l’annonce de la part du président américain Donald Trump de sa décision de sortir de l’accord nucléaire iranien.
    « Par ailleurs, des systèmes de défense ont été déployés et les forces israéliennes sont en état d’alerte élevé face au risque d’une attaque », a dit l’armée israélienne dans un communiqué. « L’armée israélienne est prête à faire face à différents scénarios et prévient que toute agression contre Israël appellera une riposte vigoureuse », a-t-elle dit.

  • جريدة الأخبار
    https://al-akhbar.com/Syria/249143

    L’évacuation des derniers combattants « rebelles » du camp de Yarmouk aux portes de Damas s’effectue en échange de celle des habitants de deux villages chiites assiégés depuis plus de trois ans au nord-est d’Idleb. On notera que l’accord, conclu par les Russes en fait, intègre les Turcs responsables de la sécurité des cars transportant les « rebelles » jusqu’à Idleb justement.

    #syrie #grand_jeu

  • Liens : *https://www.syrianarchive.org/en/collections/chemical-weapons*
    *https://syrianarchive.org/en*

    Activist group publishes database of Syria chemical attacks | Nation/World | starherald.com
    http://www.starherald.com/news/nation_world/activist-group-publishes-database-of-syria-chemical-attacks/article_d913d0e3-d784-5f52-8280-0f4e032d01e6.html

    An activist group on Tuesday published a database of information on suspected chemical attacks in Syria , adding to a growing collection of videos and images documenting alleged war crimes during the seven-year conflict.

    The Syrian Archive, which works with human rights groups such as Amnesty International, said it has verified 861 videos covering some 212 attacks — most of them believed to have been carried out by government forces.

    The material comes from 193 sources and much of it was uploaded to social media by ordinary Syrians, the group’s co-founder, Hadi al-Khatib, told an audience in Berlin.

    Al-Khatib, who has lived in Germany since 2014, said the group wants to preserve sensitive material from disappearing , so that it might eventually be used to bring those responsible for war crimes to trial. But the team, which is spread across Europe and the Middle East, also wants to “add value” to the raw material, such as by determining the location where a video was taken and, most importantly, verifying that it shows what is claimed.

    The Syrian Archive cooperates with the open source journalism site Bellingcat that has made a name for itself forensically examining footage from war zones.

    While most of the chemical attacks documented by the group are alleged to have been carried out by forces loyal to President Bashar Assad, including most recently in the town of Douma near Damascus, a handful have been attributed to rebel forces and the Islamic State extremist group, said Abdulrahman al-Jaloud, one of the Syrian Archive’s researchers.

    Al-Khatib said he and fellow activists try not to get disheartened by the fact that efforts to bring those responsible for war crimes in Syria to trial have so far been unsuccessful.

    “That doesn’t mean we should stop,” he said. “We are looking forward to the day when we can use this material, because the reconstruction of Syria must include acknowledging, investigating and prosecuting crimes.”

    #syrie #attaques_chimiques #syrian_archives

  • ‘Whole story was staged’ : Germany’s ZDF reporter says Douma incident was false flag attack — RT World News
    https://www.rt.com/news/424832-douma-attack-german-media

    The alleged chemical attack in the Syrian city of Douma was staged by local militants, who tried to frame it as a Syrian Army strike, a German TV correspondent, who travelled to Damascus, has said publicly, citing local witnesses.

    “People told us in a very convincing manner that this whole story was staged,” Uli Gack, a reporter with the German ZDF public broadcaster, said (referring to the alleged Douma chemical attack) while he spoke live on ZDF Heute (‘Today’) show on Satuday.

    Gack had travelled to Syria and visited one of the refugee camps near Damascus, where “some 20,000 people from Eastern Ghouta and particularly from Douma” were living.

    Maintenant que même des journalistes « sérieux » confirment qu’il s’agissait bien d’une mise en scène, on fait quoi ?

    #syrie

  • A Missile’s Combat Debut Allowed U.S. Bombers to Stay Away From Syrian Air Defenses.
    https://warisboring.com/a-missiles-combat-debut-allowed-u-s-bombers-to-stay-away-from-syrian-ai

    Lockheed Martin’s stealthy new AGM-158B Joint Air-to-Surface Standoff Missile-Extended Range — JASSM-ER — made its debut on the raid on Syria on April 13.

    A pair of U.S. Air Force Rockwell International B-1B Lancer strategic bombers launched 19 of the new air-launched cruise missiles against the Barzeh Research and Development Center near Damascus.

    “The B-1s employed the JASSM, our joint-standoff missile,” Joint Staff Director Lt. Gen. Kenneth F. McKenzie, Jr. told reporters at the Pentagon on the morning of April 14. “So that was the weapon that they used. B-1s were accompanied by U.S. fighters up to the launch-and-release point, as a normal way you’d integrate an air package, to provide protection to the bombers.”

    Indeed, the addition of the JASSM-ER made the aerial portion of the raid on the Syrian research lab possible. While the B-1B was a capable bomber initially when its was fielded in the 1980s, the aircraft is not survivable against modern air defenses and has to rely on standoff weapons when faced with a conventional foe.

    In this case, while Russian forces in Syria did not attempt engage allied forces, the very presence of advanced Russian surface-to-air missile defenses such as the S-300V4 and the S-400 — which have a range of 250 nautical miles if equipped with the appropriate missiles — necessitated the use of the JASSM-ER’s standoff capability.

  • Syria ’chemical attack’ : OPCW Douma visit ’delayed by security issue’ - BBC News
    http://www.bbc.com/news/world-middle-east-43792120

    Experts from the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons appear to have delayed their visit to the site of an alleged chemical attack in Syria.

    The fact-finding team were expected to travel from Damascus to the nearby town of Douma on Wednesday.

    But a Western official in the capital said a UN security team had faced a “security issue” there on Tuesday.

    Les experts détachés à Douma se font tirer dessus. Certainement encore un coup de Bachar et des Russes qui veulent effacer les traces de leurs mauvais coups !...

    #syrie

  •  » En quête de vérité dans les décombres de Douma – et les doutes d’un médecin sur l’attaque chimique, par Robert Fisk
    https://www.les-crises.fr/en-quete-de-verite-dans-les-decombres-de-douma-et-les-doutes-dun-medecin-

    Exclusif : Robert Fisk rend visite à la Clinique syrienne au cœur d’une crise globale.

    C’est l’histoire d’une ville appelée Douma, un endroit putride, ravagé, plein d’immeubles résidentiels défoncés, et où se trouve une clinique souterraine dont les images de souffrance ont permis à 3 des plus grandes puissances du monde occidental de bombarder la Syrie la semaine dernière. Il y a même un docteur sympa en blouse verte qui, alors que je le localise justement dans cette même clinique, me dit avec entrain que la vidéo du « gaz » qui a horrifié la planète – malgré tous les sceptiques – est absolument authentique.

    Les récits de guerre, cependant, ont pour habitude de tourner au cauchemar. Et ce même médecin-chef syrien de 58 ans ajoute ensuite une chose profondément dérangeante : les patients, dit-il, ont été exposés non pas à du gaz, mais à un manque d’oxygène (hypoxie) dans les tunnels jonchés de déchets, et dans les sous-sols où ils vivaient, au cours d’une nuit de grand vent et de bombardements intensifs qui ont déclenché une tempête de poussière.

    Tandis que le docteur Assim Rahaibani énonce cette conclusion extraordinaire, il est important d’observer qu’il n’est pas, de son propre aveu, un témoin lui-même, et que bon angliciste, il se réfère 2 fois aux djihadistes armés de Jaish el-islam [l’armée de l’Islam] à Douma comme à des terroristes, l’expression du régime qui désigne ses ennemis, et un terme utilisé par beaucoup de gens partout en Syrie. Ai-je bien entendu ? Quelle version des événements sommes-nous supposés croire ?

    Par malchance aussi, les médecins de garde lors de cette nuit du 7 avril sont tous les 2 à Damas, afin d’apporter leurs indices de preuve à une enquête sur les armes chimiques, qui devra tenter de fournir une réponse définitive à cette question dans les semaines à venir.

    Entretemps, la France a dit qu’elle avait « la preuve » que des armes chimiques avaient été utilisées, et les médias US ont cité des sources qui attestaient aussi ce fait. L’Organisation des Casques Blancs a aussi déclaré que ses partenaires sur le terrain traitaient 500 patients « présentant des signes et des symptômes correspondants à une exposition à des substances chimiques toxiques. »

    Au même moment, les inspecteurs de l’OPCW, [Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques OIAC], sont dans l’impossibilité de parvenir ici sur le site de l’attaque au gaz alléguée, apparemment parce qu’ils n’avaient pas les bonnes autorisations de l’ONU.

    Avant d’aller plus loin, les lecteurs doivent savoir que ce n’est pas le seul récit qui a cours à Douma. Il y a beaucoup de gens avec qui j’ai discuté au milieu des ruines qui déclarent qu’ils n’ont jamais cru à ces histoires de gaz – qui ont été fabriquées, disent-ils, par les groupes islamistes armés. Ces djihadistes d’un genre particulier ont survécu sous un déluge d’obus, en vivant dans les logements d’autres gens, et dans de vastes et larges tunnels équipés de routes souterraines creusées dans la roche par des prisonniers à l’aide de pioches sur 3 niveaux sous la ville. Je me suis promené dans 3 d’entre eux hier, des couloirs immenses faits de roche naturelle qui contenaient encore des roquettes russes – oui, russes – et des voitures carbonisées.

    Ainsi, l’histoire de Douma n’est donc pas qu’une histoire de gaz ou pas, comme l’affaire en a l’air. Il s’agit de celle de milliers de gens qui ont choisi de ne pas évacuer la zone dans des bus la semaine dernière, aux côtés des combattants avec lesquels ils étaient forcés de vivre comme des troglodytes pendant des mois afin de survivre. Je me suis promené dans cette ville assez librement hier, sans soldats, sans policiers ou garde du corps qui scrute mes pas, juste 2 amis syriens, un appareil photo et un carnet. Parfois je devais escalader des remparts de plus de 6 mètres, ou gravir comme des murs de terre. Heureux de trouver un étranger parmi eux, plus heureux encore que le siège de la ville soit enfin terminé, la plupart ont le sourire ; enfin ceux dont vous pouvez voir les visages bien sûr, parce qu’à Douma, un nombre surprenant de femmes portent le hijab noir qui couvre tout leur corps.

    Je me suis d’abord rendu à Douma en tant que membre d’un convoi de journalistes sous escorte. Mais une fois qu’un général ennuyeux nous eût annoncé sur le parvis d’une mairie démolie « Je n’ai pas d’informations. » – ce foutu langage officiel arabe d’une utilité remarquable – je me suis éclipsé. Plusieurs autres reporters, la plupart syriens, en firent autant. Même un groupe de journalistes russes – tous en treillis militaire – s’écarta du groupe.

    Je pus rejoindre au bout d’une courte marche le docteur Rahaibani. Depuis la porte de sa clinique souterraine – appelée « Point 200 », dans la géologie bizarre de cette ville partiellement enterrée – il y a un couloir qui descend. C’est là où il m’a montré son hôpital inférieur, et les quelques lits où une petite fille pleurait tandis que des infirmières s’occupaient d’une coupure au-dessus de son œil.

    « J’étais avec ma famille dans le sous-sol de ma maison, à 300 mètres d’ici au cours de la nuit. Mais tous les docteurs ici savent ce qui s’est passé. Il y avait un bombardement intense [par les forces gouvernementales] et les avions survolaient toujours Douma la nuit – mais cette nuit-là, il y avait du vent et des nuages de poussière gigantesques se sont engouffrés dans les sous-sols et les caves où les gens vivent. Des personnes qui souffraient d’hypoxie, en manque d’oxygène, commencèrent à arriver ici. C’est alors que quelqu’un à la porte, un « Casque Blanc », cria « Gaz ! », et ce fut la panique. Les gens se mirent à s’asperger d’eau les uns les autres. Oui, la vidéo a été filmée ici, elle est authentique, mais ce que vous voyez, ce sont des gens qui souffrent d’hypoxie – et non d’empoisonnement au gaz. »

    Le correspondant pour le Moyen Orient de l’INDEPENDENT Robert Fisk dans l’un des tronçons de tunnels déblayé sous Douma par des prisonniers des rebelles syriens (yara Ismail)
    Bizarrement, après avoir bavardé avec plus de 20 personnes, je me suis retrouvé incapable d’en trouver une seule qui montre le moindre intérêt pour le rôle que Douma avait pu jouer dans le déclenchement des attaques occidentales. En fait, 2 m’ont même dit qu’elles ignoraient qu’il y avait un lien.

    Mais c’est un monde étrange dans lequel je me suis aventuré. 2 hommes, Hussam et Nazir Abu Aishe, me confièrent qu’ils étaient incapables de me dire combien de personnes avaient été tuées à Douma, bien que le second eût admis qu’il avait un cousin qui avait été exécuté par Jaish el-Islam [l’armée de l’Islam], pour avoir été suspecté d’être « proche du régime ». Ils haussèrent les épaules lorsque je les interrogeai sur les 43 personnes censées avoir péri lors de l’infâme attaque de Douma.

    Les Casques Blancs – les secouristes médicaux déjà célèbres en occident mais dont la propre histoire présente des recoins intéressants – ont joué un rôle désormais bien connu durant les combats. Ils sont en partie financés par le Foreign Office [Ministère des Affaires Etrangères britannique], et la plupart des bureaux locaux étaient administrés par des hommes de Douma. J’ai retrouvé leurs bureaux démolis pas très loin de la clinique du docteur Rahaibani. Un masque à gaz trainait sur un container de nourriture avec un œil percé, et une pièce était occupée par une pile d’uniformes camouflés très sales. Mise en scène ? Je me le suis demandé mais j’en doute. L’endroit était jonché de capsules, d’équipements médicaux hors d’usage, et de dossiers, de lits et de matelas.

    Bien sûr que nous devons écouter leur version des faits, mais ce ne sera pas le cas ici : Une femme nous a dit que tous les membres des Casques Blancs à Douma avaient abandonné leur Quartier Général et choisi de prendre les bus affrétés par le Gouvernement et protégés par les Russes, pour rejoindre la province rebelle d’Idlib avec les groupes armés, lorsque la trêve fut négociée.

    Les étalages étaient ouverts, il y avait une patrouille de la Police militaire russe – un ajout optionnel lors de tout cessez-le-feu en Syrie à présent – et personne ne s’était même donné la peine d’investir les sous-sols de la prison islamiste interdite près du Square des Martyrs où les victimes étaient supposées être décapitées. Le complément de Police civile est fourni par le Ministère de l’Intérieur – ils portent de façon étrange des vêtements militaires – et ils sont surveillés par les Russes qui eux-mêmes peuvent – ou pas- être sous surveillance des seconds. Là encore, mes questions sérieuses sur le gaz furent accueillies avec ce qui sembla être une authentique perplexité.

    Comment se pourrait-il que des réfugiés en provenance de Douma arrivés jusque dans les camps de Turquie aient pu décrire une attaque au gaz dont personne aujourd’hui à Douma ne semble se souvenir ? Je me suis dit, alors que je marchais dans les tunnels entrecroisés de ces misérables prisonniers, que les citoyens de Douma vivaient si isolés les uns des autres depuis si longtemps que « l’information » au sens que nous lui prêtons, n’avait tout simplement aucune signification pour eux. « La Syrie n’en produit pas comme la démocratie à la Jefferson » – comme j’aime cyniquement à le dire à mes collègues arabes – et c’est effectivement une dictature impitoyable, mais pas au point d’intimider ces gens heureux de voir des étrangers parmi eux, et de les empêcher de réagir avec quelques paroles de vérité. Alors que m’ont-ils dit ?

    Ils m’ont parlé des islamistes sous le pouvoir desquels ils ont été obligés de vivre. Ils m’ont parlé de la façon dont les groupes armés avaient volé des logements aux civils pour se prémunir du gouvernement syrien et des bombardements russes. Les [islamistes de] Jaish el-Islam avaient brûlé leurs bureaux avant de fuir, mais les constructions massives qu’ils avaient édifiées à l’intérieur des zones de sécurité avaient été presque toutes réduites en bouillie par les raids aériens. Un colonel syrien que j’ai rencontré derrière l’une de ces constructions m’a demandé si je voulais me rendre compte de la profondeur de ces tunnels. Je me suis arrêté au bout de 2 kilomètres, lorsqu’il me fit observer en langage codé que « ce tunnel pourrait aussi bien mener jusqu’à la Grande Bretagne. » Ah oui… Mme May, me dis-je, dont les frappes aériennes ont été si intimement liées à ce lieu de tunnels et de poussière… Et de gaz ?

    Source : Robert Fisk, The Independent, 16/04/2018

    Traduit par BR pour le site www.les-crises.fr.