city:davos

  • (3) Que reste-t-il des utopies du Net ? - Libération
    http://www.liberation.fr/futurs/2016/02/09/que-reste-t-il-des-utopies-du-net_1431942

    Bel hommage par Amaelle Guiton

    Le 8 février 1996, John Perry Barlow est à Davos, en Suisse, à l’invitation du Forum économique mondial. Drôle d’oiseau que l’Américain, à la fois poète, essayiste, ranchero et parolier du Grateful Dead. Libertarien revendiqué, il penche, dans les faits, du côté des Républicains – en 1978, il a dirigé la campagne pour le Congrès de Dick Cheney dans le Wyoming –, dont il ne se distanciera qu’au début des années 2000, échaudé par George W. Bush. Surtout, il est une figure d’une des premières communautés en ligne, fondée en 1985 : The Well, qui sera la matrice du magazine Wired. Avec deux autres membres de The Well, l’informaticien John Gilmore et l’entrepreneur Mitch Kapor, il a créé, en 1990, l’Electronic Frontier Foundation, une association de défense des libertés civiles sur Internet.

    Mais sa « Déclaration d’indépendance du cyberespace », envoyée par e-mail à quelque 400 contacts, va se répandre dans la nuit telle une traînée de poudre. « Gouvernements du monde industriel, vous, géants fatigués de chair et d’acier, je viens du cyberespace, la nouvelle demeure de l’esprit, écrit l’Américain, lyrique à souhait. Au nom du futur, je vous demande à vous, du passé, de nous laisser tranquilles. Vous n’êtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n’avez pas de souveraineté là où nous nous rassemblons. » En 2013, le microlabel Department of Records en enregistrera la lecture par son auteur :

    https://player.vimeo.com/video/111576518?title=0&byline=0&portrait=0

    De fait, la « Déclaration d’indépendance du cyberespace » va devenir un bréviaire des cyberutopies libertaires. A la relire aujourd’hui, alors qu’elle vient de fêter son vingtième anniversaire, elle semble terriblement datée. « On a l’impression d’avoir changé de monde, et d’Internet », résume Benoît Thieulin, le président sortant du Conseil national du numérique (CNNum). Sont passés par là, à mesure que croissait le nombre d’utilisateurs du réseau, les luttes des industries culturelles contre le piratage, les débats sur les limites à la liberté d’expression, entre régulation et censure, et l’extension de la surveillance de masse. Barlow lui-même n’a pas oublié les déclarations de Nicolas Sarkozy sur « l’Internet civilisé » au G8 de 2011, comme il le raconte à Wired.

    Passée par là, aussi, la domination des géants de la Silicon Valley avec son corollaire, l’hyperconcentration des données personnelles. Dans sa « Déclaration », Barlow ne s’attaquait qu’aux gouvernements, sans voir (ou sans vouloir voir) que d’autres forces étaient déjà à l’œuvre – trois ans plus tard, le juriste américain Larry Lessig, créateur des licences Creative Commons, le rappellerait utilement dans le lumineux Code et autres lois du cyberespace. Et loin de s’autonomiser, le « cyberespace » est tout au contraire devenu une dimension, à l’échelle planétaire, du monde sensible, où se renouent et se rejouent les rapports de forces et les conflits, y compris les plus violents.

    Surtout, la vision d’Internet comme espace d’autonomie individuelle et collective, d’émancipation et de réinvention sociale, portée entre autres par Barlow, n’a pas disparu. « La puissance d’Internet a toujours été de s’appuyer sur un imaginaire fort, souligne Benoît Thieulin. Cet imaginaire de transformation sociale est toujours là ». Pour lui, il y a surtout, aujourd’hui, une « invitation à repenser les promesses initiales des pères fondateurs » du réseau, à l’heure d’un Internet massifié où « les combats se sont déplacés ». L’avenir du « cyberespace » ne se joue certes plus dans une logique de sécession radicale qui, même à l’époque, semblait illusoire à bien des égards, mais dans le débat démocratique et dans la construction d’alternatives. De ce point de vue, les discussions autour de la neutralité du Net, de la reconnaissance des « biens communs numériques », de l’usage de la cryptographie ou de la protection des données personnelles portent toujours la marque des utopies premières. Même corrigées des variations saisonnières.

    #John_Perry_Barlow #Cyberespace #Histoire_numérique

  • La #Tchétchénie russe fait remodeler son #registre_foncier avec la blockchain - Sputnik France

    https://fr.sputniknews.com/russie/201802061035048241-blockchain-tchetchenie-russie-registre-foncier

    Alors que la #monnaie_numérique bitcoin fait du yoyo, le dirigeant de la République russe de Tchétchénie a fait part d’un projet de transfert du registre foncier local sur la blockchain, une technologie apparue avec le bitcoin.

    À Davos, la #Russie met la #blockchain à l’honneur
    Le département tchétchène du Service russe d’enregistrement d’État, du #cadastre et de la #cartographie (Rosreestr) sera installé sur la blockchain, a annoncé mardi #Ramzan_Kadyrov, dirigeant de la République de Tchétchénie.

    « Nous intégrons la blockchain dans notre registre républicain. Je ne peux pas préciser quand ce sera fait, mais le travail est en cours », a indiqué M.Kadyrov sur sa chaîne sur la messagerie cryptée Telegram.​

    ​Selon M.Kadyrov, l’intégration de la blockchain dans le registre foncier républicain a été confiée au vice-premier ministre tchétchène Iakoub Zakriev.

    « Le gouvernement tchétchène a créé un groupe de travail avec la banque VEB pour l’adoption de la blockchain », a précisé M.Kadyrov.

  • Saudi Arabia’s ‘normalisation’ baffles global business

    https://www.ft.com/content/b1458710-0672-11e8-9650-9c0ad2d7c5b5

    For many at Davos, Saudi Arabia was baffling rather than normalising. While they were fascinated by the boldness of the economic change and social transformation — the ban on women driving is being lifted and young people can now listen to music and go to the cinema — participants were also alarmed by a crackdown that is damaging the business environment and concentrating political and economic power in the hands of a 32-year-old.

    As the WEF was wrapping up in the Swiss Alps, the crown prince was also winding down his anti-corruption operation, following the confiscation of prisoners’ cash, real estate and assets in return for their release. At the weekend, the highest profile detainee, Prince Alwaleed, walked out of the Ritz. To lessen his embarrassment, he gave an interview before he was freed, claiming his detention was a misunderstanding. “Everything’s fine. It’s like home,” he told Reuters, an attitude that did nothing to quell speculation that he parted with a chunk of his wealth to win his freedom.

    *

    The disconnect between Saudi Arabia’s perception of its actions and the global impact of the purge was evident when I spoke to Khalid al-Falih, the technocrat in charge of the oil ministry and a close aide to MbS. I asked him whether he appreciated the nervousness of global business. “People look at what happened in China, in the anti-corruption campaign of Xi Jinping, and it was unique to China,” he told me. “And they look at what was done in Saudi Arabia given Saudi Arabia’s unique status. I call it something of a hygiene issue. We cleaned it up our way.”

  • Tech Companies Are Under Pressure Everywhere Except Where It Matters
    https://theintercept.com/2018/01/31/trump-ftc-google-facebook-twitter

    It was the year of the tech backlash. Throughout 2017, Facebook, Google, and Twitter were hauled before Congress to answer for their roles in election hacking. More and more prominent political, business, and media figures warned of the growing power of the technology giants, and some offered solutions rarely uttered in this country : breaking the companies up and/or turning them into public utilities. At Davos last week, Salesforce.com CEO Marc Benioff attacked his fellow Silicon Valley (...)

    #Google #Facebook #domination #GAFAM #FTC

  • Netanyahu : Previously unimaginable Israeli-Arab alliances now growing
    https://www.cnbc.com/2018/01/25/netanyahu-previously-unimaginable-israeli-arab-alliances-now-growing.html

    Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu admitted to creating stronger strategic alliances with Arab countries in the wake of an emboldened Iran, calling it “an extraordinary thing” that he has not seen in his country’s entire history.

    “There is an alliance between Israel and other countries in the Middle East that would have been unimaginable years ago. I’ve never seen anything like it in my lifetime,” he said Thursday on panel at the World Economic Forum in Davos, Switzerland.

    En français dans le texte :
    https://www.algeriepatriotique.com/2018/01/27/benyamin-netanyahou-beaucoup-de-pays-arabes-se-rapprochent-disra
    Le Premier ministre israélien a confirmé, lors du Forum de Davos qui se tient en Suisse, que « beaucoup de pays arabes » ont changé de cap et commencent à lâcher la cause palestinienne. « Ce qui était impensable il y a dix ans est en train de se réaliser », a confié Benyamin Netanyahou, qui n’a pas cité ces pays. « L’extrémisme islamiste et l’Iran, notre ennemi commun, a encouragé ces Etats à nouer des alliances stratégiques avec Israël », a-t-il révélé, notant que « Tel-Aviv commence à entrevoir des prémices de changement dans les positions de certains peuples arabes envers Israël ».

    #grand_jeu

    • c’est la politique de Nétanyahou, de Trump de forger une alliance anti-iranienne avec les pays arabes « modérés ». C’était la politique de Reagan dans les années 1980 de forger une alliance avec les pays arabes « modérés » contre l’URSS ; elle s’était heurté à la question palestinienne. Est-il possible aujourd’hui aux dirigeants saoudiens ou autres de forger une alliance ouverte avec Israël, alors que la question de Jérusalem reste posée ?

  • Davos et la montée sinistre des manipulateurs de symboles
    http://www.dedefensa.org/article/davos-et-la-montee-sinistre-des-manipulateurs-de-symboles

    Davos et la montée sinistre des manipulateurs de symboles

    « La force motrice des oligarques est leur conviction de bien faire. »

    Jack London

    Rappelons que Davos est le lieu où se déroule la Montagne magique de Thomas Mann, qui nous offrait de belles discussions entre dionysiaques et apolliniens - ces derniers ayant bien sûr perdu la joute. Ce livre ouvrait les thèmes de la mondialisation à l’époque où Edmond Husserl évoquait l’Europe et ses sempiternelles crises de la culture.

    Le développement forcé et forcené de l’informatique depuis deux générations a abouti à la création d’un Etat postmoderne renforcé, plus totalitaire et espionnant que jamais ; et à l’émergence d’une surclasse de manipulateurs de symboles, un nouveau clergé planétaire dont les riches et les plus puissants se réunissent en Suisse pour (...)

  • Le Roi-Soleil, la #France sommeille
    https://www.mediapart.fr/journal/france/270118/le-roi-soleil-la-france-sommeille

    Emmanuel #Macron. © Reuters #Versailles, #Davos, l’éternité auvergnate… La semaine qui s’achève est emblématique de la présidence Macron. Seul, partout et tout le temps, pour délivrer de belles images et décliner une politique dite du « en même temps ». L’hypnose fonctionne et masque la violence de politiques inégalitaires. Pour combien de temps ?

    #politique_fiscale #style_présidentiel #volcans_d'Auvergne

  • Éric Zemmour : « Au royaume de la mondialisation, les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent ! »
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14444-eric-zemmour-au-royaume-de-la-mondialisation-les-riches-s-enrichiss

    Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA

    CHRONIQUE - La mondialisation fait sauter les frontières, délocalise des emplois, retire aux peuples leur identité et crée un monde qui ne profite qu’au haut du panier.

    C’est le chiffre qui tue. Un chiffre publié à dessein à la veille de l’annuelle réunion des grands patrons à Davos. Un chiffre donné par une ONG, Oxfam, mais qui corrobore d’autres plus officiels : 82 % de la richesse créée l’an dernier dans le monde a terminé entre les mains du 1 % le plus riche de la population de la planète. Notre ONG n’est pas la première ni la seule. Politiques de gauche, de droite, intellectuels, économistes, grands patrons mêmes, tous ont déjà tiré la sonnette d’alarme sur la concentration inouïe des richesses depuis des décennies.

    Les effets de (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

    • En clair, certainement pas un discours de président défendant les intérêts de ses concitoyens, mais l’argumentaire commercial d’un chargé d’affaires au service de ses patrons : les banques et les financiers : qui représentait-il à Davos, sinon les intérêts de son ex-employeur Rothschild pour qui la mondialisation est gage de domination sur le reste du monde ?

  • Le #Canada va tester l’#identité_numérique pour les voyageurs internationaux

    Le gouvernement du Canada va collaborer avec Davos et le Forum économique mondial pour tester les technologies numériques émergentes et leur utilisation dans le transport aérien. À la base du projet, le développement du système #Known_Traveller_Digital_Identity (système d’identité numérique du voyageur reconnu ou KTDI).

    https://www.deplacementspros.com/Le-Canada-va-tester-l-identite-numerique-pour-les-voyageurs-intern

    #voyageurs_internationaux #mots #migrations #asile #réfugiés #terminologie #vocabulaire #technologie #smart_borders #frontières_intelligentes #frontières #WEF
    cc @sinehebdo @reka

  • A Davos, Emmanuel Macron s’oppose aux inégalités, mais seulement en paroles | L’Humanité
    https://humanite.fr/davos-emmanuel-macron-soppose-aux-inegalites-mais-seulement-en-paroles-6494

    Dans la foulée de Versailles, le président de la République a fait une escale mercredi au Forum économique de Davos, pour renforcer « l’attractivité » de la France, dans le cadre du plan de communication rodé « Choose France ». Accueilli chaleureusement par les élites économiques et politiques, dans la chic station de ski suisse des Grisons, l’ex-banquier d’affaires a formulé des propositions pour résoudre la « crise de la mondialisation ».
    Devant un parterre d’hommes d’affaires, le président de la République a présenté un nouveau « contrat mondial » entre les gouvernements et les entreprises pour résoudre la « crise de la mondialisation ». Qu’en pensez-vous ?
    Dominique Plihon. On est loin de ceux qui parlaient comme Alain Minc, il y a 20 ans, de la « mondialisation heureuse ». Les élites financières et politiques de Davos reconnaissent enfin que ce système économique est en échec, au sens où il profite uniquement à une minorité, et aggrave le réchauffement climatique et les inégalités sociales. Mais, elles ne se sentent pas mises en cause par ces questions. Ainsi, son « contrat mondial » est un leurre. D’autant que les acteurs économiques et financiers sont invités à agir sur la base du volontariat…Or, nous sommes confrontés à une crise écologique, démocratique, climatique, sociale majeure et ce qu’il propose n’est pas adapté aux changements à mettre en œuvre. Son discours était une sorte d’incantation.

    Emmanuel Macron souhaite davantage partager « la valeur », ce qui passe notamment par la fiscalité, et estime que « l’on doit arrêter cette tendance à détricoter (notre) droit social ». Mais, ses réformes économiques et sociales ne portent-elles pas l’inverse ?
    Dominique Plihon. Il est en totale contradiction, en déclarant qu’il faut changer de politique, alors qu’il applique les vieilles recettes néolibérales en matière de flexibilité du marché du travail et de développement du commerce international. Prenons un exemple : sa politique fiscale est fondée sur la théorie du ruissellement, en partant du principe que l’enrichissement des plus aisés profitera au reste de la population. C’est une politique régressive, qui ne redistribue pas les richesses. D’autant que la réalité devrait l’obliger à faire l’inverse. Une récente étude d’Ofxam et des travaux d’institutions libérales ou néolibérales, comme l’OCDE ou le FMI, montrent que la hausse des inégalités freinent la croissance et le développement. Son discours reste dans l’esprit de Davos : les patrons les plus riches de la planète se rassemblent tous les ans pour constater que les inégalités augmentent année après année, sans agir réellement pour que les choses changent. Pire, ils défendent des politiques qui aggravent ces effets négatifs de la mondialisation.

    Dans ce « contrat mondial », Emmanuel Macron juge que le secteur privé a « le devoir » d’investir dans les biens communs, comme la santé ou l’éducation. Qu’en pensez-vous ?
    Dominique Plihon. Le chef de l’Etat s’approprie un concept à la mode, qu’il n’a manifestement pas compris. Les biens communs, apparus en réaction aux dysfonctionnements de l’Etat et du secteur privé, ne peuvent pas être gérés par ces deux acteurs. Ils consistent plutôt à inventer de nouvelles formes d’organisations, celles qui s’appuient sur la société civile, absente de son discours. Si on veut s’attaquer à la question des biens communs, il faut repenser la manière dont on s’organise pour faire participer l’ensemble des acteurs, et pas uniquement le secteur du business et public. Les acteurs privés doivent toutefois participer à la lutte contre les inégalités et le réchauffement climatique, mais il ne faut pas leur donner un rôle excessif au vue de l’irresponsabilité dont ils ont fait preuve jusqu’ici. Il est difficile de leur faire confiance à ceux qui défendent en priorité l’intérêt de leurs actionnaires.

    Concernant le « devoir d’investir », cela revient-il à dire que l’éducation ou la santé devraient être privatisés ?
    Dominique Plihon. Si telle est le fond de sa pensée, c’est très grave. Le contrat social français, fondé l’éducation et la santé publiques, sur la solidarité et des transferts entre les générations, serait remis en cause. La première conséquence serait de renchérir le coût de l’éducation et de la santé, car il faudra verser des dividendes aux actionnaires. Aux Etats-Unis, où le secteur éducatif et le système de santé est largement privé, les fractures sociales sont considérables dans la population.
    Lola Ruscio

    Macron en appartée au sommet du #cartel_de_Davos (I feel your pain, guys, but you’re gonna cry your mother ...)

  • Google CEO : we’re happy to pay more tax
    https://www.theguardian.com/technology/2018/jan/24/google-ceo-were-happy-to-pay-more-tax

    The chief executive of Google has declared he is happy for his company to pay more tax, and called for the existing system to be reformed. Sundar Pichai told an audience at the World Economic Forum in Davos that the tax system needed to be reformed to address concerns that some companies were not paying their fair share. Speaking before the French president, Emmanuel Macron, challenged tech giants to pay more tax, Pichai said : “As a company we paid, over the last five years, close to 20% (...)

    #Google #Facebook #bénéfices #taxation

  • Davos, ou un instant de vérité
    http://www.dedefensa.org/article/davos-ou-un-instant-de-verite

    Davos, ou un instant de vérité

    25 janvier 2018 – D’abord, l’émission de LCI portait le titre de « Davos : Macron altermondialiste ? ». Léger frisson pour l’âme poétique que je suis, comme effleurée par l’audace du langage, tandis que le point d’interrogation danse ironiquement devant mes yeux, exactement comme ferait un clin d’œil. Il fallait bien ce cadre sérieux d’une émission de télévision, de ces commentateurs-discoureurs aux avis bariolés car l’on se disputa ferme, pour affuter mon intérêt et me faire prendre conscience que le système de la communication est en train de répercuter une alarme générale dans le contingent des Masters of the Universe rassemblés dans les neiges d’antan.

    ...Par ailleurs, ils commencent l’émission, – plutôt la sympathique-sévère dame patronnesse Arlette Chabot commence l’émission (...)

  • Des milliardaires rêvent d’îles artificielles pour échapper au réchauffement | Maxime Lerolle
    https://reporterre.net/Des-milliardaires-revent-d-iles-artificielles-pour-echapper-au-rechauffe

    Alors que banquiers et dirigeants se retrouvent à Davos, des milliardaires de la Silicon Valley rêvent de créer des îles artificielles indépendantes des États. Et leur permettant d’échapper aux conséquences du changement climatique. Ils discutent avec la Polynésie française pour implanter la première expérience. Source : Reporterre

  • Forum de Davos : « on n’a jamais eu autant de dettes »
    https://www.crashdebug.fr/international/14433-forum-de-davos-on-n-a-jamais-eu-autant-de-dettes

    Comme chaque année, débute ce 23 janvier le Forum de Davos. Souvent qualifiée de « grande messe » de la mondialisation, la réunion de Davos permet de prendre le pouls de l’économie mondiale. Jacques Sapir animait un débat sur ce thème avec Rémy Bourgeot, économiste à l’IRIS et Philippe Béchade, président des Econoclastes.

    Emmanuel Macron et Donald Trump cette année, Xi Jinping l’année dernière, les dirigeants des économies-monde se réunissent chaque mois de janvier dans la petite ville suisse de Davos. Si aucune grande nouvelle n’y est généralement annoncée, cette rencontre entre les grands dirigeants économiques de la planète permet de clarifier les grandes dynamiques économiques. Or, cette année, et même si superficiellement l’économie mondiale va bien, on sent une sourde inquiétude monter. Elle (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

    • « FRANCE IS BACK !! »

      Mr. Macron à Davos. Le raout.

      Très à l’aise, notre président ! Aussi à l’aise avec les puissants qu’avec les promesses.
      Et que de mots, que d’idées, des idées nouvelles même, pour Jupiter, qui daigne enfin pencher son auguste face vers les « laissés pour compte ».

      CHOOSE FRANCE !

      En vendant, oups, vantant la France, dans sa première partie de discours, Manu n’a pas dit une seule fois « je fais ce que j’ai dit » ... C’est déjà ça, mais bon, le slogan « la France is back » a beaucoup plu, et bien sûr, aussi, les propos sur les ristournes fiscales et autres arguments marketing. Du Macron pur jus ! Puis, dans la seconde partie le voilà qui s’est mis à faire du... Mélénchon...
      Ça a commencé donc, par des remarques entre soi (gens qui ont réussi, je suppose), sur les aléas probables avec « nos peuples » et les risques de révolte si les inégalités continuent à s’accroître. « Il faut arrêter de détricoter notre modèle social ». Oui ... sic !
      Il y a du pathologique à proférer des mensonges en rafales comme cela. Inutile d’argumenter sur cette contre-vérité que représente cette phrase, le simple rappel des faits suffit : loi travail, assèchement des moyens de tous ou presque les services publics.

      Et le voilà qui prône un nouveau défi mondial en trois points : le partage, l’investissement et la protection ( dans cet ordre qui n’est pas tout à fait anodin...). Que de grands mots encore, qui engagent.

      – Le partage ; les faits : réduction des taxes sur dividendes et autres joyeusetés et disparition partielle de l’impôt sur la fortune, c’est une drôle vision du partage si de plus on rappelle l’augmentation de la CSG et l’écrêtement des APL ...
      Le partage mais à l’envers.

      – L’investissement, chassez le naturel... c’était déjà le sujet du début de son discours, « viendez » en France pour investir. En comptant bien sur le ruissellement par tous ces premiers de cordée ! Sauf que ça ne ruisselle jamais, et qu’ils ne partagent jamais...
      Notre président, en même temps, est pour le libéralisme effréné ET l’éthique ( partage, protection ) en politique, tout cela enrobé dans un gloubi-boulga de chef d’entreprise monomaniaque. Tout un art du paradoxe qui n’a gêné personne, au contraire, les gens ont applaudi. Sans percevoir soit le cynisme soit la folie portant ces propos.

      – La protection. Des salariés ? loi travail, des chômeurs ? flicage et sanctions accrues dans la prochaine loi, des personnes âgées ? avec la hausse de la CSG, des personnes dépendantes ? Moins d’emplois aidés, bref, la protection de qui exactement ? Il reste les riches ! Protection, oui, une protection très ciblée.

      Comment croire des propos aussi incohérents ? Et l’auditoire qui acclame un discours absurde : des chefs d’entreprise, des décideurs ! Le président a aussi développé, notamment, deux autres idées (complexes je suppose) assez particulières : une théorie du perdant et de nouveaux objectifs pour le Fonds Monétaire International.

      – Une théorie du perdant, oui. C’est-à-dire qu’il presse tout le monde à créer son entreprise (pour devenir milliardaire...) et se propose de vous aider à recommencer si vous échouez, fantastique non ? « Il faut prendre des risques » dit-il. Et recommencer.... je ne sais pas bien pourquoi mais cet éloge du risque, cet empressement à « vendre » son business plan jusqu’à l’échec, c’est quoi ? Il y a bien sûr l’intention inavouée de substituer l’argent privé aux dépenses de l’état. Enjoindre d’invertir 1 euro dans l’éducation pour chaque euro invertis dans les pays sous-développés", en est l’exemple même. Il ne le demande certes pas (encore) pour la France mais c’est implicite dans bien des décisions prise : « demandez-vous ce que vous pouvez faire pour la France »... Cette petite musique est permanente. Une théorie du perdant ? Il n’est pas besoin de prendre des risques pour s’enrichir, il suffit d’une bonne idée et de beaucoup de travail (par exemple). La prise de risque est une caractéristique de l’adolescence, la maturité seule permet une claire vision de la situation et une juste évaluation des possibles ( un ego surdimensionné biaise le regard ), pas le risque a-priori. Risquer c’est envisager l’échec. Entreprendre, c’est voir et prévoir. (a-parte : même sa dialectique est branlante sur ce coup-là et ça a fait les grandes écoles et fréquenté des philosophes !)
      Et d’un autre côté le chômage étant inhérent à la notion de travail, on se demande pourquoi il en veut autant aux (au choix) fainéants, ceux qui ne sont rien, laissé pour compte ... il est vrai que le chômeur « ordinaire » paye généralement pour les risques pris par les décideurs et les patrons...

      L’extension des objectifs du FMI : surveiller le marché et les zones grises, les recoins que ne fréquentait pas jusqu’à présent le FMI, pourquoi ne le fait-il pas déjà serait une question légitime, et celle des moyens de sanctionner aussi... ce que n’a pas abordé Mr. Macron...

      « Je fais ce que j’ai dit »
      Faux évidemment, et de manière systématique : Parlant de protection il saccage dans le même temps les services publics qui met cette protection en oeuvre. Parlant de partage, il favorise dans le même temps une classe au détriment de toutes les autres.

      Non monsieur Macron ne fait pas ce qu’il dit, et sans doute ne le fait-il jamais.

      https://www.lemediatv.fr/articles/france-back

      #Macron_à_Davos

  • Inégalités. Ces dividendes qui profitent aux plus riches | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/inegalites-ces-dividendes-qui-profitent-aux-plus-riches-649119

    Selon le rapport annuel de l’organisation Oxfam, 82 % des richesses produites en 2017 dans le monde ont été accaparées par le 1 % des plus fortunés. En France, ce taux est de 28 %. La richesse des milliardaires français a été multipliée par trois en dix ans.

    Opération séduction à Versailles. Le président français, Emmanuel Macron, devait recevoir, hier soir en grande pompe, quelque 140 PDG des plus grandes multinationales de la planète (Coca-Cola, Facebook, Google, Goldman Sachs, UPS, Alibaba, Bosch, SAP, Ikea, Barilla, Siemens, Volvo ou Rolls-Royce) de passage en France, juste avant le sommet économique mondial de Davos, qui s’ouvre aujourd’hui en Suisse. Objectif de l’Élysée : vendre l’attractivité économique et financière de la France. Emmanuel Macron pourra leur montrer (ou pas) le résultat de l’enquête annuelle de l’organisation Oxfam sur les inégalités dans le monde pour les inciter à investir dans l’Hexagone. Selon ce document, la France est la « championne d’Europe de la rémunération des actionnaires », avec 44 milliards d’euros de dividendes reversés en 2017 par les entreprises du CAC 40 à leurs actionnaires. « C’est trois fois plus qu’il y a quinze ans, tandis que le salaire moyen n’a augmenté que de 14 % en France au cours de la même période. Le taux de redistribution des dividendes des entreprises du CAC 40 augmente chaque année un peu plus et dépasse désormais les 50 %, contre 33 % au début des années 2000 », constate l’organisation. Un tiers des dividendes des entreprises du CAC 40 ont été versés par trois sociétés : Total, Sanofi et BNP.

    Sanofi et Total se classent également dans le top 10 des entreprises mondiales qui ont versé le plus de dividendes en 2016. « Ces entreprises ne sont pas seulement généreuses avec leurs actionnaires mais également avec leur PDG : Olivier Brandicourt, le PDG de Sanofi, gagne ainsi en moins d’une journée le revenu annuel moyen d’un Français », écrit Oxfam dans ce rapport intitulé « Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent ».
    les écarts de revenus et de patrimoines avec le reste de la population continuent de grandir

    « En bout de chaîne, ceux qui en paient le prix sont les travailleurs et travailleuses sur qui s’exerce une pression importante et qui ne reçoivent pas le salaire et les ressources à la hauteur de leurs efforts. Ainsi, il faudrait 11 674 années à un salarié du textile au Bangladesh pour gagner ce que gagne en une année le PDG de Carrefour, dont sa marque Tex produit une partie de ses vêtements au Bangladesh », poursuit l’ONG. Avant d’asséner : « À l’inverse, 10 % des dividendes versés par Carrefour à ses actionnaires en 2016 suffirait à assurer un niveau de vie décent pour plus de 39 000 travailleurs du secteur du textile au Bangladesh. »

    Conséquence de cette générosité à l’égard des actionnaires, les milliardaires français se portent de mieux en mieux et les écarts de revenus et de patrimoines avec le reste de la population continuent de grandir, même si cela reste sans commune mesure avec des pays extrêmement inégalitaires, comme les champions du monde que sont les États-Unis, l’Inde ou le Brésil. La richesse des milliardaires français a été multipliée par trois en dix ans. Les trente premières fortunes de l’Hexagone possèdent désormais autant que les 40 % les plus pauvres de la population française, assure l’étude.

    « L’année dernière, les 10 % les plus riches détenaient plus de la moitié des richesses nationales », affirme le rapport. En vingt ans, la fortune totale des dix plus grandes fortunes françaises a été multipliée par 12 pendant que le nombre de pauvres augmentait de 1,2 million de personnes. Selon Oxfam, au cours de cette période, les milliardaires sont passés de 15 à 38.

    « Si les plus riches accumulent ainsi davantage de richesses, c’est parce qu’ils sont les premiers bénéficiaires des fruits de la croissance : en 2017, 28 % des richesses créées en France ont profité aux 1 % les plus riches alors que les 50 % les plus pauvres ne se sont partagé que 5 % de cette croissance. » t cela devrait continuer grâce à la réforme fiscale mise en place par Emmanuel Macron. Selon une étude récente de l’OFCE, les 5 % les plus riches devraient capter 42 % des gains liés à la réforme, les 1 % les plus riches bénéficieront même d’une hausse de revenus de 9 600 euros en 2018 contre une baisse moyenne de 60 euros pour les 5 % les plus pauvres.

    La tendance à l’enrichissement des plus fortunés n’est pas une spécificité française. Elle s’observe partout ailleurs et dans des proportions bien plus énormes. Selon Oxfam, en 2017, pas moins de « 82 % des richesses créées dans le monde l’année dernière ont bénéficié aux 1 % les plus riches ». Concrètement, ces derniers ont empoché au total 762 milliards de dollars. Cette somme représenterait sept fois le montant qui permettrait de mettre fin à la pauvreté extrême dans le monde. Résultat, le nombre de milliardaires est en plein boom. Il en apparaît un tous les deux jours ! Une hausse spectaculaire et inédite. Le patrimoine de ces nantis a augmenté en moyenne de 13 % par an depuis 2010, soit six fois plus vite que la rémunération des travailleuses et travailleurs, qui n’a progressé que de 2 % par an en moyenne.
    « Le boom des milliardaires n’est pas le signe d’une économie florissante »

    « Porter les salaires des 2,5 millions d’ouvrières et ouvriers du textile vietnamiens à un niveau décent coûterait 2,2 milliards de dollars par an. Cela équivaut à un tiers des sommes versées aux actionnaires par les cinq plus grands acteurs du secteur du textile en 2016 », commente Oxfam.

    « Ces chiffres vertigineux démontrent que le boom des milliardaires n’est pas le signe d’une économie florissante, mais d’abord le symptôme d’un système économique défaillant qui enferme les plus vulnérables dans la pauvreté et porte aussi atteinte à la prospérité économique de toutes et tous, comme le reconnaissent de plus en plus d’institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) ou l’OCDE », analyse Manon Aubry, porte-parole d’Oxfam.

    Le phénomène des dividendes record intervient sur fond de réduction de l’extrême pauvreté. Celle-ci a été divisée par deux en vingt ans. Mais, selon le rapport, « si les inégalités n’avaient pas augmenté parallèlement sur la même période, 200 millions de personnes supplémentaires auraient pu sortir de la pauvreté ». « Face à l’indignation que suscitent les inégalités, les entreprises et les responsables politiques se trouvent maintenant à un carrefour : laisser perdurer ce système biaisé ou prendre le problème à bras-le-corps car les inégalités ne sont pas une fatalité mais le fruit de choix politiques et économiques. Des solutions existent pour les combattre ! » assure Manon Aubry. À la fin de cette enquête, Oxfam dresse une liste de mesures. Il demande au gouvernement français de « réguler les multinationales afin que les richesses soient mieux partagées et de défendre les droits des personnes pauvres, notamment les femmes, victimes des inégalités ». En clair, passer des actions à l’action.
    Damien Roustel

    Avons-nous encore les moyens d’entretenir tous ces #riches #nantis #aristocrates ?

    voir aussi : https://seenthis.net/messages/661987

  • A #Versailles, Macron fait la cour aux rois du monde
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220118/versailles-macron-fait-la-cour-aux-rois-du-monde

    Emmanuel Macron à Versailles, le 3 juillet 2017. © Reuters #Emmanuel_Macron organise aujourd’hui au château de Versailles son #Davos d’avant Davos. À la veille du Forum économique mondial, il reçoit en grande pompe 140 PDG de multinationales pour un sommet intitulé « Choose #France », en anglais dans le texte. Et tant pis si certains d’entre eux sont mis en cause ou condamnés.

    #grands_patrons

  • Davos, ou l’ascension en chute libre
    http://www.dedefensa.org/article/davos-ou-lascension-en-chute-libre

    Davos, ou l’ascension en chute libre

    Comme chaque année, nos alpinistes huppées, dans leurs 4x4 de platine montées sur skis sertis de l’indice Dow Jones ou dans leurs hélicoptères tapissés de dollars artificiellement intelligent, sont en pleine ascension vers Davos, où ils se retrouvent le 23 janvier pour trois jours de fiesta communautaire, diversifiée et sociétale. Pour cette balade avant le gros du boulot, ils ont de la lecture : le rapport annuel que vient de publier la Fondation du Forum Economique de Davos, la 13ème édition du Global Risks Report annuel. Nous en parlons au contraire de l’habitude où nous passons à côté sans le regarder ni même le voir, parce qu’il est cette année particulièrement soigné et assaisonné dans le genre catastrophique.

    Une fois de plus, nous faisons confiance aux (...)

  • Classement Bloomberg des #milliardaires : « C’est du #délire ! » s’exclame Martial You
    http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/classement-bloomberg-des-milliardaires-c-est-du-delire-s-exclame-martial-you-779

    Ces personnalités aux grandes fortunes dirigent des grandes entreprises mondiales, ils bénéficient pour partie de la reprise mondiale. Mais quand on regarde l’évolution des revenus, on se rend compte qu’elles n’avaient pas vraiment subi la crise auparavant...

    Tous les ans à Davos, l’ONG Oxfam fait un rapport très intéressant sur ce point. En janvier dernier, il y a un an, 8 milliardaires possédaient autant d’argent que la moitié de l’humanité... 8 milliardaires avaient autant d’argent que 3,6 milliards d’humains. 

    Il y a 5 ans, au coeur de la crise, il fallait additionner la fortune de 388 milliardaires pour posséder autant que la moitié de l’humanité. Cela veut bien dire que la situation des plus riches s’est nettement améliorée alors que le monde était encore en crise.

  • Sommet sur le #Climat : de fort belles affaires sont à venir...
    https://www.mediapart.fr/journal/international/131217/sommet-sur-le-climat-de-fort-belles-affaires-sont-venir

    Le sommet sur le climat, organisé le 12 décembre par #Emmanuel_Macron, a célébré le génie du marché et de la créativité managériale. « La finance est essentielle ; la finance n’est pas l’ennemi », fut comme le slogan de ce Davos du climat.

    #International #Désinvestissement #Energies_fossiles #Finances

  • Sommet sur le #Climat : de forts belles affaires sont à venir...
    https://www.mediapart.fr/journal/international/131217/sommet-sur-le-climat-de-forts-belles-affaires-sont-venir

    Le sommet sur le climat, organisé le 12 décembre par #Emmanuel_Macron, a célébré le génie du marché et de la créativité managériale. « La finance est essentielle ; la finance n’est pas l’ennemi », fut comme le slogan de ce Davos du climat.

    #International #Désinvestissement #Energies_fossiles #Finances

  • Jacques Attali : « La Suisse doit se penser comme un hôtel » Par Roland Rossier - 24 Heures - Mardi 17 Octobre 2017
    https://mobile2.24heures.ch/articles/59e62cd8ab5c3768aa000001

    De passage à Genève, l’écrivain et essayiste français Jacques Attali s’est exprimé, mercredi à Uni Dufour, sur l’intelligence artificielle, à l’occasion de la remise des Prix Latsis universitaires, récompensant chaque année, notamment, des chercheurs de l’UNIGE et de l’EPFL. Interview

    Est-ce que la France peut se réformer ?
    La France change à une vitesse folle. Et chacun des 60 millions de Français évolue et change chaque jour. On dit que la France est crispée. Mais elle se réforme en permanence et change sans cesse, sur le plan des mœurs, de l’innovation, de l’art, de la culture.

    Alors, à quoi est dû ce sentiment largement partagé qui évoque les blocages de la France ?
    Ce qui est vrai, c’est que la France modifie assez peu ses lois. Pour une mauvaise raison d’ailleurs, car nous avons de la peine à admettre les changements homéopathiques. Et pour une autre raison : les nations maritimes valorisent le changement, les nations rurales valorisent la permanence.

    La France borde pourtant plusieurs mers. Elle aurait pu être une nation maritime ?
    Elle a essayé de le faire à huit reprises, comme je l’aborde dans mon dernier livre. Mais la France a choisi d’être une nation rurale car elle possède des terres et une agriculture très riches.

    Le gouvernement Macron peut-il réussir à changer la France ?
    Lorsque je suis à l’étranger, je n’aborde jamais les questions de politique française. Ce que je peux dire, c’est que la France n’avance pas par réformes lentes, mais par révolutions. Soit sanglantes, soit plus symboliques. Depuis 1945, nous avons connu trois révolutions : 1945, 1958, 1980. Et la quatrième se déroule en ce moment. La France accumule pendant longtemps des besoins de changement, puis elle se met en mouvement. Cela prend du temps car nous sommes une nation centralisée. Notre modèle est très intégrateur : tout le monde y parle la même langue.

    Quand a débuté la « révolution » actuelle ?
    Cela a commencé il y a trois ans, avec une prise de conscience. Une maturation des réformes s’est ensuite effectuée, poursuivie par la dernière élection présidentielle.

    La France va donc garder un rôle moteur en Europe ?
    Je suis convaincu que la France est la première puissance européenne déjà aujourd’hui et qu’elle le sera encore davantage demain, car l’Allemagne est malade, démographiquement, technologiquement et financièrement. Dans vingt ans, la France sera de loin la première puissance d’Europe. Economiquement, nous sommes présents dans les meilleurs secteurs : la santé, l’éducation, la culture, l’assurance, les start-up. Sans compter deux autres domaines, peu utilisés : la mer et la francophonie.

    Pourquoi à travers la francophonie ?
    Aujourd’hui, 180 millions de personnes parlent français. Avec le développement de l’Afrique, il y en aura 700 millions. L’Afrique regroupe un milliard d’habitants, et dans trente ou quarante ans, elle en comptera deux milliards. C’est la grande question du XXIe siècle. Pour l’Europe, cette explosion démographique peut déboucher sur une catastrophe, parce que des centaines de millions d’Africains s’installeront ici, ou alors nous les aidons à bien se développer et le continent sera un formidable marché. Pour l’Europe et pour la France grâce à cette langue commune.

    L’immigration a tendance à diviser l’Europe. L’Europe doit-elle accueillir des migrants ?
    Malheureusement, tous les pays européens sont d’accord pour contenir l’immigration, et même la réduire. Mais regardons les chiffres : nous sommes 600 millions d’habitants en Europe et nous parlons d’accueillir 200 000 migrants par an. En trois ans, cela ferait 600 000, soit 1 pour mille de la population de l’Europe. Vous vous rendez compte ? 1 pour mille ! Ce n’est pas assez. Nous sommes capables d’en accueillir bien plus. Le Liban doit se débrouiller avec 25% de migrants syriens. L’Europe est aussi confrontée à un effondrement démographique. Et l’accueil des réfugiés fait partie de ses valeurs.

    N’existe-t-il pas un décalage entre vos espoirs et les politiques des pays européens ? Et puis l’Europe se met-elle en danger en voulant contenir l’immigration ?
    Non, elle se protège. Mais trop, à mon avis. Je sais que je suis très isolé face à ce consensus européen. Mais c’est honteux de ne pas accueillir tous ces gens dignes, magnifiques, souvent bien formés, jeunes, pleins de dynamisme.

    Traversons l’Atlantique et tournons-nous vers les Etats-Unis. Donald Trump est-il un homme dangereux ?
    Oui. Les Etats-Unis sont représentatifs d’un courant mondial qui se renforce, celui des dictatures de marché. Pourquoi ? Parce que les gens ont besoin de sécurité mais ils veulent aussi gagner de l’argent. Ce cocktail est dangereux. Et le monde est instable, comme en 1910. Les gens vivaient alors très bien. Ils avaient déjà la radio, l’automobile, l’électricité. La démocratie, la globalisation. Et puis le terrorisme – qu’on appelait alors nihilisme –, la crise financière et le protectionnisme ont globalement précipité le monde dans 75 ans de barbarie, de 1914 à 1989. Aujourd’hui, c’est pareil : nous connaissons des progrès technologiques, un potentiel de croissance énorme, des moyens de faire des économies d’énergie massives, une espérance de vie qui augmente. Nous avons tout pour être heureux.

    Mais tout peut donc basculer ?
    La question environnementale est urgente. Il faut sauver la mer. Nous devons aussi régler le problème de la répartition inégale des richesses et celui d’un désordre mondial dû au fait que les marchés sont plus puissants que les Etats. La probabilité d’une guerre mondiale est considérable. Elle peut se déclencher sur un rien, sur un incident entre les Chinois et les Américains à propos de la Corée du Nord, ou entre les Polonais et les Russes au sujet des pays Baltes…

    Et Donald Trump pourrait être un élément déclencheur ?
    Oui, car il est imprévisible et erratique. Nous avons échappé à un conflit majeur depuis 1945 car toutes les puissances nucléaires étaient dirigées par des gens raisonnables. Aujourd’hui, à la tête des Etats-Unis et de la Corée du Nord, nous avons affaire à deux personnes peu raisonnables, même si le président des Etats-Unis ne peut pas appuyer sur le bouton nucléaire tout seul. Mais il peut presque le faire tout seul.

    Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) ne représentent-ils pas également une forme de menace ?
    Ceux-là, ce sont les dictateurs du marché. Ils ont prospéré dans une économie libre et parfaite qui a abouti à la formation de cartels. Les GAFA sont dangereux car ils sont en train de maîtriser les instruments de prédiction.

    Faut-il casser ces cartels ?
    Cela viendra comme ce fut le cas avec l’ancien géant des télécoms ATT aux Etats-Unis. Mais un autre cartel est encore plus dangereux : celui de l’industrie agrochimique, qui prétend breveter la vie sans aucun droit. Les GAFA s’approprient nos données, mais les groupes vendant notamment les semences s’approprient la vie. Ils sont de moins en moins nombreux, après le rachat de Syngenta par ChemChina et de Monsanto par Bayer. Nous devons agir avant qu’ils n’atteignent une trop grande taille.

    Comment peut-on contrôler ces groupes ? Il faudrait un gouvernement mondial ?
    Oui, il faudrait un Etat de droit mondial. La seule institution internationale se situe d’ailleurs à Genève. C’est l’OMC (Organisation mondiale du commerce), qui s’appuie sur son système de règlement des conflits. Il faut au moins une institution internationale de décartellisation, mais l’OMC a perdu une partie de son pouvoir.

    Qui est le mieux armé pour maîtriser les défis de la numérisation, du big data et de l’intelligence artificielle : la Silicon Valley ? La France ? L’Europe ?
    C’est en effet un enjeu majeur. Dans ce cadre, c’est la propriété des données, et ce que l’on en fait, qui va être déterminante. L’analyse des comportements des consommateurs permettra de déduire quels biens ou services peuvent être vendus. J’ai écrit en 2006 que les compagnies d’assurances seraient les mieux armées dans ce domaine, en particulier celles qui seront liées aux groupes maîtrisant les données. Les GAFA sont puissants quand ils sont installés dans de vastes marchés homogènes où ils peuvent accumuler les données et les prédictions. Aujourd’hui, deux marchés se détachent : les Etats-Unis et la Chine. Le marché chinois va combler son retard et sera encore plus rapide que le marché américain, car il s’agit, comme je l’ai dit, d’une dictature de marché.

    Et la Suisse ? Depuis plusieurs années, le Forum de Davos classe ce pays en tête en termes de compétitivité. A quoi est dû le miracle suisse ?
    La Suisse, puissance de taille moyenne, est le contre-exemple absolu de la thèse de mon livre. Je n’ai qu’une explication à ce miracle : le travail. Ce pays est aussi avantagé par le fait de ne pas avoir connu de guerre, par un consensus social très fort et par l’utilisation de rentes de situation qui sont en train de disparaître. Je parle du secteur bancaire, dont les services, d’ailleurs, n’ont pas besoin d’accès à la mer. Mais la finance n’a pas respecté les règles du jeu. Cela ne dure jamais bien longtemps. La Suisse est un pays hors jeu. En termes militaires comme en termes bancaires.

    Un pays hors jeu peut-il être pérenne ?
    Non. Pas de façon durable. Donc, un processus de banalisation de la Suisse est en marche. Cela dit, la Suisse joue remarquablement bien sa normalisation, de la manière la plus lente possible (sourire). La Suisse a aussi de grandes capacités à accueillir les étrangers. Le secteur de l’hospitalité, au sens large, sera l’un des principaux de l’avenir. Pas seulement sur le plan hôtelier. Le grand métier de demain sera celui de l’empathie.

    Les Suisses sont empathiques ?
    Oui, à leur façon. D’une manière particulière : c’est ce que j’appelle l’altruisme intéressé !

    C’est de l’empathie par rapport à soi-même ?
    Ce qui se passe à l’EPFL, par exemple, est assez génial. J’envie l’EPFL. Je regrette qu’elle ne soit pas française. L’EPFL est une sorte d’hôtel d’entreprises. Tout pays doit se penser comme un hôtel et ses habitants comme des hôteliers. Recevoir sans cesse des étrangers. Etre accueillant. C’est ce qui rend la Suisse symboliquement maritime.

    Et Genève ?
    C’est un cas particulier, Genève est à la fois suisse et française, suisse et internationale. Genève est un paradis particulier. Je me suis souvent dit que si j’avais à m’exiler, ce serait à Montréal ou à Genève. Des gens de toutes sortes de cultures y vivent et s’y croisent.

    La Suisse peut-elle rester hors de l’Europe ?
    Si j’avais un conseil à donner à la Suisse, c’est d’entrer dans l’Union européenne tout en gardant sa spécificité.

    L’Union européenne le permettrait-elle ?
    Tout se négocie, tout se négocie… A terme, la Suisse perdra beaucoup en restant à l’extérieur de l’Union européenne, qui est un formidable aiguillon pour accomplir des réformes. Rester dehors, c’est se condamner à s’enkyster au moment où ses particularités sont en train de disparaître. Etre hors jeu et se banaliser, c’est embêtant.

    Thémes : Récupérés dans les commentaires de https://www.les-crises.fr/jacques-attali-tout-pays-doit-se-penser-comme-un-hotel
    #Jacques_Attali #jacquatalisme Leurs #Réves Des #cauchemars pour les #Suisses et pour nous #néo_libéralisme #géopolitique #hôtel_de_passe #intelligence_artificielle #intelligence_grabataire #soupe_prétentieuse #union_européenne #consternant #gouvernement_mondial #contre-nature #homo_economicus #répugnant #creux #scientologue #vent #vide #domination_des_Gaga
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