city:detroit

  • Hyperdrive (“The Cartographic Arms Dealers”) - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/features/2018-02-21/nobody-wants-to-let-google-win-the-war-for-maps-all-over-again

    self-driving maps are far more demanding than older digital ones, prompting huge investments across Detroit, Silicon Valley and China. “An autonomous vehicle wants that to be as precise, accurate and up-to-date as possible,” said Bryan Salesky, who leads Argo AI LLC, a year-old startup backed by a $1 billion investment by Ford. The “off-the-shelf solution doesn’t quite exist.”

    #autopilote #cartographie

  • Une nouvelle fois, un village américain défend son eau face à Nestlé RTS - 4 Février 2018 - afp/mh _
    http://www.rts.ch/info/monde/9305618-une-nouvelle-fois-un-village-americain-defend-son-eau-face-a-nestle.html

    Au nord des Etats-Unis, la commune d’Osceola Township dans le Michigan tente d’empêcher le géant suisse Nestlé d’extraire davantage l’eau de ses rivières. Son cas n’est pas unique.

    Selon la population locale, les rivières ont rétréci depuis le début des années 2000, lorsque le géant de l’agroalimentaire Nestlé a commencé à pomper l’eau de la région pour la vendre sous la marque Ice Mountain, présentée comme eau de source, donc plus chère que de l’eau purifiée.

    Située à 320 kilomètres au nord de Detroit, la commune agricole de quelque 900 habitants ne veut pas autoriser le géant suisse à construire une station de pompage visant à extraire 1500 litres d’eau par minute, contre 950 litres actuellement.

    Montant dérisoire
    Osceola Township a fait appel en janvier d’une décision d’une juge au motif que le projet de Nestlé allait affecter l’aquifère. Des données de scientifiques rémunérés par Nestlé montrent qu’il n’y a pas d’impact sur l’environnement, mais il n’existe pas d’étude indépendante.

    La colère du village est en grande partie nourrie par le sentiment d’être exploité. Nestlé paie 200 dollars par an à l’Etat du Michigan pour pomper près de 500 millions de litres.

    BONUS :
    Levée de boucliers aux Etats-Unis
    Le village d’Osceola Township n’est pas le premier à s’opposer à Nestlé. En 2015, la bourgade de Cascade Locks, dans l’Oregon, s’est insurgée contre la privatisation de la gorge du Columbia.

    Entre économie et écologie, Nestlé à nouveau critiqué dans l’ouest des USA (Cascade Locks (Oregon))
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/reperages-web/6963777-entre-economie-et-ecologie-nestle-a-nouveau-critique-dans-l-ouest-des-us

    La même année, les Californiens s’élevaient contre le pompage de l’eau par Nestlé alors que la région faisait face à une sécheresse dramatique, au point de rationner la consommation des habitants.

    En pleine sécheresse, Nestlé continue de pomper l’eau californienne
    https://www.rts.ch/info/monde/6685785-en-pleine-secheresse-nestle-continue-de-pomper-l-eau-californienne.html

    #vol #pillage #eau #extractivisme #résistance #USA #Etats-Unis #Michigan #multinationales #nestlé #privatisation #fiscalité

    Pour faire suite à https://seenthis.net/messages/651061
    ainsi que : https://seenthis.net/messages/632003
    https://seenthis.net/messages/628888

  • La déliquescence sociale des États-Unis, par Olivier Raguenes (repris sur le Blog de Paul Jorion) medium.com - 15 Janvier 2018
    https://www.pauljorion.com/blog/2018/01/16/la-deliquescence-sociale-des-etats-unis-par-olivier-raguenes
    https://medium.com/@olivierraguenes/la-d%C3%A9liquescence-sociale-des-%C3%A9tats-unis-e3b0549be879

    • L’espace médiatique consacré aux États-Unis, dans la presse du monde entier, est monopolisé par les polémiques causées par Donald Trump. Au-delà du caractère dangereux et imprévisible du personnage, son élection est un symptôme parmi d’autres d’une société en déliquescence. L’arbre incandescent Trump dissimule une forêt en flammes : celle de la société états-unienne. Un système social en lambeaux, des écoles délabrées, des ponts et des barrages qui ne tiennent plus qu’à un fil, des centres commerciaux qui ferment par centaines… différents pans de la société états-unienne sont fragilisés, notamment par les coupes budgétaires des administrations publiques.

    • Il ne sera pas question ici d’envisager un effondrement des États-Unis à proprement parler, ni même de prétendre à un quelconque diagnostic de la misère sociale de certaines populations états-uniennes ; mais plutôt d’envisager plusieurs facettes d’un phénomène de décomposition sociale au cœur de la première puissance mondiale.

    LE “CROWDFUNDING” COMME MODÈLE SOCIAL

    • Le système social états-unien d’abord lancé par Truman puis réduit en cendres par Reagan, est un enjeu du débat politique entre Républicains et Démocrates depuis près d’un siècle. En 2008, le gouvernement fédéral démocrate avait fait de l’”Obamacare” un axe fort de sa politique sociale. Dès lors, les États-Uniens devaient bénéficier d’un système de couverture maladie efficace et ouvert à toutes et tous. Malheureusement inaboutie, cette réforme n’a pas réussi à répondre aux coûts de soin croissants des plus graves maladies, à commencer par les cancers. Les frais médicaux sont la première cause de faillite des ménages aux États-Unis nous indique le professeur de droit Daniel A. Austin. Pour faire face à la nécessité de soins quand le budget des malades est insuffisant, nombreux sont contraints de recourir au “crowdfunding” (ou financement participatif) pour payer leurs frais de santé. L’auteur Stephen Marche montre comment cette démarche est devenue un concours de popularité où les malades tentent dramatiquement de susciter l’identification des internautes afin de récolter de l’argent. Pourtant, près de 90% de ces tentatives ne lèvent pas les fonds nécessaires aux soins. Des entreprises comme GoFundMe ou YouCaring font de cette faille abyssale du système de santé un modèle économique en prélevant leur part sur les dons. Dans le même temps, l’administration Trump tente de détricoter les maigres avancées de l’Obamacare en renforçant cette dynamique mortifère. L’accès aux soins de santé devient un enjeu sanitaire majeur pour les classes populaires des États-Unis, et les inégalités sont exacerbées, aux dépens des minorités. D’autres secteurs publics sont dans une situation précaire dans le pays, à commencer par les écoles.

    • La précarité des bâtiments scolaires a été soulevée par ces images partagées sur les réseaux sociaux, où l’on voit des élèves de Baltimore en classe par des températures glaciales, parfois inférieures à 6°C. C’est l’occasion d’une empoignade entre politiques, mais les raisons tiennent bien davantage aux budgets très restreints des infrastructures publiques aux États-Unis, et ce, peu importe la couleur du maire ou du gouverneur. La situation est bien plus grave qu’une panne de chauffage ponctuelle lors d’un événement météorologique extrême. Une commission menée par la structure gérant les écoles publiques de Baltimore a estimé que deux tiers des écoles de l’agglomération étaient dans un état “très précaire”, nécessitant pour plus de cinq milliards de dollars de travaux. Au-delà du cas devenu emblématique de Baltimore, ou encore de Detroit, les écoles publiques de l’ensemble du pays sont pour beaucoup délabrées. Plus de la moitié d’entre elles ont besoin de travaux pour revenir à un “bon état”. La réussite scolaire est pourtant liée à la qualité des infrastructures. Les familles aisées préfèrent inscrire leurs enfants dans le privé, quitte parfois à s’endetter pour le faire. Cette situation précaire ne date pas d’aujourd’hui, déjà en 1995 le gouvernement fédéral estimait nécessaires des investissements majeurs pour rétablir une école publique viable dans le pays. Depuis, face aux coupes des finances publiques, les budgets consacrés aux écoles n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la crise de 2008. Les citoyens de Baltimore ont pour l’instant lancé une campagne de financement participatif afin de garantir un service décent dans les écoles. Donald Trump a promis un investissement de plus de mille milliards de dollars dans les infrastructures considérées prioritaires, dont les écoles. Mais elles ne sont pas seules à être dans un état déplorable, le système des transports souffre aussi d’un manque de moyens.

    INFRASTRUCTURES OBSOLÈTES ET HAUSSE DES COÛTS D’ENTRETIEN

    • Le ministère des transports fédéral reconnaît sur son site un cruel manque d’investissement public et appelle à une vision à long terme du réseau de routes et de ponts. Au Massachusetts ou à Rhode Island, plus d’un pont sur deux est déficient ou obsolète. Le Colorado ne dispose plus d’un budget suffisant pour maintenir en état son système routier. Le problème des infrastructures aux États-Unis se pose déjà sur le plan de l’efficacité du réseau, le temps perdu dans les transports par les foyers états-uniens est important, ce coût financier est estimé à 3400$ par an et par ménage. Mais ce problème se pose aussi au sujet de la sécurité des usagers. Les infrastructures sont dans un état très précaire, un barrage a même menacé de céder en février 2017, nécessitant l’évacuation de 200 000 personnes en Californie. La force publique peine donc déjà à entretenir les réseaux existants pour assurer leurs usages habituels. Si les structures sont en plus dégradées, le coût devient alors insupportable. La récurrence accrue des épisodes météorologiques extrêmes cause des dégâts matériels importants. Aux États-Unis, le coût des événements “naturels”, rendus plus forts à cause du dérèglement climatique provoqué notamment par l’activité économique états-unienne, a atteint un record en 2017. Ces dégâts sont cent fois plus coûteux que dans les années 1980 ! Le Wall Street Journal présente comment les assureurs, face aux incendies qui sont de plus en plus fréquents, emploient leurs propres pompiers pour préserver les maisons les plus coûteuses. La lutte anti-incendie n’est alors plus publique, mais bien privée, et devient un facteur supplémentaire d’inégalité.

    • L’approvisionnement en eau est un problème dans le Sud-Ouest des États-Unis. Le débit du fleuve Colorado a baissé de 19% depuis les années 1990, et les experts estiment qu’à l’avenir, il faudra s’attendre à des restrictions de consommation de l’ordre de 35%. L’activité agricole est concernée, les prélèvements lui sont vitaux mais affectent les réserves d’eau. Située dans le désert, une ville comme Las Vegas demeure l’un des pôles touristiques et médiatiques forts des États-Unis. La “capitale du jeu” est aujourd’hui une agglomération menacée par le dérèglement climatique à travers les sécheresses. Soumise à de réels problèmes d’approvisionnement en eau, les investissements de la ville se multiplient pour tenter de repousser le problème, en utilisant toujours davantage d’énergie pour pomper l’eau depuis des réserves éloignées. Pour l’instant, bien aidés par des épisodes pluvieux, les efforts pour limiter les prélèvements du lac Mead donnent des résultats positifs, mais jusqu’à quand ?

    LE “RETAIL APOCALYPSE” OU LA DÉSERTION COMMERCIALE ET SOCIALE

    • Un nouveau phénomène affecte les tissus économiques, sociaux et ruraux des États-Unis. Appelé “retail apocalypse”, il s’agit en fait de la fermeture par centaines de centres commerciaux à travers le pays, les fameux “malls”. En 2017, Business Insider estime à 9 000 le nombre d’enseignes disparues, en 2018 cet effondrement pourrait provoquer la fermeture de 12 000 magasins. L’impact social de ces fermetures est très lourd localement, la situation du comté de McDowell est à ce titre éclairante mais dramatique. Déjà, les communautés rurales avaient accueilli l’arrivée de grandes structures commerciales avec enthousiasme. Des enseignes comme Walmart représentaient pour eux des opportunités d’emplois inespérées. Malheureusement, les populations locales sont entrées dans un état de dépendance vis-à-vis de ces structures. Walmart remplace les commerces de proximité, fournit aux gens des salaires et tous leurs biens de consommation (notamment la nourriture), mais accapare le lien social entier d’une communauté. Un instituteur indique même : “qu’il n’y a plus d’endroit pour rester et discuter”. Ces structures endossent dans les territoires nord-américains un rôle de centralité. Si elles viennent à disparaître, le maillage territorial se décompose. De plus, une fois que Walmart a fermé, les impôts versés localement s’envolent, réduisant le budget des écoles de 10%. En quelques mois, les emplois directs y sont passés de trois cent à zéro.

    • Les distributeurs sont des pourvoyeurs importants d’emplois aux États-Unis, la faillite de ces magasins représente donc une perte d’emplois considérable. Les femmes sont bien plus concernées que les hommes par ces suppressions de postes. Entre novembre 2016 et novembre 2017, 129 000 femmes ont perdu leur emploi dans la vente d’après les statistiques officielles du département du travail états-unien. Les hommes eux, ont assez largement l’opportunité de se tourner vers l’industrie.

    • Les secteurs d’activité autrefois créateurs d’emplois se tournent désormais vers l’automatisation, à commencer par l’industrie pétrolière. Les nombreux emplois supprimés par les majors lors de l’épisode de bas prix du pétrole, n’ont pas été recréés suite à la hausse des cours, les industriels investissant très largement dans les machines pour assurer l’exploitation.

    • La déception de nombreux électeurs de Trump en 2016 a été illustrée par l’élection d’un démocrate à la tête de l’État d’Alabama. Les électeurs blancs de l’État ont préféré rester chez eux plutôt que de soutenir le candidat républicain accusé d’agression sexuelle. A contrario, les populations afro-américaines se sont plutôt mobilisées pour faire élire un démocrate. Cette société est toujours aussi divisée. Les hommes blancs plutôt âgés qui se sont déplacés ont voté à 70% pour le candidat républicain quand les femmes afro-américaines ont voté à près de 98% pour le candidat démocrate. Plus généralement, cet État illustre les tensions raciales, mais aussi la misère rurale de nombreuses régions des États-Unis. Des représentants de l’Organisation des Nations Unies ont visité le pays et notamment l’Alabama pour enquêter sur la pauvreté dans les pays développés. Le rapporteur, le professeur de droit Philip Alston, a été suivi par le Guardian lors de son voyage à travers les États-Unis. Il dit avoir vu “l’échec d’une société”. Cette misère, particulièrement criante dans les États du Sud, se perçoit à l’aide de l’habitat, des infrastructures, de la culture, mais aussi à travers les données sanitaires.

    DE L’ABANDON SANITAIRE ET SOCIAL

    • L’ankylostomose, une maladie qui concerne d’habitude les pays les plus pauvres et qui avait été éradiquée dans les années 1980 des États-Unis, est réapparue depuis quelques années dans la “blackbelt”, en particulier dans l’Alabama. Les systèmes d’égouts et de traitement des eaux y sont très largement défaillants, les bactéries et les parasites prolifèrent. Là encore, les Afro-américains sont les principaux touchés, leur situation économique et sanitaire est parfois déplorable. Le docteur Peter Hotez estime que douze millions de personnes pourraient souffrir de maladies tropicales dans le Sud des États-Unis. La maladie de Lyme se développe de façon incontrôlée dans tout l’Est du pays, en région rurale. Un élément principal de cette prolifération est l’anéantissement de la grande faune sauvage depuis plusieurs siècles. Les victimes font face, comme en France, à un aveuglement des autorités sanitaires.

    • La misère sociale affecte aussi des mégapoles à l’image plutôt riche. Ainsi à Los Angeles, le nombre de personnes sans domicile fixe a bondi de 25% en un an, concernant 55 000 personnes en 2017. Cette situation est aussi empirée par l’administration Trump, qui ne cesse d’amputer les budgets en faveur du logement des plus précaires. Les villes sont donc aussi concernées par ce phénomène de déclassement social. Le film The Florida Project aborde la problématique sociale des Millenials (ou Génération Y) États-uniens, en particulier celle des jeunes mères. Elles y apparaissent sans diplôme, sans emploi stable, sans source de revenus, sans contact avec leur famille, bref en rupture totale avec la société. Le lien social se limite pour elles à leur voisinage. Pourtant, la protagoniste vit aux portes de Disneyland, symbole de la puissance culturelle et de la vitalité économique états-unienne. Son seul contact avec l’administration a pour visée de lui retirer la garde de sa fille. Ce film met des visages sur cette dégradation sociale qui devient très prégnante aux États-Unis. Ceci dit, les personnes les plus en rupture avec la société états-unienne vivent majoritairement dans les milieux ruraux.

    LE NAUFRAGE RURAL

    • Le Wisconsin est à cet égard un exemple marquant. État rural très agricole, il est le lieu depuis plusieurs années d’un drame social. De nombreux hommes blancs relativement âgés s’y donnent la mort. En pleine crise agricole, en 1982, le taux de suicide des agriculteurs avait atteint un premier record. En 2016, ce taux est 50% supérieur ! Pis, en 2017 ce taux est deux fois supérieur à celui des militaires vétérans, et trois fois supérieur à l’ensemble de la population. Le psychologue Mike Rosmann parle des agriculteurs comme d’une “espèce en danger”. Plus la région est rurale, plus le nombre de suicides y est élevé. Le docteur John Frey livre son explication, selon lui les facteurs sociaux qui affectent la durée de vie (santé, salaire, lien social) empirent, il pointe aussi du doigt la “désintégration de la communauté”, estimant que “le suicide est un acte de colère”. Il assimile ce phénomène à une ”épidémie invisible”. Aux États-Unis, bien que contestée, la liberté d’acheter et de porter une arme est pour beaucoup fondamentale. Plutôt qu’un moyen de défense, c’est un outil d’auto-destruction puisque 60% des décès causés par les armes à feu sont des suicides. La pygargue à tête blanche, emblème de la force états-unienne, a du plomb dans l’aile. Au-delà du suicide par arme à feu, d’autres comportements individuels destructeurs se multiplient aux États-Unis.

    • Le nombre d’overdoses générées par la surconsommation d’opioïdes a augmenté de 21% entre 2015 et 2016 aux États-Unis. Le nombre de décès causés par ce phénomène a été multiplié par six entre 2013 et 2016. Ce fléau qui concerne de plus en plus de jeunes adultes, bénéficie aux entreprises qui vendent ces produits. Et c’est là tout le paradoxe de ce pays : une minorité génère son profit aux dépens des classes populaires. Le New Yorker détaille la manière dont la famille Sackler s’enrichit de cette explosion de la consommation d’opioïdes.

    • La conjugaison de la hausse des suicides en milieu rural et de la crise d’opioïdes, a fait reculer l’espérance de vie états-unienne pour la deuxième année consécutive. En 1974, Emmanuel Todd anticipait l’effondrement de l’URSS en se basant sur un certain nombre de facteurs, dont le recul de l’espérance de vie. Sa démarche a inspiré l’ingénieur Dmitry Orlov, qui a tenté de définir Les Cinq Stades de l’Effondrement en appliquant son raisonnement aux États-Unis. Plutôt que de considérer ses travaux comme prophétiques, il convient toutefois de réaliser que l’effondrement social est a minima partiel, et que les budgets alloués aux politiques sociales ne cessent de fondre. La presse anglo-saxonne grand public ne rejette plus la perspective d’un ”collapse”. Parmi les facteurs qui ont causé l’effondrement de plusieurs sociétés par le passé, les inégalités de revenus apparaissent déterminantes. Cela se traduit déjà pour l’espérance de vie aux États-Unis : dix ans d’écart séparent le quart le plus riche et le quart le plus pauvre de la population.

    LE GOUFFRE DES INÉGALITÉS 

    • Les inégalités aux États-Unis concernent la santé, l’accès aux services élémentaires, l’accès à l’emploi, la couleur de peau, le sexe… mais aussi les revenus. D’après le rapport mondial des inégalités 2018 coordonné notamment par Thomas Piketty, le pourcent le plus riche concentre aujourd’hui plus de 20% des richesses, contre moins de 11% en 1980. À l’inverse, la moitié la plus pauvre du pays représentait près de 21% des richesses en 1980 contre à peine 13% en 2016. Ces deux dynamiques opposées ne se retrouvent pas dans les pays d’Europe de l’Ouest, pourtant, en 1980 ces mesures statistiques donnaient des résultats très proches des deux côtés de l’Atlantique. Mais ce qui est plus intéressant encore, c’est d’observer la perception qu’ont les États-Uniens de cette répartition des richesses. Michael I. Norton et Dan Ariely montrent qu’aux yeux des cinq mille sondés de leur étude, les 20% les plus riches capteraient moins de 60% des richesses. Selon la logique du “winners take it all”, les 20% les plus fortunés représentent en fait près de 90% des richesses. Enfin, le ratio entre les revenus des dirigeants des entreprises et les salariés est passé de 20 en 1965 à près de 1000 au cours des années 2010 dans certains secteurs d’activité ! Dans son rapport annuel sur les risques, le Forum économique mondial alerte sur la hausse des inégalités dans plusieurs pays, dont les États-Unis. L’économiste Robert J. Gordon s’inquiète de la baisse du niveau de vie des ménages les plus pauvres des États-Unis. Mais il note aussi une certaine convergence entre les franges les plus pauvres des différentes communautés, une forme d’égalité relativement nouvelle entre Blancs, Hispaniques et Afro-américains face à la misère.

    • Certes, le chômage est revenu à un taux historiquement bas et continue globalement à baisser, mais le taux de délinquance qui avait une évolution similaire jusqu’au milieu des années 2010, ne baisse plus. D’une part, de nombreux foyers sont toujours dans une situation de détresse financière, et d’autre part, les catégories les plus jeunes sont elles aussi étranglées par les prêts (études, logement, consommation). La réserve fédérale estime même que 38% des prêts étudiants ne sont pas remboursés, ce qui est une source de déséquilibre pour les banques. Le taux de chômage bas cache aussi la vague d’emplois à temps partiel qui a déferlé à partir de 2010. Près de six millions d’États-Uniens travaillant à temps partiel souhaitent passer à temps plein. Un quart des travailleurs à temps partiel serait en situation de pauvreté. Au-delà du salaire forcément réduit, certain⋅e⋅s employé⋅e⋅s à temps partiel perdent aussi leur couverture maladie. Incité⋅e⋅s par leurs employeurs à recourir à l’Obamacare avant l’élection de Donald Trump, qu’adviendra-t-il de ces populations quand le système entier aura été mis à sac ?

    • Le soulman Sam Cooke chantait son espoir de jours meilleurs dans A Change Is Gonna Come en 1963, et fut (vraisemblablement) assassiné quelques années plus tard. Charles Bradley, l’un de ses héritiers sur le plan artistique, lui répondit dans Why Is It So Hard ? en 2011. Désabusé de sa condition d’Afro-américain aux États-Unis, Bradley chanta alors : “on dirait que rien ne va changer”. De nombreux Afro-américains sont encore considérés comme des citoyens de seconde zone, le mouvement Black Lives Matter a permis de mettre en avant les violences dont ils font l’objet. D’après le rapport sur les inégalités publié chaque année par l’Université des Standford, environ 25% des Hispaniques, des Afro-américains, et des Amérindiens sont pauvres, contre 10% seulement pour les communautés asiatique et blanche. Sur ce plan, il n’y a pas eu d’évolution significative depuis 1980 !

    • Les discriminations et les traitements inégaux sont des composantes intrinsèques de la culture états-unienne. Cependant, des démarches existent pour tenter de renverser le paradigme racial. Aussi, le mouvement #MeToo permet de libérer la parole des femmes à travers le pays, ainsi que de faire trembler beaucoup d’hommes de pouvoir qui ont très largement abusé de leurs positions, parfois de manière criminelle.

    VERS UN RETOUR À LA TERRE ?

    • Plus qu’une période de crise, c’est une situation qui empire progressivement au cours des années. En matière sociale, les deux mandats de Barack Obama n’ont pas permis de réduire les inégalités géographiques, salariales, raciales, et sexuelles, ni même d’atténuer la tension entre policiers et communauté afro-américaine. Les politiques menées par Donald Trump ne permettront pas non plus de résoudre ces problèmes, ni de les mitiger. Même les classes moyennes, qui depuis l’essor du “American way of life” semblaient profiter d’une croissance économique régulière, sont en grande partie des perdants des évolutions du pays ces dernières années. Certains rejoignent la “classe moyenne supérieure”, mais la majorité rejoint de fait les classes populaires. Quelques privilégiés prétendent encore au “rêve américain”, mais la majorité vit quelque chose qui ressemble plutôt à une dystopie états-unienne.

    • Alors, nombreux sont ceux à envisager un retour à la terre. Pour la deuxième fois au cours du dernier siècle, le nombre d’agriculteurs de moins de 35 ans a augmenté aux États-Unis en 2017, dont 69% de diplômés du supérieur. Ces jeunes promeuvent une agriculture plus résiliente, indépendante des pesticides et de l’agro-industrie. Ils ne remplacent en rien les agriculteurs plus âgés qui abandonnent leurs exploitations dans les milieux plus ruraux, mais ils offrent une nouvelle dynamique aux espaces périurbains. L’effondrement industriel de Detroit et sa renaissance par l’agriculture urbaine forment un exemple de transition difficile mais médiatisée et vectrice d’espoir. Les communautés abandonnées par les constructeurs automobiles, qui constituaient pendant le XXème siècle l’alpha et l’oméga de la “Motor Town”, dont de très nombreux Afro-américains, y ont réussi à développer une agriculture vivrière low-tech, résiliente et saine.

    • Et si chacune et chacun trouvait sa place grâce à la terre ? Et si cette transition agro-écologique était le meilleur moyen de lutter contre les inégalités ? Et si finalement, Sam Cooke avait raison ?

    • RESUME

      Le système social états-unien . . .
      La #précarité des bâtiments scolaires . . . .

      INFRASTRUCTURES OBSOLÈTES ET HAUSSE DES COÛTS D’ENTRETIEN
      Un cruel manque d’investissement public . . . . .
      . . . . .
      L’approvisionnement en #eau est un problème dans le Sud-Ouest des États-Unis. . . .
      . . . . .

      LE “RETAIL APOCALYPSE” OU LA DÉSERTION COMMERCIALE ET SOCIALE
      il s’agit en fait de la fermeture par centaines de #centres-commerciaux à travers le pays, les fameux “malls”. En 2017, Business Insider estime à 9 000 le nombre d’enseignes disparues, en 2018 cet effondrement pourrait provoquer la fermeture de 12 000 magasins. . . .
      . . . . .
      Les distributeurs sont des pourvoyeurs importants d’emplois aux États-Unis, la faillite de ces magasins représente donc une perte d’emplois considérable. Les femmes sont bien plus concernées que les hommes par ces suppressions de postes. Entre novembre 2016 et novembre 2017, 129 000 femmes ont perdu leur emploi dans la vente d’après les statistiques officielles du département du travail états-unien. Les hommes eux, ont assez largement l’opportunité de se tourner vers l’industrie. . . . . .
      . . . . .
      Les secteurs d’activité autrefois créateurs d’emplois se tournent désormais vers l’#automatisation, . . .
      . . . . .
      La déception de nombreux électeurs de #Trump en 2016 a été illustrée par l’élection d’un démocrate à la tête de l’État d’#Alabama. . . . .
      . . . . .

      DE L’ABANDON SANITAIRE ET SOCIAL
      L’#ankylostomose, une maladie qui concerne d’habitude les pays les plus pauvres et qui avait été éradiquée dans les années 1980 des États-Unis, est réapparue depuis quelques années dans la “blackbelt”, . . . .
      . . . . .
      La misère sociale affecte aussi des mégapoles à l’image plutôt riche. Ainsi à Los Angeles, le nombre de personnes sans domicile fixe a bondi de 25% en un an, concernant 55 000 personnes en 2017. . . .
      . . . . . ⁃
      LE NAUFRAGE RURAL
      Le Wisconsin est à cet égard un exemple marquant. . . . . .
      . . . . .
      Le nombre d’overdoses générées par la surconsommation d’#opioïdes a augmenté de 21% entre 2015 et 2016 aux États-Unis. Le nombre de décès causés par ce phénomène a été multiplié par six entre 2013 et 2016. . . . . .
      . . . . .
      La conjugaison de la hausse des #suicides en milieu rural et de la crise d’opioïdes, a fait reculer l’espérance de vie états-unienne pour la deuxième année consécutive.
      . . . . .
      LE GOUFFRE DES INÉGALITÉS 
      Les inégalités aux États-Unis concernent la santé, l’accès aux services élémentaires, l’accès à l’emploi, la couleur de peau, le sexe… mais aussi les revenus. . . . . .
      . . . . .
      Certes, le chômage est revenu à un taux historiquement bas et continue globalement à baisser, mais le taux de #délinquance qui avait une évolution similaire jusqu’au milieu des années 2010, ne baisse plus. . . . . .
      . . . . .
      D’après le rapport sur les #inégalités publié chaque année par l’Université des Standford, environ 25% des Hispaniques, des Afro-américains, et des Amérindiens sont pauvres, contre 10% seulement pour les communautés asiatique et blanche. Sur ce plan, il n’y a pas eu d’évolution significative depuis 1980 !. . . . .
      . . . . .
      Les #discriminations et les traitements inégaux sont des composantes intrinsèques de la culture états-unienne. . . . . .
      . . . . .
      VERS UN RETOUR À LA TERRE ?
      Plus qu’une période de crise, c’est une situation qui empire progressivement au cours des années. En matière sociale, les deux mandats de Barack Obama n’ont pas permis de réduire les inégalités géographiques, salariales, raciales, et sexuelles, ni même d’atténuer la tension entre policiers et communauté afro-américaine. . . . . .
      . . . . .
      Alors, nombreux sont ceux à envisager un retour à la terre. Pour la deuxième fois au cours du dernier siècle, le nombre d’agriculteurs de moins de 35 ans a augmenté aux États-Unis en 2017, dont 69% de diplômés du supérieur. . . . . .
      . . . . .
      Et si chacune et chacun trouvait sa place grâce à la terre ? Et si cette transition agro-écologique était le meilleur moyen de lutter contre les inégalités ? Et si finalement, Sam Cooke avait raison ? . . . . .

  • Truck wars: It’s mortal combat for Detroit 3
    http://www.detroitnews.com/story/business/autos/detroit-auto-show/2018/01/14/truck-wars-detroit-automakers/109473456


    La folie automobile continue et Mercedes se fait représenter par le Terminator. La vidéo est remarquable : Tu invites un autrichien, alors il te faut du schnaps .

    In an industry reckoning with technology-driven upheaval, Detroit keeps moving heavy metal.

    The Detroit auto show is revolving around the crown jewels of the Motor City: beefy, American-muscle pickups. Ford Motor Co., General Motors Co. and Fiat Chrysler Automobiles NV premiered all-new pickups over the weekend, kicking off a high-stakes product stand-off that is almost unheard of at a single show.
    ...
    These big trucks make big money for the Big Three, and fund the technology they’re developing to stay relevant in a rapidly changing industry. Full-size pickups had the second-fastest growth of any market segment in 2017, trailing only compact SUVs, according to Cox Automotive, a digital marketing firm that owns Kelley Blue Book and Autotrader.com. And the average transaction price on full-size trucks in December was roughly $47,500, compared to an average of $36,826 for all vehicles.

    Detroit’s pickups are especially pricey. The average Ford F-Series pickup sold for $51,320 in December, according to Cox Automotive. That was topped by the GMC Sierra, going for about $53,170. The average transaction price for the Ram pickup was roughly $46,430 last month, and the average Chevrolet Silverado selling price was $42,340.

    Full-size pickup sales accounted for about 14 percent of the market last year — the highest since 2005 — and the total market share for pickups was 16.4 percent, the highest in a decade, according to Edmunds.

    I’ll be back ...
    http://www.detroitnews.com/videos/embed/109474838

    Dieter Zetsche and Arnold Schwarzenegger introduce the new Mercedes G Class | 2:39

    The Michigan Theatre was the backdrop for the refresh of Daimler AG’s classic SUV

    #wtf #économie #environnment #trumpisme #transport

  • Reading the ruins | Thinkpiece | Architectural Review

    https://www.architectural-review.com/rethink/reading-the-ruins/10026503.article

    Ruins are a reminder of architecture’s transience, but they also embody often contested projections of meaning and memory

    When the American artist Ryan Mendoza recently acquired a small abandoned house in Detroit, he had no intention of living there. Aided by crowdfunding, he dismantled it and shipped it to Europe as his contribution to the 2016 Rotterdam art fair. Extracted with forensic precision like an eroded tooth from a carious urban milieu, the transplanted dwelling was marooned forlornly on a hardstanding next to the fair’s exhibition halls. Its ‘authentically’ decayed state was seen as a testament to the precarious condition of Detroit and, by implication, America as a whole.

    #architecture #ruines #ghost

  • Petit-fils d’esclaves, Charles Denby (1907-1983) passe son enfance sur une plantation de coton de l’Alabama avant d’aller chercher du travail dans les usines automobiles de Detroit, dans le Michigan, où il deviendra un militant syndical pugnace. Sur la plantation, la grand-mère raconte ses souvenirs du temps de l’esclavage, les métayers noirs se défendent comme ils le peuvent contre les exactions des propriétaires blancs, et les jeunes partent vers le Nord où ils espèrent échapper au racisme et à l’exploitation. Mais dans les usines du Nord, les Afro-Américains sont relégués aux postes les plus durs, les moins qualifiés et les plus mal payés — et les dirigeants syndicaux les incitent surtout à prendre patience. Alors Denby apprend à se battre. En pleine Seconde Guerre mondiale, il organise une grève sauvage dans son atelier, ce qui lui vaut d’être repéré par des militants communistes et trotskistes locaux. Les années 1943 à 1951 sont des années d’apprentissage syndical et politique — et de confrontation directe aux multiples formes du racisme à l’usine et dans les groupes politiques.

    Un remarquable témoignage sur la vie et les luttes des prolétaires afro-américains au vingtième siècle.
    #mouvement_ouvrier #syndicalisme #ségrégation #esclavage #éditions #autobiographie
    http://www.pleinchant.fr/titres/Voixdenbas/Denby.html
    http://www.pleinchant.fr/index.html
    Plein Chant
    imprimeur-éditeur
    35, route de Condé
    16120 BASSAC

  • #Johnny be good
    https://lundi.am/Johnny-be-good

    Johnny Hallyday, on a tous des copains qui l’adorent et ça nous fait rigoler… parce qu’en vrai ce gars-là est au rock’n roll #ce_que_la_Ricorée_est_à_l'expresso_napolitain. Mais comme disait Marx, « dans une société fondée sur la misère, les produits les plus misérables ont la prérogative fatale de servir à l’usage du plus grand nombre ».

    Donc, les futurs prolos de la France fordiste entendent à longueur d’ondes ce produit, ni rocker ni crooner, juste un chanteur de variétés merdique qui se la joue. Il est dans tous les #juke-boxes, ou heureusement on peut trouver parfois du rock’n roll pour se nettoyer les oreilles, #Chuck_Berry, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran (« le meilleur » dit toujours mon copain Saïd), Little Richard… « on comprend pas les paroles » disent les fans de Johnny… Qu’importe, on comprend le titre, c’est suffisant pour capter l’incitation à se lâcher… « Come on over baby, whole lotta shakin’ goin’ on », pas besoin d’avoir été à la grande école pour saisir, non ?… Pareil quand Jim Morrisson chante « Light my fire »…

  • Charles Denby
    Cœur indigné. Autobiographie d’un ouvrier noir américain

    https://lavoiedujaguar.net/Charles-Denby-Coeur-indigne-Autobiographie-d-un-ouvrier-noir-america

    Petit-fils d’esclaves, Charles Denby (1907-1983) passe son enfance sur une plantation de coton de l’Alabama avant d’aller chercher du travail dans les usines automobiles de Detroit, dans le Michigan, où il deviendra un militant syndical pugnace. Sur la plantation, la grand-mère raconte ses souvenirs du temps de l’esclavage, les métayers noirs se défendent comme ils le peuvent contre les exactions des propriétaires blancs, et les jeunes partent vers le Nord où ils espèrent échapper au racisme et à l’exploitation. Mais dans les usines du Nord, les Afro-Américains sont relégués aux postes les plus durs, les moins qualifiés et les plus mal payés — et les dirigeants syndicaux les incitent surtout à prendre patience. Alors Denby apprend à se battre. En pleine Seconde Guerre mondiale, il organise une grève sauvage dans son atelier, ce qui lui vaut d’être repéré par des militants communistes et trotskistes locaux. Les années 1943 à 1951 sont des années d’apprentissage syndical et politique — et de confrontation directe aux multiples formes du racisme à l’usine et dans les groupes politiques. (...)

    #Afro-Américain #Detroit #usine #autobiographie #lutte_sociale #racisme #ségrégation #C.L.R._James

  • Detroit Wild City
    http://www.nova-cinema.org/prog/2017/163-decembre/brik/article/detroit-wild-city

    Florent Tillon, 2011, FR, video, VO ANG ST FR, 80’

    « J’ai vu l’herbe pousser sur les parkings où l’on produisait de l’acier, des voitures et des machines à laver. » Ancien symbole du rêve américain, où Ford s’est installé, Détroit (Michigan) était l’une des villes les plus florissantes dans la première moitié du siècle dernier. Puis elle s’est effondrée, pour devenir l’archétype de la ville du passé. Au cinéma, Verhoeven, Jarmusch, Eastwood et tant d’autres s’en sont alors emparés. Cette ville serait-elle condamnée ? C’est ce que s’est demandé Florent Tillon dans ce très beau documentaire tourné en 2011. Terreau de luttes variées, dont la plus récente oppose le goudron à la nature, Détroit redeviendrait sauvage. Le réalisateur questionne ces mutations, où s’entremêlent ségrégation, délitement et (...)

  • #Radio América, un road trip musical (2/5) : 2 arrêt #NOLA

    Presque 10 ans après Katrina, comment la « nouvelle » Nouvelle Orléans revit-elle ? Après les « lois martiales » et l’état d’urgence qui ont obligé les habitants (et les musiciens) à quitter la ville après l’ouragan, quels artistes sont revenus ? Comme à Détroit ou dans le New York en plein chaos des années 70’s/80’s, aux Etats-Unis, plus qu’ailleurs, c’est souvent sur les vestiges du rêve américain que pousse la musique la plus novatrice, là où les destructions et les quartiers abandonnés laissent le champs libre à la (re)création et à un renouveau devenu indispensables.

    https://www.franceculture.fr/emissions/continent-musiques-dete-multidiffusion/radio-america-un-road-trip-musical-25

    https://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2014/08/s35/NET_FC_67e7298b-65bb-4839-9826-0d4825c0c110.mp3

    #NouvelleOrleans #NewOrleans #radio #FranceCulture

  • Meet the People Building Their Own Internet in Detroit - VICE Video : Documentaries, Films, News Videos
    https://video.vice.com/en_us/video/motherboard-dear-future-people-building-their-own-internet-detroit/59cebd5795073d0905939aeb

    When it comes to the internet, our connections are generally controlled by telecom companies. But a group of people in Detroit is trying to change that. Motherboard met with the members of the Equitable Internet Initiative (EII), a group that is building their own wireless networks from the ground up in order to provide affordable and high-speed internet to prevent the creation of a digital class system.

    Sur cette expérience, il faut voir également la thèse de François Huguet : (Re)coudre avec du sans fil. Enquête sur des pratiques de médiation infrastructurelle
    https://hal-montpellier-supagro.archives-ouvertes.fr/TICE/tel-01400991

    #MESH_network #Detroit #Accès_internet #Communs_urbains

  • Amérique du Nord / Portfolio : Detroit / In the D : Urbanités

    http://www.revue-urbanites.fr/portfolio-in-the-d

    Magnifique série de photos de #Detroit par Flaminia Paddeu : beau et simple.

    Ces photographies ne sont pas des objets esthétiques, elles reflètent le paysage quotidien de mon terrain de recherche à Detroit, en particulier dans l’East Side, un quartier durement touché par la détérioration de la ville1. En les réalisant au printemps 2012, j’ai essayé de me garder du ruin porn, cette fascination esthétique pour les bâtiments en ruine des villes en déclin. Il est vrai que la tentation de l’exploration des usines et des immeubles abandonnés est forte. Faire l’expérience de l’immense Packard Plant, totalement ravagée sur 300 000 m², est absolument inouï. Le moindre cliché photographique, tant la ville est presque partout dépeuplée et dévastée, flirte avec le ruin porn. Mais moins que la facilité de ces photos de ruines immobiles, le problème du ruin porn, c’est l’absence d’explicitation des mécanismes qui ont conduit à cet état, c’est le risque d’oblitération d’une réflexion systémique sur les problèmes, et de prise en compte de ceux qui les subissent. La décontextualisation – permise par la diffusion de masse des images sur internet – occulte les causalités ; conforte la fascination pour le beau. Elle renforce aussi les clichés d’une ville en déclin – les spécialistes parlent de shrinking city – entièrement vidée de ses habitants.

  • Ignored By Big Telecom, Detroit’s Marginalized Communities Are Building Their Own Internet - Motherboard

    https://motherboard.vice.com/en_us/article/kz3xyz/detroit-mesh-network

    Being stuck without access to the internet is often thought of as a problem only for rural America. But even in some of America’s biggest cities, a significant portion of the population can’t get online.

    Take Detroit, where 40 percent of the population has no access to the internet—of any kind, not only high speed—at home, according to the Federal Communications Commission. Seventy percent of school-aged children in the city are among those who have no internet access at home. Detroit has one of the most severe digital divides in the country, the FCC says.

    #détroit #internet #initiatives_participatives cc @fil

  • How #Amazon Took Seattle’s Soul - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/10/20/opinion/how-amazon-took-seattles-soul.html

    I live in the city that hit the Amazon jackpot, now the biggest company town in America. Long before the mad dash to land the second headquarters for the world’s largest online retailer, Amazon found us. Since then, we’ve been overwhelmed by a future we never had any say over.

    With the passing of Thursday’s deadline for final bids, it’s been strange to watch nearly every city in the United States pimp itself out for the right to become HQ2 — and us. Tax breaks. Free land. Champagne in the drinking fountains. Anything!

    In this pageant for prosperity, the desperation is understandable. Amazon’s offer to create 50,000 high-paying jobs and invest $5 billion in your town is a once-in-a-century, destiny-shaping event.

    Amazon is not mining coal or cooking chemicals or offering minimum wage to hapless “associates.” The new jobs will pay $100,000 or more in salary and benefits. In #Seattle, Amazon employees are the kind of young, educated, mass-transit-taking, innovative types that municipal planners dream of.

    So, if you’re lucky enough to land HQ2 — congrats! But be careful, all you urban suitors longing for a hip, creative class. You think you can shape Amazon? Not a chance. It will shape you. Well before Amazon disrupted books, music, television, furniture — everything — it disrupted Seattle.

    At first, it was quirky in the Seattle way: Jeff Bezos, an oversize mailbox and his little online start-up. His thing was books, remember? How quaint. How retro. Almost any book, delivered to your doorstep, cheap. But soon, publishers came to see Amazon as the evil empire, bringing chaos to an industry that hadn’t changed much since Herman Melville’s day.

    The prosperity bomb, as it’s called around here, came when Amazon took over what had been a clutter of parking lots and car dealers near downtown, and decided to build a very urban campus. This neighborhood had been proposed as a grand central city park, our own Champs-Élysées, with land gifted by Paul Allen, a Microsoft co-founder. But voters rejected it. I still remember an architect friend telling me that cities should grow “organically,” not by design.

    Cities used to be tied to geography: a river, a port, the lee side of a mountain range. Boeing grew up here, in part, because of its proximity to spruce timber used to make early airplanes. And then, water turned the industrial engines that helped to win World War II.

    The new era dawned with Microsoft, after the local boy Bill Gates returned with a fledgling company. From then on, the mark of a successful city was one that could cluster well-educated people in a cool place. “The Smartest Americans Are Heading West” was the headline in the recent listing of the Bloomberg Brain Concentration Index. This pattern is likely to continue, as my colleagues at the Upshot calculated in picking Denver to win the Amazon sweepstakes.

    At the bottom of the brain index was Muskegon, Mich., a place I recently visited. I found the city lovely, with its lakeside setting, fine old houses and world-class museum. When I told a handful of Muskegonites about the problems in Seattle from the metastatic growth of Amazon, they were not sympathetic.

    What comes with the title of being the fastest growing big city in the country, with having the nation’s hottest real estate market, is that the city no longer works for some people. For many others, the pace of change, not to mention the traffic, has been disorienting. The character of Seattle, a rain-loving communal shrug, has changed. Now we’re a city on amphetamines.

    Amazon is secretive. And they haven’t been the best civic neighbor, late to the charity table. Yes, the company has poured $38 billion into the city’s economy. They have 40,000 employees here, who in turn attracted 50,000 other new jobs. They own or lease a fifth of all the class A office space.

    But median home prices have doubled in five years, to $700,000. This is not a good thing in a place where teachers and cops used to be able to afford a house with a water view.

    Our shiny new megalopolis has spawned the inevitable political backlash. If you think there’s nothing more annoying than a Marxist with a bullhorn extolling a failed 19th-century economic theory, put that person on your City Council. So Seattle’s council now includes a socialist, Kshama Sawant, who wants “the public” to take over Amazon ownership. Other council members have proposed a tax on jobs. Try that proposal in Detroit.

    As a Seattle native, I miss the old city, the lack of pretense, and dinner parties that didn’t turn into discussions of real estate porn. But I’m happy that wages have risen faster here than anywhere else in the country. I like the fresh energy. To the next Amazon lottery winner I would say, enjoy the boom — but be careful what you wish for.

    Lire aussi dans le @mdiplo du mois de novembre, « Les “créatifs” se déchaînent à Seattle. Grandes villes et bons sentiments », par Benoît Bréville https://www.monde-diplomatique.fr/2017/11/BREVILLE/58080

    De Paris à Londres, de Sydney à Montréal, d’Amsterdam à New York, toutes les métropoles se veulent dynamiques, inclusives, innovantes, durables, créatives, connectées… Ainsi espèrent-elles attirer des « talents », ces jeunes diplômés à fort pouvoir d’achat qui, comme à Seattle, font le bonheur des entreprises et des promoteurs immobiliers.

    En anglais en accès libre https://mondediplo.com/2017/11/05seattle

    Voir aussi le dernier blog de Morozov sur l’urbanisme Google https://blog.mondediplo.net/2017-11-03-Google-a-la-conquete-des-villes

  • Le jeu vidéo dépasse la fiction. Les scénarios deviennent riches, les débats d’idées intenses.
    On ne s’émeut plus de la violence comme avant, on lui attribue de la légitimité, on la revendique.

    Apparemment, il y a la sortie de 3, 4 jeux très haut placés sur l’échelle du « trop loin », ça ne donne pas la sensation d’excès d’un GTA à l’ancienne, c’est plus décourageant… à l’image du monde.

    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/11/08/nazisme-violence-et-torture-le-marketing-du-jeu-video-va-t-il-trop-loin_5212

    Nazisme, torture... : le marketing du jeu vidéo va-t-il trop loin ?

    Les campagnes de « Wolfenstein II », « Detroit » et « The Last of Us 2 » ont suscité des critiques après la diffusion sans préavis de scènes choquantes.

    Ici une des aventures de Detroit (SPOIL : violent physiquement et psychologiquement) :
    https://www.youtube.com/watch?v=YtPmIBqRwQU

    #violence #sexisme #jeuxvideo

  • Google à la conquête des villes, par Evgeny Morozov (Les blogs du Diplo, 3 novembre 2017)
    https://blog.mondediplo.net/2017-11-03-Google-a-la-conquete-des-villes

    par Evgeny Morozov

    Les municipalités n’y verraient guère d’inconvénient, mais qu’en est-il d’Alphabet ? Depuis quelque temps, la multinationale les prend très au sérieux. Ses dirigeants ont même évoqué l’idée de réinventer une ville en difficulté — Detroit ? — en s’appuyant sur leurs services, sans qu’aucune réglementation ne leur mette des bâtons dans les roues.

    Tout cela aurait pu sembler contre-intuitif il y a quelques dizaines d’années, mais ce scénario semble plus plausible maintenant que des institutions comme la Banque mondiale vantent les vertus des villes privatisées, et que les grands pontes de la Silicon Valley aspirent à fonder des micro-nations basées en mer pour se libérer de la bureaucratie traditionnelle.

    Pour Alphabet, les villes ont toujours été des plates-formes. Aujourd’hui, elles deviennent numériques, voilà tout. « Les grandes villes du monde entier sont des centres de croissance et d’innovation parce qu’elles tirent parti des plates-formes mises en place par des dirigeants visionnaires, indique la proposition. Rome a eu ses aqueducs, Londres son métro et Manhattan son plan quadrillé. »

    Toronto, avec ses visionnaires bien à elle, aura Alphabet. Cet enthousiasme plateformaphore ferait presque oublier que le quadrillage des rues n’appartient pas à une entité privée, capable d’exclure certaines personnes et d’en favoriser d’autres. Voudrions-nous que Trump Inc. en soit le propriétaire ? Probablement pas. Alors pourquoi s’empresser de donner son équivalent numérique à Alphabet ?

    Qui fixe les règles qui encadrent l’accès à ces plates-formes ? Les villes économiseraient-elles de l’énergie en utilisant le système d’intelligence artificielle d’Alphabet ou est-ce que la plate-forme serait ouverte à d’autres fournisseurs ? Les véhicules autonomes seraient-ils ceux de Waymo, la filiale d’Alphabet dédiée, ceux d’Uber ou d’un autre fabricant automobile ? Alphabet soutiendra-t-il « la neutralité urbaine de l’Internet » aussi activement qu’il soutient la neutralité de l’Internet classique ?

    Le but d’Alphabet à long terme consiste à lever les barrières à l’accumulation et la circulation de capitaux dans les milieux urbains, notamment en remplaçant les anciennes règles et restrictions par des objectifs flottants crowdsourcés. La multinationale prétend ainsi que dans le passé, « des mesures prescriptives étaient nécessaires pour protéger la santé des êtres humains, assurer la sécurité des bâtiments et gérer les facteurs extérieurs négatifs. » Cependant, les choses ont changé et « les villes peuvent atteindre ces mêmes objectifs sans l’inefficacité propre aux réglementations qui imposent des zonages inflexibles et des règles de constructions figées ».

    Après tout, Alphabet prétend construire une ville « où les bâtiments n’ont pas d’usage statique ». Par exemple, la pièce maîtresse du quartier concerné à Toronto, surnommée le Loft, reposera sur une ossature qui « restera flexible tout au long de son cycle de vie et abritera un grand mélange d’usages (résidentiel, commercial, création, bureaux, hospitalité et parking) afin de répondre rapidement à la demande du marché. »

    Telle est la promesse populiste de GoogleUrbanism : Alphabet peut démocratiser l’espace en l’adaptant grâce au flux de données et à des matériaux préfabriqués bon marché. Sauf que la démocratisation des fonctions ne s’accompagnera pas d’une démocratisation de la gestion et de la propriété des ressources urbaines. C’est pourquoi la principale donnée entrante (input) dans la démocratie algorithmique d’Alphabet est la demande du marché plutôt que la gouvernance communale.

    Or, dans nombre de villes, c’est précisément la « demande » qui conduit à la privatisation de l’espace public.

    #Smart_cities #Google #Alphabet #Infrastructure_urbaine #Villes

  • Dominique Morisseau’s Skeleton Crew in #Detroit: A drama about the working class - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2017/11/03/skel-n03.html

    Audience members realize soon enough that Faye—who also suffers from breast cancer but eternally and defiantly puffs on a cigarette in front of the prominent “No Smoking” sign—is sleeping in the breakroom, because the cold weather has made spending nights in her car impossible. She has worked at the plant for 29 years (“Been on the line longer than you been born”) and serves as the UAW union representative.

    #art #théâtre

  • «Detroit»: #Kathryn_Bigelow en terrain miné
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/161017/detroit-kathryn-bigelow-en-terrain-mine

    Larry, chanteur des Dramatics (Algee Smith), dans « Detroit ». Sorti cet été aux États-Unis, le film de Kathryn Bigelow consacré aux émeutes de 1967 à #Detroit a fait polémique. Brûlot brutal ou réflexion sur la représentation de la violence ? Analyse.

    #Culture-Idées #Algee_Smith #John_Boyega #Mark_Boal #Will_Poulter

  • As #Detroit mayoral election approaches, water shutoffs continue amidst pervasive poverty - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2017/10/06/watr-o06.html

    Once again this year the US Census Bureau reported that Detroit, Michigan is the poorest “large” city in the US, with an overall poverty rate of 35.7 percent, belying the narrative that is central to the re-election campaign of incumbent Mayor Mike Duggan that Detroit has experienced a “comeback.” According to the September Census report, more than half the children in Detroit live in families below the poverty level.

    Duggan is up for re-election in early November. He has spent most of his four-year term arranging hundreds of millions in tax breaks for real estate speculators and billionaires like Dan Gilbert and the Ilitch family, heirs to the Little Caesar’s Pizza empire, and to various business and real estate ventures in the city’s downtown.

    #états-unis