city:dublin

  • Collectif R | Renvoi Dublin d’une mère et de son bébé alors que le père vit en Suisse
    https://asile.ch/2018/05/23/collectif-r-renvoi-dublin-dune-mere-et-de-son-bebe-alors-que-le-pere-vit-en-su

    Le collectif R a dénoncé dans un communiqué de presse le renvoi vers l’Italie d’une femme nigériane requérante d’asile et de son bébé de 3 mois. L’arrestation par huit policiers s’est déroulée au domicile de son compagnon et père de l’enfant, titulaire d’un permis B pour réfugié. Des démarches de reconnaissance de paternité étaient en […]

  • UN SCANDALE DE PLUS, UNE VIOLENCE ETATIQUE DE PLUS, UN RENVOI DE PLUS, DES DROITS HUMAINS NIÉS.
    Hier matin (17 mai), les polices lucernoises et vaudoises sont venues chercher une femme nigériane et son bébé de 3 mois (assignés au canton de Lucerne) afin de procéder à leur renvoi en Italie selon les Accords Dublin.
    Les polices cantonales se sont mobilisées pour aller chercher cette femme et son bébé jusqu’à Renens (Canton de Vaud), débarquant au domicile du compagnon de Madame et père de l’enfant, lui-même en possession d’un permis B de réfugié, érythréen et vivant en Suisse depuis 3 ans ! Une véritable traque…
    Une demande de reconsidération auprès du Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM) et une démarche de reconnaissance en paternité sont pourtant en cours pour faire valoir leur droit à rester auprès de leur compagnon et père… Mais cela n’a pas empêché les autorités cantonales et fédérales en matière de migration de faire exécuter cette déportation immonde et cela n’a pas empêché non plus les 8 policiers d’emmener Madame et de les mettre elle et son bébé dans un avion à destination de Florence, tout en précisant qu’elle pourrait revenir en Suisse une fois la #reconnaissance_de_paternité avérée... !
    Selon les dernières informations, Madame et son fils sont arrivés à Florence et ont été placés dans un camp, partageant une chambre avec trois autres personnes. Le bébé se porte bien.
    Cependant des questions subsistent face à la violence de ces pratiques et de ces agissements :
    Comment le SEM, le SPOP, Mme Sommaruga, etc. justifient-ils cette violence d’Etat ?
    Comment justifient-il de séparer cette famille, d’arracher ce bébé de 3 mois et cette femme à leur compagnon/père ?
    Comment les autorités justifient-elles d’aller jusqu’à traquer ce bébé et sa mère jusqu’au domicile du père pour effectuer un tel renvoi et de passer outre les démarches juridiques en cours ??
    Pourquoi cet acharnement, y compris sur des personnes extrêmement vulnérables ?
    Dans quelques mois, la reconnaissance en paternité sera terminée, le regroupement familial sera validé et Madame pourra revenir vivre en Suisse. Mais le trauma de son arrestation par 8 policiers, de sa déportation et de son placement dans un camp à Florence se sera ajouté aux autres horreurs subies lors de son parcours migratoire et restera indélébile. Violence gratuite, #violence d’Etat. Envers des hommes, des femmes et enfants. Au nom de quoi ?
    Nous n’avons que très peu de mots pour dire…
    Les lois suisses semblent devenues des passe-droit pour violer les droits humains en toute impunité ! Par leurs pratiques, Le SEM, le SPOP, Sommaruga, et la police, sont aujourd’hui des criminel.le.s !
    Ces décisions, ces pratiques et ces violences ne font que nourrir notre révolte. Nous résisterons ! Nous continuerons sans cesse de porter la voix d’une société civile qui se veut solidaire !
    Le collectif R

    –-> Reçu par email via le collectif R : http://desobeissons.ch

    #renvois #expulsions #réfugiés #asile #migrations #renvoi_Dublin #Italie #Suisse #Vaud #vie_familiale #it_has_begun #déshumanisation #regroupement_familial #vulnérabilité
    cc @isskein

    • Y., arrêté dans les locaux du Service de la Population en vue d’une deuxième expulsion vers l’Italie

      L’acharnement n’a pas de limite dans un contexte de guerre sans complexe contre des êtres humains qui osent franchir des frontières

      Y. est d’origine érythréenne et a déposé une demande d’asile fin 2016. Il a reçu rapidement une décision de renvoi vers l’Italie : la machine Dublin employée par les autorités comme un « bon débarras ». Au même moment, beaucoup de compatriotes venus de l’Italie dans le cadre de contingents – que Y. côtoie et à qui il donne quelques coups de main, pour des traductions par exemple - reçoivent des statuts de séjour en Suisse ( La situation la plus symptomatique de ces absurdités est celle de Mme S. qui a été traquée par la police et a dû vivre cachée pendant de longs mois avec son fils pour fuir un renvoi vers l’Italie alors que son frère était au même moment relocalisé en Suisse par un programme de l’UE et recevait un permis de réfugié !). Absurdités bureaucratiques qui nourrissent notre rage. Y. passe alors un moment au refuge du collectif R.
      Fin 2017, après un an passé en Suisse dans l’espoir de voir sa procédure d’asile ré-ouverte, il est arrêté et mis en détention pour être renvoyé vers l’Italie. Une arrestation qui le marquera pour toujours. Des traitements dégradants… l’argent qu’il a sur lui est saisi sans reçu, il est menotté aux mains et aux pieds lors de chacun des transferts effectués (malgré les engagements des autorités cantonales vaudoises à ne plus procéder ainsi, après quelques scandales similaires), déshabillé intégralement à plusieurs reprises sans explication dans les locaux de la police cantonale (bien connue pour ses pratiques immondes) puis renvoyé comme un sac poubelle à Rome

      Sa compagne, au bénéfice d’un permis B (vivant en Valais), ses proches et ses amis habitent tou.te.s dans le canton de Vaud, où il s’était installé et où il a appris et enseigné le français. Il a créé des amitiés fortes avec des familles suisses grâce à son envie d’intégration sans failles. Peu de temps après son renvoi, début 2018, Y. revient évidemment en Suisse, puisque c’est là qu’il a construit des liens et un petit bout de vie… Il dépose une nouvelle demande d’asile. Sans surprise, les autorités n’en ont rien à faire de sa situation personnelle et prononcent une nouvelle décision de renvoi, suite à quoi il est arrêté par la police, le vendredi 8 juin au SPOP. Il est à nouveau menotté et emmené en détention. Un nouveau renvoi en perspective, aveugle, violent comme toujours, et absurde.

      Y. se trouve extrêmement traumatisé et affecté psychologiquement, en lien avec les humiliations qu’il a vécues et qu’il vit à répétition entre les mains de la police. Il n’en dort plus et décrit à quel point il se sent atteint au plus profond de son humanité : ces traitements et cette négation de sa situation, la perspective d’un nouveau renvoi malgré les liens créés ici, la si longue durée de sa lutte personnelle (survie dans l’attente d’une régularisation).

      Sa situation nous rappelle celle de bien d’autres personnes rencontrées, renvoyées à plusieurs reprises et victimes d’une violence sans relâche de la part des autorités. Par exemple, I., un jeune afghan qui a de la famille en Suisse et qui survit depuis 2012 à la violence d’état : les autorités fédérales ont toujours refusé d’examiner ses motifs d’asile, rejetant indéfiniment la responsabilité de sa prise en charge à l’Italie. Les autorités vaudoises ont exécuté 3 fois son renvoi de Suisse, dont deux par vols spéciaux (entraves intégrales et lourds effectifs policiers) !!! Il est anéanti psychologiquement.

      Ces vols spéciaux et ces renvois sont des non-sens évidents, ils ont des conséquences énormes sur des êtres humains. Ils détruisent des personnes qui, en l’espace de quelques jours et malgré l’intensité de cette violence, sont pourtant de retour en Suisse car la force de leurs aspirations est plus forte. Parce qu’elles demandent l’asile ici et non ailleurs, parce qu’elles ont de la famille ici et non ailleurs, parce qu’elle se sont enfin posées, ici et non ailleurs.

      Quand est-ce que ces calvaires et ces acharnements meurtriers s’arrêteront-ils ? Quand est-ce que cet entêtement absurde et contraire à toute logique responsable et humaine s’arrêtera-t-il ?

      Nous sommes extrêmement inquiet.e.s de cette violence raciste et impérialiste croissante un peu partout en Europe et de la manière dont la Suisse, le Canton, la ville, à chaque échelon, y contribuent.

      Ces énormes souffrances et ces dégâts humains subis par Y. et les autres sont graves et leur portée est immense.

      Dans cette chaîne, chacun.e est responsable et nous appelons à refuser de tolérer les dangereux « nous devons exécuter les décisions » ,« nous ne faisons que notre travail » et autres « nous ne disposons d’aucune marge de manœuvre ».

      Nous ne cesserons de témoigner et de dénoncer le caractère colonialiste, impérialiste et raciste de ces frontières et de ces politiques qui détruisent des vies sans limite. Car dans ce système où l’argent à plus de valeur que la vie (des non-blancs), la mort des un.e.s n’est que la conséquence logique du maintien des privilèges des autres.

      Reçu via mail du Collectif R, le 18.06.2018

  • Belgian authorities admit two-year-old girl was shot after police chase

    Prosecutors confirm child found dead after police opened fire on van carrying refugees was killed by a gunshot wound.

    The authorities in Belgium have admitted that a two-year-old girl who died after police opened fire on a van carrying migrants near #Mons on Thursday was shot in the face.

    Prosecutors had initially denied the account given to the Guardian by relatives of the girl, called #Mawda, suggesting instead that she had been taken ill or died as a result of erratic driving.

    The child was killed after a police patrol followed and intercepted a van containing 26 adults and four children, including Mawda, on a highway near the city of Mons in the early hours of Thursday morning.

    She was travelling with her Kurdish-Iraqi parents and three-year-old brother. A source told the Guardian that police opened fire in an effort to stop the vehicle, which was being driven by alleged people smugglers to a lorry park on the coast. From there, the refugees were to be smuggled onboard lorries destined for the UK.

    However, a source had told the Guardian that police opened fire on the van in an effort to force it to stop. A bullet is alleged to have penetrated the vehicle and hit the girl in the cheek.

    Following the gunfire, it is understood that officers surrounded the vehicle in a 45-minute standoff as they assessed the situation. Upon opening the doors of the van, the child’s mother screamed for help. An ambulance was called and took the child to a Mons hospital, where she was pronounced dead. It is believed, however, that Mawda died at the scene.

    Frédéric Bariseau, a spokesman for the Tournai prosecutor’s office, confirmed on Friday afternoon that Mawda died as a result of a gunshot injury, but said he could not confirm the provenance of the bullet.

    “The autopsy determined that the cause of death was a bullet that entered the cheek,” said Bariseau.

    “I want to be careful about saying that the bullet could be of police origin. We have to assess the evidence.

    “Police have opened an internal investigation to determine the circumstances of the girl’s death.

    In a statement released on Thursday, Bariseau had denied reports that the girl had been shot. “The little girl did not die as a result of police gunfire,” he said, suggesting several possible causes including illness, an accident inside the van caused by the driver’s behaviour, or a blow to the head.

    Jan Jambon, Belgium’s interior minister, wrote on Twitter: “[a] tragic event with dramatic consequences. The investigation is ongoing.”

    A source close to the family told the Guardian: “The family are worried that their daughter’s death will be covered up with no one being held to account. They have been told by the authorities that Mawda will be buried on Tuesday.

    “Her family have been placed in accommodation in Belgium. However, they have been told that they have to decide whether they are seeking asylum in Belgium. They have until tomorrow to make up their minds, failing which they have to leave and might possibly be deported back to Germany, but this is unclear.

    “Either way, authorities have stated that once they have ‘legally settled in a country’ they can claim Mawda’s body and have it transferred.”

    The source alleged that the family had previously been smuggled to the UK but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was born there, and is therefore a German national.

    Zakia Khattabi, co-leader of the Belgian Green party, Mawda’s death was the result of an “increasingly repressive” migration policy. “I want to extend our sympathy to the victim and the victim’s family,” she said. “But after emotion comes anger. We demand that the spotlight is put on this case and that political responsibilities are taken.”

    Belgium’s federal government has been criticised for its increasingly tough stance on migrants. Theo Francken, the country’s immigration minister, said last year that Europe must turn back boats carrying would-be migrants across the Mediterranean.

    “Taking a ticket on a smuggler boat does not give you free entrance into the European continent,” said Francken, a member of the Flemish separatist N-VA, the largest party in the governing coalition.

    Earlier this year, Francken drew criticism for deporting Sudanese migrants, several of whom later said they were tortured after being returned home.


    https://www.theguardian.com/global-development/2018/may/18/belgian-authorities-admit-two-year-old-girl-was-shot-after-police-chase

    #mourir_aux_frontières #frontières #asile #migrations #réfugiés #mourir_dans_la_forteresse_Europe #Belgique #violences_policières #police #Borders_kill

    The source alleged that the family had previously been smuggled to the UK but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was born there, and is therefore a German national.

    –-> #migrerrance

    • Commentaire de Andrea Segre sur FB :

      P.S. altra notizia che è necessario non dare in queste ore. Sapevate che tre giorni fa una bambina curda di 3 anni è stata uccisa dalla polizia belga? Nel senso che le hanno sparato mentre cercava di attraversare una frontiera interna europea, una di quelle che per gli europei è libera, priva di controllo, simbolo della nostra libertà di viaggiare, della nostra convivenza civile e pacifica, quella tra Francia e Belgio. L’hanno colpita in testa ed è morta. Per 24 ore la polizia ha provato a coprire dicendo che aveva sbattuto la testa sul furgone. Poi le hanno trovato una pallottola nel cervello. Domanda: cosa succede se una bambina italiana o belga viene uccisa da un poliziotto di qualsiasi paese africano o musulmano?

    • Grande-Synthe : Mawda, 2 ans, migrante, tuée par balle

      Une course-poursuite entre une camionnette de migrants et la police belge a provoqué, jeudi 16 mai, la mort d’une fillette kurde hébergée dans un camp à Grande-Synthe. L’enfant a été tuée par balle. Après avoir démenti une première fois l’information jeudi, le parquet de Mons a admis vendredi que l’enfant avait été tuée par une balle. Dans le camp de Grande-Synthe où sont réunis plus de 400 exilés, la douleur est vive et les langues se délient quant aux conditions de passage.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/190518/grande-synthe-mawda-2-ans-migrante-tuee-par-balle

    • Belgique : les parents de la fillette tuée après une course poursuite police-migrants veulent une enquête indépendante

      Les parents d’une fillette kurde tuée par balle après une course poursuite police-migrants en Belgique ont réclamé lundi une enquête indépendante sur la mort de leur fille.

      Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Olivier Stein, avocat des parents de la petite Mawda Shawri, âgée de deux ans, a indiqué que ces derniers voulaient une enquête indépendante, éventuellement sous la forme d’une commission parlementaire.

      « Pour la famille de Mawda Shawri, il n’y a aucun doute, c’est un policier qui a tué leur enfant », a dit M. Stein.

      La mère se trouvait avec sa fille juste derrière le conducteur de la camionnette qui transportait 30 migrants kurdes (26 adultes et 4 enfants) pris en chasse dans la nuit de jeudi à vendredi par la police belge, alors qu’ils comptaient se rendre en Grande-Bretagne.

      « Une question de confiance se pose : le récit des parents de l’enfant est totalement différent de celui de la police et du parquet », a déclaré à l’AFP Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l’Homme en Belgique.

      « Nous souhaitons les résultats de l’enquête ainsi qu’une arrestation » (du coupable, ndlr), a dit M. Stein.

      « Une fois la camionnette immobilisée, les parents n’ont pas pu aller à l’hôpital avec leur enfant qui avait été touchée par balle », a-t-il ajouté. « Il s’est passé toute une journée avant que les parents n’apprennent que leur enfant était décédée », a-t-il poursuivi.

      Vendredi, le parquet de Mons avait convenu que la fillette avait été tuée par une balle, sans toutefois confirmer qu’elle provenait de l’arme d’un policier.

      Jeudi, il avait d’abord totalement exclu l’hypothèse d’un décès par balle évoquant trois causes possibles : une maladie, un accident lié au comportement du chauffeur de la camionnette -la tête de l’enfant aurait pu par exemple heurter une paroi du véhicule- ou un coup porté à l’enfant.

      Ce décès avait provoqué des remous à Grande-Synthe, près de Dunkerque dans le département français du Nord, la fillette étant membre d’« une famille de migrants actuellement hébergée dans un gymnase de Grande-Synthe », selon la préfecture du Nord.

      Par ailleurs, une rencontre a été organisée lundi matin avec le Premier ministre belge Charles Michel et la famille de la petite kurde décédée, au cours de laquel il a présenté ses condoléances, a indiqué le porte-parole du Premier ministre, Frédéric Cauderlier à l’AFP.

      « Nous ne faisons aucun commentaire sur le contenu des discussions », a-t-il ajouté.


      http://www.liberation.fr/societe/2018/05/21/belgique-les-parents-de-la-fillette-tuee-apres-une-course-poursuite-polic

    • « Balle perdue »

      On sait que pour les réfugiés arrivés en Europe, le parcours est semé d’embûches. Pour Mawda, fillette de 2 ans, ce parcours a été brutalement interrompu vendredi dernier à la hauteur de Mons, en Belgique, d’une balle dans la tête. Pardon, « dans la joue », comme l’expliquait le parquet à la suite du drame, évoquant une « balle perdue » tirée en direction du chauffeur. Qu’importe, le résultat est le même. Mawda se trouvait à bord d’une camionnette qui emmenait une trentaine de Kurdes en France et qui a été poursuivie sur des dizaines de kilomètres par plusieurs voitures de police. Ses parents étaient également à bord mais n’ont pas été autorisés à accompagner leur fille dans l’ambulance et ont été informés de son décès alors qu’ils étaient détenus en cellule.

      La fillette née en Allemagne de parents originaires du Kurdistan irakien a été enterrée hier près de Mons. Triste parcours européen, à la hauteur des tragédies quotidiennes sur notre continent soumis aux accords de Schengen-Dublin. En 2015, le monde s’offusquait du décès du petit Aylan sur une plage de la Méditerranée. Combien d’enfants sont, depuis, morts des suites de la politique migratoire européenne ? Nos frontières tuent, et des centaines de personnes à travers la Belgique ont manifesté mercredi leur indignation, exposant des vêtements d’enfants en signe de deuil. Sur les réseaux sociaux, le mot-clé #Justice4Mawda rassemble les appels à tirer toutes les leçons du drame, à rendre des comptes. Première visée : la rhétorique déshumanisante, dénigrant les réfugiés et les assimilant à des criminels. Face à une camionnette remplie de migrants, les forces de l’ordre se sentent légitimes à ouvrir le feu. Et même sans tirs, des drames surviennent : le 17 avril, quatorze migrants ont été blessés – dont cinq grièvement – dans une course-poursuite avec la police belge, vers Nivelles.

      Le ministre belge de l’Intérieur, le nationaliste Jan Jambon, a pourtant rejeté la faute du décès de Mawda sur les passeurs, déplorant que « le trafic d’êtres humains prospère ». En omettant soigneusement de rappeler que ce trafic prospère d’autant mieux que les barbelés se hérissent. L’« incident » de vendredi s’ajoute aux 636 décès de migrants en mer répertoriés depuis le début de l’année. Justice pour Mawda. Et pour les autres ?

      https://lecourrier.ch/2018/05/23/balle-perdue

    • Et en #Croatie...
      Croatie: 2 enfants migrants blessés par des tirs de la police

      Deux migrants de douze ans, un Afghan et un Irakien, ont été grièvement blessés hier par la police croate qui a ouvert le feu sur le véhicule qui les transportait, a annoncé un porte-parole policier.

      Hier vers 22H00 locales (20H00 GMT), une camionnette a refusé de s’arrêter à un contrôle près de la frontière avec la Bosnie, a raconté à l’AFP Elis Zodan. La police a alors ouvert le feu avant de découvrir que deux enfants avaient été blessés, parmi les 29 migrants qui y étaient embarqués. Ils ont été hospitalisés à Zadar (sud) dans un état grave mais leurs jours ne sont pas en danger.

      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/05/31/97001-20180531FILWWW00132-croatie-2-migrants-mineurs-blesses-par-des-tirs-d

      cc @isskein

    • Mawda : #symbole d’une politique anti-migrants

      Dans « À l’air libre », retour sur la mort de Mawda, une fillette kurde de 2 ans tuée par la police belge en 2018, illustration de la tragédie des migrants en Europe. Également au sommaire : les violences sexuelles dans l’industrie du porno et les 10 ans de la révolution tunisienne.

      https://www.youtube.com/watch?v=HyLmB7GF6ik&feature=emb_logo

      https://www.mediapart.fr/journal/france/171220/mawda-symbole-d-une-politique-anti-migrants

    • Mawda, 2 ans, tuée par la police

      La nuit du 17 mai 2018, la police belge prend en chasse une camionnette de migrants traversant le pays : un policier tire, une enfant kurde de 2 ans meurt d’une balle dans la tête. Deux ans et demi plus tard, le verdict du procès tombe. L’affaire du meurtre de la petite Mawda illustre bien des aspects des politiques migratoires et sécuritaires actuelles. En Belgique, les faits de violence policière ne cessent de faire parler d’eux — ils sont devenus hebdomadaires. Face à quoi, les protestations populaires se développent. Le 8 mars dernier, une femme noire, après avoir voulu porter assistance à une personne ayant fait un malaise dans la rue, a été violemment plaquée au sol par la police liégeoise, provoquant une nouvelle fois des émeutes. Un récit du verdict.

      11 h 17, gare de Bruxelles-Central, train en direction de Mons. Nous sommes le 12 février 2021, jour de verdict pour le procès relatif à l’affaire Mawda. Un froid polaire règne sur le pays ; la neige tombée il y a cinq jours ne fond pas. La température indique ‑7 °C. La presse nationale a jugé bon de sortir, ce matin-là, l’information sur la régularisation définitive des parents de Mawda : le fait date pourtant de décembre dernier. La dépêche est publiée dès 5 heures, comme une actualité brûlante, une info de dernière minute. De mauvaise augure. Je retrouve dans le train trois des avocates de la famille de Mawda, ainsi qu’une quinzaine d’activistes du comité de soutien.

      13 h 10. La juge déclare l’audience ouverte. Nous sommes dans la salle aux pas perdus, où un écran a été installé pour que la trentaine de personnes que nous sommes — ayant été autorisées à entrer dans l’enceinte du tribunal — puissions suivre le verdict. Seules dix personnes ont pu accéder à la grande salle d’audience. On y aperçoit Shamden et Prhst Shawri, les parents de Mawda, assis légèrement en hauteur derrière les quatre avocats qui les représentent. Face à eux, sur l’autre flanc de la salle, les deux hommes irakiens accusés pour l’un d’être le chauffeur du véhicule pris en course par la police et pour l’autre le passeur. Deux hommes forcés sur les routes de l’exil qui contestent ces accusations, avançant qu’ils ont été choisis au hasard des occupants de la camionnette. Cette nuit-là, ils étaient en tout 26. Au centre de la salle, en hauteur, les trois juges. En bas, face à eux, dos à la salle, le policier qui a tiré le coup de feu.

      7 mai 2018.

      Lamine Bangoura voit arriver à son domicile huissier et police, pour un arriéré de loyer de 1 500 euros. Comme il refuse d’être expulsé de chez lui, des patrouilles de renfort sont appelées : leurs véhicules, nombreux, bloquent la rue en bas de l’immeuble. Très vite ce sont huit policiers qui entrent, lui menottent pieds et mains et s’en vont pratiquer un plaquage ventral meurtrier, à quatre sur son torse, sous prétexte qu’ils se seraient sentis en danger. Depuis ces déclarations de la police, faites plus d’un mois après les événements, des images circulent sur les réseaux. On y entend Lamine pousser des cris rauques, glaçants : il étouffe. À l’arrivée de l’ambulance, il est déjà trop tard. Cela fait trois ans, et son corps est toujours à la morgue. La première année, il était retenu par ordre du juge, le temps de l’enquête, qui a fini par prononcer un non-lieu. Il n’y aurait pas de charges suffisantes pour ouvrir un procès1. Une somme de 8 000 euros avait alors été exigée de la famille afin de récupérer le corps de leur fils, somme impossible à rassembler. La facture s’élève aujourd’hui à 30 000 euros. Lamine n’a toujours pas été enterré et la famille Bangoura poursuit son combat.

      Avant de démarrer la lecture des 50 pages du prononcé, la juge annonce : « Ce tribunal constate que les conseils des parties civiles ont largement plaidé lors du procès et dans les conclusions sur le traitement inhumain et dégradant qu’ont subi les victimes. » Les parents et le frère de Mawda, alors âgé de 4 ans, avaient été empêchés de monter dans l’ambulance qui allait amener la petite fille — elle mourra avant d’arriver aux urgences. Ils ont été humiliés et détenus. « Aussi légitimes que les interrogations des parties civiles puissent être, il n’appartient pas à ce tribunal de se prononcer sur des éléments qui dépassent largement le cadre de sa saisine […] et qui ne concernent que le comportement des trois prévenus lors de la course poursuite du 17 mai 2018. »

      Les avocats de la famille avaient dès le départ dénoncé l’atomisation absurde d’une affaire hautement politique vers diverses juridictions, empêchant également toute enquête sur les responsabilités des politiques migratoires actuelles, tout comme sur les nombreux mensonges policiers et judiciaires qui ont marqué les heures et jours suivants les événements. Parmi ceux-là : rumeurs propagées sur l’utilisation d’un enfant bélier, enfant jeté par la camionnette, succession de versions contradictoires et mensongères du parquet aux médias, première analyse d’un médecin légiste qui réfute la cause de la mort par balle, etc2. Un seul journaliste de grande antenne a relevé la dignité d’une profession, ayant fait une enquête approfondie et édifiante sur les faits et la succession des mensonges officiels.

      Août 2019.

      Mehdi Bouda est percuté en plein centre ville, sur un passage piéton, par un véhicule de police roulant à plus de 98 km/h. Ce n’est que le lendemain que la famille sera avertie de la mort de ce jeune de 17 ans, par des agents de police venus à sa porte lui présenter la photo de son corps ensanglanté, sans égard, sans aucune explication. Quelques heures plus tôt, un ancien voisin, sollicité par un journaliste sur le sujet, avait appelé la famille, sans que cette dernière ne comprenne de quoi il s’agissait. Car la presse ne manquera pas de relayer aussitôt les communiqués de police, avec son lot de discours, devenus classiques. Ici, une parmi tant d’autres : « un jeune dealer qui aurait couru en voyant la police arriver ». C’est par elle-même, au travers de ses recherches pour comprendre les faits, que la famille découvrira que c’est un véhicule de police qui a fauché leur fils. Son grand frère Ayoub et tous les proches de Mehdi poursuivent leur combat pour la vérité, la justice et la dignité.

      Les présumés chauffeur et passeur écoutent la traduction — à travers des casques, le visage caché par des masques — de la longue et détaillée lecture chronologique de la course-poursuite. Seul le regard de l’un est rendu visible par l’angle choisi par une caméra qui s’attarde longuement sur eux : l’épuisement s’y lit. Le visage du policier, lui, ne sera jamais filmé. Les deux hommes contestent ces accusations. Voici deux ans et demi qu’ils sont en prison. Pour une même nuit de faits, ils subiront deux procès. L’un à Mons, pour « entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort » et « rébellion » ; l’autre à Liège, pour « trafic d’êtres humains ». Deux procès pour une même affaire.

      La juge poursuit sa lecture. Arrive le moment de l’impact. On entend qu’il est 2 heures du matin passées de quelques minutes, lorsque « la vitre sur le côté [conducteur] de la camionnette explose », que la camionnette quitte l’autoroute et s’arrête sur un parking deux minutes plus tard, qu’un appel au secours est lancé… Dans la salle, la caméra se tourne vers les les parents et filme les larmes de la mère. Elle n’a pas le casque de traduction sur les oreilles. S’ensuit tout un détail des communications radio sur l’usage fait d’une arme ; le médecin légiste qui, vers 4 heures du matin, assure que la mort n’est pas due à un tir d’arme à feu. Pendant sa lecture de l’état du corps de l’enfant établi dans le rapport de la police, la juge regarde, comme soucieuse, les parents. Une des avocates est allée s’installer à côté de la mère ; elle lui parle. Le père est tourné vers l’interprète assis juste à sa gauche et l’écoute attentivement.

      L’écrasante majorité du récit des « faits établis » provient des sources policières : les nombreuses communications radio, les analyses techniques de leur matériel, les rapports établis au moment des faits, sur le parking de cette aire d’autoroute ou à l’hôpital. La famille, elle, n’a que sa parole, recueillie lors d’interrogatoires et d’auditions. À peine quelques secondes du déroulé des faits sont passées dans le récit chronologique. Nous entendons à présent la version des parents. Alors que sont reprises les déclarations du père, qui confirment celles de la mère — jamais, tout au long de la course-poursuite, elle n’a perdu l’enfant de ses bras —, cette dernière quitte la salle. Elle gagne celle aux pas perdus pour s’occuper un moment de son troisième enfant, gardé par des personnes du comité de soutien : un petit garçon qui ne doit pas avoir plus de 2 ans et dont les traits ressemblent fortement à ceux de Mawda.

      10 avril 2020.

      La police prend en chasse deux jeunes pour « non respect des règles de distanciation sociale ». Nous sommes à Anderlecht, commune où les actes policiers violents et racistes font régulièrement la chronique. Adil est sur son scooter, il prend la fuite. Passant par des zones où le véhicule de police ne peut le suivre, les agents à son bord appellent des renforts. Quelques minutes plus tard, alors qu’Adil roule et est presque arrivé chez lui, il est percuté de plein fouet par un autre véhicule de police qui vient le coincer, d’en face, roulant à 70 km/h. Son corps est projeté à 20 mètres de là. Adil meurt. Aucune trace de freinage ne sera trouvée sur le sol, indiquant que la voiture lui a bien foncé dessus. Alors que le Comité Justice pour Adil et ses proches attendent qu’une enquête et un procès public se tiennent, le Parquet demande, via les médias, qu’un non-lieu soit déclaré. Le combat continue.

      Les différents services de police à l’œuvre ce jour-là auraient eu des problèmes de communication, influençant ainsi le déroulé des événements. Pourquoi la course-poursuite a‑t-elle même démarré ? Pourquoi un tel dispositif policier est-il déployé pour prendre en chasse un véhicule avec des migrants à son bord, dont des enfants, sur plus de 70 kilomètres, au milieu de la nuit ? La police belge demande à la police française — dont la frontière approche — de « dresser un barrage profond ». La frontière, voici donc la raison ?

      14 h 50. Le Tribunal retient que le tir du policier a tué l’enfant parce que la camionnette aurait voulu percuter le véhicule de police, ce qui aurait dévié ce dernier dans sa tentative d’éviter le choc. Pas le fait qu’il tenait une arme, bras tendu, vers une camionnette emplie de 26 personnes, sans aucun doute en panique après des kilomètres de course-poursuite. Une arme braquée à hauteur de l’avant du véhicule, à la vue du conducteur de cette nuit-là. « Tous les éléments du dossier permettent de déterminer avec certitude que… »

      9 janvier 2021.

      La ville vit sous un couvre-feu qui démarre à 22 heures. Ibrahima filme une intervention policière qu’il croise sur son chemin. La police le voit et lui intime d’arrêter, en se dirigeant vers lui. Il part. Une course-poursuite s’ensuit, jusqu’à ce qu’il soit intercepté. Il est presque 19 heures. Ibrahima meurt à 20 h 22, au commissariat de police. La cause ? « Un malaise ». Les policiers se rendront au domicile familial pour annoncer le décès de ce fils, à 2 h 30 du matin. Ils diront à la famille qu’ils l’avaient arrêté pour non respect du couvre-feu, alors que sa mort est déclarée bien avant celui-ci. Un rassemblement pour réclamer justice et vérité se tient le 13 janvier 2021. Il se retrouvera face à un dispositif policier de très grande envergure. C’est l’étincelle. Plus d’une centaine d’arrestations administratives, des jeunes arrêtés tout au long de la nuit, mis à genou et maintenus mains derrière la tête, comme nous le relatera une voisine ayant suivi ces scènes depuis sa fenêtre.

      14 h 52. La seconde juge prend la parole. Cette fois, lecture est faite de l’autre aspect du jour : « entrave méchante à la circulation » — l’accusation envers le présumé chauffeur dans la salle. « Méchante veut dire être conscient de la prise de danger », peu importe l’intention. Il est accusé d’avoir rendu la circulation dangereuse, de par sa « conduite intempestive », et d’avoir commis « de graves infractions au code de la route » pouvant créer un accident3. La caméra est fixe sur les deux hommes irakiens, le même regard de l’un, la même concentration sérieuse de l’autre.

      15 h 22. La juge interrompt sa lecture et réagit, disant qu’elle ne laissera pas cela se produire dans sa salle d’audience. Que se passe-t-il ? Le présumé chauffeur parle, il refuse de s’arrêter. On ne l’entend pas d’ici, il n’a pas de micro. Seule nous parvient la voix de la juge. « Je comprends que cela soit difficile pour vous mais vous avez pu parler pendant le procès, maintenant ce n’est plus le temps de parler. Vous devez écouter le verdict de ce tribunal. » L’homme ne semble pas s’arrêter pour autant. Des applaudissements de soutien éclatent de la salle aux pas perdus. Cet homme a déjà été interrompu lors des jours d’audience de novembre et décembre, alors qu’il relatait son histoire, les raisons qui l’avaient poussé à fuir son pays, les conditions dans lesquelles tout s’était déroulé. Une pause avait alors été décidée, lui coupant la parole. Il n’avait pas repris après la pause. Aujourd’hui aussi, la juge interrompt la séance.

      Le 24 janvier 2021 se tient un rassemblement à Bruxelles : « Stop à la justice de classe, stop à la justice raciste ». Initialement prévu le 5 décembre 2020, il avait été interdit. Plus encore, un arrêté officiel du bourgmestre de la ville avait été placardé devant le Palais de Justice, aux relents de chasse aux sorcières, calomniant, amalgamant pêle-mêle tous les collectifs organisateurs et allant jusqu’à attaquer nommément des militants. Pas plus autorisé ce jour de janvier, de nombreuses familles de victimes et de Comité Vérité et Justice annuleront, à contre-cœur, leur présence. Alors qu’un rassemblement de 150 personnes et d’une heure était dit toléré par la police au pied du Monts des Arts, un dispositif massif encercle rapidement les personnes présentes. Ce jour-là, alors que la presse officielle parle de 150 manifestants, la police procédera à l’arrestation de plus de 230 personnes, dont 86 mineurs, prises dans les mailles de cette nasse géante et aveugle aux abords de la gare centrale, en plein centre ville, lieu hautement fréquenté en fin de semaine. Dès le lendemain, des témoignages révèleront des séances d’humiliation, de brutalité et de violence collective dans la caserne où ont été parquées toutes les personnes arrêtées. Le bourgmestre de la ville, questionné sur les faits, défendra sa police. L’affaire, malgré son ampleur et sa gravité, n’aura fait que peu de bruit ; plusieurs actions collectives se préparent, dont une plainte de parents de mineurs arrêtés. Chose rare : même un syndicat policier dénonce les brutalités policières commises ce jour.

      15 h 37. La séance reprend. Quand il lui sera demandé s’il souhaite encore parler, l’homme accusé d’être le chauffeur répondra que non.

      Verdict. Le policier est reconnu coupable d’homicide involontaire et est condamné à 1 an de prison avec sursis et une amende de 400 euros. L’homme désigné comme étant le chauffeur est reconnu coupable d’entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort et condamné à 4 ans de prison ferme4. Le troisième prévenu est acquitté — dans ce procès seulement, car celui de Liège est toujours en cours. En dépit des demandes de son avocat, il ne sera pas libéré non plus.

      Une commission d’enquête parlementaire, demandée par certaines voix pour mettre à jour les responsabilités politiques en jeu, aura-t-elle finalement lieu ?

      Le 10 mars, on apprend que le policier a décidé de faire appel de cette décision de justice.

      https://www.revue-ballast.fr/mawda-2-ans-tuee-par-la-police

  • Fiscalité : Apple verse une première tranche de 1,5 milliard d’euros sur un compte bloqué irlandais
    https://www.numerama.com/business/375690-fiscalite-apple-verse-une-premiere-tranche-de-15-milliard-deuros-su

    En attendant le règlement juridique du conflit sur la fiscalité irlandaise à l’égard d’Apple, que dénonce la Commission européenne, la firme de Cupertino commence à verser de grosses sommes d’argent sur un compte sous séquestre. Cette somme pourra revenir à Dublin ou à Apple, en fonction de décisions de justice à venir. 1,5 milliard d’euros. Voilà le montant de la première tranche qui a été virée par Apple ce vendredi 18 mai sur un compte bloqué irlandais. D’autres virements auront lieu au fil des semaines et (...)

    #Apple #taxation #procès

  • Statistiques | Dublin et le besoin de protection
    https://asile.ch/2018/05/11/statistiques-dublin-et-le-besoin-de-protection

    https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2018/05/Protection2017.jpeg

    Plus de 70 % des demandeurs d’asile se voient reconnaître un besoin de protection après examen de leurs motifs d’asile. VRAI OU FAUX ? C’est vrai ! En 2017, après examen des demandes d’asile, la Suisse a reconnu un besoin de protection dans 77% des cas, en accordant l’asile (permis B réfugié) ou l’admission provisoire (permis F).* […]

  • Au Sénat, #Nathalie_Loiseau dénonce un « #shopping_de_l'asile »

    La ministre des Affaires européennes a provoqué l’indignation des sénateurs de gauche en parlant des exigences des migrants arrivant dans l’Union européenne.

    Avec un intitulé pareil – « L’Union européenne face aux défis de la sécurité, des migrations et des frontières » – il fallait s’attendre à quelques éclats de voix, même dans le carmin feutré du Sénat. L’indignation est venue des rangs de la gauche après des propos hasardeux de la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, qui a dénoncé « le shopping de l’asile » de certains migrants. De fait, la majeure partie des questions de la séance a été consacrée à la situation des réfugiés, offrant un avant-goût du futur débat sur le projet de loi asile et immigration que l’Assemblée nationale a adopté dans la douleur fin avril.

    Sénatrice écologiste, Esther Benbassa a interrogé la ministre sur la procédure dite de #Dublin, qui impose aux demandeurs d’asile d’effectuer cette demande dans le pays par lequel ils arrivent dans l’Union européenne. Une procédure obsolète et inopérante, estime l’élue parisienne qui a demandé à Nathalie Loiseau comment le gouvernement « comme il prétend le souhaiter, allait rendre le droit d’asile effectif en France et sur le territoire européen ». Tout en reconnaissant que le règlement de Dublin était dépassé et qu’il fallait le revoir, la ministre a alors laissé entendre que la faute était en partie celle des migrants.

    « Lorsque l’on arrive du Sud-Soudan, on peut faire du shopping de l’asile et trouver qu’on est mieux en Suède qu’en Italie mais enfin tout de même », s’est agacée Nathalie Loiseau, déclenchant une mini-bronca dans les rangs de la gauche. « Je ne voudrais pas qu’on puisse considérer que l’Italie n’est pas un pays où on peut demander l’asile », a ajouté la ministre, espérant une stabilisation de la situation politique italienne pour renforcer les procédures d’asile européennes. « Comment osez-vous utiliser ce mot de "shopping" pour parler de gens qui sont dans la misère, dans la souffrance, dans le dénuement ? » a répliqué la sénatrice Benbassa avant que ses collègues de gauche n’embraient sur Twitter. « Choquant et déplacé », dénonce le sénateur écolo Bernard Jomier. « Envie de vomir, ajoute l’élue socialiste Sophie Taillé-Polian. Et ils osent parler d’humanité ? »

    http://www.liberation.fr/france/2018/05/09/au-senat-nathalie-loiseau-denonce-un-shopping-de-l-asile_1648914
    #asile #migrations #préjugés #France #réfugiés #choix #Italie

    Comme le dit Karine Povlakic dans un texte qui avait été publié par @vivre, c’est "La banalisation d’une tragédie"

    Accords de réadmission | La banalisation d’une tragédie

    Cet article traite de l’accueil des réfugiés originaires de Somalie et d’Erythrée, qui ont transité par l’Italie avant de déposer une demande d’asile en Suisse. La première partie évoque les conflits et la répression qui sévissent dans ces deux pays et la route de fuite que doivent parcourir les réfugiés, au péril de leur vie et de celles de leurs proches. Arrivés épuisés, meurtris et souvent traumatisés en Italie, ils devront faire l’expérience de la rue. La plupart d’entre eux n’auront pas accès à l’aide sociale et n’auront d’autre choix que de dormir sur des cartons dans les gares ou les parcs. Certains viennent finalement chercher refuge en Suisse mais ils sont rapidement pris dans les procédures de renvoi en Italie, sur la base des accords de Dublin ou des accords bilatéraux de réadmission. Nous verrons dans la deuxième partie comment les autorités ont développé un traitement purement administratif des demandes de ces réfugiés de manière à ce que les motifs d’asile ne puissent pas s’exprimer, ni les motifs de fuite secondaires d’Italie en Suisse. La pratique repose sur des schémas de procédure qui banalise considérablement le traitement des demandes au point qu’il se ramène pratiquement à un problème de gestion des dossiers, de délais de procédure ou d’exécution des renvois, et qu’il n’a plus rien à voir avec l’examen d’une demande de protection.


    http://snesup.fr/article/violences-policieres-grenoble-lettre-ouverte-de-personnels-de-liuga-et-du-lab

  • Mobilisation | Le statu quo n’est pas acceptable
    https://asile.ch/2018/05/09/mobilisation-le-statu-quo-nest-pas-acceptable

    Les associations porteuses de l’Appel Dublin ont rencontré le 1er mars 2018 la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga après une tournée auprès des Conseils d’État vaudois et tessinois. Déposé en novembre 2017 avec 33 000 signatures, l’Appel demande que la Suisse fasse davantage recours à la clause de souveraineté. Cette clause, prévue à l’article 17 du […]

  • ECRE | La réforme de Dublin vue par le Sud de l’Europe
    https://asile.ch/2018/05/07/ecre-la-reforme-de-dublin-vue-par-le-sud-de-leurope

    Chypre, la Grèce, l’Italie, Malte et l’Espagne ont rédigé une proposition commune dans le cadre de la réforme de Dublin. Ces pays aspirent notamment à une meilleure répartition des réfugiés entre les pays européens et un assouplissement du regroupement familial. En 13 points, ils amènent des propositions face aux évolution des accords de Dublin envisagés […]

  • Vivre Ensemble | Dublin. Comment ça marche ?
    https://asile.ch/2018/05/03/dublin-comment-ca-marche

    Ce document propose quelques clés de compréhension du système Dublin, ses principes, son fonctionnement et la procédure en Suisse. D’autres informations sont disponibles sur le site asile.ch en consultant les rubriques Glossaire de l’asile et Permis et droits des personnes relevant du domaine de l’asile.

  • Micro-ondes, l’émission de radio qui vous tient à contre-courant !
    https://grenoble.indymedia.org/2018-05-03-Micro-ondes-l-emission-de-radio,46139

    Micro-ondes, l’émission contre le racisme, les frontières et les injustices sociales vous donne rendez-vous sur radio Kaléidoscope (97 fm) de 12h30 à 14h. Au programme : Eclairage sur la loi nouvelle loi asile et immigration, le règlement Dublin et sa mise en place en Isère notamment et des nouvelles de Briançon (soutien aux migrant-e-s et répression). Avec comme toujours : des reportages, des interviews, des invités, des chansons, des brèves et un #Agenda militant. Toutes nos émissions sont (...)

    Agenda

    https://www.le-tamis.info/structure/micro-ondes

  • Le refus de Natalie Portman est perçu comme un signal de désaffection à l’égard d’Israël
    Thomas Cantaloube, Médiapart, le 27 avril 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270418/le-refus-de-natalie-portman-est-percu-comme-un-signal-de-desaffection-l-eg

    L’actrice américano-israélienne Natalie Portman semblait la candidate idéale pour recevoir le « Genesis Prize », une récompense célébrant « les êtres humains exceptionnels qui représentent les valeurs juives dans leurs contributions au bien de l’humanité ». Même si ce prix est abusivement présenté comme le « Nobel juif » alors qu’il émane de trois oligarques russes cherchant à s’acheter une bonne conscience, il est jugé suffisamment important en Israël pour être remis par le premier ministre en personne.

    La star hollywoodienne, née en Israël et vivant depuis son enfance aux États-Unis, diplômée de Harvard et oscarisée, a rarement démérité dans ses actions caritatives variées (la cause des animaux, le micro-crédit) ou dans son soutien à la culture israélienne : elle a notamment regretté que le film Valse avec Bachir soit reparti sans récompense du festival de Cannes où elle était jurée en 2008, et son premier long-métrage en tant que réalisatrice, Une histoire d’amour et de ténèbres, est une adaptation du roman éponyme d’Amos Oz.

    Quand elle s’est vu attribuer le « Genesis Prize » il y a cinq mois, il n’y avait donc rien de polémique. Mais voilà qu’au moment de recevoir le prix lors d’une cérémonie en Israël, Natalie Portman a fait savoir qu’elle refusait de s’y rendre. Après avoir d’abord évoqué des « événements récents extrêmement éprouvants » l’empêchant de « prendre part la conscience libre » à la cérémonie, elle a détaillé ses objections dans un communiqué sur Instagram où elle explique qu’elle « ne veut pas donner l’impression d’approuver Benjamin Netanyahou qui doit faire un discours lors de la cérémonie. (…) Comme de nombreux juifs dans le monde, je peux être critique des dirigeants israéliens sans vouloir boycotter l’ensemble de la nation. (…) Israël a été créé il y a exactement 70 ans comme un havre pour les réfugiés de l’Holocauste. Mais les mauvais traitements infligés à ceux qui souffrent d’atrocités aujourd’hui ne correspondent pas à mes valeurs juives ».

    Là encore, ce communiqué prudent d’une comédienne en désaccord avec les gouvernants du pays dont elle possède la nationalité, n’aurait pas dû provoquer de polémique. Après tout, les « mauvais traitements » auxquelles elle fait référence sans les nommer, sans doute le sort réservé aux migrants africains en Israël et peut-être aux manifestants palestiniens tués par balles à Gaza, sont des indignations partagées par de nombreux Israéliens et de juifs dans le monde. Et pourtant, c’est une tempête de haine et de désaveu qui s’est élevée en Israël contre Natalie Portman. Elle a été suspectée de haute trahison et d’avoir « basculé du côte obscur de la force » (en référence à son rôle de mère de Luke Skywalker dans la saga Star Wars), un parlementaire a demandé sa déchéance de nationalité et, sans surprise, elle a été accusée d’antisémitisme par un ministre.

    Plus intéressant, le geste de l’actrice a provoqué de multiples débats, enflammés et argumentés, dans la presse israélienne et américaine sur le sens qu’il faut lui attribuer. Car, qu’elle l’ait souhaité ou pas, la décision de Portman est révélatrice d’une double tendance – certains préfèrent parler de menace – qui préoccupe fortement les dirigeants d’Israël, des travaillistes à l’extrême droite religieuse, et les organisations communautaires juives dans le monde : la progression du mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanction) et l’attitude des jeunes juifs de la diaspora.

    Même si la comédienne a bien pris soin de spécifier dans son communiqué qu’elle ne faisait pas partie ni ne soutenait la campagne BDS, son geste a fréquemment été interprété comme tel, aussi bien par les nationalistes israéliens que par les organisateurs de ladite campagne. Imen Habib, l’une des animatrices de BDS France, explique bien que « c’est la campagne BDS qui a préparé le terrain à Natalie Portman pour qu’elle sache que le boycott est une façon d’exprimer son courroux envers Netanyahou, et c’est aussi la campagne qui a rendu éminemment politiques ces actes de boycott ».. Car le désistement de la star survient dans la foulée d’autres annulations qui ont marqué les esprits, en particulier celle de la chanteuse Lorde qui a annoncé en janvier 2018, « après avoir mûrement réfléchi », qu’elle ne jouerait pas son concert prévu, qui devait être un des plus importants de l’année en Israël.
    Une pleine page de publicité dans le « Washington Post » pour dénoncer le refus de la chanteuse Lorde de jouer cette année en Israël.
    Une pleine page de publicité dans le « Washington Post » pour dénoncer le refus de la chanteuse Lorde de jouer cette année en Israël.

    Contrairement aux vieux routiers du boycott culturel comme Roger Waters, Brian Eno ou Ken Loach, le cas de Lorde a particulièrement irrité les Israéliens, dont une partie a réagi, comme contre Portman, de manière véhémente. Un rabbin orthodoxe américain s’est même payé une pleine page de publicité dans le Washington Post taxant la chanteuse d’antisémitisme et l’associant aux crimes de Bachar al-Assad (voir illustration ci-contre). Car Lorde représente la jeunesse (elle a 21 ans et son public le même âge) et l’impact croissant du mouvement BDS.

    Même si son ampleur est difficile à quantifier, la campagne de boycott et de désinvestissement sème lentement ses petits cailloux. Trois événements récents en attestent. Le premier, bien moins visible que les actions de chanteurs connus, est celui d’auteurs de théâtre britanniques qui refusent d’octroyer les droits de leurs pièces afin qu’elles soient montées en Israël. Une enquête du quotidien Haaretz raconte comment des dramaturges israéliens (pourtant généralement de gauche et opposés à Netanyahou) ne cessent de se heurter aux réponses négatives de leurs homologues anglo-saxons. Peu médiatisé, ce boycott se fait néanmoins sentir.

    Le deuxième événement est le vote par le conseil municipal de Dublin d’une motion soutenant des sanctions économiques contre Israël et le boycott de certains produits fabriqués sur place, dont ceux de Hewlett Packard et de ses filiales, accusées de « fournir une grande partie de la technologie qu’Israël utilise pour maintenir son système d’apartheid et sa colonisation du peuple palestinien ». Dublin est la première capitale européenne à rejoindre la position déjà adoptée par plusieurs dizaines de municipalités en France, en Espagne, en Irlande, en Norvège ou au Royaume-Uni, en dépit de lois nationales interdisant parfois le BDS (comme en France) ou d’actions en justice (comme en Espagne).

    Le troisième événement est le vote des étudiantes du Barnard College de New York, une des universités féminines les plus élitistes (et les plus juives, avec un tiers des inscrites de confession juive) des États-Unis. Mi-avril, un référendum estudiantin a été approuvé par 64 % des élèves demandant à la direction de se désinvestir des huit entreprises qui ont des activités en Israël avec lesquelles l’université travaille ou place ses fonds. Ce vote, qui n’est pas le premier aux États-Unis, est significatif à deux titres. Non seulement parce qu’il a largement été approuvé dans un établissement cher à la communauté juive new-yorkaise, et que le scrutin a été porté par une association juive, Jewish Voice for Peace. Mais aussi parce qu’en dépit de référendums similaires dans d’autres universités américaines où la direction a refusé de suivre la volonté des étudiants, Barnard College a été le premier établissement à couper les ponts avec des entreprises responsables du changement climatique, du fait de la pression des élèves.
    Une équation perverse a été mise en place : soutien à Israël = soutien au gouvernement d’Israël

    Selon la plupart des observateurs, cités dans la presse américaine et israélienne, ce qui s’est passé à Barnard montre que le mouvement BDS progresse, en particulier sur les campus américains. Cela est dû à une sensibilisation accrue des étudiants à la situation palestinienne, notamment grâce aux réseaux sociaux et aux chaînes d’informations qui diffusent beaucoup les images emblématiques de la répression des Palestiniens (à Gaza ou lors de l’arrestation d’Ahed Tamimi pour n’évoquer que les plus récentes). Mais aussi et surtout, à un basculement de la jeunesse juive au sein de la diaspora américaine (les États-Unis possèdent la seconde population juive au monde après Israël, voire la première lorsque l’on compte en termes de « population élargie », c’est-à-dire les non-juifs dans les foyers juifs).

    Un des piliers de la communauté juive américaine, Ronald Lauder, le président du Congrès juif mondial, s’est fendu d’une tribune dans le New York Times pour célébrer les 70 ans d’Israël dans laquelle il s’alarme « du nombre croissant de “millenials” juifs – en particulier aux États-Unis – qui prennent leur distance avec Israël en raison de politiques qui sont en contradiction avec leurs valeurs. Les conséquences ne sont pas surprenantes (…) : une érosion sévère de l’affinité de la communauté juive globale avec le foyer juif ».. Lauder ne spécifie pas sur quelles études il s’appuie pour justifier son inquiétude (il en existe plusieurs), mais il faisait sûrement référence à celle publiée en 2017 par Brand Israel Group, l’organisme chargé de « vendre » l’image d’Israël à l’étranger, qui a fait couler beaucoup d’encre car elle évalue que le soutien des étudiants juifs américains en faveur d’Israël a chuté de 32 % entre 2010 et 2016.

    Les leaders de la communauté juive américaine ont tendance à interpréter les résultats de ces études comme une désaffection à l’égard d’Israël. Mais, selon l’universitaire Dov Waxman, qui a disséqué les chiffres avec précision, « contrairement à l’idée commune selon laquelle les jeunes Américains juifs se sentent étrangers à Israël, je pense en fait qu’ils sont pour la plupart attachés émotionnellement à Israël, mais qu’ils sont très critiques des politiques du gouvernement israélien à propos du conflit avec les Palestiniens. Ils sont, par conséquent, plus ambivalents, voire plus tiraillés dans leur soutien à Israël que les juifs américains plus âgés dont le soutien à Israël est moins critique et davantage inconditionnel ».

    C’est évidemment une très mauvaise nouvelle pour les dirigeants actuels d’Israël et les organisations représentant la diaspora. Parce les jeunes juifs d’aujourd’hui seront les leaders de demain, c’est un lieu commun. Mais aussi parce que depuis deux décennies, c’est-à-dire depuis la domination de Netanyahou et de la droite sur le paysage politique israélien, une équation perverse a été mise en place : soutien à Israël = soutien au gouvernement d’Israël. Et sa version encore plus néfaste mais pourtant très prégnante : lutte contre l’antisémitisme = soutien à Israël = soutien au gouvernement d’Israël.

    La plupart des organisations représentatives juives dans le monde sont ainsi devenues des chambres d’échos du gouvernement israélien, y compris quand celui-ci est ultranationaliste et composé de multiples représentants de l’extrême droite, religieuse ou pas. Cet alignement où juifs de gauche comme de droite, laïques comme religieux, attachés à Israël ou indifférents se retrouvent derrière la même bannière communautaire, a permis à Netanyahou et à ses successeurs/prédécesseurs de réduire à néant le processus de paix, d’enterrer toute perspective d’État palestinien, d’accroître la religiosité de la société israélienne et, de manière générale, de museler toute critique trop appuyée. C’est cet alignement qui est aujourd’hui en train de se fissurer.

    La conférence annuelle de l’AIPAC, le plus important lobby juif de Washington et l’un des plus puissants après la NRA (défense des armes à feu), a été traversée en mars 2018 par un fort sentiment de paranoïa. Selon le journaliste Philip Weiss, spécialisé dans les relations entre Israël et les États-Unis, « c’était la panique cette année à la conférence de l’AIPAC où tous les intervenants se sont efforcés de vendre Israël comme une cause progressiste. AIPAC est inquiet car elle pense que la défection des jeunes va avoir un coût politique direct en autorisant les politiciens démocrates à ne plus soutenir Israël ».

    Le journaliste et auteur Peter Beinart, qui suivait également la conférence de l’AIPAC, a écrit dans The Atlantic un article où il estime que l’organisation, si elle continue sur le même chemin d’une défense inconditionnelle du gouvernement israélien, va devenir un repaire de conservateurs et perdre ses alliés à gauche et donc son poids politique. « Les jeunes juifs américains ont plus rarement eu affaire personnellement à l’antisémitisme que leurs aînés. Ils ont moins de parents qui ont survécu à l’Holocauste. Et ils n’ont pas assisté aux guerres de 1967 et 1973, lorsque l’existence d’Israël semblait en péril. Au contraire, ils sont entrés dans l’âge adulte en observant à la fois les juifs américains et l’État juif comme étant privilégiés et puissants. (…) Ils sont plus susceptibles d’hériter du progressisme de leurs parents que de leur sionisme. Les mêmes préoccupations pour les droits humains et l’égalité qui forgent leur position politique les éloignent des politiques d’Israël qui maintiennent des millions de Palestiniens sous occupation militaire sans droits élémentaires en Cisjordanie. »

    Cette analyse n’est guère éloignée de celle d’Omar Barghouti, le co-fondateur de la campagne BDS, selon qui « il y a un soutien croissant des jeunes juifs en faveur de BDS, qui représente une forme de solidarité avec les combat des Palestiniens pour la justice et l’égalité. Les jeunes juifs américains en particulier, qui sont très à gauche sur la plupart des questions, ne parviennent plus à réconcilier leurs valeurs juives progressistes avec celles promues aujourd’hui par Israël et le sionisme. Le mouvement Jewish Voice for Peace, qui est un de nos partenaires clefs aux États-Unis, progresse plus vite que n’importe quelle autre organisation juive dans le monde, en mettant en avant les valeurs de justice sociale de la tradition juive pour plaider en faveur des droits palestiniens ».

    C’est dans ce contexte que s’inscrit le désistement de Natalie Portman, actrice diplômée et progressiste israélo-américaine de 36 ans, qui, qu’elle le veuille ou non, représente ces deux tendances : la progression mondiale de la campagne BDS, et l’inflexion de l’attitude politique des jeunes juifs de la diaspora, en particulier américains, qui refusent de se solidariser coûte que coûte avec un gouvernement nationaliste, religieux et violent, au nom de la défense inconditionnelle d’Israël.

    Avant :
    https://seenthis.net/messages/688308
    https://seenthis.net/messages/688331
    https://seenthis.net/messages/688388
    https://seenthis.net/messages/689012
    https://seenthis.net/messages/689021

    #Palestine #Natalie_Portman #BDS

  • Un « Atlas » pour dénoncer les effets des politiques migratoires

    Petite #recension de ma part de l’#atlas de #Migreurop

    Toute carte est le fruit d’une intention. Par le choix des formes (points, lignes, surfaces), par l’épaisseur des traits, par le choix des couleurs, le cartographe commente et analyse le phénomène qu’il veut mettre en exergue. Les cartes peuvent ainsi servir le pouvoir (sans cartes, sans cartographes, sans géographes, le projet colonial n’aurait simplement pas pu exister) ou, au contraire, faire entendre la voix des sans-voix, montrer le point de vue des dominés, des victimes d’injustices sociales et spatiales. C’est le projet des contre-cartographies, de la géographie « critique ».

    L’Atlas des migrants en Europe, à sa troisième édition, est emblématique de cette démarche. Le sous-titre le dévoile : « Approches critiques des politiques migratoires. » En 175 pages, réunissant une petite centaine de cartes et illustrations, il donne à voir ce que les politiques cachent ou détournent.

    Ces cartes dénoncent les politiques migratoires en montrant leurs effets pervers et mortifères. Elles disent une autre vérité, elles portent la parole de ces corps qui, en traversant les frontières, parfois les murs, et en défiant les politiques en place, peuvent véritablement témoigner de la brutalité du régime migratoire européen. Les corps de personnes en exil sont marqués par les politiques migratoires : quand on les oblige à détourner les systèmes de surveillance, à défier la mort dans les déserts, les mers et les montagnes, quand on les place en « rétention », quand on les expulse par la force, quand on les jette à la rue et on les force à la « migrerrance », à l’errance post-migratoire.

    Ces trajectoires sont inscrites dans l’Atlas, à travers des cartes — critiques, sensibles, radicales — et des récits. Des trajectoires individuelles, comme celle de Ahmed qui, « sans travail et sans papiers », traverse le désert et les Balkans pour arriver en Angleterre deux ans après. Des trajectoires individuelles qui, toutes, s’inscrivent dans une destinée collective. Car les cartes ne suivent pas, par une ligne, les parcours singuliers, mais montrent des tendances.

    Cette collection donne à voir des phénomènes invisibles, et c’est là, justement, leur prérogative et leur pouvoir. Elles montrent les flux monétaires qu’engendrent les politiques migratoires : le coût des expulsions (11,3 milliards d’euros, hors dispositifs Dublin), le coût de l’enfermement de personnes en situation irrégulière (780 millions de livres au Royaume-Uni). Elles chiffrent les morts en Méditerranée, auxquels on peut rendre hommage grâce à une poignée d’associations qui, depuis les années 1990, dépouillent les dépêches et les nouvelles dans les journaux locaux afin d’établir des « listes des disparus en mer ». Elles illustrent aussi les politiques d’externalisation, qui, parce qu’elles se déploient géographiquement loin de nos regards, au Soudan ou au Niger, elles servent justement de cache-yeux.

    Ainsi, cet atlas critique démasque le système, en démêle les enjeux et déconstruit des politiques migratoires créatrices d’injustices afin de donner les instruments, à celles et ceux qui y résistent, d’œuvrer au rétablissement d’une justice migratoire. Pour que « les cartes de demain donnent à voir des frontières ouvertes et des droits humains respectés ».

    https://www.lacite.info/livresidees/atlas-politiques-migratoires
    #cartographie #livre #migrations #frontières #asile #externalisation #camps #campement #ressources_pédagogiques #géographie_des_migrations

    • Atlas des migrants en Europe. Approches critiques des politiques migratoires

      Les candidats à l’exil, fuyant les guerres, la pauvreté et les crises politiques, voyagent souvent au péril de leur vie. Depuis 25 ans, près de 40 000 migrants sont morts ou ont disparu, par noyade ou épuisement, aux frontières européennes, dont plus de 6 000 pour la seule année 2016, la plus meurtrière jamais enregistrée.
      L’augmentation des arrivées observée depuis 2015 a fait souffler un vent de panique au sein des États de l’Union européenne qui se sont ressaisis en durcissant la seule politique qui vaille à leurs yeux, le renforcement des frontières extérieures : multiplication des murs et barrières pour « réguler les flux », ouverture de nouveaux camps, externalisation de l’accueil, militarisation accrue de la surveillance et de la répression… la « crise des migrants » a été suscitée autant que subie, et vient interroger tout le système européen des frontières, des politiques d’accueil et d’immigration.
      Déconstruire les a priori, changer les regards, interroger les frontières, cartographier le contrôle sécuritaire et l’enfermement, enfin, et surtout, donner la parole aux migrants : tels sont les objectifs des textes, cartes, photographies et illustrations réunis dans cet atlas critique des politiques migratoires européennes.

      http://www.armand-colin.com/atlas-des-migrants-en-europe-3e-ed-approches-critiques-des-politiques-

      Quelques cartes sont disponibles en libre accès sur le site de Migreurop :
      http://www.migreurop.org/rubrique417.html

    • Migranti raccontati dalle mappe di Migreurop. L’intervista a Filippo Furri tra i curatori dell’Atlante

      L’uscita della terza edizione dell’Atlas des migrants è particolarmente significativa per dare una giusta interpretazione dei fenomeni migratori e delle loro reali ricadute; per far conoscere l’Atlante al pubblico italiano, e in attesa della sua traduzione, abbiamo deciso di intervistare Filippo Furri, membro di Migreurop e della coalizione Boats4people.

      http://www.meltingpot.org/Migranti-raccontati-dalle-mappe-di-Migreurop

  • Je vais mettre ici quelques informations et documents que j’ai trouvé concernant la question de la prise d’ #empreintes_digitales de demandeurs d’asile, notamment de la part de l’#Italie et de la #Grèce, en vue de leur #enregistrement et #identification dans la base de données #Eurodac.
    C’est pour la préparation d’un chapitre de livre que je suis en train d’écrire, mais je me dis qu’il s’agit d’informations qu’il est bien garder quelque part, sachant que pas tout va in fine rentrer dans le chapitre...

    NB : Il y a déjà des informations sur ce sujet sur seenthis :
    https://seenthis.net/recherche?recherche=%23r%C3%A9fugi%C3%A9s+%23empreintes_digitales

    Les informations compilées ici n’ont pas un vrai ordre chronologique ou logique. L’ordre est dicté par l’avancée de mes recherches... chaotiques...

    cc @isskein

    • Hotspots and Relocation Schemes: the right therapy for the Common European Asylum System?

      The arrivals observed throughout 2015 have been concentrated in both Greece – accounting for more than 800,000 in 2015 alone – and Italy. These two “frontline” states, have been faced with the formidable logistical challenge of organising the first reception and identification of migrants. A full implementation of Dublin and EURODAC would have made the challenges even more difficult. Frontline states would have been responsible for fingerprinting all arriving persons, receiving their claims, and in most cases – given that Dublin assigns responsibility primarily to the state of first entry – processing them as well as organizing long-term reception or return.

      Many of these responsibilities have remained virtual. A large number of those who arrived on Greek shores in particular have moved on to other Member States via the “Balkan route” without filing a claim or even being identified there. Failed identification in the first state of entry raised security concerns and rendered the Dublin system practically inapplicable vis-à-vis the frontline states – nothing new in respect of Greece, already “excised” from the Dublin system by the European Court of Human Rights in 2011. Destination and transit states reacted with a flurry of unilateral responses ranging from the temporary reintroduction of checks at internal borders, to the erection of barbed wire fences, to the announcement of national ‘caps’ on the number of persons who would be admitted to claim asylum.

      http://eumigrationlawblog.eu/hotspots-and-relocation-schemes-the-right-therapy-for-the-common-
      #hotspots #relocalisation

    • The Reform of Dublin III regulation

      Another salient criterion is irregular entry (Art . 13 DRIII). Its effective operation would shift responsibility to States located at the Southern and Eastern borders of the Union – to an unmanageable extent in Greece in 2015 . This has not happened owing to the extreme i nefficiency of the Dublin system ( see below). Also, as acknowledged by the Commission , the fear of incurring overwhelming responsibilit ies has motivated border States not to register arriving persons – before, and more visibly during the “crisis” of 2015 – undermining the effective operation of the criterion.

      A ce paragraphe est ajoutée une note :

      See in particular April 2016 Communication (footnote 2 ), p. 4. See also European Commission (2007). Dublin II Evaluation (footnote 11 ), p. 9. The Commission has launched infringement proceedings against i.a. Italy and Greece for their alleged failure to systematically fingerprint irregular arrivals: see European Commission (2015). Managing the refugee crisis: State of play of the im plementation of the priority actions under the European Agenda on Migration, COM (2015) 510, 14 October 2015, p. 11 and Annex 6. Available from: http://www.refworld.org/docid/563201fc4.html .

      http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2016/571360/IPOL_STU(2016)571360_EN.pdf

    • Managing the Refugee Crisis: State of Play of the Implementation of the Priority Actions under the European Agenda on Migration (14.10.2015)

      Effectively managing the pressure of migratory flows on some parts of the shared external Schengen border accompanied by steps to prevent secondary movements and the immediate return to the country of relocation of relocated persons found in another Member State. The other essential component is action to secure swift return, voluntary or forced, of people not in need of international protection and who do not therefore qualify for relocation. The p riority actions set out by the Commission focused heavily on the operational working of the se measures .requires both responsibility and solidarity on the part of all Member States. The rapid roll - out of the ’hotspot’ approach is providing support to the most affected Member States to ensure the proper reception, identification and processing of arrivals. In parallel, the measures proposed by the Commission and adopted by the Council to relocate 160,000 people in clear need of international protection . This will allow for a significant, if partial, reduction of the pressure on the most affected Member States. It is of crucial importance that the se parallel measures will now be fully implemented, with the fingerprinting of all migrants, the prompt selection and relocation of asylum applicants and adequate reception capacities,

      http://www.refworld.org/docid/563201fc4.html

    • Et voilà le résultat avec la mise sur pied des hotspots :

      COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE EUROPEAN PARLIAMENT AND THE COUNCIL on the State of Play of Implementation of the Priority Actions under the European Agenda on Migration (10.02.1016)

      With strong, dedicated EU support, Greece and Italy started to set up – and in some cases completed – hotspots 3 to ensure screening, identifi cation and fingerprinting of third country nationals arriving irregularly at the external EU border. Registration is a crucial first step in the control and management of the flows. The hotspots are designed to ensure integrated teams of border agents operate in dedicated facilities, 24 hours a day and seven days a week. Everyone arriving in the external borders should be registered, fingerprinted and have their documents checked against national and international security databases. Third country nationa ls arriving irregularly should then be channelled into one of three processes: the national asylum syst em, the European relocation system or the return system. The proportion of migrants whose fingerpri nts are included in th e Eurodac database has risen in Greece from 8% in September 2015 to 78 % in January 2016, and in Italy from 36% to 87% over the same period 4 . These figures are expected to improve further as the hotspots become more fully operational.

      The rules on registration, identification, fi ngerprinting and security screening of arrivals need to be applied effectively and systematically.

      Par rapport à la Grèce :

      Reception capacities should be increased, supporting both humanita rian needs and better management of inflows – with EU funding already in place to help to achie ve swiftly the 50,000 target agreed at the Western Balkans Leaders’ Meeting. Standardised procedures for all stages of the process should be applied and full deployment of Eurodac fingerprinting machines completed. There must also be no gaps in EU support: the agencies should be present on all islands.

      Et par rapport à l’Italie :

      The Commission is ready to organise an innovative mobile hotspot team (with agents from Frontex and EASO) in Eastern Sicily to support the identification, fingerprinting and provision of information to migrants who cannot be disembarked in the designated hotspot ports, to help plug gaps in the fingerprinting and registration of migrants beyond the hotspots.

      Both Greece and Italy have faced the problem of a refusal by migrants to be fingerprinted. National legislation will have to be amended as a matter of priority an d all operational steps taken to ensure that all migrants are finge rprinted – including as a last resort through a proportionate use of coercion – and all secondary movements of unidentif ied and unregistered migrants are avoided. Progress has been made, but this should be accelerated to ensure full 100% coverage of identification and registration of all entries by the March Eur opean Council.

      To help manage the refugee crisis effectively, leaders at the February European Council should commit to: • The urgent completion of the set-up of hotspots in Greece and Italy to ensure the registration of and support to migrants and refugees in line with the principle that no one should arrive in the EU without having been properly registered and fingerprinted, with dedicated EU support to secure increased reception capacity and fully functioning asylum and return procedures;

      https://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2016/EN/1-2016-85-EN-F1-1.PDF

    • Connais-tu les travaux du projet de recherche « Processing Citizenship », et notamment les contributions de Annalisa Pelliza ?

      https://processingcitizenship.eu/team/annalisa-pelizza

      https://easst.net/article/processing-citizenship-digital-registration-of-migrants-as-co-production-of-i

      In this first stage of investigation, we are also interested in the chain of artefacts deployed at Hotspots that translate previous identities into new European-readable ones. This line of investigation is key in light of recent developments in the European migration landscape. The goal of the so called “Hotspot approach”, introduced in 2015, is to operationally support frontline Member States (i.e., Greece and Italy) in “swiftly identify[ing], register[ing] and fingerprint[ing] incoming migrants” (Commission, 2015a: 1). Hotspots are thus the first step in the procedure of sorting migrants into three alternative paths: “relocation” or “resettlement” to another Member State (for those identified as in clear need of international protection), or “return” to the country of legal residence (for those who are not deemed in need of protection). They can be conceived as “routers” that create “early entrenchments” (Star and Lampland, 2009) in sorting individuals, liminal situations in which past identities are assessed and translated into proto-decisions.

      http://www.4sonline.org/blog/post/how_government_databases_create_european_readable_identities_for_migrants

      On July 20 2015 – one month before the growing number of migrants crossing the Balkans pushed some countries to declare a state of emergency – the European database containing fingerprints of asylum seekers, called Eurodac, was rendered interoperable with national police authorities’ databases Europe-wide. From that moment, Member States’ police forces could query European data sources not only to grant citizenship rights, but also to preserve order in their national territory. An almost unnoticed technical switch in the Eurodac system marked a major shift in personal data exchange policy Europe-wide.

    • Question posée le 9 avril 2018 via la mailing-list Migreurop :

      Dans le cadre de nos séances d’informations juridique pour les migrants en transit au hub Humanitaire de Bruxelles, nous entendons régulièrement que l’Italie ne mettrais pas systématiquement les empreintes prises dans le système commun mais nous ne trouvons rien de fiable sur ce sujet. Quelqu’un du réseau peut nous éclaircir sur cette pratique, svp ?

      Voici la réponse reçue via la même mailing-list (auteure de la réponse "Tata) :

      Il n’existe pas de réponse claire à cette question cruciale. Mais j’ai quelques éléments d’infos qui peuvent un peu éclairer. En l’espace de 6 mois, entre avant et après la mise en place des hotspots, le taux officiel d’identification est passé de 8 à 100%. Donc officiellement la réponse est non. Cette rumeur est donc devenue beaucoup moins vraie après la mise en place des hotspots.

      Ceci dit :

      – il y a des gens qui arrivent en petit bateau, ailleurs, ne se font pas intercepter et ne donnent pas leurs empreintes
      – il y a des gens qui réussissent d’une maniere ou d’une autre à ne pas les donner, ou elles ne sont pas lisibles
      – il y a des erreurs de la part de la police et des empreintes pas très nettes
      – Les personnes sont enregistrées en cat. 2 et s’ils acceptent de rester en italie, une deuxieme fois en cat. 1. S’ils ne sont qu’en catégorie 2 (une seule prise d’empreintes), alors il arrive que les prefectures du moins en france n’en tiennent pas compte. Il arrive aussi qu’il y ait eu un laps de temps de plus d’un an entre ce pré-enregistrement et la demande d’asile dans un autre pays. Dans ce cas là, un article du reg dublin dit que si preuve de présence de 5 mois, alors plus de procédure dublin. Mais il n’est pas très clair s’il arrive que les personnes passent en cat normale de demandeur d’asile grâce à ça. Bcp d’amis dont c’est le cas se sont retrouvés sans soucis en ce qui concerne dublin.

      Conclusion (toujours la même) : c’est une question de chance ! (mais celle-ci s’est drastiquement réduite avec les hotspots).

    • Implementing the Common European Asylum System: Commission escalates 8 infringement proceedings

      The Commission is today urging Greece, Croatia and Italy to correctly implement the Eurodac Regulation (Regulation (EU) No 603/2013), which provides for effective fingerprinting of asylum seekers and transmission of data to the Eurodac central system within 72 hours. Effective implementation of the Eurodac Regulation is essential for the functioning of the Dublin system and EU relocation schemes. The European Commission sent administrative letters to Greece, Croatia and Italy in October. Two months later, concerns have not been effectively addressed. The European Commission has therefore decided today to send Letters of Formal Notice to Greece, Croatia and Italy (the first step of an infringement procedure).

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-15-6276_EN.htm

  • ODAE romand | Le TAF empêche un renvoi Dublin qui séparerait un père de son enfant
    https://asile.ch/2018/04/17/odae-romand-taf-empeche-renvoi-dublin-separerait-pere-de-enfant

    Dans un arrêt de février 2018, le TAF a admis le recours d’une requérante d’asile érythréenne contre une décision du SEM de la renvoyer vers l’Italie, en vertu du Règlement Dublin. Durant la procédure, cette femme a eu un enfant avec un ressortissant érythréen résidant en Suisse au bénéfice d’une admission provisoire (permis F réfugié). […]

  • Dublin. Déni de protection
    https://asile.ch/2018/04/17/dublin-deni-de-protection

    La nouvelle édition de la revue Vivre Ensemble sort de presse. Elle propose un dossier consacré au système Dublin, avec un retour sur les initiatives citoyennes demandant davantage d’humanité que d’automaticité dans son application (Appel d’Elles et Appel Dublin). Le professeur de droit européen Francesco Maiani analyse de façon critique la réforme en cours au niveau […]

  • Éditorial | Dublin, sa logique, ses travers
    https://asile.ch/2018/04/17/editorial-dublin-logique-travers

    Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) l’annonce fièrement sur sa page web : « En matière d’asile, la politique de la Suisse poursuit un objectif clair : permettre aux personnes ayant besoin de protection d’être protégées en Suisse et s’assurer que les autres quittent le pays au plus vite. » Tel est donc le principe qui présiderait au […]

  • #Décès de #Mike

    Bonjour à toutes et tous,

    Comment exprimer un ressenti lorsque ce sont cent personnes qui parlent toutes en même temps, cent personnes qui vivent les choses, chacune à sa manière ? La mort de Mike laisse en chacune et chacun de nous une trace singulière, un vide ; que nous essayons ensemble et individuellement de ne pas laisser s’effondrer en trou noir. Colère rentrée, tristesse, sensation d’étouffer, incompréhension, sentiment d’#injustice : où se situer, quoi faire ?

    (...)

    Parallèlement, nous avons rendu plusieurs visites aux pompes funèbres et à l’ambassade du Nigeria, afin de préparer le transport du corps de Mike. Pour assurer sa conservation, il a été embaumé, un processus rendu plus difficile (et plus coûteux) par l’autopsie approfondie qui a été menée par la médecine légale. Son #corps se trouve maintenant en réfrigération, à #Lausanne.

    Le transport doit quant à lui être encore autorisé par les autorités nigérianes, lesquelles exigent un certificat spécifiant la cause exacte du décès — un document que nous ne pourrons obtenir qu’une fois établi par le médecin légiste le rapport définitif d’autopsie (et les analyses toxicologiques, notamment, peuvent encore prendre du temps). Ce n’est que depuis l’année passée que le Nigeria demande un tel document, après qu’un corps atteint par le virus Ebola a été introduit sans contrôle dans le pays. Nous espérons quant à nous que ce processus ira au plus vite, afin que le corps de Mike puisse être restitué à sa famille et enterré selon les rites qui ont accompagné sa vie.

    Nous demandons une fois de plus humblement votre aide pour faire face aux coûts de la garde du corps et de son rapatriement. Les Pompes Funèbres Générales ont établi un devis de CHF 9’136 (pdf joint à ce message). Nous leur avons déjà versé CHF 3’000 à titre d’acompte et avons envoyé CHF 500 à la compagne de Mike, à Valencia en Espagne. Heureusement, nous avons déjà reçu de nombreux dons et voulons dire un grand merci à toutes celles et ceux qui en sont la source : à travers le compte ouvert par Droit de Rester et deux soirées de soutien à Neuchâtel et à Lausanne, pas loin de CHF 3’500 nous sont arrivés. Restent donc un peu plus de CHF de 5’500 à rassembler. Pourriez-vous s’il-vous-plaît faire suivre ce message autour de vous, afin que d’autres personnes sensibles à cette situation puissent faire peut-être elles aussi un don de 50 ou 100 francs ? Les petits cours d’eau font les grandes rivières.

    CCP : 17-549478-7 / Coordination Asile Lausanne, Case Postale 5744, 1002 Lausanne / IBAN : CH21 0900 0000 1754 9478 7 / Mention : « Mike »

    Sur un autre plan, l’avocat engagé par la famille de Mike avec notre soutien, Me Simon Ntah, s’est saisi de l’affaire avec sérieux. Au cours des semaines qui ont suivi la mort de Mike, plusieurs témoins sont apparus, les policiers ont été auditionnés par le Ministère public en présence de l’avocat, un rapport préliminaire d’autopsie a été rendu. Les informations relatives à ces derniers points ont été relatées par la presse : nous vous renvoyons à l’article du 24Heures ci-dessous et au 19h30 de la RTS du 21 mars.

    https://www.24heures.ch/vaud-regions/lausanne-region/policiers-lausannois-feront-face-justice/story/29578626

    https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/vd--deces-dun-nigerian-des-agents-de-police-sont-entendus-comme-prevenus?id=9429

    Le relatif soulagement qu’on peut ressentir à l’annonce de ces nouvelles – savoir que ces 6 policiers ont effectivement été prévenus d’#homicide par négligence – ne change cependant rien au fait que de nombreux autres événements impliquant racisme et violence ont pu et, à n’en pas douter, se sont produits dans le plus complet silence. L’ignorance dans laquelle se trouvent la plupart des gens, en Suisse, quant à ce qui se passe sous leurs fenêtres, de jour comme de nuit, est alarmante. Le déni de racisme, brandi encore par M. Hildebrand dans le Lausanne Cité la semaine dernière, doit interpeller et ne pas être laissé sans réponse. Le #racisme prospère précisément par le bais des institutions : la stigmatisation des personnes migrantes et en particulier des personnes racisées est renforcée par les directives et l’autorité du Secrétariat d’Etat aux Migrations, par les politiques cantonales de chasse aux personnes sans-papiers et, sur un autre plan, de chasse aux travailleurs précarisés de la drogue, dans les rues de Lausanne et ailleurs. Ne pas reconnaître qu’il existe des béances dans l’égalité d’accès aux droits pour des personnes étrangères précarisées et/ou racisées en Suisse est inadmissible.

    Face à ce déni, on se rend compte à quel point il est essentiel de pouvoir compter sur les oreilles et les voix de nombreuses personnes, qu’elles soient politisées ou non. À commencer par toutes celles et ceux qui sont venu-e-s à la manifestation du 10 mars, puis au rassemblement du 20 mars. Et ce sont aussi des soutiens politiques : il y a dix jours, David Payot, Karine Clerc, Didier Divorne et Marc Vuilleumier – pour le groupe POP & Gauche en mouvement – ont ainsi cosignés un communiqué qui rejoint certaines de nos prises de position et assume une ligne claire.

    http://www.popvaud.ch/2018/03/29/communique-deces-de-mike-a-lausanne

    Ce ne sont pas les seuls. Au cours du mois de mars, nous avons à nouveau joint nos forces avec SolidaritéS Vaud, le Collectif Afro-Swiss, l’Alliance contre le profilage racial, Droit de Rester, le groupe Ensemble à Gauche, le Collectif R ainsi que la Ligue suisse des droits de l’Homme section vaudoise, sans oublier le Collectif St-Martin ni l’association du Sleep-In ainsi que le Collectif Outrage. Et bien d’autres sont venus, des personnes nigérianes vivant à Lausanne ou ailleurs en Suisse, et des personnes suisses qui ne tolèrent pas que de tels actes de la part des forces de police puissent avoir lieu. Nous souhaitons que ces rassemblements portent des fruits et qu’ils se propagent à l’avenir au-delà des frontières du canton et de la Suisse. Together we stand.

    C’est un combat de longue haleine. La façon dont le postulat d’Ensemble à Gauche au Conseil communal a été repoussé le 27 mars le montre assez. Nous saluons la manière dont Pierre Conscience a défendu ce postulat, ainsi que les interventions de Claude Calame et le soutien d’une partie des Verts. Il est frappant de voir à quel point la majorité du Conseil refuse de considérer les problèmes de racisme et d’#abus_policier dans leur dimension systémique, à l’horizon de la politique suisse en matière d’immigration et d’asile, des rapports économiques et politiques de domination qui existent entre l’Europe et l’Afrique, ainsi qu’à l’intérieur des frontières de la Suisse. Pour les personnes que cela intéresse, il est possible de regarder l’enregistrement vidéo de ce débat sur internet : http://www.sonomix.ch/live/lausanne/996

    C’est un combat dont la valeur pour la vie s’éprouve au jour le jour et c’est là que nous trouvons nos forces. En continuant de rassembler des témoignages sur les discriminations, les #violences et/ou les abus policiers ; en communiquant, en refusant de fermer sa gueule, en écrivant aux journaux, en réagissant via des courriers de lecteur ou des lettres à la rédaction lors du traitement racisant de certains sujets ; en ne se laissant pas prendre au jeu de la haine sur les réseaux sociaux tout en dénonçant les cas de racisme, voire en portant plainte ; en prêtant attention à ce qui se passe autour de nous dans la rue, dans les magasins, sur les lieux de travail, dans les institutions, dans les milieux culturels ; en ouvrant de nouveaux lieux d’accueil respectueux et dignes ; en donnant la voix à ceux et celles qui en sont privés ; en s’investissant pour créer le changement.

    Merci pour votre lecture, et en vous souhaitant plein de bonnes choses pour ce début de printemps !!!

    Les membres du Collectif Jean Dutoit

    #police #violences_policières #Suisse #Vaud #asile #migrations #réfugiés #mourir_dans_la_forteresse_Europe

    Message reçu d’un membre du collectif Jean Dutoit, par email.

    • Communiqué sur le décès de Mike à Lausanne

      Le 28 février, Mike décédait dans une intervention de police. Les agents ont-ils une responsabilité dans ce décès ? L’enquête le dira d’ici quelques mois. Ce qu’il est possible de dire aujourd’hui, c’est que la réponse doit être politique et non judiciaire. Le combat contre le deal mérite mieux qu’une chasse aux petits trafiquants, et les difficultés de beaucoup de migrants africains ne résultent pas des écarts d’un ou de plusieurs policiers. Tant que ces migrants seront vus comme un problème à traiter par la répression, tant que nous n’aborderons pas les problèmes qu’eux-mêmes rencontrent et qui les amènent à Lausanne, notre politique restera largement inefficace.

      Ces personnes ont fui l’Afrique pour des motifs sociaux, politiques ou économiques ; elles ont passé des années sur le chemin vers l’Europe en y investissant souvent les ressources de tout leur entourage. Elles cherchent ici de la sécurité, un moyen de vivre, et de rembourser les dettes contractées sur leur chemin. La Suisse leur offre peu de possibilités d’asile – les accords de Dublin en sont la première cause – mais la situation est généralement pire dans les pays qu’ils ont traversé. Ils n’ont pas accès au logement ni au travail ; ils vivent donc là où ils risquent le moins d’être chassé, et assurent leur subsistance au mieux du travail au noir, au pire du trafic de drogue. Ils sont amendés lorsqu’ils dorment dans la rue, lorsqu’ils sont pris en train de travailler, ou lorsqu’ils trafiquent ; parfois emprisonnés selon la gravité des faits et la place dans les prisons. Si ces sanctions sont inefficaces, c’est surtout parce qu’ils ne trouvent pas d’alternative.

      Nous avons besoin d’une politique qui s’adresse aux problèmes de ces migrants africains, et qui ne se contente pas de les traiter comme un problème. Qui permette au plus grand nombre de vivre dans leur pays d’origine. Qui leur assure des conditions d’asile décentes dans les pays du Sud de l’Europe. Qui permette à ceux qui demandent l’asile en Suisse de vivre et de gagner leur vie, plutôt que de leur interdire le séjour et le travail.

      Ces problèmes ne trouveront pas leur solution à la seule échelle d’une ville ou d’un canton. Mais ces problèmes sont devant nous, et ils ne disparaîtront pas si nous fermons les yeux. Demander à la police de les résoudre par la seule répression, c’est mettre la police en échec, et c’est mettre encore plus de danger ou de précarité sur des personnes qui la fuient.

      Pour le POP
      David Payot, Municipal Lausanne
      Karine Clerc, Municipale Renens
      Didier Divorne, Municipal Renens
      Marc Vuilleumier, ancien Municipal Lausanne

      http://www.popvaud.ch/2018/03/29/communique-deces-de-mike-a-lausanne

    • Message du collectif Jean Dutoit (09.06.2018):

      C’est avec soulagement que nous vous annonçons que le corps de notre père, mari, frère et ami Mike Ben Peter Amadasun a été retourné à sa famille, à Benin City au Nigeria. Il est arrivé hier soir à Lagos, d’où il a été emmené jusqu’au lieu de son dernier séjour. La famille Amadasun se rassemble aujourd’hui et demain pour la veillée funèbre et l’enterrement.

      Nous aimerions exprimer notre profonde gratitude envers tou-te-s celles et ceux qui nous ont apporté leur aide et leur soutien pendant ces temps difficiles. Durant trois mois, depuis que Mike a perdu la vie, nous nous sommes attelés à rassembler tous les papiers nécessaires, et la pensée que Mike n’avait pas encore trouvé la paix fut pénible. Nombre d’entre vous ont été présent-e-s à un moment ou à un autre, et c’est grâce à votre solidarité, votre amitié et votre amour que ce jour est aujourd’hui réalité. Vos donations ont par ailleurs permis de rassembler suffisamment d’argent pour payer les services funéraires, la garde du corps, son transport par avion ainsi que les voyages de la famille. Nous en publierons ultérieurement un compte-rendu.

      Nous remercions en particulier son frère Roger, qui s’est tant investi entre la Suisse et l’Italie ; sa femme Bridget à Valencia, en Espagne, et leurs deux enfants, Nelly et Divine, qui ce mercredi sont venus et ont participé à la veillée funèbre de leur père à Lausanne ; tous les membres de la communauté Edo à Jean Dutoit, ainsi qu’ailleurs en Suisse et en Europe ; tous les membres du Collectif Jean Dutoit, qui ont donné le meilleur d’eux-elles-mêmes pour rendre ce retour possible ; Mme Luinetti aux Pompes Funèbres Générales à Lausanne, pour son aide et son soutien au long de tous ces mois ; toutes les personnes de Suisse et d’ailleurs qui ont partagé nos messages et nous ont envoyé leur dons, leurs mots de soutien, leur amour et leur amitié.

      QUE SON ÂME REPOSE EN PAIX

  • First Dublin, now Gennevilliers: Israel blocks entry to French mayor, claiming he supports BDS - Israel News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/israel-blocks-entry-to-french-mayor-over-support-of-bds-1.6008917

    Mayor Leclerc Patrice prevented from entering Israel from Jordan; Israeli officials note he sought to visit jailed Palestinian lawmaker Barghouti in the past.

    Israel prevented a French mayor from entering the country Monday due to his support of the boycott, divestment and sanctions movement. Leclerc Patrice, the mayor of the Paris suburb of Gennevilliers, was blocked from entering Israel from Jordan, said a statement from the Interior Ministry.

    Officials said the decision was taken after Israel’s Strategic Affairs Minister Gilad Erdan deemed Patrice a BDS supporter.
    The Communist Party of France politician arrived at the Allenby Crossing in the West Bank together with his wife. After he was turned away, his wife decided not to enter Israel either. (...)

    • Un maire communiste français empêché d’entrer en Israël en raison de son soutien au boycott
      Par L’Obs - Publié le 17 avril 2018 à 09h31
      https://actus.nouvelobs.com/monde/20180417.OBS5278/un-maire-communiste-francais-empeche-d-entrer-en-israel-en-raison-d

      Refoulé à la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée par les autorités israéliennes, Patrice Leclerc a dénoncé une « humiliation » et l’"arbitraire intolérable" pratiqué selon lui par Israël.

      Le maire communiste de Gennevilliers, près de Paris, s’est vu interdire lundi l’entrée en Israël en raison de son soutien au boycott de ce pays, a annoncé le gouvernement israélien.

      Refoulé à la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée par les autorités israéliennes, le maire Patrice Leclerc a réagi en dénonçant une « humiliation » et l’"arbitraire intolérable" pratiqué selon lui par l’Etat hébreu envers « ceux qui agissent pour le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat libre et indépendant ».

      « Il a été décidé de ne pas l’autoriser à se rendre en Israël » car « il s’agit de quelqu’un qui soutient le BDS », le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël, ont annoncé les ministères israéliens de l’Intérieur et des Affaires stratégiques dans un communiqué.

      En mars 2017, le Parlement israélien a voté une loi interdisant l’entrée en Israël des partisans du mouvement BDS.

      « Nous ne permettons pas à ceux qui agissent contre Israël d’entrer dans le pays pour s’y livrer à des provocations », a expliqué le ministre de l’Intérieur Arieh Deri.

      Le ministre des Affaires stratégiques et de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, a souligné que l’interdiction d’entrée en Israël était encore plus sévèrement appliquée pour les partisans du boycott qui « exercent des fonctions officielles ».

  • Le conseil de la ville de Dublin (capitale de l’Irlande) a voté une motion BDS, de boycott de HP, et une demande au gouvernement irlandais d’expulser l’ambassadeur israélien !

    The Ireland-Palestine Solidarity Campaign (IPSC) tonight warmly welcomed the vote by Dublin City Council to formally support and endorse the Palestinian-led Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) movement for freedom, justice and equality. The motion, voted for tonight by a majority of Councillors, also commits the council to discontinue all business contracts it has with Hewlett-Packard (HP) and its spin-off DXC Technology due to these companies’ provision and operation of “much of the technology infrastructure that Israel uses to maintain its system of apartheid and settler colonialism over the Palestinian people.” In a separate motion, the council voted to call on the Irish government to expel the Israeli Ambassador.

    http://www.ipsc.ie/bds/dublin-city-council-votes-to-support-palestinian-bds-movement-discontinue-hp-co

    Dublin devient la première capitale européenne à soutenir le BDS en faveur des droits des Palestiniens et rejette Hewlett Packard pour complicité avec l’apartheid israélien
    Palestinian Boycott, Divestment and Sanctions National Committee (BNC), le 11 avril 2018
    https://www.bdsfrance.org/dublin-devient-la-premiere-capitale-europeenne-a-soutenir-le-bds-en-faveu

    #Palestine #Irlande #Dublin #Sanctions #BDS #Boycott #HP

  • Mobilisation | Dublin et la vulnérabilité
    https://asile.ch/2018/04/12/mobilisation-dublin-vulnerabilite

    Appel d’elles : la récolte de signatures continue La société civile garde la pression contre une application mécanique du Règlement Dublin. Si l’Appel Dublin a été déposé au Conseil fédéral le 20 novembre dernier (p. 12), journée des droits de l’enfant, l’Appel d’elles sera déposé à Berne le 8 mars 2018, journée des femmes, un an […]

    • RENVOI : LE SEM RECOURT À UN DEUXIÈME CERTIFICAT MÉDICAL

      Une femme érythréenne enceinte de 8 mois a été renvoyée en Italie avec sa petite fille âgée de un an, alors que son mari et sa sœur résident en Suisse avec un permis F et malgré une attestation médicale certifiant qu’elle ne pouvait pas voyager. Sept policiers sont venus la chercher pendant la nuit et l’ont séparé de sa fille. Elle ne l’a revue que 6 heures plus tard, au moment du vol spécial.

      Selon une enquête du Tages Anzeiger, le SEM a fait faire une deuxième attestation médicale par Oseara, une firme médicale privée. L’avocate de la requérante comme l’hôpital se sont scandalisés du procédé, l’hôpital rappelant qu’une attestation de sa part devait être respectée.

      Poursuivant ses investigations, le journal alémanique a dévoilé le 16 janvier 2018, que les médecins qui effectuent les expertises pour le compte du SEM ne sont payés que si la personne est déclarée apte à embarquer [2] !Un argument sonnant et trébuchant, mais qui a peu à voir avec l’éthique. Sans compter que, toujours selon le Tages Anzeiger, Oseara ferait appel à des médecins free-lance ne disposant pas toujours de la formation adéquate.

      On comprend mieux pourquoi les termes du contrat liant le SEM et Oseara n’ont jamais été rendus publics, malgré la demande de Vivre Ensemble déposée en mars 2014 conformément à la Loi sur la transparence (VE 144/ septembre 2013) [3].

      #privatisation #vulnérabilité #certificat_médical #santé #Oseara #vol_spécial #renvoi_forcé #Dublin #asile #migrations #réfugiés #Suisse #grossesse #femmes #renvoi_Dublin #Italie

  • Ein Dorf kämpft gegen Ausschaffung von Syrerin

    Einer jungen Syrerin und ihren Kindern droht die Rückschaffung zu ihrem gewalttätigen Ex-Mann. Dagegen gehen die Bürger von #Hondrich auf die Barrikaden.


    http://www.20min.ch/schweiz/bern/story/Dorf-kaempft-gegen-Ausschaffung-von-Syrierin-14104513
    #Suisse #renvoi_Dublin #Dublin #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_syriens

    Commentaire de Aldo Brina sur FB:

    Hondrich est un petit village de l’Oberland bernois. Hier, 140 villageois se sont rendus à Berne devant les locaux du Secrétariat d’Etat aux Migrations pour protester contre le renvoi Dublin d’une réfugiée syrienne et de ses deux enfants hébergés dans leur commune. Toujours la même chose : là où il y a un lien humain naît la révolte contre des règlements inhumains. C’est pour cette raison précise que les autorités rechercheront toujours le huis-clos pour mener leur politique de renvoi : celui des centres fédéraux, celui d’un guichet perdu au fin fond de l’aéroport, etc.

  • Cartographie de la demande d’asile en 2017 -

    https://www.lacimade.org/cartographie-de-demande-dasile-2017

    On peut sans doute travailler la carte plus avant, mais c’est déjà très bien d’en sortir cette première version.

    Sur la base des chiffres de l’OFPRA de2017, La Cimade fait la cartographie de la demande d’asile en France en 2017.

    L’OFPRA a publié son rapport d’activité 2017. Il permet de dresser une cartographie de la demande d’asile en France.

    Demandes d’asile à l’OFPRA : un nouveau record

    Avec 73 802 premières demandes de protection internationale adultes (et 7 383 réexamens), l’OFPRA a enregistré un nouveau record. En comptant les mineur·e·s, on arrive à 100 755 demandes soit 17,5% de hausse par rapport à 2016. La demande de personnes d’origine africaine est la plus nombreuse devant celles venant de personnes européennes et asiatiques.

    #asile #migrations #cartographie #réfugiés

  • La frontière est mobile : la preuve par Dublin et l’Irlande

    La frontière est une donnée mouvante : pour le migrant « #dubliné », qui sera renvoyé dans le premier pays atteint en Europe, ou pour l’Irlande elle-même qui pourrait, Brexit oblige, voir se poser de nouveau la question de sa limite avec le Royaume-Uni.

    La frontière est simultanément différenciée et sélective. Elle peut être #barrière au franchissement et à l’accueil de certains, perçus comme indésirables, et ouverte au franchissement pour d’autres, exemptés de contrôles et toujours bienvenus ; elle peut être ouverte aux flux de marchandises et de capitaux, en les attirant même par des différentiels savamment promus, et fermée à ceux de la migration et du refuge.

    On nous la présente volontiers comme nécessaire, pas seulement comme moyen d’un projet collectif et de l’établissement d’une juridiction, mais comme une condition de l’être au monde pour une collectivité. La métaphore de la #peau ou de la #membrane est ainsi couramment utilisée et admise, y compris dans une rhétorique qui se veut positive, humaniste et réaliste. La peau ou la membrane est la condition de l’être au monde du #corps vivant, lui permettant de se délimiter par une enveloppe, mais aussi de percevoir, d’interagir et d’échanger, tout en restant cohérente en tant qu’organisme. Très bien, mais qu’est-ce que cette métaphore basée sur l’unité et l’indivisibilité intrinsèque du corps ou de la cellule a à voir avec un groupe humain ? Rien ! Le groupe humain, la communauté, la collectivité est par définition construite. Si elle définit une #identité, elle n’en épuise jamais les possibilités d’#appartenance des êtres qui la constituent et qui peuvent être simultanément membres d’autres groupes. En ce sens, elle peut cohabiter avec d’autres identités qui la transcendent, elle peut aussi évoluer vers d’autres regroupements construits ou choisis, plus grands, plus petits, autres. Elle peut aussi, et doit même si elle veut rester dynamique et dans le monde, toujours s’ouvrir, échanger et accueillir. Si la frontière est donc évolutive par nature, elle n’est pas vivante, car elle ne peut être essentialisée ni érigée en principe unique d’#appartenance, pas plus que la collectivité ou la communauté, dont elle n’est qu’une modalité pratique d’existence à un moment donné, dans un contexte donné. La frontière est ainsi variable et évolutive, elle est une modalité politique matérielle d’un projet, d’une intention et d’un #récit_collectif. Mais voilà qu’encore un autre aspect de sa nature contemporaine apparaît au grand jour avec deux événements qui nous viennent tous deux d’#Irlande. C’est-à-dire des confins nationaux qui ont réussi leur arrimage dans un projet européen qui les englobe, projet qui a aujourd’hui ses propres frontières, celles-ci passant justement par l’Irlande.

    Le règlement européen dit de Dublin (en fait, une suite d’accords et de conventions du même nom qui font système) introduit une innovation majeure dans le traitement de la migration extra-européenne et des demandes d’asile. Le premier pays officiellement atteint est celui dont relève le ou la réfugié(e) pour l’examen de sa demande d’accueil ou de permis de séjour. Autrement dit, le franchissement d’autres #frontières_internes à l’Europe ne garantit nullement la possibilité de voir sa demande considérée là où on se trouve dans un territoire que l’on a gagné. Pour les migrants qui ne disposent pas de visa même temporaire leur permettant d’arriver par un aéroport, la frontière se trouve avec les technologies biométriques sur le bout de leurs doigts ou inscrite dans leur iris, traces qui les ramèneront là où ils ont été enregistrés, quelles que soient les frontières franchies ultérieurement. Fini le mythique franchissement, même illégal d’une frontière qui fait que l’on relève d’une autre juridiction. Fini le pied de nez aux forces de l’ordre poursuivantes que l’on sème définitivement en atteignant l’autre côté. Fini le sentiment de nouvelles possibilités, même provisoire, que son franchissement procure, fini l’accès même temporaire à une juridiction, un système, une société rêvée et désirée. Elle n’est plus de l’autre côté de sa propre frontière, elle est inaccessible, car la frontière est ailleurs. La frontière est là où vous étiez lorsque vous en avez franchi une autre. Elle est aussi inscrite dans votre corps en connexion avec une base de données. Elle est mobile et ubiquiste.

    Elle l’est d’autant plus que le système de Dublin s’inscrit dans un dispositif plus large encore. Un dispositif qui repousse les frontières de l’Union au-delà et en deçà de son territoire. Au #Niger aujourd’hui même, le ministre de l’Intérieur français se félicite de voir désormais des routes migratoires vers l’Europe coupées. C’est que la sous-traitance officielle du #filtrage ou de la #rétention migratoire aux voisins que sont le #Maroc, la #Libye ou la #Turquie se doit d’être toujours plus repoussée vers l’amont des #routes_migratoires, vers l’extérieur de l’Union. La frontière mobile de l’Europe est dans le #Sahara aussi. Mais la frontière apparaît au même moment là ou on ne l’attendait pas dans la #mer_Egée, entre les « #hotspots » de la zone grise des #îles grecques qui ourlent la côte turque, îles devenues zone frontalière avec une nouvelle frontière qui les séparent du reste de l’Europe. On est loin de Dublin, certes, à l’autre bout de l’Union exactement, mais c’est bien le système du même nom qui s’y déploie.

    Mais voilà aussi l’Irlande rattrapée, cette fois indirectement (avec les frasques du Royaume-Uni avec lequel l’île est partagée) mais concrètement par la mobilité de la frontière. Un #Brexit improbable destiné à rassurer en renforçant et reconstruisant des frontières, des vraies, des fixes déboucherait-il lui aussi sur la frontière mobile ? A priori, c’est simple, on sort de l’Europe et on récupère ses frontières, intégralement, les siennes chez soi ! Oui, mais lesquelles ? Celles que l’on a projetées à Calais ? Non, sûrement pas ! Celles que l’on a projetées à Gibraltar ? Ah non ! surtout pas. Mais celles qui incluent notre Irlande du Nord, ça oui. Pas si vite ! les accords inter-irlandais, ceux si précieux pour la paix dans notre province, prévoient autre chose, ils prévoient la frontière ouverte. Alors la frontière en deçà de notre #Irlande_du_Nord, nous séparant d’elle ? Ah ! sûrement pas. Soit, mais il ne reste alors que la frontière… mobile, celle qu’on ne voulait plus !

    La frontière est mobile, qu’on se le dise ! Qu’on le dise surtout aux populistes qui la vendent comme fantasme d’une réalité intemporelle et comme rempart à toutes les peurs ! Les réfugiés eux le savent déjà, à leurs dépens.

    http://www.liberation.fr/debats/2018/04/08/la-frontiere-est-mobile-la-preuve-par-dublin-et-l-irlande_1641946
    #frontières #frontière_mobile #asile #migrations #réfugiés #Dublin #Règlement_Dublin #frontière_ouverte #frontière_fermée #biométrie

  • Grèce | Entre piège et tourmente
    https://asile.ch/2018/04/02/grece-entre-piege-tourmente

    https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2018/03/lesbos2_preview.jpeg

    En proie à une crise économique et à des mesures d’austérité touchant l’ensemble de sa population, la Grèce subit une forte pression de l’Union européenne. Bruxelles souhaite voir Athènes continuer à jouer son rôle de garde-frontière, ou en tous cas d’intermédiaire avec la Turquie. Mais aussi, à terme, à rendre à nouveau la Grèce « Dublin […]