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  • L’appel aux troupes ou le retour de la guerre sociale
    21 MARS 2019 PAR ROMARIC GODIN

    En replaçant l’armée dans les stratégies de maintien de l’ordre, le gouvernement renoue avec la logique de l’État du XIXe siècle. Une évolution logique compte tenu de sa politique économique et sociale, qui détricote l’État social issu de la Libération et du Conseil national de la résistance.

    L’utilisation massive de l’#armée dans des opérations de maintien de l’#ordre est une première en #France depuis 1948 lorsque le ministre de l’intérieur socialiste Jules Moch utilisa l’armée pour contraindre les mineurs à reprendre le travail. Ce fut la dernière fois, à l’exception notable (et qu’il ne faut évidemment pas oublier) des guerres coloniales où l’armée française fut mobilisée contre des #manifestants et même contre des émeutiers. Et ce n’est pas un hasard. C’est donc une longue tradition qui, ce week-end, va se fermer. Et cette tradition n’est pas étrangère au système économique et social qui a prévalu jusqu’ici en France.

    L’immédiat après-guerre est en effet marqué par un changement majeur en France. Avec l’application partielle du programme du Conseil national de la résistance (CNR), le pays cherche à apaiser la #lutte_de_classes par la construction d’un système de protection sociale fort et paritaire. Patronat et syndicats sont contraints à discuter et à gérer ensemble cette protection à laquelle contribuent salariés et employeurs. La lutte n’a certes pas disparu, notamment dans le domaine salarial. Mais l’enjeu salarial est relativisé par l’existence de « coussins de protection » auxquels chacun participe.

    En termes de maintien de l’ordre, ce système social a une conséquence directe : l’ordre qu’il faut défendre n’est plus celui d’un clan, d’une caste ou d’une classe. C’est celui de tous. Et dès lors, il ne saurait plus exister « d’ennemi de l’intérieur » dans le domaine social. Logiquement, l’armée, dont la fonction est de combattre un ennemi, ne peut être mobilisée pour maintenir l’ordre social. C’est dans ce cadre que le gouvernement provisoire de la République crée en 1944 les « compagnies républicaines de sécurité » (CRS), excluant de fait l’armée du maintien de l’ordre.

    Certes, le recours à la troupe en 1947 et 1948 se fait après la création de la sécurité sociale et des CRS. Mais c’est un fait alors exceptionnel à plus d’un titre. Ces grèves sont politiques et s’inscrivent dans la logique de la guerre froide. Alors que le président étasunien Harry Truman vient d’appeler, en mars 1947, au « containment » (« endiguement ») de l’influence soviétique, les grévistes peuvent alors apparaître, pour un Jules Moch, comme des « ennemis de l’intérieur ». De fait, une situation du même type a lieu, au même moment, en Italie. L’enjeu du maintien de l’ordre a été compris par le gouvernement français de l’époque comme un enjeu géopolitique, celui du maintien de la France dans le bloc occidental. Et ce fait pouvait justifier, sinon excuser, le recours à l’armée dans un cadre social qui, du reste, était naissant.

    Mais le caractère exceptionnel de ce recours se montre par le fait qu’à aucun moment, depuis, il n’a été de nouveau, jusqu’à ces derniers jours, question de la troupe pour assurer l’ordre social. En mai 1968, Charles de Gaulle, rencontrant le général Massu à Baden-Baden, a pu songer à briser ce tabou. Mais il s’en est bien gardé, choisissant, pour sortir de la crise, la voie politique, par la dissolution, et la voie sociale, par les accords de Grenelle. Il a préféré resserrer l’idée que l’ordre républicain devait avant tout s’appuyer sur la démocratie et la collaboration des classes sociales.

    Il n’en avait pas toujours été ainsi, loin de là. La France a longtemps été le pays de la bourgeoisie triomphante et dominante. En 1944, la France, malgré les avancées du Front populaire, est encore un pays extrêmement en retard sur le plan de la protection sociale. Jusqu’en 1864, la grève est interdite, de même que les syndicats jusqu’en 1884. À l’exception de l’épisode des deux restaurations (1814-1830), l’ordre, c’est alors l’ordre bourgeois. Et pour assurer cet ordre, on n’hésite pas à avoir recours à l’armée.

    C’est, du reste, la convention thermidorienne, formée de ceux qui ont fait tomber Robespierre, qui inaugure ce recours. La révolution de 1789 avait voulu également démilitariser le maintien de l’ordre, jusqu’ici assuré par les mercenaires du roi, avec la création de la garde nationale (qui n’hésita pas cependant à tirer sur le peuple au Champ-de-Mars, le 17 juillet 1791). Les Thermidoriens en appellent à l’armée nationale pour réduire les émeutes venant de la gauche comme de la droite. L’armée sauve la convention lors de l’insurrection populaire (de gauche) du 1er prairial an III (20 mai 1795), puis lors de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an III (5 octobre 1795), où se distingua le jeune Napoléon Bonaparte. Les « centristes » d’alors, défenseurs des nouvelles classes dirigeantes acheteuses de biens nationaux, se maintiennent grâce à la troupe et le Directoire, avant de succomber au coup d’État de Brumaire, n’aura survécu que par la grâce de l’armée.

    Lorsque la bourgeoisie revient au pouvoir en 1830, elle a un recours massif – et sanglant – à l’armée pour le maintien de l’ordre. Les #émeutes parisiennes de 1832 (contées dans Les Misérables de Victor Hugo), de 1833 et de 1834, engagent la « ligne » (nom alors donné à l’infanterie). C’est aussi la troupe qui mate la #révolte des #Canuts en 1834. Un épisode rappelle alors le danger de la militarisation du maintien de l’ordre. Le 14 avril 1834, une patrouille de la ligne descend la rue Transnonain, actuelle rue Beaubourg. Au passage devant le numéro 12, un coup de feu claque et tue un soldat. Ses camarades, fous de rage, investissent le bâtiment et massacrent ses occupants, souvent encore dans leur sommeil. Il y aura douze victimes et l’épisode sera immortalisé par une gravure de Daumier. Mais la monarchie de Juillet n’a pas le monopole de ces recours à la troupe.

    Au début de la deuxième république, en juin 1848, les ouvriers révoltés dans l’est parisien contre la fin des ateliers nationaux qui les condamnent à la faim, sont écrasés par l’armée dirigée par le terrible général Cavaignac. L’intérêt défendu ici est clair : c’est la rente, l’obligation d’État dans laquelle la bourgeoisie investit sa fortune et qui était menacée par les dépenses sociales. Il y aura plusieurs milliers de morts. En #1871, c’est également l’armée qui mène la guerre contre la Commune. Il y aura plusieurs milliers de morts dans un épisode où se déchaînera la classe dominante qui n’aura de cesse d’appeler à la force militaire.

    La IIIe République entend changer de doctrine, en dépolitisant l’armée. Mais le régime d’alors est encore largement un centrisme bourgeois pour qui toute remise en cause de l’ordre social est un enjeu qui relève de l’armée. Cette dernière intervient encore régulièrement pour défendre les biens et le fonctionnement de l’économie. C’est le cas le 1er mai 1891 à Fourmies où les ouvriers du textile manifestent pour la journée de huit heures. La situation dégénère et le 145e de ligne tire à balles réelles, faisant 9 morts et 35 blessés.

    En 1906 et 1907, #Clémenceau recourt massivement à l’armée pour briser les #grèves et les #manifestations de viticulteurs du Sud-Ouest (qui s’étendent au reste de la population du Languedoc). La mutinerie du 17e de ligne en juin 1907 à Perpignan est une exception, mais elle deviendra un symbole de la lutte sociale grâce à une célèbre chanson « Gloire au 17e » ! où claquaient ces mots : « Vous auriez, en tirant sur nous, assassiné la République ! » Pour le reste, l’armée est utilisée – et avec des morts, là encore – en réponse à une demande profonde de la société. À cette dureté du pouvoir, qui refuse d’instaurer un système social à l’allemande et même un impôt sur le revenu (il faudra attendre 1914 et dans les faits les années 1920 pour qu’il soit instauré en France), répond un syndicalisme de combat frontal, celui de la CGT du congrès d’Amiens (1906). Les classes sont alors face-à-face et l’armée est au service d’un des deux combattants.

    Avec le drame de la Première Guerre mondiale et la conscription universelle, le recours à l’armée pour le maintien de l’ordre est plus délicat et accroît le risque de fraternisation. Les préoccupations des soldats et celles des ouvriers sont parfois les mêmes. Avec toute sa naïveté, « Gloire au 17e » annonçait un changement majeur. La lutte du « peuple » contre la « multitude » devient impossible. Elle est donc progressivement mise en retrait avec, en 1926, la création de la gendarmerie mobile. Parallèlement, l’État social français s’étoffe dans les années 1920, avec les premières assurances sociales et, dans les années 1930, avec le Front populaire. Le conflit social se démilitarise donc progressivement pour aboutir finalement à l’évolution de l’après-guerre.

    Le retour de la guerre sociale

    L’avènement d’un État social ne signifie certes pas la fin de la violence sociale et de la répression policière, loin de là. Mais il se traduit par l’idée que la lutte de classes n’est pas une lutte qui peut être militarisée. Elle ne peut plus l’être, parce que les classes sociales participent, en théorie, ensemble à la gestion de la société. Il n’est alors plus possible de voir dans le maintien de l’ordre une question de vie ou de mort pour l’État. Or, l’armée est une force de destruction au service de la défense de l’État. Si l’État appartient à tous, alors l’armée aussi appartient à tous et, dès lors, elle ne peut être l’arbitre des luttes entre intérêts sociaux parce qu’elle ne peut détruire ce qui la constitue. C’est alors la police, dont la fonction théorique n’est pas destructrice, qui est garante de l’ordre intérieur.

    À l’inverse, lorsque l’État est mis au service des intérêts d’une classe, il n’existe pas d’intérêt pour les oppositions à maintenir cet État et la défense de l’ordre devient existentielle. Elle implique donc que l’armée soit capable de détruire l’adversaire qui n’est pas perçu comme une partie de l’État. Il faut se souvenir de ce discours célèbre à l’Assemblée nationale d’Adolphe Thiers, en 1850, bien avant qu’il soit l’instrument de l’écrasement de la Commune. Pour justifier la nouvelle loi électorale, plus restrictive, il affirmait que « les amis de la vraie liberté, je dirais les vrais républicains, redoutent la multitude, la vile multitude, qui a perdu toutes les républiques ». Et le futur président de la République de préciser : « La France nous juge, elle sait la langue française, quoiqu’on la défigure bien indignement, elle sait ce que veut dire le peuple et ce que veut dire la multitude, elle comprendra mes paroles. Tant pis pour ceux qui veulent défendre la multitude, je leur laisse cet honneur, quelque nom qu’ils portent. Je leur laisse ce triste honneur ; ce n’est pas le peuple, le vrai peuple qui incendie les palais, les statues, égorge à Paris, qui verse le sang… »

    Ce propos est clair et il traversera tout le XIXe siècle français : le « peuple », soutien de l’État et de la liberté, s’oppose frontalement à une masse violente qu’il faut réduire et qui est hors de lui. Cet ennemi est un barbare, qui ne respecte pas les fondements de l’ordre social, donc de l’État qui le garantit. Il faut le contenir, comme il faut contenir un ennemi extérieur. L’armée s’impose donc dans cet exercice. C’est la traduction de la haine de classe.

    Mais, alors, que se passe-t-il aujourd’hui ? Les mots de Thiers prennent ici une actualité brûlante. On pourrait croire, style mis à part, les propos d’un membre de la majorité. Et ce n’est pas un hasard. Que fait en effet le gouvernement Philippe ? Il détricote l’État social issu du compromis de 1944, finalement largement accepté après l’échec des grèves de 1947-48 : l’État gère directement l’assurance-chômage et l’assurance-maladie et s’apprête à réduire les garanties de la retraite ; il privatise des activités d’intérêt général comme la Française des jeux et Aéroports de Paris ; en dépit du bon sens, il mène une politique fiscale largement favorable aux plus fortunés, sans contrepartie ; il promet des réductions de dépenses et un redimensionnement des services publics, de la santé au ferroviaire. Bref, il dynamite les fondements de la société de 1944. L’État redevient celui d’un groupe social, celui qui a intérêt aux « réformes structurelles ».

    Lundi 18 mars, lors du « grand débat des idées », Emmanuel Macron a mis en garde contre la confusion entre « l’extrême violence politique » et « ce que peuvent être les mouvements sociaux dans toute démocratie ». Mais cette distinction fait deux économies majeures. D’abord, elle identifie la violence politique à la dégradation de bâtiment à vocation commerciale et elle identifie donc la politique à un système économique. Ensuite, elle oublie que le mouvement des gilets jaunes est un mouvement social prenant acte de l’impasse des mouvements sociaux dans un contexte de réformes. Or, qui a dit qu’il ignorerait, quoi qu’il arrive, le mouvement social, sinon ce même chef de l’État ? La réalité est bien différente : en cherchant à détruire l’État social, Emmanuel Macron crée un rapport de force en faveur d’une partie de la société. Et cette privatisation conduit naturellement à une guerre sociale et à l’appel à la troupe. Comme en 1795, 1834 ou 1871. Bienvenue au XIXe siècle.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/210319/l-appel-aux-troupes-ou-le-retour-de-la-guerre-sociale?onglet=full

  • Pour l’emploi de l’armée en maintien de l’ordre, M. Macron va bientôt pouvoir disposer des futurs volontaires du SNU. Brassage social garanti…

    Qu’est-ce que le Service National Universel ? | Gouvernement.fr
    https://www.gouvernement.fr/qu-est-ce-que-le-service-national-universel

    Dans un second temps, chaque jeune sera encouragé, notamment par des mesures d’attractivité variées et ciblées, à poursuivre volontairement une période d’engagement d’une durée d’au moins trois mois, liée à la défense et la sécurité (engagement volontaire dans les armées, la police, la gendarmerie, les pompiers, la sécurité́ civile), à l’accompagnement des personnes, à la préservation du patrimoine ou de l’environnement ou encore au tutorat, sans que cette liste soit limitative. L’offre des différentes opportunités d’engagements, civils ou militaires, intégrera les volontariats existants et des propositions nouvelles, y compris celles qui émaneront des jeunes eux-mêmes. À titre d’exemple, l’actuel service civique sera l’un des moyens d’accomplir cette seconde phase du SNU.

    (initialement, c’était un commentaire à un billet éphémère de @zorba, d’où le triangle plein qui ne débouche que… sur une seule occurrence du lien)

  • Gilets jaunes en Bretagne : le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche libéré, celui de Lorient bloqué France 3 Régions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/direct-gilets-jaunes-bretagne-depot-petrolier-vern-seic

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/sites/regions_france3/files/styles/top_big/public/assets/images/2018/11/20/blocage_lorient_2-3955085.jpg?itok=IFzPLmcm

    Le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche n’est plus bloqué, mais celui de Lorient l’est depuis ce matin. Les policiers se sont rendus sur place pour empêcher tout débordement. Dans les Côtes-d’Armor, la RN12 est fermée aux alentours de Saint-Brieuc.

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    ans le Morbihan, du côté de Lorient le centre pétrolier est toujours bloqué par les gilets jaunes ce matin. La police nationale s’est rendue sur place dès 5h pour éviter tout débordement et empêcher d’autres manifestants d’arriver sur le site.
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    Ailleurs en Bretagne, les actions de blocages continuent et le trafic est contrarié sur le réseau routier. Notamment sur les route nationales à quatre voies de circulation.

    Dans le Morbihan, la préfecture a averti les usagers des complications qu’ils pourront rencontrer dans le département.
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    • Haute-Corse France 3 Régions
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/haute-corse/grand-bastia/nouveau-rassemblement-gilets-jaunes-haute-corse-1577254

      Lundi 18:30 C’est la queue dans les stations-services pour récupérer un peu de carburant. Le plein est limité à 20 euros par véhicule, a-t-on pu constater dans une station du centre de Bastia.

      Malgré tout, certaines stations-service étaient déjà à sec peu avant 19h et les voitures ne faisaient que passer...
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      Mardi 8h00 Le blocage du dépôt pétrolier de Lucciana a été en partie levé au petit matin. Les gendarmes ont enlevé les gravats à l’entrée. Une quarantaine de gilets jaunes sont toujours présents.

      Des camions citernes n’ont toutefois pas pu accéder au dépôt. Certains chauffeurs, par solidarité, se sont joints au mouvement. D’autres ont fait demi-tour.

    • Gironde
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/gilets-jaunes-gironde-peage-virsac-saccage-vinci-autour
      Le péage de Virsac saccagé, Vinci Autouroutes veut porter plainte.

      Les « gilets jaunes » qui ont passé la nuit de lundi à mardi sur le péage de Virsac, dans le nord Gironde ont détruit de nombreuses installations. Depuis le 17 novembre, le lieu est devenu un point de rassemblement et de blocage pour les manifestants.

      Evacué lundi matin par les forces de l’ordre, le péage a été repris d’assaut par des gilets jaunes lundi après-midi. Entre-temps la circulation n’avait pas pu être rétablie, d’importantes opérations de nettoyage et de remise à niveau des lieux étant nécessaires au préalable.

      L’A10 impraticable
      Des manifestants sont revenus équipés de palettes, et de pneus et de quoi lancer des départs de feu. Plusieurs d’entre eux ont forcé l’entrée des locaux.

      Cabines, barrières , éclairages, chaussée ... De très nombreuses installations du péage ont été fortement endommagées et mises à feu. L’A10 est, à ce niveau, impraticable en l’état et reste coupée ce mardi matin, comme en témoignent nos confrères de Haute-Gironde ce mardi matin.

    • Franche-Comté
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/direct-gilets-jaunes-besancon-dole-lons-belfort-a36-sui

      11h00 : Les gendarmes mobiles interviennent à Vesoul

      A Vesoul, peu après 11 heures, les gendarmes mobiles ont dispersé les gilets jaunes présents au niveau du rond-point du Leclerc Drive. Des gaz ont été utilisés, dans une ambiance assez tendue selon nos journaliste sur place.

      La police intervient pour libérer la voie de sortie des camions. Une cinquantaine de gilets jaunes sur place depuis 7h ce matin. Les camions des sociétés Easydis et Jacky Perrenot ne pouvaient ni rentrer, ni sortir. La circulation reprend au compte goutte.

      Selon la Préfecture, les gilets jaunes sont déployés au rond-point du Rocher à Montmorot, à Rochefort sur Nenon et Gevry Choisey.

    • Champagne-Ardenne Plus violent
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/gilets-jaunes-au-moins-17-blesses-7-mis-examen-point-de

      A Charleville-Mézières, une personne dans le coma, deux blessés légers et un homme mis en examen

      Un homme a été mis en examen ce lundi après avoir renversé 3 personnes dans les Ardennes. Les faits se sont déroulés ce samedi 17 novembre, à la sortie de la voie rapide, avenue du Général de Gaulle à Charleville-Mézières. Deux des victimes sont légèrement blessées, la troisième, hospitalisée au CHU de Reims, est toujours dans le coma et son état est jugé préoccupant.

      A la sortie de Saint-Dizier, un camionneur interpellé après avoir blessé un gilet jaune

      Tôt ce lundi matin, aux alentours de 3 heures du matin, à Marnaval, aux abords de Saint-Dizier en Haute-Marne, un poids lourd a gravement blessé aux jambes un gilet jaune en forçant un barrage. Le pronostic vital de l’homme blessé n’est pas engagé. Le conducteur du camion a été interpellé.

      Plus tard dans la matinée, toujours ce lundi 19 novembre, deux gendarmes ont blessés à la suite d’affrontements avec les gilets jaune à Perthes.

      A Chaumont, la situation était tendues ce lundi matin devant la préfecture de Haute-Marne. Des dizaines de gilets jaunes ont tenté de forcer le passage pour finir par ressortir tranquillement. Les rangs de la contestation n’ont ensuite cessé de grossir dans la matinée, atteignant jusqu’à 600 personnes dans la ville.

      A Reims, 2 policiers blessés, 3 jeunes mis en examen

      Ce lundi 19 novembre, 3 jeunes hommes de 18, 23 et 28 ans, des gilets jaunes sont passés en comparution immédiate au tribunal de Reims, pour des faits de violences qui se sont déroulés ce samedi 17, au rond-point de la Neuvilette à Reims dans la Marne. Ils sont accusés d’avoir insulté et frappé au visage un homme d’une cinquantaine d’année, conducteur d’une voiture qui avait été pris à parti par des gilets jaunes, et blessé les deux policiers qui les ont ensuite interpellés.

      Dans la banlieue de Reims, un autre homme, un gilet jaune, a également été blessé samedi, au niveau du barrage de Thillois.

      A Troyes, dans l’Aube, trois personnes, deux majeurs et un mineur de 14 ans, ont été placées en garde à vue dès ce dimanche, après les nombreux débordements qui se sont déroulés ce samedi 17 novembre, devant la préfecture et derrière la mairie.

    • Les stations-essence en pénurie de carburant dans le Nord et le Pas-de-Calais
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/gilets-jaunes-plusieurs-stations-essence-penurie-carbur

      Plusieurs stations-service du Nord et du Pas-de-Calais sont à sec, après trois jours de mobilisation des Gilets jaunes. Des pénuries qui concernent surtout le gazole, mais également le sans-plomb 98 dans certaines stations.

      Dans le Nord

      Audruicq : station Carrefour en rupture de stock.
      Avelin : station Total en rupture de sans-plomb 95.​​​​​​
      Bailleul : station Leclerc en rupture de gazole.
      Caudry : station Leclerc fermée.
      Condé-sur-l’Escaut : station Carrefour en rupture de stock.
      Douchy-les-Mines : station Intermarché en rupture de stock.
      Faches-Thumesnil : station Total Access en rupture de gazole.
      Fenain : station Carrefour en rupture de stock.
      Fourmies : station Total en rupture de gazole.
      Hazebrouck : station Total en rupture de gazole.
      Lezennes : station Total Access, boulevard de Tournai en rupture de gazole.
      La Chapelle-d’Armentières : station Total en rupture de gazole.
      Loos : station Total en rupture de gazole.
      Malo-les-Bains : station Carrefour en rupture de stock.
      Nieppe : station Super U en rupture de stock.
      Saint-Amand-les-Eaux : station Carrefour en rupture de gazole.
      Valenciennes : station Leclerc, rue Ernest Macarez.
      Villeneuve-d’Ascq : station Total Access en rupture de stock.​​​​​​
      Wormhout : station Total Access en rupture de gazole.

      Dans le Pas-de-Calais

      Auchel : station essence Carrefour en rupture de gazole.
      Attin : station Leclerc en rupture de gazole.
      Avion : stations Auchan et Carrefour en rupture de stock.
      Calais : stations Intermarché et Auchan en rupture de gazole.
      Carvin : station Leclerc en rupture de gazole.
      Chocques : station Total en rupture de gazole.
      Courcelle-les-Lens : station Leclerc en rupture de gazole et de sans-plomb 98.
      Courrières : station Cora en rupture de gazole.
      Eperlecques : station Carrefour en rupture de sans-plomb 98.
      Essars : station Carrefour en rupture de stock.
      Hénin-Beaumont : station Total en rupture de gazole.
      Herlin-le-Sec : station Leclerc en rupture de gazole.
      Lens : station Total à Grande résidence et station Esso en rupture de gazole.
      Lillers : station Total en rupture de gazole.
      Loos-en-Gohelle : station Intermarché en rupture de gazole.
      Lumbres : stations Super U et Leclerc.
      Marck : station Carrefour en rupture de gazole.
      Marquise : station Total en rupture de gazole.
      Méricourt : station Intermarché en rupture de gazole.
      Montigny-en-Gohelle : station Intermarché en rupture de gazole.
      Rouvroy : station Carrefour en rupture de gazole.
      Sains-en-Gohelle : station Total en rupture de stock.
      Saint-Léonard : station Total Access en rupture de sans-plomb 98
      Saint-Omer : station Total Access en rupture de stock.
      Saint-Nicolas-lez-Arras : station Leclerc en rupture de gazole.
      Saint-Pol-sur-Ternoise : station Esso en rupture de gazole.
      Wingles : station Intermarché en rupture de gazole et de sans-plomb 95.

    • Haut de France Radar carbonisé ou taggué, accès à des usines et supermarchés bloqués... : les Gilets jaunes montent le ton ce lundi
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/radar-carbonise-acces-usines-bloques-gilets-jaunes-mont

      Radars dégradés
      Exemple dans le Pas-de-Calais où le radar de Maisnil-les-Ruitz, près de Bruay-la-Buissière, a été complètement carbonisé sur la rocade (D301).

      A Fâches-Thumesnil, le radar de l’A1 a été masqué par des portraits d’Emmanuel Macron. Dans de nombreux autres endroits, les radars sont peints ou dégradés par des tags.

      Accès bloqués à des entreprises
      A Hénin-Beaumont, Lestrem, ou Sainghin-en-mélantois, les gilets jaunes bloquent l’accès à des zones industrielles et donc des entreprises. Selon La Voix du Nord, la zone industrielle d’Hénin-Beaumont étant bloquées, des salariés d’entreprises comme Faurecia ou Metro, juste à côté, sont coincés aussi : les salariés repartent chez eux...

      A Vendin-le-Vieil, l’activité de l’entrepôt Logidis, qui alimente les magasins Carrefour, est aussi perturbée par des gilets jaunes. A Libercourt : des gilets jaunes sont postés devant un entrepôt Auchan.

      A Boulogne-sur-mer, l’accès à Capécure est filtré depuis dimanche soir.

      A Noyelles-Godault ou à Louvroil, des hypermarchés Auchan sont difficilement accessibles ce lundi.

      Des gilets jaunes ont aussi tenté de bloquer le dépôt pétrolier d’Haulchin, dans le Valenciennois, mais les forces de l’ordre sont rapidement intervenues.

    • Incendie criminel dans une station essence de Saint-Pierre-en-Faucigny en Haute-Savoie
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/haute-savoie/incendie-criminel-station-essence-saint-pierre-faucigny

      Peu avant 1h du matin, un incendie a ravagé ce mardi 20 novembre 2018 une partie des installations de la station Esso de Saint-Pierre-en-Faucigny. Du liquide inflammable et des pneus ont été retrouvés sur place.

    • Auxerre, Sens, Chalon, Montceau, Decize, A77… les blocages du mardi 20 novembre en Bourgogne
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/yonne/direct-gilets-jaunes-auxerre-sens-montceau-decize-a77-b
      Pour le 4e jour consécutif, les gilets jaunes ont installé des barrages en France et en Bourgogne. La protestation contre la hausse des prix des carburants s’est transformée en mouvement de ras le bol général, déclarent les manifestants.

      Nièvre
      Plusieurs secteurs sont encore à éviter ce matin, prévient la préfecture. Il s’agit des sites suivants :
      –A77 : l’aire des vignobles
      –Cercy-la-Tour : le rond-point Faurecia
      –Decize : le rond-point de la gare
      –Fourchambault : le pont de Loire
      –Garchizy : rond-point Textilot
      –Imphy : la Turlurette
      –Saint-Éloi : le rond-point Baratte

      Yonne
      –Auxerre
      Depuis 6 heures ce matin, une trentaine de gilets jaunes sont postés au rond-point de Jonches, à Auxerre. Certains ont passé la nuit sur place.

      Un barrage filtrant laisse passer les véhicules d’urgence. En revanche, les poids lourd doivent patienter avant de pouvoir avancer au compte goutte. Tout se passe dans le calme.

      –Sens
      Hier soir, vers 21h30, le préfet de l’Yonne fait intervenir les forces de l’ordre à Sens pour permettre aux poids lourds bloqués depuis ce matin de reprendre la route. Les premiers camions ont redémarré peu après.

      Le conseil départemental de la Nièvre soutient le mouvement des « Gilets jaunes »
      Le président du conseil départemental de la Nièvre, Alain Lassus, au nom des élus du Département, fait "connaître sa compréhension de la colère qui s’est exprimée, ce week-end, dans le cadre du mouvement « Gilets jaunes ».

      "Les conseillers départementaux comprennent d’autant plus cette colère que cela fait des années qu’ils constatent et alertent les services de l’État sur l’abandon des territoires, la fermeture des services pu­blics, le sentiment de relégation de cette France dite « périphérique » qui manifeste aujourd’hui ses inquiétudes.

      Les professionnels des travaux publics reportent leur action prévue mercredi
      Les professionnels des travaux publics avaient prévu d’organiser des barrages filtrants mercredi 21 novembre 2018 à propos du gazole non routier. Mais, ils ont décidé de reporter leur action. Ils ne veulent pas être confondus avec la mobilisation des gilets jaunes.

    • Toulouse : 7 “gilets jaunes”, repérés par un hussier sur Facebook, cités devant le tribunal pour blocage de la Socamil
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-7-gilets-jaunes-reperes-hussier-facebook-cites

      La Socamil, centrale d’achats de Leclerc, demandait mardi matin en référé à la justice d’ordonner la levée du blocage par les "gilets jaunes" de son site de Tournefeuille. 7 d’entre-eux, identifiés par huissier sur place ou sur Facebook, étaient cités à comparaître. Décision mercredi.

      150 camions sont actuellement bloqués dans la centrale d’achat, remplis de 4500 tonnes de nourriture dont la moitié de produit frais, a indiqué à l’audience l’avocat de la Socamil. Dénonçant des "dommages imminents" et un "trouble illicite", il a plaidé la liberté de circuler et d’entreprendre.

    • « Gilets jaunes » : couvre-feu partiel à La Réunion Le figaro
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/11/20/97001-20181120FILWWW00117-gilets-jaunes-couvre-feu-partiel-a-la-reunion.php

      Un couvre-feu partiel a été instauré dans la moitié des communes de La Réunion où les écoles sont restées fermées aujourd’hui à la suite d’une nouvelle nuit de violences en marge du mouvement des "gilets jaunes".
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      En accord avec le rectorat, le préfet de La Réunion avait décidé dès hier la fermeture des crèches, des établissements scolaires aujourd’hui. L’université a également gardé portes closes, tout comme les collectivités locales et les chambres consulaires.
      . . . . .
      Aujourd’hui à midi, il y avait toujours 35 barrages dressés sur les routes réunionnaises pour protester notamment contre la hausse des prix des carburants et la baisse du pouvoir d’achat. L’île a connu une nouvelle nuit de violences avec notamment des affrontements entre groupes de jeunes et les forces de l’ordre. Des voitures ont été brûlées, des commerces ont été vandalisés et incendiés, alors qu’un hypermarché à Saint-Denis a été pillé. Plusieurs caillassages et des actes de racket ont également été perpétrés sur des automobilistes roulant de nuit. Selon la préfecture, il y a eu une dizaine d’interpellations et cinq policiers ont été blessés. Des renforts de gendarmes mobiles sont arrivés hier de Mayotte. D’autres étaient attendus, sans que la préfecture en précise le nombre.

    • Belgique : Gilets jaunes : environ 400 pompes sont vides RTBF
      https://www.rtbf.be/info/economie/detail_gilets-jaunes-environ-400-pompes-sont-vides?id=10077734


      Environ un tiers des stations-service wallonnes, soit quelque 400 pompes, sont confrontées à une pénurie de carburant ce mardi en raison du blocage de dépôts pétroliers par le mouvement des gilets jaunes. « La situation peut toutefois évoluer d’heure en heure, en fonction du réapprovisionnement et de la libération d’infrastructures », souligne Olivier Neirynck, directeur technique de la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants (Brafco).
      L’évolution de la situation est difficile à anticiper car le déblocage de certains dépôts n’est parfois que temporaire, ajoute Olivier Neirynck. 
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    • Gilets jaunes : le 17 novembre « journée noire » pour les ventes selon Nielsen - 35% - Morgan Leclerc - 19 Novembre 2018 - LSA _
      https://www.lsa-conso.fr/gilets-jaunes-le-samedi-17-novembre-a-ete-une-journee-noire-pour-les-vente
      L’impact du mouvement de protestation des gilets jaunes, a été important sur les hypermarchés et supermarchés avec une baisse d’un tiers des ventes samedi 17 novembre selon les relevés de Nielsen.

      Les perturbations entraînées par les manifestations ont eu un impact sérieux sur les ventes du samedi.

      Les blocages des routes décidés par les gilets jaunes samedi 17 novembre (pour protester contre la hausse du prix des carburants) se sont soldés par d’importantes perturbations pour les hypermarchés et les supermarchés. Avec des clients incapable de rejoindre les magasins ou tout simplement ayant préférer reporter leurs achats en prévision des manifestations, les hypermarchés et supermarchés « ont subi en moyenne une baisse de 35% de leur chiffre d’affaires sur les produits de grande consommation si l’on compare avec les samedis depuis la rentrée de septembre » constate Nielsen dans un communiqué, ajoutant que « l’anticipation d’achats sur la journée du vendredi n’a pas suffi à compenser le recul observé le samedi ».

      Des livraisons anticipées pour les magasins
      En prévision de ces troubles de circulation, nombre d’enseignes avaient avancé leurs livraisons. « En moyenne, les quantités de marchandises reçues ont diminué de 22% par magasin. Les enseignes ont évité autant que possible les problèmes d’approvisionnement de ce samedi grâce à un système de livraison anticipé dans les 48 heures précédant l’événement » explique Nielsen. Aucun mot d’ordre n’avait été donné par les distributeurs concernant la fermeture de points de vente, chaque magasin pouvant juger, au cas par cas, de la nécessité de baisser le rideau.

      Dès vendredi 16 novembre, quelques hypermarchés et supermarchés avaient d’ores et déjà décidé de rester fermés le samedi. Pour d’autres, comme dans de nombreux Auchan, la décision a été prise au cours de la journée, devant la faible affluence des magasins et centre commerciaux (la Voix du Nord cite l’exemple du Auchan de Longuenesse, qui a fermé à 17h00 samedi au lieu de 21h30, faute de clients). La radio Europe 1 rapportait les propos d’un porte-parole de Système U, que « des magasins ont été empêchés de fonctionner normalement » et notamment « pas mal en Bretagne ».

    • Les gilets jaunes ont-ils réussi à plomber l’économie française samedi ? BFM
      https://www.bfmtv.com/economie/les-gilets-jaunes-ont-ils-reussi-a-plomber-l-economie-francaise-samedi-156992

      Le volume des achats par carte bancaire a chuté de 26% le samedi 17 novembre par rapport au samedi précédent. Et la fréquentation des centres commerciaux a baissé de 39%, samedi. Les blocages de route et d’accès aux grandes surfaces par les « gilets jaunes » pourraient avoir dissuadé les Français de faire leurs emplettes.

      Alors que les patrons redoutent que les blocages ralentissent l’économie, la forte mobilisation des « gilets jaunes » sur les routes, samedi 17 novembre, a eu un effet négatif et visible sur la consommation des Français ce jour. Une conséquence particulièrement sensible alors que la période des achats de Noël bat son plein. Les paiements par carte bancaire ont chuté de 26% d’un samedi sur l’autre, selon les statistiques du groupement cartes bancaires. Ces transactions sont passées de 50,933 millions à 37,634 millions en une semaine, sur une seule journée, alors que le samedi est un jour d’affluence dans les commerces. La baisse constatée atteint encore 21% par rapport au samedi 3 novembre, il y a deux semaines.

      La fréquentation des centres commerciaux a chuté sur 3 jours
      Ces statistiques sur les achats par carte bancaire en berne, le samedi 17 novembre, sont corroborées par celles du conseil national des centres commerciaux (CNCC). Celui-ci évoque un recul de 39 % sur la journée du samedi, alors qu’ont été constatées une hausse de 13 % par rapport au niveau habituel le vendredi 16 novembre après 18h pour des « achats de précautions », puis une nouvelle hausse de 54 % pour les commerces ouvrant le dimanche 18 novembre pour des « achats de rattrapage ».

      Au total, sur les trois jours (vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 novembre) du week-end dernier, le CNCC constate « une fréquentation en baisse de 18,5 % par rapport aux niveaux habituels » sachant que ces chiffres cumulent les données de 170 centres commerciaux, galeries marchandes et parcs d’activité commercial, abritant plus de 10.000 commerces.

      Auchan a constaté une baisse de fréquentation de 55%
      « Sur l’ensemble des hypermarchés, on est sur une fréquentation de -55% et sur une baisse de chiffre d’affaires équivalente, à -55% », explique Olivier Louis, le directeur de la communication d’Auchan Retail France sur l’antenne d’Europe1. « Sur une journée du mois de novembre aussi importante que le samedi, c’est effectivement considérable. On a une vingtaine de sites qui sont actuellement bloqués au niveau des accès, qui ne peuvent pas être livrés parce que les entrepôts sont également bloqués », a poursuivi ce responsable.
      De son côté, l’Union de la bijouterie horlogerie révèle que ses adhérents ont constaté en moyenne une baisse de 68% de leur chiffre d’affaires durant le week-end dernier. « Alors que les résultats annuels des commerçants dépendent en grande partie de ce moment de l’année, les boutiques désertées les mettent en péril. Ces blocages risquent de ne pas inciter les français à reporter leurs achats, mais à se tourner vers les géants du web » s’alarme ce syndicat de commerçants professionnels.

      Les stations service étaient la cible des manifestants
      Nul doute que les nombreux blocages de route et des accès à certaines grandes surfaces en régions ainsi que ceux des centres commerciaux abritant des stations service, très ciblées par les gilets jaunes, ont dissuadé de nombreux Français d’effectuer leurs courses ou de faire leur plein de carburant ce samedi, jour traditionnel d’affluence dans les commerces.
      En outre, à côté des manifestations, et des blocages, le boycott des cartes bancaires faisait partie des mots d’ordre de cette journée. Ainsi, sur l’un des groupes Facebook de la manifestation des gilets jaunes dans l’Indre, une participante écrivait : « Privilégier les petits commerçants mais en payant en LIQUIDE ». Certains manifestants appelaient aussi les commerçants à faire de leur côté la grève des TPE (Terminaux de Paiement bancaires).

      #giletsjaunes #bfm

  • À lire ! Un article de #Matthieu_Cornélis
    http://www.acsr.be/a-lire-un-article-de-matthieu-cornelis-dans-en-marche

              Un article écrit par Matthieu Cornélis dans le magazine #En_marche à propos du #Documentaire de Aurélie B. et #Ecaterina_Vidick, Quand la mer se retire, qui a reçu récemment le Prix Ondas de la Radio International. https://www.enmarche.be/culture/musique/quand-la-mer-se-retire.htm Le documentaire est en écoute sur https://soundcloud.com/acsr_bxl/quand-la-mer-se-retire[...]

    #presse #Aurélie_B. #Maladie #Résilience

  • l’histgeobox : Chansons anarchistes 3/4 : « Le triomphe de l’anarchie » (1912)
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2018/01/chansons-anarchistes-34-le-triomphe-de.html

    Il lance à l’attention du jury : "Il faut que la bourgeoisie comprenne bien que ceux qui ont souffert sont enfin las de leurs souffrances, ils montrent leurs dents et frappent d’autant plus brutalement qu’on a été plus brutal avec eux. Ils n’ont aucun respect de la vie humaine, parce que les bourgeois eux-mêmes n’en ont aucun souci. Ce n’est pas aux assassins qui ont fait la semaine sanglante et Fourmies de traiter les autres d’assassins. Ils n’épargnent ni femmes ni enfants bourgeois, parce que les femmes et les enfants de ceux qu’ils aiment ne sont pas épargnés non plus. Ne sont-ce pas des victimes ces enfants qui, dans les faubourgs, se meurent lentement d’anémie, parce que le pain est rare à la maison ; ces femmes qui dans vos ateliers pâlissent et s’épuisent pour gagner quarante sous par jour, heureuses encore quand la misère ne les force pas à se prostituer ; ces vieillards dont vous avez fait des machines à produire toute leur vie, et que vous jetez à la voirie et à l’hôpital quand leurs forces sont exténuées ? Ayez au moins le courage de vos crimes, messieurs les bourgeois, et convenez que nos représailles sont grandement légitimes."
    Sans illusion quant à son propre sort, Henry lance : "c’est avec indifférence que j’attends votre verdict. Je sais que ma tête n’est pas la dernière que vous couperez (...)", mais il ajoute aussitôt, menaçant : "d’autres tomberont encore, car « les meurt-de-faim » commencent à connaître le chemin de vos cafés et de vos grands restaurants."

  • Les travailleurs « ubérisés » exposés à des risques pour leur santé
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14399-les-travailleurs-uberises-exposes-a-des-risques-pour-leur-sante

    Au total, quelque 200.000 travailleurs sont concernés en France. - Crédits photo : 105480922/thodonal

    Fotolia

    La montée en puissance des plateformes numériques qui mettent en relation des prestataires avec des particuliers expose davantage les travailleurs à certains risques, notamment psychosociaux, d’après une étude rendue publique vendredi.

    Les travailleurs « ubérisés » sont plus exposés que les autres à certains problèmes de santé. C’est du moins ce que révèle une étude réalisée par l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Parmi les risques pointés, l’Institut met en avant l’isolement, car ces travailleurs n’ont plus de contacts quotidiens avec des collègues ou une hiérarchie, ainsi que la (...)

  • INTERNATIONALE DE COMBAT
    À CHICAGO EN 1886

    Au IVe congrès de l’American Federation of Labor, en 1884, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis s’étaient donné deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils avaient choisi de débuter leur action un 1er mai parce que beaucoup d’entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable.

    Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200 000 travailleurs américains d’obtenir la journée de huit heures. Mais d’autres, moins chanceux, au nombre d’environ 340 000, doivent faire grève pour forcer leur employeur à céder.

    Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago. Une marche de protestation a lieu le lendemain et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers. C’est alors qu’une bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police. Sept autres policiers sont tués dans la bagarre qui s’ensuit.
    Trois syndicalistes anarchistes sont jugés et condamnés à la prison à perpétuité. Cinq autres sont pendus le 11 novembre 1886 malgré des preuves incertaines. En 1893, ces anarchistes furent innocentés et réhabilités par le gouverneur de l’Illinois, qui confirma que c’était le chef de la police de Chicago qui avait tout organisé, et même commandité l’attentat pour justifier la répression.

    Trois ans après le drame de Chicago, la IIe Internationale réunit à Paris son deuxième congrès. Les congressistes se donnent pour objectif la journée de huit heures.
    Le 20 juin 1889, sur une proposition de Raymond Lavigne, ils décident qu’il sera « organisé une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d’appliquer les autres résolutions du congrès.
    Dès l’année suivante, le 1er mai 1890, des ouvriers font grève et défilent.

    https://rebellyon.info/Les-Martyrs-de-Chicago-aux-origines-du
    https://www.herodote.net/Tragedies_et_joies_du_1er_Mai-evenement-18860501.php

    Le 1er mai par Paul Lafargue

    PREMIER MAI 1890

    Le Congrès international de 1889 avait décidé une manifestation internationale du monde du travail le 1er Mai 1890. Quand les délégués qui avaient représenté le prolétariat français à ce congrès se réunirent pour organiser cette manifestation ils étaient sceptiques sur le résultat de leurs efforts. La tâche était d’autant plus difficile que le Parti socialiste français ne disposait d’aucun moyen financier ; de plus, les "possibilistes" se déclaraient contre toute manifestation et essayaient de la faire échouer, cependant que de leur côté, les monarchistes et les boulangistes essayaient de participer à la démonstration pour l’utiliser en faveur de leurs fins politiques.
    Abandonné à ses propres forces, le comité formé à Paris et en province n’avait pas réussi à provoquer une agitation assez forte pour déterminer un mouvement des masses ouvrières. Heureusement, ils devaient trouver dans la presse bourgeoise et chez le président du conseil Constant – 2e édition de Bismarck – une aide aussi vigoureuse qu’inattendue. Les délégués étaient fermement décidés à réaliser en dépit de toutes les difficultés la mission qui leur avait été confiée par le congrès international.

    A peine eurent-ils annoncé leur intention de fêter le 1er Mai que la bourgeoisie eut peur. Comment, les ouvriers voulaient forcer à une cessation de travail internationale ; par delà les océans et les frontières, ils entendaient exiger la journée légale de 8 heures ? C’était donc une insurrection ! C’était renverser toutes les notions bourgeoises sur la soumission loyale des ouvriers à la volonté des capitalistes et aux lois de leur économie nationale ! Le 1er Mai allait devenir un jour de révolte pour les esclaves salariés, qui allaient mettre le pays à feu et à sang ! Les journaux bourgeois, représentant les intérêts de la classe possédante qui tremblait pour son coffre-fort, publiaient des nouvelles, semant l’effroi parmi les petits bourgeois, en exagérant démesurément les moindres préparatifs de la manifestation. Le ministre Constant hurlait à la peur de la révolution et annonçait au monde entier, que pour en triompher, il allait mettre sur pied de guerre toutes les forces armées de l’Etat bourgeois. Ainsi la presse et le gouvernement contribuaient à organiser activement la manifestation de Mai 1890.

    La décomposition de la société capitaliste a déjà atteint un tel degré, que les institutions créées pour assurer sa sécurité, deviennent un facteur d’accélération de sa ruine.
    Les comités d’organisation constataient bientôt les résultats de la propagande faite par le gouvernement ; l’idée de la manifestation s’enracinait toujours plus profondément dans les esprits, elle pénétrait dans les masses du prolétariat et devenait le centre autour duquel s’orientaient les conversations dans les ateliers et les fabriques. Le 1er Mai dépassait les espérances des organisateurs de la démonstration.
    En des villes sur lesquelles ils ne comptaient pas ils furent surpris par la quantité d’ouvriers qui chômèrent.

    Les camarades du parti, à Sète, où ils ont conquis la majorité au conseil municipal, n’avaient pas osé proposer une manifestation ; ils s’étaient contentés d’organiser un meeting dans la soirée. Quels ne fut pas leur étonnement et leur joie, lorsqu’ils virent le 1er Mai tous les ouvriers du port chômer et, par leur exemple, faire cesser le travail aux tonneliers. Vers midi le chômage était général à Sète.

    La manifestation du 1er Mai 1890 fut en France plus imposante que n’espéraient les socialistes. Ce n’était pas encore toute la classe ouvrière qui fêtait ; seule sa partie la plus avancée avait prouvé qu’elle obéissait au mot d’ordre du Congrès international. Le 1er Mai 1890, le prolétariat d’Europe et d’Amérique s’était élevé dans son élite consciente ; les prolétaires de tous les pays se tendaient les mains par delà les préjugés, les frontières et les mers et jurèrent de lutter coude à coude pour se libérer du joug capitaliste.

    Les nouvelles et les mensonges étalés par la presse bourgeoise, avaient fait croire à des mesures répressives de la part du gouvernement. Les bourgeois avaient vu menacer sérieusement leur vie et leur propriété et imitaient les courageux criant devant le danger " soyez fermes, sauvons nous ". Les capitalistes s’effrayaient devant les démonstrations des ouvriers. Le 1er Mai, les magasins, les fenêtres des boutiques dans les quartiers riches de Paris étaient fermés ; on aurait dit une ville abandonnée, n’eussent été les places et les rues remplies de policiers et de soldats.

    Les capitalistes avaient eu aussi leur manifestation, la manifestation de leurs craintes. Le 1er Mai 1890 compte parmi les dates les plus importantes de ce siècle.
    L’histoire de l’humanité montrait pour la première fois le spectacle du prolétariat du monde entier, uni dans la même pensée, mû par la même volonté, suivant le même mot d’ordre ; rassemblement des forces ouvrières dans une action commune. Le 1er Mai aurait-il abouti à ce résultat, il aurait une signification immense : les socialistes internationalistes avaient remporté une victoire décisive sur les capitalistes qui avaient opposé à toute action de la classe ouvrière la résistance la plus violente.

    La bourgeoisie a appliqué tous les moyens matériels pour repousser l’organisation politique et économique de la classe ouvrière. Et le résultat ? Le prolétariat organise conformément au mot d’ordre d’un congrès, dans le tohu-bohu d’une exposition universelle de Paris, une manifestation mondiale et montre qu’il se lance uni contre la classe capitaliste pour revendiquer. Le 1er Mai 1890 se lève l’aurore d’une nouvelle ère.

    PREMIER MAI 1891

    Le 1er Mai 1890 avait soulevé les masses ouvrières. Des couches de la population laborieuse jusqu’alors restées à l’écart de la propagande socialiste, aspiraient maintenant au besoin de réformes sociales et ce qui est le plus important, croyaient à la possibilité de leur réalisation. Les pionniers de la cause ouvrière comprenaient que la manifestation offrait le puissant levier pour mettre le prolétariat en mouvement.
    Le congrès national décidait de répéter la manifestation et au congrès international de Bruxelles devait être formé le projet de proclamer le 1er Mai jour de fête permanente du prolétariat international.

    Encouragé par le succès du 1er Mai 1890, les socialistes marchaient avec enthousiasme à l’organisation de la démonstration du 1er Mai. Le conseil national du parti ouvrier et le conseil national de la fédération des syndicats lancèrent en février un appel qui fut affiché dans toutes les villes et les centres industriels. Je le publie à cette place comme un document historique, car il exerça l’effet décisif sur le succès de la démonstration.

    AUX OUVRIERS FRANÇAIS
    Manifestation internationale du 1er mai

    Camarades, nous approchons du 1er Mai ; tous les partis ouvriers d’Europe, d’Amérique, d’Australie ont décidé au congrès international de faire de cette date l’anniversaire international du travail. Les nouvelles parvenues de tous côtés montrent que les ouvriers s’apprêtent, jusque dans les coins les plus reculés, pour cette action internationale de solidarité.

    En ce jour les frontières doivent être abolies ; sur toute la terre on verra que ce qui doit être uni est uni, et décidé ce qui doit être décidé.

    D’un côté, la main dans la main, animés par l’espérance commune d’émancipation, les producteurs de toutes les richesses, les prolétaires qu’on cherche à jeter les uns contre les autres sous le couvert du patriotisme, d’un autre côté, les exploiteurs de toutes espèces coalisent leurs efforts, poussés par la peur et la lâcheté contre un courant historique qu’ils ne peuvent retenir et qui les emportera. Camarades, ouvriers de France : la question sociale est mise dans toute sa réalité devant les yeux des indifférents. Etant donné la surproduction de richesses qui devient pour la classe des producteurs, une source de misère, chacun doit réfléchir et se demander :
    Pourquoi de tels rapports sont-ils possibles ?

    Pourquoi les ouvriers de l’atelier, du comptoir, du magasin voient-ils qu’on leur diminue les salaires, qu’on prolonge leur journée de travail, que leurs femmes et leurs enfants sont toujours entraînés plus nombreux dans les bagnes capitalistes pour les concurrencer ? Pourquoi les petits marchands disparaissent-ils les uns après les autres, ruinés par les coopératives de consommation des entreprises et des grands magasins ?

    Pourquoi le petit propriétaire paysan est-il accablé d’impôts et d’hypothèques, tenaillé par l’usurier, chassé de la propriété du sol, sur lequel il peine tant, jusqu’au jour où, sous prétexte de défendre la patrie, il devra défendre le profit du voleur quotidien qui le spolie de son lopin de terre ?

    Si vous constatez qu’à notre époque, dans tous les systèmes politiques différents, dans les pays d’institutions républicaines, comme dans les monarchies, tout ce qui travaille et produit est exploité et opprimé, vous serez convaincus que la cause fondamentale du mal social que vous subissez dans l’ordre économique réside dans le fait que tous les moyens de production et les matières premières sont devenus le monopole de la classe capitaliste au lieu d’appartenir aux prolétaires qui leur donnent de la valeur par leur labeur.

    Vous aurez la conviction que pour changer cet état de choses il faut faire cesser la séparation existant entre le travail et la propriété : pour cela venir en masses conscientes vers le socialisme. Rompez avec les réactionnaires qui s’efforcent de ressusciter un ordre social mort et périmé, mais rompez aussi avec les républicains bourgeois au service, comme les royalistes, de vos exploiteurs et qui viennent d’organiser au profit des usuriers un nouveau complot de famine sous forme de droits de céréales, de viande, de vin, accourez vers le parti des masses, le parti du travail, avec lui menez la lutte jusqu’à la victoire, qui assurera au peuple la restitution des moyens de production, lui permettant ainsi de jouir du fruit de son travail.

    La journée légale de 8 heures, mot d’ordre revendicatif de la prochaine manifestation du 1er Mai, signifie les premiers pas sur la voie de votre libération qui dépend de vous.

    En forçant à limiter la somme de travail, que vos maîtres capitalistes cherchent à décharger le plus possible sur la classe ouvrière sans distinction d’âge et de sexe, vous ferez place dans les ateliers aux chômeurs affamés. Réclamez une augmentation de vos salaires indispensable pour votre développement spirituel et l’exercice de droits d’hommes et de socialistes.

    Conseil National du Parti socialiste : S. Dereure, Ferrant,Jules Guesde, Paul Lafargue.
Pour le Conseil National de la fédération des syndicats : A. Delcluze, Fournier, Manouvrier, A. Martin, Salemlier.
    
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    Cet appel était à peine affiché que la police le fit lacérer dans de nombreuses villes. Ferroul interpella à la Chambre le ministre Constant sur cette violation de la loi. Le ministre de l’Intérieur, qui passe pour spirituel chez les philistins, ne trouva d’autre réponse à faire sur la lacération des affiches qu’en prétendant qu’elles gênaient la circulation des rues en rassemblant la foule pour les lire.
    "Mais une affiche est posée pour être lue, répliqua Ferroul. Votre répression brutale et illégale donnera plus de publicité à l’appel des socialistes". L’appel fut en effet publié par toute la presse qui se mit cette année au service des socialistes, comme si elle avait été payée par eux. Les journaux s’informaient des moindres nouvelles relatives au 1er Mai et publièrent de nombreuses interviews avec les leaders socialistes de Paris et des départements.

    Les délégués demeurant à Paris qui avaient participé aux congrès de Lille et de Calais où une nouvelle démonstration du 1er Mai avait été décidée, croyaient que la manifestation projetée pourrait fournir l’occasion d’unir les différentes fractions du parti socialiste pour une action commune.
    Ils s’adressèrent à toutes les Chambres syndicales et aux groupes socialistes sans distinction de tendances pour réclamer l’envoi de délégués pour constituer un comité général, auquel devait être confié l’organisation de la manifestation.

    Les marxistes oublièrent tout ce qu’ils avaient reproché aux autres fractions, ils s’efforcèrent d’unir en un seul bloc toutes les forces révolutionnaires, mais leurs efforts échouèrent. Le comité général devint un foyer d’intrigues : les possibilistes, qui avaient repoussé l’année dernière cette manifestation, participaient au comité en vue de faire échouer cette manifestation au moins à Paris, car ils ne possédaient aucune influence en province. Les marxistes se souvenaient du concours que leur avait prêté partiellement M. Constant dans l’organisation de la fête du travail en 1890, ils ne voulurent pas lui enlever l’occasion cette fois encore d’offrir ses services.
    L’année dernière, il avait massé d’importantes forces de police, infanterie, cavalerie dans l’entourage du Sénat et de la Chambre des députés, jetant la terreur dans les quartiers riches. Les marxistes décidèrent de lui fournir le prétexte d’occuper militairement l’ensemble des quartiers de la capitale et de jeter ainsi la panique parmi toute la population de Paris.

    A cet effet, ils proposèrent au comité général de convoquer le soir du 1er Mai, tous les députés, les conseillers municipaux et les conseillers prud’homaux de Paris aux mairies des vingt arrondissements pour y recevoir les délégations qui devaient venir leur présenter les revendications sociales déterminées au nom de leurs électeurs. Constant avait mobilisé dans tous les quartiers les troupes provoquant ainsi une agitation et une grande effervescence. La vue de la force armée, loin de tranquilliser les bourgeois les effraya, car elle éveillait en eux la croyance que leur vie et leurs biens étaient en danger. Cette mobilisation provoqua au contraire la curiosité et la colère de la foule qu’elle devait endiguer.

    L’ouvrier parisien, qui en de tels moments révèle une combativité héroïque, est de nature un gai compagnon. Il ironise volontiers le gouvernement et raille la police, une manifestation est pour lui une fête. Il prend les choses gaiement. Il n’oppose aucune résistance aux attaques de la police et de la cavalerie, il court devant eux et s’écarte pour laisser passer "l’avalanche", mais revient immédiatement à la place d’où il avait été chassé. De telle sorte la force armée doit renouveler continuellement ses attaques pour balayer le terrain. Lors de la démission du président Grévy, la foule afflua durant trois jours auprès de la Chambre des députés, s’amusant à ce jeu de "flux et de reflux". Hommes et chevaux de la force armée s’étaient montrés si acharnés qu’en deux jours de semblable travail ils se rendirent impropres au service actif.
    La population parisienne a inauguré ainsi une nouvelle tactique de combats de rues : sans un coup de fusil elle pouvait réduire à l’impuissance toute une armée.

    L’envoi de délégations aux mairies, proposé par les marxistes, aurait permis aux Parisiens d’exercer leur art stratégique. Les troupes pénétraient-elles dans les quartiers isolés, elles ne pourraient laisser tranquilles les ouvriers indifférents, ils auraient abandonné en masse les ateliers pour voir ce qui se passait. Ils auraient grossi le nombre des manifestants venus en simples spectateurs, ils auraient pris part à la manifestation. Tous les faubourgs ouvriers seraient alarmés et la foule convoquée et mise en mouvement se serait portée naturellement vers la Chambre des députés, rendez-vous traditionnel du peuple de Paris. Sur la place de la Concorde, 2 à 300.000 hommes seraient accourus et la manifestation serait si imposante qu’on n’en aurait jamais vue de pareille.

    Les ouvriers parisiens auxquels on avait interdit les meetings en plein air, auraient conquis le droit de manifester dans la rue. Aucun gouvernement capitaliste n’enlèvera volontairement au prolétariat ce droit qui menace son existence.
    Les feuilles ministérielles et officielles dénoncèrent le projet des marxistes, et les possibilistes, qui au moment de la crise boulangiste se trouvèrent à la solde de Constant, intriguèrent pour faire échouer la grève générale.
Cependant, différer ne veut pas dire renoncer, l’avenir réalisera ce projet. Les Congrès de Lille et de Calais avaient résolu d’envoyer des délégués des groupes socialistes et des chambres syndicales de province à Paris. Ils devaient s’unir aux délégués parisiens pour présenter à la Chambre la revendication de la journée de 8 heures. Les possibilistes, formant la majorité au comité général, s’opposèrent à l’envoi de cette délégation. Les marxistes sortirent du comité et décidèrent d’organiser par leurs propres forces la manifestation. (...)

    Malgré les intrigues possibilistes, une quantité de travailleurs a "fêté" le 1er Mai ; la population ouvrière est venue en masse à la Chambre des députés pour donner plus de force par sa présence à la forte délégation de 37 hommes envoyée par les organisations parisiennes et départementales à laquelle s’était joint le député anglais Cunningham Graham. Certainement le nombre de manifestants eût été dix fois plus grand, sans ces manœuvres qui rejetaient chaque démonstration de rue, tandis que celle-ci est précisément le seul moyen de mettre en mouvement la population de Paris et d’exercer une pression sur les décisions des pouvoirs publics. M. Floquet, président de la Chambre et Arlequin de la comédie du parti radical, se refusa à recevoir les délégués parce que leur nombre, à ce qu’il dit, était trop grand.
    Quand les ouvriers et socialistes envoient une délégation revendiquer pacifiquement une réforme légale, les portes des pouvoirs publics restent fermées, tandis qu’elles sont largement ouvertes aux délégations capitalistes.

    LE PREMIER MAI DANS LES DÉPARTEMENTS

    Le 1er Mai 1890 avait été fêté dans les villes de province avec un plus grand enthousiasme qu’on escomptait. A Roubaix, par exemple, lès ouvriers avaient trouvé que ce n’était pas assez de manifester une journée et avaient fêté trois jours ; dans plusieurs endroits on a profité de l’occasion pour réclamer aux industriels des améliorations des conditions de vie et déclaré la grève.

    La manifestation avait causé aux cercles ouvriers une profonde impression, à tel point que l’ensemble des délégués aux congrès de Calais et de Lille (Octobre 1890) avait adopté la proposition que le premier mai, une grande démonstration ait lieu, mais que les ouvriers seraient libres dans chaque localité de la réaliser sous la forme qui serait possible.
    Le mot d’ordre lancé par le conseil national du parti, les chambres syndicales et les groupes socialistes commencèrent à agiter à partir de février la population ouvrière. Dans les grandes villes furent fondés des comités qui organisèrent des meetings et envoyèrent des orateurs là où il en était besoin. On me remit la tâche, fixée par le conseil national, d’agiter plusieurs centres industriels du département de la Seine Inférieure, de la Loire Inférieure, du Nord et du Pas-de-Calais.

    Mon voyage me conduisit dans des villes comme Fourmies, Wignelie, Anay et d’autres où jamais les réunions socialistes n’avaient été tenues.
    Ce qui me plut ce fut le grand nombre de travailleurs qui participa à mes meetings, écoutant avec attention, applaudissant avec enthousiasme, les théories socialistes.
    Un journal réactionnaire condamna les théories socialistes folles et criminelles, mais ne pût s’empêcher d’ajouter qu’elles pouvaient " enchaîner " l’esprit des ouvriers et soulever les masses ouvrières.

    Qu’est-ce que cela signifie ? Les théories de Marx ne sont pas les rêves utopiques d’un génial penseur, mais le réflexe spirituel du processus et des phénomènes réels de la société capitaliste. Voilà d’où leur vient leur puissance irrésistible de propagande. La classe des capitalistes n’a pas seulement organisé à son avantage la colossale centralisation des moyens de production, mais elle a créé en même temps la classe des prolétaires qui lui arrachera ses moyens de production. En accablant l’ouvrier de " surtravail ", en l’opprimant sous le fardeau de la misère, elle lui rend l’existence insupportable et le force à devenir révolutionnaire.

    Pendant ma tournée de propagande, je pus observer combien les masses ouvrières avaient été préparées pour le socialisme par le capitalisme. Comme je m’arrêtais à Nantes, une délégation d’ouvriers vint me trouver pour me demander de tenir une réunion à Saint-Nazaire qui suffirait à faire chômer l’ensemble des chantiers maritimes. Vu mon temps limité, je ne pus satisfaire leur demande ; leur attente ne fut pas vaine : sans grande réunion, le 1er Mai, tous les métallos de Saint-Nazaire, 500 environ, désertèrent le travail. A Fresnay-le-Grand, petite ville industrielle du département du Nord, qui compte 3.000 habitants, 1.000 assistèrent à mon exposé ; le 1er Mai, 3 tissages et 2 filatures furent fermés parce que le personnel n’était pas venu travailler. Qui se rappelle combien il était difficile d’intéresser les masses aux questions sociales, est surpris d’assister à un essor si immense accompli dans ces dernières années, surtout depuis le 1er Mai 1890.

    La question sociale est devenue le centre d’intérêt de la classe ouvrière. La manifestation de mai se montre comme le levier le plus puissant que les socialistes français possèdent pour influencer les masses et les mobiliser.

    Veut-on se rendre compte du progrès du socialisme, on n’a qu’à visiter les centres industriels de province. A Paris aussi bien que dans quelques grandes villes, qui font plutôt du commerce que de l’industrie, les ouvriers ont pris part depuis lors à des luttes politiques : ils embrassèrent la cause, les querelles de bourgeois avec tant de passion, qu’ils oubliaient leurs propres revendications. Aux questions politiques, ils ajoutèrent les questions de querelles religieuses, différents intérêts spirituels, qui occupent les populations des grandes villes.

    Dans les centres industriels, au contraire, le problème économique n’est pas caché et masqué par les questions politiques et religieuses ; là se montre ouvertement la lutte du capital contre le travail : l’ouvrier concentre toutes ses pensées et ses efforts sur ce seul point. Cette circonstance confère au mouvement ouvrier du département un caractère fortement socialiste, le prolétariat de province est plus socialiste aujourd’hui que la population ouvrière de Paris. Ce fait est de la plus haute importance pour notre mouvement historique.

    Depuis le commencement de notre siècle Paris a donné le signal de toutes les révolutions politiques. Paris fut le porteur du flambeau des révolutions en 1830, 1848 et 1871, les départements ratifièrent les changements accomplis dans la forme de gouvernement à Paris.
    Or, comme Paris maintenant n’a plus à faire les premiers pas vers une révolution politique mais vers une révolution sociale qui correspond au grand bouleversement de 1789, les départements sans préparation, surpris, étouffèrent la révolution de la capitale. Tout l’assaut de la réaction se porta sur elle, c’est la cause qui provoqua l’écrasement de la Commune de Paris. La province est aujourd’hui préparée à une révolution socialiste mieux même que Paris. La population de cette capitale est si nerveuse et impressionnable qu’elle peut être soulevée par une tempête et un jour être subitement précipitée dans un mouvement révolutionnaire. Donnerait-elle ce jour-là le signal de la révolution, la province se lèverait comme un seul homme pour la soutenir, pour la précéder même comme cela arriva en 1789. Les premières attaques contre la propriété foncière féodale partirent de la population paysanne. Les paysans et bourgeois s’emparèrent des châteaux et brûlèrent les titres de propriétés et de l’arbre généalogique, les Marseillais qui campaient aux Champs-Elysées prirent d’assaut les Tuileries le 10 août et portèrent le coup décisif à la royauté de droit divin.

    Depuis plusieurs années le mouvement socialiste est si renforcé en province qu’il influence les élections municipales ; jusque dans ces derniers temps les administrations des villes et les conseils municipaux appartenaient à la bourgeoisie ou se trouvaient aux mains des ouvriers dits intelligents, bénéficiant de la faveur de leurs maîtres. Les capitalistes avaient fait leur possible pour exclure les ouvriers et les socialistes des administrations municipales ; c’est pour cela qu’on décida que les fonctions municipales devaient être exercées gratuitement et les ouvriers qui étaient assez courageux pour se présenter eux-mêmes comme candidats étaient congédiés de leur travail.

    Malgré ces manœuvres, le chiffre de municipalités socialistes s’élevait à chaque élection, dans plusieurs villes, les socialistes gagnaient la majorité des municipalités. Le prolétariat a commencé à s’emparer des pouvoirs publics. Ce fait sera d’autant plus important que la situation deviendra plus sérieuse ; les municipalités socialistes se trouvant en liaison les unes avec les autres sont appelées à exercer l’influence décisive sur le cours des événements. Un des résultats de leur activité est la fondation dans plusieurs villes des Bourses de travail qui centralisent les forces ouvrières pour la lutte sur le terrain économique.

    Le 1er Mai devait avoir une grande importance dans les départements français. Partout où existaient des chambres syndicales et des groupes socialistes on essaya par tous les moyens d’organiser le chômage le plus général possible et des démonstrations de rues. En dépit des efforts des industriels et des armées du gouvernement pour empêcher l’agitation, celle-ci fut dirigée aussi tranquillement qu’énergiquement. Dans maintes localités comme à Fourmies, les ouvriers manifestèrent avant le 1er Mai leur intention de fêter ce jour-là. Dans d’autres villes, comme à Calais, la cessation du travail ne fut pas décidée dans un meeting public, enlevée par un discours, mais le personnel de 120 filatures dans un referendum se déclara unanimement pour un chômage général.

    Les industriels mécontents avouant qu’ils n’étaient par les maîtres des fabriques, n’osèrent pas repousser la résolution. A Roubaix, les fabricants se rappelaient que leurs efforts de l’an dernier avaient provoqué plusieurs grèves et manifestèrent leur intention de faire reconnaître le 1er Mai, comme le 14 juillet, fête légale. Dans plusieurs mines de charbon, les administrations furent assez intelligentes pour déclarer qu’elles n’approuveraient pas en vérité, le chômage d’un jour, mais elles se prononcèrent contre les propriétaires de mines qui ne chôment pas.

    LA BOUCHERIE DE FOURMIES DU 1ER MAI 1891

    M. Constant est un ministre qui pour garder son portefeuille, ne doit pas réaliser des réformes et bien administrer le pays, mais sauver constamment la république et la société. Il a sauvé la république du danger boulangiste, il fut aux dernières élections le sauveur des députés républicains qu’il aida par une pression administrative inouïe et l’argent des fonds secrets mis à sa disposition par la Chambre. Après le 1er mai 1890, il déclara aux petits-bourgeois qu’il avait sauvé la République et il devait se présenter cette année comme le sauveur de la société. Pour cela, il avait fait croire aux gens qu’un danger existait. A Paris, il fit placarder de sombres affiches anarchistes dans lesquelles il faisait savoir aux bons bourgeois que les terribles anarchistes se préparaient à mettre tout à feu et à sang. La police avait ordre de déchirer les placards, mais le texte en fut communiqué à la presse et fut imprimé. Les journaux bourgeois publièrent en même temps un tract pseudo anarchiste, dans lequel les soldats étaient invités à se révolter et à fusiller les officiers. La police assurait que cet appel devait être diffusé dans les casernes parmi les soldats, mais on se contenta de les remettre aux rédactions des feuilles parisiennes. La police ne parvint pas - malgré ses recherches laborieuses - à découvrir l’auteur et l’imprimeur des tracts, ni ceux qui les avaient diffusés. Ce subterfuge était si grossier, que, même des journaux réactionnaires comme le Soleil, laissaient entendre que Constant pouvait être lui-même l’auteur de tracts aussi incendiaires, ou qu’il y avait mis la main. Après avoir créé le danger, il ne restait plus à M. Constant qu’à sauver la société. Des troupes furent rassemblées à Paris et dans les villes où devaient avoir lieu les manifestations. Les régiments de la frontière avaient même reçu l’ordre de se tenir prêts à marcher au premier signal.

    Toute l’armée était mobilisée. Les sabres pouvaient fendre les têtes, les fusils tuer, pour écraser la manifestation du 1er mai. Le danger devait être bien grand, si l’on avait besoin d’un tel déplacement de forces pour sauver la société. La police avait reçu l’ordre de disloquer les manifestations et de provoquer la foule. La gendarmerie et l’armée devaient faire usage de leurs armes au moindre signal de résistance. A Marseille, Clichy, Lyon, Saint-Quentin, Charleville, Bordeaux, Nantes, presque partout où des ouvriers manifestaient publiquement, portaient à la mairie ou à la préfecture leurs revendications de la journée de 8 heures et une législation du travail, ils furent brutalement assaillis, chargés sauvagement par la gendarmerie et la police. La foule répondit par des cris, les coups de sifflets, dans maintes localités, et aussi par des jets de pierres et des coups de revolver.

    A Fourmies, la force armée est intervenue avec une cruauté inouïe. Les groupes du parti ouvrier de la localité avaient décidé à l’unanimité, dans une assemblée générale, le 20 avril, de fêter le 1er mai et de faire savoir aux fabricants qu’ils cesseraient le travail, ce jour-là. Les industriels de la région, groupés dans un syndicat, décidèrent dans une réunion et affichèrent qu’au 1er mai, les ouvriers absents des ateliers seraient licenciés.
    Ils avaient espéré épouvanter les ouvriers, mais ils ne purent que les exaspérer. Les plus indifférents furent pris de rage à cette menace qui les poussait à une cessation générale du travail. La quantité d’ouvriers qui ont été le 1er mai an travail fut si infime, que les fabricants durent les renvoyer chez eux.

    Les ateliers se vidaient, les rues et places regorgeaient d’ouvriers en habits de fête, qui se réjouissaient du magnifique rayon de soleil. Jamais on n’avait vu circuler autant de monde. Devant une filature, il y avait un rassemblement ; on y avait vu entrer des ouvriers et on saluait les jaunes de coups de sifflets et de cris de lâches et de traîtres.
    Ce fut le prétexte cherché pour l’intervention de la force armée. La gendarmerie attaqua la foule et procéda à de nombreuses arrestations. L’après-midi, arriva une troupe de jeunes gens, de femmes et d’enfants, en chantant sur cette même place et exigeant la libération des emprisonnés. Alors, les soldats, sans avoir été provoqués par la foule, sans avoir fait les trois sommations réglementaires, tirèrent. La boucherie aurait duré encore longtemps si le curé catholique Margerin, n’était pas sorti de la maison et n’avait pas crié : "Assez de victimes". Neuf enfants étaient couchés sur la place, un homme de 30 ans, 2 jeunes gens de 20 ans, 2 enfants de 11 et 12 ans et quatre jeunes filles de 17 à 20 ans.
    Une de ces dernières tenait un rameau dans la main, elle accompagnait son fiancé, portant un chapeau qui fut traversé par une balle. C’était la première fois que le fusil Lebel et la poudre sans fumée étaient essayés, et les deux avaient fait merveille.

    Un cri de terreur retentit dans toute la France à la nouvelle de cette terrible boucherie de gens pacifiques, qui n’avaient en rien troublé "l’ordre". Constant en était tout pétrifié. Lui qui se présentait avec cynisme devant la Chambre, ne laissa pas échapper un mot de regret. Oranger et Rocher purent l’appeler souvent "Assassin !"
    On chercha à décharger sur Constant seul la responsabilité du crime de Fourmies, mais les ouvriers ne se laissèrent pas tromper. Ils savaient bien que derrière Constant, se cachaient les officiers exécuteurs des volontés de la classe capitaliste, comme aussi les fabricants, leurs mandataires même et conseillers municipaux, qui appelèrent l’armée et lancèrent les soldats et officiers contre les ouvriers.

    La population ouvrière de Fourmies, siffla le 195e régiment qui avait participé à la tuerie et appela les soldats : "Assassins !" Le 84e régiment fut accueilli par des applaudissements car ses sous-officiers s’étaient refusés à faire feu sur la foule. Un soldat du 145e refusa de tirer ; l’officier, revolver au poing, le jeta par terre. "Je vois ma mère dans la foule", réplique le soldat.
    Quand Constant et les députés ministériels enterrèrent l’enquête sur les événements de Fourmies, ce fut parce qu’ils craignirent de découvrir les vrais coupables et de révéler que, dans de nombreux cas, soldats et officiers commandés, refusèrent d’obéir aux ordres de fusillades.
    "Une enquête, avoua un député, introduirait l’indiscipline dans l’armée et conduirait les soldats à retourner enfin leurs armes". Les fabricants avaient espéré mater la population : au contraire, elle était exaspérée. Les ouvriers baptisèrent les localités, les emplacements où avaient eu lieu la boucherie ; la place du marché, sur laquelle la foule s’était rassemblée, avait été appelée : place Lebel ; la rue Elliot où tombèrent les victimes, "la rue du crime". Un cabaretier fit monter en bronze une balle qui l’avait frappé, dans une porte d’armoire, avec l’inscription : "Preuve du 1er Mai 1891, j’ai fait des victimes".

    Tout Fourmies participa aux obsèques des neuf cadavres ; on refusa l’accès du cimetière au maire et aux conseillers municipaux. Quant aux familles des victimes, elles refusèrent l’argent offert par les autorités municipales pour les frais des funérailles et leurs besoins ; les ouvriers apportèrent les sommes recueillies par souscription. Autour de Fourmies, étaient différents centres industriels avec une population de 2 à 5.000 habitants, éloignés de quelques lieues. De toutes ces villes, des délégations vinrent à l’enterrement ; de grands centres comme Lille et Roubaix envoyèrent des couronnes et des délégués. Le cimetière est devenu un lieu de pèlerinage où chaque dimanche accourent des travailleurs des villages avoisinants pour déposer des gerbes sur les tombes des victimes. Toute une semaine, le travail cessa à Fourmies. Dans les centres industriels, des grèves éclatèrent pour des augmentations de salaires, réduction de la journée du travail, abolition des décrets des fabricants, congédiements des chefs brutaux. Toute la contrée entra en ébullition.

    Les conseils municipaux de Roubaix, Sète, Roanne, Calais, où étaient les socialistes, acceptèrent de recevoir l’argent pour les familles des victimes ; l’Intransigeant, avec Rochefort, ouvrit une souscription. Toute la France versa. Le 1er mai a déjà ses martyrs : 1869, les troupes du général Palikao menacèrent, massacrèrent à Ricamarie et à St-Aubin les mineurs insurgés ; deux années plus tard, toute la France salua le 4 septembre 1870 et la république fut proclamée, comme un jour de libération.

    Les socialistes se demandent combien d’années s’écouleront avant que la France se réjouisse de la victoire de la révolution sociale.
    La presse capitaliste de Fourmies et des environs chercha à étouffer la vérité et à faire croire que les ouvriers ne sont pas mécontents mais sont excités artificiellement par la propagande socialiste de Renaud-Caline et Lafargue. Les socialistes sont représentés comme des sorciers qui n’ont besoin que de se présenter quelque part pour transformer chaque chose en son contraire. A peine paraissent-ils en quelque endroit, les capitalistes qui en sont réduits au pain sec et à l’eau pure, parce que leurs ouvriers peuvent manger la meilleure viande et boire le vin le plus fameux, deviennent des exploiteurs qui font travailler leurs gens 12 heures durant pour de vrais salaires de famine ; et les ouvriers qui, jusqu’alors, étaient si contents de leur sort, s’imaginent encore une fois qu’ils sont devenus plus malheureux que les pierres de la rue. Si Ies industriels osaient formuler un souhait, ils exigeraient des bûchers publics, pour cuire à petit feu, ces rôtis de diables que sont les socialistes. En attendant la réalisation de cet idéal, ils ont en passant fait arrêter Fauline, le secrétaire du groupe du parti ouvrier de Fourmies. On l’accuse d’être l’auteur de la démonstration qui devait servir de prétexte à la boucherie. Comme les industriels, qui le haïssaient mortellement, ne peuvent le faire fusiller, ils veulent l’emprisonner pour longtemps. Mais les électeurs le vengeront en l’appelant, aux prochaines élections, maire de Fourmies.

    Le 1er mai ne ressemble pas en France aux autres démonstrations populaires comme le 14 juillet, le 18 mars, ni au dernier dimanche de mai.
    Le 18 mars, dans toute la France, les ouvriers rassemblés autour du drapeau du socialisme fêtent l’éveil de l’aurore de la révolution sociale. Le dimanche de la semaine de mai sanglante, les ouvriers et socialistes parisiens vont en pèlerinage au Mur des Fédérés du Père-Lachaise où les derniers combattants de la commune sont tombés, pour célébrer la mort de ces héros et jurer de les venger.

    La manifestation de mai revêt un tout autre caractère, comme j’ai pu le constater dans les localités, où m’appelaient mes tournées de propagande. Chaque ouvrier qui manifeste le 1er mai, a la conviction que les ouvriers du monde entier agissent et sentent comme lui. Il peut se trouver isolé en quelque coin du pays, il sait que la manifestation répond au célèbre mot d’ordre lancé par Marx et Engels : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous" ; l’internationalisme imprime à la manifestation de mai un cachet particulier, presque mystique. Il est touchant de voir les ouvriers qui ne sont jamais sortis de leur petite localité, et vivent en dehors de toute agitation, s’informant sur les manifestations de mai dans les autres pays, dont ils connaissent à peine le nom et dont la situation géographique leur est certainement inconnue.

    Ils attendent le 1er Mai comme un jour de libération, car ils se disent que la lutte des camarades, au dehors, ils ne savent pas au juste où, contribue à l’amélioration de leur vie. Les timides s’enhardissent en ce jour jusqu’à réclamer du patronat des améliorations de leurs conditions de travail ; ils déclarent des grèves sans savoir comment les mener. A leurs yeux, une force secrète enveloppe le 1er Mai pour le conduire à 1a victoire. La tuerie de Fourmies élèvera encore la mystique du 1er Mai ; dans plusieurs villes on parle d’envoyer des délégués le 1er Mai 1892 à Fourmies, comme si le cimetière devait devenir le lieu de pèlerinage des socialistes français.
    Le 1er Mai a fait sur la classe capitaliste une profonde impression. Le Figaro, organe de la riche bourgeoisie, voulant faire oublier que l’année dernière, il ridiculisait la manifestation en la qualifiant de farce, publiait le 2 mai une page de son collaborateur Saint-Seré, qui écrivait : "Si en Allemagne, comme en Belgique, tout se passe bien, on doit tenir pour très sérieuse la situation créée par le retour régulier et la généralité de cette manifestation d’ouvriers. Qu’on pense que cette manifestation a lieu à la même heure à Philadelphie, à Cracovie comme à Christiania et à Séville ; on doit confesser que, bien ou mal, l’étude de la pièce progresse et que sa première représentation, si éloignée qu’elle paraisse, sera terrible".

    Le Petit Journal et le Petit Parisien, vendus à des centaines de milliers d’exemplaires (l’édition du Petit Journal tire à plus d’un demi million) trouvent leurs chemins jusque dans les plus petits villages et recrutent leurs couches de lecteurs surtout dans la classe moyenne ; ils ont fait la propagande pour la manifestation de Mai et la journée de 8 heures, ils montrent du respect devant les socialistes. Les expressions des deux feuilles sont assez importantes, car elles reflètent les considérations de la petite bourgeoisie.

    Le Petit Parisien écrit, le 8 mai, sous le titre "Grève sanglante" : "Le progrès du mouvement est plus constant et toujours plus rapide. Si on revient au temps du gouvernement Louis Philippe, on se heurte à des insurrections comme celle du cloître St-Rémy ; on avait alors à faire à des centaines d’insurgés ; qui peuvent être facilement battus. Plus tard, en 1848, le soleil de juillet préside, après une bataille de 3 jours, à la défaite de 20.000 combattants.
    "La répression fut terrible, et quand elle fut accomplie, les aveugles crurent la guerre sociale conjurée à tout jamais. Et cependant on en est arrivé à la lutte fraternelle terrible de 1871 qui mena à l’organisation d’armées entières de guerre civile."

    " La simultanéité et l’unanimité avec lesquelles la manifestation de mai eut lieu dans le monde entier, renferme un sérieux avertissement. Il est évident que le flot monte et que les ouvriers ne sont plus disposés à une résignation ; à l’état de désespoir que leur donne l’organisation de la société à ce qu’ils disent. La solution du problème est difficile, répondent les adversaires du progrès. N’est-ce pas la langue que, en tous temps et en tous lieux ont parlé les heureux de ce monde ?

    L’antiquité ne comprend pas que le monde puisse exister sans esclavage ; le Moyen-Âge ne voulait pas libérer les serfs ; dans les yeux du vieux régime, comptent toujours les préjugés de la noblesse pour des dogmes inébranlables. Les époques tombent en poussière les unes après les autres. La grande révolution a passé, seulement ces principes n’ont pas abouti à leurs conséquences sociales nécessaires et l’heure approche où la vieille construction centenaire s’écroule, qu’il faut protéger par des réparations pour éviter sa chute. "

    L’impression de la manifestation de mai dut être bien profonde pour que Clemenceau, le volcan éteint du radicalisme s’exprime ainsi à la Chambre :
    "Messieurs, n’êtes-vous pas ému par l’importance que le 1er Mai a acquis ? Ne voit-on pas, à la lecture des journaux, la quantité de dépêches de toutes les parties d’Europe et d’Amérique, qui disent ce qui a été fait dans tous les centres ouvriers ?

    Vous avez accompagné en pensée les grandes processions qui ont traversé les villes aux applaudissements des masses populaires. Vous savez qu’en d’autres lieux on en est venu à des luttes, à des conflits avec la force armée ; ici vous avez vu l’enthousiasme, là la colère, partout l’ardeur passionnée. Il devient certain pour les plus myopes, que cela fermente dans la classe ouvrière, qu’un nouveau moment surgit dans l’histoire, qu’une nouvelle force terrible se révèle avec laquelle les politiques doivent compter.
    " Que signifie cela ? Nous devrons avoir le courage de répondre à cette question sous la forme que les pionniers du mouvement ont accepté : c’est le 4e Etat qui se lève et veut conquérir pour lui le pouvoir.

    J’affirme que le fait le plus important de la vie politique à présent est la révolution inévitable qui se prépare : l’organisation du 4e Etat, vous devez compter avec cela, vous devez vous opposer au 4e Etat avec violence, c’est la guerre civile !
    Recourez-vous à la violence, c’est la guerre civile ! Quel fatalisme !
    Les républiques parlementaires et les monarchies doivent-elles prévenir par des voies différentes les mêmes catastrophes ?"

    Les classes possédantes en France sont incapables de comprendre un tel langage. Sont-elles saisies de crainte, elles n’ont qu’une pensée : fuir sous la protection de Napoléon III, d’un Thiers ou de Constant, qui jouent la providence pour les protéger de chaque danger.
    Le développement économique et l’incompréhension infinie des classes dominantes préparent en France des événements terribles qui ne se termineront plus comme en 1830, 1848 et 1870, par une révolution politique, mais par une transformation sociale.

    Le 1er Mai a prouvé que dans tous les pays, avec la forme de production capitaliste, la classe ouvrière est pliée sous le même joug, souffre du même mal, mais sent le même besoin, est animée par la même pensée d’émancipation : le 1er Mai a prouvé, et ce fait mérite considération, que les prolétaires de tous les pays sont déjà prêts à s’unir pour une action de classe.

    Paul Lafargue

    --
    Né à Santiago de Cuba en 1842, afro-descendant de Saint-Domingue (République d’Haîti) par son père, Paul Lafargue arrive en France à l’âge de 9 ans et fait ses études à Bordeaux puis à Paris, où il est étudiant en médecine. Mais son engagement socialiste et son goût pour le drapeau rouge le font exclure de l’université du Second empire.
    Poursuivant ses études et ses activités militantes à Londres, Lafargue rencontre Karl Marx dont il devient le gendre en épousant sa fille Laura.
    Membre de la 1ère internationale, Lafargue soutient activement la Commune et doit s’exiler en Espagne en 1871. En 1880, de retour en France, il fonde en France, avec Jules Guesde, le Parti Ouvrier.
    Il est arrêté en 1883 et écroué pour ses activités révolutionnaires. C’est en prison qu’il rédige son célèbre essai "Le droit à la paresse" qui met à mal la glorification du travail.
    En 1891, il est élu député du Nord. Il se suicide en 1911 à Draveil avec sa femme, de peur que la vieillesse ne le prive de ses facultés.

    http://www.une-autre-histoire.org/paul-lafargue-biographie

  • Manu Militari montre son vrai visage : la haine du peuple de gauche #manif23juin
    https://gauchedecombat.net/2016/06/22/manu-militari-montre-son-vrai-visage-la-haine-du-peuple-de-gauche-ma

    [en mémoire de ceux de Fourmies : Maria Blondeau (18 ans), Louise Hublet (20 ans), Ernestine Diot (17 ans), Félicie Tonnelier (16 ans), Kléber Giloteaux (19 ans), Charles Leroy (20 ans), Émile Ségaux (30 ans), Gustave Pestiaux (14 ans), Émile Cornaille (11 ans), Camille Latour (46 ans).] Le droit de manifester est une liberté publique essentielle, […]

    http://0.gravatar.com/avatar/9faa4d044bbecc32a5bef02aba121599?s=96&d=&r=G

  • Refusons l’état d’urgence

    Sophie Wahnich

    Nous avons déjà assisté au rapatriement de la gendarmerie au sein du ministère de l’Intérieur, ce qui tend à brouiller la frontière entre police et armée, à faire rentrer la police dans un régime d’action militaire. C’était le cas à Sivens, avec pour conséquence l’issue tragique que chacun a encore en mémoire. Tout ceci contrevient à la logique historique du maintien de l’ordre républicain depuis la fusillade de Fourmies qui a toujours visé, malgré quelques écarts, la dissociation entre régime policier et régime militaire. Or, comme l’écrivait Walter Benjamin, lorsque la police n’applique plus la loi, mais la fait, le règne de l’arbitraire détruit toute fondation démocratique où la « force de loi » doit dépendre du peuple souverain, et non de la violence policière, qu’elle soit physique ou symbolique.

    http://www.regards.fr/web/article/sophie-wahnich-l-etat-d-urgence

    Fourmies, 1er mai 1891

    Le 1er mai 1891, les organisations ouvrières se préparent par différents moyens, dont la grève, à obtenir enfin la journée de 8 heures.
    A Fourmies, petite ville textile du Nord de la France, à 10 Heures du matin, Les délégués désignés en Assemblée Générale des Travailleurs et réunis au Café du Cygne, rue des Eliets, se rendent à la Mairie. Ils ont prévu d’y exposer leurs revendications :

    La journée de huit heures ;
    L’application de l’unification de l’heure pour la rentrée et sortie des fabriques et la même heure pour toutes, annoncée par la cloche locale ;
    Création d’une Bourse du Travail ;
    Révision générale des tarifs, suppression des règlements léonins, abrogation des amendes et des mal façons ;
    Fixation de la paie tous les huit jours, sans retard laissé dans la caisse des patrons au détriment de l’ouvrier, et l’obligation réciproque de prévenir 8 jours à l’avance en cas de cessation de travail ;
    Suppression des octrois ;
    Amélioration hygiénique à apporter dans certains ateliers en particulier à Fourmies et sa région ;
    Création de Caisses de retraites pour les ouvriers ;

    En réaction le patronat menace de licenciement celles et ceux qui arrêteront le travail. Pour lui venir en aide, il obtient du préfet la mobilisation de deux compagnies d’infanterie équipées du nouveau fusil Lebel ( 9 balles de calibre 8 mm).

    Ils avaient espéré épouvanter les ouvriers, mais ils ne purent que les exaspérer. Les plus indifférents furent pris de rage à cette menace qui les poussait à une cessation générale du travail. La quantité d’ouvriers qui ont été le 1er mai an travail fut si infime, que les fabricants durent les renvoyer chez eux. Paul Lafargue

    En fin de journée, face aux centaines de manifestants qui tentent d’obtenir la libération de grévistes interpellés dans la matinée et emprisonnés dans la mairie, le commandant Chapus crie : « Feu ! feu ! feu rapide ! Visez le porte-drapeau ! » La troupe s’exécute tuant en quelques dizaines de secondes 9 manifestants - dont 4 femmes et un enfant - et en blesse une quarantaine d’autres.

    Le Matin, du 5 mai 1891, dénonce les « responsables » du drame :

    Le crime vient de plus haut et de plus loin. Il vient de ces faux apôtres du progrès, philosophes de quatre sous et politiciens de pacotille, qui ont entrepris de réformer les mœurs politiques de la France, en la déshabituant de ses anciennes croyances. C’est l’enseignement matérialiste inauguré par eux dans nos écoles qui engendre ces revendications impatientes et brutales.

    Le Nouvel Éclaireur de l’Oise, du 9 mai juge les enragés :

    On a tué des femmes et des enfants ! crie-t-on. C’est vrai, c’est très fâcheux, soit ; mais qu’est-ce que ces femmes et ces enfants allaient faire là, s’il vous plaît ? Ils allaient porter aux hommes des pierres et des bâtons pour les jeter sur les soldats ; les femmes étaient là pour exciter les hommes et pour leur servir de bouclier. Tant pis pour eux. « Fallait pas qu’ils y aillent » dit la chanson, et ici la chanson dit vrai.

    Et L’Illustration, du 9 mai, ne cache pas son admiration pour le travail bien fait :

    C’est le fusil Lebel qui vient d’entrer en scène pour la première fois... Il ressort de ce nouveau fait à l’actif de la balle Lebel qu’elle peut très certainement traverser trois ou quatre personnes à la suite les uns des autres et les tuer.

    Suite aux massacre, un débat parlementaire s’ouvre à la Chambre des Députés tandis que Culine et Lafargue sont arrêtés. Clemenceau réclame une amnistie générale en s’écriant : « C’est le quatrième État qui se lève et qui arrive à la conquête du pouvoir ». L’amnistie est repoussée.

    > 1er Mai 1891 : la fusillade de Fourmies - Histoire par l’image
    http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=95

    > Sur le site marxists.org, le texte de Paul lafargue, « La boucherie de Fourmies du 1er mai 1891 »
    https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1891/05/lafargue_18910500.htm

    #Sophie_Wahnich #1er_mai 1er_mai_1891 #Fourmies #sivens #arbitraire #régime_policier #violence_policière #patronat #revendications

    • Une voiture qui traversait un passage à niveau alors que les barrières étaient baissées. Le train arrive.
      Les gendarmes embarquent le conducteur du train et laissent 240 personnes en rade.

      http://www.lavoixdunord.fr/region/templeuve-le-ter-lille-valenciennes-percute-une-voiture-ia28b50440n3267
      Templeuve : le TER Lille-Valenciennes percute une voiture à un passage à niveau, l’automobiliste légèrement blessé

      Vers 7 h 30, ce mercredi matin, le TER reliant Lille à Valenciennes a percuté une voiture qui traversait un passage à niveau alors que les barrières étaient baissées. L’automobiliste s’en sort miraculeusement. Le chauffeur du train a été emmené par les gendarmes pour apporter son témoignage.

      Un automobiliste de 25 ans, au volant d’une Audi A3, a forcé le passage à niveau rue Neuve quand un train venant de Valenciennes et roulant vers Lille est arrivé. Le conducteur du TER lancé à pleine vitesse n’a pas eu le temps de freiner pour éviter l’accident.
      Le train a percuté de plein fouet l’Audi. Le moteur de la voiture a été propulsé hors de l’habitacle et a percuté la façade d’une maison une dizaine de mètres plus loin. L’Audi a été projetée à 5 ou 6 mètres de l’impact et a terminé sur le flanc. Cinq autres voitures garées au bord de la voie de chemin de fer ont fait les frais de la collision et ont été dégradées.

      Miraculeusement, le conducteur de l’Audi, dont la carte grise indiquait qu’il venait de Fourmies, n’a pas été grièvement blessé. Il a été emmené par les pompiers de Lesquin, sous les ordres du lieutenant Favier, au CHR et souffrant seulement d’une plaie à une jambe. Le choc n’a pas fait de blessé non plus dans le train qui transportait 240 passagers.

      Le TER s’est immobilisé après la collision quelques centaines de mètres plus, loin au milieu des champs. Les agents de la SNCF ont procédé à des contrôles sur le système de freinage et ont vérifié qu’aucune pièce de l’avant ne menaçait de tomber. L’intervention a duré environ 3 h. Le chauffeur du train a été emmené par les gendarmes pour apporter son témoignage. Le train n’est reparti que bien après une fois arrivé un nouveau conducteur pour rejoindre sa destination initiale : la gare Lille-Flandres.

      Bon, après tout, le conducteur du train était peur être trop choqué pour continuer la route

  • les lois scélérates 1893-1894
    Introduites pour lutter contre le « terrorisme » anarchiste, elles furent, à l’époque, condamnées par les socialistes, notamment Léon Blum.
    Les temps ont changé...

    http://www.vendemiaire.fr/lois-scelerates/index.html

    Un léger frisson troubla la quiétude des majorités, d’ordinaire si sereine d’inconscience, le jour où les « lois scélérates » furent inscrites dans le Code.
    Mais bientôt chacun, dans son for intérieur, se morigéna et, afin de n’avoir pas à s’indigner de tout l’arbitraire que ces lois nouvelles faisaient prévoir, se fit une raison : 
    « A quoi bon s’effrayer ? Les lois scélérates étaient un tonnerre de parade. On allait reléguer ça dans le magasin aux accessoires légaux et elles ne seraient guère qu’un croquemitaine pour grands enfants... croquemitaine d’apparence rébarbative, mais en réalité bénin, — bonne pâte, carton-pâte. »
    Emile Pouget
     Réinvestir le crime.

     La IIIème république, issue du Second empire et de la répression de la Commune de Paris, établit le monopole politique d’une " bourgeoisie aussi égoïste et moins décorative que l’ancienne noblesse et de la corruption croissante d’une société asservie au capitalisme." ( F de Pressensé)
    En quelques années, les anciens carbonari qui ont lutté contre le régime de la Restauration se sont métamorphosés en gardiens d’un régime à qui ils doivent leur carrière, leur fortune et la réalisation future de leurs sordides ambitions. 
    Les revendications sociales les plus élémentaires sont de longue date assimilées à une insurrection contre l’ordre établi — et L’Etat de droit n’a de cesse d’affirmer sa capacité de répression comme en témoigne le massacre de Fourmies du 1er mai 1891. 
    Sadi-Carnot, intronisé par ses pairs président de la république pour un mandat de 7 ans ( 3 décembre 1887), se présente comme le sauveur d’un régime malmené par l’épisode antiparlementariste du général Boulanger et le scandale politico-financier de Panama (1882) — vite escamoté mais qui continue de jeter le discrédit sur des élites politiques et des parlementaires bienveillants envers des milieux d’affaires véreux.

  • Manifestation de solidarité avec les migrants ! Bravons l’état d’urgence !
    https://paris-luttes.info/manifestation-de-solidarite-avec-4183

    malgré l’interdiction de la manifestation, celle-ci est maintenue et plus de 46 organisations appellent à rejoindre les migrants sur le pavé parisien ce dimanche.

    #migrants #etat_durgence #attentats #VosGuerresNosMorts #Paris #securitaire

    • certaines organisations appellent à maintenir la manifestation, d’autres, sans appeler, assureront une présence place la Bastille, certaines enfin n’appellent plus à manifester et n’y seront pas présentes.

      la liste initiale des signataires

      ATMF, Attac, BAAM (Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants), CGA, CGT Educ’action 93, CISPM, CNDF, CSP 75, Collectif Avenir Educs, Collectif Austerlitz, Collectif 3 C, Collectif Sans-Voix Paris 18, Collectif 20 e solidaire avec les migrants, Collectif de solidarité aux réfugiés de Gennevilliers, DAL, Droits devant !!, Écologie sociale, EÉLV Paris, Ensemble !, EuroPalestine, Fasti, Fédération anarchiste, Femmes migrantes debout, Femmes égalité, Gisti, IJAN, LDH, 8 Mars Pour TouTEs, Mouvement Utopia, MRAP (fédération de Paris), NPA, PCF, PCOF, PG, RESF, SNPES-PJJ-FSU IDF, STRASS, SUD éducation, UD CGT Paris, UJFP, Union des syndicats CNT de la région parisienne, Union syndicale Solidaires...

    • [mel reçu] Comme vous le savez, il y a plusieurs semaines un collectif d’organisations qui avait déjà appelé à manifester en faveur des migrantEs le 4 octobre a décidé d’organiser une nouvelle manifestation le dimanche 22 novembre. Demain donc.

      Suite aux attentats, le gouvernement a décidé d’interdire les manifs en Ile de France jusqu’au 30 novembre.
      Malgré cela certaines organisations ont décidé de maintenir l’appel.

      Elles ont reçu un certain nombre de soutiens.

      Vous trouverez ci-dessous des textes encourageant à se rassembler à Bastille à 15h demain :

      – Le communiqué unitaire des organisateurs
      – un texte de Denis Godard
      – une Déclaration de Noël Mamère et de Sergio Coronado sur l’interdiction de la manifestation de solidarité avec les migrants le 22 novembre 2015
      – un texte de soutien de Pouria Amirshahi, député PS - destiné à être lu demain
      Bonne lecture

      Le communiqué unitaire

      L’ensemble des organisations signataires de l’appel à manifester, le 22 novembre, en solidarité avec les migrants condamne l’interdiction qui frappe cette manifestation.
      Après les terribles attentats qui ont endeuillé Paris, cette manifestation serait l’occasion de réaffirmer notre solidarité avec l’ensemble des victimes et participerait de la réponse aux attentats qui ont ensanglanté Paris..
      Qu’ils/elles soient nomméEs réfugiéEs, migrantEs ou sans-papiers ils/elles sont aussi des victimes des guerres, des violences et de la misère qui les ont contraintEs à quitter leurs pays.
      Parmi les organisations certaines appellent à maintenir la manifestation, d’autres, sans appeler, seront présentes place la Bastille, certaines enfin n’appellent plus à manifester.
      Toutes se retrouveront dans les plus brefs délais pour envisager les suites à donner à nos mobilisations en solidarité avec l’ensemble des migrantEs.

      Un texte de Denis Godard, membre de la Liste des Sans Voix

      Ils ne nous empêcherons pas de manifester !

      Il faut que nous soyons nombreux et nombreuses à manifester ce dimanche.

      Parce nous pleurons nos mortEs victimes de Daesh et que nous pleurons les victimes de la politique des frontières, les victimes des violences policières dans nos quartiers, les victimes des bombes françaises.

      Parce que plus de solidarité est la réponse. Parce que le pouvoir veut l’interdire.

      Parce que 10 mois après les tueries de janvier dernier, les réponses données alors par le pouvoir (accentuation des interventions militaires, renforcement de la police, lois sécuritaires) n’ont - au mieux - pas empêché les tueries de novembre.
      Parce que les mêmes logiques sont à l’oeuvre. En pire.

      Parce que l’hystérie sécuritaire et nationaliste de toutes les forces dominant ce pays ne fera qu’enfanter de nouveaux monstres et préparer les drames à venir. Parce que nous ne voulons pas pleurer de nouveaux morts.

      Parce que nous avons croisé dans les luttes de ces derniers mois aux côtés des migrantEs beaucoup plus d’hospitalité, de générosité, de détermination et de courage que chez les va-t-en-guerre qui dirigent ce pays. Parce que nous vomissons les fascistes et les racistes qui s’attaquent aux migrantEs et aux musulmanEs.

      Parce que s’il existait des frontières pour ces valeurs d’hospitalité, de générosité, de justice sociale et d’égalité il est évident qu’elles ne seraient ni géographiques ni religieuses.

      Parce que, dans une dizaine de jours, ceux qui appellent à la guerre se réuniront pour - soit-disant - traiter de l’avenir de la planète. En nous interdisant la rue.

      Parce que si nous ne résistons pas aujourd’hui, il sera plus difficile encore de résister demain.

      Parce que tous les arguments qui justifient de ne pas bouger aujourd’hui seront encore plus convaincants demain.

      Parce que les collectifs de sans-papiers et des migrants croisés sur les campements nous appellent à nous joindre à eux et elles ce dimanche.

      Parce que LA France n’existe pas. C’est une fiction que veulent construire à la fois Daesh et le gouvernement français, la droite et les fascistes. Parce qu’au nom de cette fiction des tueurs peuvent s’attaquer à n’importe qui EN France et qu’au nom de cette fiction le gouvernement s’attaque tous les jours à la majorité d’entre nous EN France et ailleurs.

      Parce que mettre la sécurité au dessus de la liberté serait le signe d’un peuple esclave, d’un peuple déjà mort.

      Parce que notre pays n’a pas de frontières. Il est syrien contre Bachar et Daesh. Il est palestinien contre l’Etat d’Israel. Il est kurde à Kobané en résistance, égyptien sur la place Tahrir en révolution, sénégalais et malien dans un foyer expulsé, soudanais et afghan sur un campement à Paris. Il est anglais à Calais. Il a des parents algériens, marocains, tunisiens quand il se fait harceler par la police. Il est syndicaliste à Air France et sans-abri pour imposer la réquisition des logements vides.

      Parce que notre pays s’appelle lutte pour la justice et l’égalité.

      Parce que ce pays est la seule alternative à ce monde qui sombre dans la folie guerrière et meurtrière.

      Il faut que nous soyons nombreux et nombreuses ce dimanche 22 novembre à 15H00 place de la Bastille.

      Parce que nous sommes debout. Ensemble. Parce que nous sommes vivantEs.

      Déclaration de Noël Mamère et de Sergio Coronado sur l’interdiction de la manifestation de solidarité avec les migrants le 22 novembre 2015

      L’Etat d’urgence pour qui ?

      La préfecture a décidé d’interdire la manifestation appelée en solidarité avec les réfugiés et les migrants le 22 novembre 2015. Elle autorise par contre l’ouverture des Centres commerciaux ce même dimanche. Quelle est la raison de ces décisions ? Comment supposer qu’une manifestation pacifique de solidarité est plus menacée par l’action des terroristes qu’un centre commercial ou un marché de Noël aux Champs Elysées.

      Nous dénonçons cette interdiction contre une manifestation de soutien à des êtres humains qui ont fui la violence et la guerre et qui ont connu parfois à une tout autre échelle vécu ce que nous avons subi le 13 novembre à Paris.

      Certaines organisations ont décidé de maintenir cet appel à manifester. La responsabilité des pouvoirs publics, et en particulier celles de la préfecture et du Ministère de l’Intérieur, se trouverait directement en cause en cas de troubles à l’ordre public. La limitation de la liberté d’expression fait le jeu des ennemis de la démocratie et de la liberté.

      Texte de soutien de Pouria Amirshahi, député PS, destiné à être lu demain lors du rassemblement.

      Mesdames, messieurs,

      Le monde est plein de promesses. Les sciences, les technologies, les médecines les connaissances donnent espoir. Mais le monde est traversé aussi de convulsions terribles, qui voient les désordres et les inégalités, les injustices et les guerres surgir. Les migrants, demandeurs d’asile ou pas, sont d’abord les migrants de ces calamités. Leur porter secours, les accueillir et veiller concrètement à tarir les causes de leurs exils forcés est de la responsabilité des démocraties. Nous sommes loin de cet esprit volontariste et généreux. Bien des dirigeants ont peur parce qu’ils ont décrété que les citoyens avaient peur. C’est d’ailleurs partiellement vrai. Mais qui leur fait peur ? Il faut oser dire la vérité : accueillir bien, c’est agir contre le désordre ; agir pour le développement c’est aussi construire un monde plus sûr.

      Pour beaucoup d’entre nous, il y a aussi une empathie devenue viscérale, une solidarité nécessaire à notre conscience. Certains nous le reprochent, croyant nous insulter en disant : « tiens, les droits-de-l’hommistes » ! Nous assumons. Je suis parce que nous sommes. Nous sommes des êtres humains.

      C’est pour ces raisons que nous sommes réunis. Par solidarité, mais pour réfléchir aussi aux désordres du monde, aux responsabilités qui les aggravent, aux solutions qu’ils exigent. Celles et ceux qui fuient ces derniers temps sont, pour beaucoup, issus de Syrie et d’Irak. Ils fuient le malheur, ils fuient aussi des assassins. Ces assassins, dont certains ont sévi sur notre sol en janvier et en novembre, mais aussi en Tunisie, au Liban et ailleurs.

      En réponse, l’état d’urgence a été voté ; il s’applique. Mais en quoi l’interdiction d’une telle manifestation de solidarité constitue-t-elle une menace ou un trouble à l’ordre public ? En rien. Au contraire, dans un moment de sidération, de surenchère sécuritaire, de vocabulaire toujours plus guerrier, nous savons que les citoyens ne peuvent s’en remettre aux seules autorités de l’Etat, surtout quand l’Etat adopte une législation, temporaire espérons-le, d’exception, exorbitante de droit commun. Notre meilleure arme face aux désordres du monde, qui a ses causes, ses responsables et ses conséquences, c’est nous-mêmes, citoyens d’une démocratie. Nous devons nous réunir, nous parler, nous rassembler et manifester nos opinions. Voilà ce que Daesh et d’autres veulent interdire. Voilà ce que nous voulons préserver.

      Le rassemblement d’aujourd’hui constitue aussi une façon de rendre hommage aux morts d’ici et de là-bas...et de soutenir ceux qui fuient les assassins. C’est cela, aussi, la solidarité avec les migrants.

      Pouria Amirshah

    • A Paris, une manifestation pro-migrants se transforme en défilé anti-état d’urgence (pas encore lu, rien que le titre est... expéditif, bien qu’il souligne une dimension réelle)
      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/22/a-paris-une-manifestation-pro-migrants-se-transforme-en-defile-anti-etat-d-u

      ils disent :

      ce qui aurait dû être un rassemblement

      Parole de flic.

      La manifestation interdite a donc bien eu lieu, malgré l’opposition de la police !
      Ce qui fut scandé : « état d’urgence, état policier, vous n’en nous priverez pas du #droit_de_manifester », « so so solidarité avec les réfugiés », « so so solidarité avec les #sans-papiers ».
      Les manifestants ont du plusieurs fois forcer les barrages de gardes mobiles, courir pour éviter que la manif soit à nouveau bloquée, subir quelques coups de tonfa et utilisation de gazeuses lacrymos, mais, bien que certaines orgas (et de leurs militants trop disciplinés...) aient choisi de s’en tenir à un rassemblement statique devant l’opéra Bastille, la manif a eu lieu.
      De même, le convoi Notre Dame des Landes Paris a été bloqué aujourd’hui par la police avant de pouvoir avancer vers Paris, liberté de mouvement et d’expression assortie d’un avertissement policier selon lequel cette manifestation ne pourrait accéder à l’Ile de France.

      Caner sur le droit de manifestation ce serait piétiner les ouvriers morts de Fourmies (1891), les manifestants du 17 octobre 1961, de Charonne (1962) et de tant d’autres tués par la police, c’est aussi très précisément renoncer à ce que Daech attaque.

    • #résistance et #bravo merci pour la vidéo excellente, on y voit la preuve que formés à la politique, au militantisme, à la solidarité, la détermination pour rester ensemble, s’organiser et esquiver tout en souplesse les CRS armés sort gagnante du rapport de force inévitable. Pff, chapeau #éducation_politique

    • RT (Ruptly TV) a réalisé un long montage de la journée d’hier ; j’ai sauté rapidement, on entend surtout les slogans, et vers la fin un témoignage d’un sans papier (si j’ai compris).

      https://www.youtube.com/watch?v=rh9zyUEiH5E

      Streamed live on Nov 22, 2015

      A demonstration in support of refugees is set to take place in Paris on Sunday, November 22. The rally will take place at the place de la Bastille square despite the ban on gatherings enforced by French authorities. Participants include the french trade union, movement Utopia, MRAP (federation of Paris), EuroPalestine group and French Anarchists Federation

    • COP21 - Droit de manifester
      Actualités du convoi Notre-Dames-des-Landes - Paris

      > contact presse dédié au convoi : 07 68 17 95 78
      > adresse mail : mslcnddlpress@riseup.net
      > Notre blog : http://marchesurlacop.noblogs.org
      > Notre compte twitter : http://twitter.com/MSLC21
      > CAP sur la COP - The movie, vers la COP21 :
      > https://www.youtube.com/watch?v=OuN5Xa1MBv8


      >
      >
      > Après 2h de blocage de la nationale 23 et du convoi par la police,
      > celui-ci a été libéré. Les participants au convoi avait décidé d’un
      > commun accord de refuser de décliner leur identité et donc se laisser
      > ficher. Alors que les soutiens de la région commençaient à se rendre sur
      > place, le ministère de l’intérieur a finalement accepté de laisser
      > repartir librement le convoi, en se contentant d’une déclaration au
      > mégaphone. Un policier a affirmé dans le micro que le convoi serait
      > interdit d’accès à Saclay, l’étape avant paris et qu’un périmètre de
      > « sécurité » serait déployé autour de la ferme de l’agriculteur qui devait
      > nous accueillir. Il a aussi annoncé que toute tentative de passer à
      > Saclay ou en île de France serait sévèrement réprimé.
      >
      > Cette mesure nous apparaît comme un signe de plus de la volonté de
      > museler toute contestation sociale et environnementale lors de la cop
      > 21.
      >
      > Pourl’heure le convoi continue sa route et sera ce soir à Angers à la
      > salle daviais. Nous invitons les comités qui se sont mobilisé ce matin à
      > nous retrouver sur place et les remercions chaleureusement de leur
      > soutien.

    • Récit d’une manifestation sous état d’urgence

      https://paris-luttes.info/recit-d-une-manifestation-sous-4236?var_mode=calcul

      Depuis plusieurs mois, les migrants se battent au quotidien et manifestent pour leurs droits. Ce dimanche 22 novembre 2015, une nouvelle manifestation de soutien dont l’appel circule depuis plusieurs semaines est prévue de Bastille à République. Depuis la mise en place de l’état d’urgence toutes les manifs sont interdites. Récit à la première personne et photo-reportage d’une manifestation sous état d’urgence.

      @parpaing @colporteur @la_taupe

    • Etat d’urgence : la police dénonce au parquet 58 personnes ayant bravé l’interdiction de manifester
      http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/12771-attaquesparis-urgence-police-denonce-parquet-personnes.ht

      ...dimanche, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées sur la place de la Bastille et ont défilé jusqu’à la place de la République, mobilisant « un important dispositif de sécurisation » de la part des forces de l’ordre, ce qui les a « détournées de leur mission prioritaire de sécurisation générale », explique la préfecture de police.

      La police a procédé à « 58 #identifications de personnes n’ayant pas respecté l’#interdiction_de_manifester », qui ont été transmises au Procureur de la République de Paris « pour application des suites judiciaires prévues par la loi ». Les contrevenants « s’exposent à une peine pouvant aller jusqu’à six mois d’emprisonnement et à une amende de 7.500 euros », rappelle la #préfecture de police.

    • on espère que nombreux nous serons à répondre à cet appel :

      Dimanche 29 novembre, nous appelons à braver l’état d’urgence et à nous retrouver à 14h sur la place de la République
      http://www.liberation.fr/debats/2015/11/24/bravons-l-etat-d-urgence-manifestons-le-29-novembre_1415769

      sinon la manœuvre consistant à assigner à résidence, traquer, perquisitionner quelques militants pour que nous tous n’osions plus manifester ou très très calmement si ce n’est dans les formes autorisées, controlées, gérées par le gouvernement risque de réussir, au moins pour un temps (j’ai entendu Cazeneuve dire qu’après trois mois, il s’autoriserait peut-être bien à faire perdurer encore l’état d’urgence).

      A la veille de la COP21, perquisitions, assignations à résidence et appels à manifestations
      http://paris-luttes.info/a-la-veille-de-la-cop21-4281

      Et lorsque l’on perd du terrain, on a du mal à le regagner derrière, surtout quand l’état utilise l’outil de l’état d’exception couplé à l’outil antiterroriste...

      J’espère que nombreux nous serons ce dimanche, Place de la République, 14h.

  • Amnistie sociale, pas de fausse symetrie – Le blog de Gérard Filoche
    http://www.filoche.net/2015/10/08/amnistie-sociale-pas-de-fausse-symetrie

    C’est incroyable, les grands médias s’émeuvent de l’amnistie de syndicalistes mais pas des délits patronaux : le Medef qui s’indigne contre quelques militants qui ont forcé des portes pour se faire entendre, lui, il détournait 600 millions d’euros dans une caisse noire, révélée en 2007 ! C’était des détournements en bande organisée de biens sociaux, une double comptabilité dans les entreprises, un trafic d’influence et de salaires en liquide (versés par le Président de l’UNEDIC d’alors qui était pourtant chargé de veiller aux rentrées de cotisations sociales ! C’était un Cahuzac avant l’heure). Cet argent servait à casser les grèves. De « l’argent sale » avait dit Laurence Parisot, avouant « beaucoup savaient inconsciemment ». Mais eux ils ne risquent pas de demander l’amnistie, car 6 ans après ils ne sont toujours pas jugés ! Pourtant n’importe quelle bande organisée de voleurs de mobylettes en banlieue, pour beaucoup moins que ça, aurait été placée sous les verrous.

    Si nous avons des congés payés, c’est parce qu’il y a eu des occupations d’entreprise et des séquestrations de patrons ! L’histoire du syndicalisme, ça a été d’abord la lutte pour exister lorsqu’il y avait des massacres contre les ouvriers, depuis le 1er mai 1891 à Fourmies. Si on a une retraite et une Sécu, c’est qu’il en a fallu, des piquets de grève, des échauffourées et les militants ont été plus souvent humiliés, matraqués, licenciés que violents eux mêmes !

    L’UMP réclamait il y a quelques semaines l’amnistie pour les fraudeurs fiscaux ! Il y a 590 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux, 60 à 80 milliards de fraude fiscale, mais là ils demandent l’amnistie, ils n’arrêtent pas les gens, ils ne les condamnent pas, ils ne reprennent pas l’argent fraudé.

    On nous dit : « - On n’amnistie pas les syndicalistes aujourd’hui pour que demain les fraudeurs fiscaux ne soit pas non plus amnistiés ». Il n’y a pas symétrie entre ceux qui défendent notre pain et ceux qui volent notre pain. Pas davantage entre ceux qui défendent nos droits et ceux qui les piétinent.

  • Anarchistes au XIXe siècle : la propagande par le fait
    http://paris-luttes.info/anarchistes-au-xixe-siecle-la

    Il faut que la bourgeoisie comprenne que ceux qui ont souffert sont enfin las de leurs souffrances ; ils montrent les dents et frappent d’autant plus brutalement qu’on a été brutal avec eux. Ce n’est pas aux assassins qui ont fait la semaine sanglante et Fourmies de traiter les autres d’assassins. Ils n’épargnent ni femmes ni enfants bourgeois, parce que les femmes et les enfants de ceux qu’ils aiment ne sont pas épargnés non plus. Ne sont-ce pas des victimes innocentes que ces enfants qui, dans les faubourgs, se meurent lentement d’anémie, parce que le pain est rare à la maison ; ces femmes qui dans vos ateliers pâlissent et s’épuisent pour gagner quarante sous par jour, heureuses encore quand la misère ne les force pas à se prostituer ; ces vieillards dont vous avez fait des machines à produire toute leur vie, et que vous jetez à la voirie et à l’hôpital quand leurs forces sont exténuées ? Ayez au moins le courage de vos crimes, messieurs les bourgeois, et convenez que nos représailles sont grandement légitimes.

    #anarchisme #histoire