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  • #Radio_Pogge
    http://www.radiopanik.org/emissions/radiografi/radio-pogge-29

    Un projet de créations Slam/Son/Graf autour de l’engagement réalisé avec les élèves de 4ème de l’Institut Frans Fischer. L’aboutissement de leurs créations sera présenté sous forme de performance et d’expo au Centre Culturel de Schaerbeek le 9 mai prochain.

    Tout a commencé par de créations et les ateliers avec les élèves en janvier 2019. L’Atelier Graf avec Orkez, pour l’atelier son avec Céline et Emilie du collectif Urbanisa’son. Et pour l’atelier Slam avec Sébastien et Geoffrey. Ces ateliers ces sont tenus à l’école, dans le quartier et au Centre Culturel de Schaerbeek…

    En son, les élèves ont rencontré pas mal de personnes et se sont rendus dans certains lieux pour y faire reportage et interviews. Ils ont travailler sur plusieurs sujets qui leurs tenez à Cœur : De (...)

    #Studio1BIS #Open_Mic #Scène_Ouverte #le_quartier_en_temps_réel #OPEN_MIC #Fischeriens #Studio1BIS,Radio_Pogge,Open_Mic,Scène_Ouverte,le_quartier_en_temps_réel,OPEN_MIC,Fischeriens
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/radiografi/radio-pogge-29_06630__1.mp3

  • « Projet Daphne » : qui a ordonné l’assassinat de Daphne Caruana Galizia ?

    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/04/17/projet-daphne-qui-a-ordonne-l-assassinat-de-daphne-caruana-galizia_5286683_3

    Dix-huit médias, dont « Le Monde », réunis dans le partenariat international « Forbidden Stories », ont enquêté sur la mort en 2017 de la journaliste maltaise, et poursuivi son travail d’enquête. Premier volet.

    Tout au fond de la petite salle du tribunal de La Valette, le vieil homme se prend la tête entre les mains. Lundi 26 mars, c’est la troisième fois que Michael Vella entend l’insoutenable. Le récit de l’assassinat de sa fille, la journaliste d’investigation maltaise Daphne Caruana Galizia, brûlée vive dans l’explosion de sa voiture, le 16 octobre 2017. La troisième fois que repasse le film de ces interminables minutes où les flammes dévorent tout, sans que pompiers et policiers puissent intervenir.

    A quelques mètres de lui, trois hommes sont assis côte à côte sur le banc des accusés, deux frères, Alfred et George Degiorgio, dits « la Fève » et « le Chinois », et Vincent Muscat – il n’a aucun lien de parenté avec le premier ministre de l’île, Joseph Muscat. Bien connus à Malte pour leur proximité avec le banditisme, ils ont été mis en cause par le passé dans des affaires d’armes à feu et de règlements de comptes. Mains posées sur les genoux, regards vides, vissés sur la juge, ils ne laissent paraître aucune émotion. De temps en temps, « le Chinois » jette un coup d’œil furtif vers les journalistes étrangers venus assister à l’audience.

    Depuis leur arrestation, le 4 décembre 2017, pour l’assassinat de la journaliste la plus célèbre et la plus pugnace de l’île, pasionaria de la lutte anticorruption, les trois hommes n’ont pas lâché un mot aux enquêteurs ni à la justice. En vertu du système judiciaire maltais, les preuves sont présentées tout au long de l’instruction, lors d’auditions publiques où médecins, policiers, militaires intervenus sur la scène du crime, et témoins, sont appelés à la barre. Ils jurent de dire la vérité, en embrassant un imposant crucifix, placé à côté d’un micro.

    Une île où « tout le monde se connaît »

    Suivie en direct par tous les sites d’information du pays, l’instruction de l’assassinat de Daphne Caruana Galizia n’est pas seulement le plus gros dossier criminel depuis des décennies à Malte, petite île de 440 000 habitants, entrée dans l’Union européenne en 2004. Il est celui qui suscite le plus de passions, dans cette microsociété insulaire, où, répètent à l’envi les habitants, « tout le monde se connaît ». Une société minée depuis toujours par le crime organisé et les affaires de corruption, ultrapolarisée entre deux clans : les travaillistes, au pouvoir depuis 2013, et les nationalistes.

    Le véritable procès est loin d’être programmé, et le verdict n’est pas attendu avant plusieurs années. Mais les preuves contre les deux frères Degiorgio et Vincent Muscat sont accablantes. Le nom des potentiels commanditaires reste en revanche un mystère, et c’est bien là ce qui occupe tous les esprits. Les assassins de la journaliste qui traquait la corruption jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir ont-ils pu agir sur ordre politique ? La rumeur court sur l’île.

    Lundi 16 octobre 2017, en début d’après-midi, Daphne Caruana Galizia doit se rendre à la banque. Depuis plusieurs semaines, son compte est bloqué en raison d’une énième poursuite en diffamation, qu’elle collectionne autant que les insultes. Sympathisante du parti d’opposition nationaliste mais attachée à sa liberté et son indépendance, la journaliste de 53 ans, mariée à un avocat réputé, mère de trois jeunes adultes, a multiplié avec une certaine hargne les révélations sur les pratiques du gouvernement travailliste. Ce qui lui vaut une haine tenace de la part de plusieurs ministres et de leurs partisans.

    Sur son blog au nom explicite, Running Commentary (« commentaire continu »), qu’elle veut alimenter sans relâche, elle a affirmé, en février, que le ministre de l’économie, Chris Cardona, aurait fréquenté une maison close au cours d’un voyage officiel en Allemagne. Il a porté plainte et fait saisir ses comptes à titre conservatoire. Elle doit utiliser des chèques signés par son mari pour régler ses dépenses.

    Son fils Matthew Caruana Galizia est à la maison, ce 16 octobre 2017. Journaliste expert en traitement de données, employé par le Consortium international des journalistes d’investigation qui a révélé les « Panama Papers » et les « Paradise Papers », il est revenu travailler à Malte voici quelques semaines. Son autre fils, Andrew Caruana Galizia est à Malte lui aussi, mais dans son bureau de La Valette. Diplomate en poste à New Delhi, il a été brutalement rappelé, sans explication, après la victoire des travaillistes aux élections de juin 2017. Des élections anticipées que sa mère a contribué à provoquer, avec de nouvelles révélations sur le pouvoir.

    Les représailles contre Andrew Caruana Galizia ont durement affecté Daphne. « Ma mère se sentait responsable pour ma carrière, elle s’était arrêtée d’écrire pendant deux ou trois semaines, peut-être un mois. Ce fut probablement sa plus longue période sans écrire. Je lui avais dit de ne pas s’en faire. Que si c’était cela la pire chose qu’ils pouvaient nous faire, ça irait… », raconte aujourd’hui Andrew, qui s’est exilé à l’étranger depuis le meurtre, comme ses deux frères.


    Devant l’entrée principale du palais de justice de La Valette, le 26 mars, lors d’une audience de comparution des assassins présumés de la journaliste Daphne Caruana Galizia.

    Mal dans sa peau, souvent prise à partie dans la rue, la journaliste-blogueuse ne sortait presque plus de chez elle, de peur d’être prise en photo à son insu par un assistant du premier ministre, qui l’a prise pour cible et la dénigre. « Je ne peux même plus aller à la plage », se confie-t-elle, le 6 octobre 2017, à un enquêteur du Conseil de l’Europe qui prépare un rapport sur les menaces contre les journalistes. Daphne Caruana Galizia a raconté les multiples menaces de mort dont elle a été la cible. « Tous mes problèmes viennent du fait que le Parti travailliste a fait de moi un bouc émissaire national », assure-t-elle dans cet ultime entretien avant sa mort.

    Mais la liste de ses ennemis est longue, car Daphne Caruana Galizia s’était mise, depuis peu, à traquer la corruption au sein du Parti nationaliste. Elle a ainsi découvert que le nouveau chef de file, Adrian Delia, avait fait transiter de l’argent de la prostitution à Londres, sur les comptes d’une société offshore. Lui aussi a porté plainte en diffamation.


    Les traces de pneus de la voiture de Daphne Caruana Galizia après l’explosion, à Bidnija, dans le nord de Malte. La journaliste d’investigation est morte des suites de la détonation.

    Une demi-heure avant de mourir, Daphne jette ces mots sur son site : « Les escrocs sont partout. La situation est désespérée. » Il est 14 h 55 quand la journaliste sort de chez elle, une jolie maison bourgeoise située à Bidnija, dans un des rares coins de l’île à la nature préservée. Elle s’apprête à partir, mais se ravise : elle a oublié le chéquier de son mari. Elle revient sur ses pas, puis repart, chéquier en main. Grimpe dans sa voiture. Démarre.

    Trois minutes plus tard, la bombe placée sous le siège conducteur explose. La Peugeot 108 de Daphne est projetée dans le champ qui borde la route, la journaliste n’a aucune chance de s’en sortir. Son fils Matthew bondit hors de la maison. La plaque d’immatriculation et les enjoliveurs qui ont roulé à terre ne laissent aucun doute sur ce qui vient d’arriver.

    « Je crois qu’elle avait deviné quelque chose… »

    Un homme, un voisin, a tout vu. Il a 60 ans, s’appelle Frans Sant et vit depuis sous tranquillisants, hanté par la scène. Au volant de sa voiture, de retour de courses, il explique avoir croisé celle de Daphne, qui roulait doucement puis s’est arrêtée. Il raconte une première explosion, avec « des étincelles sous la voiture », suivie d’une deuxième, « quatre ou cinq secondes après », qui a transformé le véhicule en « une boule de feu ».

    « Pauvre femme… Je crois qu’elle avait deviné quelque chose, dit-il, car elle s’était arrêtée. A la première explosion, elle était vivante. Je l’ai vue paniquer dans sa voiture, elle était consciente de ce qui se passait avant de mourir. Je vais vous dire quelque chose que je n’ai encore jamais dit, même pas au tribunal. Je l’ai entendue crier, les deux fois. Un grand cri. Et puis elle est devenue cette boule de feu. »

    ll faudra un peu moins de deux mois aux policiers pour arrêter la fratrie Degiorgio et Vincent Muscat, dans un entrepôt de pommes de terre du port de La Valette. Les enquêteurs maltais, aidés du FBI américain, d’Europol et de la police scientifique néerlandaise, ont identifié les trois hommes grâce à leurs téléphones portables, qui ont « borné » sur la scène du crime.

    Les suspects ayant gardé le silence pendant tous les interrogatoires, la question de leur mobile et du nom de leur éventuel commanditaire reste entière. Mais leur mode opératoire a vite été reconstitué. La bombe placée sous le siège de la Peugeot que louait Daphne Caruana Galizia a été déclenchée par un SMS envoyé de la mer, depuis un bateau mouillé à des kilomètres en contrebas du domicile de la journaliste. Or le matin du crime, les caméras de surveillance du port de La Valette ont enregistré l’image du « Chinois » partant en mer sur son bateau, le Maya.

    L’ADN de « la Fève » a, lui, été retrouvé sur un mégot de cigarette, juste à côté du lieu de l’explosion. A l’endroit précis où une mystérieuse voiture blanche semblant en faction avait été repérée par un voisin, les jours précédant l’explosion. Quant à Vincent Muscat, c’est lui qui se serait occupé de préparer la bombe. Son portable, en effet, a été tracé sur la commune de Bidnija dans la nuit du 15 octobre 2017, deux jours avant l’assassinat. Sur le téléphone portable du « Chinois », la police a intercepté un SMS, que le déclencheur de la bombe a envoyé à sa compagne, juste après l’explosion, en rentrant au port :

    « Achète-moi du vin, mon amour. »

  • Lexique féministe - Blog de Cretch
    https://cretch.net/lexique-feministe

    Je vous pro­pose ci-des­sous une sorte de glos­saire de la cause fémi­niste et des luttes contre les dis­cri­mi­na­tions. Elle n’est pas de mon fait mais d’un groupe de parole fémi­niste. Ils peuvent ser­vir pour les non-ini­tié-es qui sou­haitent com­prendre cer­tains de ces termes peu cou­rants. Et non, le fémi­nisme n’est pas la gynar­chie n’en déplaise à cer­tain-es

    #vocabulaire #féminisme

    • #Biphobie habituelle (pluôt que de lire le manifeste bi, on invente un truc et on propose pansexualité, comme ça, on ne parle plus de biEs du tout...) : « Bisexua­li­té orien­ta­tion sexuelle pour les per­sonnes du genre oppo­sé au sien ain­si que pour les per­sonnes de son propre genre, dans le cadre où le genre du par­te­naire importe vrai­ment dans l’attirance. Si le genre importe peu, on par­le­ra plu­tôt de pan­sexua­li­té »

      Manifeste bi : « Nous sommes attirés affectivement ou sexuellement par des personnes de tout sexe et de tout genre sans nécessairement avoir de pratiques sexuelles, et nous l’assumons. »

    • Pansexualité englobe les personnes non binaires, trans et intersexes ce qui est pas forcement le cas avec la bisexualité. « Bi » ca renvoie a quelque chose de binaire alors que « pan » est plus général. Les bisexuels n’ont pas tou·te·s du lire le manifeste bi et tou·te·s ne sont probablement pas d’accord avec ce manifeste.
      Est-ce que les gens qui se revendiquent pansexuels sont biphobes ?

    • Pourquoi toujours nier la définition de la bisexualité telle que les biEs (et j’en suis) la vivent ? Pourquoi toujours y opposer un néologisme ? Pourquoi surtout, ne surtout pas créer une assoce pan et prendre la relève plutôt que de taper sans cesse sur les assoces Bies qui sont là depuis 20 ans ? Pourquoi sexualiser les biEs ?
      J’en deviens panphobe (et là on voit que le mot est radicalement idiot...)
      les pansexuels « militants » sont aussi utiles à la cause LGBT qu’un pneu crevé sur la bicyclette d’un poisson rouge.

    • En regardant sur wikipédia le mot pansexualité ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Pansexualit%C3%A9 ) il y a une possible origine chez Freud (ce qui fait que c’est mal parti à mes yeux ) et c’était réservé à la psychanalyse. Après ca à été utilisé pour désigné la sexualité de Bonobos par Frans de Waal qui sont effectivement elleux vraiment pan-sexuels vu que c’est effectivement une sexualité sans limites de sexe ou d’age et même de race car je sais que les bonobos sont par exemples sexuels avec les orang-outangs en captivité et probablement les humains, les chats et tout ce qui doit pouvoir se frotter à elleux.
      C’est utilisé depuis peu par certaines personnalités du show-biz et certaines personnalistes trans-activistes dit wikipédia. Le mot marque une certaine conception du genre mais c’est à mon avis une vision du genre opposé à la mienne (radfem) et du coup tu as bien fait de me faire regarder de plus près ce mot de pansexualité. Personnellement j’en avais une définition très abstraite,le mot m’avait toujours plus gênée pour son potentiel pedocriminel et zoophile car il les inclu dans son origine ethymologique, et le coté biphobe m’etait complètement étrangé. Mais je commence à comprendre ce qui te chiffonne dans la définition donné par ce lexique en rapport au contexte actuel et pas dans mon délire abstrait sur les bonobos ^^

      Merci pour le pointage de cette biphobie du lexique @fsoulabaille je l’ai linké sans le lire ce lexique et il y a peut être d’autres définitions problématiques du même acabit car fondé sur une conception dépolitisé du genre.

    • être féministe (radicalE comme toi ou) sex-positive et genderfluid (coucou, c’est moi), c’est mathématiquement incompatible avec 99% des définitions de la pansexualité trouvées sur le web. Et les 1% restantes sont totalement vidées de tout argument qui justifie l’emploi de ce mot plutôt que bisexualité.
      Mais ce n’est que mon expérience, je peux me tromper puisque les pans, savent mieux que moi ce qu’est la bisexualité...

  • portrait de l’artiste en travailleur | TANX
    http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/9983

    Sur son petit piédestal, l’artiste, le créateur, le scientifique, le professeur, le journaliste, clame à la face du monde qu’il est exceptionnel et mérite un traitement de faveur et pleure que sa situation est insoutenable, le sel de la terre est triste comme un caillou et il trépigne d’être traité comme les autres et le dit sans même rougir.

    C’est un piège, et le piège est monté d’un part par nos exploiteurs et d’autre part par nous-mêmes : à aucun moment on ne décide de laisser tomber cette singularité en toc pour enfin constater qu’avant d’être intellectuel ou créatif, on est un prolétaire (quand on en est un, évidemment, mais là on entendra pas l’artiste bourgeois se plaindre de ses conditions de travail, pardi, he). Si ces métiers-là ont essuyé les plâtres des statuts ultra-précaires rêvés du patronat, nous n’avons jamais envisagé que ça puisse être une incroyable occasion à une solidarité de classe. Plutôt qu’alerter les autres travailleurs sur le recul des droits sociaux – ce qu’on vit déjà, n’ayant aucune couverture sociale en dehors de la santé – pour soutenir les luttes, et y participer pleinement, on n’a eu de cesse de rappeler notre singularité.

    En oubliant au passage que le capitalisme est un empêchement à nos ambitions intellectuelles et artistiques. La perte de sens dans beaucoup de domaines, tout aussi singuliers et autrement indispensables (chez les soignants par exemple, ou à l’inspection du travail), mène des cohortes de travailleurs à la dépression, à l’alcool, aux drogues légales ou non, et au suicide.
    Exactement comme les travailleurs de domaines moins prestigieux. L’ouvrier sur une chaine de montage ne mérite pas plus cette vie de merde que nous, nous ne méritons aucun traitement de faveur, nous devons rejeter l’exploitation pour ce qu’elle est, et non pas uniquement quand elle nous touche, nous.

    Ce qui relie l’ouvrier, le soignant et l’artiste prolétaire c’est le statut social, et ça n’est pas dire que tous les boulots sont les mêmes, mais que nous sommes tenus par la même obligation de remplir le frigo, de payer un loyer ou des crédits. Les métiers intellectuels et créatifs sont prestigieux, et nous le savons puisque notre activité est la première chose que nous mettons en avant. Pourquoi choisir cet angle d’attaque quand on parle de conditions de travail, si ça n’est pour appuyer l’idée qu’on est au dessus de la plèbe ? Se situer au dessus de la masse est à la fois une absurdité et dans un sens une réalité, sauf que cette réalité nous la renforçons au lieu de la combattre et de chercher à la détruire. Parce que l’idée que l’accès aux arts est une question de bon vouloir uniquement est une idée largement répandue y compris chez nous, créateurs. Cette idée est merdique. Relire Bourdieu que j’ai pas lu d’ailleurs. Non : relire Lucien Bourgeois.

    • Tout à fait d’accord avec toi @aude_v
      C’est pour ca que je ne peu pas me revendiqué prolétaire comme Tanx et que je préfère dire travailleuse pauvre puisque je bénéficie de nombreux privilèges de ma classe même si mes revenus sont très faibles.

    • D’un point de vue personnel, je me sens à l’autre bout du spectre social : je suis née prolo, j’ai grandi prolo et j’ai accédé à l’éducation et la « création » comme prolo.

      Du coup, en lisant le texte de Tanx, je me sens une fois de plus marginalisée et illégitime. Parce que c’est bien ça qui caractérise le prolo qui sort de son parcours de prolo : son #illégitimité (qui se traduit aussi, parfois, par un gros complexe de la #fumiste, aussi appelé syndrome de l’#impostrice — même si je poste beaucoup).

      Le prolo est héréditaire, son statut de classe est d’ailleurs son seul héritage, bien collant( y a pas un truc qui s’appelle le sticky floor ?). Et l’incapacité à rester à sa place est sanctionnée non seulement par les bourgeois (la figure du #parvenu) que par les autres prolos (celle de l’ingrat qui pète plus haut que son cul).

      D’un autre côté, ce texte me fait mieux comprendre mon perpétuel pas de côté, mon non-casisme.

      Effectivement, bien qu’adhérant à un syndicat de caste (donc d’artistes), je me rend compte que ma vision est souvent assez contraire à celle des autres. Je ne veux pas de statut particulier, mais bien le fait de retrouver un statut général : sécu générale, impôts comme les autres et protection sociale convergente avec le modèle salarial itou.

      Je me rend bien compte que dans ma #corporation, il n’y a précisément aucune homogénéité de #caste, entre ceux qui se plaignent de ne pas pouvoir sortir assez de revenus du (im)pot commun, les dilettantes et ceux qui créent à « l’abri » du RSA.
      Pas les mêmes besoins, pas les mêmes attentes, mais effectivement, un profond désir de distinction, de n’être pas mélangés avec la plèbe, parce qu’on n’est pas à l’usine quand même !

      Comme sur les bancs de la fac, où les vrais prolos étaient plus rares que les poils sur le cul d’un hipster, ou même ensuite, dans le monde du travail, tu te rends compte que prolo est un état permanent et acquis comme une grosse tâche de naissance sur la gueule : pas le réseau, pas les moyens, pas la love money qui file le petit coup de pouce indispensable de ceux qui se sont fait tout seuls !
      Ce que ça peut me faire rire, le mythe des 3 gus dans un garage.
      Ils avaient déjà un garage, les cons !

      Du coup, je rejoins plutôt @mad_meg sur les privilèges de classe qui prédominent sur les revenus et le capital financier.

      En fait, pour conclure prématurément, avec le texte de Tanx, je me sens juste niée une fois de plus…#anomalie #reproduction_sociale

    • Je sais très bien faire la distinction entre la figure rhétorique du prolétaire — celui qui n’a que le revenu de SON travail — et le prolo, cette construction sociale du travailleur populaire qui n’est pas arrivé à entrer dans la vaste fumisterie qu’est la classe moyenne où l’on se donne les moyens de croire qu’on échappe à sa condition en mimant le mode de vie des bourgeois.

      De manière intellectuelle, on pourrait parler du lumpenprolétariat, mais concrètement, c’est le prolo, même si dans le prolo, il y en a une bonne mesure qui a cru à la France des proprios et qui s’est endettée à la toque pour pour son Sam Suffit tout poucave qui, sans qu’il le sache, ne vaut déjà même plus le prix de ses matériaux bruts.
      Ceci le renvoyant une fois de plus à son statut de prolo…

    • Rgngngngn. J’ai le sentiment que le truc est mal posé. J’ai tendance à penser que l’art n’est pas un secteur d’activité, qu’être artiste, c’est pas un métier. Je crois d’ailleurs que ce n’est pas à soi de décider si on est artiste ou pas. Si l’art est à part, c’est pas au-dessus de ceci ou en-dessous de cela, c’est une qualité transversale qui peut être contenue dans n’importe quel geste, parole ou production de la part de n’importe qui sans distinction social, racial, sexuel, historique ou géographique.
      Après il y a des métiers : peintre, graphiste, photographe, sculpteurice, architecte, auteurice...
      Après les conditions d’exercice : indépendant·e (ou freelance comme on dit) ou ouvrier·e pour le compte d’un·e autre professionnel·le (cabinet, agence), d’une industrie, d’une institution, d’un pouvoir politique (ne pas oublier que les « artistes » ont souvent servis et servent encore la cause du pouvoir). Il y a des ouvrier·es dessinateurices comme il y a des ouvrier·es agricoles ou ébénistes. On peut exercer avec un certain talent ou pas. Enfin, je dis ça mais je ne sais pas, je réfléchis tout haut. Qu’est-ce que l’art, vaste question n’est-ce pas ?
      Perso j’ai jamais été à l’aise avec le mot « artiste » et j’ai longtemps résisté à me l’attribuer malgré le fait que c’est ainsi que les gens me voient que je le veuille ou non. Il faut croire que j’ai la tête de l’emploi. Par paresse j’ai finalement adopté ce terme parce que comme ça que l’Insee m’enregistre dans son catalogue et c’est obligatoire de figurer dans un catalogue. Et aussi parce que pour moi « artiste » ça ne veut pas dire grand chose, cette espèce de flou (artistique) m’arrangeait bien mais je me rend compte qu’il va falloir que je trouve autre chose :)
      Enfin, sur le niveau de vie, je sais pas si ça m’intéresse de savoir dans quelle autre case je dois me situer, prolo, travailleuse pauvre, classe moyenne plutôt basse, ça m’est complètement égal. Tout ce que je sais c’est qu’on mal barré.

    • Attention, Tanx, de ce que je comprends, parle spécifiquement de travail prolétaire, elle ne parle pas ici de statut dû à tel capital culturel (ou à son manque).

      Elle utilise bien le terme dans son sens de base, celleux qui n’ont que leur force de travail. Et dit justement que même si on pense qu’on est supérieur (parce qu’on aurait tel capital cultu, ou tel prestige dû à une activité plus reconnue), bah non, on est tous dans une certaine même merde.

      Et que donc il y a matière à se reconnaitre comme faisant partie d’une même classe, à partir de ça (classe pour soi). Mais sans oublier que le préambule, elle l’introduit rapidement, est la mort de l’artiste, en tant qu’artiste séparé (donc l’acceptation de ne pas avoir de prestige particulier).

      http://lafeteestfinie.free.fr/a_mort.htm

    • Bien d’accord avec toi @odilon, « artiste » c’est une étiquette fourre-tout (comme « intermitent du spectacle »).
      Me revient à l’esprit cette phrase de Gérard Lauzier (en substance) « l’art est pour les jeunes bourgeois ce que le sport est pour les classes populaires, l’espoir d’arriver rapidement »
      Le parallèle est juste en ce sens que dans ces deux catégories quelques elu·es sont élevé·es au rang d’idoles inatteignables, ce statut (et les revenus astronomiques qui vont avec) participant pleinement au maintien du status-quo de la domination.

    • @rastapopoulos « Elle utilise bien le terme dans son sens de base, celleux qui n’ont que leur force de travail. »
      Du coup je ne suis vraiment pas prolétaire puisque je n’ai pas que ma force de travail pour moi, je suis propriétaire de mes outils de production (c’est à dire papier, encre et plume) et j’ai eu une stagiaire la semaine dernière ce qui fait de moi une patronne. A mon avis le mot prolétaire est trop précis et c’est pas étonnant que peu d’artistes (même chez les très pauvres) ne se reconnaissant pas dans cette catégorie.

      Par rapport au mot artiste, c’est peut être mon coté bourgeois mais je ne me sent pas du tout être une artisane, même si j’ai une maîtrise technique du dessin ce que je fait n’est pas de l’artisanat. Et je ne dit pas ca en méprisant les artisans mais l’art c’est pas la même chose. J’ai un diplôme d’artisanat et l’artisanat ca m’avais juste rendu dépressive car la liberté de création est proche de zéro et le peu de créativité on y a accès de toute façon après des années de brimades hiérarchique et de tâches fastidieuses et répétitives. Dans l’artisanat si on a la chance de faire de la création c’est en général près de la retraite et à destination de très grands bourgeois qui ont les moyens de se payé non seulement un objet fait à la main, mais en plus sur mesure pour leur satisfaction de riche d’exception.

      Si il n’y a plus de statu d’artiste je ne voie pas comment je pourrais continuer mes grands dessins ni de quel droit je les montrerait et dans quel cadre ou dans quelles conditions.
      C’est d’ailleurs ce que pense paul emploi et la caf qui me presse de me chercher un « vrai travail » dans le nettoiement.

    • Bé oui, ça me parait « naturel » que dans le cadre capitaliste et bourgeois actuel, en restant dans cette manière de vivre, bah t’es obligée « d’être artiste », d’avoir ce statut, pour faire ce genre de choses. Ça n’est pas trop le sujet de départ, il me semble, vu que Tanx se place dans un cadre où elle critique ce mode de vie, et où elle ne cherche pas le status quo mais à changer les choses. La mort de l’artiste (selon la brochure qu’elle met en lien), ce n’est pas la mort de l’art ou de l’œuvre, c’est la mort de l’artiste en tant que séparation, d’après ce que je comprenais (je ne l’ai pas encore lu en entier, je le dis).

      Et non tu n’es pas vraiment propriétaire de moyen de production, il me semble, puisque pour produire, tu dois toi travailler, passer des heures de travail (en créant de la valeur donc). Tu ne payes pas des gens pour ça qui le font, et tu n’as pas de machine qui le fait tout seul.

      C’est vraiment dommage que Tanx ne soit plus là pour participer. :)

    • Merci @rastapopoulos j’ai peu de culture politique sur les questions marxistes d’où mes incompréhension et maladresses sur le sujets. Il faut que je me mette à ces lectures.

      Les artistes ne sont pas une categorie homogène d’un point de vue des classes. Il y a des artistes prolétaires et des artistes milliardaires. la plus part des gens sacralisent les artistes quant ils ont les revenus de Koons ou alors quant ils sont morts. A part ca l’artiste qui ne vie pas de son art est l’objet d’un parfait mepris y compris de la part de personnes prolétaires.

      Au XIX ème il y avait des artistes solidaires des prolétaires. Le plus célèbre etait Courbet. Je pense que la plus part des artistes du XIXÈME ont été oubliés et de préférence celleux qui etaient solidaires des prolétaires et qui se sont engagés.

      L’art des classes dominantes (masculine, blanche, hétéro, religieuse puis issue de la noblesse et ensuite de la bourgeoise) ne laisse pas de place aux artistes des autres classes, sexes et races. C’est même à mon avis la fonction principale de l’art de figer et hiérarchise ses catégories et donner ses « lettres de noblesse » a la classe dominante de son époque. C’est pour ça entre autre que les femmes n’y sont toujours pas les bienvenus, y compris avec les artistes engagés auprès des prolétaires.

      Tous les artistes ne sont pas « séparés », seuls ceux de la classe dominante (et donc deja séparés) le sont. Les artistes prolétaires ne sont pas séparés des prolétaires, mais leur art est souvent dévalorisé comme etait de l’art populaire, de l’art brut, de l’art amateur, de l’art feminin... Pour ces artistes la pas besoin de séparé l’œuvre de l’artiste, ce privilège est réservé aux artistes des classes dominantes.

      Un artiste « séparé » c’est un artiste de la classe dominante dont la production artistique sert a l’édification de cette classe.

      Pour le côté sacralisé de l’artiste, à mes yeux c’est en lien avec le culte des #grand_homme qui veux que l’histoire sacralise les gros trouduc. Les peteux qui se prennent pour le mâle alpha et se comportent comme tel sont toujours très appréciés et ont un boulevard devant eux. Il n’y a qu’à voire comme les médias bossent dur sur la postérité de Polansky.

      Vouloir que les artistes soient solidaires des classes proletaires me semble impossible, seul les artistes proletaires peuvent l’être et il me semble qu’illes le font deja.

    • Le peintre-graveur libertaire, Germain Delatousche (1898-1966), connut une période de purgatoire après sa mort, mais grâce à quelques ventes publiques et leurs répercussions sur Internet, il réapparut peu à peu dans l’espace public, donnant l’image d’un peintre du Vieux-Paris, d’un peintre également de la misère. Pauvre et handicapé, il occupait un atelier à la Butte-aux-Cailles et organisa, des années durant, avec l’aide de l’association qu’il avait fondée, « Les Compagnons », des expositions de groupes accueillies d’abord par des auberges, des cafés, puis par des galeries. Il a côtoyé les #écrivains_prolétariens et les milieux anarchistes aux journaux desquels il a fourni maintes illustrations, tandis que plus de cinquante livres furent ornés de ses #bois_gravés. Notre recueil présente environ 200 d’entre eux, reproduits à leur format original. Germain Delatousche fut principalement soutenu par un mécène amateur d’art, de musique et de poésie, Jean-Daniel Maublanc, par ailleurs industriel, éditeur et critique, qui lui a consacré en 1941 une belle monographie dont nous reprenons de larges extraits accompagnés de textes de ses amis Lucien Bourgeois, René Virard, Georges Turpin, Henry Poulaille, Treno – du Canard Enchaîné.

      http://www.pleinchant.fr/titres/TypeType/Delatousche.html

      Tanxxx est dans la suite de Frans Masereel, Lynd Ward, Myron Waldman, William Gropper, Milt Gross ...
      #linogravure
      Où est la ligne de séparation entre l’ouvrier et l’artiste dans une oeuvre de Robert Tatin, où du facteur cheval ?
      #Art_Brut

    • Ce que dit wiki sur l’artiste

      Un artiste est un individu faisant (une) œuvre, cultivant ou maîtrisant un art, un savoir, une technique, et dont on remarque entre autres la créativité, la poésie, l’originalité de sa production, de ses actes, de ses gestes. Ses œuvres sont source d’émotions, de sentiments, de réflexion, de spiritualité ou de transcendances.

      Le Dictionnaire historique de la langue française publié sous la direction d’Alain Rey donne d’autres origines de ce mot au Moyen Âge, mais avec des significations différentes, qui pour certaines ne sont plus d’usage, comme « étudiant des arts libéraux à l’université ». Il a aussi été utilisé à la place d’artisan ou pour indiquer qu’un objet a été « fait avec habileté et méthode, avec art ».

      ...

      Un étudiant ou un enseignant de la faculté des arts était appelé un artiste4. Il terminait ses études en obtenant la maîtrise ès arts.

      Les sept arts libéraux sont représentés par sept femmes décrites par Martianus Capella.

      En parallèle se développe le système des neuf Muses venues de la tradition homérique qui en fait les filles de Zeus et que Platon décrit comme les médiatrices entre le dieu et le poète ou tout créateur intellectuel. Cependant il n’y a aucune Muse pour les arts manuels comme la peinture, la sculpture ou l’architecture.

      Cet enseignement ne fait aucune place aux activités manuelles qui étaient souvent pratiquées dans l’Antiquité par des esclaves. L’esclavage et le servage disparaissant au cours du Moyen Âge, des hommes vont développer leurs techniques ou artifex5 dans les arts manuels ou mécaniques. Le développement de la société urbaine à partir du XIIe siècle va transformer leur travail qui d’abord itinérant va pouvoir s’exercer dans une ville où ils peuvent se regrouper en corporations, appelées Arti en Italie. Ce sont des artisans.

      Le peintre, le sculpteur, l’orfèvre exercent une activité manuelle. Ils ne vont que progressivement se détacher de la condition inférieure due ces activités. Ils sont alors pour la plupart anonymes. Pour les clercs, c’est parce qu’ils créent de la beauté à partir de la matière brute qu’ils reproduisent l’acte divin de la Création de Dieu, que saint Thomas d’Aquin décrit comme un artifex mundi. Cependant, pour saint Thomas d’Aquin, l’exécutant d’une œuvre doit la réaliser conformément aux règles définies par son commanditaire ecclésiastique.

      Au XIIe siècle, le moine Théophile écrit une somme des arts mécaniques du Moyen Âge : Schedula de diversis artibus. Pour lui la beauté de la création et la belle âme du créateur sont indissociables.

      Progressivement, les chroniqueurs vont montrer les qualités morales des créateurs des œuvres. Pour Hugues de Saint-Victor les arts mécaniques sont trop souvent méprisés et doivent acquérir un statut de science. Il les groupe en sept sciences mécaniques en reprenant la division des arts libéraux. Dans le second ensemble qu’il appelle l’ armatura, il a placé l’architecture, la peinture, la sculpture et les arts mineurs. Dans son De divisione philosophiae, Dominique Gundissalvi soutient l’égalité des arts libéraux et des arts mécaniques. Dans le Defensor pacis, Marsile de Padoue distingue les arts mécaniques servant aux nécessités matérielles de ceux qui sont de l’ordre du plaisir et de l’agrément : la peinture, la sculpture et l’architecture. Il considère que ces derniers ont un statut intermédiaire entre les arts manuels et les arts libéraux6.

      ...

      Les caractères utilisés à propos des artistes sont particulièrement variables dans l’histoire et n’ont pas de définitions universelles (de même que pour l’art, un « faux concept8 » anhistorique). Ils ont comme origine une expérience, une appréciation personnelle, un regard9 et sont la conséquence d’un intérêt collectif propre à une culture10. De plus, la notion d’artiste – ou son absence – et l’imaginaire qui l’accompagne, est liée à l’idée de sujet et d’altérité chez un groupe humain, à une époque déterminée.

      Certains usages traditionnels distinguent l’artiste de l’artisan11 en se fondant sur la condition d’auteur, ou d’interprète, du premier12. Soit un producteur de créations de l’esprit13 en opposition aux travailleurs manuels, aux exécutants14 anonymes, à ce qui est utile ou fonctionnel.

      J’appelle artiste celui qui crée des formes... et artisan celui qui les reproduit, quel que soit l’agrément ou l’imposture de son artisanat. Malraux, Les Voix du silence,1951, p. 308.

      Depuis le XVIIIe siècle, ces activités concernent principalement les accomplissements de l’humanité différents des sciences et du droit15, qui ne prétendent ni « dire le vrai », ni établir des règles. Cependant, pour l’anthropologue Lévi-Strauss16, la démarche de l’artiste relève à la fois de celle du bricoleur17 et du scientifique. (j’aime bien cette définition)

      Statut

      Dans l’Antiquité gréco-romaine ceux que l’on nomme aujourd’hui artistes « ont cherché à s’élever au-dessus de cette condition commune [...] en écrivant des traités sur leur art » (Agnès Rouveret18). Aristote, évoquant « ceux qui furent exceptionnels19 », les caractérisait par leur mélancolie20. Plus tard, du XIIIe siècle au XVe siècle européen, le statut social de l’artiste se résume essentiellement à celui de simples artisans ou domestiques de cour21.

      Mais, au cours de la Renaissance italienne, l’image des artistes est façonnée par des personnalités telles que Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange, dont l’influence sur leurs contemporains dépasse ce qui a précédé, ainsi que par l’apport de théoriciens comme Castiglione, Dante, Cennini, Ghiberti et Alberti22 inscrivant le « pouvoir créateur de l’esprit humain23 » au cœur de la culture humaniste.
      Points de repères notables

      En 157124, un fait marquant est le décret pris par Côme de Médicis exemptant les peintres et sculpteurs florentins d’appartenir à une corporation. Cela est, huit ans après la fondation de l’Accademia del Disegno par Giorgio Vasari25, un des prémices de la fin du système médiéval des guildes d’artistes et de leurs accès au rang d’hommes de science26.

      De même, trois personnages sont significatifs de la transformation du statut des artistes en occident, entre le Moyen Âge et la période contemporaine : Albrecht Dürer affirmant la « valeur ajoutée » qu’il apporte à l’œuvre, au-delà de la qualité des matériaux ; Nicolas Poussin, avec sa célébrité inédite, obligé de fuir ses commanditaires ; et Pierre Paul Rubens pour l’importance prise par la vie sociale et intellectuelle, autour de l’artiste, désormais concurrente de l’œuvre elle-même27.

      Avec Vincent van Gogh, la représentation que l’on se fait de l’artiste se combine avec l’ancien mythe du poète maudit28, très vivant depuis le XIXe siècle, vers une figure de l’artiste en martyr, en marginal. Cela alors que dès les années 1920, Marcel Duchamp29, tirant les conséquences de la mort d’une certaine conception de l’art30, voire du discrédit des artistes concernés, envisage que « chacun serait un artiste, mais méconnu en tant qu’artiste31 ».
      Sociétés modernes

      La sociologue Nathalie Heinich32 propose plusieurs angles pour comprendre la place des artistes dans les sociétés modernes : « conditions de travail, statut juridique, encadrement institutionnel, position hiérarchique, catégorie d’appartenance, fortune, mode de vie, accès à la notoriété, critères d’excellence, représentation qu’eux-mêmes, et les autres, se font de leur position – et jusqu’à leur caractère ou leur aspect physique... »

      La France, par le code général des impôts33 et les organismes de sécurité sociale (La Maison des artistes et AGESSA), définit administrativement une ébauche de statut professionnel social et fiscal de l’artiste actuel. En date de 2012, en France, l’artiste est un indépendant34 soumis à un régime social et fiscal original.

      Dans mon entourage perso la plupart des artistes plasticiens que je connais sont des enseignants et ils formaient une espèce de caste. Je dis formaient parce que l’un d’eux (L.) a disparu, puis l’une d’elle (S.) ce qui fait que maintenant le groupe a éclaté (et il a encore plus éclaté quand j’ai révélé mon agression par un « pote » musicien puisqu’on m’a reproché d’avoir parlé). Je me souviens que L. aimaient organiser des expo dans des lieux inhabituels. J’avais participé à la première à l’époque où je bidouillais la photo. Par la suite, il m’a exclu en organisant des expos entre anciens des beaux-arts (je viens des arts graphiques) au grand étonnement des autres mais j’ai pas cherché à m’imposer je ne sais pas si c’était pas une petite vengeance parce que j’avais mis fin à notre relation. Bref.
      Politiquement c’est un groupe situé à gauche qui participait plus ou moins aux manifestations ouvrières. Ici les artistes les plus actifs dans les manifs sont des théâtreux et les absents sont les musiciens.

      Par ailleurs, je constate que les quelques artistes plasticiens que je connais qui vivent de leur art sont des personnes qui ont trouvé deux trois pistes de travail qu’ils déclinent à l’infini. Parfois ça reste créatif, mais parfois c’est un peu ronron.

    • J’ ai emprunté à la médiathèque un #roman_graphique de Giacomo Patri - Col blanc (White collar) publié une première fois en 1940. Né du krack boursier de 1929 et de la crise économique qui l’avait suivi.

      « Le roman en images, une forme inspirée à l’origine par les films muets, est un défi pour l’illustrateur. Comme les images sont en général susceptibles d’une interprétation plus large que la prose, chaque dessin de la séquence doit fonctionner non seulement comme une composition close sur elle-même, mais aussi comme une sorte d’écriture hiéroglyphique. La page fonctionne comme un rideau que l’on lève, réservant chaque fois de nouvelles surprises visuelles. Pendant la Grande Dépression, le genre s’est épanoui avec des illustrateurs tels que Lynd Ward, Otto Nïckel et Giacomo Patri, tous auteurs de magnifiques romans en images. » Art Spiegelman.

      La préface de l’auteur à l’édition de 1975 est également très éclairante - les notes de l’éditeur sur l’édition française, aussi. Dans cette préface #Giacomo_Patri dit qu’après une large distribution de son livre à une convention de la CIO ( Congres of Industrial Organisation, le plus important syndicat américains ) "... pour la première fois, je me confrontais à la réalité. La vie est un travail et la réussir est une lutte."

      Ce « roman en images » raconte la vie quotidienne, les espoirs brisés d’une famille de la classe moyenne américaine durant la Grande Dépression. Dans un style inpsiré de l’expressionnisme allemand et du cinéma muet, Giacomo Patri a réalisé une bande dessinée sans parole qui frappe par sa force, sa beauté épurée et sa radicale modernité. Col blanc est un véritable chef-d’oeuvre oublié, un des premiers « romans graphiques » américains, où Patri réussit en images ce que Steinbeck a fait avec des mots : un puissant documentaire social, sombre et saisissant, qui est aussi un hymne à la solidarité de tous les exploités.

      des #cols_blancs comme des #cols_bleus.

      Giacomo Patri (1898-1978), illustrateur et activiste, fils d’un barbier-coiffeur italien émigré aux Etats-Unis, fonda notamment le premier syndicat des artistes de Californie.

      http://www.editions-zones.fr/spip.php?article17

    • Drame du quotidien dans le #monde_du_travail : depuis 11 ans, chaque matin, une autrice est agressée au vu et au su de tous. Contre son gré, elle reçoit en pleine face la cruelle réalité de sa vie de #travailleuse_indépendante. Jusqu’alors, la résistante réussissait le tour de force de dignement se relever et sourire de toutes ses dents à ses cyniques tortionnaires. En 2016, elle a décidé de rendre coup pour coup avec la série en deux volumes Des croûtes aux coins des yeux. Dans ce second opus, la rigolarde piétine purement et simplement le syndrome de Stockholm en chantant à tue-tête des hymnes punks et met à nu tous ces personnages en les affublant de têtes de mort (plus nu, tu peux pas). Ça cause beaucoup de style, de dessin, de bande dessinée et d’introspection, de changement de direction dans le #travail_artistique (avec le passage à la linogravure), mais aussi d’actualité et de politique : les années 2013 à 2016 auront donné matière à s’énerver. Des croûtes aux coins des yeux finira en beauté - et en ultime pied de nez avec le refus de l’autrice d’être faite « chevalier des Arts et Lettres » par le #ministère_de_la_Cuculture.
      En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d’une autrice farouchement soucieuse de son indépendance et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l’Art et des idées. Des croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in vivo, bouillonnant d’idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.

      http://6pieds-sous-terre.com/collection-monotreme-mini/tanx-des-cro%C3%BBtes-aux-coins-des-yeux/-u2215

  • Frans Timmermans : en 2017, reprenons notre futur en main !
    http://www.taurillon.org/frans-timmermans-en-2017-reprenons-notre-futur-en-main

    Le terrible récent attentat terroriste de Berlin a jeté une ombre funeste sur les fêtes de fin d’année. Pour les familles et les proches des victimes, 2016 restera à jamais une année de deuil. Dans de tels moments, il est difficile de regarder de l’avant en espérant que l’avenir sera meilleur mais je nous exhorte à le faire. Car perdre espoir, c’est renoncer et laisser la victoire à ceux qui attaquent notre modèle de société ouverte. Et cela nous ne pouvons pas le tolérer.

    #Opinions

    / #Terrorisme, #Droits_de_l'Homme, #Démocratie, #Paix

  • Notifications 18:45

    Un homme et une femme sont mort.es
    Dans le lac Titicaca,
    10.000 grenouilles sont mortes
    Une veste sans couture, polyvalente, garantie
    Pays en développement et BRICS
    BND-Gesetz wird Freitag verabschiedet
    Je ne comprends pas que les Etats-Unis
    Pour raisons d’accoutrement
    Face à l’OTAN
    La binarité, c’est pas mon genre
    Ils ont identifié les cendres du Big Bang
    Voici le code source
    L’armée accro à Microsoft
    Entretien : Frans de Waal
    Le nombre d’humanitaires
    Chi ha toccato Milano ?
    Plastic Is the Ocean’s New Junk Food
    Why Caribbean History Matters
    failed_states
    Noirceur
    Regina activists place warning
    Forum pour le désarmement
    Manoeuvre mensongère d’Israël
    israël palestine onu UNESCO
    Palestine : Nous continuerons
    La gourmandise n’est pas synomyme
    big-pharma industrie_pharmaceutique
    Chien perdu
    faire attention quand
    Plus de la moitié
    J’ai dit “non”
    Le développement psychique
    Perturbateurs endocriniens
    Nous voulons continuer
    Entrepreneurs anonymous
    Steampunk Tendencies
    Les industriels du médicament
    Let’s Atomize !
    La diversité, oui mais
    L’intimité des Américains
    Pour archivage
    IDMC estimates that
    Boko Haram’s terror
    Emilie Hache
    The Music in the Wall
    Georgia under Russian domination
    Je mets ici
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    Propos grossiers
    European statistics day
    Un dossier sur la mortalité
    Très intéressant extrait
    A Loving culture
    Agressions sexuelles sur les campus
    Oui, tout comme en électro
    Radical Copyeditor
    Les multinationales de l’eau
    Dans les trains régionaux
    la France place ses hauts fonctionnaires
    unconditionnal valls
    L’UE et la Tunisie commencent
    In Somalia, U.S. Escalates
    C’est encore plus coûteux
    Xavier_Briké
    La terre, les morts
    Two flights
    Propos grossiers
    Le centre de rétention
    Raising barriers
    mardi 18 octobre 2016
    En Alsace, un projet
    Europe pressing harder on countries
    I paesi che rinascono
    Twitter bot is tracking dictators
    la polémique
    forum social bigouden
    une phrase par jour
    S.Nasrallah : les Yéménites entraineront
    Il est interdit de critiquer le Dieu
    François Hollande et sa fausse
    Libération de Mossoul d’ISIS
    greenwashing ou les difficultés
    La terre, les morts
    Autre chose :
    Israël avait envisagé en 2012
    Berlin-Zehlendorf :
    Voici la répartition des pays
    Présidentielle américaine : Clinton attaquée

    #seenthis

  • Entretien : Frans de Waal : « Il est temps d’arrêter de courir après le propre de l’homme » - Philo Blog
    http://www.aline-louangvannasy.org/2016/10/entretien-frans-de-waal-il-est-temps-d-arreter-de-courir-apres-

    L’éthologue Frans de Waal, spécialiste des grands singes, est néerlandais. Il vit aux Etats-Unis, où il enseigne à l’université d’Emory (Géorgie). Ses études sur les chimpanzés et les bonobos ont fait découvrir des compétences que l’on n’imaginait pas chez les primates non humains.

    Pourquoi vous attaquez-vous aujourd’hui à la cognition et à l’intelligence animales ?

    Ce sujet, je l’ai suivi tout au long de ma carrière. J’ai vu la situation évoluer. Pendant tout le XXe siècle, l’idée était que chaque chose que l’animal faisait devait être mise dans une des deux boîtes : l’instinct ou l’apprentissage. Qu’il s’agisse d’un éléphant, avec son très grand cerveau, ou d’une souris, dont le cerveau est très petit.

    Maintenant, une nouvelle génération de scientifiques travaille sur des sujets plus intéressants en sortant de ces deux boîtes. Or toute ma vie j’ai pensé que ces deux boîtes étaient trop petites. Il m’a semblé qu’il était temps de rassembler tout ça et de parler de ce que beaucoup pensent encore être le propre de l’homme : la cognition et l’intelligence.

    Pouvez-vous nous définir ces deux termes ?

    L’intelligence, c’est la capacité à résoudre avec succès des problèmes complexes dans son propre environnement : des problèmes nouveaux quand on est très intelligent, ou juste habituels quand on l’est un peu moins. La cognition, c’est plus vaste : il s’agit de l’utilisation des informations multiples que l’on reçoit pour comprendre notre environnement et prendre des décisions. Chaque espèce a la sienne.

    #éthologie #intelligence #cognition

  • L’accord entre l’Europe et la Turquie : un signal positif ou un jeu de dupe ?

    Dans l’hebdomadaire de centre-gauche L’Obs, le président et le directeur de l’Institut Jacques Delors, António Vitorino et Yves Bertoncini, soulignent l’importance d’une lutte efficace contre les passeurs pour la réussite de l’accord avec la Turquie :

    « Le sommet européen du 7 mars a demandé à Donald Tusk de finaliser le projet d’accord dans le respect du droit européen et international, ce qui ne sera pas forcément aisé. ... Si tel était le cas, on pourrait sans doute se féliciter d’avoir enfin soustrait les réfugiés à l’emprise des réseaux de #passeurs en les prenant directement en charge en Syrie afin d’organiser leur voyage vers l’Europe. Mais cela supposera que ces ’réinstallations’ aient effectivement lieu, et de manière rapide, sauf à priver l’accord de sa portée humanitaire. ... Et cela impliquera aussi que ces réseaux de passeurs soient effectivement démantelés et empêchés de se redéployer dans d’autres pays. Si ces deux conditions ne sont pas réunies, l’accord UE-Turquie sera un ’jeu de dupes’. »

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1496388-l-accord-entre-l-europe-et-la-turquie-un-signal-positif-ou

    #Turquie #asile #migrations #réfugiés #UE #Europe #externalisation #push-back #refoulement #politique_migratoire

    • Traduction par Eurotopics :

      L’accord UE-Turquie est contraire à la Convention de Genève sur les réfugiés, mais aussi à la Convention européenne des droits de l’homme, critique le portail libéral T24 :

      « Ces deux conventions proscrivent formellement l’expulsion de groupes entiers de population, quel que puisse être le niveau de sécurité que leur garantit le pays vers lequel ils sont refoulés. Ce qui est navrant dans ces négociations, c’est que des vies humaines sont en jeu, et surtout la vie de personnes qui fuient les guerres. Il faut également discuter de la réponse que la Turquie a donnée à la proposition immorale faite par l’UE. »

      AB’nin ahlaksız teklifiyle son pazarlık
      http://t24.com.tr/yazarlar/fulya-cansen/abnin-ahlaksiz-teklifine-ahlaksiz-yanitta-son-pazarlik,14125

    • Seminar video: Making sense of the EU-Turkey deal: law, politics and practicalities

      On 7 March 2016, EU leaders announced a new agreement with Turkey, stating that ‘bold moves were needed to close down people smuggling routes, to break the business model of the smugglers, to protect our external borders and to end the migration crisis in Europe. We need to break the link between getting in a boat and getting settlement in Europe.’ While the details of the agreement and its implementation remain to be seen, this seminar brings together experts to examine its legality under both international and EU law, its likely efficacy and its political impact.

      http://www.rsc.ox.ac.uk/news/seminar-video-making-sense-of-the-eu-turkey-deal-law-politics-and-practica

    • Les Vingt-huit expulsent le droit d’asile

      Derrière les grandes proclamations sur le respect des droits de l’homme, du droit international et du droit européen, la réalité est brutale : les vingt-huit États européens vont bel et bien enterrer le droit d’asile accusé d’attirer des centaines de milliers de réfugiés. Le plan germano-turc, présenté lors du sommet européen du 7 mars, et qui prévoit le renvoi quasi-automatique de tous les migrants, économique ou demandeur d’asile, vers la Turquie, a été adopté aujourd’hui par les chefs d’État et de gouvernement, une nouvelle fois réunis à Bruxelles.


      http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2016/03/18/abandon-du-droit-dasile-mode-demploi

    • Uno scambio miserabile

      Sull’accordo di ieri tra Consiglio d’Europa e Turchia bisogna reprimere un senso opprimente di vergogna. I 28 statisti che governano questo continente di 506 milioni di abitanti hanno negoziato con Davutoglu (cioè con il suo padrone Erdogan) il seguente accordo: l’Europa accetterà 72.000 profughi e ne rimanderà altrettanti dalla Grecia in Turchia. In cambio Ankara ottiene per il momento 3 milioni di Euro per progetti sui migranti (i termini qui sono vaghi per occultare le promesse europee di altro denaro), l’avvio della procedura di ammissione della Turchia alla Ue e una facilitazione, anch’essa vaga, dei visti d’ingresso dei cittadini turchi in Europa.

      http://ilmanifesto.info/uno-scambio-miserabile

    • EU-Turkey Summit on the refugee crisis - Law and (dis)order?

      “Deal done!” This is the main outcome and message of the Summit between the 28 EU leaders and Turkish Prime Minister Ahmet Davutoğlu. After many meetings and long hours of discussion between 6/7 and 18 March, both parties agreed on a series of “action points” to manage the flow of people coming to Europe from Turkey. Faced with an unprecedented crisis and forced to send signals to public opinions back home, EU leaders had one objective in mind: getting the number of migrants arriving in the EU down to bring back order within the framework of EU rules. A closer look at the Summit Conclusions and the EU-Turkey statement leaves a bitter taste, as the final result of this negotiation creates more problems than it solves.

      http://www.epc.eu/pub_details.php?cat_id=4&pub_id=6418

    • Réfugiés : l’Europe veut bétonner l’accord avec la Turquie

      Les négociateurs bruxellois se démènent pour rendre légal l’accord avec la Turquie sur les réfugiés. Même si nombre d’ONG et d’élus, jusqu’aux Nations unies, continuent de douter de sa conformité avec le droit international. Inventaire des points litigieux d’un texte qui pourrait être finalisé dans la douleur, vendredi à Bruxelles.

      Cela fait un certain temps que les Européens sont passés maîtres dans la construction d’usines à gaz juridiques. Il suffit de se souvenir de certains arrangements ultra-techniques avec les traités, au plus fort de la crise de la zone euro. L’affaire est en train de prendre des proportions inédites avec l’accord en chantier avec la Turquie, censé, selon l’expression officielle, « tarir le flux » des réfugiés rejoignant les îles grecques.

      Ce texte très controversé instaure le principe du « un pour un » : Ankara s’engage à reprendre l’ensemble des migrants clandestins arrivant sur les îles grecques (qu’ils soient migrants économiques ou réfugiés politiques, Syriens ou non), tandis que l’UE, elle, consent à « réinstaller » sur son sol, pour chaque réfugié syrien « retourné » de Grèce vers la Turquie, un réfugié syrien présent dans un camp turc (via des « couloirs humanitaires »). Pour ses partisans, l’accord doit permettre de « mettre en échec définitivement le modèle économique des passeurs », puisqu’il reviendrait à rendre inutile la traversée de la Mer Egée.

      Signe qui ne trompe pas, beaucoup de négociateurs bruxellois restent sceptiques sur l’avenir de ce texte, qui pourrait être finalisé lors d’une nouvelle réunion des chefs d’Etat et de gouvernement, en fin de semaine dans la capitale belge. « Je ne vous cache pas du tout que l’approche que nous proposons est extrêmement compliquée, mais je ne vois pas d’autres approches qui permettraient de dire que la situation humanitaire est acceptable », a résumé mercredi le Néerlandais Frans Timmermans, numéro deux de la Commission européenne, bousculé par des journaliste sceptiques. « C’est encore difficile. Il y a plusieurs points encore incertains, sur le plan juridique comme sur le plan pratique », grimaçait le même jour un diplomate de premier plan.

      • 1 - Pas d’« expulsions collectives » ?
      A l’issue du sommet UE-Turquie du 7 mars (lire notre compte-rendu), des ONG, certaines capitales comme Madrid, ou encore les Nations unies, ont mis en doute la légalité du texte. La Charte des droits fondamentaux de l’UE précise ainsi que « les expulsions collectives sont interdites » (article 19) et garantit le droit d’asile tel que la Convention de Genève l’établit (article 18). Depuis lundi, les responsables bruxellois ont trouvé la parade : ils martèlent que l’approche sera individuelle et personnalisée. Du cas par cas, promettent-ils. « Il n’est pas question de faire du refoulement massif : ce serait à la fois illégal et politiquement insoutenable. Il ne peut s’agir que de traitements individuels », affirme un diplomate, qui préfère, au concept d’« expulsions collectives », celui de « réadmission d’individus ».

      Jean-Claude Juncker, président de la commission européenne, à l’issue du sommet UE-Turquie le 7 mars 2016 à Bruxelles. ©CE.
      Une fois sur les îles grecques, les migrants qui le souhaitent pourront déposer une demande d’asile (pour le moment, dans la grande majorité des cas, ils ne le font pas, espérant rejoindre d’autres pays en Europe). Cette demande sera instruite sur place. S’ils sont déboutés, ils pourront alors déposer un recours et être entendus par un juge. Si le pré-accord avec Ankara finit par entrer en vigueur, la plupart de ces demandes seront jugées « irrecevables ». En clair, on leur expliquera qu’ils se sont trompés de guichet, et qu’il faut retourner en Turquie. « Je reconnais que la différence entre l’irrecevabilité et le caractère infondé de la demande est subtil, mais elle existe en droit », commente un négociateur.

      A ce stade, parmi les nombreuses questions techniques qu’il reste à régler, il y a celle de savoir si les recours déposés en Grèce seront suspensifs ou pas. Les réfugiés syriens demandeurs d’asile en Grèce pourront-ils attendre sur place, le temps de l’examen de leur recours (d’autant que ces délais peuvent être très longs, surtout si un recours est déposé devant la Cour de justice de l’UE…) ? Nombre des négociateurs laissaient entendre mercredi que ce recours ne serait pas suspensif : il serait donc possible de renvoyer les réfugiés syriens en Turquie, même si ceux-ci déposent un recours sur le sol grec.

      • 2 - La Turquie, un « pays tiers sûr » ?
      C’est un autre point très dur de la discussion. Dès le 7 mars au soir, Jean-Claude Juncker, le patron de la commission, avait assuré que cet accord pouvait être conforme au droit communautaire. Il s’était appuyé sur les articles 33 et 38 de la directive sur la procédure d’asile de 2013. D’après ce texte, un Etat de l’UE (au hasard : la Grèce) peut estimer qu’une demande de protection internationale est « irrecevable » lorsqu’« un pays qui n’est pas un Etat membre est considéré comme un pays tiers sûr pour le demandeur ». L’article 38, lui, précise ce qu’on entend ici par un « pays tiers sûr ». Parmi les conditions, il doit exister dans ce pays (au hasard : la Turquie) « la possibilité de solliciter la reconnaissance du statut de réfugié et, si ce statut est accordé, de bénéficier d’une protection conformément à la convention de Genève ».

      Le problème, c’est que la Turquie a bien ratifié la convention de Genève, mais avec une « limitation géographique ». En clair, elle n’applique le statut de « réfugié » qu’aux ressortissants de pays membres du Conseil de l’Europe. Les Syriens, depuis 2014, ont droit, eux, à un statut de « protection temporaire », qui n’est pas identique (ils sont censés être enregistrés sous ce statut lorsqu’ils passent par un camp turc). Quant aux réfugiés irakiens ou afghans, rien n’est prévu. Sur ce point, les négociateurs bruxellois rappellent qu’il revient à la Grèce (et pas à l’UE) de décider si elle considère la Turquie comme un « pays tiers sûr » au sens de l’article 38. Ils s’en sortent aussi par ce qui peut ressembler à une belle pirouette : il n’est pas nécessaire pour Ankara, jugent-ils, de ratifier la convention de Genève sans « limitation géographique », mais tout simplement de garantir des conditions d’accueil « conformes » au droit de Genève pour d’autres réfugiés sur son sol.

      • 3 - Une mesure « temporaire et exceptionnelle » pour un maximum de 72 000 Syriens
      Là encore, l’élément de langage tourne en boucle depuis lundi : il n’est pas question de faire du « un pour un » pendant des années. Le dispositif doit être « temporaire », le temps de dissuader les passeurs. « Des semaines, quelques mois, pas plus », dit un négociateur. La précision fera plaisir à certains dirigeants qui, à l’issue du sommet UE-Turquie de la semaine dernière, s’étaient inquiétés des volumes de réfugiés qu’il faudrait « réinstaller » en Europe. Eux imaginaient déjà des millions de réfugiés syriens à accueillir dans les mois à venir, si ce nouveau mécanisme se met à fonctionner à plein régime...

      Les négociateurs bruxellois travaillent sur des chiffres beaucoup plus restreints. L’une de leurs astuces est de s’être appuyés sur les engagements qu’avaient pris les Etats membres l’an dernier, en matière d’accueil des réfugiés. En juillet 2015, les 28 avaient accepté de « réinstaller » 22 000 réfugiés syriens logés dans des camps au Liban, en Jordanie et en Turquie. Jusqu’à présent, environ 4 000 personnes ont bénéficié du mécanisme - ce qui laisse 18 000 places vacantes.
      Même calcul pour le plan de « relocalisation » de 160 000 migrants, adopté à l’automne 2015. Ce dispositif prévoit de redéployer, en fonction de quotas au sein des 28, les réfugiés déjà présents sur le sol de l’UE (en Grèce, en Italie ou en Hongrie). Or, la Hongrie n’a jamais joué le jeu de cette « relocalisation » et il restera donc au moins 54 000 places à pourvoir à la fin du programme. D’où le total de 72 000 « réinstallations » possibles, depuis la Turquie, dans les semaines à venir, pour tester le programme du « 1 pour 1 ». Dans l’entourage de Donald Tusk, le président polonais du conseil européen, la ligne est très claire : il n’est pas question d’aller au-delà de ces ordres de grandeur.

      A titre de comparaison, on estime qu’environ 43 000 réfugiés sont d’ores et déjà bloqués en Grèce, après la « fermeture » de la frontière avec la Macédoine (ceux-là ne seront pas concernés par le nouveau plan, qui n’est pas rétroactif). Quelque 800 à 1 000 migrants –dont une majorité de Syriens– débarquent chaque jour sur les îles grecques. Le calcul des responsables européens, c’est donc de tester ce dispositif du « un pour un » sur quelques semaines (une semaine équivaudrait en théorie à une réinstallation d’un peu moins de 7 000 réfugiés syriens). « Si dans trois ou quatre semaines, les niveaux de passage restent stables, cela voudra dire que le dispositif n’est pas dissuasif, que c’est un échec, et qu’il faudra donc trouver une autre solution », résume un diplomate européen.

      • 4 - Une décision discriminatoire ?
      Autre difficulté juridique du dispositif encore en chantier : il revient à faire le tri entre réfugiés syriens, irakiens et afghans. Si la Turquie s’engage à reprendre la totalité des migrants « irréguliers », le dispositif des réinstallations vers l’UE, lui, ne concerne que les Syriens. N’y aurait-il pas là une forme de discrimination difficile à défendre, entre plusieurs catégories de réfugiés politiques ? Sur ce point, un diplomate de premier plan répond : « C’est une question que l’on s’est posée. La conclusion, c’est qu’il y aurait discrimination si les réinstallations en Europe étaient obligatoires, au regard du droit international. Mais ce n’est pas le cas. C’est quelque chose que nous lançons de manière complémentaire. Donc il n’y a pas de discrimination ».

      • 5 - Le dispositif a-t-il une chance de voir le jour ?
      Le « plan de relocalisation » qui a vu le jour à l’automne dernier devait profiter à 160 000 réfugiés. Au 15 mars 2016, à peine un millier de personnes ont été « relocalisées ». Ce premier bilan en dit long sur l’extrême lenteur de l’application de ces mécanismes totalement inédits à l’échelle de l’Europe. Autre exemple : les 28 avaient promis, en novembre dernier, une aide de trois milliards d’euros aux Turcs, pour soutenir le fonctionnement des camps de réfugiés à la frontière syrienne. Mi-mars 2016, les premiers millions d’euros commencent à peine à être débloqués sur le terrain. A tel point que beaucoup se demandent, au-delà des obstacles juridiques qu’il contient, si le dispositif du « un pour un », particulièrement complexe, a une chance de voir le jour à court terme, avec des résultats visibles « dans les semaines à venir » comme l’espèrent ses défenseurs...

      Aux yeux des négociateurs, tout dépendra en fait de la manière dont la Grèce et la Turquie vont s’approprier les termes de l’accord. Les deux exécutifs vont devoir adopter des lois et des règlements dans l’urgence. Athènes, en particulier, devra adopter une réforme de sa procédure de recours, à destination des demandeurs d’asile. Surtout, tout cela demande des moyens humains et matériels qui manquent tragiquement, sur les îles grecques. Dans ces îles grecques totalement dépassées, il faudrait de nouveaux bâtiments pour faire patienter les demandeurs d’asile sur place, des juges présents pour étudier les recours, etc. « Le premier ministre grec fera valoir ce coût (lors du sommet, ndlr), et il nous semble normal que l’Europe fasse preuve de solidarité, parce que tout cela se passe à la frontière extérieure de l’UE », fait-on valoir côté français.

      • 6 - Chypre, le vrai « game-breaker » ?
      C’est l’un des charmes de l’Europe à 28, régie par les règles du consensus : Chypre, 1,1 million d’habitants, peut faire capoter à elle seule l’accord. Donald Tusk, à la tête du conseil, l’a bien compris, qui s’est rendu à Nicosie puis à Ankara la même journée de mardi, pour tenter de déminer le dossier. Le gouvernement chypriote est très remonté contre l’une des contreparties exigées par Ankara à l’accord sur les réfugiés : l’ouverture de nouveaux chapitres de négociations, en vue d’une adhésion - lointaine - de la Turquie (qui ne reconnaît pas la république chypriote) à l’UE.

      Chypre avait déjà fait le dos rond lors du sommet de novembre. Mais cette fois, les choses se corsent. Depuis 2008, plusieurs chapitres de la négociation (ceux qui portent sur le marché intérieur) sont gelés, à l’initiative de l’UE, en soutien à Nicosie, parce que la Turquie ne respecte pas « le protocole d’Ankara ». Cet accord prévoyait que la Turquie ouvre ses ports et aéroports aux avions et bateaux chypriotes – ce qui n’est toujours pas le cas. Ankara ne semble pas disposé à avancer sur ce sujet extrêmement sensible à court terme. Une formule suffisamment floue et ambiguë, dans les conclusions du sommet, suffira-t-elle à faire baisser les tensions des deux côtés ?

      L’autre contre-partie exigée par Ankara n’est pas forcément plus consensuelle : elle porte sur l’accélération de la libéralisation des visas pour les Turcs souhaitant se rendre dans l’espace Schengen. En novembre 2015, la date-butoir était fixée à octobre 2016. Au sommet de mars, le calendrier a été avancé, à « fin juin » 2016. Mais la liste des 72 critères auxquels la Turquie doit se conformer n’a pas évolué, et Ankara est encore loin de les avoir remplis. D’après un rapport de suivi (pdf, 318.0 kB)de la commission, Ankara ne remplit aujourd’hui que… dix critères sur les 72. La date-butoir de juin 2016 semble donc, là encore, hautement irréaliste.

      _____________________________________________
      https://www.mediapart.fr/journal/international/170316/refugies-l-europe-veut-betonner-l-accord-avec-la-turquie?onglet=full

    • Is the EU-Turkey refugee and migration deal a treaty?

      This brings us to two concluding observations. First, the devil of implementing the EU-Turkey deal is in the detail. Although its effectiveness in terms of stopping irregular migration by creating a deterrent effect may depend on returning all persons arriving in Greece as quickly as possible, fundamental rights may well halt returns in individual cases or result in lengthy procedures. It is indeed the question whether the appropriate human rights framework is in place in Greece (as is observed by UNHCR). Second, the EP is right in asking critical questions about the Council not following the rules for concluding a treaty (also see earlier questions about the EU-Turkey deal of 29 November 2015). Although one could take the view that time did not allow to await an Opinion of the CJEU, the agreement was not concluded with Turkey overnight and there would at least seem to have been opportunity to ask consent from European Parliament (Art. 218(6) says that, in an “urgent situation”, EP and Council may agree on a time-limit for consent). That the institutional role of the EP has been neglected confirms the worrying trend that intergovernmental decision-making is taking over in the Union, and that national interests increasingly often prevail over the common values of the Union. This is bad for European democracy.

      http://eulawanalysis.blogspot.ch/2016/04/is-eu-turkey-refugee-and-migration-deal.html

  • L’amitié chez le chimpanzé

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/01/18/l-amitie-chez-le-chimpanze_4849275_1650684.html

    « Trahir la confiance de l’amitié, violer le plus saint de tous les pactes, (…) ce ne sont point là des fautes, ce sont des bassesses d’âme et des noirceurs.  » L’histoire ne dit pas si Jean-Jacques Rousseau fréquentait des primatologues. Mais le philosophe aurait probablement été intéressé par les recherches de ceux de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig (Allemagne). Celles-ci montrent aujourd’hui, à travers des études sur des chimpanzés, à quel point l’amitié fondée sur la confiance est une inclination réciproque ancrée déjà chez l’ancêtre autant de l’homme que d’autres primates. Autrement dit, que ce sentiment n’est de loin pas propre à Homo sapiens.

    Ces conclusions, publiées le jeudi 14 janvier dans la revue Current Biology, nourrissent un champ de recherches assez récent, nommé «  économie comportementale  », qui se focalise davantage sur les comportements humains que seulement sur les forces abstraites des marchés pour comprendre les prises de décision en ­économie.( ...)

    « Nous souhaitions vérifier si les chimpanzés faisaient davantage confiance aux pairs avec lesquels ils sont plus intimement liés », dit Jan Engelmann, auteur de l’étude. Son équipe a observé durant cinq mois 15 chimpanzés vivant dans un sanctuaire naturel kényan, afin d’identifier lesquels avaient le plus d’affinités entre eux. Ils ont ensuite impliqué deux de ces primates, « amis » ou non, dans une expérience.

    Le premier avait le choix : soit tirer vers lui une corde avec, au bout, une récompense immédiate sous forme de nourriture, mais de loin pas l’aliment qu’il préfère ; soit actionner un autre lien amenant un réceptacle, où un mets de choix a été placé, vers son congénère, cela en espérant que ce dernier partage ce festin avec lui. En d’autres mots, le second cas présente le potentiel d’une situation gagnant-gagnant intéressante, mais uniquement si le premier cobaye fait confiance au second. Chaque singe a interagi douze fois avec ses amis, puis autant avec ses « non-amis ».

    Au final, « les chimpanzés avaient largement plus tendance à mettre volontairement les vivres à disposition du partenaire de jeu – donc de choisir une option plus risquée mais potentiellement plus juteuse – lorsqu’il s’agissait d’un ami », résume Jan Engelmann. « Ces résultats montrent que, chez les chimpanzés aussi, l’on tend à faire plus confiance à un ami qu’à un congénère moins proche, commente Frans de Waal. De surcroît, ils montrent que les singes ne sont pas sensibles à une réciprocité immédiate. Cette conclusion peut sembler surprenante, tant l’accent est souvent mis sur ce concept dans les recherches animales. Mais dans une amitié stable, humaine ou simiesque donc, on ne fait pas sans arrêt le décompte des échanges de bons procédés, ce qui nécessiterait beaucoup de mémoire et d’énergie.

    En réalité, l’on mise sur des bénéfices à plus long terme. »
    Pour Jan Engelmann aussi, il ne peut s’agir d’une « confiance stratégique » de la part du singe tirant les ficelles ; on peut penser qu’après douze essais les cobayes en jeu auraient simplement pu apprendre comment obtenir la meilleure nourriture. « Mais, dans ce cas, les statistiques auraient dû être moins différenciées selon qu’on soit en présence d’amis ou pas. » Selon le primatologue, une forme de « confiance émotionnelle », fondée sur l’identité des partenaires, entre bien en jeu. « Un lien affectif au long cours dont il faut tenir compte lorsque l’on étudie des interactions sociales ponctuelles au sein de groupes d’animaux. »

  • Extrait de la revue de presse de l’ambassade de France en Grèce qui rapporte la visite de Tsipras en Turquie telle qu’évoquée dans les journaux grecs.
    Signalé par Laurence Pillant via la mailing-list Migreurop

    « Kathimerini relève que, malgré le « climat particulièrement chaleureux » des entretiens, Ankara aurait fait clairement savoir qu’elle n’envisageait pas de donner son consentement à la proposition grecque portant sur la création de hot-spots sur le territoire turc. Toutefois, selon Ta Nea, la Turquie serait disposée à ouvrir le débat sur la réinstallation des réfugiés dans des pays tiers. Plus critique Eleftheros Typos estime que la visite du PM grec en Turquie s’est clôturée sans résultats tangibles sur la question critique de l’afflux des réfugiés. Au cours de leur entretien, MM. Tsipras et Davutoglu ont convenu de créer un poste d’attaché portuaire auprès des ambassades des deux pays afin de coordonner au mieux et de façon efficace l’échange d’informations sur l’action des trafiquants des réfugiés. Ils ont par ailleurs décidé de créer des comités de coopération entre les ministères des affaires étrangères, de l’immigration et de la protection du citoyen des deux pays. M. Tsipras a posé la question de l’activation de l’accord de réadmission entre la Grèce et la Turquie qui reste sans effet. De son côté, M. Davutoglu s’est référé à la proposition de la chancelière allemande, Mme Merkel, sur une rencontre trilatérale entre l’Allemagne la Grèce et la Turquie. Athènes ne rejette pas cette proposition, mais exprime toutefois des réserves craignant qu’une telle éventualité puisse donner l’occasion à des pays tiers de l’UE de prendre leurs distances et de laisser à l’Allemagne, la Grèce et la Turquie l’essentiel de la charge en termes de gestion de la crise des réfugiés (Kathimerini, Ta Nea, Le Journal des Rédacteurs, Ethnos). Evoquant des sources émanant des proches collaborateurs de M. Tsipras, Kathimerini relève que la Turquie n’aurait pas pris d’engagements concrets pour des raisons stratégiques : en vue du Sommet UE-Turquie à la fin du mois la direction politique turque n’a pas voulu dévoiler ses cartes lors des entretiens d’hier. Le journal souligne qu’il n’est pas fortuit qu’après son entretien avec M. Tsipras, le PM turc, M. Davutoglu, a déclaré que la crise des réfugiés n’était pas une question qui concerne uniquement la Grèce et la Turquie qui subissent les conséquences les plus importantes mais une question qui concerne l’ensemble de l’Europe. »

    #réfugiés #asile #migrations #Grèce #Turquie #externalisation

    • Aussi reçu via la mailing-list Migreurop:

      Etat des négociations entre la Turquie et l’UE selon le journal turc anglophone Hurriyet Dailey News (online):

      Une rencontre non prévue a eu lieu hier entre Frans Timmermans, de la Commission européenne, et le Ministère des Affaires étrangères turcs, Feridun Sinirlioglu, en vue du Sommet Turquie-UE qui aura lieu le 29 Novembre prochain. A cette date, les différentes parties veulent conclure un accord sur la question des réfugiés et empêcher ceux-ci de franchir les frontières de l’UE.

      Mais la Turquie demande des garanties sur différents points avant le sommet du 29 :
      – Processus d’adhésion: elle demande l’ouverture des négociations autour du chapitre 17 sur les politiques monétaires et économiques. La Turquie veut être certaine que la conférence intergouvernementale à ce sujet aura lieu et demande qu’une date soit fixée. Elle veut également l’ouverture d’autres chapitres tels que les 23 (justice et droits fondamentaux) et 24 (sécurité). Mais l’UE hésite: en effet, il faut l’approbation des 28 membres de l’UE, et Chypre a déjà utilisé son véto pour l’ouverture de plusieurs de ces chapitres.
      – Aide financière: seulement 500 millions sur les 3 milliards d’aide proposée par l’UE sont garantis pour l’instant. Le reste devrait se répartir entre les Etats membres suivant leurs revenus, mais rien n’a été clarifié pour l’instant.
      – Dialogues européens: Erdogan souhaite également participer aux Conseils de l’UE tenus tous les 6 mois pour accélérer le dialogue et les négociations.
      EU, Turkey intensify talks over migration plan
      http://www.hurriyetdailynews.com/eu-turkey-intensify-talks-over-migration-plan-.aspx?pageID=238&nI

      Diplomatic shuttling between Ankara and Brussels has accelerated greatly as part of joint efforts to secure a solution to the growing refugee crisis amid expectations that an agreement will be finalized at a prospective Turkey-EU summit.

      Frans Timmermans, the first vice president of the European Commission, was in Turkey on Nov. 19 to meet Turkish Foreign Minister Feridun Sinirlioğlu as part of a continuation of last week’s intense negotiations over the refugee action plan. The two men and their experts met in Istanbul late on Nov. 19 in an unannounced meeting.

      The meetings came just three days after the refugee issue was discussed by President Recep Tayyip Erdoğan, European Commission President Jean-Claude Juncker and European Council President Donald Tusk.

      EU officials have cited progress on talks but there are still important disagreements on how to finalize the framework of the agreement between Turkey and the EU. Leaders of the bloc have expressed their willing to hold the special summit with Turkey on Nov. 29 in order to finalize an accord to curb refugees flowing from the Middle East to Europe.

      “There are promises, but still no certainty on these issues. It’s meaningless to gather unless they make these issues clear,” a senior Turkish official told the Hürriyet Daily News, stressing that Ankara was waiting for the EU to take action on several issues.

      Turkey wants certainty

      The first of these issues is the opening of accession Chapter 17 on economic and monetary policy. EU officials informed Ankara that an intergovernmental conference would be convened in December for the opening of the chapter, without providing an exact date. However, Turkish officials stressed the need to make this call an official one and announce an exact date for the conference.

      In addition to this, Turkey has also expressed its expectations that more chapters will be reopened by the EU to re-energize talks. Turkey’s list includes five more chapters, including 23 and 24, which cover justice and fundamental rights, as well as security, respectively. But EU officials have hesitated to give a concrete word to Turkey because this would require the anonymous approval of all 28 members, including Greek Cyprus, which has vetoed a number of these chapters.

      EU offers 3 billion euros

      Another pressing issue is the financial assistance to be provided to Turkey. EU offered Ankara 3 billion euros to help Turkey accommodate the more than 2 million Syrians it is hosting. Of that, 500 million euros would come from the EU budget and the rest from the 28 member states according to their national incomes. Ankara wants to see a clarification of the EU grant before holding the summit.

      Third, Turkey has said it wants to be invited to the EU’s council meetings held every six months. Turkey has long pressed the EU for permanent invitations to attend EU Council meetings to increase political dialogue.

      Erdoğan or Davutoğlu to attend summit?

      The EU’s first proposal was to hold the summit on Nov. 22 on the migration crisis, but Ankara preferred Nov. 29, one day after a planned vote of confidence for the new Turkish government, the official said.

      The EU leaders planned to invite President Recep Tayyip Erdoğan for the summit in Brussels, but the issue of who will represent Turkey is still unclear, since the execution of the plan will be carried out by the government, according to EU sources. As such, the invitation could go to either Erdoğan’s palace of the prime minister’s office.

      In the meantime, officials said Sinirlioğlu delegated Deputy Foreign Minister Naci Koru to represent Turkey at the U.N.’s meeting on migration on Nov. 20 even though the foreign minister was originally scheduled to attend the meeting.
      November/20/2015

  • La colère des pauvres, par Anthony Burlaud
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/06/BURLAUD/53087

    Maître de la gravure sur bois, Frans Masereel (1889-1972) choisit cette technique parce que, à la différence de la peinture, elle est aisément reproductible, immédiatement parlante et permet de « s’adresser à beaucoup de monde ». En outre, la xylogravure — franche, sans apprêts, reposant sur des contrastes forts — convenait parfaitement à ce qu’il avait à dire : il voulait parler sans détour des misères et des folies du temps. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/3050 via Le Monde diplomatique

  • #MH17 Victim Found Wearing Oxygen Mask
    http://www.voanews.com/content/mhseventeen-victim-wearing-oxygen-mask/2478085.html

    Dutch prosecutors have confirmed the body of a passenger on the Malaysian airliner that crashed in July in eastern Ukraine was found wearing an oxygen mask.

    The prosecutors said the victim of the crash of Malaysia Airlines Flight 17 was Australian. Forensic experts have tested the mask for fingerprints, saliva and DNA, but the tests yielded no results.

    The discovery of the oxygen mask was made public late Wednesday by Dutch Foreign Minister Frans Timmermans, raising speculation some passengers may have been aware the plane was in trouble.

    Étrange conclusion : si les passagers portaient les masques, c’est vraisemblablement parce qu’ils étaient descendus de leurs logements,…
    et s’ils étaient descendus (automatiquement) de leurs logements, c’est que l’avion avait subi une dépressurisation…

    La désintégration en vol n’aurait donc pas été instantanée ?

    • Les Échos tirent les conclusions

      Vol MH17 : polémique aux Pays-Bas autour des circonstances réelles du crash, Tourisme - Transport
      http://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0203844894002-mh17-polemique-aux-pays-bas-autour-des-circonstances-reelles-

      Si la présence de ce masque à oxygène se confirme, cela contredirait le premier rapport officiel relatif à la catastrophe.

      Publié en septembre dernier, celui-ci laisse en effet entendre que selon toute vraisemblance, les personnes à bord de l’appareil auraient immédiatement perdu conscience après la dépressurisation de l’appareil liée à l’impact d’un ou plusieurs projectiles.
      Selon ces mêmes experts, l’avion se serait désintégré en plein vol, du fait des « dommages structurels provoqués par l’impact extérieur de nombreux projectiles à haute énergie ».

    • Le Monde ne va pas jusque là et reste dans l’émotionnel

      Des passagers conscients lors du crash du MH17 ?
      http://www.lemonde.fr/international/article/2014/10/09/mh17-des-passagers-conscients-lors-du-crash_4503193_3210.html

      L’un des passagers du vol MH17 qui s’était écrasé en Ukraine en juillet a été découvert portant un masque à oxygène, a indiqué, mercredi 8 octobre, Frans Timmermans, le ministre des affaires étrangères néerlandais. Sur les 298 personnes, dont 193 ressortissants néerlandais, que transportait l’avion, seules 225 ont pu être identifiées.
      Mimant le fait de tirer vers soi un masque à oxygène du plafond de l’appareil, il a affirmé sur le plateau d’une émission télévisée que le passager « avait eu le temps de faire cela ». Il répondait à une remarque du présentateur affirmant que les derniers moments des passagers n’étaient pas tels que suggérés par le ministre lors de son discours aux Nations unies.

      EDIT : en tous cas, pas passé en une du journal, juste dans les brèves du « En continu »…

    • Le plus dingue, dans l’affaire, c’est le filtre mis sur l’info qui est connue des initiés depuis sans doute fin juillet et la récupération des corps. Censure ? Ce n’était pas franchement caché, mais pas (du tout) diffusé. Et ne le serait pas sans la gaffe de Timmermans qui dit avoir été bouleversé et a transmis son émotion.

      Relatives of the Australian passenger were informed about the mask immediately after it was discovered, but relatives of other victims heard about it for the first time during Timmermans’ television interview.

    • Les contre-feux,…

      Dutch Official Criticized for Disclosure About Malaysian Plane Crash in Ukraine - NYTimes.com
      http://www.nytimes.com/2014/10/10/world/europe/oxygen-mask-disclosure-in-malaysia-airlines-crash-inquiry-angers-victims-fa

      Once the victim was identified, Mr. de Bruin [a spokesman for the Dutch national prosecutor’s office] said, investigators informed his next of kin, but withheld the information about the mask from the public while they sought further evidence that might help explain the discovery.

      We did not make it public because we are still investigating the circumstances and its significance,” Mr. de Bruin said.

      et, évidemment,

      Evidence tampering, Professor Bibel said, “could also be an explanation.

      Dernière phrase de l’article,…

      #in_cauda,…

  • L’Idée (#1932) - #Cinéma_d'animation
    http://www.dailymotion.com/video/xevud_l-idee-1932_shortfilms


    L’Idée (Bertold Bartosch, France, 1932, 25’)

    Le film est ici d’une très mauvaise qualité de compression, dommage.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Berthold_Bartosch
    #Berthold_Bartosch

    …aménage une caméra multiplane rudimentaire dans les combles du théâtre du Vieux-Colombier grâce au soutien de son directeur Jean Tedesco, et réalise un film d’animation de trente minutes : L’Idée. Cette première œuvre d’une grande poésie qui s’inspire d’un livre de gravures sur bois de Frans Masereel est projetée en décembre 1931 au cinéma Studio Raspail à Paris. Les personnages et les décors du film évoquent l’esthétique de la gravure et sont composés de plusieurs couches de différents types de papier, allant du semi-transparent au carton épais. Les effets spéciaux comportent des halos, de la fumée et du brouillard. Ils sont réalisés avec de la mousse de savon étalée sur des plans en verre disposés les uns au-dessus des autres, éclairées sur les côtés. Un photogramme peut accumuler jusqu’à dix-huit surimpressions. Ce film lui coûte trois ans de travail solitaire. Pour la musique, #Arthur_Honegger intègre les #Ondes_Martenot dans son orchestration. C’est une des premières utilisations d’un instrument électronique dans l’histoire du cinéma.

  • à propos de ceux qui invoquent la « nature » pour justifier certaines positions morales prétendant combattre les choses « contre nature » :

    J’aime à appliquer une règle empirique pour juger d’une argumentation au sujet de faits naturels, lorsqu’elle renvoie avec évidence à une certaine conception de la #société : si on nous présente la #nature précisément sous le jour qui nous conforte dans nos préjugés, il faut être doublement méfiant . Je considère avec la plus grande réserve l’argumentation qui nous demande de voir bonté, entraide, synergie et harmonie dans la nature – ces qualités que nous essayons à toutes forces de prendre en compte dans nos vies, et souvent sans succès. Je ne vois pas dans la nature de données en la faveur de la noosphère de Teilhard, de holisme dans le style californien de Capra, ou de résonance morphique, telle qu’elle est évoquée par Sheldrake. Le concept de Gaïa me paraît être une métaphore, non un mécanisme. (Les métaphores peuvent être éclairantes et intellectuellement libératrices, mais les théories scientifiques nouvelles doivent fournir des explications nouvelles au sujet des causes. Gaïa me paraît simplement formuler en termes différents les grandes lignes fondamentales énoncées depuis longtemps par la théorie biogéochimique des cycles en termes classiquement réductionnistes.)
    Il n’y a pas de voie toute tracée pour la #morale. La nature n’offre rien, dans son essence, qui puisse répondre à nos attentes en termes humains – ne serait-ce que parce-que notre espèce est venue si tard et de manière si insignifiante, dans un monde qui n’a pas été construit pour nous. Et c’est tant mieux. Les réponses aux problèmes moraux ne sont pas là dans la nature, attendant d’être découvertes. Elles résident, comme le royaume de Dieu, en nous – le lieu le plus difficilement accessible à la découverte scientifique ou au consensus.

    Stephen Jay Gould, « Kropotkine n’était pas cinoque », La foire aux dinosaures, réflexion sur l’histoire naturelle , Seuil, 1993.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Jay_Gould

    • Le concept de « nature » et ce qu’il signifie a été dézingué par Descola, et avant lui Hume avait déjà fait en sorte d’écarté le sophisme naturaliste qui engendre la confusion entre « DECRIRE ce qui est » et dire que « ce qui est, est ce qui DOIT être ».
      Aujourd’hui l’éthologie à travers des travaux que rapporte Dominique Lestel, Frans de Waal, Patrick Tort et d’autres, montre très bien que ce que l’on appelle souvent « la culture », ou « la morale » n’a pas a s’opposer à « la nature », ou à « l’évolution », parce que bien au contraire, elle en est le fruit. C’est parce que nous et l’ensemble des mammifères, sommes le fruit d’un processus historique de variation qui a fait notre cerveau, que nous sommes moraux, que nous évaluons nos propres actions comme bonnes ou mauvaises.

      @wiki1000 Es ce que tu peux précisé un peu ta proposition et y lié des éléments bibliographique ?
      Je suis pas sur de la comprendre.

    • effectivement, je ne connais ce débat que de loin, ayant lu par exemple ceci :
      http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/09/11/patrick-tort-et-andre-pichot-darwin-l-eternelle-querelle_1093973_3260.html

      Il me semble honnêtement que Tort idéalise le personnage et la pensée de Darwin, mais sa lecture du Darwinisme est celle que je trouve la plus pertinente. Une fois qu’on a accepté l’origine animale de l’homme et qu’on a accepté que physiquement, l’opposition des humains aux « lois naturelles » est ce qui a permis de faire naître « l’humanité » (en tant que tentative de la civilisation de s’extraire de la barbarie), l’horizon s’éclaircit de façon spectaculaire.

      Une fois ce postulat de départ accepté, cela coupe court à de nombreux débats stériles selon moi (exemple : http://seenthis.net/messages/71074) , où on a trop tendance sinon à invoquer la science, la physique, et la nature pour remonter aux « origines » en pensant que c’est l’objectivité ultime, l’autorité suprême qui fera autorité dans un débat moral... Doigt dans l’oeil ! La seule question qui vaille n’est pas « d’où on vient ? », mais « où on va ? » !!!!

      Je répète donc ce passage de Gould, si juste à mes yeux :

      Il n’y a pas de voie toute tracée pour la #morale. La nature n’offre rien, dans son essence, qui puisse répondre à nos attentes en termes humains – ne serait-ce que parce-que notre espèce est venue si tard et de manière si insignifiante, dans un monde qui n’a pas été construit pour nous. Et c’est tant mieux. Les réponses aux problèmes moraux ne sont pas là dans la nature, attendant d’être découvertes. Elles résident, comme le royaume de Dieu, en nous – le lieu le plus difficilement accessible à la découverte scientifique ou au consensus.

    • @petit_ecran_de_fumee je pense aussi qu’il l’idéalise, mais dans son livre « L’effet Darwin », il cite longuement un auteur, Joseph Townsend (1739-1816), antérieur a Darwin qui a quasiment déjà établi l’érosion des variants sur des critères géographique, qui a mon avis permet de retirer une grande parti d’un Darwin (et d’un Malthus) mis en avant comme « premier » ou « seul et unique » sur cette question.

    • @wiki1000 : interview passionnante, merci. Je connaissais pas, je vais diffuser..

      Ça fait penser à l’étonnement vécu lorsque que les modèles de mécanique relativiste et de mécanique quantique sont venus supplanter la mécanique classique. Le modèle n’était pas faux dans son contexte (approximation satisfaisante), mais on a découvert les limites au delà desquels le modèle devient faux.
      Il en est de même pour la théorie de la sélection naturelle, qui reste une explication satisfaisante dans l’observation de ses effets, simplement elle occultait les phénomènes déclencheurs.

      Et même, cette nouvelle lecture de l’évolution ne fait que corroborer ce qu’on disait juste avant, ce qu’il résume en disant.

      C’est peut-être vexant, mais la nature est parfaitement indifférente à notre sort !

    • L’arbre darwinien n’existe pas. C’est un fantasme. L’idée du tronc commun avec les espèces qui divergent comme des branches est un non-sens. Un arbre de la vie, pourquoi pas, mais alors planté la tête en bas, les racines en l’air !

      C’est un peu obsolète comme vision de l’arbre phylogénétique, les représentations actuelles n’ont plus ni racines ni tronc.
      Il caricaturé aussi pas mal Darwin et l’évolutionnisme lorsqu’il dit que touts les caractères génétiques doivent avoir une utilité ça fait un peu comme si ce monsieur avait raté la notion de dérives génétique
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Dérive_génétique
      Son idée d’ajouter les gros virus au buisson phylogenetique est peut être bonne mais c’est dommage qu’il dise n’importe quoi sur l’évolutionnisme et la phylogénétique au passage. Et le fait qu’on échange des gènes tout le long de notre vie n’est pas nouveau non plus et me semble faire consensus chez les scientifiques. On dirait que ce scientifique s’adresse a des scientifiques du XIXeme siècle, comme si l’évolutionnisme n’avait pas changer depuis Darwin.

    • heu... franchement... on apprend rien, la théorie synthétique de l’évolution dernier cru a bcp apporté a la théorie simplement darwinienne, et @mad_meg a raison, je vous recommande le documentaire « espèce d’espèce » pour vous mettre a jour, il est sympa et justement montre ce buisson rond.

      Avec un proxy pour combattre la « propriété intellectuelle » de lagardère, vous pouvez trouver la vidéo là :
      www.youtube.com/watch ?v=gn1vtcEtRqU

      Puis Darwin pouvais pas connaître la génétique, ça existait pas encore, c’est plus tard que Mendel a produit ces résultats volontairement éronné d’expérience avec les petits poids.
      Dans les dernières avancés dans le domaine l’idée de caractère acquis notamment, comme une sorte de néo-lamarkisme apparaît, à cause des effets épigénétique et hormonaux qui se produisent notamment sur le foetus pendant le développement....

      Quand a l’article, c’est de la rigolade pure jus. Le gars a de grosse lacune dans sa lecture de Darwin, il vient dire que c’est avec lui qu’on a établi une critique du fixisme de créationniste... alors que Lamarck avait déjà fait le boulot en établissant le transformisme. D’ailleurs JAMAIS Darwin ne parle pas d’évolution, son livre parle de la diversification des espèces plutôt.

    • @wiki1000 tu sais, je suis au courant, que je fais de nombreuses fautes, et je crains que tu perdes de l’énergie a me corriger, c’est un travail long que j’ai encore a faire.
      Je maintient ce que j’ai dit sur présenté Darwin comme le critique qui a balayé le fixisme, est une erreur, Il y a eu des prédécesseurs.
      De même sa remarque sur la religion darwinienne, Darwin a précisément écrit son livre en réaction a enseignement spirituel qu’il a eu dans sa jeunesse.
      Pour ce qui est du mot évolution, il apparait dans l’ouvrage, mais ce que j’ai voulu dire et que j’ai visiblement mal dit, c’est que le but de son ouvrage était plutôt d’expliquer les mécanismes qui apporte de la diversification d’espèces (ce qui ne recouvre pas la totalité de ce que l’on apelle communément « l’évolution »).

    • Merci d’avoir fait remonter ce post. J’adore Gould hein mais j’avoue être amusée par l’argumentaire

      « Il n’y a pas de voie toute tracée pour la morale. La nature n’offre rien, dans son essence, qui puisse répondre à nos attentes en termes humains – ne serait-ce que parce-que notre espèce est venue si tard et de manière si insignifiante, dans un monde qui n’a pas été construit pour nous. Et c’est tant mieux. Les réponses aux problèmes moraux ne sont pas là dans la nature, attendant d’être découvertes. Elles résident, comme le royaume de Dieu, en nous – le lieu le plus difficilement accessible à la découverte scientifique ou au consensus. »

      On peut lui répondre
      "J’aime à appliquer une règle empirique pour juger d’une argumentation au sujet de faits naturels, lorsqu’elle renvoie avec évidence à une certaine conception de la société : si on nous présente la nature précisément sous le jour qui nous conforte dans nos préjugés, il faut être doublement méfiant ."

      Ok sur la méfiance, et ... justement, il s’agit d’opinion / de préjugés.

      Sur le sujet de la morale on pourra lire les différents travaux sur la conscience de ces dernières années. Ou aussi

      "Il apparaît donc comme une évidence que le phénomène moral est directement lié au phénomène social, et non au phénomène humain. [...] Il y aurait donc même une justification biologique au fait que nous nous attachions à cette illusion vitale de l’anti-naturalité de la morale. Comme l’effet réversif de l’évolution le met bien en évidence, les comportements les plus efficaces pour la survie et la reproduction finissent par être sélectionnés, quand bien même ces comportements s’opposeraient au processus naturel de l’évolution, qui en vient à s’affirmer tout en générant sa propre négation. Finalement, la question du sens moral animal nous renvoie aux fondements de ce qui fait également notre humanité, et ouvre la voie à un nouveau champ de recherche fécond, à la croisée de la philosophie, de l’éthologie, de la sociologie, de la neurophysiologie et de la génétique. La tâche du philosophe, aujourd’hui, est de remettre en question un héritage conceptuel séculaire et d’accepter l’ouverture au progrès. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle pourra un jour enfin s’intégrer pleinement aux sciences de la vie" http://leportique.revues.org/2445

    • @raffa : sujet passionnant en effet, merci pour cette contribution.
      Et si, au lieu de parler de la « nature », ce qui revient à personnifier, voire déifier notre environnement, nous parlions simplement des lois physiques, pour débarrasser tous les phénomènes naturels de toute finalité sacrée, ou de toute autorité morale ?
      On n’a pas à obéir aux lois de la physique. On le subit tous, mais on peut tous les contourner.
      La gravité est une force qui nous fait tomber par terre. Mais c’est pas elle qui nous empêche de rester debout...

  • #rmll 2012
    http://schedule2012.rmll.info/-Media-radio-television-et-graphisme-professionnel-
    dont
    http://schedule2012.rmll.info/Introduction-Why-libre-software-is-relevant-for-media-profession

    Dans cette introduction, Mathias Coinchon et Bram Tullemans expliquerons l’importance du concept FLOSS (Free/Libre Open Source Software) pour les professionnels des médias (radio-diffuseurs, freelances, etc...). Frans Dejong présentera le déroulement de la première journée dédié à la production de contenu Media.

    et
    http://schedule2012.rmll.info/Ardour-3-Integrating-audio-and-video-for-post-production

    This presentation shows how to build a file server that automatically creates EBU R128 loudness corrected versions of audio files transferred to it.

    #miam !