city:freud

  • En Marges !
    L’intime est politique – Revue de sciences humaines et d’artsQui sommes-nous ? – En Marges !
    https://enmarges.fr/about

    Je découvre cette nouvelle revue en ligne (merci Emmanuel Laurantin)
    aux contributions ouvertes...

    #femmes #féminisme #intersectionnalité #queer #sexualité

    En Marges ! est une revue en ligne fondée par Juliette Lancel qui explore l’intime et ses enjeux politiques via les sciences humaines et les arts.

    Les sexualités, le corps, les émotions sont traversés par des rapports de force éminemment politiques. Si cela peut sembler évident aux spécialistes, ça ne l’est pas nécessairement ailleurs, y compris dans les milieux engagés où l’intime constitue trop souvent un angle mort.

    En Marges ! a l’ambition d’adresser au grand public des contributions de chercheurs·ses, d’activistes, d’artistes. Dans une démarche d’inclusivité, nous demandons d’écrire dans une langue claire et de définir chaque terme ou concept indispensable. Conscient·e·s des rapports de domination qui structurent notre société, nous souhaiterions mettre l’accent sur ces thématiques trop souvent invisibilisées pour proposer une lecture intersectionnelle des politiques de l’intime.

    Comité de lecture

    Aurore Chéry est docteure en histoire moderne et chercheuse associée au LARHRA, Université de Lyon. Elle travaille sur la représentation du pouvoir en Europe au XVIIIè siècle, plus particulièrement en lien avec la masculinité et la sexualité.

    Ludivine Demol, chercheuse doctorante, travaille sur la consommation pornographique des adolescent·e·s dans leur construction genrée et s’interroge à ce titre sur la place de la politique dans l’intime.

    Juliette Lancel travaille de manière indépendante sur l’histoire des rêves, des genres et des sexualités. En 2016, elle a codirigé avec Jacqueline Carroy le livre Clés des songes et sciences des rêves. De l’Antiquité à Freud.

    Julie T. est docteure en vieilles choses qui sentent la poussière et chercheuse à temps très partiel ; elle travaille principalement sur l’interpénétration des champs du langage et du politique.

    Rédac

    Notre cher logo anarchoclitoridien a été créé par Bergamotte.
    Ont contribué à la création et à la mise en forme de la revue : Emmanuelle D., Marion David, Michael Freudenthal, Léna Kerveillant, Sarah L., Ezechiel S., Tania Wagner, Suzy Wood.

    – De la culture du viol dans la littérature libertine du XVIIIe siècle – Roxane Darlot-Harel

    – Le frotteurisme dans le métro de Mexico : entretien avec Nicolas Balutet

    – Ne plus taire la puissance des femmes – Lou Dimay

    – Incarner de nouvelles identités et développer une éducation sexuelle déviante : techniques du corps queer dans les festivals punk-féministes – Louise Barrière

  • MENSONGES LACANIENS, par JACQUES VAN RILLAER | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/jean-louis-racca/blog/290212/mensonges-lacaniens-par-jacques-van-rillaer

    « Notre pratique est une escroquerie : bluffer, faire ciller les gens, les éblouir avec des mots qui sont du chiqué, c’est quand même ce qu’on appelle d’habitude du chiqué — à savoir ce que Joyce désignait par ces mots plus ou moins gonflés — d’où nous vient tout le mal. »

    Jacques Lacan, 26 février 1977 [1]

    Le fondement essentiel des pratiques de ceux qui se nomment « psychanalystes » sont des textes de Freud et de quelques disciples. Il est donc crucial de connaître le degré de fiabilité des affirmations contenues dans ces publications. Des milliers de personnes croient que Freud, Bettelheim ou Lacan sont des savants parfaitement intègres, qui ont observé méthodiquement des faits, qu’ils ont ensuite mis par écrit sans les déformer. Ces personnes ignorent ou refusent d’admettre les inévitables processus de distorsion du traitement des informations et la pratique du mensonge chez une large proportion des êtres humains, y compris chez les hommes de science.

    DES MENSONGES DÈS LE DÉPART DU FREUDISME

    Le voile sur les mensonges de Freud a commencé à être levé par son disciple Ernest Jones. Dans sa célèbre biographie, Jones signale que le traitement d’Anna O., le cas princeps de la psychanalyse, ne s’était pas terminé comme c’est écrit dans les Etudes sur l’hystérie. Alors qu’on y lisait qu’Anna O. avait été délivrée de tous ses symptômes, Jones signalait qu’après un an et demi de « cure par la parole » la malade avait dû être placée dans un institut psychiatrique. Il ajoutait : « Un an après qu’il eût cessé de la soigner, Breuer confia à Freud qu’elle était tout à fait détraquée, et qu’il lui souhaitait de mourir et d’être ainsi délivrée de ses souffrances [2] ».

    D’autres révélations ont également été faites par des disciples. Ainsi Oskar Pfister, pasteur suisse devenu analyste freudien, a confié à Henri Ellenberger, qui avait fait une analyse didactique sous sa direction, que l’ouvrage de Jones contenait des « légendes », notamment la légende que Freud aurait été constamment attaqué de façon malhonnête [3].

    C’est sans doute Ellenberger, le plus célèbre des historiens de la psychiatrie, qui a porté des coups décisifs aux légendes relatives à l’intégrité scientifique de Freud. Chargé du cours d’histoire de la psychiatrie à la Fondation Menninger (Etats-Unis), il s’est donné la peine de faire une enquête sur le cas d’Anna O qui lui fit découvrir son dossier médical dans la clinique suisse où elle avait été placée, faute d’être aidée par la psychanalyse. On y lisait que la patiente — dont Freud a écrit à plusieurs reprises qu’elle avait été guérie detous ses symptômes [4] — présentait nettement plus de troubles après le traitement qu’avant et qu’elle était même devenue morphinomane durant la cure. Ellenberger a publié ces faits en 1972 [5] et y a consacré quelques pages dans l’édition française de sa monumentale histoire de la psychothérapie [6]. Il a également montré que Freud avait beaucoup plagié et était beaucoup moins original que le grand public ne le croit.
    Peu après, Frank Cioffi a publié l’article « Freud était-il un menteur ? » [7]. Rapprochant simplement des textes de 1896 et de 1924, il montrait que Freud avait menti sur un point capital de sa doctrine. En 1896, Freud écrivait que l’hystérie de toutes ses patientes sans exception s’expliquait par « des séductions subies dans la première enfance ». Il ajoutait : « Les malades ne racontent jamais ces histoires spontanément. On ne réussit à réveiller la trace psychique de l’événement sexuel précoce que sous la pression la plus énergique du procédé analyseur et contre une résistance énorme, aussi faut-il leur arracher le souvenir morceau par morceau. […] Dans la plupart des cas, les souvenirs n’étaient retrouvés qu’après plus de cent heures de travail [8] ». A partir des années 1910, Freud a raconté qu’il avait été trompé par ses patientes, qui lui racontaient spontanément des histoires d’inceste qu’il avait pris naïvement, à l’époque, pour des récits d’événements réels. Freud dit avoir compris ensuite qu’il s’agissait seulement de fantasmes produits par les désirs œdipiens. Il n’a jamais reconnu qu’il avait conditionné ses patientes à inventer ce qui était conforme à sa théorie.

    Par la suite, des historiens du freudisme, à mesure que des archives se publiaient, ont découvert de plus en plus de mensonges et de légendes. Les ouvrages de Crews, Bénesteau, Borch-Jacobsen et Shamdasani, parmi bien d’autres, montrent l’ampleur des mystifications [9].

    Aux mensonges de Freud s’ajoutent ceux de disciples célèbres, à telle enseigne que Cioffi, trente ans après son célèbre article, conclut le bilan des tromperies de Freud et de freudiens par ces mots : « Le mouvement psychanalytique dans son ensemble est l’un des mouvements intellectuels les plus corrompus de l’Histoire [10] ». On pourrait évoquer par exemple les impostures de Bruno Bettelheim [11] ou le Journal d’une adolescente, que Hermina Hug-Hellmut — la première analyste d’enfants — , publia comme le récit d’une adolescente alors qu’elle l’avait entièrement inventé [12]. Nous nous limitons ici aux cas de Jacques Lacan et de son beau-fils Jacques-Alain Miller, son héritier au sens matériel et figuré du terme.

    POURQUOI AVOIR CRÉÉ L’ÉCOLE FREUDIENNE DE PARIS ?

    En 1962, au moment de choisir des études universitaires, la lecture d’ouvrages vantant les prodigieuses victoires de la psychanalyse m’ont incité à opter pour la psychologie [13] . Dès ma 2e année d’études, je me suis adressé à la Société Belge de Psychanalyse, affiliée à l’International Psychoanalytical Association (IPA), pour entamer une didactique freudienne. La présidente m’a répondu qu’il fallait être diplômé médecin ou psychologue avant de pouvoir commencer ce type d’analyse. L’année suivante, j’apprenais par Jacques Schotte, professeur de mon université, qu’il allait fonder, avec quatre autres psychanalystes, l’Ecole belge de psychanalyse (EBP), qui se rattacherait à l’Ecole freudienne de Paris (EFP), que venait de créer Jacques Lacan. Il m’expliqua que, dans l’association lacanienne, les règles étaient moins « obsessionnelles » [14] que dans la corporation « annafreudienne ». En effet, la porte était grande ouverte aux étudiants en psychologie, aux philosophes, aux théologiens, aux prêtres qui quittaient l’Eglise, etc. Je pus ainsi commencer une analyse didactique dès ma 3e année de psychologie, chez Winfried Huber, qui avait effectué la sienne à Paris, chez Juliette Favez-Boutonnier. Celle-ci avait été analysée par René Laforgue, qui l’avait été par Eugénie Sokolnika, qui l’avait été par Freud. J’évoque cette « filiation » parce que, selon la doctrine freudienne, le pouvoir d’être analyste se transmet de la même façon que le pouvoir d’être prêtre catholique : le sacrement autorisant la pratique sacrée est conféré par quelqu’un qui a lui-même reçu cette grâce au terme d’une lignée qui remonte jusqu’au Christ.

    Pendant les quatorze années de mon adhésion à l’EBP, je n’ai jamais entendu parler de lavéritable raison pour laquelle Lacan avait fondé l’EFP en 1964. Le lecteur qui douterait de cette ignorance peut lire d’un bout à l’autre les 420 pages de mon livre Les illusions de la psychanalyse, publié en 1981. La raison essentielle de la création de l’EFP n’y apparaît nulle part, malgré d’abondantes critiques de Lacan. Ce n’est qu’en 1985 que j’en ai été informé par la lecture du livre de François Perrier Voyages extraordinaires en Translacanie [15] . Dans l’EBP, il s’agissait d’une information qui avait été soigneusement dissimulée. Dans l’EFP, elle avait été progressivement occultée. Voici les faits.

    Au début des années 50, les autorités de la Société Française de Psychanalyse (SFP) ont constaté que Lacan menait un nombre considérable d’analyses didactiques. Elles ont également appris que la durée des séances était largement inférieure à la durée réglementaire de 45 minutes. Pire : cette durée diminuait d’année en année pour ne plus être que de quelques minutes. Les autorités psychanalytiques internationales ont alors mené plusieurs enquêtes sur la durée des séances chez Lacan. A partir de 1953, les dirigeants de l’IPA ont, à plusieurs reprises, rappelé Lacan à l’ordre. Chaque fois, il y avait « promesses de Lacan, non tenues, bien sûr, puis colères, amabilités, injures, rapprochements, ruptures » [16] . En juillet 1963, après dix années de mises en garde répétées, l’IPA retirait définitivement à Lacan le titre de didacticien. Le document, intitulé la « Directive de Stockholm » (du nom du congrès où cette décision fut prise), précisait : « Le Dr. Lacan n’est plus désormais reconnu comme analyste didacticien. Cette notification devra être effective le 31 novembre 1963 au plus tard. Tous les candidats en formation avec le Dr. Lacan sont priés d’informer la Commission des études s’ils désirent ou non poursuivre leur formation, étant entendu qu’il sera exigé d’eux une tranche supplémentaire d’analyse didactique avec un analyste agréé par la Commission des études. Cette notification devra être effective le 31 décembre 1963 au plus tard [17] ».

    Soulignons que Lacan gardait le titre de « psychanalyste » de la SFP et de l’IPA. Il pouvait continuer à analyser des patients, il pouvait même continuer ses cours et séminaires, mais il fulminait et préparait sa riposte : la création de sa propre Ecole de psychanalyse.

    « L’EXCOMMUNICATION MAJEURE »

    Le 20 novembre, devant l’amphithéâtre bondé de l’hôpital Ste-Anne, Lacan tenait un Séminaire au cours duquel il allait se dire victime d’une excommunication comparable à celle infligée par les autorités rabbiniques à Baruch Spinoza :

    « Mon enseignement, désigné comme tel, subit, de la part d’un organisme qui s’appelle le Comité exécutif d’une organisation internationale qui s’appelle l’International Psychoanalytical Association, une censure qui n’est point ordinaire, puisqu’il ne s’agit de rien de moins que de proscrire cet enseignement — qui doit être considéré comme nul, en tout ce qui peut en venir quant à l’habilitation d’un psychanalyste, et de faire de cette proscription la condition de l’affiliation internationale de la société psychanalytique à laquelle j’appartiens.

    Cela encore n’est pas suffisant. Il est formulé que cette affiliation ne sera acceptée que si l’on donne des garanties pour que, à jamais, mon enseignement ne puisse, par cette société, rentrer en activité pour la formation des analystes.

    Il s’agit donc là de quelque chose qui est proprement comparable à ce qu’on appelle en d’autres lieux l’excommunication majeure. Encore celle-ci, dans les lieux où ce terme est employé, n’est-elle jamais prononcée sans possibilité de retour.

    Elle n’existe sous cette forme que dans une communauté religieuse désignée par le terme indicatif, symbolique, de la synagogue, et c’est proprement ce dont Spinoza fut l’objet. Le 27 juillet 1656 d’abord — singulier bicentenaire puisqu’il correspond à celui de Freud — Spinoza fut l’objet du kherem, excommunication qui répond bien à l’excommunication majeure, puis il attendit quelque temps pour être l’objet du chammata, lequel consiste à y ajouter cette condition de l’impossibilité d’un retour.

    Je ne suis pas en train de dire — mais ce ne serait pas impossible — que la communauté psychanalytique est une Église. Cependant, incontestablement, la question surgit de savoir ce qui en elle peut bien faire ici écho à une pratique religieuse [18] ».

    Sept mois plus tard, le 21 juin 1964, c’est le grand coup de théâtre autocratique. Lacan proclame dans son séminaire la création de sa propre société de psychanalyse en ces termes :

    « Je fonde — aussi seul que je l’ai toujours été dans ma relation à la cause psychanalytique — l’Ecole Française de Psychanalyse, dont j’assurerai, pour les quatre ans à venir dont rien dans le présent ne m’interdit de répondre, personnellement la direction [19] ».

    Lacan préfèrera peu après le nom « Ecole Freudienne de Paris ». Il la présidera jusqu’à sa dissolution, par lui-même, en 1980, peu avant sa mort. Inutile d’insister sur le fait qu’il ne mit plus aucun frein à sa frénésie du commerce des didactiques, recevant jusqu’à 80 analysants par jour [20]. Ceux-ci étaient complices. Comme le note François Roustang, ancien jésuite devenu pour un temps analyste lacanien : « Devenir analyste, reconnu par Lacan, était une manière de titre de noblesse, qui ouvrait à la possibilité de se faire une clientèle. Sans lui, nombre d’entre nous n’auraient jamais accédé à ce statut et n’auraient pas eu les moyens d’en vivre. Après avoir donné l’existence à beaucoup, l’analyse devenait le moyen de leur subsistance [21] ». Jean-Guy Godin, qui restera toujours fidèle au gourou, ne dit pas autre chose : « Pour chacun de nous, Lacan était une société, une société par actions dont nous détenions chacun une part ; d’autant que, dans ce début des années soixante-dix, sa cote ne cessait de monter [22] ». Perrier, un des premiers lieutenants de Lacan, écrit : « Il était parfaitement conscient du pouvoir de son nom, de ce que signifiait, pour les gens, de dire : “Je suis sur le divan de Lacan.” D’ailleurs, les séances dites courtes consistaient en un véritable compostage : le sourire et la poignée de main du maître. [23] »

    Durant ma formation à l’EBP, je n’ai entendu parler qu’une seule fois des « séances courtes ». C’était à l’occasion du séminaire d’Alphonse De Waelhens sur le texte « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse ». Lacan y justifie son innovation en disant qu’elle rejoint la technique zen, qu’elle « déconcerte la résistance du patient », qu’elle « brise le discours pour accoucher la parole [24] ». Dans Ecrits, où ce texte de 1953 est réédité, Lacan a ajouté cette note en bas de page : « Pierre de rebut ou pierre d’angle, notre fort est de n’avoir pas cédé sur ce point (1966) ». De Waelhens était passé rapidement sur ce passage, se contentant de dire que cette technique n’était pas en usage en Belgique. Il n’avait pas relevé la note infrapaginale. Il n’avait pas dit — ce que lui devait savoir — que les séances courtes étaient la « pierre » sur laquelle Lacan « n’avait pas cédé », la pierre sur laquelle est édifiée l’EFP et, secondairement, l’EBP à laquelle nous appartenions.

    UNE ÉCOLE FREUDIENNE « OUVERTE »

    En fondant sa propre école, Lacan s’octroyait le moyen de continuer une pratique extrêmement lucrative, mais il allait en outre prendre dans ses filets ce qu’on appelle psychanalyse en France. En effet, tandis que les autres sociétés freudiennes exigeaient généralement une formation de psychologue ou de médecin avant d’entamer la formation analytique, Lacan ouvrait les bras à tout qui se voulait psychanalyste. Il se montrait particulièrement séducteur à l’endroit des philosophes, des mathématiciens et des agrégés de droit [25]. La distinction entre analyse didactique et analyse thérapeutique était abrogée. Sous prétexte de balayer la bureaucratie « ipéiste », la hiérarchie autoritaire et les règles rigides, Lacan déclarait qu’il n’était plus nécessaire d’être psychanalyste, ni même en analyse, pour pouvoir s’inscrire au titre de membre de son Ecole. Simplement il distinguait trois types de membres : les « analystes de l’Ecole » (AE), reconnus par un jury d’agrément, les « analystes membres de l’Ecole » (AME), garantis par l’Ecole, et les « analystes praticiens » (AP), qui s’autorisent d’eux-mêmes [26].

    Jean Clavreul, fidèle lieutenant de Lacan jusqu’à la mort (celle de Lacan et la sienne), a bien décrit comment ce procédé a fait exploser le nombre de lacaniens : « Le prestige de l’Ecole freudienne fut tel qu’il y eut de plus en plus d’adhésions, à tel point que les demandes d’adhésion devinrent aussi importantes que le nombre d’adhérents, plus de six cents à ce moment-là. Cela était dû au fait que Lacan ne prononçait jamais d’exclusion. Pendant quinze années, l’Ecole freudienne n’a jamais exclu personne[27] ». En France,psychanalyse est alors devenu davantage synonyme de lacanisme que de freudisme(orthodoxe) [28]. Lacan était un champion du marketing psy.

    Trois ans plus tard, Lacan sera poussé par ses camarades à formuler des règles plus strictes pour la reconnaissance du titre d’analyste de son Ecole (la « passe »), mais le « Freud français » aura réussi à noyer les analystes affiliés à l’IPA sous le nombre des siens. Son « ouverture » aux philosophes et aux lettrés lui aura permis de noyauter tous les médias et les hautes sphères du pouvoir [29]. Son beau-fils « jouit » encore pleinement de ce pouvoir.

    LA DISSIMULATION CONTINUE

    A ma connaissance, il n’y a aucun écrit de Lacan qui mentionne la véritable raison du refus par l’IPA de continuer à agréer ses didactiques au-delà de 1963. La majorité de ses disciples ont dissimulé autant que lui ce motif et donc la véritable raison de la création de l’EFP. Ainsi Jacques-Alain Miller écrit-il en 2011 dans Vie de Lacan : « Il [Lacan] n’a pas tellement pâli de la rétorsion de l’Autre. Oui, bien sûr, une Association internationale alors basée à Chicago l’a persécuté, chassé — ou plutôt a voulu l’émasculer comme analyste, en lui interdisant de former des gens. N’en faisons pas toute une histoire. En définitive, elle pouvait peu, sinon aider au rinforzando de la calomnie. Lacan, de son côté, avait de la ressource, ne se laissa pas intimider, et manœuvra comme un chef. C’est alors que je l’ai connu, janvier 1964, et je fus le témoin direct, et aussi l’un des instruments, de sa brillante contre-offensive. Il triompha en France, au prix d’y rester enfermé, car coupé du milieu international [30] ».

    Elisabeth Roudinesco, qui détient le pouvoir d’informer les lecteurs du journal Le Mondedes matières psy, évoque le véritable motif, mais en l’édulcorant et en minimisant son importance. Dans Pourquoi la psychanalyse ?, elle écrit que la scission de 1963 se produisit « lorsque Lacan ne fut pas accepté comme didacticien dans les rangs de l’IPA du fait de son refus de se soumettre aux règles en vigueur concernant la durée des séances et la formation des analystes. Lacan refusait, en effet, de se plier à l’impératif de la séance de cinquante-cinq minutes et proposait de l’interrompre par des ponctuations significatives donnant un sens à la parole du patient. [...] Par ailleurs — et c’est sans doute la raison profonde de cette rupture —, Lacan restaurait, par son enseignement et par son style, la figure freudienne du maître socratique à une époque où celle-ci était jugée néfaste par l’IPA [31] » (souligné par J.V.R.)

    LE POUVOIR CURATIF DES CURES FREUDIENNES ET LACANIENNES

    Depuis longtemps, la médiocrité des résultats que Freud obtenait par ses traitements est connue et bien documentée [32]. Ceci n’empêche nullement les frères Miller d’affirmer que Freud guérissait sans difficulté, comme par magie. Ils affirment ce fait, mais l’expliquent de façon tout à fait différente.

    Jacques-Alain donne une explication freudienne classique : « Au départ, les cures analytiques avaient des résultats rapides et spectaculaires. Il suffisait de livrer à un patient la clé de l’Œdipe, c’était si révolutionnaire que cela le métamorphosait. Au fur et à mesure, la nouveauté se dissipait, les cures devenaient plus longues, plus complexes [33] ». Autrement dit : si les cures sont devenues si longues, voire interminables, c’est parce que tout le monde parle désormais du complexe d’Œdipe.

    Gérard, lui, avance une explication typiquement lacanienne : « L’aliénation du sujet à la chaîne signifiante, c’est ce que la psychanalyse naissante avait mis au jour. Qu’est-ce que l’âge d’or de la découverte freudienne, sinon ce temps béni des dieux où les symptômes analysés cédaient comme par miracle ? Lecture émerveillée des premiers textes de Freud... La psychanalyse dévoilait le lien du sujet au langage, témoignait de l’emprise du signifiant sur le corps, réussissait à annuler la souffrance par la parole. [34] » Autrement dit : si les cures sont devenues si longues, c’est parce que tout le monde sait que le symptôme est langage et que sa disparition tient en une analyse de Signifiants.

    Lacan a été pour le moins discret sur les effets de ses propres cures. Il s’est toujours plu à affirmer que la psychanalyse n’est pas une psychothérapie. Ainsi dans sa célèbre interview à la télévision, il déclare : « La psychothérapie, quelle qu’elle soit, tourne court, non qu’elle n’exerce pas quelque bien, mais qui ramène au pire [35] ». Même discours lors de l’ouverture de la section clinique de l’université Paris VIII : « La psychothérapie ramène au pire... Ce n’est pas la peine de thérapier [sic] le psychique. Freud aussi pensait ça. Il pensait qu’il ne fallait pas se presser de guérir [36] ». Les témoignages d’anciens lacanienssont accablants. Perrier par exemple écrit : « J’aurais aimé que Lacan publiât ses chiffres : c’est fou ce qu’on se suicidait chez lui ! Pour sa part, il avait horriblement peur de la mort. Une anecdote est restée célèbre : il avait foutu à la porte Diatkine, parce que ce dernier fantasmait sur la mort. Ça aussi, c’est très grave. Si Lacan a tué tout son monde, c’est parce que seul le cheminement de la pensée l’intéressait. Les êtres humains, il s’en foutait. Et la séduction qu’il exerçait sur eux dépouillait ses malades et ses clients de toute capacité d’autodéfense, ou peu s’en faut [37] ».

    Freud a toujours écrit que la psychanalyse n’était pas en mesure de traiter les psychoses, qu’il appelait « névroses narcissiques » [38]. Dans les années 1920, il a essayé de traiter un adolescent psychotique, Carl Liebmann, qu’il a qualifié de « paranoïaque super-intelligent » et pour lequel, écrit-il, il s’est « donné beaucoup de mal ». Il en parle dans sa correspondance avec Ferenczi [39], mais n’a jamais rien publié à ce sujet et pour cause : il n’a obtenu aucun résultat positif. Aujourd’hui des lacaniens prétendent, grâce à Lacan, faire mieux que Freud : ils affirment que l’autisme est une « psychose », qu’il leur revient de « traiter », et qu’il est de leur devoir de « combattre les thérapies cognitivo-comportementales » [40]. On attend toujours la publication d’études empiriquement validées.

    DE QUELQUES AUTRES MENSONGES

    Lacan s’est illustré par d’autres formes de tromperie, notamment le plagiat. Par exemple, il a repris à Henri Wallon — sans le citer — la description du stade du miroir. René Zazzo, parmi d’autres, a dénoncé cette malhonnêteté [41], ce qui n’empêche pas nombre delacaniens et d’autres d’enseigner qu’il s’agit d’une « découverte » de Lacan.

    J.-A. Miller s’est fait une spécialité des fausses citations pour diaboliser les TCC et spécialement Skinner. Nous avons déjà eu l’occasion de montrer comment il a utilisé la formule d’un journaliste « We Can’t Afford Freedom » (Nous ne pouvons nous payer le luxe d’être libre) placée sur la couverture d’un numéro du Time où il était question de Skinner, pour en faire une citation exprimant des intentions qui n’étaient absolument pas celles du célèbre professeur de Harvard [42]. Dans son récent « Lacan quotidien » (25-01-2012), on peut lire une autre citation attribuée à Skinner (« Je n’ai poursuivi dans ma vie qu’une idée — une véritable idée fixe. Le mot “contrôle” l’exprime », etc.) qui est en réalité le propos d’un personnage du roman de Skinner Walden Two. C’est comme si attribuait à Camus des phrases d’un personnage de son Caligula. Chacun jugera du niveau éthique et épistémologique du procédé.

    Peut-être le mensonge le plus nuisible de Lacan aura été de faire croire que sa logomachie recelait un sens profond, que seule une longue initiation permettait de comprendre. Cette « imposture intellectuelle » — pour reprendre le titre du célèbre ouvrage de Sokal et Bricmont — a égaré des milliers de personnes dans des exégèses ad infinitum et les a détournés d’activités réellement thérapeutiques. La tradition du mensonge, inaugurée par Freud, est plus que jamais vivante dans le lacanisme.

    ANNEXE : L’ÉTHIQUE DE LACAN SELON JACQUES-ALAIN MILLER

    Extraits de : Vie de Lacan écrite à l’intention de l’opinion éclairée.
    Ed. Navarin, 2001, 24 p.

    « Par beaucoup de traits, et même par un trait essentiel, Lacan n’était pas et ne se croyait pas un homme de bien. “Je n’ai pas de bonnes intentions”, dit-il une fois à son séminaire, moquant les préjugés de ceux qui pensent bien » (p. 12).

    « Il est clair que Lacan voulut être une exception, et s’assumait comme tel. [...] Il évoquait sa vie, écoutez bien, comme “une vie passée à vouloir être Autre malgré la loi” » (p. 15).

    « Que veut dire ce “malgré la loi”, à le prendre au sérieux ? Lacan s’avoue fièrement transgresseur, et joue au délinquant, au vaurien, au voyou. [...] Lacan est en effet quelqu’un qui bravait la loi, et dans les plus petites choses. » (p. 16)

    « Certains se plaisent à lui prêter des passions basses, qui sont, j’en jurerais, les leurs : fortune, notoriété, pouvoir. Mais tout cela va de soi pour l’homme de désir, ce sont des moyens de son désir, ce n’est pas son désir. Lacan incarnait au contraire ce qu’il y a d’énigmatique, de peu rassurant, voire d’inhumain dans le désir » (p. 19).

    « “Tâcher toujours plutôt à changer mes désirs que l’ordre du monde”, la belle maxime cartésienne qui résume tout ce qui est sagesse antique et moderne, n’était pas pour Lacan. Il était du parti contraire. Il entendait, lui, changer autour de lui le train des choses, leur train-train, et avec une obstination, une persévérance, une constance, qui faisait mon admiration » (p. 20).

    « Les anecdotes lacaniennes sont toutes vraies, même celles qui sont fausses, car, en saine doctrine, la vérité se distingue de l’exactitude, et elle a structure de fiction. Tout ce qui court sur le personnage de Lacan, de vu, d’entendu, ou de forgé, inventé, ou simplement de mal entendu, qui le diffame ou qui l’encense, converge à peindre l’homme de désir, et même de pulsion, qu’il était. » (p. 21).

    #psychose #escroquerie #lacan #psychanalyse

    • PSYCHANERIES
      https://sporenda.wordpress.com/2018/02/05/psychaneries

      On ne sait par où commencer tant ce psychanalyste accumule les non-sens et les absurdités. D’abord, affirmer que la pédophilie était quasi-inexistante lorsque l’ordre patriarcal était incontesté est évidemment massivement contrefactuel historiquement. Doit-on rappeler qu’en Angleterre par exemple, les bordels d’enfants des deux sexes étaient parfaitement légaux et nombreux à l’époque victorienne ? Qu’il était coutumier que les maîtres violent leurs très jeunes servantes ? Qu’un grand nombre des patientes de Freud avaient subi des incestes et des viols pédophiles (ce que Freud a décidé de dissimuler par souci de sa carrière et de protection de l’ordre patriarcal) ?

      Et il y a l’affirmation hallucinée que c’est la mort du roi-père (belge) qui signe la multiplication des Dutroux. Moralité : pour éliminer la pédophilie, restaurons la monarchie. Face à de telles bouffées délirantes, on serait tenté-e de conseiller à van Meerbeck d’aller consulter de toute urgence.

      Mais le paralogisme culminant de van Meerbeck, c’est lorsqu’il pose que l’inceste des mères est la partie invisible de l’iceberg : si l’inceste maternel est visible nulle part, c’est justement la preuve qu’il est partout. Par contre, si les cas d’incestes par père ou beau-pères sont majoritairement écrasants dans les cours d’assises et les médias, c’est en fait parce qu’ils n’existent (presque) pas.

      Ne vous y trompez pas : cette mise en accusation constante des mères par la psychanalyse, décrites comme fusionnelles au point d’être vampiriques et immanquablement incestueuses, c’est une opération de détournement d’attention et d’inversion de responsabilité qui vise à exonérer et protéger les pères incestueux : on agite le chiffon rouge d’incestes maternels imaginaires pour cacher la réalité factuellement constatable des nombreux incestes paternels (4 millions de personnes ont été victimes d’inceste en France selon un article de l’Express).

      Séparer la mère des enfants, et les faire passer du côté du père, c’est l’objectif primordial de la psychanalyse. En faisant de la mère une ogresse dont il faut à tout prix éloigner les enfants pour les soustraire à son amour dévorateur–noble tache « civilisatrice » qui est l’apanage du père–la psychanalyse vise à les « groomer » pour les préparer à devenir de bons petits soldats de l’ordre patriarcal ; soumission impossible si les enfants restent identifiés à leur mère, et aux valeurs dites féminines d’empathie, de coopération, de care et de souci du bien collectif dont la (bonne) maternité est porteuse.

      Notez aussi que séparer la mère des enfants et l’empêcher ainsi de les protéger présente l’avantage de faciliter l’accès sexuel des pères incestueux et des pédophiles aux enfants. Et que, dans l’ordre masculin d’inversion des valeurs, quand un meurtrier tue sa femme, c’est de l’amour et il doit être excusé. Mais quand une femme aime et protège ses enfants, (et pourrait fâcheusement s’interposer entre eux et les prédateurs sexuels), c’est de l’inceste, et elle est salie et stigmatisée.

      Stigmatiser la mère « incestueuse » largement imaginaire pour escamoter la réalité de l’inceste paternel tout en facilitant l’accès des prédateurs sexuels aux enfants en les soustrayant à la protection maternelle : coup double–le patriarcat est vraiment très fort.

  • Les Inrocks - « Dernier tango à Paris » : Bertolucci reconnaît avoir planifié le viol de la comédienne Maria Schneider
    http://www.lesinrocks.com/2016/12/04/cinema/dernier-tango-a-paris-bertolucci-reconnait-organise-viol-de-comedienne-m

    L’actrice américaine Jessica Chastain a réagi à cette nouvelle en s’indignant profondément : « Pour tous ceux qui adorent ce film, vous regardez une jeune femme de 19 ans en train de se faire violer par un vieil homme de 48 ans. Le réalisateur a planifié ce viol.Cela me rend malade. »

    #culture_du_viol

    • in light of what is happening with bernardo bertolucci and marlon brando i wanted to remind people that alejandro jodorowsky (most famous for making the holy mountain) directed himself as the lead in el topo, a movie where his character rapes a woman and it was not simulated. in his book he describes finding out that actress mara lorenzio had extreme difficulties with mental health including past institutionalizations and was dependent on drugs before deciding to cast her. he then describes how on one day of the shoot he got her to exert herself until she was weak and then he rolled the camera and, in his own words, “I really…I really…I really raped her. And she screamed”.

      he tried to backpedal later in the exact same way that bertolucci has, saying that because she knew there would be a rape scene in the movie the act itself was consensual. jodorowsky is still seen as a cinematic god to many and has suffered no fallout despite the fact that his book revealing all of this came out almost nine years ago. we cannot accept that. we cannot let men off the hook for brutalizing and taking advantage of women in the name of their art.

      http://spankjonze.tumblr.com/post/154094743568/in-light-of-what-is-happening-with-bernardo

      #grand_homme #domination_masculine

    • Il me semble qu’il y a là un vrai problème de représentation. Est-ce qu’une scène de viol est indispensable ? C’est étonnant pour moi de voir que dans le dernier film d’Asghar Farhadi, le Client , dont le thème central est donc le viol du personnage féminin principal, ce soit précisément la seule chose que l’on ne voit pas, et, croyez-moi, le film ne manque pas de force.

      Il y a une vraie complaisance sur cette question de la représentation. Un autre exemple, pas un article de presse à propos de la prostitution sans une illustration qui est systématiquement du côté du racolage. Et quand on en fait la remarque les photographes répondent de façon systématique qu’il faut bien... Ben en fait non, il me semble justement que si on doit photographier la prostitution on peut très bien faire quelque chose comme ça :

      Et tout de suite nettement moins glamour

    • Pour Jodorowsky à chaque fois que je tombe sur des propos de lui il prend la peine de valoriser et normaliser le viol, les agressions sexuels, les rapport de domination sur les femmes. Par exemple à la fin du docu sur Dune, il dit de mémoire « une histoire c’est comme une mariée, il faut la violer le soir des noces sinon Ca n’est pas aussi bon. »

      Ici il déclare « une actrice, si elle couche avec son metteur en scène, c’est mieux pour l’art ! »
      http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/tout-et-son-contraire/alejandro-jodorowsky-une-actrice-si-elle-couche-avec-son-metteur-en-sce

      Cette phrase me laisse songeuse sur le nombre de viols et d’agressions contre ses actrices qu’à du commetre cet homme.

      Il se rapproche aussi des grands hommes du cinéma misogyne comme Refn parcequ’entre ennemis déclaré des femmes on se reconnais et on fraternise http://www.telerama.fr/cinema/alejandro-jodorowsky-et-nicolas-winding-refn,59630.php

      J’imagine qu’on peu defendre Jodorowsky en prétendant qu’il cherche le scandal, mais ces phrases ne font pas scandal en patriarchie, elles servent juste à la posture pseudo rebel de ce mec, et elles sont l’expression de l’autorisation de maltraitance contre les dominees que le patriarcat donne aux « grands hommes ». Dans le docu sur Dune on peu voire aussi à quel point ce mec utilise les autres, jusqu’à son fils qu’il déscolarise pour ses lubies artistiques. Mais j’ai toujours eu à faire a des reactions de compréhension vis a vis de cet homme. « Jodorowsky il est comme ça » et c’est tout. Puisque l’art pondu par les grands hommes est au dessus de tout, surtout au dessus des femmes et des enfants. Et je rappel que ces propos misogyne et pro viol sont tenus lors d’interview et pas dans ses films.

      Ça lui arrive aussi de collaborer avec sa compagne et de tenir des propos essentialistes sur les femmes, les hommes et leur complémentarité. Je remarque qu’ici encor il collabore avec une femme avec qui il couche.

      A. J. : Dans les thèmes, l’exposition évoque aussi la relation entre l’homme et la femme. On fait une expérience que le monde a perdu : la relation complémentaire dans une œuvre, d’un homme et une femme.

      http://laregledujeu.org/2014/06/10/17190/entretien-croise-alejandro-jodorowsky-et-pascale-montandon-
      #complementarité mon cul. A voire la photo du couple on peu admirer que sa vieillesse et la jeunesse de sa partenaire doit faire partie de leur « complémentarité » et si elle a une beauté complémentaire de la laideur du bonhomme, ainsi que la notoriété de l’un face à celle de l’autre, je me demande lequel a l’intelligence complémentaire de la stupidité de l’autre.

      Et puis Jodorowsky aime bien la psychanalyse version Freud, il y trouvè son bonheur de patriarche et de grand homme. Ca le « guerie d’être soi » comme il dit ici :
      http://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Therapeutes/Interviews/Alexandro-Jodorowsky-Guerir-c-est-etre-soi

    • C’est en lien avec la phrase de Monique Wittig « Les lesbiennes ne sont pas des femmes » qui m’avait laissé dans l’expectative la première fois que je l’avais entendu. Les femmes qui ne sont pas sexuellement attractive pour les hommes cis-hétéros ne sont pas des femmes et la liste est longue - les vieilles, les grosses, les laides, les trop jeunes quant le mec est pas pedosexuel, les trop indépendantes et trop sure d’elles ne font pas beaucoup bander non plus, c’est pourquoi les hommes affectionnent les femmes plus jeunes qu’eux avec un salaire inférieur et tout ca.

      Et pour la question de l’amourrrrr, perso j’adore mon chat, et j’adore les patates et c’est pas pour autant que je vais traiter les patates comme mes égales.

      Un phallosophe comme Deleuze ne s’y trompe pas quant il parle de femmes et de chemisiers dans « D comme Désir »

      Vous pouvez dire, je désire une femme, je désire faire tel voyage, je désire ceci, cela. Et nous, on disait une chose très simple, vous ne désirez jamais quelqu’un ou quelque chose, vous désirez toujours un ensemble. Ce n’est pas compliqué. Et notre question, c’était, quelle est la nature des rapports entre des éléments, pour qu’il y ait désir, pour qu’ils deviennent désirables. Je vais dire, je ne désire pas une femme, j’ai honte de dire des choses comme ça, c’est Proust qui l’a dit, et c’est beau chez Proust, je ne désire pas une femme, je désire aussi un paysage qui est enveloppé dans cette femme, un paysage qu’au besoin je ne connais pas et que je pressens et tant que je n’aurai pas déroulé le paysage qu’elle enveloppe, je ne serai pas content, c’est à dire que mon désir ne sera pas abouti, mon désir restera insatisfait. Là, je prends un ensemble à deux termes, femme-paysage. Mais c’est tout à fait autre chose, quand une femme désire une robe, tel chemisier, c’est évident qu’elle ne désire pas telle robe, telle chemisier dans l’abstrait, elle le désire dans tout un contexte de vie à elle qu’elle va organiser, elle le désire non seulement en rapport avec un paysage mais avec des gens qui sont ses amis, ou avec des gens qui ne sont pas ses amis, ou avec sa profession etc. Je ne désire jamais quelque chose de tout seul.

      Les hommes désirent les femmes exactement comme ils désirent un chemisier et les femmes désirent seulement les chemisiers et les robes. Elles n’ont pas accès dans l’imaginaire de ce phallosophe à l’objectivation d’un homme par leur désir. Il n’y a pas d’homme-paysage et il n’y a pas de symétrie dans le désir car les femmes sont des paysages et non des êtres humains à part entière. Par contre ce phallosophe ne voie aucune difference entre une femme et un chemisier, du point de vue d’un homme, pour lui c’est le même désir « d’ensemble ».

    • Les phallosophes parlent aussi de #catharsis. Ils disent que le spectacle des violences leur purifie l’ame. En fait la catharsis est une grosse arnaque inventé par des patriarches d’une culture esclavagiste, misogyne et adoratrice de dieux violeurs. D’Aristote à Freud un long human centripède de misogyne se sont refilé le concept.

      L’art occidental ne s’adresse qu’aux hommes. Il est fait par et pour les hommes (blanc, riches, lettrés, dominants...) et si il y a une catharsis elle n’est proposé qu’aux hommes. L’Art n’a rien à dire aux femmes à part « sois belle et tait toi » ce qui est très peu cathartique. Pourtant les hommes avec toute la catharsis qu’ils ont à disposition, j’ai pas remarqué que ca les a rendu moins violent, que ca sublimait leur passion ou ce genre de trucs. Au contraire. Et les femmes, qui catharsisent si peu ne sont pourtant pas devenu plus violentes pour autant.

      Du coup c’est une grosse arnaque la catharsis. C’est le spectacle de la domination pour apprendre aux dominants comment il faut faire.
      Par exemple un film comme deap troat, que les hommes ont adoré, qu’on dit « culte » et qui est le film d’une femme réellement agressée, violée, brutalisée. A été suivi d’une forte augmentation des violences par partenaire contre les femmes et un grand nombre de femmes conduites aux urgences médicales suite à cette pratique dangereuse.

      Les soirs de foot, ou les mecs sont sensé par le sport avoir aussi l’âme élévé. En guise d’élévation il y a une augmentation statistique des violences faites aux femmes par conjoint.

      Le visionnage de porno a aussi des effets sur l’augmentation des violences sexuelles contre les filles et les femmes, augmentation du recours à la prostitution et cela surtout chez les jeunes hommes.

      Si je parle de sport ou de pornographie c’est parceque comme dans le dernier tango à Paris, il ne s’agit pas de simulé un viol, ou de simulé une pénétration sexuelle ou de simuler le fait de frapper un ballon. Ca doit avoir un nom (mais c’est proche de la télé réalité, snuff movies, happy slapping) mais l’idée commune c’est que ce n’est pas de la comédie ni de la simulation. Le fait que ca soit de la vrai violence ca plait au dominant, mais comme le dominant est hypocrite et qu’il veut toujours se faire passer pour un nice guy, il ne va pas dire qu’il aime bien regarder des tuto de dominant. Il dira qu’il en a besoin pour s’élever (comme si il était pas deja assez haut) et le grand artiste est celui qui sais faire un bel enrobage de légitimation abstraite qui va permettre aux dominants de jouir en paix de leur position d’oppresseur.

    • En lisant le témoignage de Uma Thurman dénonçant les violences sexuelles qu’elle a subit de la part de Weinstein et les violences physiques et psychologique que Tarantino lui a infligé.
      Il y a un élément qui m’a fait pensé à cette discussion

      Thurman also alleges that Tarantino undertook some of the violent stunts from Kill Bill himself. She said that he was the one “spitting in her face in the scene where Michael Madsen is seen on screen doing it and choking her with a chain in the scene where a teenager named Gogo is on screen doing it.”

      https://www.themarysue.com/uma-thurman-weinstein-tarantino

    • Oui j’avais pas pris la peine de le précisé.
      Pour l’étranglement j’avais l’impression d’avoir déjà entendu ca :

      In Inglourious Basterds, the Inglourious Basterds recruit spy/German film star Bridget von Hammersmark, played by Diane Kruger, to infiltrate a movie premiere in an attempt to kill Hitler and other top Nazi officials, and thus give birth to the Tarantino Universe. SS officer Hans Landa discovers her as a spy, lures her into a private room, and chokes her to death.

      However, Quentin Tarantino was unimpressed with choking scenes in other movies, in that actors are rarely in any considerable danger while shooting them, and convinced Kruger to be strangled for real in order to get the scene just right. Fearing that actor Christoph Waltz would choke her too much or too little, Tarantino decided to take matters into his own hands. Literally, his own hands.

      In this interview, Tarantino tells us, “What I said to her was, I’m gonna just strangle you, alright? Full on, I’m gonna cut off your air, for just a little bit of time. We’re gonna see the reaction in your face and I’m gonna yell cut.” Kruger went “Yep, that sounds like a reasonable thing a director would ask of me” and let Tarantino sit on top of her and choke her to the point of unconsciousness.

      OK, at this point we seriously have to question if Tarantino wrote this entire movie to justify choking a beautiful woman while dressed as a Nazi, because the entire budget was probably still cheaper than hiring one of those high-end Hollywood hookers. Fortunately for Kruger, they got the shot in one take and that’s the one that appears in the movie. Tarantino then reportedly gave the crew 15 minutes and had to take a long bathroom break.

      http://www.cracked.com/article_20589_6-amazing-performances-by-actors-who-werent-acting-part-2.htm

    • “Personally,” Thurman said, “it has taken me 47 years to stop calling people who are mean to you ‘in love’ with you. It took a long time, because I think that as little girls we are conditioned to believe that cruelty and love somehow have a connection and that is like the sort of era that we need to evolve out of.”

      sortir de la #culture_du_viol c’est juste terrible quand tout concourt à persuader une femme de trouver normal que l’amour soit mélangé à la violence, l’oblige à accepter de se mettre gravement en danger. Son témoignage est bouleversant, on sent bien qu’il a pas faillit la tuer, il a voulu la tuer, le film était fini, ils n’avaient plus besoin d’elle …

      But at least I had some say, you know?” She says she didn’t feel disempowered by any of it. Until the crash.

    • Ca aurais ajouter de la médiatisation à son film. Dans mes recherches sur la misogynie de Tarantino la plus part des articles prennent un ton gogunard. Tarantino ajoutant lui même qu’il a du partir 15 minutes aux toilettes. Ca m’a fait pensé à une figurine collector le représentant qui s’appel « Violeur N°1 » :

      Cervulle analyse également la manière dont l’ironie et la réflexivité de Tarantino « lui ont permis de se jouer des critiques qui lui furent adressées et de déjouer les attaques à son encontre »[24]. Un exemple qu’il prend pour illustrer cela est la figurine « Rapist N°1 » à l’effigie du réalisateur. Cette figurine représente le soldat interprété par Tarantino dans Planète Terreur (le film de Robert Rodriguez constituant un diptyque avec Boulevard de la mort), qui tentait de violer l’héroïne avant de se faire transpercer les yeux. Comme l’analyse Cervulle, cette scène du film (et la figurine qui lui correspond) parodient les analyses des féministes qui accusent certaines représentations (et donc certains réalisateurs) de contribuer à la perpétuation des violences masculines sur les femmes. Au lieu de prendre ces critiques au sérieux, Tarantino préfère les tourner en dérision en incarnant un violeur agressant l’une des actrices (dont il met en scène le meurtre violent dans Boulevard de la mort). Par ce geste, c’est comme si le réalisateur riait au nez des critiques féministes en revendiquant (sur un mode réflexif et ironique) son statut de « réalisateur-violeur » (c’est-à-dire de réalisateur complice de l’objectification/oppression des femmes), de ce rire décomplexé de l’homme content de ses privilèges, qui n’a strictement aucune envie de commencer à les mettre un tant soit peu en question.

    • « Un des plus grands regrets, plus que de ma carrière, de ma vie »

      Dans une interview au webzine Deadline, le réalisateur répond indirectement à l’actrice. « Je suis coupable. Coupable de l’avoir mise dans cette voiture mais pas de la façon dont les gens le décrivent. » Le réalisateur, qui n’a pas rencontré la journaliste du New York Times ayant recueilli l’interview d’Uma Thurman et n’a donc pas pu exprimer sa version des faits, la donne ici. Il explique que, à la demande de Thurman, il est allé chercher dans les archives la bande de l’accident, qu’il n’a pas volontairement dissimulée pour éviter que l’actrice porte plainte. « Je savais qu’ils [la production, ndlr] ne l’auraient pas laissé voir cette bande, mais je ne pensais pas qu’elle croyait que j’étais de leur côté », explique le réalisateur. Tarantino veut s’extraire des considérations sur l’éventualité de poursuites judiciaires et dit se réjouir d’avoir pu lui apporter les images tant d’années après. « Cela pourra l’aider à se représenter ce qui s’est passé. Je ne sais pas ce qui a provoqué cette sortie de route. Uma non plus. […] Je me disais : si je retrouve la bande et si elle la diffuse, un expert en accident pourra déterminer ce qui s’est exactement passé. » Il explique que, pour lui, la route sur laquelle l’actrice conduisait à près de 60 km/h ne présentait pas de difficultés. Il n’a pas forcé l’actrice à conduire, il lui a juste proposé. Elle lui a fait confiance et est montée dans la voiture. Il regrette amèrement l’avoir laissé partir seule : « Un des plus grands regrets, plus que de ma carrière, de ma vie. »

      Tarantino s’est aussi défendu d’avoir eu un comportement déplacé à propos du crachat. « Vous avez déjà vu des films où quelqu’un crache au visage de quelqu’un d’autre ? » demande le réalisateur. « Plein de fois », répond le journaliste de Deadline. Tarantino reprend : « Et bien, c’était exactement ça. Une scène où quelqu’un crache au visage de quelqu’un d’autre. Je peux vous expliquer exactement pourquoi je l’ai fait, mais je ne vois pas où est le problème ? […] Je présume que si le plan avait montré Michael Madsen cracher sur son visage, cela n’aurait pas causé de soucis. Mais ce n’était pas le plan. Le plan était : Michael Madsen a du jus de chique dans la bouche. Et il en crache une partie. On raccorde sur le visage de Uma, sur le sol, qui reçoit le crachat. Evidemment que c’est moi qui ai craché. Qui auriez-vous voulu que ce soit ? Un technicien ? » S’ensuit une description du crachat que Tarantino voulait et qu’il était à ses dires le seul à pouvoir réaliser en peu de prises, pour éviter de mettre son actrice mal à l’aise.
      Eventuel territoire de non-droit sur les plateaux de tournage

      Quant à l’utilisation d’une chaîne pour la scène d’étranglement, ce serait une suggestion de Uma Thurman elle-même. Le réalisateur explique : « Je peux toujours jouer l’étranglement, mais si vous voulez que j’aie le visage tout rouge et que les larmes me montent aux yeux, alors il faut vraiment m’étouffer. » Uma Thurman l’aurait même incité. Et Tarantino a d’ailleurs repris cette idée dans Inglourious Basterds, sur la personne de Diane Kruger. Ces descriptions interrogent sur les relations de confiance entre metteur en scène et acteurs (celles entre Thurman et Tarantino furent rompues après l’accident), ou sur la délimitation d’un éventuel territoire de non-droit au sein des plateaux de tournage. « Ce que j’aimerais faire, avec ta permission, c’est juste… t’étrangler, avec mes mains, pour un gros plan. Je le ferai pendant trente secondes, et j’arrêterai. Si nous devons recommencer une seconde fois, nous le ferons. Et après, ce sera tout. » Voici comment Tarantino décrit la façon dont il a présenté les choses à Kruger. Une actrice est-elle en mesure de refuser, et de priver le réalisateur de son gros plan plus vrai que nature, sans imaginer de possibles conséquences pour sa carrière ? L’affaire Weinstein relance aussi ce genre d’interrogations.

      Quentin Tarantino estime enfin, après l’indignation générale que l’interview a suscitée, qu’Uma Thurman ne cherche pas à l’impliquer outre mesure et qu’il ne se sent pas blessé. Il prépare un film sur l’assassinat de Sharon Tate par les membres de la Manson Family. Il est au centre d’une nouvelle polémique sur Twitter, après qu’une interview de 2003 où il estimait que Roman Polanski « n’avait pas violé » Samantha Geimer, 13 ans à l’époque, a été exhumée.

    • La cérémonie des Césars de 2020 illustre bien mon idée que l’art sert de tutoriel et de caution aux hommes pour violenter les femmes, les enfants et tout ce qu’ils veulent. La catharsis dans le cinéma français consiste à faire fermer leur gueule aux victimes de viol. C’est la fonction politique du « J’accuse » primé plusieurs fois cette année et plébiscité par le publique français dans les salles. L’intégrité physique des femmes et des filles n’est rien face au droit des hommes à sodomiser des enfants de 13 ans du moment qu’ils en ont le mérite (par leur sexe, leur race, leur classe, et leur aptitude à légitimé les violences masculines).
      Ainsi le césar du meilleur réalisateurs de viols de 2020 fut décerné à Polanski.

      Le talent c’est de faire fantasmé les dominants et les déculpabiliser. Le génie est toujours accordé au masculin car le géni par son statu divin, est au dessus du droit humain (ce qui est impossible aux femmes et aux filles qui sont au dessous du droit humain). Un géni ca peut violer des enfants, tout lui est permis, ce qui est interdit c’est de leur en faire le reproche.
      #mérite #talent #génie #culture_du_viol #violophilie #césar #cinéma

  • Qu’est-ce qui s’est passé vraiment à Cologne ? D’après un éminent anthropologue algérien, « un problème de langage, un déficit de communication. »

    http://analysedz.blogspot.com/2016/03/le-syndrome-de-cologne-ou-lorgie.html

    Suite au débat médiatique suscité par l’article de Kamel Daoud dans le « Monde » où l’anthropologie, voire la psychanalyse, se muent en débat idéologique jusqu’à faire intervenir publiquement le Premier ministre français, je me réveille de mon amnésie pour évoquer un ancien souvenir.
    Il ne s’agit pas pour moi d’entrer dans la surenchère de l’invective, sachant que la liberté d’expression est mon maître mot, à condition que l’on ne s’improvise pas psychanalyste, anthropologue ou sociologue à moindre frais. Je voudrais seulement rappeler un fait peu connu chez nous : celui de la fête du carnaval dont les préparatifs durent plusieurs jours jusqu’à la fête des Cendres (Mardi gras).
    Au cours de l’année académique 1966-1967 je me trouvais à Maastricht proche de Köln (Cologne) et d’Aachen (Aix-la-Chapelle), ancienne métropole de la chrétienté sous les Carolingiens (9ème siècle), pour une enquête sociologique sur les conditions de vie des mineurs maghrébins dans les charbonnages du Limbourg belgo-néerlandais ayant pour chefs-lieux respectifs Liège et Maastricht(*). Le carnaval est fêté conjointement par les citoyens de Cologne et de Maastricht, distants d’une centaine de kilomètres à peine.
    On y assiste alors à une permissivité qui contraste avec la vie austère des deux cités luthériennes, qui ont accueilli depuis l’Edit de Nantes les Huguenots, protestants condamnés à l’exil sous le règne de Louis XIV. Il n’est pas rare, en effet de rencontrer à Maastricht des noms bien français. La bibliothèque municipale y contient des ouvrages francophones datant du 16ème siècle. Quiconque a vécu à Maastricht, en tout cas à cette époque, est saisi par la grande exubérance de la population, notamment les jeunes, dans une ambiance où la bière coule à flots et où tout semble permis. Une bonne partie des gens de Maastricht continue la fête à Cologne et vice-versa. Des amis néerlandais m’avaient confié qu’un nombre anormalement élevé de naissances sous X surviennent neuf mois après les fêtes du carnaval ! …
    Encore une fois, je ne suis pas psychanalyste, je constate un fait, celui de l’orgie collective permise le temps du carnaval, une fête bien catholique malgré son soubassement païen (ce qui n’est pas propre à la religion catholique). Comment qualifier les évènements festifs encadrés par ce rituel populaire qui était bien présent à Cologne au moment des faits rapportés par la presse, précisément sur le précèdent mettant en cause des migrants maghrébins ? Je laisse le soin aux spécialistes d’investiguer sur les circonstances précises de ce fait divers. Il se peut que mon propos soit à côté du débat et des faits qui l’on suscité. Je voudrais néanmoins restituer un fait que les populations autochtones de cette région de l’Europe de l’Ouest connaissent très bien.

    En effet, au-delà de cet épisode, je rappelle sans rentrer dans les dédales de l’anthropologie historique, voire religieuse, que la Rhénanie (qui englobe le sud-ouest de l’Allemagne et la zone contiguë flamande c’est-à-dire le Limbourg belgo-néerlandais) font partie de ce qu’on appelle les sociétés agraires tout au moins pour ce qui est de leur histoire médiévale. Dans le cas d’espèce, il s’agit de producteurs traditionnels de houblon, d’où la prépondérance de la bière dans la région. Dans toute société agraire, qui tranche avec les civilisations pastorales, il existe des rituels dédiés à la fécondité : fécondité de la femme, s’inscrivant dans le cycle végétal, et ponctués par des rituels célébrant la fertilité de la terre : les Saturnales décrites par les auteurs latins ne sont pas différentes de nos « nuits de l’erreur » (leylat el gh’lat, sorte de simulation d’un coït anonyme), vieux rituel judéo-berbère dont subsistent quelques traces sur les hauteurs de l’Atlas tellien. Abdallah Hamoudi nous en a donné une excellente restitution monographique à propos de la fête de ‘Achoura dans un village marocain près de Beni Mellal (« La victime et son masque », PUF, 1987). Dans l’antique Palestine des Cananéens, Astarté faisait office de déesse de la fécondité : les Cananéens étaient agriculteurs sédentaires et comme tous les peuples de leur espèce, on y découvre un panthéon dédié à la fertilité, du sol, des femmes. Dagon était le dieu de la charrue, Baal le dieu du grain. Dans toutes ces civilisations agraires, quelles que fussent leurs latitudes géographiques et leurs appartenances (Indo-européennes, Sémito-chamitique, amérindienne etc.), il y a deux constantes :
    1. La mise en scène érotique de l’acte de production pour la survie, ce qui exclut toute interprétation normative.
    2. La fragilité du statut paysan pour des raisons logistiques évidentes : le paysan sédentaire depuis le néolithique a toujours été menacé par le pasteur nomade à la recherche de pâturages. Ibn Khaldoun à admirablement développé cette épopée de la prédation pour le Maghreb médiéval. Mais la séquence médiévale décrite par ce dernier n’est qu’un épisode dont les origines remontent à la protohistoire.

    De tout ce qui précède, il y a la symbolique du sexe, ou plutôt de l’Eros. Dans le panthéon des cultures agraires du monde, nous avons affaire à une dialectique irréductible de la sexualité et du mysticisme, du profane et du sacré. Pour revenir au « syndrome de Cologne », j’ai la faiblesse de croire que les préparatifs du carnaval (qui commencent le 11 novembre pour s’arrêter au mercredi des Cendres) donnent lieu -autant que je m’en souvienne- à une érotisation de la fête, processions masquées, ivresse physiologique, ambiance lubrique etc., j’ai vu à Maastricht des scènes d’accouplement débridés dans les recoins de rues ou à l’entrée des immeubles la nuit aidant. Je me suis toujours demandé pourquoi ce contraste flagrant entre le conformisme très puritain des jours ordinaires, et cette revanche dionysiaque à l’occasion du carnaval.
    Je n’ai pas suivi dans les comptes rendus médiatiques si le carnaval a été signalé, car la Saint-Sylvestre s’y trouve encadrée. Encore une fois, les religions canoniques laissent apparaître des pratiques païennes, ce qu’on appelle « syncrétisme » pour faire simple. Le rapport à l’Eros, donc au corps sexué, est un problème ontologique qui se passe de psychologie différentielle. Il n’y a qu’à se reporter à Freud, et plus encore à Frazer et à Robertson Smith (le découvreur du personnage totémique et de « l’assassinat du père »). Qu’il y ait une spécificité du rapport au sexe dans l’islam des musulmans n’est qu’un épiphénomène culturaliste qui n’élimine pas le fondement archétypal du rapport à l’Eros, lequel concerne l’humanité.
    Dans ce qui s’est passé à Cologne, me semble-t-il, ce n’est pas tant le caractère scandaleusement agressif des migrants, qu’un problème de langage, un déficit de communication. Jacques Lacan a fait du langage ce par quoi Eros advient. La libido est d’abord langage avant d’être corps. Plus que de la mésalliance éthique, il s’agit d’un brouillage de code. Sinon, sur le rapport au sexe, tout au moins au niveau où je situe le débat, celui de l’anthropologie générale, il n’y a rien à signaler quant à une spécificité barbare du comportement des « arabo-musulmans » ou des musulmans tout court, en dehors de ce qu’on peut appeler un fâcheux quiproquo.

    #Cologne #immigration #réfugiés #islam #arabe #viol

  • (...) Les meurtriers avaient pour cible la liberté de penser. Et, très précisément, le courage de l’humour. Et nous, psychanalystes, nous savons, grâce à Freud, les rapports étroits qu’entretiennent l’humour et l’inconscient.
    (...) Société malade, parce qu’à vouloir exclure la tragédie du champ du possible, elle la convoque dans la scène du réel. Malade parce qu’à imposer une univocité de pensée, elle se prend à la polysémie de la langue et, de fait, interdit l’humour – qu’elle remplace par le cynisme.
    (...) Et les psychanalyses savent que la folie est le recours extrême et en miroir à un environnement fou.(...)

    #Heitor_O'Dwyer_de_Macedo #Charlie_Hebdo

    http://blogs.mediapart.fr/blog/heitor-odwyer-de-macedo/100115/la-republique-est-en-deuil-la-republique-est-en-danger

  • ▶ « Contre-courant » : Alain Badiou face à Michel Onfray - Vidéo Dailymotion
    http://www.dailymotion.com/video/x1nrryt_contre-courant-alain-badiou-face-a-michel-onfray_news

    Pour cette nouvelle édition de « Contre-courant », Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent Michel Onfray, fondateur de l’Université populaire de Caen, auteur de nombreux ouvrages de philosophie depuis le Ventre des philosophes, paru en 1989 aux éditions Grasset. Figure désormais très médiatique du paysage intellectuel français, auteur de best-sellers controversés comme le Traité d’athéologie ou Le Crépuscule d’une idole, brûlot consacré à Freud en 2010, Michel Onfray se réclame aussi, on le sait, d’une gauche libertaire, anti-antiautoritaire et autogestionnaire.

    Au programme de la discussion du jour : la nomination de Manuel Valls comme premier ministre, l’avenir de l’internationalisme, la question de l’individu face au capitalisme mondialisé, la vitalité de l’Islam face à un monde occidental en plein doute, la guerre continuée à travers les époques de figures intellectuelles comme Sartre et Camus. Autant de questions politiques et philosophiques conflictuelles évoquées au cours de cette heure d’entretien.

    #Contre-courant
    #çafaitdubien

    • Il dit n’importe quoi ce Marc Gébelin, ce texte est inepte.

      Les machistes pensent qu’ « elles sont toutes des putes » ; ça tombe bien, les féministes pensent que les hommes sont d’irrécupérables cochons. Le machisme se nourrit donc du mépris pour les femmes dont il jouit, tandis que le féminisme prospère de son mépris viscéral pour cet être dépeint depuis Freud comme ayant « du sperme dans le cerveau ». Féminisme et Machisme marchent la main dans la main, s’entretiennent mutuellement pour leur plus grand avantage. Le premier fournit les candidates aux sensations fortes, le second les organisateurs. Si bien qu’est né le « fémino-machisme » virus plus virulent qu’un autre.

      La ccl est d’une stupidité totale

      Je le redis, si en mai 1968, la pornographie avait existé, il n’y aurait pas eu dix millions de grévistes dans la rue. S’il y a moins de manifestants en 2013 c’est parce qu’un châtré ne manifeste pas. Enfin n’oublions pas que la consommation pornographique ne concerne que les hommes, que les femmes sont exclues de ce médicament de cheval qui tue donc seulement les patients mâles. Si bien que le lecteur attentif qui aura lu ce qui est écrit et ce qui est suggéré, aura de lui-même trouvé la conclusion de ce pamphlet. Pour les plus obtus, je la donne :

      La pornographie n’aurait jamais eu le succès planétaire qu’elle a sans le développement concomitant du féminisme. Le Féminisme n’aurait jamais atteint le niveau d’abrutissement qu’il a atteint sans la mondialisation pornographique. Féminisme et pornographie sont sœurs d’une même mère.

      Si pour les hommes le médicament de cheval est la pornographie, le médicament qui tue les femmes à petit feu est le féminisme. Pendant que les hommes rêvent d’amazones sexuelles à la maison, leurs femmes (pour les quelques rares qui en ont encore une) pensent – au mieux – à leur faire ingurgiter la théorie du genre, leur faire torcher le petit et faire la vaisselle, au pire, à les châtrer. La pornographie est le féminisme des hommes ; le féminisme est la jouissance impossible des femmes. Parmi les frustrations qui accablent le monde, ces deux là sont les pires mais les plus efficaces en termes de maintien de l’ordre. Bilderberg et Bones and Skulls. L’avenir le montrera.

      Ah mais que ça m’énerve !!! On dirait un texte écrit par le fils de zemmour-iacub, beurk

      #sexisme #mansplanning #masculinisme

    • Oui, les contributions libres sur dde sont parfois déroutantes :-))

      la pornographie avait existé, il n’y aurait pas eu dix millions de grévistes dans la rue

      J’avoue ne pas comprendre pourquoi certaines petites cervelles ont tant besoin que cela de dénigrer ce genre de rassemblements de classes. A part à se comporter comme des relais de l’idéologie de la classe adverse évidemment.

    • Oui deroutante si je reste polie. est-ce que dde publie aussi des textes racistes ? Des tribunes sur les méfaits du racisme anti-blancs et ce genre de saletés ou c’est un privilège réservé aux « la fâme » ?
      et puis c’est comme si mai 1968 était un rassemblement strictement masculin, vu que cet imbécile de Marc Gébelin raconte que le porno est exclusivement pour les hommes. Et sa ccl sur les feminsites qui veulent châtrer les zommes en leur fesant faire la vaisselle ou langer les enfants. Grrr ça me grrrr.

    • Si pour manifester et faire grève, il faut être macho, càd avoir plein de testostérone, et utiliser cette testostérone ailleurs que devant de la pornographie, pourquoi donc les femmes se sont-elles retrouvées en nombre dans la rue dans les années 70 ? Pour le coup, l’auteur nous démontre qu’en effet, le cerveau de certains peut être plein d’autre chose que de cervelle...

      J’ai commenté, sur le site dde histoire qu’il y ait au moins une réaction négative. Ça n’a pas beaucoup d’intérêt de réagir à ce genre de texte lourd et inepte. Mais qu’au moins l’auteur du site sache que ce genre de prose n’est pas forcément appréciée ni appréciable...

    • ça y est, je lui ai deversé ma prose surabondante. Il va sans doute me provoquer en duel, comme toi @biggrizzly (si c’est bien toi), on ira comparer qui a la plus grosse ! :-)

      Il n’y a pas que la conclusion qui est grave.
      Dès le début ça coince...
      Quand il veut nous faire croire que la banalisation de la pornographie a été initiée par les femmes. Comme si les rares oeuvres d’auteures visant à assumer la sexualité féminine pouvaient masquer ce que la démocratisation de la pornographie, l’industrie de la pornographie, à l’oeuvre dès les 70’s en France, laissait entrevoir : un ersatz industriel et légal à la prostitution , avec des actrices sociologiquement plus proches de la prostituée du bas de la rue que les quelques romancières sulfureuses qui servent d’alibi aux pornographes masculins.. (ce que j’ai essayé d’expliquer dans mon commentaire s’il est validé..)
      Voilà le passage en question : la pornographie aurait été imposée au monde par une poignée d’exhibitionnistes, « surtout » par des femmes d’après lui..

      Très vite pourtant, ce mouvement généreux va être capté, débordé, empoisonné si on veut, par la pornographie. La revendication d’amour libre des femmes va devenir – pilule et avortement libres aidant–, la possibilité pour elles se disposer de leurs corps pas seulement pour « faire un enfant si je veux quand je veux ». Convaincues d’avoir été tenues éloignées du plaisir sexuel par l’égoïsme et la maladresse des hommes, elles veulent le découvrir de toutes les façons. Une de ces façons sera de copuler devant la caméra. Les premières héroïnes des films X – du moins en France – furent des femmes instruites, des bourgeoises et parfois des intellectuelles qui, par cet acte, participaient au mouvement général de « libération de la femme ». Il y eut à cette époque, entre autres, Silvia Bourdon dont le livre « L’amour est une fête », conte des aventures sexuelles bien moins « perverses » que celles de l’Histoire d’O de madame Aury. La simultanéité historique de ces deux mouvements, libération sexuelle des femmes et pornographie, doit retenir notre attention. Tout s’est passé comme si l’homme et surtout la femme, se libérant des anciennes pudeurs, au lieu de la garder secrète comme un précieux trésor, devaient exposer cette libération sur la place publique et, presque en même temps, comme si cette libération devait faire l’objet d’un commerce.

    • Respect. Jolie réponse. Mais comme le dit un autre intervenant, son texte est tellement grossièrement insultant (misogyne) que je n’ai vraiment pas de temps à perdre à lui répondre. Mais c’est toi qui a raison, faut aussi un petit peu argumenter. Alors respect.
      (Spoiler : Je vais répondre. Mais je vais troller.)

    • Merci @biggrizzly. Ce sujet me tient à coeur en particulier, et je réagis toujours face à un raisonnement qui me semble erroné en général.. Du coup quand je lis des trucs de ce style qui s’imiscent au milieu de propos plus respectables, même si c’est énorme, ça me motive pour prendre le temps d’argumenter. J’ai du mal à laisser passer.
      Je pensais sinon écrire quelques billets justement sur la pornographie prochainement, ça a un peu précipité les choses.

      On va voir comment il va me répondre, s’il essaiera de jouer le ballon ou visera plutôt mes tibias, pour user d’une virile métaphore qui doit lui parler... :-)

    • Un Troll homophobe et machiste, misogyne, masculiniste, entre Soral et Zemmour...
      Attention âmes sensibles...

      http://www.comite-valmy.org/spip.php?article3445

      Un « machiste » par contre, c’est-à-dire un homme éduqué par une mère aimante mais pas possessive et un père droit mais pas dur, est quelqu’un qui ne deviendra ni un "pédé", ni une "tante", termes interdits selon la loi car homophobes, mais qui avaient le mérite, (pour ceux qui ont passé la cinquantaine), de situer l’enjeu avec une bienveillante ironie. Alors bien sûr, dès que vous utilisez ces termes, non seulement vous êtes mis au ban de la bien pensance mais certains psychanalystes féministes déclarés, vous envoient à la figure leur verdict : Vous êtes homophobe, cher monsieur, parce vous refoulez votre homosexualité !... c’est pour ça que vous la repoussez avec horreur !... Refouler, notion psychanalytique devenue une sorte de « chef d’accusation », appréciation psychologique tombant au niveau du juridique.

      A contrario, l’homme féministe (outre le fait qu’il a été éduqué par une mère castratrice et un père sans autorité, sans phallus au sens freudien) est un homme qui, si on y réfléchit deux secondes, n’a pas eu beaucoup de peine à le devenir pour la simple raison que, n’ayant pas ce phallus que le père aurait dû lui transmettre, mais possédant quand même un organe percé au bas de son dos, en est préoccupé. Et les psy, d’autres psy, savent aussi que ce « trou-la-la » là (humour qui je l’espère n’hérissera personne), quand on y pense trop, qu’on lui pose comme jadis le sphinx des questions métaphysiques, il finit lui aussi par questionner l’esprit juché au sommet du même dos en lui murmurant : Ne suis-je pas une femme comme tout le monde ? Si cet homme vit avec une féministe, les chances existent qu’il se laisse aller à l’homosexualité et devienne la "tante" déjà mentionnée, qu’il quitte son épouse et aille faire couple avec celui qui le confirmera dans son choix du même. Ça sera souvent celui qui fera de lui la femme qu’il a rêvé d’être, celui que pudiquement on appelle sodomite, terrorisé qu’on est à l’idée de dire avec des mots grossiers, des choses grossières : celui qui l’enc…

    • A propos de Marc « Gobelin » : ce qui m’étonnera toujours chez ce genre de zigotos, c’est leur référence à la mythologie comme si les analogies avaient la vertu de preuves scientifiques. Quel galimatias !

      Dans l’acte de fellation, ce qui sauve l’être humain-femme, contrairement à l’homme, c’est l’absorption consciente de son principe opposé, le sperme, hostie unique en son genre que seul le masculin peut lui offrir. Absorber le « jus divin », s’en constituer ou s’en reconstituer, se « masculiniser » par lui de façon fantasmatique, peut alors être vu dans la perspective du geste atoumien comme redécouverte par notre Eve moderne de l’instinct divin originel. Pour être Elle, elle s’abouche au Dieu Originel, recule dans l’archaïque, revient au « premier matin du monde », dans le Monde d’Avant qu’Il Fut. Elle visite la colline primordiale, lointain « mont de Vénus » quand Vénus-Aphrodite était vivante et « plongeait dans l’écume » (aphros = écume, dutès = qui plonge).

    • http://fr.wikipedia.org/wiki/Atoum

      Selon une première légende, le dieu créateur se masturbe, et c’est de son sperme que naissent le dieu masculin Shou et sa sœur jumelle, la déesse Tefnout. Selon les textes des pyramides :
      « Atoum se manifesta en tant que masturbateur dans Héliopolis. Il saisit son membre et y suscita la jouissance »
      -- Textes des Pyramides, §1248.
      Au Moyen Empire, dans une transparente allusion au geste onaniste, la déesse Djeretef, « la Main du dieu » sera ajoutée. À l’époque saïte, le propos fut édulcoré et « la Dorée, la Divine Main de Rê » « refermée sur la semence divine », « devint enceinte » et » était devenue une belle jeune femme agréable à regarder ».

    • Effectivement, des courts circuits scientifiques, des généralisations troublantes, papier qui ne peut servir de référence. Néanmoins selon moi deux choses :
      – connaissais pas l’oiseau mais faut reconnaître que c’est pas si mal écrit que ça
      – un gars qui est capable d’écrire ça :

      mesdames, que vous étiez les deux : soumises non à un homme mais à une idéologie qui tût son nom et putes du système qui vous manipula alors que vous crûtes le subvertir par un nom qui, se croyant scandaleux ne fut qu’infantile. De quelle action forte, de quelle réalisation, Fadela Amara et ses consœurs porteuses de cette libération, furent-elles le nom ? Quel souvenir impérissable a-t-on du passage de cette dame au ministère ? Etre « ni pute ni soumise », c’est être quoi ?

      ne doit pas être complètement abruti .

    • Mouais ... ce n’est pas parce que le discours est truffé de passés simples et d’imparfaits du subjonctif qu’il mérite une attention particulière. Le flacon eût-il une belle étiquette mais que l’on y trouvât une gnôle de 15ème zone, je n’y tremperais jamais mes lèvres.
      Sens de la rhétorique et de la formulation peut-être, mais le Gobelin raisonne / résonne (jeux de mots très fréquents dans le discours des charlatans ésotériques) comme un tambour crevé.

    • Vous avez été voir son profil sur LinkedIn ?
      https://www.linkedin.com/pub/marc-gebelin/34/a64/a41

      Quelques extraits pour ceux qui n’auraient pas accès.
      https://m1-s.licdn.com/mpr/mpr/shrink_200_200/p/1/000/230/050/33be8ce.jpg

      Marc gebelin
      créateur chez démolition
      Région de Montpellier , FranceArts

      Résumé
      je suis celui qui suis

      (…)
      Formation
      international macrobiotic shiatsu society
      Master of Divinity (M.Div.), santé
      1994 – 1995

      Université Paris Sorbonne (Paris IV)
      Master II, Philosophy
      1985 – 1986

    • @butadaie :
      le billet sur da defensa n’est pas le pire (même si moi j’ai passé beaucoup de temps à le démonter)
      Ce mec est en fait un cas d’école du rouge-brun à la Soral, réactionnaire d’une époque où chacun était à sa place, les ouvriers virils à l’usine, les femmes au foyers, et les homos invisibles.
      L’intelligence de ce mec n’est animé que par ses phobies et son dégoût, d’où sa nostalgie d’un passé idéalisé qui le rassure.
      Il a dû avoir une enfance difficile, je ne vois que ça..

      Relis cela :
      http://www.comite-valmy.org/spip.php?article3445
      je suis moi même assez critique, non pas sur la théorie du genre, mais sur l’idée que la théorie du genre serait absolue et exhaustive, alors que selon moi c’est un très bon modèle qui explique pas mal de choses, mais pas tout : la nature a aussi d’après moi son influence dans notre construction.
      Mais je peux le faire sans faire transpire de haine dans mes propos.
      Le problème avec Gébelin, c’est que sa critique de la théorie du genre semble motivée par son aigreur envers les femmes, qui confine au dégoût. L’idée même d’avoir à accepter la « femme » qui existe dans l’homme l’horrifie. D’où son homophobie et tous ces propos obscènes et orduriers qui semblent traduire ses propres fantasmes/phobies.
      L’aigreur a souvent donné de belles choses littéraire : cela s’appelle la sublimation artistique. Faire du très beau avec du très moche.
      Céline en est un bel exemple.
      Mais un gars qui est capable d’écrire ça :

      Elle revient à dire que si la femme n’était pas formatée par l’éducation pour être femme elle serait… quoi ? un homme évidemment, pas un ouistiti ! Donnez des voitures rouges, un marteau, des clous, à une petite fille et la barbe lui poussera après 14 ans ! offrez une poupée bleu-virginal au bambin turbulent, il deviendra bon papa, féministe et peut-être homosexuel non-violent !

      ne doit pas être complètement sain d’esprit !

  • Philosophie et politique - Lasch avec Marx
    http://denis-collin.viabloga.com/news/lasch-avec-marx

    Christopher Lasch, de manière très paradoxale, pourrait être classé dans la rubrique « freudo-marxisme » de l’histoire des idées contemporaines. Qu’il se réfère à Freud et même à une lecture très orthodoxe de Freud, Un refuge dans ce monde impitoyable en témoigne suffisamment [...] Pour le marxisme, évidemment l’appellation ne convient pas. Lasch est un adversaire constant du « progressisme » et de la philosophie de l’histoire du marxisme orthodoxe. En ce sens d’ailleurs, il rejoint certaines des orientations prises par Adorno et Horkheimer, les principaux représentants de l’école de Francfort. Si on lit attentivement Lasch, on y voit l’attachement constant à une tradition critique qui, bien qu’hostile au marxisme, s’appuie sur la pensée de #Marx ou la retrouve par d’autres chemins.

    http://www.bourin-editeur.fr/uploads/pictures/livres/6772cbf700928e2df0166ad7609f5a13-medium.jpg

    PS : Demandé par « Le Causeur », cet article est finalement refusé par la rédaction, « trop théorique » disent-ils... Peut-être le pluralisme « inscrit dans l’ADN » de cette revue (E. Levy dixit) ne s’étend-il pas jusqu’à la philosophie et à fortiori à Marx. Leçon à méditer.

    #livre

  • La faute à l’enfant ? - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/La-faute-a-l-enfant

    Dans les ouvrages hagiographiques, on se plait à souligner le caractère scandaleux de cette vision de l’enfant, en rupture avec l’image de l’enfant innocent qui existait jusqu’alors. Cette image bienveillante s’accorde mal avec l’emploi ordinaire du fouet, de la férule et du bâton.

    En réalité, ce qui fit scandale dans l’Europe victorienne de la fin du dix-neuvième siècle, dans ce siècle d’or des bagnes d’enfants, dans cette société rigoriste et patriarcale, c’est la théorie de la séduction, une théorie qui révélait que des enfants avaient été victimes de pères incestueux appartenant à la bonne bourgeoisie.

    La nouvelle théorie, au contraire, apportera enfin à Freud fortune et gloire.

    Un article d’Igor Reitzman sur LMSI autour du complexe d’Oedipe. Ça rejoint certaines idées lues dans le dernier bouquin d’Olivier Maurel.

    #enfant #psychanalyse #freud