city:garches

    • Si certain·e·s veulent me soutenir n’hésitez pas. Et d’ailleurs je n’avais pas donné d’autre film je le ferai. Si vous ne filez pas deux trois euros vous pouvez commenter la bande annonce que j’ai faite ça me ferai plaisir.

  • Je ne peux pas dire
    Que je n’ai pas fait de rêve
    Mais sans force pour les noter

    Je prépare un petit déjeuner
    Autunois, viennoiserie, pain frais
    Avocat et omelette de Chicago (Leo’s)

    On rit beaucoup
    À propos
    De mon nouveau talent scénique

    Des remarques
    Critiques
    Aussi. Confiance

    On file à Garches
    Anniversaire de mon père
    Saumon à l’unilatéral

    Je sens sur moi
    Une fatigue
    Très inhabituelle

    De retour à Fontenay
    Je marche un peu avec Émile
    Froid mordant qui fait du bien

    Je m’applique
    Sur les objets
    De mes mails

    Hâché mais chouette
    Chinois
    Chanteur

    Jouer d’un instrument de musique sans en faire
    Conséquences françaises
    Injustice en librairie

    Raffut (gros)
    Sales gosses
    La capacité de t’étonner

    Inviter tous ses amis le même soir
    Autre occasion
    Puissance invitante

    Franco japonaise
    Mon ampli encore chaud
    Wit’s ends

    Je fais des crêpes
    Pour attirer Satoko
    Un dimanche soir : ça marche

    Visite de Yuka
    Qui s’étonne de voir Satoko
    Entrer comme chez elle à la maison

    Mes crêpes sont englouties
    Sourire des enfants
    Epuisé je vais me coucher

    #mon_oiseau_bleu

  • Rêve d’un retour en train depuis Garches
    Le train est bondé, détourné
    Ma mère m’accompagne et me fait des reproches

    Mécompréhension sur heure de lever
    Avec Sarah
    Je m’en veux

    Lever trop tôt
    J’en profite pour mettre
    Ma chronique en ligne pour Sarah

    Drôle d’impression
    De relever le capot du Désordre
    Bien du mal à retrouver mes petits

    Je suis un peu obligé
    De me frotter les oreilles ce matin
    France Culture à Notre Dame-des-Landes ?

    Open space gris
    Open space sombre
    Chin up, ce soir, le concert de Sarah

    Chin up
    Cheer up
    Look up

    Up you go
    Little smoke

    (Jack Kerouac)

    Je pars chez Psy
    Frôlé par un V1 sous le bras
    Et déjà dans la rame je travaille

    Je relis le passage dans lequel
    Sarah Murcia fait une apparition
    À la gare de Nevers

    Tout à ma distraction, concentré
    Je manque l’arrêt de Charonne
    Et descends à Voltaire

    À voltaire, pure distraction
    Je ne remarque pas
    Que je ne suis pas à Charonne

    Mais je fais comme si
    Et du coup j’arrive à la Comète
    Où j’ai déjeuné avec Sarah jeudi

    Acte manqué parfaitement réussi
    Je me fais une trop grande joie
    D’écouter Sarah et Kamilya ce soir

    «  - Vous auriez un dictionnaire ? »
    Tête de la serveuse
    « - Désolé, je ne me rend plus compte », absorbé

    Psy : « - c’est très labyrinthique tout ça
    Ego : - Vous trouvez ?
    Psy : - vous écrivez de façon aussi labyrinthique

    Ego (sourire) : - on peut même dire
    Que c’est mon fond de commerce
    Psy : - par exemple ?

    Ego : - C’est le royaume de la digression
    Psy : - Donnez-moi un exemple
    Ego : - Admettons que je décrive cette pièce

    Ego : - je vais décrire les proportions de la pièce (4X5)
    Puis je vais m’attaquer à la tapisserie au-dessus du divan
    Que je vais décrire en détail

    Ego : - Ce qui sera l’occasion pour moi
    De considérations à propos des tapisseries
    Dans les cabinets de psychanalyse

    Ego : - Et que je ne suis pas certain
    Qu’on puisse confier son inconscient
    À une profession aussi artistiquement indocte

    Tête de Psy. Psy : » - je vois,
    Et comment vous arrangez-vous avec la ponctuation ? « Tête d’Ego !

    Ego : - Vous n’avez vraiment pas lu mon livre ?
    Psy : - Non pourquoi cette question ?
    Ego (songeur) : - À cause de la ponctuation…

    Psy : » - des rêves ? Ego : - de retour
    En train depuis Garches, train bondé, détourné
    Ma mère m’accompagne et me fait des reproches

    Psy : « - je vois, un nouveau labyrinthe
    Ego : - oui
    Encore et toujours »

    Psy lève les mains ouvertes
    Ce qui se traduit, je commence à le connaître
    Nous allons nous arrêter sur cette idée

    Dans le métropolitain
    Je ne résiste pas, j’envoie un message à J.
    Hilares

    Retour
    En
    open space

    Retour en open space
    Quand des fois il faudrait
    Rentrer chez soi et jouer de la guitare

    Réunion
    Cinq personnes dans la pièce
    Mais je ne dirais pas que nous jouons en quintet

    Entendu, dans la Méthode scientifique
    « Et donc en un peu moins d’une minute
    À propos de la naissance de la vie sur Terre ? »

    « Que faire à manger ?
    That is the question ! »
    Wrote Philippe De Jonckheere

    Finalement
    Une quiche fourre-tout
    Avec une salade fourre-tout

    Enfants heureux
    Echanges de bons mots
    Même Émile participe

    http://desordre.net/musique/habka.mp3

    Concert de Sarah & Kamilya
    Comme hors-sol par moments
    Comme transporté

    À mes côtés Michele
    Raffaella et Catherine
    Vibrent de plaisir

    La Suite nomade
    Amplement développée
    Un long voyage pour pourrait durer, encore

    La Suite nomade
    Un voyage dont on nous rapporte
    Des images, des images déchirantes

    La Suite nomade
    Musique qui parle au cœur
    Sans passer par la tête

    La Suite nomade
    Musique qui parle au ventre
    Sans passer par les oreilles

    Je me suis trompé
    Du tout au tout, à propos de ce concert
    Pas le concert de l’année, celui du siècle

    Miracle habituel de la Dynamo
    Son hall de gare tellement hideux
    Qui devient tellement chaleureux

    Pour Sarah, je suis prêt à consentir
    Un immense effort social, lui présenter Marie Richeux
    Quand Sarah se souvient qu’elle a rendez-vous avec elle, demain

    Kamilya m’embrasse
    Et me donne du Philippe
    Long comme le bras. Conte oriental

    Je bois du vin chaud d’importance
    Avec Fred P. et Christophe L.
    Et j’accompagne les fumeurs

    Sarah me fait une proposition
    Qui va m’empêcher de dormir
    Et si aux équinoxes…

    Un collectif
    Dans lequel
    Un mort pourrait participer

    Sarah me confie la boutique
    J’échoue lamentablement
    À vendre un seul disque. Pourtant

    Je rentre prudemment
    Circulation difficile déviation
    Radio : la querelle Dalloz-Alliaud

    #mon_oiseau_bleu

  • Je ne recule pas
    Devant des intimidations
    De jeunes banlieusards

    Je remplace ma fille Sarah
    À un concours d’équitation
    Au pied levé

    Le concours est interrompu
    Par un attentat terroriste
    Une femme en niqqab tire sur moi

    J’en réchappe en prenant
    Mes jambes à mon cou
    Je trouve refuge dans une crèche

    Les pleurs des enfants
    Vont à tous les coups
    Nous faire repérer

    Je remets le disque d’Anouar Brahem
    Un peu de douceur après un tel rêve
    Est un remède émollient

    Copieux petit déjeuner
    Nombre de tartines
    Musique d’Anouar Brahem

    Ce sont les derniers légumes
    De cette maraichère
    Que j’aimais tant : retraite

    Il fait un temps radieux
    Le quartier est silencieux
    Ça sent la fin d’année

    Je rentre mes légumes
    Je fais du café
    Je mets de la musique : go !

    Mon premier projet de la journée
    Produire la cassette promise
    Pour la soirée commémorative pour Phil

    En 2002, au tout début de remue.net
    Phil n’avait pas pu venir à l’AG
    Il avait enregistré une cassette

    Qui a entendu
    Cette cassette
    S’en souvient encore

    Comme je ne vais pas pouvoir
    Venir à cette soirée de remue.net
    J’ai proposé à Sébastien de faire une cassette

    C’est le genre de bonne idée
    Que l’on peut avoir dans la chaleur
    D’une fin de soirée chez des amis

    En s’imaginant comme ça
    A vue de nez qu’on voit
    A peu près comment faire

    Commencer par enregistrer
    Le texte, quelques bruits d’ambiance
    Monter le tout, facile, pas trop difficile

    Et maintenant que tu as ton fichier
    Sur ton ordinateur, tu peux me dire comment
    Tu le transfères sur une cassette ?

    Ben je branche un vieux lecteur
    Sur la carte-son de l’ordinateur
    Si c’était si facile

    Le lecteur n’est pas amplifié
    Le signal est inaudible
    Si c’était si facile

    Je branche un vieil ampli
    Sur la carte son, le lecteur sur l’ampli
    Si c’était si facile

    Bon pas grave, je grave mon fichier
    Sur un CD, je lis le CD sur l’ampli du salon
    Et je branche le vieux lecteur sur l’ampli

    Si c’était si facile
    Tour le monde le ferait
    J’entends Phil rire dans mon dos

    Mon ordinateur n’a plus de graveur
    Je cherche dans le garage : un vieux graveur !
    Si c’était si facile

    Le vieux graveur est branché par nappe
    Je démonte l’ordinateur, ouf le disque dur
    Est branché par nappe, si c’était si facile

    Et pas de branchement
    Secondaire
    Si c’était si facile

    Dans un tas de câbles
    Je trouve une vieille nappe
    Si c’était si facile

    Le graveur de CD est branché
    Il lit les CDs, mais ne les grave pas
    Si c’était si facile

    Il faut chercher un pilote
    Pour le graveur de 1999
    Si c’était facile

    Je finis par trouver le pilote
    J’installe, je reboote, plus de CD vierge
    Si c’était si facile

    Découragement puis
    Je transfère le fichier .wav 44k sur carte
    Si c’était si facile

    Je loge carte mémoire
    Dans appareil enregistreur numérique
    Si c’était si facile

    Je branche appareil enregistreur
    Sur amplificateur chaîne salon
    Si c’était si facile

    Je branche vieux lecteur de cassettes
    Sur amplificateur chaîne salon
    Si c’était si facile

    Ça doit fonctionner
    Mais pas une cassette dans la maison
    Si c’était si facile

    Je finis par retrouver vieille cassette
    Serpillère d’Egberto Gismonti
    Si c’était si facile

    Platine cassette veut pas rembobiner
    Veut pas embobiner non plus
    Si c’était si facile

    Je joue cassette jusqu’à embobinement
    J’enregistre
    Si c’était si facile

    Ça n’enregistre pas
    Appareil lit mais n’enregistre plus ?
    Si c’était si facile

    Tentative enregistrement
    Autre source : succès
    Si c’était si facile

    Je dois trouver moyen graver CD
    Mais pourquoi appareil enregistreur
    Est mauvaise source ?

    Après moult débranchements
    Je comprends, appareil enregistreur
    Branché sur prise de pré-ampli

    Je branche appareil enregistreur
    Sur autre branchement de source
    Ça marche !

    Je m’y reprends à trois fois
    Ne me souvenais plus de manip
    Enregistrements cassette

    Si c’était si facile
    Tout le monde le ferait
    Qui tu serais pour réussir ?

    Qui tu serais pour réussir
    Où tous les autres ont échoué ?
    (OrelSan)

    Je ne savais qu’un jour
    L’idole de mes filles OrelSan
    Finirait dans un de mes poèmes

    Je ne savais pas qu’un jour
    Mon appareil-enregistreur
    Servirait encore

    Pendant les six heures
    De ces allées et venues
    Le rire de Phil en mémoire

    Mais voilà ce que je voulais dire
    Pour Phil
    Est désormais enregistré sur cassette

    J’envoie message à Sébastien
    Il rit de mes mésaventures
    Je charge fichier pour être plus sûr

    Je charge fichier pour être plus sûr
    Sébastien bouleversé
    Me dit que c’est juste et parfait. Ouf !

    Et je peux, enfin
    Faire un peu de ménage
    Et de rangement dans la maison

    Salade de cocos plats, noisettes et œufs durs
    Nouilles sautées aux légumes
    Clafoutis de clémentines et noix

    Sarah, Emile, Zoé et Satoko
    Quatre Decroliens à table
    Je leur raconte mon rêve de cette nuit !

    Trois parties d’échecs avec Émile
    Je suis dans une forme olympique
    Émile ne peut se défendre

    La semaine prochaine
    Je vais à Garches pour Noël
    J’irai chercher des cassettes dans la cave

    Je change un peu la fin
    De Frôlé par un V1
    Pour accueillir Phil

    Hier j’ai croisé Grégory Gadebois
    Sur une moto, rue de Rivoli
    Comme dans Mon Âme par toi guérie

    Quel dommage
    Je ne peux pas
    L’intégrer sans tricher

    #mon_oiseau_bleu

  • Invraisemblable puissance érotique
    Du rêve de cette nuit
    La contemplation d’un paysage

    Je l’emmène au cirque de Navacelles
    Je découvre subitement sa nudité
    Je jouis !

    Comment négocier le début du jour
    Après cela, commençons
    Par une douche !

    Sarah me replonge
    Dans le quotidien
    En une fraction de seconde

    Quand on n’a que 18 ans
    Il peut arriver qu’on ait des pensées
    De jeune fille de douze ans, et ça surprend !

    J’attends l’heure du départ
    En lisant quelques pages du dernier Toussaint
    Et j’éclate de rire. Plusieurs fois

    Tous les matins Zoé me texte
    Pour me rassurer : « je suis dans le bus »
    Hier je lui fais remarquer que ce n’est pas original

    Ce matin, heure habituelle
    « Je suis dans la licorne
    Numéro 46 ! »

    Il n’est pas 8H13
    Et je lis déjà
    Deux auteurs comiques

    Zoé
    Et
    J.-P.T.

    Et vers dix heures
    Je décide de démarrer
    Une quête ardue et âpre

    Demande d’expertise
    Douze mails qui partent
    Avec cet objet lourd de sens

    Est-ce que les trois psychiatres
    Qui me répondent dans le quart d’heure
    Savent qu’ils m’envoient un signal douteux ?

    Et puisque j’en suis dans la lutte
    Contre le mensonge
    Je prends un collègue la main dans le sac

    Et donc lesté de tant de contrariétés
    Je pars prendre une pause méridienne
    Au café, au soleil, devant un tas de feuillets

    Et je prends un plaisir
    Rare, insigne à écrire
    A amender mes Fantômes

    Et je m’étonne
    D’une chasse aux fantômes
    Aussi productive

    Jusqu’au fantôme
    D’Henri Regnault
    À Garches, rue du 19 janvier 1871

    Je sors de l’open space
    L’esprit chamboulé
    Sans doute l’évocation de Chris Evert

    Ces Fantômes
    Me ramènent à des sentiments
    Enfouis : ce sont bien des fantômes

    Crises de rire à répétition
    En lisant Made in China
    De Jean-Philippe Toussaint

    Je peux bien l’avouer
    Made in china
    Est LE livre que je voulais écrire avec Chinois

    C’est marrant
    De s’endormir
    En riant

    #mon_oiseau_bleu

  • Je fais le rêve d’être placardisé
    Dans une entreprise de luxe
    Ma chemise ne tient pas dans mon pantalon

    Sur le chemin du travail
    En allant vers le bus
    Je croise Emile ! On rit

    Dans le bus une chaleur
    Subtropicale
    Quel été désordre !

    J’arrive au bureau
    Avec plus d’une heure de retard
    Personne pour s’en apercevoir !

    Je retouche le récit
    De mon rêve de cette nuit
    En plein open space !

    Manuel Valls
    Y croit
    Encore

    États-Unis.
    Les mystérieuses « attaques acoustiques »
    Sur des diplomates américains à Cuba

    Emmanuel Macron reçoit
    Lundi, les dirigeants tchadien
    Nigérien et libyen

    La demi-heure que je passe
    À la terrasse du BDP à relire
    Élever des chèvres en open space

    Autrefois j’allais lire
    Sur un petit banc garanti des regards
    Alentour à quelques encablures de mon bureau

    Lire
    Écrire
    Résister (un peu)

    De retour dans l’ open space
    Reporter mes corrections
    Un jour une chèvre sera là !

    Un peu de soutien
    Un de support téléphoniques
    À Sarah qui s’inscrit à l’université

    Elle
    Est
    Inscrite

    Je suis le père
    D’une étudiante
    En psychologie !

    Trois filles sur la photographie de mon magnet
    Une dont je suis le beau-père, une dont je suis le père
    Et la dernière, toute petite, dont je suis le grand-père

    Et après avoir reporté
    Toutes mes corrections
    Je bazarde mon tapuscrit !

    Les heures creuses en open space
    Dans une heure j’ai rendez-vous
    Avec Daphna !

    Que ma besace est légère
    Qui ne contient plus les trois cents pages
    D’ Élever des chèvres en open space à la corbeille

    Les heures pleines d’une discussion
    À bâtons rompus avec Daphna
    Quand on est rapidement au centre de soi

    Je reviens à pied de chez Daphna
    Lumières chaudes dans les rues de Montreuil
    Je suis en nage et heureux, souriant même

    Croiser Philippe Rebbot
    Devant la piscine de Montreuil
    C’est l’Effet aquatique !

    Croiser Yves Montand
    À la Verboise à Garches
    Cela aurait été comme de débarquer dans Python 357

    Soupe froide
    Un peu de Brie
    Quelques raisins secs

    Des échanges de mails avec elle
    Le soir, il fait nuit
    Et je suis jaloux, elle est gentille

    #mon_oiseau_bleu

  • Hôpital R. Poincaré de Garches menacé… Fermeture programmée pour 2024 ! Encore un hôpital de l’AP-HP en danger ! - SUD Santé Sociaux - Fédération Nationale
    http://www.sudsantesociaux.org/hopital-r-poincare-de-garches.html


    Manière, les #handicapés, ce sont des #surnuméraires comme les autres, non ?

    Ce dossier révèle encore le mépris des directions pour les agents et leurs représentants, l’absence totale de dialogue social tant revendiqué par Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP.

    Cet Hôpital légendaire et de renommée internationale offre une prise en charge de qualité, un savoir-faire et des expertises du Handicap exceptionnelles. Y sont implantées une IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) et une école pour les jeunes patients afin de leur assurer une « vie normale ». Ce centre d’excellence assure une prise en charge tout au long de la vie du Handicap.

  • Le clochard au bas de l’immeuble
    De mon psychanalyste et auquel
    Je donne un euro chaque semaine

    Après cinquante de mes séances
    Il pourra s’offrir
    Une séance lui aussi ?

    Mon psychanalyste excelle
    À me tendre
    Un miroir

    Mais j’ai bien essayé,
    Sans lui, dans un miroir,
    Je ne vois rien

    Voyage psychanalytique
    Dans les Cévennes de l’enfance.
    Le paradis a des formes étranges

    Pendant des années j’ai cru
    Que la maison cévenole contenait mon âme
    Intuition à la fois juste. Et trompeuse

    Quand ton psychanalyste,
    Plongé au cœur de ton récit familial,
    Commet un lapsus fréquent dans ta famille

    La petite cafetière
    N’a pas ouvert son estaminet
    Aujourd’hui, je suis inquiet

    Toutes ces personnes de peu
    Clochard et cafetière me sont
    Essentielles. Ce n’est pas rien

    B. me demandait dimanche
    Comment j’enchaînais les séances
    Et retourner en open space ? Mal !

    Psychanalyse
    En open space
    Plutôt que d’y élever des chèvres ?

    L’huile ancestrale
    Qui bloque
    Les douleurs articulaires

    Vaccins, prix des cigarettes, lunettes
    Edouard Philippe annonce
    Des mesures en matière de santé

    Earn
    Additional money
    Without efforts.


    Retour entaché de Sarah
    Elle a traité avec beaucoup de légèreté
    Son dossier d’inscription à la fac

    Je découvre chez Sarah
    Des pans insoupçonnés
    De naïveté enfantine

    Je découvre aussi
    Que je ne lui ai pas appris
    Des choses essentielles

    " Il est plus facile
    D’être l’ami·e de Philippe De Jonckheere
    Plutôt qu’un de ses enfants "
    . J.

    Je m’en veux, Sarah me rassure
    Elle se fait par ailleurs une bonne idée
    De la complexité du monde et de sa richesse

    Tarte aux carottes râpées
    Salade de tomates cœur de bœuf
    Abricots et pêches plates

    Chaleur du soir, tout un monde
    De fraîcheur dans le garage,
    Mais peu d’envie de travailler

    Échange de courriel avec Bettina
    Premier échange depuis 1988 à Berlin
    Entretemps il s’en est passé des choses !

    Elle me donne son adresse postale
    Et je découvre qu’elle habite dans une rue d’Iéna
    Au même nom de rue qu’à Garches

    Après trente années
    L’ironie de Bettina
    Est toujours aussi mordante, j’adore

    Sarah
    Me rapporte de l’île de Ré
    De la fleur de sel

    Carte postale de Zoé en vacances chez mes parents
    La tâche des parents consiste à bien élever leurs enfants
    Celle des grands-parents, à détruire leurs efforts

    Sarah répare elle-même
    Le pommeau de douche
    Fierté parentale

    Je n’ai pas entièrement
    Raté son éducation.
    Finalement.

    Exercices de psychanalyse cévenole
    Premier échange avec Bettina depuis 88
    De la fleur de sel de l’île de Ré

    #mon_oiseau_bleu

  • Premier plaisir du jour
    Ecrire le poème triptyque
    D’hier soir

    http://desordre.net/musique/boulard.mp3

    Régïs Boulard
    Jean-François Vrod
    Chez Françoise , cela faisait longtemps.

    Pourquoi écouter
    Tel disque
    Plutôt que tel autre ?

    Et pourtant
    Tu ne dirais jamais
    Que ce soit tout à fait au hasard

    Ce que tu confies
    Au hasard
    Dans toute une vie

    Try
    Surprise
    Conqueer

    Les petits poèmes
    Matinaux
    Des vendeurs de Viagra®

    Dans le journal ce matin
    L’attentat de Londres
    Cerné par des résultats sportifs

    Des coups de feu
    Ont été entendus ensuite
    Et la photo de deux hommes à terre


    Dimanche matin
    Marché ensoleillé de juin
    À Londres on pleure

    Le secret des Geishas
    Pour rester
    Minces et séduisantes

    Déjeuner avec Clémence
    Et Sara,
    Bricks à l’œuf et aux asperges

    Bricks à l’œuf
    Et aux asperges
    Coup d’essai pour dimanche prochain

    Adios Pépé , me dit Sara,
    Ma petite-fille
    Franco-Salvadorienne

    Je n’aime pas, plus,
    Les dimanches ensoleillés
    Depuis qu’elle est partie

    C’est injuste
    Désormais, sans vous,
    Les dimanches m’ennuient.

    Les dimanches
    Je m’ennuie
    Et je souffre

    Aujourd’hui, laisse aller
    Rien ne vient :
    On ne peut pas écrire tous les jours

    On ne peut pas écrire tous les jours
    Comprends-tu
    À l’âge de cinquante-deux ans

    L
    I
    S !

    Tante Moineau avait,
    Je le lis sur le faire-part,
    23 arrières petits-enfants

    Dans mes mains
    Le pied de mon père
    Tentative de magnétisme

    À Garches, match de rugby (ASM vs RCT)
    Sur la télévision familiale
    SMS aux anciens collègues auvergnats

    Ruban périphérique Nord
    La nuit l’été
    Comme dans l’enfance

    Bricks à l’œuf et aux asperges
    Adios Pépé
    Victoire, sur le fil, de l’ASM

    #mon_oiseau_bleu

  • J – 173 : J’ai entièrement raté mon premier test, je ne me suis pas méfié, en fait le danger est partout. Mon père m’appelle au téléphone à propos de notre rendez-vous de vendredi matin, et celui de la semaine prochaine, tu as vu les Américains ont élu Trump ?

    Ce que je voulais ignorer, comme je souhaite ignorer le nom d·u·e-la prochain·e Président·e — ceci est ma première tentative d’utilisation du point médian, pour le moins, capillotractée , et possiblement fautive — de la République, mais j’oublie si souvent que tout le monde ne nourrit pas les mêmes lubies que moi et que ce n’est pas parce que j’ai décidé, une mauvaise fois pour toutes, de déserter le fil de l’actualité, de me soustraire à ce que je ressens de plus en plus comme un lavage de cerveau, que tout un chacun ne conserve pas un peu de raison pour ne pas nécessairement me suivre dans cette voie, dont je vois bien qu’elle est étroite. Et si j’avais bien pensé à tenir au courant mon entourage, notamment mes enfants, singulièrement Madeleine, de ma tentative désespérée, j’avais oublié de prévenir, manifestement, la génération précédente et donc le danger est venu de cette dernière.

    J’en discute le soir même avec les enfants et Madeleine me fait remarquer qu’elle elle va devoir voter, pour la première fois, et que ce n’est pas pour casser mon délire , comme elle dit de façon spontanément contemporaine, mais elle ne bouderait pas un peu d’éducation civique, voire politique de ma part pour ce qui est de ce vote à venir. Qu’elle sentait qu’elle allait manquer de repère.

    Et, de tait, je me demande si je ne devrais pas revoir un peu mon délire comme dit Madeleine. Madeleine m’explique par exemple qu’elle ne sait pas qui sont les candidats, des noms comme Copé, Juppé, Fillon ne lui disent pas grand-chose, Le Pen, Hollande, Sarkozy et Valls, elle voit qui ils sont, Mélenchon aussi. Mais en fait elle ne sait pas que Juppé est un revenant, qu’il était déjà ministre du budget bien avant sa naissance. Du coup je me suis dit que ce serait sans doute une bonne chose que je lui fasse un peu un historique de la cinquième république, au moins la cinquième. Lui expliquer que la cinquième république et la constitution de Debré ont été créées pour le bénéfice immédiat de De Gaulle, que c’est un régime politique dans lequel le pouvoir exécutif est hypertrophié à dessein, que la droite est propriétaire de ce pouvoir, le parti pseudo socialiste seulement locataire, que ce n’est pas d’hier que droite et extrême droite se fondent à la manière d’un dégradé à ce qu’ils aiment nous faire croire être une frontière infranchissable de part et d’autre, que c’est dans les années 80 que le poison du Front National a été incubé, il y avait d’un côté les décrives langagières d’un Chirac sur le bruit et les odeurs, le Parti Communiste Français qui faisait de la préférence nationale un thème de campagne notamment aux élections municipales de 1983 ou encore le scrutin proportionnel de Mitterrand à l’Assemblée, dans le but, déçu, de faire barrage au retour de la droite aux élections législatives de 1986.

    Et surtout je lui parle de ma première élection de jeune électeur, les municipales de 1983, j’étais allé à la mairie de Garches pour leur demander le programme sur lequel le maire avait été élu, dans lequel j’avais trouvé des promesses électorales en faveur des personnes handicapées, nombreuses à Garches, du fait de son Hôpital spécialisé dans les grands traumatisés de la route, la gare de Garches venait d’être reconstruite et nulle rampe d’accès aux quais, pas même un escalier mécanique.

    Ben tu vois Madeleine aujourd’hui, tu n’as même pas besoin d’aller à la Mairie, tu vas sur le site internet des partis, et tu t’apercevras que certains partis ont quelques militants qui travaillent à d’épatantes synthèses dont il n’est presque jamais tenu compte ensuite par les caciques de ces partis et tu comprendras alors pourquoi j’ai décidé, une mauvaise fois pour toutes de ne plus voter.
    Est-ce que tu y vois plus clair maintenant ?

    Pas vraiment.

    Je suis désolé. Je ne crois pas que je puisse faire mieux.

    Exercice #31 de Henry Carroll : Prenez une photo qui hurle

    #qui_ca

  • J-219 : J’y vais, je n’y vais pas ? Mettre Qui ça ? en ligne, maintenant, ou, seulement quand ce sera fini ?

    A vrai dire je m’étais déjà posé la question, il y a plus de deux ans, quand j’avais commencé à construire Ursula . Et puis, après des années et des années de Bloc-notes du Désordre , je me suis dit qu’au contraire, je ferais bien de garder Ursula bien au chaud, de l’abriter des regards, de construire patiemment, d’autant que je n’étais sûr de rien. De rien. Je ne suis jamais sûr de rien. Là, je n’étais pas sûr que cela allait donner quelque chose ― et d’ailleurs je ne suis toujours pas très sûr que cela ait donné quelque chose. Et en fait, ici, avec Qui ça ? , non plus.

    Je pense qu’il y a quelques années, je me moquais bien de telles questions. Je faisais les choses et puis je les mettais en ligne, la distance entre le moment où je pensais à ce que je voulais faire et le moment où je mettais le résultat en ligne était aussi réduite que possible, en gros, le temps de faire les choses. Et puis cela n’a plus été, j’ai senti, il y a un lustre, que cela n’allait pas, que cela ne me laissait pas le loisir d’essayer, de rater, de recommencer et de rater mieux ( Ever tried. Ever failed. No matter. Try Again. Fail again. Fail better . Samuel Beckett). C’est curieux, cette phrase de Beckett, je la trouvais déjà très belle et puis, l’année dernière, j’ai eu l’occasion de remercier, ponctuellement, un simple geste, la psychologue d’Adèle, qui est irlandaise, je voulais un petit cadeau symbolique, je lui ai offert Molloy en français ― parce que Beckett avait écrit ce livre en français et que je me doutais que si elle l’avait déjà lu, elle avait dû le lire en anglais ―, elle avait souri, en me disant que c’était befitting ― entendre par là que je ne m’étais pas trompé en soupçonnant, au-delà de ses origines irlandaises, qu’elle puisse être une lectrice de Beckett ― et avait alors tenté de traduire, à la volée, cette merveilleuse formule de Beckett à Adèle en français, ce qu’elle avait très bien fait, en utilisant le verbe échouer , Essaie, échoue, essaie encore, échoue encore, qu’importe, échoue mieux. Je lui avais alors dit que dans la traduction française, aux éditions de Minuit , c’était le verbe rater qui avait été finalement choisi, mais que c’était très beau avec le verbe échouer, surtout quand on l’entend, aussi, dans son acceptation maritime.

    Il n’empêche, il s’agit bien de rater. De rater mieux. Mais de rater quand même. Et il s’agit de rater bien. De rater comme il faut. De rater en secret. De rater sans craindre le regard, et le jugement, d’autrui. Or, pendant des années, je ne me suis pas du tout préoccupé de rater en face de tous, cela ne me faisait ni chaud ni froid, en somme. J’aimais mieux réussir, mais cela arrivait quand même drôlement souvent que je rate.

    Alors qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qui a changé en moi ?

    C’est Ursula qui m’a changé.

    Ursula . En travaillant à Ursula , je n’ai pas eu peur d’échouer, à aucun moment, et même, je m’en rendais compte, si cela devait me coûter beaucoup de tra-vail, et cela m’en a coûté beaucoup, énormément, en fait, mais c’était comme de travailler à un jardin connu de moi seul, si ce que je plantais ne poussait pas, j’étais le seul à le savoir. Et de cette façon d’ailleurs, ce n’est pas le seul projet auquel j’ai travaillé de la sorte, j’ai bricolé un petit film d’animation de trois minutes, Philippe , ce que je n’avais jamais fait jusque-là, et il y avait toutes les raisons de penser que sans doute cela échouerait, par bonheur L.L. de Mars (http://www.le-terrier.net), nettement plus aguerri que moi avec ces choses animées, m’a mis le pied à l’étrier et a pris en charge le montage, voyant bien à quel point il était difficile pour moi de jeter des séquences sur lesquelles j’avais particulièrement transpiré, et cela a fini par donner ce petit film dont je suis finalement plutôt fier, je me suis lancé dans un petit film de time lapse ― un film d’intervalles ― et j’ai connu un plaisir extraordinaire à son montage en me fiant à la musique de Jean-Luc Guionnet, j’ai essayé des trucs qui ont plus ou moins bien fonctionné, comme de monter Film de Samuel Beckett sur une musique de Hubbub , et je continue de trouver le résultat de cette expérience étonnant, mais je peux difficilement m’en prévaloir (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/bouquets/017.htm), je me suis de nouveau essayé à écrire des romans ― j’imagine que l’on peut tapisser ses toilettes de lettres de refus des éditeurs en prétendant être fort détaché de ces correspondances, plein de morgue même, mais, ne plus rien écrire pendant presque dix ans n’est-ce pas le signe qu’un certain message, décourageant, est peut-être passé ―, et puis finalement, dans le giron d’ Ursula , je me suis rendu compte que je prenais beaucoup de plaisir à raconter de ces histoires, leur donner corps, j’ai d’abord écrit Raffut , puis Arthrose ― dont un jour il faudrait que je me prenne par la main pour en réaliser la version électronique, sa bande-son, ses extraits de film, notamment du Fils de Saul de Laslo Nemes, tant ce livre est une entreprise de sa destruction finalement, et cela je ne le fais toujours pas parce que je me demande si j’en ai le droit, puisque c’est l’histoire de ma chance, de ma très grande chance de ne pas être allé dîner au Petit Cambodge un 13 novembre, le 13 novembre 2015, et la dernière chose que je voudrais faire c’est quelque chose d’obscène ―, et puis J. , un livre de fantasmes, Je ne me souviens plus et, cet été, Élever des chèvres en Ardèche (et autres logiques de tableur) ― ah mon, absence de talent pour les titres, en tout cas les titres courts, je crois que j’ai tout donné avec Désordre ― et puis les ébauches de Punaise ! ou encore des Salauds ― j’aimerais tellement avoir la force d’écrire ce livre jusqu’au bout, après je peux crever, je serais définitivement vengé ―, et, depuis peu, de X. et de Qui ça ? , et puis ces derniers temps ce projet de film documentaire, la Petite Fille qui sautait sur les genoux de Céline , oui, tout cela j’ai finalement eu le courage de le faire parce que je l’avais abrité des regards, au moins le temps de la construction et je crois bien que ce sera désormais ma conduite.

    Donnez-moi le temps et l’espace pour rater encore, pour rater mieux.

    Donc Qui ça ? , pour le moment va rester dans le seul cadre de seenthis, à l’état de brouillon. Je suis content d’y avoir réfléchi par écrit, une mauvaise fois pour toutes, pour emprunter la formule, à nouveau, à Samuel Beckett.

    https://vimeo.com/48765699

    #qui_ca

    • Exercice #2 de Henry Carroll : Prenez des photographies non touristiques d’un lieu touristique.

      C’est étonnamment de cette façon que je suis devenu photographe. J’ai fait mon service militaire au Service d’Information et de Relations Publiques des Armées dans l’Armée de l’air, en tant que photographe, dans un petit service qui comptait trois sous-officiers, tous les trois parfaitement photographes, avec de sérieux bagages techniques ― je leur dois beaucoup de mes connaissances tech-niques ― et pour l’un d’eux, un véritable regard de photographe ― je lui dois beaucoup dans ma façon d’appréhender un sujet et de chercher à en faire une image, il faisait notamment de la perruque en tant que photographe de plateau de l’émission de télévision Apostrophes, il était remarquable de voir que de semaine en semaine, avec le même décor, le même arrière-plan et le même éclairage, il trouvait le moyen d’un renouvellement ―, et qui se sont d’abord montrés fort méfiants vis-à-vis du deuxième classe que j’étais. Et pour me tester, d’emblée, le chef de cette petite unité, et donc photographe de plateau sur Apostrophe , m’avait confié deux boîtiers Nikon, deux FM2 si mes souvenirs sont bons, deux ou trois optiques que j’avais eu le droit de choisir parmi pléthore d’objectifs, deux films de couleurs et trois de noir et blanc et la consigne, à la fois simple et piégeuse, d’aller photographier la tour Eiffel, qui avait l’avantage de se trouver à quelques stations de métro seulement du Ministère de l’Air. Il s’attendait à ce que je revienne de ce reportage, un bien grand mot, avec une très belle collection de cartes postales, il en fut pour ses frais, et en fus assez surpris, tant ce que je lui rapportais correspondait en rien à ses attentes, j’avais d’abord pris le parti de photographier la Tour Eiffel de plus loin possible, y compris depuis le balcon de chez mes parents à Garches, ce qui était encore possible à l’époque, puis j’avais également produit toute une série de photographies des boulons rouillés de la vieille dame d’acier et aussi quelques photographies à la dérobée des touristes serrés dans les ascenseurs ― avec le recul il est assez amusant pour moi de me dire que, si cela se trouve, ces photographies font partie des archives photographiques de l’Armée de l’Air, dûment répertoriées avec des numéros de film du genre 1985-0178 0179 et 0180, je n’avais utilisé qu’un film de couleur et deux de noir et blanc et c’était, de fait, au tout début de l’année 1985. C’est au prix de cette originalité, dont je me demande bien ce qui avait pu la provoquer à l’époque, j’avais tout juste vingt ans et une culture visuelle fort pauvre, à l’exception d’un stock d’anciens numéros du magazine Zoom que j’avais achetés aux Puces ― et comme je serais content par la suite de trouver dans la bibliothèque du labo photo du SIRPA de nombreux autres numéros de cette revue que l’adjudant tenait en grande estime, parmi lesquels un numéro spécial à propos des photographes brésiliens, dans lequel j’avais fini par isoler une image de piétons sur une rue de Sao Paolo, une vue au huitième de seconde, seuls les pieds des passants sont nets, le haut de leur corps fantomatique, et par je ne sais quel tour de magie que la vie a en stock, j’ai eu à rencontrer le photographe de cette image, qui a longtemps été punaisée dans ma chambre, étudiant lui-même de Barbara Crane à Chicago, c’est désormais le tirage qu’il m’a offert, après que je lui ai raconté l’histoire de cette image, qui orne un des murs de ma chambre ― c’est au prix donc de cette originalité que j’ai été accepté au purga-toire de ce petit labo, dans lequel j’ai appris, en tirant des centaines et des centaines de photographies d’avions, mais aussi de reportages à propos de troupes au sol, ou encore de défilés militaires et de portraits de généraux, le métier de photographe.

      La même histoire de l’origine en somme racontée différemment, dans Arthrose :

      J’ai appris le métier de photographe pendant mon service militaire au Service d’Informations et de Relations Publiques des Armées (SIRPA) au sein d’une petite équipe de photographes, trois sous-officiers et moi-même, l’Aviateur De Jonckheere, deuxième classe donc, homme du rang. Les trois sous-officiers étaient des photographes de reportage tout à fait accomplis, certes cantonnés dans ce travail de représentation, glorieuse si possible, de l’armée de l’air, il n’en est pas moins qu’ils avaient de robustes compétences de photographes de terrain, l’un d’eux, par ailleurs, en dehors de ses heures de travail, était passionné de littérature et était le photographe de plateau de l’émission de télévision Apostrophes et j’ai beaucoup appris de lui, notamment sur la nécessité de réfléchir à l’image que je voulais faire avant de braquer mon appareil-photo, d’en réfléchir aux paramètres techniques, son enseignement était que la plupart du temps on disposait tout de même d’une trentaine de secondes de réflexion avant de prendre une photographie de reportage. Ces trois sous-officiers photographes étaient des passionnés et parlaient de photographie du matin jusqu’au soir, ils étaient abonnés à toutes sortes de magazines spécialisés et un de leur jeu préféré, qui devenait rapidement une joute amicale, était de deviner les circonstances d’une image, ses paramètres et ses astuces techniques et ce qui avait sans doute été produit au laboratoire pour parvenir à une telle image. J’ai beaucoup appris de ces discussions auxquelles j’étais parfois invité à participer en fin d’année de service militaire, ayant désormais acquis un vrai bagage technique. Parmi les nombreuses revues de photographie il y en avait une qui avait ma prédilection, il s’agissait de la revue Zoom , depuis défunte, et dans laquelle on trouvait les photographies les plus esthétiques comparées aux autres magazines, notamment les photographies de mode, sans compter quelques photographies à l’érotisme très esthétisant dont je ne pourrais jamais dire que, jeune homme, elles ne m’aient pas questionné et, si je devais les retrouver aujourd’hui, à quel point elles me feraient sourire. Et une bibliothèque occupait le couloir central de cet atelier de photographie dans laquelle se trouvaient de pléthoriques archives de toutes ces revues. Je me souviens d’un numéro spécial de Zoom consacré à la photographie brésilienne. Dans ce numéro une photographie avait particulièrement retenu mon attention, il s’agissait d’une photographie de rue, carrée, au 6X6, en noir et blanc qui représentait des passants flous à l’exception de leurs pieds qui étaient restés à peu près nets, flou de mouvement qui avait été particulièrement heureux pour permettre la création de ces fantômes aux pieds nets posés sur un pavé dont le piqué était remarquable. J’avais demandé à l’adjudant Rullaud. ce qu’il pensait de la vitesse d’obturation de cette image, 1/15ème ?, avais-je hasardé, plutôt 1/8ème avait-il répondu, donc l’appareil est sur un trépied ?, et, comme toujours, l’ironie avait fusé, avec une petite trace d’accent du Sud-Ouest, et bien si vous tenez le 1/8ème de seconde à main levée avec un Hasselblad, vous pouvez revendre votre trépied. Cet après-midi les tâches en cours étaient peu nombreuses et je lui avais demandé la permission de me servir du banc de reproduction pour me faire un tirage de cette image que j’aimais beaucoup. Fait inhabituel, il avait montré de l’enthousiasme pour cette perruque et m’avait même proposé de me servir de l’Hasselblad pour un meilleur rendu, homothétique qui plus est. J’ai longtemps eu ce tirage au-dessus de ma table de dessin quand j’étais étudiant aux Arts Déco, dans mon appartement de l’avenue Daumesnil. Ce qui est étonnant c’est que je n’avais pas pensé à noter le nom du photographe brésilien qui avait pris cette photographie. Trois ans plus tard je partais étudier à Chicago. J’ai fait des pieds et des mains pour suivre les cours de Barbara Crane sur le bon conseil de mon ami Halley. J’avais fini par obtenir d’intégrer le groupe d’étudiants en Master qu’elle prenait en tutorat ce qui était beaucoup plus que je ne pouvais espérer. Au début de l’année scolaire nous avons eu une réunion de ses étudiants de Master au cours de laquelle nous devions apporter quelques images de nos travaux en cours, pour ma part j’avais montré ma série sur Berlin, dont je ne peux pas dire, qu’en dehors de Barbara Crane, elle ait beaucoup enthousiasmé les autres étudiants. Puis ce fut le tour des deux Gregs. Les deux Gregs c’était un peu une autre limonade. Après eux, un autre étudiant étranger présentait un portfolio de photographies en noir et blanc, toutes prises à l’Hasseblad, les tirages étaient somptueux et en grande majorité montraient des paysages urbains de nuit avec cette particularité intéressante que sur aucune de ces images nocturnes on ne pouvait voir la source d’éclairage public qui pourtant éclairait ce paysage urbain de São Paulo. Barbara Crane n’était pas avare de compliments pour cet étudiant un peu plus âgé que nous et qui, comme moi, s’exprimait dans un anglais maladroit. Lorsqu’il est arrivé à la dernière image de son portfolio de photographies nocturnes, il était sur le point de remettre tous ses magnifiques tirages dans leur boîte quand je remarquai au fond de la boîte cette image que je connaissais si bien des fantômes sombres sur le pavé net. J’ai eu du mal, dans mon anglais encore balbutiant à l’époque, à raconter à quel point il était extraordinaire que je me retrouve en présence de cette photographie qu’un mois auparavant je décrochais du mur de ma chambre avenue Daumesnil à Paris, empaquetant mes affaires pour les stocker dans la cave de mes parents à Garches, avant de prendre le départ pour Chicago où je me trouvais désormais en face de son photographe en chair et en os. Carlos Fadon Vicente. Qui le jour de son départ de Chicago, en fin de premier semestre, m’avait cherché dans le labo pour me remettre un tirage de cette image, j’étais très ému de ce cadeau et avait balbutié le seul mot de portugais que je connaisse, Obrigado , nous nous étions embrassés dans l’éclairage inactinique du laboratoire collectif des étudiants en Master ― parfois internet ce n’est pas si pratique que cela, ainsi j’avais oublié du tout au tout le nom de Carlos, d’ailleurs dans un premier temps je me souvenais de Ricardo, et pourtant je voulais absolument que son nom figure en toutes lettres dans ce texte, pas juste son prénom, dont justement je me rends compte que ce n’était même pas le sien, j’ai passé beaucoup de temps à tenter toutes sortes de recherches pour retrouver Carlos-Ricardo, j’ai fouillé dans des listes et des listes de noms dans les anciens étudiants de the School of the Art Institute of Chicago (parmi lesquels j’ai été très déçu de ne pas trouver le mien), ce qui ne risquait pas beaucoup de réussir si je continuais d’appeler Carlos Ricardo, j’ai tenté de faire des recherches sur les archives du magazine Zoom sur internet, dont force est de constater qu’il n’en reste pas grand-chose, ce que je trouve regrettable, j’ai tenté des recherches sur les projets d’urbanisme de São Paulo parce que je savais que cette photographie faisait partie d’un ensemble de photographies qui avaient été commandées par un des urbanistes d’un grand projet de cette mégapole bré-silienne, j’ai fait des recherches de plus en plus larges à propos de photographes brésiliens contemporains, j’ai découvert une multitude de photographes aux travaux admirables, mais je ne retrouvais toujours pas Carlos-Ricardo, j’ai sorti la photographie du sous-verre posé sur ma table de travail et sous lequel j’ai composé un pêle-mêle parmi lequel se trouve la photographie de Carlos (mais aussi une lithographie de L.L. de Mars, une sérigraphie de Doug Huston, un polaroid agrandi de Jennifer Pilch, dont j’étais fou amoureux, une petite photographie de Natalie Bookchin, une photographie de Karen Savage, un tract de Formes d’une guerre , une lithographie sur papier kraft d’un étudiant portoricain à Chicago dont je me souviens seulement du prénom, mais de façon certaine, Alejandro, l’affichette de la lecture de @mona à la librairie Mille Pages à Vincennes, un tirage numérique de Barbara Crane, un petit collage photographique de Hanno me représentant à la Garde de Dieu en 1989, des billets de un dollar sur lesquels John Pearson, un autre étudiant de Chicago, avait imprimé des cyanotypes, une ancienne publicité pour le pneus Dunlop, pour ses couleurs qui me rappellent des tas de souvenirs d’enfance, un dessin de L.L. de Mars, une photographie de Mouli et moi chez nous, 943N Wolcott avenue à Chicago, une de mes photographies de la Très Petite Bibliothèque et une autre de la série 20040322.txt , un collage de quatre photographies représentant B. et moi nous embrassant à la Garde de Dieu, et enfin la photographie de Carlos) dont je pensais toujours qu’il s’appelait Ricardo, dans l’idée de la scanner de tenter une recherche en utilisant l’option de recherche par image du moteur de recherche, et c’est à ce moment-là que je me suis rendu compte, comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ?, surtout quand on connaissait un peu Carlos, le genre de photographe sérieux, que naturellement, non seulement son nom figurait au crayon à papier au dos du tirage, mais aussi toutes sortes d’indications, Da Paulista, 1983, (Sao Paulo) © Carlos Fadon Vicente ƒ8 1/8 93˝ D 288/12 , pas toutes compréhensibles même par un autre photographe, le D majuscule souligné voulait-il signifier que le film avait développé dans du D76 ?, en revanche je remarque, trente ans plus tard, que le pronostic de l’adjudant Rullaud. était juste, c’était bien au huitième de seconde qu’avait eu lieu cette affaire : c’est fi-nalement là qu’internet est le moins pratique, quand on y cherche des choses que l’on a sous le yeux. J’ai toujours peine à me dire que ce jeune homme que j’étais devenu, presque 24 ans d’arrogance et de sûreté de soi, parti conquérir rien moins que l’Amérique, s’imaginant rien moins que le nouveau Robert Frank, n’était distant que de trois années de celui peu assuré qui s’arrangeait surtout pour ne pas trop déplaire aux trois sous-officiers photographes du SIRPA, ce faisant, tirant le meilleur de leurs connaissances techniques fort sûres, mais surtout ne les contredisant pas sur tant et tant de sujets, surtout politiques, mais aussi à propos de certaines des légendes courantes dans le monde de la photographie de reportage et notamment ces histoires abracadabrantes de scoops qui constituaient pour eux une manière de Saint Graal, se trouver sur les lieux d’une catastrophe, d’un événement historique, d’un attentat, d’un accident, sur le chemin d’un homme politique pris la main dans le sac, d’être le témoin photographiant de toutes sortes de malversations, de délits, de petits scandales minables écla-boussant à peine des personnalités du monde du spectacle, que sais-je encore, toutes sortes de situations dans lesquelles je rêvais moi de ne surtout pas me trouver, quand bien même, et c’était cela qui me désolait de la part de ces instructeurs chevronnés, cette attirance, de tels scoops pourraient mériter toutes sortes de rétributions de la part des grands hebdomadaires de la presse. Et à ce sujet les légendes urbaines qui émaillaient leurs conversations étaient à la fois nombreuses et invraisemblables, tel organe de presse, en cas de grande catastrophe aérienne, capable d’acheter en liquide, pour de fortes sommes, des films qui n’étaient pas encore développés et c’était tout un monde qui miroitait dans les yeux de ces photographes pourtant aguerris mais crédules de ces histoires dont au contraire, moi, si jeune, tellement en attente de leur validation, de leur reconnaissance comme un des leurs, alors je lisais Ultramarine de Malcom Lowry, et comme tout cela résonnait fort en moi, moi, leur deuxième classe de corvée des trucs pas toujours très drôles à faire, de ces batchs de films à déve-lopper dans la journée avec des planches-contacts, nettoyer les cuves, faire les mélanges et les tirages en cinquante exemplaires, c’était finalement moi qui était le moins crédule de telles fables. D’ailleurs quand j’entends le mot scoop, dans tout ce qu’il ne contient pas, c’est souvent à ces lointaines discussions en prenant le café que je tenais prêt au moment où les sous-officiers rentraient du mess des sous-offs, que je repense, pour moi le scoop ce serait toujours ces effets de récit d’une vie, ces spaghetti ramassés en désordre dans une assiette, mais que l’on tire sur un seul et cela bouge de l’autre côté de l’assiette, disparaît sous la masse des autres spaghetti, pour réapparaitre, ces moments de vie souterraine à l’intérieur de la vie-même, la photographie du magazine Zoom isolée, reproduite, accrochée sur le mur de ma chambre et dont je rencontre le photographe à l’autre bout du monde, ces photographies d’une jeune ivoirienne ramassée dans un bar et qui reparaît en Alsace, cette chambre en Espagne où je séjourne chez l’Oncle de mon amie Laurence, juge, et dont la fille, qui est en photographie de mariée sur la table de chevet de cette chambre et qui un jour devient mon avocate, ceux-là sont les vrais scoops de l’existence. Passer tout près de l’explosion d’une bombe, d’un accident ou d’un attentat terroriste, quelle que soit la manière dont ensuite on tente de donner du sens à ce frôlement continue d’être, par définition, un non-événement, le contraire même d’un scoop.

      Avec le recul, j’en viens à réaliser qu’en matière de photographie j’aurais eu deux professeurs assez dissemblables, l’adjudant Rullaud et Barbara Crane.

  • Série Trépalium sur Arte http://www.arte.tv/magazine/trepalium/fr

    @mona pour cette curieuse (et très fine) réflexion à propos de l’aberration du travail dans une société future proche où la proportion entre chômeurs et actifs serait inversée.

    @archiloque pour cette vieille discussion entre nous à propos des champ contre-champ avec des éléments de décor distants, ce dont cette série fourmille : la BNF, le palais de justice de Créteil, le parvis de Créteil, l’immeuble Abraxas de Bofill à Noisy-le-Grand et sans doute d’autres endroits que je ne connais pas et que je ne n’ai donc pas reconnus.

    Et en plus il y a Ronit Elkabetz qui joue (et très bien) le rôle de la Première Ministre et Olivier Rabourdin (magistralement comme souvent) le rôle d’un instit de la Zone. Que du bon. Et pourtant Dieu, @mona et @archiloque savent que je n’aime pas les séries.

  • Garches : les parents d’enfants cancéreux en grève de la faim évacués
    http://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/garches-les-parents-d-enfants-cancereux-en-greve-de-la-faim-evacues_1557275

    Laurence Godfrin, porte-parole de l’association et fille d’une gréviste, a prévenu que les parents grévistes, « choqués » par leur expulsion « continueraient le mouvement de cette manière ou d’une autre ».

    L’AP-HP a programmé la fermeture de cette unité après le départ à la retraite de la pédiatre et cancérologue Nicole Delépine, qui la dirigeait depuis 2004 et dont les méthodes font polémique.

    L’unité du Dr Delépine — qui accueille actuellement une trentaine d’enfants — privilégie des traitements individualisés par rapport aux protocoles standardisés.

    Elle revendique un taux de guérison de plus de 80% mais ne peut se prévaloir de résultats récents car les nouveaux standards méthodologiques exigent que toute étude soit basée sur de nouveaux essais cliniques qu’elle refuse.

    Ah bon ? Les traitement du #cancer ne sont pas individualisés ? On ne tient pas compte des caractéristiques physiologiques et des réactions du patient pour affiner les traitements ? On balance la sauce et Dieu triera les siens ?
    Je suppose que c’est le journaliste qui n’a pas bien compris.

    • Je ne crois pas, c’est essentiellement parce que Mme Delépine refuse que les enfants soient soumis à des expérimentations et servent de cobayes. Mais c’est vrai que le vocabulaire employé dans l’article prête à confusion.

    • http://www.nicoledelepine.fr

      La pensée unique en médecine : quelles conséquences ?
      Cri dalarme, appel au secours de cancérologues pour leur liberté de prescription.

      A titre d’exemple, les guérisons des cancers des os de l’enfant sont plus rares aujourd’hui qu’il y a 20 ans, il n’y a plus de choix thérapeutique et l’amputation revient à la mode (comme la peine de mort ?).

      Il y a 30 ans les cancers des os de l’enfant guérissaient encore rarement et les patients étaient le plus souvent amputés. Et puis entre 1980 et 1990 l’inventivité des chirurgiens et l’amélioration des schémas de traitement mis au point aux USA à la fin des années 1970 nous permit de guérir près de 90% des malades en leur gardant leur membre. Ils nous rendent visite maintenant avec leurs enfants.

      Mais ce bonheur du cancérologue pédiatre s’avéra fugace. Que s’est-il passé ? Actuellement je vois passer dans mon unité avec désespoir des parents venant chercher du secours car leur enfant est déclaré perdu, bon pour les soins palliatifs et la mort. Pourtant il était curable quelques mois plus tôt avec un « bon traitement ». Dans la dernière semaine j’en vis trois différents avec toujours le même scenario. Découverte du cancer, inclusion dans un essai thérapeutique en cours, explication des médecins sur le « protocole » de traitement proposé et présenté comme la seule possibilité de traitement sans jamais évoquer les autres schémas ayant fait leur preuve et publiés depuis une vingtaine d’années. Le rouleau compresseur de la pensée unique qui passe en médecine par le mythe des essais thérapeutiques et au moins des traitements uniformisés est en marche. Rage et désespoir ! Comment ébaucher une prise de conscience, une révolte, une réversion du phénomène ?

    • Le combat que cette sacré bonne femme mène est raconté dans ses livres.

      Nicole Delépine dénonce le basculement de notre système de santé, montre comment la convergence des intérêts politiques au service des marchés financiers, des lobbys médicaux et de l’industrie pharmaceutique a conduit à une OPA sur le marché du cancer. Elle appelle à une prise de conscience des enjeux et des mécanismes de la destruction de la médecine française, interpelle les politiques, attire leur attention contre l’occultation des conflits d’intérêt. Elle revendique la dignité de soigner.

      Voila aussi pourquoi les pouvoirs publics veulent profiter de sa retraite pour arrêter son service oncologique pour enfants.

    • http://www.nicoledelepine.fr/nicoledelepine-nicole-delepine-se-bat-pour-une-prise-en-charge-indivi

      En quoi consistent exactement ces #essais_thérapeutiques et comment informe-t-on les patients ?

      Nicole Delépine : Cela consiste en fait à encoder les patients dans un logiciel en fonction de leurs âges, de leur type de cancer et du degré d’extension. Les patients sont alors tirés au sort et recevront le traitement standard d’un essai en cours. Il n’y a aucune individualisation, même si on joue sur les mots en prétendant personnaliser selon le type de mutation que l’on retrouve sur la tumeur. Certains essais font appel à de nouvelles molécules, plus cher et donc plus rentables que les molécules les plus anciennes que j’utilise, comme le méthotrexate ou le cisplatine. Avant d’entrer dans les essais, les patients doivent signer des documents, mais ils ne se rendent pas bien compte qu’il s’agit d’essais maintenant d’appelés « protocoles ». Ils sont maintenus dans l’illusion que ce qui est nouveau est forcément synonyme de progrès. Et pour le médecin, c’est aussi plus valorisant de pouvoir proposer quelque chose de nouveau. Ce système est assez opaque et les patients ne sont pas informés des liens d’intérêts des médecins impliqués.

      Je pourrais aussi citer le cas de Kim dont les parents ont été dessaisis de leur autorité parentale et qui a donc été finalement amputé avant de pouvoir revenir dans mon service. La dictature que nous vivons est grave, il faut que les gens le comprennent. La #Loi_Hôpital_Patients_Territoires de 2009 qui n’est appliquée vraiment que depuis un an ou deux, conditionne l’accréditation des services, et donc leur survie, à divers critères, comme par exemple d’inclure un maximum de patients dans les essais thérapeutiques. Il s’agit d’un système bureaucratique autoritaire et soviétisé qui transforme le médecin en robot et cela menace tous les autres domaines de la médecine. Il faut abroger cette loi, car elle est contraire au droit du patient de choisir son médecin et son service, et contraire à la liberté thérapeutique des praticiens, et donc contraire aux lois européennes.

      #au_secours #informatique_et_santé #acis_vipi

    • Un patron de #cancérologie de Lyon me l’a expliqué : « De toute façon, on sait bien que tu les guéris, tes ostéosarcomes, mais tu ne publies pas et on ne t’emmerde pas. Si tu publies on t’emmerde ». En fait, si on publie, les gens ne voudront plus entrer dans les #essais thérapeutiques qui sont une machine à fric. Quand on sait que le médecin qui inclut les gens dans ces essais touche parfois plus de 7000 € par patient pour lui ou son service, que l’investigateur qui conçoit l’essai touche souvent plus de 200 000 €, on comprend que c’est aussi un #business. Ce que je conteste pour ma part, ce ne sont pas les essais thérapeutiques en eux-mêmes, mais l’inclusion systématique des patients pour lesquels un traitement éprouvé et efficace existe déjà. À la fin des années 90, après la révision de toute la littérature internationale, on a démontré et publié à différents endroits que les essais randomisés avaient fait perdre 20% de chance de #survie et plus de 20% de chances d’éviter l’amputation aux patients atteints d’ostéosarcomes. Cela a fort déplu au Pr Tursz, alors directeur de l’Institut Gustave Roussy, qui a sorti une lettre très diffamatoire à mon égard, m’accusant de fraude, de manipuler les parents, et même de ne pas disposer des diplômes ! Le faible nombre de cancers chez les enfants (2000 dont 1600 tumeurs solides) est utilisé comme prétexte pour les inclure tous dans les essais thérapeutiques destinés à évaluer ces « thérapies innovantes ». Or, celles-ci peuvent parfois être un progrès, mais sont souvent peu ou pas efficaces et font courir des risques inutiles aux patients. Certains malades peuvent alors échapper à un traitement plus ancien qui avait fait ses preuves et qui aurait pu les sauver.

    • Plan cancer 2014 : rien de nouveau

      Et le nouveau plan cancer ? Il ressemble étrangement aux précédents, oublie les patients, les enfants et les vrais chantiers à entreprendre : l’environnement, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les radiofréquences, l’alimentation, etc. C’est cela la prévention, non des campagnes de publicité ruineuses qui ne changeront rien, non la promotion honteuse de vaccination contre le cancer du col dangereuse et inefficace qui vient d’être interdit au Japon.

      Ainsi sont remis en cause de grands principes de la médecine d’Hippocrate et du code de déontologie, du choix du patient, du secret médical. Au prétexte d’équité des soins en cancérologie, est élaboré un système autocratique probablement unique au monde où le traitement des cancers, le choix de la chimiothérapie et l’indication respective du rôle de la chirurgie et de la radiothérapie sont bloqués dans un circuit unique et obligatoire avec des itinéraires de soins formalisés.

      Il n’est plus question de choisir un autre « protocole de soins » que celui décrété par le réseau, le plus souvent un essai thérapeutique. Le président a dit souhaiter en doubler le nombre dans les cinq ans ! Dans l’intérêt de qui ? Pas question non plus d’organiser des réseaux indépendants, ils n’auraient pas l’accréditation s’ils ne faisaient pas allégeance aux « bonnes pratiques » décidées en haut.

      Pour quels résultats ?

      La circulaire de 2005 a été renforcée par les décrets de 2007. La loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) a fini de mettre en place une bureaucratie que les médecins nomment entre eux stalinienne, autocrate, destructrice, autoritaire et tous les adjectifs synonymes de cette dictature visant à convaincre le peuple qu’on allait le soigner mieux et de façon plus égale.

      En 1985, on guérissait 55% des cancers de l’adulte et 85 % des cancers de l’enfant. Qu’en est-il aujourd’hui ? On ne le saura bien sûr que dans quelques années, mais on peut craindre que l’abandon des traitements qui marchaient ne fasse chuter le nombre des malades guéris.

      http://www.nicoledelepine.fr/nicoledelepine-plan-cancer-2014-rien-de-nouveau-257.html

    • http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/08/08/fermeture-de-l-unite-d-oncologie-pediatrique-de-l-hopital-de-garches_4469289

      Mercredi 6 août au soir, l’association avait alerté la presse en dénonçant une évacuation précipitée des quatre enfants encore hospitalisés sur place. L’AP-HP avait nié le principe même d’une évacuation et réfuté tout idée de violence. Avant d’ajouter qu’un signalement au procureur serait envisagé « si les familles persist[ai]ent à refuser les soins pour leurs enfants ».

      Deux des familles d’enfants hospitalisés ont été signalées par l’AP-HP jeudi soir au procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli. Elles ont été entendues par la police, mais la situation n’a donné lieu à aucune procédure puisque les familles ont accepté entre-temps la proposition de l’AP-HP. Carine Curtet, présidente de l’association, évoquait l’inquiétude des parents face à un risque de « retrait de garde ».

      Ce que ne dit pas l’article de Le Monde

      Ce 7 août au soir, l’unité d’oncologie de pédiatrie a fermé ses portes. Initialement prévue le 21 août, la clôture du centre a été avancée pour « des raisons de sécurité » selon Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP).

      http://www.pourquoidocteur.fr/Hopital-de-Garches---les-derniers-enfants-malades-ont-quitte-l-hopit

      #AP-HP #martin_hirsch

  • Le Figaro - Flash Actu : Un détenu incendie son matelas et meurt
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/08/22/97001-20110822FILWWW00486-un-detenu-incendie-son-matelas-et-meurt.php

    Un détenu de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine), où il avait été transporté en urgence vendredi, intoxiqué après avoir incendié le matelas de sa cellule, a-t-on appris de sources concordantes.

    #prison #suicide