Fils de Garches - Un film de Rémi Gendarme — KissKissBankBank
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Fils de Garches - Un film de Rémi Gendarme présenté par The Kingdom — KissKissBankBank
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Je ne peux pas dire
Que je n’ai pas fait de rêve
Mais sans force pour les noter
Je prépare un petit déjeuner
Autunois, viennoiserie, pain frais
Avocat et omelette de Chicago (Leo’s)
On rit beaucoup
À propos
De mon nouveau talent scénique
Des remarques
Critiques
Aussi. Confiance
On file à Garches
Anniversaire de mon père
Saumon à l’unilatéral
Je sens sur moi
Une fatigue
Très inhabituelle
De retour à Fontenay
Je marche un peu avec Émile
Froid mordant qui fait du bien
Je m’applique
Sur les objets
De mes mails
Hâché mais chouette
Chinois
Chanteur
Jouer d’un instrument de musique sans en faire
Conséquences françaises
Injustice en librairie
Raffut (gros)
Sales gosses
La capacité de t’étonner
Inviter tous ses amis le même soir
Autre occasion
Puissance invitante
Franco japonaise
Mon ampli encore chaud
Wit’s ends
Je fais des crêpes
Pour attirer Satoko
Un dimanche soir : ça marche
Visite de Yuka
Qui s’étonne de voir Satoko
Entrer comme chez elle à la maison
Mes crêpes sont englouties
Sourire des enfants
Epuisé je vais me coucher
Rêve d’un retour en train depuis Garches
Le train est bondé, détourné
Ma mère m’accompagne et me fait des reproches
Mécompréhension sur heure de lever
Avec Sarah
Je m’en veux
Lever trop tôt
J’en profite pour mettre
Ma chronique en ligne pour Sarah
Drôle d’impression
De relever le capot du Désordre
Bien du mal à retrouver mes petits
Je suis un peu obligé
De me frotter les oreilles ce matin
France Culture à Notre Dame-des-Landes ?
Open space gris
Open space sombre
Chin up, ce soir, le concert de Sarah
Chin up
Cheer up
Look up
Up you go
Little smoke
(Jack Kerouac)
Je pars chez Psy
Frôlé par un V1 sous le bras
Et déjà dans la rame je travaille
Je relis le passage dans lequel
Sarah Murcia fait une apparition
À la gare de Nevers
Tout à ma distraction, concentré
Je manque l’arrêt de Charonne
Et descends à Voltaire
À voltaire, pure distraction
Je ne remarque pas
Que je ne suis pas à Charonne
Mais je fais comme si
Et du coup j’arrive à la Comète
Où j’ai déjeuné avec Sarah jeudi
Acte manqué parfaitement réussi
Je me fais une trop grande joie
D’écouter Sarah et Kamilya ce soir
« - Vous auriez un dictionnaire ? »
Tête de la serveuse
« - Désolé, je ne me rend plus compte », absorbé
Psy : « - c’est très labyrinthique tout ça
Ego : - Vous trouvez ?
Psy : - vous écrivez de façon aussi labyrinthique
Ego (sourire) : - on peut même dire
Que c’est mon fond de commerce
Psy : - par exemple ?
Ego : - C’est le royaume de la digression
Psy : - Donnez-moi un exemple
Ego : - Admettons que je décrive cette pièce
Ego : - je vais décrire les proportions de la pièce (4X5)
Puis je vais m’attaquer à la tapisserie au-dessus du divan
Que je vais décrire en détail
Ego : - Ce qui sera l’occasion pour moi
De considérations à propos des tapisseries
Dans les cabinets de psychanalyse
Ego : - Et que je ne suis pas certain
Qu’on puisse confier son inconscient
À une profession aussi artistiquement indocte
Tête de Psy. Psy : » - je vois,
Et comment vous arrangez-vous avec la ponctuation ? « Tête d’Ego !
Ego : - Vous n’avez vraiment pas lu mon livre ?
Psy : - Non pourquoi cette question ?
Ego (songeur) : - À cause de la ponctuation…
Psy : » - des rêves ? Ego : - de retour
En train depuis Garches, train bondé, détourné
Ma mère m’accompagne et me fait des reproches
Psy : « - je vois, un nouveau labyrinthe
Ego : - oui
Encore et toujours »
Psy lève les mains ouvertes
Ce qui se traduit, je commence à le connaître
Nous allons nous arrêter sur cette idée
Dans le métropolitain
Je ne résiste pas, j’envoie un message à J.
Hilares
Retour
En
open space
Retour en open space
Quand des fois il faudrait
Rentrer chez soi et jouer de la guitare
Réunion
Cinq personnes dans la pièce
Mais je ne dirais pas que nous jouons en quintet
Entendu, dans la Méthode scientifique
« Et donc en un peu moins d’une minute
À propos de la naissance de la vie sur Terre ? »
« Que faire à manger ?
That is the question ! »
Wrote Philippe De Jonckheere
Finalement
Une quiche fourre-tout
Avec une salade fourre-tout
Enfants heureux
Echanges de bons mots
Même Émile participe
▻http://desordre.net/musique/habka.mp3
Concert de Sarah & Kamilya
Comme hors-sol par moments
Comme transporté
À mes côtés Michele
Raffaella et Catherine
Vibrent de plaisir
La Suite nomade
Amplement développée
Un long voyage pour pourrait durer, encore
La Suite nomade
Un voyage dont on nous rapporte
Des images, des images déchirantes
La Suite nomade
Musique qui parle au cœur
Sans passer par la tête
La Suite nomade
Musique qui parle au ventre
Sans passer par les oreilles
Je me suis trompé
Du tout au tout, à propos de ce concert
Pas le concert de l’année, celui du siècle
Miracle habituel de la Dynamo
Son hall de gare tellement hideux
Qui devient tellement chaleureux
Pour Sarah, je suis prêt à consentir
Un immense effort social, lui présenter Marie Richeux
Quand Sarah se souvient qu’elle a rendez-vous avec elle, demain
Kamilya m’embrasse
Et me donne du Philippe
Long comme le bras. Conte oriental
Je bois du vin chaud d’importance
Avec Fred P. et Christophe L.
Et j’accompagne les fumeurs
Sarah me fait une proposition
Qui va m’empêcher de dormir
Et si aux équinoxes…
Un collectif
Dans lequel
Un mort pourrait participer
Sarah me confie la boutique
J’échoue lamentablement
À vendre un seul disque. Pourtant
Je rentre prudemment
Circulation difficile déviation
Radio : la querelle Dalloz-Alliaud
Fils de Garches - Accueil
▻https://www.facebook.com/Fils-de-Garches-1889865537998470
Bon voilà, si vous voulez des infos sur le film en cours...
Aaah, mais tu ne dis pas tout !
Fils de Garches
2 décembre 2017 ·
Hier soir on m’appelle et on me dit ça :
La mention du Prix de la création – Prix de la ville de Clermont-Ferrand vous est attribué pour le film Le désir
Félicitations !
Ça me rappelle que j’ai été à Garches il y a bien 20 ans, pour faire des photos des enfants et de leurs accompagnants mais c’était à peine toléré et je n’avais pas le droit de les publier. J’ai découvert un monde inconnu de petites personnes pleines d’émotions et incroyablement souriantes, c’était elles qui m’aidaient à être. Pour l’anecdote, accéder au service des enfants signifiait passer un long couloir encore marqué des tirs de la guerre.
Dis moi où peut-on voir tes films ?
Une bonne manière est d’être gentil·le et de me les demander... hé hé hé
@unvalide Rémi, t’échange mon baril d’ Une fuite en Egypte , contre un baril de ton film (forcément intrigué, j’ai grandi à Garches, mes parents y vivent encore) contre.
pdj arotruc desordre.net
▻http://www.thekingdom.fr/portfolio/fils-de-garches
Dans les années 80, ceux qui me voyaient pouvaient se dire « cet enfant handicapé tellement mignon, il ne va pas vivre bien longtemps ». Alors il fallait aller à Garches. Là-bas, on soignait, on soignait… on réparait. On mettait droit et c’était dur.
Je pars à la recherche des anciens enfants qui,comme moi,se rendaient là-bas pour se faire redresser. Ensemble nous plongeons dans les souvenirs de longs moments passés l’hôpital de Garches : à peu prés tous les soignants nous faisaient mal pour notre bien. Entre ces rencontres, mes déambulations Garches et ma confrontation avec d’anciens médecins, je tente de créer une « communauté de souvenirs ».
:)
@philippe_de_jonckheere Super bien cette fuite en Egypte. Un truc de fou. Quand j’y pense, je devais avoir 15 ans, je surfais sur uzine2, je lisais un peu tout. J’abandonnais direct les articles sur le php3, et vous vous étiez déjà là... Il faudra que quelqu’un·e me raconte ce passage entre uzine2 et seenthis. Donc je réfléchis... quels films vais-je bien pouvoir donner à la communauté seenthis bon allons y Riolette Autopsie fait en 2007. Moyens : zéro production zéro une idée qui vient en une nuit. Et puis l’amour du documentaire est arrivé un peu après. C’est très amateur, non non non, artisanal. Puisse cela te plaire et puis à toi aussi et à tou·te·s les autres.
Année : 2008 Riolette Autopsie /
Ah oui, vu Remi ! merci, très émouvant en effet, tu sais écrire et dire tes émotions, chapeau ! Et pour passer au niveau supérieur, pour le film suivant ?
Je ne recule pas
Devant des intimidations
De jeunes banlieusards
Je remplace ma fille Sarah
À un concours d’équitation
Au pied levé
Le concours est interrompu
Par un attentat terroriste
Une femme en niqqab tire sur moi
J’en réchappe en prenant
Mes jambes à mon cou
Je trouve refuge dans une crèche
Les pleurs des enfants
Vont à tous les coups
Nous faire repérer
Je remets le disque d’Anouar Brahem
Un peu de douceur après un tel rêve
Est un remède émollient
Copieux petit déjeuner
Nombre de tartines
Musique d’Anouar Brahem
Ce sont les derniers légumes
De cette maraichère
Que j’aimais tant : retraite
Il fait un temps radieux
Le quartier est silencieux
Ça sent la fin d’année
Je rentre mes légumes
Je fais du café
Je mets de la musique : go !
Mon premier projet de la journée
Produire la cassette promise
Pour la soirée commémorative pour Phil
En 2002, au tout début de remue.net
Phil n’avait pas pu venir à l’AG
Il avait enregistré une cassette
Qui a entendu
Cette cassette
S’en souvient encore
Comme je ne vais pas pouvoir
Venir à cette soirée de remue.net
J’ai proposé à Sébastien de faire une cassette
C’est le genre de bonne idée
Que l’on peut avoir dans la chaleur
D’une fin de soirée chez des amis
En s’imaginant comme ça
A vue de nez qu’on voit
A peu près comment faire
Commencer par enregistrer
Le texte, quelques bruits d’ambiance
Monter le tout, facile, pas trop difficile
Et maintenant que tu as ton fichier
Sur ton ordinateur, tu peux me dire comment
Tu le transfères sur une cassette ?
Ben je branche un vieux lecteur
Sur la carte-son de l’ordinateur
Si c’était si facile
Le lecteur n’est pas amplifié
Le signal est inaudible
Si c’était si facile
Je branche un vieil ampli
Sur la carte son, le lecteur sur l’ampli
Si c’était si facile
Bon pas grave, je grave mon fichier
Sur un CD, je lis le CD sur l’ampli du salon
Et je branche le vieux lecteur sur l’ampli
Si c’était si facile
Tour le monde le ferait
J’entends Phil rire dans mon dos
Mon ordinateur n’a plus de graveur
Je cherche dans le garage : un vieux graveur !
Si c’était si facile
Le vieux graveur est branché par nappe
Je démonte l’ordinateur, ouf le disque dur
Est branché par nappe, si c’était si facile
Et pas de branchement
Secondaire
Si c’était si facile
Dans un tas de câbles
Je trouve une vieille nappe
Si c’était si facile
Le graveur de CD est branché
Il lit les CDs, mais ne les grave pas
Si c’était si facile
Il faut chercher un pilote
Pour le graveur de 1999
Si c’était facile
Je finis par trouver le pilote
J’installe, je reboote, plus de CD vierge
Si c’était si facile
Découragement puis
Je transfère le fichier .wav 44k sur carte
Si c’était si facile
Je loge carte mémoire
Dans appareil enregistreur numérique
Si c’était si facile
Je branche appareil enregistreur
Sur amplificateur chaîne salon
Si c’était si facile
Je branche vieux lecteur de cassettes
Sur amplificateur chaîne salon
Si c’était si facile
Ça doit fonctionner
Mais pas une cassette dans la maison
Si c’était si facile
Je finis par retrouver vieille cassette
Serpillère d’Egberto Gismonti
Si c’était si facile
Platine cassette veut pas rembobiner
Veut pas embobiner non plus
Si c’était si facile
Je joue cassette jusqu’à embobinement
J’enregistre
Si c’était si facile
Ça n’enregistre pas
Appareil lit mais n’enregistre plus ?
Si c’était si facile
Tentative enregistrement
Autre source : succès
Si c’était si facile
Je dois trouver moyen graver CD
Mais pourquoi appareil enregistreur
Est mauvaise source ?
Après moult débranchements
Je comprends, appareil enregistreur
Branché sur prise de pré-ampli
Je branche appareil enregistreur
Sur autre branchement de source
Ça marche !
Je m’y reprends à trois fois
Ne me souvenais plus de manip
Enregistrements cassette
Si c’était si facile
Tout le monde le ferait
Qui tu serais pour réussir ?
Qui tu serais pour réussir
Où tous les autres ont échoué ?
(OrelSan)
Je ne savais qu’un jour
L’idole de mes filles OrelSan
Finirait dans un de mes poèmes
Je ne savais pas qu’un jour
Mon appareil-enregistreur
Servirait encore
Pendant les six heures
De ces allées et venues
Le rire de Phil en mémoire
Mais voilà ce que je voulais dire
Pour Phil
Est désormais enregistré sur cassette
J’envoie message à Sébastien
Il rit de mes mésaventures
Je charge fichier pour être plus sûr
Je charge fichier pour être plus sûr
Sébastien bouleversé
Me dit que c’est juste et parfait. Ouf !
Et je peux, enfin
Faire un peu de ménage
Et de rangement dans la maison
Salade de cocos plats, noisettes et œufs durs
Nouilles sautées aux légumes
Clafoutis de clémentines et noix
Sarah, Emile, Zoé et Satoko
Quatre Decroliens à table
Je leur raconte mon rêve de cette nuit !
Trois parties d’échecs avec Émile
Je suis dans une forme olympique
Émile ne peut se défendre
La semaine prochaine
Je vais à Garches pour Noël
J’irai chercher des cassettes dans la cave
Je change un peu la fin
De Frôlé par un V1
Pour accueillir Phil
Hier j’ai croisé Grégory Gadebois
Sur une moto, rue de Rivoli
Comme dans Mon Âme par toi guérie
Quel dommage
Je ne peux pas
L’intégrer sans tricher
Invraisemblable puissance érotique
Du rêve de cette nuit
La contemplation d’un paysage
Je l’emmène au cirque de Navacelles
Je découvre subitement sa nudité
Je jouis !
Comment négocier le début du jour
Après cela, commençons
Par une douche !
Sarah me replonge
Dans le quotidien
En une fraction de seconde
Quand on n’a que 18 ans
Il peut arriver qu’on ait des pensées
De jeune fille de douze ans, et ça surprend !
J’attends l’heure du départ
En lisant quelques pages du dernier Toussaint
Et j’éclate de rire. Plusieurs fois
Tous les matins Zoé me texte
Pour me rassurer : « je suis dans le bus »
Hier je lui fais remarquer que ce n’est pas original
Ce matin, heure habituelle
« Je suis dans la licorne
Numéro 46 ! »
Il n’est pas 8H13
Et je lis déjà
Deux auteurs comiques
Zoé
Et
J.-P.T.
Et vers dix heures
Je décide de démarrer
Une quête ardue et âpre
Demande d’expertise
Douze mails qui partent
Avec cet objet lourd de sens
Est-ce que les trois psychiatres
Qui me répondent dans le quart d’heure
Savent qu’ils m’envoient un signal douteux ?
Et puisque j’en suis dans la lutte
Contre le mensonge
Je prends un collègue la main dans le sac
Et donc lesté de tant de contrariétés
Je pars prendre une pause méridienne
Au café, au soleil, devant un tas de feuillets
Et je prends un plaisir
Rare, insigne à écrire
A amender mes Fantômes
Et je m’étonne
D’une chasse aux fantômes
Aussi productive
Jusqu’au fantôme
D’Henri Regnault
À Garches, rue du 19 janvier 1871
Je sors de l’open space
L’esprit chamboulé
Sans doute l’évocation de Chris Evert
Ces Fantômes
Me ramènent à des sentiments
Enfouis : ce sont bien des fantômes
Crises de rire à répétition
En lisant Made in China
De Jean-Philippe Toussaint
Je peux bien l’avouer
Made in china
Est LE livre que je voulais écrire avec Chinois
C’est marrant
De s’endormir
En riant
Le 19 janvier, c’est encore le gouvernement de la Défense nationale du général Trochu ; l’échec de la bataille de Buzenval n’étant pas étranger à sa chute un mois plus tard et son remplacement par Adolphe Thiers. Ce sont les agissements de ce dernier qui déclenchent la Commune de Paris le 18 mars.
À propos de puissance érotique, le tableau évoque très fortement la célèbre tombe de Victor Noir au Père Lachaise.
@simplicissimus Le tableau est intitulé la mort d’Henri Regnault de Carolus-Duran. Il est au Beaux-Arts de Lille.
Tu as raison mes soupçons ne sont pas fondés. Le pire étant que je l’ai su mais je l’ai manifestement oublié. Et pourtant j’ai grandi à l’angle des rues du 19 janvier et Henri Regnault, je devrais le savoir nom de nom !
@simplicissimus Du coup j’ai corrigé, merci à toi. On devrait toujours faire ses brouillons sur seenthis et bénéficier de cette intelligence collective du Facebook bio
Je fais le rêve d’être placardisé
Dans une entreprise de luxe
Ma chemise ne tient pas dans mon pantalon
Sur le chemin du travail
En allant vers le bus
Je croise Emile ! On rit
Dans le bus une chaleur
Subtropicale
Quel été désordre !
J’arrive au bureau
Avec plus d’une heure de retard
Personne pour s’en apercevoir !
Je retouche le récit
De mon rêve de cette nuit
En plein open space !
Manuel Valls
Y croit
Encore
États-Unis.
Les mystérieuses « attaques acoustiques »
Sur des diplomates américains à Cuba
Emmanuel Macron reçoit
Lundi, les dirigeants tchadien
Nigérien et libyen
La demi-heure que je passe
À la terrasse du BDP à relire
Élever des chèvres en open space
Autrefois j’allais lire
Sur un petit banc garanti des regards
Alentour à quelques encablures de mon bureau
Lire
Écrire
Résister (un peu)
De retour dans l’ open space
Reporter mes corrections
Un jour une chèvre sera là !
Un peu de soutien
Un de support téléphoniques
À Sarah qui s’inscrit à l’université
Elle
Est
Inscrite
Je suis le père
D’une étudiante
En psychologie !
Trois filles sur la photographie de mon magnet
Une dont je suis le beau-père, une dont je suis le père
Et la dernière, toute petite, dont je suis le grand-père
Et après avoir reporté
Toutes mes corrections
Je bazarde mon tapuscrit !
Les heures creuses en open space
Dans une heure j’ai rendez-vous
Avec Daphna !
Que ma besace est légère
Qui ne contient plus les trois cents pages
D’ Élever des chèvres en open space à la corbeille
Les heures pleines d’une discussion
À bâtons rompus avec Daphna
Quand on est rapidement au centre de soi
Je reviens à pied de chez Daphna
Lumières chaudes dans les rues de Montreuil
Je suis en nage et heureux, souriant même
Croiser Philippe Rebbot
Devant la piscine de Montreuil
C’est l’Effet aquatique !
Croiser Yves Montand
À la Verboise à Garches
Cela aurait été comme de débarquer dans Python 357
Soupe froide
Un peu de Brie
Quelques raisins secs
Des échanges de mails avec elle
Le soir, il fait nuit
Et je suis jaloux, elle est gentille
Hôpital R. Poincaré de Garches menacé… Fermeture programmée pour 2024 ! Encore un hôpital de l’AP-HP en danger ! - SUD Santé Sociaux - Fédération Nationale
▻http://www.sudsantesociaux.org/hopital-r-poincare-de-garches.html
Ce dossier révèle encore le mépris des directions pour les agents et leurs représentants, l’absence totale de dialogue social tant revendiqué par Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP.
Cet Hôpital légendaire et de renommée internationale offre une prise en charge de qualité, un savoir-faire et des expertises du Handicap exceptionnelles. Y sont implantées une IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) et une école pour les jeunes patients afin de leur assurer une « vie normale ». Ce centre d’excellence assure une prise en charge tout au long de la vie du Handicap.
Le clochard au bas de l’immeuble
De mon psychanalyste et auquel
Je donne un euro chaque semaine
Après cinquante de mes séances
Il pourra s’offrir
Une séance lui aussi ?
Mon psychanalyste excelle
À me tendre
Un miroir
Mais j’ai bien essayé,
Sans lui, dans un miroir,
Je ne vois rien
Voyage psychanalytique
Dans les Cévennes de l’enfance.
Le paradis a des formes étranges
Pendant des années j’ai cru
Que la maison cévenole contenait mon âme
Intuition à la fois juste. Et trompeuse
Quand ton psychanalyste,
Plongé au cœur de ton récit familial,
Commet un lapsus fréquent dans ta famille
La petite cafetière
N’a pas ouvert son estaminet
Aujourd’hui, je suis inquiet
Toutes ces personnes de peu
Clochard et cafetière me sont
Essentielles. Ce n’est pas rien
B. me demandait dimanche
Comment j’enchaînais les séances
Et retourner en open space ? Mal !
Psychanalyse
En open space
Plutôt que d’y élever des chèvres ?
L’huile ancestrale
Qui bloque
Les douleurs articulaires
Vaccins, prix des cigarettes, lunettes
Edouard Philippe annonce
Des mesures en matière de santé
Earn
Additional money
Without efforts.
Retour entaché de Sarah
Elle a traité avec beaucoup de légèreté
Son dossier d’inscription à la fac
Je découvre chez Sarah
Des pans insoupçonnés
De naïveté enfantine
Je découvre aussi
Que je ne lui ai pas appris
Des choses essentielles
" Il est plus facile
D’être l’ami·e de Philippe De Jonckheere
Plutôt qu’un de ses enfants " . J.
Je m’en veux, Sarah me rassure
Elle se fait par ailleurs une bonne idée
De la complexité du monde et de sa richesse
Tarte aux carottes râpées
Salade de tomates cœur de bœuf
Abricots et pêches plates
Chaleur du soir, tout un monde
De fraîcheur dans le garage,
Mais peu d’envie de travailler
Échange de courriel avec Bettina
Premier échange depuis 1988 à Berlin
Entretemps il s’en est passé des choses !
Elle me donne son adresse postale
Et je découvre qu’elle habite dans une rue d’Iéna
Au même nom de rue qu’à Garches
Après trente années
L’ironie de Bettina
Est toujours aussi mordante, j’adore
Sarah
Me rapporte de l’île de Ré
De la fleur de sel
Carte postale de Zoé en vacances chez mes parents
La tâche des parents consiste à bien élever leurs enfants
Celle des grands-parents, à détruire leurs efforts
Sarah répare elle-même
Le pommeau de douche
Fierté parentale
Je n’ai pas entièrement
Raté son éducation.
Finalement.
Exercices de psychanalyse cévenole
Premier échange avec Bettina depuis 88
De la fleur de sel de l’île de Ré
Premier plaisir du jour
Ecrire le poème triptyque
D’hier soir
▻http://desordre.net/musique/boulard.mp3
Régïs Boulard
Jean-François Vrod
Chez Françoise , cela faisait longtemps.
Pourquoi écouter
Tel disque
Plutôt que tel autre ?
Et pourtant
Tu ne dirais jamais
Que ce soit tout à fait au hasard
Ce que tu confies
Au hasard
Dans toute une vie
Try
Surprise
Conqueer
Les petits poèmes
Matinaux
Des vendeurs de Viagra®
Dans le journal ce matin
L’attentat de Londres
Cerné par des résultats sportifs
Des coups de feu
Ont été entendus ensuite
Et la photo de deux hommes à terre
Dimanche matin
Marché ensoleillé de juin
À Londres on pleure
Le secret des Geishas
Pour rester
Minces et séduisantes
Déjeuner avec Clémence
Et Sara,
Bricks à l’œuf et aux asperges
Bricks à l’œuf
Et aux asperges
Coup d’essai pour dimanche prochain
Adios Pépé , me dit Sara,
Ma petite-fille
Franco-Salvadorienne
Je n’aime pas, plus,
Les dimanches ensoleillés
Depuis qu’elle est partie
C’est injuste
Désormais, sans vous,
Les dimanches m’ennuient.
Les dimanches
Je m’ennuie
Et je souffre
Aujourd’hui, laisse aller
Rien ne vient :
On ne peut pas écrire tous les jours
On ne peut pas écrire tous les jours
Comprends-tu
À l’âge de cinquante-deux ans
L
I
S !
Tante Moineau avait,
Je le lis sur le faire-part,
23 arrières petits-enfants
Dans mes mains
Le pied de mon père
Tentative de magnétisme
À Garches, match de rugby (ASM vs RCT)
Sur la télévision familiale
SMS aux anciens collègues auvergnats
Ruban périphérique Nord
La nuit l’été
Comme dans l’enfance
Bricks à l’œuf et aux asperges
Adios Pépé
Victoire, sur le fil, de l’ASM
J – 173 : J’ai entièrement raté mon premier test, je ne me suis pas méfié, en fait le danger est partout. Mon père m’appelle au téléphone à propos de notre rendez-vous de vendredi matin, et celui de la semaine prochaine, tu as vu les Américains ont élu Trump ?
Ce que je voulais ignorer, comme je souhaite ignorer le nom d·u·e-la prochain·e Président·e — ceci est ma première tentative d’utilisation du point médian, pour le moins, capillotractée , et possiblement fautive — de la République, mais j’oublie si souvent que tout le monde ne nourrit pas les mêmes lubies que moi et que ce n’est pas parce que j’ai décidé, une mauvaise fois pour toutes, de déserter le fil de l’actualité, de me soustraire à ce que je ressens de plus en plus comme un lavage de cerveau, que tout un chacun ne conserve pas un peu de raison pour ne pas nécessairement me suivre dans cette voie, dont je vois bien qu’elle est étroite. Et si j’avais bien pensé à tenir au courant mon entourage, notamment mes enfants, singulièrement Madeleine, de ma tentative désespérée, j’avais oublié de prévenir, manifestement, la génération précédente et donc le danger est venu de cette dernière.
J’en discute le soir même avec les enfants et Madeleine me fait remarquer qu’elle elle va devoir voter, pour la première fois, et que ce n’est pas pour casser mon délire , comme elle dit de façon spontanément contemporaine, mais elle ne bouderait pas un peu d’éducation civique, voire politique de ma part pour ce qui est de ce vote à venir. Qu’elle sentait qu’elle allait manquer de repère.
Et, de tait, je me demande si je ne devrais pas revoir un peu mon délire comme dit Madeleine. Madeleine m’explique par exemple qu’elle ne sait pas qui sont les candidats, des noms comme Copé, Juppé, Fillon ne lui disent pas grand-chose, Le Pen, Hollande, Sarkozy et Valls, elle voit qui ils sont, Mélenchon aussi. Mais en fait elle ne sait pas que Juppé est un revenant, qu’il était déjà ministre du budget bien avant sa naissance. Du coup je me suis dit que ce serait sans doute une bonne chose que je lui fasse un peu un historique de la cinquième république, au moins la cinquième. Lui expliquer que la cinquième république et la constitution de Debré ont été créées pour le bénéfice immédiat de De Gaulle, que c’est un régime politique dans lequel le pouvoir exécutif est hypertrophié à dessein, que la droite est propriétaire de ce pouvoir, le parti pseudo socialiste seulement locataire, que ce n’est pas d’hier que droite et extrême droite se fondent à la manière d’un dégradé à ce qu’ils aiment nous faire croire être une frontière infranchissable de part et d’autre, que c’est dans les années 80 que le poison du Front National a été incubé, il y avait d’un côté les décrives langagières d’un Chirac sur le bruit et les odeurs, le Parti Communiste Français qui faisait de la préférence nationale un thème de campagne notamment aux élections municipales de 1983 ou encore le scrutin proportionnel de Mitterrand à l’Assemblée, dans le but, déçu, de faire barrage au retour de la droite aux élections législatives de 1986.
Et surtout je lui parle de ma première élection de jeune électeur, les municipales de 1983, j’étais allé à la mairie de Garches pour leur demander le programme sur lequel le maire avait été élu, dans lequel j’avais trouvé des promesses électorales en faveur des personnes handicapées, nombreuses à Garches, du fait de son Hôpital spécialisé dans les grands traumatisés de la route, la gare de Garches venait d’être reconstruite et nulle rampe d’accès aux quais, pas même un escalier mécanique.
Ben tu vois Madeleine aujourd’hui, tu n’as même pas besoin d’aller à la Mairie, tu vas sur le site internet des partis, et tu t’apercevras que certains partis ont quelques militants qui travaillent à d’épatantes synthèses dont il n’est presque jamais tenu compte ensuite par les caciques de ces partis et tu comprendras alors pourquoi j’ai décidé, une mauvaise fois pour toutes de ne plus voter.
Est-ce que tu y vois plus clair maintenant ?
Pas vraiment.
Je suis désolé. Je ne crois pas que je puisse faire mieux.
Exercice #31 de Henry Carroll : Prenez une photo qui hurle
J-219 : J’y vais, je n’y vais pas ? Mettre Qui ça ? en ligne, maintenant, ou, seulement quand ce sera fini ?
A vrai dire je m’étais déjà posé la question, il y a plus de deux ans, quand j’avais commencé à construire Ursula . Et puis, après des années et des années de Bloc-notes du Désordre , je me suis dit qu’au contraire, je ferais bien de garder Ursula bien au chaud, de l’abriter des regards, de construire patiemment, d’autant que je n’étais sûr de rien. De rien. Je ne suis jamais sûr de rien. Là, je n’étais pas sûr que cela allait donner quelque chose ― et d’ailleurs je ne suis toujours pas très sûr que cela ait donné quelque chose. Et en fait, ici, avec Qui ça ? , non plus.
Je pense qu’il y a quelques années, je me moquais bien de telles questions. Je faisais les choses et puis je les mettais en ligne, la distance entre le moment où je pensais à ce que je voulais faire et le moment où je mettais le résultat en ligne était aussi réduite que possible, en gros, le temps de faire les choses. Et puis cela n’a plus été, j’ai senti, il y a un lustre, que cela n’allait pas, que cela ne me laissait pas le loisir d’essayer, de rater, de recommencer et de rater mieux ( Ever tried. Ever failed. No matter. Try Again. Fail again. Fail better . Samuel Beckett). C’est curieux, cette phrase de Beckett, je la trouvais déjà très belle et puis, l’année dernière, j’ai eu l’occasion de remercier, ponctuellement, un simple geste, la psychologue d’Adèle, qui est irlandaise, je voulais un petit cadeau symbolique, je lui ai offert Molloy en français ― parce que Beckett avait écrit ce livre en français et que je me doutais que si elle l’avait déjà lu, elle avait dû le lire en anglais ―, elle avait souri, en me disant que c’était befitting ― entendre par là que je ne m’étais pas trompé en soupçonnant, au-delà de ses origines irlandaises, qu’elle puisse être une lectrice de Beckett ― et avait alors tenté de traduire, à la volée, cette merveilleuse formule de Beckett à Adèle en français, ce qu’elle avait très bien fait, en utilisant le verbe échouer , Essaie, échoue, essaie encore, échoue encore, qu’importe, échoue mieux. Je lui avais alors dit que dans la traduction française, aux éditions de Minuit , c’était le verbe rater qui avait été finalement choisi, mais que c’était très beau avec le verbe échouer, surtout quand on l’entend, aussi, dans son acceptation maritime.
Il n’empêche, il s’agit bien de rater. De rater mieux. Mais de rater quand même. Et il s’agit de rater bien. De rater comme il faut. De rater en secret. De rater sans craindre le regard, et le jugement, d’autrui. Or, pendant des années, je ne me suis pas du tout préoccupé de rater en face de tous, cela ne me faisait ni chaud ni froid, en somme. J’aimais mieux réussir, mais cela arrivait quand même drôlement souvent que je rate.
Alors qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qui a changé en moi ?
C’est Ursula qui m’a changé.
Ursula . En travaillant à Ursula , je n’ai pas eu peur d’échouer, à aucun moment, et même, je m’en rendais compte, si cela devait me coûter beaucoup de tra-vail, et cela m’en a coûté beaucoup, énormément, en fait, mais c’était comme de travailler à un jardin connu de moi seul, si ce que je plantais ne poussait pas, j’étais le seul à le savoir. Et de cette façon d’ailleurs, ce n’est pas le seul projet auquel j’ai travaillé de la sorte, j’ai bricolé un petit film d’animation de trois minutes, Philippe , ce que je n’avais jamais fait jusque-là, et il y avait toutes les raisons de penser que sans doute cela échouerait, par bonheur L.L. de Mars (►http://www.le-terrier.net), nettement plus aguerri que moi avec ces choses animées, m’a mis le pied à l’étrier et a pris en charge le montage, voyant bien à quel point il était difficile pour moi de jeter des séquences sur lesquelles j’avais particulièrement transpiré, et cela a fini par donner ce petit film dont je suis finalement plutôt fier, je me suis lancé dans un petit film de time lapse ― un film d’intervalles ― et j’ai connu un plaisir extraordinaire à son montage en me fiant à la musique de Jean-Luc Guionnet, j’ai essayé des trucs qui ont plus ou moins bien fonctionné, comme de monter Film de Samuel Beckett sur une musique de Hubbub , et je continue de trouver le résultat de cette expérience étonnant, mais je peux difficilement m’en prévaloir (▻http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/bouquets/017.htm), je me suis de nouveau essayé à écrire des romans ― j’imagine que l’on peut tapisser ses toilettes de lettres de refus des éditeurs en prétendant être fort détaché de ces correspondances, plein de morgue même, mais, ne plus rien écrire pendant presque dix ans n’est-ce pas le signe qu’un certain message, décourageant, est peut-être passé ―, et puis finalement, dans le giron d’ Ursula , je me suis rendu compte que je prenais beaucoup de plaisir à raconter de ces histoires, leur donner corps, j’ai d’abord écrit Raffut , puis Arthrose ― dont un jour il faudrait que je me prenne par la main pour en réaliser la version électronique, sa bande-son, ses extraits de film, notamment du Fils de Saul de Laslo Nemes, tant ce livre est une entreprise de sa destruction finalement, et cela je ne le fais toujours pas parce que je me demande si j’en ai le droit, puisque c’est l’histoire de ma chance, de ma très grande chance de ne pas être allé dîner au Petit Cambodge un 13 novembre, le 13 novembre 2015, et la dernière chose que je voudrais faire c’est quelque chose d’obscène ―, et puis J. , un livre de fantasmes, Je ne me souviens plus et, cet été, Élever des chèvres en Ardèche (et autres logiques de tableur) ― ah mon, absence de talent pour les titres, en tout cas les titres courts, je crois que j’ai tout donné avec Désordre ― et puis les ébauches de Punaise ! ou encore des Salauds ― j’aimerais tellement avoir la force d’écrire ce livre jusqu’au bout, après je peux crever, je serais définitivement vengé ―, et, depuis peu, de X. et de Qui ça ? , et puis ces derniers temps ce projet de film documentaire, la Petite Fille qui sautait sur les genoux de Céline , oui, tout cela j’ai finalement eu le courage de le faire parce que je l’avais abrité des regards, au moins le temps de la construction et je crois bien que ce sera désormais ma conduite.
Donnez-moi le temps et l’espace pour rater encore, pour rater mieux.
Donc Qui ça ? , pour le moment va rester dans le seul cadre de seenthis, à l’état de brouillon. Je suis content d’y avoir réfléchi par écrit, une mauvaise fois pour toutes, pour emprunter la formule, à nouveau, à Samuel Beckett.
Exercice #2 de Henry Carroll : Prenez des photographies non touristiques d’un lieu touristique.
C’est étonnamment de cette façon que je suis devenu photographe. J’ai fait mon service militaire au Service d’Information et de Relations Publiques des Armées dans l’Armée de l’air, en tant que photographe, dans un petit service qui comptait trois sous-officiers, tous les trois parfaitement photographes, avec de sérieux bagages techniques ― je leur dois beaucoup de mes connaissances tech-niques ― et pour l’un d’eux, un véritable regard de photographe ― je lui dois beaucoup dans ma façon d’appréhender un sujet et de chercher à en faire une image, il faisait notamment de la perruque en tant que photographe de plateau de l’émission de télévision Apostrophes, il était remarquable de voir que de semaine en semaine, avec le même décor, le même arrière-plan et le même éclairage, il trouvait le moyen d’un renouvellement ―, et qui se sont d’abord montrés fort méfiants vis-à-vis du deuxième classe que j’étais. Et pour me tester, d’emblée, le chef de cette petite unité, et donc photographe de plateau sur Apostrophe , m’avait confié deux boîtiers Nikon, deux FM2 si mes souvenirs sont bons, deux ou trois optiques que j’avais eu le droit de choisir parmi pléthore d’objectifs, deux films de couleurs et trois de noir et blanc et la consigne, à la fois simple et piégeuse, d’aller photographier la tour Eiffel, qui avait l’avantage de se trouver à quelques stations de métro seulement du Ministère de l’Air. Il s’attendait à ce que je revienne de ce reportage, un bien grand mot, avec une très belle collection de cartes postales, il en fut pour ses frais, et en fus assez surpris, tant ce que je lui rapportais correspondait en rien à ses attentes, j’avais d’abord pris le parti de photographier la Tour Eiffel de plus loin possible, y compris depuis le balcon de chez mes parents à Garches, ce qui était encore possible à l’époque, puis j’avais également produit toute une série de photographies des boulons rouillés de la vieille dame d’acier et aussi quelques photographies à la dérobée des touristes serrés dans les ascenseurs ― avec le recul il est assez amusant pour moi de me dire que, si cela se trouve, ces photographies font partie des archives photographiques de l’Armée de l’Air, dûment répertoriées avec des numéros de film du genre 1985-0178 0179 et 0180, je n’avais utilisé qu’un film de couleur et deux de noir et blanc et c’était, de fait, au tout début de l’année 1985. C’est au prix de cette originalité, dont je me demande bien ce qui avait pu la provoquer à l’époque, j’avais tout juste vingt ans et une culture visuelle fort pauvre, à l’exception d’un stock d’anciens numéros du magazine Zoom que j’avais achetés aux Puces ― et comme je serais content par la suite de trouver dans la bibliothèque du labo photo du SIRPA de nombreux autres numéros de cette revue que l’adjudant tenait en grande estime, parmi lesquels un numéro spécial à propos des photographes brésiliens, dans lequel j’avais fini par isoler une image de piétons sur une rue de Sao Paolo, une vue au huitième de seconde, seuls les pieds des passants sont nets, le haut de leur corps fantomatique, et par je ne sais quel tour de magie que la vie a en stock, j’ai eu à rencontrer le photographe de cette image, qui a longtemps été punaisée dans ma chambre, étudiant lui-même de Barbara Crane à Chicago, c’est désormais le tirage qu’il m’a offert, après que je lui ai raconté l’histoire de cette image, qui orne un des murs de ma chambre ― c’est au prix donc de cette originalité que j’ai été accepté au purga-toire de ce petit labo, dans lequel j’ai appris, en tirant des centaines et des centaines de photographies d’avions, mais aussi de reportages à propos de troupes au sol, ou encore de défilés militaires et de portraits de généraux, le métier de photographe.
La même histoire de l’origine en somme racontée différemment, dans Arthrose :
J’ai appris le métier de photographe pendant mon service militaire au Service d’Informations et de Relations Publiques des Armées (SIRPA) au sein d’une petite équipe de photographes, trois sous-officiers et moi-même, l’Aviateur De Jonckheere, deuxième classe donc, homme du rang. Les trois sous-officiers étaient des photographes de reportage tout à fait accomplis, certes cantonnés dans ce travail de représentation, glorieuse si possible, de l’armée de l’air, il n’en est pas moins qu’ils avaient de robustes compétences de photographes de terrain, l’un d’eux, par ailleurs, en dehors de ses heures de travail, était passionné de littérature et était le photographe de plateau de l’émission de télévision Apostrophes et j’ai beaucoup appris de lui, notamment sur la nécessité de réfléchir à l’image que je voulais faire avant de braquer mon appareil-photo, d’en réfléchir aux paramètres techniques, son enseignement était que la plupart du temps on disposait tout de même d’une trentaine de secondes de réflexion avant de prendre une photographie de reportage. Ces trois sous-officiers photographes étaient des passionnés et parlaient de photographie du matin jusqu’au soir, ils étaient abonnés à toutes sortes de magazines spécialisés et un de leur jeu préféré, qui devenait rapidement une joute amicale, était de deviner les circonstances d’une image, ses paramètres et ses astuces techniques et ce qui avait sans doute été produit au laboratoire pour parvenir à une telle image. J’ai beaucoup appris de ces discussions auxquelles j’étais parfois invité à participer en fin d’année de service militaire, ayant désormais acquis un vrai bagage technique. Parmi les nombreuses revues de photographie il y en avait une qui avait ma prédilection, il s’agissait de la revue Zoom , depuis défunte, et dans laquelle on trouvait les photographies les plus esthétiques comparées aux autres magazines, notamment les photographies de mode, sans compter quelques photographies à l’érotisme très esthétisant dont je ne pourrais jamais dire que, jeune homme, elles ne m’aient pas questionné et, si je devais les retrouver aujourd’hui, à quel point elles me feraient sourire. Et une bibliothèque occupait le couloir central de cet atelier de photographie dans laquelle se trouvaient de pléthoriques archives de toutes ces revues. Je me souviens d’un numéro spécial de Zoom consacré à la photographie brésilienne. Dans ce numéro une photographie avait particulièrement retenu mon attention, il s’agissait d’une photographie de rue, carrée, au 6X6, en noir et blanc qui représentait des passants flous à l’exception de leurs pieds qui étaient restés à peu près nets, flou de mouvement qui avait été particulièrement heureux pour permettre la création de ces fantômes aux pieds nets posés sur un pavé dont le piqué était remarquable. J’avais demandé à l’adjudant Rullaud. ce qu’il pensait de la vitesse d’obturation de cette image, 1/15ème ?, avais-je hasardé, plutôt 1/8ème avait-il répondu, donc l’appareil est sur un trépied ?, et, comme toujours, l’ironie avait fusé, avec une petite trace d’accent du Sud-Ouest, et bien si vous tenez le 1/8ème de seconde à main levée avec un Hasselblad, vous pouvez revendre votre trépied. Cet après-midi les tâches en cours étaient peu nombreuses et je lui avais demandé la permission de me servir du banc de reproduction pour me faire un tirage de cette image que j’aimais beaucoup. Fait inhabituel, il avait montré de l’enthousiasme pour cette perruque et m’avait même proposé de me servir de l’Hasselblad pour un meilleur rendu, homothétique qui plus est. J’ai longtemps eu ce tirage au-dessus de ma table de dessin quand j’étais étudiant aux Arts Déco, dans mon appartement de l’avenue Daumesnil. Ce qui est étonnant c’est que je n’avais pas pensé à noter le nom du photographe brésilien qui avait pris cette photographie. Trois ans plus tard je partais étudier à Chicago. J’ai fait des pieds et des mains pour suivre les cours de Barbara Crane sur le bon conseil de mon ami Halley. J’avais fini par obtenir d’intégrer le groupe d’étudiants en Master qu’elle prenait en tutorat ce qui était beaucoup plus que je ne pouvais espérer. Au début de l’année scolaire nous avons eu une réunion de ses étudiants de Master au cours de laquelle nous devions apporter quelques images de nos travaux en cours, pour ma part j’avais montré ma série sur Berlin, dont je ne peux pas dire, qu’en dehors de Barbara Crane, elle ait beaucoup enthousiasmé les autres étudiants. Puis ce fut le tour des deux Gregs. Les deux Gregs c’était un peu une autre limonade. Après eux, un autre étudiant étranger présentait un portfolio de photographies en noir et blanc, toutes prises à l’Hasseblad, les tirages étaient somptueux et en grande majorité montraient des paysages urbains de nuit avec cette particularité intéressante que sur aucune de ces images nocturnes on ne pouvait voir la source d’éclairage public qui pourtant éclairait ce paysage urbain de São Paulo. Barbara Crane n’était pas avare de compliments pour cet étudiant un peu plus âgé que nous et qui, comme moi, s’exprimait dans un anglais maladroit. Lorsqu’il est arrivé à la dernière image de son portfolio de photographies nocturnes, il était sur le point de remettre tous ses magnifiques tirages dans leur boîte quand je remarquai au fond de la boîte cette image que je connaissais si bien des fantômes sombres sur le pavé net. J’ai eu du mal, dans mon anglais encore balbutiant à l’époque, à raconter à quel point il était extraordinaire que je me retrouve en présence de cette photographie qu’un mois auparavant je décrochais du mur de ma chambre avenue Daumesnil à Paris, empaquetant mes affaires pour les stocker dans la cave de mes parents à Garches, avant de prendre le départ pour Chicago où je me trouvais désormais en face de son photographe en chair et en os. Carlos Fadon Vicente. Qui le jour de son départ de Chicago, en fin de premier semestre, m’avait cherché dans le labo pour me remettre un tirage de cette image, j’étais très ému de ce cadeau et avait balbutié le seul mot de portugais que je connaisse, Obrigado , nous nous étions embrassés dans l’éclairage inactinique du laboratoire collectif des étudiants en Master ― parfois internet ce n’est pas si pratique que cela, ainsi j’avais oublié du tout au tout le nom de Carlos, d’ailleurs dans un premier temps je me souvenais de Ricardo, et pourtant je voulais absolument que son nom figure en toutes lettres dans ce texte, pas juste son prénom, dont justement je me rends compte que ce n’était même pas le sien, j’ai passé beaucoup de temps à tenter toutes sortes de recherches pour retrouver Carlos-Ricardo, j’ai fouillé dans des listes et des listes de noms dans les anciens étudiants de the School of the Art Institute of Chicago (parmi lesquels j’ai été très déçu de ne pas trouver le mien), ce qui ne risquait pas beaucoup de réussir si je continuais d’appeler Carlos Ricardo, j’ai tenté de faire des recherches sur les archives du magazine Zoom sur internet, dont force est de constater qu’il n’en reste pas grand-chose, ce que je trouve regrettable, j’ai tenté des recherches sur les projets d’urbanisme de São Paulo parce que je savais que cette photographie faisait partie d’un ensemble de photographies qui avaient été commandées par un des urbanistes d’un grand projet de cette mégapole bré-silienne, j’ai fait des recherches de plus en plus larges à propos de photographes brésiliens contemporains, j’ai découvert une multitude de photographes aux travaux admirables, mais je ne retrouvais toujours pas Carlos-Ricardo, j’ai sorti la photographie du sous-verre posé sur ma table de travail et sous lequel j’ai composé un pêle-mêle parmi lequel se trouve la photographie de Carlos (mais aussi une lithographie de L.L. de Mars, une sérigraphie de Doug Huston, un polaroid agrandi de Jennifer Pilch, dont j’étais fou amoureux, une petite photographie de Natalie Bookchin, une photographie de Karen Savage, un tract de Formes d’une guerre , une lithographie sur papier kraft d’un étudiant portoricain à Chicago dont je me souviens seulement du prénom, mais de façon certaine, Alejandro, l’affichette de la lecture de @mona à la librairie Mille Pages à Vincennes, un tirage numérique de Barbara Crane, un petit collage photographique de Hanno me représentant à la Garde de Dieu en 1989, des billets de un dollar sur lesquels John Pearson, un autre étudiant de Chicago, avait imprimé des cyanotypes, une ancienne publicité pour le pneus Dunlop, pour ses couleurs qui me rappellent des tas de souvenirs d’enfance, un dessin de L.L. de Mars, une photographie de Mouli et moi chez nous, 943N Wolcott avenue à Chicago, une de mes photographies de la Très Petite Bibliothèque et une autre de la série 20040322.txt , un collage de quatre photographies représentant B. et moi nous embrassant à la Garde de Dieu, et enfin la photographie de Carlos) dont je pensais toujours qu’il s’appelait Ricardo, dans l’idée de la scanner de tenter une recherche en utilisant l’option de recherche par image du moteur de recherche, et c’est à ce moment-là que je me suis rendu compte, comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ?, surtout quand on connaissait un peu Carlos, le genre de photographe sérieux, que naturellement, non seulement son nom figurait au crayon à papier au dos du tirage, mais aussi toutes sortes d’indications, Da Paulista, 1983, (Sao Paulo) © Carlos Fadon Vicente ƒ8 1/8 93˝ D 288/12 , pas toutes compréhensibles même par un autre photographe, le D majuscule souligné voulait-il signifier que le film avait développé dans du D76 ?, en revanche je remarque, trente ans plus tard, que le pronostic de l’adjudant Rullaud. était juste, c’était bien au huitième de seconde qu’avait eu lieu cette affaire : c’est fi-nalement là qu’internet est le moins pratique, quand on y cherche des choses que l’on a sous le yeux. J’ai toujours peine à me dire que ce jeune homme que j’étais devenu, presque 24 ans d’arrogance et de sûreté de soi, parti conquérir rien moins que l’Amérique, s’imaginant rien moins que le nouveau Robert Frank, n’était distant que de trois années de celui peu assuré qui s’arrangeait surtout pour ne pas trop déplaire aux trois sous-officiers photographes du SIRPA, ce faisant, tirant le meilleur de leurs connaissances techniques fort sûres, mais surtout ne les contredisant pas sur tant et tant de sujets, surtout politiques, mais aussi à propos de certaines des légendes courantes dans le monde de la photographie de reportage et notamment ces histoires abracadabrantes de scoops qui constituaient pour eux une manière de Saint Graal, se trouver sur les lieux d’une catastrophe, d’un événement historique, d’un attentat, d’un accident, sur le chemin d’un homme politique pris la main dans le sac, d’être le témoin photographiant de toutes sortes de malversations, de délits, de petits scandales minables écla-boussant à peine des personnalités du monde du spectacle, que sais-je encore, toutes sortes de situations dans lesquelles je rêvais moi de ne surtout pas me trouver, quand bien même, et c’était cela qui me désolait de la part de ces instructeurs chevronnés, cette attirance, de tels scoops pourraient mériter toutes sortes de rétributions de la part des grands hebdomadaires de la presse. Et à ce sujet les légendes urbaines qui émaillaient leurs conversations étaient à la fois nombreuses et invraisemblables, tel organe de presse, en cas de grande catastrophe aérienne, capable d’acheter en liquide, pour de fortes sommes, des films qui n’étaient pas encore développés et c’était tout un monde qui miroitait dans les yeux de ces photographes pourtant aguerris mais crédules de ces histoires dont au contraire, moi, si jeune, tellement en attente de leur validation, de leur reconnaissance comme un des leurs, alors je lisais Ultramarine de Malcom Lowry, et comme tout cela résonnait fort en moi, moi, leur deuxième classe de corvée des trucs pas toujours très drôles à faire, de ces batchs de films à déve-lopper dans la journée avec des planches-contacts, nettoyer les cuves, faire les mélanges et les tirages en cinquante exemplaires, c’était finalement moi qui était le moins crédule de telles fables. D’ailleurs quand j’entends le mot scoop, dans tout ce qu’il ne contient pas, c’est souvent à ces lointaines discussions en prenant le café que je tenais prêt au moment où les sous-officiers rentraient du mess des sous-offs, que je repense, pour moi le scoop ce serait toujours ces effets de récit d’une vie, ces spaghetti ramassés en désordre dans une assiette, mais que l’on tire sur un seul et cela bouge de l’autre côté de l’assiette, disparaît sous la masse des autres spaghetti, pour réapparaitre, ces moments de vie souterraine à l’intérieur de la vie-même, la photographie du magazine Zoom isolée, reproduite, accrochée sur le mur de ma chambre et dont je rencontre le photographe à l’autre bout du monde, ces photographies d’une jeune ivoirienne ramassée dans un bar et qui reparaît en Alsace, cette chambre en Espagne où je séjourne chez l’Oncle de mon amie Laurence, juge, et dont la fille, qui est en photographie de mariée sur la table de chevet de cette chambre et qui un jour devient mon avocate, ceux-là sont les vrais scoops de l’existence. Passer tout près de l’explosion d’une bombe, d’un accident ou d’un attentat terroriste, quelle que soit la manière dont ensuite on tente de donner du sens à ce frôlement continue d’être, par définition, un non-événement, le contraire même d’un scoop.
Avec le recul, j’en viens à réaliser qu’en matière de photographie j’aurais eu deux professeurs assez dissemblables, l’adjudant Rullaud et Barbara Crane.
Série Trépalium sur Arte ►http://www.arte.tv/magazine/trepalium/fr
@mona pour cette curieuse (et très fine) réflexion à propos de l’aberration du travail dans une société future proche où la proportion entre chômeurs et actifs serait inversée.
@archiloque pour cette vieille discussion entre nous à propos des champ contre-champ avec des éléments de décor distants, ce dont cette série fourmille : la BNF, le palais de justice de Créteil, le parvis de Créteil, l’immeuble Abraxas de Bofill à Noisy-le-Grand et sans doute d’autres endroits que je ne connais pas et que je ne n’ai donc pas reconnus.
Et en plus il y a Ronit Elkabetz qui joue (et très bien) le rôle de la Première Ministre et Olivier Rabourdin (magistralement comme souvent) le rôle d’un instit de la Zone. Que du bon. Et pourtant Dieu, @mona et @archiloque savent que je n’aime pas les séries.
@philippe_de_jonckheere je ne me souviens pas de la discussion
@archiloque Tu voulais ouvrir un compte de collecte d’images de films dans lesquels les champ et contrechamp pouvaient être distants de quelques kilomètres, je te donnais l’exemple de Python 357 d’Alain Corneau dans lequel il y a des effets de montage de ce genre entre la cité de la Verboise à Garches (Hauts-de-Seine) et les bords de la Loire à Orléans.
Je te rappelle poliment la différence d’âge entre nous qui devrait jouer en ta faveur mais apparemment pas tant que ça.
La série Trepalium regorge de ce genre de choses.
@grommeleur grommèle et n’a pas l’air d’apprécier :)
▻http://seenthis.net/messages/461333
Ah ? Je me suis laissée porter, j’ai regardé les trois.
@odilon, comme toi, je me suis laissé porter. J’ai eu plaisir à ce que les décors soient pas tous raccords, j’ai aimé le côté récupération desdits décors. Tous les acteurs ne sont pas au même niveau c’est entendu. Certains éléments ne sont très démonstratifs, mais justement j’aime assez qu’il faille se poser des questions pour ce qui est de les débusquer et de les comprendre, ainsi l’obsession du neuf, les biens de consomation qui doivent être jetés et le raisonnement économique qu’il y a derrière. Il y aussi la condescendance des actifs par rapport aux zonards , la façon dont ils se sentent menacés par une légère inscise dans leurs privilèges, non franchement je ne dirais pas que c’est sans qualité cette affaire, c’est même assez fin à certains endroits.
Bon c’est vrai que les derniers épisodes patinent un peu.
@philippe_de_jonckheere toute la narration patine pas mal je trouve (par exemple, si on est un peu coutumier des dystopies, on devine l’identité du chef secret de la résistance dès la première mention de son existence entre deux personnages — d’autres clichés narratifs du même ordre se retrouvent tout au long des épisodes). Par contre les échanges entre les protagonistes qui ne servent pas directement à faire progresser l’histoire, mais plutôt à décrire leur monde, sont très convaincants (la froideur et la brutalité dans les rapports familiaux comme professionnels ; et cet effet très réussi qui les montre comme parfaitement intégrés comme norme invisible). Glaçant.
@julien1 en fait je crois qu’au début j’ai été sensible aux éléments de décor qui par ailleurs m’étaient familiers, la BNF, Abraxas, le palais de justice de Créteil, etc... j’aimais cette idée d’une fiction dans de tels décors qui sont en fait transfigurés / défigurés par les angles de vue, j’ai été également charmé par l’installation très progressive de la problématique par des esquisses, comme le personnage du retourneur qui n’est pas développé et qui laisse au spectateur le soin de comprendre que l’absence de récupération est le nerf de cette économie malade, et donc sous les charmes de ces petits détails j’ai manqué d’esprit critique à propos de ficelles qui sont effectivement un peu grosses (ce que je tolère si mal habituellement), bref je me suis fait avoir.
@philippe_de_jonckheere Une série d’articles d’Emmanuel Rubio qui explore l’usage de l’architecture dans cette série (sur Médiapart, mais en libre accès) :
▻https://blogs.mediapart.fr/emmanuel-rubio/blog/210216/trepalium-quand-la-fiction-eclaire-l-architecture-i-critique-du-mur
▻https://blogs.mediapart.fr/emmanuel-rubio/blog/220216/trepalium-quand-la-fiction-eclaire-l-architecture-ii-critique-du-bet
▻https://blogs.mediapart.fr/emmanuel-rubio/blog/010316/trepalium-quand-la-fiction-eclaire-l-architecture-iii-la-grande-bibl
▻https://blogs.mediapart.fr/emmanuel-rubio/blog/040316/trepalium-quand-la-fiction-eclaire-l-architecture-iv-le-tgi-de-crete
Garches : les parents d’enfants cancéreux en grève de la faim évacués
▻http://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/garches-les-parents-d-enfants-cancereux-en-greve-de-la-faim-evacues_1557275
Laurence Godfrin, porte-parole de l’association et fille d’une gréviste, a prévenu que les parents grévistes, « choqués » par leur expulsion « continueraient le mouvement de cette manière ou d’une autre ».
L’AP-HP a programmé la fermeture de cette unité après le départ à la retraite de la pédiatre et cancérologue Nicole Delépine, qui la dirigeait depuis 2004 et dont les méthodes font polémique.
L’unité du Dr Delépine — qui accueille actuellement une trentaine d’enfants — privilégie des traitements individualisés par rapport aux protocoles standardisés.
Elle revendique un taux de guérison de plus de 80% mais ne peut se prévaloir de résultats récents car les nouveaux standards méthodologiques exigent que toute étude soit basée sur de nouveaux essais cliniques qu’elle refuse.
Ah bon ? Les traitement du #cancer ne sont pas individualisés ? On ne tient pas compte des caractéristiques physiologiques et des réactions du patient pour affiner les traitements ? On balance la sauce et Dieu triera les siens ?
Je suppose que c’est le journaliste qui n’a pas bien compris.
Je ne crois pas, c’est essentiellement parce que Mme Delépine refuse que les enfants soient soumis à des expérimentations et servent de cobayes. Mais c’est vrai que le vocabulaire employé dans l’article prête à confusion.
La pensée unique en médecine : quelles conséquences ?
Cri dalarme, appel au secours de cancérologues pour leur liberté de prescription.
A titre d’exemple, les guérisons des cancers des os de l’enfant sont plus rares aujourd’hui qu’il y a 20 ans, il n’y a plus de choix thérapeutique et l’amputation revient à la mode (comme la peine de mort ?).
Il y a 30 ans les cancers des os de l’enfant guérissaient encore rarement et les patients étaient le plus souvent amputés. Et puis entre 1980 et 1990 l’inventivité des chirurgiens et l’amélioration des schémas de traitement mis au point aux USA à la fin des années 1970 nous permit de guérir près de 90% des malades en leur gardant leur membre. Ils nous rendent visite maintenant avec leurs enfants.
Mais ce bonheur du cancérologue pédiatre s’avéra fugace. Que s’est-il passé ? Actuellement je vois passer dans mon unité avec désespoir des parents venant chercher du secours car leur enfant est déclaré perdu, bon pour les soins palliatifs et la mort. Pourtant il était curable quelques mois plus tôt avec un « bon traitement ». Dans la dernière semaine j’en vis trois différents avec toujours le même scenario. Découverte du cancer, inclusion dans un essai thérapeutique en cours, explication des médecins sur le « protocole » de traitement proposé et présenté comme la seule possibilité de traitement sans jamais évoquer les autres schémas ayant fait leur preuve et publiés depuis une vingtaine d’années. Le rouleau compresseur de la pensée unique qui passe en médecine par le mythe des essais thérapeutiques et au moins des traitements uniformisés est en marche. Rage et désespoir ! Comment ébaucher une prise de conscience, une révolte, une réversion du phénomène ?
Pourquoi ce recul ? Comment est-ce même possible ou envisageable ?
Le combat que cette sacré bonne femme mène est raconté dans ses livres.
Nicole Delépine dénonce le basculement de notre système de santé, montre comment la convergence des intérêts politiques au service des marchés financiers, des lobbys médicaux et de l’industrie pharmaceutique a conduit à une OPA sur le marché du cancer. Elle appelle à une prise de conscience des enjeux et des mécanismes de la destruction de la médecine française, interpelle les politiques, attire leur attention contre l’occultation des conflits d’intérêt. Elle revendique la dignité de soigner.
Voila aussi pourquoi les pouvoirs publics veulent profiter de sa retraite pour arrêter son service oncologique pour enfants.
▻http://www.youtube.com/watch?v=x19DJjfN3ZA
A Garches, le service d’oncologie pédiatrique de Nicole Delépine est menacé de fermeture. Pour de nombreux enfants, il est la seule possibilité d’être soignés.
Il y a des publications où cette situation est exposée, expliquée et mise en perspective ?
▻http://www.nicoledelepine.fr/nicoledelepine-nicole-delepine-se-bat-pour-une-prise-en-charge-indivi
En quoi consistent exactement ces #essais_thérapeutiques et comment informe-t-on les patients ?
Nicole Delépine : Cela consiste en fait à encoder les patients dans un logiciel en fonction de leurs âges, de leur type de cancer et du degré d’extension. Les patients sont alors tirés au sort et recevront le traitement standard d’un essai en cours. Il n’y a aucune individualisation, même si on joue sur les mots en prétendant personnaliser selon le type de mutation que l’on retrouve sur la tumeur. Certains essais font appel à de nouvelles molécules, plus cher et donc plus rentables que les molécules les plus anciennes que j’utilise, comme le méthotrexate ou le cisplatine. Avant d’entrer dans les essais, les patients doivent signer des documents, mais ils ne se rendent pas bien compte qu’il s’agit d’essais maintenant d’appelés « protocoles ». Ils sont maintenus dans l’illusion que ce qui est nouveau est forcément synonyme de progrès. Et pour le médecin, c’est aussi plus valorisant de pouvoir proposer quelque chose de nouveau. Ce système est assez opaque et les patients ne sont pas informés des liens d’intérêts des médecins impliqués.
…
Je pourrais aussi citer le cas de Kim dont les parents ont été dessaisis de leur autorité parentale et qui a donc été finalement amputé avant de pouvoir revenir dans mon service. La dictature que nous vivons est grave, il faut que les gens le comprennent. La #Loi_Hôpital_Patients_Territoires de 2009 qui n’est appliquée vraiment que depuis un an ou deux, conditionne l’accréditation des services, et donc leur survie, à divers critères, comme par exemple d’inclure un maximum de patients dans les essais thérapeutiques. Il s’agit d’un système bureaucratique autoritaire et soviétisé qui transforme le médecin en robot et cela menace tous les autres domaines de la médecine. Il faut abroger cette loi, car elle est contraire au droit du patient de choisir son médecin et son service, et contraire à la liberté thérapeutique des praticiens, et donc contraire aux lois européennes.
Un patron de #cancérologie de Lyon me l’a expliqué : « De toute façon, on sait bien que tu les guéris, tes ostéosarcomes, mais tu ne publies pas et on ne t’emmerde pas. Si tu publies on t’emmerde ». En fait, si on publie, les gens ne voudront plus entrer dans les #essais thérapeutiques qui sont une machine à fric. Quand on sait que le médecin qui inclut les gens dans ces essais touche parfois plus de 7000 € par patient pour lui ou son service, que l’investigateur qui conçoit l’essai touche souvent plus de 200 000 €, on comprend que c’est aussi un #business. Ce que je conteste pour ma part, ce ne sont pas les essais thérapeutiques en eux-mêmes, mais l’inclusion systématique des patients pour lesquels un traitement éprouvé et efficace existe déjà. À la fin des années 90, après la révision de toute la littérature internationale, on a démontré et publié à différents endroits que les essais randomisés avaient fait perdre 20% de chance de #survie et plus de 20% de chances d’éviter l’amputation aux patients atteints d’ostéosarcomes. Cela a fort déplu au Pr Tursz, alors directeur de l’Institut Gustave Roussy, qui a sorti une lettre très diffamatoire à mon égard, m’accusant de fraude, de manipuler les parents, et même de ne pas disposer des diplômes ! Le faible nombre de cancers chez les enfants (2000 dont 1600 tumeurs solides) est utilisé comme prétexte pour les inclure tous dans les essais thérapeutiques destinés à évaluer ces « thérapies innovantes ». Or, celles-ci peuvent parfois être un progrès, mais sont souvent peu ou pas efficaces et font courir des risques inutiles aux patients. Certains malades peuvent alors échapper à un traitement plus ancien qui avait fait ses preuves et qui aurait pu les sauver.
Plan cancer 2014 : rien de nouveau
Et le nouveau plan cancer ? Il ressemble étrangement aux précédents, oublie les patients, les enfants et les vrais chantiers à entreprendre : l’environnement, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les radiofréquences, l’alimentation, etc. C’est cela la prévention, non des campagnes de publicité ruineuses qui ne changeront rien, non la promotion honteuse de vaccination contre le cancer du col dangereuse et inefficace qui vient d’être interdit au Japon.
Ainsi sont remis en cause de grands principes de la médecine d’Hippocrate et du code de déontologie, du choix du patient, du secret médical. Au prétexte d’équité des soins en cancérologie, est élaboré un système autocratique probablement unique au monde où le traitement des cancers, le choix de la chimiothérapie et l’indication respective du rôle de la chirurgie et de la radiothérapie sont bloqués dans un circuit unique et obligatoire avec des itinéraires de soins formalisés.
Il n’est plus question de choisir un autre « protocole de soins » que celui décrété par le réseau, le plus souvent un essai thérapeutique. Le président a dit souhaiter en doubler le nombre dans les cinq ans ! Dans l’intérêt de qui ? Pas question non plus d’organiser des réseaux indépendants, ils n’auraient pas l’accréditation s’ils ne faisaient pas allégeance aux « bonnes pratiques » décidées en haut.
Pour quels résultats ?
La circulaire de 2005 a été renforcée par les décrets de 2007. La loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) a fini de mettre en place une bureaucratie que les médecins nomment entre eux stalinienne, autocrate, destructrice, autoritaire et tous les adjectifs synonymes de cette dictature visant à convaincre le peuple qu’on allait le soigner mieux et de façon plus égale.
En 1985, on guérissait 55% des cancers de l’adulte et 85 % des cancers de l’enfant. Qu’en est-il aujourd’hui ? On ne le saura bien sûr que dans quelques années, mais on peut craindre que l’abandon des traitements qui marchaient ne fasse chuter le nombre des malades guéris.
▻http://www.nicoledelepine.fr/nicoledelepine-plan-cancer-2014-rien-de-nouveau-257.html
A Garches, des familles prêtes à tout pour sauver le service du Dr Delépine
▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/07/24/a-garches-des-familles-pretes-a-tout-pour-sauver-le-service-du-dr-delepine_4
#mur_de_paiement #paywall
On peut lire sur le site de l’association #Ametist l’explication de leur démarche et l’historique de leur long combat depuis 1990
▻http://www.ametist.org/association_ametist.php
Après, ce serait bien qu’elle forme des petits Padawan avant de casser sa pipe !
▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/08/08/fermeture-de-l-unite-d-oncologie-pediatrique-de-l-hopital-de-garches_4469289
Mercredi 6 août au soir, l’association avait alerté la presse en dénonçant une évacuation précipitée des quatre enfants encore hospitalisés sur place. L’AP-HP avait nié le principe même d’une évacuation et réfuté tout idée de violence. Avant d’ajouter qu’un signalement au procureur serait envisagé « si les familles persist[ai]ent à refuser les soins pour leurs enfants ».
Deux des familles d’enfants hospitalisés ont été signalées par l’AP-HP jeudi soir au procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli. Elles ont été entendues par la police, mais la situation n’a donné lieu à aucune procédure puisque les familles ont accepté entre-temps la proposition de l’AP-HP. Carine Curtet, présidente de l’association, évoquait l’inquiétude des parents face à un risque de « retrait de garde ».
Ce que ne dit pas l’article de Le Monde
Ce 7 août au soir, l’unité d’oncologie de pédiatrie a fermé ses portes. Initialement prévue le 21 août, la clôture du centre a été avancée pour « des raisons de sécurité » selon Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP).
▻http://www.pourquoidocteur.fr/Hopital-de-Garches---les-derniers-enfants-malades-ont-quitte-l-hopit
Le Figaro - Flash Actu : Un détenu incendie son matelas et meurt
►http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/08/22/97001-20110822FILWWW00486-un-detenu-incendie-son-matelas-et-meurt.php
Un détenu de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine), où il avait été transporté en urgence vendredi, intoxiqué après avoir incendié le matelas de sa cellule, a-t-on appris de sources concordantes.
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Un détenu s’est suicidé à la maison d’arrêt de Gradignan
►http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110823.OBS8965/un-detenu-s-est-suicide-a-la-maison-d-arret-de-gradignan.html
Un homme de 43 ans, soupçonné de cambriolage, s’est suicidé dimanche 21 août à la maison d’arrêt de Gradignan (dans la communauté urbaine de Bordeaux, a-t-on appris mardi de source pénitentière, confirmant une information du quotidien « Sud-Ouest ».
Nouveau suicide à la prison de Rennes
►http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-meurtrier-presume-d-anne-caudal-s-est-suicide-24-08-2011-1577205.php