city:hiroshima

  • A #Hiroshima, #John_Kerry, « profondément ému », réclame un « monde sans #armes_nucléaires »
    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/04/11/hiroshima-profondement-emu-john-kerry-reclame-un-monde-sans-armes-nucleaires

    C’est une « journée historique » qu’a vécue Hiroshima lundi 11 avril. Le ministre japonais des affaires étrangères, Fumio Kishida, natif de la ville ayant subi le premier bombardement atomique de l’histoire, pouvait afficher sa satisfaction. Pour la première fois depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, un secrétaire d’État américain, John Kerry en l’occurrence, a rendu hommage aux quelque 140 000 victimes directes ou indirectes de la bombe A. Jamais un responsable américain d’un tel niveau de responsabilité n’avait accompli ce geste.
    [...] Avec ses homologues, le responsable américain a ensuite visité le musée dédié au bombardement. John Kerry s’est dit « profondément ému » devant la « puissance » du lieu. « Cela nous rappelle avec force et dureté que nous avons non seulement l’obligation de mettre un terme à la menace des armes nucléaires, a-t-il écrit dans le livre d’or du musée, mais aussi que nous devons tout faire pour éviter la #guerre. » M. Kerry est un ancien combattant au Vietnam, réticent face à l’interventionnisme militaire américain et favorable au #désarmement.

  • http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/04/11/hiroshima-profondement-emu-john-kerry-reclame-un-monde-sans-armes-nucleaires

    S’il (John Kerry) n’a pas présenté d’excuses formelles de son gouvernement pour le premier bombardement atomique de l’histoire, il a plaidé devant la presse pour œuvrer à « un monde sans armes nucléaires », comme l’avait fait auparavant la réunion des pays du G7 qui se tenait à Hiroshima.

    John Kerry doit prendre de sacrés produits pour faire ce genre de plaidoyer. Ca fait un peu vice qui fait l’éloge de la vertu quand même.

  • A world war has begun. Break the silence.
    http://johnpilger.com/articles/a-world-war-has-begun-break-the-silence-

    I have been filming in the Marshall Islands, which lie north of Australia, in the middle of the Pacific Ocean. Whenever I tell people where I have been, they ask, “Where is that?” If I offer a clue by referring to “Bikini”, they say, “You mean the swimsuit.”

    Few seem aware that the bikini swimsuit was named to celebrate the nuclear explosions that destroyed Bikini island. Sixty-six nuclear devices were exploded by the United States in the Marshall Islands between 1946 and 1958 — the equivalent of 1.6 Hiroshima bombs every day for twelve years.

    Bikini is silent today, mutated and contaminated. Palm trees grow in a strange grid formation. Nothing moves. There are no birds. The headstones in the old cemetery are alive with radiation. My shoes registered “unsafe” on a Geiger counter.

    Standing on the beach, I watched the emerald green of the Pacific fall away into a vast black hole. This was the crater left by the hydrogen bomb they called “Bravo”. The explosion poisoned people and their environment for hundreds of miles, perhaps forever.

    On my return journey, I stopped at Honolulu airport and noticed an American magazine called Women’s Health. On the cover was a smiling woman in a bikini swimsuit, and the headline: “You, too, can have a bikini body.” A few days earlier, in the Marshall Islands, I had interviewed women who had very different “bikini bodies”; each had suffered thyroid cancer and other life-threatening cancers.

  • Strange Worms Are Taking Their Place on Your Family Tree - Issue 34 : Adaptation
    http://nautil.us/issue/34/adaptation/strange-worms-are-taking-their-place-on-your-family-tree

    Just before the atomic bomb drops on Hiroshima, the land below appears smooth as glass. The bomb falls on a grid of streets aligned between lazy rivers. In footage from 1945, the city’s exceptional stillness seems to give the explosion oxygen. The calm before the storm is a standard trope for movie directors. Composers too. Without a prior silence, there is no “KaBoom!” Although they’d never admit it, scientists fall into the same storytelling trap. There’s no better way to emphasize a phenomenon than to clear the space around it. Science is rife with dramatic entrances: the Big Bang, the origin of life, the origin of animals. Biology students learn that animal lineages blossomed in the Cambrian explosion, about 530 million years ago. Shrimp-like monsters named anomolocaris swooped through (...)

  • http://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-12h30/journal-de-12h30-dimanche-13-mars-2016


    Ou des nouvelles de Andreas Lubitz, copilote de l’Airbus A-320 de la compagnie Germanwings se rendant de Barcelone à Düsseldorf, s’écrasait dans les Alpes de Haute-Provence, entre Digne et Barcelonette, avec 150 personnes à son bord.
    Alèssi Dell’Umbria publia sur facebook, le billet suivant :

    Andreas Lubitz était un homme normal. Tout les gens ayant eu à le cotoyer le disent, il n’y a donc aucun doute là-dessus : on est normal dans la seule mesure où l’on est reconnu comme tel par le plus grand nombre. Il n’était pas musulman, pas anarchiste, pas drogué et pas même alcoolique ! Il était tellement normal qu’il souffrait, comme presque tout le monde en Europe occidentale, de « dépression ». Après tout, quoi de plus normal que d’être dépressif quand on vit dans un pays déprimant ?
    Cet homme normal, qui a entraîné près de 150 personnes vers une mort absurde et atroce, appartenait à cette immense classe moyenne allemande, dont les gouvernants sont capables d’affamer délibérément un petit pays de la Méditerranée -où les gens avaient conservé un certain art de vivre et ne peuplaient pas les salles d’attente des psy- au nom de cette morale de petits-épargnants dont la Merkel est l’incarnation parfaite.
    Le fait que ce terme de « dépression » soit utilisé indifférement dans deux pseudo-sciences qui font autorité en ce monde, à savoir l’économie et la psychiatrie, est en soi significatif. Dans sa version psy, la dépression correspond à la transformation en maladie individuelle d’un fait de société, à savoir l’absence. Les gens que l’on décrète déprimés sont tout simplement des gens que plus rien ne lie aux autres et qui ont donc perdu tout art de vivre. Des gens qui ne peuvent plus habiter un monde. Mais le capitalisme se nourrit du désastre qu’il engendre, et une expérience assez commune dans un monde aussi inhabitable a été transformée en simple problème personnel traité à coups de molécules chimiques, faisant du même coup la prospérité du business pharmaceutique -et tant pis si les anti-dépressifs n’empêchent nullement les suicides, et sont même suspectés de les faciliter...
    Bien sûr, Andreas Lubitz aurait pu simplement se pendre dans son garage, ou s’ouvrir les veines dans sa baignoire. Mais dans un monde où l’imaginaire est de plus en plus formaté par les effets spéciaux de l’industrie audiovisuelle, il eût été dommage de se contenter d’une fin si banale, si anonyme, surtout quand on a la chance de disposer d’un outil aussi puissant qu’un Airbus A320 ! « On ne peut pas appeller ceci un suicide » a dit très justement le procureur en charge du dossier. Ce dont il s’agit là, c’est, tout comme le magnifique et terrifiant snuff movie du 11 septembre 2001, d’une performance. Andreas Lubitz, qui était sportif, était certainement sensible à une telle notion, mais celle-ci a aussi à voir avec la dimension artistique, à une époque où les artistes tendent à réaliser des performances plutôt que des oeuvres. Le copilote s’est offert une expérience digne des plus grands films d’action, qui lui a ouvert les portes de l’éternité -le nom d’Andreas Lubitz est entré dans l’Histoire. Seule une connasse luthérienne comme Angela Merkel peut trouver le geste de Andreas Lubitz « tout à fait incompréhensible ».
    Dans la dernière minute de sa vie, il a sans aucun doute éprouvé une sensation vertigineuse de toute-puissance, quelque chose que les croyants qualifieraient de diabolique. Les auteurs du 11 septembre 2001 ont du ressentir cela, en surmultiplié.
    Ce monde ne cesse d’exciter en nous le vertige de l’anéantissement, et que ce soit en se shootant à l’héroïne ou en s’enrôlant dans les troupes de Daesh les possibilités ne manquent pas de vivre une expérience absolue qui soulage de ce terrible sentiment d’absence. Que le prix à payer pour cela soit une renonciation à la vie même, ouvertement revendiquée chez le junkie comme chez le djihadiste, fait précisément toute l’intensité de cette expérience...
    Tuer revient à exercer le pouvoir absolu, celui de mettre brutalement fin à la vie d’un autre, d’où la fascination que cet acte exerce au-delà de tout critère moral -longtemps, les êtres humains ont considéré que seul Dieu pouvait disposer d’un tel pouvoir, ou à la rigueur des souverains ayant reçus les attributs de la divinité. Mais ce monde, en multipliant les moyens technologiques d’anéantir la vie, a banalisé les attributs divins. Depuis Hiroshima, la possibilité d’un anéantissement venu du Ciel fait que de simples mortels peuvent réaliser ce que d’innombrables prophéties annonçaient jadis comme la vengeance de la divinité offensée.
    Il m’arrive de circuler en avion, et l’idée qu’un clone d’Andreas Lubitz pourrait décider un beau jour de m’entraîner avec lui dans le monde des Morts ne m’est pas du tout agréable, mais elle ne date pas de hier. Cela fait trop longtemps que je considère les gens normaux comme des gens extrêmement dangereux.
    En s’écrasant sur la montagne, l’Airbus de la Germanwings nous ramène à la banalité du mal, qui revient vers nous comme mal de la banalité : de même que Hannah Arendt fut stupéfaite de découvrir dans la figure d’Eichmann un haut fonctionnaire consciencieux et soucieux de bien faire son travail, en lieu et place du fanatique exalté qu’elle attendait, nous découvrons dans l’existence banale et insipide que menait Andreas Lubitz et qui constitue précisément la norme en Europe occidentale la figure même du mal.

    #suicide #crash #airbus

  • Essais nucléaires : les atteintes aux enfants

    En Polynésie, selon le document resté secret jusqu’en 2013, le 13 juin 1971, au lendemain de l’essai Encelade (équivalent à 30 bombes d’Hiroshima), l’eau de citerne à Tureia mesurait 78 440 becquerel (Bq) par litre alors que la radioactivité naturelle de l’eau de pluie varie entre 0,3 et 1 Bq par litre. Le 12 juillet 1971, soit un mois plus tard, la radioactivité de l’eau de citerne à Tureia s’élevait encore à 195 Bq par litre. De source officielle, au cours de la période des essais aériens (1966-1974), la petite population de Tureia a été touchée par 39 retombées radioactives. Même si toutes les mesures de la contamination de l’eau de citerne de Tureia n’ont pas été déclassifiées du secret défense, il n’y a aucune raison de penser que les habitants de cet atoll n’ont pas consommé de l’eau gravement contaminée au cours de toutes ces années et qu’ils en subirent et subissent encore les conséquences dans leur santé.

    Les 2 464 anciens travailleurs de Moruroa inscrits sur les listes de l’association Moruroa e tatou ont déclaré avoir eu 9 608 enfants, parmi lesquels 130 sont décédés à la naissance ou avant l’âge de 1 an. On peut légitimement comparer cette mortalité infantile à celle de la métropole qui est de 3,5 décès d’enfant de moins de 1 an pour 1 000 naissances vivantes. En effet, les autorités françaises ne cessent de proclamer que la Polynésie française a atteint le niveau de vie des pays développés

    Jacqueline Golaz était directrice de l’école primaire de Mangareva de 1962 à 1969. Elle suivait attentivement la santé de ses élèves : « Dès la rentrée 1966, je me suis rendu compte qu’il y avait des enfants qui étaient malades et je tenais un cahier où j’inscrivais tous ceux qui passaient voir l’infirmier et ce qu’ils avaient : il y avait la diarrhée, ils vomissaient… Je me rappelle bien, il y avait un vieux papa qui est venu me dire : “Mais regardez, ma fille, elle perd ses cheveux.” Alors j’ai inscrit sur le cahier que certains élèves perdaient leurs cheveux. Un jour, trois officiers sont venus à l’école et ils ont demandé à voir le cahier du dispensaire. Ils ont pris mon cahier et ils ne l’ont pas ramené. Mais pour moi, ce n’était pas grave, j’ai pris un autre cahier. Ce n’est que des années après que j’ai compris l’importance de ce cahier.

    http://obsarm.org/spip.php?article266

    #essais #nucléaire #Polynésie

  • Le voyage, film de Peter Watkins (1987)
    Documentaire de 14h30 plaidoyer pacifiste et réquisitoire contre l’arme nucléaire.
    Il a été projeté en intégralité sur 4 jours en aout 2015 à Gramat (Lot) par le groupe Sortir du nucléaire, pour la 70ᵉ commémoration des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki.
    http://journeesdetudes.org/sdnlot/levoyage.html


    Disponible aussi en médiathèque (au Mans par exemple, mais... pas en ce moment !)

    #nucléaire #pacifisme #documentaire

  • 85.000 films historiques totalement gratuits disponibles ici et maintenant - APAR.TV

    http://www.apar.tv/cinema/85-000-films-historiques-totalement-gratuits-disponibles-ici-et-maintenant

    près le succès des 700 films rares et gratuits disponibles ici, nous avons trouvé un nouveau trésor, offert à tous, encore une fois. Ce trésor renferme rien de moins que 85000 films historiques offerts par Pathé British. On peut trouver par exemple le bombardement d’Hiroshima, la marche de Neil Armstrong sur la lune, l’enterrement de la reine Victoria, le vol transatlantique de Lindbergh ou encore le premier discours de Hitler en devenant le chancelier allemand en 1933.

    Autrement dit, les archives vont de 1896 à 1976 et c’est une mine d’images, contenant des films représentants les moments les plus importants de ces 100 dernières années. C’est une folie sans fin pour les cinéphiles, et les amoureux de l’histoire.
    Regardez par exemple, la vidéo où Arnold Schwarzenegger remporte Mr Universe en 1969 ou le mariage d’Elvis Presley ou le premier overboard, encore l’interview des survivants du Titanic.
    Au final, c’est un voyage dans le passé qui finalement nous en apprend beaucoup sur notre présent.

    #cinéma #sources_ouvertes #bonne_nouvelle

  • This Is How to Check Whether Spacetime Is Foamy - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/this-is-how-to-check-whether-spacetime-is-foamy

    ColorBlind Images/Getty ImagesIn 1944, John Wheeler received a haunting postcard. It was from his younger brother, Joe, who had written only two words: “Hurry up.” Wheeler was involved with the United States’ atomic weapons effort, and Joe wanted him to finish the bomb so he could come home from fighting in Italy. But by the time Hiroshima was hit, Joe had already been killed. Not being fast enough to save his brother led Wheeler to become obsessed with time and then General Relativity—Einstein’s theory linking space and time. After Einstein, “spacetime” was conventionally understood to be like a smooth surface. But in the 1950s, Wheeler began to suggest that—just like matter and energy—space had to be made up of “quanta,” or particles. That, Wheeler wrote, “forces on space a foam-like (...)

  • Laicité : La Belgique fait mousser le débat !
    Faisons fi des châteaux neufs du pape !

    La Hic ( jeu de mot subtile ) se veut être la première « bière engagée ».

    Elle est brassée pour la Fédération des Maisons de la Laïcité en Belgique. La Fédération des Maisons de la Laïcité (FdML) est une assemblée qui regroupe l’ensemble des 65 Maisons de la Laïcité situées en Communauté française et à Bruxelles dont l’objet est la promotion de la #Laïcité . Elle est une association constitutive du Centre d’Action Laïque de la Communauté française, agréée par le Ministère de la Communauté française comme association d’éducation permanente.

    Le symbole de la Hic donne le ton de l’engagement : le ginkgo biloba, arbre asiatique ayant survécu à #Hiroshima à la bombe atomique (symbole de résistance) et dont la feuille est séparée en deux lobes distincts (symbole de neutralité).
    Elle a été réalisée par la brasserie artisanale Caracole, située à Falmignoul près de Dinant.
    A consommer avec modération, en #Belgique ou ailleurs.

    Trouvé sur le site des fédérations de La Libre Pensée.
    http://federations.fnlp.fr/spip.php?article1483

    Intéressant, il y a plein d’informations sur des #banquets_Tête_de_veau le #21_Janvier de chaque année

  • An Idiot’s Guide to Why They Hate Us
    http://www.counterpunch.org/2015/12/22/an-idiots-guide-to-why-they-hate-us

    “We lead the world,” presidential candidate Obama explained eight seven years ago, “in battling immediate evils and promoting the ultimate good…. America is the last, best hope of Earth.” Obama elaborated in his first Inaugural Address. “Our security,” the president said, “emanates from the justness of our cause; the force of our example; the tempering qualities of humility and restraint”—a fascinating commentary on Fallujah, Hiroshima, the U.S. crucifixion of Southeast Asia, the “Highway of Death” and more.

    #Etats-Unis

    • Un Idiot ?
      Et Hillary Clinton, c’est quoi ?
      Elle a pas mal participé au génocide irakien !
      Les dizaines de milliers d’enfants, morts du blocus contre l’Irak , c’est elle !
      Ensuite, les morts se comptent par centaines de milliers.
      Il est vrais que les JOURNALISTES ne vont pas nous le rappeler.
      Ils pensent bien eux !

      Ce serait bien que Monsieur Donald Trump liquide les états unis de la violence militaire et de l’impérialisme, avec sa bêtise.

      Les américains le plébiscitent car lui, il ne dépend que de sa fortune, pas celles de autres.

      André

  • Erwin Chargaff, Amphisbène, 1963

    http://sniadecki.wordpress.com/2015/12/03/chargaff-amphisbene

    Le chapitre 11 est un pot pourri d’une multitude de conversations auxquelles j’ai pris part au cours de ces dernières années ; il s’agit, bien entendu, d’un assemblage de plusieurs de ces conversations, une sorte de collage : personne ne pourrait être individuellement aussi obtus.

    Je ne doute pas qu’il y aura des gens pour penser qu’il est par trop déplacé et frivole de faire usage, à propos de problèmes scientifiques, de l’humour, de la satire et même des jeux de mots, ces hoquets métaphysiques du langage. Mais la critique devrait s’exercer à plusieurs niveaux ; et la critique de certains concepts de la science moderne, et en particulier de ses aberrations, a pratiquement disparu à une époque où elle est plus nécessaire que jamais ; où la polarisation de la science est si avancée que l’on « fait » désormais « campagne » pour des récompenses scientifiques comme pour des élections politiques ; où les conférences scientifiques commencent à ressembler aux discours à thème des congrès politiques ; où le reportage scientifique a remplacé les potins intimes d’Hollywood ; où la force de conviction des applaudissements s’est substituée à celle de la vérité ; à une époque où les cliques s’appuient sur la claque. L’émergence d’un Establishment scientifique, d’une élite de pouvoir, a donné naissance à un phénomène remarquable : l’apparition de ce que l’on peut appeler des dogmes 1 dans la pensée biologique. La raison et le jugement tendent à capituler face à un dogme ; mais c’est une erreur. Tout comme dans la vie politique, une attitude flegmatique cache souvent un point faible. Il est impératif de critiquer, de la manière la plus rigoureuse, les spéculations scientifiques qui se font passer pour des dogmes. Cette critique doit venir de l’intérieur ; mais elle ne peut être que celle d’un dissident.

    #biologie ; #critique_techno ; #technoscience

    Rapport avec l’actualité :
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/11/30/le-genie-genetique-face-au-risque-eugeniste_4820662_1650684.html

    les financiers salivent à la perspective de pommes qui ne noircissent pas ou de pesticides rendus inoffensifs pour l’homme,...

    On peut lire à la fin du dialogue écrit par Chargaff :

    V : Et alors vous obtiendrez effectivement la véritable « ingénierie de l’humain ». Une fois que vous saurez altérer à volonté les chromosomes, vous serez en mesure de façonner le Consommateur Moyen, l’utilisateur prévisible de telle ou telle savonnette, celui sur qui l’on peut compter pour inhaler goulûment tel gaz toxique. Vous aurez fait à l’humanité un cadeau à côté duquel la bombe d’Hiroshima n’était qu’un inoffensif œuf de Pâques. Et vous parviendrez enfin à l’écologie de la mort. A l’image de qui cet homme nouveau sera-t-il conçu ? Je n’ose y penser.

    Merci @rastapopoulos et @enuncombatdouteux pour m’avoir signalé l’actu sur #Crispr-CAS9.

  • The 70th anniversary of the bombing of Hiroshima - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2015/08/06/pers-a06.html

    The 70th anniversary of the bombing of Hiroshima
    6 August 2015

    Seventy years ago today, an American B-29 bomber dropped an atomic bomb over the Japanese city of Hiroshima. The massive blast, equivalent to about 13,000 tonnes of TNT, killed 80,000 people, or 30 percent of the population, immediately or within hours and laid waste to much of the city. Three days later, on August 9, 1945, the US unleashed another atomic weapon on the city of Nagasaki, killing another 40,000 people outright.

    #nucléaire #bombardements #hiroshima #japon

  • Interview de #Dick_Marty accordée à la Radio Télévision Suisse (RTS), émission « Journal du matin » du 2 octobre 2015*

    - Simon Matthey-Doret (RTS) : Sur fond de justice internationale, c’est une grande première. Le parquet de Paris a ouvert, il y a 15 jours, une enquête pénale pour crime contre l’humanité, visant le régime syrien du président #Bachar_el-Assad. Confirmé officiellement hier, cette enquête se base notamment sur des photos de corps torturés, photos ramenées par un ancien photographe de la police militaire syrienne. Pour la diplomatie française, cela relève ni plus ni moins de la responsabilité d’agir contre l’impunité. C’est un principe que notre invité ne niera certainement pas, mais il va nous le confirmer. Nous avons le plaisir de recevoir ce matin en direct de Genève, l’ancien président de la Commission des Droits de l’homme du Conseil de l’Europe. C’est vous Dick Marty, bonjour.
    – Dick Marty : Bonjour Monsieur.

    – Merci d’être avec nous jusqu’à 8 heures. Vous avez été notamment conseiller aux Etats tessinois, mais également procureur général. Alors, si vous êtes à Genève, il faut le préciser, c’est pour célébrer les 20 ans de la Fondation Hirondelle qui apporte, principalement en Afrique, son soutien aux médias indépendants des pays en guerre, en conflits violents. C’est une fondation dont vous êtes membre du conseil. On y reviendra dans quelques instants, notamment sur l’information concernant les conflits et la liberté d’informer. Mais sur l’ouverture de cette enquête française contre le régime de Bachar el-Assad pour crimes contre l’humanité, est-il symbolique d’agir contre l’impunité ? Partagez-vous la démarche, même si on a l’impression qu’elle a peu de chance d’aboutir ?
    – Je vous étonnerai, mais je suis très perplexe par rapport à cette démarche. Je crois que cela s’inscrit dans toute une stratégie de gesticulations de la France qui, désespérément, j’ai l’impression, cherche à avoir un certain rôle dans ce dossier syrien. C’est indiscutable, en Syrie, on a commis et on commet chaque jour des crimes absolument affreux, mais dire que c’est seulement Bachar el-Assad, est une réduction tout à fait arbitraire. Je crois aussi qu’on doit admettre qu’on est très, très mal informé sur ce conflit et que souvent l’information dont on dispose est une information partielle et assez souvent manipulée.

    – Alors gesticulations, c’est un mot assez fort. On connaît la position du président Hollande, il ne faut pas dialoguer et traiter avec Bachar el-Assad, contrairement à la position russe et même peut-être américaine aussi. Cela dit, voilà, ce n’est pas parce qu’il n’est pas le seul à avoir commis des actes qu’il ne devrait pas en répondre devant la justice ? Au fond, est-ce que vous êtes à même de dire qu’il ne faudrait pas entamer une telle démarche, une enquête pénale pour crimes contre l’humanité, si Bachar el-Assad n’est pas le seul ?
    – Il faut ouvrir une enquête pénale sur les événements qui se sont passés en Syrie. Tout le monde sait qu’il n’y a pas seulement un coupable et dès lors que vous faites une enquête seulement contre un coupable, ça devient une enquête à thèse, une enquête qui n’est pas très objective. Voilà tout. Je crois que la première chose qu’il faut faire, c’est récolter des informations, essayer d’avoir des preuves, mais sur l’action de tous les protagonistes. Je parle de gesticulations françaises parce que je suis assez choqué par l’attitude de la France, le socialiste Hollande qui se précipite à l’enterrement du roi d’Arabie saoudite, lui vend des Rafales, maintenant il vend des Rafales et des navires de guerre à l’Egypte, il vend des avions au Qatar. Ce sont tous des régimes dictatoriaux, des régimes où les droits fondamentaux sont très gravement violés. Alors ce double langage me gêne beaucoup.

    – C’est très intéressant. Que cache ce double langage, ce deux poids, deux mesures ? Au fond c’est vrai, il vend des armes à l’Arabie saoudite, il ne veut pas traiter avec Bachar el-Assad, c’est-à-dire appliquer ce qu’on appelle plus que jamais une realpolitik. Quel intérêt aurait la France à pratiquer ce double langage ?
    – Je crois qu’il a le complexe du petit qui est laissé dans un coin. Il essaie désespérément de se trouver une position. Je ne crois pas que ce soit de la realpolitik. La realpolitik, je crois qu’aujourd’hui, elle est faite surtout par les Russes et les Américains. Je crois qu’on devrait apprendre de ce qui s’est passé en Irak et en Libye. En Irak et en Libye, c’était indiscutable, on avait deux tyrans, on parlait tout à l’heure de tyrans, là c’étaient deux tyrans !

    – Bachar el-Assad n’en est pas un, Dick Marty ?
    – Oui, mais qu’est-ce qu’on a fait avec ces deux tyrans ? On a lancé des bombes. On n’en a jamais beaucoup parlé, mais cela a été une affaire économique extraordinaire pour les fabricants d’armes. On les a chassés mais qu’est-ce qui se passe ? C’est tragique à dire, c’est vraiment tragique. Les gens en Irak et en Libye vivaient mieux avant qu’aujourd’hui ! C’est ça le résultat ! Alors, si l’on veut intervenir dans ces pays, on doit le faire avec doigté, avec intelligence, et pas toujours penser qu’on peut tout résoudre avec les bombes. Donc les Américains tirent les leçons de l’histoire récente, Irak, Libye etc … Je l’espère.

    – … donc, je reviens à ma question. Est-ce que Bachar el-Assad est, oui ou non, un tyran ? On parlait tout à l’heure du mot dictateur et de son étymologie. Tyran, est-ce que vous accolez ce terme à Bachar el-Assad ?
    – Ecoutez, je ne sais pas. Moi, j’étais en Syrie il y a 4 ou 5 ans. J’ai rencontré Bachar el-Assad, j’ai parlé avec lui une heure. Bon, pas tous les monstres ont les apparences d’un monstre. C’était un oculiste, il avait aucunement l’intention de devenir chef d’Etat. Vous connaissez l’histoire, c’est son frère qui aurait dû assumer cette charge. Il s’est tué dans un accident. Lui, oculiste à Londres, a dû rentrer en toute urgence pour assumer cette charge. C’est certainement un dictateur…

    – Il a tiré contre son peuple …
    – … oui, mais combien de gens tirent aujourd’hui contre leur peuple. C’est un acteur de la scène syrienne. Et si l’on veut obtenir des résultats et pas seulement détruire, si l’on veut obtenir des résultats, il faut discuter avec ces gens.

    – Oui, c’est ce qu’on appelle la realpolitik, même si vous n’êtes pas tout à fait d’accord avec ce terme. Pour revenir à François Hollande, disons les choses comme cela, il n’aurait pas le sens de l’Histoire, avec un grand H, en se comportant ainsi dans ce conflit ?
    – Je ne sais pas … Je vous avoue qu’entre Sarkozy et Hollande, j’aurais fini par choisir Hollande. Mais je le trouve décevant, il est d’une navrante médiocrité, voilà.

    – Quel constat terrible ! Dick Marty, si l’on revient sur cette plainte, si vraiment une condamnation d’une telle nature était prononcée, si jamais elle l’était, quelle portée aurait-elle ?
    – Encore faudrait-il avoir un tribunal compétent. Et cela, on ne l’a pas encore. Je crois que la priorité absolue est de s’intéresser aux femmes et aux enfants et aux hommes qui vivent en Syrie pour trouver une solution qui fasse cesser les bombes et les carnages. C’est la première priorité. Il ne faut pas recourir à la justice pour en faire un slogan. Parce qu’avant de faire une justice – la justice peut avoir lieu seulement dans la sérénité –, il faut s’occuper de toute urgence de l’aspect humanitaire.

    – Est-ce qu’il faut une intervention terrestre, sur place ? Je vous pose la question, vous n’êtes pas un spécialiste du domaine militaire. Mais enfin, politiquement, est-ce qu’il faut déclencher, en concertation entre l’Est et l’Ouest, une intervention terrestre en Syrie ?
    – Oui, je pense qu’une intervention dont la mission serait de protéger la population civile, je pense que c’est nécessaire, oui.

    – Et là, en l’occurrence, ne pas instrumentaliser la justice. C’est ce que vous nous dites, Dick Marty. Est-ce que la justice est possible, la justice internationale contre de tels crimes, ou vont-ils rester à jamais impunis ?
    Cela c’est la grande question. Parce que la justice internationale liée aux conflits a souvent la saveur de la justice des vainqueurs. Et la justice des vainqueurs n’est pas une véritable justice. Il y a eu certes Nuremberg qui a été quelque chose de positif, mais qui laisse quand-même un goût amer. Dans les dernières semaines de la Deuxième Guerre mondiale, les alliés ont bombardé les centre-ville des principales villes allemandes. Ce n’était pas un objectif militaire, c’était la population civile. C’était un crime de guerre …
    Il y a eu Hiroshima …
    – … et il y a eu Hiroshima, bien entendu. Et là, on a construit des motivations pour justifier ces actions. Quoi qu’il en soit, ce sont des actes de crimes de guerre qui sont restés totalement impunis parce que c’étaient les vainqueurs. Les actes des vainqueurs, ce sont des actes militairement nécessaires, les vaincus sont par définition des assassins. Or, à Nuremberg, ceux qui ont été condamnés c’étaient des horribles assassins, nul doute à ce sujet. Je rappelle que Churchill, lui, ne voulait pas de procès, il voulait les exécuter immédiatement.

    – Ça, c’est son côté combattant de la guerre des Indes. Mais enfin, Dick Marty, peut-on imaginer un Bachar el-Assad restant impuni, plusieurs années durant encore, ainsi, à la tête de la Syrie ou en exil dans un pays doré ? Est-ce qu’on peut imaginer cela ?
    – Non, je ne pense pas. Mais ce qui est important, c’est qu’on fasse une transition, une transition contrôlée, qu’on ne fasse pas les mêmes erreurs commises en Irak, où tout a été cassé. La Libye, elle n’existe plus. Avant, il y avait des centaines, des milliers, des millions de personnes qui vivaient assez correctement en Irak et en Libye …

    – Peu de liberté quand-même. Peu de liberté de la presse, peu de liberté de manifester, …
    – … oui, mais ils mangeaient, ils pouvaient se promener sans recevoir des bombes sur la tête. Ils pouvaient aller dans les champs sans sauter sur des mines personnelles. Aujourd’hui, tout cela n’existe plus, il n’y a pas de gouvernement, pas d’administration en Libye… Et ça c’est le résultat des bombes. C’était Sarkozy, en son temps, qui voulait aussi cela.

    [La suite de cette interview ne traite plus de la situation syrienne. On y présente la Fondation Hirondelle, une ONG suisse de journalistes et de professionnels de l’action humanitaire. Depuis 1995, elle crée ou soutient, en collaboration avec l’ONU, des médias d’information généralistes, indépendants et citoyens, dans des zones de guerre, des situations de crise endémique ou de post-conflit, ndlr.] •
    Source : Radio Télévision Suisse, « Journal du matin » du 2/10/15

    * Dick Marty, né en 1945, est une personnalité politique suisse. Ancien procureur général du canton du Tessin, député au Conseil des Etats de 1995 à 2011, il a également été membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe pour laquelle il a mené différentes enquêtes qui l’ont fait connaître sur la scène internationale.

    http://arretsurinfo.ch/dick-marty-je-suis-assez-choque-par-lattitude-de-la-france
    #France #Syrie

  • Allemagne : des ogives US d’une puissance équivalente à 80 bombes d’Hiroshima
    http://www.brujitafr.fr/2015/09/allemagne-des-ogives-us-d-une-puissance-equivalente-a-80-bombes-d-hiroshim

    20 nouvelles ogives nucléaires américaines de type B61-12 seront stationnées en Allemagne. Leur force explosive cumulée équivaut à 80 bombes lancées sur Hiroshima. La Russie a exprimé sa préoccupation. Les préparatifs de stationnement des nouvelles ogives...

  • Noam Chomsky on the Roots of American Racism - The New York Times
    http://opinionator.blogs.nytimes.com/2015/03/18/noam-chomsky-on-the-roots-of-american-racism/?_r=0

    This is the eighth in a series of interviews with philosophers on race that I am conducting for The Stone. This week’s conversation is with Noam Chomsky, a linguist, political philosopher and one of the world’s most prominent public intellectuals. He is the author of many books, including, most recently, “On Western Terrorism: From Hiroshima to Drone Warfare,” with Andre Vltchek.

    – George Yancy

    George Yancy: When I think about the title of your book “On Western Terrorism,” I’m reminded of the fact that many black people in the United States have had a long history of being terrorized by white racism, from random beatings to the lynching of more than 3,000 black people (including women) between 1882 and 1968. This is why in 2003, when I read about the dehumanizing acts committed at Abu Ghraib prison, I wasn’t surprised. I recall that after the photos appeared President George W. Bush said that “This is not the America I know.” But isn’t this the America black people have always known?

  • « Nous ne connaissons pas les effets à long terme des modifications génétiques »

    http://www.lemonde.fr/biologie/article/2015/08/12/nous-ne-connaissons-pas-les-effets-a-long-terme-des-modifications-genetiques

    Emmanuelle Charpentier, microbiologiste, est co-inventrice d’une récente technique d’édition du gène CRISPR-Cas9. Ces ciseaux moléculaires, capables de cibler spécifiquement une séquence d’ADN, permettent un bricolage extrêmement précis du génome, avec de nombreuses applications en recherche et en médecine.

    Professeure à l’école de médecine de Hanovre, en Allemagne, Emmanuelle Charpentier dirige un département du Centre Helmholtz. Elle est aussi professeure associée au Molecular Infection Medicine Sweden à l’université d’Umea, en Suède.

    Elle répond à nos questions dans le cadre des commémorations de la première bombe nucléaire ayant explosé sur la ville d’Hiroshima, le 6 août 1945.

    Le 16 juillet 1945, à l’issue du premier tir nucléaire grandeur nature, dit « Trinity », au Nouveau-Mexique, le physicien américain Kenneth Bainbridge, responsable de l’essai, a déclaré à Robert Oppenheimer, patron du projet Manhattan : « Maintenant nous sommes tous des fils de putes » (« Now we are all sons of bitches »). Trois semaines plus tard, le bombardier américain Enola-Gay larguait la bombe Little Boy sur Hiroshima.

    Dans votre discipline, avez-vous le sentiment que ce moment où des chercheurs pourraient avoir la même révélation que Kenneth Bainbridge a été atteint, ou est en passe de l’être ?

    En tant que scientifiques qui travaillons dans le but de faire une découverte importante, nous avons tendance à penser aux avantages que notre recherche peut apporter et à tout le bien qu’elle pourrait procurer. Penser à la façon dont la découverte pourrait être abusée est tout aussi important mais n’est généralement pas ce qu’un chercheur perçoit à première vue. Dans toute discipline, nous devons être conscients que de nouvelles découvertes sont toujours accompagnées d’une responsabilité.

    Dans mes domaines, la microbiologie et la génétique, j’ai récemment découvert une nouvelle technologie de l’édition du gène, CRISPR-Cas9. Je suis convaincue que ses avantages pour la recherche scientifique et la santé humaine sont extrêmement importants, par exemple pour développer de nouveaux traitements efficaces pour les maladies graves. Avec la communauté, nous travaillons sur des initiatives visant à établir une compréhension partagée de la technologie et l’établissement de directives collectives. Je suis encouragée par le travail préparatoire qui est mis en place pour assurer que la technologie sera utilisée avec responsabilité.

    Avez-vous ce sentiment concernant d’autres disciplines ? Lesquelles et pourquoi ?

    Beaucoup de nouvelles découvertes importantes s’accompagnent de risques potentiels et de responsabilités significatives pour leur développement et leur utilisation. L’ère nucléaire a également permis l’utilisation industrielle de composés et de produits radiopharmaceutiques pour traiter de nombreuses maladies. Malheureusement, c’est une question qui n’est pas spécifique à une discipline mais peut devenir une problématique dans presque tous les domaines.

    Quel pourrait être l’impact d’un Hiroshima issu de votre discipline ?

    Ma discipline est l’étude des bactéries, micro-organismes simples qui vivent autour de nous, peuvent provoquer des maladies et ont été largement étudiés comme organismes modèles pour comprendre la biologie. Ma recherche au niveau fondamental a conduit à la découverte de la technologie CRISPR-Cas9, qui permet une intervention chirurgicale précise du gène dans une cellule ou dans un organisme. Il existe d’autres technologies d’édition de gènes.

    Cependant, la technologie CRISPR-Cas9 a un énorme potentiel. Parce qu’elle est si efficace, simple et rentable, elle peut être utilisée dans un très large éventail d’applications, allant d’outil dans la recherche fondamentale à des applications potentielles dans des domaines comme l’agriculture et le développement de nouvelles options thérapeutiques pour les maladies génétiques.

    Récemment, il y a eu des rapports publiés sur l’utilisation de la technologie pour modifier l’ADN humain dans des cellules germinales, ce qui signifie que l’effet serait héréditaire, affectant ainsi potentiellement la prochaine génération et toutes les suivantes. Beaucoup ont fait valoir que l’utilisation clinique des modifications de la lignée germinale, chez les personnes, pourrait être très problématique, et cette question est actuellement au centre d’un débat éthique.

    Nous ne connaissons tout simplement pas les effets à long terme de modifications de la lignée germinale. Comme différents pays à travers le monde ont établi des règles éthiques différentes, il est très important de veiller à ce que tous appliquent une base standard, qui prévienne toute utilisation contraire à l’éthique de CRISPR-Cas9 ou autre technologie d’édition de gène. Ces initiatives ont déjà commencé et sont en cours au niveau mondial.

    Après 1945, des physiciens, comme Einstein, ont engagé une réflexion éthique sur leurs propres travaux. Votre discipline a-t-elle fait ou fait-elle de même ?

    Malgré les progrès et développements très rapides dans le domaine, le génie génétique par CRISPR-Cas9 est une très jeune technologie. Les découvertes centrales faites dans mon laboratoire avec mes collaborateurs ont été publiées récemment, en 2011 et 2012. La technologie CRISPR-Cas9 est très puissante, et mes collègues et moi sommes bien conscients de l’importance des considérations éthiques autour de la technologie et de ses applications dans le contexte de maladies humaines. Ces considérations ne sont pas spécifiques à CRISPR-Cas9, elles concernent d’autres technologies ayant aussi le potentiel de manipuler le génome humain.

    Je pense que la communauté scientifique mondiale a été influencée par les expériences passées de découvertes comme le clonage de gènes ou l’énergie atomique, et les discussions éthiques émergent de nos jours beaucoup plus tôt – à la découverte initiale de la technologie et en parallèle de son avancement. Des discussions et débats au niveau mondial autour des règles d’utilisation de CRISPR-Cas9 et d’autres technologies d’édition de gène dans un but bénéfique et éthique sont déjà en cours.

    Pensez-vous qu’il soit nécessaire que le public prenne conscience des enjeux liés à vos travaux ?

    Absolument. Nous avons besoin d’un débat large et global impliquant tous les acteurs, allant des scientifiques, dans des disciplines aussi diverses que l’agriculture et la biomédecine, aux législateurs, médecins, développeurs, patients et au grand public sur le plan mondial. Ceci est fondamental pour assurer que nous sommes en mesure de prévenir les abus de la technologie sans limiter et entraver la recherche et le développement dans des applications sûres et bénéfiques.

    Quelle est selon vous la marge de manœuvre des scientifiques face aux puissances politiques et industrielles qui commanditent et exploitent les résultats de ces travaux ?

    Le parrainage et le soutien de la recherche scientifique par les gouvernements et l’industrie sont d’une importance vitale pour faire des découvertes fondamentales et permettre leur traduction dans des nouveaux traitements, des services et des technologies dont nous pouvons tous profiter. Sans ce soutien, la plupart des découvertes qui changent notre vie et font maintenant partie de notre vie quotidienne n’auraient pas été faites. Le plus grand bien commun ne peut provenir que de collaborations et d’un dialogue ouvert et continu qui implique les parties prenantes à tous les niveaux.

    Pensez-vous à des mesures précises pour prévenir de nouveaux Hiroshima ?

    Les nouvelles découvertes dans toute discipline viennent toujours avec une responsabilité. Il est crucial d’initier et de maintenir des conversations ouvertes et transparentes à travers le monde sur l’utilisation éthique des technologies et de veiller à ce qu’il n’y ait aucun abus. Il faut des initiatives et des lignes directrices mondiales communes pour assurer que les utilisations sûres et éthiques des technologies soient promues et que les applications contraires à l’éthique ou nuisibles soient évitées.

  • Als die Sonne vom Himmel fiel

    Son grand-père, aujourd’hui décédé, avait travaillé jeune homme pour l’hôpital ouvert par la Croix-Rouge à #Hiroshima après le largage de la #bombe_atomique : partant sur ses traces, la réalisatrice rencontre un ancien médecin et une infirmière ayant vécu les mêmes expériences que lui. Son grand-père n’en a jamais parlé de son vivant, mais grâce à la grande franchise de ses protagonistes, elle parvient à se rapprocher de lui. Lorsqu’une nouvelle catastrophe atomique se produit à Fukushima le 11 mars 2011, ses recherches prennent une tournure inattendue.


    http://www.swissfilms.ch/fr/film_search/filmdetails/-/id_film/2146911397
    #film #nucléaire #documentaire

  • Hiroshima, Nagasaki, une histoire de mecs | Joelle Palmieri
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2015/08/06/hiroshima-nagasaki-une-histoire-de-mecs

    6 août 2015. Triste anniversaire. La presse et les officiels s’en accordent. On compte les morts, plus largement les victimes, ou plutôt on rappelle leurs chiffres, à Hiroshima, et trois jours plus tard à Nagasaki. Il y a soixante-dix ans. Des voiles sont levés, comme l’abandon des rescapés au lendemain du désastre. Par les uns, et les autres. Les « Américains », les « Japonais ». Une chose me frappe néanmoins. Je regarde les images d’archives en boucle, lis les articles de presse et les mots « Little boy », « Fat man », « Enola Gay », « Bocksman » résonnent sans qu’aucun rebond ne traverse la liturgie des cérémonies. Pourtant disons les choses comme elles sont. Le 6 août 1945, Enola Gay, nom emprunté à la mère du pilote du bombardier nucléaire, a accouché d’un Little boy, un petit garçon. Pas d’une petite fille. Ce petit garçon a tué 120 000 personnes. Le 9 août suivant, Bocksman – jeu de mots entre « boxcar » et « man », un homme-container – a chié Fat man, un homme obèse. Pas une femme obèse. Ce colosse a exterminé 70 000 personnes. Pourquoi cette rhétorique aussi sexuée passe-t-elle au travers de l’histoire ? Les militaires et industriels états-uniens de l’époque, dans leur inconscient guerrier, ne s’y trompaient pas. L’heure était à la démonstration de leur puissance hégémonique et question hégémonie, l’équivoque sexuelle n’existe pas. L’affirmation de la domination pour quelques décennies se conjugue bien au masculin et l’enfantement de cette domination installe les rôles différenciés des hommes et des femmes partout dans le monde : les femmes à la re-production des forces de production, les hommes à l’alimentation de cette production.

    Les Japonais vaincus, de leur côté, ne s’y sont pas trompés. Les autorités, en exigeant l’omerta complète, et en laissant, au lendemain du massacre, le pouvoir local aux Yakuza, la maffia nationale, ont entériné la division du travail : les orphelins ont été séparés en deux groupes distincts, les garçons et les filles. Les garçons sont devenus des délinquants, des guerriers au service du trafic en tout genre. Les filles, raptées, sont venues gonfler les rangs des bordels locaux et plus lointains.

    Décidément, les lecteurs de l’histoire guerrière ont la mémoire qui flanchent… je ne me souviens pas pourquoi.

    Joelle Palmieri
    6 août 2015

    via - https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2015/08/07/hiroshima-nagasaki-une-histoire-de-mecs

    #genre #guerre #Hiroshima #Nagasaki #virilité #nucléaire #historicisation

  • The Bomb Didn’t Beat Japan… Stalin Did | Foreign Policy
    http://foreignpolicy.com/2013/05/30/the-bomb-didnt-beat-japan-stalin-did

    It didn’t take a military genius to see that, while it might be possible to fight a decisive battle against one great power invading from one direction, it would not be possible to fight off two great powers attacking from two different directions. The Soviet invasion invalidated the military’s decisive battle strategy, just as it invalidated the diplomatic strategy. At a single stroke, all of Japan’s options evaporated. The Soviet invasion was strategically decisive — it foreclosed both of Japan’s options — while the bombing of Hiroshima (which foreclosed neither) was not.

  • « Mokusatsu », l’erreur de traduction qui a changé le cours de la Seconde Guerre mondiale | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/91073/mokusatsu-erreur-traduction-seconde-guerre-mondiale

    Il s’en est fallu d’un rien pour que la bombe atomique ne soit pas larguée sur Hiroshima, précipitant la capitulation du Japon, le 2 septembre 1945. D’un mot, pour être précis. Souvent présentée par les linguistes comme la plus grave erreur de traduction de tous les temps, l’interprétation du terme « Mokusatsu » est au coeur d’un des pires carnages du XXe siècle.

    Il y a presque 70 ans, le 2 septembre 1945, le Japon signait officiellement son acte de capitulation à bord de l’USS Missouri, mettant ainsi fin à la Seconde Guerre mondiale. Meurtri par deux bombes atomiques, amputé d’Hiroshima et de Nagasaki, le pays du Soleil-Levant déposait officiellement les armes, 39 jours après que les Alliés l’eurent exigé dans la Déclaration de Potsdam.

    Au-delà des nombreuses concessions qu’elle faisait au Japon, cette Déclaration, signée le 26 juillet par le président américain Harry S. Truman, le Premier ministre britannique Winston Churchill et le président chinois Tchang Kaï-chek était pourtant claire sur la tempête de feu qui s’annonçait :

    « Nous appelons le gouvernement du Japon à prononcer aujourd’hui la capitulation sans conditions de toutes les forces armées japonaises. [...] Sinon, le Japon subira une destruction rapide et totale. »

    Les adjectifs n’ont pas été choisis au hasard. La titanesque Opération Downfall (débarquement terrestre programmé pour le 1er novembre) n’était plus la seule option américaine : Truman savait alors depuis dix jours que sa bombe atomique était opérationnelle. Ce qu’il ne savait pas encore, c’est qu’il ordonnerait de la lâcher sur Hiroshima, le 6 août, puis Nagasaki, le 9 août.

    Sa décision finale était suspendue à la réaction des autorités nippones. Mais alors que l’ultimatum allié avait le mérite de la clarté, le Japon choisira d’y faire une réponse pleine d’ambiguïtés : « Mokusatsu ». Un mot qui sera trop vite traduit par « ignorer avec mépris ». Un mot qui lui coûtera très cher.

    • Comme le rappelle très bien le professeur Tsuyoshi Hasegawa dans un article fascinant du Asia-Pacific Journal, le rôle de la déclaration de guerre russe (le 8 août) dans la capitulation nipponne est injustement minimisé. Malgré le choc psychologique considérable qu’elles ont provoqué, aucune des deux bombes atomiques n’a conduit à une véritable inflexion stratégique du côté japonais, juste à une prise de conscience. Historiquement, c’est l’ouverture du front russe en Mandchourie qui, en mettant fin à tout espoir de médiation et en rendant la situation stratégique du Japon intenable, a conduit l’Empereur à capituler.