city:homs

  • Tiens, au fait, pourquoi le groupe de mercenaires français envoyés par nos services en février 2012 à Homs se nommait-il « groupe Abou Baqir » ? Est-ce parce qu’Abû Bakr fut le premier homme à embrasser l’islam (dans la tradition sunnite) puis devint le premier calife après la mort du Prophète ?
    http://seenthis.net/messages/315495

    Dans Homs, sous les bombes, un petit groupe de mercenaires français est présent, aux côtés des rebelles, le groupe Abou Baqir.

    Abû Bakr As Siddîq :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Abou_Bakr_As-Siddiq

    • Je vais poser la question plus explicitement : le groupe de mercenaires « Abou Baqir » envoyé par la France à Homs en février 2012 était-il un groupe de djihadistes ?

    • A priori, sauf à ce que nos spécialistes français ne comprennent pas un traître mot d’arabe, il n’y a pas de confusion possible entre Abou Bakr (أبو بكر) et Abou Baqir (ابو باقر).

      En cherchant ce deuxième nom, on trouve des vidéos sur YT où il me semble qu’un récitant (de ce nom ?) mène une psalmodie pour l’Achoura 2011 à Londres (le nom du canal YT est d’ailleurs assez explicite 110alialialiali…)

    • La plus célèbre brigade de l’ALS, opérant à la même époque à Homs, s’appelait la Brigade al-Farouq, du surnom d’Omar ibn al-Khattâb, compagnon du Prophète, et… second calife, succédant justement à Abu Bakr, ce qui du coup fait sens. (À l’inverse ne vois pas à quoi se référerait Abou Baqir avec l’orthographe que tu indiques.)

    • Peut-être un candidat crédible :

      Afghanistan : un chef d’Al-Qaïda tué lors d’une frappe otanienne (ISAF) / Sputnik France - Actualités - Prises de Position - Radio
      http://fr.sputniknews.com/international/20100816/187243279.html

      Abou Baqir, un des chefs de l’organisation terroriste Al-Qaïda a été tué au cours d’une frappe aérienne de l’OTAN dans la province de Kunduz au nord de l’Afghanistan, a annoncé lundi un communique la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) en Afghanistan.
      Abou Baqir, un des chefs de l’organisation terroriste Al-Qaïda a été tué au cours d’une frappe aérienne de l’OTAN dans la province de Kunduz au nord de l’Afghanistan, a annoncé lundi un communique la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) en Afghanistan.

      Selon le communiqué, un missile a visé la voiture conduite par Abou Baqir, le tuant sur le coup. Un autre terroriste a été tué et plusieurs autres, blessés par la frappe, ont été capturés lorsqu’ils sont allés faire traiter leurs blessures dans un hôpital local.

    • Notre excellent ami Pierre Abi-Saab me dit que ça peut vouloir dire ابو بكر ou ابو باقر. Cela dit, il lui semble que le plus logique serait qu’il s’agit du nom du premier des khoulafa al rachidin (Abû Bakr As Siddîq). En revanche, fait-il remarquer, inutile de préciser « dans la tradition sunnite », puisque la scission entre sunnisme et chiisme n’est venu qu’après la mort du dernier des khalih rachidin.

    • Se souvenir qu’en 2012, le sujet des jihadistes en Syrie est tabou, et qu’en tout cas il s’agirait d’un mouvement ultra-minoritaire. Ici en avril 2012 :
      http://tempsreel.nouvelobs.com/la-revolte-syrienne/20120405.OBS5615/syrie-le-jeu-trouble-des-salafistes.html

      Selon les services secrets français, 200 à 250 djihadistes salafistes venus d’Irak, du Liban, d’Arabie saoudite, d’Egypte et du Maghreb combattent l’armée syrienne en marge de la lutte des soldats déserteurs. L’intrusion de ces djihadistes, entrés en Syrie le plus souvent par le Nord-Liban, l’Irak et la Jordanie, a soulevé l’ire de l’opposition, qui nie tout lien avec eux.

      Le Front al-Nusra commence à être évoqué :

      Ces « moudjahidine », qui ont créé un Front de la Victoire, sont répartis, selon un responsable salafiste libanais, en deux phalanges (kataëb) - une phalange est l’équivalent d’une compagnie dans l’armée française, soit 140 combattants.

      Le sujet est tellement tabou qu’en août 2012, les carnets de l’Ifpo publient un article de Romain Caillet et et François Burgat expliquant que le Front al-Nusra n’existe sans doute pas et qu’il s’agit certainement d’un « prête-nom » des services syriens pour commettre des exactions « false flag » et donner une mauvaise image de la rébellion :
      http://iremam.hypotheses.org/3369

      Dans ces conditions, la mention par Malbrunnot d’un groupe de mercenaires français nommé « Abou Baqir » en février 2012 à Homs est importante, puisque cela suggère que « la France » a expédié, si tôt dans le conflit, ses propres « mercenaires jihadistes » en Syrie.

  • La France a fourni des armes à la révolution syrienne dès 2012, explique François Hollande dans un livre
    http://www.slate.fr/story/101291/France-armes-Syrie

    La France a fourni des armes à des groupes rebelles syriens dès 2012 alors que l’Union européenne avait imposé un embargo sur de telles livraisons. Et c’est le président Hollande qui le dit lui-même dans un livre à paraître le 13 mai aux Editions de l’Archipel, intitulé Dans les coulisses de la diplomatie française, de Sarkozy à Hollande, écrit par le journaliste Xavier Panon.

    « Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu’elles iraient dans des mains sûres », explique le chef de l’Etat à l’auteur du livre, en mai 2014. Les livraisons ont débuté dès la fin de l’année 2012, alors que l’embargo européen, établi à l’été 2011, est toujours en vigueur. Il ne sera levé qu’à la fin du mois de mai 2013. 

    Ce cavalier seul contraint l’Elysée à la prudence. Officiellement, la France se contente d’envoyer de l’équipement non-létal : gilets pare-balles, outils de communication cryptée, masques contre les armes chimiques, lunettes nocturnes. Mais c’est un tout autre matériel qu’elle dépêche sur place : canons de 20 mm, mitrailleuses, lance-roquettes, missiles anti-chars. Seuls les missiles anti-aériens restent tabous. François Hollande n’en enverra pas car ils s’avéreraient trop dangereux si des djihadistes venaient à s’en emparer.

    Pour mémoire : en février 2012, la France a déjà envoyé des mercenaires en plein combats à Homs :
    http://seenthis.net/messages/315495

    En fait, si les journalistes ne veulent pas sortir, c’est parce qu’ils ne sont pas seuls. Dans Homs, sous les bombes, un petit groupe de mercenaires français est présent, aux côtés des rebelles, le groupe Abou Baqir. L’information nous a été confirmée par la DCRI , et les renseignements syriens. […] Journalistes et mercenaires quitteront Homs séparément via Al-Qoussayr et le Liban où les services de renseignement les recueilleront. Leur sortie a été négociée par la DGSE et les services libanais, selon Bernard Squarcini, avec l’aide de l’Armée syrienne libre précisera Etienne Mougeotte.

    L’aveu que la France livrait des armes fin 2012, alors qu’on sait qu’elle avait déjà expédié des combattants en février 2012, c’est donc sans doute bien en-deça de la réalité.

  • "Qu’importe le temps, qu’importent les coupures, qu’importe la forme. Pour ces gamins, ce qui se joue, à cet instant-là, est bien trop important pour que nous qui sommes tranquillement assis dans nos fauteuils, nous nous arrêtions à ce genre de détails : ce serait indécent. Et ils ont raison, ils ont tellement raison qu’ils nous transportent dans leur façon d’appréhender le monde, le texte, la vie. Nous les suivons malgré les coupures, nous tremblons quand l’image grelotte, nous avons mal quand l’écran devient blanc, et les yeux qui moulinent comme Skype. Homs prend doucement corps. Homs qui crie en direct, à travers des tirades amoureuses."
    (....)

    « Je te jure que si on n’est pas pris par les bombes ou les barils d’explosifs, et si Juliette n’est pas tirée par un sniper, on sera encore là à la prochaine scène », lance le conteur, depuis Homs."

    http://rue89.nouvelobs.com/2015/03/30/syrie-skype-reunit-romeo-juliette-moment-grace-258434

    #Syrie #Jordanie #RomeoetJuliette #théâtre #NawarBulbul

  • Les vases vides font toujours beaucoup de bruit. A propos d’une certaine réception de la critique de la valeur en France (partie 1)
    http://www.palim-psao.fr/2015/03/les-vases-vides-font-toujours-beaucoup-de-bruit-a-propos-d-une-certaine-r

    Pas de précisions théoriques ou explicatives, mais des commentaires de Clément Homs sur comment la critique de la valeur est reçue en France pour l’instant.

    Pas encore fini de tout lire.

    Jean-Marie Vincent et André Gorz :

    Côté réception en France, ce sont au début des années 2000, deux auteurs - le philosophe marxiste Jean-Marie Vincent et André Gorz - qui ont marqué leur intérêt et se sont « rapprochés » de certaines thématiques propres à la Wertkritik.

    Autrement, c’est Vincent qui a incité André Gorz (lui aussi germanophone) à se procurer en Allemagne les ouvrages de Kurz, et tout un rapprochement avec la Wertkritik a été affirmé de manière plus positive. Durant les dernières années de sa vie Gorz alla jusqu’à se réclamer ouvertement de ce courant tout en entretenant une correspondance avec plusieurs auteurs autrichiens notamment avec le journaliste viennois Franz Schandl qui publie Streifzüge[5]. Son dernier ouvrage Ecologica (2008) est fortement marqué de cette empreinte, que l’on retrouve également dans la discussion qu’il a avec le livre de Jappe, Les Aventures de la marchandise.

    Guigou et Wajnsztejn :

    Il y avait bien eu autrement un petit ouvrage en 2004 de deux non-germanophones – L’évanescence de la valeur. Une présentation critique du groupe Krisis, J. Guigou et J. Wajnsztejn - qui avait suscité une certaine hilarité, mais son confusionnisme systématique, sa connaissance lacunaire des thèses de ce courant et ses nombreuses mésinterprétations qui enlevaient à l’ouvrage sa prétention à « présenter » quoi que ce soit du projet théorique de Krisis, n’appelaient aucune réponse – ce qu’ils prirent semble-t-il très mal. Je me rappelle encore Jean-Marie Brohm rappelant à ses étudiants de Montpellier où ce Guigou avait été professeur de sociologie, qu’on ne pouvait prendre connaissance d’un auteur au travers de la littérature de seconde ou de troisième main ou même à partir de traductions plus ou moins mal faites. Toujours préférer aller à l’original ! – conseil qui vaut aujourd’hui aussi bien pour Heidegger, Hegel, Marx, que Kurz ou Jappe.

    Jean-Pierre Garnier et le Monde Diplo :

    On s’en douterait, mais il ne fallait également pas chercher une réelle réception dans la gauche altercapitaliste du Monde Diplomatique et d’ATTAC, qui depuis longtemps aussi désemparée que désarmée face au capitalisme, ne pouvait que déblatérer contre-vérités et insignifiances à l’image – pour n’en citer qu’une - de la pathétique recension en-dessous de toute critique du recueil de Kurz, Vies et mort du capitalisme qu’allait publier coup sur coup dans la revue Divergence puis Le Monde Diplomatique, l’« universitaire libertaire » Jean-Pierre Garnier. Ces intellectuels ne nous aiment pas et c’est vraiment de bonne guerre. Tout le logiciel idéologique de cette gauche de stabilisation de la forme de vie capitaliste, ne peut nous faire part que de son propre effondrement théorique devant les circonstances historiques présentes.

    À propos de la communisation, de Bruno Astarian, de la post-ultra-gauche :

    Du côté de la communisation, quand vous prenez un post-ultra-gauche comme Nicolas Will (alias « Bruno Astarian »), qui vous explique encore que la valeur et le travail sont transhistoriques dès le début de son Essai sur la presse et le capital (UGE-10/18, 1976) comme trente ans plus tard dans Le travail et son dépassement (Senonevero, 2001)[7], et qui porte encore une vision totalement tronquée du fétichisme, c’est sans surprise qu’une « critique » même de Postone sous sa plume ne peut qu’enfiler tous les poncifs les plus éculés du marxisme traditionnel sur le terrain de la théorie du capital (lecture classiste consubstantielle au sociologisme marxiste, prolétariat comme sujet révolutionnaire, etc.). Dans un texte de commentaires à l’emporte-pièce, il n’y a vraiment que Bruno Astarian pour noter que la Wertkritik brillerait par « l’absence de problématique de la crise » - sic !- (ou encore que « sa limite fatale est d’oublier la crise »). Quand il ne confond pas le « programmatisme » avec le « marxisme traditionnel » qui est une catégorie bien plus englobante puisqu’elle elle touche aussi bien la vieille théorie du capital que celle de la révolution. C’est cette incapacité de certains « communisateurs » de voir que les limites du « programmatisme » sont déjà contenues dans le marxisme traditionnel quant à sa théorie du capital, qui les laisse à mi-chemin, à la fois un pied en dehors et un pied à l’intérieur du marxisme traditionnel. En-deçà même de Jacques Camatte en tout cas, qui au moins sur certains aspects limités avait rompu avec le marxisme traditionnel quant à la théorie même du capital. Le courant post-ultragauche qui a pris pour thème aujourd’hui la « communisation », n’a finalement toujours fait qu’opérer (à partir des années 60-70) une rupture dans la théorie de la révolution (ce qui est déjà pas mal) à l’intérieur même du cadre restait inchangé d’une théorie du capital pieds et poings liés dans le marxisme le plus traditionnel.

    Sur le fait de chercher les fausses pistes plutot que des solutions clé en main :

    Quand on arrête deux secondes d’interpréter systématiquement comme une simple « trahison » ou comme l’effet de circonstances historiques défavorables, les échecs de toutes les prises de pouvoir réformistes comme révolutionnaires de la gauche au XXe siècle, il y a pour autant à la « gauche de la gauche » des militants qui voient bien que tout le vieil anticapitalisme tronqué hérité du XIXe siècle n’a plus aucune prise sur le capitalisme de crise en ce début du XXIe siècle. La Wertkritik porte une contribution à l’édifice afin de déplacer franchement les lignes dans le milieu anticapitaliste révolutionnaire, pour ne pas seulement porter une rupture dans la théorie de la révolution mais avant tout pour opérer une rupture dans la théorie même du capital et ce sur la base de ce qu’en Allemagne plusieurs courants – depuis la Neue Marx Lektüre de Backhaus et Reichelt - appellent le « Marx ésotérique ». C’est à mon avis à la fois peu et beaucoup. N’en déplaise aux consommateurs de marchandises-théoriques qui reprocheront toujours l’absence de « solutions à micro-onder » sur le champ, c’est afin d’éviter de faire bouillir les marmites de l’histoire trop vite que la Wertkritik ne cherche en rien à se transformer en un guichet automatique pour solutions clés en main à refourguer avec leurs garanties décennales. La critique de la valeur depuis le début cherche déjà à indiquer avec certitude quelles sont les mauvaises pistes qui assurément ne nous amèneront pas à sortir du monde social du capital mais à nous y enfoncer plus encore.

    Sur le fait de chercher des méchants coupables plutôt que réfléchir aux causes systémiques (Lordon et Friot par exemple) :

    La désignation des coupables individuels (le contre-panthéon des Milton Friedman, Margareth Thatcher, Ronald Reagan, Mario Dragi, Jérôme Kerviel, …) ou collectifs (la classe politique corrompue, le Satan américain, l’Allemagne, le F.M.I., les paradis fiscaux, Goldman Sachs, l’Union Européenne, la Troïka, la main d’œuvre étrangère, les Juifs, etc.) à mettre au pilori, constitue une conception anticapitaliste fétichisée qui reste pieds et poings liés dans la « cage d’acier » des formes sociales capitalistes dans lesquelles nous sommes piégés (la classe prolétaire comme la classe bourgeoise, notera Marx). Sans parler des thèses conspirationnistes qui pullulent désormais jusque dans la frange radical-chic de la gauche agambenienne, foucaldienne et deleuzienne, de type Comité invisible (mais pas seulement) et sur lesquelles nous reviendrons peut-être par la suite. En ce qui concerne toute la pathétique kermesse des économistes chagrinés, des marxistes, des régulationnistes, des « friotistes », des « pikettistes » et des keynésiens, ils ne savent que trop vouer aux gémonies le méchant « capital financier » conçu comme un simple « parasite » (les banques, la finance et les paradis fiscaux) au nom de la défense du « bon capital » productif de l’économie soit disant réelle, pourvoyeuse d’emplois et de salaires pour les « honnêtes travailleurs ». Depuis les années 80, avec l’anti-néolibéralisme s’est substituée à la possibilité d’une pensée marxienne cohérente qui vise la totalité dialectique capitaliste, une critique petite-bourgeoise du néolibéralisme économique qui n’est que le sac à mouchoirs d’une immense nostalgie pleurnicharde qui ne cherche plus qu’à revenir à la vielle configuration du « bon capitalisme » des Trente Glorieuses pour échapper au mauvais « capitalisme de casino ». Frédéric Lordon ou Bernard Friot sont pour beaucoup les économistes en chef de cette sous-critique. Critique qui n’a toujours su que dénoncer la financiarisation et le marché (Hitler parlait déjà de « capital rapace » à ce propos) pour mieux naturaliser le capitalisme à papa des travailleurs aux mains calleuses qui produisent des « richesses » et notamment la richesse abstraite capitaliste (la valeur) qui continue à être leur présupposé (sous le contenu de cette hilarante « convention de valeur » ou sous celui du travail abstrait). Confortablement installée dans le système fétichiste basé sur la machine du travail abstrait qui est à elle-même sa propre fin, cette gauche altercapitaliste qui fétichise la « défense des services publics », revient toujours à la niche d’une position altercapitaliste traditionnelle : conquérir le pouvoir pour opérer « une redéfinition globale du marché en direction de l’Etat social » comme l’écrit encore récemment ce prurit de la pensée bourgeoise qu’a toujours été Axel Honneth. Une pseudo-critique qui tricote et bavarde depuis la fin du XIXe siècle autour de la justice économique, sociale et maintenant écologique (!), sans jamais remettre en cause, en tant que telles, les formes sociales intrinsèquement capitalistes que sont le travail, la valeur, l’argent, la marchandise, la forme juridique du droit, la démocratie, la politique et l’Etat, qui n’ont qu’un demi-millénaire d’existence.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #économie #philosophie #capitalisme #crise

  • Who Are the Pro-Assad Militias? - Syria in Crisis - Carnegie Endowment for International Peace
    http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=59215

    For the most part, however, the militias are made up of locally recruited Syrians organized into a perplexing variety of groups:

    The National Defense Forces (NDF): By far the largest militia network in Syria, the NDF was created through the rebranding, restructuring, and merging of local Popular Committees and other pro-Assad armed groups starting in 2012. Numerous reports point to Iranian funding and training of NDF factions, including Alawite- and Christian-dominated groups in the Homs region, and even some Sunni Arab tribal groups in the far east of the country. The NDF network is organized under provincial commanders like Fadi Saqr, who runs the NDF in the Damascus region, but seem to be loosely overseen by a national coordinator—reportedly Brigadier-General Ghassan Nassour, a powerful officer based in Damascus. Reflecting the bottom-up organization of the movement, local branches seem to act with considerable autonomy and to be less than cohesive on the provincal level, though the state of NDF forces varies considerably across the country. While some NDF units are heavily armed with tanks and rocket launchers, and appear to function like military formations, others are poorly disciplined semi-criminal or sectarian gangs in civilian attire.

    The Baath Battalions: The only militia apart from the NDF that seems to have any real national level organization, the Baath Battalions is organized as an armed wing of Syria’s ruling party. The Baath Battalions was created by former Aleppo party chief Hilal Hilal, the Baath Party’s current deputy head, when he was co-organizing the defense of the city against the rebels in summer and autumn of 2012. The group remains strongest in Aleppo, but branches have since been created in Damascus, Latakia, Tartous, Hasakah, and probably other governorates too.

    The Jerusalem Brigade: Now one of the main pro-government militias in the Aleppo region alongside the Baath Battalions, the Jerusalem Brigade was formed through the reorganization of Palestinian auxiliaries from the Neirab refugee camp in northwest Syria. No longer an exclusively Palestinian militia, it has grown into a powerful frontline force in Aleppo.

    The Syrian Resistance: In northern Latakia, a Turkish exile known as Ali Kayali (his real name is Mihrac Ural) organized a small militia called the Syrian Resistance, which—even if overshadowed on the ground by the local NDF—runs a very active media campaign. While it publicly espouses the far-left ideology and the Syrian nationalist demands of its founder, it seems to function as an Alawite sectarian group.

    The Syrian Social Nationalist Party (SSNP): In the Homs region and elsewhere, a branch of the small, pseudo-Fascist Syrian Social Nationalist Party, which operates in both Lebanon and Syria, has come to the aid of the regime, implanting itself particularly among the region’s Christians.

    The Popular Front for the Liberation of Palestine-General Command (PFLP-GC): In the refugee camps of Damascus, Ahmed Jibril’s Popular Front for the Liberation of Palestine-General Command, a 1968 splinter from the Palestinian Marxist group known as the Popular Front for the Liberation of Palestine, has kept up its long-standing alliance with the Syrian Baathist regime. PFLP-GC members started out by quietly policing dissent in the refugee camps in 2011 alongside smaller, pro-Assad Palestinian groups like al-Saiqa (the Palestinian branch of the Baath Party) and Fatah al-Intifada (a 1980s splinter from Yasser Arafat’s Fatah), but they now operate as an armed formation alongside the army, the NDF, and the pro-Assad Shia militias.

    This is far from an exhaustive list. Other militias include the Desert Falcons, reportedly led by Colonel Mohammed Jaber; the Commandos, a Sunni Arab tribal militia in the Qamishli-Hasakah region; various Druze non-NDF groups in the Sweida Province; the secular pan-Arabists of the Arab Nationalist Guards; and many others. There are also haphazardly organized clan-based or semi-criminal groups and units of hired fighters with no name or fixed structure, and auxiliary forces organized by individual commanders from the regular army or by one of the regime’s many intelligence services. All in all, the various pro-Assad armed groups probably number in the hundreds, although many formally operate under the NDF or another umbrella.

  • Au rayon « nos valeurs » : envoyer des enfants-soldats français se faire descendre en Syrie.

    Un combattant strasbourgeois de 13 ans aurait été tué en Syrie
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/alsace/2015/03/09/un-combattant-strasbourgeois-de-13-ans-aurait-ete-tue-e

    L’un des frères, que l’on ne voit pas à l’image, aurait été tué en Syrie selon David Thomson de Radio France Internationale alors qu’il surveillait un poste frontière attaqué par l’armée syrienne dans la région de Homs. Ce garçon de 13 ans, Abu Bakr originaire d’un quartier de Strasbourg serait donc la plus jeune victime française partie faire la guerre en Syrie. Deux de ses frères auraient aussi été tués dans des combats toujours selon le journaliste de RFI.

    • Oui.

      Une autre façon de présenter les choses : si soudain il y avait des centaines de combattants – disons : syriens ou iraniens – accompagnés d’enfants arrivant pour « mener le jihad » en France, après s’être « échappés » des frontières de leurs pays d’origine, je ne crois pas un instant que quiconque accepterait la bonne foi de ces pays, qui seraient immédiatement tenus pour responsables des agissements de leurs ressortissants et sommés de prendre n’importe quelle mesure possible (y compris les plus liberticides) faire cesser ce flux. Et on serait déjà en train de bombarder des trucs dans ces pays avec nos copains de l’OTAN.

      Cette logique ne s’applique évidemment pas à la France lorsque des centaines de ses ressortissants « s’échappent » à flux continu de ses foncières pour aller détruire un autre pays. Ça n’a même pas l’air très grave (ce qui est grave étant qu’ils reviennent sur le territoire national). D’où ma mention de « nos valeurs ».

    • J’aimerais bien voir plus de billes que ça pour supputer que l’Etat laisse faire, parce qu’on peut quand même estimer que les réseaux djihadistes sont nettement plus efficaces que les réseaux de migrants pour faire passer des gens. Je trouve ça un peu léger là.

  • The Political Geography of Syria’s War: An Interview with Fabrice Balanche - Syria in Crisis - Carnegie Endowment for International Peace
    http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=58875

    You could follow the sectarian patterns across the map. In mixed Alawite-Sunni areas, the protests only took place in the Sunni areas. In Latakia, Banias, and Homs, the demonstrators clashed with Alawite counterdemonstrators. This pro-Assad mobilization was not simply organized by the government. Rather, it was part of the phenomenon of urban asabiyya (communal solidarity) that has been so well described by Michel Seurat in the case of Tripoli. In the Daraa Province, the population is almost exclusively Sunni and the demonstrations naturally spread—but they stopped right at the border of the Druze-populated Sweida Province, which did not sympathize with them at all. In Aleppo, the divisions were mainly social, between the well-to-do and poorer people, and between indigenous city dwellers and new arrivals from the countryside who lived in the slums. But the sectarian factor was present in Aleppo too, with Christians remaining staunchly pro-regime and the Kurds playing their own game, as we have seen with the autonomous cantons in Afrin, Ein al-Arab (Kobane), and Qamishli.

  • 1h30 de critique de la valeur en vidéo et en français, par Clément Homs et Paul Braun, autour du livre « La grande dévalorisation », dont le dernier est un des traducteurs.

    ▶ Conférence des AMD 34 sur la crise de 2008 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=ly6Miih-eeE&feature=youtu.be

    via Palim Psao ici
    http://www.palim-psao.fr/article-penser-la-crise-du-capitalisme-autour-de-la-grande-devalorisation

    Les conférences des Amis du Monde diplomatique 34 : Présentation de « La Grande Dévaluation », ouvrage de E. Lohoff et V. Trenkle (ed. Post-éditions) par Clément Homs et Paul Braun (un des 3 traducteurs) à Montpellier le 25 novembre 2014. La dernière crise s’explique par l’explosion de la financiarisation du capital fictif. La robotisation et l’informatisation (bientôt intelligentes) rendent superflus les travailleurs pourtant les seuls créateurs de la valeur capitaliste des marchandises. Cette analyse marxienne de la crise de la valeur, qui relativise la lutte des classes, ne propose pas encore une forme différente de vie sociale. Film réalisé par Serge Tostain des AMD. Décembre 2014

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #économie #valeur #marchandise #travail #argent #finance
    aussi #surnuméraires pour @monolecte et d’autres

  • Archives Footnotes on the SSNP — Comments from Nouhad Samaan, Head of SSNP in Homs
    http://www.joshualandis.com/blog/footnotes-on-the-ssnp-comments-from-nouhad-samaan-head-of-ssnp-in-homs

    However, CSI has a strong interest in helping create conditions for the return of displaced Syrians to their homes, and my curiosity had been aroused after hearing from friends that the SSNP has been rapidly gaining popularity among secular-minded Syrians, becoming a political force of some significance, especially, though by no means exclusively, within the Christian community. I had also taken note in old Homs of the SSNP logo sewn on the sleeves of uniformed soldiers at checkpoints, and stamped on the side-walls of streets.

  • Saif Omar al Farra: Armed groups are gathering in Eastern Qalamoun :: English | جريدة السفير
    http://assafir.com/Article/50/389843

    During military operations in western Qalamoun, the Syrian army closed the main supply border crossings for the armed groups in the countryside of Homs and Rif Dimashq that are linked to Lebanese territories. These actions were part of the military operation dubbed the Great Battle of Qalamoun, which began last winter and ended in the spring of 2014.

    The west of Qalamoun remains in the spotlight, however, as the armed groups scattered between the rural areas of Arsal and Brital in Lebanese territory and al-Jibba, Hawsh Arab and Assal al-Ward in Syria are trying to get back to their strongholds in Qalamoun to reposition there.

  • #Photos : #Homs, la ville trophée d’Assad en #Syrie

    L’arithmétique de guerre n’est pas une science exacte, mais elle ne pardonne pas. Avant la guerre civile en Syrie, il n’y avait qu’une seule ville de Homs. Elle constituait alors la troisième ville du pays et un carrefour obligé des deux principaux axes reliant l’est et l’ouest, d’une part, le nord et le sud, de l’autre. Depuis que la guerre est passée par Homs, il y a deux villes, ou plutôt une demie : une partie de Homs continue de vivre, d’aller à l’école et de fumer la chicha une fois le soir venu ; l’autre partie est un champ de ruines imposant.


    http://www.lemonde.fr/international/visuel/2014/12/24/homs-la-ville-trophee-d-assad_4545940_3210.html
    #photographie #Olga_Kravets
    cc @albertocampiphoto

    • D’ailleurs ça commence à me fatiguer le préchi-préchat sur les F1 qui feraient des trucs dégénérés et « qui en n’aucun cas ne protège la biodiversité et ne vont dans le sens de la vie ». Je pense que c’est pour ça que ça s’appelle Femmes semencières, cet espèce de naturalisme moisi, vu que par ailleurs ça a été voulu par un homme et qu’il peut y avoir des hommes comme des femmes.

      Juste pour dire, si quelqu’un sauve des graines de fruits issus de F1 et les ressèment, y aura une diversité génétique plus importante que si on ressème les graines de sa variété paysanne. Est-ce que ça va dans le sens de la vie ? Aucune idée je comprends même pas ce que ça veut dire ..

    • Un jour j’écrirais mieux ce que je pense, mais je trouve que ça mélange un peu tout, et surtout que ça fait porter des conséquences des domaines législatifs/économiques sur du biologique. Et que ce qui est proposé au final, se rabattre sur les semences paysannes et conserver ce trésor du passé, est assez limité même si essentiel.

    • Ah mais ces paysans ne demande pas la suppression des semences hybrides, il demandent de pouvoir se réapproprier leur métier notamment celui de produire leurs propres semences, d’améliorer les sélections et de pouvoir les échanger.

    • S’il y a confusion à propos des hybrides de façon générale, ne serait-elle pas due au fait que les grands semenciers aurait pu proposer aux paysans des hybrides qui supporte mal d’être resemés dans le but de faire plus de profit (en revendant des graines tous les ans). Auquel cas, ces semenciers seraient en partie responsables de cette confusion ?

    • Oui certaines critiques sont fondées évidemment. Pour les jardiniers c’est simple, mais les paysans sont bloqués par les catalogues officiels, la propriété intellectuelle, et les brevets (pas en Europe il me semble).

      Ce qui me dérange c’est surtout le côté solutions, toujours basées sur les semences paysannes, variétés anciennes, lignées pures, pollinisation contrôlée. C’est dommage qu’on en soit toujours là, il y a très peu de dynamique. Et surtout c’est pas toujours cohérent (niveau diversité génétique notamment). Bon là c’est pas très clair, faut que j’écrive quelque chose de complet.

      Mais bon, y a tellement de trucs faux ou approximatifs sur les F1 que ça fait peur ...

    • Ce qui me dérange c’est surtout le côté solutions, toujours basées sur les semences paysannes, variétés anciennes, lignées pures, pollinisation contrôlée.

      Ben, ce que j’entends par « semences paysannes » c’est des semences qui appartiennent aux paysans, c’est-dire à ceux qui les utilisent, qui les produisent avec le droit de les sélectionner, de les améliorer, de les vendre ou de les échanger, sans être contraints par le CO. Je trouve rien de dérangeant là-dedans. Sur les variétés anciennes, c’est autre chose, il me semble que c’est une petite poignée de personnes (pas forcément des paysans d’ailleurs mais d’autres semenciers) qui relaient ce discours en boucle sur les médias mais je ne pense pas que se soit la ligne des petits paysans, qui eux, on ne les entend que rarement.

    • De ce que j’en comprends (parce que je cherche à comprendre, hein, c’est ce qui motive mon questionnement) on parle des semences anciennes pour reprendre un processus arrêté dans son évolution par l’imposition de semences inscrites au catalogues, et pour sortir des variétés inscrites, il faut repartir des variétés d’avant et surtout libres. Ce qui n’empêche pas de les sélectionner et de les améliorer. C’est ce que dit réseau de semences paysannes

      Un certain nombre de paysans et d’amateurs, bio pour la plupart, ont décidé de produire eux-mêmes leurs semences ou plants afin de les adapter en permanence à leurs terroirs, à leurs pratiques culturales et à leurs besoins de qualité. Souvent à partir de variétés anciennes et/ou locales, mais en sachant aussi profiter de l’apport de la diversité de variétés exotiques, ils pratiquent des sélections massales ou de populations, conservatrices, amélioratrices ou évolutives. Au contraire des hybrides et autres clones, leurs semences et plants sont peu stables et peu homogènes de manière à conserver, à côté de quelques caractères fixés, un maximum de variabilité qui leur permet de s’adapter en permanence à des conditions naturelles changeantes ou à profiter au mieux des interactions bénéfiques avec d’autres plantes.

      http://www.semencespaysannes.org/pourquoi_les_semences_paysannes_8.php
      Encore une fois sur les hybrides je ne sais pas.

    • @nicolasm

      toujours basées sur les semences paysannes, variétés anciennes, lignées pures, pollinisation contrôlée

      c’est curieux j’entends justement souvent parler de « open pollinated seeds » mais jamais de contrôle pour ce qui est des varietés populations.
      C’est justement pour la production des F1 qu’on requiert un gros contrôle de la pollinisation, et l’obention préalable de lignées pures. C’est aussi ce qui en fait de mon point de vue l’opposé d’un #outil_convivial
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Hybride_F1

      Il est donc plus intéressant pour l’exploitant de racheter des semences chaque année car la production de semences F1 n’est pas à la portée de l’agriculteur moyen

    • En fait, si on se réfère aux hybridations naturelles des cucurbitacées ou des pommiers du Kazakhstan, on s’aperçoit que les fruits obtenus n’ont pas tous les qualités requises pour être consommés. Certains sont insipides, d’autres amers ou petits et durs. La reproduction des semences est incertaine. Certes, ça peut créer de la diversité mais on comprend que le paysan n’ait pas envie de prendre le risque de se retrouver avec une partie de sa production sur les bras parce qu’il ne pourra pas la vendre, c’est un mode de reproduction risqué. Créer de la diversité ce n’est pas à proprement parler le rôle du paysan, son rôle c’est de nourrir la population en s’assurant un revenu. Déjà qu’il doit faire avec les aléas de la météo, si en plus il doit faire avec les aléas de l’hybridation, c’est jouer à la roulette russe.

    • @odilon, ce n’était pas de la mauvaise foi :) Je pense vraiment que le métier à changé, et que les maraichers, mêmes ceux avec une vraiment bonne démarche, sont limités au niveau de la production de semences, indépendamment des barrières légales, car pour répondre en partie à @koldobika, je ne suis pas sûr que conserver plusieurs variétés d’un légume et faire des F1 de ce légume soit si éloigné que ça.

      Pour les autogames, qui se pollinisent tout seuls sans intervention, oui garder plusieurs lignées pures est plus facile, il suffit de ne rien faire. Pour faire des F1s, c’est pas si dur pour les tomates, et pour le reste je ne suis pas au courant d’F1 produits et vendus (haricots, pois, salades), vu que ça serait trop dur et qu’apparemment il n’y a pas (trop) de gain de vigueur par hybridation sur les autogames.

      Pour celles qui peuvent facilement se polliniser à la main (courges, autres solanacées), du coup c’est la même chose

      Pour celles trop difficile à faire à la main et qui ne rapportent pas beaucoup de graines à chaque pollinisation (famille des choux et des carottes par exemple), ça devient compliqué. Pour les hybrideurs, ils ont inventé les CMS et grâce à cette stérilité mâle ils font des hybrides assez facilement. Développer des lignes CMS c’est pas à la portée de tous, mais une fois que c’est commercialisé la ligne reste CMS pour toujours, donc à le fois on peut se réapproprier la technique, mais je ne sais pas à quel point c’est intéressant, mais par contre on se trimbale des trucs à moitié stériles pour toujours aussi. Bon vu que ça ne peut pas polliniser, ça ne peut rien contaminer, mais ça agit comme un trou noir vu que ça demande chaque année du pollen mais ne pourra jamais en fournir. Du côté des lignées pures, c’est un peu la galère, parce que du moment que tu veux créer des lignées pures, il ne reste que l’isolation, ce qui n’est pas forcément à la portée de tout le monde. Il y a les serres qui peuvent aider mais faut contrôler l’entrée/sortie des insectes, et introduire des pollinisateurs « propres » niveau pollen. Faut ajouter le caractère bi-annuel de certains légumes, et le fait que c’est encore plus galère pour les brassicacées vu que c’est même plus seulement entre variétés mais aussi « types » de légumes (vu que les choux, broccolis, chou fleurs, choux de bruxelles sont la même espèce). A noter qu’il y a des mécanismes d’auto-stérilité chez certains brassica (ils ne peuvent pas s’auto polliniser) du coup pas besoin de CMS, et ça revient juste à isole deux variétés des autres pour faire des hybrides.

      Je me dis que si les maraichers s’emparent du truc, peut être que le surplus en terme de technologie sera compensé par une plus grande production, comme le fait de greffer ses pieds de tomate. Si la technique est maitrisée, ce n’est pas à nous de juger si c’est convivial ou pas ? Mais perso ce ne sont pas les hybrides F1 qui m’intéressent, mais plus généralement les hybrides (pour faire des variétés population).

      « Open-pollinated », c’est une mascarade. Justement j’ai posé la question sur un forum de jardiniers US récemment, parce que je ne comprenais pas d’où venait le terme. Si tu lis les définitions, une variété OP se reproduit fidèlement, mais bien sûr si elle est pollinisée par le pollen de la variété. Du coup on contrôle bien qui est le père, sauf pour les autogames (et le terme vient peut être de ce cas particulier) ou par isolation. Bref pas « open » du tout ! Tout comme pour les F1, on met les contraintes pour connaître le père, et c’est plus facile dans le cas particulier où il n’y a qu’une variété dans un certain périmètre, parce que pour les hybrides c’est forcément deux. Mais ce contexte particulier est surtout celui des producteurs de semences plus que des producteurs de légumes.

      Pour les lignées pures, oui souvent elles sont plus pures dans la lignée des parents d’hybrides (plus les parent sont pures, plus les F1 sont homogènes) mais les variétés traditionnelles sont aussi très pures, puisqu’elle doivent être assez stables au niveau reproduction pour conserver pas mal leur phénotype. Il y a forcément un peu de diversité dans le lot (si j’ai bien compris, hétérogénéité là où les récessifs ne changent pas le phénotype) mais des fois même pas et les variétés perdent en vigueur (dépression endogamique). Le procédé pour créer une nouvelle variété c’est de faire un hybride et d’auto pollinisé pour jeter assez de diversité génétique pour avoir certains traits fixés. C’est le paradigme même de la variété (dite ancienne à l’opposé des hybrides) alors qu’avant c’était plus des variétés populations que des « vraies » variétés.

      @odilon le texte que tu cites est pas mal, j’aime la dynamique qui s’en dégage (sur la diversité et les sélections), mais alors je ne comprends rien quand ils critiquent les hybrides, puisque pour moi une variété population c’est justement un pool génétique où les « variétés » s’hybrident. Hum du coup je commence à mieux comprendre. Ils sont toujours dans le paradigme « variétés », et du coup des hybrides c’est forcément entre deux variétés (c’est à dire reconnues comment telles, avec les tampons de noblesse, et des différences phénotypiques marquées entre les deux). Si les lignées ne sont pas assez pures, ce ne sont pas des hybrides pour eux. Hum, du coup je crois que leur définition d’hybrides F1 est trop restrictive, puisqu’un F1 c’est la première filiation après un croisement, il n’y a pas de contraintes sur les parents (à part qu’ils soient différents génétiquement je suppose).

      Je commence à y voir plus clair :)

    • @nicolasm

      je ne suis pas sûr que conserver plusieurs variétés d’un légume et faire des F1 de ce légume soit si éloigné que ça.

      Il me semble que c’est pas du tout la même démarche. Par exemple chez moi je cultive humblement deux variétés de courgettes depuis 2010, à force des les planter intercalées au même endroit aujourd’hui elles forment une population où on retrouve les deux types initiaux plus trois nouveaux phénotypes aux formes et couleurs intermédiaires (+ une couleur vert foncé que les initiales n’ont pas) et avec des textures et goûts nouveaux (notamment une à peau tacheté vert et gris clair qui a un petit goût d’avocat). Par contre je n’ai pas le luxe (= le temps) de faire des hybrides F1, et encore moins sur les autres légumes que je cultive.

      mais alors je ne comprends rien quand ils critiquent les hybrides, puisque pour moi une variété population c’est justement un pool génétique où les « variétés » s’hybrident

      La différence est entre soit laisser tout ce monde se reproduire entre eux et faire une sélection massale, soit piloter la pollinisation pour obtenir un F1 bien spécifique et bien homogène, et avoir le temps pour ça. Mais dans ce deuxième cas on change de logique, ce n’est plus un #outil_convivial. Mis à part pour le maïs où un·e paysan·ne peut se faire son F1 à la maison en castrant une des deux variétés, faire des F1 en mode #bricole n’est pas envisageable, sauf si on n’a que ça à faire, ce qui implique une certaine spécialisation économique.

    • Ce n’est pas la même démarche mais le niveau de technicité n’est pas très éloigné.

      Pour tes courgettes c’est une chouette expérience, mais tu ne gardes pas tes deux lignées pures, et c’est sur ce point que je comparais. Si tu avais voulu faire des hybrides F1, comme si tu avais voulu conserver tes deux variétés pures, il aurait fallu faire des pollinisations manuelles. Certes plus pour les hybrides (pour les F1, mais aussi garder les lignées parentes pures), mais c’est la même technicité.

      Peut être que cette discussion tourne autour de ce qu’on met derrière les F1, comme j’ai dit à la fin du précédent message. Pour moi ta variété population contient des F1, même si les lignées ne sont pas pures (depuis le premier croisement) ou que la pollinisation n’est pas contrôlée. Bref ta variété population ce sont des hybrides (de plusieurs générations).

      Mais si un F1 pour toi ou d’autres, c’est forcément deux lignées pures, ou un processus qui consiste à créer année après année le même F1 à partir des mêmes lignées, on est d’accord que le F1 ce n’est pas forcément intéressant. Mais bon, à moins que je me trompe F1 ça a un sens en biologie qui est la première génération après une hybridation, tout comme il y a F2, F3, etc. Ce n’est à priori pas lié aux contexte des grosses firmes qui vendent au maraichers.

      Je ne suis pas fan des F1, c’est juste qu’on dit beaucoup de choses fausses dessus, peut être basées sur une définition peu claire ou informelle des F1. Mais ce qui me dérange plus c’est de passer à côté de tout ce qu’apporte l’hybridation et d’en rester aux variétés pures, c’est vraiment dommage. Car ça sent indirectement un peu la poussière, parce que pour créer de nouvelles variétés, à part grâce à des mutations spontanées, il faut bien hybrider des variétés

      Pour le côté conviviale, encore une fois, faire des pollinisations croisées pour sauver plusieurs variétés de lignée pure ou pour faire des hybrides, je vois pas la différence.

    • @odilon : c’est pour ça que les maraichers aiment les F1, pour l’assurance d’avoir un plant qu’ils connaissent, et des plants identiques entre eux.

      Y a aussi les variétés paysannes qui sont relativement stables

      Et ensuite les pools génétiques, variétés populations qui ont une grande diversité. C’est sûr que ça fait pas forcément des fruits de la même taille, couleur, texture, goût ... mais ça s’adapte aussi mieux aux fameux aléas climatiques. J’y vois beaucoup de potentiel, et certains fermiers utilisent cette méthode.

    • Un F1 c’est la première génération après croisement de deux lignéees homogènes. Dans une population avec une certaine variabilité et avec un brassage génétique, il n’y a pas de lignées pures, donc le concept de F1 ne s’y applique pas.
      Les « lignées pures » ne datent que de la seconde moitié du XIXème siècle (avec notamment Vilmorin), avant on faisait de la sélection massale sur populations fermières.
      Et on peut quand même créer des populations même à partir de « lignées » récentes.

    • Effectivement il semble bien y avoir la condition d’homogénéité pour les parents des F1, hum il faudra que je reprenne tout pour voir ce que cela implique.

      C’est quand même bizarre que les variétés anciennes soient aussi pures, il me semble qu’il n’y ait plus vraiment de variétés populations anciennes disponibles ? De quand date cette « épuration » ?

      Pour créer des populations à partir de lignées récentes, il faut passer par des F1 :) A l’origine c’est pour ça que j’aime pas les critiques farfelues des F1 genre ça donne des trucs dégénérés. Ça me semble plutôt sain de semer des trucs qu’on a sous la main pour voir ce que ça donne. C’est un peu comme les réactions horrifiées quand tu dis que tu vas semer un pépin de pomme (mais c’est encore une autre histoire ça).

    • Quelque part je trouve que le discours écolo/militant dans le domaine ça fait passer la compétence des semences des agro-industries aux paysans d’autrefois, comme si les variétés étaient issues d’un passé glorieux et qu’on ne pouvait que conserver dans faire mieux.

    • Selon le Gnis
      http://www.gnis.fr/index/action/page/id/544/title/Les-varietes-hybrides-les-varietes-F1-de-quoi-s-agit-il-

      Les variétés hybrides, les variétés F1 : de quoi s’agit-il ?

      Pour la plupart des légumes, il existe des variétés hybrides

      concombre hybride Les plus courantes sont les hybrides appelés « F1 ». Ils sont issus du croisement de deux parents (de la même espèce), choisis pour leurs caractères complémentaires et intéressants. Par exemple, rendement et précocité pour un parent, qualité gustative et résistance aux maladies pour le second. Les caractères intéressants pour les jardiniers sont très nombreux et les possibilités de croisement entre parents sont presque infinies. Tout l’art des sélectionneurs est de trouver les meilleures combinaisons possibles. Après des tests et des essais pendant plusieurs années, seuls les hybrides les plus performants sont commercialisés.

      > Pourquoi ne peut-on pas semer, l’année suivante, des graines de variétés hybrides ?
      La particularité des variétés hybrides, c’est qu’elles sont beaucoup plus vigoureuses que chacun de leurs deux parents, car elles bénéficient de la vigueur hybride (ou effet d’hétérosis). Ce phénomène est d’autant plus grand que les deux parents sont très différents génétiquement. Par contre, lorsque l’on récupère des graines de ces variétés hybrides pour les ressemer l’année suivante, les plantes qui se développeront seront différentes de celle de la variété hybride. Elles auront perdu une partie de leur vigueur hybride et de leur homogénéité, d’où un intérêt moindre pour les jardiniers.

      > Toutes les nouvelles variétés sont-elles des hybrides ?
      Non. Parmi les nouvelles variétés créées chaque année par les sélectionneurs, il n’y a pas que des variétés hybrides.
      La sélection apporte de nombreux progrès, sans qu’il soit né­cessaire de recourir à la technique d’hybridation. Ces nouvelles variétés, comme pour les hybrides, ont été sélectionnées pendant un grand nombre d’années sur les qualités gustatives, la résistance aux ma­ladies, sur la qualité de la récolte, la précocité, le rendement l’adaptation à la congélation...

      Je reste persuadée que des paysans ont essayé de les ressemer :)

    • Je crois qu’il faut aussi laisser du temps au temps pour que les paysans ou les maraîchers, en tout cas ceux qui s’intéressent à la sélection se réapproprient ces outils oubliés par des décennies de « prêt à planter ou à semer », il faut réapprendre ce qu’est une plante comme il faut réapprendre ce qu’est un sol.

    • Y a même des paysans qui les resèment encore, et se servent de ce patrimoine génétique pour l’incorporer dans la création de variétés ou de variétés population, et y a des breeders qui dérivent des variétés non hyrbides qui sont proche de l’hybride d’origine. Il faut juste pas se couper de tout ce côté en proclamant des choses comme la dégénérescence ou la stérilité sur les F1 sans plus de précision ou d’analyse.

    • Je vais me moquer de ce titre « Mouvement Femmes Semencières » où il n’y a rien de ’femmes’ là-dedans, à part à considèrer la femme comme la réceptrice de la graine mâle, uh uh ou détentrice d’un privilège sur la nature, la reproduction ? encore ça, encore le ventre, foutez nous la paix !!. Coller ce terme de femmes n’importe où c’est exaspérant, ça fait récupération, juste inacceptable de semer cette confusion. Et pourquoi pas du tofu femme, ou du dentifrice bio de femmes ?

    • Ah voilà, donc la vidéo commence par

      1) c’est Pierre Rabhi qui a demandé la création d’un tel mouvement (ou de ce mouvement ?)
      2) bien sûr c’est ouvert aux hommes
      3) « C’est l’énergie de la femme en tant que gardienne de la vie qui nous intéresse »

      Le tout dans les premières 50s, et pour accompagner la vidéo c’est portrait de Rabhi, puis une femme (indienne ?) courbée qui gratte le sol, et un viel homme blanc à barbe qui dispense son savoir.

      Le tout en 50s donc, fallait le faire :)

      https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=-B2ZSvCxsE0

    • Ah oui, je suis aussi preneuse !
      Certains #écologistes #raccourcis_du_bulbe présupposent dans leur mode de vie que le monde de la nature est un ordre des choses patriarcal et hiérarchisé par la #quequette_biologique. Du coup, certains retours à la pleine nature quand il n’y a pas de four, de machine à laver et de contraceptifs, c’est juste le piège pour les femmes. Ces lieux de vie si ils ne sont pas expressément pensés en terme d’anti patriarcat ne seront pas égalitaires car les charges quotidiennes (enfant, nourrissage, soins, lavage) retombent « naturellement » sur les femmes.

    • Ah ben si les forces vives de seenthis sont intéressées ou sur le coup, c’est chouette !

      De ce que je vois, c’est que depuis le début l’activité de subsistance alimentaire a clairement une division sexuelle, j’imagine principalement à cause de la contrainte de allaitement. Du coup il y avait la chasse pour les hommes, et la cueillette ou l’horticulture pour les femmes. Puis avec l’agriculture, le potager et le petit élevage (basse-cours, justement dans la cours, pas loin de la maison), et le gros bétail et les champs pour les hommes car plus éloigné de la maison. Mais on ne peut pas ignorer les symboles de prestiges du gros élevage et des céréales (valorisés car touchés par la main des hommes, ou le contraire ?).

      Peut être aussi un lien avec ce qui est écrit dans ce livre,
      « Naissance des divinités. Naissance de l’agriculture » de Jacques Cauvin.

      Mais bon, sur l’approche féministe de l’agriculture (plus spécifique que l’écologie), je suis quand même dans le flou.

      Y a bien l’approche machiste de défoncer la terre (http://seenthis.net/messages/240804) mais est-ce que ça ne fait pas sombrer la critique dans le problème inverse (attribuer des caractéristiques féminines à la terre/Terre).

    • seenthis c’est super, hop, il y a déjà le tag #écoféminisme à suivre !
      Une des raisons qui m’ont poussé à aller vers la permaculture depuis 20 ans est aussi son approche radicalement opposée à cette culture patriarcale qui enseigne à labourer/violer la terre/ventre et à considérer la production agricole comme un dû.

    • Par rapport au début, sur les paysans en France : d’accord avec @nicolasm.

      La paysannerie c’est un mode de vie particulier. Qu’il soit choisi ou subit, le principe de base c’est d’avoir une économie de subsistance. La commercialisation n’est qu’une chose en plus, à la marge, parfois même inexistante. La majeure partie est « hors économie ». Il n’y a plus de paysans en France depuis environ les années 50-60, un truc comme ça. En revanche dans le reste du monde, il en reste plein, ça oui. Mais pas en France.

      Le terme « paysan » a été repris ensuite, plusieurs décennies plus tard, par… « marketing politique » ? La confédération « paysanne », les paniers « paysans », etc. Ça fait rural, ça fait rustique. Mais ce n’est pas de la paysannerie.

      En France, on peut parler d’agriculteurices (ce n’est pas infamant hein, bien que ça reste dans le cadre du commerce), de maraîcher⋅e⋅s, de fermier⋅e⋅s. Mais mise à part quelques exceptions qui se comptent sur les doigts des mains, il n’y a plus vraiment de paysans.

      Le fait de parler d’"agriculture paysanne" pour en fait parler de trucs durables, écologiques, à petite échelle, etc, c’est une réécriture de ce que veut dire la paysannerie. Une réécriture après disparition, dans le cadre de l’économie marchande. Je ne sais pas exactement si c’est bien ou mal, j’ai plutôt tendance à penser que ce n’est pas très bien de tout confondre, et de faire croire que ça a un rapport avec comment c’était avant (avant que ça ne rentre pleinement dans l’économie).

      Je pense qu’il est possible de parler des initiatives d’agricultures marchandes plus respectueuses des équilibres, sans pour autant tout mélanger avec la paysannerie.

    • D’ailleurs cet état de fait change beaucoup de choses au niveau des semences, car avant c’était souvent une variété population du coin, alors que maintenant il faut avoir plusieurs variétés pour étaler la production, avoir chaque type de variétés bien homogène, plaire aux clients, etc

    • Oui tout à fait, et cela signifie que parler de comment les paysan⋅ne⋅s d’Afrique ou d’Asie gèrent leurs semences pour leur subsistance, ce n’est pas pareil que de parler de comment les agriculteurices européens gèrent les leur pour leur commerce. Ce n’est vraiment pas super d’utiliser les mêmes termes pour décrire deux réalités très différentes.

    • Sur les glissements sémantiques qui s’opèrent, on remarque aussi que l’agriculture bio c’est de l’agriculture qui se veut respectueuse de la terre, et l’agriculture intensive c’est de l’industrie agricole. Je suis donc pour qu’on inverse ce qui est marqué sur la bouffe, rien à mettre si c’est bio puisque c’est une nourriture sans ajout de chimie nocive donc « normale » mais que l’industrielle soit bien repérable, tiens, avec un logo tête de mort.

    • Je suis pas tout à fait d’accord, historiquement la paysannerie ce n’est pas un mode de vie, c’est une classe sociale. Avec la réforme agraire et l’industrialisation du pays, on peut séparer en deux branches les activités agricoles : les fermes industrielles d’un côté et les fermes traditionnelles de l’autre. Comme toutes les activités économiques, la paysannerie a changé avec les évolutions du temps et de la modernité. Je considère que des producteurs (maraîchers, fromagers, éleveurs de volailles, etc...) qui écoulent leurs produits sur les marchés locaux sont des paysans et d’ailleurs des paysans qui vivent chichement. Je suis d’accord, la réforme agraire qui n’a pas fini de sévir en a anéanti une part énorme. Mais dire qu’il n’y en a plus, c’est faux. Je vous invite à sillonner comme je le disais plus haut quelques campagnes pour voir des paysages de petites parcelles entourées de haies bocagères, de petites prairies adossée à une ferme avec quelques vaches qui paissent pour les voir.

    • Voila, merci @odilon, c’est plus clair ! Je cherchais un biais un peu moqueur pour le dire car cela me gêne aussi que sous prétexte de modernisation des pratiques agricoles on ne puisse plus utiliser un terme pour distinguer ceux qui sont encore proches de la terre (et je peux expliciter ce terme) de ceux qui sont des patrons d’entreprise agricole.
      D’autant qu’un peu partout en france je connais des paysans, et qu’ils créent encore des émules dans la même philosophie paysanne et même si ils réinventent la paysannerie et heureusement, je ne vois pas pourquoi il faudrait les nommer différemment.

    • Je pense quand même que le contexte a changé, alors s’il faut un mot pour désigner cette catégorie, j’y vois plus une néo-paysannerie.

      Après à la base on parlait de paysannerie à travers les semences, donc c’est quand même restreint et je ne vois pas trop comment l’élevage rentre dedans

    • Ben on est clairement pas d’accord sur le terme. :D

      La paysannerie, c’est un mode de production général, donc un mode de vie, caractérisé par l’économie de subsistance (c’est à dire en fait, hors de l’économie, ou très à la marge). À partir du moment où la majeure partie des activités concernent de la marchandisation (et non plus uniquement en marge), on est plus paysan. C’est autre chose.

      Le fait d’utiliser le mot « paysan » pour caractériser ce qui n’est « pas industriel » (en gros), ça c’est une acception relativement récente du terme. Parler d’agriculture paysanne pour se distinguer des exploitants industriels, c’est un truc de maintenant, ya pas longtemps.

      On peut changer le sens des termes, bien sûr, une langue ça vit. Sauf que là, ce n’est pas comme si l’ancien sens avait totalement disparu. Il a disparu au moins en France, ou en Europe occidentale. Mais dans plein d’autres endroits au monde, il existe toujours de la paysannerie, hors économie. Du coup mélanger tout ça dans un même terme ne me semble pas clair, et plus ou moins mensonger pour ce qui concerne celleux d’ici.

      Et il ne faut pas exagérer : personne n’a dit qu’on ne pouvait plus utiliser un terme pour distinguer l’industriel du non-industriel. J’ai dit que CE terme là, n’était à priori pas le bon, ne correspondait pas à ce que signifie à la base la paysannerie (économie de subsistance en priorité, je me répète). Rien n’interdit de trouver d’autres termes, tout du moins pour ce qui concerne les agriculteurs européens qui sont dans le circuit marchand.

    • Est-ce que l’économie informelle de @rastapopoulos et la vision de classe d’@odilon ne se rassemble pas dans le fait qu’une paysannerie devrait représenter un minimum de % de la population ?

      Edit :

      Dans le sens d’un schéma récurrent de « transition de secteurs d’activité » d’un pays qui caractérise la révolution industrielle (on passe du primaire au secondaire puis au tertiaire).

      Est-ce que la paysannerie peut être un concept atomisé au niveau de la ferme, ou est-ce que c’est au niveau macro ?

    • http://fr.wikipedia.org/wiki/Paysan

      Le paysan est une personne qui exerce le métier d’agriculteur et vit à la campagne. Il peut adopter ou subir une économie de subsistance. Il peut être amené à se déplacer d’une manière saisonnière dans d’autres « pays » par exemple vers des pâturages qui font défaut à ses bêtes. Il façonne son environnement (et indirectement le paysage) par ses différents prélèvements, apports, aménagements, plantations, etc. Ses activités sont souvent multiples : élevage, cultures, maçonnerie, artisanat et, accessoirement, commercialisation de ses excédents de production.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_paysanne

      L’agriculture paysanne telle qu’elle est entendue en France s’appuie sur une charte, 10 principes, et 6 thèmes.

      Les dix principes de l’agriculture paysanne :

      Principe n° 1 : répartir les volumes de production afin de permettre au plus grand nombre d’accéder au métier et d’en vivre.
      Principe n° 2 : être solidaire des paysans des autres régions d’Europe et du monde.
      Principe n° 3 : respecter la nature.
      Principe n° 4 : valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares.
      Principe n° 5 : rechercher la transparence dans les actes d’achat, de production, de transformation et de vente des produits agricoles.
      Principe n° 6 : assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des produits.
      Principe n° 7 : viser le maximum d’autonomie dans le fonctionnement des exploitations.
      Principe n° 8 : rechercher les partenariats avec d’autres acteurs du monde rural.
      Principe n° 9 : maintenir la diversité des populations animales élevées et des variétés végétales cultivées.
      Principe n° 10 : raisonner toujours à long terme et de manière globale.

      #paysannerie #agriculture_paysanne

    • @aude_v l’émission est très intéressante. Perso je ne l’ai pas entendu récuser l’appellation de paysan, et d’après ce que j’ai compris de sa démarche il souhaiterai plutôt en défendre la liberté d’action : par exemple dans le choix des bêtes non dicté par des impératifs bureaucratiques ou la diversité d’activités. Il dénonce bien l’activité spécialisée (il cite Giono d’ailleurs) dans laquelle tombent les paysans à cause de la PAC, et surtout de la façon dont ils sont formés. Quant aux obligations technologiques, puçage, surveillance satellitaire, etc il dit que cela fait partie de cette désautonomisation forcée de l’ensemble de la société : obéir sans se poser de questions et produire en masse pour des citadins eux-mêmes entassés. Que les paysans disparaissent, soit, et depuis 1966 et même avant (l’idée de ne pas disperser ses terres en ayant un seul enfant leur a été fatale en 14/18) et la défense tardive de Dumont pour les paysans procède aussi de leur disparition. Mais c’est quand même parce qu’il reste quelques paysans que l’état d’esprit paysan tente d’être conservé, notamment avec la Conf et de jeunes qui s’installent en refusant toute aide gouvernementale.

    • Je ne suis pas de mauvaise foi, je m’intéresse un peu à cette histoire, quand même. Le terme « agriculture paysanne » est un truc récent inventé par la Confédération Paysanne, pour remettre à l’ordre du jour ce mot. Ce dernier a ensuite été repris dans les années qui ont suivi par la mouvance altermondialiste, qui s’est un peu gargarisé de ce mot. Mais ça ne recouvre en rien ce que les historiens (de quoi se mêlent-illes celleux là ?!) appellent « la paysannerie », et qui n’existe plus en France.

      Refuser une aide gouvernementale ne fait pas de toi un⋅e paysan⋅ne⋅ ! Ne plus s’inscrire dans l’économie, ou ne vendre qu’un petit surplus à la marge, ça oui (mais ce n’est pas que ça, condition nécessaire mais pas suffisante, car il y a tout l’ethos et le mode de vie dont a parlé @koldobika).

      J’ai retrouvé une explication de Clément Homs sur feu decroissance.info (vive la mémoire et les archives militantes !) :
      http://decinfo.apinc.org/phpBB2/viewtopic.php?p=39601#39601

      Deuxième élément de ma réflexion sur l’étiquette paysanne : ayant fait des études d’histoire, j’ai toujours lu, et appris des personnes qui se penchaient dans leurs recherches sur ces questions, qu’il fallait clairement distinguer historiquement, les figures du chasseur-cueilleur, du paysan, de l’agriculteur et de l’entrepreneur agricole (c’est le b-a-ba de toutes études sur le monde rural, son évolution et sa modernisation depuis la Révolution fourragère et individualiste du XVIIIe siècle). Les temps historiques de ces figures sont différents (le temps long de Braudel), et la nature de ces activités connaissent à chaque fois, une altération (voir le texte initial du topic). Et le paysan n’est pas un agriculteur, il ne travaille pas que la terre ou n’est pas qu’un éleveur, les activités artisanales sont très importantes et occupent en volume plus de temps que le travail des champs notamment (veillées, saisons creuses, travail des femmes, etc). La vie paysanne relève aussi bien d’un système politique (résistance auto-organisée, prise en charge de l’administration municipale, etc), culturel (patois, habillement spécifique, jeux collectifs et fêtes particulières, etc), identitaires (saints locaux, mémoires, etc), social (communauté villageoise avec esprit de groupe, sentiments communs, organisation du travail), religieux (assistance aux pauvres dans le cadre paroissial, autorité morale du curé de village, n’imaginons pas non plus un monde paysan écrasé par le labeur dont nous aurait libérer les scènes de nos vies futures, puisque selon les pays entre 1/4 et 1/3 des jours de l’année sont des jours et des fêtes chomés notamment du fait du calendrier religieux et festifs, etc), coutumiers, juridiques et judiciaires

      Quant à la Fédération des Travailleurs de la Terre (CNT), elle écrit cela :

      Pour comprendre la situation actuelle, il faut déjà oser faire le constat que la paysannerie a disparu en Europe, en Amérique du Nord, comme dans tous les pays industrialisé. Dans le reste du monde, là où elle subsiste, elle est en train de subir à un rythme accéléré les modifications structurelles que la paysannerie française, notamment, a connu lors des 100 dernières années. Ce type de société tirait son originalité de sa logique autonomisante : autosubsistance alimentaire, autonomie technique (non spécialisation des tâches et maîtrise de l’outil de production), autonomie de la collectivité sociale (famille, villageoise, collective). Constater la disparition de ce type d’organisation sociale et économique a l’avantage de clarifier la situation actuelle, et d’éviter les chausse-trappes de la dialectique marchande qui, dans ce domaine aussi, brouillent notre perception de la réalité.

      Sans oublier : Henri Mendras La fin des paysans, 1967
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Mendras
      http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/CEP_Analyse54_Henri_Mendras_Retour_sur_La_fin_des_paysans_cle0ba475

      En 1984, 17 ans plus tard, il disait :

      Certes il reste des agriculteurs qui nous nourrissent en abondance et qui font du bruit, bien qu’ils soient trois fois moins nombreux qu’il y a trente ans. Certes les ruraux sont toujours aussi nombreux, ou presque, et la société rurale a connu une spectaculaire renaissance. Mais ni les uns ni les autres ne sont plus des paysans.

    • à propos de d’#agro-industrie, d’#agriculture_paysanne et de la conf, je retombe sur une vieille interview de René Riesel
      http://www.liberation.fr/week-end/2001/02/03/les-progres-de-la-soumission-vont-a-une-vitesse-effroyable_353523

      On connaît la blague classique du môme qui demande si les poissons sont carrés parce qu’il ne les a vus que sous forme de surgelés panés, des gens de 40 ans ne savent pas où est le devant et le derrière d’une vache : cet état d’ignorance tragique se généralise. Mais devant l’espèce de panique qui saisit les gens face à l’abîme, on tente de les rassurer avec le retour à de pseudo-traditions rurales, qui seraient un refuge possible de la qualité en matière agricole, alors qu’en réalité on libère seulement l’inventivité publicitaire pour rhabiller la même merde industrielle. J’ai vu les choses se dégrader à vive allure. Il n’y a plus de #paysannerie en France, seulement des agriculteurs, plus ou moins intégrés, qu’ils l’admettent ou pas, dans un segment de la production agro-industrielle. Et, contrairement à ce que clame sans cesse la #Confédération_paysanne, l’industrialisation de l’agriculture ne se traduit pas nécessairement par la concentration des exploitations.

      Pourquoi être allé à la Confédération si son projet vous semble à ce point faux ?
      L’industrialisation de l’élevage du mouton était la tendance dominante et, comme éleveur, j’ai pratiqué exactement l’inverse. Ce fut l’union sacrée pour me dégager. En 1991, les gens de la Confédération du cru sont venus me chercher et, avec eux, j’ai eu la tentation d’élargir un peu la bagarre. La Confédération rassemble des socialistes, des babas, des gauchos repentis, des Verts, un club d’idées assez paradoxal qui fonctionne sur le consensus de façon à présenter une unité de façade, avec toutes sortes de tendances qui cohabitent sans jamais aller jusqu’au bout des discussions... J’ai cru pouvoir faire avancer des questions pour moi centrales. Nombre de ces gens étaient ou sont vraiment de bonne foi. Il y avait des choses à faire sur le terrain ; ensuite, je n’ai jamais renoncé à rien, j’ai toujours dit ce que je pensais du fonctionnement de l’organisation, des illusions qui y étaient répandues, mais bon, j’y ai fait ce que je pouvais y faire (contre les OGM, en particulier), et j’en suis parti en mars 1999, quand rien n’est plus resté possible.

      Pourriez-vous expliquer en quoi le devenir de la paysannerie et les questions liées au génie génétique constituent à vos yeux des questions fondamentales ouvrant sur la possibilité de refonder une théorie critique ?
      Eleveur, j’ai vu de près la fin du blitzkrieg dont a été victime le monde rural et agricole dans les pays développés. On a cassé la civilisation paysanne, ou du moins ce qui en restait. La paysannerie traditionnelle n’était certes pas porteuse de valeurs mirifiques, à préserver à tout prix ; simplement, elle conservait vivante une mémoire permettant de suivre des chemins autres que ceux imposés par le développement industriel. On y trouvait des attitudes par rapport à la vie, et notamment à la vie sociale, très antinomiques avec le rationalisme dominant, un mode de vie, en tout cas, moins séparé que ce à quoi a abouti l’industrialisation en réduisant l’homme au travail et en colonisant ensuite le temps libre. J’ai vu l’ancienne société rurale se liquéfier, pourrir sur pied, des comportements se raidir. On ne peut se contenter des simplifications des antimondialistes, avec les méchantes transnationales qu’on substitue aux 200 familles et aux capitalistes à haut-de-forme et gros cigare pour avoir un ennemi clairement identifiable, alors que la domination fonctionne essentiellement grâce à la soumission : la soumission à l’industrialisation, à l’emprise d’un système technique.

      ... Que trop peu de gens, à votre avis, critiquent fondamentalement.
      Ma critique n’est pas de type heideggérien et ne vise pas la technique en tant que telle. Mais il faut bien saisir l’enjeu de l’industrialisation de l’agriculture, qui atteint un stade ultime avec les chimères génétiques : il s’agit, ni plus ni moins, d’une tentative de supplanter définitivement la nature (extérieure et intérieure à l’homme), d’éliminer cette dernière résistance à la domination du rationalisme technologique.

      Une « raison » qui veut ignorer ­ et ici supprimer pratiquement­ ce qui n’est pas elle, c’est, je crois, la définition minimum du délire. Si on comprend cet enjeu, alors on doit remettre totalement en cause les bases mêmes de l’actuel système agricole.

      Or, que voit-on ? Une pseudo-contestation qui en appelle à l’Etat interventionniste pour tenir et moraliser les marchés, assurer l’existence des agriculteurs, alors que le projet ouvert de ces Etats est de les éliminer, comme en Grande-Bretagne où la paysannerie totalise à peine 1 à 2 % de la population. Il y a aujourd’hui un projet, paraît-il progressiste, visant à intégrer l’agriculteur dans un dispositif où il est un agent de l’Etat, modèle totalement bureaucratique dont on voit bien les sources historiques.

      Du coup, on comprend mieux les liens entre divers mouvements comme Attac ou la Confédération. C’est la tentative de restauration du parti des vaincus historiques, c’est-à-dire des partisans de l’Etat, vaincu à leurs propres yeux ­ la souveraineté des Etats s’effrite, etc. ­, mais ne désespérant pas d’en refonder un qui serait, cette fois, « vraiment citoyen ».

      #ogm #critique_techno #étatisme

    • suite

      Prendre les choses à la racine, c’est critiquer les bases technoscientifiques de la société moderne, comprendre la parenté idéologique profonde entre le progressisme politique ou social (c’est-à-dire la « mentalité de gauche » telle que la définit Theodore Kaczynski) et le progressisme scientifique. L’industrialisation est depuis la « révolution industrielle » en Angleterre une rupture absolument fondamentale avec l’essentiel du processus d’humanisation. Sans civilisation paysanne, c’est la civilisation tout court qui se défait, on le constate aujourd’hui. Et la signification historique de l’industrialisation, sa vérité profonde devenue manifeste au XXe siècle, c’est la destruction : avec Auschwitz et Hiroshima, on a les deux fonts baptismaux sur lesquels a été portée l’époque contemporaine.

    • Ben non je vois pas la contradiction. Il dit clairement que pendant un temps donné, la conf a permis (lui a permis, notamment) de porter certaines luttes (mais il ne parle pas de lutte pour revenir à la paysannerie du tout). Et qu’ensuite quand il a pensé que l’état du syndicat ne permettait plus de porter correctement ces luttes, il en est parti.

  • #Les_Chemins_de_Damas (en espérant que ça incite @nidal à poursuivre ses commentaires de lecture)

    Pages 285 à 288 du bouquin de Chesnot et Malbrunot : fin février 2012 dans le quartier de Homs, Bab Amr, tenu par des brigades de l’ASL, encerclé et bombardé par l’armée régulière, deux journalistes occidentaux, Edith Bouvier (blessée à la jambe) et Daniel Williams, sont coincés. LA DCRI essaie d’utiliser ses bonnes relations avec Ali Mamlouk (chef des services syriens) pour que l’armée syrienne cesse ses bombardements le temps que le Croissant Rouge les exfiltre de là puis les transfère à l’ambassade française à Damas. Mamlouk accepte.

    Mais certains rebelles proches des journalistes retenus leur ont dit que c’était un piège et qu’il ne fallait pas y aller.

    Et les journalistes refusent. Dans le dos de l’ambassadeur Chevallier et de la DCRI, la DGSE s’appuie, elle, sur les soutiens libanais de brigades de l’ASL, Ashraf Rifi et les F.S.I. libanaises, pour tenter de les exfiltrer sans passer par Damas. Car :

    En fait, si les journalistes ne veulent pas sortir, c’est parce qu’ils ne sont pas seuls. Dans Homs, sous les bombes, un petit groupe de mercenaires français est présent, aux côtés des rebelles, le groupe Abou Baqir. L’information nous a été confirmée par la DCRI , et les renseignements syriens. […] Journalistes et mercenaires quitteront Homs séparément via Al-Qoussayr et le Liban où les services de renseignement les recueilleront. Leur sortie a été négociée par la DGSE et les services libanais, selon Bernard Squarcini, avec l’aide de l’Armée syrienne libre précisera Etienne Mougeotte.

    Une note de bas de page précise :

    Hormis certains sites, personne en France ne parla de ces hommes engagés aux côtés des rebelles.

    Comme dans tout le livre, il y a ce que balancent C. et M. (la présence de « mercenaires » français à Bab Amr et le double jeu de la DGSE). Il y a ce qu’ils sous-entendent sans le dire (ces barbouzes sont liées au COS ou à la DGSE, et le sont forcément avec l’aval d’autorités françaises supérieures). Et il y a ce qu’ils taisent : qui sont « ces sites français » qui ont évoqué l’affaire à l’époque, et qu’est-ce que cela implique ? S’agit-il de Mediapart, de Rue89 ? Non, il s’agit en fait de Thierry Meyssan, via le réseau Voltaire, présent à Damas. Le jour même où Edith Bouvier allait être blessée (22 février 2012), Meyssan écrivait : http://www.voltairenet.org/article172861.html

    Lors de la prise du bastion insurgé dans le quartier de Bab Amr, à Homs, l’armée syrienne a fait plus de 1 500 prisonniers, dont une majorité d’étrangers. Parmi ceux-ci, une douzaine de Français ont requis le statut de prisonnier de guerre en déclinant leur identité, leur grade et leur unité d’affectation. L’un d’entre eux est colonel du service de transmission de la DGSE

    Du coup comment C. et M. peuvent-ils se contenter de cette affirmation un peu sibylline de Mamlouk ?

    Nous ne savions pas s’il s’agissait de civils ou de militaires nous assura Ali Mamlouk. Nous n’avons pas conclu d’accord avec la France les concernant. L’arrangement a été noué entre la DGSE et les Libanais qui ont aidé à faire sortir tout ce beau monde de Bab Amr.

    Car si Meyssan savait (quoique de manière un peu confuse), comment Mamlouk n’aurait-il pas su ? Par la suite Meyssan prétendra avoir joué un rôle dans la négociation (ratée) et quelques jours après leur libération (3 mars 2012), il donnera sa version des évènements. Il y fait de Bouvier une probable agent de la DGSE et n’oublie pas d’évoquer … Malbrunot :
    http://www.voltairenet.org/article172956.html

    Il n’est pas surprenant que la journaliste se fasse la porte-parole d’Alain Juppé. Elle a été engagée au groupe Le Figaro par Georges Malbrunot. Selon les autorités syriennes, ce dernier était dans les années 80 l’agent de liaison de la DGSE avec les Frères musulmans. Il fut arrêté à Hama, puis restitué aux autorités françaises à la demande expresse du président François Mitterrand.

    Dans ce même article, Meyssan – dont il est toujours difficile d’évaluer la qualité des informations - parle par ailleurs d’un accord sous le manteau entre la France et Assef Chawkat :

    En définitive, je découvris qu’un accord avait été négocié par le général Assef Chawkat avec une haute personnalité française de ses amis pour trouver une solution politique à cet imbroglio. Les Forces loyalistes ont ouvert leurs lignes pour laisser passer nuitamment les conseillers militaires français et les journalistes vers le Liban. Au petit matin, l’Armée « syrienne » libre a découvert leur fuite. Comprenant qu’ils étaient abandonnés, les mercenaires décidèrent de se rendre, abandonnant leur propre arsenal, tandis que les islamistes refusèrent les dernières sommations.

    • Pour info, Chesnot et Malbrunot donneront une conférence à Lyon

      Organisée par le GREMMO

      Mardi 9 décembre 2014 - de 18h à 20h - grand Amphi - Sciences Po Lyon - rue Appleton - Lyon 7e

      La conférence sera précédée par une dédicace de l’ouvrage par les auteurs.

  • Archives septembre 2012 : Syrie, champ de bataille médiatique, par Antonin Amado et Marc de Miramon (Le Monde diplomatique, septembre 2012)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/09/AMADO/48102

    Mais ces quelques témoignages n’entament pas la trame de la dramaturgie syrienne : pilonnage de Homs, massacre de Houla, mort des journalistes Marie Colvin, Rémi Ochlik et Gilles Jacquier — dont il semble maintenant qu’il ait été tué par des tirs provenant des positions rebelles. Une poignée d’acteurs dominent la narration du conflit. Parmi eux, les principales chaînes satellitaires du Proche-Orient, dont Al-Arabiya et Al-Jazira, propriété des deux poids lourds de la Ligue arabe, nouveau haut-parleur de la diplomatie du Golfe : l’Arabie saoudite et le Qatar. Ces monarchies absolues, qui ne s’appuient sur aucune légitimité démocratique tout en promouvant la « liberté » chez leurs voisins, mènent une « guerre froide régionale » à la Syrie, dernier régime arabe participant, selon elles, à l’« arc chiite » qui s’étendrait de Beyrouth à Bagdad, en faisant vaciller Bahreïn.

    Ces chaînes bénéficient d’un a priori bienveillant quant à la fiabilité des informations qu’elles diffusent, si fantaisistes soient-elles. Ainsi l’essayiste Caroline Fourest écrit-elle dans Le Monde (25 février 2012) : « D’après Al-Arabiya, des opposants au régime iranien affirment que leur gouvernement a fourni un four crématoire à son allié syrien. Installé dans la zone industrielle d’Alep, il tournerait à plein régime… Pour brûler les cadavres des opposants ? »

  • D’après les sources du al-Akhbar libanais, un ISIS (alias « al-Dawla »- « l’Etat »-) bien équipé et « souhaitant le martyr » s’apprête à rejoindre al-Nusra dans le Qalamoun, chose qui, d’après al-Nusra, serait facilité par le régime syrien afin qu’une « grande guerre » se déclenche au Liban.
    http://english.al-akhbar.com/content/al-nusra-front-refuses-include-damascus-negotiations

    According to sources, these factions believe that “the arrival of the ‘State’ is inevitable after it seized control of large swaths of the Homs countryside.” Therefore, this step will mark the beginning of the official end of the Free Syrian Army in Jurud al-Qalamoun because the most important factions in Jurud al-Qalamoun pledged allegiance to the “State,” like the Independent al-Farouk Brigade under the leadership of Muwafaq Abu al-Sus, the al-Qusayr Brigade under the leadership of Lieutenant Colonel Abu Arab and al-Muqanaa Brigade. All these brigades are now affiliated with the “Islamic State” whether in “Wilayat Homs” or in “Wilayat Damascus.” These three brigades are estimated to have 300 fighters. According to sources, the common denominator between the brigades is that they do not believe in an ideology, but were motivated by fear of the “State” and an interest in its money. Despite the exceptional relationship between al-Nusra Front and the “State” in this part of Syria (unlike other areas), sources close to al-Nusra see developments on this front as “a tactic by the Syrian regime through which the fighters of the “State” are allowed to advance in Homs in order to facilitate their arrival at the Qalamoun mountains and thus officially drag Lebanon into the war. Perhaps that will open the deferred confrontation between the two jihadi groups.” The sources indicate that most of the State’s fighters deployed in the area surrounding the Shaer gas field are foreign fighters, mostly from Chechnya, Europe and the Gulf. According to these sources, this means that “they only came to be martyred,” suggesting that they are different from the fighters of the “State” currently deployed in al-Qalamoun. These sources believe that the arrival of these fighters to Qalamoun means a major battle will break out in Lebanon. They also speak of the quality weapons these fighters have, which they looted from weapons depots in Syria and Iraq.

  • Selon Romain Caillet, Adbul-Salam Harba prête allégeance à l’État islamique :
    https://twitter.com/romaincaillet/status/532380276043677696

    #Syrie : Abdul-Salam Harba, une des principales figures de l’#ASL lors du siège de #Qusayr, fait allégeance à l’#EI.

    Alors ça ne rate pas, on a Schams El Ghoneimi qui sort l’explication (usuelle) qui va bien :
    https://twitter.com/schamseu/status/532488009468616706

    Tant q la coalition ne vise que #EIIL / AlNusra, les opposants d’Assad seront de + en + contraints ds cette voie

    Certes certes, mais le Abdul-Salam Harba, il n’a tout de même pas été nécessaire de le contraindre beaucoup dans cette voie… Dès juin 2012 c’est lui qui chassait les chrétiens de Qousseir : Un chrétien tué à Qusayr - Deux prêtres confirment l’ultimatum lancé aux chrétiens
    http://www.fides.org/fr/news/33194-ASIE_SYRIE_Un_chretien_tue_a_Qusayr_Deux_pretres_confirment_l_ultimatum

    Le chrétien Maurice Bitar a été tué à Qusayr, la petite ville des environs d’Homs que la population chrétienne présente – environ 1.000 personnes sur les 10.000 chrétiens qui y résidaient avant le début des violences – a été contrainte à quitter après l’ultimatum lancé par une faction armée faisant partie des forces de l’opposition et conduite par le « général » Abdel Salam Harba (voir Fides 09/06/2012). Comme cela avait été anticipé par Fides, un certain nombre de chrétiens, après l’avertissement, ont choisi de rester à Qusayr, s’exposant ainsi à de graves risques. Maurice Bitar a été tué par un franc-tireur en compagnie de trois autres hommes alors qu’il était sorti de chez lui pour acheter du pain pour sa famille. Les habitants chrétiens de Qusayr, indiquent des sources locales de Fides, font l’objet de vexations comme l’interdiction de circuler dans les rues et l’obligation de « céder le passage » s’ils rencontrent un musulman « comme à l’époque du califat ottoman » remarque la source de Fides.

    Il semble qu’il circulait à l’époque une vidéo du même bonhomme exigeant qu’on égorge les opposants de l’ASL devant les égoûts. Je ne la retrouve pas, c’est le genre de chose qui ne circulait que sur les sites pro-régime.

  • Archives : juin 2012, Max Blumenthal dénonce le Akhbar comme « propagandiste de Bachar Assad » et, en particulier, ridiculise l’idée que plusieurs milliers de combattants islamistes auraient pour but de « proclamer un caliphat islamique en Syrie ». (Dès novembre suivant, les « libérateurs » d’Alep annonçaient le désir d’établir un « État islamique juste », en posant devant un drapeau salafiste ; et évidemment Daech prétendra réaliser l’Émirat en juin 2014.)

    The right to resist is universal : A farewell to Al Akhbar and Assad’s apologists
    http://maxblumenthal.com/2012/06/the-right-to-resist-is-universal-a-farewell-to-al-akhbar-and-assads-a

    Echoing Assad, Ghorayeb has referred to the Syrian army’s pornographically violent crackdowns on what by all accounts is still a mostly homegrown resistance as “the regime’s war against the foreign sponsored terrorists and insurrectionists,” calling for “a security solution to root [them] out.” At the Al Akhbar’s Arabic site, Jean Aziz predicted a complete Salafi takeover of Syria if Assad falls. Meanwhile, Ibrahim al Amin claimed that the Syrian opposition “cop[ied] the modus operandi which was devised by the leadership of al-Qaeda,” then uncritically quoted an unnamed regime source who insisted that “a hardline majority of the armed groups have come to be led by non-Syrians.” Similarly, Narwani asserted that a shadowy 5000-man ultra-Islamist militia has been operating inside the city of Homs with “plans to declare an Islamic Caliphate in Syria” — Creeping Shariah! She based her remarkable assertion on a single conversation with an anonymous journalist.

    Le texte de Blumenthal contient en particulier une remarque d’une grande faiblesse, mais qui a cela d’intéressant qu’elle est reprise par les usual suspects (Thomas Pierret me l’a sortie) :

    (ironically, they seem to have little problem with Hezbollah’s core Islamist values)

  • Archive 7 septembre 2012 : Syrie : Jacques Bérès [de MSF] a soigné des djihadistes français à Alep
    http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/syrie-jacques-beres-soigne-des-djihadistes-francais-alep-185253

    Parmi les dizaines de blessés que Jacques Bérès a soigné, il confie que la majorité était des combattants, ce qui s’explique par la proximité d’Alep avec la ligne de front. Mais ce qui a changé par rapport à ses autres missions, notamment celle de février dernier à Homs, ce sont les profils des combattants, « la moitié me paraissait être des djihadistes », ils avaient « le bandeau, les versets coraniques, même les voitures qui les amenaient avaient le drapeau d’Al-Qaida ». Mais devant l’origine des blessés, Jacques Bérès ne se pose pas de question politique ou philosophique, « ma préoccupation majeure c’est de savoir d’où vient le sang et combien de temps ça peut tenir ».

    http://www.dailymotion.com/video/xtdvkk_syrie-jacques-beres-a-soigne-des-djihadistes-francais-a-alep_new


    Après, quand il peut, le chirurgien discute avec ceux qu’il a sauvés. Il a été surpris de rencontrer récemment deux Français, « c’était un peu troublant, l’un disait que Mohammed Merah était l’exemple à suivre. Ils disent qu’ils sont là pour l’après Bachar pas pour les combats du moment et que leur but c’est l’émirat mondial et la charia ».

  • عندما ينفي جو بايدن انه اعتذر لاردوغان ويتهم البيت الابيض بالتزوير وعندما تحتل “الدولة الاسلامية” اكبر حقل غاز في حمص فهذا يؤكد ان الاستراتيجية الامريكية تسير من فشل الى آخر
    http://www.raialyoum.com/?p=174417

    Edito tortueux mais intéressant d’ABA dans Rai al-youm.

    Titre et vague résumé.

    "Quand Joe Baiden nie avoir présenté ses excuses et accuse la Maison blanche d’avoir falsifié ses propos, et quand ’l’Etat islamique’ occupe le plus grand champ pétrolier près de Homs, tout cela confirme que la stratégie US va d’échec en échec."

    Pas besoin de lire les éditos de la presse US pour voir que la stratégie US va à l’échec.

    Deux mois de bombardements pour rien, prise d’un gisement de gaz près de Homs par l’EI, et conquètes de ses alliés "non-déclarés" d’Al-Nusra près d’Idlib.

    Aucun doute sur les fait que les US considèrent toujours Assad comme "la première source de terrorisme", mais la manière dont ils s’y prennent donne des résultats inverses à ceux attendus.

    L’administration US, notamment en frappant Jabhat al-nosra en même temps que l’EI, a rompu les équilibres au sein des forces d’opposition et tendu la situation avec la Turquie.

    Pour beaucoup de factions extrémistes religieuses, l’ASL est désormais une bande de collabos maintenant qu’elle combat contre l’EI.

    Pour beaucoup d’intellectuels [syriens] rencontrés aux EAU, leur pays est la victime d’un piège bien tendu. Et ceux qui pensent différemment en raison de leur détestation pour le régime sont toujours moins nombreux.

    Etonnamment, on répète davantage depuis quelque temps le fait que l’EI travaille pour le régime. Quand on oppose à cela tous les témoignages sur les victimes dans l’armée syrienne de l’EI, on nous répond que c’est juste de la mise en scène.

    En Irak, l’éviction par les US d’al-Maliki est un échec.

    La meilleure preuve que cela va mal, c’est le fait que Baiden accuse la Maison blanche d’avoir inventé ses fausses excuses.

    L’intervention militaire US n’a plus l’efficacité d’autrefois. Ses advensaires sont plus forts, les peuples arabes croient moins à la force de ces politiques et, du coup, elles sont toujours moins efficaces...

  • At least 37 injured in a car bomb in #syria's #Homs
    http://english.al-akhbar.com/content/least-37-injured-car-bomb-syrias-homs

    A car bomb wounded 37 people including a child, now in a critical condition, in the central Syrian city of Homs on Wednesday, state media reported. “Terrorists detonated a car bomb in the center of Zahra neighborhood in Homs city,” state television said. It said the explosion caused major damage to nearby houses and shops. On October 1, a double suicide bombing targeted a school in the neighborhood of Akramah, also in Homs. The incident resulted in the death of 32 and injury of 115 civilians, most of them children. read more

    #ISIS

  • بعد قصف الطائرات الامريكية لحمص هل سيأتي الدور على دمشق قريبا ام بعيدا.. ثم تجفيف منابع التمويل لـ”الدولة الاسلامية” هل سيكون مقدمة لتجريف مئات المليارات الخليجية؟
    http://www.raialyoum.com/?p=158531

    "Après le bombardement de Homs par des avions US, le tour de Damas viendra-t-il tôt ou tard ? L’assèchement des sources de financement de l’EI sera-t-il une introduction à nettoyage des centaines de milliards du Golfe ?"

    résumé à ma façon : les objectifs de la Coalitions s’étendent chaque jour un peu plus, mais on ne nous dit pas l’objectif final : c’est vraiment une organisation terroriste dont la CIA dit qu’elle comporte 30 000 hommes ?
    Ou bien l’EI est bien plus fort que prévu, ou alors la Coalition est très faible : 4 semaines de bombardement et l’EI est sur le point de prendre la ville de Ain al-arab à la frontière turque.
    Aujourd’hui la Coalition bombarde Homs et un site près d’Alep : qu’est-ce qui l’empêche de faire la même chose à Damas et à Lattaquié sous le même prétexte ?
    Une seule chose est sûre : c’est l’argent du Golfe qui paiera la facture (1 milliard de US$ par mois si tout va bien), sachant que David Cameron parle de 5 ans de guerre.
    On sait qu’il faudra une intervention au sol, à la charge de l’armée irakienne une fois reconstituée et des "modérés syriens", 5000 combattants entraînés par des Saoudiens dont l’expérience est nulle dans ce domaine et qui viennent d’être battus par une pauvre armée de Houthis au Yémen !
    Personne ne veut parler d’après, des frontières qui resteront, de celles qui seront tracées. La question ne doit pas être posée, surtout par les habitants de la région !
    Les aviateurs arabes qui bombardent, dans des avions made in USA, l’EI peuvent fanfaronner : ce sont leurs enfants qui paieront la note en fin de compte !

  • Le gouvernorat de Homs, un autre fief de l’Etat islamique
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/260814/le-gouvernorat-de-homs-un-autre-fief-de-l-etat-islamique

    Le 17 juillet 2014, les combattants de l’Etat islamique (EI) annonçaient leur conquête du champ gazier de Sha‘ir, situé dans le désert du gouvernorat de Homs. La conquête de ce complexe gazier, repris par l’armée syrienne le 26 juillet, avait été suivie du massacre de la plupart des prisonniers : soldats de l’armée régulière, miliciens des « Forces de défense nationale », loyalistes au régime de Bachar al-Assad, et une partie du personnel civil travaillant sur le site. Au-delà de l’émotion suscitée par la violence de cette bataille, où certains médias allèrent jusqu’à évoquer le chiffre de 350 morts (lire sur RFI), jamais un groupe rebelle n’était parvenu en une seule journée à infliger une telle perte aux forces du régime syrien (fait signalé par Rami Abderahman, directeur de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, au cours d’un reportage de la chaîne Al Hadath TV). Outre le bilan humain et l’enjeu stratégique représenté par ce champ gazier, dont l’exploitation assure en partie la production de l’électricité en Syrie (1), la prise d’al-Sha‘ir a été l’occasion de mettre en évidence une réalité méconnue : l’expansion croissante de l’EI dans la province de Homs, en particulier dans son secteur oriental.

  • Le gouvernorat de Homs, un autre fief de l’Etat islamique
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/260814/le-gouvernorat-de-homs-un-autre-fief-de-l-etat-islamique
    par Romain Caillet

    Considéré aujourd’hui par de nombreux experts comme la principale menace terroriste, l’Etat islamique (EI), anciennement connu sous le nom d’Etat islamique en Irak et au Levant, a su établir sa domination sur de larges secteurs des territoires irakien et syrien. En Syrie, cette domination de l’EI s’exerce sur les régions de la vallée de l’Euphrate (Raqqa, Deir ez-Zor et Hassaka) et sur la campagne orientale d’Alep. Hormis ces zones, la province de Homs constitue un cas d’étude particulièrement intéressant, dans la mesure où l’EI s’y trouve en expansion, sans toutefois être parvenu à établir son autorité sur l’ensemble des forces de la rébellion.

    #ISIS #EIIL #Homs #Caillet

  • Entretien avec Romain Caillet, chercheur et consultant sur les questions islamistes
    http://www.observatoire-qatar.com/politique/item/199-entretien-avec-romain-caillet-chercheur-et-consultant-sur-le

    Depuis la victoire de l’Etat islamique sur Jabhat an-Nusra dans la région de Deir ez-Zor, l’activité militaire de l’EI s’est concentrée sur les forces loyalistes au régime de Bachar al-Assad. On peut notamment citer depuis le mois de juillet, la conquête du champ gazier d’ash-Shaïr dans la région orientale de Homs, les prises des bases de la 17e division et de la 93e brigade dans la province de Raqqa et enfin la prise de contrôle du 121e régiment d’artillerie au Sud de la ville de Hassaka. Cependant, les combats inter-rebelles ne sont pas terminés, ainsi l’EI a conquis plusieurs localités de la campagne d’Alep les 12 et 13 août, ouvrant ainsi la voie à une reconquête d’Azaz et une reprise en main de tout le Nord de la province. Les causes de ces combats inter-rebelles sont un peu difficiles à résumer en quelques lignes. D’un côté, l’Etat islamique accuse ses adversaires, notamment les factions modérées soutenues par les régimes du Golfe, d’être manipulées par l’Occident, tandis que ces dernières voient en l’EI un acteur hégémonique et dominateur, préoccupé par ses seuls intérêts auxquels il donnerait la priorité sur ceux de la révolution syrienne.