city:homs

  • What happens next in Aleppo will shape Europe’s future | Natalie Nougayrède | Opinion | The Guardian
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2016/feb/05/aleppo-europe-vladimir-putin-russian-military

    It is hardly a coincidence that the bombardment of Aleppo, a symbol of the 2011 anti-Assad revolution, started just as peace talks were being attempted in Geneva. Predictably, the talks soon faltered. Russian military escalation in support of the Syrian army was meant to sabotage any possibility that a genuine Syrian opposition might have its say on the future of the country.

    Pas eu envie de lire le tout mais, dans ces quelques lignes, déjà pas mal de gros arrangements avec la vérité ! Alep n’a jamais été le symbole de la révolution. Il est parfaitement attesté que la ville a longtemps temporisé pour rejoindre le camp des protestations, bien après Deraa, Homs, Hama et même Damas... Et quand elle l’a fait,nombre d’observateurs ont parlé à l’époque d’une revanche des pauvres campagnes rurales environnantes sur la bourgeoisie alépine « authentique »... Ensuite, parler d’une « genuine Syrian opposition », au moins aujourd’hui, c’est juste du foutage de gueule quand on sait que l’opposition est dite « de Riyad, ou du Caire, ou du régime »...

    Ces quelques lignes sont tirées d’une opinion signée par Natalie Nougayrède, « spécialiste des questions internationales, notamment de l’Europe orientale et de l’espace post-soviétique »... Hahaha !

    #syrie #russie

  • Syrie : de nouveaux rapports de force favorables au régime Assad - Moyen-Orient - RFI
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20160130-syrie-nouveaux-rapports-force-favorables-regime-bachar-el-assad-vladimi

    Cinq offensives simultanées

    Appuyée par l’aviation russe, l’armée syrienne, soutenue au sol par les troupes supplétives de l’armée de défense nationale, par le Hezbollah libanais et par des instructeurs iraniens, a lancé simultanément cinq offensives majeures : à Lattaquié (ouest), au sud et à l’est d’Alep (nord), autour de Damas et dans la province de Deraa (sud). D’autres offensives de moindre envergure sont en cours à Quneitra (sud), au nord et à l’est de Homs (centre), à l’est et au sud de Hama (centre). Dans la province de Deir Ezzor (est), l’armée syrienne est sur la défensive face au groupe Etat islamique (EI).

    Lattaquié est une priorité, car cette province abrite la base aérienne russe de Hmeimim, menacée par les rebelles, qui se trouvaient dans les montagnes, à 50 kilomètres. Après trois mois de combat, l’armée syrienne et ses alliés ont repris les deux principaux bastions rebelles de Salma et de Rabiha, défendus par des islamistes turkmènes d’obédience turque, par le Front al-Nosra et d’autres groupes.

  • Will Syrian regime’s advances on the ground strengthen their position in Geneva? - Al-Monitor: the Pulse of the Middle East
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2016/01/syria-latakia-offensive-ahead-geneva-3-hirbnafsah.html

    The Syrian regime’s offensive on the Latakia countryside, the Hama countryside and the Homs countryside — which seems to be the regime’s new destination, according to the military situation on the ground and the continued Russian support — and its previous offensive on the countryside of Daraa plus truces in Homs and Rif Dimashq seem to be an attempt by the regime to control vital areas in Syria and secure major cities in the country, from Daraa to Hama and all the way to the coast, in order to have the strongest voice at the negotiating table.

    Read more: http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2016/01/syria-latakia-offensive-ahead-geneva-3-hirbnafsah.html#ixzz3yj9Jja4P

    • Je n’ai rien contre l’idée que le régime syrien serait diablement machiavélique, mais que le but des avancées militaires soit de conforter sa position politique, est-ce que ce n’est pas le principe même de la guerre ? ?

    • C’est-à-dire que si tu regardes ce que font les États-Unis et les résultats qu’ils obtiennent, ce n’est pas si clair… un autre des principes de la guerre, c’est d’enrichir les marchands d’armes et leurs mignons politiques.

  • Le « Y » syrien : Damas-Alep, Homs-Lattaquié par Juan Cole.
    Un résumé à ma sauce : pour assurer sa viabilité, l’Etat syrien ne doit pas perdre le contrôle de la dorsale : Damas-Homs-Hama-Alep et de la côte. Sans quoi, les jeux sont faits. L’intervention russe a permis, en partie, à l’armée syrienne de reprendre le contrôle de ce Y.
    Top 5 Ways Putin has won big in Syria and why Europe is embracing him
    http://www.juancole.com/2016/01/top-5-ways-putin-has-won-big-in-syria-and-is-being-embraced-by-europe.html

    So what has the Russian air force accomplished?
    1. It allowed the reopening of the road from Hama to West Aleppo, ending the siege of that regime-held part of the city and pushing back the rebels from it.
    2. It retook most of Latakia Province, safeguarding the port. Yesterday came the news that the major northern al-Qaeda-held town of Rabia had fallen to the government forces, meaning that Latakia is nearly 100% in government control. These advances into northern Latakia involved hitting Turkmen proxies of Turkey, which is why Turkey shot down a Russian plane last fall. Likely the next step will be to take back cities in Idlib like Jisr al-Shughour, which fell last spring to an al-Qaeda-led coalition, and which could be used as a launching pad for the taking of Latakia port.
    3. It strengthened regime control of Hama and Homs, ensuring the supply routes south to Damascus.
    4. It hit the Army of Islam as well as al-Qaeda and Daesh around Damascus, forcing the latter two to withdraw from part of the capital and killing Zahran Alloush, leader of the Army of Islam.
    5. It hit al-Qaeda and FSA forces in Deraa Province and yesterday the key town of al-Sheikh Miskin fell to the Syrian Arab Army. This is a Deraa crossroads and its loss affects the rebels ability to maneuver in this province.

  • Local al-Qaeda leader latest opposition figure assassinated in Syria | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/news/local-al-qaeda-leader-latest-opposition-figure-assassinated-syria-183

    A local leader of al-Qaeda’s Syrian affiliate was assassinated by unknown gunmen on Wednesday, the latest in a string of killings of hardline rebels, a monitor said.

    The Syrian Observatory for Human Rights said Iyad al-Adl, “emir” for the town of Ariha in northwestern Syria’s Idlib province, was shot dead along with a second member of al-Nusra Front.

    The Britain-based monitor said unidentified gunmen opened fire on the car in which the men were driving in a western neighbourhood of Ariha.

    The assassination is the latest in a series of targeted killings over the past few weeks of senior rebels, including from the al-Qaeda affiliate Nusra and its ally Ahrar al-Sham.

    Analysts say the killings could be the work of the government or the Islamic State group, which considers all factions that have not pledged allegiance to it to be its rivals.

    At least 20 rebel commanders have been killed in the assassinations since early December in several parts of Syria, including central Homs province, southern Daraa and elsewhere in Idlib.

    Idlib province is held by the powerful “Army of Conquest” coalition of rebels including Nusra and Ahrar al-Sham.

    Rebel groups have regularly accused IS of having sleeper cells in their territory, but the militant group has not openly claimed the assassinations.

    More than 260,000 people have been killed in Syria since the conflict began in March 2011 with anti-government protests.
    – See more at: http://www.middleeasteye.net/news/local-al-qaeda-leader-latest-opposition-figure-assassinated-syria-183

  • Le trafic de Captagon, un marché de plusieurs dizaines de milliards de dollars par an - Patricia KHODER - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/965429/le-trafic-de-captagon-un-marche-de-plusieurs-dizaines-de-milliards-de

    « Quand les Syriens ont appris à faire du Captagon, la fabrication du produit, florissante jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix en Europe de l’Est, s’est arrêtée. Et c’est à partir de 2005 que la fabrication de ce produit a atteint son plein essor en Syrie », souligne le général Chamseddine. Les ateliers poussaient comme des champignons dans diverses régions syriennes, notamment dans les districts d’Idlib et de Homs.
    « Si l’État syrien saisissait du Captagon, avant le début de la guerre, cela n’implique pas nécessairement qu’il avait adopté une politique de lutte contre ce stupéfiant »

    Beaucoup, beaucoup, beaucoup d’infos sur le Captagon dans cet article dont on se demande pourquoi il arrive maintenant... On y perçoit quelques méchantes allusions contre le régime syrien (partie que j’ai sélectionnée et qui, pour moi, ne repose sur aucune information connue), et contre ses alliés du Hezbollah( les planteurs de la Bekaa, la sécurité de l’aéroport...) Mais c’est une des rares fois où cet énorme trafic, et ses liens avec la clientèle du Golfe, sont évoqués aussi crûment par un haut responsable local.

    #drogue #captagon #monde_arabe

  • Les milices prorégime en Syrie, fortes de 150.000 à 200.000 membres
    http://www.45enord.ca/2015/09/les-milices-proregime-en-syrie-fortes-de-150-000-a-200-000-membres

    Les Forces de défense nationale (FDN), créées en 2012 comptent 90.000 combattants de toutes confessions répartis à travers la Syrie, sous le commandement du général de brigade Hawach Mohammad.

    – « Kataëb al-Baas » (Les Phalanges du Baas, le nom du parti au pouvoir) : fortes de 10.000 hommes, elles sont dirigées par Hilal Hilal et sont présentes à Alep (nord) et Damas.

    – « Souqour al-Sahraa » (faucons du désert) : leurs 7.000 hommes sont entraînés par des officiers iraniens et combattent dans la région désertique de l’est de la province de Homs contre le groupe Etat islamique (EI). Ils sont spécialisés dans les embuscades.

    – « Noussour al-Zaoubaa » (Aigles de la tempête) : cette milice compte 6.000 sympathisants du Parti syrien national social, une formation prorégime.

    – « Jaich al-Wafaa » (Armée de la loyauté) : depuis 2014, cette milice a enrôlé des dizaines d’ex-rebelles de la Ghouta orientale à l’est de Damas.

    – Dareh al-Sahel (« Bouclier de la côte ») : composée de centaines de miliciens la plupart alaouites (communauté dont est issu le président Bachar al-Assad), elle se bat à Lattaquié.

    – Dareh al-Arine (« Bouclier de la tanière du lion » ; Assad signifiant « lion » en arabe) : elle est formée de combattants originaires de Qardaha, berceau de la famille Assad.

    – « Groupe de la résistance syrienne » : elle combat dans la province de Lattaquié, sous la direction d’Ali Kayali, un caïd local.

    – Al-Hosn (le Fort) : cette compagnie de sécurité fondée par Rami Makhlouf, homme d’affaires et cousin du président Assad, a participé aux combats à Damas et Lattaquié. 6.000 hommes.

    – « Dareh al-Watan » (bouclier de la patrie) : milice druze créée en avril 2015 (2.000 hommes).

    – « Sotoro » : à Hassaké (nord-est), ce groupe chrétien est fort de 500 combattants.

    – Les Maghaouir : une force formée de centaines de membres des tribus dans la Badia (désert syrien), elle est financée par l’Iran.

    – Les Chaitat (connu sous le nom d’Oussoud al-Charqiya, les lions de l’Est) : dans la région de Deir Ezzor (est), ils comptent environ 700 à 900 combattants. Une partie de la tribu avait été massacrée par l’EI.

    – Les Gardiens de la révolution iraniens : au moins 7.000 combattants sont déployés sur les fronts de la province d’Alep. Ils sont en Syrie par roulement pour une courte période.

    – Le Hezbollah libanais : avec 5.000 à 8.000 hommes, selon Philippe Smith, expert des groupes chiites armés, ils sont sur les fronts chauds et ont joué un grand rôle dans les combats du Qalamoun, de Zabadani et Qousseir à la frontière avec le Liban.

    – Abou al-Fadl al-Abbas : un groupe de 3.000 volontaires irakiens qui défend le lieu saint chiite de Sayeda Zeinab, au sud de Damas.

    – Les « Fatimides » afghans : au nombre de 3.000, ils ont participé aux combats à Deraa (sud).

    – Dans le camp palestinien de Yarmouk, des organisations palestiniennes prorégime combattent rebelles et jihadistes.

  • الميادين | الأخبار - الطائرات السورية تستهدف رتل مساعدات تركية للمجموعات المسلحة
    http://www.almayadeen.net/news/syria-ucM1j31jUkuAy6WQAI9XuA/الطائرات-السورية-تستهدف-رتل-مساعدات-تركية-للمجموعات-المسلحة

    Al-Mayadeen : des avions syriens bombardent un convoi d’aide turque aux groupes armés au nord d’Alep.

    Il y a quelques jours, les chasseurs syriens escortaient les bombardiers russes. Aujourd’hui, l’aviation syrienne est à la frontière turque... Pas de réaction d’Erdogan ? Etrange...

    #syrie

  • Homs deal between rebels and Syrian forces enters second phase | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/news/homs-undergoes-second-phase-deal-between-rebels-and-syrian-forces-151

    Syrian rebels in a former opposition stronghold in Homs will relinquish nearly half their heavy weapons as part of a landmark truce with the government, the provincial governor said on Wednesday.

    Talal Barazi told AFP that the second phase of the agreement over Waer, which had been the last opposition-held neighbourhood in the central city, was under way.

    The deal, which is being presided over by the United Nations, was reached in December and envisions Waer coming under government control in exchange for the lifting of a devastating three-year siege.

    Waer saw some of the first protests in 2011 and, as rebel fighters took control of most of the city, it was nicknamed the “capital of the revolution”.

    Over the past two years, Waer’s population has been under siege, and their numbers have dwindled from a pre-war 300,000 to about 75,000.

    In the first step, carried out last month, about 700 people - 400 women and children and 300 rebel fighters - were evacuated from the district in 15 buses.
    – See more at: http://www.middleeasteye.net/news/homs-undergoes-second-phase-deal-between-rebels-and-syrian-forces-151

  • Après Kunduz, Homs, Haydan, Taiz : Sadeh
    Yemen : Another MSF supported hospital bombed | Médecins Sans Frontières (MSF) International
    http://www.msf.org/article/yemen-another-msf-supported-hospital-bombed

    Sana’a – An MSF supported hospital has been hit by a projectile in Northern Yemen causing at least four dead and 10 injured and the collapse of several buildings of the medical facility. Three of the injured are MSF staff, two in critical condition.

    (...) “All warring parties, including the Saudi led coalition (SLC), are regularly informed of the GPS coordinates of the medical sites where MSF works and we are in constant dialogue with them to ensure that they understand the severity of the humanitarian consequences of the conflict and the need to respect the provision of medical services”, says Raquel Ayora Director of Operations. “There is no way that anyone with the capacity to carry out an airstrike or launch a rocket would not have known that the Shiara Hospital was a functioning health facility providing critical services and supported by MSF”.

    #arabie_saoudite #yémen #MSF

  • En Syrie, vingt chefs rebelles victimes d’assassinats ciblés en un mois - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/963495/en-syrie-vingt-chefs-rebelles-victimes-dassassinats-cibles-en-un-mois

    Une série d’assassinats ont ciblé en un mois 20 chefs rebelles islamistes en Syrie dont le dernier en date a coûté la vie mardi à un « émir » dans le centre du pays, a affirmé mercredi une ONG.

    Abou Rateb al-Homsi, commandant pour la région de Homs d’Ahrar al-Cham, le plus important groupe islamiste du pays, a été abattu par des hommes armés alors qu’il circulait en voiture, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme Al-Homsi est le plus important responsable tué dans une série de liquidation ayant visé principalement des cadres du Front al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda et d’Ahrar al-Cham, principaux adversaires du régime et des extrémistes de l’Etat islamique (EI).

    « Les assassinats se sont multipliés depuis début décembre mais personne ne sait qui les a commis », a noté le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane.
    Les 20 commandants ont perdu la vie par des bombes placées sur le bord de la route, des mines ou par des armes automatiques mais personne n’a revendiqué ces meurtres. Parmi les victimes figurent sept responsables du Front al-Nosra, qui est très présent dans le nord et le sud du pays ainsi que dans la banlieue de Damas, selon M. Abdel Rahmane.

  • In Pictures: Syrian Refugees Are Freezing to Death as Snow Blankets the Region | VICE News
    https://news.vice.com/article/in-pictures-syrian-refugees-are-freezing-to-death-as-snow-blankets-the-re

    The misery of millions of refugees who have fled war-torn Syria to live in tent cities across neighboring countries just got a lot worse, after bad weather paralyzed the region with freezing temperatures, strong winds, and a massive snow storm.

    The storm, which some have labelled as the “worst” to sweep the Middle East in a decade, has already killed three refugees in Lebanon.

    Among the dead is a 10-year-old girl originally from Homs, Syria, but who had fled to Lebanon’s Bekaa Valley along with tens of thousands of refugees, according to local activists. A 7-year-old boy and Syrian shepherd also died as they trekked across the dangerous, snow-covered mountains separating Syria from the town of Chebaa in southeast Lebanon.

  • Syrie. Agitation diplomatique sous le feu des canons
    http://magazine.com.lb/index.php/fr/component/k2/item/14274-syrie-agitation-diplomatique-sous-le-feu-des-canons?issue_id=213

    Sur le terrain justement, les victimes continuent de s’accumuler. Rien que le week-end dernier, un attentat à la voiture piégée, revendiqué par Daech, a endeuillé la ville de Homs, tandis que le régime bombardait, de son côté, les localités de Douma, Harasta, Saqba et Arbin, dans la Ghouta orientale, causant plus de 45 morts.
    Au début de la semaine dernière, des centaines de rebelles ont finalement quitté le quartier de Waer, le dernier qu’ils contrôlaient à Homs, en vertu d’un rare accord de cessez-le-feu supervisé par les Nations unies. Quand ils auront tous été évacués, la ville sera totalement contrôlée par les forces de Bachar el-Assad. Une victoire symbolique qui ne signifie pas pour autant que le combat est terminé, loin de là. La province d’Idlib reste encore sous le contrôle des rebelles, notamment du Front al-Nosra dans le nord et de l’Etat islamique dans l’est. La province centrale de Hama, elle aussi, témoigne d’un piétinement de l’armée du régime. Dans cette région importante, les rebelles continuent de progresser, tandis que l’armée syrienne peine à rester sur ses positions.
    L’armée syrienne, soutenue par les combattants du Hezbollah au sol et l’aviation russe dans les airs, enregistre quelques progrès sur les fronts de Lattaquié, au nord-ouest et au sud de la ville d’Alep. Les troupes loyalistes sont d’ailleurs parvenues à se rapprocher de la frontière syro-turque, au nord de Lattaquié, toujours dans un souci de sécuriser ce que l’on appelle la Syrie utile. Elles ont repris aussi l’aéroport militaire de Marj el-Sultan, occupé depuis 2012 par des rebelles islamistes, dans la périphérie de Damas.

  • Anselm Jappe et Clément Homs rompent publiquement avec Serge Latouche pour cause de non distanciation explicite avec l’extrême-droite.

    Anselm Jappe vient de publier en cette fin d’année un dernier livre-débat avec Serge Latouche. Mais annonce désormais que le débat est pour l’instant terminé.

    « Rupture inaugurale », par Anselm Jappe & Clément Homs - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/2015/12/rupture-inaugurale-par-anselm-jappe-clement-homs.html

    Mais nous devons constater aujourd’hui que la poursuite de ce débat n’a plus de sens. En ce qui concerne Latouche, au lieu de s’améliorer, il a entrepris une démarche où il montre, c’est la moindre des choses qu’on puisse dire, un manque de vigilance envers les récupérations de la décroissance opérées par la « Nouvelle droite ». Latouche semble avoir l’intention de « ratisser large » et de miser sur une espèce de « front décroissant » auquel tout le monde pourrait adhérer, indépendamment de ses positions politiques sur d’autres questions – même A. De Benoist à qui il laisse clairement la porte ouverte dans un entretien de juillet 2013 au site Reporterre[1]. Quand en Italie il n’hésite pas à s’afficher aux côtés d’un certain Diego Fusaro, un disciple de l’ordure Costanzo Preve, qui mange à tous les râteliers des fascistes italiens quand il ne donne pas un entretien en France au magazine Eléments de De Benoist en juillet-septembre 2015 (n°156).

    Dans un moment historique où le nouveau « populisme transversal » avance partout et se propose comme une véritable explication idéologique de la crise du capitalisme destinée à détourner la rage de ses victimes, le refus de participer, fût-ce indirectement ou de loin, à cette entreprise « rouge/brun » est la condition minimale pour qu’un dialogue avec nous soit possible. Nous nous engageons publiquement à cracher au visage de différents De Benoist, Soral, Onfray, Diego Fusaro, etc., dès que nous serons en leur présence, et nous attendons la même attitude de nos interlocuteurs. Latouche ne réussira jamais à enrôler la critique de la valeur dans ses troupes auxiliaires ! Les rares approches contemporaines qui restent fidèles à l’idée d’émancipation sociale combattront évidemment avec toutes leurs forces les nouveaux réactionnaires du populisme transversal – mais sans nécessairement donner raison à la gauche moderniste. La critique de la valeur continuera plutôt à démontrer que ce qui unit ces deux champs, au-delà de leurs différences, est l’anticapitalisme tronqué et la réduction de la critique sociale à une critique de la seule sphère financière.

    #rupture #débat #Serge_Latouche #Anselm_Jappe #critique_de_la_valeur #extrême_droite #décroissance #Nouvelle_Droite #Alain_de_Benoist #sortir_de_l'économie

  • Deux explosions font au moins 16 morts à #Homs en #Syrie
    https://www.mediapart.fr/journal/international/121215/deux-explosions-font-au-moins-16-morts-homs-en-syrie

    Une double explosion dans un quartier de Homs contrôlé par l’armée gouvernementale syrienne a fait samedi au moins 16 morts et des dizaines de blessés, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

    #International #Fil_d'actualités #attentats #Proche-Orient

  • Correspondance sur la naissance du capitalisme et de la valeur, entre Jean-Pierre Baudet et Clément Homs, durant toute l’année 2015.

    Au printemps 2015 une correspondance commença entre Clément Homs (Sortir de l’économie) et Jean-Pierre Baudet (Les Amis de Némésis) au sujet du texte de ce dernier « La naissance du capital et de la valeur à partir du culte religieux », qui était une présentation condensée de son ouvrage Opfern ohne Ende. Ein Nachtrag zu Paul Lafargue « Religion des Kapitals » (Matthes & Seitz, Berlin, 2012).

    Plus largement ces échanges portent sur la naissance du capitalisme et plus particulièrement sur les questions de l’historicité de la valeur, de l’origine religieuse de l’argent dans les monnaies antiques et primitives (référence au livre de Bernard Laum, Argent sacré), de la pertinence de l’analogie entre le capitalisme et la religion, de la naturalisation de l’économique et des formes sociales et catégories capitalistes (travail, valeur, argent, marchandise, etc.).

    J’ai seené (?) le texte de départ de la discussion ici :
    http://seenthis.net/messages/437112

    Première partie de la correspondance au printemps :
    http://www.lesamisdenemesis.com/?p=1420

    Puis cet automne :
    http://www.palim-psao.fr/2015/12/discussion-autour-du-caractere-historique-de-la-valeur-et-sur-la-naissanc

    et

    http://www.palim-psao.fr/2015/12/discussion-autour-du-caractere-historique-de-la-valeur-du-travail-et-de-l

    #anthropologie #Histoire #capitalisme #valeur #économie #critique_de_la_valeur #wertkritik #Jean-Pierre_Baudet #Clément_Homs #correspondance

  • Syrian rebels to administer Homs district after ceasefire deal
    http://www.alaraby.co.uk/english/news/2015/12/4/syrian-rebels-to-administer-homs-district-after-ceasefire-deal

    The second stage
    will see all heavy and medium weapons stored at the al-Birr hospital under the supervision of the committee, and they will be decommissioned and unavailble for use in fighting.

    Eventually, these weapons will be handed over the regime.

    Next, roads leading to public institutions will be made accessible.

    A map of all tunnels and mines in the Waer district will then be handed over, except for those in the Jasira al-Sabiaa area.

    Displaced families from Waer will be allowed to return home, and both the rebels and regime will release prisoners who have not been tried.
    – See more at: http://www.alaraby.co.uk/english/news/2015/12/4/syrian-rebels-to-administer-homs-district-after-ceasefire-deal/#sthash.2idK2VvS.dpuf

    • L’accord secret entre Bachar et Daech n’est peut-être pas aussi surréaliste qu’il n’y paraît...

      http://www.reporterre.net/Le-petrole-et-l-argent-de-Daech-voici-les-faits

      Le pétrole produit par Daech est essentiellement consommé sur place, en Syrie et en Irak, explique Matthieu Auzanneau. « On soupçonne fortement que l’État islamique troque avec le régime de Bachar el-Assad du brut contre des produits raffinés, complète Valérie Marcel. Nous ne disposons pas de preuves fermes, mais le régime de Bachar el-Assad avait déjà noué une entente de ce genre avec al-Nosra, un groupe rival de Daech en Syrie. » Des soupçons d’autant plus forts que l’État islamique ne dispose que de faibles capacités de raffinage. L’existence d’un tel trafic semble possible à M. Auzanneau : « Cela a été évoqué par la CIA il y a un an et nous n’avons pas d’éléments nouveaux depuis. Mais cela semble plausible dans la mesure où l’armée de Bachar el-Assad a peu fait pression sur l’État islamique, avec peu d’actions aériennes. »

    • Oui, mais il y aussi des accords secrets du même genre avec d’autres acteurs de la région exemple Israël et Turquie.
      Parler d’accord secret entre le clan assad et... porte à mon avis sur un autre niveau d’accointance. Exemple « Assad mène des batailles imaginaires contre Daech, il leur laisse des armes dans des dépôts sans se battre, on l’a vu dans des zones rurales près de Homs ou de Palmyre. »

      Il va falloir reprendre les historiques Nidal, Gonzo et Kassem par exemple ou Souriyâm) pour faire un parallèle avec les différents points évoqués.

    • Je ne voulais pas les déranger.
      L’auteur est quand même dans une position privilégiée, les gens que je rencontre ne mènent pas une vie normale et ne sont pas surpris de la paix qui règne en Europe et qui est un de leur but en tant migrants.
      Quand tu discutes avec un syrien ou avec un irakien, il y a beaucoup de compassion et une grande crainte de l’amalgame qui va gréver leur intégration ou leur demande d’asile, les relations qu’ils tissent avec des européens. C’est un texte qui me laisse méfiant.

  • MSF hospital in Syria hit by ’double-tap’ barrel bombing | World news | The Guardian

    http://www.theguardian.com/world/2015/dec/01/syria-msf-hospital-homs-barrel-bombing

    Quel cauchemar.

    A hospital supported by Médecins Sans Frontières in Homs has been partially destroyed in a “double-tap” barrel bombing, a signature tactic of the Syrian air force, the charity has said.

    The strikes on the hospital in Zafarana, a besieged town in northern Homs, killed seven people including a young girl, MSF said in a statement, and prompted the movement to nearby field hospitals of many wounded, some of whom died on the way.

  • Dans le numéro de décembre de Dâr Al Islâm, magazine de l’EI, les rédacteurs citent longuement un texte de 2014 de l’écrivain Marc-Édouard Nabe (pro Al Qaida et pro EI), et ajoutent quelques notes, notamment après ce passage :

    [Ici de Nabe]

    Obama n’a pas voulu bombarder la Syrie pour arrêter Bachar mais aujourd’hui il est prêt à la bombarder pour arrêter l’État Islamique ! Débile ! Le seul qui fera tomber Bachar c’est Baghdadi, et pas l’Occident. Celui-ci vient de le comprendre. Et pourtant, les Occidentaux ne peuvent pas le suivre dans ce projet… Daech a poussé l’Occident à avouer que Bachar, malgré tous ses crimes, est un « moindre mal »… L’Empire va peut-être passer l’éponge ("Allez, on efface Houla !") pour arrêter Baghdadi, et on verra alors combien les 200 000 morts syriens dont Assad est responsable ne pèsent pas lourd contre la menace qu’une poignée d’Arabes récupèrent leur terre, leur pétrole et leur religion dans des pays que les Blancs croyaient avoir colonisés ad aeternam.

    Où les rédacteurs de l’EI ajoutent la note suivante :

    On n’en est pas loin ! À la question de savoir si le départ d’Assad restait un préalable aux négociations avec le régime syrien, Laurent Fabius - Ministre des Affaires étrangères de la France - répond : « Mais si on exige, avant même que la négociation commence, qu’Assad présente des excuses, on n’avancera pas plus » (cf. l’interview donnée Par Laurent Fabius au Figaro et publiée le 22 septembre 2015). On ne parle plus de départ mais d’excuses. Au train où vont les choses, on ne parlera bientôt plus d’excuses mais de remerciements : « Bravo Bachar, tu es notre dernier rempart face au terrorisme » ! « Il faudra conserver l’armée et d’autres piliers de l’État », dit Fabius, comme si c’était Assad seul, sans l’aide de son armée et à l’aide d’un petit canif, qui avait massacré des centaines de milliers de syriens… D’ailleurs, depuis les attaques bénies du 13 novembre 2015 à Paris, les présidents François Hollande et Vladimir Poutine se sont entretenus de la « coordination » de leurs efforts, selon l’Élysée. Rappelons que la Russie est un des principaux alliés du régime syrien et ses récents bombardements en Syrie ont causé la mort de nombreux civils comme cela a été reconnu par les chefs des États membres de l’UE. De là à s’allier directement avec Assad, il n’y a qu’un pas… ou un nouvel attentat !

    C’est moi qui souligne.

    #attentat #France #Assad #Syrie

  • Tuer les autres, se tuer soi-même

    http://orientxxi.info/magazine/tuer-les-autres-se-tuer-soi-meme,1103

    La violence des jeunes auteurs des attentats de Paris fonde une identité valorisante de héros moderne, d’un romantisme guerrier que les réseaux sociaux contribuent à construire dans un contexte européen d’intolérance raciste et d’absence d’avenir pour toute une jeunesse. L’organisation de l’État islamique (OEI) la récupère à son profit en lui offrant un espace concret où elle peut s’incarner.

    #is #isis #ei #daech #syrie #irak

    • Le même Peter Harling, en mars 2012 : In mid-February, an observer with the Arab League in Homs told AFP that “many foreign fighters,” including Pakistanis, Afghans, Lebanese, Iraqis, Sudanese, Libyans and Yemenis led most of the fighting and “dominated everybody.”
      Harling dismissed that as fantasy.
      “It is a product of his imagination. I do not see how foreigners at this stage of the conflict would impose anything” on the Syrians and “I do not believe that they are many.”
      Harling’s views were echoed by Karim Emilie Bitar from the French Institute of International and Strategic Relations.
      (http://tribune.com.pk/story/346709/foreign-militants-fighting-in-syria-battlefields)
      #mieux_vaut_tard

    • @thibnton Yes, une discussion avec l’ami Gresh sur si c’est un état ou pas, mais je vois qu’ils continuent à mettre OEI (même s’il m’a dit lui même qu’il préfère maintenant EI car ce « proto-état » agit et est organisé comme un état ayant un pouvoir sur un territoire plus grand que celui de la France. Nous, maintenant, on utilise EI.

    • Ok, merci. Le problème c’est que du coup ça légitime le discours guerrier en un sens : on peut donc faire la guerre à un Etat. Or dans le même temps nos représentants refusent le terme, lui préférant son acronyme arabe (qui désigne pourtant la même chose, précision géographique en moins). Alors bon, je ne sais pas ce qu’il faut mieux.

    • @Nidal répond s’il en a le temps. Perso, je trouve qu’un des grands avantages d’internet, c’est qu’il a de la mémoire ! Ravi de voir que Peter Harling s’intéresse désormais aux jeunes jihadistes/mercenaires dans les rangs de l’EI. Je note juste qu’il ne les voyait pas avant, alors que c’est un grand connaisseur du terrain syrien.

    • « pas un clou » ? Non évidemment. Et au contraire, ça rend d’autant plus problématique cette espèce d’« aveuglement » collectif de nos experts sur la question syrienne.

      Ce sont des scientifiques, mais au lieu de s’interroger sur cette erreur scientifique, il semble que la fuite en avant médiatique soit la bonne solution.

      Au point qu’on en arrive à citer « le chercheur Romain Caillet » dans un de ces n-ièmes articles qui prétendent dénoncer les « faux experts » :
      http://www.slate.fr/story/110375/faux-experts-terrorisme
      qui recommande une liste de « good fellas » recommandables :
      http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2015/11/18/goodfellas
      face aux faux-exports, donc, des listes de « vrais experts » dont, pour nombre d’entre eux, la lecture depuis 2011 est une accumulation d’erreurs coupables.

      (Je n’irais pas défendre tous ces « faux experts » – au contraire –, mais j’adorerais qu’un jour ceux qui se sont autant trompés prennent le temps de nous expliquer pourquoi ils se sont autant trompés.)

    • @thibnton je ne pense pas que la terminologie « légitime » quoique ce soit, discours guerrier ou pas. je cherche juste - comme dans d’autres cas genre nommer les lieux du conflit israélo-palestinien - à trouver les mots appropriés pour qualifier une situation ou un lieu. Ce n’est peut-être pas si important dans le débat, mais en fait si, parce que nommer c’est aussi qualifier une situation telle qu’on la comprend (@alaingresh et @nidal et @gonzo et @rumor et les autres peuvent nous donner leur point de vue sur cette question, et sur la manière dont eux même nomment Daech/EI/OEI). J’ai discuté de cette question avec Gresh, il avait l’air de pencher pour EI mais je vois qu’Orient XXI continue d’utiliser OEI. D’autres « experts » (vrais et faux confondus ha ha !) utilisent à peu près tout le registre terminologique en mélangeant français et anglais : EI IS ISIS Daech Proto-État etc... Pour l’instant je me suis rangé derrière la terminologie la plus simple et celle dont je pense qu’elle correspond le mieux à la situation actuelle (qui peut changer assez vite) et qui est EI puisque je constate qu’ils gèrent un territoire énorme de la même manière que le ferait un Etat, Qu’ils ont réussi à nouer des liens très étroits avec des groupes armés situés assez loin de la Syrie et de l’Irak, et d’avoir des « échanges » avec ces groupes dans un système de circulation assez soutenu (Y compris apparemment en Europe). Mais je ne suis pas du tout spécialiste de la région et je suis ouvert à tous les arguments et les proposition.

      Je constate tout de même en relisant mes archives de 2013 que tous les experts - y compris les très sérieux - qui me disaient que Daech/EI/OEI n’était qu’un feu de paille et qu’il ne pouvaient pas durer et allait se désintégrer dans les semaines ou les mois qui viennent se sont lourdement trompés, et je me demande pourquoi.

    • J’ajoute que je n’ai pas parlé de l’aspect cruel et barbare de EI/OEI/Daech parce que c’est encore un autre problème à replacer dans son contexte régional au sens large du terme. Parce que la Barbarie de l’EI pourrait sans aucun doute être largement mis en concurrence avec celle de Bachar et ses barils, de l’Arabie saoudite avec ses décapitations, ses coups de fouet et sa guerre contre le yémen, des israéliens et de son meurtre de masse à Gaza l’année dernière, des américains et de leur embargo meurtrier contre ’Irak et sa campagne de drone aussi meurtirère.

  • Molenbeek, un nid de terroristes ? Ce quartier de Bruxelles est le lieu d’une belle alternative
    http://www.reporterre.net/Molenbeek-un-nid-de-terroristes-Ce-quartier-de-Bruxelles-est-le-lieu-d-u

    Molenbeek, près de Bruxelles, est présenté comme un repaire de terroristes. Comme toujours, la réalité n’est pas si simple. Car dans ce grand quartier de Bruxelles, une initiative de parc urbain autogéré est devenue un exemple extraordinaire de mixité et de tolérance.

    @supergeante

    • A Molenbeek, dans la spirale de la misère et de l’islam radical

      « Molenbeekistan », « nid de djihadistes ». Depuis les attentats de Paris, Molenbeek, commune de Bruxelles, est sous les feux de l’actualité, considérée comme la plateforme du terrorisme européen. Plongée dans ce quartier qui a sombré et où l’Arabie saoudite a massivement financé l’émergence d’un islam wahhabite.

      http://www.mediapart.fr/journal/international/201115/molenbeek-dans-la-spirale-de-la-misere-et-de-lislam-radical?onglet=full

    • De notre envoyée spéciale à Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles, Belgique). Quand elle a appris que deux des fils Abdeslam étaient impliqués dans les tueries de Paris – l’un, Brahim, s’est fait sauter devant un bar du XIe arrondissement « comme s’il était à Kaboul » et l’autre, Salah, est en cavale –, Souad s’est effondrée en larmes et en prières. Elle « sentait que le malheur se rapprochait encore une fois du quartier ». Déjà, l’été dernier, pendant les vacances dans le village natal, dans le nord du Maroc, elle avait demandé à son mari, un retraité de la Stib, la RATP bruxelloise, de convaincre les enfants de rester au pays. « Au Maroc, c’est une dictature mais je préfère la dictature à l’anarchie, là-bas les policiers font peur, nos petits-enfants seront biens tenus. Pas comme à Molenbeek où tout est permis et les gosses à la rue nuit et jour. »

      Souad était déjà « traumatisée, dépassée » par l’histoire de la famille N. Ces lointains cousins, immigrés en Belgique comme eux, avaient organisé une « talba », une récitation du Coran, pour un de leurs gamins qui s’était radicalisé sans que personne s’en aperçoive et qui avait rejoint la Syrie, cédant à « l’appel du Cham » de Daech. Il était mort quelques mois plus tard, « shuhada », « martyr », selon un bref message de l’organisation qui avait plongé la mère dans la folie et le père dans la dépression. Souad, la soixantaine, voyait souvent les femmes de cette famille autour d’un thé à la menthe pour passer les après-midi « mais depuis cette tragédie, elles ne fréquentent plus personne, le djihad est un sujet tabou, les familles ont honte, comme si Satan les avait frappées ».

      Ce mercredi, dans son salon oriental, sous une photo de La Mecque où elle est allée en pèlerinage, Souad se demande « quelle drogue on donne à nos enfants pour qu’ils deviennent des monstres », un chapelet à la main. Elle raconte qu’elle ne sort plus de peur d’être harcelée par les journalistes « qui nous prennent pour des animaux » et pleure les victimes de Paris, « les musulmans d’Europe qui vont être encore plus stigmatisés » mais aussi « l’enfer que doit vivre la mère Abdeslam ». « Ici, c’est un village, on se connaît tous », dit-elle, scotchée sur Maghreb TV, une télé belge communautaire qui diffuse en arabe et qui a dépêché ses caméras sur la place communale de Molenbeek.

      Le quartier est l’un des poumons de la ville, à quelques mètres du métro Comte de Flandre et à moins d’un quart d’heure à pied de la Grand-Place de Bruxelles, épicentre touristique de la capitale européenne. S’y tient tous les jeudis un marché « qui donne l’impression d’être à Tanger », dit un commerçant. Il se présente comme « un des rares Blancs » à tenir encore un commerce dans ce qui a muté, au fil des décennies, en « un laboratoire de ville à 90 % musulmane », « un ghetto ethnique ». « Maroc-enbeek », 97 000 habitants sur six kilomètres carrés : plus de la moitié sont des immigrés marocains ou descendants, concentrés dans la partie basse de la ville, le triangle « Comte de Flandre-Étangs noirs-Ribaucourt ».

      Décrochage scolaire, chômage (jusqu’à 60 % chez les jeunes dans les quartiers est), discriminations de l’école à l’embauche, familles nombreuses sans revenus du travail entassées dans des logements minuscules dont un quart ne possède pas encore le confort minimal (W.-C., douche), trafic de cannabis importé par des Rifains, banditisme… Molenbeek, « Petit Manchester » ouvrier florissant dans les années 1960, a été foudroyé par la désindustrialisation. Le quartier est devenu, un demi-siècle après le premier accord bilatéral de recrutement de main-d’œuvre entre la Belgique et le Maroc (puis avec la Turquie), l’emblème du croissant pauvre et délinquant de Bruxelles qui tourne autour du canal. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge, à quelques kilomètres du rond-point Schuman et des institutions européennes.

      Depuis samedi, les médias du monde entier cherchent à comprendre comment cette commune, que le ministre de l’intérieur belge Jambon, de la très droitière N-VA, veut « nettoyer » (et Zemmour « bombarder »), s’est muée en « nid à djihadistes ». Ils occupent la place communale avec leurs fourgons satellites, enchaînent les duplex, vont et viennent du dôme de la « maison communale » (la mairie) accolée au commissariat de police, au numéro 30, à l’autre bout de la place, une petite maison de trois étages au-dessus d’un Pakistanais qui vend des tissus orientaux. C’est ici, dans un logement social, que vit la famille Abdeslam, sous pression médiatique maximale.

      Lundi, en fin d’après-midi, sur le pas de la porte de l’immeuble, Mohamed, frère aîné des deux terroristes présumés, employé au service « population » de la commune depuis dix ans, s’est exprimé sous les flashs après une arrestation musclée et plusieurs heures de garde à vue : « J’étais accusé d’acte terroristes (…) mais en aucun cas je n’ai été lié de près ou de loin à une intervention à Paris. (…) Les gens de la commune savent de quoi je suis capable et de quoi je ne suis pas capable. Je n’ai jamais eu d’ennuis avec la justice. J’avais un alibi. » « Momo », comme l’appellent ses collègues, assure n’avoir « rien remarqué » chez ses frères. Comme tous ceux qui connaissaient Salah et Brahim Abdeslam.

      « Bienvenue à Hollywood, la plus grande fabrique de films »

      « Pas inconnus de la justice, les deux frères avaient commis des délits de droit commun mais ils appartiennent à une famille modérée, ouverte, originaire de Tanger, au Maroc, qui n’avait jamais fait parler d’elle sur le plan religieux », dit un travailleur social sous couvert d’anonymat. « Je les connais depuis qu’ils sont petits et je ne les ai jamais vus à la mosquée », renchérit Jamal Habbachich, à la tête d’un comité consultatif qui fédère seize mosquées de Molenbeek. Abdel, 26 ans, qui alterne périodes de chômage et d’intérim, passait ses journées et ses soirées aux « Béguines », le café qui appartenait à Brahim Abdeslam et que gérait Salah. C’était un bar d’hommes dans cette ville où les femmes sont pour la plupart voilées et où « tu n’en verras jamais une dans un bar, ni dans la rue le soir sauf si elle sort d’un mariage », dit Abdel.

      Le café a été fermé le 5 novembre par les autorités, pour « consommation de substances hallucinogènes prohibées » après une descente de police en août. On y menait une vie de bamboche, fumait du shit, buvait un verre de thé à la menthe ou des Jupiler (bière belge), en jouant aux dés et en regardant les matchs de foot. « C’était tout sauf des radicaux qui voient la vie en "haram" (illicite) ou en "halal" (licite). Ils ne faisaient pas la prière à ma connaissance. Leur "trip", c’était les filles, les discothèques, la fête », raconte Abdel.

      Abdel ne croit « pas du tout » ce qui tourne en boucle sur les chaînes d’information, sur les fils Abdeslam et le cerveau présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, Molenbeekois bien connu, mort dans l’assaut lancé ce mercredi dans un appartement à Saint-Denis. « C’est des montages. Comment on peut tenir un coffee-shop et se faire sauter quinze jours après ? Comment on peut être Abaaoud l’homme le plus recherché du monde planqué en Syrie et revenir à Paris incognito en passant les frontières dans un contexte ultra-sécuritaire même en empruntant la route des réfugiés syriens ? », dit le jeune homme en prenant à témoin ses copains.

      Tous lisent là « encore un complot de la Grande Puissance, l’Amérique, la France pour salir les musulmans ». « Si j’envoie par SMS à mon répertoire la question, "croyez-vous aux événements dont les médias nous matraquent depuis vendredi", 95 % va me répondre "Non" », assure sans ciller Samir, 28 ans et déjà dix de chômage. Ils ne sont pas allés ce mercredi au rassemblement sur la place communale en mémoire des victimes de Paris où 2 500 personnes, dont le frère Abdeslam depuis un balcon, se sont recueillies, allumant des bougies, des lumières contre les ténèbres.

      Karim, qui a quitté l’école à 16 ans et vit de « petits deals », ne se sent « pas concerné » : « On n’était pas "Charlie" en janvier parce qu’on ne peut pas rire de tout et se moquer de la religion, du prophète comme il le faisait. On ne va pas être "Paris" en novembre. Il y a eu des morts, O.K., qu’ils reposent en paix, mais on ne croit pas au "terrorisme", c’est une invention de l’Occident. Chaque fois, qu’il y a "un attentat" ou "une tentative", cela passe toujours comme par hasard par Molenbeek et les quartiers où il y a des musulmans concentrés. C’est la seule fois de l’année où on parle de nous dans les journaux, jamais pour parler du racisme, du chômage, de la misère, des violences policières que nous subissons avec nos parents. Du jour au lendemain, on découvre qu’untel avec qui on était à l’école, jouait au foot, à la boxe, est devenu un bourreau et pose avec une kalach sur Facebook au milieu de cadavres. Mais que fait la police alors si nous sommes un foyer du djihadisme mondial depuis tant d’années ? »

      Devant l’un des deux derniers établissements scolaires de Bruxelles qui accepte le port du foulard (tous deux à Molenbeek), des jeunes filles, voilées ou cheveux lâchés, sortent de cours, oscillant entre « c’est faux, c’est un complot », « c’est vrai, c’est bien fait pour la France qui bombarde la Syrie ». À « Molen », nombre d’habitants rencontrés, dont beaucoup de jeunes, refusent de croire que la ville est un foyer de l’islam radical européen, une base arrière des cellules djihadistes notamment françaises. Les théories du complot circulent à la vitesse du « téléphone arabe », révélant l’étendue de la fracture entre la population de ces quartiers bannis et le reste de la société.

      Depuis l’offensive médiatique, « la parano » a gagné les habitants qui voient « des agents extérieurs », « des espions au service du roi du Maroc », « des flics belges déguisés » partout, jusque dans les rangs des journalistes. « Bienvenue à Hollywood, la plus grande fabrique de films. Moi, je vole mais je ne suis pas un terroriste, je suis incapable de tuer une mouche », rigole un sans-papiers algérien. Tout de contrefaçon vêtu – jeans, blouson en cuir, montre, besace –, il fume un joint sur la chaussée de Gand, le grand axe de drague et commerçant de la ville, essentiellement des boutiques « ethniques » à bas prix, boucheries et snack halal, magasins de meubles, vaisselle et gadgets orientaux, vêtements islamiques, « jilbabs » et « kamis » sombres, « made in China »...

      « Molenbeek est en train de payer des décennies de harcèlement religieux »

      Pourtant, la réalité est là, impressionnante. Quand ils ne sont pas des enfants du cru, les islamistes radicaux se forment, se cachent, se lèvent derrière les murs, les caves et les garages des petites maisons en briques rouges de Molenbeek. Malgré le durcissement de la législation antiterroriste belge, le démantèlement de filières de recrutement depuis les années 1990, les chemins du terrorisme ne cessent de mener à cette commune parmi les plus pauvres de Belgique, lui valant le retour du surnom « Molenbeekistan ».

      « La religion poussée à l’extrême par les obscurantistes est devenue l’occupation principale des chômeurs qui n’ont plus que le choix entre le trafic de drogue ou le djihad. Tu n’as pas de travail ? Fais la prière cinq fois par jour et attends l’appel de l’imam au café en fumant un joint. Tu n’es pas marié, tu es frustré sexuellement, socialement ? On va te donner 70 vierges si tu te fais sauter », soupire un commerçant musulman qui aimerait bien « un peu de diversité, de Blancs ».

      Aujourd’hui, ce sont Abdelhamid Abaaoud, les frères Abdeslam, le Français Bilal Hadfi qui s’est fait exploser devant le Stade de France et qui vivait à Bruxelles… qui font la une des journaux. Hier, et la liste n’est pas exhaustive, c’était Hassan el-Haski, l’un des cerveaux des attentats de Madrid de 2004 (191 morts, 1 800 blessés) ; Mehdi Nemmouche, l’auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles en mai 2014, originaire de Roubaix ; Ayoub el-Khazzani, qui a raté l’attaque du Thalys Bruxelles-Paris en août dernier ou encore des protagonistes de « la cellule de Verviers » démantelée lors d’un assaut policier mortel au lendemain des attentats de Charlie-Hebdo, de Montrouge et de l’HyperCacher en janvier.

      C’était aussi les prédicateurs Jean-Louis Denis dit le Soumis, Fouad Belkacem aujourd’hui derrière les barreaux (il a pris douze ans en février). Ce dernier, à la tête de Sharia4Belgium, prônait le djihad armé entre Anvers et Bruxelles. En 2012, une quinzaine de membres de son groupuscule salafiste ont provoqué des émeutes avec la police de Molenbeek en réaction au contrôle d’identité d’une femme en niqab dans le tram (cette dernière s’était rebellée et avait cassé le nez d’une policière).

      « La ville est pour eux un arrondissement de Paris comme Anvers, une annexe des Pays-Bas. Ils peuvent s’y procurer facilement des armes, des faux papiers grâces aux filières criminelles, se planquer grâce à la densité de logements et se fondre dans la population de type arabo-musulmane », analyse l’anthropologue et militant associatif Johan Leman. Il a suivi toutes les mutations de la commune, de l’arrivée des premières générations d’immigrés venus travailler dans les mines, creuser le métro bruxellois aux premières radicalisations de leurs enfants nés sur le sol belge. C’est ici aussi que les Tunisiens Dahmane Abd el-Sattar et Bouraoui el-Ouaer ont fomenté l’assassinat du commandant afghan Massoud tué deux jours avant le 11 septembre 2001 sur ordre de Ben Laden.

      El-Sattar était l’époux de Malika el-Aroud, « la veuve noire », muse du djihadisme belge, deux fois femme de martyrs (elle s’est remariée avec Moez Garsallaoui, un Belgo-Tunisien tué par un drone au Pakistan en 2012). Fille d’ouvrier marocain, condamnée en 2008 à huit ans de prison et désormais sous le coup d’une procédure de déchéance de nationalité, elle avait envoyé vers l’Afghanistan des dizaines de jeunes.

      Le Franco-Syrien Bassam Ayachi, « cheikh » sulfureux, doyen des terroristes belges en Syrie où il est retourné en 2013, avait présidé à l’époque son mariage religieux avec el-Sattar. Il a dirigé pendant vingt ans, avec son fils (mort en Syrie en 2013), le Centre islamique belge (CIB) de Molenbeek. Un sanctuaire du salafisme radical, démantelé seulement en 2012 par la justice, qui a envoyé de nombreux combattants vers l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie.

      « Molenbeek est en train de payer des décennies de harcèlement religieux et de laxisme politique. On a laissé des fous de Dieu, des salafistes et des Frères musulmans, payés par le Qatar, l’Arabie saoudite, l’Égypte, le Maroc, semer le malheur, la pagaille, le foulard. Ils ont fait de l’islam des sectes qui imposent un Coran de la terreur, sur des individus fragiles, ignorants, des gamins qui ont décroché du système scolaire dont les parents sont analphabètes, qui ne parlent ni l’arabe ni la langue des imams. » Rue Ribaucourt, le gérant de la librairie El-Itra (l’être originel en arabe) fulmine dans son local désert en lisant Grabovoï, « un grand penseur russe qui peut sortir nos consciences de la déchéance ». Sans concession, le libraire, « un musulman laïque », met « dans la même poubelle » le terroriste Bassam Ayachi et l’islamologue Tariq Ramadan qui tient régulièrement conférence dans la ville.

      Trois anciens, barbes longues et fournies, anoraks sur djellabas jusqu’aux genoux, passent devant sa vitrine : « Il y a trente ans, ils buvaient de l’alcool, fumaient, mais on leur a lavé le cerveau, les voilà singes. » Pas un client depuis samedi dans sa boutique, « que des journalistes qui ne connaissent rien à l’islam ». « À ce rythme, je vais fermer. Je tiens la seule vraie librairie de la ville qui propose du sacré et du profane face aux innombrables librairies coraniques, toutes affiliées à un groupuscule, salafistes, frères musulmans », râle le commerçant. Il raconte qu’un jour de campagne électorale, « un politicien » est rentré dans sa librairie : « Il m’a demandé ce que je voulais. Je lui ai dit : ferme les mosquées et je voterai pour toi. Il m’a pris pour un fou musulman et il a tourné les talons. Mais il est là le grand problème de Molenbeek. »

      « Un week-end comme celui-ci flingue tout le boulot des travailleurs sociaux »

      La ville compte officiellement 24 mosquées, organisées par pays, dont quatre seulement sont reconnues par la région de Bruxelles-Capitale (les imams y sont payés par les autorités). Elle compte aussi des dizaines de lieux de cultes ou associations privés, dans les anciennes maisons ouvrières, que personne ne sait vraiment chiffrer ni surveiller. Seize des 24 mosquées sont contrôlées par un conseil consultatif (onze sont arabophones, deux pakistanaises, une africaine, une turque, une bosniaque).

      Jamal Habbachich, 59 ans, un Belge originaire du sud marocain, est à la tête de ce conseil. Il donne rendez-vous dans la mosquée Attadamoune, 500 fidèles le vendredi, près des Étangs noirs, et appelle « la communauté à se remettre en question » : « Nous sommes à l’image de la Belgique, divisés, communautarisés dans nos mosquées. Chacun son pays, sa tribu, ses mentalités. Le Maghreb, c’est l’anarchie totale à l’inverse de la Turquie ou le Pakistan qui sont très structurés. Aucun de leurs jeunes ne part au djihad contrairement à nos fils du nord du Maroc et d’Afrique du Nord qu’on retrouve dans tous les dossiers de terrorisme avec les convertis. »

      Pour lui, « le mal vient des monarchies du Golfe, l’Arabie saoudite en tête, qui versent leurs pétrodollars sur l’Occident et imposent dans nos quartiers des courants dangereux et une lecture très rigoriste et binaire de l’islam, "halal", "haram", sans nuances de gris. Chez les Marocains, c’est très fort et c’est un terreau fertile pour les recruteurs radicaux qui veulent décerveler nos jeunes ». Ce jeudi, dans les médias, Rachid Madrane, ministre PS de l’aide à la jeunesse à la Fédération Wallonie-Bruxelles, a reconnu « le péché originel » : « On a confié les clés de l’islam en 1973 à l’Arabie saoudite pour s’assurer un approvisionnement énergétique (…) Le résultat, c’est que la pratique de l’islam apaisé qui était celle des personnes qu’on a fait venir du Maroc a été infiltrée par du wahhabisme, du salafisme. »

      Le Royaume belge découvre ainsi qu’il a trop longtemps fermé les yeux sur l’emprise wahhabite. La Grande Mosquée du Cinquantenaire, à Bruxelles, financée dans les années soixante par la Ligue islamique mondiale, une ONG musulmane au service du régime saoudien, est emblématique de cette liaison dangereuse. Rachid Madrane souhaite plus d’imams formés en Belgique, qui prêchent en français, en néerlandais, plus d’arabophones dans les services de renseignements.

      « Les mosquées sont moins problématiques qu’internet. Cela l’était il y a encore dix ans mais aujourd’hui, elles sont surveillées. Les islamistes le savent et opèrent à l’extérieur, en privé, sur internet. On voit peu de jeunes dans nos mosquées faute d’imams qui savent répondre en phase avec leurs préoccupations », constate Jamal Habbachich.

      Professeur de religion musulmane dans des établissements professionnels du réseau officiel (les Belges ont une définition de la laïcité radicalement différente des Français), Jamal Habbachich a toutes les peines du monde à convaincre des gamins déboussolés par les prédicateurs du Web. « L’autre jour, une élève de cinquième m’a demandé si j’étais d’accord avec l’imam de Brest, Rachid Abou Houdeyfa, la nouvelle coqueluche des jeunes, pour dire que les faux ongles, c’était "haram". J’ai passé quarante minutes à lui expliquer qu’il n’y avait rien de mal à se rajouter une couche d’ongles ! Les discours de ce type me font peur. J’ai passé deux semaines aussi à rappeler à un ado qui étaient les femmes de Mahomet, Aicha, guerrière, cavalière, infirmière, etc. Il me disait que suivant les préceptes d’un cheikh égyptien sur Youtube, sa femme ne travaillerait jamais. Il m’a soutenu que les femmes ne doivent sortir que trois fois : du ventre de leur mère, du joug parental au joug marital, puis du foyer au cimetière. »

      Dans son bureau à la commune, sous une affiche de lutte contre les contrôles au faciès, l’écolo Sarah Turine, échevine (adjointe) déléguée à la jeunesse, à la cohésion sociale et au dialogue interculturel, islamologue de formation, partage les mêmes craintes et la même analyse : « La logique manichéenne wahhabite a causé beaucoup de dégâts à Molenbeek. Après les attentats du 11-Septembre et la première vague d’islamophobie, les jeunes de la deuxième et troisième génération, ne se sentant pas reconnus comme des Belges à part entière, surtout les garçons, ont hissé en étendard leur identité musulmane. On prend en peine figure aujourd’hui les conséquences du repli religieux qu’on a laissé s’installer en achetant la paix sociale. »

      Depuis samedi, les politiques se renvoient les responsabilités, notamment les bourgmestres Philippe Moureaux, le baron socialiste qui a régné pendant plus de 20 ans sur la commune, et la nouvelle bourgmestre de droite Françoise Schepmans (Mouvement réformateur) qui a raflé la commune en 2012, grâce à une coalition mêlant son parti, le centre-droit (CDH) et les écolos.

      Le premier aurait laissé « Marrakech devenir Peshawar », la seconde « n’aurait rien fait »… Sarah Turine ne veut pas « rentrer dans la polémique ». Quand elle a appris les fusillades de Paris, elle s’est dit « pourvu qu’il n’y ait pas de lien avec Molenbeek » : « Un week-end comme celui-ci flingue tout le boulot des travailleurs sociaux et va stigmatiser un peu plus les habitants de Molenbeek, des musulmans normaux, pacifistes qui encaissent déjà beaucoup d’injustices. » Elle rappelle que sur les cinq communes de la zone de police de Bruxelles-ouest, dont Molenbeek, une cinquantaine de jeunes ont rejoint des milices en Syrie depuis le début du conflit. Une cinquantaine sur des dizaines de milliers de jeunes qui essaient de s’en sortir.

      « Les journalistes ne parlent jamais des énergies dingues que dégage cette ville »

      « On surmédiatise un épiphénomène, certes d’une extrême violence et barbarie. À l’échelle belge, les djihadistes, c’est 500 personnes sur près de 600 000 musulmans. Les taux de chômage, de décrochage scolaire sont beaucoup plus affolants », appuie Corinne Torrekens, chercheuse à l’Université Libre de Bruxelles, spécialiste de la radicalisation. « Les journalistes ne viennent que lorsqu’il y a un attentat ou un gros tournage de film. Jamais ils ne parlent des énergies dingues que dégage cette ville, de son terreau associatif, artistique », s’indigne le comédien Ben Hamidou.

      Enfant de Molenbeek, « ma mère adoptive », dit ce natif d’Oran en Algérie, Ben Hamidou monte depuis quinze ans des pièces de théâtre, seul en scène ou avec des gens du quartier. Il joue dans Djihad, la pièce d’Ismael Saïdi qui tourne depuis 2014, tragi-comédie retraçant l’odyssée en Syrie de trois paumés de Molenbeek que l’oisiveté et la quête identitaire conduisent à la guerre sainte. Déclarée d’intérêt public au lendemain des attentats de Charlie-Hebdo par la ministre de la culture et de l’enseignement de Bruxelles, cette pièce est devenue un outil pédagogique dans les écoles des ghettos de riches et pauvres pour appréhender et dépassionner la folie du monde.

      « Les médias sont en train de faire de Molenbeek une zone plus terrible que les banlieues de Paris, où vous envoyez des CRS plutôt que d’y faire de bonnes écoles, quand nous, c’est une ville à taille humaine dans le centre-ville où il y a tout de même de l’investissement », déplore le professeur d’urbanisme Eric Corijn. On le retrouve dans « un endroit positif », la maison des cultures et de la cohésion sociale, théâtre d’initiatives et de diversités.

      « La ville change lentement, ses extrémités se gentrifient, le vieux Molenbeek est en pleine revitalisation, des hôtels ouvrent, on voit des boutiques avec des mini-jupes en vitrine chaussée de Gand, impensable il y a cinq ans ! », martèle-t-il lors de ses visites guidées de la ville comme samedi devant une trentaine d’eurocrates qui n’avaient jamais passé le canal. Près de la maison des Abdeslam, sur la place communale, une brasserie doit ouvrir à l’angle : « Il faut que la commune se débrouille pour que ce soit un lieu hybride où on peut boire du thé à la menthe et du vin. » Déghettoïser. Décommunautariser. « Faire ville ensemble. » C’est l’un des plus grands défis de Molenbeek, coupé en deux, le haut de la ville, bourgeois, branché, blanc, et le bas, populaire, misérable, arabo-musulman.

      « Cela va être difficile. Le mal est fait, l’intégration a échoué. Même si on donnait du travail à tous les chômeurs et ratés du quartier, les familles resteront repliées sur leurs tribus, à se marier entre cousins, à décourager les filles de faire des études. Les politiques ont laissé se mettre en place un petit Maroc du nord avec des élus, des policiers, des profs… tous marocains qui fonctionnent pour certains comme au bled avec des bakchichs. Les rues sont sales, le cannabis est partout dans la ville, dans des cafés légaux et d’autres clandestins derrière des rideaux de fer. Les autorités ne font rien, laisse la drogue détruire nos enfants. » Mounir est « déprimé ». Il veut « déménager avec sa famille dans un quartier tranquille, mettre ses filles dans une école avec des Blancs, car ici, il n’y a pas de mélange et le niveau est très bas ». Il veut « se sentir en Belgique ».

      À quelques rues de là, pas très loin de Ribaucourt, plaque tournante du trafic de drogue, un café aux vitres teintées. À l’intérieur, des habitués, des jeunes et des vieux, une odeur de shit, « cette odeur sans laquelle Molenbeek ne serait pas Molenbeek », dit Soufiane, deux télés, une branchée sur du football et l’autre sur de la “soul” aux clips suggestifs. Point de cendrier. On écrase ses joints au sol. Un sans-papiers algérien, qui tient le bar pour des Rifains, les patrons, balaie régulièrement les mégots. « C’est la technique pour rester propre si jamais la police faisait une descente », explique Soufiane. C’est son heure de détente après le travail, des missions d’intérim dans le BTP, « physiques ». Il y retrouve ses amis, originaires d’Oujda dans le nord marocain comme lui.

      Soufiane s’était rêvé une vie meilleure, des études longues, hors de Molenbeek mais ado, on l’a contraint aux filières professionnelles. « Ici, le système nous tire vers le bas, l’exclusion commence à l’école. On n’a pas le droit d’avoir de l’ambition. On nous veut dans les usines comme nos pères sauf qu’elles n’existent plus. » Dans son quartier, « une femme est partie en Syrie avec les gosses rejoindre son frère ». Sans rien dire à son mari qui a trouvé la maison vide en rentrant du boulot. Vendredi, il priera à la mosquée « pour les victimes de Paris ». En se demandant si ses voisins de prière ne sont pas de Daech : « On devient parano et on ne sait plus quoi penser. »

      De l’autre côté du canal, un commerce tenu par un Arménien qui visionne en boucle toujours les mêmes vidéos d’Abaaoud. Il dit que « tout ça, c’est la faute des politiques qui ont laissé les Arabes imposer leur culture à l’Europe » en sortant un tract de son tiroir. C’est la profession de foi du Vlaams Belang, le parti flamand d’extrême droite raciste et xénophobe. Dehors, un Syrien de Homs, passé par les Balkans, mendie quelques sous avec sa femme et leurs deux enfants. Ils ont peur d’être expulsés « à cause des terroristes »...

    • Merci @colporteur
      alors :

      Tous lisent là « encore un complot de la Grande Puissance, l’Amérique, la France pour salir les musulmans ». « Si j’envoie par SMS à mon répertoire la question, "croyez-vous aux événements dont les médias nous matraquent depuis vendredi", 95 % va me répondre "Non" », assure sans ciller Samir, 28 ans et déjà dix de chômage. Ils ne sont pas allés ce mercredi au rassemblement sur la place communale en mémoire des victimes de Paris où 2 500 personnes, dont le frère Abdeslam depuis un balcon, se sont recueillies, allumant des bougies, des lumières contre les ténèbres.

      Karim, qui a quitté l’école à 16 ans et vit de « petits deals », ne se sent « pas concerné » : « On n’était pas "Charlie" en janvier parce qu’on ne peut pas rire de tout et se moquer de la religion, du prophète comme il le faisait. On ne va pas être "Paris" en novembre. Il y a eu des morts, O.K., qu’ils reposent en paix, mais on ne croit pas au "terrorisme", c’est une invention de l’Occident. Chaque fois, qu’il y a "un attentat" ou "une tentative", cela passe toujours comme par hasard par Molenbeek et les quartiers où il y a des musulmans concentrés. C’est la seule fois de l’année où on parle de nous dans les journaux, jamais pour parler du racisme, du chômage, de la misère, des violences policières que nous subissons avec nos parents. Du jour au lendemain, on découvre qu’untel avec qui on était à l’école, jouait au foot, à la boxe, est devenu un bourreau et pose avec une kalach sur Facebook au milieu de cadavres. Mais que fait la police alors si nous sommes un foyer du djihadisme mondial depuis tant d’années ? »

      Ça c’est le discours majoritaire maroxellois. Je l’ai entendu en boucle depuis vendredi (dans la bouche d’hommes maroxellois de Molenbeek). Tu peux danser sur ta tête pour faire entendre un autre son de cloche, les complots ont la côte, c’est affolant, je suis effondrée, car même des personnes que je considère comme intelligentes versent dans ces raccourcis aveugles paranoïdes et victimaires. Les « rifains » sont tellement dans leur monde parfois, que, parfois, il ne reste plus rien qu’un pessimisme profond, car même si Molenbeek est plus complexe que les caricatures que l’on en fait, l’article de Mediapart est un des moins caricatural que j’ai lu jusqu’à présent.

  • Effet de l’acccord russo-jordanien et de l’abandon du MOC (Military Operation Command) ?
    En tout cas, l’AFP évoque un « Premier raid vraisemblablement russe sur Deraa » (en fait la région de Deraa) :
    http://www.lorientlejour.com/article/951990/premier-raid-vraisemblablement-russe-sur-deraa.html

    La Russie semble avoir mené pour la première fois un raid sur la province méridionale de Deraa, élargissant ainsi son champ d’opérations en Syrie, a affirmé jeudi une ONG.
    La province de Deraa et sa capitale éponyme sont majoritairement sous contrôle de la rébellion. « Des avions de combat, qui semblent être russes, ont mené dans le nuit de mercredi à jeudi des raids sur Hara, Tall Antar, Kafr Nasaj et Aqraba, dans le nord de la province » de Deraa, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
    « Cela serait la première fois que l’aviation russe atteint Deraa », a précisé à l’AFP le directeur de cette ONG Rami Abdel Rahmane, sans donner de bilan. La région visée par les frappes russes est contrôlée par une mosaïque de mouvements rebelles modérés et islamistes ainsi que le Front al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda.

  • How the Syrian regime forces are attacking opposition under Russian cover - Al-Monitor: the Pulse of the Middle East
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/10/syria-hama-regime-attack-opposition-russian-cover.html

    These battles could be considered as battles of attack and retreat, and it does not seem that the Russian air support led the regime forces to achieve any significant progress. “The regime’s firing density and destructive power increased in parallel with a heavy reliance on the Russian air force,” Khaled said.

    He added, “This, however, is insufficient to tip the balance of the battle. Today we are more in need of anti-aircraft and anti-tank missiles.”

    The battles are still ongoing — although in a lesser pace — between the opposition and the regime forces in the northern countryside of Hama. The opposition maintains its strategic positions, although it has lost three towns in Hama’s countryside and al-Ghab plain. For their part, the regime forces, which failed to achieve significant advances, opened several new battles to undermine the opposition forces, namely in Aleppo’s southern countryside, Homs’ northern countryside and Eastern Ghouta in Rif Dimashq governorate.

    Read more: http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/10/syria-hama-regime-attack-opposition-russian-cover.html#ixzz3pINknwCQ