DIA-21 février 2017 : C’est la polémique du jour, la chaîne francophone Canal Algérie a invité ce matin à 09h sur l’émission (Bonjour d’Algérie), Fériel Furon, l’arrière petite fille du sinistre Bachagha Bengana qui a écrit un livre glorifiant le passé de son « horrible » famille, bénéficiant ainsi d’une campagne promotionnelle de la télévision publique au 21 boulevard des Martyrs.
Mieux encore, l’écrivaine va dédicacé le livre sur son sinistre grand père samedi à 14h dans une importante librairie à Alger.
Mme Furion avec la présentatrice de l’émission Bonjour d’Algérie : Lilia Bekhaled
Dans un poste publié sur facebook certains internautes exigent des explications du ministre de la Communication Grine et demande même le limogeage du DG de l’ENTV avec poursuites judiciaires contre les responsables de l’émission pour atteintes à la mémoire de nos martyrs (loi du moudjahid et du Chahid).
Qui est Bengana ?
Si M’hamed Ben-Bouaziz-Ben-Ganah orthographié aussi Bouaziz Bengana, ou Bouaziz Ben-Gana, ou Bou Aziz-Ben-Ganah —, cheikh el arab du beylik de Constantine puis fait Bachagha des Zibans lors de la conquête française. En tant que cheikh el arabc’est un des principaux dignitaire et feudataire du bey de Constantine. Il est à la tête de certaines tribus issues de la confédération des Dhouaouda. Géographiquement son influence s’étend sur une partie saharienne du Sud constantinois, notamment les Zibans et Biskra. Lors de la prise de Constantine par les Français en 1837, il fait partie des chefs locaux qui se rallient en 1839 et ont un rôle politique important lors de la conquête de l’Algérie par la France.
Les 900 oreilles coupées par le bachagha Bengana
Le bachagha Bengana coupait les oreilles des résistants algériens auxquels il tendait des embuscades avec ses goumiers. Puis, il les entassait dans des couffins qu’il remettait ensuite aux officiels français, contre espèces sonnantes et trébuchantes. On l’honora de menues broutilles pour services inestimables rendus à la France coloniale. Bengana envoya au général Négrier le sceau, les oreilles et la barbe du chef de guerre Farhat Bensaïd, qui fut attiré dans un guet-apens, chez les Oulad-Djellal. Le fils de Farhat Bensaïd, Ali-Bey, qui avait échappé aux coups des Bou-Azid, alliés à Bengana et aux Français, accablé par l’évènement, se rendit au général Sillègue, à Sétif. Une autre fois, un membre de la famille, Khaled Bengana, qui s’était « vaillamment » conduit lors d’une sanglante répression contre des insurgés algériens, présenta au général comme pièces justificatives, deux étendards (le troisième avait été déchiré par ses goumiers) et des sacs contenant 900 oreilles coupées aux cadavres. Le commandant de Constantine qui n’en demandait pas tant de la part des Bengana, ému par autant de zèle, envoya au gouverneur un rapport laudatif sur cette affaire. A l’occasion de la fête du roi (célébrée le 1er mai), le général Galbois se rendit auprès des Bengana et fut reçu au bruit des salves tirées avec les canons récupérés sur le champ de bataille. Les canons lui furent ensuite remis. Sont-ils aux Invalides, à Paris ? On déploya une pompe et une mise en scène grandiose à l’occasion, dont l’organisation fut attribuée à Ismaël Urbain. Bengana reçut à cette occasion la croix d’officier et une gratification de 45 000 francs, comme appointements sur lesquels furent prélevées les sommes payées de sa poche à ses goumiers. Les Bengana et leurs goumiers investirent les Zaatchas avec les troupes du général Herbillon, la tête de Bouziane et celle de son lieutenant Si Moussa Al-Darkaoui figurent parmi leurs sordides butins. Le Muséum national d’histoire naturelle de Paris détient une oreille, non-identifiée, un morceau de chair noircie, cataloguée parmi les têtes momifiées et les crânes, dans un registre officiel, en France, pays des droits de l’Homme, au XXIe siècle. Il faudrait relire sérieusement cette Déclaration des droits de l’Homme, en filigrane, pour savoir si ces droits concernent pareillement les morts ou seulement les vivants et s’ils ne concernent que les Blancs. Au Maghreb ou en Afrique, aucun musée ne détient des restes mortuaires humains dans ses réserves. Espérons que nous serons entendus et que les restes mortuaires des résistants algériens, actuellement conservés au musée de Paris, seront dignement rapatriés à Alger. (Ali Farid Belkadi) Historien et anthropologue, auteur de Boubaghla, le sultan à la mule grise.
La résistance des Chorfas,éditions Thala, Alger
Feriel Furon, ose présenter son livre devant l’ancien ministre des affaires étrangères Mohamed Bedjaoui, lors du salon le Maghreb des livres de Paris en février dernier
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