city:johannesburg

  • J’ai donné mon quatrième et dernier cours à l’#UPop #Montréal, Une histoire populaire en chansons, consacré aux Chansons Dangereuses. Si je ne vous ai pas convaincu de l’importance des chanteuses et chanteurs révolutionnaires, sachez que leurs ennemis, eux, en sont convaincus. Et si l’on ne compte plus les musiciens poursuivis, emprisonnés, condamnés à l’exil, voire assassinés, il est encore temps de conter leur histoire...
    http://www.upopmontreal.com/hiver-2017/une-histoire-populaire-en-chansons

    De Johannesburg à Sabra et Chatila, de Santiago de Chile à Moscou, de Kingston à Douala, du Caire à Istanbul, de Rio de Janeiro à Tizi Ouzou, ou de Lagos à Paris, la répression est partout, elle dure depuis que la parole existe, et elle ne semble pas prête de s’arrêter...
    http://entrelesoreilles.blogspot.ca/2017/04/elo274-chansons-dangereuses.html

    Une dernière soirée émouvante et, pour vous consoler, ou pour raviver vos souvenirs, voici donc la playlist d’hier soir :
    https://www.youtube.com/playlist?list=PLkeA_mTMOkTvCw1PobJLhprRVYo3_eoBh

    Premier cours :
    https://seenthis.net/messages/574734

    Deuxième cours :
    https://seenthis.net/messages/578800

    Troisième cours :
    https://seenthis.net/messages/584026

    #Musique #Musique_et_politique #Histoire
    #Shameless_autopromo

  • L’#Apartheid_migratoire

    Le migrant, l’ennemi à abattre. Quel que soit le pays ou le continent. Qu’il soit de première, de deuxième ou de nième génération. Il est le bouc émissaire de tous les malheurs. Des épidémies sanitaires à la crise de l’emploi. L’idée de cet article sur l’apartheid migratoire m’est venue en me baladant dans le quartier résidentiel et commercial de #Rosebank à la banlieue de #Johannesburg en début d’année. C’était au cours d’une action de monitoring sur la situation des migrants ouest africains vivant en #Afrique_du_Sud. Le contraste est saisissant entre Rosebank, où habite ce nouveau mélange de genre qu’est la nouvelle bourgeoisie sud africaine, et les ghettos de migrants dans le #township d’#Alexandra. J’étais loin de me douter que quelques semaines après ce voyage, une déferlante xénophobe s’abattrait sur ces hommes et femmes dont le crime est de vouloir vivre et travailler en Afrique du Sud. L’occasion de la journée internationale contre les discriminations raciales[2] me permet de revenir sur ce que j’ai vu et entendu des migrants dans cette ville complexe de Johannesburg. De décrire surtout ces nouveaux murs, visibles comme invisibles, de plus en plus épais, érigés à l’intérieur du continent africain et au-delà, à l’encontre des populations migrantes.


    https://visionssolidaires.com/2017/03/20/21-mars-journee-internationale-contre-la-discrimination-raciale
    #xénophobie #discrimination #migrations
    cc @fil

  • Was #Mohandas_Gandhi a racist ?
    http://africasacountry.com/2017/03/was-mohandas-gandhi-a-racist

    In April 2015, the statue of Mohandas Karamchand Gandhi in Gandhi Square, Johannesburg was almost covered with white paint by a young protestor before he was arrested. The previous months had seen a sustained agitation at the University of Cape Town for the taking down of the statue of Sir Cecil Rhodes – the imperialist…

    #ESSAYS #POLITICS #Mahatma_Gandhi

  • Rest in power, Miriam Tlali : author, enemy of #apartheid and feminist
    http://theconversation.com/rest-in-power-miriam-tlali-author-enemy-of-apartheid-and-feminist-7

    Renowned South African author Miriam Masoli Tlali passed away on February 24 2017, aged 83. Born November 11 1933 in Doornfontein, Johannesburg, Tlali was the first black South African woman to publish a novel in English within the country’s borders. She is best known for this work, first published as “Muriel at Metropolitan” in 1975 by Ravan Press.

    It was re-issued in 2004 by the title she had preferred from the start, “Between Two Worlds”. Based on her time as an administrative assistant at a furniture store in downtown Johannesburg during the height of apartheid, the novel documents the daily humiliations of petty apartheid. There were two types of apartheid, grand apartheid and the petty version, which the New York Times once described as,

    the practice of segregation in the routine of daily life – in lavatories, restaurants, railway cars, busses, swimming pools and other public facilities.

    “Muriel at Metropolitan”/“Between Two Worlds” was the first literary text that portrayed the degrading conditions under which African women laboured during apartheid. It highlighted how strict influx control into “white” cities hampered black women’s opportunities for employment and fulfilling family lives.

    #afrique_du_sud #littérature #féminisme

    • XENOPHOBE AFRIQUE DU SUD…

      Sous la pression de migrations importantes, des milliers de personnes, la grande nation arc-en-ciel sud-africaine est en train de devenir xénophobe. « Les attaques répétées contre les Africains étrangers conduites par des bandes armées de gourdins, de machettes et de fusils, montrent que les héritiers de Nelson Mandela n’ont pas expliqué à leur peuple le rôle décisif d’une Afrique unie contre le racisme dont ils sont sortis », explique le Financialafrik du 22 février. En dix jours d’attaques et d’incendies des échoppes nigérianes et d’autres pays africains, aucun membre de l’ANC (African National Congress), le parti au pouvoir, n’est intervenu. Trop occupées à une guerre de succession, les élites embourgeoisées ne se sont même pas excusées auprès des pays concernés, si bien que le Nigéria s’en est ému et a appelé l’Union Africaine (UA) à admonester Prétoria. Mais comme en Europe, et maintenant aux Etats-Unis, l’Afrique du Sud traîne les pieds dès qu’il s’agit d’intégration et de libre circulation.

      https://blogs.letemps.ch/christine-von-garnier/2017/02/26/xenophobe-afrique-du-sud

    • The migrant and the enemy within

      Africa is not exempt from the global phenomenon of hostility to the migrant. As early as 1961, Frantz Fanon warned that, although anti-colonial nationalism constituted new nations in resistance, and marshalled extraordinary courage and commitment in struggle, without “a rapid step … from national consciousness to political and social consciousness”, new forms of chauvinism could emerge. “From nationalism we have passed to ultra-nationalism, to chauvinism … These foreigners are called on to leave; their shops are burned, their street stalls are wrecked.”

      Across Africa, colonial arrangements that tied rights to territory, within or between national borders, continue to be exploited by elites to sustain oppressive forms of rule. Mahmood Mamdani’s compelling body of work has illuminated the failure of most post-colonial states to break with the colonial attempt to divide people into ethnicities tied to territories.

      In South Africa, migrants who arrive from countries like Somalia or Pakistan, and without great wealth or professional accreditation, face systemic discrimination from an extremely corrupt and abusive state. Politicians shamelessly refer to people, irrespective of their legal status with regard to citizenship, as “foreign nationals”, and the conflation between “illegal immigrants” and “criminals” is relentless. Johannesburg mayor #Herman_Mashaba ’s xenophobia is repulsive to the point of being Trumpian in its crudity.

      https://mg.co.za/article/2018-09-07-00-the-migrant-and-the-enemy-within

  • Cameroun : comment sortir de l’impasse ? – Everyday Life in the Time of Paul Biya – La vie quotidienne au temps de Paul Biya

    http://archivesoftyranny.org/cameroun-comment-sortir-de-limpasse

    Achille Mbembe sur le #Cameroun, c’est décapant. Signalé comme il se doit, par l’ami Thomas Deltombe.

    Professeur d’histoire et de science politique à l’université de Witwatersrand, Johannesburg, Afrique du Sud

    Pendant très longtemps, le Cameroun a échappé aux radars de l’opinion africaine et internationale.

    Dictature à huis-clos caractérise tout autant par son opacité que par sa brutalité, il a su ne jamais faire parler de lui sur la scène mondiale qu’a l’occasion des exploits – intermittents – de son équipe nationale de football – véritable symbole à la fois des énormes potentialités de ce peuple et de l’extraordinaire gâchis érige en principe de gouvernement par une élite vénale et prédatrice, dont une très grande partie, au demeurant, possède des passeports étrangers.

  • Non, #Johannesburg n’est pas un no man’s land !

    On y vit même très bien ! Une ville peu attirante au premier regard, il est vrai… Pas de rivière, pas de fleuve et pas de bord de mer. Mais un exceptionnel skyline (horizon), des quartiers extrêmement vivants, des artistes hors norme, des grands parcs et une population d’une gentillesse absolue. Il faut juste se donner la peine d’aller explorer les recoins de The City of Gold.


    http://blog.courrierinternational.com/le-oui-non-sud-africain/2017/02/01/non-johannesburg-nest-pas-un-no-mans-land
    #Afrique_du_Sud

  • “I Will Become A Straight Girl”
    http://africasacountry.com/2016/12/i-will-become-a-straight-girl

    In May 2015, Zakwe, a 28 year old woman from Soweto, in Johannesburg, told ActionAid: “They tell me that they will kill me, they will #rape me and after raping me I will become a girl. I will become a straight girl. Earlier this week, the body of #Noluvo_Swelindawo, a 22 year old lesbian […]

    #POLITICS #South_Africa

  • PASS presents : Circadian Clocks - YouTube

    https://www.youtube.com/watch?v=1ZqhW-H2MAg

    C’est recommandé (chaudement) par Chimurenga en Afrique du Sud, ça ne peut-être que très bien.

    Ajoutée le 29 oct. 2016

    This episode of Stories About Music in Africa presents Cara Stacey, accompanied by Reza Khota (guitar) and Brydon Bolton (double bass). This is the sixth installment of the series recorded live at Chimurenga HQ, Cape Town.

    Cara Stacy is pianist and plays southern African musical bows (umrhubhe, uhadi, makhoyane). Cara is a founding member of Inclement Quartet and collaborates with percussionist and drummer Sarathy Korwar in the project Pergola.

    “Stories about Music in Africa” is an ongoing project of the Pan African Space Station, produced with the kind support of Pro Helvetia Johannesburg with the Swiss Agency for Development and Cooperation (SDC).

    Stories About Music in Africa | Pan African Space Station
    http://panafricanspacestation.org.za/stories-about-music-in-africa

    Stories about Music in Africa is a series that presents concert-lectures and audio/visual stories recorded at the Chimurenga headquarters in Cape Town as well as satellite locations across the African world.

    The Pan African Space Station plays host to genre-busting music outfits from global Africa dedicated to exploring new musical territory.

    #musique #afrique #chimurenga

  • Financement libyen de la campagne de Sarkozy : l’enquête impossible

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/03/financement-libyen-de-la-campagne-de-sarkozy-l-enquete-impossible_5024793_32

    Les indices s’accumulent sur un possible versement de fonds par Mouammar Kadhafi lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

    Trois ans et demi d’investigations poussées, toujours pas l’ombre d’une preuve définitive, mais de forts soupçons. Les juges du pôle financier Serge Tournaire et Aude Buresi tentent depuis avril 2013 de déterminer si la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy a bien fait l’objet d’un financement illicite libyen. Ils disposent désormais de centaines de documents : notes des services déclassifiées, interceptions téléphoniques, témoignages sous X… Tous les ingrédients d’une sorte d’enquête impossible, à laquelle Le Monde a eu accès.

    Il en ressort une impression troublante. Ainsi, les enquêteurs ont obtenu pas moins de sept témoignages qui accréditent ­l’hypothèse du versement de fonds par Mouammar Kadhafi à l’équipe de Nicolas Sarkozy, appuyés par le carnet accusateur d’un ancien ministre libyen du pétrole. Beaucoup de fausses pistes et de témoi­gnages invérifiables. Les magistrats doivent en outre compter avec une forte adversité, appuyée sur des réseaux tant politiques que médiatiques.
    En témoigne cette confidence, qui les ­concerne directement, interceptée en mars 2015. « Oui, ils cherchent le lien avec Kadhafi mais ils ne cherchent pas au bon endroit. » Ces propos tenus au téléphone par l’avocat franco-djiboutien Mohamed Aref sur un possible financement par la Libye de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy ont fait sursauter les policiers qui écoutaient discrètement la conversation.

    Caisse noire

    Ce vendredi 27 mars 2015, M. Aref rassure au téléphone son confrère malaisien Siva Rajendram, tétanisé. Ce dernier a versé 500 000 euros sur le compte de Claude Guéant contre une prétendue vente de deux tableaux de l’artiste Andries van ­Eertvelt. Il fuit les autorités françaises qui le soupçonnent d’être l’un des maillons d’un possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy – plutôt qu’un simple amateur de peinture baroque flamande. « Dis-leur simplement que tu n’as rien à voir avec eux », lâche sèchement M. Aref, lui-même inquiet. Contacté par Le Monde, M. Aref assure pourtant « n’avoir jamais parlé du dossier libyen avec M. Rajendram ».

    En ce début d’année 2015, les magistrats veulent, semble-t-il, accélérer la procédure. L’ancien secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a été mis en examen ­samedi 7 mars, de même qu’un richissime homme d’affaires saoudien, Khaled ­Bugshan, soupçonné d’avoir mis à disposition ses circuits financiers pour opacifier les injections de liquide libyen. Non loin de Genève, à Chêne-Bougeries, les villas d’un banquier franco-djiboutien, Wahib Nacer, et de son voisin, Alexandre Djouhri, l’in­termédiaire préféré de la Sarkozie, ont été perquisitionnées. Tous sont soupçonnés d’avoir mis leurs compétences au service d’une caisse noire pour la campagne de ­Nicolas Sarkozy, remplie de cash venu de Tripoli. Tous attendent aujourd’hui avec ­inquiétude le résultat des investigations.

    Les juges disposent de témoignages troublants. L’ambassadeur de France en Libye entre janvier 2008 et février 2011, François Gouyette, leur a ainsi indiqué avoir entendu parler d’un possible financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, mais ces rumeurs lui sont parvenues après 2011 et le début de la révolution libyenne. Deux personnes lui en ont fait état. Moftah Missouri, l’ancien interprète du guide, et une autre personne dont il a préféré taire le nom devant les magistrats. L’un d’eux parlait de 5 millions d’euros, l’autre de 50. Mais les magistrats n’ont pas pu recouper les faits révélés.

    « Les “mecs” en chemin ont détourné l’argent »

    Fin septembre, le site Mediapart a relancé l’affaire en dévoilant l’existence d’un carnet d’un ancien ministre du pétrole libyen, Choukri Ghanem, qui mentionnent ­plusieurs versements pour un montant de 6,5 millions d’euros. Ce dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi faisait aussi fonction de patron de la société pétrolière nationale et avait la manie de noter scrupuleusement les comptes rendus de ses entretiens. Le 29 avril 2007, durant l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle française, il résume les échanges tenus dans la ferme de Bechir Saleh, directeur de cabinet de Kadhafi, et, à ce titre, détenteur de bien des ­secrets, à une quarantaine de kilomètres de Tripoli. En voici la retranscription exacte :

    « A midi, j’ai déjeuné avec El-Baghdadi ­[premier ministre] et Bachir Saleh à la ferme de Bachir. Bachir a parlé, disant avoir envoyé 1,5 million d’euros à Sarkozy quand Saïf ­[Al-Islam Kadhafi, fils du numéro un libyen] donnait 3 millions d’euros. Mais on leur a dit que l’argent n’était pas arrivé. Il semblerait que les “mecs” en chemin l’ont détourné, tout comme ils lui ont pris 2 millions en provenance de Abdallah Senoussi [chef des services de renseignement libyen]. »
    Choukri Ghanem écrit ses doutes quant à l’impact de ces 6,5 millions d’euros : « J’ignore s’ils croient vraiment qu’ils peuvent changer la politique de la France moyennant cet argent. D’abord, les montants qu’ils engagent sont dérisoires à l’échelle de l’Europe. Et puis d’autres pays paient bien plus. »

    Contacté par Le Monde, Bechir Saleh, 70 ans, qui vit à Johannesburg, en Afrique du Sud sous la protection du président Jacob Zuma autrefois proche de Kadhafi, a un trou de mémoire : « Je ne suis pas au courant de cette réunion, ça ne me dit rien. » Choukri Ghanem, lui, a été retrouvé mort le 29 avril 2012 dans le Danube, en Autriche. Une crise cardiaque, selon les enquêteurs autrichiens. De quoi terroriser un peu plus les protagonistes de cette sombre histoire.

    Bechir Saleh a été convoqué le 7 septembre par les enquêteurs français qui avaient tenté, en vain, de l’entendre par visioconférence quelques mois plus tôt. Mais il n’a pas quitté Johannesburg. Un homme lui rend parfois visite à l’improviste. M. Saleh lui doit la vie (et beaucoup de ses ennuis) pour avoir été exfiltré de Libye en 2011, en pleine guerre, vers Paris, via Djerba, en Tunisie.

    Ce visiteur s’appelle Alexandre Djouhri. C’est un proche du patron des services de renseignement intérieur (DCRI) de l’époque, Bernard Squarcini, qui a mené cette mission délicate en lien avec l’ambassadeur de France à Tunis, Boris Boillon. Le tandem Alexandre Djouhri et Bernard Squarcini a ensuite orchestré l’exfiltration secrète de Saleh de Paris vers l’Afrique du Sud, en passant par le Niger, entre les deux tours de l’élection présidentielle française de 2012 et alors qu’il était visé par une notice rouge, un mandat d’arrêt d’Interpol.
    C’est Mohamed Aref, l’avocat franco-djiboutien, proche de Djouhri, qui a réglé, à travers la société Datco, la facture du jet privé dans lequel s’est envolé Bechir Saleh. Ce qu’il dément formellement.

    « Je connais cette société Datco, mais ce n’est pas à moi et je n’apparais pas dans les statuts, se défend M. Aref qui se dit plus proche de François Hollande que de la Sarkozie. Que certains aient utilisé mon nom pour brouiller les pistes, c’est une hypothèse. »
    Alexandre Djouhri, qui apparaît comme un personnage central, est cité depuis une décennie dans nombre d’enquêtes sans jamais avoir été inquiété. Convoqué, lui aussi, le 7 septembre par les juges, il ne s’est pas présenté. Depuis mars 2015 et la mise en examen de Claude Guéant, Alexandre Djouhri a prudemment choisi de ne plus poser un pied en France. Tout au plus, confiait-il à son ami, le député Les Républicains Alain Marsaud, qu’il y passerait peut-être « un week-end » pour éviter une garde à vue.

    En octobre, il séjournait à l’Hôtel Kempinski, à Djibouti, pays d’origine de Mohamed Aref, où il a pris le temps de déjeuner avec le gouverneur de la banque centrale, Ahmed Osman, un proche du président Ismaïl Omar Guelleh. Au bord des eaux turquoise du golfe de Tadjourah comme dans sa résidence suisse ou en Russie où son fils a épousé une descendante d’oligarque, il suit de près les avancées de l’enquête.

    « Le plus tôt serait le mieux »

    Convaincu que Bechir Saleh constituait une porte d’entrée idéale vers la Libye, ses affaires et surtout son argent, Alexandre Djouhri a toujours pris soin de lui. Les enquêteurs ont ainsi mis en évidence qu’il l’avait invité à plusieurs reprises à séjourner au Ritz, à Paris, en 2007 et en 2008, pour un montant avoisinant… les 60 000 euros. Avec discrétion : l’argent de son compte à l’hôtel, ouvert au nom de son fils, avait été abondé de 500 000 euros issus d’un compte bancaire de l’un des membres de la puissante famille saoudienne Bugshan.
    Dans le même temps, Alexandre Djouhri fait son possible pour que l’enquête sur l’argent libyen n’avance pas. Djouhri en est convaincu : les « socialos » ont pris attache avec Bechir Saleh pour qu’il « raconte des conneries » en échange de la levée de son mandat d’Interpol délivré à la demande des nouvelles autorités libyennes.

    Le 11 mars 2014, « Monsieur Alexandre », comme il se fait appeler, retourne voir ­Bechir Saleh à Johannesburg. Il appelle dans le même temps un de ces hommes liges, Hervé Seveno, un ancien policier reconverti dans le privé à qui il demande de rédiger une lettre signée… Bechir Saleh qui innocente Nicolas Sarkozy. Selon les propres termes de M. Djouhri, l’idée de cette lettre est de « démentir catégoriquement toute implication dans le moindre financement de la campagne électorale de M. Nicolas Sarkozy ». Lui se chargera de la faire parvenir aux juges. L’idée n’est pas de lui. Elle vient de Nicolas Sarkozy en personne et a été soufflée par son directeur de cabinet, l’ancien préfet de police Michel Gaudin, à Djouhri. Ce dernier s’interroge néanmoins sur la pertinence de la démarche lors d’une discussion téléphonique avec M. Gaudin le 21 mars 2014 :
    « A mon avis, ça serait pas opportun pendant les municipales là… Non ?
    – Compte tenu de l’accélération des choses (…). Après, on voit, mais vous pensez que ça pourrait se faire vite, donc, d’après ce que je comprends, répond M. Gaudin.
    – Moi, je m’en fous, dit Djouhri. Posez-luila question [à M. Sarkozy] et moi, j’attaque. »

    Deux heures s’écoulent. Michel Gaudin le rappelle pour lui préciser que, selon « le président », « le plus tôt serait le mieux ». L’on ignore aujourd’hui si cette lettre sera finalement envoyée aux magistrats.
    Alexandre Djouhri est diablement efficace. Il obtient en temps réel des informations sur les procédures, grâce notamment à Hugues Moutouh, un ancien conseiller de Claude Guéant au ministère de l’intérieur. Aujourd’hui président du directoire de Guy Dauphin Environnement, il est soupçonné d’avoir transmis des informations confidentielles, émanant des « services ». Comme lors de l’arrestation d’un Saoudien en août 2014 sur lequel il communique des éléments. Ce qu’il dément avec vigueur.

    « Je n’ai jamais transmis une information à Alexandre Djouhri, c’est pour moi une atteinte très grave à ma fonction d’alors. Je n’ai jamais œuvré pour entraver l’enquête. Je suis choqué et scandalisé. Je n’ai rien à voir avec cette affaire de financement libyen », affirme-t-il au Monde.
    Les révélations médiatiques sont surveillées de près par l’entourage de l’ancien président, voire par Nicolas Sarkozy lui-même. Le 12 février 2014, alors que L’Express publiait un nouvel épisode du dossier, Nicolas Sarkozy demandait à son directeur de cabinet Michel Gaudin de « surveiller l’affaire de nos amis d’outre-Méditerranée ». A chaque article sur le soupçon de financement libyen, M. Djouhri agite aussi ses réseaux dans les médias. Il commande à des journalistes « amis » des papiers favorables ou appelle directement les hiérarques – comme le communicant Ramzi Khiroun, conseiller spécial d’Arnaud Lagardère – pour se plaindre s’ils sont trop critiques.

    « Vous m’interrogez sur un cousin ? Vous êtes fou »

    Dans une conversation du 17 mars 2015, dix jours après la mise en examen de Claude Guéant, il appelle Rudi Roussillon, conseiller du Groupe Dassault et président du conseil de surveillance de la Société du Figaro. « Moi je pense quand même que tu devrais quand même faire faire un édito (…) que Thréard [Yves Thréard, directeur adjoint du Figaro] l’appelle, qu’il lui, qu’il prépare un papier. » « Je vais organiser un truc pareil », acquiesce le conseiller médias de Serge Dassault. Le quotidien se contentera d’une brève pour évoquer la mise en examen de M. Guéant mais invitera ce dernier au « Talk Le Figaro » où il aura tout loisir de dénoncer « une volonté de [l]’abattre ».

    Alexandre Djouhri apparaît peu à peu comme le chef d’une « organisation ». Dans les écoutes, il parle d’« équipe » ou de « famille » dont le noyau dur se compose de deux personnes, en plus de lui-même : Mohamed Aref, cet avocat franco-djiboutien de 64 ans qui dit avoir rencontré « il y a trois ans » M. Djouhri, devenu un « ami » et un « client », et qui fait office de trésorier. Et un spécialiste des montages financiers, Wahib Nacer, 72 ans, banquier franco-djiboutien à la retraite, ancien de la filiale suisse du Crédit agricole – par ailleurs cousin germain et beau-frère de M. Aref. Ce dernier s’emporte lorsqu’on l’interroge sur M. Nacer : « Vous m’interrogez sur un cousin ? Vous êtes fou. Ne faites plus cela ! » Tous trois sont domiciliés à Chêne-Bougeries, une commune coquette près de Genève. Contacté à plusieurs reprises, M. Djouhri n’a pas donné suite. De son côté, M. Nacer n’a pu être joint.

    Location d’une « chambre »

    Sur la comptabilité tenue par Wahib Nacer, le nom de M. Djouhri ne figure nulle part, selon les éléments de l’enquête. Monsieur Alexandre n’a que des espèces. Quand il n’en retire pas par millions au guichet d’une banque genevoise, il sollicite sa fille ou un autre « fournisseur », un employé de l’hôtel de luxe de La Cigogne surnommé « Spiros ».
    Seules ses initiales, « AD », et ses alias, « Alpha », « El Attas » ou « Iskandar » (Alexandre en turco-perse) figurent sur les relevés saisis chez Wahib Nacer. Pour ses circuits complexes, « AD » a recours aux comptes bancaires de prête-noms. L’une des hypothèses des enquêteurs est que M. Djouhri ait été utilisé pour blanchir dans ses propres circuits financiers le cash libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy. Ils ne sont pas parvenus pour l’heure à l’établir de manière certaine. Un élément les intrigue particulièrement. Pourquoi Claude Guéant a-t-il loué entre le 21 mars et le 31 juillet 2007 un coffre de grande taille, une « chambre » dans le jargon, à l’agence Opéra de la BNP ? Pour entreposer des archives avait assuré l’intéressé, sans convaincre. Contactés par l’intermédiaire de leurs avocats, Nicolas Sarkozy et Claude Guéant n’ont pas donné suite.

    Trois jours de révélations sur le système Sarkozy

    Le Monde révèle, au cours de trois publications successives, l’existence d’un vaste système délictueux, impliquant de hautes personnalités liées à Nicolas Sarkozy. Ce réseau, (dé)voué à la protection de l’ancien chef de l’Etat, est composé de policiers ou magistrats restés fidèles à l’ex-président, mais aussi d’hommes d’affaires, d’intermédiaires, de diplomates et même de journalistes. Une structure informelle qui apparaît aujourd’hui en pleine lumière, à la faveur de plusieurs enquêtes judiciaires, toutes conduites par le juge parisien Serge Tournaire, et auxquelles Le Monde a eu accès - en sus de nos propres investigations.

    Elles mettent en lumière les dessous d’une organisation mise en place dès l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, en 2002, renforcée lors de son accession à l’Elysée en 2007, et qui s’est perpétuée après sa défaite en 2012.

  • Haidar Eid : « la campagne BDS a sans conteste donné de la force au peuple palestinien » -
    Chronique de Palestine | samedi 15 octobre 2016
    http://chroniquepalestine.com/haidar-eid-bds-donne-force-peuple-palestinien

    Chronique de Palestine : Haidar, pouvez-vous vous présenter, ainsi que le mouvement BDS dont vous êtes l’un des principaux animateurs ?

    Haidar Eid : Permettez-moi de commencer en précisant que tous les points de vue que j’exprime ici sont les miens et les miens seuls ; ils ne reflètent pas nécessairement les vues de l’ensemble du mouvement BDS ou de toute autre organisation.

    Je suis un professeur agrégé en littérature et études culturelles à l’Université Al-Aqsa basée à Gaza, conseiller politique de Al-Shabaka (le Réseau de la politique palestinienne), co-fondateur du One Democratic State Group, et un militant BDS. Il peut être intéressant de rajouter que j’ai passé quelques années en Afrique du Sud où j’ai obtenu mon doctorat à l’Université de Johannesburg, la première institution universitaire internationale à avoir mis fin à ses liens avec une université israélienne.(...)

    #BDS #occupation #colonisation #apartheid

  • Rendez-vous manqué pour la protection des #éléphants - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/2016/10/05/rendezvous-manque-protection-elephants

    Rendez-vous manqué pour la protection des éléphants

    La conférence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages, qui s’est tenue à Johannesburg, a déçu les défenseurs des pachydermes. Ils espéraient l’interdiction définitive du commerce de l’ivoire

    #biodiversité #trafic_faune #trafic_ivoire

  • The turn to burning in #South_Africa
    http://africasacountry.com/2016/09/the-turn-to-burning-in-south-africa

    In October last year thousands of South African students marched on key sites of power – Parliament in Cape Town, the seat of government in Tshwane and the headquarters of the ruling African National Congress (ANC) in Johannesburg – under the banner of #FeesMustFall. The scale of this mobilization, which included students from elite and working class universities, was impressive. There was […]

    #POLITICS #Academy #activism #colonialism #Politics #protest #University

  • Dimitris Christopoulos : « Il faut passer à l’offensive pour sauver les #droits_de_l’homme »
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/08/28/dimitris-christopoulos-il-faut-passer-a-l-offensive-pour-sauver-les-droits-d

    Il a l’énergie communicative des hommes de terrain et le verbe précis et direct de ceux qui tentent de penser des solutions pour les maux du monde. Dimitris Christopoulos, 47 ans, a passé plus de vingt ans à défendre les droits de l’homme dans son pays, la #Grèce.

    Un combat qui a mené la Fédération internationale des droits de l’homme (#FIDH) – son 39e congrès vient de prendre fin à Johannesburg (Afrique du Sud) – à le choisir, samedi 27 août, pour être son nouveau président.

    Sujets abordés dans l’article : #UE #sécurité #libertés_individuelles #responsabilité_sociale_de_l'État #lanceur_d’alerte #migration #droit_d'asile

  • Bill Gates’ silver-bullet misfiring at the Nelson Mandela Memorial Lecture — by Patrick Bond
    http://links.org.au/node/4755

    On July 17, Bill Gates will deliver the annual Mandela Lecture in Johannesburg, justifying his philosophy of market-oriented, technology-centric philanthropy.

    (...) Gates, who is worth $80 billion (up $24 billion from 2011), will expound on redistribution. And to be sure, many of his projects have been vital to human progress. But compare what can be termed Gates’ ‘philanthro-capitalism’ with Ford Foundation President Darren Walker’s proposal for a more appropriate approach to giving in the 21st century: “We foundations need to reject inherited, assumed, paternalist instincts… We need to interrogate the fundamental root causes of inequality, even, and especially, when it means that we ourselves will be implicated.”
     
    In contrast, Gates specialises in top-down technicist quick-fixes – ‘silver bullets’ – which often backfire on the economic shooting range of extreme corporate influence and neoliberal policies. As Global Justice Now’s Polly Jones complained in a report last month, Gates’ “influence is so pervasive that many actors in international development, which would otherwise critique the policy and practice of the foundation, are unable to speak out independently as a result of its funding and patronage.”

    #Fondation_Gates #Afrique_du_Sud #propriété_intellectuelle #philanthrocapitalisme

  • Repli identitaire, les clichés volent en éclat :
    #narcissisme_identitaire et #délire_religieux

    Dans les milieux les plus médiatisés, ceux qui « donnent le ton » à la société parce qu’ils exercent une sorte de monopole de la parole, une sociologie de bazar, imprégnée d’un avatar du déterminisme marxiste et d’une bonne couche de post-modernisme s’est peu à peu imposée pour expliquer de façon exclusive des trajectoires individuelles.

    Tout son raisonnement, dont les développements verbeux et les ratiocinations ne sont là que pour faire illusion, se résume en une vision simplette de l’être humain : l’individu n’existerait pas dans sa complexe unicité ; il ne relèverait que d’un destin catégoriel car il n’aurait pas la moindre parcelle de libre-arbitre.

    A l’occasion de ce qu’il est convenu d’appeler la « radicalisation » , terme ne signifiant absolument rien en soi, une multitude de discours reprenant cette ligne idéologique réductrice s’est déversée dans les médias, cherchant à induire une déformation massive du réel chez tous ceux qu’ils abreuvent. On ne manquera pas d’être troublé par le constat que cet illusionnisme, qui méprise tout ce que chaque personne peut avoir d’unique, est aussi la pierre angulaire du fait religieux.

    Le repli communautaire, en particulier, nous est présenté comme une conséquence inévitable de « causes sociales » . Ainsi, dans un très mauvais texte, remis en ligne sur internet au lendemain des attentats de Bruxelles, peut-on lire :

    « Si ce repli existe bel et bien, ses causes sociales en font un phénomène qui n’a rien de spécifiquement ‘communautaire’, mais qui se révèle au contraire absolument universel : c’est le repli stratégique, le réflexe de survie naturel, normal, légitime, de toute personne subissant une violence et voulant s’en préserver. » (1)

    Lorsque pour protester contre la condamnation de Rosa Parks – laquelle, le premier décembre 1955, en Alabama, en plein régime légal d’apartheid, avait fort justement refusé de laisser sa place dans un autobus à un passager blanc – un boycott de la compagnie d’autobus s’organise dans toute la ville, dure 381 jours et s’élargit sur la création d’un large mouvement des droits civiques à l’échelle de tout un pays ; lorsque les lycéens de Soweto de 1976 meurent pour briser les limites de leur bantoustan ; lorsque les beurs de 1983 manifestaient pour le mélange… étaient-ils dans le repli communautaire ? Bien évidemment, non. Tout au contraire, tous étaient conscients de la nécessité d’une extension solidaire. Comme l’écrit « Jeune Afrique » à propos de Soweto, la lutte

    « s’étend à d’autres banlieues noires autour de Johannesburg et, très vite, à quasiment l’ensemble du pays. Fait significatif, des étudiants et élèves blancs manifestent à leur tour au centre de Johannesburg et expriment leur solidarité aux émeutiers de Soweto où les forces de sécurité continuent à faucher des vies. Le 21 juin on parle, officiellement, de 140 morts, dont deux blancs. » (2)

    Affirmer que le repli que l’on observe de nos jours serait « naturel », « normal » et encore plus « universel » constitue donc une escroquerie historique, puisque l’histoire prouve que le choix inverse a souvent été fait.

    Penser que le phénomène actuel du djihadisme est la conséquence inexorable de causes sociales est tout aussi faux. Deux enquêtes, rendues publiques en mars 2016, viennent encore démontrer ce que l’on savait déjà, à savoir qu’il n’existe pas de rapport absolu entre les « causes sociales » et l’adhésion au « radicalisme » . Les djihadistes et leurs recruteurs, montrent ces enquêtes, sont recrutés dans tous les milieux sociaux, on y trouve beaucoup d’individus qui ont intégré les couches moyennes, pas mal d’entre eux ayant fait des études supérieures. Certains sont même des cadres très supérieurs : ainsi trouve-t-on parmi les principaux recruteurs de djihadistes Aziz Zaghnane, directeur marketing de Lee Hecht Harrison - filiale ibérique du de la multinationale Adecco, un des leaders mondiaux dans son domaine. Fils d’un radiologue, fan de hip-hop Aziz a fait ses études dans une école catholique et percevait un salaire annuel de 90 000 euros. Pas vraiment le portait d’un « désaffilié » ….

    Les causes sociales ne se situent donc qu’à un rang d’explication secondaire. C’est si vrai que les journalistes, habitués à diffuser le prêt-à-penser dominant imposé par la sociologie déterministe, s’en sont trouvés tout retournés dans leurs certitudes lorsqu’ils ont du commenter ces deux études. Ainsi, dans « Le Monde » on évoque, manifestement avec une pointe de regret, la faiblesse des « clichés » :

    « Les clichés auraient volontiers imaginé ces jeunes abîmés par le chômage, caïds infatigables, mais ils étaient vendeur, veilleur de nuit, employé de la sécurité sociale »

    … bref, ils étaient comme un peu tout le monde (3).

    Quant aux journalistes de « Libé » , pourtant spécialistes des contorsions idéologiques post-modernes, ils ont cherché à dresser un « portrait robot » … mais ils n’y sont pas arrivées, et pour cause :

    « Les candidats français au djihad ont des parcours et des origines culturelles si hétérogènes qu’il est presque devenu impossible d’en dresser le portrait-robot. » (4)

    Rendons justice aux journalistes : certainement sans le vouloir, en utilisant les expressions de « clichés » et « portrait-robot » , ils ont parfaitement caractérisé le caractère réducteur de la sociologie déterministe. Un individu, quoi que nous en dise celle-ci, ne s’explique pas par un « cliché » ou un « portrait robot » .

    Il n’y a pas de lutte de classe dans la ceinture du kamikaze

    Il y a donc, dans la sociologie déterministe, quelque chose de formidablement faux, c’est la négation de l’humanité de chacun au profit de son assignation à une catégorie et, il y a un résultat formidablement totalitaire, c’est que ces assignations épousent les contours les plus autoritaires du communautarisme national ou religieux. Tout cela est produit au moyen d’une argumentation effroyablement falsificatrice qui, comme on l’a vu, nie la mémoire des luttes émancipatrices passées et impose une vision délirante du présent. Cela lui confère une aptitude certaine à servir de credo à tous les totalitarismes et c’est bien là, dans cette universalité politicienne, que s’explique le succès médiatique de sa diffusion.

    Concernant la gauche et l’extrême gauche, c’est ce même type de mécanisme qui fut à l’œuvre pendant 70 ans pour cacher puis pour justifier les crimes du communisme lorsqu’il fut devenu impossible de les occulter. Ce mécanisme est maintenant à l’œuvre dans la volonté sournoise de faire entrer dans un cadre idéologique marxisant non seulement le repli communautaire mais également le djihadisme. C’est pourquoi les gauchistes affirment, contre toute vérité, que

    « le jeune djihadiste français est un ‘désaffilié’. Entendons qu’il n’est pas intégré dans l’ordre social, voire qu’il en est exclu » (5),

    ce qui leur permet, après avoir avancé l’imbécile idée d’une « islamisation de la radicalité » de faire entrer de force, au mépris des réalités, le djihadisme dans une espèce de lutte de classes qui, pour être dévoyée, serait quand même quelque part du côté du bien (celui des dominés / ex-colonisé / anti-impérialistes) contre celui du mal (celui des dominants / ex-colonisateurs / impérialistes).

    Freud, le narcissisme identitaire et le délire religieux

    Cette dialectique intellectuellement misérable vient cacher deux notions clefs qui permettent de comprendre la situation : le narcissisme identitaire et le délire religieux.

    On a reproché à Freud, qui a vécu la montée du nazisme, de n’avoir pas produit d’ouvrage antifasciste, mais Freud, quand il écrit « Malaise dans la culture » , fait mieux que ça_ : il produit une analyse de l’aliénation identitaire, une analyse valable pour n’importe quel groupe et pour n’importe quelle communauté, analyse qu’il y a tout lieu de relire aujourd’hui.

    Pour Freud les différences de règles et de tabous entre communautés, si minimes soient-elles, confèrent deux avantages qui assurent la cohésion interne du groupe. Le premier est ce qu’il nomme de façon évocatrice le « narcissisme identitaire » , le deuxième est celui de satisfaire les pulsions agressives. Le narcissisme identitaire est pour Freud une pulsion libidinale détournée quant à son but (ainsi, on emploie le mot d’ « amour » pour dire qu’on apprécie son club de foot, sa région, son entreprise, sa patrie...). A des degrés variables, cet amour pour sa communauté induit la haine de ce qui lui est extérieur. Dans un blog du Monde un psy reprend cette idée :

    « A cet égard, l’idée de ‘loups solitaires’ n’est pas probante, l’adhésion à un groupe est nécessaire. C’est ce que la psychanalyse appelle le « contrat narcissique groupal » (6).

    Un film des années 70, « Lacombe Lucien » (7), racontait la trajectoire brève et sanglante d’un jeune paysan sans aucun idée politique devenu collabo après le débarquement allié. Ce comportement improbable – mais qui a existé – ne trouve sa cohérence que dans ce « contrat narcissique » . On voyait donc le héros éponyme satisfaire à la fois son besoin de reconnaissance dans le milieu gestapiste et ses pulsions agressives, comme celle de se venger de son ancien maître d’école qui l’avait méprisé.

    C’est parce que la religion, qui satisfait ce narcissisme identitaire, est à la fois aliénation communautaire et délire collectif, qu’elle prend une dimension encore plus importante dans la société.

    En 1927 dans « L’avenir d’une illusion » Freud pointe déjà que

    « la partie la plus importante de l’inventaire psychique d’une civilisation, ce sont ses idées religieuses » .

    Un peu plus tard, en 1930, dans « Malaise dans la civilisation » il reviendra longuement sur comment la religion porte préjudice à la liberté individuelle car

    « elle impose à tous de la même façon sa propre voie pour l’acquisition du bonheur et la protection contre la souffrance. Sa technique consiste à rabaisser la valeur de la vie et à déformer de façon délirante l’image du monde réel, ce qui présuppose l’intimidation de l’intelligence »

    Intimidation de l’intelligence, négation de la valeur de la vie, déformation totale du réel,… voilà des clefs de lecture de la situation que « sociologues », journalistes et politiciens feraient bien de méditer.

    (1) http://lmsi.net/Qui-a-peur-du-communautarisme
    (2) http://www.jeuneafrique.com/175602/politique/16-juin-1976-bain-de-sang-soweto.
    (3) http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/03/17/a-orleans-le-djihad-pour-tuer-l-ennui_4884442_1653578.html
    (4) http://www.liberation.fr/france/2016/03/21/depuis-la-france-68-chemins-pour-le-jihad_1441133
    (5) https://blogs.mediapart.fr/jam/blog/010415/reflexions-lacaniennes-sur-le-djihadisme
    (6) http://colblog.blog.lemonde.fr/2015/03/05/fethi-benslama-au-dela-du-terrorisme-le-daechisme
    (7) « Lacombe Lucien » , film de Louis Malle, 1974.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°150 été 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article817

  • Divided cities: South Africa’s apartheid legacy photographed by drone
    https://www.theguardian.com/cities/gallery/2016/jun/23/south-africa-divided-cities-apartheid-photographed-drone

    Johnny Miller used a drone to take aerial photographs of the gulf in living conditions for the poor and the wealthy in South Africa. ‘During apartheid, segregation of urban spaces was instituted as policy,’ he says. ‘Roads, rivers, buffer zones of empty land and other barriers were constructed to keep people separate. Twenty two years after the fall of apartheid many of these barriers, and the inequalities they have engendered, still exist. Often, communities of extreme wealth and privilege will exist just metres from shacks’


    Sandton/Alexandra, Johannesburg. Photographs: Johnny Miller/Millefoto/Rex/Shutterstoc
    See more : http://www.unequalscenes.com/strandnomzamo
    #photographie #urbanisme #apartheid

  • Barak fustige Netanyahu, se plaint d’un "fascisme naissant" en Israël | The Times of Israël
    http://fr.timesofisrael.com/barak-fustige-netanyahu-se-plaint-dun-fascisme-naissant-en-israel

    Morceaux choisis, ça décoiffe !

    ❝L’ancien Premier ministre Ehud Barak a fustigé jeudi soir le gouvernement actuel d’Israël, en affirmant qu’il conduisait le pays sur la voie de devenir un « Etat d’apartheid », et devrait être renversé s’il ne parvenait pas à se remettre sur les rails.

    (...) Qualifiant de « faible, mou et bruyant » le gouvernement de Netanyahu, Barak a lancé critique après critique envers le dirigeant israélien et ses ministres dans un discours cinglant à la Conférence de Herzliya, les accusant de fonctionner sur la base d’un « agenda occulte » pour rendre impossible une solution à 2 Etats.

    « Réaliser [cet agenda] va inévitablement – et c’est un mot-clé dans cette discussion : inévitablement – nous amener à un Etat unique, qui sera un Etat d’apartheid », a déclaré Barak. « Ou bien cela sera un Etat binational avec une minorité juive dans une génération ou deux – ce qui aura une forte probabilité de générer une guerre civile interminable. » (...)

    Barak, qui a jadis servi comme ministre de la Défense sous Netanyahu jusqu’en 2013 date à laquelle quand il a quitté la vie politique, fait écho au discours prononcé plus tôt dans la journée par un autre ancien ministre de la Défense, Moshe Yaalon, en affirmant que le gouvernement israélien et le Likud avaient été pris d’assaut par un « noyau fanatique ayant une idéologie extrémiste » qui attaque librement la Cour suprême, la liberté d’expression et d’autres principes de la démocratie.

    « Seule une personne aveugle ou un mouton, un ignare ou quelqu’un de blasé, ne peut pas voir l’érosion de la démocratie et le ‘fascisme naissant’ « , a dit Barak, sous les applaudissements fournis du public.

    Faisant référence aux propos controversés prononcés le mois dernier par le chef d’état-major adjoint de Tsahal en Yair Golan, qui apparemment avait établi des parallèles entre Israël et l’Allemagne nazie, Barak a précisé qu’il ne comparaît pas Israël au fascisme européen d’il « y a 90 ans, 70 ans. »

    « Mais si cela ressemble à du fascisme naissant, marche comme du fascisme naissant et cancane comme du fascisme naissant, alors c’est la situation », a-t-il dit, sous une autre salve d’applaudissements.

    « L’agenda occulte »

    (...) « Un, Israël prévoit de continuer à contrôler la zone qui a été conquise, libérée en 1967 pour toujours. Deux, Israël n’est pas intéressé par la solution à 2 Etats, et ne veut pas d’un Etat palestinien à côté de lui. Trois, Israël attend que le monde s’adapte et accepte cette réalité, et espère que des événements difficiles – comme les attaques terroristes en Europe, la situation en Syrie, etc – vont détourner son attention [de la situation ici], » a dit Barak.

    « Quatre, Israël acceptera une autonomie avec des droits limités pour les Palestiniens, mais pas un Etat. Cinq, Israël va continuer à construire consciencieusement dans les implantations et au-delà afin de créer progressivement des faits irréversibles sur le terrain », a-t-il ajouté.

    Pour contrer ces actions presumées, l’ancien Premier ministre a appelé à renouer les liens avec l’Autorité palestinienne, laquelle selon lui est la seule chose qui empêche le Hamas, l’État islamique et d’autres organisations terroristes dangereuses d’être présents en Cisjordanie. Netanyahu, selon lui, amène en fait « le Hamas et l’Etat islamique aux portes de Jérusalem et de Kfar Saba, » une banlieue de Tel Aviv.

    (...) Israël, a ajouté Barak, s’approche rapidement d’une bifurcation, entre le chemin qui mène à une guerre avec les Palestiniens, et l’autre menant à un Etat d’apartheid.

    « Nous sommes au début du chemin, dont l’extrémité inévitable est similaire à Belfast et à la Bosnie ou à Johannesburg de jadis, et même aux trois ensemble, » a-t-il dit.

    Cette situation conduirait à une rupture entre Israël et d’autres pays à travers le monde, ainsi qu’à la détérioration de la relation entre Israël et les communautés juives d’Amérique.

    « Ils n’accepteront un Etat unique si – et seulement si – c’est une Etat judéo-arabe de tous ses citoyens, fonctionnant sur le principe de « une personne, une voix » – et qui d’entre nous le veut ? » a-t-il demandé.

    (...)

    #israël #palestine

    • Ehud Barak serait-il antisémite?
      par Kharroubi Habib | Lundi 20 juin 2016
      http://www.lequotidien-oran.com/?news=5230339

      (...) Bernard Henry Levy qui participait à la conférence a dû très certainement avoir les oreilles qui ont été échauffées par les propos de l’ancien Premier ministre et surtout ragé de ne pouvoir lancer contre lui l’anathème qu’il délivre systématiquement contre quiconque en France et ailleurs s’aventure à critiquer même timidement les gouvernants israéliens et leur politique.

      Ce que Barak dénonce comme étant la finalité de la politique de l’actuel Premier ministre n’a rien de caché, tant il est loisible de la déceler à travers ce que son gouvernement entreprend à l’égard des Palestiniens. La poursuite de l’extension de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem en est le révélateur indiscutable. Il en résulte un tel grignotage des terres palestiniennes que ce qu’il en restera rendra impossible la création d’un Etat palestinien viable. La communauté internationale sait parfaitement que la poursuite de l’extension des colonies juives n’est pas une opération dictée par l’impératif sécuritaire pour l’Etat sioniste mais est la facette de sa stratégie visant à faire échec à la solution des deux Etats qu’elle prône et soutient. Ce n’est certainement pas en convoquant des conférences internationales du genre de celle qui s’est réunie à Paris le 3 juin que l’on fera renoncer Benyamin Netanyahu et son cabinet à son projet d’israélisation rampante des territoires palestiniens.

      Mais pour pouvoir entreprendre une initiative qui soit dissuasive pour les ultra-sionistes et racistes qui président aux destinées d’Israël. Faut-il à cette communauté internationale sortir de la tétanie qui fait qu’elle s’interdit de s’en prendre à eux et à leur politique par peur de se voir accusés de faire dans l’antisémitisme et d’encourager ses « adeptes » à le pratiquer. D’autant que l’Etat israélien affiche désormais ouvertement son caractère fascisant qui a fini par inquiéter même ceux qui le servent ou l’ont servi sans états d’âme quand il parvenait à masquer cette dérive qui ne lui permet plus de se prétendre une nation exceptionnelle bannissant le racisme et l’oppression et en recherche d’une paix avec les Palestiniens excluant leur oppression et humiliation.

    • Le chant du cygne des vieilles élites ?
      Publié le 19 juin 2016 par Charles Enderlin
      http://geopolis.francetvinfo.fr/charles-enderlin/2016/06/19/le-chant-du-signe-des-vieilles-elites.html

      (...) Barak a prononcé le mot que l’on aime pas entendre en Israël. Verbatim : « Les projets de loi soumis par le pouvoir représentent un processus d’érosion de la démocratie et contiennent les graines du fascisme qui s’est installé au sein de ce gouvernement. Si cela ressemble à des graines de fascisme, fonctionne comme des graines de fascisme, aboie comme des graines de fascisme, alors ce sont bien des graines de fascisme ! ». Bigre !
      Réactions du Likoud : « La conférence de Herzlia est un repaire de gauchistes ( !!!!). Ce sont des déclarations de « has been ». Barak a été un très mauvais Premier ministre ! Avec Yaalon, il cherche à retrouver les feux de la rampe. »
      (...)
      En l’occurrence, Barak se réveille bien tard. Ses déclarations sont, sans aucun doute, à mettre sur le compte de l’angoisse qui a fini par le saisir, face à la situation catastrophique où se trouve le pays. Un état des lieux auquel il a largement contribué.
      Yaalon, lui aussi donne l’impression d‘être pris de panique ; (...)

  • Soweto uprising 40 years on: the image that shocked the world | World news | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2016/jun/16/soweto-uprising-40-years-on-hector-pieterson-image-shocked-the-world?CM

    The sky above was dark with smoke. At the railway station, as Ntsiki Makhubo and her mother returned from a day in Johannesburg, they were met by an anxious crowd.

    As they stepped down from the train, they trod on shattered glass and heard the news. Your brother has been shot and killed, Makhubo was told.

    #afrique_du_sud

  • The #Uber driver and #Muhammad_Ali
    http://africasacountry.com/2016/06/the-uber-driver-and-muhammad-ali

    The Uber driver has never heard of Muhammad Ali. I am flabbergasted. I always sit in the front, even when I am alone in an Uber. It makes me feel more egalitarian. Also in Johannesburg there is the taxi drama and it would nice not to be entangled in violent fights between a dying industry and one […]

    #ESSAYS #boxing #class #History #South_Africa #Tech/Web

  • In Africa, there should be djembe drums
    http://africasacountry.com/2016/06/in-africa-there-should-be-djembe-drums

    For the last three months, we have been working on the #Sound_design of my first feature-length documentary, Taking Stock, a #Film about my father and our third-generation family business in Benoni, a city to the east of Johannesburg. I brought a crew of close friends I had met at film school in the USA […]

    #CULTURE #narrative #representation #South_Africa

  • Les liens entre les Afro-Américains et les Palestiniens prouvent que les vaincus eux aussi écrivent l’Histoire
    Amira Hass (New York) May 03, Haaretz | Traduction : Jean-Marie Flémal
    http://www.pourlapalestine.be/les-liens-entre-les-afro-americains-et-les-palestiniens-prouvent-que

    (...) La similitude dans l’index fébrile sur la gâchette des porteurs d’uniforme des deux pays et dans les autorités judiciaires qui comprennent, légitiment et évitent de prononcer des sanctions n’est que la membrane extérieure. En dessous, il y a d’autres strates présentant des similitudes.

    Il n’y a pas d‘Afro-Américain à qui son propre pays et ses citoyens blancs n’aient causé, à lui et à sa famille, un désastre terrible dans un passé récent ou un peu plus lointain – expulsion de la terre natale, mort violente d’amis et de proches, vol de la terre, de l’habitation et du gagne-pain, lacération des racines et récriture de l’histoire, tentative d’effacer pour de bon les identités, démantèlement des familles.

    L’énorme histoire à succès que les deux pays s’attribuent et qu’ils écoulent sur le marché constitue l’autre aspect de ce tissu d’exploitation et de désastre qui a été mis en œuvre sur le dos des deux sociétés – l’afro-américaine et la palestinienne.

    Ici, la ressemblance est criarde. Les États-Unis sont le pays des opportunités illimitées et de la liberté – le progrès individuel pour tous ceux qui le veulent et le peuvent. Mais pas pour les masses des noirs, auxquels le pays doit pourtant une si grande part de son accumulation de capital et de sa prospérité. Israël est une renaissance et un miracle, une démocratie, une nation en pleine croissance, un véritable miel – pour chaque Juif dans le monde, excepté pour les Palestiniens, le peuple qui se trouvait sur cette terre à l’origine.

    Les liens et connexions que tissent les Afro-Américains et les Palestiniens montrent qu’en dépit de leurs vainqueurs, les vaincus eux aussi écrivent l’Histoire. L’écrire ensemble est l’une des façons de modifier son cours.

  • Julius #Malema’s Tailored Revolution
    http://africasacountry.com/2016/05/julius-malemas-tailored-revolution

    At the end of April this year, #South_Africa’s Economic Freedom Fighters (EFF), launched its local government elections manifesto in front of 40,000 people in Johannesburg’s Orlando Stadium. Julius Malema, who serves as both the party’s political and sartorial “Commander in Chief,” led the proceedings, sporting his now iconic red beret and jumpsuit. This carefully […]

    #POLITICS #EFF #Fashion #Political_Aesthetics #Politics #The_Left

  • Julius #Malema’s Tailored Image
    http://africasacountry.com/2016/05/julius-malemas-tailored-image

    At the end of April this year, #South_Africa’s Economic Freedom Fighters (EFF), launched its local government elections manifesto in front of 40,000 people in Johannesburg’s Orlando Stadium. Julius Malema, who serves as both the party’s political and sartorial “Commander in Chief,” led the proceedings, sporting his now iconic red beret and jumpsuit. This carefully […]

    #POLITICS #EFF #Fashion #Political_Aesthetics #Politics #The_Left