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  • Revenu de base : treize départements français veulent tenter l’aventure, Elise Barthet, LE MONDE ECONOMIE | 06.06.2018
    https://abonnes.lemonde.fr/emploi/article/2018/06/06/solidarite-treize-departements-veulent-experimenter-le-revenu-de-bas

    Ce versement automatique sous condition de ressources permettrait, selon eux, d’être plus efficace que les aides actuelles. Ils souhaitent soumettre un texte de loi d’expérimentation à l’automne.

    On le croyait moribond, presque enterré, victime collatérale de la campagne présidentielle. Mais le revenu de base, promu par Benoît Hamon, qui en avait fait sa proposition phare, bouge encore. Il pourrait bientôt, si le gouvernement le permet, se déployer à l’échelle locale dans certains territoires français.

    C’est, en tout cas, ce qu’espèrent les treize présidents de conseils départementaux (Ardèche, Ariège, Aude, Dordogne, Gers, Gironde, Haute-Garonne, Ille-et-Vilaine, Landes, Lot-et-Garonne, Meurthe-et-Moselle, Nièvre et Seine-Saint-Denis) qui devaient présenter, mercredi 6 juin à Bordeaux, une étude de faisabilité à laquelle Le Monde a eu accès. L’objectif : aboutir à un texte de loi d’expérimentation, permettant de le tester sur un échantillon de 20 000 personnes à l’automne.

    Lire aussi : Revenu de base : « C’est comme si une porte s’était ouverte »
    https://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2018/06/06/revenu-de-base-c-est-comme-si-une-porte-s-etait-ouverte_5310498_3234

    Une idée aux contours élastiques

    Ses promoteurs savent qu’ils avancent en terrain miné. Le revenu de base est une vieille idée aux contours pour le moins élastiques. Dans sa version libérale, popularisée par l’économiste américain Milton Friedman, il est pensé comme un impôt négatif se substituant aux prestations sociales. Les sociaux-démocrates, à l’inverse, l’envisagent comme un complément d’aides. D’autres, enfin, militent pour en faire un socle qui libérerait les travailleurs du salariat.

    Le point mérite d’être souligné : quand ils parlent de revenu de base, les départements prêchent, eux, pour une allocation qui, dans sa version minimale, remplacerait le RSA et la prime d’activité. Un versement mensuel automatique sans contrepartie, mais sous condition de ressources et qui ne bénéficierait donc pas à tous.

    « Inconditionnel ne veut pas dire universel, insiste Jean-Luc Gleyze, président socialiste de la Gironde. On n’imagine pas une seconde que les Rothschild touchent le revenu de base. L’idée, c’est de viser ceux qui ont peu et ceux qui n’ont rien. »
    En d’autres termes, les plus précaires et notamment les travailleurs pauvres, qui enchaînent les contrats courts, comme les aides à domicile, les saisonniers, les jeunes agriculteurs…

    Comment mieux les aider ? « Je n’ai aucun dogme, assure l’élu aquitain. Bien sûr, on va nous accuser de vouloir payer des allocations à tous les cas sociaux. Le but n’est pas de mettre en application le programme de Benoît Hamon, mais de revoir les dispositifs de lutte contre la pauvreté. Pour évaluer correctement une politique, il faut la tester. » Les départements, chargés aujourd’hui de la distribution du revenu de solidarité active (RSA), semblent le niveau idéal. Reste à savoir sur quelles bases.

    Une première en France

    C’est justement ce que l’Institut des politiques publiques (IPP) s’est efforcé de modéliser en s’appuyant, pour la première fois en France, sur les données de l’administration fiscale et les enquêtes de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

    Trois grandes variables ont été retenues pour ce revenu de base : l’élargissement du dispositif aux jeunes dès 18 ou 21 ans, la prise en compte ou non des aides au logement et, enfin, le niveau de dégressivité en fonction des revenus additionnels. Pour le directeur de l’IPP, l’économiste Antoine Bozio, qui a chapeauté l’étude, le but, quel que soit le scénario retenu, est de pallier les failles les plus béantes du système.

    Scénario 1 du revenu de base

    Scénario 2 du revenu de base


    L’automaticité des versements mensuels aurait l’avantage de réduire considérablement les #non-recours. Pour mémoire, entre 30 et 40 % des personnes éligibles au RSA « socle » n’en bénéficient pas aujourd’hui car ils n’en font pas la demande. En outre, les jeunes en sont pour l’essentiel exclus alors que la part des 18-24 ans vivant sous le seuil de pauvreté avoisine 16 %. Un taux deux fois plus élevé que celui des 25-64 ans.

    Lire aussi : Ils testent le revenu de base : « J’ai ressenti la liberté qui allait arriver »
    https://abonnes.lemonde.fr/revenu-universel/article/2018/01/19/ils-testent-le-revenu-de-base-j-ai-ressenti-la-liberte-qui-allait-ar

    Autre écueil : les aides comme le RSA et l’APL (aide personnalisée au logement) n’étant pas synchronisées entre elles dans le temps, elles ne sont pas toujours adaptées aux changements de vie des bénéficiaires. Une complexité qui plombe la lisibilité de l’ensemble et pèserait aujourd’hui sur le retour à l’emploi. « Pour une personne seule touchant le RSA et l’APL, chaque euro gagné en plus représente en moyenne 65 centimes d’allocations en moins, estime Antoine Bozio. Ça n’incite pas certains bénéficiaires à travailler, alors même que c’est le but des autorités. »

    « PARCE QUE LES CRISES ÉCONOMIQUES DES TRENTE DERNIÈRES ANNÉES ONT ENGENDRÉ UNE HAUSSE DE LA PRÉCARITÉ PHÉNOMÉNALE, IL FAUT REDESSINER LA PROTECTION SOCIALE »
    DANIEL COHEN, ÉCONOMISTE
    « Le système fonctionne d’autant moins bien, ajoute Jean-Luc Gleyze, que les travailleurs sociaux passent un temps fou à contrôler les uns et les autres. Moins de répression et plus d’accompagnement, voilà ce qu’ils attendent. »

    Au bout du compte, sur les dix-huit scénarios développés par l’IPP, deux tiennent la corde. Le premier, minimaliste, est conçu pour remplacer uniquement le RSA et la prime d’activité.
    Sur cette base, il garantirait 461 euros par mois à une personne seule et décroîtrait à un rythme de 30 % en fonction des revenus d’activité, pour s’annuler à 1 536 euros net. Automatisé et élargi aux jeunes dès 21 ans, son déploiement coûterait 9,6 milliards d’euros à l’échelle nationale (2,8 millions d’euros dans le cadre de l’expérimentation). Le chiffre grimpe à 16,2 milliards avec une éligibilité à partir de 18 ans (4,7 millions pour l’expérimentation). Des montants qui s’ajouteraient aux 16 milliards d’euros du coût actuel du RSA et de la prime d’activité.

    « Dans le sens de l’histoire »

    Plus ambitieux, le deuxième scénario englobe les aides au logement. Pour les locataires, le revenu de base monterait alors à 725 euros, et à 530 euros pour les propriétaires, avec une dégressivité de 38 %. Logiquement, les coûts finaux seraient plus élevés : 17,6 milliards en plus pour les plus de 21 ans (5,2 millions dans le cadre de l’expérimentation), et 25,7 milliards pour les jeunes dès 18 ans (7,5 millions pour l’expérimentation).

    Comment financer tout cela ? Les présidents de département n’en ont de toute évidence pas les moyens. « Mais, normalement, quand le gouvernement passe par une loi d’expérimentation, comme c’est le cas pour le programme “territoires zéro chômeur de longue durée”, il y a un fonds de dotation abondé par l’Etat », explique André Viola, président socialiste du conseil de l’Aude. « Emmanuel Macron s’est dit à plusieurs reprises favorable à ce genre de tests à l’échelle locale. Le revenu de base pourrait être la mesure de gauche de la deuxième partie de son mandat », estime l’élu.

    Lire aussi : « Et vous, que feriez-vous avec 1 000 euros par mois pendant un an ? » : une association propose de tester le revenu de base

    « Aux Etats-Unis, les rivalités entre secteurs public et privé stimulent l’innovation. En France, les collectivités locales peuvent favoriser une émulation similaire », insiste l’économiste Daniel Cohen (membre du conseil de surveillance du Monde). Pour l’enseignant, pas de doute : « Le revenu de base va dans le sens de l’histoire. »

    Les départements se donnent quelques mois pour soumettre à l’exécutif un texte de loi. Selon Gilles Finchelstein, de la Fondation Jean-Jaurès, il faudra aussi d’ici là trouver un nom au dispositif. « Revenu de base » sonnerait encore trop « ancien monde ».

    Lire aussi : Revenu de base : bilan contrasté pour l’expérience finlandaise
    https://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2018/06/06/revenu-de-base-bilan-contraste-pour-l-experience-finlandaise_5310400

    #RdB #Revenu

  • Maxime P., mutilé par une grenade GLI F4 à Notre Dame des Landes le 22 mai 2018 – Désarmons-les !
    https://desarmons.net/index.php/2018/05/24/combien-faudra-t-il-encore-de-membres-arrachees-par-la-gli-f4

    La personne blessée s’appelle #Maxime. Nous ne connaissons pas les circonstances de sa blessure et nous nous interdisons de tirer la moindre analyse de la situation. Ce que nous savons, c’est qu’il a eu la main arrachée par une grenade parce qu’il ne savait pas qu’elle pouvait lui arracher la main. Ce que nous savons aussi, c’est que les gendarmes tirent sur des manifestant-es désarmé-es des grenades qui peuvent tuer et, a fortiori, mutilent grièvement. Nous savons aussi que les grenades #GLI #F4 tirées depuis le mois d’avril sur les occupant-es de la #ZAD sont produites en 2004 et que la gendarmerie a décidé de vider ses derniers stocks.

    #NDDL

  • Les véritables questions à se poser face à la mutilation de Maxime Collectif de soutien suite à l’opération du 22 Mai effectué par les forces de l’ordre sur la ZAD de Notre Dame des Landes, ayant causé la mutilation de notre ami.
    https://blogs.mediapart.fr/collectif22mai/blog/250518/les-veritables-questions-se-poser-face-la-mutilation-de-maxime

    Cet article à pour but de mettre sous les projecteurs les véritables questions à se poser suite à ce qui est arrivé à Maxime et de répondre aux grands médias et leur acharnement médiatique.

    Tous les articles de presse sortis dans la hâte du sensationnel brodent autour d’un communiqué sans même plus d’informations, ou même d’accord auprès de la famille, constitués uniquement dans le but d’entacher la personne qui a été blessée et sa famille. Qu’il ait ou non ramassé la grenade n’est pas tant la question, celle que nous avons plutôt tendance à nous poser est la suivante : comment se fait-il que ce genre de grenade puisse faire tant de dégât ?

    Surtout après Sivens avec la mort de Rémi Fraisse ou à Bure avec la mutilation de Robin.

    Soulignons aussi dans les gros titres la redondance de l’identité du méchant zadiste, et donc du présumé coupable, bien plus encline à faire accepter les mutilations policières que lorsque qu’il s’agît d’un étudiant. A croire qu’un « zadiste » qui défend des terres et des constructions afin de bâtir un monde différent de celui qu’on nous propose mérite la répression qui accompagne son évacuation, la mutilation à Notre des Landes, à Bure, ou comme à Sivens la mort.

    Aux vues de la stratégie médiatique développée par l’état qui a été déployée dans nombre de cas de violences policières, la criminalisation des victimes et de leur famille au travers d’un processus de décrédibilisation et d’humiliation, ne nous étonne plus.

    #Zad #gardes_mobiles #maintien_de_l'ordre #armes_à_létalité_réduite #grenade_GLI_F4

  • [vidéo] Hommage à la ZAD
    http://www.lille43000.com/index.php/joomla-fr/en-santiags/889-hommage-a-la-zad

    « Ce qui se passe à Notre Dame des Landes illustre un conflit qui concerne le monde entier. Il met aux prises, d’une part, les puissances financières résolues à transformer en marchandise les ressources du vivant et de la nature et, d’autre part, la volonté de vivre qui anime des millions d’êtres dont l’existence est précarisée de plus en plus par le totalitarisme du profit. » Raoul Vaneigem. Durée : 18 min. Source : Lille 43000

  • #Notre-Dame-des-Landes : communiqué de l’équipe des soignant.es sur la Zad à propos de la personne blessée à la main
    https://fr.squat.net/2018/05/24/notre-dame-des-landes-communique-de-lequipe-des-soignant-es-sur-la-zad-a-p

    Le mardi 22 mai 2018, un jeune homme de 21 ans s’est fait arracher la main lors d’une charge de la Gendarmerie nationale dans un champ proche de la Châtaigne, sur la zad de Notre Dame des Landes. Selon les premiers témoignages que nous avons pu recueillir, la personne tentait de fuir la charge : il […]

  • [Le 38/Centre social Tchoukar] Soirée de soutien a la zad de Notre-dame-des-landes
    https://grenoble.indymedia.org/2018-05-20-Soiree-de-soutien-a-la-zad-de

    24 mai Soirée de soutien et d’organisation NOTRE DAME DES LANDES, L’AEROPORT NE SE FERA PAS ! MAIS LA ZAD VIVRA ! Suite à 30 jours d’occupation militaire, 11000 grenades tirées en une semaine, au moins 270 blessé.e.s, 60 interpellations et la destruction d’un tiers des cabanes le gouverne-ment s’entête dans une offensive juridique et militaire. Pourtant la zad et ses occupant.e.s sont déterminé.e.s à rester sur place et construire le monde auquel elles et ils aspirents ! Participant activement à (...)

    #Agenda

  • San Salvador Atenco, l’autre lutte contre l’aéroport...
    https://lundi.am/San-Salvador-Atenco-l-autre-lutte-contre-l-aeroport

    Le 17 janvier 2018, le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes est annulé après plusieurs dizaines d’années de lutte. L’écho de cette victoire est vite arrivé au municipio de San Salvador Atenco, qui lutte contre le nouvel aéroport de la ville de Mexico (NAICM) depuis presque deux décennies et qui s’est solidarisé à plusieurs reprises à la lutte de NDDL.

    Douze ans, jours pour jours après l’horrible répression d’Atenco, le 3 et 4 mai 2006, alors que le projet revient à l’ordre du jour, il était nécessaire de dresser un portrait général de la situation ainsi que de souligner la trajectoire de lutte de ses habitants et habitantes.

    #Mexique #zad #territoires #luttes_paysannes

  • NDDL : la facture sécuritaire dépasse déjà les 5 millions d’euros
    Par Jean-Marc Leclerc Mis à jour le 25/04/2018
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/04/25/01016-20180425ARTFIG00366-nddl-la-facture-securitaire-depasse-les-5millions

    Plus de cinq millions d’euros ! Ce sera la facture de l’expulsion des zadistes de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) à la fin de la semaine. Le seul coût sécuritaire, calculé a minima. Le Figaro a en effet retenu les fourchettes basses et l’affaire de la ZAD n’est pas terminée.

    Depuis le 9 avril, 20 à 25 escadrons de gendarmes mobiles (65 hommes par escadron) sont entrés en scène. Il faut y ajouter les renforts dans la région de 2 à 6 compagnies de CRS (75 hommes par unité). Le plus important dispositif déployé sur plusieurs semaines depuis les émeutes de 2005.

    #NDDL

  • [Sainte Eulalie en Royans] Soirée débat et concert / Center Parcs Ni ici ni ailleurs / Eoliennes / Zad NDDL
    https://grenoble.indymedia.org/2018-04-20-Soiree-debat-et-concert-Center

    Accueil de la caravane d’info-tour de la NINA (Center Parcs Ni Ici Ni Ailleurs), coordination qui rassemble des membres d’associations et collectifs opposé-e-s aux Center Parcs sur les sites du Rousset (71), POLIGNY (39) et ROYBON(38). Discussions autour du projet d’implantation d’éoliennes au Col de la Bataille, de la ZAD de Notre Dame des Landes.... Concert de BRUME Slam instrumental

    #Agenda

  • Toto découvre l’agriculture française
    .
    Macron plaide pour « une ruralité active » Le Figaro - 19 Avril 2018

    Au terme d’une visite de deux jours dans les Vosges, Emmanuel Macron a plaidé jeudi pour « une ruralité active », basée sur « le soutien à des projets de terrain », alors que ses opposants le critiquent pour son « mépris des territoires ».

    . . . . .
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/04/19/97002-20180419FILWWW00130-macron-plaide-pour-une-ruralite-active.php

  • Les #gaz_lacrymogènes : dangereux pour la #santé, mais... silence d’#État !
    https://reporterre.net/Les-gaz-lacrymogenes-dangereux-pour-la-sante-mais-silence-d-Etat

    L’usage de ces gaz lacrymogènes a été interdit en temps de guerre par la Convention internationale sur les armes chimiques de #Genève, en 1993. Quoique bannie des conflits militaires, cette arme reste curieusement autorisée contre les manifestants #civils, pour mater des #conflits intérieurs, en situation de guerre sociale « domestique ». En France, en avril 2015, le Défenseur des droit relevait dans un rapport que « la police allemande n’utilise pas de gaz lacrymogène, considérant que des personnes non agressives ou non violentes pourraient en subir les effets indûment ».

    Un article paru en 2016 dans les Annales de la New York Academy of Sciences explique que des études prouvent que le gaz lacrymogène peut « occasionner des dégâts durables, pulmonaires, cutanés et oculaires, avec des risques élevés de complications pour les individus affectés par des morbidités chroniques ». L’étude souligne que par manque de financement public, très peu de recherches épidémiologiques ont été menées sur le spectre des effets sanitaires occasionnés par cette arme antiémeute. Ce qui « handicape la connaissance médicale des effets à long terme et le développement de traitements et contre-mesures ». L’article qui s’attache principalement aux lacrymogènes utilisés aux États-Unis fait état de grenades type composées de 45 % d’agent CS, de 30 % de chlorate de potassium, de 14 % de résine époxy, de 7 % anhydride maléique, 3 % d’anhydride méthylnadique, et de 0,03 % de mélange résiduel. Rien ne dit que les fabricants français Nobel Spsrt et Alsetex livrent le même cocktail, mais on serait en droit de la savoir.

    • https://www.monde-diplomatique.fr/2018/05/FEIGENBAUM/58627
      "Dispersion et démoralisation
      Une demande similaire émane en 1935 de la Sierra Leone, où les administrateurs coloniaux sont confrontés à des grèves pour des augmentations de salaire. Puis c’est au tour de Ceylan, le futur Sri Lanka. Instruction est donnée au nouveau secrétaire d’État aux colonies britannique, Malcolm MacDonald, d’élaborer une politique globale du gaz lacrymogène. À cette fin, il dispose d’une liste recensant les lieux où cette arme a fait la preuve de son efficacité : en Allemagne, où elle a servi contre les grévistes de Hambourg en 1933 ; en Autriche, où elle a excellé contre les communistes en 1929 ; en Italie, où elle vient d’être incorporée à l’équipement de base des forces de l’ordre ; ou encore en France, où son usage est déjà banalisé.

      Durant cette période, le gaz lacrymogène devient pour les États un moyen privilégié de faire obstacle aux demandes de changement. Sa fonction bifide, à la fois physique (dispersion) et psychologique (démoralisation), paraît idéale pour contenir les tentatives de résistance aux mesures impopulaires. Comme, de surcroît, on peut désormais gazer en toute légalité des manifestants pacifiques ou passifs, les autorités n’ont plus à s’inquiéter des luttes collectives non violentes. Le « lacrymo » s’est imposé comme une arme multifonction capable non seulement de stopper une manifestation, mais aussi de saper toute forme de désobéissance civile.

      Cette fonction politique a perduré jusqu’à aujourd’hui. Alors que l’usage de toutes les armes chimiques est interdit par les traités internationaux dans le cadre des guerres, les forces de l’ordre restent, au niveau national, plus que jamais autorisées à déployer du gaz toxique sur les individus ou les cortèges de leur choix. Un policier peut ainsi arborer un atomiseur de gaz lacrymogène à sa ceinture, tandis qu’un militaire n’en a pas le droit. L’acceptation quasi unanime de cette incohérence contribue pour beaucoup à la florissante prospérité de l’industrie du maintien de l’ordre — et aux larmes des contestataires du monde entier."

  • Universités : « Aucune jeunesse au monde ne tend spontanément l’autre joue », affirme François Cusset
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/14/francois-cusset-aucune-jeunesse-au-monde-ne-tend-spontanement-l-autre-joue_5

    Tribune. Rennes-II va-t-elle s’enflammer ? Paris-VIII, céder ? Les quartiers et les collectifs ruraux, rejoindre le mouvement ? La répression fait rage, mais en face, chez les jeunes, l’impression est celle d’une colère qui monte, d’une résolution nouvelle.

    C’est qu’aucune jeunesse au monde ne tend spontanément l’autre joue. Car le message du pouvoir est clair, en ce cinquantenaire convenu des soulèvements du printemps 1968 : aux jeunes que reprendrait ce prurit du refus, cette construction d’alternatives en acte ou juste ce folklore de la contestation, la réponse sera la gifle, plus ou moins brutale.

    Métaphore des mesures draconiennes, qui claquent comme une baffe, ou coups effectifs de la matraque et des rangers sur les côtes ou le crâne, la gifle en question vient toujours rappeler la jeunesse au souvenir de l’ordre social en place, lui rappeler ses lois iniques, et la stricte place à laquelle elle doit se tenir.

    La gifle, ces jours-ci – telle l’impossible fin d’un triste hiver, cet hiver politique des années 1980 dont on ne voit pas le bout – peut prendre la forme des coups de poing et de bâton assénés sur les étudiants en droit de Montpellier ou leurs cadets du lycée autogéré de Paris, par des groupuscules fascistes qu’on laisse entrer, qui viennent défendre à coups de Taser le droit de ne pas s’opposer.

    La gifle revêt aussi l’aspect, plus familier, des nasses policières et des harcèlements préventifs (manifestants fouillés, fichés, survolés, leurs banderoles ou tracts détruits d’emblée), qui empêchent de manifester en solidarité avec les étudiants passés à tabac – de Lyon à Nantes, où le fil Twitter des écrasés d’un jour notait que « lutter pour ses droits expose à des dommages physiques », mais aussi que « lorsqu’une répression aussi ridiculement disproportionnée est mise en place pour mater l’opposition dans un pays comme la Russie, les médias [hurlent] à l’autoritarisme ».

    Existence alternative

    A Nanterre, la gifle du 9 avril a pris un double visage : celui, brutal et casqué, des CRS appelés par la présidence pour expulser d’un hall les étudiants réunis en assemblée – au prétexte, toujours le même, d’éléments « extérieurs », dont le fantasme sert à opposer gentils étudiants et méchants encagoulés, bons manifestants et dangereux casseurs, et à cacher que ce sont souvent les mêmes – et celui du message envoyé par la même présidence pour justifier la gifle.

    Elle y rappelle qu’un « local a été mis en permanence à disposition des étudiants mobilisés » : un local rien que pour eux – rendez-vous compte ! –, comme on intime aux enfants l’ordre de rester jouer dans leur chambre pendant que les adultes traitent d’affaires sérieuses.

    Mais la gifle à la jeunesse va bien au-delà de la vingtaine de campus occupés, de cet « avis de déferlante étudiante » qu’anticipe un dessin de la fameuse vague de Hokusai, au fond de l’amphi jonché de matelas de la fac de sciences de Marseille. Elle va au-delà d’un mouvement étudiant qui s’ébroue, se réveille interloqué, entre démesure policière et menaces des phalanges brunes (la Manif pour tous de 2013 les ayant, elles aussi, « dédiabolisées »).

    Elle est durement à l’œuvre dans l’offensive militaire, avec blindés légers et cabanes détruites à la pelleteuse, lancée pour évacuer le bocage de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), comme bientôt la ZAD de Bure, dans la Meuse, ou les squats de quartier dans les villes paupérisées.

    Car derrière la distinction officielle, brandie pour diviser, entre opposants « légalistes » et « radicaux », ce qui se trouve puni, éradiqué, avec l’évacuation violente des ZAD (comme avec la mise en examen pendant dix ans du « groupe de Tarnac »), c’est le choix de la sécession, le bricolage, coopératif et écologique, agricole et politique, de formes d’existence alternative sur un terrain concret.

    Blitzkrieg social

    Les jeunes, car ils le sont aussi, qui défendent au Rojava kurde une alternative séculière et égalitaire aux despotismes en vigueur alentour, comme ceux, qui ne le sont pas moins, soulevant leur communauté indienne d’Amérique latine contre prédation des ressources et Etat corrompu, le savent tous très bien : la gifle chez eux ira, s’il le faut, jusqu’au tapis de bombes ou aux raids paramilitaires, pour empêcher par tous les moyens, aujourd’hui autant qu’hier, la jeunesse du monde d’inventer autre chose, qui pourrait faire tache d’huile.

    Car avant d’être celle des politiques haineuses ou des répressions d’Etat, la gifle, telle que la ressentent les « millenials », du campus en émoi jusqu’au village autonome, est celle d’un monde dont les règles comme les réformes les écrasent, les acculent, les humilient.

    Si la sélection, qu’impose à l’entrée en licence la double réforme en cours (ORE et ParcourSup), a mis le feu aux poudres, c’est qu’elle résume à elle seule, tel un lapsus de manageur, le monde qu’ils découvrent, consternés. Et dont beaucoup ne veulent pas, déclinant le terme à l’envi pour pointer la sombre cohérence de l’époque : évaluation et contrôle, de la maternelle à la retraite ; sélection « naturelle » des plus aptes à la lutte économique, contractuels contre salariés, carriéristes contre victimes du burn-out ; sélection, par le marché, des lignes ferroviaires et de leurs employés, gardés ou supprimés ; sélection, ailleurs, des minorités locales ou des ébauches démocratiques, qu’on sacrifie au réalisme géopolitique ; parmi les migrants, sélection des si rares demandeurs d’asile admis et de la majorité endiguée, soupçonnée d’avoir pour motif la survie économique.

    Les jeunes opposants de ce printemps 2018, eux, accueillent des réfugiés, discutent avec les cheminots, font cause commune pour quelques heures avec des sécessionnistes plus rodés ou moquent le coaching auquel on les soumet pour les préparer à des entretiens d’embauche sans espoir. Ils sont nombreux à voir dans la politique agressive du gouvernement Macron un Blitzkrieg social, une guerre menée contre eux et tous les fragiles, sous prétexte de « réussite ». Et plus nombreux encore, faute d’avoir quelque chose à perdre, à ne pas vouloir plier à la première volée de gifles. Face à la double violence, systémique et policière, qui leur est infligée, ils ne croient plus au monde « pacifié » que leur vendent leurs aînés.

    François Cusset a écrit « Le Déchaînement du monde. Logique nouvelle de la violence » (La Découverte, 240 p., 20 €)

    A la fac de Montpellier, des serveurs informatiques « vandalisés » avant les examens en ligne
    http://lemonde.fr/universites/article/2018/04/11/a-la-fac-de-montpellier-des-serveurs-informatiques-vandalises-avant-les-exam

    Alors que des examens en ligne ont été annoncés à l’université Paul-Valéry de Montpellier, la salle des serveurs de l’université a été « vandalisée par un groupe d’individus » mercredi, annonce le ministère. La connexion Internet est suspendue.

    #étudiants (terme qui mériterait des guillemets ou une sérieuse mise en cause pour être à nouveau descriptif) #luttes_sociales

  • [NDDL] Après 3 jours d’expulsions, seront-ils prêt à tuer parce qu’ils ne veulent pas de collectif ?
    https://rebellyon.info/NDDL-Apres-3-jours-d-expulsions-seront-19004

    Communiqué depuis la ZAD de Notre Dame des Landes toujours assaillit par 2500 gendarmes mobiles après la destruction de 6 lieux de vie supplémentaires et plus de 80 blessé⋅e⋅s du coté des zadistes. Mises à jour régulières sur la situation sur place et les actions lyonnaises en soutien.

    #A_lire_sur_d'autres_sites

    / #Répression_-_prisons, #Globalisation_-_capitalisme, Une, #ZAD_de_NDDL

  • Notre-Dame-des-Landes : Circulez y’a rien à voir ! | Syndicat National des Journalistes de France Télévisions
    http://snj-francetv.fr/notre-dame-des-landes-circulez-ya-rien-a-voir

    – Notre-Dame-des-Landes –
    Circulez y’a rien à voir !
    « 200 caméras de la gendarmerie sur le terrain », annonce fièrement Gérard Collomb sur LCI.
    Tranquillement, le ministre de l’intérieur assume le fait d’avoir écarté des journalistes professionnels pour montrer au public des images "contrôlées" de l’évacuation des Zadistes de Notre-Dame-des-Landes.
    « Ce que nous voulions, c’est qu’il puisse y avoir de la part des spectateurs un jugement qui soit objectif », déclare notamment le premier flic de France pour justifier cette atteinte à la liberté de la presse.
    Sur place nos confrères ont vu ces "collègues" filmer des équipes de journalistes professionnels. Equipés de leurs tenues de sécurité, comme tous les autres CRS, certains de ces gendarmes arboraient des dossards de presse. Ne reculant devant aucun moyen, les gendarmes ont également utilisé des drones qui ont fourni des vues aériennes, mises gracieusement à la disposition des médias.
    Lors de leur arrivée sur les lieux, nos confrères (les vrais) ont été parqués en bord de route puis évacués de la zone, sous escorte, avec interdiction de filmer. Certains sont parvenus à regagner la ZAD par des chemins de
    traverse, ils ont été contrôlés, menacés, interdits d’accès.
    Le SNJ France Télévisions condamne très fermement cette dérive qui consiste à fournir, sous prétexte de sécurité, des images "clés en main" et totalement aseptisées des opérations "sensibles" du gouvernement.
    Le SNJ France Télévisions regrette qu’en diffusant les images de la gendarmerie, la direction de France Télévisions cautionne indirectement cette censure imposée à nos équipes sur le terrain.
    L’Elysée a fait le choix d’une information contrôlée, au mépris de la profession de journaliste, au mépris des citoyens qui ont droit à une information libre et indépendante.
    Au moment où le gouvernement lance un projet de loi contre les "fake news", il serait nettement contradictoire qu’il en fabrique lui-même.
    Paris, le 11 avril 2018



    © Pacôme Le Mat – journaliste France Télévisions

    #nddl #fake #médias_aux_ordres #censure

  • [NDDL] Après 3 jours d’expulsions, seront-ils prêt à tuer parce qu’ils ne veulent pas de collectif ?
    https://rebellyon.info/NDDL-19004

    Communiqué depuis la ZAD de Notre Dame des Landes toujours assaillit par 2500 gendarmes mobiles après la destruction de 6 lieux de vie supplémentaires et plus de 80 blessés du coté des zadistes.

    #A_lire_sur_d'autres_sites

    / #Répression_-_prisons, #Globalisation_-_capitalisme, Une, #ZAD_de_NDDL

  • NDDL : le bilan des heurts s’alourdit, les deux camps cherchent une issue

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/04/11/nddl-le-bilan-des-affrontements-s-alourdit-les-deux-camps-cherchent-une-issu

    Au deuxième jour d’évacuation de la ZAD, les violences se sont intensifiées. Quatre gendarmes ont été blessés dans l’explosion d’une de leurs grenades.

    Les affrontements se sont intensifiés, mardi 10 avril, sur la ZAD, la « zone à défendre » installée sur le site du projet avorté d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Après deux jours d’opération d’évacuation des zadistes, les deux camps semblaient chercher une issue à une situation devenue de plus en plus dangereuse.

    Le nombre de blessés n’a cessé d’augmenter tout au long de la journée, certains étant atteints assez sévèrement.

    En début de soirée, selon plusieurs sources concordantes, un grave incident, l’explosion d’une grenade, aurait blessé quatre gendarmes, dont un plus sérieusement au pied. Un hélicoptère du centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes a dû se poser dans la soirée à Notre-Dame-des-Landes pour évacuer ce blessé, dans un climat d’« urgence absolue », selon l’expression d’un gendarme, toutes les routes étant complètement fermées au nord de la ZAD. L’accident a eu lieu lors d’une manœuvre de désengagement, de repli, lors de laquelle les gendarmes ont fait usage de grenades. « Deux scénarios sont possibles, soit une mauvaise manipulation, soit un renvoi de la grenade, une enquête est en cours », précisait-on, mercredi, à 6 heures du matin à l’état-major.

    L’impasse semble totale

    Sur le terrain, l’impasse semble totale. Le face à face, ponctué d’avancées et de reculs, des gendarmes mobiles et des zadistes, est de plus en plus violent. Les impressionnants véhicules blindés à roues de la gendarmerie, les VBRG, positionnés sur les petites routes et les chemins du bocage, ont été attaqués à coups de cocktail Molotov dès le début de la matinée.

    Cette proposition de trêve ne semblait pas, mardi soir, recueillir un accueil favorable auprès des autorités. « Il n’y a pas de solution collective possible, seules les conventions individuelles sont acceptées », a réaffirmé la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein. « Je suis prête à étudier tout projet individuel, même s’il n’est pas finalisé, même s’il est regroupé dans un cadre collectif associatif, du moment qu’il est, au départ, individuel, nominal », explique-t-elle. Selon elle, sept projets associatifs auraient été déposés dans les derniers jours.

  • Défaire la tyrannie du présent et faire front avec la ZAD

    Franz Himmelbauer

    https://lavoiedujaguar.net/Defaire-la-tyrannie-du-present-et-faire-front-avec-la-ZAD

    Jérôme Baschet
    Défaire la tyrannie du présent

    Ce matin dès six heures (et probablement avant, mais je dormais encore), la radio crache ses « infos » sur l’expulsion en cours à Notre-Dame des Landes. Il y a une journaliste sur place (une envoyée de cette radio, je veux dire) : les médias, une fois de plus, ont été « embarqués » dans les fourgons de la police. Mais les flics ne les laissent pas approcher de trop près le théâtre des opérations. L’envoyée spéciale se plaint de ne rien voir, dans la brume épaissie par les lacrymos.

    Un coup d’œil à zad.nadir.org, le site de la ZAD. Le premier message d’alerte a été émis un peu avant trois heures et demie du matin. Le « flash infos » rapporte ce tweet du bouffon qui sert de sinistre de l’Intérieur : « Ce matin, à partir de 6h, la @Gendarmerie débutera une opération d’expulsion des occupants illégaux des terrains de Notre-Dame-des-Landes. » La « @Gendarmerie »…

    #lecture #Jérôme_Baschet #historicité #présentisme #délocalisé #Notre-Dame-des-Landes #Michaël_Ferrier #Fukushima #demi-vie

  • #Notre-Dame-des-Landes : les expulsions ont commencé, la ZAD appelle à se mobiliser
    https://fr.squat.net/2018/04/09/notre-dame-des-landes-les-expulsions-ont-commence-la-zad-appelle-a-se-mobi

    Note de Squat !net : fil d’info live à suivre sur Indymedia-Nantes et Indymedia Grenoble. Conjurée des années durant par le mouvement, une nouvelle tentative d’expulsions sur la zad de Notre Dame des Landes a commencé. Dès 3h du matin, l’opération s’est déployée dans toute sa brutalité : interminables files de fourgons bleu marine, chars blindés, lacrymos, […]

    #expulsion