city:lausanne

  • Le non-recours aux « aides » est une conséquence directe de la guerre aux pauvres (relevé sur le net)

    Le #non-recours ne vient pas d’un manque d’information ou d’une difficulté d’accès aux « aides sociales », pour preuve l’administration tente de forcer le recours, sous le concept d’automatisation, comme si ça rendait les aides plus faciles.
    – Ce que ça simplifie c’est surtout la #surveillance. Les affiliés cmu par exemple ont droit à un contrôle supplémentaire de leur compte, s’ajoutant aux contrôles précédents.
    Et au premier problème : communication aux autres services et fin de l’aide.
    D’autre part la cmu condamne d’emblée aux soins publics bas de gamme où vous êtes traité comme un sous-humain, consultations expéditives et vous êtes censés dire merci.
    A la clé, une soi-disant réduction EDF de 20 euros par AN, et surtout un fichage en tant que pauvre chez edf qui jusque là l’ignorait. Ce fichage accélèrera automatiquement les procédures de rappel et de coupure. Et par ailleurs prive de la possibilité de payer au réel de la consommation, en instituant un prélèvement direct.

    – Concernant les #transports, ça se démantèle de partout.
    Le système est tellement indécent que dans certaines zones il existe un droit au bus gratuit, sauf qu’il n’y a pas de bus dans les zones en question.
    Existe aussi à 15 euros par an (pas donné non plus) une carte de réduction sncf sous réserve des places disponibles
    Sauf qu’il n’y a JAMAIS de places disponibles au tarif de la carte. Mais entre-temps la sncf a encaissé les 15 euros.
    Sans oublier le démantèlement progressif du réseau secondaire au profit de LGV pour riches payées par les pauvres dont on rabotera les ressources pour compenser les déficits budgétaires causés par l’exil fiscal des riches.

    – Pour le #logement existe le fonds de solidarité logement, censé pouvoir payer le #chauffage à la condition de fournir un diagnostic énergie du logement, pour la modique somme de 250 euros.
    En théorie le diagnostic énergie c’est le proprio qui doit le faire mais comme les pauvre comptent pas c’est pas fait, et un locataire qui n’arrive pas à payer sa facture de chauffage n’aura aucun moyen le forcer.
    Le fsl peut aussi couvrir les loyers de retard. Seulement si le proprio accepte de faire un papier pour certifier. Là aussi vu le rapport de force, aucun moyen de pression pour le locataire.
    Aucun moyen d’aller dire à son proprio qu’on sollicite des aides en plus et qu’il faut son aide.
    Bref le genre d’aide déconnectée du réel qui aggrave les choses à long terme mais se permet d’en faire abstraction car les personnes concernées n’ont aucun moyen de s’en plaindre.
    Pour prendre un cas concret : après un prélèvement mensuel bien lourd vous recevez un rappel EDF de 600 euros (exemple réel), car le seul logement auquel vous avez accès est un pur taudis, et que cette consommation vient des installations défectueuses (radiateurs grille-pain, cumulus en ruine, isolation merdique etc) qui ne vous permet pas de chauffer à + de 17 degrés
    (Parmi les plus pauvres vivant dans ce genre de conditions on compte un paquet de mères isolées avec enfants en bas-âge. C’est un Idomeni rampant et chronique, qui touche plusieurs millions de gens dans l’indifférence totale)
    Vous appelez #EDF et demandez d’arrêter le prélèvement pour éviter le découvert et le blocage total du compte. EDF répondent qu’ils ne peuvent pas et vous disent de faire opposition. Ce qui occasionne 1) des frais et 2) une poursuite de la part d’EDF.
    Suite à quoi vous appellez la banque, contraint. Vous savez que vous êtes en train de vous préparer PIRE pour dans pas longtemps mais pas le choix. EDF vous poursuit direct.
    Vous voilà menacée de coupure partielle ou totale.
    Phase 3 vous cherchez de l’aide. Vous allez à la mairie des fois que. On vous explique que la taille du bled ne permet pas d’aider des gens et on vous envoie chier. Vous venez de gagner le droit que tout le village sache que vous êtes pauvre dans la merde qui paie pas son élec BRAVO et qui en plus a l’outrecuidance d’accuser sa proprio parce que le logement est moisi mais putain ces pauvres ça ose tout hin.
    Vous demandez quand même de quel service social vous dépendez. Cette question fait chier le maire, mais il cherche et trouve. Vous appelez. Vous expliquez que oui ça urge pour de vrai. Elle vous annonce 4 semaines de délai à bled paumé en chef, 30 bornes.
    Dans 4 semaines les poursuites pour non paiement d’une somme pareille seront un peu PIRES vous le savez, mais vous êtes coincé. Vous vous dites on y va au forcing. Vous tentez une incruste dans la file des autres nécessiteux sans rendez-vous un jour où l’assistante sociale est pas trop loin. Elle prend ça super mal mais vu que vous êtes en larmes elle dit qu’elle comprend et va vous aider. Vous voilà avec une super aide.....SUSPENSE..... UNE CARTE D ACCES A L EPICERIE SOCIALE ET SOLIDAIRE ! Dites merci ! Vous êtes dans l’urgence ou non ? BAH ALORS !
    Voilà. A la base c’était d’un diagnostic énergie que vous aviez besoin mais finalement vous laissez tomber.

    L’aide alimentaire est composée de denrées que la majorité des gens ne jugerait pas bouffable mais fonctionne sur l’impensé que c’est bien assez pour les pauvres, comme si leur corps était en brique et leurs sens étaient ceux d’humains de deuxième catégorie.
    Pas besoin d’en dire plus pour comprendre pourquoi là aussi il y a non recours.

    – L’#aide_juridictionnelle, alliance du foutage de gueule et du racket.
    Il existe des cas de personnes ayant perdu la garde de leurs enfants comme ça. L’avocat s’estimant trop peu payé n’est pas venu à l’audience pour la garde.
    Forcés d’en prendre un classique qui ne prenait pas l’aide juridictionnelle, celui-ci peut soutirer 3500 euros d’accompte puis suite aux difficultés à payer le reste cesser la défense et ne pas rendre l’accompte.
    A l’extrême rigueur l’aide juridictionnelle peut payer une partie de la somme, jamais la totalité. Mais ce genre d’abus, curieusement (ou pas) on en entend peu causer.

    Retards, invisibilisation de l’urgence, brimades et insuffisance totale des « aides » : pour solliciter les aides sociales la plupart du temps il faut passer par un travailleur social (c’est eux qu’ont les formulaires)
    mais lesdits travailleurs sociaux sont peu nombreux et ici si vous êtes dans l’urgence il faut compter 4 semaines pour un rdv dans une ville souvent éloignée.
    Véridique. Or dans l’urgence, 4 semaines c’est plus de temps qu’il n’en faut pour décéder.
    Si la situation n’est pas considérée urgente, si vous n’êtes pas connu des services, il faudra attendre minimum 2 mois. Souvent 3.
    A ce tarif là attention l’accès se limite à l’assistante sociale de porte, dont la fonction s’apparente à celle des videurs de boîtes de nuits. Son rôle est de brutalement vous envoyer chier et d’observer votre réaction, le présupposé étant que si vous partez c’est que vous pouviez faire autrement, donc que vous étiez un fraudeur.
    ça (comme le reste) en dit long sur l’humanité avec laquelle on considère les pauvres, qui ne sont plus vus comme des gens mais comme une sorte de bétail à dresser et sur lequel on peut taper sans états d’âme. Âme dont on considère au fond qu’ils en sont dépourvus, ou que leur humanité serait incomplète, comme on le disait des amérindiens du temps de Fray Bartolomé de las Casas.
    Passé l’humiliation par l’assistante sociale pitbull, si vous persévérez, comptez 4 semaines à 3 mois de plus pour ravoir un autre rdv, ce n’est qu’à ce moment-là que les services vous considèrent crédible.
    A ce moment là vous avez le droit d’avoir un troisième rendez vous où on vous étouffera sous les demandes de paperasse.
    Suite à quoi ces bonnes gens des services se réuniront avec les dossiers de chacun pour départager qui aura droit à quoi. C’est comme ça que ça se passe.
    Si c’est pour un #rsa c’est du droit strict, il sera accordé en même temps que le #flicage qui va avec.
    Par contre si c’est autre chose, la commission va décider de façon arbitraire combien elle file à qui, et vous obtiendrez en moyenne 50% de votre besoin.
    50% car : au bout de 25 réunions avec thé et petits gâteaux les assistantes sociales arrivent en général à la conclusion que faute de pouvoir aider tout le monde (lâche une larme) on n’a qu’à faire la moitié pour chacun et ça passe.
    Au niveau concret de ceux qui ont besoin de l’aide en question, 50% du loyer en retard ou 50% des différentes facture ça ne résout pas grand-chose, et surtout comme la somme manquante n’est pas réunie ça a peu de chances de changer une procédure d’expulsion ou une coupure d’énergie.

    "mais ça va pas tu vas pas chier sur l’aide tu crois quoi moi j’ai rien merde espèce d’assisté !" (un qu’a jamais eu besoin)
    Ceux qui n’ont pas besoin d’aide n’ont aucune début de la moindre vague idée du problème.
    Métaphore chirurgicale : vous êtes en attente d’une greffe coeur poumons, on vous file un coeur et on vous dit de vous démerder avec.
    Le non recours c’est que mort pour mort pas la peine de subir toute cette saleté pour une fausse solution boiteuse qui ne résout rien.

    – Soins dentaires et sécu : un dentiste GENTIL vous validera une couronne métal pour la #cmu, et il faut payer de sa poche le différentiel pour une couronne viable. Mais ils sont pas gentils avec tout le monde, par exemple un nouveau venu forcé de déménager on le connait pas donc on est pas arrangeant.
    Pour de l’orthodontie, la cmu peut prendre en charge maximum 464 euros par semestre. C’est un plafond.
    C’est à dire que le praticien ne peut pas facturer plus que 464 euros. point barre. au delà la cmu c ne rembourse plus rien.
    Or, un traitement orthodotique c’est 600 à 1200 euros le semestre.
    Le praticien ne veut pas travailler à 464 euros. Tout simplement. Donc les cmu il les soigne pas. Voilà. Et si il les soigne c’est sans cmu, c’est à dire qu’on n’active pas la cmu c (paperasses) et on se met au remboursement sécu de base soit 193 euros le semestre, et le patient sort le reste de sa poche. Comme il peut. C’est à peu près le seul accès possible, personne ne taffe à 464 euros mais ça fait chier parce que paperasses pour expliquer qu’on souhaite ne pas recourir à la #cmuc. (non recours version pro^^)
    Donc globalement si vous dites que vous avez la cmu le docteur il veut pas vous voir fin des débats ça fait le tri plus vite et moins de papiers. Du coup si vous demandez la cmuc vous vous prenez un contrôle social de plus pour au final ne rien gagner sauf le droit de vous faire envoyer paître voilà.
    Bref vous avez vérifié « vos droits » pour conclure que vous n’en avez pas, lol, ça vous change. Et donc dans le cul l’orthodontie. Sachant que si vous avez fait en parallèle des devis de mutuelles privées, c’était pareil à moins de payer plus cher de cotiz que d’orthodontie ça rembourse pas. Les seuls qui sont gagnants c’est les gens qui ont des contrats mutuelles au taf, là c’est rentable.
    Au final on ne demande pas la cmu parce que ça revient strictement au même que la sécu de base au meilleur des cas. Au pire ça vous exclut des soins parce que ça impose aux praticiens des tarifs qu’ils refusent de pratiquer, ou alors pire ils vous le font payer au sens où ils seront sinon maltraitants au moins pas bienveillants -_-
    Tout ça pour gagner le droit que la sécu ait accès à votre compte en banque pour voir si par hasard vous n’auriez pas de la thune que vous n’avez pas déclarée. Contrôle qui peut être par la suite transmis à plein d’autres gens qui vont être cap de te dire que t’as acheté un slip de trop, etc.
    Bref, les #sévices_sociaux moins on les voit plus on a l’air d’aller bien sans eux mieux on se porte. D’où le non recours.

    La masse des pauvres augmente beaucoup donc le non recours a tendance à baisser statistiquement ou à stagner et ils se félicitent (lol). En réalité les pauvres chevronnés savent et les évitent sciemment volontairement. Les nouveaux pauvres n’ont pas encore pigé le game du coup ils pensent que les aides c’est bien. Ils vont piger à force.
    C’est un peu pareil que les démarches actives auprès de popol. Les noobs oui. Les vieux dla vieille, non.
    On apprend à se méfier et à rester sagement pauvre avec le minimum de besoins. L’aide sociale est un champ de mine.
    #sécurité_sociale #guerre_aux_pauvres #métropolisation #périphéries

    • http://www.le-terrier.net/polis/terrenoire/etre_pauvre.htm

      (version pdf téléchargeable à la fin de la page)

      De toute façon, c’est tout-à fait inaudible. Tout le monde — y compris les salariés les plus aisés — se persuade facilement qu’il a des problèmes d’argent. (il les produit avec une certaine aisance, je dois dire).
      Vivre avec 400 euros pas mois, savoir que tout ce qui est simple pour n’importe quel salarié devient rapidement un problème dès que la moindre défaillance (un trou dans une chaussure) se présente, n’empêche pas que des interlocuteurs touchant plus de 2000 balles (c’est l’horizon au-delà duquel la somme est si grosse qu’elle ne représente plus rien pour moi) mensuellement vous parlent de leurs problèmes d’argent. « Tout le monde a des problèmes d’argent ». Déjà entendu un de mes éditeurs qui avait trois ans de retard sur mon paiement, à qui je faisais part de mon inquiétude en voyant l’hiver approcher sans trop savoir comme on allait se payer du bois, me parler de ses difficultés financières en me disant "je vous comprend, on est tous dans la même galère". Sauf que tout le monde n’y rame pas. Il y a une cabine.
      À qui vous voulez parler de ça, quand on vous rétorquera systématiquement qu’il faut tout simplement porter plainte (ah ah ah ah. La justice pour les pauvres, c’est à se tordre) et qu’on attend plus avec impatience dans la conversation que le moment où enfin vous allez arrêter de pigner ? Bin oui, j’arrête, parce qu’avec mon mode de vie, je suis nanti avec mes 400 balles par mois par ce que je sais que ça peut être bien pire encore : je ne suis pas réfugié, je parle bien ma langue (administrativement, ça change tout, notamment les rapports de terreur et d’intimidation), j’ai pas de gosse à charge, j’ai pas encore mon cancer, j’ai plein d’amis avec lesquels on peut partager plein de choses, une épouse extraordinaire (qui vit avec la même somme), je n’éprouve aucune honte à vivre pauvrement (ça compte beaucoup), et j’ai même la chance inouïe de posséder le toit (putain j’ai un toit, rien que ça !) sous lequel je vis (c’est énorme, j’en suis largement conscient. Régulièrement, je regarde la bicoque et j’ai un sursaut de morale absurde, me disant que ça va s’arrêter, qu’il y a eu une erreur quelque part, que tout va rentrer dans l’ordre et qu’une force quelconque va me rappatrier fissa dans notre appartement moisi - littéralement moisi).
      Alors, j’aurais réellement honte de me plaindre. 400, je gère, j’ai même géré moins. Mais quand même, une chose dont je suis sûr : quiconque n’est pas pauvre ignore absolument de quoi lui parle un pauvre. Les recours à l’aide sociale sont non seulement une source de tracas (chaque perspective de ce genre me tord le ventre d’angoisse : essayer d’avoir un rendez-vous physique avc la CAF parce que je suis dans une espèce de néant administratif qui me prive de la CMU - ah ah ah , vous pensiez ça impossible ? Bin non — est un truc qui peut me paralyser pendant 6 mois parce que je sais d’emblée vers quoi je me dirige comme enfer. Je n’y vais toujours pas. Je fais l’autruche. Je me dis que bon allez je vais pas tomber malade. Voilà où j’en suis). Le prochain éditeur qui dit qu’il me comprend mais qu’il a lui-aussi des problèmes, je lui fais quoi ?

    • J’ai lu la longue complainte de @koldobika et j’ai hésité à la partager. Aujourd’hui je suis benèze des argumentaires de monolecte et du terrier. En penchant un peu plus vers l’avis de L.L de mars. Je vis aussi grâce aux #minima_sociaux (ASS) gagné après une longue vie de labeur (en fait, une interminable succession de boulots précaires et de stages : tuc, sivp, cif, greta, afpa...) J’ai fini par décrocher le Graal, comme ils disent. Un CDI à l’issue duquel (10 ans) je me suis fait virer pour #maladie_professionnelle. Trop content de cette tuile qui me tombait sur le râble. J’ai fêté ça en emmenant mon taulier aux prud’hommes qui à dû allonger 5 000 € pour faire la soudure avec mes indemnités de licenciement. (Merci au Sub.tp/CNT pour son soutien et ses conseils.)
      Maintenant, si l’aide sociale n’est pas parfaite elle reste perfectible. J’y ai toujours fait recours et tous les gueux.ses, les #sans_dents ont même intérêt à l’infiltrer, voir y faire de l’entrisme. Je ne manque jamais de leur rappeler que c’est les « assistés.es » qui leur fournisse le bifteck. Si je ne l’ai pas infiltrer moi-même ; j’ai rencontré un paquet de peigne-cul, dans les #services_sociaux mais aussi des personnes admirables. Aujourd’hui, je suis quinqua-chômeur avant d’être #cacochyme, je ne suis pas contre le travail mais contre n’importe quel travail. Ni voyez pas de l’orgueil mais le pauvre aussi a des exigences. Ce que je perds en picaillons, je le gagne en quelque chose d’infiniment plus précieux, le temps ! Voir le dernier CQFD, n°142 qui consacre un dossier de neuf pages à ce sujet et le tout beau, tout chaud, refuser de parvenir, idées et pratiques . Editions NADA / avril 2016. Invitation ci-dessous pour une présentation de l’ouvrage par deux menbres du collectif du CIRA de Lausanne http://cira.marseille.free.fr/debats/debat20160430.pdf

      Tant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir !

      Elisée Reclus.

  • Dossier : diplomatie des #armes (avril 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/04/A/55243 #st

    Au moment où le Parlement européen votait une résolution réclamant un embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite, M. François Hollande remettait la Légion d’honneur à l’un de ses dirigeants. Une manière de célébrer le royaume, devenu l’un des plus gros acheteurs de matériel militaire de la France. Même si l’Asie occupe désormais une place de choix, le Proche-Orient reste le terrain de jeu préféré des marchands de canons, Etats-Unis en tête. De retour sur la scène diplomatique, la Russie a fait la démonstration, sur le front syrien, de sa capacité à utiliser des équipements sophistiqués. Désormais, les conflits passent aussi par Internet, et l’on parle de plus en plus de « cyberattaques », sans toujours en définir les contours. Aujourd’hui comme hier, la course aux #armements — numériques ou matériels — se fait presque sans aucun contrôle démocratique.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/22446 via Le Monde diplomatique

  • Elisa Coll : « J’ai parlé à une ex-prostituée à Amsterdam et j’ai appris une leçon importante »

    https://ressourcesprostitution.wordpress.com/2016/03/22/jai-parle-a-une-ex-prostituee-a-amsterdam-et-jai-a

    « Je ne sais pas vraiment où j’en suis à propos de la légalisation de la prostitution, car je n’ai jamais parlé à une personne qui a été dedans. »

    « Eh bien, maintenant si. »

    Voilà le début d’une des conversations les plus intéressantes que j’ai jamais eue, un matin d’été venteux dans la ville d’Amsterdam. Pendant des heures, cette femme étonnante et moi avons parlé des mythes et vérités du « plus vieux métier du monde », et lorsque nous nous sommes dit au revoir ma façon de voir le monde avait réellement changé.

    Depuis quelques années, j’avais remarqué une augmentation de messages et d’articles en ligne par des féministes vantant les « travailleuses du sexe » et défendant le droit de ces femmes à vendre du sexe si elles choisissent de le faire. « C’est leur corps et elles peuvent en faire ce qu’elles veulent » – et il est bien difficile d’être en désaccord avec une telle affirmation. Cependant, après cette conversation, je suis devenu très sceptique quant à ce que « choisir » signifie vraiment quand on parle de prostitution. Après tout, il n’y a pas de choix s’il n’y a pas de liberté de choisir.

    Traduction : Tradfem
    Original : http://www.no-yolo.com/prostitution

    #Elisa_Coll, originaire de Madrid, voyage à travers le monde et a fondé le blog Revolution On The Road : http://www.revolutionontheroad.com

    #prostitution #Amsterdam #tradfem

    • La vérité est que la plupart des promoteurs des « travailleuses du sexe » sont des féministes blanches, de classe moyenne (tout comme moi) qui, malgré leurs bonnes intentions, n’ont pas interagi directement avec le milieu de la prostitution et prennent pour acquis que le choix est, dans ce contexte, un concept évident (comme je l’utilisais avant !), et qu’alors elles parlent au nom de femmes qu’elles n’ont jamais rencontrées ou avec lesquelles elles n’ont jamais discuté. Et cela arrive aux alliés dans tous les mouvements de justice sociale. Nous avons tendance à mettre des mots dans la bouche des victimes afin de valider notre opinion sans les écouter. Cela nous arrive à tous et toutes et c’est un problème dont nous pouvons nous débarrasser en en prenant conscience, non seulement dans l’activisme, mais dans l’ensemble de la société.

    • Un jour j’ai voyagé avec deux femmes roumaines qui se prostituaient, elles faisaient du stop sur la route de Narbonne, c’est un lieu où beaucoup de camionneurs s’arrêtent pour consommer des femmes. Je leur ai donné mon numéro de téléphone pour qu’elles puissent venir dans la ville où je suis. Elles m’ont dit que si j’avais une fille ce n’était pas bien pour elle qu’elle les voit, que jamais elles ne viendraient, elles ne sont effectivement jamais venues et ne m’ont jamais appelé. Elles étaient arrivées en france deux ans avant seulement toutes les deux et ne connaissaient personne, sans papiers elles ne pouvaient pas prétendre à un travail même misérable, à force elles s’étaient retrouvées au bord de la route à faire le tapin. Je les ai déposé avant Carcassonne sur la même route, une femme leur louait une chambre pour dormir d’où elles repartaient chaque matin. On a discuté longuement (parce que je faisais les casses du coin pour trouver un rétroviseur et qu’elles sont restées avec moi) l’une d’elle parlant très bien français, ses enfants étaient toujours en Roumanie et elle leur envoyait l’argent. Elle m’a dit les coups, les insultes et les viols réguliers, les clients qui exigent des rapports sexuels sans préservatif. Elle n’avait pas le choix, avec quelque chose de très digne dans sa résignation à traverser ses atrocités. J’avoue que j’en ai encore les larmes aux yeux.

    • Grisélidis Réal, prostituée genevoise, a tenu un carnet noir de 1977 à 1995, petit répertoire téléphonique ou elle consignait par ordre alphabétique les prénoms de ses clients, agrémentés de leur us, coutumes et petites manies ainsi que du prix de la passe.
      Née à Lausanne en 1929, Grisélidis Réal a passé son enfance en Egypte et en Grèce, avant d’entreprendre des études aux Arts décoratifs de Zurich. Bientôt mère de quatre enfants, elle se prostitue en Allemagne au début des années 60, puis devient la fameuse « catin révolutionnaire » des mouvements de prostituées la décennie suivante et la co-fondatrice d’une association d’aide aux prostituées (ASPASIE).
      Cette femme hors du commun est morte le 31 mai 2005.

      ADIEU AUX ARMES

      Adieu le monde adieu la Vie
      Que j’ai tant aimée tant haie
      Ou j’ai crevé sous tant de coups
      Brûlée par le regard des Fous

      Tant chevauché sur mes délires
      Tant respiré l’embrun des pleurs
      Tant mordu le fruit des désirs

      Ce soir je cède à mes douleurs
      L’espace intérieur de mes friches
      Ou rodent la Mort inconnue
      Et sa meute de rabatteurs
      Tapis dans l’ombre de leurs niches

      Ce soir je marche dans la rue
      Ou j’ai traqué pendant trente ans
      Des sexes d’hommes pour l’argent
      Pour un repas pour un sourire
      Pour un crachat pour de l’amour
      Un mot un regard de velours
      Un silence bardé de haine

      Et me faire traiter de chienne
      De putain de Garce et de Reine
      Et violer écorcher baiser
      A coups de griffes coups de dents

      Dans les cris le foutre et le sang
      La fulgurance des urines
      Le flux des baves opalines
      La morsure d’un fouet de cuir
      Un collier de clous acérés
      Et l’éclat de la cocaÏne
      ¨
      Soupirs et râles étranglés
      Les caresses des mots derniers
      Quand l’orgasme s’en vient mourir
      La volupté enfin se tord
      Et vient se coucher sur nos corps

      Adieu le monde adieu la Vie
      Maîtresse des nuits éblouies
      Que j’ai tant aimée tant haie

      Grisélidis Réal - 18 novembre 2004

      Carnet de Bal d’une Courtisane
      Editions Verticales / Le Seuil, mars 2005
      http://www.franceculture.fr/emissions/la-nuit-revee-de/clair-de-nuit-rencontre-au-clair-de-la-nuit-griselidis-real?xtmc=gris%

    • C’est bien le problème, parce qu’une-telle ou une-telle (fortement méga fortement minoritaire) a décidé de faire ça volontairement comme Grisélidis Réal, de vouloir faire une généralité juridique et/ou morale. On nous ressort d’ailleurs toujours les mêmes 2 ou 3 exemples…

      Cela a des conséquences sur toutes les autres. Et comme l’a déjà dit plusieurs fois @aude_v, cela a des conséquences sur toutes les autres prostituées, mais cela a aussi des conséquences sur toutes les autres femmes en général.

    • @rastapopoulos Et encore, s’agissant de Grisélidis Réal, elle n’a rien « choisi » du tout : elle s’est retrouvée dans une misère totale avec des enfants à nourrir. Je pense notamment à une scène dans « Le noir est une couleur » où un client l’emmène chez lui alors qu’elle n’a rien mangé depuis des jours. Il la voit jeter des coups d’œil désespérés vers la cuisine mais l’oblige à faire la passe avant. Il serait plus juste de dire qu’elle l’a assumé.

    • Oui @mona tout à fait. Mais dans le même temps, elle n’a justement pas forcément reconnu ce « non-choix » au regard de ce qu’elle a revendiqué ensuite au cours de sa vie (le fait à l’inverse que ça peut être un choix, le fait de le reconnaitre comme un métier…). Revendications qui font qu’au final elle est prise comme l’un des quelques exemples récurrents qui reviennent sur le sujet, dans le sens de la libéralisation/normalisation (ce qui n’est effectivement pas forcément pertinent quand on lit sa vie et qu’on voit pourquoi elle en est arrivé là, càd pas par choix).

      Peut-être l’a-t-elle « assumé » pour s’auto-convaincre que c’était un choix, pour mieux accepter ce sort ? (Mais bon là c’est de l’interprétation à deux balles à la va-vite, de ma part, évidemment…)

    • Grisélidis Réal @rastapopoulos à commencé à se prostituer en Allemagne pour survivre, au début des années 60.
      Un propos liminaire de cette « catin révolutionnaire » :

      "Que tous les hommes qui viennent à nous, « fatigués et chargés », comme il est dit dans la bible - ceux que nous sauvons du suicide et de la solitude, ceux qui retrouvent dans nos bras et dans nos vagins l’élan vital dont on les frustre ailleurs, ceux qui repartent, les couilles légères et le soleil au coeur - cessent de nous emmerder, de nous juger, de nous renier, de nous taxer, de nous matraquer, de nous enfermer, de nous prendre nos gosses pour les mettre à l’Assistance Publique, d’enfermer nos amants et nos hommes de coeur..."

      G.R

  • Lausanne, 12.03.2016 | Retour sur la manifestation contre les Accords Dublin
    http://asile.ch/2016/03/13/lausanne-12-03-2016-retour-sur-la-manifestation-contre-les-accords-dublin

    Plus de 500 personnes ont manifesté samedi 12 de mars 2016 à Lausanne contre les accords de Dublin. Jorge Bernal a produit une vidéo de la manifestation, que vous pouvez visualiser en cliquant ici ou sur l’image ci-dessous.

  • Libervia/Salut à Toi à « fêtons Linux » (Lausanne 28/11/2015)
    http://www.goffi.org/blog/goffi/S%C3%A0T_DOTCLEAR_IMPORT_BLOG_default_goffi_120%3A2015%2F11%2F20%2FLibervia%2

    Un rapide billet pour vous dire que nous avons été invités à participer à « fêtons Linux », une journée de rencontre autour des logiciels libres et de Gnu/Linux.

    J’y ferai 2 conférences, une technique de 45 min pour expliquer le cœur du projet (à 13h), et une plus grand public de 20 min (à 14h30), et bien sûr je serai présent toute la journée pour discuter (je passerai également par Genève s’il y a du monde qui veut s’y retrouver).

    Un grand merci à l’organisation.

    Nous avons également passé le premier palier pour notre campagne de financement, c’est à dire que nous sommes engagés à faire un prototype de version de bureau. Mais il nous manque encore un peu moins de 2000 € pour la version Android, et nous avons 2 semaines pour y arriver, aussi faite tourner ce lien partout ou vous pouvez, nous avons besoin d’un (...)

  • Libervia/Salut à Toi à « fêtons Linux » (Lausanne 28/11/2015)
    http://static1.seenthis.net/xmpp:pubsub.goffi.org?;node=urn%3Axmpp%3Amicroblog%3A0%3Acomments%

    Un rapide billet pour vous dire que nous avons été invités à participer à « fêtons Linux », une journée de rencontre autour des logiciels libres et de Gnu/Linux.

    J’y ferai 2 conférences, une technique de 45 min pour expliquer le cœur du projet (à 13h), et une plus grand public de 20 min (à 14h30), et bien sûr je serai présent toute la journée pour discuter (je passerai également par Genève s’il y a du monde qui veut s’y retrouver).

    Un grand merci à l’organisation.

    Nous avons également passé le premier palier pour notre campagne de financement, c’est à dire que nous sommes engagés à faire un prototype de version de bureau. Mais il nous manque encore un peu moins de 2000 € pour la version Android, et nous avons 2 semaines pour y arriver, aussi faite tourner ce lien partout ou vous pouvez, nous avons besoin d’un (...)

    • Depuis le 1er janvier je suis officiellement genevoise... j’arrête de pleurer en m’identifiant à mes ex-compatriotes tessinois.
      Mais c’est vrai @odilon : je ne ris pas... car c’est une victoire au goût amer. Et qu’on a perdu sur le Gothard.
      Mais soit. C’est quand même une beau score. Nécessaire pour respirer et continuer à lutter.

    • @odilon : sur l’autre initiative, celle contre la spéculation alimentaire :
      Le monde du négoce mesure son impopularité malgré le rejet de l’initiative anti-spéculation

      L’initiative des Jeunes socialistes est refusée par 60% des votants, un score moins massif qu’espéré. Le secteur du trading de matières premières va devoir travailler dur pour améliorer son image

      http://www.letemps.ch/suisse/2016/02/28/monde-negoce-mesure-impopularite-malgre-rejet-initiative-anti-speculation

    • François Cherix : la Suisse face au risque d’une « dictature populiste »

      Dimanche 28 février, les électeurs se prononcent pour la seconde fois en cinq ans sur « le renvoi des étrangers criminels ». Homme de gauche et essayiste, François Cherix est l’une des rares personnalités suisses à dénoncer les dérives de la démocratie directe helvétique, devenue une machine à produire des référendums toujours plus xénophobes.

      De notre correspondante à Genève. - Ce dimanche 28 février 2016, les Suisses sont une fois de plus appelés aux urnes pour se prononcer sur le « renvoi des étrangers criminels ». Une fois de plus car déjà, en novembre 2010, 52,9 % d’entre eux avaient voté en faveur d’une « initiative populaire » lancée par l’Union démocratique du centre (UDC, un parti de droite nationaliste) et qui portait exactement sur le même thème. Le parlement disposait de cinq ans pour inscrire cette votation dans le code pénal. Une modification législative a finalement vu le jour en mars 2015, prévoyant le renvoi des étrangers condamnés pour meurtre, lésion corporelle grave, escroquerie, vol avec effraction, traite d’être humains, pédophilie, trafic de drogue ou encore terrorisme. Un texte déjà considéré comme très dur et stigmatisant par la gauche.

      Mais en 2012, estimant que les choses n’allaient pas assez vite ni assez fort, l’UDC a court-circuité le processus en lançant une seconde initiative, intitulée « Pour le renvoi effectif des étrangers criminels (initiative de mise en œuvre) ». Toujours dans la surenchère et dopés par la crise des migrants qui touche l’Europe, les nationalistes populistes exigent un tour de vis encore plus fort.

      Cette fois-ci, les électeurs se voient proposer d’inscrire directement dans la Constitution le catalogue de tout ce qui peut mener à l’expulsion des étrangers délinquants. Du jamais vu ! Une première liste énumère les manquements à la loi qui conduiront à leur renvoi automatique (du meurtre, au viol en passant par le cambriolage et… l’abus en matière d’aide sociale). Une seconde liste, qui comprend entre autres les lésions corporelles simples, la violence contre les autorités ou la dénonciation calomnieuse, vaudra à leurs auteurs d’être expulsés pour peu qu’ils aient été condamnés dans les dix dernières années, même pour une peine légère. Ce qui viole le principe de proportionnalité et risque d’aboutir à des situations inhumaines.

      « L’Italien né en Suisse et au bénéfice d’un permis C [permis de 10 ans – ndlr] condamné à une amende pour excès de vitesse il y a quelques années et qui se laisse aller un soir à donner un coup de poing à un importun devra être automatiquement expulsé », relevait récemment Le Temps. Le texte de l’UDC fait ainsi table rase de la « clause de rigueur » prévue par le texte parlementaire lié à la première initiative de 2010 et qui permet au juge de tenir compte de la situation particulière des étrangers étant nés ou ayant grandi en Suisse avant de décider de leur renvoi.

      La campagne a été particulièrement vive et un large front – de la gauche à la droite en passant par les milieux bancaires et économiques – s’est constitué contre le texte considéré comme « barbare ». Un appel urgent aux Suissesses et aux Suisses a été lancé par de nombreuses personnalités, hommes politiques et artistes qui estiment que « l’initiative de mise en œuvre » de l’UDC « invalide l’État de droit, viole la séparation des pouvoirs, bafoue les droits humains », et qu’elle soumet les « secondos » (les étrangers nés en Suisse) à « un droit d’exception ».

      François Cherix François Cherix
      Si les derniers sondages indiquent que le texte de l’UDC est en perte de vitesse (46 % de « oui » contre 49 % de « non ») et ne sera sans doute pas adopté, c’est désormais le modèle de démocratie directe qui est sur la sellette. Homme de gauche, essayiste et européen convaincu, François Cherix est l’une des rares voix en Suisse à dénoncer les graves dérives du modèle helvétique. Il est auteur d’un ouvrage à paraître le 8 mars prochain (Qui sauvera la Suisse du populisme ?, éditions Slatkine). Nous l’avons rencontré à Lausanne.

      Est-ce qu’avec cette seconde initiative populaire, l’UDC a franchi une nouvelle étape ?

      François Cherix : Le texte s’inscrit dans une longue série d’initiatives populistes qui désignent des boucs émissaires à la vindicte populaire. Dans ce sens, il n’y a rien de nouveau. Mais la démarche est totalement originale puisqu’elle a été lancée en réponse à une première votation sur laquelle les Suisses avaient dit oui en 2010. C’est une cannibalisation de la volonté populaire. L’UDC court-circuite le processus institutionnel et propose des mesures encore plus drastiques que celles déjà approuvées sur le même sujet. C’est une sorte de putsch qui évacue complètement le travail du parlement, chargé de faire les lois, et élimine aussi la justice suisse avec des éléments applicables automatiquement sans que les juges ne puissent statuer. Pour l’UDC, c’est une manière simple de montrer que le parlement ne fait pas son travail et qu’une fois de plus, le peuple est victime des élites.

      Les derniers sondages donnent l’initiative perdante, donc le pire semble être déjà écarté…

      Oui, sauf grosse surprise, l’initiative ne passera pas. Mais la ligne rouge de l’infamie est repoussée. Comme tous les mouvements populistes, l’UDC ne s’arrêtera pas là. Le parti va continuer à bombarder le système de propositions dangereuses pour l’équilibre des pouvoirs. Il y a beaucoup de choses effrayantes dans les pipelines. Actuellement, l’UDC récolte des signatures pour une proposition qui tend à vouloir éliminer le droit international comme un élément exogène du droit suisse et à fonder le primat du droit suisse [l’initiative « Le droit suisse au lieu des juges étrangers, dite initiative pour l’autodétermination » – ndlr]. D’autres propositions sont en chantier. Contre les étrangers et l’Europe, cela ne s’arrêtera pas non plus. Avec cette prolifération des initiatives populaires sur des sujets dangereux pour la démocratie, on joue à la roulette russe. Cela annonce une forme de dictature populiste.

      On a l’impression qu’en Suisse, il est possible de voter sur tout et n’importe quoi.

      Oui, il est très facile de lancer une initiative populaire (les citoyens qui récoltent 100 000 signatures en l’espace de 18 mois peuvent proposer une modification de la constitution fédérale qui sera soumise à une « votation populaire », alors que le « référendum » permet de se prononcer sur une loi déjà adoptée). Comme vous le dites, on peut pratiquement voter sur tout et n’importe quoi : sur des choses anodines comme la largeur des camions, ou encore les cornes des vaches (une collecte de signatures est en cours pour savoir si l’on accorde des subsides aux paysans qui gardent les cornes de leurs vaches). Mais on peut aussi se pencher, comme c’est le cas ce dimanche, sur des objets qui mettent en péril des droits fondamentaux comme le principe de proportionnalité en justice. Ou qui remettent en cause des accords internationaux comme « l’initiative contre l’immigration de masse » adoptée en 2014, en totale contradiction avec l’accord de libre circulation signé avec Bruxelles. Aucun garde-fou, aucun interdit ne peut empêcher la démocratie suisse de défaire la démocratie.

      Depuis une quinzaine d’années, il y a un assèchement de la pensée politique

      Dans une récente tribune publiée dans Le Temps, vous écrivez que le modèle suisse est au bord du chaos. Qu’entendez-vous par là ?

      D’une participation citoyenne, nous sommes passés à une domination de la démocratie d’opinion. Il est utile de rappeler qu’il s’agit d’un système rustique, inventé au XIXe siècle et qui fonctionne avec deux exigences principales : une haute conscience citoyenne et une société à évolution lente, stable, avec des principes d’autorité bien structurés. Or depuis le début du XXIe siècle, nous sommes, et c’est le cas dans toutes les démocraties européennes, dans des systèmes extrêmement rapides, avec des opinions volatiles et extrémistes, sur fond de nouvelles technologies. Nous avons complètement muté. Parce qu’il est aujourd’hui très facile de réunir des signatures, ou de voter comme on met un « like » sur un sondage, nous sommes maintenant dans un système où l’on vote quatre fois par an sur une douzaine de textes.

      Mais ces votations ne jouent-elles pas aussi un rôle de soupape pour les populismes ?

      Non, l’expérience montre que cela ne sert pas de soupape. Bien au contraire. C’est grâce aux votations récurrentes sur des thèmes populistes que l’UDC a grossi, devenant le premier parti de Suisse (29,4 % des voix aux législatives d’octobre 2015). Plus les campagnes xénophobes ou europhobes se multiplient, plus les sentiments et les décisions europhobes et xénophobes imprègnent la politique suisse. C’est la raison pour laquelle l’UDC les a multipliées.

      Cela a donné aux idées populistes une sorte de validation sociétale. Les médias et les citoyens sont obligés de s’en saisir. On est dans un système qui s’autoalimente et qui inféode tout le monde à la même doxa : à savoir qu’il s’agit de la voix du peuple et qu’il faut la respecter. Pendant longtemps, l’initiative populaire était un moyen exceptionnel de créer une situation politique ou d’exercer un contre-pouvoir. C’est devenu un a priori pour faire de la politique en Suisse, un instrument de communication et de conquête de l’opinion.

      Les affiches de l’UDC sur Les affiches de l’UDC sur "les étrangers criminels".

      Vu de l’extérieur, le système est pourtant séduisant. Le « matériel de vote » envoyé aux électeurs suisses est complet, il y a des débats, de nombreux articles dans la presse. On a l’impression que le citoyen peut largement s’informer…

      J’ai moi-même des amis français qui idéalisent le système suisse. Mais quand on vote quatre fois par an, le système a tendance à se déprécier et l’abstention est forte. Depuis une quinzaine d’années, il y a un assèchement de la pensée politique. On est dans une démocratie de type pointilliste qui focalise sur des sujets polémiques, émotionnels et parfois insignifiants, au détriment de choix de société. Il y a aussi une dévaluation de la représentation nationale. Les élus perdent leur pouvoir face à la démocratie directe. Ce qui compte pour les Suisses, c’est de voter, ce n’est plus d’élire.

      C’est un bilan assez effrayant. Pourtant, en Suisse, très peu d’intellectuels ou d’hommes politiques osent s’attaquer à la démocratie directe. Pourquoi ?

      En Suisse, il existe un gigantesque tabou autour de cette question. L’idée de la démocratie directe fait partie des mythes fondateurs. Le pays n’arrive pas à se percevoir comme une démocratie banale qui a des points forts et aussi des points très faibles.

      Il faudrait oser affronter le populisme, thématiser cette question comme un problème de société fondamental. J’essaie d’inciter mes amis socialistes à se pencher sur le sujet, car le pays ne pourra pas faire l’économie de ces débats. Mais pour l’instant, c’est un sujet sur lequel on a les meilleures discussions de couloir, mais jamais de prises de position publiques. Les partis ne veulent pas être présentés comme des ennemis du peuple. Certains cultivent l’illusion que le système va finir par s’autoréguler et que le peuple va finir par comprendre.

      Que faudrait-il faire ?

      Les débuts d’une prise de conscience sont là, mais il faudra encore une ou deux expériences très douloureuses pour qu’on passe à l’acte. Deux réformes seraient fondamentales. La Suisse a absolument besoin d’une cour constitutionnelle. On pourrait avoir un examen a priori des textes d’initiative proposés à signature, avec un certain nombre de paramètres précis qui permettraient de les valider ou non. Ce serait une forme de restriction, mais aussi de sécurité. Cela permettrait d’avoir le meilleur du système et pas le pire. Ensuite, il faudrait augmenter fortement le nombre de signatures requis pour déposer une initiative populaire. Actuellement, 1,2 % des citoyens peuvent mobiliser 100 % des votants sur n’importe quel sujet, y compris les cornes des vaches. C’est totalement déraisonnable.

      Mais l’UDC, qui est le premier parti de Suisse, ne veut pas entendre parler d’une quelconque réforme du système de démocratie directe…

      Oui, nous sommes dans un cercle totalement vicieux. Les mouvements populistes font du système actuel la base de toute l’existence du pays et poussent des hurlements dès qu’on effleure le sujet. Je sais très bien de quoi je parle. Après la publication de la tribune publiée dans Le Temps que vous évoquiez, j’ai eu des réactions fortes d’approbation, même des coups de téléphone de patrons qui disaient : « Maintenant ça suffit, je vous suis complètement. » Mais j’ai aussi reçu, dans des courriels, des menaces violentes venant des populistes…

      Les Suisses ont toujours l’impression qu’ils sont différents des autres

      Christoph Blocher, le leader historique de l’UDC. Christoph Blocher, le leader historique de l’UDC.
      En Suisse, l’UDC, malgré ses positions obsessionnellement anti-étrangers, ses campagnes d’affichage racistes, est considérée comme un parti « classique ». Les médias se prêtent aussi au jeu de cette banalisation. Qu’en pensez-vous ?

      L’UDC est clairement un mouvement populiste de type Front national, il se rapproche aussi des blocs identitaires des pays du Nord. Son corpus intellectuel et programmatique est à 95 % le même que celui de ces mouvements. La seule différence, c’est son orientation ultralibérale du point de vue économique. Le parti a aussi une spécificité. Il est né quand ses leaders populistes, comme Christoph Blocher, ont fait dans les années 1980 une OPA sur un petit parti – le parti agrarien – totalement moribond et qui était en déshérence. Ils ont acheté une coque vide. À cause de cette histoire, l’immense majorité des médias, des élus, des politologues et des citoyens traitent l’UDC comme le parti socialiste, ou comme les partis de la droite bourgeoise, avec les mêmes schémas de pensée et les mêmes grilles de lecture.

      N’est-ce pas aussi une forme de déni ?

      Le pays ne s’est pas constitué de manière classique, par la construction d’un sentiment national. Il s’est bâti un peu par un hasard de l’Histoire et les Suisses ont toujours l’impression qu’ils sont différents des autres et que ce qui se passe chez eux est unique. Ils n’ont pas connu les deux dernières guerres mondiales. Ils n’ont pas fait l’expérience des fascismes et du nazisme en tant que mouvements susceptibles de provoquer la ruine du pays. Ici, il y avait autant d’antisémites qu’ailleurs et ils avaient même pignon sur rue. On connaît le rôle de back-office, de plateforme industrielle des nazis que la Suisse a joué durant la Seconde Guerre mondiale. Tout est archi documenté. Mais ce qui est fondamental, c’est l’idée que le danger est ailleurs, que les fascistes et les nazis sont ailleurs. C’est un déni de réalité.

      Pourtant, ici, la parole populiste et ultranationaliste semble être totalement libérée…

      Oui, en Suisse il est très difficile de faire condamner quelqu’un pour des propos racistes. Je me souviens d’une émission à la Radio suisse romande où étaient invités Marine Le Pen et Oscar Freysinger (l’un des leaders valaisans de l’UDC). Ils faisaient ami-ami, se disant en lutte pour défendre les « identités européennes ». Marine Le Pen a alors dit son admiration pour Freysinger et elle a ajouté quelque chose comme : « Malheureusement, en France, je ne peux pas dire tout ce qu’il dit car j’aurais beaucoup plus d’ennuis. »

      La « respectabilité » de l’UDC tient-elle aussi au fait qu’il s’agit d’un parti gouvernemental puisque, sur les sept conseillers fédéraux (ministres), on compte aujourd’hui deux UDC ?

      L’UDC est au gouvernement parce que le conseil fédéral n’est pas au sens propre du terme un gouvernement. C’est un collège, une somme d’individus venus d’horizons différents et qui exercent des fonctions exécutives. Comme pour la démocratie directe, cela a longtemps fonctionné parce qu’on y mettait des UDC modérés et que le parti tolérait encore que ses ministres s’émancipent de la pensée du mouvement. Depuis que Christoph Blocher a fait un passage au conseil fédéral, l’UDC ne joue pas le jeu de la concordance.

      Certains de nos grands rêveurs disent : on va mettre un second conseiller fédéral au gouvernement et ils vont se normaliser. Or, soixante-quatre minutes après l’élection de Guy Parmelin [le dernier ministre UDC à être entré au conseil fédéral – ndlr], le président du groupe UDC au parlement a dit : « On va redoubler d’ardeur, on va lancer des initiatives populaires. » On voit qu’il n’y a aucune normalisation du parti par le passage au pouvoir.

      Le système de concordance est-il lui aussi moribond ?

      La concordance a longtemps fonctionné car, au moins sur la vision de la démocratie et de l’État, il y avait un vrai consensus entre la gauche et la droite. Maintenant, on a un gouvernement avec deux ministres dont le parti veut sortir la Suisse de la Convention européenne des droits de l’homme. Et ils posent tous sur la même photo en souriant. Nous sommes dans l’aberration complète !

      Vous estimez que la démocratie directe helvétique est malade avec ses votes compulsifs sur des thèmes populistes. Mais en France, on souffre d’un manque de démocratie, avec une classe politique totalement déconnectée des réalités…

      La France et la Suisse sont dans des contrastes fascinants. Il y a une nation qui a une grande histoire et un tout petit pays un peu là par hasard. Ils ont une langue commune, mais des systèmes de pensée politique diamétralement opposés. Soit les deux pays s’idéalisent, soit ils se dénigrent. Tous deux ont une propension à faire la morale au monde entier, avec d’un côté l’universalisme français, de l’autre le moralisme suisse.

      Les deux systèmes auraient besoin de perfusions réciproques. Il faut absolument une perfusion de jacobinisme français et de clarté de pensée systémique en Suisse. En France, qui est ma seconde patrie, il y a une violence contenue de gens qui se sentent dépossédés de leur destin. C’est le système du chèque en blanc. J’élis le président de la République et le parlement, mais ensuite je n’ai rien à dire. Je dois subir. Tout vient d’en haut et même dans ma région, je n’ai pas de pouvoir. C’est un système binaire : le peuple contre le roi. Il faudrait introduire en France des éléments de démocratie participative, avoir des processus de consultation plus fréquents. Il faudrait métisser les systèmes.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/270216/francois-cherix-la-suisse-face-au-risque-d-une-dictature-populiste

  • Lausanne, 12.03.2016 | Manifestation : « Contre les accords de Dublin & pour que Lausanne se déclare ville refuge ! »
    http://asile.ch/2016/02/27/lausanne-12-03-2016

    Depuis le début de l’année 2015, l’Europe vit l’une des crises migratoires les plus graves de son histoire. Loin de s’atténuer, cette situation s’aggrave de mois en mois. A ce jour, plus d’un millions de personnes se sont pressées aux portes du Vieux continent, fuyant la guerre, les persécutions ou la misère. Plusieurs gouvernements font […]

  • Colloque à Neuchâtel, Lausanne et Genève | D’un lac à l’autre
    http://asile.ch/2016/02/23/cycle-de-conferences-dun-lac-a-lautre

    Colloques pour les praticiens du droit des étrangers, entre Neuchâtel, Lausanne et Genève à vos marques … Fort du succès rencontré par les trois cycles de conférences-débats D’un lac à l’autre, éditions 2013, 2014, 2015, nous avons décidé de continuer à nous mettre au service des praticiens du droit des étrangers. prêts … Le programme […]

  • Lausanne 26.02.2016 | Marche européenne pour les droits des réfugiés
    http://asile.ch/2016/02/15/29891

    Le 27 février se tiendra à Lausanne la marche européenne pour les droits des réfugiés. A 14h à la Place St-François. « D’après L’UNICEF 60% des arrivants en janvier sont des femmes et des enfants. Refusons de dire aux nôtres que nous ne savions pas. »

  • Denges (Lausanne) : Nouvelles du Collectif Videnges
    https://fr.squat.net/2016/01/28/denges-lausanne-nouvelles-du-collectif-videnges

    Déclaration commune des membres du Collectif Videnges, à l’occasion de l’audience du 28 janvier 2016 (15h15) au Tribunal d’arrondissement de La Côte, Nyon. Fraîchement expulsés, nous étions sans toit en plein hiver, nous avons donc décidés de nous reloger pour ne pas mourir de froid. Jusque là, nous avons (...) — Actualités, procès, Lausanne, Suisse, Collectif Videnges, Route du lac 2, Denges

  • Voyage au-dessus du plus long tunnel du monde

    Quelle est la montagne la plus célèbre de Suisse ? Le Cervin, répondra la majorité des gens. Et quelle est celle qui incarne le mieux le pays ? La question est peut-être difficile pour les lecteurs étrangers, mais la majorité des Suisses répondra probablement sans hésitation : le #Gothard. Centre des #Alpes, berceau de la Confédération, symbole de la volonté d’indépendance et de l’unité helvétique, emblème de la capacité d’innovation et de courage de toute une nation… Aucun autre lieu n’a eu - et en partie n’a encore - la valeur symbolique de ce massif. Massif et non montagne, puisqu’il n’existe en réalité pas de sommet portant le nom de Gothard.


    http://www.swissinfo.ch/fre/longform/gothard?srg_sm_source=hoot&srg_sm_medium=soc&srg_sm_campaign=general&hootP
    #Suisse
    cc @albertocampiphoto

    • Doubler le tunnel du Gothard, une question à sens unique ?

      http://lacite.website/2016/02/05/doubler-le-tunnel-du-gothard-une-question-a-sens-unique

      Le 28 février, le peuple suisse est appelé à voter pour ou contre la construction d’un second #tube_routier au Gothard. Soutenu par la Confédération, ce projet a déjà fait couler beaucoup d’encre. Dans un souci de clarté, La Cité a mis en perspective les positions de chacun.

      [...] Le Gothard est un lieu symbolique dans l’Histoire suisse ; il se révèle d’une importance primordiale pour le transport nord-sud de marchandises à destination de l’Europe centrale et de l’Italie. Environ 70% de tous les véhicules franchissent les Alpes par cette voie. Or, tel que présenté, l’assainissement nécessitera la fermeture prolongée du tunnel routier. La Confédération, qui en est propriétaire, a donc jugé indispensable de trouver une solution de rechange permettant aux véhicules de continuer à emprunter cet axe pendant les rénovations (devant durer un peu plus de trois ans). C’est à cette fin qu’elle a opté pour la construction préalable, entre 2020 et 2030, d’un second tunnel routier parallèle à l’ancien. Une fois les réfections terminées, vers 2035, une seule voie de circulation unidirectionnelle serait ouverte dans chaque tube. La deuxième voie devant être utilisée uniquement comme bande d’arrêt d’urgence.

      [...]La loi, une fois modifiée, stipulerait : « La capacité du tunnel ne peut être augmentée. Il n’est possible d’exploiter qu’une seule voie de circulation par tube ; si un seul tube est ouvert au trafic, il est possible de mettre en service deux voies dans le tube concerné, soit une voie pour chaque sens de circulation. » Pour Vincent Martenet, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Lausanne, « tant que seules deux voies sont utilisées, on peut donc considérer que la disposition constitutionnelle est respectée. » Des propos confirmés par Markus Kern, maître assistant à l’Institut de droit européen de l’Université de Fribourg. « Même si le Oui l’emporte le 28 février, pour ouvrir quatre voies et utiliser tout le potentiel des deux tunnels, il faudrait au préalable modifier à nouveau la loi et la constitution. Modifications qui seraient soumises à référendum. » En 2004, l’initiative populaire Avanti proposait déjà d’ouvrir quatre voies à la circulation au Gothard. Elle fut alors largement rejetée par le peuple et les cantons.

      [...] Dans la jungle des arguments contradictoires avancés par les uns et les autres, une chose est sûre : la variante par le rail est techniquement réalisable. La question est de savoir si elle est plus avantageuse qu’un deuxième tube. Dans un rapport datant de 2010, l’Office fédéral des routes (OFROU) précise qu’un système de train-autos passant par l’ancien tunnel ferroviaire de faîte du Gothard (entre Göschenen-Airolo) permettrait d’absorber « sans entraves majeures » le trafic des voitures de tourisme en dehors de la haute saison. Avant la construction du tunnel routier, en 1980, une part de ce trafic empruntait cette voie.

      [...] Fait rare dans une votation, un groupe d’experts se présentant comme indépendant du politique et de l’économique, et composé majoritairement d’universitaires et d’anciens cadres des CFF, a pris position sur la constrution d’un deuxième tube routier au Gothard via le site www.gothard-a-moindre-cout.ch. Leur but ? « Faire connaître la solution du #ferroutage suivant les dernières connaissances techniques en vigueur, et permettre aux gens de voter sans arrières pensées en sachant qu’une solution praticable existe et peut être mise en œuvre rapidement et à moindre coût. » Ces spécialistes estiment entre autres qu’en utilisant au maximum les installations existantes, la solution du transfert au rail reviendrait à « un peu plus d’un milliard ». C’est-à-dire 400 à 600 millions de moins que ce qu’a calculé le Conseil fédéral dans ses études sur l’options du rail.

    • La ferrovia può gestire l’intero traffico merci che attraversa le Alpi

      In estate verrà aperto il tunnel di base del Gottardo. La ferrovia sarà in grado di gestire ogni anno 50 milioni di tonnellate di merci che attraversano le Alpi. Concretamente questo significa che grazie alla Alptransit potrà essere trasportata più merce attraverso il Gottardo di quanta oggi ne trasportino strada e ferrovia messe insieme. La capacità disponibile è ampiamente sufficiente per i prossimi decenni. Per l’Iniziativa delle Alpi è chiaro che si deve ambire con coerenza al trasferimento su rotaia. La costruzione di una seconda galleria è dunque assolutamente fuori luogo.


      http://www.iniziativa-delle-alpi.ch/iniziativa-delle-alpi/attualita/comunicati_stampa/2016/160208_pk.html

    • Il tunnel fa acqua

      Ammettiamo di essere una grossa impresa di trasporto pubblico e di dover risanare una stazione ferroviaria, ad esempio di Lugano. Spinti da un estremo zelo pianificatorio decidiamo di costruire una seconda stazione ferroviaria poco prima verso Massagno. Una volta costruito il nuovo stabile procediamo al risanamento dello stabile principale, per infine tenere in vita entrambi ma utilizzandoli solo per metà.

      https://massimomobiglia.wordpress.com/2016/01/28/il-tunnel-fa-acqua

    • « Doris Leuthard, vous savez que le 2e tube routier du Gothard n’est pas vital pour la Suisse ! »

      Rares sont les campagnes qui précèdent les votations fédérales qui suscitent de véritables surprises. Le plus souvent, chacun est dans son rôle ; chaque parti défend ou s’oppose à une proposition selon des lignes de clivages bien connues de la scène politique fédérale ; les acteurs les plus en vue de cette même scène se positionnent le plus souvent conformément à l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes votation après votation ; quant aux membres de l’exécutif, ils s’efforcent de tenir la ligne collectivement arrêtée, avec juste un peu de gêne, de retenue ou de maladresse quand cette ligne ne correspond pas à leurs convictions personnelles ou partisanes.

      https://www.letemps.ch/opinions/2016/02/22/doris-leuthard-savez-2e-tube-routier-gothard-vital-suisse

    • La votation sur le Gothard a été un vrai jeu de dupes

      René Knüsel se fait l’écho d’un comportement pour le moins discutable de la part de 90 conseillers nationaux.

      Les récents échos du travail parlementaire à Berne montrent que cette méfiance était fondée. Mercredi, la majorité du Conseil national a soutenu un postulat libéral-radical visant à déplafonner le nombre de passages de poids lourds, dont le nombre est pourtant inscrit dans la Constitution depuis l’acceptation de l’initiative des Alpes en 1994.

      http://www.24heures.ch/signatures/reflexions/votation-gothard-vrai-jeu-dupes/story/16161030

  • Les abus commis dans un pensionnat de la Broye secouent l’#Eglise catholique

    De graves faits se sont déroulés à l’#Institut_Marini, dans la Broye, alors qu’il dépendait de l’évêché. Mgr Charles Morerod livre ce mardi les conclusions de l’enquête.
    Des #abus_sexuels graves et répétés se sont produits à l’Institut Marini et le souci principal des responsables de l’époque a été de les dissimuler. Telle est la conclusion d’un rapport publié ce mardi sur cet établissement de Montet, dans la Broye fribourgeoise, alors qu’il était placé sous la responsabilité directe de l’évêché, entre 1929 et 1955.


    http://www.letemps.ch/suisse/2016/01/26/abus-commis-un-pensionnat-broye-secouent-eglise-catholique
    #viols #culture_du_viol #Suisse #histoire

    • Maltraitances et abus sexuels ont bien eu lieu à l’Institut Marini

      Francis Python, professeur émerite d’histoire à l’UNIFR. Des maltraitances et des abus sexuels « graves et répétés » sur des enfants ont bien eu lieu à l’Institut Marini, à Montet (FR), selon le rapport des historiens chargés par Mgr Charles Morerod d’éclairer les faits.

      http://ht.ly/XDlpN

    • Les murs du silence. Abus sexuels et maltraitances d’enfants placés à l’Institut Marini

      Des enfants fragiles, des prêtres respectés et soutenus par leur hiérarchie, une maison fermée où règne une discipline de fer, un silence pesant sur la sexualité. Telles sont les composantes du drame des abus sexuels survenus dans de nombreux établissements de placement d’enfants au cours du XXe siècle. Les recherches historiques ont mis en évidence, de la part des responsables, les mêmes stratégies de dissimulation et d’impunité des coupables.
      Pour l’Institut Marini de Montet (Fribourg/Suisse), théâtre d’abus graves et répétés, le silence n’a été levé que récemment, grâce à la recherche historique indépendante mandatée par Mgr Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Cet ouvrage, édition révisée et complétée de l’enquête initiale, revient sur la poursuite du processus de réparation et propose une conclusion situant le cas Marini dans le développement international des études sur les abus sexuels et maltraitances.
      La recherche historique participe pleinement du processus de reconnaissance et de réparation actuellement en cours en Suisse. En rédigeant cet ouvrage, les auteurs ont également eu une pensée pour tous les ex-pensionnaires de Marini qui n’ont pas souhaité confier leur témoignage, ainsi qu’à tous les ex-enfants placés, qui ont vécu des expériences similaires à celles rapportées dans ces pages. Que ce livre puisse répondre à certaines de leurs questions et, peut-être, les aider à vivre.


      http://www.alphil.com/index.php/les-murs-du-silence.html
      #livre

  • Lausanne, 30.01.2016 | Dublin, cours toujours !
    http://asile.ch/2016/01/25/lausanne-30-01-2016

    Le Collectif R a décidé de chausser ses baskets et de courir dans les rues de Lausanne en solidarité avec les refugié.e.s et pour mettre fin aux accords de Dublin. A cette occasion, il organise une « course-action » avec un parcours de 3.8 km dans la Ville de Lausanne.